[Chronique de Youv derrière les barreaux] « J’ai noyé ma poisse et j’ai tiré la chasse »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[18 juillet 2012]
Héritage de poissard

Je remets ma ceinture du négro le plus grillé de Mantes-la-Jolie officiellement en jeu. Faites la queue les casiers les plus cramés du 7.8, le roi des poissards remet sa couronne dans l’GAME !!! Même les chats les plus sombres étaient considérés comme chanceux face à moi. Palmarès hallucinant !!! J’ai fait plus de gardes-à-vue que le flic de service. Si tu envies ma vie, on échange volontiers. Ceux qui veulent prétendre à ma succession doivent se présenter torse nu pour qu’on puisse compter les cicatrices.

Les tricheurs, les imposteurs, ceux qui s’inventent des vies, on a le détecteur qu’il faut. Les COJONES ne se vendent pas chez CARREFOUR. Crois-moi j’me passerais bien de ce passé. En plus, je suis noir et musulman un vrai cauchemar pour l’Occident.

C’est fini les singes en 2012 ne grimpent plus aux arbres et ne se contentent plus de bananes. N’aie pas l’air choqué, va plutôt réviser tes cours où ils disent qu’on descend du chimpanzé. Donc pardonne mes pulsions sauvages ça vient sûrement de nos ancêtres les ANIMAUX !!!

J’ai noyé ma poisse et j’ai tiré la chasse. J’ai kidnappé ma chance qui me fuyait pendant toutes ces années.

Le muscle le plus puissant de l’Homme c’est la langue donc je m’étonne plus des bla-bla des bodybuildés de la bouche.

Postule et pose ton CV. La poisse recrute.

J’ai la trentaine et il est temps que je passe le flambeau. Mais t’es averti, tu vas enchaîner les nuits enchaîné pieds poings liés.

La place d’un lion n’est pas en cage.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

Publié dans Beau comme une prison qui brûle | Marqué avec , | Commentaires fermés sur [Chronique de Youv derrière les barreaux] « J’ai noyé ma poisse et j’ai tiré la chasse »

[Do it yourself] « Besoin d’argent ? Découpez ici »

Les DAB de Perpignan pris pour cibles… par des tags à l’humour noir

Ils se fondent tellement bien dans le paysage que certains utilisateurs ne les remarquent même pas… Quant aux autres, l’allusion les fait forcément sourire. Depuis deux jours, des tags humoristiques ont fleuri autour d’au moins deux distributeurs automatiques de billets, celui de La Banque postale du quai de Barcelone, et celui de l’agence LCL du quai Vauban. Les automates sont encadrés de pointillés et d’une paire de ciseaux tagués à l’aide d’un pochoir, avec la mention ‘Besoin d’argent ? Découpez ici’. Mais ce qu’implique ce détournement humoristique de DAB correspond à une réalité en France, où certains casseurs n’hésitent pas à se servir à la source à grand renfort d’explosifs ou de pelleteuses.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/088.jpg

‘Besoin d’argent ? Découpez ici’, disent ces tags à l’humour assurément noir.

Et ce clin d’œil ne fait pas forcément rire les établissements bancaires. « Sur le principe, on ne peut que regretter ce type d’intervention, certes humoristique, mais qui peut se traduire par des actes aux graves conséquences, expliquait-on hier à La Poste, qui va s’attacher à faire disparaître prochainement le dessin en question. Dans le meilleur des cas, l’attaque d’un distributeur automatique de billets coûte de l’argent à l’établissement ; dans le pire, il met en péril la sécurité des agents qui y travaillent. Et dans tous les cas, il prive les utilisateurs d’un service très sollicité ». Reste que le plus sûr moyen d’obtenir de l’argent auprès d’un distributeur est de taper… son code personnel.

Presse pince-sans-rire (LIndependant.fr, 17 mai 2013)

Publié dans Do It Yourself, General | Marqué avec | Commentaires fermés sur [Do it yourself] « Besoin d’argent ? Découpez ici »

[États-Unis] Géographie de la haine

Des étudiants créent une « carte de la haine » sur Twitter

Trois étudiants américains en géographie du groupe de recherche floatingsheep de l’Humboldt State University ont eu l’idée de créer une « carte de la haine » à partir de tweets racistes, homophobes ou anti-handicapés. Pour figurer ce déferlement, les créateurs représentent sur une carte des États-Unis les endroits depuis les quels les tweets litigieux ont été émis grâce à un halo rouge ou bleu baptisé « le brouillard de haine ». En zoomant, des tâches apparaissent plus distinctement sur les zones concernées. Ainsi peut-on remarquer que les tweets répréhensibles sont concentrés dans le sud profond et  le Midwest.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/301.jpg

ACCÉDER À LA CARTE INTERACTIVE

Les créateurs de cette carte interactive justifient la mise en place de cet outil par leur envie de contribuer au « débat autour du harcèlement virtuel et la censure des discours de haine nous a poussé à remarquer que les réseaux sociaux sont devenus des courroies de transmission de propos haineux et à quel point les propos dénigrant des minorités s’expriment dans certaines zones géographiques précises ».

Pour ce faire les étudiants racontent avoir « découvert entre juin 2012 et avril 2013, 41,306 tweets contenant le mot ‘nègre’, 95,123 tweets contenant le terme ‘homo’, entre autres termes. » Au total plus de 150’000 tweets litigieux et géolocalisés ont été examinés. La carte permet de trier entre les différentes insultes par thème. Afin d’éviter toute erreur chaque tweet a été traité manuellement, sans l’aide d’un algorithme. « De nombreux algorithmes aurait classé simplement le tweet en ‘négatif’ alors même que le terme a pu être utilisé de manière positive ou neutre » justifient-ils sur le site Floating Sheep. Les étudiants prennent comme exemple le mot péjoratif « dyke » signifiant « gouine » . Or une course de motos destinée aux lesbiennes baptisée « Dykes on bikes » existe à San Francisco. Quelqu’un qui twitterait « dykes on bikes #SFPride » à propos de cette course verrait son tweet automatiquement classé comme haineux par un algorithme. D’où la nécessité pour la validité de ce travail de dépouiller les données manuellement.

Les étudiants n’en sont pas à leur premier essai, ils avaient déjà crée en novembre dernier une carte permettant de géolocaliser la provenance des tweets racistes destinés au président Barack Obama selon la même méthode.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/31.png

Leur presse (blog du Monde.fr Big Browser, 13 mai 2013)

Publié dans General | Marqué avec , , , | Un commentaire

Rassemblement néonazi dans les Pyrénées-Orientales

MHammerskin Nation : meeting européen et RAC dans le Sud de la France

Un meeting néonazi européen dans le Sud de la France, en plein contexte de montée des extrême-droites et de procès des groupes de terreur nazie.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/14.jpeg

Logo de la Hammerskin Nation

Les “Hammerskins” français projettent d’organiser le prochain meeting européen du mouvement Hammerskin Nation à proximité de Perpignan le Samedi 18 et Dimanche 19 Mai 2013. L’élite des néonazis européens a donc rendez-vous en Languedoc-Roussillon, pour 2 journées de haine. Au programme : réunion des cadres et membres du mouvement, rapport d’activité, concert RAC et ratonnades…

La Hammerskin Nation, race aryenne et meurtres racistes à travers le monde

La fameuse “Hammerskin Nation” fait aujourd’hui encore frémir dans les milieux d’extrême-droite, tant la violence, la détermination et l’organisation dont font acte ses membres sont reconnus.

Cette organisation suprémaciste blanche est née à Dallas aux États-Unis à la fin des années 80 et s’est ensuite développée partout dans le monde. Des “chapitres” sont présents en Australie, Angleterre, France, Suisse, Allemagne, Portugal, Italie et dans plusieurs autres pays.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/15.jpeg

Entraînement au tir avec les Hammerskins

Gangs de rue néonazis aux USA, impliqués dans de nombreux meurtres et attentats racistes, ce mouvement est le plus structuré au niveau international et développe ses activités dans l’anonymat et la rigueur les plus stricts.

En Europe, le mouvement réunit ses membres régulièrement, tous les 3 mois. Le 18 et 19 mai prochain, c’est au tour du chapitre français d’organiser les festivités aryennes.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/162.jpg

Les armes qu’utilisent les Hammerskins

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/172.jpg

Les Hammerskins en Italie. Les Hammerskins se définissent comme des “skinheads”100% NS (NS = National Socialist)

France HammerSkins : entre organisation de RAC et camouflage local

Ce chapitre existe en France depuis 1999. Une première version des Hammerskins, connue sous le nom de Charlemagne Hammerskins, a vu le jour dès 1993, mais l’aventure pionnière s’arrête en 1997 en même temps que la condamnation de son leader Hervé Guttuso.

Aujourd’hui, bien que certains membres soient présents en Île-de-France et d’autres éparpillés sur toute la métropole, la plus grande partie de ses membres sont implantés en Lorraine, plus précisément à Toul. C’est dans cette ville qu’un local a été ouvert et animé par leur membres, la Taverne de Thor. Ce local a accueilli des années durant des concerts de RAC (Rock Against Communism, appelation du rock néonazi), des festivals comme le Hammerfest ou le Fenrirfest et des activités “culturelles” suprémacistes.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/182.jpg

Deux Hammerskins à la Taverne de Thor à Toul

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/192.jpg

Une conférence organisée par le Cercle Lug (paravent associatif des Hammerskins, orienté sur le paganisme) sur le mouvement Casapound à la Taverne de Thor

La Taverne de Thor, rebaptisée Rock’n’Roll Circus, a clôt ses portes à l’occasion de la Saint Patrick, plus précisément le 16 mars dernier, suite à des pressions administratives. Quelques mois auparavant, 2000 militants de la race blanche venus de toute l’Europe avaient participé à un concert RAC, organisé initialement par une des sections allemandes du mouvement. C’est la mobilisation insufflée par les antifascistes qui les empêcha de nuire outre-Rhin, les obligeant alors à se rabattre sur leur plan de secours à Toul. En 2009 un concert des Hammerskins avait déjà eu lieu dans ce local. Plus généralement, l’Alsace et la Lorraine sont des terres d’accueil des néonazis allemands qui y bénéficient d’une moindre attention et vigilance des autorités.

Cette fermeture, même si elle ne coupe que temporairement le chapitre français de la Hammerskin Nation d’une base arrière stratégique, vient marquer le début d’une prise de conscience et d’une mobilisation naissante pour contrer ce mouvement, méconnu et sous-estimé en France, tant par les pouvoirs publics que les groupes et organisations antifascistes et antiracistes.

Concert nazi, liens avec le Blood&Honour et concours de “Sieg Heil”

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/203.jpg

Le concert RAC prévu le samedi soir par les Hammerskins

Même si l’affiche n’est ni signée ni siglée par le mouvement, aucun doute que l’initiative est portée par les mêmes néonazis qui prennent en charge la logistique de la rencontre : navettes entre l’aéroport de Perpignan et le lieu, tenu secret jusqu’à l’arrivée sur place des Hammerskins du reste de l’Europe, hébergement, nourriture, etc…

Les groupes de “musique” sont des classiques, ou presque, du répertoire du rock nazi : français avec Frakass (Lyon et Rhône-Alpes), Bordel Boys (Bretagne) et Hold Fast (anciens de Haïs et Fiers, Marseille et Aix-en-Provence) et espagnol avec Mas Que Palabras (Valladolid et Santander).

C’est la première fois que les Hammerskins français organisent un événement comme celui-ci dans le Sud de la France, territoire dont l’activité néonazie est habituellement réservée au Blood&Honour.

Le Blood&Honour est l’autre organisation néonazie internationale, majoritairement tournée vers le développement et la diffusion de la musique néonazie (concerts, production d’albums, hommage aux personnalités du “milieu” comme Ian Stuart, etc…). La section française “Blood&Honour Hexagone”, dirigée depuis peu par Loïc Delboy, est bien implantée dans le Sud de la France, et ce depuis de longues années : 1 à 2 fois par an ont lieu des concerts RAC entre Marseille et Aix-en-Provence. Ces spécialistes de l’organisation de concerts de la haine n’ont rien à envier à leur compatriotes hammerskins, même si, selon l’époque et le pays, la compétition entre ces deux branches du mouvement néonazi les a mené à s’affronter, s’exclure et parfois s’isoler.

Chez nos voisins helvétiques, ce sont les Hammerskins qui ont créé le malaise dans les rangs serrés de l’Artam Brotherhood, réseau de jeunes nazis en manque de sensations fortes. Ces derniers se sont faits attaqués sur un de leurs concerts par quelques Hammerskins mécontents de voir ces abrutis discréditer leur valeurs, leurs idées et leur fonctionnement.

Un mouvement dangereux, une réunion à empêcher, des engagements à prendre

À propos de leur fonctionnement, la hiérarchie et l’autoritarisme sont LA règle chez les Hammerskins. Rien de surprenant, on a affaire à des fachos, ne nous attendons pas à se prendre des claques en matière d’autogestion et d’auto-organisation ; ces gens-là ont besoin de guides et d’ordres pour avancer, pas d’autonomie et d’initiatives !

On notera toutefois que les Hammerskins copient la structure sociale de certains gangs de motards (comme les Hell’s Angels avec qui ils entretiennent de bons contacts) :

– les Hang-Around sont les personnes extérieures au mouvement mais sympathisantes ou intéressées qui sont autorisées à participer aux événements larges (comme les concerts) et sont rattachés au Crew 38. Les Hammerskins y font alors un premier tri.

– les Prospect Of The Nation sont ceux qui rentrent dans le mouvement mais ne seront pas des “vrais” Hammerskins avant plusieurs années, années durant lesquelles ils effectueront les tâches ingrates et le sale boulot.

– les Hammerskins, véritables templiers du mouvement, sont autorisés à se tatouer le logo de leur chapitre et peuvent porter le patch officiel.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/213.jpg

Le tatouage arboré par les membres définitifs des Hammerskins, ici accompagné d’un 88 (pour “Heil Hitler”)

Ce meeting européen est le temps le plus important pour la construction de leur mouvement à l’échelle européenne. C’est aussi pour le chapitre français l’occasion de se consolider et de poursuivre son activité, deux mois après leur dernier événement lorrain et la fermeture de leur local en Lorraine.

