[Affaire Abdelhakim Ajimi] Quatre à six mois de prison avec sursis requis contre Walid et Dorsaf !

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgScandaleux ! Quatre à six mois de sursis requis contre Walid et Dorsaf, membres du comité Vérité et Justice pour Abdelhakim Ajimi

Abdelhakim AJIMI est mort lors d’une interpellation policière le 9 mai 2008 à Grasse. Les policiers grassois jugés, à deux reprises, coupables de sa mort n’ont été condamnés qu’à des peines d’emprisonnement avec sursis :

• Walter LEBEAUPIN (Brigade Anti Criminalité) : 24 mois pour homicide involontaire et non-assistance à personne en péril ;

• Jean-Michel MOINIER (Brigade Anti Criminalité) : 18 mois pour homicide involontaire ;

• Jim MANACH (police municipale) : 6 mois pour non-assistance à personne en péril.

Après cinq années de combat mené par la famille AJIMI, par le comité Vérité et Justice pour Abdelhakim AJIMI ainsi que par un grand nombre d’organisations et de personnes solidaires, Dorsaf BRIKI et Walid KLAI étaient jugés mercredi 22 mai pour outrage et insulte à dépositaires de l’autorité publique par le tribunal correctionnel de Grasse. Ce même tribunal qui avait condamné en 2012 les agents de police LEBEAUPIN, MOINIER et MANACH.

La plainte a été déposée en janvier 2012 par deux agents de police, Bruno PATIZEL, commandant au commissariat de Grasse et auteur d’un ouvrage intitulé Itinéraire d’un flic de conviction, et Laurent COMPAROT. Ces deux policiers étaient chargés d’assurer la sécurité pendant toute la durée du procès des sept policiers impliqués dans l’interpellation mortelle d’Abdelhakim AJIMI (du 16 au 20 janvier 2012). Ils reprochent à Walid et Dorsaf de les avoir montrés du doigt en les traitant d’assassins. Mais aucun témoignage, à part ceux des plaignants, ne vient confirmer ces accusations, pas même ceux de leurs collègues policiers qui auraient assisté à la scène.

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Leur plainte fait suite à la manifestation spontanée du jeudi 19 janvier 2012, décidée et portée par l’ensemble des personnes qui étaient venues soutenir la famille AJIMI. Sur le parvis du tribunal et dans les rues de Grasse, ces personnes, dont Dorsaf et Walid faisaient partie, avaient manifesté leur mécontentement face à la police et dénoncé la mascarade en cours au sein du tribunal de Grasse. Si outrage et insulte à dépositaires de l’autorité publique il y a eu, alors le propos ne pouvait être que collectif. La plainte et le jugement, en revanche, se sont portés à l’encontre des seuls Dorsaf et Walid, repérés alors comme porte-parole du comité Vérité et Justice pour Abdelhakim AJIMI.

Pour rappel, suite à ce premier procès, en février 2012, près de 300 policiers de Grasse, Cannes, Antibes, Cagnes-sur-Mer et Nice s’étaient rassemblés en partie à Nice, en partie devant le commissariat de Grasse, à l’appel de plusieurs syndicats de gardiens de la paix et notamment du syndicat Unité SGP Police (majoritaire au niveau national). La veille de ce double rassemblement « sans slogan, ni banderole », l’ensemble des policiers composant la Brigade Anti Criminalité du commissariat de Grasse avaient démissionné de leur service en soutien à leurs deux collègues condamnés pour la mort d’Abdelhakim AJIMI. « Ils estiment que leur sécurité n’est plus assurée, puisqu’ils ne sont plus couverts par l’administration dans le cas d’interpellations violentes », avait alors précisé à l’Agence France Presse le commandant Bruno PATIZEL, leur supérieur.

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Mercredi 22 mai 2013, Laurent COMPAROT et Bruno PATIZEL, les deux policiers plaignants n’avaient pas jugé utile d’être présents. Leur avocat a demandé que soient versés à chacun 1000 euros de dommages et intérêts.

La Procureur, elle, a requis quatre à six mois de prison avec sursis pour Dorsaf et Walid. Son argument principal relève de la défense de l’ordre public, des policiers assermentés ne pouvant pas être mis en défaut.

Le jugement est en délibéré et sera rendu le lundi 17 juin à 14h. Nous appelons à un soutien le plus massif possible au tribunal de Grasse.

Dorsaf BRIKI et Walid KLAI : deux « coupables » aisément désignés. La plainte : une plainte « pour l’exemple ». Cette stratégie d’intimidation vise clairement à permettre de rétablir le rapport de force en faveur de la police suite à la double condamnation et au pourvoi en cassation des policiers responsables de la mort d’Abdelhakim AJIMI.

Pour Dorsaf et Walid, comme pour d’autres membres de familles victimes de violencespolicières ou d’organisations luttant contre ces violences, ce type d’accusation appelle à une réponse collective.

Nous leur adressons une fois encore notre soutien indéfectible, ainsi qu’à la famille AJIMI présente à leurs côtés au tribunal et nous remercions toutes les personnes qui s’y sont rendues également.

La lutte continue !

Comité Vérité et Justice pour Abdelhakim Ajimi, 25 mai 2013

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