[Istanbul occupée] Ils renvoient les bombes lacrymogènes aux flics

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À Istanbul, des milliers d’enfants vivent dans la rue. Qu’ils se croient être le véritable problème d’Istanbul. Un article circulant dans des médias sociaux remarque que les enfants de la rue ont trouvé de l’amitié, l’amour, à quoi manger avec la résistance de Gezi. Alors ils vont à l’avant dans des conflits avec la police en mettant leurs vies en danger. Ils renvoient, les bombes lacrymogènes vers les flics. (Aforum)

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Prends soin de celle que t’as, oublie et ne pense pas à celle que tu auras »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[22 août 2012]
Larmes de regrets

On s’oublie parfois dans un jeu qui nous mène à notre perte. Le « sheïtan » danse trop bien et même sans musique. L’erreur est humaine et les larmes aussi. En sanglots parce qu’il t’a trompée et salie… As-tu vraiment perdu au change ou c’est la vie qui t’a ouvert les yeux ? On est prêts à s’enfoncer dans des relations vouées à l’échec mais parfois l’échec vaut mieux que le déshonneur. Aucun mouchoir ne pourra éponger les larmes d’une femme trompée par celui qu’elle aime.

Prendre le risque d’aimer c’est prendre le risque de souffrir. Dilemme incontournable, l’amour rend aveugle mais ce qui est sûr c’est que certaines sont mal-voyantes. La confiance n’exclut pas de rester sur ses gardes. La légitime défense est un devoir.

Je ne suis pas le pire mais loin d’être le meilleur. Je n’ai pas de leçon à donner. La vie nous la fait déjà assez chaque jour. J’apprends, des fois je gagne, souvent je perds. Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Confession d’un GHETTO YOUTH imparfait avec ses larmes de regrets. Mais vaut mieux des regrets que des remords. Prends soin de celle que t’as, oublie et ne pense pas à celle que tu auras.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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« Toute personne fichée enregistre avec elle une partie de l’empreinte génétique de ses parents, enfants et de sa fratrie »

L’ADN d’un Français sur six est fiché

Avec deux parents, deux enfants en moyenne, donc un frère ou une sœur, il n’est plus question de deux millions de patrimoines génétiques fichés, mais de cinq fois plus.

L’ADN de millions de Français est-il fiché sans que leurs heureux propriétaires en soient informés ? L’hypothèse fait froid dans le dos. Elle est un peu moins farfelue à la lumière de plusieurs affaires récentes, dans lesquelles les restrictions au fichage ADN y sont (plus ou moins) habilement contournées.

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Le nombre de profils génétiques au FNAEG

Le précieux ADN est du ressort du fichier national automatisé des empreintes génétiques (le Fnaeg). Tel un nénuphar sur une mare, il n’a cessé de grossir depuis sa création en 1998. Quelques milliers de personnes y étaient inscrites au début des années 2000, elles seraient maintenant près de deux millions (la Cnil, gardienne de la vie privée entre autres, n’était pas en mesure de nous donner une estimation, renvoyant vers le ministère de l’Intérieur en attendant le prochain rapport qui lui sera remis).

Cause de cette hyper-croissance : l’élargissement des crimes et délits concernés. Conçu spécifiquement pour ficher les criminels sexuels, le fichier regroupe aujourd’hui les auteurs de nombreuses infractions, et il balaie très large, puisqu’il va des crimes contre l’humanité aux vols simples par exemple, ou aux arracheurs d’OGM. Un nouveau fichier, uniquement pour les criminels sexuels, a d’ailleurs été créé depuis (le Fijais).

Prélèvement par surprise

Le Fnaeg est autant connu pour ce qu’il renferme que pour ce qu’il ne renferme pas : les ADN de personnes qui ont refusé les prélèvements. « Refuser de se soumettre au prélèvement [ADN] est puni d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende », dit le code de procédure pénale.

Charles Torres le savait quand il l’a refusé pendant sa garde à vue en février 2012. Forgeron de métier, il était soupçonné d’être le sculpteur des crochets retrouvés sur les voies ferrées dans l’affaire dite de Tarnac, mais n’a finalement pas été poursuivi après sa garde à vue. Mais c’est ce refus qui l’a envoyé devant la justice.

« Dans refus de se soumettre à un prélèvement d’ADN, il y a refus de se soumettre », a-t-il lancé au tribunal de grande instance (TGI) de Rouen, lors de son audience, début février. Comme l’a raconté Le Monde, son ADN a bien été prélevé. À son insu et sans l’en informer après coup. Avec force de détails, les policiers de la sous-direction antiterroriste (Sdat) racontent dans un procès-verbal comment « à l’aplomb du siège où [il] s’est assis, des cheveux jonchent le sol », cheveux dont « la présence au sol résulte de la propension qu’a manifestée Charles Torres à se passer (nerveusement) les mains dans les cheveux ».

Sans un heureux concours de circonstances, jamais Charles Torres n’aurait appris que ses quelques cheveux tombés pendant sa garde à vue avaient été récupérés pour comparer l’ADN du suspect avec celui retrouvé sur les crochets.

Rien n’oblige les officiers de police judiciaire à prévenir du fichage ADN lors d’un prélèvement clandestin. « Un individu est informé de son fichage quand il se soumet au prélèvement : déposer de la salive sur un buvard suffit généralement pour comprendre de quoi il s’agit », explique la magistrate Évelyne Sire-Marin, vice-présente du TGI de Paris et auteure d’un chapitre sur le fichage dans l’ouvrage Contre l’arbitraire du pouvoir.

« Et s’il ne veut pas cracher sur le buvard, les officiers de police l’informent des risques encourus pour refus de prélèvement. »

CQFD.

Les avocats du forgeron ont contesté ces pratiques policières en déposant une question prioritaire de constitutionnalité. Non-recevable, a estimé le tribunal pour qui le Conseil constitutionnel s’était déjà prononcé.

Reste que l’absence de notification interdit toute contestation de son inscription au Fnaeg. Évelyne Sire-Marin précise :

« Il existe une procédure dans le Code de procédure pénale pour faire appel de son inscription au Fnaeg : il faut écrire par recommandé au procureur de la République qui a un délai de trois mois pour répondre. Passé ce délai, il est possible de saisir le juge de la détention et de la liberté. »

Les deux traces d’ADN trouvées sur les crochets étaient celles de gendarmes.

Si ce n’est toi, c’est donc ton frère

« C’est très rare », indique le service des greffes du tribunal de grande instance de Paris à peine a-t-on précisé le motif de notre appel. En effet : une personne a suivi la procédure en 2011, aucune en 2012, précise le service. Une procédure si méconnue qu’elle en devient cosmétique. Même sans notification, ces cas peuvent être inclus dans les chiffres du Fnaeg, environ deux millions de personnes donc. Le nombre pourrait être beaucoup plus élevé, car depuis l’année dernière, jusqu’à cinq fois plus de personnes sont susceptibles d’être indirectement fichées.

L’année dernière en effet, des enquêteurs français ont pour la première fois utilisé la méthode appelée « familial search ». Dix ans après une macabre affaire de viol et d’assassinat, les policiers ont essayé de comparer une partie de l’ADN retrouvé sur place avec les empreintes inscrites dans le fichier. L’objectif n’est plus seulement de trouver l’identité du meurtrier supposé lui-même, mais éventuellement un de ses proches dont l’ADN pourrait être fiché. « Ils ont effectué un test de paternité », explique Catherine Bourgain, chercheure à l’Inserm.

Banco. Alors que l’enquête était bloquée, une nouvelle piste se dessine : le test d’ADN indique qu’un parent du principal suspect est fiché. Les gendarmes peuvent réorienter leur enquête sur cet homme. Celui-ci a été condamné quelques années auparavant (donc fiché au Fnaeg), il était incarcéré au moment des faits. Les soupçons se portent alors sur sa descendance, notamment l’un de ses fils, décédé quelques années plus tôt dans un accident de voiture. Corps exhumé, ADN comparés, son profil correspond avec celui laissé sur la scène du crime. C’est donc bien lui le meurtrier.

Habile exploitation d’un vide juridique ? Détournement des garde-fous au fichage ? Les gendarmes affirment que rien n’interdisait, ni n’autorisait le procédé. « C’est n’est pas un exploit technique, modère Catherine Bourgain, mais un nouvel usage du fichier. »

Un nouvel usage qui fait craindre un élargissement de fait des profils conservés dans le Fnaeg. Avec deux parents, deux enfants en moyenne, donc un frère ou une sœur, il n’est plus question de deux millions de patrimoines génétiques fichées, mais de cinq fois plus.

« Toute personne fichée enregistre avec elle une partie de l’empreinte génétique de ses parents, enfants et de sa fratrie », conclut Catherine Bourgain. Pour la magistrate Évelyne Sire-Marin, le « familial search » est « un détournement total de procédure ». Elle poursuit : « La Cour européenne des droits de l’Homme a condamné la Grande-Bretagne pour ses fichiers trop larges. Je serai curieuse de savoir ce qu’elle dirait dans ce cas. »

Leur presse (Pierre Alonso, Slate.fr, 21 février 2013)

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[Lyon] Expulsion du 52 rue Montesquieu

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Lyon : Expulsion de l’hôtel Sitex et situation des squats du quartier de la Guill’

Expulsion du 52 rue Montesquieu

Ce vendredi 14 à 7h du matin, les flics ont expulsé l’hôtel squatté depuis le mois de mars, rue Montesquieu à la Guillotière. Il y avait une quarantaine de personnes, certain-es ont réussi à partir par les toits. Les autres (en partie des familles acceuillies après l’incendie d’Audibert Lavirotte) ont été viré-es sans avoir le temps de récupérer les affaires.

Quartier en gentrification

L’hôtel est situé à l’angle de la place du Jardin des amaranthes, jardins familiaux. Ces dernières années plusieurs immeubles qui entourent cette place ont été squattés, car vidés pour pouvoir réaménager l’espace. La Guillotière étant un des derniers quartiers populaires dans le centre ville de Lyon, le processus de gentrification est déjà bien entamé et il devient difficile de le stopper. La situation est semblable à Croix Rousse, qui après sa période populaire, s’est vu transformée en repaire de bobobio.

La répression continue à la Guill’

Pendant que les flics expulsaient l’hôtel Sitex, à deux rues de là, les habitant-es de Chez Rita, avaient leur premier procès et ont réussi à obtenir un report jusqu’au 21 juin à 8h du matin, illes appellent à venir les soutenir lors du procès.

Le CCAS est propriétaire des deux immeubles de Chez Rita, et souhaite signer un bail amphithéotique avec Habitat et Humanisme déjà responsable de deux expulsions l’année dernière alors que les maisons en question sont toujours vides.

La Canaillerie, centre social autogéré

Au rez-de-chaussée de Chez Rita, a ouvert en mars la Canaillerie, centre social avec infokiosque, freeshop, discussion, projection et autres activités tous les mercredis de 14h à 18h avec un atelier hip-hop et tous les dimanches de 11h à 16h.

Quelle que soit la décision du procès, les K-nailles continueront leurs activités.

Programme de la fin du mois de juin

15 juin : GAY PRIDE – Viens boire une bière en soutien au squatt (Cherche le triporteur avec le drapeau tête de mort rose)

16 juin : 16h Projection du court métrage “Le Baiser de la lune”

20 juin : 19h30 Projection “Je suis un Cyborg” + débat AlterPsy

23 juin : 16h Film pour enfants “Shriteks”

25 juin : 19h30 Concert “INSTANT MOBILE” (chanson)

30 juin : 16h Film pour enfants “Les Triplettes de Belleville”

Situé au 40 rue de la Madeleine, Lyon 7e pour proposer des événements ou avoir plus d’infos.

Squat!net, 14 juin 2013

 

Lyon 7e : évacuation d’un squat “anarchiste”

Ce vendredi matin, cinquante personnes ont été délogées d’un squat situé au 52 rue Montesquieu (Lyon 7e). Il s’agit d’un ancien hôtel, propriété aujourd’hui du Grand Lyon, habité par une dizaine d’anarchistes, selon la préfecture. Les riverains se plaignaient de nuisances sonores, notamment de la tenue de concerts.

Au moment de l’intervention des forces de police, ce ne sont pas dix personnes mais une cinquantaine qui étaient présentes sur les lieux. « Ils avaient fait venir des Roms pour être plus nombreux lors de l’expulsion », nous a soufflé un policier présent. Cette procédure fait suite à deux décisions du tribunal de grande instance de Lyon, le 21 janvier et le 14 mai 2013.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Fabien Fournier, LyonCapitale.fr, 14 juin 2013)

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Saïdou veut un boubou GUCCI »

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Champs de roses

Des taches de sang dans l’bas du pantalon pour quelques euros ou pour garder sa fierté inviolée. Champs de roses, prend le maquis à la conquête d’une identité, d’une respectabilité. Illusion d’une jeunesse boostée par le paraître même sans être, l’essen­tiel c’est d’avoir.

Dans ces champs certains ont trouvé la mort parfois la prison ou une chaise roulante en guise de jambes. J’ai cueilli des roses jaunes devenues rouges tellement le sang s’est versé.

Champs devenus bitume puis rues enfin quartiers. Les roses ont fané et sont deve­nues orties. Les Français moyens ont laissé place à la France d’en bas. Aux fils illégitimes de la patrie qui chantent la MARSEILLAISE avec un accent de RSA.