Ce mouvement nazi n’apparaît pas au grand jour et ne le souhaite pas. “La qualité plutôt que la quantité” est un de leur leitmotiv. À chaque événement nazi organisé par les Hammerskins, les pouvoirs publics semblent pris au dépourvu et découvrir l’inacceptable au dernier moment. En novembre 2012, le rassemblement de 2000 nazis à Toul a scandalisé, au moins en surface, pouvoirs publics, mairies locales et citoyens.

Pourtant, toutes ces informations existent et sont souvent volontairement confinés dans les officines de la DCRI, afin de “ne pas faire de vagues”. Ce discours, selon lequel c’est une mauvaise chose de révéler et d’alerter la population et la société civile sur ces faits, est régulièrement celui tenu par les agents du renseignement et leurs dirigeants. Entre instrumentalisation politicienne et accointances des sphères grises du renseignement avec celles de l’extrême-droite, même la plus radicale, on se demande à quels jeux jouent ces pyromanes ?

Anders Breivik en Norvège, la NSU en Allemagne, les milices fascistes en Hongrie, les assassins de Casapound en Italie… Nos discrets Hammerskins français ne seraient-ils pas en train de préparer la guerre raciale à l’instar de leur homologues européens et leur collègues du Blood&Honour ? Est-ce qu’une fois encore pouvoirs publics, justice et police vont fuir leurs responsabilités ?

Les antifascistes, eux, continuent leur combat pour le respect, la dignité et la solidarité, contre le fascisme, le racisme et tous ceux qui en sont les vecteurs idéologiques !

Fafwatch, 14 mai 2013

 

Les néo-nazis d’Europe attendus ce week-end dans les P.-O.

Concours de salut hitlérien, concerts de groupes nationalistes… Les néo-nazis ont choisi le département pour organiser leur rassemblement européen. Des skinheads et néo-nazis venus de plusieurs pays d’Europe doivent se rassembler samedi et dimanche dans le département.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/109.jpg

Une partie de l’affiche du concert prévu ce samedi.

Au programme de ce week-end qui serait organisé par les ‘Hammerskins’ français (succursale hexagonale d’un mouvement américain proche du Ku klux klan) et placé sous le signe du nationalisme le plus dur, des réunions des cadres des différents groupuscules, concerts RAC (pour ‘Rock anti-communiste’ ou rock néonazi) en présence des Lyonnais du groupe Frakass, des Bordelboys ou encore des Espagnols de ‘Mas que palabras’ (traduisez ‘Au-delà des mots’)… Un concours de saluts hitlériens devrait même couronner ce viril rassemblement. Peut-être dans un camping…

Selon nos informations, difficiles à collecter du fait de la paranoïa aiguë qui entoure ces groupuscules haineux, le week-end roussillonnais de ces néonazis européens sera surveillé par les services de renseignements français. Combien de néonazis seront présents à ce ‘rassemblement européen’ ? Nul ne le sait. Quant au lieu de réunion, il reste pour l’heure secret et ne sera dévoilé qu’au dernier moment via une ‘infoline’ afin de ne pas alerter les autorités. Il s’agira selon toute vraisemblance d’un lieu privé (un camping était même évoqué hier soir sur internet sans que nous n’ayons pu vérifier l’information). Mais il n’est pas exclu, comme cela s’est déjà produit par le passé en France, qu’une mairie ait loué une salle municipale sans connaître précisement l’objet des ‘festivités’ qui s’y sont ensuite déroulées.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/221.jpg

Si fascistes et néonazis restent discrets de peur de voir leurs rassemblements empêchés par les forces de l’ordre (rappelons que l’apologie du nazisme et du racisme ou encore le négationnisme sont des délits en France), les anti-fascistes, eux, mettent au contraire tout en œuvre pour médiatiser ces réunions. Elles sont alors souvent délocalisées, voire annulées, par leurs instigateurs. Il n’en est pour l’instant pas question dans les P.-O.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LIndependant.fr, 16-17 mai 2013)

 

Une centaine de ‘citoyens’ mobilisés

Le mot d’ordre est passé par internet, SMS et, plus traditionnellement par le bouche-à-oreille. Hier [vendredi 17 mai], à midi, une centaine de personnes se sont retrouvées au pied du Castillet pour manifester leur opposition à ce rassemblement néo-nazi. Du simple citoyen au militant le plus actif (PC, NPA…), ces hommes et ces femmes de tous âges, tenaient à dire leur rejet du fascisme montant. À l’image de ‘Montsé’, 82 ans qui a entendu à la radio le matin même à 6 heures l’appel au rassemblement. « On a connu des temps troubles et il semble qu’il s’agisse là d’un copier-coller de cette époque. Peut-être même pire », s’inquiète l’octogénaire. À ses côtés, Martine, militante anarchiste se sent « doublement concernée » : « La résurgence des mouvements est la preuve qu’il existe un problème social grave : les gens ne savent plus vers qui se tourner ». Elle n’attend « rien des pouvoirs publics », contrairement à d’autres qui espéraient les voir réagir. « Ce n’est pas normal qu’un tel rassemblement soit possible, alors que les thèses qu’ils prônent sont illicites », reprend ainsi Gérard, venu « à titre individuel ». « M. Valls et le préfet doivent faire savoir que ces remontées brunes ne sont pas les bienvenues ici ». Alors que les militants pacifistes craignent principalement des ratonnades, quelques dizaines d’entre eux se sont ensuite rassemblées derrière une banderole No pasaran, avant d’entamer un petit tour de ville. Bien encadré par les forces de l’ordre, le défilé s’est offert un arrêt prolongé devant la préfecture. Par ailleurs, hier après-midi, l’association pour le Souvenir de l’Exil Républicain Espagnol en France appelait « les autorités gouvernementales et préfectorales à tout faire pour localiser ce rassemblement et à l’interdire ».

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Estelle Devic, LIndependant.fr, 18 mai 2013)

 

« Pas de quartier pour les fachos, pas de fascistes dans les quartiers »

Ce samedi matin, près de 80 personnes se sont retrouvées pacifiquement à Perpignan contre le rassemblement néo-nazi programmé ce week-end à Perpignan à l’appel de plusieurs organisations, notamment politiques.

Ils étaient une quarantaine à partir de la place de Catalogne, derrière une banderole « No passaran » (oui avec deux « s »…). Puis les rangs ont grossi en direction de la place Arago où ils ont improvisé un « sit-in » devant le tribunal de Perpignan. Ils ont ensuite pris la direction de la Préfecture et de la Mairie de Perpignan au son de plusieurs slogans dont le « Pas de quartier pour les fachos, pas de fasciste dans les quartiers ».

Annoncé sur internet et par sms dans le département des Pyrénées-Orientales, le rassemblement européen de néo-nazis doit commencer ce samedi. Reste à savoir où sachant que certains d’entre-eux ont été aperçus à Canet vendredi soir et qu’Argelès semble être leur destination pour ce week-end particulier.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Estelle Devic, LIndependant.fr, 18 mai 2013)

 

Néo-nazis, la nébuleuse des crânes rasés

L’Indépendant se penche sur le ‘programme’ de ce rassemblement européen et sur les branches françaises et locales de ces groupuscules qui sont attendus ce week-end dans le département. L’annonce de la tenue d’un rassemblement de néo-nazis européens près de Perpignan a suscité l’émoi, beaucoup de réactions et beaucoup de questions.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/097.jpg

Les saluts fascistes font partie du ‘folklore’ des groupes néo-nazis.

1. Qui sont-ils ?
Nicolas Lebourg, spécialiste de l’extrême droite, connaît cette organisation : « Les Hammerskins sont un mouvement suprémaciste blanc né aux USA en 1986 et qui veut organiser mondialement la mouvance skinhead néo-nazie. La première section française est née au début des années 1990 sous le nom de ‘Charlemagne Hammer Skins’ en hommage à la Division Charlemagne qui regroupait les volontaires français de la Waffen SS ».

2. Combien seront-ils ce week-end ?
Difficile à dire. Certains minimisent l’événement en parlant de « réunion de cadres ». « Leur but ne serait pas de faire venir des milliers de personnes, il s’agit plutôt d’une ‘invitation VIP’ pour responsables triés sur le volet », déclarait hier une source proche des autorités qui tablait sur une, deux ou trois centaines de personnes. Reste qu’en novembre dernier, ils étaient entre 1000 et 2000 à Toul, en Meurthe-et-Moselle, pour un rassemblement annoncé de la même manière. Il est vrai que cette région est vite devenue un bastion des Hammerskins français puisqu’ils y disposent, via une association, d’un hangar, la ‘Taverne de Thor’, où ils organisent ce genre de manifestations et concerts.

3. Où ?
Vus hier à Canet mais peut-être rassemblés à Argelès. Le lieu du rassemblement restait secret hier soir. Mais des skinheads étaient déjà présents hier en fin d’après-midi, pintes de bières à la main, sur les terrasses de Canet-plage. Par ailleurs, des mouvements de CRS nous ont été signalés en soirée du côté d’Argelès-sur-Mer qui pourraient confirmer la rumeur selon laquelle ils se réunissent dans un camping… Selon les méthodes de tout groupe paranoïaque, le lieu de leur réunion ne sera communiqué qu’au dernier moment aux initiés, via SMS ou infoline afin de ne pas alerter les autorités. Un lieu a priori privé.

4. Sont-ils bien implantés dans les P.-O. ?
Ils sont très peu nombreux dans le département. La frange des ultras de l’extrême-droite est représentée dans les P.-O. par deux groupuscules : les Jeunesses nationalistes Roussillon et Terre et Peuple, soit deux poignées de personnes. Les Jeunesses nationalistes du Roussillon sont une modeste déclinaison locale du mouvement fondée fin 2011 par Alexandre Gabriac, exclu du FN pour avoir posé sur une photo bras tendu. Dernière apparition publique le 10 mai dernier, place Arago, pour rendre hommage à un militant du GUD et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires décédé en 1994 en essayant d’échapper à la police. Avant cela, ils avaient brièvement déroulé une banderole ‘La France aux Français’ sur un pont de la pénétrante nord perpignanaise. Voilà pour leurs ‘faits d’armes’. Terre et Peuple, dont le but est de démembrer les nations européennes pour créer une fédération de race blanche, a des liens avec des fascistes catalans et a ouvert un local à Perpignan en 2011.

5. Les services de renseignement à l’aéroport
Ce sont des services de renseignement venus spécialement de Paris qui seront ce week-end dans le département pour surveiller cette réunion particulière. Les descentes d’avion à la Llabanère seront surveillées, tout comme les stations de gare. Un pré-dispositif d’alerte des forces de l’ordre locales aurait par ailleurs été mis en place dès hier.

6. Concours de saluts et musique raciste
Le programme des ‘festivités’ du week-end comprend des réunions de cadres des différents groupuscules et des concerts RAC, Rock anticommuniste ou rock nazi. Parmi les groupes annoncés, les très confidentiels et très explicites Frakass, Bordelboys ou Mas que palabras. Et bien sûr, les traditionnels et folkloriques saluts nazis et autres chœurs de ‘Seig Heil’ ou ‘Heil Hitler’.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Frédérique Michalak, LIndependant.fr, 18 mai 2013)

 

Rassemblement néo-nazi dans les P.-O. : l’éclairage de Nicolas Lebourg

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/116.jpg

Universitaire à Perpignan, N. Lebourg est spécialiste de l’extrême droite en France.

Les Hammerskins se sont-ils bien implantés en France ?

Les premiers ont connu des difficultés. Leur journal dénonçait le FN comme « le dernier bastion de la juiverie française » et menaçait d’éventuels lecteurs juifs de se transformer en savonnettes ou abat-jour… Le principal rédacteur a été arrêté fin 1997 pour des menaces de mort adressées à des personnalités juives et la mise en ligne du mode de fabrication de bombes. Les membres de leur section provençale ont été arrêtés suite à une profanation au cimetière de Toulon où ils avaient déterré un cadavre, défoncé son crâne et planté un crucifix dans son thorax. Tout cela les a liquidés jusqu’à ce qu’un nouveau groupe se constitue, moins porté sur ce type de provocations.

Quels liens entretiennent-ils avec le reste de l’extrême droite ?

Ils sont plutôt isolationnistes, mais un événement comme ce concert vise justement à attirer et radicaliser les jeunes nationalistes à leur profit. Sur leur affiche on reconnaît le logo d’Europe Solidarité, proche de Terre et peuple qui a une section roussillonnaise depuis 2011 et qui a récemment condamné l’attitude de Jean-Marc Pujol quant au futur spectacle de Dieudonné.

Y a-t-il déjà eu ce type d’événements en Roussillon ?

À l’été 1986, il y a eu de très violents affrontements à Argelès dus à des skinheads qui se rendaient à un rassemblement à Lloret-de-Mar. Suite à cette rixe, ce rassemblement avait été interdit et déplacé à Barcelone où il y avait eu de nouveaux affrontements. Cela montre bien la difficulté des pouvoirs publics : le rassemblement peut certes être vu comme constituant un risque de troubles à l’ordre public, mais en même temps il vaut mieux 200 personnes qui dansent dans un coin que les mêmes, privés de leur manifestation, dans les rues.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (propos recueillis par Frédérique Michalak, LIndependant.fr, 18 mai 2013)

 

L’organisation raciste Hammerskins se réunit en masse, les 18 et 19 mai
Perpignan : un meeting néo-nazi européen alerte les autorités

Violente, autoritaire, très organisée et mondialisée, l’organisation Hammerskin Nation, fondée aux États-Unis, convoque un rassemblement européen, ce week-end en Roussillon. La présence effroyable de ce groupe indéniablement néo-nazi, qui revendique Hitler et défend la race aryenne, inquiète au plus haut niveau les services discrets et place en alerte rouge les forces de sécurité.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/134.jpg

La tenue d’un rassemblement néo-nazi mondial, le week-end des 18 et 19 mai aux abords de Perpignan, suscite la vive inquiétude des autorités. Selon son habitude, cette concentration d’Hammerskins, groupe fondé à Dallas en 1988 sur une idéologie de suprématie de la « race blanche », déploiera une pensée ouvertement néo-nazie, en lien avec le Ku Klux Klan. Prônant la violence, organisant des évènements à caractère raciste, cette organisation comptant 100.000 membres en Europe et aux États-Unis, employant des insignes hitlériens, convoque ses troupes par le biais de sa branche française, surveillée par la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI). La formation des cadres et un bilan de l’année 2012 sont au programme de ce forum à droite de l’extrême droite, mais les dérives sont possibles, selon les observations effectuées par les services discrets. Outre un concert de rock radical, par le groupe Bordel Boys, des débordements comportant une atteinte à l’intégrité physique de certains profils font partie des hypothèses qui renforcent le niveau d’alerte.

