[In memoriam Clément Méric] Ni oubli, ni pardon, Que des comptes à régler

Après la tristesse vient la colère !

Voilà une semaine que notre camarade et ami Clément Méric a été assassiné. Cet assassinat pourrait sembler être un signal d’alarme, il n’est en réalité que la concrétisation des nombreuses alarmes que nous tirons depuis longtemps déjà.

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Le quinquennat Sarkozy fut dévastateur. La banalisation de l’extrême droite remonte à plus de trente ans déjà, mais ces 5 années ont fait sauter des verrous et ont vu la droite institutionnelle faire siennes leurs idées nauséabondes ; stigmatisation des immigrés, discours populistes et violents, islamophobie assumée.

Le gouvernement nouvellement élu et dit « socialiste » n’a pas échappé à la droitisation de l’échiquier politique, même s’il se retranche derrière un fond d’humanisme pour prétendre au changement. Il a depuis longtemps abandonné les opprimé-e-s, les exploité-e-s et les discriminé-e-s.

Ces six derniers mois, celui-ci a laissé se répandre impunément un discours de haine et d’intolérance en laissant parader les forces les plus réactionnaires. Cette dernière semaine, les agressions à caractère raciste, islamophobe, homophobe et politique se sont multipliées. Mais le PS a quand même jugé bon de pousser l’hypocrisie à son comble en raflant des dizaines de sans-papiers, samedi 8 juin à Barbès, alors que nous étions en deuil, conscient que si tout cela n’était pas arrivé, nous aurions été là, avec Clément.

Par cet acte, le gouvernement dans son ensemble illustre sa complicité et sa responsabilité. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes, en luttant chaque jour et sans relâche.

Le retour à la normale n’est plus acceptable, un bulletin dans l’urne ne fait pas barrage au fascisme. Défiler symboliquement pour soulager sa conscience puis retourner à son quotidien comme si de rien n’était, comme ce fut le cas le 21 avril 2002, n’est pas suffisant.

Opprimé-e-s, exploité-e-s, discriminé-e-s, révolutionnaires, progressistes, syndicalistes, militant-e-s politiques, comme Clément nous défendons la justice sociale et l’égalité des droits face à celles et ceux qui souhaiteraient nous écraser.

Clément n’est pas seulement mort pour ses idées, il est mort pour nous et cette idée nous est insupportable. Pour lui, pour ses combats, nous avons le devoir de faire que son dernier jour soit le premier d’une riposte antifasciste unitaire sans précèdent. De l’union de nos forces dépendra le succès de futures mobilisations.

Pour Clément, « By any means necessary  »

Manifestation Dimanche 23 Juin
Départ Pont du Caroussel 14h [à Paris]

La Horde, 14 juin 2013

 

Le fascisme tue. Ensemble, combattons-le !

Le 5 juin, des militants d’extrême-droite ont tué Clément Méric, syndicaliste étudiant et militant antifasciste. Ce meurtre nous indigne et nous révolte ; il s’inscrit dans la suite de très nombreuses agressions commises par des groupes d’extrême-droite ces derniers mois. La situation exige des actes forts, permettant de mettre un coup d’arrêt à la propagation de ces idées et pratiques nauséabondes.

Dans le respect de leurs différences, les organisations soussignées appellent à s’unir pour rendre hommage à Clément et pour éliminer la haine fasciste.

Confortés par des partis qui reprennent des propos et des pratiques de l’extrême droite, les groupes fascistes refont surface. Les dernières actions contre le mariage pour tous et toutes ont été l’occasion pour eux d’être mis sur le devant de la scène. Nous dénonçons la banalisation du FN et de ses idées xénophobes et racistes.

L’exclusion, le rejet de l’autre, la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l’immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l’histoire en témoigne, conduisent au pire. L’État entretient un climat délétère en organisant des expulsions massives qui participent à la stigmatisation des immigré-es et des Roms. Au contraire, il est nécessaire d’agir avec détermination contre les commandos fascistes.