Ils ont semé nos parents, les ont fait venir des quatre coins du globe et c’est tout naturellement que la France récolte les enfants de ceux à qui on a fait appel, jadis. Pilule dure à avaler pour ces soi-disant intellectuels bourrés de savoir.

Aucun sociologue n’avait prédit le malaise des banlieues. Aucun savant n’aurait pu imaginer que le fils de Mamadou un jour [pourrait] siéger au Parlement. Ils avaient cessé de les regarder devant le portail de l’allocation familiale.

Ils n’avaient pas prédit que Habib et Carlos avaient d’autres ambitions que le RSA. Les allocs ne satisfont plus la France des cités. Saïdou veut un boubou GUCCI. Les prolétaires veulent être propriétaires. Il faut que Marianne envoie de toute urgence un réparateur car l’ascenseur social est en panne depuis des années. RMI, RSA, SMIC, chômage, précarité voilà le projet d’avenir qu’ils ont mis en place pour les « citéens ».

Un passage de Jean-Paul Sartre m’a beaucoup interpellé. Je vous le soumets c’était sur la préface du livre Les Damnés de la terre de FRANTZ FANON : « L’élite européenne entreprit de fabriquer un indigénat d’élite ; on sélectionnait des adolescents, on leur marquait sur leur front au fer rouge les principes de la culture occidentale, on leur fermait la bouche avec des bâillons sonores, grands mots pâteux qui collaient aux dents. Après un bref séjour en métropole, on les renvoyait chez eux truquer, ces mensonges vivants n’avaient plus rien à dire à leurs frères. »

C’est exactement ça, ça n’a pas pris une ride. Ça me rappelle certains vendus, issus des GHETTOS qui ont pactisé, vendu leur âme à la table des bourgeois qui envoyaient quand bon leur semble des escadrons de CRS pour faire taire le malaise des habitants des taudis. Champs de roses est un chant, le cri d’un homme qui veut rester libre et digne malgré ses années d’enfermement.

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[Les journaflics travaillent] « La galaxie des nouveaux antifascistes » LOL

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VOIR L’ARTICLE

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Matthieu Goar, 20minutes.fr, 11 juin 2013)

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[Mort aux el-Assad et à tous leurs complices !] « La solution en Iran est dans la révolution, pas dans cette élection ridicule »

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Fariborz Raïsdana

« La solution en Iran est dans la révolution, pas dans cette élection ridicule »

Les électeurs iraniens votent ce vendredi 14 juin pour élire un nouveau président. Installé à Téhéran, où il a été emprisonné pendant un an pour avoir critiqué la politique économique du gouvernement, Fariborz Raisdana, 64 ans, économiste de gauche et écrivain, estime que cette élection est « ridicule ». C’est un homme amaigri mais déterminé. Notre envoyée spéciale, Murielle Paradon l’a rencontré dans sa maison de Téhéran. Et malgré les risques, il livre un témoignage édifiant, en commençant par ses conditions de vie en prison.

RFI : Quelles ont été vos conditions de vie en prison ?

Fariborz Raisdana : La prison c’est la prison, j’ai l’habitude mais cette fois, peut-être que c’était plus difficile parce que j’ai 64-65 ans. Mais en même temps, j’ai rencontré beaucoup de jeunes gens, des anciens étudiants à moi. Ils étaient très actifs, très au courant, et déterminés sur l’avenir de leur pays. Ils étaient très curieux de la situation sociale. Ils m’ont accueilli. Nous avons organisé des cours, même si les gardiens veillaient et ne nous permettaient pas de nous rassembler mais on l’a fait. Cette fois ça a donc été prometteur, plein d’espoir mais plus dur à cause de la nourriture et de la santé. J’ai été malade et je ne m’en suis remis qu’il y a un mois.

Avez-vous été victime de mauvais traitements ?

Pas cette fois. La première fois que j’avais été arrêté, j’ai été maltraité pendant 5 jours. Ils m’avaient enchaîné au mur et ne m’autorisaient pas à bouger pendant 7-8 heures. Ensuite ils m’accordaient 10 minutes, pas plus. Mais cette fois, c’est la justice qui m’a mis en prison après une condamnation de un an.

Que pouvez-vous nous dire de la situation des droits de l’homme en Iran ?

Les droits de l’homme en Iran sont constamment violés, dans bien des aspects. En prison, l’alimentation n’est pas convenable. Durant un an, je n’ai eu que 20 grammes de viande à  manger. Et la situation sanitaire était très mauvaise. Et puis les prisonniers ne sont pas autorisés à voir leur famille. Ils peuvent se parler seulement par téléphone derrière une vitre Et ce n’est pas facile d’aller à l’hôpital, même si on paye, même si vous êtes vraiment malade. Mais en même temps j’étais content car on a résisté. On a beaucoup manifesté, on criait. Ils nous réprimaient mais on recommençait. On critiquait la situation en prison et la situation politique du pays, de la société.

La situation économique est catastrophique, les prix augmentent sans cesse. Vous qui êtes économiste, pouvez-vous nous dire pourquoi ?

Je ne peux pas dire que c’est à cause de la mauvaise politique gouvernementale. C’est à cause de la structure même de la société. Une minorité a le pouvoir économique entre les mains. La bourgeoisie détient l’immobilier. Les commerçants du bazar, le clergé, l’armée… tous ont une idéologie commune qui est l’islam. Mais les avantages qu’ils tirent de leur situation ne leur permet pas d’améliorer la situation des gens. Ils ne peuvent pas aller vers une redistribution des revenus ou vers plus d’aides.

C’est la seule raison ? Et les sanctions économiques  internationales ?

La raison essentielle c’est quand même cela. Les sanctions et la crise économique mondiale n’ont fait qu’aggraver la situation.

Quelles sont les solutions ?

La solution est dans la révolution. Je n’ai jamais cru aux réformes, je n’ai jamais cru en cette élection ridicule, jamais. Je pense que la solution réside dans le transfert du pouvoir au peuple. Le peuple est intelligent, il peut améliorer son sort, il peut édifier sa démocratie.

Mais cela voudrait dire la fin du régime islamique ?

Bien sûr, la suppression du lien entre le gouvernement et la religion, la démocratisation, de vraies élections. 90 % des gens ne vont pas aller voter, ils vont rester chez eux et rien ne va changer.

Vous ne croyez pas en ces élections ?

Bien sûr que non et je n’irai pas voter. Cette fois, c’est un peu difficile pour moi, les autorités m’ont dit que si jamais j’appelais au boycott, elles me remettraient directement en prison. Mais j’ai précisé dans mes dernières interviews que selon Mark Twain, dans un pays où il n’y a pas de liberté, ils ne vous laissent pas voter, s’ils vous laissent voter, c’est que rien ne va changer. Sinon ils ne vous laisseraient pas !

Vous parlez de révolution mais pensez-vous que les gens et les jeunes vont vous suivre ?

Quand je parle de révolution ce n’est pas forcément dans le sang, il faut un changement radical. Beaucoup de jeunes que j’ai rencontré en prison, croient en un changement radical mais nous devons trouver un moyen de convaincre les gens d’y croire aussi, de comprendre que c’est plus risqué d’accepter la situation actuelle que de demander un changement radical. À cause de la prison, du manque de nourriture, à cause de la pollution, des conditions sociales, de la dictature.

Quel message souhaiteriez vous adresser au monde, aux pays occidentaux ?

Les Occidentaux font pression sur l’Iran et ils transfèrent cette pression sur les gens pauvres. Mais je ne suis pas pessimiste, je suis optimiste.  Il y a des gens, des amis, en prison qui réfléchissent à une forme de démocratie qui ne soit ni néo-libérale, ni  la démocratie des mollahs et son élection ridicule, mais une démocratie indépendante.

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Juin 2009, après la précédente mascarade électorale

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17 juin 2009. « Ils ont tué mon frère parce qu’il a demandé : « Où est passé mon vote ? » »

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Presse ridiculement électoraliste (propos recueillis par Murielle Paradon, RFI.fr, 14 juin  2013)

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[In memoriam Clément Méric] Ni oubli, ni pardon, Que des comptes à régler

Après la tristesse vient la colère !

Voilà une semaine que notre camarade et ami Clément Méric a été assassiné. Cet assassinat pourrait sembler être un signal d’alarme, il n’est en réalité que la concrétisation des nombreuses alarmes que nous tirons depuis longtemps déjà.

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Le quinquennat Sarkozy fut dévastateur. La banalisation de l’extrême droite remonte à plus de trente ans déjà, mais ces 5 années ont fait sauter des verrous et ont vu la droite institutionnelle faire siennes leurs idées nauséabondes ; stigmatisation des immigrés, discours populistes et violents, islamophobie assumée.

Le gouvernement nouvellement élu et dit « socialiste » n’a pas échappé à la droitisation de l’échiquier politique, même s’il se retranche derrière un fond d’humanisme pour prétendre au changement. Il a depuis longtemps abandonné les opprimé-e-s, les exploité-e-s et les discriminé-e-s.

Ces six derniers mois, celui-ci a laissé se répandre impunément un discours de haine et d’intolérance en laissant parader les forces les plus réactionnaires. Cette dernière semaine, les agressions à caractère raciste, islamophobe, homophobe et politique se sont multipliées. Mais le PS a quand même jugé bon de pousser l’hypocrisie à son comble en raflant des dizaines de sans-papiers, samedi 8 juin à Barbès, alors que nous étions en deuil, conscient que si tout cela n’était pas arrivé, nous aurions été là, avec Clément.

Par cet acte, le gouvernement dans son ensemble illustre sa complicité et sa responsabilité. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes, en luttant chaque jour et sans relâche.

Le retour à la normale n’est plus acceptable, un bulletin dans l’urne ne fait pas barrage au fascisme. Défiler symboliquement pour soulager sa conscience puis retourner à son quotidien comme si de rien n’était, comme ce fut le cas le 21 avril 2002, n’est pas suffisant.

Opprimé-e-s, exploité-e-s, discriminé-e-s, révolutionnaires, progressistes, syndicalistes, militant-e-s politiques, comme Clément nous défendons la justice sociale et l’égalité des droits face à celles et ceux qui souhaiteraient nous écraser.

Clément n’est pas seulement mort pour ses idées, il est mort pour nous et cette idée nous est insupportable. Pour lui, pour ses combats, nous avons le devoir de faire que son dernier jour soit le premier d’une riposte antifasciste unitaire sans précèdent. De l’union de nos forces dépendra le succès de futures mobilisations.

Pour Clément, « By any means necessary  »

Manifestation Dimanche 23 Juin
Départ Pont du Caroussel 14h [à Paris]

La Horde, 14 juin 2013

 

Le fascisme tue. Ensemble, combattons-le !

Le 5 juin, des militants d’extrême-droite ont tué Clément Méric, syndicaliste étudiant et militant antifasciste. Ce meurtre nous indigne et nous révolte ; il s’inscrit dans la suite de très nombreuses agressions commises par des groupes d’extrême-droite ces derniers mois. La situation exige des actes forts, permettant de mettre un coup d’arrêt à la propagation de ces idées et pratiques nauséabondes.

Dans le respect de leurs différences, les organisations soussignées appellent à s’unir pour rendre hommage à Clément et pour éliminer la haine fasciste.

Confortés par des partis qui reprennent des propos et des pratiques de l’extrême droite, les groupes fascistes refont surface. Les dernières actions contre le mariage pour tous et toutes ont été l’occasion pour eux d’être mis sur le devant de la scène. Nous dénonçons la banalisation du FN et de ses idées xénophobes et racistes.

L’exclusion, le rejet de l’autre, la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l’immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l’histoire en témoigne, conduisent au pire. L’État entretient un climat délétère en organisant des expulsions massives qui participent à la stigmatisation des immigré-es et des Roms. Au contraire, il est nécessaire d’agir avec détermination contre les commandos fascistes.

Odieux et inacceptable en lui-même, le meurtre de Clément dépasse le drame individuel. Agressions contre les lesbiennes, bi-es, gays et les personnes trans, contre les immigré-es et les personnes issu-es de l’immigration, les musulman-es, actes antisémites, violences envers des militant-es antifascistes et des organisations progressistes, se sont multipliées dans toute la France comme à travers toute l’Europe. Le mensonge, la haine, la violence, la mort, voilà ce que porte l’extrême-droite, de tout temps et en tous lieux.

Ce n’est pas une question morale ; le fascisme se nourrit des peurs face à l’avenir : 5 millions de chômeurs et chômeuses, 8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3,5 millions de mal logé-es, accroissement de la précarité, conditions de travail dégradées, licenciements, fermetures d’entreprises… Face à l’explosion des inégalités et aux politiques d’austérité, il faut reconstruire l’espoir collectif en une société plus juste. La question de la répartition des richesses que nous produisons est fondamentale. L’extrême-droite est à l’opposé de ces valeurs.

Utiliser la mort de Clément serait méprisable. A contrario, c’est honorer sa mémoire que de dire publiquement et ensemble ses engagements syndicaux et antifascistes, et de poursuivre encore plus nombreux-euses et déterminés-es ses combats pour la liberté et une autre société.

Unité contre le fascisme et l’extrême-droite !

Manifestation à Paris, dimanche 23 juin à 15h
Des manifestations seront aussi organisées en commun dans d’autres villes.

Nos organisations se réuniront de nouveau après la manifestation : éradiquer la menace fasciste nécessite un travail dans la durée et l’organisation de collectifs locaux. Nos organisations sont différentes, mais elles ont un point commun essentiel : le refus de l’intolérance, du nationalisme, de la haine, et de l’exclusion ; tout le contraire de ce que veut imposer l’extrême-droite !

