[Us et coutumes de la maison Poulaga] À Lille

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgUn capitaine de police lillois en garde à vue, soupçonné de vols aggravés

Un officier de police lillois est en garde à vue depuis hier mardi au commissariat de Roubaix. Il est soupçonné de vols d’objets sur des lieux d’intervention ou de scellés, qu’il aurait cherché à revendre sur internet.

Depuis hier mardi, l’IGPN (Inspection générale de la Police Nationale) entend, sous le régime de la garde à vue à Roubaix, ce capitaine de l’hôtel de police de Lille. Il est soupçonné de vols dans le cadre des ses fonctions. Il aurait notamment dérobé un ordinateur lors de la constatation d’un décès par mort naturelle d’une personne il y a plus d’un an. L’enquête menée par l’IGPN (« police des polices ») a également fait état de nombreux vols de scellés (lingots d’or, napoléons, moto de grosse cylindrée…) à l’hôtel de police de Lille. Tous ces objets volés étaient remis en vente via un site internet.

Une quinzaine de fonctionnaires ont été entendus ces 3 derniers jours dans le cadre de cette affaire qui avait été révélée il y plus d’un an.

L’enquête a vu le jour grâce notamment à l’enquête du fils de la personne décédée qui s’était étonné de la disparition de l’ordinateur au moment du décès de son père. C’est lui qui a amené les enquêteurs à soupçonner le capitaine de vols et de manquements extrêmement graves à son code de déontologie.

La garde à vue de ce gradé a été prolongée jusqu’à demain jeudi. Il devrait être présenté à un juge d’instruction.

Il y a mois et demi, un major de la Sûreté urbaine de Lille avait été interpellé et placé en garde à vue dans le cadre d’une affaire de vol en bande organisée à l’échelle européenne.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (France 3 Nord Pas-de-Calais, 29 mai 2013)

 

Lille : un policier en garde à vue dans une affaire de vol en bande organisée

Un major de la Sûreté urbaine de Lille a été interpellé tôt ce mardi matin et placé en garde à vue dans le cadre d’une affaire de vol en bande organisée à l’échelle européenne, selon le procureur lillois Frédéric Fèvre.

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Appréhendé à 6H00 à son domicile par l’Inspection générale de la police (IGPN), le policier lillois est « le premier interpellé en France comme au niveau européen dans ce dossier instruit depuis plusieurs mois par un juge d’instruction » auprès de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS), a indiqué cette source.

Les enquêteurs de la gendarmerie ont agi dans le cadre d’une affaire qui était à l’origine de traite et de trafic d’êtres humains, a encore indiqué cette source, mais le motif de l’interpellation du policier français est bien « vol en bande organisée d’objets de grande valeur dans des résidences de luxe ».

Affaire importante

Une autre source proche de l’enquête a évoqué une « affaire d’importance qui n’en est qu’à ses débuts » sans préciser, toutefois, les faits exacts reprochés au major comme l’étendue du trafic et les pays concernés.

Le policier, qui serait âgé d’une cinquantaine d’années, travaille depuis plusieurs années à la sûreté urbaine de Lille, d’après une source proche du dossier. L’homme est soupçonné, selon cette source, d’avoir revendu des informations à des cambrioleurs serbes.

Un vaste réseau qui avait été, en partie, démantelé en septembre 2012. Gendarmes français et policiers belges avaient alors saisi un stock impressionnant d’objets et de bijoux d’une valeur totale de plusieurs millions d’euros.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Laurent Navez avec l’Agence Faut Payer, France 3 Nord Pas-de-Calais, 9 avril 2013)

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Mon meilleur pote a laissé son cerveau derrière les barreaux »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[7 août 2012]
Déclaration à mon poteau

Mon meilleur pote a laissé son cerveau derrière les barreaux. Comment ne pas leur en vouloir en voyant ces crimes légalisés.

Je fais des cauchemars même en plein jour. Je suis hanté par nos éclats de rire d’autre­fois. On s’est promis à la vie à la mort que rien ne nous séparerait donc tout naturel­lement sa douleur est devenue la mienne.

La même histoire nous unit, j’écris les yeux dans le vide. Des fois tu ne pleures pas de faiblesse mais pour avoir été fort trop longtemps. Ma larme coule sur ma page blanche et se mélange à l’encre de ma plume pour une déclaration fraternelle, éternelle.

Mon ombre sur le bitume, poussés par notre jeunesse, on a cru à une illusion. On visait les étoiles avec des pierres jetées du haut d’une tour.

On dit que c’est les meilleurs qui partent en premier mais on n’aimerait pas voir partir ceux qui restent.

Le shit t’a fait oublier, t’as préféré zapper, devenir amnésique et moi j’ai tout sauve­gardé. Mon cœur bat pour deux, l’amour d’un frère blessé au combat. Le champ de bataille ne pardonne pas.

Tu es trop franc, trop pur, ton cerveau n’a pas supporté tous ces faux, tous ces traîtres.

Moi j’ai fait le mort pendant dix ans pour rester en vie, ils étaient loin d’imaginer que je respirais encore.

Que DIEU te facilite et te rende toute ta raison.

Fidèle en amitié, quoi que l’avenir nous réserve, je veillerai sur l’ombre de ton ombre jusqu’à ma mort.

Ma plume tremble d’émotion et témoigne de ma sincérité.

On est parti à deux donc je te ramènerai par tous les moyens même si je dois ramper, je te porterai sur mon dos. Chez nous, on n’abandonne pas les frères blessés sur le champ de bataille.