Odieux et inacceptable en lui-même, le meurtre de Clément dépasse le drame individuel. Agressions contre les lesbiennes, bi-es, gays et les personnes trans, contre les immigré-es et les personnes issu-es de l’immigration, les musulman-es, actes antisémites, violences envers des militant-es antifascistes et des organisations progressistes, se sont multipliées dans toute la France comme à travers toute l’Europe. Le mensonge, la haine, la violence, la mort, voilà ce que porte l’extrême-droite, de tout temps et en tous lieux.

Ce n’est pas une question morale ; le fascisme se nourrit des peurs face à l’avenir : 5 millions de chômeurs et chômeuses, 8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3,5 millions de mal logé-es, accroissement de la précarité, conditions de travail dégradées, licenciements, fermetures d’entreprises… Face à l’explosion des inégalités et aux politiques d’austérité, il faut reconstruire l’espoir collectif en une société plus juste. La question de la répartition des richesses que nous produisons est fondamentale. L’extrême-droite est à l’opposé de ces valeurs.

Utiliser la mort de Clément serait méprisable. A contrario, c’est honorer sa mémoire que de dire publiquement et ensemble ses engagements syndicaux et antifascistes, et de poursuivre encore plus nombreux-euses et déterminés-es ses combats pour la liberté et une autre société.

Unité contre le fascisme et l’extrême-droite !

Manifestation à Paris, dimanche 23 juin à 15h
Des manifestations seront aussi organisées en commun dans d’autres villes.

Nos organisations se réuniront de nouveau après la manifestation : éradiquer la menace fasciste nécessite un travail dans la durée et l’organisation de collectifs locaux. Nos organisations sont différentes, mais elles ont un point commun essentiel : le refus de l’intolérance, du nationalisme, de la haine, et de l’exclusion ; tout le contraire de ce que veut imposer l’extrême-droite !

Le fascisme et l’extrême-droite ne sont pas des courants politiques avec lesquels on dialogue ou on compose. Leur système est basé sur la violence physique, la haine, l’asservissement des peuples.

Premiers signataires (au 13 juin) : AC !, Act Up Paris, Action antifasciste Paris Banlieue, Alternative Libertaire, APEIS, ATTAC France, CADAC, CEDETIM/IPAM, CGT Educ’action Versailles, CGT Educ’action Créteil, CNDF, CNT, Collectif Antifasciste Paris Banlieue, Collectif CIVG Tenon, CONEX (Coordination nationale contre l’extrême droite), Collectif de Saint Denis contre le FN et l’extrême droite, Confédération paysanne, Convergence et Alternative, DAL, DIDF, EELV, FA, FASE, FASTI , Fédération Anarchiste, FIDL, FSU, Fondation Copernic, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, GISTI, Jeudi Noir, Justice et Libertés, L’appel et la pioche, La Horde, La LMDE, Les Alternatifs, Lesbian and Gay Pride Lyon, Les Debunkers, Marche Mondiale des femmes, Marches européennes contre le chômage, MRAP, Mémorial 98, MJCF, MNCP, M’PEP, NPA, PCF, PCOF, PG, Pink Bloc Paris, Ras l’Front Marne-la-Vallée, Ras l’Front 38, République et Socialisme, Réseau pour un avenir sans fascisme, SGEN-CFDT Académie de Versailles, SLU (Sauvons l’université), SNESUP-FSU, Solidaires Etudiant-Es, SOS Racisme, Sortir du colonialisme, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, UNEF, Union syndicale Solidaires, UNSP, VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes)…

 

Oui Esteban Morillo est bien militant de Troisième Voie

Voici la preuve incontestable et définitive qu’Esteban Morillo, l’assassin de notre camarade Clément, est un militant de Troisième Voie, groupe d’extrême droite dirigé par Serge Ayoub. On observe sur cette photo Esteban Morillo (vêtu d’un tee shirt Troisième Voie) en compagnie d’un certain nombre d’autres militants dont leur leader Serge Ayoub.

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La révélation de ce cliché est l’occasion pour notre organisation de soulever certains points importants liés au dramatique assassinat de Clément.

