Résistance place Taksim à Istanbul

Ce matin les forces de répression sont intervenues pour déloger les manifestants de la place Taksim à Istanbul. Par groupes, les manifestants montent des barricades et résistent depuis ce matin aux forces de répression.

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Solidarité ouvrière, 11 juin 2013 – 10h07

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[Istanbul occupée] In Tarlabaşı one TOMA is on fire

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Mardi 11 juin, 10h10

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[Istanbul occupée] « Honnêtement, je ne sais pas où tout ça va, personne ne contrôle plus rien »

Ankara : la police disperse une manifestation avec du gaz lacrymogène

Les policiers antiémeute ont investi le centre de la ville, l’avenue cossue de Tunali-Hilmi, jusque-là largement épargnée par les heurts qui ponctuent les nuits d’Ankara.

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À Ankara, le lundi 10 juin 2013.

La police turque a dispersé tard lundi à coups de grenades lacrymogènes plusieurs centaines de manifestants dans le centre de la capitale économique de Turquie, au onzième jour d’un vaste de mouvement de contestation du régime islamo-conservateur, a constaté un photographe de l’AFP. Les policiers antiémeute ont investi l’avenue cossue de Tunali-Hilmi, fermée par des barricades, mais jusque-là largement épargnée par les heurts qui ponctuent les nuits d’Ankara depuis le 30 mai, obligeant les restaurateurs des alentours à s’enfermer dans leurs établissements avec leurs clients pour échapper aux gaz lacrymogènes.

Les contestataires se sont promis de ne pas céder aux diatribes du chef du gouvernement, qui a enflammé ses troupes dimanche dans une série de discours au vitriol contre les « pillards » et les « extrémistes » défiant son autorité dans la rue.

Erdogan « doit faire marche arrière »

« Je suis urbaniste, pas homme politique, mais je pense qu’aussi longtemps qu’Erdogan persistera dans sa rhétorique violente, le mouvement va continuer », a assuré Akif Burak Atlar, le secrétaire du collectif Taksim Solidarité, dont l’opposition à la destruction du parc Gezi, près de Taksim, a donné le coup d’envoi de la fronde le 31 mai.

« C’est ce type de discours et la brutalité de la police qui ont mené la contestation aussi loin. Il doit faire marche arrière (…) il doit reconnaître les exigences de la population », a ajouté M. Atlar, qui s’est refusé à tout pronostic sur la suite des événements. « Honnêtement, je ne sais pas où tout ça va, personne ne contrôle plus rien ».

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Publié par le savoir-faire français (LePoint.fr, 11 juin 2013 – 7h17)

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Lamine Dieng, 6 ans déjà

6 ans déjà, marche commémorative pour Lamine DIENG, étouffé par des policiers dans un fourgon de police le 17 juin 2007.

RDV le 22 juin 2013 de 14h30 à 19h au 58 rue des Amandiers, Paris 75020, métro Père Lachaise (lignes 2 et 3).

Justice n’est pas faite et les policiers ont été promus en grade.

NO JUSTICE, NO PEACE !

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Infozone, 8 juin 2013

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Paris, le 6 juin 2013 dans l’après-midi

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[Toulouse] Les journées de l’Antimonde !!! Samedi 15 & dimanche 16 juin

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CRIPUNPEListe francophone de diffusion d’infos relatives aux squats, 9 juin 2013

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[Rennes, jeudi 13 juin] Discussion sur la situation en Tunisie

Discussion avec un membre du groupe « Désobéissance », et rédacteur de la revue Le Commun (« Al Mochtarak ») de Tunis
JEUDI à 18h30 à la Maison de la Grève, hebergée au 37 rue Legraverend [Rennes]

Qu’en est-il de la capture de la révolution par la démocratie ?

Quels sont les groupes politiques qui s’organisent à Tunis et ailleurs en dehors de l’échiquier politique classique ?

Quelles perspectives révolutionnaires peut-on dessiner aujourd’hui en Tunisie ?

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Parce que la situation en Tunisie ne se résume pas aux atermoiements de l’assemblée constituante en attendant les élections présidentielles, ou à la montée du « danger salafiste » qui émaille régulièrement la presse, nous vous invitons à une discussion jeudi 13 juin à la Maison de la Grève, à 18h30. Très vite le dispositif démocratique, incarné en Tunisie par le débat sur la future constitution, est venu polariser la pensée du politique autour de faux débats. La venue d’un membre du groupe « Désobéissance » de Tunis, et rédacteur de la revue Le Commun (« Al Mochtarak »), est l’occasion pour nous de mieux saisir les forces, à Tunis et ailleurs, qui s’organisent en dehors de l’échiquier politique classique, et qui tentent aujourd’hui de se saisir de la situation actuelle. Parce que les questions que nous nous posons ici font curieusement écho à celles qui s’imposent là bas, et que se les poser ensemble, c’est se doter des moyens nécessaires à la constitution d’un processus révolutionnaire.

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[Istanbul occupée] « À partir de ce matin, vous êtes confiés à vos frères policiers »

Turquie : la police entre sur la place Taksim

Officiellement, il ne s’agit pas de disperser les manifestants mais de retirer les écriteaux et les affiches sur la place. Des heurts ont eu lieu : des jeunes ont riposté à coup de lance-pierres et cocktails Molotov.

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Les policiers ont pris d’assaut les barricades érigées par les manifestants sur certaines avenues menant à la place Taksim, mais ne faisaient pas mouvement vers le parc Gezi.

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Après de violents affrontements au début de la contestation, les forces de l’ordre turques s’étaient tenues à distance du site ces derniers jours. Mais mardi matin, plusieurs centaines de policiers en tenue antiémeute ont pénétré sur la place Taksim, dans le centre d’Istanbul. Les policiers, secondés par des blindés munis de canons à eau, ont pris d’assaut les barricades érigées par les manifestants sur certaines avenues menant à la place, mais ne faisaient pas mouvement vers le parc Gezi, jouxtant la place, où des centaines de protestataires ont installé leurs tentes.

Selon les autorités, le but de l’intervention n’est pas de disperser l’ensemble des manifestants mais « de retirer les écriteaux et les images installés sur la statue d’Ataturk et sur le centre culturel Ataturk ». Le parc Gezi et Taksim ne seront pas concernés, assure le gouverneur d’Istanbul. « À partir de ce matin, vous êtes confiés à vos frères policiers », a ajouté le gouverneur, appelant les manifestants à « rester à l’écart des possibles méfaits » de provocateurs.

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Affrontements avec de petits groupes

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VOIR LA VIDÉO

Des petits groupes de jeunes se sont cependant répandus dans les rues proches de la place Taksim, engageant avec la police un jeu de chat et la souris. Tandis qu’ils ripostaient à la police avec des lance-pierres et des cocktails Molotov, les canons à eau et les gaz lacrymogènes sont entrés en action. En revanche, la situation restait calme au parc Gezi.

Recep Tayyip Erdogan a qualifié à de multiples reprises les manifestants de voyous en défendant la légitimité de son gouvernement démocratiquement élu. Le premier ministre a toutefois accepté de rencontrer mercredi des représentants des manifestants pour tenter de mettre fin aux troubles, qui ont éclaté il y a douze jours.

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Publié par le savoir-faire français (LeFigaro.fr, 11 juin 2013 – 08h42)

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[Qui a tué Clément Méric ?] « Les fascistes assassinent à Saint Lazare ; le PS rafle à Barbès » (2)

Témoignage complet sur la rafle à Barbès

Le texte publié sur le blog de médiapart a tronqué le texte de certaines de ses analyses (plus directement politiques), voici la version d’origine. (S)

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Jeudi après-midi, une rafle comme on n’en voyait plus depuis la guerre d’Algérie ou depuis les grandes vagues d’expulsions de squatts au début des années 80, a eu lieu à Barbès. Pendant presque deux heures tout un quartier a été bouclé, les gens ne pouvant plus ni entrer ni sortir bloqués par des centaines de flics de toute sorte arrivés à bord de dizaines de véhicules quadrillant la zone jusqu’à gare du Nord, la Chappelle, Château rouge et Anvers. À l’intérieur du périmètre qui comprenait la rue de la Goutte d’or, la rue des Islettes et une autre rue parallèle à la rue des Islettes, les flics se déploient. À l’extérieur du périmètre ils sont apparemment aussi extrêmement nombreux. Divers contrôles sont effectués : papiers et ventes à la sauvette, hygiène dans les établissements (d’après ce que disent certains commerçants mais ça je n’ai pas vu).

Des gens commencent à s’entasser aux différents check points. Protestations molles entre résignation et agacement. Très vite, à l’intérieur du quartier bouclé, beaucoup moins de « vrais gens » que d’habitude et une multitude patrouilles de robocop qui interpellent au faciès. Comme souvent, délit d’extranéité et de classe sociale sont de mise, à savoir que les cibles principales du contrôle sont les Africains qui ressemblent à des mecs qui viennent d’arriver du bled. À chaque fois qu’ils en capturent les bleus appellent victorieusement leur central avec leur talkie pour annoncer combien ils en ont attrapé. Puis ils les ramènent vers des bus d’embarquements sur le boulevard Barbès. Apparemment tout un staff tecnique et bureaucratique était installé dans les bus.

Après, quelqu’un m’a raconté qu’à un moment, une vieille dame juive a attrapé un jeune sans papier qui était capturé et elle a dit que c’était son fils. Les flics voulaient quand même l’emmener car évidemment ils ne la croyaient pas mais elle criait et s’accrochait au jeune homme et ils ont finalement du le lâcher.