Navettes à l’aéroport de Perpignan et séances de tir

Ces festivités aryennes doivent s’accompagner de séquences de tir, les Hammerskins étant amateurs d’armes. Leur « chapitre » français, fondé en 1999, est principalement représenté en Lorraine, tandis que la logistique du rassemblement est confiée à la mouvance Skins Sud. Sont notamment prévus un acheminent des militants de l’aéroport de Perpignan vers le lieu de cette rencontre, tout comme l’hébergement et les repas. Le nombre de participants reste incertain, mais l’affluence de 2000 fanatiques, en novembre 2012 à Toul, en Lorraine, lors d’une séquence du genre, renforce l’inquiétude des autorités de l’État à Perpignan. Le lieu reste inconnu, dans un Pays Catalan exempt de tradition en la matière.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (La-Clau.net, 16 mai 2013)

Publié dans Antifascisme, Autodéfense | Marqué avec , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Commentaires fermés sur Rassemblement néonazi dans les Pyrénées-Orientales

[Révolution égyptienne] « De petites manifestations ont déjà commencé dans certains villages de Minya à cause de la pénurie de pain »

Égypte. « Une moisson amère » et « une émeute du pain » ?

C’est l’heure de la moisson du blé [la récolte du blé passe par plusieurs étapes, dont le fauchage, le stockage en gerbe et enfin, le battage]. En ces premiers jours de mai, les champs perdent leur couverture dorée. Tôt le matin, les paysans se hâtent à la tâche. « Mais la seule chose que j’ai récoltée jusqu’ici, c’est de l’inquiétude à cause de la pénurie de gasoil », fulmine Am Ibrahim, la soixantaine, paysan dans la bourgade Hiriyet Résna, dans le gouvernorat de Charqiya [dans le nord-est du pays]. Marchant à pas lourds dans son champ, il regarde tristement son or jaune et son tracteur qui risque de tomber en panne de gasoil. Il lève les mains au ciel pour implorer Dieu de punir les responsables qui mettent en péril sa récolte. D’une main d’expert, Am Ibrahim vérifie la maturité du blé en égrenant un épi entre les doigts. Selon lui, le grain doit être jaune et bien sec pour commencer la récolte. Puis, il vérifie la hauteur de coupe de la faucheuse en utilisant un levier qui permet de régler la taille de fauchage. Il est sur la position 20 cm, et il ne faut couper ni trop bas, ni trop haut, pour qu’il puisse récupérer de la paille.

Lui qui fondait quelques espoirs sur la moisson du blé, se trouve aujourd’hui pieds et poings liés. « Pour alimenter mes engins agricoles de quelques litres de gasoil, je dois passer de longues heures dans la station d’essence et le plus souvent je reviens bredouille », lance-t-il, tout en affirmant que beaucoup de stations prétendent ne plus avoir le liquide précieux, et cela pour le revendre 4 ou 5 fois plus cher.

De plus, certains paysans tenaillés par la crainte de ne pas trouver du gasoil se sont empressés de le stocker, aggravant la pénurie et favorisant le marché noir. En effet, l’essence s’échange en secret à des prix astronomiques. « Je suis obligé d’acheter les 20 litres à 40 L.E. et parfois à 50 L.E. au marché noir. Sinon, je risque de perdre non seulement ma récolte face à la forte chaleur qui grille les grains, mais aussi le semis de la prochaine saison qui sera décalée dans le temps », souligne Am Ibrahim. Même problème pour son voisin, Hassan, qui a ficelé 4 jerricans vides sur le dos d’un âne et qui va se ravitailler auprès de petits revendeurs afin de mettre en marche sa moissonneuse, à l’arrêt depuis 2 jours.

Cette année, la récolte du blé se déroule dans une atmosphère très tendue. Le gouvernement égyptien, en grande difficulté financière, a décidé de baisser ses importations de blé venant de l’étranger. L’objectif est d’importer seulement entre 4 et 5 millions de tonnes de céréales contre 8 millions en 2012.

Pour combler la différence, les autorités disent compter sur de bonnes récoltes. Mais chez les agriculteurs, on est très loin de partager l’optimisme du pouvoir. « Comment le gouvernement peut-il s’attendre à une récolte exceptionnelle de blé qui permettrait au pays d’économiser des milliards de dollars, alors qu’il ne nous fournit ni eau, ni engrais, ni carburant pour nos machines ? Il ne nous donne rien et attend plus », s’indigne Hassan.

En effet, cette céréale indispensable qui constitue la base de l’alimentation humaine, du fait de sa très haute valeur nutritive, est la première production agricole du pays. À noter que les toutes premières galettes à base de blé datent de 3000 ans en Égypte. Cependant, l’Égypte, après avoir atteint les 70% d’autosuffisance en production de blé durant les années 1970, a vu sa production stagner, et cela face à une démographie galopante. Aujourd’hui, c’est environ la moitié du blé consommé qui est importée par l’État, pour alimenter les marchés à des prix subventionnés.

Les paysans sont abattus

L’heure est au marasme non seulement à Hiriyet Résna, mais aussi dans tous les autres villages de différents gouvernorats. Les paysans sont abattus. Ils ne parviennent même plus à nourrir leurs animaux, coincés entre la nécessité d’acheter à leurs bêtes du fourrage dont le prix ne cesse également d’augmenter et l’obligation de vendre leurs récoltes de blé à des prix souvent trop bas.

« Tout a augmenté, la location des tracteurs, le prix du mazout pour puiser l’eau, les engrais que je dois trouver au marché noir, la nourriture pour les bêtes ! Ce n’est plus rentable de vendre notre blé dont le coût a augmenté de 90 % par rapport à l’an dernier ! », s’exclame Loutfi, exaspéré. Un avis partagé par Abdel-Basset, un vieux paysan traînant un âne. Il s’est arrêté pour nous parler et exprimer son exaspération. D’après lui, cette crise du carburant qui a causé cette flambée des prix a transformé la récolte de cette année en une moisson amère. « Aujourd’hui, le coût d’un feddan (0,42 hectare) de blé atteint les 6000 L.E. contre 4500 L.E. [environ respectivement 832 et 624 francs suisses] l’année dernière. Pour moissonner mon champ à l’aide d’un tracteur, cela coûte 80 L.E. l’heure, contre 50 L.E. l’an dernier, quant à l’irrigation, son coût a augmenté. De 140 L.E. on est passé à 300 L.E. La vie, ici, est de plus en plus difficile ! On n’aurait jamais cru en arriver là après la révolution ! », explique Abdel-Basset.

Cependant, le ministre du Pétrole, Ossama Kamal, nie toute pénurie de gasoil. « C’est seulement une désorganisation du point de vue de la distribution », précise-t-il. Et d’ajouter : « Un accord a été signé entre le ministère du Pétrole et celui de l’Agriculture pour fournir 120 millions de litres de gasoil durant cette période de la moisson, afin que les paysans puissent mener à bien leur tâche ».

Pourtant, cette moisson de blé est sur le point de s’achever sur un piètre résultat. La situation des agriculteurs est alarmante. Ils ne savent plus comment payer leurs charges. « C’est la saison où l’on peut offrir à nos enfants des vêtements neufs et rembourser nos dettes ; tout a été reporté. Cette récolte ne va même pas couvrir nos frais : les prix des engrais, la main-d’œuvre, la location des terres agricoles », explique Ramzi, un paysan qui ajoute, avec détresse, qu’il va certainement avoir des difficultés cette année pour transporter sa production à cause de la hausse du prix du transport et celui du carburant. Mais, il assure que cette année, le ministère de l’Agriculture a proposé aux paysans d’acheter leurs récoltes de blé à des prix élevés, soit 400 L.E. la tonne.

De son côté, Abdel-Alim, paysan du village Beni Amer, ne veut pas chiffrer ses pertes financières. Ou du moins, il n’est pas pressé de faire ses calculs… Au volant de sa moissonneuse-batteuse, il assure que le rendement n’est pas si lamentable, mais il ne veut pas avancer de pronostic. « On ne doit pas commencer à pleurer alors que la moisson n’est pas encore terminée », dit-il, en espérant que la récolte sera bonne. Cela fait une quarantaine d’années qu’il exerce ce métier sans lassitude et avec une seule obsession, la qualité. Dès le début de la moisson, il s’est organisé : préparer le matériel pour la livraison de blé à la coopérative agricole, gérer les plannings derrière son volant, portable collé à l’oreille, prendre des décisions rapidement et prévoir tous les aléas mécaniques. Par exemple, en ce qui concerne la pénurie de gasoil et pour éviter de se retrouver à sec et incapable de faire fonctionner ses engins, il en a stocké une grande partie. Mais avant de sortir son matériel, il lui a fallu respecter quelques étapes : « Il faut se rendre au champ pour croquer le grain, ensuite prélever un échantillon que je livre à la coopérative. Si les grains répondent aux critères, je commence ma moisson ». Pour cela, le matériel doit être prêt. Un tracteur, une remorque et surtout les jerricans pleins de gasoil pour les faire fonctionner.

Moisson en partie manuelle

Pour autant, cette année la moisson sera en partie manuelle. Ses 5 fils, leurs femmes ainsi que leurs enfants participent à la récolte du blé. Et à chacun sa tâche. Ainsi, de bonne heure le matin, avant les grandes chaleurs, hommes, femmes et enfants munis de faucilles et de paniers contenant de quoi manger se rendent aux champs. La moisson commence. Les hommes placés en lignes avancent au pas cadencé du moissonneur et les tiges lourdes s’effondrent dans un léger bruit de froissement. Abdel-Alim affûte sa faux, bien calée au creux de son bras, puis reprend la cadence du fauchage. Les autres hommes à intervalles réguliers font la même chose, mais la ligne de front de coupe reste régulière, l’habitude de la coupe sans doute.

Pendant ce temps, les femmes derrière eux ramassent, à mains nues, les tiges de blé coupées, les serrent et les lient à l’aide de morceaux de ficelle accrochés à leur ceinture. Elles laissent les bottes sur place ou si la cadence du fauchage le permet, érigent verticalement des tas de bottes de blé en plaçant une autre au-dessus mais à l’horizontale pour protéger les épis de blé. Les enfants qui suivent les adultes font de même et ramassent également les épis restés au sol que les femmes ont oubliés en avançant. Il ne faut rien perdre et c’est le travail des plus jeunes de récupérer les fruits de ce travail si pénible.

Incapables d’engager des dépenses supplémentaires, certains paysans préfèrent la vente directe du blé vert concassé. Fortement endetté, Mohamad, agriculteur, a cherché à minimiser ses dépenses pour honorer ses engagements. « Mon seul souci est de vendre ma production et pas la laisser pourrir à cause de la pénurie de gasoil », relève-t-il, tout en affichant un visage grave. « Si cela continue 2 ou 3 ans comme ça avec une crise de gasoil et une flambée des prix, les surfaces cultivées du blé vont disparaître ».

« Si l’Égypte ne va pas vers l’autosuffisance en blé, elle risque de faire face à la famine, voire à l’instabilité, comme les émeutes du pain de 1977 et 2008, ce sera alors les graines d’une révolution de la faim. De petites manifestations ont déjà commencé dans certains villages de Minya à cause de la pénurie de pain ! », conclut Mohamad.

Leur presse (Chahinaz Gheith, Al Ahram, 15 mai 2013) via À l’encontre

Publié dans L'insurrection égyptienne et ses suites | Marqué avec , , , , , | Commentaires fermés sur [Révolution égyptienne] « De petites manifestations ont déjà commencé dans certains villages de Minya à cause de la pénurie de pain »

[Espagne] Bas les pattes sur Silvia Muñoz Layunta, Yolanda Fernández Fernández, Xavier González Sola, Juan José Garrido Marcos et José Carlos Recio Mínguez !

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/0410.jpgEspagne : L’incarcération de cinq anarchistes (et une grosse tambouille)

On a avait déjà publié ici le 30 avril dernier une petite note sur la propagande qui montait dans les médias espagnols contre la mauvaise partie du mouvement anarchiste : « Espagne : les services de renseignement contre les mauvais anarchistes ». Il y avait déjà une tambouille indigeste mélangeant la vieille théorie du triangle méditerranéen (Grèce-Italie-Espagne), la FAI-Informelle, et l’intervention offensive croissante, de façon générale, de compagnonNEs anonymes dans la conflictualité sociale et les manifestations. Depuis plusieurs jours, cette soupe est devenue encore un peu plus brouillée, selon une claire stratégie de semer toujours plus de division et de confusion à l’intérieur du mouvement.

Le 15 mai, le juge Santiago Pedraz (du tribunal spécial de Madrid, l’Audiencia Nacional) a lancé une série de perquisitions en Catatogne et a interpellé cinq personnes, qui seraient membres d’un collectif peu connu : Bandera Negra. Il existe certes un groupe qui se nomme de la même façon à Madrid (le Grupo Bandera Negra affilié à la Fédération Ibérique des jeunesses Libertaires, FIJL), et les médias ont abondamment mélangé les deux à base de facebook et de blogs. Un exemple de plus de la nuisance de ces instruments. Le groupe de Madrid a donc publié un communiqué déclarant qu’il « n’avait rien à voir » avec celui supposément démantelé en Catalogne, tout en réaffirmant par contre la nécessité de l’action directe et de la solidarité, en particulier avec un des arrêtés.