On avait prévu de fêter nos 30 ans sur une île entourés que des gens qu’on aime. Oublie l’île, l’essentiel c’est d’être entouré que des gens qu’on aime.

Tu peux compter sur les doigts de la main ceux qui ont fait des permis de visite pour venir te voir. C’est cette main qu’il faut que tu gardes une fois dehors. Ceux qui ont pansé tes pansements, séché tes larmes quand dans ta vie il pleuvait une averse.

Tu es toujours resté digne malgré ces longues années d’enfermement. Tu n’as jamais appelé à l’aide personne.

Si un jour tu lis cette déclaration, sûrement tu seras submergé par l’émotion qui témoignera que ton cerveau est encore intact. Comme un paralysé sur son lit d’hôpital entouré de ceux qui l’aiment, trahi par une larme qui démontre son émotion.

Que DIEU te facilite.

JE T’AIME MON FRÈRE !!!

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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[Mort aux el-Assad et à tous leurs complices !] « Ces prochaines heures vont être déterminantes »

SYRIE – LA BATAILLE DES 3000 BASCULERA CES PROCHAINES 24 HEURES, DANS UN SENS OU DANS L’AUTRE – ÉDITO CHRONIQUE – Mon suivi sur Qusayr, jour après jour, avec mes contacts, notamment au sein du Comité Local de Qusayr mais aussi dans le Front Islamique Syrien et avec un officier loyaliste de Damas, aura été long et complexe. Mais nous y sommes arrivés. Ces prochaines heures vont être déterminantes.

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Photographie prise ce 26 mai, dans le nord du Qusayr, où une partie des 3000 s’est réunie pour montrer que loin d’avoir subi les pertes signalées par les médias du régime (SANA parle de 200 « terroristes wahhabites, etc… » morts en 24 heures à al-Hamidiyah… ce qui fait passer le cap des 12’000 rebelles tués en 6 jours dans la zone de Qusayr en bilans « sanaesques » cumulés… au début, cela était risible, maintenant, ça en devient lassant de bêtise…), ils sont bel et bien là et combattront jusqu’à la mort, comme ils l’ont déjà annoncé.

Alors que la rébellion a repris une bonne partie du centre de Qusayr, le régime a fait venir en soutiens de ses masses combattantes étrangères, des troupes de ses 104e et 106e brigades de sa Garde Républicaine, largement alaouites, déjà présents à Homs. Désormais, et le tout associé aux pertes déjà accumulées, ce sont 7000 loyalistes qui vont assiéger Qusayr et sa zone. Dont 3500 étrangers, avec de nouveaux contingents du Hezbollah, comblant les pertes mais aussi le départ inattendu d’un des cadres du Hezbollah pour Qusayr qui a refusé de combattre avec ses hommes. La rébellion des environs, ce sont environ 5000 hommes dont 3000 à Qusayr. Pertes comprises, il reste 4500 hommes dans la zone dont un peu plus de 2500 à Qusayr, avec des renforts arrivés du nord et de l’est syrien. Les rebelles vont combattre, à Qusayr, dans un ordre de 1 contre 2 voir à 1 contre 3 selon les fronts. Sans parler de 30 blindés engagés pour le régime (contre 3 pour les rebelles), son artillerie lourde destructrice et son aviation sanglante qui a fait la démonstration de son horreur ce matin en tuant des civils et pas un seul rebelle… si au moins les rebelles étaient visés (?)…

La configuration a changé de ces derniers jours. Ce soir, pour enfumer la population et la rébellion, et leur couper de possibles vivres, les Gardes républicains, les hommes du Hezbollah et leurs collègues pasdarans mettent le feu à certaines zones de champs voisines sous leur contrôle. Ils ont repositionné leurs chars sur le flanc Est qu’ils veulent consolider, et où la rébellion menace de reprendre le marché central, qui leur échappe depuis 8 jours désormais. Le régime, selon les informations que j’ai collecté et recoupé, détient 45 % de la surface habitable de Qusayr (sud, une partie de l’est, et une partie du centre). La rébellion détenant le reste. Avec le cadre actuel des combats qui vont s’engager ces prochaines heures, avec la détermination loyaliste, qui fait l’erreur stratégique d’y envoyer ses meilleures troupes au risque d’en sacrifier en partie, la bataille des 3000 va connaître son déterminant : la victoire loyaliste, mais au prix de telles pertes que cela n’est plus une victoire (avec en plus à l’arrière les avancées rebelles à Daraa, Damas, Homs, Palmyre, etc…). Une poursuite de la résistance rebelle sur le même schéma qu’actuellement, avec une incapacité du régime à l’emporter et qui, comme à Maarat al Numan, se repliera aux alentours pour maintenir un siège sans réel engagement. Dans tous les cas, la rébellion gagnera plus que le régime, qu’elle perde cette petite ville ou gagne.

Cédric LABROUSSE
29 mai 2013
« La Chronique du Printemps Arabe » (sur Facebook)

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[Toulouse, samedi 1er juin] « Le monde est notre jardin »

Toulousain­e­s, Terrien­ne­s,

Une première journée de rencontres et de discussions est organisée pour la création du Centre d’Information et de Recherche sur les Politiques Urbaines et les Nouvelles Perspectives Émancipatrices. Le rendez-vous a lieu dans une maison cédée gratuitement par l’État à Vinci, que nous occupons, dans le quartier de la Croix­ Daurade, au 204, route d’Albi.