Quand les flics bouclent un quartier ils sont plus ou moins obligés de relâcher les barrages qui empêchent de sortir et entrer dans le quartier pour la sortie de l’école. Du coup ils ont ouvert les barrages à 16h25. Mais attention, info à faire circuler autour de vous, ouvrir les barrages et laisser les gens circuler dans le quartier ne signifie pas que les contrôles vont s’arrêter… Au contraire, et de fait plein de gens se sont fait attraper comme ça. Voyant que certains flics en uniforme partaient et que les camionettes de crs qui barraient les rues se poussaient, pas mal de personnes sans doute réfugiées dans des halls sont sorties de leurs cachettes… Mais c’était sans compter sur des groupes de civils qui par 4 ou 5 ou 6 sillonaient le quartier, pour certains avec des camouflages assez réussis (le rasta, le gars qui ressemble à un sans pap, la fille déguisée en jeune de quartier), et contrôlaient et arrêtaient les gens. Les personnes arrêtées étaient alors conduites menottées dans des bus stationnés à ce moment-là sous le métro au carrefour Barbès.

Le dernier bus rempli est parti vers 16h30 je pense.

En tout cas, même à 4 ou 5 ça vaut le coup de commencer à gueuler. Dans cette apathie déprimante où on a l’impression que les gens sont menés à l’abattoir dans la passivité la plus totale si ce n’est quelques ronchonnements individuels (Mais on est prisonniers dans notre quartier) ou désabusés (Ah ici c’est comme ça ils cherchent les cigarettes, les sans papiers, pff) ça finit toujours par entraîner des personnes qui n’osaient pas se lancer pour protester et se transformer en petit rassemblement, ça permet de discuter de ce qu’il se passe. Ça met un rapport de solidarité minimal mais essentiel avec les gens arrêtés et les autres qui y ont échappé. À une époque où, de plus en plus, chacun/e pointe mutuellement l’« Autre » comme responsable de ses petits tracas et des malheurs du monde (les Rroms, les vendeurs à la sauvette, les sans papiers, les jeunes…) ça permet de rappeler que la cible de l’État qu’il soit estampillé de droite ou socialiste c’est toujours les pauvres. Même seul/e, et bien pareil on peut toujours discuter (et donc de ne pas rester seul/e) et même parfois donner des petits coups de main à des gens pour essayer de leur éviter d’être contrôlés. Et puis ça permrt toujours d’essayer d’analyser comment cela se passe et raconter.

Plus tard, au rassemblement pour l’assassinat de Clément Méric nous avons appris qu’une partie des gens emmenés dans les bus avaient été conduits au commissariat de la rue de Clignancourt. Cela avait un vrai sens par rapport à l’assassinat de Clément Méric et à ses engagements de lier les deux événements. C’est en tout cas ainsi que plusieurs d’entre nous l’ont ressenti. On ne peut pas laisser des Manuel Valls affirmer vouloir « éradiquer la violence d’extrême droite » le matin et faire rafler 150 sans-papiers à Barbès l’après-midi. On ne peut pas ignorer que les politiques de tous bords depuis des années instrumentalisent la montée de l’extrême droite pour leurs objectifs électoraux tout en faisant son terreau en favorisant le nationalisme et en désignant des bouc-émissaires (les « clandestins », les Rroms, les vendeurs à la sauvette…) à la misère sociale dont ils sont les gestionnaires. Cela a d’ailleurs été rappelé aux socialistes tels Anne Hidalgo qui sont venus au rassemblement mais qui ont du très vite le quitter sous les cris de « les fascistes assassinent à Saint Lazare ; le PS rafle à Barbès ».

Un appel à se rendre au commissariat de la rue de Clignancourt pour 20h30 a donc circulé. La rue était bloquée à la circulation par plusieurs camionnettes et un bus de la police qui sert à transporter les gens arrêtés dans les manifs. Les premières personnes arrivées ont constaté que dans ce bus posté juste devant le commissariat étaient parqués plusieurs sans-papiers. Quelques autres sortaient libres. Ils nous ont dit que dans le commissariat ils avaient été triés : certains comme eux pouvaient sortir et d’autres qui allaient être conduits au centre de rétention de Vincennes étaient montés dans le bus. Ils pensaient que les gens emmenés à Vincennes étaient ceux qui avaient déjà un « quitte » (oqtf). Cela faisait plusieurs heures que ces derniers étaient enfermés là sous une chaleur écrasante, sans pouvoir boire ; manger, aller aux toilettes. Sans attendre l’heure du rassemblement, des slogans ont commencé à fuser « Liberté », « Solidarité avec les sans-papiers » auxquels les dizaines de personnes emprisonnées dans le bus ont répondu chaleureusement en criant eux aussi et en tapant sur les vitres. Très vite les flics ont violemment repoussé les quelques personnes présentes en bas de la rue à grand renfort de coups de tonfas, coups de pieds, insultes… Très vite, alors qu’en bas de la rue quelques autres personnes commençaient à arriver, le bus a commencé à partir, protégé par un grand renfort de flics dont certains étaient flashball à la main. Nous n’avons pu qu’unir nos slogans à ceux de ceux qui étaient enfermés à l’intérieur.

Le lendemain nous avons su qu’une quarantaine de personnes étaient enfermés au centre de rétention de Vincennes. D’autres sont peut-être dans d’autres centres de rétention. Les gens arrêtés devraient passer devant un JLD mardi ou mercredi si ils ne sont pas expulsés d’ici là.

Liste de discussion du réseau Résistons Ensemble, 10 juin 2013

 

Rafle à Barbès. « Ils nous ont demandé de nous mettre tout nu… On a refusé »

Un nouveau témoignage d’une personne sans papiers raflée jeudi 6 juin à Barbès. Pour celles et ceux qui sont loin et ne peuvent pas se mobiliser concrètement avec nous, sous le témoignage je vous mets l’appel à fax et mail pour protester contre cette rafle auprès de la préfecture de police de Paris. Je vous remets également  le lien sur la pétition qui il y a un an et demi avait été faite par le Resf Paris nord-ouest (comprenant le quartier Barbès) et qui appelait à se mobiliser contre les rafles et les contrôles au faciès. (F)

Témoignage n°2, lundi 10 juin 2013

« Je descendais du métro Barbès avec mon cousin vers 15h30. La police m’a demandé un titre de transport, je le leur ai donné, et ensuite ils ont demandé les papiers. J’ai dit que je n’en avais pas. Ils m’ont mis les menottes et m’ont amené dans un car. Dans le commissariat [rue de Clignancourt] il devait y avoir 80 personnes arrêtées. On a passé 3 ou 4 heures dans une cellule à 20. Il y avait une personne très malade qui se plaignait auprès des policiers mais ils s’en fichaient. Et puis quelqu’un a demandé d’aller aux toilettes et les policiers ont dit non. Les gens n’étaient pas contents. Alors des flics sont entrés dans la cellule et ils ont frappé trois personnes avec les mains et les pieds. Dans la cellule, on avait ni ceinture ni lacets puis, trois ou quatre flics sont arrivés et ils nous ont demandé de nous mettre tout nu, d’enlever les vêtements, d’enlever les slips ! On ne voulait pas, on a refusé ! Alors le chef est intervenu et a dit à ses collègues de laisser tomber.

Pour l’instant, à ma connaissance, personne de Barbès n’a été expulsé. Mais il y a des gens qui ne sont pas bien, ils ne veulent pas manger et ils ne veulent pas rester enfermés. »

Karim, sans papiers arrêté lors de la rafle et enfermé au CRA de Vincennes

 

Proposition de texte à faxer et mailer auprès de la préfecture et du ministère :

« Nous protestons contre la rafle organisée dans le quartier de Barbès jeudi 6 juin 2013 : pendant plus de deux heures, les rues ont été bloquées par les forces de l’ordre empêchant passants et riverains de sortir. D’après les témoignages receuillis, les policiers en uniformant et en civil ont réalisé des contrôles  au faciès, ce qui est formellement illégal. Les personnes interpellées, pour le seul fait qu’elles étaient dépourvues de pièces d’identité ou de titre de séjour, ont été violemment menottées et conduites ainsi à travers les rues du quartier jusqu’à des bus de police. La Cour européenne de justice a récemment rappelée à la France que le défaut de titre de séjour n’était pas un délit !

Nous exigeons la libération de toutes les personnes arrêtées et actuellement enfermées au Centre de rétention de Vincennes et l’arrêt des rafles ! »

Préfecture de police de Paris
Fax cabinet du préfet : 01 53 71 67 23
Fax direction de la police générale : 01 53 71 57 10
<prefpol.dpg-etrangers-secretariat@interieur.gouv.fr>

Cabinet du ministre de l’Intérieur :
Fax : 01 40 07 13 90
<manuel.valls@interieur.gouv.fr>

 

Pétition du Resf Paris nord-ouest :

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SIGNER LA PÉTITION

Mailing RESF, 11 juin 2013

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Annonce de la venue de deux camarades du FPDT (Mexico) dans le Sud-Ouest

Dans le cadre de leur tournée en Europe, Nacho del Valle et Cayo Vicente seront à Toulouse les 18 et 19 juin, pour nous parler de leur lutte contre un projet d’aéroport international au nord de la ville de México, à San Salvador Atenco et des résistances acharnées qu’ils ont menées, depuis plus de 10 ans, au sein du Front Communal en Défense de la Terre (FPDT).

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Après leur victoire de 2002, suite à l’abandon du projet d’aéroport par le gouvernement, celui-ci s’est vengé 4 ans plus tard, en mai 2006, lors d’une très violente répression qui se solda par deux morts, plus de deux cent arrestations et des dizaines de femmes et d’hommes violés dans les bus qui les emmenaient en prison.