Cela réglé, cinq anarchistes, trois hommes et deux femmes, ont donc été arrêtés près de Barcelone, un à Sabadell, trois à Cantallops, et un à Avinyonet del Penedès. Dans cette première ville, c’est un squat qui a été perquisitionné, et en passant aussi, l’Ateneu Llibertari, dont la CNT est propriétaire, et qui sert de lieu d’assemblées à différents collectifs et aux indignés du coin. Inutile de dire que les « représentants » de cet athénée ont mal digéré la perquisition, et après avoir convoqué une conférence de presse à 18h puis 20h, ils se sont finalement fendus d’un communiqué où ils affirment par exemple que l’Ateneu Llibertari « est un lieu ouvert à tout le monde, où se réalisent des activités culturelles et de loisir, et pour ce type d’activités nous n’avons aucune preuve que quelque chose ou quelqu’un soit lié au groupe Bandera Negra ». Lorsque des individus sont accusés de création de groupe terroriste et d’apologie de terrorisme (les accusations seront plus précises les jours suivants), bien appuyer sur le fait qu’on est une MJC pépère basée sur le cinéma et le ping-pong est pour le moins un manque de solidarité, et relève un brin de la dissociation. Encore plus lorsque trois des perquisitionnés/arrêtés sont de la même ville. De son côté, la CNT de Sabadell a bien tenu à affirmer que « aucun des arrêtés n’est membre de l’Athénée Libertaire ou de la CNT », alors que tout le monde ignorait encore le nom de tous les cinq. La CNT de Sabadell est-elle dans les petits papiers de la préfecture, ou bien a-t-elle minutieusement vérifié grâce à son fichier de super-membres à jour de cotisation, qu’aucun n’était dans un poste de police ? En tout cas, en voilà encore une qui a rejoint la triste famille des « Cépanou-Cépanou ».

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/0511.jpg

Aujourd’hui vendredi 17 mai, les cinq compagnons arrêtés sont passés devant l’Audiencia Nacional, qui les a envoyés derrière les barreaux. Un peu plus d’infos sont cette fois sorties dans la presse [Les communiqués de solidarité issus du mouvement sont rares et sommaires, parce qu’eux aussi avaient très peu d’infos directes. Quelques anarchistes de Barcelone ont par exemple affirmé leur solidarité sur Indy Barcelone le 16 mai]. Comme par hasard, c’est le matin même de leur audition devant le tribunal que la police a choisi de communiquer le résultat des perquisitions : des bidons d’essence (33 litres), des masques à gaz, des tubes en PVC à usage pyrotechnique, des clous à trois pointes, des cagoules, de la propagande anarchiste, des pétards et des ordinateurs… bref rien de spécial… si ce n’est en plus 5 kilos de fluoro-amphétamine (MDMA) et 350 grammes de cannabis.

Les délits dont le pouvoir accuse les compagnons sont : appartenance à un groupe terroriste (Bandera Negra) (art. 571 cp), dépôt de substances explosives et de munitions (art. 573), apologie de terrorisme (art. 578), sans compter l’histoire des stupéfiants pour deux d’entre eux. Plus précisément, ils sont tous accusés d’avoir mené plusieurs attaques incendiaires explosives à Barcelone et d’avoir été présents lors de la révolte des mineurs à Mieres (Asturies) à l’été 2012. L’apologie de terrorisme est liée à la gestion d’un compte facebook où se mélangerait « anarchisme insurrectionnaliste et communisme révolutionnaire, comme les campagnes d’exhalation de l’ETA et de ses prisonniers et des GRAPO », reproduisant les sigles de ces organisations et critiquant ETA pour avoir déposé les armes.

Des anarchistes-dealers fascinés par des idéologies autoritaires et nationalistes — voilà bien ce qui manquait pour jeter l’anathème sur les mauvais compagnons du mouvement espagnol. Mais en réalité, quand la police spécialisée se raccroche autant à de pauvres expressions virtuelles confuses [Selon l’agence de presse EFE, le juge Pedraz les accuse de « fixer des objectifs et de lancer des menaces sur Facebook, et plus précisément contre la Couronne d’Espagne, des représentants politiques, les forces et corps de sécurité de l’État, et des entités financières »], c’est qu’elle n’a pas grand chose d’autre à se mettre sous la main pour justifier la campagne de terreur qu’elle alimente depuis bientôt trois semaines.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/0610.jpg

Suite à leur incarcération cet après-midi par le juge du collège d’instruction n°1 de l’Audiencia Nacional, Santiago Pedraz, les enquêteurs ont aussi rajouté un peu de sel à la tambouille, en dévoilant que les cinq anarchistes auraient créé un Front Solidari Barcelona (FSB) en juillet 2012, devenu ensuite Kolectivo Bandera Negra (KBN), et que ce dernier aurait lui-même scissionné ensuite pour donner les Células Autónomas de Combate (CAC). Ces cinq compagnons sont donc accusés en particulier d’avoir monté trois jolis groupes en moins d’un an [« Front », « Cellules », beeuurk]… sur Facebook, et de se rendre à des manifs autrement que les mains dans les poches. Vivent les modes d’organisation informels et en groupes d’affinités qui ont fait tant jaser la presse espagnole ces dernières semaines, avant qu’elle ne vienne nous vomir les deux derniers jours ce pâté de préfecture bourré de sigles et de structures formelles.

Les compagnons incarcérés sont : Silvia Muñoz Layunta, Yolanda Fernández Fernández, Xavier González Sola, Juan José Garrido Marcos et José Carlos Recio Mínguez [Comme si tout cela ne suffisait pas encore dans cette histoire, la dépêche de presse dictée par le juge après leur incarcération, précise que Silvia Muñoz, Juan José Garrido, Xavier González Sola et José Carlos Recio étaient « membres » de KBN selon… les déclarations de José Carlos Recio lui-même, qui aurait « impliqué plusieurs de ses compagnons dans les faits reprochés, dont la cinquième incarcérée, Yolanda Fernández, qu’il a située comme membre du FSB »]. Ils ont été conduit à la prison de Soto del Real (Madrid).

Solidarité avec les anarchistes incarcérés, en Espagne comme ailleurs.

Brèves du désordre, 18 mai 2013

Publié dans España en el corazón | Marqué avec , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Commentaires fermés sur [Espagne] Bas les pattes sur Silvia Muñoz Layunta, Yolanda Fernández Fernández, Xavier González Sola, Juan José Garrido Marcos et José Carlos Recio Mínguez !

Lucioles n°9, mai 2013

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/076.jpg

TÉLÉCHARGER LE BULLETIN

Lucioles

Publié dans Critique des médias | Marqué avec , | Commentaires fermés sur Lucioles n°9, mai 2013

[Il est un produit merveilleux / Expérimenté par la science / Et qui pour nous les miséreux / Fera naître l’indépendance] Grève générale en Bolivie

En Bolivie, une grève pour les retraites débouche sur un affrontement politique

En Bolivie, une grève pour la revalorisation des retraites, déclarée illégale vendredi 17 mai, est en passe de basculer dans un conflit politique. La veille, le président Evo Morales (gauche) a accusé la Centrale ouvrière bolivienne (COB) de vouloir fomenter un coup d’État et a appelé ses partisans à « défendre la démocratie ». Une première manifestation de sympathisants du chef de l’État a eu lieu à Potosi, jeudi. D’autres sont appelés à converger vers La Paz, le 23 mai, au risque de provoquer des affrontements avec les grévistes.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/0210.jpg

Le 16 mai, à La Paz.

Avec le soutien de la COB, les mineurs, traditionnellement en pointe dans les mouvements revendicatifs, ont entraîné dans la grève les enseignants, le personnel hospitalier et des ouvriers de l’industrie. Les grévistes demandent une pension de retraite égale à leurs derniers salaires, alors qu’elle s’élève actuellement à 70 %. Le mouvement s’est durci lorsqu’ils ont appris que les militaires sont les seuls à toucher une pension égale à 100 % de leur dernière paie.

Plus de 5000 travailleurs des mines de Huanuni se trouvent à La Paz. Comme d’habitude, les mineurs manifestent bruyamment, en faisant exploser des petits bouts de bâtons de dynamite. En plein centre-ville, l’effet recherché est vite atteint : les manifestants ne peuvent pas passer inaperçus. La place Murillo, où se trouvent le palais présidentiel et le Congrès, est bloquée par la police, qui éloigne les grévistes à coups de gaz lacrymogène.

Des manifestations ont eu lieu également à Oruro, centre minier, et à Santa Cruz, cœur économique du pays. Des barrages ont été dressés sur les routes de plusieurs départements. Le gouvernement en a compté 35 dans tout le pays. Un pont a été dynamité à Caihuasi, à 200 km de La Paz.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/0312.jpg

Un manifestant montre une arme saisie sur un flic en civil, La Paz, 17 mai.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/25.jpg

La négociation entre le gouvernement et les grévistes est dans l’impasse depuis deux semaines. Le président Morales prétend que l’augmentation des pensions demandée compromettrait l’avenir économique. « Le gouvernement défend les droits de la majorité des travailleurs, a-t-il déclaré. Notre responsabilité sera toujours de favoriser ceux qui gagnent peu. »

Le chef de l’État a accusé les dirigeants syndicaux d’être des privilégiés et de gagner plus que lui. « Je suis démoralisé parce que je continue à nationaliser de nouvelles entreprises minières pour qu’ensuite les travailleurs les mènent à la faillite », a confié M. Morales à la presse.

Ces propos ont suscité l’indignation du syndicat des mineurs, qui a répondu que le salaire moyen à Huanuni est de 3200 bolivianos (360 euros), même si le travail à la pièce permet à une minorité, 6 % des travailleurs de la mine, d’empocher plus de 16’000 bolivianos.

Les mineurs ont pris le contrôle de Huanuni en 2002, quatre ans avant l’arrivée au pouvoir d’Evo Morales, a rappelé le syndicat. La pénibilité du travail réduit l’espérance de vie des mineurs, sans compter les accidents (1800 par an). Pour toutes ces raisons, le syndicat revendique une pension de 8000 bolivianos pour les mineurs et de 5000 pour les autres secteurs.

Les intentions « putschistes » prêtées par le président aux manifestants et la mobilisation de ses propres partisans contre les grévistes ont transformé le conflit syndical en crise politique. Tandis que les organisations paysannes favorables à M. Morales répondent à son appel et s’apprêtent à investir La Paz, d’autres dénoncent la manœuvre.

« Ce que le président est en train de faire est d’organiser un affrontement entre frères boliviens », assure Adolfo Chavez, dirigeant de la Confédération des peuples indigènes de Bolivie (Cidob). (…)

Ce n’est pas la première fois que M. Morales crie au coup d’État. La théorie du complot trouve en Bolivie un terrain fertile. En 2012, lorsque les Indiens de l’Amazonie bolivienne ont organisé des marches contre le tracé d’une route qui doit traverser le Territoire indigène et parc national Isiboro Secure, le chef de l’État les avait accusés d’être manipulés par l’ambassade des États-Unis. À Cochabamba, les cocaleros, les cultivateurs de la feuille de coca, dont M. Morales reste le dirigeant, ont été mobilisés pour casser le mouvement étudiant ou des grèves critiquées par le gouvernement.

Presse esclavagiste (Paulo A. Paranagua, LeMonde.fr, 18 mai 2013)

 

(…) À noter qu’une des peurs du gouvernement de Morales était, hier, que des fonctionnaires de police, eux aussi mal payés, se mettent en grève aux côtés des travailleurs plutôt que de les réprimer. Cela ne s’est pas passé mais des femmes de policiers du rang ont affirmé leur solidarité avec les grévistes.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/232.jpghttp://juralib.noblogs.org/files/2013/05/261.jpghttp://juralib.noblogs.org/files/2013/05/243.jpg

Solidarité ouvrière, 18 mai 2013

 

Marcha de la COB agarra a un policía infiltrado y le quita su arma

La columna de la marcha encabezada por el comité ejecutivo de la Central Obrera Boliviana (COB) descubrió este viernes a un policía vestido de civil que se infiltró para cumplir tareas de inteligencia, según denunció Juan Carlos Trujillo.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/271.jpg

Un agente Policial guarda su arma hoy, viernes 17 de mayo de 2013, ante el acoso de los trabajadores mineros bolivianos que golpearon al agente vestido de civil y le quitaron su arma durante una nueva jornada de protestas en La Paz para exigir mejores pensiones de jubilación al Gobierno de Evo Morales. El Gobierno y la COB han intentado sin éxito dialogar varias veces para encontrar una solución al conflicto, y el mandatario ha llegado a acusar a los sindicatos de estar fraguando un golpe de Estado, aunque ellos lo rechazan de plano.

El policía infiltrado tenía en su poder una pistola automática de nueve milímetros. El arma fue confiscado y mostrado a un grupo de periodistas y fotógrafos por el secretario general de la COB.

“Vean, aquí esta el arma. Este hombre nos seguía y estaba armado”, gritó Trujillo después que fue desarmado el policía, quien reportaba a seguido por celular sobre los movimientos de la marcha, según un dirigente minero.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/281.jpg

El episodio ocurrió en el llamado “casco viejo” de La Paz, ciudad que por quinto día consecutivo fue escenario de protestas callejeras de la Central Obrera Boliviana que fue acatada por varios sindicatos.

La televisora PAT reportó también que otro policía vestido de civil fue desarmado por otra columna de la marcha de la COB. (…)

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Opinion.com.bo, 17 mai 2013)

Publié dans Radicalisation des luttes ouvrières | Marqué avec , , , , , , , , , , , , , , , , | Commentaires fermés sur [Il est un produit merveilleux / Expérimenté par la science / Et qui pour nous les miséreux / Fera naître l’indépendance] Grève générale en Bolivie

[Foxconn-Zhengzhou] « Les raisons de ces sauts dans le vide ne sont pas claires »

Chine : trois nouveaux suicides dans une usine de Foxconn

Trois salariés d’une usine de Foxconn en Chine ont mis fin à leurs jours en moins de trois semaines en se précipitant dans le vide, selon une agence de presse officielle et une organisation de défense des ouvriers chinois, qui s’interroge sur les raisons de ces suicides.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/0113.jpg

L’usine Foxconn de Zhengzhou emploie plus de 100’000 ouvriers.

Les trois suicidés était employés par la même usine du numéro un mondial taïwanais des composants pour ordinateurs, à Zhengzhou, dans le centre du pays.

Le premier, un homme de 24 ans, a sauté de son dortoir le 24 avril, tandis que trois jours plus tard, une femme âgée de 23 ans décédait après avoir sauté du 6e étage de son immeuble, a rapporté l’agence Nouvelles de Chine.

Mardi dernier, un homme marié âgé d’une trentaine d’années mettait fin à ses jours en sautant du toit situé au 5e étage d’un bâtiment, selon la même source.

