[Révolution tunisienne] « Les juges ont, paraît-il, cédé à la pression des parents des détenus qui ont manifesté hier devant le tribunal de Sidi Bouzid »

Sidi Bouzid : Des détenus de Menzel Bouzaiène libérés

Les autorités ont annoncé la libération des détenus qui ont été arrêtés depuis quelques semaines sur fond de mouvements de protestation et de revendications sociales ayant secoué la ville de Menzel Bouzaiène et la localité d’Omrane, depuis quelques semaines.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/10/0321.jpgLes détenus restent néanmoins à disposition de la justice pour les besoins de l’instruction. Notons que l’arrestation de ces manifestants a suscité une vague de colère dans la ville et motivé la solidarité de nombreuses fractions politiques, en particulier le Front Populaire.

Les juges ont, paraît-il, cédé à la pression des parents des détenus qui ont manifesté hier devant le tribunal de Sidi Bouzid, demandant la libération des leurs, avant les fêtes de l’Aïd.

Publié par des ennemis de la révolution (Tunisie Numérique, 23 octobre 2012)

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[Révolution tunisienne] Nouveaux affrontements à Gabès sous couvre-feu

Gabès : Calme précaire après une nuit d’affrontements

Un calme précaire régnait mardi matin à Gabès après une nuit de tension et d’affrontements entre les forces de la sûreté nationale et un groupe de jeunes qui ont violé le couvre feu décrété dans la région, a constaté le correspondant de l’Agence TAP.

Ces jeunes ont bloqué plusieurs artères de la ville et ont mis le feu à des pneus.

D’autre part, l’activité économique dans la zone industrielle de Gabès est toujours paralysée en raison du sit-in observé au niveau de l’entrée de la zone pour protester contre les résultats du concours du groupe chimique tunisien (GCT).

De même une grève générale a été organisée mardi dans la localité Al Balad, avoisinant la zone industrielle, pour revendiquer le droit à l’emploi et le dédommagement des citoyens victimes des effets néfastes de la pollution.

Publié par des ennemis de la révolution (WMC/TAP, 23 octobre 2012)


Gabès s’embrase… et les directives tardent

La situation s’est envenimée, une nouvelle fois en ce lundi 22 octobre 2012, à Gabès. En effet, depuis samedi soir, des violences submergent la ville et un couvre-feu a été décrété, hier soir, dans 4 délégations.

Les habitants se sont rassemblés devant le district de la police pour protester contre l’usage de gaz lacrymogène utilisé la nuit dernière lors de la poursuite d’individus qui n’ont pas respecté le couvre-feu.

La situation sécuritaire est délicate, a indiqué le secrétaire général adjoint du syndicat des forces de sécurité nationale de Gabès Nabil Mejiî dans une déclaration à Radio Tataouine, précisant que certaines personnes sont en train d’attaquer les locaux du district de la police et de la Garde nationale usant de jets de pierres.

Pour sa part, le gouverneur de Gabès Omar Chahbani s’est excusé, dans sa déclaration à Radio Tataouine, auprès de la population des dépassements de certains agents des forces de sécurité. Il a rappelé que plusieurs jeunes ont transgressé le couvre-feu et ses sont attaqués aux postes de police et au district même de sûreté à Gabès essayant d’y mettre le feu.

M. Mejiî et M. Chahbani ont évoqué, tous les deux, la présence de personnes incitant à la violence. Le gouverneur a rapporté la présence de véhicules qui distribuaient des cocktails Molotov, des pneus, des sandwiches et même de l’argent, précisant que la police dispose de témoins oculaires, de noms et de numéros de plaques minéralogiques. Toujours selon eux, certaines personnes ont été arrêtées.

Un fait marquant a été relevé par M. Mejiî qui s’en est étonné. Des renforts sécuritaires sont disponibles à Gabès, mais aucune décision n’a été prise. Selon lui, les directeurs du district de sécurité de Gabès attendent des ordres qui « tardent » alors que la « ville s’embrase ».

(…)

Publié par des ennemis de la révolution (Business News, 22 octobre 2012)


Gabès : Grève générale à Bouchema

Les habitants de Bouchema (délégation de Gabès-ouest) ont observé lundi, une grève générale pour protester contre les résultats du concours de recrutement organisé par le groupe chimique tunisien (GCT), causant la suspension totale des activités dans la région, a constaté le correspondant de la tap à Gabès.

Le secrétaire général de l’association IRADA (volonté), Rafik Hajji a indiqué au correspondant de la Tap, que les résultats de ce concours étaient « injustes » pour la localité de Bouchema et les régions avoisinantes, compte tenu de l’ampleur des dégats causés à l’environnement et la santé.

Il a souligné la nécessité de mettre fin à la marginalisation de la localité de Bouchema mettant l’accent sur la nécéssité d’accorder la priorité à l’emploi des jeunes et de réviser les critères du concours de recrutement du GCT, de manière à accorder un bonus aux candidats originaires de la région.

Par ailleurs, des dizaines de jeunes n’ont pas respecté le couvre feu, décrété dimanche dans certaines délégations de Gabès et se sont rassemblés vers 21h00 à la place de Ain Essalem (Gabès), ce qui a valu l’intervention des forces de l’ordre et de l’armée nationale pour les disperser à coup de gaz lacrymogène. Ces opérations se sont poursuivies jusqu’à l’aube.

Des citoyens se sont regroupés, lundi matin devant le district de la sûreté nationale pour protester contre les agressions verbales commises par certains agents de la sécurité.

Publié par des ennemis de la révolution (WMC/TAP, 22 octobre 2012)


Tunisie : La révolte gronde à Gabès

Au moment ou la troïka au pouvoir se prépare à fêter le 23 octobre, date du premier anniversaire des premières élections libres et démocratiques les manifestations contre le gouvernement dirigé par le parti Ennahdha grondent à Gabès.

Malgré l’instauration du couvre-feu dans quatre localités du gouvernorat, les autorités semblent dans l’incapacité de trouver les remèdes à cette crise sans précédent.

Des citoyens qui ignorent le couvre-feu

Deux jours après les violents affrontements qui ont lieu, vendredi dernier, entre manifestants et forces de l’ordre suite à la proclamation des résultats du concours du Groupe Chimique Tunisien (GCT), la ville a vécu, dimanche, une nuit des plus mouvementées ou plusieurs citoyens ont violé le couvre-feu.

C’est pour la première fois que la région de Gabès est le théâtre de pareille agitation. La vague de contestation se poursuit et la situation demeure de plus en plus inquiétante, surtout avec la grève générale observée à Bouchamma.

Une source sur place nous a indiqué que des affrontements ont éclaté de nouveau, vers midi de ce lundi 22 octobre, les forces de l’ordre y ont répondu à coup de gaz lacrymogène. Constat : un fort déploiement de la force au niveau des établissements publics, des tirs en air, fermeture des écoles, blocage des entrées de la zone industrielle de Gabès ainsi que l’interruption du trafic ferroviaire et blocage de la route de Sfax et de Tunis.

La même source nous a fait remarquer que, lors des ces événements, deux journalistes de la chaîne Al-Hiwar, ont été violemment agressés et transportés à l’hôpital de toute urgence.

La tension atteint donc son paroxysme à la veille d’une date symbolique. Et les revendications de la population vont au-delà de la révision des résultats proclamés du GCT. Diverses sources ont affirmé à Africanmanager que la vague de contestation ne peut que confirmer la déception des habitants de ladite région vis-à-vis le rendement de l’actuel gouvernement. « Beaucoup des promesses, mais rien n’est fait au concret » nous a affirmé un des protestataires avant d’ajouter : « La situation ne fait qu’empirer depuis la fuite de Ben Ali : corruption, torture, népotisme et, pis encore, une grande disparité régionale. Les politiciens ont oublié vraiment les causes réelles de cette révolution et ils essayent de nous calmer. »

Un autre habitant s’est interrogé sur les acquis réels accomplis par ce gouvernement depuis son installation. « Où sont les projets ? Avez-vous résolu le problème du chômage ? Qu’avez-vous fait pour les régions intérieures, particulièrement pour Gabès, la région la plus polluée en Tunisie ? Absolument rien et pourtant, le gouvernement de coalition tente de célébrer le 23 octobre ! »

Pour d’autres habitants, la bonne solution demeure la démission de ce gouvernement qui a échoué à tenir ses promesses. « Le 23 octobre est la date de fin de légitimité de la troïka au pouvoir. C’est le temps de démissionner. Le pays ne peut plus supporter d’autres conflits. On est au bord de la faillite », s’est écrié un jeune chômeur.

Le gouvernement ne semble pas s’inquiéter

Plusieurs partis politiques à l’instar du parti des travailleurs ont accusé le gouvernement d’être responsable de la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, lui reprochant également les violences commises ces derniers temps dans plusieurs régions surtout à Tataouine.

L’impatience grandit jumelée à une vague des critiques. Toutefois, le gouvernement de coalition ne semble pas s’inquiéter de la dérive sécuritaire. Cela ne pourrait qu’amplifier l’ensemble des frustrations et des déceptions des Tunisiens, ayant trop cru à une vie digne après la Révolution.

Publié par des ennemis de la révolution (Wiem Thebti, AfricanManager, 22 octobre 2012)


Couvre-feu à Gabès sur fond de révolte populaire

Après Thala, Kasserine, Sidi Bouzid, Sidi Bouzaiene et Tataouine, c’est la région de Gabès (sud-est) qui est entrée en rébellion contre le gouvernement.

Le gouverneur de Gabès a décrété un couvre-feu à partir de dimanche dans les délégations de Gabès-ville, Gabès-Sud, Gabès-Ouest et Ghannouch. Selon le ministère de l’Intérieur, le couvre feu est en vigueur de 21h00 à 4h00.

Cette mesure a été prise suite aux affrontements, qui ont eu lieu ces derniers jours entre la population et les forces de l’ordre. Les manifestants protestent contre les résultats d’un recrutement effectué par une entreprise publique dont ils mettent en doute l’impartialité et la transparence. Selon les manifestants, seuls les proches du parti islamiste Ennahdha au pouvoir et les membres du clan de Rached Ghannouchi, président de ce parti, ont été recrutés. Ils contestent le fait que toutes les personnes recrutées soient originaires de Gannouch, le village natal de Ghannouchi.

Par ailleurs, les habitants de Bouchemma, autre localité du gouvernorat de Gabès, observent une grève générale, aujourd’hui, pour les mêmes raisons. Ils estiment que les 15.000 habitants de la localité souffrent depuis des années des rejets de l’usine du Groupe chimique tunisien (Gct), alors qu’ils sont privés d’emplois et de programmes de développement.

Pour ne rien arranger, un groupe de détenus dans la prison civile de Gabès ont incendié, samedi après-midi, leur cellule, essayant de provoquer une mutinerie pour essayer de s’évader. Le feu a cependant été maîtrisé et « aucune perte humaine n’est à déplorer », indique l’agence Tap à Gabès.

Publié par des ennemis de la révolution (Kapitalis, 22 octobre 2012)

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[Bangladesh] La police tire sur un sit-in des travailleurs d’Hall-Mark : 200 blessés

Hall-Mark workers, cops clash in Savar

Dhaka, Oct 23 (bdnews24.com) – A violent clash broke out on Tuesday after the law-enforcers tried to remove workers of the controversial Hall-Mark group, who blocked the Dhaka-Aricha highway to press for disbursement of current month’s salary, Eid bonus and overtime allowances.

The violence lasted from 11am for half-an-hour as the police pushed back around 5-6 thousands workers, who sieged the major road in Jorpul area, allowing resumption of traffic that had backlogged for their demo, causing massive suffering for holidaymakers heading home for the Puja and Eid vacations.

The workers burst into anger in the morning after finding a notice declaring the establishment at Hemayetpur shut immediately, Industrial Police’s Inspector Abdul Baten Khan told bdnews24.com.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/10/0129.jpg« At one stage, the workers started pelting brickbats at the police and we retaliated by firing rubber bullets and teargas shells to bring them under control. »

Savar Police Station’s Officer in Charge Mohammad Assaduzzaman said that around 147 rubber bullets and nine teargas shells were used.

After nearly two weeks of agitation, the workers of the garments factory, which employs over 30,000, were paid their wages due for September on Sunday and Monday.

Related persons said that the workers would be given only their due wage for the month and that they would not be getting their Eid bonus or overtime allowances just yet.

Salary of the other staff of the Hallmark factories would be cleared gradually, officials concerned said.

Hall-Mark Group Chairperson Jesmin Islam, Managing Director Tanvir Mahmud and General Manager Tushar Ahmed are currently in prison for siphoning off Tk 26.06 billion from Sonali Bank against phoney collaterals.

The Anti-Corruption Commission also filed cases against seven other top officials of the Group over the scam.

The workers have been facing uncertainty since the arrest of the top brass as they are not being paid their dues.

After a number of days of demonstration in Savar’s industrial area, hundreds of workers formed a human chain in front of the National Press Club in Dhaka seeking the Prime Minister’s intervention regarding clearance of their dues.

Presse esclavagiste (bdnews24.com, 23 octobre 2012)

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[Yinggehai, Hainan] « D’habitude, nous descendons dans la rue de nuit pour ne pas être identifié par la police, qui a recours à la vidéo pour filmer la foule »

Chine : affrontements entre villageois et police autour de la construction d’une centrale polluante

PÉKIN (Sipa-AP) — Les habitants d’une petite ville du sud de la Chine, opposés à la construction d’une centrale électrique au charbon, ont lancé des briques contre la police, qui a répliqué à coups de gaz lacrymogènes. Des dizaines de personnes ont été interpellées dans cette nouvelle affaire de conflit environnemental, ont déclaré lundi des habitants de la ville de Yinggehai.

Un millier de personnes de cette ville de la province de Hainan ont manifesté ces derniers jours contre la reprise de la construction de la centrale, déjà interrompue par des protestations. Des dizaines de personnes ont été blessées et plusieurs autres détenues par la police, qui a placé la ville sous étroite surveillance, ont précisé des habitants. La police et des responsables locaux n’ont pas fait de commentaire.

« Ils ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule ces derniers jours », a témoigné Xian, un habitant qui n’a donné que son prénom pour ne pas être identifié par les autorités. « Nous ne voulons pas d’une centrale électrique qui provoquerait une grave pollution ».

Les écoles de Yinggehai, une ville de 18.000 habitants, sont fermées depuis jeudi dernier, a précisé Lin, vivant à Shenzhen, mais qui a des contacts réguliers avec des amis et de la famille de sa ville natale. Des affrontements entre habitants armés de briques et policiers ont éclaté après l’interpellation de plusieurs manifestants et le tir de gaz lacrymogènes. Des blessés ont été sortis de l’hôpital par la police, qui a également fouillé des écoles et des habitations.

Les forces de sécurité ont été déployées devant les locaux du gouvernement local et les principales rues de la ville, selon lui.

« D’habitude, nous descendons dans la rue de nuit pour ne pas être identifié par la police, qui a recours à la vidéo pour filmer la foule », a ajouté Xian.

D’après le Centre d’information sur les droits de l’Homme et la démocratie, basé à Hong Kong, 50 personnes ont été arrêtées et une centaine d’autres blessées dans les manifestations contre la centrale nucléaire [sic].

Leur presse (Challenges.fr, 22 octobre 2012)


Le sort de Liu Futang mobilise les écologistes chinois

Le sort de Liu Futang, un retraité de l’administration des forêts de l’île-province de Hainan devenu combattant écologiste à temps plein, préoccupe les milieux verts chinois. M. Liu est poursuivi par le pouvoir local pour avoir dénoncé les prédations environnementales de groupes d’État chinois sur cette île touristique. Son procès, dont le verdict n’a pas été rendu, a eu lieu le 11 octobre devant le tribunal de Haikou, la capitale provinciale. M. Liu, qui est âgé de 65 ans et souffre de diabète, a été arrêté par la police dans sa chambre d’hôpital à Haikou, en juillet, où il était traité pour hypertension.