Nacho del Valle, figure historique de ce mouvement, a été condamné à 112 ans de réclusion et incarcéré dans une prison de très haute sécurité à côté de Mexico, avant d’être finalement libéré en 2012, avec 11 autres camarades, grâce à la forte mobilisation nationale et internationale.

Aujourd’hui le projet de nouvel aéroport est réactivé dans cette région du Mexique : les habitants de la commune d’Atenco sont de nouveau sur le pied de guerre…

Ces rencontres seront suivies par d’autres à St Girons, Foix (09), St Affrique (12) et dans le Tarn.

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[Tours] Crache ta haine pas ton ADN

Pas de résignation. Insoumission, Rage et Courage

La question du fichage ADN est complexe, y compris pour les spécialistes et les généticiens. Celui-ci est trop souvent perçu positivement : il permettrait d’innocenter des condamnés à mort aux États-Unis, il s’appliquerait et serait utile dans le cadre des violences sexuelles, il faudrait ficher tout le monde dans un souci d’égalité… Grâce à une propagande permanente dans les séries télévisées et dans les médias en général, nous sommes 2,2 millions de personnes à être fichées (25’000 fichages par mois) en France.

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Écrire sur le refus

Ce texte est écrit en soutien à notre compagnonne qui passe en procès pour refus de prélèvement ADN. Ce refus fait suite à un premier procès, perdu, pour violences et rébellion, vis à vis d’un flic de la BAC de Tours.

Nous aurions pu écrire sur les dangers du fichage, sur le business et le lien entre la société de contrôle et le capitalisme, sur cette pseudo certitude scientifique qu’est la « preuve par l’ADN » et sur la sacralisation de la science et de la biotechnologie en général… Mais nous avons choisi d’écrire sur le sens du refus de se soumettre au pouvoir, parce qu’il nous paraît être un des fondements de notre participation à différentes luttes.

Une insoumission ponctuelle peut paraître banale, pourtant elle peut aussi déclencher des luttes et des révoltes qui amènent à se libérer. Dans tous les espaces, l’insoumission est un acte fort : en taule, en famille, dans la rue patriarcale, au travail, en centre de rétention administrative…

La répression est inhérente à nos luttes

Ne pas comprendre le refus du fichage comme une insoumission, nécessitant la solidarité, c’est avoir déjà intégré la répression au fond de soi, la trouver légitime. Se révolter tout le temps face à l’oppression permet de ne pas laisser s’installer la répression dans nos têtes, même si nous savons le prix à payer : encore plus de répression…

Refuser de donner son ADN peut paraître un acte individuel

Lorsqu’on nous demande notre ADN, on est seul face à un ou plusieurs flics dans un commissariat. Pourtant nous pensons que ce refus a forcément une dimension, un sens collectif.

Refuser de donner son ADN, c’est refuser le fichage de notre famille, si on a décidé d’en avoir une, puisque les empruntes génétiques sont gardées plusieurs dizaines d’années.

Refuser de donner son ADN, c’est ne pas permettre à la police et à la justice de mettre une pression supplémentaire sur les personnes qui refuseront à leur tour : les flics et les juges ne se gênent pas pour dire « si les autres l’ont fait, alors pourquoi pas toi ? »…

Refuser de donner son ADN, c’est être solidaire de ceux qui ont refusé, de celles qui refusent et refuseront.

Dans la solitude d’un commissariat et sous la pression qui s’y exerce, des copains et des copines ont donné leurs empruntes génétiques : il ne s’agira jamais de les culpabiliser ou de les moraliser, la culpabilité et la morale sont les armes du pouvoir.

« Elle est pas là F. ? dommage, elle aurait dégusté ! »

La police-justice nous harcèle à travers cette affaire jusque dans nos quotidiens. Être reconnue coupable lors d’un premier procès ne suffit pas, il faut s’acharner pour nous faire taire. Des menaces constantes envers la même camarade, ont été constatées, lors de contrôles d’identité d’autres compagnons encore, contrôles au cours desquels le même flic de la BAC de Tours déclare : « Elle est pas là F ? dommage, elle aurait dégusté ! »

Ce genre de personnage se croit protégé par son uniforme, que ce soit le képi ou la robe noire : il se trompe. Que notre Amie soit quand à elle certaine de notre soutien et de notre solidarité irrépressible.

Nous appelons à être présent.e.s le 17 juin à 12h30 place Jean Jaurès à Tours, pour exprimer cette solidarité avec F. d’une façon ou d’une autre, cette solidarité avec tous les copains et les copines Insoumis.e.s.

Les AmiEs du mardi, 9 juin 2013

 

Touche Pas à mon ADN !
Si tu te fiches du fichage, tu seras fiché !

Refusons le fichage de la population !

7 mois après condamnation, F. connue pour ses engagements sociaux, a été convoquée le 30 Octobre dernier pour « prélèvement de matériel biologique ». Le Procureur de la République « l’invitait » à donner son ADN à la police pour l’intégrer au Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques (FNAEG).

Pour rappel, le 8 mars 2012, F. passait devant les juges tourangeaux. Elle était accusée d’avoir mis deux coups de tête à un policier de la BAC au cours de la Gaypride 2011. F. a été rendue coupable par la Justice, de Rébellion et Violences sur agent, alors que c’est elle qui avait été violentée (8 jours d’ITT) par le policier en question. Elle a été condamnée à 3 mois de prison avec sursis + 800 € de dommages et intérêts + 500 € de frais d’avocat (celui du policier).

Accompagnée par son comité de soutien, F. a refusé le prélèvement Adn. Ce choix la conduira une nouvelle fois devant les tribunaux le 17 juin 2013.

Répression, à qui le tour ?

Les poursuites judiciaires envers les militants s’accumulent : faucheurs volontaires d’OGM (procès le 26/11/12), les 4 de Tours impliqués dans la solidarité avec les sans-papiers (toujours poursuivis par le Ministère de l’Intérieur depuis 2009), syndicalistes SUD/PTT (local perquisitionné, passage devant juge d’instruction le 16/05/13)…

La pratique du fichage au FNAEG se généralise, concernant des milliers d’anonymes poursuivis en Justice ou interpellés.

Stoppons le règne de la suspicion et du contrôle généralisé !

Une fois encore l’exception devient dangereusement la norme. Le FNAEG est un fichier informatisé créé en 1998 soit disant pour lutter contre les crimes sexuels. Or au 31/08/12, plus de 2,2 millions de personnes y étaient fichées en France (25’000 prélèvements/mois en 2006-2008 et ça ne faiblit pas !). Les motifs (crimes, délits simples, soupçons) sont extrêmement variés (en sont exclus les délits financiers…). Durée de fichage ? 25 ans pour les “mis en cause”, 40 ans pour les condamnés.

La volonté d’étendre le fichage aux personnes politiquement actives ne fait plus aucun doute. Citons par exemple en France les cas des militants syndicaux de Goodyear, de squatters, d’opposants au projet d’aéroport de ND des Landes, ou des écologistes anti-OGM. On a pu entendre parler de ces cas parce que certains d’entre eux ont refusé d’être prélevés.

Ce fichage de la population, l’utilisation de l’ADN comme preuve juridique et scientifique, et l’informatisation des informations que peuvent fournir l’ADN sur la population, sont largement critiquables et ont de quoi inquiéter.

Il est donc grand temps de mettre un coup d’arrêt à ces prélèvements !

Pour pouvoir prendre l’Adn d’une personne, il faut qu’elle soit « volontaire » (sauf pour certains crimes) ! Hypocrisie de plus, le refus constitue un délit, et les poursuites judiciaires conduisent surtout à des condamnations. À toutes les étapes, les pressions sont fortes pour que les individus s’y soumettent. Mais face à l’injonction de donner leur Adn, des personnes bloquent la banalisation du fichage en opposant leur refus. 10% de refus suffirait à encombrer conséquemment les tribunaux.

Participons à ce refus du contrôle généralisé de la population, en nous mobilisant autour de la camarade qui a décidé de refuser le prélèvement !

Informez-vous, faites part de vos témoignages sur le sujet… Nous pouvons maintenant rassembler nos forces afin de dénoncer efficacement les poursuites et l’utilisation de l’ADN !

4-12 juin : Exposition L’ADN pour ficher la population ?

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Jeudi 6 juin 20h : Projection-Débat « L’ADN pour ficher la population ? » au Cinéma Studio rue des Ursulines

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• Samedi 8 juin 14h : Lecture collective “Adn Superstar ou superflic ?” Rdv bar Chez Colette, 57 quai Paul Bert

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• Lundi 17 juin 2013 à 13h au TGI de Tours (place J. Jaurès) : Soutien à F. jugée pour son refus

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[The proof of the pudding is in the eating] Le Secours populaire travaille

De la viande de cheval aux démunis

Des plats à base de viande de cheval seraient distribués par des associations cartitatives depuis fin mai, selon RTL. Le ministre de la Consommation Benoît Hamon avait évoqué cette possibilité en février, soulevant des questions sur la faisabilité d’une redistribution. La Direction générale de l’alimentation aurait discrètement donné son feu vert fin mai.

D’après la radio, le Secours populaire du Nord aurait été la première association à distribuer de tels plats. Cette mesure ne comporte aucun risque sanitaire. La seule contrainte pour l’utilisation de ces conserves est de les étiqueter correctement afin d’avertir que les plats ne sont pas 100% pur bœuf.

Presse avariée (LeFigaro.fr, 10 juin 2013)

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[Flics, porcs, assassins] La police travaille à Paris

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgParis : blessé après un contrôle policier

Un homme de 24 ans est gravement blessé après avoir chuté dans un escalier pour éviter un contrôle à la station de métro Châtelet, cette nuit, à Paris.

