[Calais] Les fascistes se mobilisent contre les squatteurs. Appel à la solidarité internationale

Calais. Les fascistes se mobilisent contre les squatteurs. Appel à la solidarité internationale

Demain Vendredi 21 Février, les fascistes ont appelé à de nouvelles manisfestations dans la journée et dans la soirée devant le nouveau squat rue Émile-Dumont à Coulogne. C’est l’aboutissement de cinq jours d’intense activité fasciste sur le Calaisis.

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Le nouveau squat rue Émile-Dumont à Coulogne

Ces derniers mois, ‘Sauvons Calais’ un groupe raciste contre les migrants a mobilisé Calais appelant à ‘défendre la ville contre les migrants’. La semaine dernière, des gens ont squatté une ferme à Coulogne. Depuis dimache soir, des groupes de fascistes et des voisins mécontents, allant parfois jusqu’à cinquante personnes, ont eu une présence quasiment constante devant la maison.

Durant la semaine, les fascistes ont insulté les habitants de la maison, jetant des pierres, des feux d’artifices et en étant présents en permanence. Mardi à 7 heures du matin, trois fascistes qui avaient bu toute la nuit ont tenté de s’introduire dans le squat avec une masse. Deux d’entre eux ont été arrêtés. Certains ont aussi été filmés en train de proférer des menaces de morts contre les migrants.

Aujourd’hui, ils sont de nouveau de retour et menacent à nouveau les gens à l’intérieur du squat. Les fascistes de Sauvons Calais ont appelé sur Facebook les gens à attaquer le squat.

Le squat a été rendu public la semaine dernière et les squatteurs ont acquis un status légal pour le bâtiment occupé.

Les jours passent et le nombre de fascistes présents sur les lieux ne fait qu’augmenter. Loin d’une accalmie, la situation devient de plus en plus tendue. Ce regain d’activité fasciste sur Calais est sans précédent. Les gens appelent à l’aide demain et dans les semaines qui viennent.

Traduit de l’anglais (Calais Migrants Solidarity), squat!net, 20 février 2014

 

La bataille de Coulogne

L’étincelle lancée par la maire de Calais avec son appel à la délation des squats sur facebook en octobre dernier, par la page Sauvons Calais et la poignée de main de deux adjoints à la maire de Calais aux manifestants anti-migrants en novembre, cette étincelle s’est invitée à Coulogne sur fond de campagne électorale.

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Les militants de Sauvons Calais font le siège devant un squat récemment ouvert à Coulogne dans une maison vide. Une banderole sur laquelle ils se présentent comme des riverains, et des coups de sonnettes aux vrais riverains pour semer la peur d’une invasion de migrants.

Pourtant pas de « migrants » dans la maison dont ils ont tenté ce matin d’enfoncer la porte, mais des citoyens de différents pays de l’Union européenne. De même que les deux vélos dont ils crevé les pneus hier appartiennent à un Breton et un Calaisien.

Ce qui remet le débat à sa place. On voit dans certaines manif une pancarte : « étrangers, ne nous laissez pas seuls avec les Français ». Si l’Angleterre levait l’ancre et dérivait un peu plus loin, si les migrants partaient par conséquent vers d’autres ports, nous resterions bien avec cette question entre nous : dans quelle société voulons-nous vivre ?

Pour l’instant, les Sauvons Calais ne s’en prennent qu’à des objets, une porte, deux bicyclettes. Mais ils nous donnent déjà une indication : leur choix de société, c’est par la violence qu’ils veulent nous l’imposer.

Passeurs d’hospitalités, 18 février 2014

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[La révolution ou la mort] Les opposants ont repris la place Maïdan aux forces policières (jeudi 20 février, 8h15)

(…) 10h46 (…) L’agence AFP a évalué le nombre de victimes à « au moins 17 », peu avant 11 heures du matin. Du son côté, un journal local, le Kyiv Post, évalue de son côté le nombre de morts à « au moins 35 ». (…)

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Publié par le savoir-faire français (LeFigaro.fr, 20 février 2014 à 10h56)

 

Les opposants ont repris la place Maïdan aux forces policières. Des témoignages font état de plusieurs corps au sol sur la place de l’indépendance. Les ministres européens ont dû quitter Kiev pour « raison de sécurité ».

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9h52 Les ministres européens annulent leur rencontre avec Ianoukovitch à Kiev pour « raison de sécurité ».

9h46 Dix corps recouverts de couvertures étaient allongés jeudi en deux endroits distincts de la place de l’Indépendance à Kiev, théâtre de nouveaux affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, rapporte un photographe de Reuters.

Vasily Fedosenko dit avoir vu d’abord six corps dans la partie nord-ouest de la place puis, quelques instants plus tard, quatre autres une centaine de mètres plus loin. Il s’agissait uniquement de civils, a-t-il précisé.

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Policiers capturés.

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9h40 Au moins un manifestant a été tué et une dizaine d’autres blessés lors des nouveaux affrontements avec la police qui ont éclaté jeudi matin à Kiev, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les victimes ont été atteinte par balles, sans qu’il soit possible de dire s’il s’agissait de balles en caoutchouc ou de munitions réelles. Un peu plus tôt, des centaines de manifestants avaient chargé et repoussé un cordon de police sur le Maïdan, la place de l’Indépendance à Kiev.

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9h20 La télévision ukrainienne a diffusé jeudi des images de deux corps allongés sur le sol et recouverts de couvertures près de la place de l’Indépendance à Kiev.

8h15 Des centaines de manifestants ont chargé jeudi matin le cordon de police sur le Maïdan à Kiev, reprenant le contrôle de la place, en dépit d’une trêve annoncée par les autorités, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les manifestants, casqués et armés de gourdins, protégées par des boucliers semblables à ceux des policiers, ont escaladé leurs propres barricades avant de se lancer à l’assaut d’un cordon des forces de l’ordre. Les policiers ont reculé sur plusieurs centaines de mètres, abandonnant le terrain qu’ils avaient repris lors d’un assaut dans la nuit de mardi à mercredi. Ils ont protégé leur recul par des tirs soutenus de balles en caoutchouc qui ont blessé une dizaine de manifestants, aussitôt chargés sur des brancards et évacués vers les infirmeries de fortune de l’opposition.

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Le ministère de l’Intérieur a affirmé qu’un sniper a pris des policiers pour cible avant la charge et que vingt policiers ont été blessés, selon un communiqué. De nombreuses ambulances se dirigeaient toutes sirènes hurlantes vers le centre de Kiev.

Ce regain de violences survient alors que les ministres des Affaires étrangères français, allemand et polonais sont arrivés à Kiev pour rencontrer le président Viktor Ianoukovitch et les dirigeants de l’opposition.

Des athlètes ukrainiens ont décidé de quitter les Jeux olympiques de Sotchi alors que des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont fait au moins 26 morts depuis mardi dans leur pays, a annoncé jeudi le Comité international olympique (CIO). « Je crois que certains ont décidé de rentrer chez eux et (le président du comité olympique ukrainien) Sergueï Bubka a dit qu’il respectait absolument le droit de chacun à prendre ses propres décisions », a dit Mark Adams, porte-parole du CIO. Il n’a pas précisé le nombre d’athlètes concernés ni leur identité. L’Ukraine a envoyé une délégation de 43 athlètes à Sotchi, où les JO s’achèvent dimanche.

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Après une nouvelle journée de violences, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a annoncé mercredi soir avoir conclu une « trêve » avec les chefs de file de l’opposition, ajoutant que des négociations allaient débuter pour éviter de nouvelles effusions de sang. L’accord négocié prévoit, en premier lieu, une trêve avant « le lancement de négociations avec l’objectif de mettre fin aux effusions de sang et stabiliser la situation dans l’intérêt de la paix sociale ». Dans un communiqué, la présidence ukrainienne indique qu’il a été négocié avec les trois principaux chefs de file de la contestation, l’ancien ministre de l’Économie Arseni Iatseniouk, l’ex-boxeur Vitali Klitschko qui dirige le parti libéral Oudar et le nationaliste Oleh Tiahnibok.

La journée de mercredi avait pourtant été marquée par de nouvelles violences, d’autant que le président Viktor Ianoukovitch a remplacé mercredi en fin de journée le chef d’état-major des armées, et nommé Iouri Iliine chef d’état-major, en remplacement de Volodymyr Zamana, selon le texte du décret publié sur le site de la présidence, qui ne donne pas de raison à cette nomination.

L’armée ukrainienne peut d’ailleurs, désormais, faire usage de ses armes et limiter la circulation, dans le cadre des mesures antiterroristes prises par les autorités pour neutraliser les « extrémistes » présents parmi les manifestants, avait indiqué mercredi le ministère de la Défense. « Les troupes ont le droit d’utiliser leurs armes dans le cadre de l’opération antiterroriste », a-t-il dit dans un communiqué. Les soldats ont aussi le droit de « limiter ou interdire la circulation des transports et des piétons », et les militaires peuvent effectuer des contrôles d’identité et arrêter les personnes ayant commis des « actes illégaux », était-il indiqué.

Quelques heures auparavant, les services de la sécurité d’État (SBU) en Ukraine lançaient une « opération antiterroriste » à l’échelle du pays en raison de l’occupation de bâtiments publics par des « groupes extrémistes ». « Dans de nombreuses régions du pays, des bâtiments municipaux, des locaux du ministère de l’Intérieur, de la sécurité d’État et du parquet, des sites militaires et des dépôts d’armes sont pris d’assaut », a déclaré le chef du SBU, Oleksandr Iakimenko, dans un communiqué publié sur le site Internet de son organisation. (…)

Publié par le savoir-faire français (LesEchos.fr, 19 février 2014, mis à jour le 20 février à 10h12)

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L’insurrection ukrainienne réprimée dans le sang ?

(…) Les forces de police ont mené des assauts sur la place principale de Kiev cette nuit. Les affrontements continuent ce mercredi tandis que le président Ianoukovitch dénonce une « insurrection ».

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Maïdan brûle. Haut lieu de la contestation en Ukraine, la place occupée par des manifestants depuis trois mois subit les assauts des forces de l’ordre depuis mardi soir. Les affrontements ont fait 25 morts, dont des policiers, des civils et un journaliste du quotidien ukrainien Vesti. 241 personnes ont par ailleurs été hospitalisées, parmi lesquelles 79 policiers et cinq journalistes, selon le ministère ukrainien de la Santé. Les services spéciaux ont ouvert une enquête pour tentative de prise illégale du pouvoir. Ianoukovitch a par ailleurs décrété une journée de deuil national jeudi.

Les troupes antiémeute ont lancé un nouvel assaut au petit matin. Ils ont avancé et pris position autour du monument qui se trouve au milieu de la place, peu après 4h00 du matin (2h00 GMT) après une pluie de grenades lacrymogènes et assourdissantes. Les tentes situées autour du monument ont pris feu les unes après les autres.

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Pour se protéger des forces de l’ordre, les contestataires ont dressé un mur de feu. Derrière ce rideau de flammes, des opposants, casqués, équipés de gourdins et de boucliers en métal semblables à ceux des policiers, formaient une première ligne de défense. (…)

Publié par le savoir-faire français (LExpress.fr, 19 février 2014 à 7h29, mis à jour à 11h15)

 

(…) Scènes de guerre sans précédent depuis plusieurs décennies dans une capitale européenne, régions occidentales du pays au bord de l’insurrection, bâtiments publics et dépôts d’armes pris d’assaut : l’Ukraine semble au bord du gouffre ce mercredi matin, au lendemain de heurts qui ont fait 25 morts à Kiev. En effet, rien ne laisse présager une sortie de crise, après que le président Viktor Ianoukovitch s’est adressé à la nation dans la nuit à la télévision, accusant les dirigeants de l’opposition, qu’il aurait reçu quelques instants auparavant, d’avoir appelé à une « lutte armée » pour prendre le pouvoir en « violant la Constitution par la violence et les meurtres ». Tous les contacts semblent donc rompus entre le pouvoir et l’opposition, alors que manifestants et policiers se font toujours face sur la place Maïdan, haut lieu de la contestation depuis trois mois.

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Mort à tous ceux qui se dressent sur la voie de l’émancipation du peuple laborieux

Les forces anti émeutes, appuyées par des camions de canons à eau et en deuxième échelon des unités armées de fusils d’assaut, ont repris une partie de la place mais ne contrôlent apparemment pas tout le périmètre. Prêtres, artistes et hommes politiques se sont succédés toute la nuit sur la tribune toujours en place. Plusieurs étages de la Maison des syndicats, QG des manifestants, sont en feu. Le risque d’un embrasement généralisé est accru par l’emploi avéré de tirs à balles réelles, tant de la part des policiers que des manifestants, ainsi que par la situation quasi insurrectionnelle à Lviv, dans la partie occidentale du pays traditionnellement tournée vers l’Europe. Près de 5000 manifestants y ont pris le contrôle de dépôts d’armes. (…)

Publié par le savoir-faire français (Yves Bourdillon, LesEchos.fr, 19 février 2014 à 12h46, mis à jour à 15h)

 

(…) Plusieurs actions de protestation ont eu lieu mercredi dans des villes de l’ouest de l’Ukraine. À Lviv, des manifestants se sont emparés de plusieurs bâtiments publics (administration régionale, siège de la police locale et siège des services spéciaux).

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Des manifestants prennent d’assaut un bureau du parti du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, à Kiev.

L’assemblée régionale de Lviv, une ville de 750’000 habitants, bastion du nationalisme ukrainien, a diffusé un communiqué dénonçant la « guerre ouverte » lancée par le gouvernement contre les manifestants de Kiev et annoncé qu’elle assumerait désormais localement le pouvoir exécutif, proclamant son autonomie de facto : « Le Parlement prend sur lui-même la responsabilité de l’avenir de cette région et de son peuple. »

D’après la Pologne, des Ukrainiens bloquaient également le poste-frontière de Korczowa, près de Lviv, et selon les médias locaux des bâtiments publics ont été envahis par des opposants dans d’autres villes d’Ukraine occidentale : à Khmelnitski, Ivano-Frankivsk, Oujorod et Ternopil. (…)

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Dans l’ouest de l’Ukraine, aussi, des anti-gouvernement se soulèvent. A Ternopil, des manifestants brûlent des documents judiciaires du ministère public, après avoir pris d’assaut le siège régional de la police avec des cocktails Molotov.

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À Lutsk, dans le nord-ouest de l’Ukraine, des anti-gouvernement manifestent devant un bâtiment du ministère de l’intérieur.

Publié par le savoir-faire français (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer et Reuters, 19 février 2014 à 13h02, mis à jour à 19h17)

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[Vive la révolution en Bosnie !] « Nous sommes en train d’écrire l’histoire »

« Je n’ai pas pris les armes pour cette Bosnie-là »

REPORTAGE À Sarajevo, un « plénum des citoyens » se tient quotidiennement pour organiser la contestation contre la corruption et les bas-salaires. Libération a suivi les débats.

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Pour ce manifestant, « la révolution est la seule solution ». Le 11 février à Sarajevo.

La jeune femme aux cheveux courts s’époumone dans son micro : « Je rappelle aux participants qu’ils s’inscrivent en leur nom propre dans les groupes de travail et qu’ils ne représentent qu’eux-mêmes. Nous ne sommes pas là pour qu’on nous manipule ». Sous les applaudissements, chacun s’efforce de regagner le groupe qui l’intéresse. Les six groupes désignés brandissent des affichettes : groupe pour les médias, groupe pour la formulation des revendications… Les autres parleront de coopération, de logistique, etc. « La formation des revendications, c’est sérieux, reprend la jeune fille. Il nous faut des juristes. Quant à ceux qui ne veulent pas entrer dans un groupe, rendez-vous demain ici à 17h30. D’ici là, qu’ils profitent de leur dimanche et du beau temps. » Il faut dire que le temps s’est mis à l’unisson de ce printemps bosniaque : en cette mi-février, il fait presque 20 degrés et le soleil réchauffe les cœurs et les corps.

Les Sarajéviens qui protestent depuis onze jours contre la corruption, les bas salaires, et l’aggravation de leurs conditions de vie redécouvrent la pratique de la démocratie directe. À l’instar de ce qui s’est passé à Tuzla, la vieille ville industrielle en capilotade d’où est parti le mouvement social, un « plénum des citoyens » se tient depuis mercredi [12 février] dans la capitale de la Bosnie-Herzégovine. Ses réunions sont quotidiennes et ouvertes à tous.

Ce dimanche, quelque 50 personnes se sont inscrites dans le groupe pour la formulation des revendications, une vingtaine dans celui pour les médias. C’est ce dernier qui aura désormais affaire aux journalistes, un rude travail après toutes les horreurs balancées contre « les vandales et les hooligans » qui ont incendié le 7 février la présidence de la fédération par des médias peu scrupuleux et souvent aux ordres. « Bien sûr que ce n’est pas bien de mettre le feu aux immeubles, mais sans cela, personne n’aurait fait attention à nous. Maintenant on en parle dans le monde entier », explique Djenita, une vétérinaire au chômage, qui ne manque pas une seule manif.

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Deuxième plénum de Sarajevo, vendredi 14 février.

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Limitation des salaires des responsables politiques

Le mouvement se veut sans leader, sans porte-parole. « L’idée qui est partie de Tuzla est de permettre que s’expriment des gens qui n’ont jamais eu la parole, et qui n’ont jamais été entendus », explique Valentina, une féministe italienne mariée à un Bosniaque qui s’est beaucoup investie dans le démarrage du plénum. Chaque soir, des dizaines de personnes s’inscrivent pour parler devant le millier de personnes que rassemble chaque réunion du plénum. « J’ai pris les armes adolescent, mais je ne me suis pas battu pour cet État-là », dit l’un des participants qui appelle les vétérans des guerres ex-yougoslaves des années 90 à se raccrocher au mouvement.