Le fascisme et l’extrême-droite ne sont pas des courants politiques avec lesquels on dialogue ou on compose. Leur système est basé sur la violence physique, la haine, l’asservissement des peuples.

Premiers signataires (au 13 juin) : AC !, Act Up Paris, Action antifasciste Paris Banlieue, Alternative Libertaire, APEIS, ATTAC France, CADAC, CEDETIM/IPAM, CGT Educ’action Versailles, CGT Educ’action Créteil, CNDF, CNT, Collectif Antifasciste Paris Banlieue, Collectif CIVG Tenon, CONEX (Coordination nationale contre l’extrême droite), Collectif de Saint Denis contre le FN et l’extrême droite, Confédération paysanne, Convergence et Alternative, DAL, DIDF, EELV, FA, FASE, FASTI , Fédération Anarchiste, FIDL, FSU, Fondation Copernic, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, GISTI, Jeudi Noir, Justice et Libertés, L’appel et la pioche, La Horde, La LMDE, Les Alternatifs, Lesbian and Gay Pride Lyon, Les Debunkers, Marche Mondiale des femmes, Marches européennes contre le chômage, MRAP, Mémorial 98, MJCF, MNCP, M’PEP, NPA, PCF, PCOF, PG, Pink Bloc Paris, Ras l’Front Marne-la-Vallée, Ras l’Front 38, République et Socialisme, Réseau pour un avenir sans fascisme, SGEN-CFDT Académie de Versailles, SLU (Sauvons l’université), SNESUP-FSU, Solidaires Etudiant-Es, SOS Racisme, Sortir du colonialisme, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, UNEF, Union syndicale Solidaires, UNSP, VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes)…

 

Oui Esteban Morillo est bien militant de Troisième Voie

Voici la preuve incontestable et définitive qu’Esteban Morillo, l’assassin de notre camarade Clément, est un militant de Troisième Voie, groupe d’extrême droite dirigé par Serge Ayoub. On observe sur cette photo Esteban Morillo (vêtu d’un tee shirt Troisième Voie) en compagnie d’un certain nombre d’autres militants dont leur leader Serge Ayoub.

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La révélation de ce cliché est l’occasion pour notre organisation de soulever certains points importants liés au dramatique assassinat de Clément.

Voici une semaine que notre camarade et ami nous a quitté et que nous devons faire face à une exposition médiatique importante. Si le traitement de l’information n’est pas uniforme, nous constatons néanmoins que certains médias, dans leur recherche du scoop et du sensationnel, se sont empressés de donner la parole à l’infâme Serge Ayoub, leader de l’organisation Troisième Voie dont l’assassin de Clément était donc militant. L’occasion était trop belle pour l’extrême droite et le comportement irresponsable de certains leur a permis d’étaler leur propagande mensongère et de jouir, une nouvelle fois, d’une exposition de grande ampleur à peu de frais.

Nous souhaitons également réitérer de façon claire et directe notre accusation portée au Front National et à sa présidente Marine Le Pen. Oui les liens existent et ils ont été largement mis en lumière ces derniers jours : sécurité du défilé du 1er Mai du Front National par certains membres des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires, dîner en tête à tête entre Marine Le Pen et Serge Ayoub, présence de Marine Le Pen au local de Troisième Voie en 2008 ou encore soutien de Serge Ayoub et de Troisième Voie sur les marchés d’Hénin-Beaumont lors de la campagne du FN face à Jean-Luc Mélenchon. À quand des investigations supplémentaires sur ces liens avérés entre les mouvances d’ultra droite et le Front National ?

Pour notre part, nous appelons à une grande manifestation unitaire face à la montée des idées de l’extrême droite. Rendez-vous le Dimanche 23 Juin à 15h à Paris (lieu à définir).

Toujours antifascistes !

Action Antifasciste Paris-Banlieue, 14 juin 2013

 

Ni oubli, ni pardon
Que des comptes à régler

Mercredi soir, Clément Méric, militant syndicaliste et antifasciste a été assassiné par des néo-nazis à Paris. Nombreux sont celles et ceux qui, se reconnaissant dans son engagement, ont été saisi d’effroi par cette tragédie d’une vie brisée en quelques secondes. L’expression de la colère et de la douleur suscitée par sa mort a du mal à se frayer un chemin au milieu du vacarme médiatique et des commentaires de toutes les crapules politiciennes. Les charognards sont de sortie qui se ruent sur le cadavre pour promouvoir la défense de leur sainte trinité : l’État, la République, la Démocratie.

Pour autant, la gauche de pouvoir est dans son rôle quand elle s’appuie sur une vision purement morale de l’antifascisme. Pour donner en exemple les temps bénis du présent, rien de mieux que d’agiter la menace du retour à un passé obscur et barbare. En désignant le fascisme comme ennemi principal, on aboutit logiquement à une conséquence : regrouper contre lui toutes les bonnes volontés à partir du plus petit dénominateur commun, sa contradiction fantasmée, la démocratie. On peut donc, comme Jean-Luc Mélenchon, faire de l’antifascisme tout en soutenant un programme social patriote.

On peut aussi, par exemple, vouloir comme Manuel Valls « éradiquer la violence d’extrême droite » le matin et faire rafler une centaine de sans-papiers à Barbès l’après-midi…

Alors bien sûr la mort de Clément Méric s’inscrit dans un contexte marqué par la résurgence de l’agitation des groupuscules nationalistes, par la campagne homophobe conduite ces derniers mois par les catholiques intégristes, par la stabilisation électorale du FN à un niveau élevé. Faits d’actualité face auxquels le « mouvement social » (feu la lutte des classes) s’est montré impuissant. Pour autant, le fascisme demeure en France une idéologie ultra minoritaire sans véritable impact. Il lui manque, pour devenir une véritable force politique, deux choses essentielles : une capacité à mobiliser autour de son projet par la violence et l’encadrement social et une fragilisation du consensus telle qu’il apparaisse à l’État et au capital comme le dernier recours pour leur sauvegarde. Le fascisme n’a jamais vaincu la démocratie dans une lutte à mort, il a toujours prospéré sur son épuisement. La réaction unanime de la classe politique pour condamner le meurtre illustre d’ailleurs la marginalité de leurs auteurs. Arrêtés très vite, il y a fort à parier qu’ils seront condamnés de manière « exemplaire » et que quelques organisations de l’ultra droite seront dissoutes dans la foulée. Du point de vue de la riposte, nous n’avons rien à attendre de la justice et du ministère de l’intérieur. La demande pathologique formulée par les partis et syndicats d’une réponse ferme du pouvoir témoigne de leur faillite sur le terrain social à l’heure où partout en Europe l’État et le capitalisme approfondissent la guerre aux prolétaires.

Il y a en France des fascistes qui tuent au nom de leur idéologie fanatique. Face à eux, nous devons rendre coup pour coup et les empêcher de parader dans les rues afin de ne plus avoir à pleurer la mort d’un camarade de 19 ans. Mais n’oublions pas que ce que redoutent les immigrés, d’avantage que quelques crânes rasés, c’est la police républicaine. Que les roms ces derniers temps ont plus à craindre de leurs voisins citoyens à peine moins pauvres qu’eux et gagnés à l’idéologie sécuritaire et raciste que des partisans d’Adolf Hitler. Que même sans néo-nazis cette société révèle quotidiennement son visage de domination et d’exploitation.

L’État et la démocratie ne seront jamais des remparts face au fascisme

Pas de quartiers pour les nazis, pas de quartiers pour l’État,
pas de quartiers pour le capitalisme

Contre la barbarie de ce monde-ci, et pour que le meurtre de Clément Méric ne trouve pas son ultime dénouement dans un tribunal, ranimons dans les luttes et dans la rue la lueur vacillante d’un futur révolutionnaire

DNDF, 13 juin 2013

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[In memoriam Clément Méric] « Notre riposte doit se décli­ner de plu­sieurs façons »

Les fascistes ont tué Clément, mais pas ses idées !

Il n’y a pas de mot pour dire notre horreur, notre tristesse et notre rage face à l’ignoble meurtre politique de Clément Méric, par les nervis fascistes des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires.

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Un coup de ton­nerre, dans un orage qui gronde depuis bien trop long­temps… Cinq ans de Sarkozysme, où au plus haut sommet de l’État, la haine de l’étranger a été atti­sée comme jamais, où la volonté de briser les der­niers acquis sociaux a été sys­té­ma­ti­que, où le culte du tout sécu­ri­taire a battu des records. Tout cela avec une gauche répu­bli­caine dans une oppo­si­tion bien timo­rée, quand elle ne défen­dait pas également ce fonds de com­merce hideux de l’iden­tité natio­nale ou de l’isla­mo­pho­bie avec la ques­tion du voile. Aujourd’hui, au pou­voir, elle per­pé­tue le sale boulot de casse sociale et conti­nue de mon­trer du doigt les enne­mis inté­rieurs que seraient les sans papiers ou les Rroms…

Comment s’étonner alors du succès des mani­fes­ta­tions réac­tion­nai­res contre le mariage pour toutes et tous, qui ont légi­timé les pra­ti­ques et l’idéo­lo­gie des grou­pus­cu­les fas­cis­tes, sous l’œil bien­veillant de l’État socia­liste ! L’assas­si­nat poli­ti­que de Clément, en plein Paris et à une heure d’affluence, n’est, hélas, que la consé­quence logi­que de tout cet engre­nage mal­sain. Aujourd’hui et plus que jamais, chaque jour, la lutte anti­fas­ciste et anti­ra­ciste doit être menée, sys­té­ma­ti­que­ment, sans relâ­che. Nous lais­se­rons bien volon­tiers leurs illu­sions, à celles et ceux qui croient encore à l’action de l’État et à ses ins­ti­tu­tions, pour faire bar­rage au fas­cisme ram­pant. Nous ne pou­vons nous conten­ter d’une simple condam­na­tion des grou­pes d’extrême droite, sans dénon­cer les fon­de­ments poli­ti­ques et économiques qui entre­tien­nent et légi­ti­ment le fas­cisme.

Ainsi, notre riposte doit se décli­ner de plu­sieurs façons :

• Dénoncer et contrer les renoncements des socialistes au pouvoir sur la question sociale ou sur le racisme. Car cela entraîne, à chaque fois, un peu plus de désespérance, de passivité dans le camp social et ce qui fait par conséquence, un peu plus le lit de l’extrême droite qui marque alors des points.

• Développer partout où cela est possible des fronts sociaux, rassembleurs et pluralistes, anticapitalistes, antiracistes, antisexistes afin d’enclencher la dynamique d’un mouvement social fort, autonome sur son organisation, ses revendications, et loin des enjeux électoralistes des politiciens de quelque bord qu’ils soient.

• Faire l’unité des organisations libertaires, voire au-delà avec les sympathisantEs, afin que sur nos quartiers, nos lieux de travail, s’effectue un réel travail antifasciste permanent, anticapitaliste et anti étatique afin d’enrayer la montée de la bête immonde. Nous devons opposer à celle-ci des valeurs fondamentalement contraires : solidarité de classe, égalité des droits, égalité sociale.

FASCISTES, HORS DE NOS VIES !

Collectif Alternative liber­taire Lyon

Rebellyon, 13 juin 2013

 

Récapitulatif des violences de l’extrême droite à Lyon depuis 2010

Depuis 2010, à Lyon, nous recensons plus d’une quarantaine d’agressions racistes et/ou de militantEs politiques et syndicaux, dont certaines sont extrêmement graves, et environ 500 jours d’ITT et de séquelles à vie. Qui plus est, ce nombre doit être majoré puisque bon nombre d’agressions n’ont sans doute pas fait l’objet de plaintes donc d’enquêtes.

24 mai 2013 : Soirée « Printemps français » à la Traboule des Identitaires.

17 mai 2013 : Deux couples qui rentraient à vélo se sont fait aborder par plusieurs jeunes, insultes racistes puis pluie de coups sur les 4 personnes. 15 jours d’ITT.

Mars 2013 :

La vitrine d’un bar du 3e arrondissement de Lyon a été détruite et un consommateur agressé.

Agression d’une personne sur les pentes de la Croix Rousse.

Agression d’un groupe de personnes à Saint-Jean dont 3 blessés graves.

Décembre 2012 : Trois jeunes marocains agressés dans le quartier Saint-­Jean dont un hospitalisé.

16 décembre 2012 : Un militant habitant les pentes de la Croix Rousse se fait agresser : les premiers coups ont été portés au crâne provoquant un traumatisme crânien avec perte de connaissance. La victime a décrit les agresseurs comme portants des symboles d’extrême droite.

7 décembre 2012 : À la sortie du lycée 3 jeunes ont été blessés par des membres de l’ULN (branche lycéenne du GUD). Une plainte a été déposée.

17 novembre 2012 : Marche organisée à Lyon par l’extrême droite. En plus des intégristes religieux, des Identitaires et des Frontistes, la présence des membres du feu Bunker Korps Lyon (néo-­nazi), de Nationalistes autonomes, de l’Œuvre française et des Jeunesses nationalistes ont donné lieu à des scènes inqualifiables :

‐ Menaces verbales et physiques de la part de l’élu Front national Yvan Benedetti, président de l’Œuvre française
­‐ Cris de singes et saluts nazis
‐ Agression de passants dont un évacué par les pompiers
­‐ Propos homophobes et lesbophobes

Septembre 2012 : Un commando d’extrême droite radical composé de membres du GUD, des Jeunesses nationalistes et de l’Œuvre française s’en est pris au local de la Fédération du Rhône du PCF : menaces de mort à l’encontre des personnes présentes, menaces de brûler le local… Plainte déposée.