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Devant le règne de la confusion et de la corruption généralisée actuelle, rien ne semble plus urgent que de rassembler, et nous mettre au clair afin que notre vi(ll)e nous revienne.

Nous lançons donc un appel à tous collectifs et organisations engagé­e­s sur ces questions, individus refusant la condition sordide qui nous est faite, à nous rejoindre samedi 1er juin, à partir de 11h.

Le midi, barbecue façon auberge espagnole.

 

Encore un tour de force de Vinci
Et nous appréhendons maintenant celui de la justice

Nous, occupants depuis le 17 mai d’une maison d’un Comité d’Entreprise de Vinci précédemment laissée à l’abandon et ouverte à tous vents, avons été assignés ce vendredi 24 mai 2013 en référé d’heure à heure pour nous voir solennellement mettre à la rue.

Nous avons donc l’audace de demander pourquoi. Pourquoi des centaines de gens doivent-ils rester dehors puisque la mairie elle-même reconnaît que 2000 logements sont réquisitionnables – en tout 15 à 20’000 logements sont indéfiniment vides à Toulouse.

Pourquoi sinon pour entretenir dans le reste de la population la peur du déclassement et de la précarité, et augmenter toujours la soumission des populations ? Que cela fait-il donc de nous tous ?

Et si tant de logements restent vides, alors pourquoi en construire toujours davantage ? Et quels logements, quels quartiers et quelle ville sont en train de nous construire les promoteurs tels que Vinci ? Des villes sans vie, toutes identiques, ayant perdues leurs âmes, avec bureaux, centre commercial, parking et logements dont nous sommes expropriés exclusivement au bénéfice de notre odieuse jet-set ?

D’autres choses ne changent par contre pas, comme les centaines de sans-abris dans nos rues, avec enfants. Leur « progrès » n’empêche pas un tas d’arriérations et de décadence. Trouver un logement et un boulot devient de plus en plus martyrisant et illusoire.

La propriété est un dispositif jugeable à ses résultats – et quels sont-ils ? Quelques-uns possèdent des dizaines voire des centaines de milliers de logements, pendant que 600’000 autres vivent dans la rue. N’est-il pas temps d’y faire quelque chose ? Et que faire sinon, s’organiser nous-mêmes, et porter la chose devant les tribunaux : le droit au logement doit être appliqué, et pas seulement le « droit restrictif d’user et d’abuser de la richesse socialement produite ».

Une étude a décrit le comportement des entreprises comme psycopathique selon les critères de la psychologie humaine. Là non plus, Vinci n’est pas en reste. Le 1er bétonneur mondial (des centaines de milliers de km² par an), accumule les scandales, de la Russie à la Grande-Bretagne, en passant par Notre-Dame-des-Landes, où la préfecture a fait des centaines de blessés cet hiver. La solidarité est plus que jamais nécessaire car la loi laisse s’installer le désastre économique, écologique, humain, et réprime expéditivement toute initiative autonome. L’époque est au conformisme et à la médicalisation, à la performativité, époque ignoble faite de responsabilité limitée et de partenariat public-privé (PPP) pour l’aménagement urbain, la rénovation de nos quartiers, tous ces rond points, zones commerciales, autoroutes, aéroports, parkings et vidéo-surveillance : « diriger un moratorium est une affaire rentable ».

Le jeu est truqué !

Le plaignant, Vinci, via l’ASF, est donc propriétaire de nos autoroutes du sud de la France. Les autoroutes construites avec l’argent publique sont, depuis 2005, privatisées. Mais qu’est-ce ça veut bien dire ? Ça veut dire, dans le cas de Vinci, que 50 % des bénéfices sont détournés par les actionnaires. La poule aux œufs d’or a été concédé à tarif très avantageux rassurons-nous en. Tellement avantageux d’ailleurs que nous apprenons en lisant notre dossier de référé, qu’en effet, le ministère de l’écologie et de l’aménagement du territoire, a GRACIEUSEMENT CÉDÉ, c’est-à-dire pour rien, gratuitement, notre maison à la dite société, afin qu’elle puisse la revendre à son profit. Cette entreprise n’est pourtant pas d’utilité publique, surtout dans le contexte écologique et humain, loin s’en faut ! C’est pourquoi nous estimons que Madame le juge pourrait aussi bien soutenir et encourager notre action, qui elle se réclame bien de salubrité publique, et pas l’obligation d’augmentation des marges de profit pour nos privilégiés actionnaires.

Notre Action la voici : en plus d’être notre lieu de vie c’est l’endroit idéal, jugeons-nous, pour la création d’un Centre de Recherche et d’Information sur la Politique Urbaine et les Nouvelles Perspectives Émancipatrices. Un lieu pour se questionner sur les agissements et l’influence tentaculaire qu’obtiennent certaines multinationales. Nous nous proposons d’y organiser nos recherches sur l’agencement d’une vie faste et souveraine, et les partager dans des débats, des projections, une bibliothèque, un lieu de réflexion et d’organisation d’un vrai débat populaire sans que les puissants nous imposent leur vision.

Le monde est notre jardin, et non pas un camp, un zoo ou une jungle.

… suite de l’aventure au procès le 31 mai !