Détenu au secret jusqu’à sa mise en examen en septembre, Liu Futang est accusé de « publication, impression et distribution illégale » de trois livres. Publiés à compte d’auteur à Hongkong, ceux-ci portent sur la destruction de l’environnement sur l’île tropicale. M. Liu encourt jusqu’à cinq ans de prison. L’avocat pékinois Zhou Ze, qui aide à le défendre, estime que ces charges ne sont pas valables.

Selon lui, les arguments de l’accusation « ne tiennent pas » au regard du droit chinois : « Au niveau légal, les autorités judiciaires de Hainan qualifient l’action de Liu Futang comme un délit. En réalité, selon le code pénal, le délit de commerce illégal s’applique à ceux qui font commerce d’objets illégaux et ceux qui monnayent leur licence. La Cour suprême stipule que c’est aussi valable pour une publication qui viole le droit d’auteur. Ce n’est pas le cas de Liu Futang. Il a mené des enquêtes et des interviews, les a retranscrites et les a publiées. Il ne fait qu’exercer sa liberté de parole. »

PRIX DU « JOURNALISTE CITOYEN »

En outre, poursuit l’avocat, publier des livres à Hongkong n’est pas un délit en Chine : « On ne peut pas l’accuser d’avoir imprimé des livres sans autorisation, puisque ses livres ont été publiés légalement à Hongkong, or la Chine ne réglemente pas l’édition à Hongkong. »

Plus d’une vingtaine d’ONG, ainsi qu’une centaine de personnalités du milieu associatif et de la presse chinoise, tels l’écologiste Feng Yongfeng et Yan Lieshan, ancien rédacteur en chef de l’influent Nanfang Zhoumo, mobilisent sans relâche réseaux sociaux et médias. Ils ont signé en début de semaine un nouvel appel à sa libération. « La manière dont le tribunal traitera ce cas est un test. Cela aura une influence décisive sur la volonté des citoyens de s’impliquer dans la protection de l’environnement », lit-on sur la pétition. Désignée en 2010 « île touristique internationale » et destination de choix de riches Chinois, l’île, peuplée de 8 millions d’habitants et grande comme trois fois la Corse, est la proie d’un développement que rien n’arrête.

Le paradoxe du combat écologique en Chine est que médias, ONG et militants de terrain disposent d’une marge de manœuvre bien supérieure à celle des militants des droits de l’homme par exemple, et en font usage. Sauf quand ils se heurtent aux intérêts combinés des pouvoirs locaux et des groupes d’État : « Dès que ça entraîne des conflits sociaux, comme à Yinggehai, [les autorités locales] montent le dossier comme une « affaire politique », ce qui leur laisse l’entière liberté de procéder à des représailles et de persécuter à loisir », explique Feng Yongfeng, fondateur de l’ONG pékinoise Green Beagle.

M. Feng déplore la neutralisation du seul défenseur de l’environnement que l’île ait jamais eu. Mais, constate-t-il, elle suscite des vocations : un groupe de défense de l’environnement de l’Université du Hainan a ainsi osé signer la pétition.

FRONDE CONTRE UNE CENTRALE THERMIQUE

Deux dossiers ont placé l’ancien responsable de la prévention des incendies de la province dans le collimateur des autorités : celui de la baie de Shimei, où en 2011, Liu Futang, armé de son blog et de Weibo, le Twitter chinois, a mobilisé avec succès la presse autour de la destruction de mangroves et de palmiers d’une espèce rare par le conglomérat China Resources, commanditaire d’un site touristique de grand luxe. C’est pour ce combat qu’il a reçu en avril le Prix du « Journaliste citoyen » attribué en Chine par le quotidien britannique Guardian et le portail chinois Sina.

Le même mois, Liu Futang était le seul à documenter la fronde des habitants de Yinggehai, un bourg côtier du sud-ouest de l’île, contre l’implantation d’une centrale thermique, pour laquelle ils n’avaient pas été consultés.

Face à la mobilisation de milliers de villageois, les autorités ont tenté, en vain, d’imposer le projet à deux autres bourgs du canton. En juillet, elles sont revenues à la charge à Yinggehai, en mettant les grands moyens : arrestation de meneurs et « travail idéologique » de persuasion de la population. C’est à ce moment que Liu Futang a été arraché à son lit d’hôpital par la police.

De puissants intérêts ont donc pu pousser les autorités locales à jeter le retraité en prison. « À ce stade, on ne peut que spéculer », explique Feng Yongfeng. « Liu a dû faire enrager un certain nombre de gens dans l’affaire des mangroves de la baie de Shimei l’an dernier, et cette année, lors des évènements à Yinggehai. Mais on ne sait pas d’où viennent les pressions, si c’est le comité du parti du Hainan qui a agi, et si c’est sous l’impulsion d’ intérêts particuliers comme ceux que représentent le groupe Huarun [le conglomérat d’État China Ressources qui construit à Shimei un complexe touristique], et l’électricien Guodian [l’opérateur de la centrale thermique de Yinggehai].

Leur presse (Brice Pedroletti à Pékin, LeMonde.fr, 18 octobre 2012)

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[Nouvelles de l’Apocalypse] 100 tonnes de particules de fer déversées dans l’océan Pacifique grâce aux subventions de l’État canadien

http://juralib.noblogs.org/files/2012/10/0419.jpgWorld’s Largest Geoengineering Deployment Off Coast of Canada’s British Columbia

Commercial geoengineer obtained more than $1 million of community funds; Governments meeting in Hyderabad, India to discuss oversight of geoengineering

More information about the world’s largest geoengineering deployment to-date has come to light since news of the iron-dust dump made headlines on Monday. The so-called ‘Haida Salmon Restoration Corporation’ (HSRC) claims it dumped 100 tonnes of iron particles into the Haida Eddy of the north-east Pacific Ocean to produce an artificial plankton bloom, even though the practice is prohibited by globally agreed moratoria and Canadian law. The CEO of HSRC, John Disney, claims that several Canadian government agencies – including Environment Canada – were apprised of HSRC’s ocean fertilization plans before deployment. Canada’s Environment Minister says an investigation is underway and the dump would be illegal if it indeed happened.

“This dump is a blatant violation of global moratoria established by the UN’s Convention on Biological Diversity [CBD] and the International Maritime Organization,” says ETC Group’s Jim Thomas, from Montreal. “The fact that we’re hearing this news while governments, including Canada, are meeting in India [at the CBD] to discuss global oversight of geoengineering should significantly up the urgency of that discussion. Back home, Canada needs to come clean about how Disney’s ‘Mickey Mouse’ operation got away with such a serious violation and what it’s going to do about it.”

Geoengineering refers to intentional, large-scale manipulations of earth systems, most commonly discussed in the context of climate change. ‘Ocean fertilization’ is the best-studied technique and is the most clearly regulated. It is well known that adding nutrients to ocean waters will increase the phytoplankton population, and the theory is that the plankton will eat up carbon dioxide, just as plants do on land. However, ocean fertilization has been overwhelmingly discredited as a climate change response in the scientific literature: it is too risky – the effects on the marine food web are unknown – and there is little evidence to prove successful sequestration. According to online documents and satellite images, HSRC’s iron dump in late July appears to have prompted a 10,000 square kilometer plankton bloom. The UN Convention on Biological Diversity (Decision IX/16) and the London Convention on Dumping of Waste at Sea (LC_LP[2008].1) prohibit large-scale, open ocean and/or commercial ocean fertilization; only small-scale, legitimate scientific research is allowed and only after environmental assessments have been carried out.

HSRC pitched its plans to a small indigenous Haida community (Old Massett Village Council) on the island of Haida Gwaii as a “salmon restoration project.” ETC understands the Haida were never told this was a geoengineering scheme or that it was a violation of international law. The President of the Haida Nation – Guujaaw, known for his commitment to environmental stewardship – has told ETC Group that the people of this one village agreed to fund the project believing it was environmentally beneficial and would not have agreed if they knew of any negative effects.

HSRC’s chief scientist, Russ George, is not new to controversy. In 2007, his company, Planktos Corp., planned to dump iron near the Galapagos Islands, causing an international uproar; by 2008, Planktos was shuttered. George told shareholders at the time that the company would “suspend operations in order to seek out an alternative near-term business opportunity.” Haida documents show that HSRC used $1 million dollars of Old Massett Village Council (OMVC) funds in order to secure a $2.5 million loan from a Canadian credit union, Northern Savings Credit Union. Due diligence by the credit union raised concerns about the proposed scheme – including questions about the legality and efficacy of iron fertilization and about the scientific credentials of those involved – yet ultimately followed through with the loan.

Speaking from the CBD meeting in Hyderabad, India, ETC’s Neth Daño says she is dismayed by the actions of HSRC, but not surprised. “This isn’t the first time a rogue geoengineer has tried to profit from polluting the commons, and it won’t be the last, unless governments prohibit all geoengineering activities and hold violators accountable.” Daño notes that Canada earned the “Dodo Award” at the CBD meeting for its support of geoengineering and of biofuels despite their impact on food production. The Award is given to governments that have “failed to evolve” and contribute to, rather than prevent, biodiversity loss.

Communiqué d’ETC Group, 17 octobre 2012


Géopiraterie
Quand un riche « voyou du climat » veut manipuler les océans

Un businessman californien a joué les apprentis sorciers cet été, au large du Canada. Il a mené en toute illégalité une expérience visant à faire croître le plancton, qui se nourrit de CO², sur une zone de 10’000 km². Le but : monnayer ensuite des « droits à polluer » en échange du carbone ainsi séquestré. Qui arrêtera ces « géo-pirates » ?

100 tonnes de sulfate de fer ont été déversées dans l’océan Pacifique, au large des côtes orientales du Canada, en Colombie-Britannique. Objectif : provoquer une prolifération rapide de plancton sur une zone un peu plus grande que la Corse (10’000 km²). Et par conséquent lutter contre le réchauffement climatique. Le plancton se nourrit de gaz carbonique (CO²) et le séquestre au fond des océans. Le faire croître artificiellement pour augmenter sa capacité d’absorption de CO² est l’une des techniques envisagées à grande échelle pour manipuler le climat. Ces techniques, appelées géo-ingéniérie, consistent par exemple à envoyer des nanoparticules dans l’atmosphère ou à recouvrir les déserts de plastique blanc pour réfléchir les rayons du soleil (lire notre précédent article). Mener des expériences de géo-ingéniérie à grande échelle est interdit depuis octobre 2011.

Problème : l’expérimentation qui a eu lieu au large du Canada en juillet relève d’une initiative totalement privée. Sans aucun contrôle, réalisée en toute illégalité, elle ne s’appuie que sur la recherche de profits. Le projet a été mené par Russ Georges, un homme d’affaires californien, qui espère qu’en retirant du CO² de l’atmosphère, il pourrait vendre des « droits à polluer » sur le marché du carbone. C’est l’organisation canadienne ETC Group qui a découvert le pot-aux-roses et averti le journal britannique The Guardian, qui a mené l’enquête.

Des communautés autochtones dupées

Pour trouver les 2,5 millions de dollars nécessaires à la réalisation de son expérience, l’entrepreneur s’est adressé à une communauté amérindienne vivant sur l’archipel Haida Gwaii, au large de la Colombie-Britannique. Il leur a vendu un « projet de restauration des populations de saumons », lesquelles déclinent dans cette région du Pacifique.

Pour leur vendre son idée, Russ George s’est servi d’une étude parue dans la revue Fisheries Oceanograph. Cette étude montre que des cendres volcaniques provenant d’Alaska, et très riches en fer, auraient favorisé l’éclosion de phytoplancton dans le fleuve Fraser, qui se jette à Vancouver. Et contribué à la multiplication des saumons. Le Conseil de la communauté a donc accepté d’emprunter deux millions et demi de dollars sur son fonds de réserve pour mettre sur pied la société Haida Salmon Restoration Corp. (HSRC) afin de financer le projet.

Aucune autorisation ni étude d’impact préalable

En dépit d’un moratoire international sur les expériences de géo-ingénierie [Avec une exception pour les expérimentations scientifiques à petite échelle, menées dans un environnement contrôlé et sous juridiction nationale], Russ Georges a mené son expérience sans aucune autorisation, ni aucune étude d’impact préalable. Car l’expérience contrevient à la Convention de l’Onu sur la diversité biologique et à la Convention de Londres qui interdisent la fertilisation des océans dans un but lucratif.

Après la révélation de l’affaire, le directeur général de la société HSRC, John Disney, a affirmé que plusieurs organismes gouvernementaux canadiens étaient au courant du projet. Le ministre de l’Environnement canadien a répondu qu’une enquête a été lancée dès le 30 août et que le déversement de sulfates de fer serait déclaré illégal s’il avait effectivement eu lieu.

Le président de la communauté qui a financé l’expérimentation a défendu ses habitants, arguant que la communauté autochtone n’avait pas été prévenue que le projet comportait des risques et qu’il violait des traités internationaux. « Notre peuple et l’humanité toute entière dépendent des océans et ne peuvent laisser leur sort aux caprices de quelques-uns », ont déclaré dans un communiqué paru le 18 octobre, le président et les chefs du conseil de la communauté.

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Communiqué rédigé par les chefs de la communauté après la révélation de l’affaire

Quelles conséquences pour l’écosystème ?

Cette « fécondation » artificielle des océans affectera-t-elle l’écosystème local ? « Il est difficile, sinon impossible, de prévoir ou détecter les effets qui se manifesteront dans les mois ou les années qui viennent », répond l’océanographe John Cullen dans le Guardian. Certains effets possibles, comme la raréfaction de l’oxygène ou l’altération des chaînes alimentaires, devraient nous dissuader de manipuler l’océan de cette façon. L’histoire est riche d’exemples de manipulations écologiques qui se sont retournées contre nous ».

Des images de la NASA ont confirmé une croissance du plancton sur la zone de 10’000 km². « C’est normal d’en voir en cette période de l’année », temporise ETC Group. L’Administration américaine des océans et de l’atmosphère (NOAA), qui avait accepté de prêter vingt balises flottantes pour traquer l’évolution du plancton, assure de son côté avoir été « dupée », ne sachant pas que des dizaines de tonnes de sulfates de fer seraient déversées.

Les recherches menées en 2005 par une mission océanographique internationale (KEOPS) avaient déjà émis de sérieux doutes « sur les propositions de certaines sociétés de géo-ingénierie climatique qui prétendent pouvoir remédier à l’augmentation du CO² atmosphérique par une manipulation délibérée de la pompe biologique, via un ajout artificiel en fer ». L’ajour artificiel de fer n’a pas les mêmes conséquences qu’un « apport continu et naturel de fer aux eaux de surface » [Voir cet article du CNRS].

« Ingénieur voyou »

« Ce n’est pas la première fois qu’un géo-ingénieur voyou tente de tirer profit de la pollution des communs, dénonce Neth Daño d’ETC Group. Et ce ne sera pas la dernière tant que les gouvernements n’interdiront pas toutes les activités de géo-ingénierie et ne tiendront pas leurs contrevenants responsables ». La géo-ingénierie n’est pas seulement une distraction dangereuse de quelques riches illuminés. Elle constitue aussi une excuse pour éviter de réduire sérieusement les émissions de combustibles fossiles.

Et qu’en est-il des millions de dollars escomptés par la vente de crédits carbone soi-disant produits par l’expérience ? « Il ne va pas obtenir un sou de crédits carbone, car il n’y a aucune preuve que le carbone va rester là où il est », estime le climatologue Andrew Weaver de l’université canadienne de Victoria. Aucun dispositif n’existe à ce jour pour évaluer le nombre de crédits carbone correspondant à ce type de manipulation.