Vers minuit et demie, il a sauté par-dessus le tourniquet pour passer sans ticket, juste après avoir été vu se débarrassant d’un couteau dans une poubelle. Une patrouille de police a alors tenté de le contrôler, mais l’homme a pris la fuite.

Après les tentatives des policiers pour le ceinturer, il est tombé dans l’escalier, entraînant avec lui un des agents. Un des policiers a alors utilisé son taser, un pistolet électrique, pour le maîtriser, selon le récit de Retuers. D’après l’AFP, les policiers auraient fait usage de leur taser avant que le fuyard ne s’écroule dans les escaliers.

Le jeune homme souffre de multiples fractures au crâne. Il serait dans le coma et son pronostic vital serait engagé, selon Reuters, contrairement à ce qu’indique l’AFP. Il devrait subir un scanner aujourd’hui. Une source policière indique qu’il était connu pour de petits délits.

L’inspection générale des services (IGS), la police des polices, a été saisie.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer et Reuters, 10 juin 2013)

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[Nantes] Trois BAC blessés, quelques vitrines et un feu à la manif’ pour Clément Méric

Nantes : légers incidents en marge d’un hommage à Clément Méric

Trois policiers de la brigade anti-criminalité, qui voulaient effectuer un contrôle d’identité sur un groupe d’individus en marge d’une manifestation en hommage à Clément Méric samedi soir à Nantes, ont été pris à partie par ces derniers et légèrement blessés. Deux hommes ont été interpellés, a-t-on appris de source policière.

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Le tram …

Une quinzaine de personnes se sont ensuite rendues devant un commissariat du centre-ville, jetant des bouteilles et mettant le feu à quelques poubelles. Quelques bris de vitres ont également été recensés par les forces de l’ordre.

La manifestation en hommage à Clément Méric, militant d’extrême gauche qui a succombé jeudi aux coups reçus lors d’une rixe avec des skinheads à Paris, a rassemblé mille personnes à Nantes, selon la police.

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… le CIC …

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer, 9 juin 2013) via Brèves du désordre

 

Nantes. Incidents après la manifestation en hommage à Clément Méric

Des incidents ont eu lieu en marge de la manifestation qui a rassemblé environ un millier de personnes à Nantes, samedi après-midi en hommage à Clément Méric, cet étudiant décédé après avoir été violemment frappé dans une bagarre avec des skinheads, mercredi soir, à Paris.

Selon une commerçante du centre ville de Nantes, une vingtaine de personnes s’en sont pris aux forces de l’ordre et ont allumé des feux sur la rue et les voies de tramway. Le face à face a duré presque deux heures au niveau du cours Olivier-de-Clisson.

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… et le reste de la rue barrée.

Leur presse (Ouest France, 8 juin 2013) via Brèves du désordre

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[Toulouse] Cortèges séparés pour Clément Méric, les révolutionnaires marquent leurs distances avec les récupérateurs

Plusieurs centaines de personnes défilent à Toulouse en hommage à Clément Méric

Quelques centaines de personnes ont défilé samedi après-midi à Toulouse en hommage au jeune militant d’extrême gauche Clément Méric, décédé après avoir été violemment frappé lors d’une bagarre avec des skinheads dans la capitale.

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VOIR L’ARTICLE DE CARRÉ D’INFO

Plusieurs centaines de personnes de la gauche et d’une ultra-gauche très remontée après la mort de Clément Méric ont défilé samedi à Toulouse sous tension et haute surveillance de la police, mobilisée en nombre dans la crainte d’incidents. Quinze cents personnes selon les organisateurs, 800 selon la police ont pris part à la manifestation contre l’extrémisme de droite et à la mémoire de Clément Méric. Les autorités ont mis en place un important dispositif pour parer des violences ou des provocations dans une ville où l’ultra-gauche est active et où l’organisation d’extrême droite Jeunesses nationalistes avaient prévu une marche aux flambeaux samedi soir. Cette marche avait été interdite par la préfecture à cause du fort risque de trouble à l’ordre public.

Un premier cortège, d’environ 400 personnes selon la police, composé de militants d’extrême gauche « antifa », s’est rendu aux Monuments aux morts où 250 militants des Jeunesses nationalistes avaient prévu leur marche aux flambeaux pour commémorer la victoire remportée en 721 par le Duc Eudes d’Aquitaine sur les Sarrasins.

Un second cortège d’environ 450 personnes, selon la police, et composé de militants de partis et d’organisation de gauche plus modérés ainsi que de citoyens venus manifester leur indignation après la mort de Clément Méric a pour sa part défilé jusqu’à la préfecture. La manifestation de la gauche et de l’ultra-gauche s’est achevée sans heurts. Mais elle aura été marquée par une flagrante division : l’ultra-gauche a marché bruyamment aux cris de « fascistes assassins, homophobes complices » ou « face aux milices fascistes, pas de quartiers », plusieurs centaines de mètres devant les délégations des partis et syndicats établis : Solidaires, auquel appartenait Clément Méric, CGT, FSU, PS, PCF etc.

Les deux cortèges se sont même séparés à l’approche de la préfecture. Un orateur de l’ultra-gauche a dénoncé par haut-parleur la « récupération » de la manifestation par les partis et syndicats. « Dramatique ! », a laissé tomber le porte-parole local d’un syndicat, consterné comme beaucoup d’autres par une telle division. L’ultra-gauche et en son sein la nébuleuse de l’Union antifasciste toulousaine revendiquent d’avoir été les premières à appeler à manifester contre le rassemblement programmé par les Jeunesses nationalistes, avant la mort de Clément Méric. Après la disparition du jeune militant d’extrême gauche, les syndicats et partis établis ont appelé eux aussi à manifester. Mais ils n’ont pas réussi à s’entendre avec l’ultra-gauche pour défiler ensemble.

leur presse (France3 Midi Pyrénées, 8 juin 2013) via Brèves du désordre

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[Niort] Provocation nazie envers la manif pour Clément

Niort (Deux-Sèvres). La manif pour Clément troublée

Un militant d’extrême droite est venu provoquer les 150 personnes rassemblées samedi matin en mémoire de l’étudiant de Sciences Po tué à Paris.

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Malgé l’incident, la manifestation en hommage à Clément Méric a pu se dérouler normalement.

Une provocation isolée qui a profondément choqué les cent cinquante participants à la manifestation en mémoire de Clément Méric, samedi matin. À l’appel d’une quinzaine d’organisations, associations, syndicats et partis politiques, le rassemblement en hommage à l’étudiant de Science Po, jeune militant d’extrême gauche décédé, après avoir été frappé par des skinheads, mercredi à Paris, venait à peine de se former place de la Brèche.

La manifestation allait emprunter la rue Ricard lorsqu’un militant d’extrême droite, affichant ostensiblement son appartenance, a remonté le défilé sur un côté. Tenant à la main un exemplaire de Mein Kampf, le bréviaire du nazisme, le jeune homme a provoqué la réaction immédiate de manifestants qui l’ont aussitôt pris à partie avant que le provocateur ne prenne la fuite.

La scène, fugitive, n’a retenu le défilé que quelques secondes. Mais profondément heurté tous les participants qui ont rapidement compris ce qui venait de se passer, renforçant leur détermination à dénoncer un comportement aussi odieux en scandant des slogans antifascistes aux oreilles du public qui ignorait tout de ce qu’il venait de se produire. À la hauteur de la mairie, Claude Juin, membre du manifeste Deux-Sèvres contre les idées d’extrême droite, l’un des initiateurs de cette action, après avoir entonné le Chant des partisans, a lu une lettre, remise ensuite à la préfecture, appelant le ministre de l’Intérieur et la Justice à « la plus grande fermeté à l’encontre des groupes d’extrême droite et en premier lieu de leurs dirigeants […] ».

Louise, jeune étudiante à Science Po Paris, a lu un texte rédigé par sa promotion en mémoire de Clément Méric.

Leur presse (lanouvellerepublique.fr, 10 juin 2013)

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[Istanbul occupée] Six policiers turcs se sont suicidés depuis le début des émeutes, à en croire un syndicaliste policier

Six Turkish policemen commit suicide during Gezi protests, union head says

Six Turkish policemen have committed suicide since the Gezi Park protests started, according the police union Emniyet-Sen head Faruk Sezer.

Police forces have been targeted by heavy criticism over their excessive use of force and practices of brutality amid clashes, but Sezer claimed the forces too have been suffering extensively by being forced to work under severe conditions.

Policemen who have been drafted in from other cities have been sleeping on benches, shields or cardboard due to a lack of accommodation provided to them by state authorities, Sezer added.

“The violence you see at the end is the reflection of the violence suffered by the policemen. They are not just subjected to violence by protesters, but by 120-hour consecutive working periods, stale bread and food. The police are already subjected to violence within the establishment,” Sezer said.

Sezer said any disrespect toward policemen, chiefs and police force systems would naturally end when citizens see the policemen sleeping on the floor or on their shields.

“We burn inside when we see those pictures [of police sleeping in difficult conditions]. As a union, the first thing we will do once the Gezi protests end is to take those photos and the rest of the evidence to file a criminal complaint with the prosecutor. I tell you, to put the policemen in those conditions is the same as treason to the country,” Sezer said.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (HurriyetDailyNews.com, 9 juin 2013)

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[Istanbul occupée] Les patrons vont souffrir

Turquie : avec les manifestations, l’économie redoute le départ des investisseurs

« Aucune économie au monde ne peut croître dans le chaos ». Derrière la vitre de son bureau de change d’Istanbul, Sahin Ozcetinkaya redoute les effets des manifestations antigouvernementales sur l’économie de la Turquie, comme nombre d’analystes.

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Depuis les premiers affrontements violents entre policiers et les contestataires le 31 mai, le patron de ce petit bureau situé au bord de la place Taksim fait grise mine. En dix jours, son activité a dégringolé de plus des deux tiers.