8 juin 2012 : Une vingtaine de jeunes cagoulés font irruption dans un restaurant de Lyon 5e, Chez Louise : 3 victimes, le restaurateur et deux de ses collègues. Deux des agresseurs ont été retrouvés et condamnés un mois et demi après les faits.

7 janvier 2012 : Happening des Jeunesses identitaires lors d’un concert RESF.

13 août 2011 : Saccage d’un bar rue Lanterne.

Juillet 2011 : Saccage d’un bar oriental.

2 juillet 2011 : Une jeune femme violemment agressée en rentrant à son domicile par 3 hommes appartenant aux mouvances d’extrême droite.

14 mai 2011 : Saccage de deux restaurants kebab.

9 avril 2011 : Agression place du Change de plusieurs personnes par une quinzaine d’individus armés de barres de fer sortant du local la Traboule.

6 mars 2010 : Agression de 3 syndicalistes de la CNT.

Solidaires 69, 7 juin 2013

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[Istanbul occupée] « Nous les putes… »

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« Nous autres, les putes, nous sommes sûres que Tayyip n’est pas notre enfant » (Résistantes travailleuses du sexe)

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[Rennes] CAFé des précaires solidaires

CAFé des Précaires Solidaires

Si comme nous, vous êtes amené-es à fréquenter assidument, ponctuellement ou même rarement la CAF, Pôle Emploi ou encore le CCAS,
Nous vous proposons un moment de discussion autour d’un CAFé le jeudi 20 juin 2013 à 14h00 à la Maison de quartier de Villejean (2 rue de Bourgogne, Rennes).

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L’idée des cafés est de faire se rencontrer des personnes d’horizon multiples qui ont en commun tout un lot de problématiques liées à la précarité : problèmes administratifs avec Pôle Emploi, la CAF, le CCAS… Il s’agit de partager nos expériences, nos galères, nos astuces et nos désirs de résistance. Ces CAFés se veulent aussi être l’espace d’autoformation sur nos droits et d’autodéfense collective en cas de litiges avec l’administration.

Entretenir une solidarité, et cultiver des savoirs communs depuis nos positions de précaires plûtot qu’une concurrence et une individualisation, c’est aussi persévérer et sortir de l’isolement dans lequel souhaite nous voir plonger les institutions et leurs logiques managériales pour nous faire accepter leurs manœuvres et les situations dans lesquelles nous avons rarement notre mot à dire.

Cet espace cherche à visibiliser les conflits autour de la gestion du chômage et de la précarité au delà des cas individuels, dans une économie en crise, qui justifie une régression sociale toujours au détriment des mêmes, avec des plans de rigueur qui s’amorcent en France mais qui font déjà des ravages en Europe du Sud.

Le prochain CAFé aura lieu en septembre.

MCPL – Mouvement des Chômeurs et Précaires en Lutte – Rennes

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[Bosnie] « Mais après 20 ans de mensonges, les gens n’en peuvent plus. Nous nous unissons de nouveau. Nous avons tous les mêmes problèmes. Nous avons finalement réalisé que nous étions tous pareils et que nous avions plus en commun que ce que nous pensions »

La « révolution des bébés » unifie la Bosnie

Depuis une semaine, des Bosniens défilent devant le Parlement à Sarajevo. Toutes communautés confondues, ils dénoncent l’incapacité des élus à régler une loi sur l’identification qui empêche des milliers d’enfants d’être soignés à l’étranger.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/011.jpegBallons colorés à la main, sifflets dans la bouche et poussettes à bout de bras, les Bosniens rassemblés devant le Parlement à Sajarevo semblent participer à une kermesse bon enfant. Ces quelques milliers de manifestants se rassemblent pourtant chaque jour depuis une semaine pour une cause des plus sérieuses.

Hurlant le slogan « JMBG » (l’acronyme de « jedinstveni matični broj građana », qui signifie « numéro unique d’identité des citoyens »), ils occupent le parvis pour réclamer aux députés l’adoption d’une loi sur le numéro personnel d’identification. Depuis le 12 février, l’ancienne législation a expiré, empêchant des milliers de nouveaux-nés venus au monde après cette date en Bosnie-Herzégovine de bénéficier de l’assurance-maladie ou d’avoir un passeport, faute de papiers en règle.

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Vidéo de l’une des manifestations organisées à Sarajevo le 11 juin 2013

La mobilisation pour la petite Belmina

Ce mouvement de protestation a été lancé en solidarité avec Belmina Ibrišević, un bébé de trois mois souffrant d’une grave maladie. « Cette petite fille née dans la ville de Gracanica a de graves problèmes de santé qui ne peuvent pas être traités en Bosnie. Mais elle ne peut pas voyager dans un autre pays car les bébés n’ont plus les numéros d’identité qui sont pourtant nécessaires pour obtenir des documents », explique à FRANCE 24, Zinajda Besic, une Bosnienne qui soutient les manifestants. Depuis la médiatisation de l’affaire, un grand mouvement de solidarité s’est organisé pour que la  petite Belmina, devenue symbole de ce mouvement baptisé « la révolution des bébés », puisse partir en Allemagne se faire soigner.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/121.jpegMais au-delà de ce problème administratif, les causes de ce blocage sont beaucoup plus profondes. Comme l’explique Sabina Cehajic-Clancy, professeur à l’École de science et de technologie de Sarajevo, les tensions sont latentes depuis plusieurs mois en Bosnie et résultent de rivalités ethniques. « Les leaders politiques de la République serbe de Bosnie [avec la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine, une des deux entités qui composent la Bosnie-Herzégovine] ont notamment demandé que la loi leur permette de disposer de numéros d’identité différents. En d’autres termes, ils essayent de créer une nouvelle division dans le pays. Ce que le Parlement a refusé et c’est ce qui a mené à cette situation », résume Sabina Cehajic-Clancy.

« Serbes, Bosniaques, Croates réunis »

Face à ces divisions qui rongent toujours le pays depuis la fin de la guerre qui fit près de 100’000 morts entre 1992 et 1995, la population fait aujourd’hui front commun. « Des gens de toutes les régions, de toutes les ethnies nous ont rejoints pour la première fois depuis 20 ans pour se battre pour leurs enfants. Serbes, Bosniaques, Croates réunis », s’enthousiasme Fedja Stukan, l’un des organisateurs du mouvement. Mais pour cet acteur, connu notamment pour son rôle dans le film d’Angelina Jolie sur le conflit de Bosnie Au pays du sang et du miel, la « révolution des bébés » est aussi une protestation plus générale contre la situation économique et politique du pays. « Il y a trop de corruption dans notre système qui entretient la population dans la pauvreté. Les gens ont compris qu’ils devaient se battre pour leurs droits, car personne d’autre ne le fait », estime cet artiste né à Sarajevo.

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L’acteur Fedja Stukan (avec le chapeau) pose avec ses amis lors d’une manifestation.

Un tournant pour la Bosnie ?

Depuis sa ville de Brčko, située dans le nord du pays, Amra Daisy Huric participe également à la contestation. Cette diplômée en droit, sans emploi depuis trois ans, est inquiète de l’avenir de son pays, qui compte plus de 20 % de chômeurs : « Il y a trois bords politiques, les Serbes, les Croates et les Bosniaques. Leur travail consiste uniquement à propager la haine entre nous pour gagner des voix et faire des profits, au lieu d’investir dans le pays et de créer des emplois », se lamente la jeune femme. « Mais après 20 ans de mensonges, les gens n’en peuvent plus. Nous nous unissons de nouveau. Nous avons tous les mêmes problèmes. Nous avons finalement réalisé que nous étions tous pareils et que nous avions plus en commun que ce que nous pensions. »

Après une semaine de manifestations, le gouvernement a annoncé qu’il allait trouver une solution provisoire pour permettre à la petite Belmina de se rendre en Allemagne. Mais les protestataires sont décidés à poursuivre leurs actions et demandent aux autorités d’adopter une nouvelle loi d’ici le 30 juin. Fier de cette mobilisation, Fedja Stukan estime qu’il s’agit « d’une nouvelle page dans l’histoire de la Bosnie ».

De son côté, Sabina Cehajic-Clancy se veut plus mesurée : « Il est possible que la Bosnie entre dans une nouvelle ère. Ces manifestations unissent le peuple au-delà des divisions ethniques, mais jusqu’à quel point, personne ne peut encore le prédire ».

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Presse infantilisante (Stéphanie Trouillard, France24, 13 juin 2013)

 

La « révolution des bébés » s’empare de Sarajevo

La colère gronde en Bosnie-Herzégovine après un incident lié à un bébé.

« À bas le nationalisme, vive la Bosnie-Herzégovine citoyenne  » : le panneau, rédigé dans les deux alphabets en usage dans le pays, le cyrillique et le latin, flottait au-dessus de la foule massée mardi devant le Parlement de Sarajevo. Plus de 10’000 personnes étaient au rendez-vous, les agriculteurs ou les employés dont le salaire n’est pas payé depuis des mois venant, en cortège, grossir la foule. Solidaires, les taxis de Sarajevo ont bloqué le trafic durant plusieurs heures.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/002.jpgTout a commencé pour un prétexte presque futile : un bébé de 3 mois qui avait besoin d’un traitement urgent à l’étranger n’a pas pu voyager, faute de disposer d’un passeport. En effet, depuis le 12 février dernier, les nouveau-nés ne peuvent plus obtenir de numéro national d’identification en Bosnie, en raison d’un désaccord politique sur la nouvelle dénomination des communes de Republika Srpska, l’entité serbe du pays. De ce fait, tous les bébés nés depuis cette date sont des « sans-papiers ».

Le 6 juin, des centaines de personnes se sont rassemblées devant le Parlement de Sarajevo et les manifestants ont décidé de « mettre le siège » au Parlement, empêchant les députés de sortir tant qu’ils n’auraient pas adopté une loi réglant le problème. La loi n’a pas été adoptée et le mouvement se poursuit. Les étudiants sont entrés en action, à Sarajevo et à Banja Luka, la capitale de la Republika Srpska. Des manifestations ont également eu lieu ailleurs.

Un mouvement national

C’est la première fois depuis la guerre qu’un mouvement commun rassemble ainsi tous les citoyens de Bosnie-Herzégovine. Pour Darko, militant d’un petit groupe anarchiste de Sarajevo, « la coupe était pleine depuis très longtemps. On se demandait juste quand arriverait l’étincelle qui mettrait le feu. » Cette étincelle est peut-être venue de Turquie, pays dont la Bosnie-Herzégovine est toujours très proche, politiquement et culturellement. La semaine dernière, des rassemblements de soutien aux manifestants turcs de la place Taksim avaient été organisés à Sarajevo.

Mercredi, à Banja Luka, des milliers de protestataires ont bravé l’interdiction de manifester émises par les autorités, les étudiants ont été rejoints par les retraités et les anciens combattants. Ici aussi, le rapprochement avec le mouvement « Occupy Gezi Park » a été vite fait : depuis plus d’un an, les citoyens de la ville manifestent régulièrement pour essayer de sauver le parc de Picin, que les autorités locales veulent aussi transformer en centre commercial. « En Republika Srpska, les gens sont habitués à écouter le pouvoir. Tout le monde vit mal, mais il n’y a jamais eu le moindre mouvement social depuis la fin de la guerre, explique la journaliste Dragana Tadic. La mobilisation pour le parc représentait donc quelque chose d’inédit, le tout début d’une prise de conscience citoyenne. »

Ces prémices de « printemps bosnien » inquiètent beaucoup les autorités. Rajko Vasic, le secrétaire général du Parti des sociaux-démocrates indépendants (SNSD), la formation de Milorad Dodik, le président de la Republika Srpska, a dû présenter sa démission après avoir traité, sur son blog, de « bâtards » les étudiants protestataires de Banja Luka. En réalité, la classe politique fait l’objet d’un même rejet dans les deux entités du pays. Jeudi, les organisateurs ont lancé « un appel au silence » : les rassemblements sont suspendus jusqu’au 30 juin, pour ne pas « troubler » le travail des députés qui doivent adopter la loi sur les numéros d’identité. Pour vérifier l’avancée des travaux, les citoyens sont tout de même appelés à venir boire leur café devant le Parlement, mais en silence.

Leur presse (Jean-Arnault Dérens, correspondant dans les Balkans, LaLibre.be, 14 juin 2013)

 

Les Bosniens exigent que leurs députés fassent leur travail

SARAJEVO, Bosnie-Herzégovine – Des centaines de personnes ont marché vers le parlement de Sarajevo, lundi, alors que les manifestations antigouvernementales en Bosnie-Herzégovine entraient dans leur deuxième semaine.

Le mouvement a commencé mercredi dernier, quand de jeunes parents en colère ont encerclé le parlement pour demander aux députés d’adopter une loi sur les numéros d’identification nationaux, dont les citoyens ont besoin pour obtenir des documents officiels comme un passeport. L’ancienne loi a expiré en février et tous les bébés nés dans le pays depuis ne possèdent pas de documents d’identité.

Jeudi, plus de 1500 députés et autres responsables s’étaient retrouvés coincés dans le parlement jusqu’à ce que la police les libère, après un affrontement de 12 heures avec les manifestants, dont faisaient partie des mères avec leur poussette.