Leur presse (Sophie Chapelle, Basta !, 23 octobre 2012)

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[Clermont-Ferrand] Que faire en cas de violences policières ?

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Liste de discussion du réeau Résistons Ensemble, 23 octobre 2012

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[Vive l’Azawad libre !] La peur change de camp

Intox et manipulations : À qui profite le crime ?

Depuis le samedi 20 octobre 2012, la presse internationale reprend à satiété une information AFP signée de son tristement célèbre correspondant à Bamako. Cette information émanant d’une source officielle malienne, dont ni vous, ni personne ne connaîtra jamais le nom, déclame que des jihadistes affluent par colonnes entières dans l’Azawad dans une dynamique solidaire avec les islamo-narco-terroristes sous la menace pendante d’une intervention militaire africaine sous les couleurs internationales.

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Au-delà du caractère sensationnel de la dépêche, reprise par de nombreux « grands » médias, rivalisant de titres plus accrocheurs les uns que les autres pendant que les contenus demeurent drastiquement plus secs que les fleuves du Sahara et les crevasses du Sahel d’un mois de mai, l’information officiellement anonyme relève des plus vulgaires intoxications et manipulations.

D’abord, l’information ne repose que sur le témoignage d’un membre de groupes islamo-narco-terroristes, seule source nommément citée. Tout porte à croire que c’est celle-ci qui alimente la voie officielle malienne. Rien d’étonnant pour qui connaît les liens étroits entre le MUJAO, la nébuleuse islamo-terroriste et les milieux du pouvoir malien depuis bientôt une quinzaine d’années. Le changement de régime et les révolutions de palais n’y font rien.

Ensuite, pour ceux qui ont une profonde connaissance et se livrent à des analyses fines du contexte géopolitique et global du Sahel jusqu’au Moyen Orient, il est peu probable qu’il y ait une mobilisation d’une telle envergure en direction du Sahel alors même que chaque terrain depuis la Syrie jusqu’en Libye a localement besoin de plus de forces jihadistes.

Par ailleurs, l’information nous apprend que les colonnes sont arrivées de Libye en passant par le nord du Niger. Or, il est peu probable que la coalition Toubou du commandant Barka contrôlant l’extrême sud libyen adossé au nord Niger ait laissé passer librement de telles colonnes. Cette coalition est bien connue pour son anti-islamo-terroriste et travaille sur des plans de lutte anti-terroriste avec le MNLA.

Avec le dispositif multiforme en place depuis quelques temps, notamment de surveillance dans le cadre de l’initiative Sahel de l’Union européenne, la vigilance de l’armée nigérienne, le quadrillage et la surveillance de l’Africom…, comment de telles colonnes auraient pu parcourir toute cette distance jusqu’à l’Azawad sans être signalées à défaut d’être interceptées ? Sinon à quoi servent tous ces conciliabules autour de la lutte anti-islamo-narco-terroristes dans le cadre de joutes oratoires qui n’en finissent pas ?

Le désert est vaste mais ses habitants le connaissent parfaitement et l’arrivée de la moindre gerboise aurait été signalée. Le MNLA, sur la base d’une immersion profonde sur le territoire de l’Azawad, aurait été le premier à s’inquiéter d’un tel afflux et à partager cette préoccupation avec ceux des États qui ont véritablement à cœur la lutte contre l’islamo-narco-terrorisme !!!

Connaissant parfaitement toute la fourberie dont sont capables ces groupes, il ne s’agit que d’une minable mise en scène visant à leurrer quelques sédentaires incrédules qui témoigneraient qu’ils ont vu des colonnes de véhicules arrivant de partout du monde dans les alentours de Gao pour venir en renfort aux frères menacés par les nouvelles croisades. Or, ces convois arrivaient simplement de Tombouctou ou d’ailleurs dans le désert de l’Azawad. Une telle ruse, dans l’ambiance actuelle, est de bonne guerre … malheureusement, une certaine presse en mal de sensation l’a reprise à son compte et la relaie largement sans aucune analyse profonde. Le MNLA et les analystes avertis, tout comme les chancelleries occidentales ne sont pas dupes.

Rien que la préparation de l’intervention fait que la peur change de camp. Une autre réalité : les groupes actuels ne font pas le poids même face aux forces du MNLA si celles-ci bénéficiaient seulement d’un appui logistique (carburant, pièces de rechanges, assistance médicale, vivres, munitions) et en communication.

Et c’est bien là que réside toute la complexité du problème ; du seul fait que le MNLA est considéré comme avoir commis le péché éternel, celui de revendiquer la libération de l’Azawad et qu’il ait accompli une étape décisive vers cet objectif en chassant définitivement l’armée et les symboles de l’État malien du territoire de l’Azawad le 1er avril 2012.

Punir le MNLA et le peuple de l’Azawad qui ne demande que sa dignité et la réhabilitation de sa souveraineté sur sa terre ancestrale est-il moins dangereux que de laisser proliférer les islamo-narco-terroristes aux frontières méridionales de l’Europe, et in fine de l’Occident, sans parler de toute l’Afrique subsaharienne ?

Gare aux lendemains qui déchantent !!!

Tamazgha le site berbériste, 23 octobre 2012

 

Face aux mouvements des Unités du MNLA, le MUJAO abandonne Bamba et Tèmera (Azawad 24)

GAO (SIWEL) — On apprend de sources civiles locales d’Azawad que face aux mouvements d’unités fortes du MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad) dans la zone de Gao, le mouvement terroriste MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) se serait retiré très tôt ce matin des localités de Bamba et Tèmera.

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Les combattants du MNLA décidés à mener l’offensive contre les mouvements terroristes.

Selon des témoignages recueillis par Azawad 24, depuis hier après midi, les djihadistes du MUJAO affichaient une panique suite à l’annonce de dizaines de voitures militaires bien équipées avec à bord des hommes armés jusqu’aux dents et sur lesquelles flottent des couleurs du MNLA. Les convois se seraient abstenus d’entrer dans les villes lorsqu’ils ont compris que les combattants du MUJAO se sont repliés sur Gao. Juste deux voitures seraient venues rassurer les populations en rendant visite aux responsables locaux.

Une autre personne nous informe que la même chose se serait passé à Bourem et Ansongo, ce qui reste à vérifier, souligne Azawad 24.

Un officier du MNLA dans la zone, contacté par téléphone nous déclare : « Je ne vous confirme rien, ce n’est pas de mon rôle, suivez de vous même et vous donnerez des informations crédibles ».

Sans que le MNLA ne nous annonce que c’est le début des ses opérations militaires contre les mouvements terroristes ; des investigations menées par des journalistes d’Azawad24, nous ont conduits à des informations vérifiées selon lesquelles le MNLA, tout en déclarant sa réticence à une intervention étrangère dans l’Azawad ; prépare très discrètement une offensive sur les villes occupées par les ceux-ci.

Le MNLA s’apprêterait à déloger les terroristes au moment ou la mise en place d’une force africaine serait à l’état embryonnaire nous confie une indiscrétion. Il poursuit : « L’armée malienne se doit au moins d’empêcher aux mouvements terroristes de se forger des bases de replis dans les montagnes du pays Dogon où leurs mouvements sont permanents depuis quelques jours et aussi dans la zone du Kounari dans les environs de Mopti ».

Le MUJAO aurait abandonné sur place des dizaines de ses jeunes combattants, et même des mineurs. Parmi eux des nigériens et des sénégalais. Leurs chefs seraient partis sans leur dire pourquoi ils se repliaient sur Gao. Ils ont selon une source, été désarmés par les combattants du MNLA puis reçus l’injonction de rentrer chez eux.

SIWEL, 21 octobre 2012

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[Conférence de Loren Goldner, mardi 6 novembre à Paris] Comprendre la crise et son système … pour mieux en sortir !

Comprendre la crise et son système … pour mieux en sortir !

Depuis cinq trente quarante ans, on nous bassine avec LA crise. Pourtant, on ne sait toujours pas ce que c’est.

Paradoxalement, c’est l’ensemble de ce monde qui devient inintelligible au moment même où la majorité de la population vit concrètement des difficultés croissantes… Il faut dire que la bourgeoisie aux commandes de cette société met tout en œuvre afin de rendre SA crise la plus incompréhensible possible aux yeux de ceux qu’elle exploite.

Des politiciens aux experts en passant par les gangsters du MEDEF, chacun y va de ses mensonges plus ou moins confus et contradictoires, de ses recettes clientélistes pour sortir de la crise :

• nous aurions trop profité durant des années, nous nous serions trop endettés ;

• les chômeurs seraient des feignants ;

• il y aurait trop d’immigrés-qui-volent-le-travail-des-Français, de profiteurs, d’assistés, de fonctionnaires.

En gros : la crise, ce serait de notre faute.

La classe capitaliste nous somme, en revanche, de rester aveugles sur cette magistrale arnaque qui consiste à nous déposséder en permanence des fruits de notre travail et de notre avenir en nous noyant sous la marchandise et les occupations abêtissantes.

À la marge du système et de ses relais médiatiques, l’extrême-droite, fidèle à elle-même, désigne des boucs-émissaires : les juifs, les immigrés, les sans-papiers, une poignée de banquiers malfaisants, etc. À l’extrême-gauche, le discours majoritaire est souvent empreint d’une nostalgie du « bon » État-providence, d’un capitalisme « régulé » ou moins « libéral ».

Comprendre la crise, c’est rejeter ces impasses xénophobes et ces illusions réformistes, c’est comprendre la société capitaliste qui la sécrète.

Le mardi 6 novembre 2012 à 19h30,
au Centre International de Culture Populaire (21 ter, rue Voltaire, Paris 11e, métro Nation ou Rue des Boulets), des travailleurs, chômeurs, étudiants organisent une conférence publique (entrée libre) :

Loren Goldner
activiste internationaliste américain, théoricien révolutionnaire,
après plusieurs conférences en Europe, présentera son analyse de la crise capitaliste.

Les Amis de Loren Goldner
Groupe d’Action pour la Recomposition de l’Autonomie Prolétarienne

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[Notre-Dame-des-Landes/Metz] Flics, État, Vinci, cassez-vous de la ZAD !

L’AÉROPORT NE PASSERA PAS !
ON NE SE LAISSERA PAS AMÉNAGER !

Depuis mardi 16 octobre, une vaste opération militaro-policière est menée par le gouvernement soi-disant écolo-socialiste contre les habitants de Notre Dame des Landes. Plus de 500 policiers, appuyés par un hélicoptère et des bulldozers, gazent, matraquent, interpellent et détruisent maisons et maraîchages.

L’Union Départementale de la C.N.T. Moselle ainsi que des individus conscient de l’inanité du projet d’ayrault-porc et du caractère illégitime de la répression qui s’abat sur les résistant·es, se sont organisé·es par solidarité.

Aujourd’hui, lundi 22 octobre, une trentaine de militant·es se sont donc attaqué·es aux intérêts financiers de Vinci (constructeur de l’aéroport) en permettant aux automobilistes garé·es Place Mazelle à Metz de sortir sans payer durant plus d’une heure.

Nous ne laisseront pas faire ce gouvernement qui n’a rien à envier au précédent. Ni les capitalistes de Vinci qui s’engraissent des deniers publics pendant que le peuple est sommé de rembourser leur crise.

FLICS, ÉTAT, VINCI, CASSEZ-VOUS DE LA Z.A.D.

UD CNT 57, 22 octobre 2012

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « La fin du match j’ai vendu mon ballon pour un canon scié »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[1er février 2012]
Partie : Je slalome entre les bombes

JE ME SUIS LAISSÉ GUIDER PAR MA PLUME, VOILÀ CE QUI EST SORTI DE MA TÊTE !

ON NE NAÎT PAS MAUVAIS ON LE DEVIENT…

On a tous été inconscients, insouciants comme ce jeune qui tape le ballon en bas de sa tour HLM. Alors qu’à quelques bâtiments de là un corps est criblé de balles. Le terrain de foot est miné, des mines antipersonnel ont amputé ce jeune de sa jeunesse. 15 ans fini le foot en cage à ciel ouvert, on doit assumer la famille, le désespoir d’une mère qui voit ses fils faire la queue pour remplir les prisons. Elle va fleurir la tombe de son fils aîné dans un cimetière ou ne poussent plus que des orties, les fleurs fanent à l’entrée du couloir de la mort. Si ceux qui sont enterrés là pouvaient nous parler, en garde ils nous mettraient ! Il y a du boulot pour raisonner des jeunes, qui sont nés dans un barillet.

Fille/mère, mère/fille on ne sait même plus, enceinte à 14 ans, ne joue plus à la Barbie, elle collectionne les bikinis. La maman derrière les fourneaux déjà quarante ans en France et ça garde l’accent du bled, comme Dalida.

Plongé dans mes songes je refais le monde à ma sauce ! Issu d’un taudis comme on dit, Mantes-la-Jolie, banlieue parisienne a formé des jeunes sans le savoir à l’abattoir. Le désespoir tue et assassine sans sommation. Il y a des jours où je renonce au combat situé au 6e sous-sol, que puis-je faire pour changer ça ? Même les rats sont plus libres que moi ? Pourquoi tu ne me crois pas quand je te dis que l’on n’est pas bons qu’à ça ? Chacun pour sa peau et Dieu pour tous, c’est ce qu’on s’était promis un jour sur un banc dépecé des HLM.

Essoufflé, à bout de souffle avec un point de côté j’ai rampé jusqu’à vous, ce que tu lis est un miracle car il ne m’est pas permis de m’asseoir à votre table… On m’a bloqué la porte mais je suis rentré par effraction ! Babylone m’a banni, moi le jeune insoumis né au Sahara, là où un verre de thé est symbole de piété.

Mon texte je l’écris avec du sang qui a séché sur la mine de mon stylo, c’est mon ADN que tu déchiffres. Merci à vous de me lire, mon pouls bat plus vite depuis que vous êtes là ! Bienvenue dans mon monde, je vous sers une part de ma tragédie en direct de Facebook reality ! Je n’ai rien à vous offrir à part ma vie de ouf, j’aimerais vous parler de coquelicot, de rose ou de lilas mais ça je ne connais pas.

Pourquoi nos vies sont sans suspens, ma blessure est interne, lis attentivement, tu ressentiras la souffrance d’un mec bien que ce système a maudit.

J’ai mis la cagoule pour nourrir mes rêves, il n’y a que dans les clips que je voyais des palmiers, par ma fenêtre c’est un parking qui flambait en guise de paysage.

Chez nous l’amour a pris tout son temps et quand il était là c’était de temps en temps, la fin du match j’ai vendu mon ballon pour un canon scié, ce qui brille dans la nuit c’est les gyrophares d’une ambulance, on a concentré les parts et les difficultés dans un même endroit et on s’étonne que ça explose !

ENFANT DE LA PATRIE RELÈVE LA TÊTE AVANT QU’ILS TE LA COUPENT !

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[Mort aux El-Assad et à tous leurs complices !] Vivent les armureries DIY d’Alep !

Syrie : PlayStation et batterie de voiture sont utilisés par les rebelles pour fabriquer leurs armes

SYRIE – Sur l’une des lignes de front, les insurgés s’escriment à charger un mortier « Made in Syria ». Le canon est alimenté par une batterie de voiture et enclenché par une manette de PlayStation relié à un long câble. Usant de nombreuses d’astuces, les rebelles syriens en manque de munitions et d’armements les bricolent désormais eux-mêmes pour faire face à la puissance de feu des avions de combat et des chars des troupes du président Bachar el Assad.