« Je travaille au tribunal et je peux vous dire que c’est une entreprise familiale », dit une autre en soulignant que le procureur a placé une de ses sœurs au parquet et une autre en tant que juge. « Je propose que chaque politicien en fonction verse 2% de son salaire pour soigner les enfants démunis », lance un autre.

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Les travaux du 14 février. Adresse des citoyens au Parlement du canton de Sarajevo.

En quatre jours, le plénum a déjà reçu plus de 1000 propositions et revendications qu’il fera suivre aux responsables du canton de Sarajevo. La Bosnie d’après guerre est divisée en deux entités : la republika srpska qui est un État centralisé, et la fédération divisée elle en dix cantons croates et bosniaques musulmans. Ce système, issu des accords de paix de Dayton de 1995, fait de la Bosnie-Herzégovine un État particulièrement coûteux. « Mais ce n’est pas cela qui est remis en question. Ce n’est pas Dayton qui est responsable des privilèges que s’octroient les politiciens, ou des privatisations entre amis », dit Valentina. Pour ne pas être accusés de faire le jeu d’un groupe ethnique ou d’un autre, le plénum a donc décidé de s’adresser aux autorités locales, celles du canton. Dix autres villes ont déjà créé les leurs, dont Mostar, où Croates et Bosniaques se sont réunis autour d’objectifs communs.

À Tuzla, le plénum a demandé et obtenu que le parlement local supprime le droit des anciens élus à toucher leur salaire pendant une année suivant la fin de leur mandat. La même revendication est avancée par le plénum de Sarajevo. Parmi les demandes les plus fréquentes, et qui ont déjà été soumise au vote des présents, figurent la nomination d’un gouvernement non-partisan d’experts et la limitation des salaires des responsables politiques à deux salaires moyens. « Un politicien ne peut pas gagner 6000 marks convertibles (3000 euros) quand des retraités touchent 120 KM (60 euros). Sans compter qu’ils ne payent souvent ni leur essence, ni leur électricité », souligne un participant.

Déjà le besoin de faire des sous-groupes se fait sentir. Les uns parleront de la santé, d’autres de l’éducation, ou des transports, bref de tout ce qui fait la vie quotidienne et qui fout le camp. « Je sens que nous sommes en train d’écrire l’histoire », dit Valentina. Avec un grand H, naturellement.

Presse contre-révolutionnaire (Hélène Despic-Popovic, envoyée spéciale à Sarajevo, Liberation.fr, 17 février 2014)

 

Sometimes a plenum is just a plenum…

“Always bear in mind that the people are not fighting for ideas, for the things in anyone’s head. They are fighting to win material benefits, to live better and in peace, to see their lives go forward, to guarantee the future of their children.” –Amilcar Cabral

Reading the news tonight (Feb 14), you could perhaps glean that something unusual is going on Bosnia and Herzegovina. Somewhere in between entertainment news, the war in Syria, and the squawking of local political party hacks, there would be a short report about the citizen plenum in Sarajevo or Mostar or Tuzla, or wherever else. You could even perhaps figure out that the people at these meetings are awfully unhappy with their regional governments, but not much more than that. And on the rare occasion that a somewhat longer piece got through the editorial desk, it usually consisted of first impressions by somewhat more famous participants. For example, Mladen Jeličić-Troka said about the plenum in Sarajevo: “this was a collective therapy session where everyone could air their grievances and use up some of that adrenalin”; Asim Mujkić claimed that “this form of citizen organizing is promising, and we should keep it as a corrective to the system of parliamentary democracy”; while Srećko Horvat went the furthest, saying that “the protests are not enough on their own. This is why it’s good news that all over Bosnia, plenums were being created, where citizens finally have a chance…to decide their own destiny.” For Horvat, the plenums are therefore “definitely the most important surprise coming out of the protests.” And so, only with Horvat’s commentary did anyone even remember to mention the protests — but alas, only for long enough to declare them less important than the plenum.

There is nothing weird or bad that a professor of political science (Mujkić) or an intellectual like Horvat would see the most value in that which is the most familiar to them: discussions and exchange of opinions in a public meeting. But there is something truly perfidious in the media that found it appropriate to interview intellectuals and cultural workers about the citizens’ plenums, even while a thousand of those citizens — in Sarajevo alone! — showed up and could have been interviewed at such plenums — they who used up their “adrenalin” to express just how much this system had humiliated them, denied them basic rights, made them bitter and brought them to the very edge of existence. Because, you see, had they interviewed them, they would have had to show the very thing that was nowhere to be found in yesterday’s news — namely, the deeply class-based nature of this rebellion, the sheer hunger and bitterness of these citizens who came not only for the “collective therapy”  as Jeličić would have it, but in order to transform some of that anger, sadness, and despair into some action for a better tomorrow.  Maybe then the media would also have to show the rather uncomfortable and unrefined expressions of the people who do not have any distance from the anger and social unrest that transformed into violence last week, the distance that highly educated cultural workers and professors whose opinions I was reading last night could have.

In other words, while that past Friday I could hear and read something about the socio-economic problems of workers, students, the unemployed, about the corruption of the entire government system in this state, about the kleptocratic privatization that was enacted over the backs of precisely those workers in Tuzla who brought out all of Bosnia onto the streets — tonight, I couldn’t find any of it. The violence that happened just a week ago was already well past us, there only in so far as we were all distancing ourselves from it, having forgotten, of course, that such violence is only a reaction to the kind of violence perpetrated by this state for over 20 years. And what is more important, that as soon as the violence stopped, so have the government step downs.

Today, we’re all talking about the plenums, but without any context or any idea what these people are doing there and what brought them into that gathering to begin with or what they are planning as their next step. To make matters worse, no one is questioning the causes or the consequences of this entire rebellion, but rather, most are reflecting on the psychological or the intellectual effects of the gathering itself. Well, damn it, it seems that the buildings of the cantonal governments went up in flames because they wouldn’t let us have plenums earlier!

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Grève des travailleurs de l’hôtel Holiday Inn.

This is also why, I guess, it didn’t occur to anyone to connect what was happening at the plenum in Sarajevo with today’s strike of all 140 workers of the Holiday hotel; that is, to show how these plenums were set up exactly for the purpose of organizing a more constructive type of rebellion than the spontaneous one that had engulfed all of Bosnia last week, and with such organization, bring about basic changes in this society so that it would no longer be possible for hotel owners to hold 140 workers as slaves for months! It also didn’t occur to anyone to connect the Mostar plenum with the shameful and cowardly attack on Josip Milić, the president of the Union of independent Labor Unions of the Federation of Bosnia and Herzegovina. While fascists with baseball bats understand quite well who, why, and in what way is responsible for the rebellion, such a lesson escapes the Bosnian media. The same is in Tuzla, where you can find dozens of statements by professor Damir Arsenijveć, before you will hear just one interview with the workers of Dita or with some other everyday victims of this system.

What is a plenum and what is its purpose?

Catharsis is important, to literature professors as much as to those who are living the tragedy of “transition” in Bosnia today. OK, let that be one of the functions of the plenum. But the way the media have served up the plenums, it seems like they are a pure idyll of some liberal understanding of democracy, in which, you see, the people came to lead themselves out of trouble, on some magical path akin to the one Alice in Wonderland takes. Except, it’s unclear which way or by what means one should go on such a path.

What is lost in all of that is that a plenum is first and foremost a meeting of citizens, not for the purpose of the meeting itself, but explicitly for some other purpose. These people at plenums were not there to supplement representative democracy, nor were they there to fruitlessly complain – the latter is a sport so well developed in Sarajevo cafés that people don’t need an excuse to engage in it. Those thousand people who showed up tonight at the Youth Hall in Sarajevo came to plan out their next move: the torch had been lit in Tuzla Friday a week ago; people have been on the streets for 8 days straight; but now that spontaneity has to be organized into a program, into some plan by which they would reach the demands that were read out tonight.

Demands are one thing; the path to their realization something different. And that is precisely the purpose of the plenum: to organize that same crowd on the streets, but what is more important, to find a way to organize the 93% (in the Federation) or 88% (in Bosnia/Herzegovina as a whole) of citizens that support this rebellion privately but are still waiting on the sidelines, fearful or unconvinced that this could possibly work. To organize them to join the protests and a movement that will create some other system that should be more just than the one we have now. But that new system will not fall down from the sky at one of the plenums; rather, the small army that has gathered at the plenums will organize it in the streets and squares of the cities, at workplaces and unions, at universities and high schools, and in the final analysis, in the homes and lives of those silent 88% of Bosnia’s citizens.

So, to return to comrade Cabral from the beginning: People who struggle for something, never struggle just for ideas, the way it might seem to us professors at times; they always and in every case, fight for concrete improvements of their work conditions and life, as well as the work conditions and lives of their compatriots. So, when the next plenum starts in Sarajevo, Tuzla, Mostar, Bihać, etc, remember these regular people and ask them what they think about the whole thing and why they are there. The answers might (un)pleasantly surprise you.

Marina Antić – BOSNIA-HERZEGOVINA PROTEST FILES (version originale : MediaCentar Online, 15 février 2014)

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[Tarbes & Pau] Ploum Ploum Tralala

Jets de cocktails Molotov à Tarbes et Pau : deux ans de prison ferme

Damien C…, un Tarbais de 31 ans se disant « anarchiste d’extrême gauche », a été condamné, hier lundi, pour trois « attaques » en décembre et au début du mois.

Hormis une poignée de journalistes et de policiers, la salle des audiences des comparutions immédiates devant le tribunal correctionnel de Tarbes n’accueillait aucun public pour Damien C…, hier lundi. Qu’importe pour ce Tarbais de 31 ans se revendiquant « anarchiste d’extrême gauche », proche de tels mouvements espagnols et posant devant les photographes : les lieux semblent parfaitement lui convenir pour disposer d’une tribune qu’il n’a, sans doute, jamais eue.

Poursuivi pour dégradations par moyens dangereux, ce trentenaire intérimaire dans le bâtiment, ancien toxicomane connu de la justice pour de menus délits, doit répondre de trois « attaques » aux cocktails Molotov perpétrées contre des bâtiments publics et une église, provoquant quelques dégâts, mais ne faisant aucune victime.

Débutant mais déterminé

Le 25 décembre, un engin explosif est lancé contre une porte de la maison d’arrêt de Tarbes. Trois jours plus tard, c’est au tour d’un local du 35e régiment d’artillerie parachutiste, toujours dans la capitale haut-pyrénéenne. Enfin, le 8 février, l’église de la Science chrétienne, située rue Montpensier, à Pau, juste en face des locaux du Front national, est visée. Des faits pour lesquels le parquet antiterroriste de Paris a d’abord été saisi, avant de passer le relais aux magistrats tarbais, l’enquête de l’antenne paloise de la PJ ayant conclu à des actes commis par un individu isolé qui avait confectionné lui-même ses explosifs [Le militant espagnol d’extrême gauche hébergé par Damien C… et arrêté en même temps que lui a finalement été mis hors de cause]. Et laissé pas mal de traces derrière lui.

D’abord, des revendications postées sur le site Internet « contra info » au nom du Gadi (Groupe d’action directe internationale, appellation en référence aux Gari de Jean-Marc Rouillan), un mouvement totalement inconnu jusque-là, dont Damien C… serait l’unique membre. Puis, sa Mégane grise, repérée à proximité de l’église paloise, juste avant l’explosion, et filmée, quelques minutes plus tard, par les caméras de surveillance de l’autoroute A 64. Munis de l’immatriculation, les enquêteurs sont remontés sans difficulté au propriétaire qui n’a usé d’aucun stratagème pour brouiller les pistes et a même réglé le péage avec sa carte bleue.

Des erreurs de débutant qui ne doivent pas masquer la détermination du jeune homme, en rupture familiale. Interrogé sur ses motivations, il sort une feuille de sa poche, prévient qu’il s’agira de son « unique déclaration » et se lance dans une lecture où il dénonce, pêle-mêle, « la violence du capitalisme », « l’explosion du chômage », « la théorie fumeuse de l’ascenseur social par le mérite », « les médias de masse » et dit avoir agi « en solidarité avec tous les compagnons anarchistes incarcérés ».

« Pas un terroriste »

Un « homme exalté aux convictions politiques profondes », mais « pas un terroriste », insiste son avocate. « On ne lui reproche que de petites explosions qui n’ont pas fait grand mal, plaide Me Balespouey. Il n’a jamais voulu s’en prendre aux personnes. Pour preuve, il a renoncé à viser les locaux palois du FN quand il a vu que des voitures étaient garées devant. C’était pourtant sa cible, à l’origine. »

Mais pour le ministère public, qui revient sur « la dangerosité criminologique » et « le risque de récidive » du prévenu pointé par l’expert psychiatre, « ces faits sont très graves ». Quatre ans de prison ferme sont requis. Une peine finalement divisée par deux par le tribunal. Damien C… a néanmoins rejoint sa cellule, un mandat de dépôt ayant été décerné à l’audience.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Élisa Artigue-Cazcarra, SudOuest.fr, 18 février 2014)

 

Attentats anarchistes à Tarbes et Pau : deux hommes en garde à vue

Deux hommes ont été arrêtés et placés en garde à vue dans l’enquête sur des attaques avec des engins incendiaires commises récemment à Tarbes et Pau revendiquées par un groupe anarchiste.

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Les deux hommes, un Français de 31 ans et un Espagnol de 39 ans, ont été interpellés à Tarbes (Hautes-Pyrénées) dans le cadre d’une enquête dirigée par le parquet antiterroriste de Paris. En matière antiterroriste, une garde à vue peut être prolongée jusqu’à 96 heures.

Les investigations, désormais menées par la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et la direction interrégionale de la police judiciaire de Bordeaux, avaient été lancées après deux attaques incendiaires à Tarbes en décembre.

La première, le jour de Noël, avait visé la prison de Tarbes. La seconde, deux jours plus tard, le 35e régiment d’artillerie parachutiste (RAP). Ces attaques, qui n’avaient fait que peu de dégâts, avaient été revendiquées début février par un groupe anarchiste, intitulé Groupe d’action directe international (Gadi).

« Venger la mort de Clément Méric dans le sang »

Publié sur le site « Contra info », le texte de revendication expliquait ces actions par solidarité avec « tous les frères anarchistes incarcérés dans les centres d’extermination des États terroristes ». Il appelait également à « venger la mort de Clément Méric dans le sang », en référence au militant antifasciste mort en juin 2013 après une bagarre avec des skinheads à Paris.

Sur le site internet, les auteurs des attentats signent clairement leurs gestes : « Nous revendiquons l’attaque incendiaire contre un bâtiment de l’armée française (35 RAP Tarbes, France) du 27 décembre 2013. Nous revendiquons aussi l’attaque incendiaire contre la prison (Tarbes, France) du 25 décembre 2013. Les deux attaques en solidarité et à l’appel international des 5 anarchistes de Barcelone », écrivent les militants anarchistes. Plus inquiétant, ils n’hésitent pas à inciter leurs sympathisants à « s’organiser et à s’armer » avant de conclure par un lugubre « Mort à l’État, mort aux fascistes, mort au capitalisme ».

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Une troisième attaque incendiaire a visé dans la nuit de vendredi à samedi un édifice religieux de Pau (Pyrénées-Atlantique), l’Église de la Science chrétienne, un courant religieux fondé aux États-Unis au XIXe siècle. Ce jet de cocktail molotov, qui n’a fait que peu de dégâts, a également été revendiqué par le Gadi sur le site « Contra Info », dans un texte lançant : « Mort au fascisme et à ses symboles ». Pour le Gadi, cette église « sert de base d’arrière-garde pour les fascistes du Front National ».

On ignore si le nom du « Gadi » se veut une référence aux « Gari », les Groupes d’action révolutionnaires internationalistes, qui ont été particulièrement actifs dans le sud-ouest de la France en 1974-1975 où ils commirent des dizaines d’attentats à la bombe et des braquages de banque en relation avec les antifranquistes espagnols. Jean-Marc Rouillan avait été membre des Gari avant de créer Action directe.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeParisien.fr avec l’Agence Faut Payer, 13 février 2014)

 

Tarbes. Gadi, un groupe terroriste, revendique deux attaques incendiaires

Le Groupe action directe international a revendiqué avoir tenté d’incendier la maison d’arrêt et un bâtiment voisin du 35e RAP, fin décembre. Des revendications « prises au sérieux » par le parquet.

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L’incendie du cercle Foch, bâtiment voisin du 35e RAP, survenu le 27 décembre dernier et photographié par ses auteurs. Comme pour la maison d’arrêt deux jours plus tôt, cet acte n’avait provoqué que des dégâts minimes.

Entre Noël et le Premier de l’An, les deux incendies n’avaient guère attiré l’attention. Certes, deux enquêtes avaient été ouvertes, l’une concernant l’attaque incendiaire de la maison d’arrêt survenue le 25 décembre et confiée à la PJ de Pau, l’autre, deux jours plus tard, visant le bâtiment du Cirfa attenant au 35e RAP, le cercle Foch, et dont l’enquête avait été confiée à la communauté de brigades de Tarbes. Deux actes volontaires qui n’avaient fait que peu de dégâts et aucun blessé. « Cela n’a pas eu d’incidences sur le fonctionnement de la maison d’arrêt. D’autant que nous n’avions été alertés ni avant ni après cet incendie », précise-t-on à la prison. Même discours au régiment où la porte, toujours condamnée, porte les stigmates des flammes, sans « qu’aucune menace ou revendication » n’ait pu renseigner sur l’origine de cet acte.