« Les raisons de ces sauts dans le vide ne sont pas claires », a commenté dans un communiqué samedi China Labor Watch, une organisation dont le siège est à New-York.

Ils pourraient être liés à une politique « par laquelle les ouvriers sont menacés de renvoi s’ils parlent sur le lieu de travail », poursuit cette ONG.

Foxconn est très suivi par les organisations de défense des droits du travail, après une vague de suicides (au moins 13) dans ses usines chinoises en 2010, dus, selon les militants, aux dures conditions de travail.

Le groupe taïwanais assemble notamment des produits pour Apple, Sony et Nokia et emploie 1,2 million de personnes en Chine.

Le dernier suicide pourrait être lié à des problèmes relationnels du salarié qui venait d’être recruté au mois d’avril, selon une source au sein de l’usine citée par Nouvelles de Chine.

L’usine de Foxconn à Zhengzhou n’a pas pu être jointe samedi au téléphone par l’AFP.

Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 18 mai 2013)

Publié dans Les luttes de classe en Chine | Marqué avec , , , | Commentaires fermés sur [Foxconn-Zhengzhou] « Les raisons de ces sauts dans le vide ne sont pas claires »

[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Le jour de mon anniversaire j’ai soufflé mes 33 balais avec un chalumeau en guise de bougie »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[15 juillet 2012]

Le jour de mon anniversaire j’ai soufflé mes 33 balais avec un chalumeau en guise de bougie, même avec la meilleure volonté du monde je n’aurais pu l’éteindre, à bout de souffle essoufflé de courir derrière ma vie… Le destin m’avait donné une mauvaise carte routière [il] m’avait confondu avec un martyr pro-black porte-parole d’une diaspora alors que je n’étais qu’un mec de tess qui enrichissait le vendeur de grecs de son quartier qui préférait les survêts Lacoste aux costards trois pièces fallait rester à l’aise en cas de course-poursuite, je suis comme ces bébés échangés à la naissance moi j’ai perdu au change j’ai été élevé dans une jungle, j’ai retrouvé ma carte routière cachée derrière un barreau de cellule j’avais une chance sur mille de la retrouver comme une bouteille jetée à la mer ton destin tu ne peux y échapper donc sois à l’heure pile au rendez-vous.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

Publié dans Beau comme une prison qui brûle | Marqué avec , | Commentaires fermés sur [Chronique de Youv derrière les barreaux] « Le jour de mon anniversaire j’ai soufflé mes 33 balais avec un chalumeau en guise de bougie »

[Algérie] La lutte contre le chômage passe par le recrutement de nouveaux flics

Émeutes à Illizi – Affrontements entre jeunes et policiers

Depuis le début de l’année, il ne se passe pas une semaine sans que l’actualité ne se fasse l’écho d’affrontements ou de soulèvements dans les différentes régions du Sud du pays. Plus que des protestations ordinaires, les manifestations du Sahara témoignent déjà d’un mal-être, notamment dans la frange juvénile, et d’une perturbation sociale qui s’installent dans la durée.

Crise de chômage, de logement, marginalisation, piston, oubli, sont autant de calvaires contestés haut et fort par les populations du Sud algérien. Cette mal-vie ayant gardé le silence pendant longtemps est sortie enfin de sa coquille et plaide pour  ses droits à une existence  digne de ce nom. Pour la fin de semaine, c’était le tour des jeunes de la wilaya d’Illizi d’exprimer leur colère.

Plusieurs quartiers de la ville d’Illizi ont vécu depuis la nuit de mercredi des échauffourées entre des éléments de la police et des groupes de jeunes, à la suite d’une altercation entre un jeune et un agent de la sûreté. À cet effet, la ville a été paralysée dans ses différentes structures administratives et éducatives en raison des troubles.  Des édifices publics, à l’instar de la Direction de la réglementation et des affaires générales de la wilaya ont subi des dégâts causés par des jets de pierres.

Nos tentatives de joindre, hier, des représentants de jeunes dans cette ville ont été vaines. Les autorités locales d’Illizi ont annoncé par ailleurs l’ouverture d’une enquête judiciaire sur ces événements.  C’est ce qui ressort des propos du  chef de l’exécutif de la wilaya d’Illizi, Ali Madoui : « une enquête approfondie sera enclenchée pour déterminer les circonstances de ces évènements et l’affaire prendra son cours légal, à la suite des évènements qu’a connus la ville d’Illizi », a souligné le wali d’Illizi, lors d’une rencontre extraordinaire, en présence de notables de la région, des représentants de la sûreté de wilaya et des jeunes. Et d’ajouter que « la situation est jusque-là maîtrisée ».  « Les services de la wilaya s’emploient à rétablir la sécurité et le calme », a signalé le wali d’Illizi appelant, à l’occasion, les jeunes à « faire prévaloir la sagesse pour pouvoir dégager des solutions fiables par la voie du dialogue, et laisser la justice faire son travail concernant cette affaire ».

Ne faisant aucune exception par rapport aux autres régions, la crise du chômage figure en tête des préoccupations des jeunes. Pour absorber la colère et apaiser la tension, plusieurs mesures et  projets ont été annoncés par les autorités locales comme par les hautes autorités de l’État. Selon la direction  locale de l’emploi, « au  moins 189 contrats d’insertion ont été établis durant le premier trimestre de l’année en cours  à Illizi au titre du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle ». La même source fait état du taux de chômage dans la wilaya en 2011 et 2012, autour de 8,61 % à la fin de l’année dernière. Déconnecté vraisemblablement de la vraie réalité du chômage, ce taux s’avère en contradiction avec le nombre des émeutiers et des manifestations soulevées contre le chômage. Avec une économie qui jusque-là  impuissante et faible pour prendre en charge le poids réel du chômage, certains « économistes » se sont mêlés pour répondre aux protestataires. Exemple : la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) s’« implique » désormais dans la lutte contre le chômage dans le Sud du pays. Selon la Dgsn, « le général Hamel annoncera à Ouargla le recrutement de 1000 agents civils assimilés dans les rangs de la police. Il va également annoncer des opérations de recrutement dans les huit autres wilayas du Sud ». Reste à savoir si ces wilayas manquent effectivement  de forces de l’ordre et pourquoi l’Algérie ne prend pas les voies appropriées pour commencer à travailler sa politique d’emploi ?

Leur presse (Yasmine Ayadi, Le Jour d’Algérie via Kabyle.com, 20 avril 2013)

Publié dans Les luttes de classes en Algérie, Luttes des chômeurs et précaires | Marqué avec , , , , , , , , | Commentaires fermés sur [Algérie] La lutte contre le chômage passe par le recrutement de nouveaux flics

Nouvelle incarcération d’une compagnonne à Turin et résumé des épisodes précédents

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/096.jpg

TÉLÉCHARGER LE DOCUMENT

Publié dans General | Marqué avec , | Commentaires fermés sur Nouvelle incarcération d’une compagnonne à Turin et résumé des épisodes précédents

[ZAD partout / Avignon] « La terre, c’est le nerf de la guerre »

À Avignon, la possibilité d’une ZAD

Mené par un agriculteur à la chevelure grisonnante juché sur son tracteur, le cortège du collectif LEOpart est jeune et bariolé, en ce samedi humide de fin avril. Cheveux rouges, dreadlocks ébouriffées, foulards noirs remontés sur le nez, entre 200 et 300 personnes ont défilé dans les rues d’Avignon au rythme d’une petite batucada, un ensemble de percussions, en croquant des noix et en refaisant le monde. Partie du vieux centre de la cité des papes, la manifestation s’est enfoncée dans la périphérie avignonnaise, où les barres d’immeubles laissent peu à peu la place aux haies d’aubépines, aux prés, aux serres maraîchères.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/055.jpg

Menés par un tracteur rouge, les opposants à la liaison Est-Ouest partent défricher et replanter un champ.

C’est ici, au beau milieu de la ceinture verte qui borde la ville, que doit être construite la liaison Est-Ouest (LEO), une quatre-voies qui fait la jonction entre les autoroutes A7, en direction de Marseille, et A9, vers Barcelone. Son ambition, affirment ses promoteurs, est de désengorger la ville et sa rocade, asphyxiées par les camions. Mais sur les plans, son tracé dessine une large rayure sur la zone d’agriculture périurbaine qui persiste ici, entre des lotissements et une voie de TGV. C’est sur l’emplacement de cette future autoroute, sur un terrain appartenant à la SNCF, que les manifestants terminent leur marche, pour organiser un camp.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/064.jpg

Le projet de LEO, présenté par la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement.

« On a envie que ce soit le début de quelque chose », lance Nicolas, du réseau européen Reclaim the Fields (« Reprenons les champs »), venu soutenir les locaux qui militent contre la LEO. Ce quelque chose est encore flou. Mais, alors que le campement se monte, le premier atelier auquel s’attèlent les militants est la plantation d’un champ de patates – prélude d’un squat agricole en gestation. Sur la ceinture verte, une maison, au moins, est déjà squattée par quelques jeunes, point de ralliement pour organiser la défense à plus long terme de la cinquantaine d’hectares de terres menacées. Et deux semaines plus tard, l’occupation se poursuit : après une première assemblée générale du mouvement ce samedi 11 mai, les militants s’attaqueront dimanche à une journée de « chantier collectif » pour consolider, en dur, leur installation.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/071.jpg

La ceinture verte est une zone au sud d’Avignon qui a été jusque là remarquablement préservée de l’urbanisation.

« ON EST TOUS DES MANGEURS »

Si la plupart des « LEOpart » sont de nouveaux venus, débarqués à l’occasion de cette « manif-occupation », ils viennent se greffer à une bataille que des associations locales mènent depuis des mois, voire des années, contre la disparition programmée de cet îlot d’agriculture périurbaine. À l’origine de cette convergence, un échange avec le Collectif pour la défense des terres agricoles, fondé il y a un an par des habitants d’Avignon et des agriculteurs de la ceinture verte. Parmi eux, Hélène, installée en maraîchage bio sur ces terres, distribuait en vente directe des paniers de légumes à quelque 110 familles du coin. Elle a dû déménager son exploitation, ses propriétaires ayant vendu leur terrain menacé par la LEO.

Au fil des années, les friches agricoles se sont multipliées sur la ceinture verte d’Avignon, soumise à la pression foncière et à l’incertitude qui pèse sur son avenir. « Les agriculteurs n’allaient pas investir alors qu’ils risquaient l’expropriation », explique Hélène. « C’est aussi une bonne façon pour les pouvoirs publics de vider une zone, pour ensuite venir construire une route en arguant qu’elle est délaissée et peu attractive, alors que ce sont justement eux qui ont gelé son activité en faisant peser un projet d’aménagement pendant plusieurs décennies », analyse Mathieu, également membre du Collectif pour la défense des terres agricoles.

Le jeune homme habite dans la ville d’Avignon et, même s’il n’a pas grand chose à voir avec le monde agricole, il se « sent concerné » par cette mobilisation, d’abord pour préserver « la vocation nourricière de la ceinture verte ». « Parce qu’on est tous des mangeurs, et qu’il faut retrouver le lien à la terre et se réapproprier notre alimentation », croit-il. Aussi parce qu’il ne croit plus, à l’inverse, au bétonnage, « au règne du tout-voiture et à l’idéal de la vitesse ».

« ZAD PARTOUT »

Ces problématiques plus globales ont pu former un terreau propice à la rencontre entre ces militants du coin et ces jeunes venus d’ailleurs, qui rechignent un peu à expliquer d’où ils affluent ainsi. Force est de constater, néanmoins, que le mistral qui souffle sur la ceinture verte d’Avignon a des parfums de Notre-Dame-des-Landes. La débrouillardise et le « Do It Yourself » qui règnent dans le bocage nantais ont indubitablement donné des idées, et de l’expérience, à certains.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/083.jpg

Après la manifestation de fin avril, le campement accueille une yourte dortoir et un hectare de terres s’apprête à être remis en culture.

En quelques heures, et malgré la bruine fraîche, une yourte est ainsi montée pour faire office d’infirmerie, aux côtés d’un « point-info », d’un bar en bois, d’un chapiteau pour la cantine, d’un autre pour la fête – animé le soir-même par un concert punk, de toilettes sèches… Des ateliers pour fabriquer un poulailler collectif et une ruche sont prévus, certains partent en quête de plantes sauvages comestibles. Une caravane-bergerie est installée dans un champ adjacent, libérant quelques chèvres qui grignotent les ronces et aident ainsi au défrichage de la zone.

Si l’idée n’est pas de « faire un copier-collé » de Notre-Dame-des-Landes, selon Nicolas, la référence à la lutte contre l’aéroport breton est bel et bien omniprésente. À commencer par les pancartes de la manifestation : « Sème ta ZAD – occuper, cultiver, résister », ou « ZAD partout ». L’acronyme est devenu le mot d’ordre qui fédère des dizaines de comités locaux de soutien à la lutte « contre l’aéroport et son monde », qui ont germé dans toute la France.

Plus révélatrices encore que ces signes, les aspirations des personnes venues défendre la ceinture verte avignonnaise résonnent avec celles de Notre-Dame-des-Landes : refuser un aménagement du territoire vécu comme absurde et autoritaire, s’opposer à la logique de la rentabilité financière, afficher des valeurs comme la liberté, l’autonomie et la nature, concevoir de nouveaux outils de lutte qui privilégient la pratique agricole et l’implantation sur le terrain plutôt que les arguments juridiques et administratifs.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/093.jpg

« Sème ta ZAD », la référence à Notre-Dame-des-Landes, baptisée « zone à défendre », est bien présente.

Comme à Notre-Dame-des-Landes encore, les occupants voient, derrière les enjeux locaux d’un projet comme la LEO, un sens plus global, un système refusé en bloc, quelles que soient les affinités – écologistes, anticapitalistes, anarchistes ou autres – de chacun. Enfin, beaucoup semblent aussi venir pour vivre quelque chose de plus indicible, de l’ordre de l’expérience et du partage d’une ébullition collective. Quelque chose qu’ils ont du mal à expliquer aux journalistes, ou peut-être pas envie. À l’entrée du camp, il leur est d’ailleurs demandé de poser calepins et appareils photo. Comme si ce qui s’y vivait ne pouvait pas sortir de là sans être dénaturé.