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Rebel arms maker Abu al-Fadhel shows off a row of homemade weapons including a hand-grenade, a portable rocket-launcher, and various rockets with explosive warheads at a location in Aleppo province on October 17, 2012. Lightly-armed Syrian rebels who face the warplanes, artillery and tanks of President Bashar al-Assad’s forces have turned to making their own weapons to fill major gaps in their armouries.

Grenades, lances-roquettes et projectiles de différentes portées, le tout est produit localement. Mais le risque que ces armes artisanales s’enrayent est grand. C’est le cas d’un mortier sur lequel s’affairent les rebelles sur un front de la vieille ville d’Alep (nord), déchirée depuis trois mois par de violents combats. Peint en gris, le mortier est posé à l’arrière d’un camion. Après avoir nettoyé les deux tubes reliés à une manette et à une batterie de voiture, ils les chargent d’obus également fabriqué localement.

À l’abri, un peu plus loin, le combattant Abou Hourriya déclenche le tir. Le projectile s’élance puis une explosion retentit à l’atterrissage de l’engin. Mais si le premier essai est réussi, le canon s’enraye au second tir.

« Notre révolution est pauvre. Elle dure depuis 20 mois et notre peuple est écrasé par les pires armes : des avions MiG, des hélicoptères, des missiles, des chars et de l’artillerie », regrette Abou Hourriya. « Des rebelles ont démonté un mortier pris au régime et ils ont étudié comment il était fait », raconte-t-il. « Le canon que nous avons saisi avait un tube. Nous en avons fabriqué à deux tubes, et même à quatre ».

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Catapultes et grenades artisanales

Sur un autre front de la province, un rebelle, Moustafa, se saisit d’une petite bombe et la pose sur un imposant lance-pierres, dont le cadre en métal est lesté par des pierres. Il installe le projectile sur la catapulte improvisée et tire. Mais au lieu de se lancer vers les troupes régulières, la bombe traverse la cour et retombe, explosant dans un nuage de poussière. Heureusement, l’engin, léger, ne fait aucun blessé. Après quelques nouveaux essais, en remplaçant cette fois les bombes par des pierres, Moustafa, peu satisfait de son arme, décide finalement de lancer ses bombes à la main.

Partout en Syrie, les rebelles charrient des caisses de grenades artisanales, comme Thaër, rencontré dans le quartier de Sakhour à Alep. Il brandit fièrement une grenade fabriquée à partir d’une petite bonbonne de gaz dont sort une mèche. Une arme qui peut être un danger aussi pour celui qui la tient, surtout quand les tirs d’artillerie pleuvent, venus de l’autre côté de la ligne de front.

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Abou Fadel, ancien ingénieur en explosifs de l’armée dans les années 1970 qui a aujourd’hui rejoint la rébellion, est fier de sa production : des roquettes dont la portée peut couvrir plusieurs kilomètres.

Quant à Abou Fadel, un ancien chercheur scientifique, le visage caché sous un keffieh, il est fier de ses créations : des roquettes dont la portée peut couvrir plusieurs kilomètres. Pour les lancer, les rebelles visent des positions militaires grâce à Google Earth et à une boussole, assure-t-il. Ingénieur en explosif de l’armée syrienne dans les années 1970, il a aujourd’hui rejoint la rébellion et ses armes sont utilisées sur les champs de bataille d’Alep et d’Idleb (nord-ouest) mais aussi à Homs (centre) selon lui.

« Je n’ai pas seulement choisi de fabriquer des roquettes ou des armes. J’ai décidé de combattre le tyran qui écrase son peuple, qui tue nos enfants et force nos femmes à l’exode », dit-il. « Mon propre fils est mort en martyr au cours d’une bataille », souligne Abou Fadel, alors qu’un avion de l’armée de l’air tournoie au-dessus du secteur. S’il a décidé d’aider les rebelles à s’armer, c’est « parce que nous manquons d’aide occidentale et étrangère ». Entamée modestement, sa production est aujourd’hui quasiment industrielle, dit-il. « Seul, je fabriquerai une roquette par jour, mais maintenant avec une chaîne de fabrication et des techniciens, sous en faisons des centaines ».

Leur presse (Aude Lorriaux, LeHuffPost/Agence Faut Payer, 19 octobre 2012)

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[Bangladesh] De nouveaux troubles dans le secteur de l’habillement redoutés

Industrial police chief informs BGMEA
Fresh unrest in apparel sector feared over salary

There is an apprehension of fresh trouble in the apparel sector as Industrial Police has identified 128 garment factories which may fail to pay the workers before the Eid.

Intelligence men of the special police force, established in 2010 to provide security to the sector of over US$19 billion, made a list of about 128 garment factories which may fail to clear all payments of workers before the Muslim festival of Eid-ul-Azha.

Director General of Industrial Police Abdus Salam in a recent letter to Bangladesh Garment Manufacturers’ and Exporters’ Association (BGMEA) requested to take necessary measures to help stem any possible unrest.

The Industrial Police also made a similar list of about 390 factories as vulnerable to violence before the Eid-ul-Fitr.

Of the total, 17 factories have been branded as risky and vulnerable at Ashulia-Savar-Dhamrai industrial hub, home to most of the country’s biggest apparel manufacturers.

At least 67 factories have been found vulnerable in Gazipur-Tongi belt, 31 units in Chittagong areas and the rest in Narayanganj, and Kanchpur region, according to the letter.

Police said they have stepped up patrol and vigilance in the country’s 4,500 plus factories as they fear new protests may ensue since many factories are yet to pay the workers’ arrear wages.

« We are ready and have intensified security measures in the risky units to avert any further trouble before the festival, » the industrial police chief told the FE Friday.

He said they have made the report based on several indicators like last year’s performances of the factories, those who are yet to pay wages of previous months.

He said they shared the findings with the owners’ associations BGMEA and Bangladesh Knitwear Manufacturers’ and Exporters’ Association (BKMEA), urging them to take necessary preventive measures.

Small and medium factories which work on sub-contract for bigger plants mainly make up the list and protests could spread to large plants if the owners fail to remove workers’ grievances, sources said.

BGMEA Second Vice President Siddiqur Rahman told the FE that they have taken measures with strong monitoring to resolve the problem.

« All the owners were asked to clear all kinds of payments of labourers before the festival to ensure smooth Eid celebration of the community, » he said.

Garment is the country’s largest export earning sector which contributes nearly 80 per cent of the total export earnings. The sector earned $19.08 billion in 2011-2012 fiscal year amid a global financial meltdown.

Presse esclavagiste (Monira Munni, TheFinancialExpress-bd.com, 22 octobre 2012)

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « J’ai la trentaine, ma vie défile à toute vitesse, mais face à mon miroir je n’ai pas pris une ride, toujours le même renoi, celui qui a la capuche sur la tête du fond de la classe, toujours prêt à Clik Clik Paaaaaaaa !! sur celui qui ose test la mifa »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[31 janvier 2012]
Partie inspiration guerrière

Après dix ans de prison, ils s’attendent à quoi ?

Que je leur tende l’autre joue ? ou que je baisse mon froc et que je [me] morfonde en excuses ? Ma colère est justifiée.

J’ai pleuré des larmes de sang pour ne pas sombrer…

Plus jeune quand je voyais les grands de ma cité monter sur un casse je les prenais pour des fous à lier, car ils montaient sur un braco comme si ils allaient en guerre, ils étaient armés comme le G.I.G.N. à bord d’une fusée à quatre roues, ils mangeaient le bitume, l’échec était pas prévu à leur programme, je me demandais pourquoi, autant de détermination, maintenant j’ai toutes les réponses à mes questions, la plupart de ces voyous, avaient effectué des grosses peines, ils avaient compris que si ils avaient le malheur de se faire serrer par ce système, ils auraient pris des peines à deux chiffres, une fois qu’ils t’avaient dans leurs mains ils te mettaient une peine de tueur en série, une peine de fou, c’est que tu n’étais pas préparé, tu finis cinglé, tu vois tes proches vieillir à la lueur d’un parloir, après tant d’années, je devrais être rempli de haine, et de vengeance, c’est vrai que parfois, j’ai envie de manger les barreaux qui gâchent mon horizon, de crier et de prendre un surveillant en otage, lui faire une dinguerie, mais cela va rien changer à ma peine, à ma situation.

(Je connais un bon pote à moi, qui en était à huit ans d’incarcération, et dans une bagarre avec un pointeur, il l’a tapé tellement fort qu’il a fini par le tuer, donc le voilà reparti pour un long voyage derrière les barreaux.)

Faut savoir contenir sa haine et sa frustration, car quelle que soit la dureté de l’épreuve, tout finit par passer…

Qu’ils arrêtent de me parler de réinsertion, alors qu’en vrai ils s’en tapent complètement de notre avenir, ils t’infligent une peine, t’incarcèrent, pendant X temps, sans se soucier de ton évolution carcérale, et quand il te reste à tirer quelques mois, ils font mine de se soucier de ton avenir, ils te posent des questions du genre :

— Qu’avez-vous fait pendant votre incarcération ?

J’ai trop envie de leur répondre :

— Vas-y arrête ton bluff, faites pas genre que vous vous souciez de notre parcours.

Car pour eux nous [ne] sommes que des numéros d’écrou, si tu ne te prends pas en main tout seul, après la case prison, c’est la case hôpital psychiatrique qui t’attend ! Ou pire combien de nos frères, sont morts dans des conditions inexpliquées en prison ? Ils nous parlent de suicides, ils me font doucement rire…

J’ai vu des trucs indescriptibles, si je serais un détenu modèle, je serais dehors depuis longtemps, mais je peux pas me soumettre à ces gens, c’est plus fort que moi, donc j’en assume les conséquences de mon comportement insoumis.

Suis ma plume attentivement si tu y arrives.

Ma colère est contenue, sous le blouson de ma raison, d’une nature gentille, devenue méchante, à qui aboie plus fort que la limite du respect.

Homme de l’ombre au passé sombre, enseveli sous des montagnes de ciment et de barbelés, sauve qui peut dans ces endroits horribles, j’ai dû endosser une armure, pour me protéger, mais Babylone vise plus le torse t’allume en pleine tête ! Je m’attendais à sa rafale, donc même pas je suis rentré dans son délire, instinct de survie obligé, me taire je peux pas, ce serait comme se laisser mourir, on fait plus la morale à un mort, mais on lui souhaite de reposer en paix, donc j’ai mimé la mort pour rester en vie, ce qui est fait est fait, et n’est plus à refaire, je me tue au sport, aux pompes, à la boxe comme un légionnaire, j’ai la trentaine, ma vie défile à toute vitesse, mais face à mon miroir je n’ai pas pris une ride, toujours le même renoi, celui qui a la capuche sur la tête du fond de la classe, toujours prêt à Clik Clik Paaaaaaaa !! sur celui qui ose test la mifa. As-tu réussi à suivre ma plume attentivement et à déchiffrer mon hiéroglyphe ? Je ne triche pas, ce que tu lis c’est 100 % moi au fin fond de ma cellule, le même mec du quartier, si tu crois que j’ai changé c’est que tu ne m’as jamais connu !

Une pensée pour tous les mecs enfermés, malgré que les temps sont durs.

Une pensée pour toutes ces familles qui font des allers-retours tous les week-ends dans les couloirs du parloir, qui font des kilomètres et des kilomètres pour voir un fils, un mari, une sœur, une mère ou un père… Respect total à vous, c’est grâce à vous que l’on tient tant d’années derrière les barreaux.

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[Juridiquement prouvé] La police scientifique est une imposture

Le scandale qui secoue la police scientifique américaine

Il y a la fiction, la série télévisée « Les Experts » avec ses différents avatars (Las Vegas, Miami, Manhattan), où la police scientifique résout les crimes presque à elle toute seule en deux temps, trois mouvements. Et il y a la réalité. Celle-ci se résume depuis quelques semaines à un scandale qui secoue la police scientifique américaine, l’affaire Annie Dookhan. Pendant près d’une décennie, cette jeune femme de 34 ans a travaillé comme chimiste au Hinton State Laboratory Institute, un laboratoire d’analyses de Boston, financé par l’État du Massachusetts. Son travail consistait essentiellement à identifier les drogues saisies par la police ou à en rechercher les traces sur les pièces que lui confiaient les enquêteurs.

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Annie Dookhan, le 10 octobre, à sa sortie du palais de justice de Boston

Annie Dookhan était très efficace. Trop. D’après le Boston Globe, quand un chimiste analysait en moyenne entre 50 et 150 échantillons par mois, Annie Dookhan parvenait à en traiter plus de 500. Dès 2007, un de ses supérieurs s’est posé des questions sur cette extraordinaire productivité, sans que cela aille plus loin. Il y a eu plusieurs autres alertes : un collègue qui s’étonnait de ne pas trouver dans les détritus le matériel nécessaire à toutes les analyses qu’elle était censée effectuer ; d’autres qui jugeaient bizarre de ne jamais la voir devant un microscope ; la signature d’une collègue imitée ; et enfin, en juin 2011, Annie Dookhan a été surprise en train de retirer, sans autorisation, des dizaines d’échantillons de drogue d’une salle contenant des pièces à conviction. Une enquête a été lancée en décembre, qui a mené à la démission de la chimiste en mars puis à son arrestation spectaculaire à la fin du mois de septembre. Celle-ci a depuis été libérée sous caution.

Les policiers sont allés de surprise en surprise. Non seulement Annie Dookhan n’avait pas le diplôme de chimie qu’elle prétendait avoir mais elle a également bâclé ou trafiqué de très nombreuses analyses. Ainsi, quand elle prenait en charge 15 à 25 échantillons, si 5 d’entre eux se révélaient positifs, elle déclarait que tout le lot l’était. Elle a aussi reconnu avoir souvent identifié des drogues uniquement en les regardant et sans les analyser. Plus grave : Annie Dookhan a dit aux enquêteurs qu’en présence d’un cas négatif, il lui était arrivé d’ajouter de la drogue à un échantillon pour le rendre positif. Elle risque jusqu’à vingt ans de prison.

L’affaire a provoqué le renvoi ou la démission de plusieurs responsables du laboratoire, qui ont tardé à réagir alors que les signaux d’alerte étaient présents depuis des années. Mais cela n’empêchera pas le scandale de contaminer tout le système judiciaire du Massachusetts. Car, en raison de ces analyses bidon, des personnes ont été condamnées et mises en prison. Au cours de ses neuf ans de carrière dans ce laboratoire, Annie Dookhan a « traité » quelque 60’000 échantillons, concernant 34’000 dossiers. On a pour le moment identifié 1141 personnes détenues sur la foi d’éléments matériels passés entre ses mains. Comment savoir combien ont été condamnées pour une preuve fabriquée ? Depuis que le scandale a éclaté, les juges ont libéré des suspects ou suspendu leurs sentences dans une vingtaine de cas. Et ce n’est peut-être pas tout. En effet, il se pourrait bien, selon la police, qu’Annie Dookhan ait aussi eu pour fonction de calibrer les machines servant aux analyses et de contrôler au jour le jour leur bon fonctionnement. Comment être sûr désormais qu’elle s’est bien acquittée de cette tâche ? S’il y a eu là aussi des négligences ou des irrégularités, les conclusions dressées par ses collègues de laboratoire dans des milliers d’autres affaires sont-elles valables ?