« Venger dans le sang »

Il y avait bien cette rumeur pointant l’action de « corpuscules » d’extrême droite. Mais rien de significatif jusqu’à ce mardi et ce communiqué publié sur internet. Le Groupe action directe international (Gadi) y revendique ces deux attaques aux conséquences mesurées, « en solidarité et à l’appel international des cinq anarchistes de Barcelone [Le 13 novembre, cinq militants anarchistes espagnols étaient arrêtés, accusés d’être les auteurs de l’attaque à la bombe contre la basilique del Pilar de Zaragoza le 02 octobre 2013. Depuis, un mouvement de solidarité internationaliste de soutien s’organise.]. En solidarité aussi à tous nos frères anarchistes incarcérés dans les centres d’exterminations des états terroristes. Par ces actions, nous voulons aussi prouver aux fascistes français que la rue n’est plus à eux. Le temps où ils tuaient impunément est révolu. » Le Gadi fait ensuite référence à Clément Méric, étudiant et militant d’extrême gauche, mort en juin 2013 lors d’une rixe avec un groupe de skinheads. « Nous appelons les nôtres à venger la mort de Clément Méric dans le sang, poursuit le Gadi. Nous appelons les nôtres à s’organiser et à s’armer. » Le groupe explique ne pas avoir communiqué avant « par sécurité » et détaille même le procédé utilisé, précisant « qu’un explosif n’a pas sauté lors de l’attaque de la prison ».

Un groupe inconnu

Suite à cette revendication, la procureure de la République de Tarbes, Chantal Firmigier-Michel, a expliqué que les deux enquêtes ouvertes initialement suite à ces attaques aux cocktails molotovs avaient été regroupées sous une même procédure confiée à la section de recherches de la police judiciaire de Pau, en lien avec les services antiterroristes. « Ce groupe, qui semble appartenir à la mouvance d’extrême gauche anarchique, n’était pas connu des services spécialisés, précise la procureure. Si les charges n’ont pas occasionné de dégâts, cela ne veut pour autant pas dire que telle était l’intention de leurs auteurs. Il s’agit là de revendications qu’il convient de vérifier et de prendre au sérieux. » Les enquêteurs sont notamment à la recherche de faits similaires commis dans le Grand Sud.

Depuis ces deux attaques fin décembre, aucun autre acte semblable n’a été recensé sur Tarbes.

Le spectre d’Action directe

Qui se cache derrière Gadi ? Inconnu des services spécialisés, le Groupe action directe international s’assimile « à un groupe d’extrême gauche », selon le parquet. Il fait ressurgir le spectre du groupe armé anarcho-communiste Action directe dont les membres avaient revendiqué plus de 80 attentats ou assassinats sur le territoire français entre 1979 et 1987. Les derniers militants de l’organisation ont été arrêtés en 1987, puis jugés et condamnés. Parmi eux, l’Auscitain Jean-Marc Rouillan, condamné en 1989 puis 1994 à la réclusion criminelle à perpétuité. Il est en liberté conditionnelle depuis le 18 mai 2012. Jean-Marc Rouillan avait également contribué à la création des Groupes d’action révolutionnaires internationalistes, les Gari, très proches phonétiquement du Gadi.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Andy Barréjot, LaDepeche.fr, 7 février 2014)

Publié dans Critique des médias, La police travaille, Répression de la "mouvance anarcho-autonome" en France (2007-...), Violences policières et idéologie sécuritaire | Marqué avec , , , , , , , , , , , , , , , , | Un commentaire

[La liberté ou la mort] Hourra pour les villageois de Baha (Yunnan) !

Pollution : émeute dans un village en Chine

PÉKIN, Chine – Des résidants d’une petite municipalité chinoise rendus furieux par la pollution rejetée dans l’environnement par une usine de leur localité ont saccagé les installations de la compagnie avant d’affronter la police, vendredi dernier [7 février].

La violence a éclaté dans le village de Baha, dans la province du Yunnan, dans le sud-ouest de la Chine, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec le Vietnam. Des résidants de la ville ont indiqué mercredi que les policiers étaient à arrêter des suspects.

Selon ce que rapporte l’agence officielle Chine nouvelle, la police a identifié 16 suspects qui auraient aussi vandalisé le poste de police.

Des habitants de Baha rejoints par téléphone, mercredi, affirment que la colère des villageois a augmenté récemment. L’usine de produits métalliques de leur localité rejetterait une épaisse fumée noire dans l’air et de l’eau polluée dans le sol.

Quand le patron de l’usine a refusé de rencontrer les villageois la semaine dernière, ceux-ci ont vandalisé des voitures, de l’équipement, des bureaux et des dortoirs, ont révélé deux villageois, Nong Dingting et Huang Liangzheng.

« Nous vivons avec cette usine depuis 14 ans et nous vivons dans la poussière pratiquement tous les jours et nous ne pouvons pas vendre notre riz ou d’autres produits agricoles, a dénoncé M. Huang. Nous devons survivre. »

La police ordonnait aux villageois ayant participé à l’émeute de se rendre, selon Chine nouvelle. M. Huang affirme qu’il était en route pour le commissariat.

« Oui, je fais partie de ceux qu’ils recherchent et je n’ai rien à craindre », a-t-il lancé.

Les manifestations contre les problèmes environnementaux sont de plus en plus nombreuses en Chine, surtout dans les régions côtières du pays.

Presse contaminée (Gillian Wong, The Associated Press via JournalMetro.com, 12 février 2014)

 

Identification des suspects impliqués dans une attaque contre un commissariat au Yunnan

La police a identifié 16 suspects impliqués dans une attaque à l’encontre d’un commissariat dans la province du Yunnan, ont annoncé mercredi les autorités locales.

Les suspects font partie de la centaine d’habitants du village Baha dans le bourg de Babao qui ont attaqué le commissariat de Babao vendredi à 00h50, selon un communiqué publié par le bureau de communication du district de Guangnan qui administre le bourg de Babao.

Deux employés du gouvernement et un villageois avaient été blessés dans l’attaque survenue après que trois villageois avaient été interrogés dans ce même commissariat vendredi matin à la suite d’actes de vandalisme commis contre une usine locale, indique le communiqué.

Une centaine de villageois de Baha avaient détruit le 3 février des installations de production dans l’usine de fer et d’alliage après une dispute sur la protection de l’environnement, selon le communiqué.

Après l’attaque du commissariat, une équipe de travail envoyée par le gouvernement du district a, après avoir consulté les villageois, ordonné à l’usine de déménager du village dans un délai d’un an. La production de l’usine avait été suspendue par les autorités en octobre 2013.

L’équipe de travail mène un travail d' »éducation judiciaire » dans le village afin d’encourager les villageois qui ont attaqué le commissariat à se dénoncer à la police.

Presse anti-émeute (Xinhua via french.cri.cn, 12 février 2014)

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Deux camarades incarcérés pour une manif de soutien aux révoltés du camp de Vincennes

Vincennes : Deux jeunes incarcérés après des incidents au centre de rétention administrative

Deux jeunes doivent être incarcérés après que des mortiers de feu d’artifice ont été lancés contre le centre de rétention administrative de Vincennes vendredi.

Vendredi 15 février, une trentaine de personnes ont jeté des mortiers et des pétards en direction du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes. Cinq jeunes gens — trois femmes et deux hommes âgés de 21 à 27 ans — ont été interpellés et deux d’entre eux doivent être incarcérés ce lundi 17 février.

Présentés comme proches de l’ultra-gauche, ils sont restés mutiques lors de leur garde à vue et ont été déférés devant le tribunal correctionnel de Paris pour y être jugés en comparution immédiate pour participation à un attroupement armé et pour refus de prélèvement d’empreintes et d’ADN. Certains ont décliné à l’audience une identité qui ne correspondait pas à celle qu’ils avaient donné lors de leur garde à vue. De ce fait, alors que tous souhaitaient être jugés immédiatement, le tribunal a renvoyé le dossier au 24 mars car il ne disposait pas de leurs casiers judiciaires.

Ils ne peuvent pas être condamnés selon leur avocate

Le tribunal a placé une jeune femme et un jeune homme sous mandat de dépôt, estimant qu’ils ne présentaient pas de garanties de représentation suffisantes. Les trois autres ont été placés sous contrôle judiciaire. Leur avocate avait vivement manifesté son étonnement face aux réquisitions du parquet, qui avait demandé au tribunal de les placer tous en détention provisoire, a affirmé qu’aucun n’avait été jusque là incarcéré et qu’ils ont tous un casier judiciaire vierge.

Même si le fond du dossier n’a pas été abordé à l’audience, elle a néanmoins plaidé que la relaxe de ses clients car aucun n’a été interpellé avec une arme, ni dans leur voiture, ni dans leurs sacs. Selon elle, ils ne peuvent pas davantage être condamnés pour attroupement simple, car aucune sommation de dispersion n’apparaît dans le dossier. Par ailleurs, deux personnes avaient été placées en garde à vue après un mouvement de rébellion à l’intérieur du CRA de Vincennes dans la nuit de jeudi 13 à vendredi 14 février après l’expulsion d’un Algérien qui avait passé une vingtaine de jours en rétention.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (RTL.fr avec l’Agence Faut Payer, 17 février 2014)

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Solidarité avec les révoltés du camp de Vincennes !

Mostapha Benhater 2 mois ferme

Mostapha Benhater a été condamné à 2 mois ferme pour les incidents de jeudi dernier à Vincennes. Belhadj pareil plus 2 mois pour refus de donner son ADN. C’est plus que ce que demandait la proc. Ils sont envoyés à Fleury-Mérogis.

Liste de diffusion RESF, 17 février 2014

 

Comparution immédiate pour les deux retenus de Vincennes

Mostapha Bentaher, un des retenus de Vincennes, placé en garde à vue, sera jugé demain [lundi 17 février] par la 23e au TGI de Paris à 13h30. (…)

Liste de diffusion RESF, 16 février 2014

Le deuxième retenu, M. Belhadj, arrêté avec lui dans le centre de rétention suite à la mobilisation pour empêcher l’expulsion de l’un des leurs,  passera en même temps que lui à la chambre 23.3 des comparutions immédiates. Soyons nombreux en solidarité !

Liste de diffusion RESF, 17 février 2014

 

[Vincennes] Émeute au centre de rétention

Dans la nuit de jeudi 13 février vers deux heures, une émeute a éclaté au centre de rétention de Vincennes CRA1. Cette fois, ce serait suite à la tentative d’empêcher l’expulsion d’un retenu, que des révoltés solidaires se sont barricadés dans leur baraquement et ont affronté les flics en leur lançant tout type de projectiles (extincteurs…). La réponse des flics, 23 équipages plus la BAC semble avoir été très violente, et d’après les premières infos quelques retenus sont blessés.

Solidarité avec les révoltés !

Mis à jour 15 heures 30 : D’après les quelques retenus joints par téléphone, 5 personnes sont blessés, et ni l’infirmière, ni le médecin ne sont là aujourd’hui. Deux personnes ont été embarquées, sûrement en garde à vue, et le retenu dont le nom n’avait pas été annoncé sur les feuilles de vol expulsé. Plusieurs retenus ont déclaré avoir entamé une grève de la faim.

Sans papiers ni frontières, 14 février 2014

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[Contre le nucléaire et son monde] Clôture de débat

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[Arras] Vive la belle !

Arras : un détenu s’évade de la maison d’arrêt

Un détenu âgé d’une vingtaine d’années s’est évadé ce matin de la maison d’arrêt d’Arras en passant par les toits au niveau de la salle de sport. Le détenu était écroué pour une affaire de tentative d’homicide au couteau, sans qu’on sache s’il était déjà condamné.

« Il s’est fait aider d’autres détenus pour accéder aux toits dans les combles et après, il aurait cassé des tuiles au niveau de la toiture et sauté à l’extérieur », a précisé Frédéric Charlet, secrétaire régional adjoint de l’Ufap-Unsa Justice.

Les équipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS) de la pénitentiaire, ainsi qu’un important dispositif policier ont été déployés sur place, selon M. Charlet, confirmant des informations de la Voix du Nord. Les policiers ont découvert le blouson du détenu dans un terrain à l’extérieur de l’établissement .

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer, 17 février 2014)

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Résistons Ensemble n° 127 – février 2014

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Résistons Ensemble

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[Urgence notre police assassine] Campagne de communication nationale

Campagne de communication nationale
« Urgence notre police assassine »

Urgence notre police assassine est tout d’abord un site internet visant à dénoncer l’impunité qui entoure les crimes policiers. Relayant les campagnes d’action menées par différents collectifs engagés contre les crimes policiers et les violences sécuritaires, l’auteure du site, elle-même sœur de victime (son frère a été tué d’une balle dans le dos le 21 avril 2012) a fait l’objet d’une plainte en justice pour oser faire porter la responsabilité à l’institution policières des crimes commis par ses agents. Au delà des innombrables obstacles que rencontre la quête de vérité des familles de victimes, se voir dénigré ou traîné devant les tribunaux après avoir subi la mort d’un proche constitue une ultime offense envers leur dignité et un mépris pour leur désir de justice. De site internet, Urgence notre police assassine est donc devenu un cri de révolte et de ralliement pour toutes les victimes de crimes policiers.

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En prévision d’un mois de mars consacré à la visibilisation des crimes policiers et des violences sécuritaires (manifestations) et de son procès le 7 avril au TGI de Paris, Urgence Notre Police Assassine lance une campagne de communication nationale et de sensibilisation.

Nous vous invitons à y participer en collant des stickers «  » dans nos villes et campagnes à travers toute la France. Les personnes qui souhaitent participer peuvent nous laisser une adresse et le nombre de stickers qu’ils souhaitent coller pour que nous puissions leur envoyer tout le nécessaire. Nous invitons également les participants à prendre des photos et à nous les faire parvenir pour faire entendre leur voix et rendre notre campagne plus visible.

« Nous trouverons un chemin ou nous en ouvrirons un » Hannibal

Urgence notre police assassine

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[Argentine] La crise au quotidien

Les supermarchés mettent un système d’alarme dans le fromage râpé et les boîtes de thon

(…) L’utilisation d’alarmes, communs sur les vêtements locaux, c’est récemment étendu aux supermarchés, qui ont placé des capteurs sur les produits alimentaires de base comme le thon ou le fromage.

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Sources d’une grande chaîne de supermarchés, le journal La Nacion signale qu’« il est courant dans certains magasins de protéger certains produits sensibles » et que le « chef d’entreprise détermine quels produits protéger contre le vol. »

La chose drôle est que les nouvelles mesures s’appliquent aux produits qui valent moins de 100 pesos.

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Leur presse (lanacion.com.ar, 11 février 2014) via Des Nouvelles Du Front

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[Rien à déclarer] Manuel de débrouille face à la police et à la justice

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[Vive la révolution en Bosnie !] « Il s’agit de gens qui n’ont plus rien à perdre, des jeunes qui n’ont jamais trouvé de travail pendant que l’élite nous rit au nez et nous fait comprendre qu’elle nous pille et que nous n’y pouvons rien »

Bosnie : l’opposition se réunit en assemblée citoyenne à Sarajevo

Les manifestations se poursuivent en Bosnie. Plus d’un millier de personnes se sont encore rassemblées lundi devant le siège du gouvernement pour réclamer la démission du Premier ministre. Ces protestations, d’abord sociales, prennent l’allure d’une révolte contre un pouvoir détenu par pas moins de 150 ministres à différents niveaux de la fédération.

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Sarajevo, le 10 février en fin de journée, des cordons de policiers tentent de contenir les opposants.

Les manifestations en Bosnie entrent dans leur septième jour. D’un côté les manifestants, qui demandent la démission du gouvernement fédéral jugé corrompu et la mise en place d’un gouvernement d’experts apolitiques, vont siéger en assemblée citoyenne pour la première fois. Cette initiative marque le début de leur organisation. « Les habitants de Sarajevo et de Bosnie-Herzégovine vont former un comité de normalisation, formé de citoyens respectables et apolitiques et qui n’ont pas de dossier criminel » lance au mégaphone un porte-parole des manifestants.

En face, le Premier ministre fédéral Nermin Niksic a rejeté toute démission lundi soir à la télévision et n’accepte que des élections anticipées. « Nous pensons que les élections sont la clé en ce moment, et ceux qui éventuellement empêcheraient la loi électorale de passer au Parlement sont en fait en faveur de ce chaos et ce désordre, car la rue, avec tout le respect que je dois aux manifestants, ne peut pas décider de la vie politique » déclarait le Premier ministre.

Les protestataires ne veulent pas de ces élections car, ne se sentant représentés par aucun parti, ils estiment n’avoir rien à attendre d’un tel scrutin. Le Parlement devrait décider ce mardi matin si un scrutin anticipé sera organisé, et dans l’attente, le gouvernement parie sur l’essoufflement des manifestations avec le temps.

Presse contre-révolutionnaire (RFI.fr avec son correspondant à Sarajevo, Laurent Rouy, 11 février 2014)

 

Bosnie : le malaise social par delà les fractures communautaires

Manifestations et émeutes contre la pauvreté secouent la Bosnie depuis le 5 février. Il s’agit des plus vastes manifestations depuis la guerre. À Mostar, Croates et Musulmans dénoncent de concert l’incurie des autorités.

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Un immeuble administratif est incendié par des manifestants à Mostar le 7 février 2014.

Le mécontentement social reste entier en Bosnie et les appels à des élections anticipées se multiplient après les violentes manifestations de vendredi, sans précédent depuis la guerre intercommunataire de 1992-95.