Presse contre-nature (Angela Bolis et Antonin Sabot, LeMonde.fr, 10 mai 2013)

 

Reclaim the Fields, sans terre et sans label

Parmi les nombreux collectifs, associations et individus venus constituer le groupe LEOpart et ayant lancé le squat agricole qui s’organise petit à petit dans la « ceinture verte » d’Avignon se trouve le réseau Reclaim the Fields. Après avoir participé, entre autres, à la ferme du Sabot à Notre-Dame-des-Landes, à un camp de soutien à la lutte de paysans contre une mine d’or en Roumanie, ou à des squats de terres et à des jardins collectifs à Dijon, le réseau s’est tout naturellement retrouvé impliqué dans la lutte autour de la liaison Est-Ouest (LEO) à Avignon.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/095.jpg

À Avignon, Reclaim the fields et le collectif LeoPart ont organisé la plantation d’un champ de pommes de terre en protestation contre le passage prévu d’une route dans une zone d’agriculture péri-urbaine.

Sur un coin de table, en compagnie d’autres membres du réseau, Nicolas tente de résumer la philosophie d’un mouvement qui se veut plus une « constellation » qu’une association hiérarchisée et monolithique. Comme dans bien des groupes qui se retrouvent dans ce type d’actions, les frontières du réseau ne sont pas nettes et les liens se font par porosité d’un groupe à l’autre.

Venir ici, « ça pose quelque chose de concret et ça peut modifier l’attachement à la terre », explique Nicolas. Lui-même formé en agronomie, il a appris les aspects les plus concrets du maraîchage « dans des luttes comme celle-ci ». Les membres de Reclaim the Fields, comme ceux du collectif LEOpart, aimeraient que des gens reviennent cultiver les terres mises en friches sur le tracé de la LEO.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/108.jpg

Au cœur des actions de Reclaim the Fields, l’idée de la réappropriation des terres est essentielle.

« La terre, c’est le nerf de la guerre », affirment ces jeunes agriculteurs, inspirés par les paysans sans terre sud-américains. Dans tous les combats ou projets que mène le réseau, l’idée de la réappropriation de cette ressource est essentielle. « Parce que ça touche à l’autonomie, expliquent-ils. D’abord, il s’agit de pouvoir se nourrir. Et puis d’acquérir des savoir-faire sans passer par le parcours institutionnel. »

La remise en cause, ou du moins le court-circuitage des institutions traditionnelles du milieu agricole, est aussi une constante. Ils les jugent trop hiérarchisées et patriarcales. Chez eux, les femmes tiennent d’ailleurs une bonne place, et les réflexions sur les questions de genre sont aussi à propos que celles sur les techniques maraîchères.

Aussi attachés soient-ils à l’idée de construire une nouvelle « économie collective », les membres de Reclaim the Fields préviennent : « On ne balaie pas tout ce qui se fait par ailleurs. » Dans toutes leurs luttes, ils disent tenter de discuter avec les agriculteurs plus conventionnels. « Les pratiques de solidarité paysanne, d’échange, de respect de la nature, on ne les a pas inventées, elles existent ailleurs », dit une jeune femme. « On ne veut pas rester dans un entre-soi stérile », jurent-ils. Leur idée, c’est plutôt d’amener des discussions, de nouvelles manières de voir. Ne pas imposer de label, donc.

Presse contre-nature (Antonin Sabot, LeMonde.fr, 10 mai 2013)

Publié dans Aménagement du territoire - Urbanisme, Luttes pour la terre | Marqué avec , , , , , | Commentaires fermés sur [ZAD partout / Avignon] « La terre, c’est le nerf de la guerre »

[Lettre de Radical Beirut aux anarchistes nord-américains] “We’re interested in dismantling the real physical conditions of oppression and injustice, and we want to experiment beyond the boundaries of classical politics and classical ‘isms’ that dominated both Western and Eastern radical scenes for decades”

LEBANON: A Letter from Radical Beirut to North American Anarchists

Comrades,

The Arab uprisings and Occupy Wall Street and the rest of global uprisings since 2011 have opened more doors for us to communicate and realize more than ever how our struggles against the state and dominant power structures are interconnected and the same. Our fight against the beast is one; we are informed and inspired by your past and current struggles, as well as we know that you are informed and inspired by our struggles, yet we still have a long way to go to understand one another and scale up our common fight.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/Libye.jpg

Our collective is a small group of radicals, deep ecologists, anarchists, and feminists, and we haven’t done much compared with the great sacrifices of many of our comrades elsewhere. Yet we know we also speak the mind of many of our comrades in the Arab world from Morocco to Syria, who encountered the same dilemmas while communicating with their Western counterparts.

We know that there are a lot of good actions carried out, and honest efforts in all directions, and lives being put on the line, but we also realize that the radical non-authoritarian scene in the West, and especially in North America, is dominated by the strict boundaries of a single “politically correct” ideology. It’s fine if the ideological and tactical parameters you chose work for you, but it doesn’t work for everyone, and it definitely doesn’t work for us. So it’s unfortunate that during many exchanges with North American anarchists (and to a less extent European anarchists), some of our comrades were always trying to impose their politically correct ideology on us.

It’s also unfortunate that many of our comrades in the West have digested the patronizing tone of their imperial governments, and use it unconsciously with their comrades from the third world. Too many times, we found our comrades dictating with whom we should ally ourselves with, or how should we deal with our own causes like political Islam, the Syrian revolution, anti-government tactics, and radical environmental and feminist organizations.

We appreciate the feedback and the exchange, and we think it’s desired and needed, but we feel that there are a lot of subtle expectations that we should become another version of you. And we don’t want to. Being on the other end of the equation, the one that has been getting drone missiles, uranium depleted shells, and imperialism for decades, we can honestly tell you that whatever you tried, it didn’t work well for us, and it seems it didn’t work for you as well.

Living under authoritarian regimes for decades, a lot of us are radical anti-authoritarians by instinct; students and factory workers and artists and fathers and mothers and young and old. Almost all of us had to personally experience and survive state repression in the past couple of years, yet most of us do not identify as anarchists, especially that anarchism is still for many of us a closed white euro-centric ideology with a post-modernist core.

The more we communicate we discover that a lot of words dear to our hearts are confined in narrow definitions, and subject to endless semantic wars among you. And we’re not interested in semantics or winning the war over words, we’re interested in dismantling the real physical conditions of oppression and injustice, and we want to experiment beyond the boundaries of classical politics and classical “isms” that dominated both Western and Eastern radical scenes for decades.‘

When we learn of your struggles there are a lot of things that inspire us, and there are a lot of things that we don’t want to replicate. Even while observing from another continent, it’s clear for us that the radical movement in North America (and to a lesser extent in Europe) is highly sectarian, divided, distracted by identity politics and in-fighting, and in a state of constant horizontal hostility with itself and other movements.

We see a recurrent process that constantly breaks up your leaders, isolate your movements, leaving you with pseudo-leaders and limbed collectives, then we read you complaining about the absence of vision and direction in the movement. We see hostility toward all forms of organization, a nearly religious reverence for structurelessness and a dogmatic belief in one form of decision making (consensus). We see rampant identity politics and great energies squandered over theoretical arguments that no one gives a damn about, and we honestly don’t understand it as the smokes from the burned body of the world obscures our sight.

We see a lot of misogyny, drug abuse, violent, abusive, and horrible behaviors, going unchallenged and unattended in many of your spaces.

We see an aversion against strategy, leading radical communities to smash the same window year after year without long-term tactics. We see a lot of energy spent fighting non-essential elements in the system like Fast Food chains and sports shoes corporations leaving aside the three basic structures that keep the system alive, and we mean the structures that ensure the flow of money, information, and energy to those in power. If you’re lacking ideas, there’s a drone testing facility somewhere in the desert of Arizona if you want to pay them a visit.

All that is not to dismiss your efforts or undermine your work, but just to caution against the tendency we see among our Western counterparts of flattening radical movements under one politically correct ideology, greatly diminishing the vitality of the radical movement. The plurality of opinions, approaches and tactics is needed and desired, and no matter which label we use, or which tactic we prefer, as the world burns, those of us who dream of a livable planet and a just humanity are together in the same fight, against the same enemy.

Love & Rage

Radical Beirut’s Team via Tahrir-ICN, 17 mai 2013

Publié dans General | Marqué avec , | Un commentaire

[Hôpital de Douai] Le ras-le-bol du personnel a jailli au cours d’une mobilisation syndicale

Le ras-le-bol du personnel a jailli au cours d’une mobilisation organisée par la CGT, ce jeudi

Comme nous vous l’indiquions déjà hier sur notre site, le personnel de l’hôpital s’est mobilisé, ce jeudi.

Un verrou a sauté hier à l’hôpital : l’assemblée générale organisée par la CGT devant l’entrée s’est terminée à l’étage de la direction, avec le dialogue des syndicalistes avec la directrice des ressources humaines, puis surtout, ne pouvant résister, la prise de parole de salariés qui ont fait part, dans une ambiance plutôt empreinte d’émotion et de gravité que tendue, de leur ras-le-bol en direct.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/0510.jpg

Ce ras-le-bol, la CGT l’avait bien résumé quelques heures plus tôt. Le syndicat, pour toucher le plus grand nombre de salariés, avait réservé une large plage horaire, débutant à 11h pour finir, a priori, à 13h30, avec un même discours syndical répété tous les trois quarts d’heure. Dans un lieu ouvert aux quatre vents la mobilisation a été au rendez-vous. La CGT estime que 350 à 400 personnes sont venues. Nous ne sommes pas en mesure de confirmer ce chiffre mais à 13 heures, on pouvait estimer à 200 le nombre de salariés regroupés sous l’auvent devant l’entrée. « Des gens de tous les corps de métier sont là, à l’exception des médecins », se félicitait Richard Verez, le délégué syndical.

Ce qui alimente ce malaise n’est pas nouveau et la CGT s’est déjà exprimée sur ce sujet : absence depuis plusieurs années de titularisation des contractuels et changements de grades au compte-gouttes, le tout coiffé par une « absence de politique sociale dans l’établissement ». Devant le personnel, les discours des délégués syndicaux étaient plus parlant : « Nous en avons assez de nous serrer la ceinture, de travailler pour des salaires de misère », a dénoncé Leila Blervaque, faisant entre autres allusion à des contractuels payés 25 € au-dessus du SMIC depuis des années. Mais ces revendications, qui couvaient simplement jusque-là, n’ont rien de nouveau. Ce qui l’est, c’est qu’une centaine de personnes ont suivi les syndicalistes dans l’hôpital quand ceux-ci sont allés porter la lettre-pétition que la CGT fait circuler au directeur, Renaud Dogimont.

Après des sifflets et des huées devant sa porte fermée (M. Dogimont n’était pas là), le cortège s’est mis à la recherche de la directrice des ressources humaines (DRH), Sylvie Choquet, qu’il a trouvée, avec une autre cadre supérieure, dans la salle où allait commencer une réunion. Une salle longue et étroite que les salariés ont investie, encerclant de fait les deux occupantes. Dans une ambiance plutôt grave que tendue, les syndicalistes ont fait part de leurs revendications. Et ne pouvant y tenir, les salariés ont eux aussi entamé un dialogue, demandant des comptes à Mme Choquet. « On sait très bien que c’est dur, on sait très bien que cela vous semble injuste (la non-titularisation des contractuels). Je ferai remonter ce sentiment d’injustice à la direction générale », n’a pu que répondre Mme Choquet. Ce dialogue non prévu a duré une bonne demi-heure.

Hervé Beaumont, permanent CGT de l’hôpital est sorti excédé dans le couloir. « On a recentré le débat en disant qu’on ne veut plus de promesses. La DRH dit qu’elle fera remonter au directeur. Mais il n’y a rien à faire remonter, il sait déjà tout. Il y en a marre du mépris dans lequel on nous tient. En 5 ans, l’activité de l’hôpital a augmenté de 25 %. Cette production de soins, c’est nous qui l’avons assurée ! Il faut une juste rémunération à notre travail ! » La mobilisation s’est terminée par un vote sur l’engagement de poursuivre le mouvement et le durcir si besoin. Le ton du dialogue social a changé.

La direction a souhaité s’exprimer dans un second temps.

Leur presse (J.-L. R., lavoixdunord.fr, 17 mai 2013)

Publié dans Nos corps nous appartiennent | Marqué avec , , , , , , , | Commentaires fermés sur [Hôpital de Douai] Le ras-le-bol du personnel a jailli au cours d’une mobilisation syndicale

Grève générale en Bolivie

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/029.jpgTensions et affrontements en Bolivie autour des retraites

En Bolivie, la tension s’aggrave après onze jours de conflit social pour une hausse des retraites. Des affrontements entre grévistes et partisans du pouvoir ont eu lieu jeudi 16 mai. La grève générale accompagnée de manifestations et blocages de routes se réalise à l’appel de la Centrale ouvrière bolivienne, le principal syndicat de salariés du pays. Il réclame que les travailleurs puissent toucher comme retraite l’équivalent de 100% de leurs derniers salaires, contre 70% actuellement. Dans un climat de manifestations quotidiennes dans les rues, le gouvernement du socialiste Evo Morales dénonce des motifs politiques derrière le mouvement de grève. Il appelle ses partisans à le défendre.

« Mouvement subversif », « déstabilisation politique », « scénario de conspiration » : ce sont les mots choisis par le ministre bolivien de l’Intérieur pour qualifier l’actuelle protestation sociale. Carlos Romero en veut pour preuve une tentative de prise d’un aéroport au nord du pays, et la saisie de centaines de tonnes de dynamite dans plusieurs convois de grévistes, qui ont par ailleurs fait sauter un pont à l’explosif au début du conflit.

Des accusations rejetées par la COB, la Centrale ouvrière bolivienne, qui accuse à son tour le gouvernement de « trahir le peuple » et de chercher par tous les moyens à décrédibiliser le mouvement de grève. Le centre-ville de La Paz a connu jeudi 16 mai son troisième jour consécutif de paralysie totale et de manifestations violentes, alors que les blocages de routes au niveau national feraient perdre l’équivalent d’environ 6 millions d’euros par jour au pays.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/0311.jpg

Des travailleurs bloquent l’autoroute depuis El Alto jusqu’à La Paz, le 14 mai 2013.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/049.jpg

Dans ce contexte, le gouvernement a appelé ses partisans à sortir dans les rues pour « défendre la démocratie et le président Morales » et un premier affrontement entre les deux camps a fait jeudi sept blessés dans la région de Potosi, au sud du pays. Pendant ce temps, un dialogue fragile se poursuit tout de même entre dirigeants de la COB et gouvernement, alors que le secteur de la Santé publique a décidé de se joindre au mouvement de grève.