Lundi, des Bosniens sont de nouveau descendus dans les rues pour réclamer que les politiciens fassent leur travail et cessent les disputes ethniques. Les manifestants ont marché devant des édifices gouvernementaux, dont celui de la présidence, avant de se rassembler devant le parlement.

Leur presse (Associated Press, 10 juin 2013)

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[Ferme Beauchamp à Montpeyrou, Dordogne] Les 14 et 15 juin, concerts, journée/soirée, en soutien à la caisse de solidarité anticarcérale Labelle.°.

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Infokiosque, débats, vidéo projection, concert avec les King’s Queer (Besançon) et les Spartakistes (Dordogne) – VOIR L’AFFICHE

Labelle.°.

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[Istanbul occupée] Jeudi 13 juin

Istanbul : les manifestants ignorent l’ultimatum d’Erdogan

Malgré les risques de répression, les occupants préfèrent rester sur place, armés de leurs « chansons » et de leurs « poèmes ».

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La place Taksim, dimanche 9 juin.

Les manifestants qui occupent le parc Gezi à Istanbul, point de départ d’une vaste contestation antigouvernementale, ont annoncé jeudi qu’ils refusaient d’évacuer les lieux malgré le « dernier avertissement » du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avant une intervention de la police. « Nous resterons au parc Gezi avec nos tentes, nos sacs de couchage, nos chansons, nos livres, nos poèmes et toutes nos revendications », a déclaré lors d’une conférence de presse l’avocat Can Atalay au nom Solidarité Taksim, la principale coordination des manifestants.

Les manifestants ont également décliné la proposition d’un référendum émise par Erdogan pour décider du sort du parc et de ses 600 arbres, que les protestataires tentent de défendre contre un projet d’aménagement voulu par le gouvernement islamo-conservateur. « Nous n’avons pas vécu toutes ces attaques qui ont fait des morts et blessé quelque 5000 de nos concitoyens pour qu’un référendum soit organisé », a souligné Me Atalay. Le dernier bilan publié mardi par le syndicat des médecins turcs parle de quatre morts, trois manifestants et un policier, et près de 5000 blessés, dont plusieurs dizaines grièvement, depuis le début des manifestations le 31 mai.

Solidarité Taksim a rappelé qu’une décision d’un tribunal administratif en date du 31 mai avait ordonné la suspension des travaux et accusé le gouvernement de vouloir, avec ce référendum, détourner l’attention de la population des vraies revendications des manifestants. « Un premier pas beaucoup plus simple à accomplir, beaucoup plus réaliste et qui servira beaucoup plus efficacement la paix sociale est d’enquêter et de limoger les responsables qui ont permis les violences policières », a lu Me Atalay. Après avoir agité mercredi la « carotte » d’un référendum pour trancher publiquement le sort du parc Gezi, le chef du gouvernement a manié jeudi le « bâton » en priant dans un « dernier avertissement » les centaines de personnes qui continuent à l’occuper nuit et jour de quitter les lieux sur-le-champ.

Publié par le savoir-faire français (Agence Faut Payer via LePoint.fr, 13 juin 2013 – 23h36)

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[Révolution tunisienne] Sit-in des chômeurs à Métlaoui (Gafsa)

Métlaoui : des affrontements éclatent entre forces de l’ordre et chômeurs

Des affrontements ont éclaté entre les forces de l’ordre et des chômeurs manifestant aujourd’hui à Métlaoui dans le gouvernorat de Gafsa, rapporte la radio Mosaïque FM.

Ces affrontements auraient éclaté après une tentative de la part des manifestants, participant à une marche pacifique organisée ce matin, de bloquer le départ d’un train transportant du phosphate.

Pour les empêcher, les forces de l’ordre ont du recourir à des bombes lacrymogène, mais les manifestants ont, de leur côté, riposté par des jets de pierres ce qui a eu pour effet d’envenimer la situation…

Presse contre-révolutionnaire (Webdo, 13 juin 2013 – 12h39)

 

Renfort sécuritaire à Métlaoui

« Un renfort sécuritaire a été déployé mercredi soir dans la ville de Métlaoui (gouvernorat de Gafsa) afin d’assurer une reprise des activités de la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) suspendues depuis la fin du mois dernier », a indiqué une source sécuritaire à la correspondante de l’Agence TAP dans la région.

Des sit-in organisés par des diplômés de l’enseignement supérieur en chômage ont provoqué un arrêt total des activités de la CPG.

« Les activités de la CPG à Métlaoui ont repris, ce jeudi, à l’exception de carrière Kef Chfaier d’extraction des Phosphates », a indiqué le directeur général adjoint de la CPG Nejib Hamadi à la correspondante de l’Agence TAP.

Les sit-in organisés depuis le 31 mai dernier par des groupes de diplômés de l’enseignement supérieurs en chômage ont causé une paralysie des activités des services de maintenance, de la direction générale de la production, du centre des recherches et des études qui siègent à Métlaoui.

Un autre groupe de chômeurs observe un sit-in au niveau du département du transport, relevant de la CPG, bloquant ainsi la sortie des bus et des véhicules transportant, agents et ouvriers de la compagnie, vers les sites d’extraction et de production des phosphates, à Métlaoui, Kef Eddour et Kef Chfaier, ont indiqué à l’Agence TAP des sources de la CPG.

Presse contre-révolutionnaire (DirectInfo avec TAP, 13 juin 2013 – 15h04)

 

Qui va gagner les milliards ?

L’industrie du phosphate est en péril… Les pertes journalières se chiffrent en millions de dinars (3 milliards de nos millimes). Imaginons donc et en se basant sur ces chiffres brandis à chaque occasion les sommes astronomiques accumulées pendant des dizaines d’années et dont la population locale ne pouvait bénéficier en aucune manière ! La population réclame une part de cette richesse sous forme d’investissement créateurs d’emplois. La solution n’est pas dans les recrutements anarchiques qui ne sont pas productifs pour l’entreprise mais dans la réalisation de projets viables dans la région (…)

Commentaire de « Candide né » à l’article de Business News, 13 juin 2013 – 17h39

 

(…) les affrontements risquent de gagner de l’ampleur à la lumière d’une vague de colère constaté auprès des protestataires à Métlaoui.

Presse contre-révolutionnaire (Xinhua avec Afriquinfo, 13 juin 2013 – 18h26)

 

Tunisie : heurts entre police et chômeurs

Des heurts ont éclaté aujourd’hui entre la police tunisienne et des manifestants à Metlaoui, dans la région minière de Gafsa. La police a tiré des gaz lacrymogènes et les manifestants ont riposté en jetant des pierres lorsque des agents de l’ordre ont tenté de disperser un sit-in de protestation sur la voie ferrée bloquant le transport de phosphate extrait de la mine locale située à 300 km au sud-ouest de Tunis.

Les protestataires, dont des diplômés de l’université, réclamaient des emplois et leur intégration dans la Compagnie des phosphates de Gafsa, principal employeur dans la région riche en phosphates. Selon l’agence tunisienne TAP, les sit-in organisés depuis le 31 mai par des diplômés chômeurs ont provoqué l’arrêt total des activités de la compagnie, les manifestants empêchant le transport des mineurs vers les sites d’extraction et de production.

Des protestations ont eu lieu également ces derniers jours dans les localités d’Om Laârayes et Redeyef, théâtre en 2008 déjà d’une révolte écrasée par l’armée sous le régime du président déchu Zine el Abidine Ben Ali. Les manifestations, grèves et les occupations de locaux à répétition ont ravagé le secteur, alors que les protestataires réclament la création de milliers d’emplois au sein de la Compagnie.

Selon Romdhane Souid, directeur Général des mines au ministère de l’Industrie, les conflits ont entrainé une baisse des réserves de matières premières et des pertes de 3 millions de dinars par jour (1,5 M EU environ). Quatrième producteur mondial jusqu’à la révolution de janvier 2011, la Tunisie a connu une chute record de sa production depuis 50 ans et est en passe de perdre ses marchés traditionnels (Inde, Turquie), a dit M. Souid interrogé par radio Mosaïque FM. La production de phosphates contribuait pour 10% au budget de l’État et malgré la chute considérable des revenus, la CPG et le Groupe Chimique ont créé près de 4.500 emplois depuis la révolution.

Presse contre-révolutionnaire (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer, 13 juin 2013 – 22h32)

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[ACAB] Les policiers sont bien tous des chiens

Weld 15 : Récit d’un procès qui tourne mal

Deux ans de prison de ferme pour sa chanson « Boulicia Kleb » (les policiers sont des chiens), le rappeur Weld 15 est désormais en prison. La sévérité de sa peine a suscité une indignation parmi ses soutiens et des violences policières devant le tribunal ont clôturé la fin du procès.

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Vers 10h30, Weld 15 a le sourire aux lèvres dans le café Chichkhan juste à côté du tribunal. Le jeune Alaa Eddine Yacoubi est depuis presque trois mois en cavale pour sa chanson et son clip Boulicia Kleb. Aujourd’hui, entouré de ses amis rappeurs Emino, Madou MC, Klay BBJ, Lil’ K et de son comité de soutien, il se rend librement à la justice. Sabrine Klibi, la figurante arrêtée quelques mois plus tôt et les autres rappeurs crédités à la fin du clip, qui avaient bénéficié d’un non-lieu, sont tous là pour soutenir leur ami. Le sourire tantôt spontané, tantôt un peu forcé, Weld 15, rasé de près et chemise marron bien repassée, semble aussi un peu angoissé :

« J’ai voulu me rendre librement à la justice. On a travaillé en équipe avec mes avocats et mon comité de soutien car les chefs d’inculpation ne sont pas réellement fondés et je pense que j’ai une chance de m’en sortir. »

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Un manque de confiance en la justice

Mais sous son assurance, il confie à demi-mot qu’il n’a « toujours pas confiance en la justice ». Il avait prononcé exactement la même phrase au téléphone quelques mois plus tôt alors que ses camarades passaient devant le tribunal. Les chefs d’inculpation ne sont pas rassurants. Les articles, 120, 121 : complot formé pour violences sur un fonctionnaire et appel à la rébellion, 125 et 128 : outrage à un fonctionnaire, 226 ainsi que 226 bis : outrage public à la pudeur ; sont retenus contre lui. Selon le rappeur, son procès est un « test » pour la loi tunisienne mais aussi pour la liberté d’expression. À ses côtés, le journaliste Thameur Mekki qui préside son comité de soutien n’est pas non plus rassuré :

« Nous voulions qu’il se présente à la justice et qu’il assume ce qu’il a fait afin de trouver une issue légale à tout ça. Il y a eu plusieurs vices de procédures dans le dossier qui peuvent laisser espérer une sortie à l’amiable. Mais pour ce qui est de la liberté d’expression, les différentes affaires depuis quelques mois donnent plutôt un message inquiétant. Il y a un climat de répression. Aujourd’hui, la justice a l’occasion de donner un signal fort avec ce procès en évitant de tomber dans le même piège que pour les autres affaires. On verra bien. »

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Le rappeur tunisien Weld El 15 (deuxième à droite) arrive au tribunal accompagné par les rappeurs Spoiled Boy (gauche), Madou MC (deuxième à gauche) et Emino (droite).

Changement de juge à “la dernière minute”

Plus loin, à l’écart du brouhaha du café, se tient dans sa robe noire, Maître Ghazi Mrabet, l’avocat de Weld15. Immobile, il fume calmement sa cigarette mais a le regard soucieux : « Ils ont changé le juge qui devait s’occuper de l’affaire lundi. Soit-disant, il devait partir en congé. On se retrouve avec un nouveau juge que l’on ne connaît pas, ça ne présage rien de bon » déclare-t-il. L’avocat reste pourtant sûr de sa défense. « Les chefs d’inculpation ne tiennent pas la route. L’article sur la base duquel mon client est jugé à propos de l’outrage à un fonctionnaire n’est pas forcément plausible dans son cas puisqu’il a tenu ses propos via une vidéo artistique et non pas face à un policier, en l’insultant directement. »

Mais il reste prudent, pour lui, tous les scénarios sont possibles et il attend depuis 9 heures du matin d’entrer dans la salle d’audience afin de plaider la cause du rappeur. Ce n’est que vers 13h00, que le rappeur, sa sœur, sa petite amie, quelques artistes et des journalistes accèdent enfin à la salle d’audience du tribunal de Ben Arous. Weld 15 est assis sur les bancs de l’audience. Caché derrière ses avocats, il attend son tour alors que le juge Laarbi Khemiri traite d’autres affaires.

Le procès de la liberté d’expression

Quand son nom est appelé, Weld 15 part se tenir debout face au juge, donne sa version des faits, puis ses avocats prennent la parole. La défense se basera surtout sur la question de la liberté d’expression. Maître Ghazi Mrabet fait allusion aux autres rappeurs de la révolution qui avaient été arrêtés pour leurs propos sous Ben Ali, comme le célèbre El Général. Il demande au juge s’il connaît ce rappeur, ce dernier acquiesce, soulagement de l’avocat, sourires dans l’audience. Et pourtant, le procès est loin d’être fini. Les autres avocats plaident en faisant valoir que le rappeur n’a pas voulu viser certains policiers en particulier mais une institution policière en général qui opère les mêmes pratiques que sous Ben Ali. Or, argumentent-t-ils, il n’y a pas d’article dans le code pénal qui condamnerait « l’atteinte morale à l’institution policière » contrairement au code de justice militaire, donc, selon les avocats, la plainte n’a pas lieu d’être. Un autre tente de mettre en valeur le rôle contestataire des rappeurs dans la révolution. Il montre le fait que ce genre de vidéos, postées sur des sites de partage, soient leur seule ressource pour se faire connaître en tant qu’artistes ne pouvant pas produire de disques ni être diffusés sur les radios à grande écoute.