De nouvelles manifestations sont attendues ce lundi, notamment à Sarajevo, où les protestataires réclament la démission du gouvernement de l’entité croato-musulmane, qui ensemble avec une entité serbe, forment la Bosnie depuis la fin du conflit.

Dimanche, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans la capitale devant l’immeuble incendié de la présidence tripartite du pays, réclamant la démission des autorités.

Sous la pression de la rue, depuis le début, mercredi, de ces manifestations, les chefs de quatre administrations régionales de la Fédération croato-musulmane ont présenté leurs démissions.

Les émeutes contre la pauvreté ont dégénéré vendredi en violences dans l’ensemble du pays. Il s’agit des plus amples manifestations depuis la fin de la guerre dans cette ex-république yougoslave de 3,8 millions d’habitants, où le chômage frappe 44% de la population active.

Une colère qui unit Musulmans et Croates à Mostar

À Mostar, face au marasme économique et au manque de perspectives, les Musulmans, majoritaires dans l’est de la ville, et les Croates, dominant dans l’ouest de la ville, ont exprimé ensemble leur colère en prenant pour cible les symboles d' »un pouvoir qui ne cesse de décevoir ».

« Il s’agit de gens qui n’ont plus rien à perdre, des jeunes qui n’ont jamais trouvé de travail pendant que l’élite nous rit au nez et nous fait comprendre qu’elle nous pille et que nous n’y pouvons rien », explique Josip Milic, un syndicaliste croate.

Le siège du parti croate HDZ a été dévasté. La carcasse calcinée d’une voiture gît devant l’immeuble aux vitres brisées tandis que les bâtiments qui longent le fleuve de Neretva, ancienne ligne de front en plein centre-ville portent encore les stigmates de la guerre.

Immeubles éventrés par des obus et abandonnés que personne n’a songé à reconstruire, maisons portant d’innombrables impacts de balles sont autant de témoins de la lenteur avec laquelle Mostar se remet vingt ans après la fin du conflit.

C’est la seule ville du pays qui n’a pas pu organiser en 2012 les élections locales, comme dans le reste du pays, en raison de l’incapacité des partis musulmans et croates de parvenir à un compromis sur son organisation institutionnelle.

Les arguments nationalistes ne prennent plus

« Le pouvoir va encore essayer de nous expliquer par des arguments nationalistes la crise économique, mais cela ne prend plus. Je suis croate mais je suis solidaire de mes voisins musulmans, nous devons lutter ensemble contre » les autorités, lance Jadranko, un étudiant qui refuse de dévoiler son nom de famille.

Le parti croate HDZ a effectivement accusé samedi « des hooligans venus de l’est (NDLR: la partie musulmane) de la ville » d’être responsables des actes de vandalisme de la veille.

Une femme, qui refuse de révéler son identité car elle se veut « citoyenne et non appartenant à une nationalité », ne cache pas son inquiétude.

Fermement opposée à toute forme de violence, elle remarque néanmoins que les habitants de la ville ont fait « preuve d’unité ce qui est encourageant ».

Presse contre-révolutionnaire (LExpress.fr avec l’Agence Faut Payer, 10 février 2014)

 

Propagande officielle en Bosnie-Herzégovine : des médias au service de la classe politique

Une révolte de la misère et de la faim ? Mais pas du tout ! Ne défilent dans les rues de Sarajevo que « des hooligans, des drogués et des voleurs », tous « pire que les tchétniks » : voici ce qu’expliquent les médias de Bosnie, tous attachés à préserver la classe politique et à garantir le maintien du statu quo. Décryptage d’une insupportable compromission.

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« En Bosnie, des hooligans ? En Syrie des insurgés ? En Ukraine des manifestants ? »
« Allez vous faire foutre en trois langues »
« Les manifestants ne sont pas des hooligans »

Face aux événements qui secouent la Bosnie-Herzégovine, une étrange « union sacrée » s’est nouée entre les médias et les partis fédéraux de Bosnie-Herzégovine.

Nos pseudo-journalistes cherchent à « calmer la situation », à retourner l’opinion publique contre les manifestants, à détourner l’attention et avant tout à assurer le maintien du statu quo politique. Les journaux télévisés relatent les évènements en parlant de « vandalisme » et en montrant des photographies choquantes. Seuls les réseaux sociaux servent d’antidote à la désinformation.

« La foule déchaînée »

Samedi matin sur le site radiosarajevo.ba, on pouvait lire un texte de la rédactrice en chef Lana Ramljak titré « Ce jour qui marque notre défaite commune », qui est à l’origine des slogans les plus bruyants à l’encontre des manifestations. L’auteur prétend que l’unique combat légitime passe par les urnes et que les manifestations devraient ressembler à celles organisées lors de la « révolution des bébés ». Elle n’a pas un mot pour l’échec de ces méthodes, la loi sur la réintroduction du numéro national d’identité pour les nouveau-nés n’ayant pas été adoptée. En réalité, la voie des urnes ne représente plus un aucun espoir de lendemains meilleurs.

Lana Ramljak ne parle donc pas du désespoir dans lequel les autorités bosniennes ont poussé le peuple, mais elle dresse le portrait d’une « foule déchainée et shootée à l’adrénaline », qui « a décidé, après avoir chassé les vrais manifestants, de brûler le peu d’histoire que nous avions réussi à sauver ces dernières années. Les bâtiments vieux de plus d’un siècle sont en flammes, les pompiers et les policiers sont sans défense, des pères, des mères, des frères, des sœurs, des voisins sont blessés, des boutiques pillées et des stations de bus détruites ». Lana Ramljak cite quelques « témoignages percutants », sans jamais parler de la société, et conclut en disant « Votons, n’incendions pas. Impliquons-nous véritablement dans les processus, il ne suffit pas de cliquer sur le bouton like de Facebook, travaillons en amont et non quand il est peut-être déjà trop tard ».

Dans ce texte, on ne pourra lire nulle part que la prévention est un privilège des sociétés ordonnées et équilibrées. En fait, le texte ne cherche pas à nous expliquer quoi que ce soit, mais uniquement à nous faire croire que les manifestants ne sont qu’une bande de vandales assoiffés de sang qui attaquent des femmes innocentes et volent des cigarettes dans les bureaux de tabac. Le cas de l’incendie des archives situées dans les bâtiments du gouvernement cantonal de Tuzla est érigé en parfait exemple du vandalisme gratuit des manifestants.

« Pire que les tchétniks »

Deux comptes rendus publiés par Al Jazeera ont également soulevé des polémiques. Le texte « plein de bonnes intentions » de l’imam de Sarajevo Muhamed Velić, intitulé J’ai pleuré en silence, que l’on pouvait lire sur le site de la chaîne jeudi soir, témoigne parfaitement de la protection des forces au pouvoir et de la provocation de l’opinion publique que ce média représente. On y parle encore de vandalisme, de pillages et de manque de dignité. Mais l’imam apporte une nouvelle couche à ce discours – la guerre. « En mai 1992, nous avions réussi à sauver les bâtiments de la présidence. Les tramways et les tanks brûlaient dans la rue Skenderija, mais les assaillants n’avaient pas réussi à détruire les bâtiments de la présidence, le symbole de l’État, de son histoire. Malheureusement, ce soir, la présidence est tombée en ruine », prétend-il dans son « témoignage ».

La photographie qui montre ce bâtiment que « même les tchétniks n’avaient pas réussi à détruire » fera le tour de tous les médias. Cette évocation des « tchétniks » rappelait une autre formulation si souvent utilisée dans les médias : « ces hooligans qui ne sont pas de Sarajevo ».

La parade des politiciens

Avant que les deux partis au pouvoir dans la fédération ne se prononcent, le ministre de la Sécurité, Fahrudin Radončić, paradait déjà dans les médias. Le chef du Parti pour un meilleur avenir (SBB) s’est déplacé sur les plateaux de TV1 et a affirmé qu’il mettait en garde depuis longtemps les politiciens bosniens (comme s’il n’était pas lui même un politicien bosnien) sur le caractère difficile de la situation, et que personne ne devrait s’étonner de ces émeutes. Le soir même, il était aussi invité dans l’émission de Senad Hadžifejzović. Celui-ci n’essaya pas de soutirer des informations concrètes de la part du ministre et lui laissa l’occasion de se présenter comme le seul critique du processus de privatisation, l’unique défenseur du peule.

Le lendemain, ce fut au tour de Nermin Nikšić, Premier ministre de la fédération, d’être ainsi chouchouté dans l’émission de Senad Hadžifejzović. Ce dernier a lâché qu’il « voudrait bien croire qu’il s’agit là de citoyens », et que les pancartes des manifestants étaient « très bien écrites et formulées », allant même jusqu’à saluer leur style. On pouvait comprendre que, selon lui, les ouvriers n’étaient pas assez instruits pour s’exprimer ainsi. Nermin Nikšić s’empressa d’abonder en ce sens.

Senad Hadžifejzović et les autres journalistes des médias officiels n’auraient certainement pas apporté autant d’attention aux représentants des manifestants. Bien rares sont les médias traditionnels qui ont demandé aux manifestants de témoigner.

« On distribue des comprimés aux manifestants »

Néanmoins, le coup le plus bas de la campagne médiatique contre les manifestants est la polémique autour de la question de la drogue. Samedi à 13 heures, on pouvait lire une info de dernière minute sur klix.ba affirmant que la « police avait saisi 12 kg de drogue durant les manifestations ». L’info fut vite reprise par tous les autres portails. Elle s’est aussi retrouvée dans l’annonce du porte-parole de la police du canton de Sarajevo, qui a détaillé les statistiques des arrestations. L’info a été démentie le soir même, mais les dégâts étaient déjà faits.

Le vice-Président de la fédération, Mirsad Kebo, avait déjà eu le temps de dire aux journalistes : « Je n’ai pas vu de combattants, je n’ai pas vu de gens sérieux… J’ai vu des gens drogués ». TV1 a interviewé des passant sur le « vandalisme », parlant aussi de « jeunes drogués ». Nermin Nikšić ajouta son grain de sel sur Face TV en affirmant que « quelqu’un distribuait des comprimés aux manifestants ».

Si l’on en croit les médias, les manifestants seraient donc des drogués ou des voleurs. Sur radiosarajevo.ba, on a encore pu lire samedi un article intitulé Ils ont pillé et incendié, se sont photographiés et ont publié leurs photos sur Facebook. L’article ne tourne en fait qu’autour de deux photos prises pendant les manifestations. La première représentant quelques paquets de cigarettes volés et la seconde des plaquettes arrachées aux murs du bâtiment du canton de Sarajevo. Le message est clair : les hooligans ne sont pas une minorité, mais bel et bien le noyau dur des manifestations.

Ces quelques détails expliquent peut-être pourquoi les médias omettent de parler des conditions de vie catastrophiques des travailleurs ou encore de la faillite économique et sociale du pays tout entier. Les journalistes savent très bien qui sont les patrons et quels intérêts ils doivent servir. Même si ça doit leur coûter leur intégrité professionnelle.

Paulina Janusz, Kontrapress, 9 février 2014 – traduit par Jovana Papović, balkans.courrier.info

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[Communiqué du Collectif Rennais Autonome Contre l’Extrême Droite] Nuit de rage contre le FN

NUIT DE RAGE CONTRE LE FN

« Hier soir, une réunion publique du Front national dans le cadre des élections municipales se tenait à la salle de la Cité, à Rennes. La manifestation qui tentait de s’y opposer a dégénéré laissant place à des dégradations et des heurts avec les forces de l’ordre. Plusieurs organisations de gauche, comme le Parti de gauche, Europe Écologie, le NPA, la CGT, Solidaires mais aussi le collectif antifasciste, la fédération anarchiste, ou encore le Collectif rennais autonome contre l’extrême droite (Craced) avaient appelé à différents rassemblements.

Vers 18 h 30, c’est sur la place de la Mairie que les partis politiques et les syndicats se sont regroupés. Environ 150 manifestants étaient, notamment, venus dénoncer la réunion de ce meeting « dans la maison du peuple un lieu emblématique du mouvement ouvrier et syndical rennais ».

Vitrines brisées et voiture incendiée

Les différents groupes antifascistes, environ 500 personnes au départ, s’étaient eux donnés rendez-vous, à la même heure, en bas de la place des Lices, non loin de la salle où se tenait le meeting du FN, rue Saint-Louis. Pour éviter d’éventuels heurts, 200 policiers avaient été déployés dans ce secteur.

Les premiers accrochages avec les forces de l’ordre se sont déroulés vers 19 h 30, rue de la Chalotais, alors que les manifestants d’extrême gauche marchaient vers le local de campagne du Front national, situé boulevard de la Liberté. Le cortège est ensuite remonté en direction de la place des Lices. Sur son passage plusieurs vitrines d’agence immobilière, rue de la monnaie, place Saint-Michel ont été brisées ainsi que celle d’une banque place des Lices. Un poste de police, situé rue de Penhouët, a également été pris pour cible et une voiture a été incendiée rue de Saint-Malo.

Des interpellations

Vers 20 h environ 350 personnes, pour la plupart le visage dissimulé, se sont regroupées place Sainte-Anne. Là des bouteilles de verre, des pierres, des pavés, des bouts de bois ont été lancés en direction des CRS qui bloquaient l’entrée de la rue d’Échange. Un canon à eau et des jets de gaz lacrymogène ont été utilisés pour repousser les manifestants qui voulaient en découdre. La manifestation s’est finalement dispersée vers 20 h 30.

De son côté, le FN a finalement tenu son meeting devant quelques dizaines de personnes.

Hier soir, au moins trois manifestants ont été interpellés et cinq policiers ont été légèrement blessés. »

Le Télégramme, dimanche 09 février

Les vidéos Ouest France  et Rennes TV

 

Communiqué du CRACED – à l’appel du rassemblement place des Lices :

À l’heure des comptes, il y aura bien — à côté des fascistes réfugiés derrière Twitter et le lot habituel d’amoureux de l’ordre, quelques candidats aux municipales et leurs partis pour pleurer misère sur les vitrines brisées de banques, d’assurances, d’agences immobilières, sur le début d’incendie du commissariat ou les pavés qui pleuvaient sur la flicaille.

À croire que la pire bourgeoisie financière, spéculative et immobilière, dont les enseignes qui colonisent le centre ville ont été prises pour cible ce soir, n’aurait pas un rôle déterminant dans la montée de l’extrême droite en France et en Europe…

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Que les choses soient claires : lorsque la préfecture (PS) dépêche deux ou trois cent hommes et plusieurs canons à eaux pour assurer le service d’ordre d’un meeting FN et de leur local, alors qu’une municipalité accueille dans un haut lieu des luttes ouvrières un bureau politique des fascistes, ce n’est que le tarif minimum que de faire payer à coup de pavés ces ennemis des luttes pour leur accueil et leur défense physique des fascistes locaux.

Ce dispositif, de même que les arguments pathétiques invoqués par la mairie pour justifier la tenue du meeting, prouvent en tous cas un fait désormais inéluctable : le Front National fait partie intégrante de l’ordre républicain, et constitue sa facette la plus sécuritaire, post-coloniale, celle du charognard qui vient se nourrir des restes du mouvement ouvrier.

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Il n’y a donc pour nous plus lieu d’attendre de solutions politiques d’une union sacrée ou d’un front républicain composé de partis et de groupes qui ont contribué par leur nullité, leur soumission ou leur soutien au capitalisme de crise, à créer les conditions idéales au développement des mouvements fascistes.

C’est à ce titre que nous nous revendiquons antifascistes, autonomes et révolutionnaires : nous n’entendons pas gérer la montée de l’extrême droite, nous entendons la combattre par tous les moyens et sous toutes ses formes.

À cet égard, nous ne laisserons pas le monopole de la violence politique aux bandes de skins et à la police, et nous appelons à se la réapproprier comme stratégie historique du mouvement ouvrier et révolutionnaire pour en refaire un outil de lutte parmi d’autres, sans diabolisation ni fétichisme.

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Nous l’avions dit dans notre appel, le FN désormais conforme aux critères des partis bourgeois n’est que la partie institutionnelle d’un mouvement réactionnaire diffus, que nous devons combattre sur un spectre bien plus large : des milices de ratonneurs à la gestion coloniale des quartiers, des intégristes homophobes appelant à faire des femmes des mères-pondeuses au foyer aux bureaucrates chargés de la gestion des rroms et des sans papiers…

Ils sont désormais prévenus.

Si cette nuit de rage était un contre-feu salutaire dans un contexte marqué par les poussées réactionnaires, nous appelons à étendre partout le mouvement et les actions pour enfin contre-attaquer et retrouver la joie de lutter !

Et qu’on se le dise : malgré les charges des gardes mobiles et de la BAC, les blessures et les gazs qui pleuvaient indistinctement sur la place Sainte Anne, cette soirée était pour nous tous une grande bouffée d’air dans la puanteur qui règne aujourd’hui en France.

Salut à toutes celles et ceux qui sont venus lutter à nos côtés ce soir !

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Collectif Rennais Autonome Contre l’Extrême Droite – CRACED – reçu le 11 février 2014

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[Vive la révolution en Bosnie !] Manifestes populaires de Tuzla, Sarajevo et Bihac

The Demands of the People of #Tuzla, #Sarajevo & #Bihac (English)

The situation in BiH is changing rapidly. Numerous cantonal governments have already resigned and we can expect further protests in the coming days. The authorities in BiH have already begun a concerted campaign of disinformation about the causes of these protests and their aims. In an effort to support the struggle of the workers and students in BiH, I am publishing here the English translations of the demands issued by representatives of the people of Tuzla, Sarajevo and Bihac, ably translated by my colleagues Konstantin Kilibarda (Tuzla) and Marina Antić (Sarajevo, Bihac). The original texts can be viewed here, here and here.