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Tentatives d’immolation à Arcueil et au Havre

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/0121.jpgIl menace de s’immoler devant Pôle emploi à Arcueil

Un homme âgé de 33 ans a menacé de s’immoler par le feu ce mardi dans la matinée devant l’agence de Pôle emploi à Arcueil (Val-de-Marne). Vers 10h20, les policiers sont appelés pour intervenir auprès d’un homme équipé d’un bidon rempli d’un liquide indéterminé et tenant dans sa main une cigarette allumée. Le trentenaire, qui habite la ville voisine de Gentilly, a déjà fait un scandale dans l’agence de Pôle emploi pour une raison qui demeure inconnue et menace désormais de se mettre le feu.

mD’après certains éléments recueillis, il devait suivre une formation dans quinze jours. Celle-ci lui a-t-elle finalement été refusée ? Attendait-il une réponse pour cette formation ? Lui a-t-on supprimé ses allocations ? Ou bien s’agissait-il d’autres motifs ? Impossible de savoir pour l’heure ce qui a déclenché ses funestes intentions. Toujours est-il que les policiers ont eu bien du mal à le maîtriser. Ils ont d’abord tenté de le raisonner et de lui faire lâcher son flacon, sans succès. Ils ont finalement réussi à l’interpeller dans des conditions difficiles. L’homme a en effet menacé de mort l’un des policiers et en a physiquement blessé deux autres. L’homme, qui serait un père de deux enfants a finalement été interpellé avant d’être placé en garde à vue.

Presse combustible (LeParisien.fr, 28 mai 2013)

 

Une Havraise prête à brûler dans la mairie

Secours. Réclamant un logement, une femme s’est aspergée d’essence au cœur de la palmeraie de l’hôtel de ville, hier. La police a pu raisonner cette Havraise de 48 ans, qui avait un briquet en main.

« Lorsque je suis arrivé, elle avait encore les doigts, crispés, sur son briquet », relate un policier, quelques minutes après la fin d’un événement que l’Hôtel-de-Ville du Havre n’avait jamais connu. Réclamant un logement, une femme a menacé de s’immoler par le feu, hier en début d’après-midi, en s’aspergeant de carburant dans le grand hall de la mairie. La police a pu lui faire raison garder. Et elle a été emmenée à l’hôpital Jacques-Monod. Elle n’était pas blessée, mais devait à l’évidence bénéficier d’un soutien médical.

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La femme a été emmenée dans une ambulance, vers 14h40.

Elle répète : « Je veux parler au maire ! »

« Je veux parler au maire ! », répète d’abord vivement la Havraise de 48 ans après son entrée dans la palmeraie, selon un témoin. On lui aurait refusé un appartement qui, pensait-elle, lui était promis. Elle va s’asseoir sur un banc, non loin d’une vitrine où trône une maquette de la ville. Il est environ 14h10 et la vidéosurveillance va filmer une scène effrayante. Car elle a pu amener jusque-là un bidon de plusieurs litres d’essence, dont elle répand généreusement le contenu sur son corps. « Ça sentait fort », témoignera un cadre de la mairie, qui, comme d’autres personnes passant par là, ne remarque pas immédiatement qu’un drame se trame.

Le service de sécurité de la mairie est le premier alerté. Deux de ses agents vont au contact de cette dame, dont les pieds sont entourés d’une flaque. Elle est porteuse d’allumettes et d’un briquet. Face à ses menaces, il faut négocier. Et très vite, c’est à la police que la tâche est confiée. Il est demandé calmement aux personnes présentes dans le hall d’en sortir. L’une d’elle essaye de filmer la femme, avant d’être invitée à regagner la rue. Aux étages, les employés doivent rester dans leurs bureaux. Les portes d’entrée du bâtiment sont fermées, surveillées par plusieurs patrouilles des polices nationale et municipale. Dans la palmeraie, un brigadier de police-secours est d’abord chargé, seul, de dialoguer. Trois commissaires se présentent sur les lieux. La femme est bientôt entourée d’autres policiers. « Elle était en larme, tremblante, raconte l’un d’eux. Son frère a aussi essayé de la raisonner. » Autour se trouvent aussi des pompiers, munis d’extincteurs. La quadragénaire finit par céder et donne à un homme ce qu’elle tenait dans les mains. « Il faut saluer le courage de ceux qui sont intervenus », soulignera le commissaire De Golmard, patron du service de sécurité de proximité à l’hôtel de police.

La tension retombe, un médecin lui parle. « Elle a expliqué qu’elle avait récemment subi une opération chirurgicale », dira l’un de ses interlocuteurs. Vers 14h40, ceux-ci la font sortir, par l’entrée principale. Placée sous oxygène pour échapper à l’odeur qu’elle a créée, elle est soutenue d’un côté par un pompier, de l’autre par Bertrand Binctin, adjoint au maire chargé de la sécurité. Une ambulance l’attend.

Bénéficiaire depuis longtemps du Centre communal d’action sociale (CCAS) du Havre, l’habitante du quartier du Rond-point avait effectivement fait des démarches pour obtenir un logement social. « La Ville dispose d’un contingent d’appartements chez les bailleurs sociaux. L’un d’eux lui a été proposé par un bailleur. Et elle a compris qu’il lui était finalement refusé », confie-t-on à la mairie.

L’affaire y reste suivie, de même qu’au commissariat.

Gestes tragiques

Le mercredi 13 février dernier, à Nantes un chômeur de 43 ans a mis fin à ses jours en s’immolant par le feu. En fin de droits, il avait annoncé ses intentions quelques jours plus tôt, mais a déjoué les moyens mis en place pour prévenir son geste devant son agence Pôle Emploi. Au Havre, le 22 février 2012, un homme de 44 ans faisait le même geste rue Newton, après une dispute avec son ex-compagne. Un homme de 51 ans, qui tentait de le dissuader, a été brûlé au visage.