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VOIR LE CLIP

Dans la salle, la tension est palpable surtout que les policiers entrent un par un discrètement et se font de plus en plus nombreux. Alors que le procès semble toucher à sa fin, le juge demande au jeune rappeur s’il a une carte professionnelle, lui reconnaissant son statut d’artiste. Son avocat répond directement que ce n’est pas le cas, ce genre de carte étant fournie par le Ministère de la Culture. Le rap n’est pas reconnu en Tunisie comme faisant partie de la culture institutionnelle, les rappeurs ne bénéficient donc pas de cartes ni de subventions de l’État. Après une délibération d’une dizaine de minutes, le juge se lève et son verdict tombe comme un couperet : « Deux ans de prison ferme ». Le rappeur a bénéficié d’un non lieu pour les articles 120 et 121 mais il est condamné sur la base des quatre autres. Les policiers se précipitent sur Weld 15 qui disparaît pour être incarcéré aussitôt.

Violences et brutalité policière

Dans la salle, c’est la stupeur et l’indignation. La sœur de Weld 15 s’effondre tandis que la journaliste Hind Meddeb, fille du célèbre islamologue Abdel Waheb Meddeb, commence à crier sur les policiers. On nous presse vers la sortie, on nous pousse. La jeune journaliste finit par lancer en arabe d’une voix hystérique « Les policiers sont bien tous des chiens » et là, c’est la ruée. Les policiers nous empoignent et nous poussent violemment vers la sortie, n’hésitant pas à taper bien fort s’il le faut. À l’entrée du tribunal, la confusion règne et les soutiens de Weld 15 commencent à se révolter. En tentant de sortir à l’extérieur, la fumée d’un gaz nous surprend et tandis que dehors, certains toussent et vomissent, nous attendons à l’intérieur que le calme se rétablisse.

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Cet épisode de violences n’est pourtant pas terminé. Dehors, le comité de soutien ne se résout pas au verdict. Les avocats crient à une décision « illégale » tandis que Thameur Mekki se révolte contre une justice sans mercis qui rappelle durement les années de la dictature. En haut des marches, les policiers les interpellent et veulent les inciter à partir. Quand tout à coup, ils commencent à courser certains rappeurs et journalistes en dehors du tribunal. L’un de nos collègues à Nawaat, Emine Mtraoui se fait tabasser alors que l’on tente de lui enlever sa caméra tandis que deux membres du comité de soutien se font arrêter. L’un d’eux est ramené brutalement vers le tribunal, les policiers n’hésitent pas à le brutaliser, aux yeux de tous.

Le procès Weld 15 se termine ainsi. Ses avocats ont l’intention de faire appel dès le lendemain même s’ils ne croient plus trop en ce qu’il venait défendre : la liberté d’expression. « Boulicia Kleb » entend-t-on dans la bouche de quelques rappeurs encore sur place qui viennent d’avoir selon eux, la confirmation en direct de ce que dénonçait Weld 15 dans sa chanson.

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Lilia Blaise – Nawaat, 13 juin 2013

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[Besançon, samedi 15 juin] Libérez Karl Naval !

Bisontins, Bisontines
Habitants de cette planète ou d’ailleurs

Vous en avez assez de patauger dans la boue de ces travaux pharaoniques réalisés avec votre argent pour assurer les profits de Bouygues et de ses amis

Vous êtes fatigués de vous tuer à la tâche dans des boulots abrutissants et mal payés quand d’autres sont au chômage et s’enfoncent dans la misère

Vous ne supportez plus l’arrogance de cette classe dirigeante capable de détruire la planète et le vie de ses habitants pour assouvir ses plaisirs ridicules et son désir de domination

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Communiqué du Front de libération de Karl Naval – VOIR LA VIDÉO

Et bien vous avez de la chance car ce samedi 15 juin à partir de 16 heures place de la Révolution à Besançon, tout cela est terminé

Ce samedi carnaval va passer par là et tout renverser.

Les riches deviendront misérables
Les puissants pointeront au chômage pour pouvoir bouffer
Les intello-médiatiques useront leurs cordes vocales pour vendre des poissons à la criée

Ce samedi, la ville est à nous
Ce samedi elle est belle et accueillante
Elle est gratuite

C’est le moment d’en profiter !
C’est le moment de venir nous rejoindre à partir de 16 heures place de la Révolution (à faire) costumés ou non, avec vos casseroles et autres instruments pour fêter carnaval et souffler avec lui un vent nouveau de liberté sur la ville endormie.

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[Brésil] Manifestation contre l’augmentation du tarif de bus à Sao Paulo

Les rues du centre de Sao Paulo ont vécues hier (11 juin) un climat de guerre durant la manifestation la plus violente contre l’augmentation du prix des transports en commun qui a duré plus de cinq heures.

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La manifestation a donné lieu à une série d’affrontements entre les participants et la police militaire ainsi qu’à des scènes de vandalisme d’une plus grande intensité que dans les deux dernières manifestations de la semaine  dernière.

La journée s’est soldée par 20 arrestations, des bus partiellement incendiés, des vitrines de magasins et de banques cassées et au moins deux stations de métro (Brigadeiro et Trianon-Masp) vandalisées.

Les manifestants ont lancé des pierres et des morceaux de bois sur la Police Militaire, qui a répondu par des tirs de flashballs, des grenades à effet moral et des lacrymogènes. Selon la police, certains groupes ont même lancés des cocktails molotov.

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Un de nos journalistes a été témoin d’une agression contre un policier. [Après avoir saisi par le col un jeune qui taguait sur le Tribunal de Justice, le policier a été encerclé par plusieurs personnes qui l’ont roué de coups. Il est parvenu a se redresser et a pointé une arme à feu en direction des manifestants, sans quoi il aurait probablement été lynché.]

La manifestation a été organisée par le Movimento Passe Livre (Mouvement Transport Gratuit) qui se dit indépendant de tout parti politique mais y ont également participé des partis politiques de gauche et des mouvements anarchistes.

La police a estimé le nombre de participants à plus de 5000. La mairie, au travers de la Garde Civile Métropolitaine a affirmé qu’ils étaient 2500. Le mouvement protestait contre l’augmentation du ticket de bus de 03 R$ à 03,20 R$ et revendique la gratuité des transports publics.

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La manifestation d’hier a eu lieu alors que le maire Fernando Haddad (PT) et le gouverneur Geraldo Alckmin (PSDB) étaient absents de la ville. Ils ont suivi les faits depuis Paris, où ils présentent la candidature de São Paulo pour être le siège de l’Exposition universelle de 2020. Ils ne se sont pas prononcés.

PAIX ET GUERRE

La manifestation d’hier a commencé avenue Paulista à 17h et a défilé pacifiquement par la rue de la Consolação en direction du centre, en bloquant la voie.

Ensuite, elle est entrée dans l’accès à la liaison Est-Ouest, violant ainsi l’accord fait avec la police selon lequel elle devait suivre jusqu’à la Chambre municipale.

Sur le chemin, un jeune qui taguait un muret a été agressé par des policiers et arrêté. C’est là que le climat a commencé à s’échauffer.

Le premier affrontement a eu lieu dans la station de bus du parc Dom Pedro 2nd, quand le groupe a percé un barrage policier. La Force Tactique a formé une nouvelle barrière et les policiers ont été agressés à coups de pierres, de morceaux de bois et de poubelles. La Police Militaire a répliqué à l’aide de grenades lacrymogènes.

Un autre groupe de manifestants a envahi la station et a tagué un bus. La Police Militaire a tiré d’autres lacrymogènes forçant les usagers à courir désespérément.

Dans les rues qui avoisinent la place de Sé il y a eu d’autres affrontements et les portes de la station de métro ont dû être fermées.

Un groupe a rejoint l’avenue Paulista où ils ont improvisé des barricades en brûlant des poubelles et des plaques indiquant les itinéraires de bus. Des cabines téléphoniques, des poubelles ainsi que les entrées des stations de métro ont également été vandalisées. Les troubles n’ont pris fin que vers 22h30.

Une nouvelle manifestation est prévue demain (13 juin), au Théâtre Municipal.

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« Pour une vie sans tourniquets »

Traduit du brésilien (Folha de S.Paulo, 12 juin 2013) par un correspondant du JL

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[La Suisse n’est plus ce qu’elle était] « Des Cahuzac, il y en a d’autres »

Cahuzac : un banquier parle d’une quinzaine de ministres impliqués

Un ex-cadre de l’établissement financier suisse Reyl et Cie, témoin dans l’affaire Cahuzac, a affirmé jeudi disposer d’une liste « d’une quinzaine » de noms d’ex-ministres ou d’actuels ministres détenteurs d’un compte en Suisse. Selon lui, Jérôme Cahuzac n’était qu’un « fusible ».

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Interrogé par l’AFP avant son audition à l’Assemblée nationale, Pierre Condamin-Gerbier a déclaré la même chose que devant les sénateurs mercredi, à savoir qu’il possédait une liste d’une quinzaine de noms de politiques. Cet ancien président de la section suisse de l’UMP a aussi indiqué que ses documents, « des éléments de preuve », avaient été remis à « une partie tiers ».

Pour M. Condamin-Gerbier, l’ancien ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, n’est qu' »un fusible ». « On a fait du citoyen Cahuzac, a-t-il dit, un fusible ; on dit que c’est le mensonge d’un homme, mais des Cahuzac, il y en a d’autres ». « C’est le mensonge d’un système et d’un État », a-t-il assuré.

Interrogé sur l’éventuelle divulgation des noms de la liste qu’il dit détenir, il a répondu : « J’attends le bon moment pour le faire », notamment lorsque cela « aura le moins de répercussions pour moi et ma famille ».

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Presse pourrie (ats, 13 juin 2013)

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[Témoignage] Fachos en uniforme à Argenteuil

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgArgenteuil. CR de la victime : ça craint la police provoque

ET NOTRE RÉSEAU IL FAIT QUELQUE CHOSE ?
Urgent !!! ça craint ! la police d’Argenteuil au lieu d’arrêter les skinheads qui ont agressé Rabia la jeune musulmane avec foulard âgée de 17 ans, ont agressé à leur tour la sœur Sofia qui porte le Niqab et ont failli déclencher une émeute avec leurs provocations et leurs violences, CRI va organiser un rassemblement Vendredi 21 Juin à 15 heures devant la Mairie d’Argenteuil.
Lisez ce récit c’est édifiant et je vous envoie aussi le témoignage d’un jeune qui était présent lors de cette bouffée de violence policière.
On va lancer une campagne par mail en direction des ministres de la justice de l’intérieur et de la présidence de la république pour exiger des sanctions et de retrouver les agresseurs et examiner la vidéo surveillance.

 

Mercredi 12 juin 2013, 19h11

Asalam’aleykom

Voici mon récit de mon « interpellation » du mardi 11 juin 2013 aux environs de 19h/19h10 à la basilique d’Argenteuil, je tiens à m’excuser pour les fautes d’orthographe [Corrigées par nos soins – NdJL]

Je suis sortie de chez moi (rue X) pour aller faire des courses sur la rue piétonne, arrivée au niveau d’un magasin portant le nom de « Belle et zen » dans mon dos j’ai entendu quelqu’un crier « Madame, madame » Ne sachant pas qu’on m’appelait je ne me suis pas retournée alors un policier en uniforme continua de crier et est venu me couper la route et s’écria « Madame arrêtez-vous contrôle mettez-vous sur le côté » J’ai repondu « Oui monsieur » et en me retournant je vis deux autres collègues en uniforme. En le suivant dans un petit renfoncement de bâtiment juste à côté, en même temps il disait « En même temps on peut pas savoir si c’est un homme ou une femme », je lui dis qu’il entendait le son de ma voix toujours très calmement mais le monsieur me cria dessus de me taire et m’arracha mon sac violemment Je lui dis « Vous voulez mes papiers monsieur, vous n’avez pas à m’arracher mon sac je peux vous les donner » Il me cria dessus et me demanda de retirer mon niqab, ce que je fis tout de suite en lui redemandant s’il voulait voir mes papiers mais il me recria dessus au même moment Vu qu’il ne faisait que crier un atroupement s’était formé et des passants criaient « qu’il n’avait pas le droit c’est injuste elle a rien fait… » Un ami d’enfance qui avait été là dès le début essaya très poliment de leur parler en leur demandant pourquoi ils agissaient ainsi mais des policiers lui crièrent dessus, d’autres jeunes le rejoignirent et ils ont vu les policiers m’encercler à plusieurs (quatre je crois) Moi je pleurais parce qu’ils m’ont fait très peur et qu’ils continuaient à crier et le policier du début me poussa dans le renfoncement, ils appela des renforts et je lui redemanda Pourquoi je n’ai rien fait monsieur. Vous avez mon sac et mes papiers et de là tout s’est envenimé Les gens ont crié de me lâcher de ne pas le laisser me toucher qu’ils avaient pas le droit, Ils ont gazé la foule et la dame m’emmena par le bras jusqu’à un fourgon qui était à l’angle de la rue face au tabac Sur le chemin juqu’au camion elle me dit de ne pas répondre à son collègue et d’attendre d’être entendue une fois au poste Je lui repondis d’accord, j’entendis des coups de feu et des cris Cela me fit très très peur On aurai dit une guerre Il revenait prendre des armes dans le camion et repartait en me criant dessus que c’était ma faute « T’es contente de toi, fallait y réflechir avant, mécréante, c’est ta faute tout ça » parce qu’il me voyait que je pleurais J’étais vraiment choquée de l’ampleur de ce qui se déroulait Je voyais des gens par terre qu’ils ont frappé à plusieurs Ça courrait de partout. Ensuite ils sont revenus en criant de démarrer mais une voiture de leurs collègues leur barrait la route, un policier ouvrit la porte coulisante J’étais assise face à la route et un monsieur âgé qui me connaît depuis que je suis petite est venu près du camion en leur disant qu’ils devaient me relâcher je n’avais rien fait, Ils lui crièrent dessus et fermèrent la porte… Ensuite les gens continuèrent de protester dehors et un homme ouvrit la porte du conducteur et j’ai entendu qu’il avait dit Pourquoi vous faites ça Elle a rien fait Laissez ma sœur…, Les policiers criaient et les gens aussi. Des policiers étaient dehors Il y avait au moins six/sept voitures de police en plus du camion. Ensuite quand ils refermèrent les portes plusieurs me criaient dessus dont celui du début qui n’a fait que m’insulter « Mecréante, sale pute, de toute façon je comprends pourquoi t’es voilée t’es moche » et les autres rigolèrent, Moi je ne parlais pas et regardais par la fenêtre près de moi. Ce fut comme ça jusqu’au commissariat avec les sirènes et une conduite très mouvementée N’ayant pas de ceinture de sécurité je devais me cramponner de mes deux mains au siège…