« Tout le monde va être touché. Les banques, les marchés financiers », rouspète M. Ozcetinkaya, 53 ans. « Les travailleurs vont souffrir, et finalement les patrons aussi ».

La bourse d’Istanbul a été la première à sonner l’alerte. Dès la reprise de la cotation lundi après le début de la fronde, elle a subi une chute vertigineuse de plus de 10%.

Alors même si la place financière stambouliote a depuis repris un peu de poil de la bête, les analystes s’interrogent sur les risques d’une fuite des investissements étrangers qui inondent largement depuis des années l’éclatante croissance turque. « Elle dépend largement des capitaux étrangers pour financer ses investissements », écrit Neal Shearing, de la firme Capital Economics à Londres. « Le risque désormais, c’est qu’une période prolongée d’agitation politique affecte la confiance et provoque une inversion des flux d’investissement », dit-il.

Depuis l’arrivée au pouvoir en 2002 du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, la Turquie a renoué avec la stabilité après des années d’une vie politique tumultueuse émaillée d’interventions de l’armée. Après la crise financière de 2001, son économie est entrée dans une période de forte croissance, avec des pics de plus de 8% en 2010 et 2011, qui ont permis à son produit national brut (PNB) par habitant de tripler.

M. Erdogan, qui a fait de la croissance économique et l’entrée de son pays dans l’ère de la consommation de masse l’un de ses principaux titres de gloire, a attribué la responsabilité des troubles à toute une série d’intervenants étrangers, parmi lesquels des « terroristes » mais aussi un « lobby des taux d’intérêt ».

Rhétorique inquiétante

« Nous avons progressé en construisant, en produisant et en renforçant la Turquie (…) nous en sommes arrivés là malgré le lobby des taux d’intérêt», a-t-il dit vendredi. « Ils pensent pouvoir nous menacer en spéculant sur les marchés mais ils doivent savoir que nous ne les laisserons pas se nourrir de la sueur de cette nation ».

Cette rhétorique volontiers guerrière inquiète également les analystes financiers, tout autant que les manifestants. Juste après les propos très fermes qu’il a prononcés en Tunisie jeudi, la bourse d’Istanbul a chuté de près de 5%. À l’inverse, son ton plus conciliant vendredi a fait remonter son principal indice.

« Son ton plus combatif a déçu les marchés », observe l’analyste Deniz Cicek de la Finansbank, avant d’ajouter : « le maintien de cette position et l’éventualité d’une nouvelle intervention musclée de la police pourraient saper » les investissements en Turquie.

Vendredi, l’agence de notation Fitch a jugé que « l’impact économique (de la contestation) est jusque-là mineur » et ne remet pas en cause sa note financière, actuellement établie à BBB- dans la catégorie investissement.

Dans sa dernière estimation jeudi, le ministre de l’Intérieur Muammer Güler a évalué le coût de la révolte à environ 70 millions de livres turques (28 millions d’euros, 37 millions de dollars), une goutte d’eau comparée aux quelque 770 milliards de dollars du produit national brut (PNB) turc.

Mais Fitch a mis en garde les autorités turques. « Beaucoup va dépendre de la réponse des autorités aux manifestants ». « Si elle est mal gérée, la situation pourrait dégénérer, avec des conséquences dommageables pour son économie ».

Dans son bureau de change, Osman Eren, 33 ans, espère désormais que le Premier ministre va rapidement ramener l’ordre dans le pays.

« J’ai soutenu les manifestants les deux premiers jours mais c’est fini. Si ça continue, des gens vont perdre leur travail », déplore-t-il. « Je souhaite que la police déloge tous ces gens, c’est mon avenir qui est en jeu ».

Presse esclavagiste (Agence faut Payer, 9 juin 2013)

 

Turquie : ça travaille contre la révolte

Au milieu de cette situation politiquement explosive, une collection de syndicats et des groupes d’affaires ont publié une déclaration appelant au calme et à dénoncer les « groupes marginaux » pour essayer d’influencer les manifestations.

L’Union turque des chambres et des échanges de marchandises (TOBB), la Confédération des syndicats turcs (TÜRK-IS), la Confédération des commerçants et artisans turcs (TESK), l’Union turque des Chambres d’Agriculture (TZOB), la Confédération du Real turc Syndicats (Hak-Is) et l’Union syndicale des fonctionnaires (Memur-Sen) a fait la déclaration ensemble.

Ils ont écrit : « Nous avons besoin de la paix et de la stabilité plus que jamais à l’heure où le monde entier est aux prises avec des problèmes et où tous les yeux sont tournés vers la Turquie. Personne ne doit oublier que la paix et la sécurité dans les rues sont extrêmement importantes pour l’avenir de la Turquie et de nos enfants. La violence et les combats ne résolvent rien, et ils ne permettent pas de résoudre les problèmes. »

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Labor unions, professional chambers issue call for common sense in Ankara

A group of professional organizations released a joint statement on Thursday calling on protestors participating in the recent wave of protests that started in İstanbul’s Gezi Park and then spread to other cities to act with common sense.

The Turkish Union of Chambers and Commodities Exchanges (TOBB), the Confederation of Turkish Labor Unions (TÜRK-İŞ), the Turkish Tradesmen’s and Artisans’ Confederation (TESK), the Turkish Union of Agricultural Chambers (TZOB), the Confederation of Turkish Real Trade Unions (Hak-İş) and the Civil Servants’ Trade Union (Memur-Sen) made the statement together.

It was read out loud by TOBB Chairman Rifat Hisarcıklıoğlu. The statement said the protesters were exercising their fundamental right of expression and said the unions supported this. However, it warned against attempts by marginal groups with ill intentions attempting to change the meaning of the demonstrations.

“We need peace and stability more than ever at this time when the entire world is struggling with problems and all eyes are on the rising country of Turkey. Nobody should forget that peace and safety in the streets are extremely important for the future of Turkey and our children. Violence and fighting don’t solve anything, and they make it impossible to solve problems.” The statement asked protesters not to allow criminal acts, such as vandalism, to overshadow “rights and freedoms.”

TÜRK-İŞ Chairman Başkanı Mustafa Kumlu, TESK Chairman Bendevi Palandöken, TZOB Chairman Şemsi Bayraktar, HAK-İŞ Chairman Mahmut Arslan and MEMUR-SEN’s Ahmet Gündoğdu were also in attendance during the statement’s reading at TOBB headquarters in the capital on Thursday.

CHP leader criticizes İzmir police chief

Although the Gezi Park protests have turned into peaceful and festive celebrations, alleged police violence elsewhere has continued. Videos showing an unidentified man with a club attacking protestors and passers-by in İzmir were shared online, with the İzmir police chief saying these individuals were plainclothes police officers.

Republican People’s Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu said the İzmir police chief has failed a test. “You can’t have a civilian-looking police officer with clubs. Such people cannot represent the state.”

Interior Ministry probes undue use of force

The Interior Ministry has launched an investigation into claims that police used excessive force against Gezi Park protesters in İstanbul over the past week and will hear witnesses as part of the investigation.

Inspectors from the ministry on Thursday will first hear pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP) deputy Sırrı Süreyya Önder, then journalists Mutlu Tönbekici and Mehveş Evin.

Dozens of people were injured and many others were detained in recent days in İstanbul and across Turkey after a police crackdown on demonstrators protesting the demolition of Gezi Park in Taksim. Önder was also taken to a hospital last week after a canister of tear gas fired by police hit him in the shoulder. The protest grew out of anger at the police’s heavy-handed tactics while trying to break up a peaceful sit-in to protect the park in İstanbul’s central Taksim Square.

Taksim sees calm night, clashes occur in Ankara

Protesters “keeping watch” at Gezi Park in Taksim on Wednesday night were dancing and singing in a calm atmosphere, and there was no police intervention to disperse the crowd.

Many protesters, exhausted after days of protesting against a government project to tear down Gezi Park and build a shopping mall instead, slept in bunk beds that were brought into the park, inside sleeping bags or inside cars that were damaged during the events of the past days.

The riot police was also at the square, but they stayed on their bus. In the early morning hours of Thursday, the protesters lined up before free-of-charge breakfast buffets opened up at the square. Most of the rioters were happy, as tents and free food is available in the park.

The protesters, criticized by the pious for being disrespectful to religious values, passed out special bagels (Kandil simit) prepared on religious days known as Kandil in Turkish. Wednesday night was the Miraç Kandil. There were also recitations of the Quran in the park by religious protesters. A group calling themselves the “Anticapitalist Muslims” prayed in the park and offered emotional support to the protesters.

But Ankara on Wednesday evening was chaotic, with police forcefully intervening, spraying protesters with pressurized water and using tear gas routinely.

WorldBulletin.net via DNDF, 7 juin 2013

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[Istanbul occupée] Brefs rapports depuis la place Taksim

Bref rapport depuis la place Taksim (N°1)

La première barricade semble impénétrable. Des centaines de briques empilées, des clôtures tordues, des voitures renversées, unies en un seule large bouclier de tôle ondulée avec de longues pointes de métal, comme prête à se défendre contre toute charge à cheval. Puis vous marchez encore 10 mètres et apercevez la suivante, deux fois plus grosse, avec plus de briques, plus de barrières, des graffitis partout. Et puis on marche encore un peu plus et on en aperçoit  une autre, et une autre, et une autre, et ca n’est pas seulement  la rue principale qui est bloquée, mais  toutes les rues secondaires et toutes les rues environnantes. Tous les trottoirs sont faits de sable, leurs briques arrachées et promis à de nouveaux usages. Des grappes de personnes occupent chaque barricade, posant pour des photos ; il y a là des vendeurs de bombes à peinture, de masques et de lunettes de protection entre chaque barricade. IPhones, iPads, et tous les i-appareils captent les moments de joie et de fierté pour tout le monde. Toutes les générations se retrouvent à sauter sur les voitures détruites, jouant à l’intérieur véhicules, des bus, des camionnettes de presse. Le masques « Anonymous » sont omniprésents, tout comme les vendeurs de kofte, de maïs, de thé, et bien sûr, des drapeaux, des milliers de drapeaux rouges avec le visage du fondateur de la République, Mustafa Kemal Atatürk, mais aussi drapeaux trotskystes, anarchistes, féministes, et autres drapeaux. Les anarchistes se mélangent aux nationalistes, tandis que les hooligans, les écologistes, les anti-capitalistes, les musulmans, les Kurdes du LGBT partagent chaque mètre de sol dans le parc Gezi, ce qui vous oblige à essayez de vous faufiler, épaule contre épaule, pour passer d’un côté à l’autre.