Presse combustible (Paris-Normandie.fr, 29 mai 2013)

 

Un chômeur en fin de droits tente de s’immoler à Saint-Ouen

Un chômeur en fin de droits a tenté de s’immoler par le feu, vendredi à Saint-Ouen, annonce la préfecture de Seine-Saint-Denis. Victime de brûlures aux premier et deuxième degrés, cet homme de 49 ans a été hospitalisé à l’hôpital Saint-Louis à Paris, mais ses jours ne sont pas en danger. Selon les premiers éléments de l’enquête, il se serait aspergé d’essence vendredi en fin de matinée en bas d’un immeuble, avant de s’enflammer à proximité d’une école primaire.

Un homme « très seul » et sans emploi a tenté de s’immoler par le feu en pleine rue vendredi à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), deux jours après la mort d’un chômeur en fin de droits qui s’était suicidé de cette manière devant un Pôle emploi à Nantes.

 L’homme de 49 ans qui a tenté de se suicider à Saint-Ouen, a affirmé aux secours être lui aussi un chômeur en fin de droits. Transporté à l’hôpital Saint-Louis, à Paris, il souffre de « quelques brûlures sérieuses mais ses jours ne sont pas en danger », a indiqué la préfecture de Seine-Saint-Denis.

Selon les premiers éléments de l’enquête, l’homme se serait aspergé d’alcool à son domicile peu avant 11H00, avant de mettre le feu à ses vêtements à l’aide d’une allumette au pied de son immeuble en brique, situé en face d’une école primaire.

« Des passants ont aussitôt appelé les secours », qui sont « rapidement intervenus afin de le prendre en charge », a raconté la préfecture. « Il a expliqué son geste par sa situation » de chômeur en fin de droits d’indemnisation, « mais cela doit être précisé » par l’enquête, a précisé la préfecture, qui fait également état de « problèmes de nature privée et familiaux ».

« Il se sentait très très seul »

« Il disait qu’il se sentait très très seul, qu’il n’avait pas sa famille », a précisé la directrice de l’école, Valérie Renault, arrivée rapidement sur place. « Il a parlé de sa petite fille qu’il ne voit plus, il dit qu’elle vit avec sa mère à Rouen », selon la cuisinière.

« C’est horrible de voir ça, c’est extrêmement traumatisant », a ajouté Mme Renault, selon qui « fort heureusement, aucun des enfants de l’école n’a assisté à la scène ».

Selon le responsable d’une épicerie voisine de son immeuble, la victime était en situation de grande précarité. « On aurait dit qu’il n’avait pas de travail (…) Il venait souvent dans le magasin, toujours seul », a-t-il raconté.

Presse combustible (RTL.fr, 15 février 2013)

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Un dossier sur les identitaires et néonazis tourangeaux

Depuis 4 ans, Tours subit la présence de Vox populi Turone, un groupe identitaire, dirigé par Pierre-Louis Mériguet, chanteur du groupe de « musique » Insurrection d’inspiration national-catholique (tout un programme !).

Au départ assez trash (apologie de Léon Degrelle, un SS belge, de tous les écrivains fascistoïdes français : Brasillach, Drieu la Rochelle, Maurras, etc.), le groupe a ensuite pris un tournant respectabiliste en jetant ces références à la poubelle (au sens propre car le groupe a liquidé son ancien blog, espérant faire oublier son passé !).

Depuis cette tentative de dédiabolisation, Vox populi nous sert un discours proche de celui du FN, avec un peu de localisme en plus.

Le groupe se veut de plus en plus respectable, tellement respectable qu’une alliance avec le FN est envisagé pour les municipales de 2014.

Mais derrière le nouveau décor, Vox populi n’a pas changé, le groupe accueille toujours des néonazis dans ses rangs. Car ceux qui parlent le mieux de ce qu’est Vox populi, ce sont ses militants plus que ses discours aseptisés. Et les militants font peur : appartenance à un groupe néonazi local, les « Loups Turons », organisation de concerts de RAC avec des groupes aussi sympathiques que « Bretonsiche waffenverband » ou « Preserve white aryans », agressions de militants de gauche (au moins 4 depuis le début du mois d’avril).

Le dossier que nous sortons, « Vox Populi Turone, Loups Turons, concerts néonazis en Touraine et agressions physiques : quand la réalité rattrape un groupuscule en quête de respectabilité » (OK, on aurait pu faire plus court comme nom!) montre les liens entre les différents groupes facho locaux, du plus présentable au plus trash, démontrant que la nouvelle respectabilité de Vox populi n’est qu’un attrape-couillons.

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Le dossier est disponible là.

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Le 1er dossier, sorti il y a deux ans.

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[Vendredi 31 mai] Procès en appel contre des antinucléaires à Caen

LE NUCLÉAIRE FAIT SA JUSTICE, DE VALOGNES À MONTABOT

Le week-end du 17 au 20 mai s’inaugurait à Montabot (50), un lieu collectif d’organisation contre le nucléaire et la ligne Très Haute Tension Contentin Maine. Cette grange, située aux pieds de la ligne bientôt en fonction, s’inscrit dans la continuité de plus de 2 ans de lutte contre le nucléaire en souhaitant proposer un espace d’organisation et de discussion pérenne.