Arrivée au commissariat, des collègues en civil se mirent par la fenêtre des étages et les ont applaudi avec des grands rires et parlaient mais je n’y ai pas prêté attention et suis rentrée directement voir le jeune homme (Mounir) qu’il ont interpellé et était arrivé avant moi au commissariat. Il saignait de la tête et avait l’air très sonné Je me mis à pleurer directement car je voyais du sang derrière lui sur le mur et sur sa tête… J’ai eu vraiment très peur pour lui. Il était menoté. Ils m’ont crié de ne pas lui parler et le policier qui m’avait arrêtée cria « On la fouille, on l’a pas encore fouillée, elle est peut-être armée » Une femme m’emmena dans une cellule (de garde à vue) et le policier resta à la porte J’écartai les bras et elle commença à me palper tout le corps, Lui continuait à me crier dessus mais je l’ignorais Un momen elle leva mon jilbab très haut et vu qu’il était là je voulu tenir mon jilbab mais il retira mon bras violemment et me cria tu bouges pas et des insultes mais avec le choc je vous assure je me souviens pas exactement de ses paroles mais il me dit Tu vois il fallait coopérer et je fus surprise vu que dès le début j’avais coopéré Je lui fit savoir et il me cria très très fort de me taire Il me fit peur il avait l’air d’être hysterique « TAIS TOI J’T’AI DIT » alors que c’est lui qui me posait la question De là un collègue a dit que je mentais et je ne voulu plus parler car c’etait leurs paroles contre la mienne… À plusieurs reprises quand on m’emmenait au camion, et une fois dans la cellule avec la policière je demandais les noms des agents qui m’avaient contrôlée et particulierement du premier mais soit on me disait On a pas le droit ou carrément Nan je te le donne pas… Ensuite une policière se mit en travers de la porte avec moi à l’intérieur et c’est elle qui me dit Nan je te donne pas et je lui dit que ça n’allait pas se passer comme ça, ils outrepassaient leurs droits et que je porterais plainte Elle ne repondit pas (et ne me regardait même pas depuis le début) Ensuite on me demanda mes papiers Je leur dis que c’était eux qui avaient mon sac et que mes papiers étaient à l’intérieur Au même moment j’entendais Mounir qui demandait de voir un médecin et qu’on lui desserre les menotes car il avait très mal mais un policier lui répondit sèchement « Nan tu restes comme ça » et il répéta « Nan » à plusieurs reprises…

Moi entre-temps la policière m’enferma dans la cellule et je lui demandai pourquoi je pourrais être reçue par leur responsable et elle me dit qu’on allait me recevoir pour mon audition, J’attendis… Au bout d’une heure je pense je m’impatientais car vivant seule avec ma sœur je venais de l’avoir au téléphone avant d’aller faire les courses On s’était dit je prépare à manger pour quand elle rentre on mange et je me suis dit qu’elle s’inquiétait sûrement de ne pas me trouver à la maison et de ne pas réussir à me joindre, Je demandai au policier qui passait et repassait devant ma cellule de prévenir au moins ma sœur et que je devais rentrer chez moi On me repetait On va vous recevoir attendez… J’attendis… mais passé encore un moment je n’avais pas d’horloge mais le temps me paraissait long je redemandai à être entendue et leur réitérai mes droits que ce n’était pas normal je n’avais rien fait et que je porterais plainte… J’étais vraiment inquiète de ce qui m’arrivait Je n’ai jamais été arrêtée auparavant dans ma vie… Un monsieur plus gentil que les autres et en uniforme blanc vient me demander mon identité Je lui dis qu’il avait mes papiers et il me dit « C’est l’autre service qui les a on va faire comme ça en attendant » alors je lui donnai mon identité ma date de naissance ville adresse et numéro de téléphone… Il me dit qu’il m’auditionnerait bientôt et je le remerciai. On me renferma et j’attendis encore, Au bout d’un moment des policiers se mirent à crier « On retourne à la basilique ça a « re-pété » » et plein de policiers se mirent à courrir vers la sortie, Cela me remit un coup car j’avais peur de ce qui se passait dehors… Entre-temps j’ai oublié qu’ils ont emmené Mounir et je crois bien avoir entendu « On le transfère à Cormeilles »… J’attendis encore et je redemandai Quand pourrai-je rentrer chez moi Je n’avais rien fait les choses ne devaient pas se passer comme ça Je connaissais mes droits et un homme en civil vint me dire que j’allais être entendue très rapidement Je le remerciai et attendis jusqu’à la venue de l’homme en uniforme blanc qui avait pris mon identité sur un papier il m’auditionna très calmement en me rappelant que j’étais passible d’une amende Je lui répondis que je savais et il me dit « Çava vous connaissez » et je lui repondis que oui je connaissais mes droits et que ses collègues avaient outrepassé les leurs et lui demandai si je pouvais avoir le nom de l’agent qui avait pris mon sac car j’avais entraperçu mon sac qui était tout dechiré… Il me répondit avec un sourire qu’il ne pouvait pas et j’ai dit C’est pas grave ça ne m’empêchera pas de porter plainte et il me dit C’est votre droit mais un conseil ne portez pas plainte à Argenteuil ou Bezons Je dis que non j’appelerai mon avocat et je porterai sûrement plainte directement sur Paris. Il me posa beaucoup de questions pourquoi je portais le voile depuis quand combien de fois j’avais lu le Coran si j’étais au courant de ce qui s’était passé en Afghanistan une femme et un homme ont été lapidés Je lui repondais à toutes ses questions calmement et posément et qu’il ne fallait pas faire d’amalgame et que chacun est libre de ses choix et que je ne causait aucun tord à autrui, Il me dit Mais vous savez c’est interdit et je lui dis que oui mais j’ai essayé de vivre sans mais je me sentais mieux avec et que je trouvais cette loi liberticide, on est en France et le principe de Liberté Égalité Fraternité était violé par cette loi qui nous contraint à nous dévêtir alor que des femmes ont tous les droits quasiment nue et on ne leur fait rien mais dès qu’on choisit de se vêtir ça pose probleme… pourquoi ?? Il ne parla pas…

Ensuite on me dit que ma sœur attendait Il partit la voir et revint étonné de la voir non voilée et habillée à « l’occidentale » Il me dit Mais votre sœur est pas du tout comme vous Je lui dis qu’elle avait les mêmes convictions mais que chacun avance à son rythme Elle m’a dit plus tard qu’il lui a posé tout plein de questions sur moi mais aussi sur elle. Il me fit signer ma déposition et je demandai mes affaires On alla chercher mon sac Je lui montrai qu’il était déchiré de partout et que c’était son collègue qui avait fait ça Je regardai à l’intérieur et constatai que mon téléphone était cassé ainsi que mon porte-clés et un livre qui était tout neuf abimé de partout… Il ne répondit pas Je dis Ok je le mentionnerai dans ma plainte il me dit Oui faites ça. Il me ramena auprès de ma sœur et de deux amies qui m’attendaient à l’entrée et me dit d’attendre qu’on me ramène mon passeport que je n’avais toujours pas recupéré, mais il revint me chercher 5 minutes après et me dit de venir chercher mon passeport Alors je le suivis et on me fit me rasseoir au bureau où il avait pris ma déposition J’attendis 2 minutes et un policier en uniforme avec une très grosse douille je pense (car ça sentait la poudre enfin l’arme je compris que c’était ça) la posa face à moi toucha l’ordi 5 secondes retourna la douille et la reprit et partit… 5 minutes après le policier me ramena mon passeport et me raccompagna en me disant que je serais sûrement convoquée que je risquait l’amende et même un stage (il m’en avait parlé lors de l’audition de ce que je risquai) Il était environ 21h et quelques.

(Je vous envoie ce qui s’est passé ce matin de suite, j’ai été assez longue et confuse je m’en excuse sincèrement mais je suis encore sous le choc de tout ça…)

M’étant couchée très tard ce matin à 4h30, moi ma sœur et une amie nous dormions lorsque vers 11h30 ont entendit taper très violemment à la porte On se leva en sursaut et on entendit FBI ouvrez FBI Je regardai dans le judas et vis la police… Premier choc… Ma sœur alla ouvrir pendant que moi je suis allée me voiler Je revint et ils rentrèrent en posant des questions C’est chez qui ? Y a qui dans l’appartement ? Où est Monsieur X ? Sachant que je suis la locataire et que mon père ne vit même plus ici il est au Maroc donc on leur dit qu’il était au Maroc et nous demanda nos papiers Je suis allée chercher les miens et en revenant je les trouvais très froids et agressifs dans leurs propos Je leur dis que j’avais été arrêtée hier soir et qu’ils devaient très certainement savoir qui j’étais et pourquoi ils seraient là sinon, Ils se contentèrent de me demander pourquoi j’avais été arrêtée Je leur dit Voile intégral, Je posai plein de questions je demandai pourquoi ils voulaient ma pièce d’identité et un des trois celui qui était dehors me repondit qu’ils voulaient être sûrs que c’était moi Je lui dit Mais vous venez jusqu’à chez moi Il me dit Ça peut être quelqu’un d’autre Je ne repondis plus. Un des deux policiers qui était dans mon entrée passa sa tête et scruta mon salon Je dis à ma sœur de rentrer dans le salon et je fermai la porte pour qu’il ne regarde pas chez moi Je me suis mise à leur redemander pourquoi ils étaient chez moi ils n’avaient pas le droit de rentrer, Il mentit en disant que c’était ma sœur qui les avait autorisé chose qu’elle a démenti et je repondis Mais c’est chez moi et moi je ne vous ai pas autorisé Ils m’ont demandé sèchement Ah bon c’est vous la propriétaire Je dis Non locataire et il me dit Vous avez un bail j’ai dit Oui quelque part et il me demanda d’appeler ma sœur et lui demandèrent ses papiers Elle chercha pendant 10 minutes sans arriver à les trouver et il prirent simplement ce qu’elle leur dit sur un bout de papier et ils m’ont dit de me présenter au commissariat à 14h au service CAR apparemment c’est ceux qui m’ont interpellée hier J’ai demandé pourquoi ils m’ont dit Vous verrez et voilà je pense avoir oublié plein de détails et espère que ça ne portera pas préjudice à votre dossier toutefois si je me souviens de quoi que ce soit je vous enverrai un mail désolée d’être brouillon… et je vous remercie profondément de votre aide et soutien. Qu’Allah SWT vous en récompense.

 

Mardi 11 juin, 19h  

Nous étions sur la place de l’église à Argenteuil, nous avons vu la police s’arrêter au croisement où il y a le stop et courrir en direction opposée du véhicule.

Nous avons été voir ce qu’il se passait, ils procédaient au contrôle d’une femme en niqab, un policier a avancé à grande vitesse vers elle, puis a tiré son sac avec une violence telle que celui-ci s’est brisé, puis a crié sur elle méchamment et ses collègues l’ont encerclée.

Elle a levé son voile et s’est mise à pleurer.

Un attroupement de commerçants et de riverains s’est fait.

Des renforts sont arrivés, le policier en question l’a tirée violemment par le bras pour l’emmener à leur camion, le ton est monté certains sont intervenus demandant de la lâcher, ses collègues, qui étaient environ 60 ont alors gazé en direction de la foule en disant reculez-vous.

Puis ils se sont mis à tirer en direction de la foule composée de femmes, enfants… ils ont tiré à l’aide de flash-ball et de lacrymogène.

Ils ont attrapé deux riverains dont un qu’ils ont violemment battu alors qu’il n’avait pas été violent ne leur avait que demandé de la laisser.

Puis ils sont partis avec la femme et ces deux riverains.

Deux [minutes] après une brigade est venue pour interpeller un riverain connu de leurs services qui lui était arrivé après les faits.

La tension est remontée, ils ont tiré à nouveau et ont menacé les médiateurs de la ville présents de ne pas s’interposer.