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Fanions sur le toit des tentes, un village entier vit dans le parc aujourd’hui. Des matériaux de construction arrachés jonchent les rues environnantes. Chaque morceau de capital constant ressemble à des décombres après une bataille. Le centre culturel Atatürk, un immeuble de cinq étages sur un des côtés de la place Taksim, est drapé de grandes bannières disant « n’obéissez pas », « Tayyip démission », et d’énormes drapeaux d’Atatürk, mélangé avec des graffitis anarchiste et des images de football.

Le tout semble médiéval, avec casques, bâtons, javelots, avec vue sur le Bosphore, Sainte-Sophie et la mosquée bleue à l’horizon ; la place elle-même est plus un carnaval qu’autre chose. Des centaines de milliers de personnes sont rassemblées, dansant, chantant, colportant, célébrant juste la présence de l’autre dans une zone sans flic pour la première fois dans les mémoires. Tout le monde argumente, débat, rit, raconte des histoires de gaz lacrymogène et d’arbres. La police n’a pas attaqué pendant quelques jours, il y avait simplement trop de gens, trop de barricades. Toutes les 20 minutes, une marche démarre avec un chant différent, parfois kémaliste, parfois communiste, parfois une chanson, parfois une prière. Un mélange de jeunes, d’étudiants, de militants, de familles et de voyageurs organisent des pique-nique, des tables et des stands de vente quelle que soit l’idéologie ou les produits qu’ils proposent. Si ce n’était les monticules de briques et  les barricades de voitures qui entourent la place, on pourrait facilement oublier la force et de la violence qui ont tout déclenché.

La plupart des gens à qui nous parlons disent qu’ils n’aimaient pas tellement le parc auparavant, mais la réponse de la police à la manifestation d’origine pour l’environnement fut si dure qu’il fallait sortir. Certains sont en colère contre le développement néolibéral, d’autres contre les nouvelles lois islamistes interdisant l’alcool, certains contre la police, d’autres enfin sont tout simplement anti-gouvernement. Presque tout le monde est surpris que cela ait pris une telle ampleur, aussi vite. Ils s’inquiètent de ce qui va suivre, mais pour l’instant, le sentiment est la joie, presque euphorique, comme les derviches tourneurs et les  cornes et tambours non stop. Les rues secondaires, en dehors du parc et les pâtés de maisons sont pleines de gens aussi, qui boivent en public tard dans la nuit et assis dans la rue, là ou c’était interdit avant. Les flics ont abandonné toute la région autour de Taksim, se repliant sur Besiktas, le palais présidentiel et le stade de football. Pour l’instant, chaque jour est un rassemblement et chaque nuit une fête.

La majorité de la violence, semble t-il, s’est déplacée vers les 60 autres villes de Turquie où les manifestations ont démarré, notamment à Ankara. Les revendications locales du parc Gezi n’ont plus aucune pertinence pour la majorité des personnes qui participent à ce soulèvement de masse, mais tout le monde est toujours unis par l’opposition à la police et furieux de la réaction excessive du gouvernement. Ce qui lie les centaines de milliers de personnes sur la place Taksim ne peut être expliqué par aucune idéologie politique ni par la division séculaires/religieux ni par le mouvement vert. Au contraire, il semble que la joie de reprendre le centre de la ville a su garder le mouvement en vie, le libérant à la fois du contrôle de la police et des impératifs de la croissance du marché, devant déterminer quoi faire de chaque pouce gagné,  ignorant les engins de construction, les camions de police et les fourgons des médias, assis ensemble à chanter, parler, discuter, danser indéfiniment, pas pour la liberté ou la démocratie, mais pour autre chose, quelque chose comme la propriété du présent.

Un camarade de passage à Istanbul – Traduction dndf, 9 juin 2013

 

Bref rapport depuis la place Taksim (N°2)
« Quelque chose que ne savons pas encore nommer »

« Chaque jour, je fais le Çapulcu ! » lu sur les bannières partout sur le parc Gezi, est devenu le slogan officieux de l’insurrection. « Çapulcu » est le nom donné par le Premier ministre Erdogan aux manifestants, qui signifie racailles, pillards, voyous, fainéants. Acceptant le défi, les gens ont adopté le mot, l’écrivant  sur les  panneaux, chemises, graffitis, barricades, masques et autobus. Tout le monde nous dit à quel point les slogans sont drôles, une barricade est peinte à la bombe : « Regardez comme cette barricade est belle ».

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Erdogan a récemment suggéré que toutes les femmes devraient avoir au moins trois enfants pour soutenir la grande nation turque. Du coup, l’une des chants scandé au cours du rassemblement a répondu : « Voulez-vous trois enfants comme nous ? »  L’humour a pris tout le monde par surprise, en particulier le gouvernement, qui a porté au maximum la répression à Ankara, Izmir et d’autres régions pauvres d’Istanbul. Mais la moquerie, les blagues et la satire ne s’arrêtent pas, créant un langage complexe de la résistance mélangé à l’auto-réflexion qui élève les critiques à un tout nouveau niveau de vitriol.

Samedi fut la journée des hooligans du football, où une centaine de milliers d’ultras d’Istanbul, unis pour prendre part à la méga-manifestation à Taksim, hurlant à plein poumons des chants anti-gouvernementaux mélés aux appels-et-réponses de chaque équipe. « Laissez tomber vos bâtons, jetez vos gaz et rejoignez nous ! » criait tout le monde à un moment donné.

 « Bleue » « Jaune »  « Bleue » « Jaune » pouvaient être entendus à des kilomètres, la foule bondissant de haut en bas, agitant les drapeaux des équipes et lançant des pétards dans le ciel. Chaque centimètre était occupé et personne ne pouvait sortir de l’ensemble. Les ennemis jurés de Fenerbahce et Beşiktaş firent l’impossible pour unir leurs efforts à tirer des feux d’artifice et draper de bannières l’imposant bâtiment AKM autour de la place, pendant qu’une autre centaine de milliers de personnes les regardaient et célébraient leur co-existence pacifique, impensable auparavant. L’union des fans de football, mais ausi la totale hétérogénéité des groupes politiques manifestant ensemble a été le plus bouleversant pour tout le monde. Il ya quelques semaines, il était impensable pour les nationalistes et les groupes kurdes de partager l’espace dans un rassemblement, et encore plus pour les sectes gauchistes qui se haïssent, mais aujourd’hui, c’est normal. Tout le monde ne s’entend pas bien, mais tout le monde a un coin, et tout le monde a la liberté de donner et de prendre à sa guise.

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La bibliothèque

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L’hôpital de campagne

Ce qui est étonnant dans l’occupation tentaculaire du parc Gezi et dans les manifestations de masse sur la place Taksim c’est l’absence totale de grandes assemblées, d’organisations consensuelles, et de grands meetings, toutes formes de décisions collectives qui avaient dominé les autres mouvements populaires dans les dernières années. Ici, l’organisation spontanée est totale, sans que personne n’ait vraiment idée de ce qui se passe dans l’ensemble, ce qui rend la rend impossible à contrôler, répandre, ou « démocratiser » avec des procédures formelles et des experts qualifiés. Des centaines de micro-groupes et des milliers de personnes se portent volontaires pour apporter de la nourriture, faire un travail médical, balayer les débris, patrouiller les barricades, distribuer de l’eau, mais ca n’est jamais centralisé ou coordonné. Apparemment il y a des négociations en cours entre certains groupes et le gouvernement, mais dire de ces groupes qu’ils seraient « représentatifs » du mouvement est risible, et ils le savent, prétendant ne pas parler au nom de qui que ce soit. Le gouvernement veut la disparition des barricades, la place vidée, et le parc soumis ; les organisateurs originels de l’occupation du parc ne veulent pas de la destruction du parc, aucun nouveau méga-développement, et un recul du gouvernement.

Mais que veulent les dizaines de milliers de personnes à travers le pays ? Que veulent les centaines de milliers, voire les millions de personnes qui entrent et sortent d’Istanbul tous les jours ? Plus qu’une réforme, moins qu’une révolution, quelque chose entre les deux que nous ne savons pas encore nommer.

Dimanche tous les partis étaient venus avec leurs drapeaux et leurs discours, mais c’était surtout une journée pour les familles, la musique, les enfants, et de célébration. Des bandes de motards venues de partout en Turquie pour participer parcouraient les rues commerçantes. Partout, les mêmes mélodies pouvaient être entendues : « Tayyip Istifa ! » « Tayyip démission ! »

Les écoliers sont assis dans les bus détruits, posant pour des photos avec leurs mères tandis que les syndicalistes forment des cercles avec les écologistes pour danser sur de la musique traditionnelle. Les barricades sont silencieuses maintenant, la sécurité est assurée, et tout va bien dans cette ville sur la colline. Le calme est descendu comme un brouillard, il semble que cela doive durer éternellement, et c’est pourquoi tout le monde sait que ce ne sera pas le cas.