Voici une semaine que notre camarade et ami nous a quitté et que nous devons faire face à une exposition médiatique importante. Si le traitement de l’information n’est pas uniforme, nous constatons néanmoins que certains médias, dans leur recherche du scoop et du sensationnel, se sont empressés de donner la parole à l’infâme Serge Ayoub, leader de l’organisation Troisième Voie dont l’assassin de Clément était donc militant. L’occasion était trop belle pour l’extrême droite et le comportement irresponsable de certains leur a permis d’étaler leur propagande mensongère et de jouir, une nouvelle fois, d’une exposition de grande ampleur à peu de frais.

Nous souhaitons également réitérer de façon claire et directe notre accusation portée au Front National et à sa présidente Marine Le Pen. Oui les liens existent et ils ont été largement mis en lumière ces derniers jours : sécurité du défilé du 1er Mai du Front National par certains membres des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires, dîner en tête à tête entre Marine Le Pen et Serge Ayoub, présence de Marine Le Pen au local de Troisième Voie en 2008 ou encore soutien de Serge Ayoub et de Troisième Voie sur les marchés d’Hénin-Beaumont lors de la campagne du FN face à Jean-Luc Mélenchon. À quand des investigations supplémentaires sur ces liens avérés entre les mouvances d’ultra droite et le Front National ?

Pour notre part, nous appelons à une grande manifestation unitaire face à la montée des idées de l’extrême droite. Rendez-vous le Dimanche 23 Juin à 15h à Paris (lieu à définir).

Toujours antifascistes !

Action Antifasciste Paris-Banlieue, 14 juin 2013

 

Ni oubli, ni pardon
Que des comptes à régler

Mercredi soir, Clément Méric, militant syndicaliste et antifasciste a été assassiné par des néo-nazis à Paris. Nombreux sont celles et ceux qui, se reconnaissant dans son engagement, ont été saisi d’effroi par cette tragédie d’une vie brisée en quelques secondes. L’expression de la colère et de la douleur suscitée par sa mort a du mal à se frayer un chemin au milieu du vacarme médiatique et des commentaires de toutes les crapules politiciennes. Les charognards sont de sortie qui se ruent sur le cadavre pour promouvoir la défense de leur sainte trinité : l’État, la République, la Démocratie.

Pour autant, la gauche de pouvoir est dans son rôle quand elle s’appuie sur une vision purement morale de l’antifascisme. Pour donner en exemple les temps bénis du présent, rien de mieux que d’agiter la menace du retour à un passé obscur et barbare. En désignant le fascisme comme ennemi principal, on aboutit logiquement à une conséquence : regrouper contre lui toutes les bonnes volontés à partir du plus petit dénominateur commun, sa contradiction fantasmée, la démocratie. On peut donc, comme Jean-Luc Mélenchon, faire de l’antifascisme tout en soutenant un programme social patriote.

On peut aussi, par exemple, vouloir comme Manuel Valls « éradiquer la violence d’extrême droite » le matin et faire rafler une centaine de sans-papiers à Barbès l’après-midi…

Alors bien sûr la mort de Clément Méric s’inscrit dans un contexte marqué par la résurgence de l’agitation des groupuscules nationalistes, par la campagne homophobe conduite ces derniers mois par les catholiques intégristes, par la stabilisation électorale du FN à un niveau élevé. Faits d’actualité face auxquels le « mouvement social » (feu la lutte des classes) s’est montré impuissant. Pour autant, le fascisme demeure en France une idéologie ultra minoritaire sans véritable impact. Il lui manque, pour devenir une véritable force politique, deux choses essentielles : une capacité à mobiliser autour de son projet par la violence et l’encadrement social et une fragilisation du consensus telle qu’il apparaisse à l’État et au capital comme le dernier recours pour leur sauvegarde. Le fascisme n’a jamais vaincu la démocratie dans une lutte à mort, il a toujours prospéré sur son épuisement. La réaction unanime de la classe politique pour condamner le meurtre illustre d’ailleurs la marginalité de leurs auteurs. Arrêtés très vite, il y a fort à parier qu’ils seront condamnés de manière « exemplaire » et que quelques organisations de l’ultra droite seront dissoutes dans la foulée. Du point de vue de la riposte, nous n’avons rien à attendre de la justice et du ministère de l’intérieur. La demande pathologique formulée par les partis et syndicats d’une réponse ferme du pouvoir témoigne de leur faillite sur le terrain social à l’heure où partout en Europe l’État et le capitalisme approfondissent la guerre aux prolétaires.