À noter que le directeur général des services d’Argenteuil était présent lors de ces violences policières.

Liste de discussion du réseau Résistons Ensemble, 13 juin 2013

 

Argenteuil : une femme voilée agressée

Une jeune femme voilée a été agressée ce jeudi matin rue de Calais, à Argenteuil (Val-d’Oise). Ses agresseurs « lui ont arraché son voile et lui ont tiré les cheveux », confirme une source proche du dossier. Elle se trouve actuellement aux urgences de l’hôpital d’Argenteuil.

Fin mai [le 20 mai], une jeune fille de 17 ans, voilée, avait déjà été victime de violences. Alors qu’elle rentrait chez elle, rue du Nord, dans le quartier pavillonnaire des Coteaux, deux hommes lui avaient arraché son voile, l’avait insultée puis jetée à terre avant de la rouer de coups. Elle s’était vue prescrire sept jours d’incapacité.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeParisien.fr, 13 juin 2013)

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« En mémoire de Clément »

Un tag sur le Collège des Bernardins

L’inscription « En mémoire de Clément », suivie de la signature « Vegan Antifa », a été découverte sur un mur extérieur du Collège des Bernardins, à Paris, lundi 10 juin au matin. « Il y avait d’autres tags dans le quartier, précise Axelle Boussion, directrice de la communication du Collège des Bernardins. »

Des graffitis qui ont été effacés dans la nuit de mardi à mercredi par les services de la Mairie de Paris, à la surprise du Collège des Bernardins qui avait commandé les services d’une entreprise de nettoyage à cet effet pour le lendemain. « Cela arrive de temps en temps qu’on retrouve des petits tags, poursuit Axelle Boussion. Mais pas aussi importants. »

L’inscription faisait référence à la mort de Clément Méric, militant antifasciste, dans une altercation avec des membres du groupe d’extrême droite Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), tout comme les tags qui ont ciblé la cathédrale de Limoges dans la nuit du 6 au 7 juin dernier. Sur le portail d’entrée de la cathédrale Saint-Étienne était écrit : « Droit canonique = sharia ». À proximité de la cathédrale, d’autres tags avaient été tracés la même nuit. Les passants pouvaient ainsi lire sur une palissade de chantier, « À Clément tué par la peste brune », signé du sigle anarchiste. À ce même endroit était également tagué « zone antifa ».

« Mort aux cathos » sur la basilique Saint-Sernin à Toulouse

À Nantes, après la profanation de la cathédrale Saint-Pierre dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 juin (statues d’anges et croix noircies sur le maître-autel, insultes et inscriptions à caractère nazi sur le sol du chœur, chiffre satanique – 666 – sur un autel flambant neuf inauguré en mai, peinture blanche sur le haut-parleur et un tuyau de clairon du grand orgue, porte fracturée…), c’est le collège et lycée privé Françoise-d’Amboise-Chavagnes qui a été ciblé par des inscriptions injurieuses. Injures (notamment envers les catholiques), dessins obscènes et messages sataniques recouvraient une partie des murs de l’établissement lundi 10 juin au matin.

Une semaine auparavant, le dimanche 2 juin, l’inscription « Mort aux cathos » était découverte sur le mur extérieur de la basilique Saint-Sernin à Toulouse.

Mgr André Lacrampe, archevêque de Besançon, a protesté de son côté le 5 juin au sujet de la dégradation, « pour la quatrième fois en quelques semaines », du cimetière de Saint-Claude à Besançon où « une trentaine de tombes ont été endommagées ». « Je m’associe à l’indignation générale devant ces actes répétés de vandalisme. Et je souhaite que tout soit mis en œuvre pour que le ou les auteurs soient au plus vite identifiés et présentés à la justice », a déclaré Mgr Lacrampe.

Presse cul-bénite (Clémence Houdaille, La-Croix.com, 12 juin 2013)

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[Turquie occupée] Barricades à Ankara ou le mouvement semble résister

News from / Nachrichten / Νέα από / informations / Notizie (da) 13.6.2013 (Istanbul Time):

01.39: [Ankara] The riot police went once again on the offensive against the insurgents in Bestekar Street.

01.38: [Ankara] Bestekar Sokak’s barricades were set on fire. Resistance continues.

01.19: [Ankara] Clashes are continuing in Kucukesat and Kennedy streets as well as in Tunali Hilmi Street. There are several wounded people. A person who has been thrown a gas bomb in the foot was initially treated by the people in the neighbourhood. The number of wounded people is increasing.

01.09: [Ankara] Clashes are getting more intense in Tunali Hilmi Street. Gas bombs are continuously being thrown.

01.02: [Ankara] From the streets and avenues people are shouting « Everywhere Taksim, Everywhere Resistance » and « Resign Dictator ». People of Ankara are supporting the protestors from their houses.

00.58: [Ankara] In the Kennedy, Tunalı Hilmi, Küçükesat avenues gas bombs and stun grenades are being thrown. Police also use rubber bullets.

00.52: [Istanbul] Thousands of people were on the streets in the Gazi District. Conflicts that have lasted until night hours are over.

00.49: [Ankara] Crowd shouting « Referendum is here, where is Tayyip. »

00.48: [Ankara] Conflicts continue in Kennedy Avenue.

00.43: [Ankara] In the Küçükesat Avenue, Dörtyol and upwards of Kennedy Avenue conflicts continue.

00.37: [Ankara] Gas Bombs rained over the people on the streets. Because of the barricades TOMA vehicles cant get forward but riot control forces started to chase the protesters by running. Conflicts have spread through Bestekar Street and Tunus Avenue.

00.34: [Ankara] Police attacked thousands of protesters in Kennedy Avenue.

00.02: [Ankara] Number reached to 5000 in Kennedy. People have set up the barricades and they are waiting for police.

1.51: [Ankara] Le courant est coupé à Kucukesat Tunali Hilmi et dans les environs de Kennedy. Le conflit se poursuit à Tunali Hilmi. Le ravitaillement electrique pour les véhicules civils de la région est interrompu.

01.39: [Ankara] Dans la rue Bestekar, la police anti-émeute est à nouveau passée à l’offensive contre les insurgés.

01.38: [Ankara] Les barricades établies à Bestekar Sokak ont été incendiées. La résistance continue.

01.19: [Ankara] Les affrontements se poursuivent dans les rues Tunali Hilmi et Kennedy, ainsi que Kucukesat. Il ya un certain nombre de blessés. Une personne blessée au pied par une grenade de gaz a reçu les premiers soins par l’équipe médicale du quartier. Le nombre de blessés augmente.

01.09: [Ankara] Rue Tunali Hilmi, les affrontements se sont intensifiés. Des grenades de gaz continuent d’être balancées.

01.02: [Ankara] Dans les rues et avenues de la région résonnent les slogans « Taksim partout, résistance par tous », « Dictateur : démission ». Les habitants d’Ankara soutiennent les insurgés depuis leurs maisons, balcons, fenêtres avec des applaudissements.

00.58: [Ankara] Dans les rues Kennedy, Tunali Hilmi et Kucukesat de grenades de gaz et des bombes assourdissantes sont jetées. Les flics se servent aussi de balles en plastique.

00.52: [Istanbul] Des milliers de personnes étaient dans les rues dans le district de Gazi. Les affrontements qui duraient jusqu’à la nuit sont terminés.

00.49: [Ankara] La foule scande « Le référendum est ici, où est Tayyip? ».

00.48: [Ankara] Les affrontement continuent avenue Kennedy.

00.43: [Ankara] Avenue Küçükesat, avenue Dörtyol et vers le haut de l’avenue Kennedy, les affrontements continuent.

00.37: [Ankara] Les grenades lacrymogènes pleuvent sur les personnes dans les rues. Grace aux barricades, les TOMA ne peuvent avancer, mais les forces anti-émeute commencent à pourchasser les manifestant en courant.

00.34: [Ankara] La police a attaqué les milliers de manifestant avenue Kennedy.

00.02: [Ankara] 5.000 personnes réunies avenue Kennedy. Les gens ont monté des barricades et attendent la police.

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[Qui a tué Clément Méric ?] « Tandis que FN et UMP rivalisent dans l’ignominie raciste, Valls et le gouvernement continuent la même politique xénophobe que le précédent gouvernement »

Après la mort de Clément

Dans la nuit du 5 au 6 juin 2013, Clément Méric, jeune militant syndicaliste et antifasciste de 18 ans, est mort suite à une violente agression commise par des néo-nazis proches des JNR. Militant à l’Action Antifasciste Paris et Banlieue et au syndicat SUD Étudiant de Sciences Po, Clément Méric a été assassiné pour son engagement antifasciste et antiraciste.

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Les agresseurs ont rapidement été arrêtés, les JNR, groupe néo-nazi, devraient être très rapidement dissous… Et pourtant, si les meurtriers doivent bien entendu être jugés et condamnés, cela donne l’impression que n’ont été arrêtés que les bras et pas la tête. Quoiqu’en dise Marine Le Pen, les JNR et autres néo-nazis aux crânes rasés, s’ils apparaissent de moins en moins sur les photos de famille, sont loin d’être des inconnus pour la direction du Front National. Le 1er Mai 2012 encore, des membres des JNR étaient présents à la manifestation du FN, et pas comme simples participants, mais comme garde rapprochée du millionnaire borgne et de sa fille.

La mort de Clément n’est en rien un « tragique fait divers », « une bagarre qui a mal tournée » ou l’œuvre de psychopathes dans une douce France. Cela fait des années que les violences néo-nazies, racistes et homophobes se multiplient dans bien des villes et villages de France. À Lyon, plusieurs fois, des jeunes antifascistes ont été hospitalisés suite à des agressions de l’extrême-droite. En août, c’est à balles réelles que des racistes ont tiré sur des jeunes Arabes à Aigues-Mortes dans le Gard. À Marseille et à Lille, de véritables pogroms ont eu lieu contre des campements Rroms. Récemment, droite et extrême-droite manifestaient aux côtés de néo-fascistes hurlant des slogans homophobes. Et ce ne sont là que quelques exemples les plus marquants, on ne compte plus le nombre d’agressions racistes, de profanations de cimetières musulmans ou juifs, de tags nazis sur les murs de mosquées ou de synagogues, d’attaques contre des bars gays, etc.

Le racisme se banalise et cela fait des années déjà que les plus violents appels à la haine contre des êtres humains sous prétexte de leurs couleurs de peau, de leurs origines ou de leurs nationalités ne sont plus l’apanage de la seule extrême-droite. Pendant cinq longues années, depuis les plus hauts sommets de l’État, ont été déversés les plus réactionnaires discours et politiques nationalistes contre les immigrés et les Rroms. Sarkozy surfant sur les discours du FN avec la viande hallal lors des dernières élections, Copé avec son pain au chocolat et plus récemment c’est Didier Réault, conseiller municipal et général UMP de Marseille, qui lance un appel au pogrom anti-rroms sur son compte twitter, tandis que son comparse le député Guy Teissier avait déclaré que « dix Rroms c’est déjà trop ».

Et tandis que FN et UMP rivalisent dans l’ignominie raciste, Valls et le gouvernement continuent la même politique xénophobe que le précédent gouvernement. Le lendemain de la mort de Clément, ce sont des centaines d’agents de police qui ont été dépêché à Barbès pour y effectuer une des plus grande rafle de ces dernières décennies.

Les gros bras de l’extrême-droite ne tombent pas du ciel, ils ne sont pas une « folie » dans un monde rationnel, ils sont la création de cet ordre social, le produit des discours racistes et nationalistes, le produit aussi de la crise du capitalisme qui cherche des boucs-émissaires et des politiciens qui préfèrent diviser les travailleurs entre eux plutôt que de s’en prendre aux patrons et aux actionnaires. Les néo-nazis qui ont assassiné Clément ont été arrêtés et seront jugés pour leur crime. C’est une bonne chose, mais le ventre duquel sort la bête immonde de l’extrême-droite est non seulement encore fécond, mais cette fécondité est renforcée jour après jour par les capitalistes et politiciens de droite comme de gauche.

Camille Boudjak – Initiative Communiste-Ouvrière, 13 juin 2013

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Tu montes sur des braquages avec un casque intégral mais pour assumer ta dulcinée dans le ghetto, ça vire au scandale »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[12 août 2012]
Ghetto love

Le cœur bat plus fort que la mélodie des briques. Ils veulent des filles comme leurs mères mais n’arrivent pas aux chevilles de leurs pères. C’est pas parce que nos vies sont HARDCORE qu’on n’a pas de cœur.

J’ai offert mon premier bouquet de fleurs à un frère dans un cimetière. Poésie des HLM, tellement tabou que ça va chercher l’amour en discothèque. Vie HARDCORE, première relation sexuelle dans une cave entre deux moteurs de RENAULT 12. Le cœur s’endurcit quand tu grandis sur le macadam. Éternel célibataire, incapable d’assumer au grand jour l’amour MADE IN GHETTO. « Je t’aime » seulement par SMS. Ça se donne rendez-vous au vingtième étage d’un building désaffecté. Pourquoi aller si haut quand on n’a rien pour amortir la chute libre. Relation aussi secrète et protégée qu’un prêtre pédophile. Tu montes sur des braquages avec un casque intégral mais pour assumer ta dulcinée dans le ghetto, ça vire au scandale. FAIBLESSE ou COURAGE ? Comment gagner sans se battre ? Aveuglé par les principes du ghetto, l’amour s’est tué en pleine rue et a laissé place à un champ de ruines.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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