Please share these demands widely, copy, paste and disseminate them as you see fit. Change is coming to BiH and we can help be a part of it.

Tuzla

DECLARATION 7 February 2014. Today in Tuzla a new future is being created! The [local] government has submitted its resignation, which means that the first demand of the protestors has been met and that the conditions for solving existing problems have been attained. Accumulated anger and rage are the causes of aggressive behaviour. The attitude of the authorities has created the conditions for anger and rage to escalate.

Now, in this new situation, we wish to direct the anger and rage into the building of a productive and useful system of government. We call on all citizens to support the realization of the following goals:

(1) Maintaining public order and peace in cooperation with citizens, the police and civil protection, in order to avoid any criminalization, politicization, and any manipulation of the protests.

(2) The establishment of a technical government, composed of expert, non-political, uncompromised members. [They should be people] who have held no position at any level of government and would lead the Canton of Tuzla until the 2014 elections. This government should be required to submit weekly plans and reports about its work and to fulfill its proclaimed goals. The work of the government will be followed by all interested citizens.

(3) Resolving, through an expedited procedure, all questions relating to the privatization of the following firms: Dita, Polihem, Poliolhem, Gumara, and Konjuh. The [government] should:

§  Recognize the seniority and secure health insurance of the workers.
§  Process instances of economic crimes and all those involved in it.
§  Confiscate illegally obtained property.
§  Annul the privatization agreements [for these firms].
§  Prepare a revision of the privatization.
§  Return the factories to the workers and put everything under the control of the public government in order to protect the public interest, and to start production in those factories where it is possible.

(4) Equalizing the pay of government representatives with the pay of workers in the public and private sector.

(5) Eliminating additional payments to government representatives, in addition to their income, as a result of their participation in commissions, committees and other bodies, as well as other irrational and unjustified forms of compensation beyond those that all employees have a right to.

(6) Eliminating salaries for ministers and eventually other state employees following the termination of their mandates.

This declaration is put forward by the workers and citizens of the Tuzla Canton, for the good of all of us.

Demonstranti iz Tuzle iznijeli svoje zahtjeve

Demonstranti u Tuzli danas su, nakon što je premijer TK Sead Čaušević dao ostavku, pružili ruku policajcima i obustavili nerede i kamenovanje zgrada institucija vlasti. U večernjim satima putem društvenih mreža objavili su svoje zahtjeve.

« Danas se u Tuzli kreira nova budućnost! Vlada je podnijela ostavku, čime je ostvaren prvi zahtjev demonstranata i stečeni su uslovi za rješavanje postojećih problema. Ljutnja i nagomilani bijes su uzroci nasilnog ponašanja. Odnos vlasti doveo je do toga da ljutnja i bijes eskaliraju », naveli su demonstranti.

Istakli su da u novonastaloj situaciji ljutnju i bijes žele usmjeriti na izgradnju produktivnog i korisnog sistema vlasti te iznijeli svoje zahtjeve:

1. Održavanje javnog reda i mira u saradnji građana, policije i civilne zaštite, kako bi se izbjeglo bilo kakvo kriminaliziranje, politiziranje i bilo kakva manipulacija protestima.

2. Uspostavljanje tehničke vlade, sačinjene od stručnih, nestranačkih, nekompromitovanih članova, koji do sada nisu imali niti jedan mandat ni u kojem nivou vlasti, koja bi vodila TK do Izbora 2014. Ova Vlada mora imati obavezu podnošenja sedmičnih planova i izvještaja o radu i ostvariti zadate ciljeve. Rad Vlade prate svi zainteresirani građani.

3. Rješavanje, po hitnom postupku, pitanja regularnosti privatizacije firmi: Dita, Polihem, Poliolhem, Gumara i Konjuh, i to da se radnicima uveže radni staž i osigura zdravstvena zaštita; procesuira privredni kriminal i svi akteri koji su u njemu učestvovali, oduzme nelegalno stečena imovina, ponište privatizacijski ugovori, uradi revizija privatizacije, vrate fabrike radnicima i stave pod kontrolu javne vlasti u cilju očuvanja javnog interesa, i pokrene proizvodnja u onim fabrikama gdje je to moguće.

4. Ujednačavanje plata predstavnika vlasti sa platama zaposlenih u javnom i privatnom sektoru.

5. Ukidanje dodatnih plaćanja predstavnicima vlasti, uz lični dohodak, po osnovu učešća u komisijama, odborima i drugim tijelima, kao i druge nerazumne i neopravdane nadoknade mimo onih na koja imaju pravo svi zaposleni.

6. Ukidanje plata ministrima i eventualno drugim državnim službenicima nakon isteka ili prestanka mandata.

(Klix.ba)

 

Sarajevo

With regards to yesterday’s protests across Bosnia and Herzegovina and the media’s attempt to discredit this justified rebellion, this informal group of citizens and protest participants repeats our demands to the government.

IN THE NAME OF CITIZENS ON THE STREETS OF SARAJEVO

We declare:

We, the people who went out onto the streets of Sarajevo yesterday, also regret the injuries and damage to properties, but our regret also extends to the factories, public spaces, cultural and scientific institutions, and human lives, all of which were destroyed as a direct result of actions by those (ALL THOSE) in power for, now, over 20 years. We ask our fellow citizens and fellow sufferers not to allow these unpleasant scenes to cloud the fact that this kind of government and those in power have costs us immeasurably more.

We, thus, demand:

• Unconditional and immediate resignations of both the Sarajevo Canton and the Federation of Bosnia and Herzegovina governments; and the formation of non-party governments.

• No measures, of any kind, to be undertaken that would limit peaceful citizen protests.

• The immediate release of demonstrators, no criminal case filings against them, and an end to the witch hunt of people.

When these demands are met, we can then ask for the start of conversations and actions at all levels of government in order to establish a more socially just order for all social strata; and for all those whose human dignity and material basic needs have been endangered or destroyed by the transitional theft, corruption, nepotism, privatization of public resources, an economic model that favors the rich, and financial arrangements that have destroyed any hope for a society based on social justice and welfare.

To establish such a social justice order, before we undertake any social measures are, we demand an immediate end to the larceny of this society cloaked in politics, and criminal prosecution of those responsible. Only when all of that is complete, can we begin to build something new for all of us.

Demonstranti iz Sarajeva zahtijevaju ostavke kompletnih vlada KS i FBiH

Nekoliko stotina građana Sarajeva u poslijepodnevnim satima subote ponovo su izašli na ulice. Protest ispred zgrade Predsjedništva BiH bio je miran, a građani su poručili da će takav ostati, te pozivaju i ostale da im se pridruže u dostojanstvenom iskazivanju nezadovoljstva stanjem u zemlji.

Kako javlja reporter portala Klix.ba s mjesta događaja, još uvijek se niko nije izdvojio kao vođa protesta, no nekoliko prisutnih dijeli letke sa zahtjevima demonstranata.

U zahtjevu se izražava žaljenje zbog povrijeđenih i materijalne štete tokom jučerašnjih protesta, ali « naše žaljenje se proteže i na fabrike, javne prostore, ustanove kulture i nauke, na ljudske egzistencije koje su svojim direktnim djelovanjem uništili oni koji više od 20 godina čine naše vlasti. Molimo sve naše sugrađane i sapatnike da ne dozvole da im neugodni prizori zamagle činjenicu da nas ovakve vlasti već godinama koštaju neuporedivo više.

Stoga zahtijevamo:

– Bezuslovnu i momentalnu ostavku Vlade Kantona Sarajevo i Vlade Federacije Bosne i Hercegovine i formiranje nestranačkih vlada.

– Nepreduzimanje nikakvih mjera kojima bi se ograničile mirne demonstracije građanstva.

– Hitno oslobađanje demonstranata, nepokretanje krivičnih postupaka i obustavljanje lova na ljude.

« Kad ovi zahtjevi budu ispunjeni možemo tražiti otpočinjanje razgovora i djelovanja na svim nivoima vlasti u cilju uspostavljanja socijalno pravednijeg poretka za sve kategorije društva i sve ostale kojima su ljudsko dostojanstvo i materijalna egzistencija ugroženi ili uništeni tranzicijskom pljačkom, korupcijom, nepotizmom, privatizacijom javnih dobara, ekonomskim modelom koji favorizuje bogate i finansijskim aranžmanima koji su ubili i samu nadu u društvo socijalne pravde i blagostanja. Uspostavljanje takvog poretka, prije bilo kakvih socijalnih mjera, zahtijeva momentalno obustavljanje pljačke društva upakovane u politiku i krivično gonjenje odgovornih. Tek kad se to učini, možemo početi graditi nešto novo za sve nas », stoji u zahtjevu demonstranata koji su se okupili ispred zgrade Predsjedništva BiH.

(Klix.ba)

 

Bihac

Protesters have sent their list of 13 demands to the Parliament of the Una-Sana Canton:

1. Resignation and replacement of the Una-Sana Canton (USC) government and all directors of public institutions and public enterprises.

2. Appointment of the new government of USC and the new directors, without influence of politics in choice of prime ministers and ministers (professional governance – with public release of biographies and the reasons for their appointment).

3. Matching salaries in the public sector to the industrial sector, so that the highest public sector salary cannot be higher than three average salaries in the industrial sector.

4. Matching salaries in the public sector to the educational/professional level.

5. Public release of documents for tenders in the last 10 years and in the future.

6. Matching levels of budget appropriations for agricultural production in the budgets at all levels of government to the European Union standards.

7. Matching educational standards, at all levels, to the European Union standards.

8. Matching the number of employees in the public sector to the European Union standards.

9. Finalizing construction of the veterans’ building, at the latest by the elections of 2014.

10. Ending all additional privileges for government officials.

11. Ending additional financing of representatives and employees in the administrative institutions, on the basis of various commissions.

12. Ending the salaries and other privileges of all politicians following the end of their term.

13. Immediate end to the use of force by the police toward the protesters and vice versa.

(…) Bihać, 19:00

Kako javlja reporter Al Jazeere Ivan Čorkalo, vođa protesta u Bihaću Edin Delić Piksi se, nakon kratkog dogovora u zgradi Vlade, obratio demonstrantima.

Zakazan je sastanak sa premijerom u ponedjeljak, na kojem će se tražiti ostavka vlade USK-a sa premijerom Lipovačom na čelu. Okupljeni su se razišli. Policija je uhapsila nekoliko demonstranata.

Demonstranti su spisak sa 13 zahtjeva uputili Skupštini Unsko-sanskog kantona:

1. Smjena Vlade USK-a i svih direktora javnih ustanova i javnih preduzeća

2. Imenovanje nove vlade USK-a i direktora bez utjecaja politike na odabir premijera i ministara (stručna vlada – sa javnom objavom biografija i razlozima imenovanja)

3. Usklađivanje plata u javnom sektoru tako da najviša ne smije preći visinu tri prosječne plate u proizvodnom sektoru

4. Usklađivanje plata u javnom sektoru prema visini stručne spreme

5. Javno objavljivanje tenderske dokumentacije iz posljednjih 10 godina i ubuduće

6. Usklađivanje budžetskih izdvajanja za poljoprivrednu proizvodnju iz budžeta na svim nivoima vlasti sa standardima Evropske unije

7. Usklađivanje obrazovnih standarda na svim nivoima obrazovanja sa standardima Evropske unije

8. Usklađivanje broja zaposlenih u javnom sektoru sa standardima Evropske unije

9. Završavanje izgradnje boračke zgrade najdalje do izbora 2014.

10. Ukidanje svih dodatnih privilegija državnim službenicima

11. Ukidanje dodatnog finansiranja poslanika i zaposlenika u organima uprave na osnovu raznih komisija

12. Ukidanje plata i ostalih privilegija svim političarima nakon isteka mandata

13. Hitan prestanak upotrebe sile policije prema demonstrantima i demostranata prema policiji (…)

(Al Jazeera Balkans)

Jasmin Mujanović, 8 février 2014

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[Révolution mondiale] Sloboda (Liberté) n’est pas qu’un club de foot à Tuzla

Bosnie : le siège de la présidence à Sarajevo incendié par des protestataires

Des manifestations contre la pauvreté ont tourné à l’émeute, vendredi 7 février, en Bosnie-Herzégovine : la présidence a été incendiée à Sarajevo, de même que les sièges des administrations locales à Sarajevo, Tuzla et Mostar. « État de guerre ! Le pouvoir brûle ! », titrait à la une samedi le quotidien Oslobodjenje. D’après l’agence officielle FENA, les flammes à Sarajevo s’étendaient jusqu’au deuxième étage du bâtiment, qui jouxte celui du gouvernement régional, incendié peu auparavant par les protestataires. Des échauffourées avec la police ont fait près de 150 blessés.

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Ces manifestations, qui avaient lieu pour la troisième journée d’affilée, sont d’une ampleur sans précédent dans l’ex-république yougoslave qui, il y a trente ans jour pour jour, accueillait les Jeux olympiques d’hiver. Elles illustrent l’exaspération de la population face à une classe politique engluée dans des querelles politiciennes et incapable de redresser une économie sinistrée depuis la fin de la guerre intercommunautaire de 1992-1995. Le mouvement a embrasé les principales villes de la Fédération croato-musulmane, une des deux entités de Bosnie-Herzégovine avec la République serbe de Bosnie.

« Nous n’avons rien à manger. Et vous ? » pouvait-t-on lire sur une pancarte. Le chef du gouvernement de la Fédération croato-musulmane, Nermin Niksic, a convoqué pour une réunion extraordinaire jeudi soir des responsables de toutes les agences policières et des procureurs des villes concernées pour évaluer la situation sécuritaire.

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Police kicking a man into river channel yesterday at #Sarajevo #Bosnia #Protests #Riots

Le calme est revenu dans la nuit de vendredi à samedi, mais une forte odeur de brûlé continuait samedi 8 février de flotter à proximité de la présidence, à Sarajevo. Des pompiers ont lutté toute la nuit contre les flammes. L’immeuble de l’administration régionale a quasiment entièrement brûlé à l’intérieur, selon un responsable de la brigade municipale des pompiers.

Rongé par une corruption endémique, ce petit pays balkanique de 3,8 millions d’habitants est l’un des plus pauvres d’Europe. Le chômage frappe 44 % de la population active, mais la Banque centrale estime toutefois le nombre de personnes sans emploi à 27,5 % car beaucoup de gens sont employés au noir. Le salaire mensuel moyen est de 420 euros, et près d’un habitant sur cinq vit dans la pauvreté, selon des statistiques officielles.

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Une vue d’ensemble des bâtiments du gouvernement dans la capitale, à Sarajevo, pris d’assaut par les manifestants.

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Des milliers de personnes se sont rassemblées dans plusieurs villes du pays, comme ici à Sarajevo, pour dénoncer une corruption endémique et un chômage de 44 %. Dans la capitale, entre 2000 et 7000 personnes, selon les sources, se sont rassemblées vendredi.

 

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La police a tenté de protéger les bâtiments officiels dans la ville de Tuzla, dans le nord-est.

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Les barrières installées par les forces de l’ordre n’ont pas tenu longtemps face aux manifestants, déterminés à s’emparer de ce bâtiment du gouvernement.

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Reports that jailed activists in #Sarajevo are being beaten in custody. #Bosnia

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Un policier blessé est évacué par plusieurs personnes. Parmi les quelque 150 blessés, la majorité étaient des policiers.

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Des manifestations contre la pauvreté, qui ont eu lieu pour le troisième jour consécutif, ont tourné à l’émeute aussi à Tuzla (nord-est), à Mostar (sud), à Zenica (centre) et à Bihac (nord-ouest). Des hooligans, ayant rejoint des milliers de manifestants, ont saccagé et mis à feu des immeubles de l’administration de l’État dans toutes ces villes.

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« He who sows hunger, reaps anger » – graffiti on Sarajevo government building, #bosnia

Presse contre-révolutionnaire (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 7 février 2014 à 01h57 ; mis à jour le 8 février à 16h31)

 

Bosnie : manifestations anti-gouvernement

Des manifestants en colère contre la situation économique en Bosnie, entrés de force au siège du gouvernement cantonal à Tuzla (nord-est), ont commencé à le saccager et l’ont incendié, a rapporté un journaliste de l’AFP.

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Sloboda (Freedom) is not just a football club in Tuzla.

Une centaine de jeunes encagoulés portant des enseignes de l’équipe locale de football ont pénétré dans l’immeuble où ils saccagaient le mobilier et jetaient des téléviseurs par les fenêtres. Plusieurs centaines de policiers se sont répliés à une centaine de mètres où ils ont formé un cordon autour d’un immeuble abritant les services d’urgences de la ville. Des balles en caoutchouc auraient été tirées pour disperser les manifestants.

Plus de 5.000 manifestants présent sur place applaudissaient. Des flammes ainsi qu’une épaisse fumée noirâtre s’échappaient du premier étage de cette tour de dix étages. Les protestataires à l’intérieur de l’immeuble empêchent les pompiers d’éteindre les flammes.

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#Bosnia today: Graffiti on stormed and later torched government building in #Tuzla says « Death To Nationalism »

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Presse contre-révolutionnaire (LeFigaro.fr avec Reuters et Agence Faut Payer, 7 février 2014 à 13h59 ; mis à jour à 14:46)

 

Bosnie : émeutes contre la pauvreté et le chômage

TUZLA (Bosnie-Herzégovine) — Des manifestations contre la pauvreté et le chômage ont tourné à l’émeute vendredi à Tuzla (nord-est de la Bosnie) et à Sarajevo, où les sièges des administrations régionales ont été saccagés, ainsi qu’à Zenica (centre). À Sarajevo, le siège de la présidence a été incendié.