Il y a en France des fascistes qui tuent au nom de leur idéologie fanatique. Face à eux, nous devons rendre coup pour coup et les empêcher de parader dans les rues afin de ne plus avoir à pleurer la mort d’un camarade de 19 ans. Mais n’oublions pas que ce que redoutent les immigrés, d’avantage que quelques crânes rasés, c’est la police républicaine. Que les roms ces derniers temps ont plus à craindre de leurs voisins citoyens à peine moins pauvres qu’eux et gagnés à l’idéologie sécuritaire et raciste que des partisans d’Adolf Hitler. Que même sans néo-nazis cette société révèle quotidiennement son visage de domination et d’exploitation.

L’État et la démocratie ne seront jamais des remparts face au fascisme

Pas de quartiers pour les nazis, pas de quartiers pour l’État,
pas de quartiers pour le capitalisme

Contre la barbarie de ce monde-ci, et pour que le meurtre de Clément Méric ne trouve pas son ultime dénouement dans un tribunal, ranimons dans les luttes et dans la rue la lueur vacillante d’un futur révolutionnaire

DNDF, 13 juin 2013

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Une réponse à [In memoriam Clément Méric] Ni oubli, ni pardon, Que des comptes à régler

  1. ernesto dit :

    [Contre les charognards] Encaisser le choc, Rendre les coups

    Encaisser le choc, Rendre les coups

    “« il faut en finir ! », encore une phrase qui fut lancée jadis, aux
    heures tragiques, une parole ramassée dans le lointain de l’histoire, qui
    sort du cimetière des insurgés d’autrefois, pour devenir la devise des
    insurgés de demain.”

    L’assassinat de Clément M. par une bande de fascistes nous a tous touchés
    ces derniers jours, il a provoqué des réactions un peu partout. Trop peu,
    ce n’est pas quinze mille personnes qu’on aurait voulu voir dans la rue
    jeudi soir mais quinze millions.

    Mais disons le crûment : on ne construit rien sur des cadavres, le culte
    de la charogne n’a toujours conduit qu’à édifier de nouvelles cathédrales.
    Nos luttes n’ont besoin ni de saints ni de martyrs laissons cela aux
    cul-bénits. Cela n’enlève rien à la douleur.

    Après la mort d’un individu, il reste un tas de chairs et d’os voués à
    disparaître. Pour autant il ne reste pas rien, les sentiments et les
    passions suscitées par cet assassinat chez de nombreuses personnes sont
    bien réels. La façon dont cette mort résonne chez tout-es cell-eux qui
    subissent la pression et les agressions des groupes d’extrême-droite à une
    saveur acre. Il reste à tout ceux qui l’on côtoyé leurs souvenirs de ces
    instants, et ça personne ne le leur enlèvera.

    La façon dont chacun alimente sa rage et sa révolte avec ses souvenirs et
    ses sentiments, et celle dont il souhaite les partager ne regarde que soi.

    Chaque mort est par essence sans lendemain, mais il reste tout ce qui nous
    entoure. La réalité des luttes qu’on mène et des coups qu’on se mange dans
    les manifestations quotidiennes de la guerre sociale. On a vu beaucoup de
    gens descendre dans la rue, se rassembler sous le coup de l’émotion, et
    c’est très sain. Il y avait plus de monde que d’habitude et c’est bien là
    le problème, on se retrouve à dix quand il s’agit de lutter aux cotés de
    sans-papiers ou de défendre un squat. On ne suscite plus que des regards
    apitoyés ou amusés quand on parle d’essayer une société sans état, ou de
    partager les richesses et le travail.

    Clément est mort on accuse le choc, mais on luttait déjà avant et on
    continuera de lutter contre toutes les formes de domination y compris le
    fascisme. Il ne faut pas se voiler la face, des coups on continuera à en
    manger et des morts sous les coups des fascistes ou de l’état on en verra
    d’autres. Manque de peau. La cicatrice de chaque coup qu’ils nous
    infligent, le souvenir de chaque compagnon dont le cadavre jonche
    maintenant le bas-coté du chemin vers notre liberté ne font que renforcer
    notre rage et notre détermination quand à la destruction de l’ordre social
    en place et de toutes hiérarchies.