Traduction dndf, 10 juin 2013

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Les fascistes ont des noms et des adresses

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Didier Réault

Des élus UMP vomissent leur antitziganisme

Si l’extrême-droite a assassiné un jeune antifasciste dans les rues de Paris le 5 juin, les appels à la haine raciste se banalisent. Samedi 8 juin, un conseiller général et municipal UMP de Marseille (Bouches-du-Rhône), Didier Réault, a appelé sur Twitter à jeter des cocktails Molotov sur des campements Roms de la ville. Il réagissait à un article d’Europe 1, qui annonçait que trois cocktails Molotov avaient été jetés, sans faire de blessé, dans la nuit de jeudi à vendredi contre des caravanes occupées par des familles Roms à Hellemmes (Nord), près de Lille.

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Dans ce tweet, Didier Réault écrit : « Bientôt à Marseille pour la même action. » Le hashtag #Capelette fait référence au canton de la Capelette, où près de 400 roms d’origine roumaine et bulgare vivent depuis un an dans des conditions sanitaires déplorables, selon France 3 Provence-Alpes.

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Bidonville de Roms à Marseille (Bouches-du-Rhône), début juin 2013.

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Une cinquantaine de Roms, dont plusieurs familles, vivent dans le squat de la Capelette (10e).

Largement pris à partie sur Twitter, l’homme politique n’a pas remis en question son tweet mais parlé d’une « exagération de la critique » quand ses détracteurs ont souligné qu’ils s’agissait d’un « appel au meurtre ».

La veille, le concurrent UMP du maire sortant Jean-Claude Gaudin, le député Guy Teissier, était venu rendre visite aux résidents de la Capelette. Il avait tenu des propos très durs envers les Roms, indique marsactu.fr, estimant que « 2000 Roms » présents dans cette ville, c’était « trop ». « Même s’ils étaient dix, c’est encore trop », selon lui.

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Guy Teissier – VOIR LA VIDÉO

Lorsque des « élus de la République » se permettent d’appeler au meurtre et à la violence contre un peuple, en l’occurrence les Rroms, victimes de violences et de discriminations racistes à travers toute l’Europe, victime sous le régime nazi d’un génocide, comment s’étonner que quelques gros bras se permettent d’assassiner un militant antifasciste au cœur de Paris ?

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Mémorial du génocide des Rroms et Sinti sous le régime nazi à Darmstadt

Solidarité ouvrière, 9 juin 2013

 

Hellemmes : des cocktails Molotov lancés contre le village des Roms

Ce vendredi, vers 2h30 du matin, des individus ont lancé trois engins incendiaires sur un village d’insertion de familles roms. Il n’y a ni blessés ni dégâts, mais les familles ont eu peur.

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Hier, les élus, riverains et membres des associations ont défilé au parc Engrand pour soutenir les Roms « qui ont eu très peur ».

Le village d’insertion des Roms d’Hellemmes est constitué de cinq familles installées sur le parc Engrand, depuis la fin 2012. C’est là, ce vendredi vers 2h30 du matin, qu’une voiture s’arrête, rue Jacquard en bordure du parc. Les occupants profèrent des menaces contre les villageois puis lancent trois cocktails Molotov. Les engins atterrissent dans l’herbe, l’un à moins d’un mètre d’une caravane, mais n’explosent pas. La voiture prend la fuite. Le brouhaha réveille les familles et surtout les petits. « Dans la caravane la plus proche, il y a cinq enfants dont un bébé de six mois », s’inquiète un des occupants. Il n’y a ni dégâts ni blessés. Les policiers arrivent et saisissent les restes des objets incendiaires. L’enquête est confiée à la Sûreté de Lille. Selon un papa, des attaques depuis la rue Jacquard arrivent « toutes les trois semaines. La dernière fois, on nous avait lancé des briques ».

Nombreux soutiens

Cet après-midi, les visages étaient fatigués alors que, depuis le matin, les visiteurs apportaient leur soutien. Dont le maire, Frédéric Marchand, « qui a informé le préfet et demandé que la police passe plus régulièrement », expliquait sur place Évelyne Ledez, adjointe à l’action solidaire. D’autres mesures suivront, dont le déplacement de la caravane la plus exposée.

L’attaque surprend d’autant que beaucoup d’opposants au village auraient « changé d’avis, assure un membre de l’Atelier solidaire qui assiste les villageois. Ceux qui ont fait cela (lancé les cocktails Molotov) ne sont pas d’Hellemmes. Leur but est de terroriser ». Évelyne Ledez rappelle que, au contraire, le quartier « soutient ces familles » (ainsi qu’un collectif d’Hellemmois). « Elles sont domiciliées au CCAS depuis 2009, précise sa directrice Sandra Langevin, et tous les enfants sont scolarisés. » Un papa a trouvé du travail. La ville et les associations entendent les amener à l’emploi et à un vrai logement : « Ce sont bien des habitants du quartier en parcours d’insertion. »

Leur presse (Arnaud Dufresne, lavoixdunord.fr, 8 juin 2013))

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[Bas les pattes sur Dorsaf et Walid !] Rassemblement devant le tribunal de Grasse lundi 17 juin à 13h30

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgAppel à rassemblement en soutien à Walid et Dorsaf le lundi 17 juin à 13h30 devant le tribunal de Grasse

Lundi 17 juin à 14h sera rendu le jugement du procès de Dorsaf et Walid.

Ce procès a eu lieu suite à une plainte pour « outrage et insulte à dépositaires de l’autorité publique » provenant de deux policiers grassois. La Procureur a requis 4 à 6 mois de prison avec sursis pour Walid et Dorsaf, la même peine reçue par un des policiers condamné pour la mort de Abdelhakim Ajimi !

Les deux policiers n’avancent aucune preuve, aucun témoin pour appuyer leur accusation. Ce réquisitoire à l’encontre de Dorsaf et Walid est tout bonnement scandaleux et démesuré.

Ils essaient de nous intimider, de nous faire taire, mais en visant deux d’entre nous, c’est nous tous qui luttons pour que vérité et justice soient faites pour Abdelhakim Ajimi, qui sommes attaqués.

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TÉLÉCHARGER L’AFFICHE

Ne nous laissons pas faire, soyons nombreux lundi 17 juin devant le tribunal de Grasse !

Adresse du tribunal : 37, avenue Pierre Semard à Grasse.

Ivora et Élise, pour le comité Vérité et Justice pour Abdelhakim Ajimi, 9 juin 2013

 

Lien vers l’émission diffusée mardi 14 mai sur Radio Canut : retour sur le procès en appel des meurtriers d’Abdelhakim Ajimi, ainsi que sur la sale histoire du maintien de l’ordre en fRance

 

Pour info, un extrait d’article à propos du poids de la parole d’un policier contre celle d’un citoyen lambda :

« La parole d’un policier vaut moins qu’on ne le croit » de Chloé Leprince, sur Rue89

Le code de procédure pénale […] dit explicitement à l’article 430 : ‘Sauf dans le cas où la loi en dispose autrement, les procès-verbaux et les rapports constatant les délits ne valent qu’à titre de simples renseignements.’

Explication de texte […] : la parole d’un policier se supplante aux preuves seulement en matière de contravention, sauf dans des cas très précis, comme le droit du travail ou les règlements de chasse et pêche. La parole d’un policier ne fait donc foi que dans des cas de figures de portée limitée. […]

La règle, c’est relaxe obligatoire

L’outrage ou les violences policières […] sortent du domaine de la contravention. Dans ces cas-là, la règle est la même que pour un citoyen lambda : si un policier affirme le contraire d’un justiciable, ce dernier ne peut être condamné sur la seule foi de la parole de l’agent. Le tribunal est censé prononcer une relaxe. C’est même un principe général du droit, puisqu’en France, il faut apporter la preuve de ce qu’on affirme. Sans preuve, si un policier oppose sa version, son procès verbal ne sera utile qu’à titre de simple renseignement.

La chose est méconnue en France, y compris par un certain nombre de professionnels du droit.

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[Marseille] Concert de soutien au Seul Problème lundi

Le printemps n’attend pas, la fin du mois non plus, c’est en soutien au Seul Problème  que nous vous invitons lundi soir au concert de Filthy Charity (grind vétéran), Fillette (noise), Anosmyme (rap) et Devilish Piranhas (garage punk).

Ca se passera à la Katiba, 9 rue des Trois Mages, dès 20 heures.

Une rapide présentation du Seul Problème pour cellezésseux qui ne connaissent pas : ouvert de mercredi à vendredi, le samedi presque sûr et un peu n’importe quand. Passe à l’occasion !

Le Seul Problème
– social et autogéré –

Depuis 2009,  Le Seul Problème est un lieu où on trouve :

• Un infokiosk de brochures et de textes en lien avec les luttes anarchistes, anticapitalistes, féministes, antisexistes, antiracistes, antispécistes…

• Une bibliothèque entretenue avec amour et compétence.

• Une librairie qui propose des livres de petits éditeurs engagés et indépendants dans des rayons thématiques : histoire, anarchisme, enfermement, antisexisme, luttes, les méchants : extrême-droite, religion, vidéosurveillance…, quelques romans.

• Des cours de français.

• Un magasin gratuit avec selon les arrivages tout et/ou n’importe quoi.

• Un atelier de sérigraphie.

• Un atelier photo en gestation.

• La distro du collectif ACRATOS label et édition anarkopunk avec CD, vinyls et bouquins.

• Des bouffes de soutien veganes organisées de manière aléatoire.