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« I told them I’m an artist. I am. So the police let me in. Now I got an official canton apple. » #sarajevo

Les échauffourées avec la police ont fait près de 150 blessés, dont 80 à Sarajevo et 50 à Zenica, pour la plupart soignés pour des contusions. Il y a eu plus d’une dizaine de blessés à Tuzla, dont deux, un manifestant et un policier sérieusement atteints, ont été hospitalisés.

Ces manifestations, qui avaient lieu pour la troisième journée d’affilée, sont d’une ampleur sans précédent dans cette ex-république yougoslave qui, il y a trente ans jour pour jour, accueillait les Jeux olympiques d’hiver.

Elles illustrent l’exaspération de la population face à une classe politique engluée dans des querelles politiciennes et incapable de redresser une économie sinistrée depuis la fin de la guerre inter-communautaire de 1992-1995.

À Tuzla, une centaine de jeunes encagoulés portant des insignes de l’équipe locale de football ont pénétré dans l’immeuble du gouvernement local, où ils ont saccagé le mobilier et jeté des téléviseurs par les fenêtres.

Ces scènes se sont déroulées sous les yeux de plus de 5.000 manifestants qui applaudissaient. Des flammes et une épaisse fumée noirâtre s’échappaient du premier étage de cette tour de dix étages.

Les policiers, au nombre de plusieurs centaines, ne sont pas intervenus et se sont repliés à une centaine de mètres pour protéger un immeuble abritant les services d’urgences de la ville.

Dans la soirée, à Tuzla, les pompiers tentaient d’éteindre des incendies déclenchés par les manifestants dans deux immeubles dépendant de la municipalité de la ville.

« Le printemps bosnien »

Un des leaders des manifestants, Aldin Siranovic, a déclaré que la foule réclamait la démission du gouvernement. « Ils nous volent depuis 25 ans et ruinent notre avenir. Nous voulons qu’ils s’en aillent », a-t-il lancé.

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À Sarajevo, un millier de protestataires « ont cassé les fenêtres et ont mis le feu aux guérites des gardiens et aux locaux » de l’immeuble abritant l’administration régionale, a rapporté la télévision officielle locale.

La façade du siège voisin de la présidence de Bosnie-Herzégovine a été aussi endommagée par des jets de pierre, mais le bâtiment n’a pas été incendiée, a assuré la police.

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À Zenica (centre), des échauffourées entre environ 3.000 manifestants et forces de l’ordre ont fait cinq blessés parmi les policiers.

Comme les jours précédents, des manifestations devaient avoir lieu dans une vingtaine de villes dont Prijedor (nord), Mostar (sud), Banja Luka (nord) et Bihac (nord-ouest).

« La révolte des citoyens ! » a titré en une Dnevni Avaz, le principal quotidien local. « Le printemps bosnien ! » affirmait pour sa part le quotidien Oslobodjenje.

Rongé par une corruption endémique, ce petit pays balkanique de 3,8 millions d’habitants est l’un des plus pauvres d’Europe. Le chômage frappe 44% de la population active, mais la Banque centrale estime toutefois le nombre de personnes sans emploi à 27,5% car beaucoup de gens sont employés au noir.

Le salaire mensuel moyen est de 420 euros, et près d’un habitant sur cinq vit dans la pauvreté, selon des statistiques officielles.

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State cars burning in #Sarajevo between the Presidency building & FA Ministry during unemployment riots.

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#Sarajevo regional government resigned today 3rd regional government to resign in 2 days #Bosnia

« De plus en plus de gens vivent dans la misère et dans la pauvreté, ils ont faim. Le peuple a perdu l’espoir et ne croit plus à une amélioration de la situation. Manifester est leur seul moyen » d’être entendu, a commenté un analyste local, Vehid Sehic.

« Policiers ! Vous êtes nos frères, nos camarades, nos voisins ! Vous devez nous rejoindre », a lancé à l’adresse des forces de l’ordre à Tuzla, Nihad Karac, un manifestant.

« Je suis à la rue depuis deux ans. Les autorités sont sourdes à nos appels et elles méritent ce qui leur arrive », s’est exclamé son camarade Mithad Kukuruzovic.

La veille, dans cette même ville, des heurts violents entre des milliers de manifestants et les forces de l’ordre avaient fait 130 blessés, en majorité des policiers. Huit protestataires avaient été interpellés.

Des scènes de pillages ont été rapportées par la presse locale en marge de la manifestation.

Quelque 7.000 personnes selon les médias locaux, 2.000 selon la police, avaient protesté dans cette ville, jadis la plus importante ville industrielle de cette ex-république yougoslave. La manifestation avait rassemblé des salariés de plusieurs anciennes entreprises publiques en faillite qui n’ont plus reçu de salaire depuis plusieurs mois.

Presse contre-révolutionnaire (Rusmir Smajilhodzic, Agence Faut Payer, 8 février 2014)

 

UPDATE: Protests Across Bosnia Are A “Collective Nervous Breakdown”

“He who sows hunger reaps anger,” warned the red graffiti on a Sarajevo government building this week. The message hinted at the depth of poverty and disillusionment in Bosnia and Herzegovina (BiH) that has driven people to join demonstrations across the divided country, where the unemployment rate is about 40 percent. Protesters have since stormed and ransacked government buildings in Tuzla, Zenica, Mostar, and in the capital city of Sarajevo, where the headquarters of the presidency was also set ablaze. Some protesters allegedly threw firecrackers and stones at police, who responded with rubber bullets and tear gas. Hundreds have been injured. On Friday, activist Darko Brkan called the protests “a collective nervous breakdown”.

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Demonstrations began on Tuesday in the northern city of Tuzla, where some 10,000 former workers gathered to demand that the local government investigate questionable privatizations they said had destroyed companies and their livelihood. Among the troubled firms was the Konjuh furniture factory, which was founded in 1885 by Austro-Hungarian entrepreneurs. During the socialist period, the company employed 5,300 employees and sold high-quality wood furnishings to clients on five continents. But by December 2012, the company employed just 400 workers, some of whom had gone on hunger strike. Also present were demonstrators from the 36-year-old Dita detergent factory — once the biggest producer of liquid detergents and washing powders in the country. Former Dita employees have protested over unpaid wages for at least two years.

The government of Tuzla canton told the crowd of largely middle-aged men that they had no authority over privately-owned companies. However, that may not have been entirely true. The majority of shareholders in the Konjuh furniture factory transferred their voting rights to the government of Tuzla canton several years ago.

Numerous protests have been held in Tuzla in recent years over the disappearance of jobs and the environmental devastation of what is now a post-industrial area. The Tuzla power station burns 330,000 tons of coal every year, and has seriously polluted the Jala River. Other pollutants have come from the factories, including chemical plants that have recently been shut down.

Many residents of Tuzla express Yugonostalgic sentiments, lamenting that the “reliable health service” and access to information offset some of their concerns about pollution in socialist times. They have long complained about being ignored by the authorities, and protests, pickets, hunger strikes, and sit-ins, in the former industrial boomtown are common.

The first clashes between police and protesters in Tuzla came on Wednesday, and continued through the following day. On Friday, dramatic images started appearing on Twitter: the local government building surrounded in still smouldering fires; broken computer monitors, scattered papers, and other debris thrown from the offices above; graffiti on facades calling on all politicians to resign.

Then the protests spread. Though most of the demonstrations were confined to the Federation — the Bosniak and Croat half of Bosnia and Herzegovina — several hundred Serbs showed up for a solidarity protest in Banja Luka, the Bosnian Serb capital.

Groups of organized protesters encouraged this kind of solidarity. A movement calling itself UDAR — the same name as opposition leader Vitali Klitshko’s political party in Ukraine — say they spontaneously formed this week as a response to the workers’ protests in Tuzla and are now “calling for an extension of the movement”. They’ve already produced a pretty sophisticated three-minute mobilization video available with both English and German subtitles. For UDAR, it’s important “that Bosniaks, Serbs and Croats are fighting together and reject the nationalism that is often used by the government to create splits between people.”

Despite the fact that many of them used determinedly anti-nationalist rhetoric, it was difficult for some diplomats to sympathize with the protesters after viewing images of plumes of black smoke rising over Sarajevo, cars (allegedly belonging to politicians) upside down in a drainage ditch, or reading news that historical archives from the Austro-Hungarian period had been incinerated in a fire.

Both the EU and United States were quick to issue condemnations of the “violent behavior”, which they described as “deplorable” and “inexcusable”. The EU thanked law enforcement agencies “for their efforts in extremely difficult circumstances.”

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However, we received one report of possible police brutality from a journalist in Sarajevo: “I walked right past the old municipal building that protesters had just torched. A few minutes later, I watched a policeman billy-clubbing three protesters as other cops held them immobile.” There were also reports of police brutality earlier in the week.

The demonstrators blamed the police for all of the violence. A “Declaration by Workers and Citizens of the Tuzla Canton” released late Friday evening explained that, “Accumulated anger and rage are the causes of aggressive behaviour. The attitude of the authorities has created the conditions for anger and rage to escalate.”

Still, others have been left wondering how people across BiH could be so angry with the government that they would ransack and burn its buildings in several major cities.

Some believe the answer is built into the very foundation of the post-war state. The Dayton Peace Agreement, signed in Ohio in 1995, turned the country into a purgatory of two ethnically-segregated entities. Ever since, the international community’s guiding principle for building democracy in BiH has been “separate but equal”, with few positive results. Unfortunately, this has made it almost impossible for anyone to accept a supranational “Bosnian” identity.

In addition, ethnic elites have become the targets of scorn, and are increasingly viewed as corrupt servants of a dysfunctional system that keeps BiH hungry and poor, polarized and frozen. As another election approaches, the politicization of ethnicity and the ethnicization of politics appears even more absurd. As someone spray painted on the government building in Tuzla, “Death to nationalism”.

Presse contre-révolutionnaire (Balkanist, 8 février 2014)

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[Besançon] Contre la rénovation urbaine et ce qui va avec

La ville de Besançon est en voie d’aseptisation et d’embourgeoisement, où les pauvres se font dégager pas seulement par les bleus [On pourra aussi évoquer la construction d’un nouveau poste de police place Cassin au cœur du quartier de Planoise, avec tout son arsenal de protection (vitres blindées, caméras, etc…). Ce même secteur de Planoise, qui abritent de nombreux commerces, a désormais son lot de caméras de surveillance : il y a pas si longtemps (été 2013), des habitant-e-s ont répondu par la destruction et le feu à ce système de vidéosurveillance.] et autres CRS, mais par les urbanistes, promoteurs, architectes et commerçants en tous genres qui viennent mettre en application leurs projets qui n’ont pour but que de laisser place à l’argent et ceux qui en ont.

La rénovation urbaine passe avant tout par la construction du tramway (qui arrive début 2014) qui a été menée durant ces dernières années par l’entreprise Eurovia, filiale de Vinci [Détails sur l’entreprise Vinci et ses multiples filiales] : on peut y voir une modification de l’espace urbain avec une architecture qui ne laisse aucune place aux rencontres, à l’occupation de la voie publique, avec une surveillance et un contrôle qui s’accentuent par la multiplication des caméras (on peut aller jeter un œil sur l’emplacement des caméras ici), par les nombreux spots d’éclairage tout le long du trajet du tramway (ayant pour but de diminuer les zones franches)… La mise en place des puces électroniques pour chaque carte d’abonnement au réseau de transport en commun ‘Ginko’ fait aussi partie du contrôle sur nos vies et en l’occurrence sur nos déplacements.

Le nouveau visage de la place Flore, avec l’installation de ces sièges présents partout dans la ville sur lesquels personne ne cherchent à s’assoir, faisant partie de cette logique de chasser les indésirables :

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L’architecture et le mobilier urbain de la place Flore

La gentrification est bien sûr aussi le fait des commerçants, toujours prêts à faire dégager « zonards », SDF ou autres indésirables qui s’attarderaient sur la voie publique : nombre d’entre eux foutent des produits nocifs sur leur marche et terrasse (récemment des personnes ont rapporté que les pourritures qui gèrent le restaurant du ‘Taj Mahal’ rue Claude Pouillet versent de la javel comme repoussoir).

En matière de logements, les promoteurs immobiliers se partagent la part du gâteau. L’entreprise Eiffage, qui est aussi connue pour construire des taules, spécule entre autre sur la construction du centre commercial et de ces lofts luxueux de la place Pasteur. En effet y est prévu ce gigantesque parking souterrain qui débouchera sur la rue Claude Pouillet. Autant dire que cette rue occupée jusqu’à présent par les fêtard-e-s devra faire place nette aux habitant-es friqué-es et à leurs véhicules. On peut également parler de la construction des logements de la rue Bersot et de la rue Proudhon, qui sont construits par l’entreprise immobilière SMCI [SMCI possède son agence à Besançon rue Gambetta (en face des locaux du site de désinformation macommune.info et à côté de la direction de l’enseigne de La Poste)] à des prix exhorbitants au mètre carré (à plus de 3000 euros).

Dans le quartier Battant, par lequel le tramway passera (et qui est source d’augmentation du prix des loyers pour les promoteurs), les prix vont aussi flamber, avec la réhabilitation d’anciens logements (actuellement en état de pourriture) rue de la Madeleine et rue Battant par cette même société immobilière. Par ailleurs, un supermarché pour riches ‘Casino Shop’ est actuellement en construction au 6, rue de la Madeleine…

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Passage Rambaud dans le quartier des Chaprais, sur les nouveaux apparts construits par la société immobilière ‘Sogeprim’

Rappelons une évidence : la ville n’a pas vocation à nous appartenir (elle ne l’a jamais été historiquement), elle reste avant tout un instrument des puissants pour canaliser les révoltes contre ce monde. Cependant on peut tous agir directement contre cette ville carcérale que le pouvoir tente de nous imposer. Par des collages d’affiche, des tags, par le sabotage et la destruction des multiples tentacules de la domination capitaliste et étatique qui s’offrent à nous. Ne pas se résigner, ne pas fuir ce carcan dans lequel nous sommes embourbés mais agir collectivement (ou pas !), manifester contre ces projets en mettant en avant que c’est le fruit pourri du même processus : celui d’une gigantesque ville-prison en construction.

Tant qu’ils spéculerons sur nos vi(ll)es, qu’ils se méfient de nos mauvaises intentions !

Le Chat noir émeutier (transmis par mail, 20 janvier 2014)

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[Dijon, samedi 8 mars] Manifestation de soutien au quartier des Lentillères !

Manifestation pour la défense du quartier libre des Lentillères !
Pour l’accès à la terre – Contre la marchandisation de la ville !

Samedi 8 mars – Dijon, départ 14h depuis le Grand Dijon (40 avenue du Drapeau // Tram station Drapeau)

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Invitation depuis le quartier des Lentillères :

Nous, habitant-e-s et jardinier-ère-s du quartier des Lentillères, avons redonné vie à 6 hectares de terres fertiles, précieuses rescapées de la ceinture maraîchère de Dijon laissées depuis plus de 10 ans à l’abandon. Aujourd’hui la mairie a d’autres projets ; il en a été décidé ainsi, sans nous. Elle rêve d’un nouveau quartier – estampillé éco bien sûr – sur 21 Ha,  et ne réserve qu’un pauvre hectare aux jardins sur les rares terres incultes de la friche… Nous avons tenté de discuter avec ceux qui entendent nous expulser, mais ils sont restés muets. Pourtant, aujourd’hui, les Lentillères, c’est 3 fermes restaurées autour desquelles s’organisent des cultures maraîchères et un marché hebdomadaire à prix libre, un jardin collectif, des ruchers et plusieurs dizaines de parcelles jardinées seul-e, en famille ou entre ami-e-s. À ceci s’ajoutent des habitats légers, des ateliers et espaces de convivialité. De tout ça naît une véritable vie de quartier habitée par le goût de l’aventure collective, l’auto-organisation et l’entraide.

Le mot passe, de bouche à oreille, dans les alentours et de nouveaux-elles venu-e-s de tous horizons ne cessent d’arriver, en quête d’un bout de jardin. On arrive ici pour faire sortir de terres quelques belles tomates émancipées de l’agro-industrie, se ballader ou jouer, pour apprendre ou s’évader. On y reste parce qu’on y a trouvé des complices. Ici  « la solidarité » et les « liens de quartiers » ne sont pas que des concepts marketings.

Cependant, pour les urbanistes, la priorité est à la rentabilité et à l’attractivité : le béton doit toujours repousser les légumes un peu plus loin, et seules les grues fleurissent. Le seul signe d’intérêt montré par la Mairie jusqu’ici a été d’expulser une maisons occupée et de faire creuser de profondes tranchées sur certaines parcelles afin qu’elles ne soient pas cultivées. Qu’à cela ne tienne, nous les avons rebouchées. Mais elle continue aujourd’hui sans bouger d’un pouce, à planifier son projet d’aménagement aseptisé.

Si nous souhaitons empêcher qu’elle tente bientôt d’enterrer ce qui se vit ici à coup de tractopelles, il nous faut nous battre maintenant pour lui faire accepter bon gré mal gré notre présence, tant que le projet est encore dans les cartons. Tout au long de la campagne municipale, nous voulons mettre notre grain de sable dans les stratégies de communication bien huilée des candidat-e-s. Nous appelons aussi tout ceux et celles qui soutiennent notre démarche, à Dijon et au-delà à nous rejoindre le 8 mars pour une grande manifestation pour l’accès à la terre et contre la marchandisation de la ville, avec des outils agricoles et une grosse patate !