Pour motiver son geste, la chimiste n’a d’autre explication que d’avoir voulu passer pour une employée modèle travaillant plus vite et mieux que les autres. Ainsi que l’explique au Boston Globe Justin McShane, qui présente la particularité d’être à la fois avocat et chimiste, « dans un laboratoire, vous êtes jugé sur vos chiffres. Il y a une culture de la pression pour que le travail soit effectué sans ressources supplémentaires. » Annie Dookhan assure aussi qu’elle voulait simplement que « plus de travail soit fait ». Comme l’a fait remarquer Nature dans un article en date du 9 octobre, cette affaire met donc surtout en lumière un système de police scientifique sous haute pression. La revue explique qu’entre 2005 et 2009, le nombre de demandes d’analyses soumises aux laboratoires de police scientifique aux États-Unis a presque doublé et que dans un cas sur quatre, il faut plus d’un mois pour obtenir le résultat. Conséquence : le travail en retard s’accumule, notamment pour les expertises ADN et pour l’identification de stupéfiants. Les laboratoires qui travaillent sur les drogues sont, écrit Nature, « submergés sous les cas ». C’est probablement aussi en raison de ce surcroît de travail qu’Annie Dookhan a si aisément pu s’affranchir des procédures de contrôle qui ont normalement cours dans un laboratoire.

Il existe plusieurs raisons pour expliquer cette surcharge. D’une part, explique Nature, une décision de la Cour suprême américaine a eu pour effet de permettre aux avocats de faire témoigner plus souvent les experts de la police scientifique : quand ceux-ci sont convoqués au tribunal, ils ne sont pas au laboratoire. Ensuite, le fichage ADN s’est multiplié au cours des dernières années. Il est devenu obligatoire pour les personnes reconnues coupables de crimes et quelques États ont même adopté des lois pour que l’on fiche toutes les personnes arrêtées dans des affaires de meurtres, viols ou cambriolages, même si elles sont innocentées par la suite. Autre source de travail supplémentaire pour la police scientifique : les enquêteurs relèvent sur le terrain de plus en plus de matériel biologique ou bien ils rouvrent des vieux dossiers irrésolus (les fameux « cold cases ») lorsque la possibilité d’une identification par l’ADN existe. Enfin, le public étant de plus en plus au fait des progrès de la police judiciaire, il ne faut pas non plus négliger la pression de la société dans la demande croissante d’analyses, le désir compréhensible de disposer d’une preuve matérielle, scientifique, irréfutable. Au bout du compte, une fiction comme « Les Experts » a peut-être aussi une influence sur la réalité.

Leur presse (Pierre Barthélémy, blog du Monde Passeur de Sciences, 21 octobre 2012)

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[Notre-Dame-des-Landes/Dijon] « Vinci, dégage, PS on t’oublie pas ! »

Comme un avant-goût de maintenance aéronautique…

En ce samedi matin à Dijon, le PS et Vinci ont eu une petite idée des saloperies qu’ils tentent d’imposer au bocage de Notre-Dame-des-Landes. L’huile de vidange, c’est désagréable à nettoyer, et justement, il y en avait plein leurs murs. Tellement qu’ils ont dû reporter leur conseil, les socialos. Sur la façade du local PS, elle a craché : « Vinci, dégage ! PS : On t’oublie pas ! Mort à Vinci » Quant aux jolis bureaux de Vinci, ils ont été redécorés d’un « Prends ZAD’ans ta gueule ! ». C’est le Bien Public, torchon local, qui nous apprend tout ça, photo à l’appui. Il y en avait deux, mais celle des locaux de Vinci a « mystérieusement » disparu :

Dijon : des tags anti-Vinci visent la fédération du Parti socialiste

Ce samedi matin, la fédération du Parti socialiste s’est réveillée taggée à l’huile de vidange. Le siège de la société Vinci a lui aussi été visé.

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Suite à la dégradation des locaux, le conseil fédéral du Parti socialiste a été décalé de quelques heures.

« Vinci, dégage, PS on t’oublie pas ! » et « Mort à Vinci ! » Dans la nuit de vendredi à samedi, ces tags à l’huile de vidange visant explicitement la société Vinci, ont été découverts sur les murs de la fédération du Parti socialiste, rue Henri-Baudot, à Dijon. Le siège de la société Vinci, boulevard Churchill, toujours à Dijon, a lui aussi été taggé avec cette fois la mystérieuse inscription « Prends ZAD’ ans ta gueule ! » Une enquête de police été ouverte afin de retrouver le(s) auteur(s) du méfait.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (BienPublic.com, 21 octobre 2012)

Ailleurs dans la ville, on a pu apercevoir des tags « Ici ou ailleurs, Vinci dégage ! » (sur des barrières de chantier place Wilson), ainsi que des pochoirs « Vinci dégage ! » (sur les murs de la Bourse du Travail). Il se murmure que le message s’étend peu à peu, de bâtiment en bâtiment. On espère qu’il prenne d’assaut le béton, d’ici à Nantes en passant par Moscou.

Solidarité avec les résistances sur place et ailleurs contre l’aéroport et le monde qu’il transporte. Ce n’est qu’un début.

Indymedia Paris, 21 octobre 2012

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[Nique la BAC] Hourra pour la Croix-Blanche (Vigneux) !

Vigneux : trois policiers blessés après été avoir pris à partie

Pris à partie par une trentaine de personnes dans une cité de Vigneux (Essonne), trois policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) de Draveil ont été légèrement blessés dimanche après-midi, alors qu’ils poursuivaient deux hommes suspectés d’effraction.

Dans un quartier touché par la recrudescence de cambriolages, les policiers souhaitaient, vers 15 heures, contrôler deux individus « au comportement suspect », selon la police.

Ces derniers ont alors pris la fuite en direction du quartier sensible de la Croix-Blanche à Vigneux. Arrivés dans la cité, les policiers ont été pris à partie et molestés par une trentaine de personnes armées de pierres et de bâtons.

Un policier frappé à l’aide d’une matraque télescopique

Les policiers ont dû fait usage d’une grenade de désencerclement et d’un tir de gomme-cogne (flashball) pour se dégager, a rapporté cette même source. Leur véhicule a également été dégradé. Après l’arrivée de renforts, le quartier a retrouvé son calme, a indiqué la police qui n’avait encore procédé à aucune interpellation en fin d’après-midi.

Soignés aux urgences de l’hôpital de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), les fonctionnaires de police souffrent, pour l’un, d’une plaie saignante au cuir chevelu et de douleurs aux cervicales pour les deux autres. Selon une source syndicale, le policier touché à la tête, a été frappé à l’aide d’une matraque télescopique.

L’enquête a été confiée à la brigade de sûreté urbaine (BSU) de Draveil.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeParisien.fr, 21 octobre 2012)

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[Nécrophilie] Une bête immonde viole le cadavre du maoïsme

Oubliez les gauchistes : « la cause du peuple », c’est Patrick Buisson

Patrick Buisson vole à l’extrême gauche un de ses mythes : il vient de déposer la marque « la cause du peuple ». Celle du journal maoïste dirigé par Jean-Paul Sartre, ancêtre de Libération, cible de la droite à l’époque.Et très éloigné des convictions de l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.

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Patrick Buisson le 15 octobre 2012 à Paris

La marque a été déposée fin septembre à l’Institut national de la propriété industrielle par Publi Opinion, une des deux sociétés de conseil détenues par Patrick Buisson, mise en cause dans l’affaire des sondages de l’Élysée. Les formalités de dépôt ont été confiées à la responsable juridique de la chaîne Histoire, une filiale de TF1 présidée par Patrick Buisson.

Une provocation ? Avec cette marque, l’ancien journaliste d’extrême droite sait qu’il s’empare d’un symbole de … l’extrême gauche. Lancée en 1968, La Cause du peuple était l’organe des maoïstes de la Gauche prolétarienne, la « GP ». Une menace gauchiste prise très au sérieux par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Raymond Marcellin.

« Crimes contre la sûreté de l’État »

La « GP » sera dissoute par le gouvernement. Et les directeurs de la publication de La Cause du peuple, Jean-Pierre Le Dantec puis Michel Le Bris, condamnés à de la prison ferme, pour « délits de provocation aux crimes contre la sûreté de l’État et apologie du meurtre, du vol, du pillage et de l’incendie ».

La parade des maoïstes ? Nommer à la tête du journal le plus connu des intellectuels français, Jean-Paul Sartre, en 1970. Lui ne finira pas en prison, mais il sera quand même arrêté en distribuant La Cause du peuple dans la rue, avec sa compagne Simone de Beauvoir.

C’est aussi à La Cause du peuple que Serge July et la future équipe fondatrice de Libération, issue de la « GP », apprendra le journalisme. En 1973, ils décident de lancer un quotidien, toujours gauchiste mais destiné au grand public : Libé est né.

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La marque « la cause du peuple » à l’INPI

Patrick Buisson n’a alors qu’une vingtaine d’années. Ce n’est qu’en 1981 qu’il se lance à son tour dans le journalisme, à l’hebdomadaire d’extrême droite Minute. Rue89 avait retrouvé ses articles : du journalisme militant comme à La Cause du peuple, mais à l’extrême opposé idéologiquement.

« Je ne réponds pas à mes confrères »

Les anciens maoïstes apprécieront l’ironie de la situation : juridiquement, Patrick Buisson est désormais le seul à pouvoir se réclamer de « la cause du peuple ». Pour lui, l’expression reflète toujours un combat du peuple contre les élites – mais cette fois-ci, c’est le peuple qui se trouve à droite. Et même très à droite.

Joint ce vendredi matin, Patrick Buisson n’a pas souhaité en dire plus. Il reste, explique-t-il, fidèle à la règle qu’il se serait fixée : « Je ne réponds pas à mes confrères journalistes [avant la politique, il est passé par Minute, mais aussi Valeurs actuelles et LCI, ndlr]. »

On en est donc réduit à jouer aux devinettes. La marque a été déposée pour tous les produits imprimés ou audiovisuels. « La cause du peuple » version Patrick Buisson, ce pourrait donc être (ou pas) :

• un journal : les militants du Front révolutionnaire, anticapitaliste, antifasciste et populaire ont bien repris le titre pour leur propre journal, mais ils n’ont pas pensé à protéger la marque ;

• un livre  : Patrick Buisson a déjà publié, entre autres, OAS, histoire de la résistance française en Algérie (1981) et, tout récemment, Le Paris de Céline (co-écrit avec Lorànt Deutsch, éd. Albin Michel) ;

• une émission de télévision ou un film, à diffuser pourquoi pas sur Histoire, la chaîne dirigée par Patrick Buisson ;

• un slogan de campagne pour 2017, si Nicolas Sarkozy revient : « La France forte » n’a pas suffi à convaincre les électeurs du FN, mais « la cause du peuple » fera peut-être l’affaire.

Presse nécrophile (François Krug, Rue89, 19 octobre 2012)

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[Nouvelles de Mike, condamné suite à l’explosion du 1er mai 2009 à Chambéry] « La rupture face aux autorités juridiques »

Nouvelles de Mike, condamné suite à l’explosion du 1er mai 2009 à Chambéry

Le 16 octobre 2012, j’ai été convoqué chez une JAP (juge d’application des peines) pour discuter des formes que prendra la condamnation à une année de prison dont 6 mois avec sursis simple prononcée contre moi au procès du 25 mai 2012 en relation avec l’explosion du 1er mai 2009 à Cognin (73).

Après de longues et nombreuses réflexions, je suis finalement resté dans une ligne politique proche de la rupture face aux autorités juridiques tout en plaçant cette rupture dans un profond conflit avec le concept même d’autorité et les dérives carcérales et étatiques qui en découlent.

J’ai également refusé d’entrer dans les cases de la sédentarisation et du travail salarié, confirmant ainsi ma détermination à ne pas m’intégrer dans leur misère sociale.

Les conséquences de ma position, et ma volonté de ne pas entrer dans un dialogue et une pacification du conflit nous opposant ont fait que la question même des aménagements de peines n’ont pas été abordés par l’AP (administration pénitentiaire) et que je suis convoqué le 7 janvier 2013 à la M.A. (maison d’arrêt) de Chambéry pour y purger le restant de cette peine (4 mois fermes, 2,5 mois en comptant les hypothétiques remises de peines).

Contrairement à ce que prétend la justice, qui essaya en vain de me le faire signer, ce n’est pas une détention volontaire, c’est la visibilisation d’un rapport de force où les armes sont inégales et leur pouvoir de nuisance sur ma vie est tel que j’ai décidé (en gardant la possibilité de changer d’avis) de me rendre en prison. Malgré ce rapport de force, mon désir d’un monde sans domination n’en est que renforcé et ma détermination à lutter contre toutes les formes d’autorité ne peut qu’être de plus en plus grande.

J’en profite également pour remercier les divers groupes et individus ayant partagé les discussions et les réflexions qui m’ont aidé à aboutir à mes prises de positions actuelles.

Lors de ma mise en détention, mon adresse ainsi que mon numéro d’écrou seront diffusés et les courriers seront les bienvenus.

Parce qu’ici et ailleurs, nos existences et nos espaces de vies ne sont pas aménageables, détruisons ce qui nous détruit et finissons-en du concept d’autorité et de domination.

Que crève ce monde de merde !!!

Mike


Semis de Liberté
Réflexions autour des aménagements de peine

Suite au verdict et aux diverses formes d’enfermement pouvant en découler, il me semble important d’essayer de mettre en mots quelques-unes de mes réflexions.

En comptant les deux mois déjà passés en préventive, il me reste donc 4 mois fermes à purger et 6 mois avec sursis pour les 5 prochaines années. Spontanément, mon premier réflexe fut l’envie de fuir cette situation, mais rapidement j’ai été découragé par l’isolement, l’énergie et les moyens techniques que requiert une cavale en bonne et due forme et la peur de voir mon quotidien, mes projets et mes liens sociaux rythmés une fois de plus par la psychose de l’enfermement. Malgré ma volonté politique d’insoumission à l’AP (administration pénitentiaire) et le désir de leur rendre la tâche la plus dure possible, j’ai quand même rapidement conclu que ma fuite causerait plus de dégâts sur ma vie et celle de mon entourage que les quelques mois d’enfermements prononcés contre moi.

J’ai donc essayé de me projeter dans les diverses formes que pourrait prendre mon enfermement afin d’anticiper les conséquences qu’aura cette condamnation dans mon quotidien et celui de mes proches.

Face aux différents types de détentions mis en place par l’AP pour les courtes ou fin de peines (semi-liberté, bracelet électronique), de nombreuses questions concernant ces différents aménagements de peine sont apparues et se sont affinées au fil des réflexions individuelles et collectives.

C’est donc sur la dualité entre le « choix » de l’aménagement de peine et celui de la prison ferme que va se porter la suite de ce texte.

Parce que le choix d’un aménagement de peine comme amélioration du quotidien n’est valable que dans une logique carcérale, il est donc primordial pour moi de me poser de réelles questions sur les formes que peut prendre l’enfermement durant cette période, afin que ma « décision » ne soit pas conditionnée par l’AP mais le fruit de réflexions collectives et individuelles visant à limiter les conséquences des contraintes en découlant, tout en gardant une cohérence politique.

Dans une situation ou les aménagements de peine permettent d’augmenter massivement le nombre des personnes sous contraintes carcérales tout en réduisant considérablement leurs coûts, ils introduisent quotidiennement ces contraintes au sein même des sphères publiques et privées de la population et garantissent une main d’œuvre docile et exploitable à moindre prix grâce aux moyens de chantage et de contraintes encore plus importants que dans une situation salariale classique, il m’est impossible de ne pas être sceptique face aux pratiques judiciaires visant à étendre l’enfermement hors des murs des prisons.

Il est cependant vrai qu’un aménagement de peine peut permettre d’avoir plus de lien sociaux avec nos proches car les possibilités de rencontres et de communications ne sont plus soumises au formalisme et à l’arbitraire des parloirs, que sans l’intermédiaire et les limitations des cantines et avec la possibilité de pouvoir cuisiner, de se procurer nos aliments, de se doucher quand nous le désirons, d’entretenir une partie de sa vie sociale, affective et sexuelle … on conserve une bien plus grande autonomie dans ce qu’il reste d’un quotidien en comparaison de celui vécu entre les murs d’une prison.

Mais cela est-il vraiment représentatif de la réalité d’un aménagement de peine ?