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En novembre 2011, quelques mois après la catastrophe de Fukushima, quelques centaines de personnes se retrouvent à Valognes (50) dans le but de perturber le départ d’un train de transport de déchets nucléaires vers l’Allemagne. Dans ce contexte, ce camp était l’occasion de relancer l’opposition au nucléaire. C’est sur les mêmes bases d’horizontalité et d’action concrète qu’au Chefresne une assemblée se constitue pour lutter contre la ligne THT. Durant plusieurs mois des liens se tissent localement mais aussi avec d’autres luttes contre des projets d’aménagement du territoire (ZAD, Centre d’enfouissement à Bure, Centrale à gaz à Landivisiau…), période pendant laquelle, les chantiers de la ligne ont étés perturbés par des blocages, des déboulonnages et autres sabotages. En juin 2012, dans cette continuité, un camp s’organise à Montabot, occasion d’approfondir les réflexions sur le nucléaire et d’organiser, le dimanche 24, une action contre la ligne.

Si ces deux ans de lutte ont été riches en rencontres et actions collectives, ils ont aussi été marqués par la répression, qu’elle nous touche physiquement, psychiquement ou quand elle tente de nous isoler face à la justice. Le 31 mai 2013, nous appelons donc à venir soutenir deux copains convoqués devant la Cour d’Appel de Caen.

Procès à venir :

Ce 31 mai à 8h30, procès en appel des deux copains poursuivis respectivement pour :

• À Valognes, en novembre 2011, intrusion sur les voies et détention de fumigènes, refus de fichage ADN ; condamné en première instance à un mois d’emprisonnement avec sursis pour le refus de fichage.

• À Montabot, en juin 2012, participation avec arme à un attroupement, dissimulation du visage et refus de se disperser après sommation, violences aggravées ; condamné en première instance à trois mois d’emprisonnement pour les violences.

Le 11 juillet 2013, seront jugé-e-s à Laval les 5 militant-e-s poursuivi-e-s pour avoir volontairement dégradé un pylône de la ligne THT Cotentin Maine, et pour avoir participé sciemment au groupement que constituait selon le parquet de Laval l’action du 28 avril 2012 à Saint-Cyr-le-Gravelais.

C’est pour ne pas laisser la justice individualiser que nous appelons à toutes formes de solidarités.

Soutien financier : chèque à l’ordre de l’APSAJ – Association pour la solidarité et l’aide juridique, APSAJ, 6 cours des alliés, 35000 Rennes.
RIB : 42559 00055 41020014732 07
IBAN : FR76 4255 9000 5541 0200 1473 207 / BIC : CCOPFRPPXXX

Assemblée anti-THT, 21 mai 2013

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[Zone de Sécurité Prioritaire LOL] À propos de Nice

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgUn équipage de police pris à partie à Nice

Des policiers qui intervenaient sur un vol à l’arraché ont été « pris à partie par un groupe d’une cinquantaine d’individus », dimanche soir dans le quartier des Moulins à l’ouest de Nice.

Des projectiles ont été jetés sur les policiers, dont une bouteille remplie d’acide, qui n’a pas explosé.  Pour se dégager, les agents ont fait usage de leurs flash-balls (ndlr: lanceurs de balles).

Un policier a été blessé et une personne a été interpellée.

Ce lundi matin, le syndicat « Unité SGP Police » a dénoncé l’incident et demandé des renforts supplémentaires.

De son côté, l’autre organisation, Alliance Police nationale,  » constate que la création de la zone de sécurité prioritaire » (ZSP) de Nice reste à ce jour un simple effet d’annonce, puisqu’il n’y a eu aucun renfort matériel et humain ».

Publié par des larbins de la maison Poulaga (NiceMatin.com, 27 mai 2013)

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[Marseille] Réappropriation de la santé / L’obsession de la santé parfaite

Mardi 28 mai, 19h, à l’Équitable café, Marseille :
Atelier Santé

Le Massilia Santé System, collectif de soignants, vous propose des temps de réappropriation de la santé.

Qu’est-ce que sont ces maladies qui nous importunent ? Comment peut-on agir dessus ? Quelle est leurs histoires naturelles ? Que faut-il surveiller ? Quand faut-il s’inquiéter ? Quels médicaments sont utiles ? Quels médicaments sont inutiles et dangereux ? Comment sortir des idées reçues ?

Ce soir nous nous intéressons aux maladies infectieuses bénignes : fièvre, toux, rhume, grippe, otite, laryngite, bronchite, cystite, gastro-entérite. Tout va bien je reste chez moi !

Mardi 28 mai, 20h, à l’Équitable café, Marseille :
L’obsession de la santé parfaite

Conférence débat autour du livre d’Ivan Illich Némésis medical, L’expropriation de la santé, Seuil, coll. « Points », Paris, 1981 (La première édition date de 1975)

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Marseille Infos Autonomes, 26 mai 2013

Publié dans Nos corps nous appartiennent | Marqué avec , | Un commentaire

[Bruxelles] Contribution concernant les perquisitions

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgQuelques bribes de réflexion, concernant les perquisitions qui ont eu lieu mercredi 22 mai à Bruxelles dans le cadre des accusations d’associations de malfaiteurs à visée terroriste

Pourquoi maintenant, pourquoi ces adresses-là, pourquoi ces personnes-là précisément, peu importe. Inutile de se mettre dans leur sale tête de cochons et de spéculer à l’infini sur leurs raisons. Ils font leur sale boulot de fouineurs, ils veulent peut-être foutre la pression, mettre un coup de pied dans la fourmilière, ou pouvoir observer à loisir les mouvements des uns et des autres, noter, enregistrer, bref. Ces perquis’ n’ont peut-être pas comme seul but de tenter de rassembler des éléments pour faire avancer une quelconque enquête. Voulu ou pas par leurs commanditaires, cela entraîne un déplacement direct de nos attentions sur ce sujet-là. Si nous n’avons aucune prise sur leurs décisions et la temporalité dans laquelle ils inscrivent leurs coups de pression, nous en avons par contre sur l’impact que cela peut avoir sur nos vies.