Presse esclavagiste (Reza Nourmamode, correspondant à La Paz, RFI.fr, 17 mai 2013)

 

Bolivie : manifestations et violences pour une hausse des retraites

Le gouvernement du socialiste Evo Morales affronte ce vendredi 10 mai un cinquième jour de grève générale et à durée indéterminée à l’appel de la Centrale ouvrière bolivienne, principal syndicat de salariés du pays, qui réclame une augmentation du montant des retraites.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/069.jpg

Manifestation de mineurs à La Paz, le 9 mai 2013.

« Nous gagnons 280 euros mensuels et nous allons toucher environ 140 euros pendant notre retraite », explique Ninoska Aramayo, employée à la Caisse nationale de la Santé. « Personne ne peut vivre avec ça ! Nous demandons donc une retraite équivalente à 100 % de notre salaire après 35 années de cotisation », ajoute-t-il.

Avec Ninoska, ils sont environ 3000 à défiler dans les rues de La Paz pour exiger que le gouvernement fasse au minimum appliquer les textes actuels. « La loi parle clairement de 70 %, mais on est très loin du compte dans la pratique. Un mineur de base touche aujourd’hui une retraite équivalente à 25 ou 30 % de son salaire moyen », rapporte David Ramos, secrétaire général de la Fédération nationale des mineurs.

Impossibles négociations

Pour le gouvernement bolivien, les demandes de la Centrale ouvrière bolivienne (COB) sont impossibles à satisfaire. « Nous ne mettrons pas en danger l’économie du pays. Nous ne mettrons pas en danger le système de financement des pensions pour les gens qui gagnent le moins dans le pays », a ainsi déclaré le ministre de la Présidence, Juan Ramon Quintana.

Le ministre de l’Économie, Luis Arce Catacora, a de son côté formulé une offre qu’il a qualifiée de « non négociable » : monter le plafond des retraites pour qu’elles puissent atteindre un maximum de 435 euros mensuels pour le secteur minier et 350 euros pour les autres salariés.

Une proposition que les grévistes jugent insuffisante. Mercredi, ils ont bloqué les routes sur sept des neuf régions du pays et ont même fait sauter à la dynamite un pont sur la route entre La Paz et Santa Cruz, la capitale économique bolivienne. La coupure de cet axe routier, qui unit l’Amazonie bolivienne aux ports chiliens et péruviens sur le Pacifique, coûterait au pays plus de 4 millions d’euros de pertes par jour, d’après la chambre nationale des exportateurs.

Une dizaine de blessés

Les affrontements entre grévistes et forces de l’ordre ont fait une dizaine de blessés et entraîné plus de 300 arrestations. Par ailleurs, le gouvernement a annoncé avoir saisi 400 tonnes de dynamite et autres explosifs dans un convoi de mineurs. Juan Ramon Quintana dénonce une tentative de déstabilisation du pouvoir : « Nous avons entendu des dirigeants syndicalistes dire qu’ils allaient chasser du pouvoir le président Evo Morales de la même manière qu’ils l’y avaient installé. Ça, c’est un langage de coup d’État, c’est un langage anti-démocratique. »

Des accusations balayées par Octavio Urquizo, de la COB. « Le gouvernement devrait au contraire nous remercier. Nous nous sommes battus contre les dictatures, contre les gouvernements de droite. Et c’est grâce à ces batailles, à ces guerres, qu’existe le gouvernement actuel. Nous pensions que ce gouvernement allait justement œuvrer pour le peuple bolivien et pour les travailleurs. Au lieu de cela, il nous accuse de comploteurs quand nous ne faisons que manifester pour des revendications sociales », dénonce-t-il.

Ce jeudi, de nouvelles violences ont eu lieu lors de manifestations dans la région d’Oruro, au sud de La Paz, et le gouvernement accuse les grévistes de retenir en otage trois policiers en civil « qui étaient de repos ». Cet incident se serait produit près de Huanuni, la plus grande mine d’État du pays et dont les 4700 travailleurs participent à la grève générale. L’arrêt forcé du complexe minier entraînerait près de 400’000 euros de pertes par jour pour les finances de l’État.

C’est dans ce contexte extrêmement tendu que le dialogue entre le gouvernement et les dirigeants de la COB devait reprendre la nuit dernière.

Presse esclavagiste (Reza Nourmamode, correspondant à La Paz, RFI.fr, 10 mai 2013)

Publié dans Radicalisation des luttes ouvrières | Marqué avec , , , , , , , , , , , , , | Commentaires fermés sur Grève générale en Bolivie

Opération « antiterroriste » contre le mouvement libertaire partout en Espagne

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgAujourd’hui (15 mai) à l’aube le ministère de l’intérieur, avec l’appui de l’audience nationale (tribunal spécial), a lancé une opération antiterroriste de grande envergure sur tout le territoire espagnol. À Madrid, Valence, Barcelone ou Sabadell, différents lieux d’organisation et d’occupation anarchiste et libertaire ont été perquisitionné sans plus d’informations avec comme objectif de déstabiliser le mouvement et de procéder à des arrestations préventives.

Pour le moment, et selon les infor­ma­tions dont nous dis­po­sons, l’opé­ra­tion a été ava­lisé par le juge Santiago Pedraz suite à un décret excep­tion­nel déli­vré direc­te­ment par l’audience natio­nale équivalente à la cour suprême de jus­tice.

À Sabadell, de source poli­cière l’objec­tif affi­ché de l’opé­ra­tion était d’inter­pel­ler des mem­bres d’un col­lec­tifs anar­chiste « Bandera Negra ». Cette excuse ne convainc per­sonne et il semble que cette opé­ra­tion menée conjoin­te­ment par les dif­fé­rents ser­vi­ces de police visait prin­ci­pa­le­ment à dés­ta­bi­li­ser les foyers de lutte qui s’orga­ni­sent en ce moment par­tout en Espagne et depuis les­quels sem­blent émerger une bonne dyna­mi­que. C’est le local « Ateneu Llibertari » héber­geant dif­fé­rents col­lec­tifs qui a été per­qui­si­tionné aux pre­miè­res heures du matin.

À Gracia, dans le centre de Barcelone une autre per­qui­si­tion aurait eu lieu où une per­sonne aurait été arrêtée pour avoir publié des com­men­tai­res « vio­lents » sur FaceBook. Autant d’argu­ments reconnus comme de pures excu­ses pour atta­quer de manière directe tout ceux et celles qui conchient ce monde-là.

À Montcada dans la ban­lieue nord de Barcelone, c’est tout un ter­rain occupé depuis plus de 4 ans, la « Can piella » qui a reçu la visite de dizai­nes de Gendarmes. Préparés à résis­ter depuis 4 mois, les occu­pants de la zone avaient confec­tion­nés de mul­ti­ples bar­ri­ca­des, tran­chées pour blo­quer l’arri­vée des flics mais aussi une struc­ture métal­li­que gigan­tes­que sur le toit de la maison prin­ci­pale afin de pou­voir y résis­ter le plus long­temps pos­si­ble. Propriété d’un spé­cu­la­teur « Alcaraz » très connu dans le sec­teur, le ter­rain était un lieu devenu emblé­ma­ti­que. Les habi­tants y culti­vaient des terres avec les pay­sans du coin sur les bases d’une agri­culture écologique (can­piella.cat). Ils orga­ni­saient aussi dif­fé­ren­tes acti­vi­tés ouver­tes à tous et orien­tées vers tou­jours plus d’auto­no­mie ali­men­taire. Toutes les semai­nes des four­nées pain étaient faites ainsi qu’un ate­lier de confec­tion de bière auto­nome.

La résis­tance n’aurait duré pas plus de 3 heures. Les flics sem­blaient être bien pré­parés à l’expul­sion du lieu, 4 per­son­nes ont été arrêtées. Dans la foule, des gens se sont ras­sem­blés tout autour et une assem­blée orga­ni­sée a décidé d’aller blo­quer une auto­route ainsi que deux immeu­bles neufs lais­sés vacants dans le centre de Montcada.

La solidarité est en train de s’organiser de manière spontanée dans toute la Catalogne. Les choses risquent de bouger ces prochaines heures.

Soutien indéfectible à toutes les composantes en lutte !
Solidarité active dans toute l’Europe !

Rebellyon, 16 mai 2013

Publié dans España en el corazón | Marqué avec , , , , , , , , , | Un commentaire

Trois pigistes du Monde Académie à la rencontre des anarchistes grecs

À la rencontre des anarchistes grecs

Nous sommes trois pigistes du Monde Académie en reportage à Athènes. Notre auberge est située dans le quartier anarchiste de la ville : on y découvre le mouvement “anar” et les combats qu’il mène dans la capitale grecque.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/0112.jpg

La place Eksarxia est le cœur du quartier anarchiste. Une place triangulaire, sombre, un monument plutôt sinistre trône en son milieu. Les poubelles sont pleines de canettes de bière vide et d’emballage de souflakis éventrés. Des graffitis jusqu’au sol, qui côtoient les marelles dessinées à la craie. Les marelles, elles appartiennent au passé, parce qu’il n’y a plus d’enfant sur la place. Ce ne sont pas des enfants ceux qui fument assis sur la balançoire rouillée, pas plus que ceux qui traînent autour du monument ou sur les bancs.

Sur la place Eksarxia se côtoient des chômeurs et des étudiants, des ivrognes et des drogués, des jeunes et des vieillards, des grecs, des étrangers et des sans-papiers. Tous les soirs ils sont là, le samedi ils sont plus d’une centaine, on y boit du vin dans des bouteilles en plastique, des bières, et on y fume de l’herbe. Les simples étudiants venus se détendre y croisent des vagabonds cherchant compagnie, et la place est continuellement traversée par les vendeurs ambulants sri-lankais ou africains.

Sur la place, on rencontre Panos. Panos a 33 ans, il a fait des études d’ingénierie mécanique il y a longtemps, et il s’apprête maintenant à reprendre des études d’histoire. Il vivote de métier en métier depuis plusieurs années, ne veut pas qu’on le prenne en photo, puisque les photos sont interdites sur la place. Il veut nous parler du mouvement des anarchistes grecs.

Lui-même ne veut pas se dire anarchiste, par humilité : “Pour être anarchiste il faut être libre. Je crois en l’anarchie mais je ne suis pas encore anarchiste.” Panos se sentait anarchiste avant même de connaître ce que c’est que l’anarchie : il a réalisé que l’anarchie est faite pour lui au fil de ses lectures. Et au fil de ses années vécues : ancien vagabond, ancien toxicomane, ses 33 années l’auront fait traverser toutes sortes de situation. “C’est simple de se dire anarchiste lorsque tu as toujours vécu dans ton confort. Ça l’est moins lorsque tu as vécu.”

Le mouvement anarchiste, c’est ce qu’on a autour de nous, sur la place. Il s’est radicalisé avec la crise économique et la montée de l’Aube Dorée. Les anarchistes grecs et l’Aube Dorée se livrent une guerre meurtrière dans Athènes. Sur les années passées, il y a eu plusieurs attentats visant l’un et l’autre camp, et les nombreux attentats perpétrés sur les sièges de l’Aube Dorée sont officieusement reconnus par certains anarchistes extrémistes.

Panos n’adhère pas à ces moyens d’action. “Si on vivait en Amérique du Sud ou dans un pays où la situation est plus désespérée, je serais d’accord. Mais nous sommes en Europe, on ne devrait pas avoir à recourir à ces violences.” Il est activiste à sa manière. Il participe aux manifestations contre l’Aube Dorée (il y en a plusieurs par mois), aux débats organisés chaque semaine, aux missions humanitaires. Et surtout, il s’instruit, et il parle aux gens : “le meilleur moyen de combattre passe par la connaissance. La connaissance par soi même, lire, comprendre, voir d’autres horizons. Puis la connaissance des autres : il faut apprendre aux gens, adopter des démarches plus pédagogiques.”

L’enseignement, l’apprentissage, et l’attente. Panos, comme beaucoup de grecs, est dans une attente constante, l’attente que quelque chose se passe. Cette attente émet une tension sous-jacente, au milieu de ces grecs qui boivent, qui rient et qui parlent, on sait qu’il y a l’attente. On attend un grand changement, la sortie de la crise, la sortie de l’UE, ou la révolution. Puisqu’on en vient à parler de révolution, dans un pays qui s’enfonce toujours plus dans la crise économique.

“Pendant le mouvement des Indignés, beaucoup de Grecs parlaient de révolution. Je me suis posé la question : et après, quoi ? Poser un autre président qui ferait la même chose ? J’aime la révolution, c’est la plus grande forme d’amour, si tu aimes l’humanité tu changes les choses. Mais il faut avoir des idées pour l’après révolution. Pour le moment il vaut mieux attendre d’avoir ces idées et de les partager.”

Les partager avec les citoyens, afin de redorer l’image des anarchistes. Ce que Panos déplore, c’est que les anarchistes ont une image de terroristes et de fauteurs de troubles, de hooligans aux yeux des grecs. Pourtant, “entre anarchistes et Grecs, c’est changeant. Ils peuvent nous accompagner aux manifestations, et le lendemain nous rejeter pour tel ou tel attentat. Parfois, ces attentats ne proviennent même pas d’anarchistes, on subit beaucoup de rumeurs.”

Un attentat récent s’est produit à côté de la place, si récent que les décombres en sont encore fumantes. Il est revendiqué par les anarchistes : un bar dont le gérant “ne payait pas ses employés” et “était beaucoup trop proche de la police”. Une bombe et l’immeuble est en ruines, comme un présage sinistre aux commerces environnants. Puisqu’il y en a beaucoup, de commerces aux alentours. Il y a ce kiosque ouvert toute la nuit, littéralement entouré d’anarchistes, il y a ce bar à jazz dont la clientèle mûre et élégante jure curieusement avec l’extérieur, il y a ces bars, ces sandwicheries… Et aucune plainte, “on réussit à cohabiter avec la plupart”, affirme un commerçant.