Dans ma situation personnelle de refus de la sédentarisation et du travail salarié, aménager cette peine reviendrait inévitablement à participer à l’élaboration des formes de la sanction et par conséquent faire du partenariat avec l’AP.

Durant les quelques années vécues sous contrôle judiciaire, j’ai eu le temps et les occasions pour affiner quelques réflexions sur les contraintes carcérales hors des murs, j’ai pu constater que lorsqu’on est « enfermé dehors », nos attentes se tournent automatiquement vers notre entourage et, quels que soient les outils mis en place, les déceptions apparaissent.

Faire le choix d’un aménagement de peine reviendrait donc à avoir des frustrations vis à vis de mes proches au lieu de les diriger contre l’État qui est à la base de mes oppressions.

Vivre une réalité carcérale à l’extérieur me mettrait dans une situation d’isolement puisque je me retrouverais seul à vivre cette oppression parmi des gens avantagé.e.s sur leur liberté de mouvement. Vivre une telle situation d’isolement entraînerait obligatoirement des hiérarchies sur la répartition des tâches et des attentes affectives au sein de mes relations sociales et, même avec une réelle volonté et en y mettant une attention particulière, il me serait impossible que les conséquences ne s’incrustent pas dans mes liens sociaux et envers mes proches.

Être enfermé dans une cellule dont la porte reste ouverte m’obligerait à refaire le choix de l’enfermement à chaque fois que je serais tenté de la franchir, cela reviendrait à m’autodisipliner continuellement de sorte à m’interdire toutes pulsions visant à mon émancipation sociale, politique et affective. Dans un mode de vie collectif cela reviendrait à partager les rôles de matons et entraînerait inévitablement des relations sociales où la répression se mélangerait aux autres paramètres demandant une gestion quotidienne.

Dans ma période de contrôle judiciaire, j’ai aménagé mon équilibre social en créant des brèches dans les contraintes imposées et accepter un bracelet électronique reviendrait à supprimer ces espaces de liberté sans lesquels mon équilibre social ne peut qu’être lourdement affecté. Cependant, les réalités carcérales actuelles ne permettent pas de connaître sa date de sortie puisque à tout moment, une infraction commise en détention peut aboutir à une nouvelle condamnation et entraîner donc un allongement de la durée de l’incarcération.

Ayant des revendications et essayant d’avoir des pratiques anti-autoritaires dans mon quotidien, il m’est difficile d’imaginer une réalité carcérale sans conflit avec l’AP et cela reviendrait à me projeter dans une période ou je serais sans cesse tenté d’étouffer ma conscience et mes instincts de révolte dans la perspective de ne pas prendre de peine supplémentaire en cours de détention.

Faire le choix d’être incarcéré reviendrait à perdre le contrôle sur les formes que prendrait cette condamnation et laisserait la possibilité à l’AP d’organiser mon quotidien durant la période d’enfermement, de choisir le lieu d’incarcération, d’avoir un regard sur mes liens sociaux à l’extérieur via les parloirs, les courriers, etc. Ce choix entraînerait également que mes amitiés soient affectées par une séparation physique et reposeraient presque uniquement sur la confiance existante et celle pouvant être créée et entretenue par la solidarité via des actions, du courrier ou des parloirs et mon entourage physique sera très restreint et limité aux quelques personnes ayant un droit de visite. Sans une attention particulière aux ressentis de chaque personne de mon entourage, il me paraît probable qu’une certaine hiérarchisation entre mes relations soit accentuée et puisse être une source de conflit chez des personnes déjà suffisamment affectées par la situation.

Mais ce choix reviendrait également à construire de nouveaux liens sociaux dans mon quotidien sans déséquilibre puisque je le partagerais avec des personnes vivant la même réalité carcérale et que cela me pousserait à diriger mes frustrations sur les causes de mes oppressions et non contre mes proches.

Dans ma période d’incarcération préventive, j’ai le souvenir de fantasmer sur le monde extérieur, sur la force de mes relations affectives et d’avoir envie de croquer la vie à pleines dents dès ma sortie. Face aux souvenirs de déprime et de frustrations sociales ressenties lors du début de mon contrôle judiciaire et de mes difficultés à retrouver un épanouissement social et affectif, il me paraît plus confortable de me projeter dans une réalité carcérale afin de me préserver de mes frustrations sociales que de me projeter dans une situation où de nombreux éléments me rappelleraient une période de ma vie particulièrement éprouvante. J’ai également conscience que le décès de Zoé m’a plongé dans une réalité où tout mon équilibre social et affectif a été modifié. Les quelques mois de détention me permirent de vivre cela isolé dans une sorte de bulle et je n’ai eu réellement conscience du vide occasionné par sa mort et de ses conséquences dans ma vie qu’une fois sorti de prison.

Ma détention préventive s’ajoutant à une situation de reconstruction physique et psychique, j’ai vécu cette période dans un mode de survie et que je n’ai laissé que peu de place à mes sentiments et frustrations, et que ceux-ci n’ont pu apparaître qu’une fois sous contrôle judiciaire.

En écrivant ces quelques lignes, je me rends compte qu’il est difficile pour moi d’être rationnel dans ce que je ressens face à la dualité bracelet-prison car cela fait référence à des périodes complexes de ma vie, dont je n’ai pas encore pris suffisamment de recul pour affronter et comprendre le rôle de la répression, du deuil, des répercussions physiques de l’accident, les nombreuses autres conséquences affectives et leurs liens avec ma situation actuelle.

Parce qu’au final ce choix n’est pas le mien, et que jamais je ne ferai le choix d’être enfermé dans une prison ou sous surveillance électronique, mon choix se limite à éviter l’aménagement de peine ou la détention en régime fermé.

D’un point de vue personnel, je n’arrive toujours pas à anticiper la position que je prendrai face au JAP (juge d’application des peines), si je tenterai ou non d’aménager ma peine, et je trouve primordial d’avoir la liberté de changer d’opinion autant de fois que nécessaire. Cependant, ma conscience politique et mes pratiques de lutte anti-autoritaire font que si je cherche une cohérence, je ne peux qu’être contre les aménagements de peine et que l’option rendant la tâche la plus difficile et la plus coûteuse à l’AP est celle de la détention en régime fermé. Mais il me paraît indispensable d’être également attentif à mon équilibre affectif et social au moment où j’y serai confronté afin qu’un dogme politique ne soit pas le seul paramètre qui influence ma position. Le plus important à mes yeux n’est donc pas la décision finale résultant de cette situation mais les outils permettant de construire et d’affiner des réflexions autour de cette question, et faire en sorte qu’elles puissent alimenter des discussions et des pratiques, collectives comme individuelles, dans les luttes anti-carcérales et anti-autoritaires de cette société.

Force et courage à celleux qui luttent contre toutes formes d’enfermement

Mike

Pour un contact, des critiques ou autre

Non Fides – Base de données anarchistes, 22 octobre 2012

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[Révolution tunisienne] Quatre nuits d’affrontements à Gabès

Dans les nuits du 18, 19 et 20 octobre 2012, la ville de Gabès a connu des affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants au niveau du croisement de Sidi Boulbeba.

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Publié par des ennemis de la révolution (Radio Mosaïque, 20 octobre 2012)


Des affrontements ont eu lieu vendredi soir à Gabès entre les forces de la sûreté nationale et des groupes de jeunes qui ont bloqué les artères principales de la ville, a constaté le correspondant de l’Agence TAP.

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Les protestataires ont incendié des pneus et ont barré des routes (Ain Essalem, Sidi Boulbeba et Zrig) provoquant une interruption du trafic routier.

Certains manifestants ont également mis le feu au poste de police de Sidi Boulbeba, mais une intervention des agents de la protection civile a permis de circonscrire l’incendie.

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D’autre part, des sit-inneurs poursuivent le blocage des entrées de la zone industrielle de Gabès. Certains ont même contraint les ouvriers du groupe chimique tunisien (GCT) de quitter leurs postes de travail. Le trafic ferroviaire (Gabès-Aouinett) est toujours interrompu.

Cette manifestation intervient en signe de protestation contre les résultats du concours du GCT, jugés « inéquitables vis-à-vis de la région qui subit la pollution provoquée par les usines du groupe ».

Publié par des ennemis de la révolution (Direct Info, 20 octobre 2012)


Toujours en rapport avec les résultats du concours de recrutement au sein du Groupement Chimique Tunisien, où 300 sur les quelques 600 admis seraient d’après les protestataires originaires d’El Hamma, localité d’origine de Rached Ghannouchi.

Publié par des ennemis de la révolution (Tunisie Numérique, 20 octobre 2012)


De violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre se sont déclenchés à Gabès lors de la soirée du samedi 20 octobre 2012.

Ces violences ont éclaté lorsqu’un groupe de détenus dans la prison civile ont incendié leur cellule, mais aucune perte humaine n’est à déplorer selon le correspondant de l’agence TAP.

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La ville de Gabès connait depuis le 18 octobre une situation difficile. Des protestations violentes se sont déclenchés suite aux résultats des concours de recrutement du Groupe Chimique Tunisien (GCT). Des groupes de jeunes avaient bloqué les artères principales de la ville et avaient tenté d’incendier le poste de police de Sidi Boulbeba ce qui a valu l’intervention des forces de l’ordre à coup de gaz lacrymogène.

Les affrontements se sont répétées les nuits suivantes pour devenir de plus en plus violentes.

Publié par des ennemis de la révolution (Espace Manager, 21 octobre 2012)

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[Afrique du Sud] Cosatu dégage ! (2)

Afrique du Sud : le syndicat Cosatu demande à la police de protéger ses membres

JOHANNESBURG — Le secrétaire général de la confédération syndicale Cosatu, Zwelinzima Vavi, a appelé la police à mettre fin aux violences accompagnant la vague de grèves qui secoue les mines sud-africaines et à protéger ses membres, dont certains ont été tués, a rapporté dimanche la radio 702.

« Nous avons appelé le ministre de la Sécurité pour qu’il s’assure que la police améliore ses services de renseignements, afin d’aller au fond de cette vague de violence, d’intimidations et de meurtres des délégués syndicaux », a déclaré M. Vavi, qui s’exprimait samedi soir en marge d’une réunion de banquiers.

Quatre permanents du Syndicat national des mineurs (NUM), principale composante du Cosatu, ont été assassinés depuis le début des grèves dans les mines, début août, a-t-il déploré.

Et sur les 51 morts recensés en tout — un chiffre qui ne correspond pas à la comptabilité de la police —, 22 étaient des membres du NUM, a-t-il noté. Certaines de ces victimes faisaient cependant partie des 34 mineurs abattus par la police à la mine de platine de Marikana (nord), alors qu’ils participaient à une grève sauvage que ne soutenait pas le syndicat.

M. Vavi a rappelé dans son discours samedi soir qu’il avait lui-même essuyé des jets de pierre vendredi, alors qu’il visitait avec des responsables du NUM une mine d’or en grève à Klerksdorp (centre).

L’Afrique du Sud est touchée depuis début août par une vague de grèves sauvages qui a démarré à Marikana avant de s’étendre à des mines d’or, de chrome, de diamant ou de charbon.

Les grévistes demandent de substantielles augmentations de salaires et contestent l’autorité du NUM, syndicat majoritaire accusé de s’être éloigné de sa base et jugé trop proche des patrons et du pouvoir. Le Cosatu est allié à l’ANC, le parti dominant en Afrique du Sud.

Des comités de grève échappant aux syndicats traditionnels tentent maintenant de se coordonner sous l’égide du petit Mouvement démocratique socialiste (DSM, trotskiste), et prévoient une manifestation le 7 novembre à Pretoria.

NUM et Cosatu veulent leur répondre avec un grand meeting le 27 octobre à Rustenburg (nord), la principale ville minière proche de Marikana.

Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 21 octobre 2012)

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[Mère de Dieu, chasse Poutine] Ekaterina Samoutsevitch : « On est contre la hiérarchie verticale. On n’a pas de leader, pas de producteur, pas d’organisateur de nos actions »

Ekaterina Samoutsevitch des Pussy Riot : « Ce procès injuste, illégal, a indigné un grand nombre de gens »

Ekaterina Samoutsevitch, membre du groupe Pussy Riot, a porté plainte contre la Russie devant la Cour européenne des droits de l’homme pour violation de ses droits durant ses six mois de détention. Lors d’un entretien avec RFI, Ekaterina Samoutsevitch est revenue sur ses conditions de détention, les motivations des Pussy Riot et son avenir personnel en Russie. Propos recueillis par Anya Stroganova de la rédaction russe de RFI.

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Ekaterina Samoutsevitch, le jour de sa libération conditionnelle, le 10 octobre 2012.

Avec deux autres membres de son groupe, Ekaterina Samoutsevitch avait été condamnée en août à deux ans de prison pour vandalisme motivé par la haine religieuse après avoir entonné une chanson hostile au président Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou. Elle a été libérée le 10 octobre après une procédure en appel, en ayant réussi à prouver qu’elle avait été arrêtée avant de pouvoir participer à cette manifestation. Ses deux compagnes sont toujours emprisonnées. Son avocate a déclaré vendredi à Reuters qu’Ekaterina Samoutsevitch avait saisi la cour de Strasbourg au motif que ses droits avaient été bafoués durant ses six mois de détention préventive. « Ses droits ont été violés lorsqu’elle a été privée de nourriture et de sommeil », a dit Irina Khrounova. « Elle était enfermée dans une petite pièce sans obtenir de quoi manger pendant plusieurs heures. »

Ekaterina Samoutsevitch s’est exprimée à Radio France internationale le jeudi 18 octobre.

Vous attendiez-vous à cette décision de la justice russe de commuer votre peine ?
Évidemment, je ne m’y attendais pas du tout. Toutes les trois, on était sûres que rien ne changerait, qu’on irait dans les camps.

Comment expliquez-vous ce revirement de la part de la justice ?
Je pense que c’est le résultat de la pression internationale sur nos pouvoirs. C’est le résultat de la campagne internationale qui nous a soutenues durant le procès. Ce procès injuste, illégal, bafouant les droits fondamentaux de l’homme a indigné un grand nombre de gens dans le monde entier. Je crois que cette vague d’indignation a atteint nos pouvoirs politiques russes qui ont décidé de faire une sorte de concession.

À votre avis, ce n’est donc pas lié avec votre décision de prendre un nouvel avocat la veille du procès en cassation ?
Non, cela ne peut pas être lié. Ma ligne de défense est restée la même. J’ai continué à réclamer l’annulation du verdict ainsi que j’ai continué à clamer mon innocence tout comme Nadia et Macha. Nous n’avons commis aucun crime et lors du procès en appel, j’ai continué d’insister sur le fait que notre action n’était pas religieuse, elle était politique.

Vous venez de dire que vous n’avez pas changé votre ligne de défense, alors pourquoi avoir changé d’avocat ?
Je ne peux pas l’expliquer en détails. J’ai bien apprécié Irina Khrounova (la nouvelle avocate), elle a une réputation irréprochable : elle avait participé dans l’affaire Khodorkovsky. Tous ces faux bruits qui courent autour du fait que ma nouvelle avocate aurait pu me convaincre d’avouer etc. C’est du délire ! Ma nouvelle avocate vient de l’association de défense des droits humains « Agora », une association connue, dont la réputation, et surtout la réputation politique est également irréprochable. Changer d’avocat est un geste purement formel. Vous avez beaucoup de détenus en Russie qui changent d’avocats lors de leurs procès. C’est normal.