    Ce qu’il y à combattre ce n’est pas seulement le fascisme et les
    groupuscules d’extrême-droite au nom de la sauvegarde de la démocratie.
    Mais bien le capitalisme et l’état, les politiques sécuritaires et racistes
    qui sont nécessaires à la perpétuation de la domination et de
    l’exploitation. Il n’est nulle répression qui puisse réparer ce qui a été
    commis, aucune peine même la peine de mort n’a jamais réparé un meurtre par
    une quelconque équivalence métaphysique ou alchimique.

    La vengeance quand à elle, reste à l’appréciation de ceux qui ont un
    affront à venger. Elle est une solution parmi tant d’autres ni bonne ni
    mauvaise, à chacun de juger de sa légitimité et d’en apprécier les
    conséquences.

    Pendant ce temps là ceux qui nous gouvernent, l’état, vont y trouver
    prétexte à renforcer leurs dispositifs de contrôle au nom de la lutte
    contre les « violences extrémistes ». Ils laisseront les violences entre
    groupes « extrémistes » se développer, et en profiteront pour enfermer et
    réprimer tout ce qui dérape. Ils se poseront en chevaliers blancs de la
    lutte antifasciste en faisant condamner lourdement les agresseurs ou en
    dissolvant deux ou trois groupuscules ; eux, qui raflaient pour expulser
    des sans-papiers le jour même à Barbès, rasent les camps de roms,
    quadrillent villes et banlieues avec leurs flics ne font que véhiculer les
    représentations qui font aujourd’hui le lit de l’extrême-droite. Si
    aujourd’hui le fascismes est dans toutes les têtes, c’est aussi de leur
    faute.

    On verra toute une bande journalistes charognards, de politichiens en mal
    d’audience et de récupérateurs divers se disputer le cadavre de Clément,
    pour en tirer quelques bénéfices.

    On les verra appeler à l’unité derrière la bannière d’un front
    antifasciste, et appeler les gens à accepter le dialogue social pour ne pas
    faire le jeu du fascisme et du populisme. La pacification sociale ne cesse
    d��uvrer. Dans le capitalisme vert, tout est recyclable…

    Il y a un antagonisme irréconciliable entre dominants et dominés qui
    traverse la société. Et lutter contre le fascisme sans remettre en cause le
    capitalisme et l’existence de l’état est aussi inutile qu’un peigne pour un
    skinhead.

    Quand on lutte aux cotés de sans-papiers, pour les squats, contre le
    sexisme et le patriarcat, pour la défense de la terre ou contre la
    marchandise. On attaque ce qui fait le c�ur du fascisme comme de la
    démocratie : la domination et l’autorité.

    Non seulement on ne laisse pas prise aux préjugés et à l’atomisation
    sociale qui enferment beaucoup trop d’individus dans la résignation. Mais
    en plus on expérimente et essaie de vivre au quotidien dans nos luttes et
    dans nos cercles, des rapports sociaux horizontaux à mille lieux des de la
    misère de l’aliénation. De cette manière on crée à travers notre présence,
    nos liens et nos affinités, dans les lieux qu’on fait vivre, des espaces où
    la haine des dominés ne se tourne plus vers leur semblables, mais vers ceux
    qui les dominent ou qui contribuent à perpétuer l’ordre social.

    C’est dans la solidarité, le sabotage et la lutte contre toute autorité
    que nous lutterons efficacement contre le fascisme. La mort de Clément a
    été l’occasion de nous retrouver dans la rue, elle nous a rappelé ce
    pourquoi nous luttons. Ne laissons pas ce choc sans lendemain. Car rester
    bras ballants comme un spectateur, c’est laisser aux politichiens et aux
    récupérateurs le soin de régler le problème de l’extrême droite ; et dire
    que le problème se limite à l’extrême droite c’est accepter le système qui
    crée les conditions objectives favorisant ces assassinats.

    Il faut redouter plus le silence des pantoufles que le bruit des bottes.

    Devenons incontrôlables, nous ferons la révolution dans un charivari de
    claquettes.

    Pour l’anarchie…

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