Sûr, ça vient remettre les pendules à l’heure. Une grande claque, au cas où on aurait pu se leurrer sur le fait que l’État veut être partout et n’oublie jamais rien. Il est nécessaire d’ouvrir, et de maintenir ouvert, un espace de discussion, collectif autant qu’en plus petits groupes affinitaires, afin de ne pas donner à leurs saloperies plus d’importance qu’elles ne devraient en avoir en réalité. Certes, il s’agit d’entourer les compagnons directement concernés par ces perquisitions, de s’assurer de leur santé, mentale et physique. Mais ce serait une erreur de considérer que cela ne concerne qu’eux.

Avec leur nouveau package « association de malfaiteurs », quiconque fréquente, les mêmes lieux, les mêmes réseaux de personnes, est un potentiel suspect aux yeux de l’État. Ça peut faire froid dans le dos, et le premier réflexe peut être un réflexe de survie conduisant à moins fréquenter ces lieux et ces personnes. Pour se mettre à distance, pour se laver aux yeux d’une potentielle surveillance. Sauf que ces choix-là amènent à l’isolement, non seulement des personnes, mais aussi des luttes qu’elles portent. Au-delà du fait que cela leur facilite le boulot, l’État a tout intérêt à nous focaliser sur la répression : pendant ce temps, nous voilà occupés à autre chose qu’à lui nuire et à comploter. La peur peut vite s’installer, autour de ces lieux mais surtout dans nos têtes et dans nos cœurs. La parano se distille dans nos veines et dans le moindre de nos mouvements, et voilà qu’il n’y a même plus besoin d’un vrai flic pour nous empêcher d’agir : nous nous sommes menottés nous-mêmes.

Sans vouloir minimiser les faits, le meilleur pied de nez que l’on peut faire à la répression, c’est de garder notre sang-froid, les idées claires, de rester solidaires les uns des autres, et de poursuivre avec prudence mais passion les combats que nous menons.

« Une société qui anéantit toute aventure fait de l’anéantissement de cette société la seule aventure possible… »

Avec une solidarité indéfectible

Acrata – mailing, 28 mai 2013

 

Belgique : l’antiterrorisme cible les libertaires
Solidarité avec les camarades victimes de la répression en Belgique et ailleurs

À Bruxelles, le 22 mai 2013, des dizaines de policiers de la section antiterroriste de la police fédérale judiciaire investissent et perquisitionnent trois domiciles où habitent notamment des compagnons anarchistes et anti-autoritaires ainsi que la bibliothèque anarchiste Acrata. Toutes les personnes présentes (11) sont arrêtées et emmenées aux bureaux de la police fédérale. Les accusations sont : appartenance à une organisation terroriste, association de malfaiteurs et incendie(s) volontaire(s). Vers 13h, tout le monde est relâché sans avoir eu à comparaître devant la juge d’instruction.

Cette nouvelle attaque contre le mouvement libertaire n’est que la suite d’une longue série répressive. Avant hier en Grèce, hier en Espagne aujourd’hui en Belgique, face à la montée des colères populaires l’État ne connait plus qu’une réponse : la matraque et le mitard. Plus ce système s’enfonce dans la crise plus le tournant autoritaire se fait sentir. Les lois dites antiterroristes élaborées depuis le 11 septembre sont utilisées pour réduire nos libertés et nous enfermer au nom de la sécurité intérieure. Pour sauver ce système pourrissant, l’État n’a d’autre choix que de recourir à une violence grandissante. Cela ne fait que révéler son caractère de classe et son rôle de garant de l’ordre du capital. Partout en Europe, les États capitalistes préfèrent appuyer directement ou indirectement les franges les plus réactionnaires de la bourgeoisie face à ceux qui veulent résister.

Ces attaques ciblent particulièrement les modes de mobilisation (réquisitions de logements, fauchages d’OGM, occupations d’usines) qui sortent des carcans établis par les règles du jeu étatiques. Dans toute l’Europe, le pouvoir frappe d’abord celles et ceux qui n’attendent pas les élections pour contester, celles et ceux qui refusent d’assimiler lutte politicienne et lutte politique.

Nous ne plierons pas face à la répression étatique. Alternative libertaire déclare toute sa solidarité à nos camarades persécuté-es par la machine répressive qu’ils soient de Belgique ou d’ailleurs !

Si l’oppression ne connaît ni limite ni frontière, notre solidarité non plus !

Alternative libertaire, le 27 mai 2013

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Aux armes, citoyens de Guinée !

Conakry – Le gouvernement guinéen déplore le projet de comités d’autodéfense contre les violences

Le gouvernement guinéen a exprimé son inquiétude face à l’appel lancé par certains responsables de partis politiques de l’opposition en faveur « de la constitution de comités d’autodéfense » pour sécuriser les quartiers chauds de la capitale, ce malgré la présence des forces de l’ordre ayant pour mission d’assurer la protection des populations et de leurs biens, a-t-on appris à travers un communiqué officiel publié dimanche.

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Selon ce communiqué, « ces appels à la constitution de milices ont été relayés par certaines radios qui, elles-mêmes, ont appelé à une situation insurrectionnelle ».