Comment vos codétenues Nadejda et Maria ont-elles réagi à votre libération?
Elles étaient très contentes pour moi. Quand j’ai entendu les juges m’annoncer le changement du verdict, j’étais debout, mais abasourdie, sans comprendre ce qui se passait. C’était difficile de croire que les portes allaient s’ouvrir et que j’allais sortir. Que j’allais être – de façon conditionnelle – libre. En revanche, les filles, elles, ont tout de suite compris, elles se sont mises à m’embrasser, elles étaient heureuses. Pour notre groupe c’est quand même une sorte de victoire car au moins une de nous trois a obtenu une libération conditionnelle, alors que nous n’avions pas changé d’un iota notre défense.

Vous avez passé sept mois en prison.  Ce n’est pas rien. À quoi ressemblait votre vie en prison ? Pourriez-vous décrire, à titre d’exemple, une journée type en prison de détention provisoire ?
La journée type est très simple. Les journées se répètent comme dans le film Groundhog Day (Un jour sans fin). Le réveil est à 6 heures du matin. La grande lumière s’allume et il faut se lever car des bruits assourdissants proviennent du couloir, les bruits de la surveillance. Le petit déjeuner se déroule vers 7 heures. Les bruits vous forcent à vous lever même si vous avez encore sommeil. Entre 8 heures et 9 ou 10 heures, on contrôle la présence des prévenus dans les cellules. Cela veut dire qu’il faut sortir dans le couloir – tout le monde sort et le prévenu du service de la cellule fait le rapport – le nombre de prévenus et l’absence d’incidents. Ensuite, vers midi c’est le déjeuner, et le dîner entre 17 et 18 heures. Et après vers 18 heures un nouveau contrôle des prévenus.

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Ekaterina Samoutsevitch (à gauche), lors de son procès.

Qu’est-ce qui était le plus dur pour vous en prison ? Aviez-vous du temps pour lire, pour réfléchir ?
Justement le temps ne manquait pas, car c’est une prison de détention provisoire. On se trouve tout simplement dans une cellule fermée en permanence. On ne peut aller nulle part. Si tout le monde regarde la télé, il est difficile de réfléchir, et de toutes les façons pendant tout le dernier mois nous n’avions plus de télé. Il y avait un tel silence dans la cellule qu’il était bien plus facile de lire, de réfléchir. Dans notre prison, il n’y a rien d’autre à faire. Il n’y a pas de travail, à la différence de la colonie. Tout le temps était entièrement occupé par de telles réflexions, par la lecture de la littérature qu’on peut trouver dans la bibliothèque locale. Mais, à vrai dire, peu de choses me parvenaient.

Comment perceviez-vous les nouvelles qui vous arrivaient de l’extérieur ? Avez-vous l’impression que cette perception était déformée ?
Bien sûr, cette perception était déformée. Tout d’abord, on ne connaît jamais tout car il est impossible de communiquer avec l’extérieur. On ne passe que par l’intermédiaire des avocats ou autres. C’est compliqué. Mon père venait me voir, mais il ne pouvait pas me raconter toute l’actualité du monde. Il me racontait principalement ce qu’il lui arrivait, les interviews qu’il avait données. Naturellement, on ne connaît pas tout. On reçoit l’information partiellement. Il était parfois intéressant de voir les reportages nous concernant. Par exemple, un jour à notre retour du tribunal nous avons regardé à la télé le reportage concernant cette journée. J’ai ressenti une sensation très bizarre : d’un côté on participait à tout cela, mais d’un autre côté, c’était un point de vue extérieur, le regard des caméras qui nous mettait en scène.

Comment avez-vous vécu cette expérience ? La regrettez-vous ?
Non, bien sûr je ne regrette pas. Car l’expérience est intéressante – j’ai vu le système pénitentiaire de l’intérieur, j’ai vu ce que c’est réellement, car avant, à vrai dire, je n’y avais jamais pensé. Je ne savais même pas qu’il existait une différence entre les conditions de détention lors de l’instruction et après l’entrée en vigueur du verdict. Maintenant, naturellement je sais tout ça. Je connais l’argot juridique lié aux procédures lors du pourvoi en cassation qu’on appelle « kassatka » (hirondelle). On apprend tout ça, on apprend la vie des gens dans les cellules, on apprend les histoires des gens qui sont passés par des colonies. On apprend tout ça.

Qui partageait la cellule avec vous ?
C’étaient des prévenues pour des délits économiques, article 159 du code pénal.

Vous aviez de bons rapports ou c’étaient des gens spécialement introduits pour vous espionner ?
Au début, lorsque j’ai intégré la cellule, je soupçonnais tout le monde d’être des mouchards. Je les regardais toutes avec suspicion, et elles me suspectaient à leur tour. Car on leur avait dit, je crois, de très mauvaises choses sur moi – l’instruction cherchait à monter  mes « colocataires » contre moi. Mais deux à trois mois plus tard nous nous sommes adaptées, rapprochées. J’ai commencé à raconter mon histoire, à raconter l’action que nous avions réalisée, j’ai raconté la chanson et prononcé son texte. Cela les a impressionnées car avant elle croyaient, à mon sens, que cette action était irréfléchie, que nous l’avions réalisée par bêtise. Mais lorsqu’elles ont entendu le texte de la chanson elles ont compris que ce n’était pas vrai et que c’était un geste bien réfléchi. Elles ont adoré le texte de la chanson Mère de Dieu, chasse Poutine, et elles ont changé leur regard sur moi en ayant plus de respect, plus de compréhension. Durant tout le procès, lors de toutes les sessions du tribunal, elles ont fini par me soutenir très fort.

Croyez-vous que votre action a atteint son but ?
Oui, bien sûr.

Et si c’était à refaire, changeriez-vous quelque chose ?
On aurait chanté notre chanson jusqu’au bout. Et surtout, j’aurais voulu rester devant l’autel plus de 15 secondes, durant toute la chanson ! Sinon, je ne pense pas que nous aurions changé quelque chose. Depuis que notre groupe a été créé en octobre 2011, nous travaillons toujours sous la même forme. Il s’agit d’actions illégales, interdites des jeunes filles en robes aux couleurs vives et encagoulées. Beaucoup de gens nous demandent : « Et si vous aviez su qu’il y aurait un procès ? » Je leur réponds : on l’aurait tout de même fait ! C’est absurde qu’on nous poursuive pénalement pour une action. Une action pacifique, politique, artistique, féministe ne peut en aucun cas être considérée comme un crime, comme un geste contre la société ! C’est absurde.

Mais en préparant cette action avez-vous parlé d’une éventuelle possibilité des poursuites pénales ?
Je crois qu’on n’en a même pas parlé. On ne pouvait pas imaginer une chose pareille à l’époque.

Vous dites que ça fait un an que les Pussy Riot existent. Comment votre groupe a-t-il été créé ? Étiez-vous une de ses fondatrices ?
Tout membre du groupe est considéré comme fondateur. Même les nouvelles venues. On est contre la hiérarchie verticale. On n’a pas de leader, pas de producteur, pas d’organisateur de nos actions. Il n’y a que nous qui organisons et créons tout.

Comment voyez-vous l’avenir du groupe Pussy Riot et comment à votre avis il va influencer le mouvement féministe en Russie ?
Difficile d’anticiper. Je ne crois pas que nos futures actions vont beaucoup changer des précédentes : ce seront toujours des actions non autorisées. Car c’est ça le concept du groupe. On ne va pas faire de tournées mondiales, c’est proscrit. En ce qui concerne l’influence sur le mouvement féministe, je pense qu’on l’influence déjà. J’ai entendu dire que les Pussy Riot sont considérées comme le symbole du féminisme en Russie. Cela fait évidemment plaisir mais on voudrait qu’il n’y ait pas que les Pussy Riot. En Russie, il y a beaucoup de féministes et j’aurais aimé qu’elles s’activent un peu plus, qu’elles fassent quelque chose en tant que citoyennes.

Du point de vue de la  France, on s’interroge sur le rôle des femmes dans la société russe ? Quelle est votre opinion ? Est-ce une des raisons de votre militantisme ? Et que souhaiteriez-vous changer ?
Des problèmes existent, c’est évident. Des problèmes avec les droits des femmes mais aussi avec les droits de l’homme en général. Je me rends compte en sortant de prison que la situation est très compliquée. J’ai appris que cet été le Parlement avait adopté toute une série des lois anti-citoyennes. En ce qui concerne les droits des femmes, j’aurais voulu que ça soit reflété dans les lois. Par exemple, je sais qu’il existait un projet de loi sur l’égalité des sexes. Cette loi aurait pu être le premier pas de l’État à l’égard de ce problème. Malheureusement, pour l’instant, cette loi n’a pas été adoptée, en revanche, la Russie a adopté une loi anti-avortement qui limite la liberté des femmes dans leur choix d’avoir ou de ne pas avoir d’enfant.

Dans certaines de vos interviews, vous vous identifiez en tant que « queer ». Qu’est-ce qu’être queer dans la société russe aujourd’hui ?
Il faut dire que « queer »  est un terme assez large. C’est avant tout une identité sexuelle singulière. Mais je crois aujourd’hui qu’en Russie c’est une notion plus large. Une notion qui dépasse le cadre des genres. Car ce principe de singularité qui existe dans ce terme, peut se traduire également chez les gens qui luttent pour leurs droits de citoyen. Bizarrement, ceux qui luttent pour leurs droits sont considérés par le pouvoir en place comme des gens étranges, singuliers. On peut donc les appeler « queer » aussi. La politique culturelle, le système éducatif de l’État russe ne favorisent que des valeurs extrêmement conservatrices. Le concept queer s’oppose à ce type de propagande car on refuse d’obéir à ces impératifs.

Quels sont vos projets maintenant ? Avant de faire partie des Pussy Riot vous étiez informaticienne. Pensez-vous reprendre votre ancien métier ?
Je dois préciser qu’après avoir travaillé en tant qu’informaticienne dans une entreprise militaire fermée, j’ai fait deux ans d’études à Moscou à l’école Rodtchenko de photographie et multimédia. Je n’envisage de reprendre mon ancien métier. Aujourd’hui j’ai tellement d’autres choses à faire. Pour l’instant, c’est difficile de déterminer exactement ce que je vais faire, je ne peux rien vous dire à part que je vais continuer d’être active au sein des Pussy Riot.

Le 18 octobre dernier, le magazine britannique ArtReview a dévoilé sa liste du « Power 100 » 2012 des personnalités les plus influentes du monde de l’art dont vous faites désormais partie. C’est la première « vraie » reconnaissance de l’aspect artistique de votre groupe. Qu’en pensez-vous ?
Cela me fait vraiment plaisir. Cela veut dire que les représentants de l’art international ont bien compris ce que nous avions fait. C’est de l’art politique. J’insiste sur le terme « d’art » car les autorités russes tentent de faire passer notre activité artistique pour du hooliganisme ! Je crois que dans l’art se cache un potentiel critique énorme, une pensée indépendante, un potentiel de regard objectif sur ce qui se passe. Et de ce point de vue, nous sommes contentes d’être reconnues.

Que pensez-vous de l’ampleur de l’affaire Pussy Riot dans le monde entier et du soutien des stars occidentales ?
C’était absolument inattendu. On ne pouvait pas du tout imaginer que notre image, celle de jeunes filles encagoulées en robe multicolore allait attirer autant de gens dans le monde. Et que les gens allaient autant apprécier des actions rebelles. Je crois que cela peut s’expliquer par de nombreuses raisons. Probablement, l’apparition d’un groupe punk-féministe en Russie sur fond de contestation dans le pays était une surprise pour l’Occident.

Сomment peut-on devenir aujourd’hui un membre de votre groupe ? Vous devez être débordées de demandes ?
Il y a beaucoup d’activistes du monde entier qui nous écrivent, qui rêvent de participer à nos actions. Il suffit de nous écrire par mail et d’essayer de nous voir personnellement. Car chez nous tout passe par le contact personnel. Nous ne sommes pas que des activistes, nous sommes aussi des copines. C’est pour cela que l’on préfère d’abord faire connaissance avec la personne avant de la faire participer à nos actions.

Presse punkifiée (Anya Stroganova, RFI, 19 octobre 2012)

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « J’étais en cellule avec deux mecs de ma zone (78), de vrais gremlins, des sheytans, en m’ajoutant dedans ça a fait un cocktail explosif, une cellule de fous c’était la colonie de vacances »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[30 janvier 2012]
Partie : On ne peut pas tout avoir

ON NE PEUT PAS TOUT AVOIR DONC GARDONS BIEN PRÉCIEUSEMENT CE QU’ON A !

On n’est jamais satisfait de ce que l’on a on en veut toujours plus, dehors je tournais à 10’000 euros par semaine, mais je n’étais pas content de ce que j’avais, je me suis noyé sur le chemin glissant de l’appât du gain. L’argent acquis est aussitôt dilapidé dans les sapes, les restos, les voitures, les va-et-vient entre Mantes-la-Jolie et Toulouse, je me croyais tout permis, enchaînais des séries de braquages, comme des séries de matchs de foot, on croyait trop que le monde appartenait à notre père, je connaissais plus de monde qu’il n’en faut du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, j’avais un carnet d’adresses tel un ministre spécialiste en tous genres dans le haram, je n’avais pas de véritables amis que des associés. Pas un pour raisonner les autres, l’appât du gain nous mettait tous d’accord.

2005 : Maison d’arrêt de Bois-d’Arcy, midi toujours ma tête enfouie sous ma couette. J’étais en cellule avec deux mecs de ma zone (78), de vrais gremlins, des sheytans, en m’ajoutant dedans ça a fait un cocktail explosif, une cellule de fous c’était la colonie de vacances. On ne manquait de rien, on avait chacun notre téléphone et on parlait jusqu’à l’aube avec nos compagnes de l’époque. On était déconnectés littéralement de la prison, mais on en voulait toujours plus à l’affût de la moindre carotte qui nous mettrait encore plus à l’aise que l’on ne l’était déjà. Le Sheytan avait élu domicile dans notre cellule, les matons avaient remarqué qu’il s’y passait des choses anormales, mais on n’avait pas besoin d’eux.

Une info est remontée jusqu’à nous, notre voisin d’à côté avait reçu un bigo qui faisait photo, c’était le jackpot pour nous car à l’époque rares étaient les téléphones qui faisaient photo. Maintenant qu’on avait notre cible il nous fallait juste trouver le moyen de le faire lâcher prise. On décide de lui envoyer un fax (lettre écrite sur un bout de papier que l’on se passe de cellule à cellule au dos d’un bon de cantine), que je lui envoyai par yoyo :

Nous : « Wesh mon pote c’est la cellule 214, on a appris que tu avais un bon bigo, nous il nous est arrivé une galère avec nos bigos, on t’expliquera mieux demain en promenade, envoie ton bigo cinq minutes pour joindre la famille il y a eu un décès on compte sur toi. »

(Oulalala la lettre, trop cramé qu’on voulait lui mettre une pilule.)

Lui : « Désolé les frères, j’ai pas de bigo. »

Il nous a répondu aussi sec et nous comme des sheytans on s’engrenait et se chauffait dans la cellule, on voulait le monter en l’air.

(Ça tape dans son mur !)

Nous : « Ouais la famille, c’est la 214 ! »

Lui : « Wesh la 214 ça va ou quoi ? »

Nous : « Non ça va pas on est en galère tu fais le bâtard là, envoie ton bigo, on fait ce qu’on a à faire et dans quinze minutes tu l’as ! »

Lui : « Vas-y OK ! Je vous envoie ça là ! »

Il met ça dans une chaussette et nous l’envoie par yoyo, dès que nous étions sûrs que c’était le bigo, on s’est mis par la fenêtre et on l’a insulté :

Nous : « Eh le mec de la 212, va niquer ta mère ! Le téléphone il est à nous ! »

Comme des hyènes on ricanait entre nous dans la cellule, on était contents de notre coup de lâche et on n’avait même pas encore fini de rire que la porte de la cellule s’ouvre, dix matons déboulent dans la cellule et nous dépossèdent de quatre téléphones, ils avaient cramé tout notre manège à 3 heures du matin, des va-et-vient des yoyos on éveillait leur suspicion. On avait tout et on a tout perdu, on se retrouvait tous les trois au mitard en plein hiver, et c’était bien fait pour nous.