Les anarchistes, ce n’est pas un simple mouvement homogène. Si Panos est pacifique, d’autres feront des attentats, ou de la “chasse à l’Aube Dorée”. “Évidemment que nous sommes différents, à Athènes nous sommes déjà plus de 10’000. On a plein de points de vue, mais on regarde tous dans la même direction.”

La nuit est tombée depuis longtemps, la place s’est remplie puis vidée peu à peu. Les gens sont assis, sur des bancs, des balançoires ou à même le sol. Ils boivent, ils parlent. Ils attendent.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (blog de Soufiane Khaloua, LeMonde.fr, 15 mai 2013)

Publié dans L'insurrection grecque de décembre 2008 et ses suites | Marqué avec , , | Commentaires fermés sur Trois pigistes du Monde Académie à la rencontre des anarchistes grecs

Un Alternatif à la tête de la police zurichoise

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgFraîchement élu à l’Exécutif de la ville de Zurich, Richard Wolff, de la Liste alternative, reprendra le Département de la police, dirigé depuis trois ans par le Vert Daniel Leupi.

Ce dernier remplacera à contrecœur le démissionnaire Martin Vollenwyder (PLR) à la tête des Finances. Daniel Leupi a admis mercredi à l’issue de la séance constitutive qu’il serait volontiers resté à la tête de la police, où il a connu plusieurs succès, dont le déroulement calme du 1er Mai.

Mais il s’est plié à la volonté de la Municipalité, qui voulait que les finances soient dirigées par un membre expérimenté de l’Exécutif.

Le Département de la police sera donc repris par Richard Wolff. Pendant la campagne électorale, cet urbaniste de 52 ans avait été critiqué pour ne pas s’être distancié des milieux de squatteurs après les émeutes survenues au centre autogéré de la « Binz ».

La Municipalité s’est dite convaincue que le nouvel élu possédait les qualités nécessaires pour remplir son mandat avec succès. Les nouveaux chefs de département entreront en fonction le 1er juin.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (ats via 20min.ch, 15 mai 2013)

Publié dans La police travaille, Violences policières et idéologie sécuritaire | Marqué avec , , , , , , | Commentaires fermés sur Un Alternatif à la tête de la police zurichoise

[Merci les grévistes de PSA Aulnay] Une « anecdote passée injustement inaperçue » à propos de Mélenchon

Affront de gauche

Pas toujours facile, même pour le Front de gauche, de soutenir les travailleurs en lutte. À preuve cette anecdote en date du 20 mars, passée injustement inaperçue : ce jour-là, Mélenchon va soutenir les grévistes de PSA Aulnay et remettre à leur meneur CGT, Jean-Pierre Mercier, une enveloppe contenant un chèque pour la contribution du Front de gauche à la caisse de grève. Mais, lorsque que Mercier en découvre le montant, c’est la douche froide : 1400 euros de dons. Pas vraiment de quoi améliorer 1’ordinaire de 500 salariés en grève depuis le 16 janvier…

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/059.jpgLe 9 avril, lors de la manif pour l’emploi et contre l’accord national interprofessionnel (ANI), « Méluche » retrouve les grévistes de PSA. Alors qu’il s’approche d’eux, il croit entendre monter cette clameur : « Le chef, le chef, le chef ! » Ni une ni deux, notre vedette bombe le torse, lève les bras et se précipite pour avoir son bain de foule, en se mettant à vociférer lui aussi : « Le chef, le chef ! » Las, arrivé à proximité du cortège, le pauvre Mélenchon découvre que les PSA, mécontents de sa maigre contribution à leur longue grève, lui crient en réalité : « Le chèque, le chèque, le chèque ! »

La lutte finale, c’est parfois ingrat.

Presse chéquarde (Le Canard enchaîné, 7 mai 2013)

Publié dans Radicalisation des luttes ouvrières | Marqué avec , , , , , | 20 commentaires

Bas les pattes sur l’incendiaire du CRA de Bordeaux !

Le procès de l’incendiaire du centre de rétention administrative de Bordeaux reporté

Le tribunal correctionnel de Bordeaux a ordonné une expertise psychiatrique.

L’Égyptien de 24 ans qui, mardi [7 mai] a mis le feu à son matelas provoquant un incendie dans le centre de rétention administrative de Bordeaux devait être jugé cet après-midi [vendredi 10 mai] par le tribunal correctionnel de Bordeaux dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate.

Sorti de l’hôpital où il avait été admis avec des brûlures aux visages et après avoir respiré des fumées, il a depuis été incarcéré à la maison d’arrêt de Gradignan.

Devant l’état du prévenu, son avocat Me Nadji Medawar et le vice-procureur Géraldine Bouzard ont l’un comme l’autre demandé la réalisation d’une expertise psychiatrique.

Les juges ont décidé qu’elle aurait lieu d’ici la fin du mois de juin, date pour une nouvelle audience. D’ici là l’homme, sans aucune garantie de représentation, restera en prison.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Florence Moreau, SudOuest.fr, 10 mai 2013)

Publié dans Beau comme une prison qui brûle, Les révoltes des migrants | Marqué avec , , , | Commentaires fermés sur Bas les pattes sur l’incendiaire du CRA de Bordeaux !

[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Le savoir est une arme OK mais quand tu me parles laisse tes diplômes au vestiaire je prône l’intelligence de l’humain avant tes diplômes de mathématicien, j’ai appris à poser une division correctement à l’âge de 25 ans mais j’ai une bonne excuse mon école a servi de combustible pour nous réchauffer un hiver quand l’Opac a coupé le chauffage de ma tour HLM »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[14 juillet 2012]
Fermez les yeux

Lis mes textes en braille garde tes yeux pour pleurer.

J’ai vu des choses que j’aurais dû ne pas voir mais trop tard j’ai vu donc depuis je tire à vue, nos vies sont sous haute surveillance…

Checke ma plume et pince-toi c’est garanti c’est la réalité.

SVP dites au vigile qui vient de Bamako d’arrêter de me suivre quand je rentre chez Auchan faire mes courses sinon on risque de s’entretuer pour un paquet de céréales et son employeur ne connaîtra même pas la date de ses funérailles.

Aucun grigri ne fait effet après la malédiction fallait prévoir ta chute poussé par ton cousin germain.

Ma cote a grimpé depuis que j’ai les poches vides… Tu veux que je change ta vie mais c’est la merde dans la mienne.

J’ai appris à écrire avec le barreau de ma cellule.

Fuck l’excision ça pousse la victime à simuler toute sa vie.

J’ai commandé un trampoline pour sauter par-dessus le mur mais ils m’ont livré une corde à sauter pour que je me pende.

Un raciste reste raciste même si j’ai des cheveux blancs, pourtant il passe l’été à essayer de bronzer au risque d’attraper le cancer de la peau.

Moi j’ai rien contre les putes plus il y en a et moins il y a de viols donc elles font du travail d’utilité publique sur les trottoirs de la République.

On m’a dit que j’étais le sosie de Bérégovoy que j’étais suicidaire.

J’ai trouvé la réponse à toutes mes questions dans ce verre de Coca-Cola quand j’ai eu la liste officielle des ingrédients.

Je suis difficile à battre comme un gaucher, même mon corps entre en conflit je suis gaucher de la main mais droitier du pied ? C’est la raison pour laquelle j’ai pris ma vie à contrepied… Entre la gauche et la droite il y a qu’un pas à bon entendeur.

Le Messie s’est fait crucifier il y a deux mille douze ans donc garde tes SOS tes appels à l’aide c’est chacun pour sa peau.

Le savoir est une arme OK mais quand tu me parles laisse tes diplômes au vestiaire je prône l’intelligence de l’humain avant tes diplômes de mathématicien, j’ai appris à poser une division correctement à l’âge de 25 ans mais j’ai une bonne excuse mon école a servi de combustible pour nous réchauffer un hiver quand l’Opac a coupé le chauffage de ma tour HLM.

Youv est mon pseudo de Facebook mais mon vrai prénom c’est Mohamadou Moussa Abou Abdoulaye Karim Rachid Mohamed peu importe comment je m’appelle mon nom sent l’immigration à plein nez même si les patrons faisaient leur entretien d’embauche les yeux bandés je serais trahi par mon accent de fils d’ouvrier prolétaire.

On dit Paris est magique mais le seul magicien que j’ai vu dans ma rue c’est un huissier qui a fait disparaître les meubles de mon voisin de palier.

C’est bon vous pouvez rouvrir les yeux mon texte touche à sa fin mais c’est que le début je vous donne ma parole.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

Publié dans Beau comme une prison qui brûle | Marqué avec , | Commentaires fermés sur [Chronique de Youv derrière les barreaux] « Le savoir est une arme OK mais quand tu me parles laisse tes diplômes au vestiaire je prône l’intelligence de l’humain avant tes diplômes de mathématicien, j’ai appris à poser une division correctement à l’âge de 25 ans mais j’ai une bonne excuse mon école a servi de combustible pour nous réchauffer un hiver quand l’Opac a coupé le chauffage de ma tour HLM »

[Comment ça marche ?] Les méthodes policières (2)

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgUn ex-commissaire de police condamné à deux ans ferme pour corruption

L’ancien commissaire de police parisien Patrick Moigne s’est vu infliger, jeudi 16 mai, trois ans de prison dont un avec sursis pour corruption et violation du secret professionnel, pour avoir fourni contre rétribution des renseignements sur des procédures ou annulé des contraventions.

Une « peine sévère », selon Me Louis-Marie de Roux, l’un de ses avocats, pour qui il est « trop tôt » pour dire si M. Moigne, qui n’a pas souhaité s’exprimer, ferait appel. L’ancien policier de haut rang, qui a effectué quatre mois de détention provisoire, ne devrait cependant pas retourner en prison, les deux ans ferme étant aménageables.

UNE PEINE AMÉNAGEABLE

Le tribunal correctionnel de Paris a également condamné M. Moigne, âgé de 53 ans, à 35’000 euros d’amende et a prononcé une interdiction définitive d’exercer un emploi public. Concernant la peine d’emprisonnement, le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis et 50’000 euros d’amende.

Les trois autres prévenus, dont deux travaillent pour des sociétés d’intelligence économique, poursuivis pour avoir rétribué le commissaire, ont, quant à eux, été condamnés à des peines de dix mois de prison avec sursis et 7000 euros d’amende, un an avec sursis et 5000 euros d’amende et quinze mois d’emprisonnement avec sursis et 10’000 euros d’amende.

Chef depuis 2003 de la brigade des fraudes aux moyens de paiement, une unité de la sous-direction des affaires économiques et financières de la police judiciaire de Paris, le commissaire a été révoqué en 2008.

« JE N’AI PAS SU DIRE NON »

Quatre mille euros pour faire annuler des contraventions et donner des renseignements sur des dossiers de naturalisation, 2800 euros pour des réquisitions sur le fichier des comptes bancaires : le tribunal s’était étonné lors de l’audience du montant relativement faible des sommes en jeu au regard des risque courus par Patrick Moigne. Sont également en cause des consultations du fichier national des automobiles ou du STIC, le système de traitement des infractions constatées de la police.

Le commissaire à la carrière jusqu’alors exemplaire avait assuré que ce n’était pas par appât du gain qu’il avait agi. Cinq ans après les faits, il n’est toujours pas parvenu à expliquer comment il a accepté des contreparties financières, même si, selon lui, ses « services » n’étaient pas toujours rémunérés, et a basculé dans l’illégalité. « Je n’ai pas su dire non », avait-il affirmé, « je l’ai fait par amitié », « copinage », « camaraderie ».

Il avait fourni à l’un de ses coprévenus des informations concernant l’affaire « Pétrole contre nourriture », mais avait assuré qu’il ne s’agissait que d’éléments qui étaient déjà publics. Comme l’avait souligné la procureure Annabelle Philippe, le montant perçu par l’ancien commissaire reste la « grande inconnue » de cette affaire. Il serait de l’ordre de 15’000 euros, selon ses avocats, mais pourrait atteindre jusqu’à 43’000 euros, selon la magistrate.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 16 mai 2013)

Publié dans La police travaille, Violences policières et idéologie sécuritaire | Marqué avec , , , | Commentaires fermés sur [Comment ça marche ?] Les méthodes policières (2)

[Afrique du Sud] « Les syndicats ne sont pas derrière la grève à Lonmin »

L’Union nationale des mineurs (NUM) et l’Association des mineurs et de la construction (AMCU) ont nié la responsabilité de la grève sauvage de mardi à la mine de Lonmin à Marikana.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/011.jpeg

Marche des mineurs de Lonmin à Marikana

(…) Les organisations syndicales rivales ont nié avoir appelé les travailleurs à la grève.

Certains mineurs ont indiqué qu’il était question des locaux syndicaux et voulaient que les patrons de la mine reconnaissent l’AMCU comme syndicat majoritaire. Les travailleurs réclament la fermeture des bureaux du NUM.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/031.jpeg

Meeting de l’AMCU au stade Wonderkop, mercredi

Les dirigeants syndicaux sont pour l’heure cloitrés en pourparlers avec la direction de la mine.

(…) Troisième producteur de platine dans le monde, Lonmin a révélé lundi que le bénéfice avant impôt du premier semestre s’est élevé à 54 millions de dollars. La société a également annoncé ses perspectives de production pour 2013.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/04.jpeg

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/021.jpeg

Traduit de l’anglais (Gia Nicolaides, ewn.co.za, 14 mai 2013)

Publié dans Radicalisation des luttes ouvrières | Marqué avec , , , , | Commentaires fermés sur [Afrique du Sud] « Les syndicats ne sont pas derrière la grève à Lonmin »

Réédition du « Rapport contre la normalité » du FHAR (1971)

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/01.jpeg

Disponible autour du 16 mai en librairie :
QuestionDeGenre/GKC, 2013
ISBN 978-2-908050-837 15,21 X 13
132 pages – 15€
commande directe possible franco de port Chèque libellé à GKC
5 rue du Pavillon, 34000 Montpellier

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/039.jpg

TÉLÉCHARGER LE TEXTE

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/027.jpg

Publié dans Luttes LGBT, Nos corps nous appartiennent | Marqué avec | Commentaires fermés sur Réédition du « Rapport contre la normalité » du FHAR (1971)