Le Seul Problème sert de lieu de réunion à des collectifs et organise ou accueille des discussions, des projections, des concerts acoustiques…

Le collectif du Seul Problème fonctionne sur des pratiques d’autogestion avec des assemblées ouvertes chaque mois. On rejette toute forme de rapport de pouvoir et de domination telle que le sexisme, le racisme, l’âgisme, l’homophobie et on tente de déconstruire les normes sociales dans nos pratiques. La gratuité, l’échange et le prix libre sont revendiqués dans toutes les activités (à l’exception de la librairie qui fait ce qu’elle peut…).

Le Seul Problème
46 rue Consolat – 13001 Marseille
04 91 50 86 27 – Courriel

Ouvert du mercredi au vendredi de 18 à 20h et le samedi de 14 à 18h.

Marseille Infos Autonomes, 10 juin 2013

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Le Paon rend hommage à Pierre Mauroy : Vive la Rigueur !

Dans un bref communiqué, la CGT rend hommage à Pierre Mauroy et à son œuvre.

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Rentré dans la vie « active » comme bureaucrate syndical de la FEN, Mauroy est en réalité l’exemple parfait du traitre à sa classe sociale à une époque où quelques dirigeants du PS pouvaient encore venir du camp des travailleurs. Proche de Guy Mollet à la SFIO, il joue un rôle dans la reconstruction d’un PS à l’image renouvelée prête à susciter les illusions du « changer la vie ».

Fossoyeur des industries lourdes (mines, sidérurgie…), inventeur du blocage des salaires, farouche militant de l’Europe capitaliste et bureaucratique alors balbutiante, théoricien de la « rigueur de gauche », il porte en tant que premier ministre la responsabilité de tourner le dos aux promesses électorales et aux espoirs des électeurs de 81. Insultant les grévistes de l’automobile accusés d’être « encadrés par des ayatollahs iraniens », il porte aussi sa part de responsabilité dans la montée du racisme.

Bref il eut un rôle de premier plan dans la mise en œuvre de politiques anti-ouvrières et dans la désespérance où s’enfoncent les travailleurs de notre pays confrontés à l’aggravation perpétuelle de ces politiques sous les gouvernements de droite comme de gauche depuis 30 ans.

Communistes libertaires de la CGT, 10 juin 2013

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[Lyon] Bas les pattes sur les antifascistes !

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgCoupables d’antifascisme – appel à soutien –

Le 9 mai 2013 deux groupuscules fascistes implantés dans la ville de Lyon organisaient des rassemblements illégaux dans deux lieux distincts : ce supposé hommage pour un militant nationaliste décédé était surtout l’occasion pour eux d’occuper une nouvelle fois la rue.

Bien déci­déEs à ne pas leur lais­ser celle-ci, nous, mili­tan­tEs anti­fas­cis­tes, avions déci­dés de nous ras­sem­bler spon­ta­né­ment afin de dénon­cer publi­que­ment la tenue d’une énième mobi­li­sa­tion d’extrême-droite sur Lyon.

Nous tenons à sou­li­gner aujourd’hui que nous assu­mons tota­le­ment notre pré­sence sur la place Maréchal Lyautey à quel­ques rues du ras­sem­ble­ment pétai­niste. Notre ban­de­role « contre la peste brune, déra­ti­sons », en tête de cor­tège à notre arri­vée sur cette place était une réponse poli­ti­que et popu­laire face à ces mili­tants natio­na­lis­tes radi­caux. Contrairement à ce que vou­draient nous faire croire la jus­tice et la presse, nous ne sommes pas une bande armée d’extrême gauche mais des étudiantEs, des tra­vailleurs-euses, des syn­di­ca­lis­tes, des mili­tan­tEs en lutte pour une société égalitaire et soli­daire.

Face à cela, un triste bilan sur Lyon : depuis 2010 c’est 40 agres­sions réper­to­riées de la part des fas­cis­tes, soit près de 500 jours d’ITT dis­tri­bués.

Ce 9 mai 2013, l’État et la jus­tice ont visi­ble­ment choisi leur camp. Alors que les deux ras­sem­ble­ments d’extrême droite n’était pas auto­ri­sés ; les ama­teurs de saluts nazis ont pu tran­quille­ment se réunir (sans être inquié­tés) sous la bonne garde des forces de police. Quant à nous, le cons­tat fut rapide avec 25 mili­tan­tEs arrê­téEs alors que nous arri­vions tout juste sur la place du rendez-vous où se trou­vaient une tren­taine de sym­pa­thi­san­tEs !

Les fait qui nous sont repro­chés sont aber­rants, de façon non-exaus­tive en voici cer­tains : par­ti­ci­pa­tion à un ras­sem­ble­ment non-auto­risé ; par­ti­ci­pa­tions à un regrou­pe­ment armé en vue de com­met­tre des vio­len­ces sur per­son­nes ou des dégra­da­tions ; vio­lence sur agent.

Et ce fut pour nous de 21 heures à 42 heures de garde à vue, des sai­sies de télé­phone por­ta­ble et des contrô­les judi­ciai­res pour 6 d’entre nous nous inter­di­sant de nous côtoyer jusqu’au procès. Par ailleurs, cer­tai­nEs d’entre nous pour mani­fes­ter leur refus du fichage géné­ra­lisé de la popu­la­tion, ont décidé de ne pas se sou­met­tre aux dif­fé­rents rele­vés d’iden­ti­fi­ca­tion : prise d’empreinte et pré­lè­ve­ments ADN. Ces délits s’ajou­te­ront à ceux cités pré­cé­dem­ment.

Nous affir­mons haut et fort que nous ne nous tai­rons pas, nous ne plie­rons pas face à leurs atta­ques ni face à leur répres­sion. Nous ne lais­se­rons jamais ces fas­cis­tes et autres néo-nazis occu­per la rue comme ils l’enten­dent ; nous conti­nue­rons de lutter pour ancrer auprès de la popu­la­tion un anti­fas­cisme popu­laire.

Face à ce parti pris de l’État et de la jus­tice, face à la montée de l’extrême-droite dans notre ville, un seul mot d’ordre : SOLIDARITÉ.

Collectif des 25 inter­pel­léEs

Pour nous sou­te­nir : ordre des chè­ques TÉMOINS, dos du chèque « antifa 9 mai »
Adresse : Caisse de Solidarité, 39 rue Georges Courteline, 69100 VILLEURBANNE
Nous contac­ter

Rebellyon, 7-8 juin 2013

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Communiqué antifasciste sur le déroulement de la marche des fiertés à Nancy le 1er juin 2013

Nous sommes des millitant-e-s antifascistes actif-e-s tout au long de l’année contre l’homophobie, le sexisme, le racisme et toutes les autres formes de discriminations. C’est naturellement que nous avons participé à la marche des fiertés 2013 qui s’est tenue à Nancy le 1er juin, comme nous le faisons depuis de nombreuses années.

Cette année, comme de nombreuses personnes, nous appréhendions cette marche qui était menacée par les infâmes propos et actes homophobes relayés dans la société tout au long de l’année par les divers groupes hostiles à l’égalité des droits pour tout-e-s.

Cette crainte fut confirmée dès le début de l’après-midi, en effet à partir de 14h nous pouvions déjà noter la présence, des membres du GUD (Groupe union défense, syndicat d’extrême droite) constitués en petits groupes aux abords du village associatif. Leur présence était d’autant plus visible lors de la manifestation où divisés en deux groupes (l’un sur la porte de la Craffe et l’autre dans un bar qui se trouvait sur le trajet de la marche) ils ont déployé un drapeau avec une croix celtique, leur emblème. Malgré le travail d’information qui était mis en place entre les organisateurs et les forces de l’ordre, ces derniers n’ont à aucun moment tenté d’éviter la provocation et la propagation de l’idéologie de ce groupuscule, qui ne l’oublions pas appelle ouvertement à la ratonnade des « pédérastes et des métèques » (pour reprendre leurs propres termes visibles sur leur site internet). Plus tard dans l’après midi, ce sont les HOMEN, qui ont pu librement et sous protection policière diffuser leurs revendications contre le mariage homosexuel place Stanislas, alors que dans le même temps se sont des militant-e-s LGBT et antifascistes qui se faisaient violemment repousser par les forces de l’ordre. Dans la soirée c’est un militant de la marche qui fut pris à partie en rentrant chez lui par les membres du GUD, à coup de poings américains et de chaînes triplex.

De plus, nous tenons à rappeler que cette présence fasciste à Nancy n’est pas un fait récent, en effet depuis plusieurs mois, la faculté de Lettres de Nancy 2 est la cible de tags homophobes, racistes et xénophobes, et ces derniers jours ce sont les vitres des locaux syndicaux et libertaires qui ont été prises pour cible. Les locaux de l’association LGBT EQUINOX ne sont pas épargnés non plus, et ont aussi connus des dégradations. Bien que nous alertons depuis un certain temps les pouvoirs publics et l’administration de la faculté il semblerait que ces derniers attendent une montée de la violence pour réagir, cela semble rappeler le mauvais souvenir des autonomes lorrains (dont certains membres du GUD étaient partie prenante) et la trentaine d’agressions perpétrées par ces derniers avant d’obtenir une réaction significative des institutions. Plus grave encore, le meurtre de Clément, militant antifasciste mercredi 6 juin à Paris, illustre l’apogée de la violence dont peuvent faire preuve ces groupuscules fascistes.

Nous ne pouvons tolérer, que certains individus craignent de sortir de chez eux ou de participer à des rassemblements quels qu’ils soient, sous prétexte du climat de peur que tente de faire régner un groupuscule d’extrême droite. Nous résisterons jusqu’à l’extinction totale de leurs idées, jusqu’à ce que nos vies nous appartiennent réellement.

No pasaran.

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