BIEN MAL ACQUIS NOUS ENVOYAIT AU MITARD, ON AVAIT TOUT ON MANQUAIT DE RIEN ET ON VOULAIT ENCORE PLUS, NOS RÊVES ONT LA DALLE ET ON LES NOURRIT COMME ON PEUT !

FAUT SE CONTENTER DE CE QUE L’ON A PARFOIS, MAIS ON A LES YEUX PLUS GROS QUE LE VENTRE, À FORCE D’AVOIR TROP LA DALLE ON RISQUE DE MOURIR DE FAIM !

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[Vive l’Azawad libre !] Azawad, le nouveau ring de la « guerre froide » entre puissances

http://juralib.noblogs.org/files/2012/10/068.jpgAnalyse : Azawad, le nouveau ring de la « guerre froide » entre puissances

Toumast Press : Nous vous proposons de lire cette belle et lucide analyse signée par Attaye Ag Mohamed, l’étoile montante du bureau politique du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad. Handicapé dans son élan par une incompétence criante, le bureau politique du MNLA ne nous avait plus habitués à de telles analyses.

À un moment où le temps permet de lever le voile sur les sources de l’instrumentalisation dont souffre l’Azawad, voilà que les puissances jouent à un jeu difficile à cerner portant à croire que chacune traque l’autre sur ce territoire de l’Azawad qu’elles ont presque transformées en ring de guerre froide.

La France ne nous lâchera pas car le renard a repéré la charogne…

« C’est au nom de l’intégrité territoriale du Mali que je défends une résolution au Conseil de Sécurité de l’ONU pour une intervention africaine », assure le président Hollande comme si le Mali a fait ou fait preuve d’une lutte dans ce sens. Durant son entretien accordé à France24, TV5 et RFI, le président français annonce qu’il laissera main libre au Mali de choisir s’il souhaite discuter ou non avec les forces laïques et légitimes (MNLA) dont il reconnaît l’existence. Histoire selon lui de ne pas s’interférer autrement dit s’ingérer dans les affaires internes maliennes. De qui se moque-t-il encore ? Y a-t-il meilleure façon de donner le choix à une partie que de lui garantir un soutien politico-militaire et une caution de l’amalgame ?

L’intervention militaire voulue par la France est une véritable croisade car tout porte déjà à croire que la politique extérieure de cette grande nation de démocratie ne s’en sortira pas indemne.

Ivresse brusque française ou plutôt phase d’un chantier néocolonialiste en cours ?

Les Français ont « lâchés » les Américains en Afghanistan dans l’intention claire de se redéployer au Sahel. La France sait mieux que personne que l’intervention tournerait à la cata mais c’est peut-être cela sa projection.

Comme on le dit, l’appétit vient en mangeant. Après l’avant-goût de la mine malienne d’uranium de Faléa, le but de la France est de s’installer durablement aux fins de pillage des ressources naturelles de l’Azawad.

Le président Hollande ne cesse de citer vouloir refonder la politique « France-Afrique », alors le chapitre économique sera lancé à partir du Sahel francophone en allant du point Azawad.

Sinon tout le reste n’est que mensonge ! Si jamais le Conseil de Sécurité de l’ONU donne le feu vert à une intervention militaire dans l’Azawad, soyez sûrs que la région sera déstabilisée pour au moins une bonne vingtaine d’années.

À partir d’un point stratégique du Sahel (Azawad), la France va lancer sa nouvelle reforme de l’œuvre néocolonialiste et aggraver la pauvreté et les tensions militaires régionales. Normal donc qu’en préambule des discours, les forces africaines serviront de « gilets » militaires mais en réalité politiques puisqu’il faudra après tout un « bouc émissaire » au bilan sans doute chaotique.

À Bamako, à travers une manifestation d’appel à l’action militaire, les organisations des « parasites des précédents régimes » (le FDR, le COREN et clics) pincées par l’ex-junte de retour dans la direction politique du pays, achèvent la signature du vœu français. Pour ce clan de pseudo-patriotes, il faudra vite trouver une distraction aux militaires car les vagues de nominations issues des conseils des ministres font chaque semaine ravages dans le poids des partis suivistes de l’ancien système.

L’Algérie veut et le pain et le prix du pain…

Pour la France, l’Algérie est un partenaire incontournable dans le traitement du dossier mais après tout, la divergence demeure sur le point le plus important.

La force du partenariat Algéro-Libyen s’est toujours fondée sur l’inadmissibilité d’un positionnement de forces étrangères dans le Sahel voisinant.

L’Algérie est une puissance d’une influence même exponentielle dans le dossier mais elle a tout à perdre autant qu’à eu gagnée. Cet État secret doué en instrumentalisation, reste stagné sur les mêmes échecs dans ses précédentes multiples tentatives de règlement du conflit Azawad-Mali. Il actionne plus de manœuvres de déstabilisations au sein des mouvements de révoltes légitimes que du côté de Bamako. Les autres puissances comme tous ceux qui s’intéressent de près au dossier n’ont certainement pas besoin de cette analyse pour se rendre compte de la manipulation anti-azawadienne de l’Algérie. L’Algérie ne permettra pas la naissance d’un État indépendant dans la zone a une fois déclaré un responsable de ce pays en réaction à la déclaration d’indépendance du MNLA.

« L’essentiel des meneurs (cerveaux, encadreurs, stratèges militaires) des mouvements terroristes qui occupent des villes de l’Azawad sont d’origine algérienne et pour la plus part issue des corps de sécurité de ce pays. Certains par le biais de l’ancienne organisation GSPC », selon un rapport du renseignement militaire de l’État major du MNLA.

La manipulation, le contrôle et l’appui à Ançar Idine n’est plus un secret du moment où cela devient le fossé de la divergence France-Algérie dans le dossier.

L’Algérie se permet de proférer des menaces au MNLA car elle s’octroie presque une procuration du rôle de l’État malien. Elle trouve même inadmissible et incompréhensif que le mouvement rejette ses invitations malgré sa position actuelle. Enfin, ce pays ne veut pas comprendre que le temps des bricolages de paix est bien révolu pour le MNLA.

Lutte contre l’indépendance de l’Azawad, le pacte ciment du duo Algérie-Cedeao…

Tous les deux ont des raisons fondamentales communes contre l’indépendance de l’Azawad mais chacun a sa spécificité.

La peur de ce qu’ils ne considèrent comme étant un phénomène de contagion est bien leur souci et qu’ils défendent aussi par le principe incohérent d’intangibilité des frontières dans la pratique.

Croyez vous qu’elles permettront aussi facilement ceci ? :

« L’Azawad, un nouvel État indépendant qui se situera en lieu stratégique entre le Maghreb (seul pont avant la méditerrané) et toute l’Afrique au sud du Sahara. Il aura cinq (5) États frontaliers immédiat (L’Algérie, la Mauritanie, le Niger, le Burkina Fasso et le Mali) et trois autres États rapprochés (le Sénégal, la Libye et le Maroc). Sur les huit (8) pays, cinq (5) possèdent des ports internationaux (Maroc, Algérie, Mauritanie, Libye et Sénégal).

Rien ne démontre que le nouvel État s’identifiera de l’Union Africaine (UA) ou de l’organisation des pays du Maghreb. Nul n’ignore la convoitise à tous les niveaux vis-à-vis des potentialités économiques du pays. Avec Tombouctou, la plus grande réserve d’eau au monde, l’importance géostratégique et aéronautique de Tessalit, la fertilité agricole inégalée de la vaste plaine du « Tellemsé » qui relie les 3 régions du pays et qui s’activera avec l’ouverture du barrage de Taoussa. Cela sans encore cité la diversité des ressources minières d’un Azawad traversé par le fleuve Niger qui arrose un nombre signifiant de lacs qui il y a juste quelques décennies sont réputés pour leur excellente productivité.

Si le Mali en manque d’arguments, qui n’a fait et qui ne fait preuve d’aucune volonté encourageante dans le sens de restaurer son intégrité territoriale ; les autres ne multiplient les tractations que dans le but de barrer la route à ce qui leur contraindra au changement dans tous les secteurs de la vie. L’Azawad, démocratique, compétitif, culturellement riche d’histoire, de diversité ethnique ne se verra point exigé quoi que ce soit par les autres. »

Mais, on ne saurait être moins vigilant que ceux là qui croient qu’ils étoufferont éternellement les aspirations légitimes d’un peuple. Certes des blocages spontanés peuvent exister étant donné certains rapports de forces et de l’instrumentalisation mais leur succès ne demeura pas éternel.

Il est aux Azawadiens de cultiver la patience, la rigueur, la promotion de la lutte contre les divisions interethniques ; de cultiver des valeurs démocratiques fortes et l’esprit surtout de sacrifice.

Ce sont les populations de l’Azawad qui subissent et qui subiront encore !

Les puissances ainsi que les organisations internationales savent bien que la solution de la paix dans l’Azawad se trouve sans doute dans la reconnaissance du droit à l’autodétermination de l’Azawad. Elles savent bien que ce sont les forces militaires de l’Azawad qui sont en mesure de mettre les mouvements terroristes dehors. Elles peuvent fermer les yeux, mais elles le reconnaîtront bientôt !

Par Attaye Ag Mohamed
Toumast Press, 13 octobre 2012

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[Le JL vous l’avait bien dit] Qui est l’officier traitant de Mohamed Merah ?

(…) l’agent traitant toulousain du djihadiste a été muté sur un territoire d’outre-mer.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (F.Ab., « Affaire Merah : le rapport qui inquiète la DCRI », LaDepeche.fr, 20 octobre 2012)

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[Même le juge pose la question] « Mohamed Merah a-t-il pu bénéficier à un moment quelconque, de l’aide positive ou passive de la DCRI ? »

Merah : l’incroyable [sic] raté des services secrets

(…)

Depuis l’assaut du RAID, à Toulouse, et la mort du tueur, la question de savoir si le renseignement français a failli dans le suivi du jeune homme, fiché depuis 2006 et réellement suivi depuis 2011, est centrale. Les notes de la DCRI auxquelles Le Monde a eu accès démontrent que les services, qui savaient tout du profil « inquiétant » de Merah, ont inexplicablement [sic] arrêté de le surveiller fin 2011.

Cet échec est au cœur de l’audition de Bernard Squarcini, l’ex-patron de la DCRI, le 25 septembre. Interrogé par le juge Christophe Teissier, chargé de l’enquête sur les assassinats, il explique que Merah ne correspondait pas au profil classique des djihadistes : « Sur plus d’une trentaine de Français djihadistes partis de France vers la zone pakistano-afghane, Mohamed Merah n’a jamais attiré l’attention des services par son comportement radical : pas de signe extérieur de radicalisme religieux, pas de lien avec la mouvance islamiste toulousaine lors des retours de ces voyages. »

Les notes déclassifiées de la DCRI prouvent pourtant que le jeune délinquant était suivi depuis 2006 « dans le cadre de la surveillance de la mouvance salafiste toulousaine ». Cette surveillance se renforce considérablement début 2011, lorsque la DCRI apprend que Merah a été contrôlé six semaines auparavant par la police afghane à Kandahar, « ville considérée comme un bastion taliban ».

Dès mars 2011, un policier de la DCRI décrit le comportement « inquiétant » de Mohamed Merah : « Il vit cloîtré dans son appartement (…), fait preuve d’une grande méfiance lors de ses rares sorties. » Ce comportement « paranoïaque » ne fera qu’aller crescendo et sera abondamment détaillé dans les écrits de la DCRI.

(…)

Bien sûr, la DCRI ne peut pas suivre tout le monde [sic]. C’est la défense de M. Squarcini. Les personnes « présentant un profil pouvant déboucher sur une action violente ou ayant un relationnel avec une mouvance radicale sont de plus en plus nombreuses. (…) Il y en a plusieurs centaines », justifie-t-il. Il n’empêche : pourquoi, alors que le comportement de ce jeune des quartiers est jugé « inquiétant », « ambivalent », la DCRI arrête-t-elle subitement sa surveillance en novembre 2011 ? Le juge Teissier s’étonne de cette « rupture ». Est-ce une erreur d’appréciation ? Un manque de moyens ? Ou un changement de stratégie après la rencontre des policiers avec « leur objectif » le 14 novembre ?

Le rendez-vous a lieu dans les locaux du renseignement intérieur de Toulouse. Mohamed Merah, affaibli par une hépatite A, arrive « très fatigué ». Au bout de vingt minutes, il demande à s’allonger. Les policiers n’y voient pas d’inconvénient. C’est donc couché sur une table, gêné par la lumière, que pendant deux heures et demie, il raconte en détail son séjour à Damas, ses deux escapades en Turquie, comment il s’est fait refouler à la frontière iranienne, ses trois jours au Liban puis à Jérusalem, sa rencontre à Douchanbé (Tadjikistan) avec deux militaires français chargés de la réfection de l’aéroport, le contact « très chaleureux » avec les officiers américains de Kandahar avec lesquels il a échangé coordonnées et adresses Facebook.

(…)

Un rapport a été rédigé à l’issue de l’entretien du 14 novembre. Il s’agit du dernier écrit de la DCRI sur Merah « figurant à la procédure ». Au grand étonnement du juge : « Plus aucun rapport n’a été effectué sur Mohamed Merah ou sa famille. Pourtant, c’est peu ou prou à compter de cette époque que Mohamed Merah va commencer des préparatifs pour ces actes futurs. » (…)

Mohamed Merah a-t-il pu « bénéficier à un moment quelconque, de l’aide positive ou passive » de la DCRI ou d’un autre service de renseignement, insiste le juge. Bernard Squarcini se montre plus prudent : « Jamais à ma connaissance et compte tenu des éléments en ma possession. »

Six ans de surveillance

2006
20 octobre : Mohamed Merah est fiché par les services de renseignement dans le cadre de la surveillance de la mouvance salafiste toulousaine.

2010
Juillet à octobre : voyages en Syrie (juillet-août), en Turquie (août), au Liban (5-7 septembre), en Israël (4 jours début septembre), en Jordanie (une journée) et en Égypte (un mois et demi).
29 octobre : trois semaines au Tadjikistan. Le 13 novembre, il prend un vol pour l’Afghanistan.
22 novembre : contrôle à Kandahar par la police afghane.
5 décembre : retour en France.

2011
10 janvier : la DCRI réactive sa veille. « La présence de Mohamed Merah (…) à Kandahar (…) connu pour être une zone de transit abritant des cellules djihadistes, doit nous interpeller. » 21 avril 2011 Merah reçoit la visite d’un membre supposé du groupuscule islamiste Forsane Alizza.
26 avril : une note de la DCRI présente Merah comme un « personnage ambivalent ».
Juillet-août : Merah entretient des liens réguliers avec deux piliers de la mouvance salafiste radicale de Toulouse et les membres du groupe d’Artigat (filière irakienne). Il est en contact avec des islamistes en Grande-Bretagne.
19 août-19 octobre 2011 : voyage au Pakistan. La DCRI cherche à le joindre. Merah rappelle et explique être là pour « une fille ».
14 novembre : entretien avec les policiers de la DCRI.

2012
11 mars : assassinat d’un parachutiste à Toulouse.
15 mars : assassinat de deux militaires à Montauban.
19 mars : l’attaque de l’école juive Ozar Hatorah, à Toulouse, fait quatre morts.
22 mars : mort de Merah, lors de l’assaut du RAID, à 11h30.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Laurent Borredon et Émeline Cazi, LeMonde.fr, 19 octobre 2012)

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