L’assemblée du quartier des Lentillères
Contact

[1] Pour plus d’informations, voir notre « Lettre ouverte aux Dijonnais et Dijonnais-e-s »

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Les luttes de classes en Bosnie

Bosnie : les émeutes des salariés sans salaire

Une vingtaine de personnes, manifestants et policiers, ont été blessées en Bosnie, dans un mouvement de protestation qui a dégénéré en émeutes.

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Salariés d’entreprises en faillite, chômeurs, ils étaient 600 dans les rues de Tuzla, au nord-est du pays. Les échauffourées ont éclaté lorsque les manifestants ont essayé sans succès d’investir un immeuble abritant l’administration régionale.

“Les élections ne vont rien changer, remarque un manifestant, et seulement des actions comme celle-là, et même j’en ai peur des plus radicales, peuvent forcer les politiciens à démissionner.”

Les protestataires accusent les autorités d’avoir frauduleusement privatisé leurs entreprises, des entreprises aujourd’hui incapables de payer les salaires depuis plusieurs mois.

Deux décennies après la guerre en ex-Yougoslavie, la Bosnie n’arrive pas à se relever économiquement, il y a plus de 44% de chômage.

Leur presse (fr.euronews.com, 5 février 2014)

 

Bosnie-Herzégovine : Tuzla se révolte contre la misère et le chômage

À Tuzla, au nord-est de la Bosnie-Herzégovine, une manifestation de chômeurs a dégénéré ce mercredi, faisant une vingtaine de blessés et autant d’arrestations. Dans un pays où la situation sociale est critique, cet événement pourrait bien marquer le début d’une grande vague de protestations. Déjà, une manifestation est prévue à Sarajevo ce jeudi, en soutien aux concitoyens de Tuzla.

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« Tuzla à genoux » titre Slobodna Bosna, l’un des principaux hebdomadaires de Bosnie-Herzégovine. Le bilan final des violences de mercredi est en effet très lourd : 23 manifestants ont été blessés, 27 autres ont été arrêtés par la police.

Le rassemblement, qui a dégénéré en révolte, avait commencé de façon assez ordinaire : quelques centaines de personnes, principalement des travailleurs au chômage réunis à travers le groupe Facebook « 50’000 personnes dans les rues pour un futur meilleur », se sont données rendez-vous en face de l’édifice du gouvernement du canton pour se plaindre de leur situation.

Mais la manifestation a dégénéré très rapidement. Les manifestants ont commencé par jeter des pierres et des œufs sur la façade du bâtiment gouvernemental. Par la suite, face au refus du Premier ministre de les rencontrer, les manifestants ont décidé de forcer le cordon de police pour entrer dans l’édifice. Déjà lors de ce premier corps-à-corps, un policier et un journaliste ont été blessés.

Immédiatement, le comité cantonal de la Confédération des syndicats indépendants, qui avait soutenu la manifestation, a décidé de se distancier des manifestants, pendant que l’administration du canton annonçait « ne pouvoir absolument rien faire pour résoudre les problèmes de ces chômeurs ». « Les manifestants demandent au gouvernement de rétribuer des dizaines de personnes », peut-on lire dans le communiqué officiel, « ce qui est absolument impossible ».

Une fois occupé le siège du gouvernement, les contestataires ont aussi décidé de bloquer les rues dans le nord de la ville. Mais leur tentative a été très brève : après les avoir invités à « se disperser pacifiquement », les forces de police ont décidé d’utiliser la force pour obliger les manifestants à abandonner leurs positions.

Pendant quelques heures, les rues de Tuzla ont été témoins de scènes de guérilla urbaine. La chronique de la journée est choquante surtout si l’on considère qu’il s’agit de la première manifestation violente en Bosnie-Herzégovine depuis des années. En 2013, la société bosnienne avait fait l’expérience d’une nouvelle vague d’activisme et de rassemblements dans les rues. Mais dans aucun cas les manifestants ne s’étaient battus avec la police. Les événements de mercredi sont aussi le signal d’une croissante exaspération des tensions sociales, dans un pays où environ 44% de la population n’a pas d’emploi.

Le pays risque désormais de connaître une nouvelle vague de contestation. Les manifestants de Tuzla ont déclaré que la lutte continuait. Ce jeudi, les citoyens de Sarajevo ont décidé de descendre dans les rues pour montrer leur soutien aux concitoyens de Tuzla.

Mise à jour :
Quelque 4.000 manifestants se sont rassemblés jeudi en début d’après-midi devant le bâtiment du gouvernement du Canton de Tuzla, avant d’être dispersés par la police à l’aide de gaz lacrymogènes. On déplore plusieurs blessés parmi les protestataires et les policiers. D’autres manifestations ont lieu au même moment à Sarajevo, Zenica, Bihac et Prijedor.

Leur presse (Andrea De Noni, correspondant à Sarajevo, Le Courrier des Balkans, 6 février 2014)

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[Police = Mafia] Le très serviable flic des quartiers chics

Soupçonné de corruption, un commissaire parisien en garde à vue

Jean-Yves Adam, haut responsable de la police parisienne et chargé de mission à la préfecture de police de Paris, a été placé en garde à vue, mercredi 5 février, dans les locaux de l’Inspection générale de la police nationale.

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Au Luxury Racing (sic) de Monza en 2011

Selon une source policière, ce sont, entre autres, ses liens avec un certain nombre de sociétés gravitant autour de l’automobile, notamment de location, qui sont visées par l’information judiciaire ouverte pour « corruption active et passive et violation du secret professionnel ».

« C’EST UN TYPE UN PEU SULFUREUX »

Âgé de 61 ans, M. Adam a le grade de contrôleur général, le deuxième plus élevé chez les commissaires. C’est une personnalité atypique dans la haute hiérarchie policière. Très impliqué dans le milieu des courses automobiles, pilote lui-même, il avait même pris une disponibilité, de 1990 à 1996, pour s’adonner pleinement à son hobby, après une première partie de carrière aux renseignements généraux (RG) dans le sud de la France.

En 2005, il est nommé commissaire du 8e arrondissement, également patron du 1er district de la police parisienne (1er, 2e, 3e, 4e, 8e, 9e, 16e, 17e arrondissements). Il reste neuf ans à ce poste, une durée inhabituellement longue.

Au début de 2013, le nouveau patron de la police de l’agglomération parisienne, Jacques Méric, tente d’obtenir sa tête. Il n’arrive à ses fins qu’en novembre 2013. M. Adam est alors  nommé chargé de mission. Sans qu’on lui affecte de mission particulière… « C’est un type un peu sulfureux, commente un policier parisien. L’administration a eu tort de le laisser aussi longtemps à ce poste. »

Communiqué officieux de la Maison Poulaga (signé Laurent Borredon, LeMonde.fr, 5 février 2014)

 

Soupçons « d’indulgences » sur un haut policier de Paris

Le contrôleur général de police Jean-Yves Adam, 61 ans, qui a patronné les flics en tenue du 1er district de Paris (six premiers arrondissements parisiens) de 2005 à 2013, a été placé hier en garde à vue dans une enquête ouverte « pour corruption active et passive, violation du secret professionnel et recel ».

La police des polices (IGPN) et un juge d’instruction le suspectent de certaines dérives, comme « sa pratique des indulgences », ces « demandes de classement de contraventions » et « de faits plus graves encore », selon un proche du dossier. Il « sentait le soufre » et a été placardisé en décembre, chargé de mission à la préfecture de police de Paris.

Ex des Renseignements généraux (RG) à Toulon en 1979, à Marseille de 1981 à 1990 puis en disponibilité, le commissaire Adam est revenu en 1996, mais en sécurité publique : Essonne, Val-de-Marne. Ce chef du 1er district fit la chasse aux vendeurs à la sauvette sous la tour Eiffel, aux mendiants sur les Champs-Élysées et aux prostituées du bois de Vincennes.

Communiqué officieux de la Maison Poulaga (signé Patricia Tourancheau, Libération.fr, 5 février 2014)

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Les luttes de classes en Afrique du Sud

La police sud-africaine dit avoir dispersé 3.000 grévistes violents

La police sud-africaine a indiqué avoir utilisé mardi matin grenades assourdissantes et balles en caoutchouc pour disperser quelque 3.000 grévistes « violents » qui bloquaient une route menant à une mine de platine du numéro un mondial du secteur Amplats près de Rustenburg (nord).

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Les mineurs brandissaient « des armes dangereuses comme des cannes traditionnelles et des bâtons (ce qui est désormais interdit, ndlr), bloquaient la route et menaçaient de déloger les travailleurs non grévistes à la mine », a dit la police dans un communiqué, précisant que l’incident s’était produit vers 08H00 (06H00 GMT devant un puits de la mine de Khuseleka.

La police a selon elle tenté de négocier avec des permanents du syndicat Amcu, organisateur du mouvement, pour leur rappeler les règles à respecter en cas de grève, qui prévoient notamment le libre accès au lieu de travail des non-grévistes. Elle a finalement dispersé les manifestants, dont certains menaçaient ses agents avec des pierres.

Deux personnes ont été arrêtées et devront comparaître devant la justice pour violence publique.

Il s’agit du premier incident sérieux depuis le début d’une grève qui a été jusqu’à présent relativement pacifique, bien loin des violences de la vague de grèves sauvages qui avaient secoué les mines sud-africaines en 2012.

Anglo American Platinum (Amplats) est très affecté depuis le 23 janvier, de même que ses concurrents Impala Platinum (Implats) et Lonmin, par un conflit sur les salaires mené par le syndicat radical Amcu.

Des négociations ont repris mardi pour tenter de régler cette grève, alors que les ouvriers des raffineries et des fonderies sud-africaines du groupe ont emboîté le pas aux mineurs et cessé le travail depuis lundi.

Leur presse (Agence Faut Payer, 4 février 2014)

 

Afrique du Sud : rupture des négociations entre mineurs et patronat

Les producteurs sud-africains de platine ont annoncé mercredi la rupture des négociations avec les mineurs en grève depuis deux semaines, sans fixer aucune date pour la reprise des discussions.

Les pourparlers avec le syndicat Amcu, majoritaire dans le secteur du platine, « ont été ajournés, les parties étant incapables de s’entendre sur un accord », ont indiqué les trois principales sociétés productrices de platine dans un communiqué.

Quelque 80.000 mineurs de la « ceinture de platine » sud-africaine autour de Rustenburg (nord) sont en grève depuis le 23 janvier, à l’appel d’Amcu, chez les trois principaux producteurs de platine mondiaux, Anglo American Platinum (Amplats), Impala Platinum (Implats) et Lonmin.

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A miner gestures as they gather at Wonderkop stadium outside the Lonmin mine in Rustenburg, northwest of Johannesburg January 30, 2014.

Ils réclament un salaire de base de 12.500 rands (830 euros), plus du double du niveau actuel, ce que les directions des trois groupes concernés jugent totalement irréaliste. Les dirigeants d’Amcu ont répété à plusieurs reprises que le mouvement pourrait durer longtemps.

Ils ont proposé des augmentations de salaires de 7% pendant trois ans.

Les compagnies dénoncent « l’absence de volonté » d’Amcu dans la négociation.

Selon eux, la grève a déjà coûté 266 millions d’euros.

Le président du syndicat, Joseph Mathunjwa a appelé à un « médiateur indépendant », mais la Commission de conciliation, médiation et arbitrage (CCMA) n’a pas retenu cette proposition.

« Nous continuerons la grève tant que les ouvriers nous en donneront le mandat. Ils disent toujours que c’est trop tôt pour eux (de s’arrêter, ndlr). Ils veulent débloquer le statu quo », a dit M. Mathunjwa.

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‘BETTER PAY.’ South African miners hold up sticks and umbrellas during a strike in Marikana on January 30, 2014.

Les directeurs généraux des trois groupes touchés s’étaient engagés ce week-end à tout faire pour trouver une solution, mais ont brandi le spectre de restructurations et de licenciements si la grève devait se prolonger. (…)

Leur presse (Agence Faut Payer, 5 février 2014)

 

Manifestations violentes en Afrique du Sud

JOHANNESBURG – Des manifestants sud-africains qui dénoncaient entre autres le manque de services dans leurs communautés ont notamment incendié une bibliothèque et une clinique médicale lors de démonstrations violentes, au cours des derniers jours.

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La police reproche aussi aux manifestants d’avoir impliqué des enfants dans leur mouvement, les transformant à toutes fins utiles en boucliers humains.

La violence a notamment éclaté à Sebokeng, au sud de Johannesbourg. Les manifestants ont bloqué les routes avec des pierres et des pneus enflammés. Un militant a été tué et un autre blessé quand des bandes rivales se sont affrontées.

Dans le district de Bronkhorstspruit, à l’est de la capitale, Prétoria, des manifestants ont incendié mercredi plusieurs édifices, dont une clinique médicale, pour protester contre le coût apparemment trop élevé des services publics. Plusieurs dizaines de personnes y avaient été arrêtées la veille et d’autres édifices incendiés la semaine dernière.

Des dizaines d’enfants, dont certains portaient leur uniforme d’écolier, ont participé à la manifestation de Bronkhorstspruit mardi, pendant laquelle une bibliothèque publique a été incendiée. (…)

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Le commissariat de Bronkhorstspruit

Leur presse (The Associated Press, 5 février 2014)

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[Maroc] Hourra pour les ouvriers du Souss !

Le Souss gangrené par les grèves

Les syndicats maintiennent la pression dans la ZI d’Aït MelloulGrosses pertes financières et incapacité pour les entreprises d’honorer les engagements à l’exportLa CGEM Souss-Massa-Draâ tente le dialogue avec les concernés

Trêve sociale impossible ! Les syndicalistes ne lâchent pas du lest dans le Souss. La zone industrielle d’Aït Melloul continue à être gangrenée par des mouvements sociaux. Selon les représentants d’Adizia (Association des investisseurs de la zone industrielle d’Aït Melloul), la localité enregistre depuis plusieurs semaines des mouvements de grève, non justifiés. Plus encore le phénomène intervient sans aucune concertation préalable avec les responsables des entreprises concernées.

« Ces mouvements de grève ont engendré des pertes financières énormes au niveau de notre zone, des pertes d’emplois et l’incapacité d’honorer des engagements à l’export entre autres », indique-t-on du côté d’Adizia. Bien sûr, cela pourrait mener à la fermeture totale d’entreprises des secteurs touchés, avance un industriel. Plus, cela menace l’investissement dans la région.

La zone industrielle d’Aït Melloul est le poumon économique du Souss. Créée en 1988 sur un terrain d’une superficie brute de 354 ha dont de 271 ha de superficie nette, elle est l’une des plus grandes zones industrielles du Maroc. Sur place, ce sont 300 entreprises qui sont opérationnelles dont près de 200 en activité, est-il indiqué. Une activité économique multisectorielle à travers de nombreuses entreprises à la pointe de la technologie, notamment du secteur de l’agroalimentaire et des stations de conditionnement, sans oublier les sociétés de matériels agricoles. En ce qui concerne la conserve de poisson, c’est près de 50% environ de la production nationale qui est traitée dans la localité. À ce tissu industriel s’ajoutent des petits commerces et des activités dérivées qui se sont implantés au fil des ans dans la localité. Ce sont donc des milliers d’emplois qui ont été générés. Sur ce plan, les entreprises de la zone sont connues pour être un modèle en matière de responsabilité sociale. Mais les doléances des ressources humaines sont de plus en plus importantes [sic – NdJL].

Face aux mouvements sociaux à répétition dans la zone, les autorités locales sont intervenues ces derniers mois pour le retour au calme et pour préserver le droit au travail. Elles ont même procédé à l’arrestation de certains employés perturbateurs. Mais visiblement, ces mesures sont insuffisantes pour contenir le phénomène des mouvements sociaux et la pression des syndicats. Au sein de la CGEM Souss-Massa-Draâ, une commission tente le dialogue avec les syndicats. Affaire à suivre.

Fruits et légumes : L’export trinque

La campagne d’exportation des fruits et légumes est encore une fois marquée par des mouvements sociaux. Il suffit qu’un ouvrier saisonnier soit renvoyé pour que la tension s’empare des unités d’export des fruits et légumes. Les plus marquées dans la chaîne sont les stations de conditionnement. Les professionnels sont confortés par les interventions des autorités locales pour le maintien du droit au travail. Élus et institutionnels tentent aussi de désamorcer aux côtés des professionnels les conflits sociaux. Mais rien n’y fait. Cette situation a bien sûr un impact sur le rendement et les flux exportés. Selon un professionnel dont l’entreprise est au cœur d’un conflit, le manque à gagner engendré est de 30%. Cette situation de perte est accentuée par une baisse de la demande aujourd’hui sur les marchés extérieurs. Et ce en raison du climat froid qui marque l’Europe en ce moment.

Leur presse (Malika Alami, leconomiste.com, 31 janvier 2014)

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[Brésil] Vent de révolte et répression…

Brésil : Vent de révolte et répression…

Le vent de révolte sociale n’a pas fini de souffler au Brésil, malgré ce que veut nous en dire le silence d’une presse – locale et internationale – qui cherche à tout prix à en minimiser l’intensité, à ancrer le mouvement de contestation dans le temps et l’espace. Les innombrables émeutes, grèves, assemblées de rues, mutineries dans les prisons et occupations de terrains survenues régulièrement ces derniers mois sont là pour en témoigner, la répression aussi. Si les perquisitions, intimidations, arrestations, assassinats politiques et passages à tabac opérés par le pouvoir et sa police sont eux aussi des faits devenus quasi quotidiens, ils sont insuffisants à étouffer la subversion. Ce que nous pouvons observer ces derniers temps n’est pas juste la multiplication d’une série d’actes qui se font échos les uns aux autres, mais c’est surtout la constitution durable d’une multitude de fronts.

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Grève des professeurs à Rio de Janeiro

En guise de témoignage, voici une brève chronologie retraçant, de façon non exhaustive, certains faits marquants des deniers mois :

Au début du mois d’octobre, les professeurs de Rio de Janeiro, en grève depuis le mois d’août, sont violemment réprimés par la police et expulsés de la Chambre Municipale qu’ils occupaient. Une manifestation de soutien est appelée le 07 octobre et réuni près cinquante mille personnes à Rio de Janeiro. Des manifestants tentent de réinvestir la Chambre Municipale qui est la cible de plusieurs cocktails Molotov. Plusieurs magasins et banques sont détruits. Le Club Militaire, siège d’une fondation réunissant gradés et vétérans de l’armée, est également pris pour cible par les manifestants et est en partie incendié par des jets de bombes artisanales.

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Manifestations en soutien aux professeurs à Rio de Janeiro

Quelques jours auparavant, le 04 octobre, de violents affrontements avaient eu lieu entre la police et les manifestants qui occupaient depuis 80 jours le parc du Coco, dans le centre de Fortaleza. Ces derniers occupaient le parc pour empêcher la réalisation d’un projet d’urbanisation du centre qui prévoit, entre autres, de raser une partie dur parc pour permettre la construction d’un pont routier. Les policiers militaires venus expulser le campement sont accueillis par des jets de pierre et des tirs de feux d’artifice auxquels répondent tirs de lacrymogène et de flashballs. Un policier et un journaliste sont blessés au visage, tandis qu’un manifestant est arrêté. Le campement est complètement détruit.

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Expulsion de l’occupation du parc du Cocó, Fortaleza

La même semaine, les habitants de la cité Parque Verde, à Belém manifestent contre les mauvaises conditions du quartier (état des égouts, des rues…) et bloquent la principale avenue du quartier à l’aide de pneus et objets enflammés. Ils résistent ensuite, à coups de pierres et projectiles, à l’intervention de Police Militaire, qui tente de disperser manifestants. Plusieurs personnes sont blessées par des tirs de flashballs, dont une emmenée d’urgence à l’hôpital en état inconscient.

Le 12 octobre, des centaines de familles occupent un terrain abandonné dans la périphérie de Belo Horizonte. Elles sont bientôt rejoint par des centaines d’autres. Moins d’une semaine plus tard, on compte près de 4000 familles installées sur la nouvelle occupation urbaine. Si ce type d’occupation de terrains est chose courante au Brésil, la rapidité avec laquelle cette occupation urbaine gagne une telle ampleur est un fait totalement inédit. Depuis le mois de juin, des dizaines de nouvelles occupations de terrains ont vu le jour, notamment dans les périphéries de Sao Paulo et Belo Horizonte, impliquant des dizaines de milliers de familles.

15 octobre : Des manifestations massives ont lieu dans plusieurs grandes villes du Brésil, à l’appel des professeurs en grèves. Elles se terminent par de violents affrontements et des centaines d’arrestations à Sao Paulo et Rio de Janeiro. Les manifestants arrêtés à Rio sont emmenés dans une Prison de Haute Sécurité, accusés d’être membres d’une organisation criminelle et placés sous la loi de Sureté Nationale. À Sao Paulo, une autre manifestation est réalisée le même jour par des mal-logés qui tentent d’envahir la mairie.

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Manifestations en soutien aux professeurs à Sao Paulo

17 octobre : À Rio de Janeiro, suite au meutre d’un jeune par la police, les habitants de la favela de Manguinho se révoltent contre l’occupation policière représentée par l’UPP – Unité de Police Pacificatrice. Des affrontements ont lieu entre la police et les manifestants au cours desquels une jeune fille est blessée par balle à la jambe.

18 octobre : Des manifestants antispécistes pénètrent par effraction dans le laboratoire Institut Royal à Sao Roque, près de Sao Paulo, et libèrent près de 200 chiens qui y étaient utilisés comme cobayes. Le lendemain, une manifestation est organisée devant l’Institut, des affrontements ont lieu entre la police et les manifestants, armés de pierres et de gourdins. Plusieurs véhicules partent en fumée, dont une voiture de police et des véhicules appartenant à la presse.

Entre le 18 et le 23 octobre, plusieurs perquisitions et saisies de matérielles ont lieu chez des militants anarchistes à Belo Horizonte. Les perquisitions, menaces physiques ou de mort et tentatives d’intimidations à l’égard des militants et anarchistes ont eu lieu régulièrement dans les principales grandes villes du pays ces derniers temps.

Le 21 octobre : Des affrontements ont lieu à Rio, dans le quartier de Barra da Tijuca, entre des syndicalistes et la police au cours d’une manifestation contre la privatisation des sites de pétroles off shore (les fameux Pré-Sal).

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Manifestation contre la privatisation du Pré-Sal, Rio de Janeiro

Dans la semaine du 20 au 26 octobre, une multitude de manifestations et d’actions sont organisées à Sao Paulo, et dans d’autres villes pour la gratuité des transports. Le 23, des centaines de manifestants investissent les rues dans la région du Grajau, quartier populaire dans la périphérie sud de Sao Paulo. Ils protestent, entre autres, contre la mauvaise qualité et le prix des transports publics. À la suite d’affrontements avec la police, 30 personnes sont arrêtées.

Le 25 octobre des manifestations sont organisées dans plus de 15 grandes villes du pays pour la gratuité des transports. À Sao Paulo, plusieurs terminaux de bus sont saccagés, des bus sont incendiés, des agences bancaires détruites, un colonel de la Police Militaire est tabassé par des manifestants… Près de 92 personnes sont arrêtées à l’issue de la manifestation. Des affrontements entre les manifestants et la police ont également lieux à Campinas, Natal et Porto Alegre.

Le 26 octobre, un ancien hôpital militaire est occupé dans le centre de Belo Horizonte par un groupe de gens qui veulent en faire Centre Culturel Autogéré. L’espace est baptisé Luiz Estrela, en hommage à un poète et performer transgenre qui vivait dans la rue, retrouvé mort au mois de juin. Certains soupçonnent qu’il ait été tué par la police. Ce type de squatt s’était fait de plus en plus rare dans les grandes villes brésiliennes ces dernières années en raison de la répression policière systématique, à la différence des occupations de terrains qui elles sont très fréquentes. Dans les semaines qui suivent, un autre bâtiment est occupé dans le centre de la ville afin d’être transformé en espace autonome.

Le 28 octobre : De violentes émeutes éclatent dans le quartier Vila Medeiros, zone nord de Sao Paulo après la mort du jeune Douglas Martins, 17 ans, assassiné par un policier. Douglas sortait d’un bar lorsqu’une voiture de police s’arrête à sa hauteur. Le coup de feu part d’un seul coup et atteint le jeune homme au thorax. En réaction, la population exprime sa rage sous diverses formes : trois bus et une voiture de police sont détruits, cinq véhicules brûlés, deux banques vandalisées, plusieurs barricades sont montées. Des feux se propagent, l’un deux atteint le réseau électrique et provoque un black out dans le quartier. Le lendemain, d’autres émeutes éclatent dans un quartier voisin après la mort d’un autre jeune tué par un policier en service.

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Émeutes contre la violence policière à Sao Paulo

29 octobre : Plusieurs manifestations ont lieu dans différents quartiers de la banlieue de Belo Horizonte en réaction à l’expulsion d’un terrain occupé. Simultanément, les principales voies d’accès au centre de la capitale sont bloquées par des barricades de pneus enflammés. La police utilise flashballs et lacrymogènes pour tenter de disperser les manifestants qui répondent par des jets de pierre.

Le 31 octobre à Recife, Une manifestation réalisée par les vendeurs ambulants se termine en affrontements avec la police, jets de projectiles contre tirs de flashballs.

1er novembre : À Sao Paulo, une nouvelle vague d’occupations urbaines a lieu dans la région du Grajau, où cinq terrains différents sont occupés par des centaines de familles. Ce jour là, la communauté qui occupe le terrain de Estaiadinha, bloque plusieurs routes pour protester contre l’ordre d’expulsion. La police intervient et réprime violemment la manifestation tirant au flashball et lançant des des bombes de lacrymoègnes depuis un hélicoptère. Une situation similaire a lieu le même jour à Contagem, en périphérie de Belo Horizonte, où des centaines de manifestants issus de l’occupation William Rosa bloquent une route dans les deux sens à l’aide de barricades et pneus enflammés. La police intervient violemment le soir même et va même jusqu’à s’en prendre directement à la communauté en tirant des bombes de lacrymogènes dans les maisons tandis que des policiers militaires mettent le feu à plusieurs d’entre elles… Les affrontements ont lieu jusqu’à 02h00 du matin, mais la tentative d’expulsion échoue.

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Manifestation contre l’expulsion de la communauté Estaiadinha, Sao Paulo

Le 05 novembre Le commissariat de police de la plage de Cumbuco, dans l’État du Ceara, est en partie détruit par des habitants qui protestent contre la mort d’un jeune de 21 ans. Ce dernier a été retrouvé mort après avoir été abordé par des policiers. En réponse, des habitants du village bloquent la route principale et attaquent le commissariat à coup de pierres. Le mois précédent, c’est le commissariat de la petite ville de Tarrafas, également dans le Ceara, qui avait été détruit par les habitants qui protestaient contre l’assassinat de José Pedroca do Carmo, agriculteur de 51 ans.

Le 05 novembre toujours, au soir, une base de la Police Militaire de la zone sud de Porto Velho, dans l’État de Rondonia, est attaquée par plusieurs individus. La façade est la cible de jets de pierre et les vitres d’une camionnette sont détruites. Quelques jours auparavant, une autre base de la Police Militaire avait été la cible d’une attaque dans la même ville.

06 novembre : À six mois de la coupe du Monde, le gouvernement de Rio de Janeiro annule la Soccerex 2013, la plus grande réunion mondiale sur le football, prévue initialement pour la fin novembre, par crainte d’« agitation sociale ».

13 novembre : Le laboratoire Institut Royal, situé à Sao Roque, est à nouveau la cible d’une action antispéciste. Les manifestants libèrent les animaux qui y restaient enfermés, principalement des rongeurs, et s’en prennent au matériel présent sur place. Entre temps, le laboratoire avait décidé de cesser ses activités à Sao Roque en raison des actions et manifestations dont il a été la cible.

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Manifestation antispéciste devant le laboratoire Institut Royal à Sao Roque

Le même jour, la communauté paysanne de Flona Bom Futuro, près de Rio Pardo, dans l’État de Rondonia, résiste à une tentative d’invasion policière. Les habitants incendient plusieurs véhicules de police, parviennent à libérer deux personnes qui avaient été arrêtées et font fuir les policiers. Ils détruisent ensuite des ponts menant à la communauté pour empêcher d’éventuelles représailles. Le surlendemain, la communauté est la cible d’une gigantesque descente policière, encerclée par une cinquantaine de véhicules, au cours de laquelle dix personnes sont arrêtées. La communauté Flona Bom Futuro est la cible constante d’attaques et de pressions de la part de la police et de pistoleros à la solde de grands propriétaires de la région qui convoitent le terrain qu’elle occupe. Les conflits agraires sont fréquents et violents dans la région.

20 novembre : La très célèbre et touristique plage d’Ipanema, à Rio de Janeiro, est le théâtre d’affrontements entre des groupes de jeunes et la garde municipale après que celle-ci ait arrêté quelques adolescents accusés d’avoir commis des vols. La tente qui abrite la garde municipale est la cible de pierres et de projectiles lancés par un groupe qui exige la libération des personnes arrêtées. Les jeunes issus de quartier pauvres sont systématiquement victimes de contrôles et d’arrestations arbitraires lorsqu’ils fréquentent cette plage, située dans le quartier le plus bourgeois de la ville. Le mois précédent, la garde municipale avait été expulsée de la plage à coup de jets de noix de coco et de projectiles après avoir tenté de réglementer un jeu de ballon.

Le jour même, l’activiste et directrice de théâtre Gleise Nana sucombe de ses blessures à l’hopital où elle avait été conduite après qu’un incendie suspect se soit propagé dans son appartement à Duque de Caxias, en périphérie de Rio de Janeiro, quelques semaines auparavant. Peu de temps avant l’incendie, elle s’était plaint d’avoir reçu des menaces de la part de policiers. Elle avait rassemblé une grande quantité de vidéos témoignant des violences policières ces derniers mois.

24 novembre : Les travailleurs de la construction civile de Belo Horizonte, réunis en assemblée générale, se mettent en grève pour revendiquer un meilleur salaire et de meilleures conditions. Plusieurs manifestations sont réalisées dans les jours suivants au cours desquelles des travailleurs saccagent des chantiers et détruisent une partie du matériel qui s’y trouve. D’autres grèves de grande ampleur dans le secteur de la construction civile ont eu lieu dans la même période, notamment sur le chantier du barrage de Belo Monte ou encore à Recife.

29 novembre : Une manifestation est réalisée pour la gratuité des transports et contre la « mafia du transport publique » à Varzea Grande, dans le Mato Grosso, au cours de laquelle la population investit la principale station de bus de la ville et détruit le mur et les tourniquets qui obligeaient les usagers à payer un nouveau ticket pour faire un changement. 25 personnes sont arrêtées.

30 novembre : Dans la zone sud de Sao Paulo, près de 2000 mal logés occupent un terrain de plus de 500 hectares. Il s’agit du plus grand terrain occupé depuis ces derniers temps.

04 décembre : Près de 500 indiens manifestent à Brasilia pour la démarcation de leurs terres et contre les récents assassinats politiques dont plusieurs de leurs représentants ont été victimes. Une partie d’entre eux tente d’envahir le Palais de la Présidence et sont repoussés par les agents de sécurité après un combat au corps à corps.

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Affrontements entre indiens et vigiles du Palais Présidentiel à Brasilia

09 décembre : 19 personnes sont arrêtées dans la zone Nord de Sao Paulo accusées d’avoir participer aux émeutes du 28 et 29 octobre.

Le 15 décembre a lieu l’expulsion de Aldeia Maracana (“Communauté Maracana”), bâtiment occupé par des indiennes/indiens de différentes communautés. Le bataillon de Choc de la Police Militaire investi le lieu tandis que s’y tient la première rencontre de la FIP (Front Indépendant Populaire), organisation apartidaire réunissant différents mouvements de lutte autonomes ayant surgie dans l’effervescence politique de ces derniers mois. Près de 20 personnes sont arrêtées et emmenées au commissariat. Le lendemain, en réaction, le rectorat de l’UERJ, université voisine du squatt, est occupée.

Le 16 décembre, une nouvelle occupation urbaine voit le jour à Florianopolis. Près de 60 familles occupent un terrain au nord de la ville. L’occupation est baptisée Amarildo de Souza en hommage à un maçon torturé et assassiné par la police de Rio de Janeiro au cours des manifestations de juin/juillet dernier.

Le 18 décembre, un homme de 81 ans est tué d’une balle dans la tête au cours d’une manifestation contre la violence policière dans Communauté Mandela II, appartenant au complexe de favelas de Manguinhos, à Rio de Janeiro. La manifestation avait eu lieu suite à l’interpellation d’un jeune de 13 ans par les agents de l’UPP (Unité de Police Pacificatrice) et s’était soldée par des affrontements entre policiers et habitants.

Le 21 décembre une mutinerie éclate dans le Centre de Détention de Icoaraci, près de Belém, après qu’une tentative de fugue collective ait été empêchée par les mâtons. Les détenus mettent le feu à des objets et parviennent à détruire la quasi totalité des cellules du Centre. La Compagnie d’Opérations Spéciale de la Police Militaire intervient finalement pour mettre fin à la rébellion. Ce type de mutinerie est de plus en plus fréquent ces derniers temps. Le 19 décembre, c’est la Prison de Montes Claros, nord de Minas Gerais, qui avait été le théâtre d’une révolte au cours de laquelle les détenus avaient brûlés matelas et vêtements. Le 18, une rébellion de prisonniers dans la prison de Pedrinhas, à Sao Luiz, dans le Maranhao, s’était soldée par la mort de trois détenus après qu’une tentative de fuite ait été déjouée. Deux mois plus tôt, 10 détenus avaient été tués par la police lors d’une révolte similaire dans la même prison. Le 10 décembre, la prison de Maracanaú, près de Fortaleza, avait été secoué par une révolte au cours de laquelle une partie de la prison avait été détruite…

Le 23 décembre, une fille de 12 ans est abattue d’une balle dans la tête au cours d’une descente de police dans la favela Para-Pedro, dans la zone nord de Rio de Janeiro. Son petit frère, de 7 ans, est lui blessé au visage, également par un tir. En réponse, les habitants du quartier montent des barricades et enflamment des pneus, bloquant l’avenue principale du quartier. Quatre adultes, que la police accusait d’être des « trafiquants », ont également été tués au cours de l’opération et dix personnes arrêtées.

Le même jour, près de 150 personnes envahissent un supermarché dans le centre de Belo Horizonte. Après avoir criés plusieurs slogans contre le consumérisme, ils refusent de quitter les lieux sans emporter avec eux une grande quantité de riz, haricots, pâtes, huile et autres aliments de base « pour un Noël sans faim ».

À suivre…

Reçu le 26 décembre 2013

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