Le gouvernement a dit constater « avec regret que depuis le jeudi 21 mai, jour de l’enterrement de certains militants du Collectif de l’opposition, en passant par la marche du 22 mai et de la journée ville morte du 23 mai, des violences s’installent et persistent en haute
banlieue de Conakry, précisément sur l’axe Bambéto-Coza ».

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/032.jpegIl a ajouté que des « pertes en vie humaine, des destructions de biens privés et publics, des exactions diverses, sont quotidiennement constatées dans ces zones ».

Le gouvernement fait cas de « circulation d’armes dans les différentes communautés, la constitution de milices et de groupes d’autodéfense », qui sont autant de sujets d’inquiétude.

Tout en dénonçant « de tels comités dont la création va à l’encontre de la constitution et des valeurs républicaines que pourtant tous prétendent respecter », peut-on lire dans ce communiqué.

Face à cette escalade de la violence, le Gouvernement promet de ne « ménagera aucun effort pour restaurer l’autorité de l’État et mettre hors d’état de nuire tous ceux qui enfreignent la loi ».

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Guinea’s army patrol in Ratoma, a suburb of Conakry

Presse contre-révolutionnaire (Xinhua, 27 mai 2013)

 

Révolte des habitants de Bambeto, la « place Tahrir » de Conakry

(…) « Les manifestants réclamaient à leurs leaders de leur fournir des armes »

Nouhou Baldé est journaliste à Conakry. Il a suivi la manifestation de jeudi.

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VOIR LA VIDÉO

« Les manifestants sont partis de la commune de Dixinn, là où réside Cellou Dalein Diallo. Arrivés à Bambeto, ils ont emprunté la bretelle d’autoroute. Ils formaient une véritable marée humaine. Certains brandissaient des bâtons en scandant ‘Pinka, pinka’, ce qui veut dire ‘Fusils, fusils’ en peul. Ils réclamaient à leurs leaders de leur fournir des armes à la place de ces simples bouts de bois. (…)

Bambeto, Hamdalaye, Cosa sont devenus des symboles de la contestation guinéenne. Certains comparent Bambeto à la place Tahrir [du Caire], d’autres Cosa à Gaza, parce que c’est là où les gens s’opposent aux forces de l’ordre avec des pierres. (…) »

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Presse contre-révolutionnaire (« article écrit avec la collaboration de François-Damien Bourgery », France 24, 24 mai 2013)

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Laïcs, encore un effort…

L’effacement d’un baptême en appel à Caen

La cour d’appel de Caen va examiner mardi une décision de justice condamnant pour la première fois en France un diocèse à effacer un baptême de ses registres.

« Je n’ai aucune animosité à l’égard de la religion. Plusieurs de mes proches sont catholiques. Mais, moi, je n’en fais plus partie, point final. C’est personnel », a expliqué vendredi à l’AFP René Lebouvier, né le 9 août 1941, baptisé deux jours plus tard, et à l’origine de la décision du 6 octobre 2011 du tribunal civil de Coutances lui donnant raison.

La Fédération nationale de la libre pensée (FNLP), qui affiche 4.000 adhérents, a indiqué vendredi que son vice-président Christian Eyschen serait à l’audience mardi. L’association de défense de la laïcité, dont M. Lebouvier est membre, « regarde les religions comme les pires obstacles à l’émancipation de la pensée », selon ses statuts.

L’ouvrier-boulanger à la retraite demande à être « débaptisé » depuis 2001. Les propos du pape sur l’utilisation du préservatif lors d’un voyage dans un pays d’Afrique ravagé par le sida avait alors révolté M. Lebouvier.

Il a alors été écrit dans la marge du registre « a renié son baptême ». Mais M. Lebouvier souhaite que la trace de son baptême soit effacée totalement.

Le 6 octobre 2011, le tribunal a demandé au diocèse d’effacer dans un délai de 30 jours toute mention de ce baptême, mais l’appel du diocèse a suspendu cette décision.

« L’existence de ce baptême sur un registre accessible à des personnes tierces à l’individu concerné constitue en soi une divulgation de ce fait qui porte par conséquent atteinte à la vie privée », ont estimé les juges.

Depuis, « un baptême a été effacé dans un autre évêché », à Tulle en 2012, a assuré l’avocat de M. Lebouvier, Me Alain Guyon, interrogé par l’AFP.

Le parquet général « fera part de son analyse juridique à l’audience » mardi qui « tend à la réformation » (non confirmation) du jugement de Coutances, a-t-on appris vendredi auprès d’un de ses magistrats.

La loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État « déclare très précisément que chaque culte est libre dans l’organisation du dit culte. En outre, le baptême n’est pas un acte de la vie privée, c’est un acte de la vie publique », a notamment argumenté l’avocat du diocèse Vincent Asselineau, interrogé par l’AFP.

Leur presse (Agence Faut Payer, 28 mai 2013)

 

Débaptisation : décision le 10 septembre

(…)

Leur presse (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer, 28 mai 2013)

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« Ils prennent dans le système des études ce qu’il a de meilleur : les bourses » (De la misère en milieu étudiant)

L’université face à un afflux de « faux » étudiants boursiers

Les facs sont dépassées par ces élèves uniquement motivés par la bourse, qui perturbent les cours et les examens.

L’examen de sociologie a commencé il y a moins d’une demi-heure. Par deux ou trois, en un flot continu, des étudiants quittent déjà l’amphithéâtre 4 de l’université de Perpignan. Copie blanche rendue. Ils ne sont venus que pour signer la feuille de présence et continuer à bénéficier de leur bourse. « Nous, direct, on signe on s’en va. Ici, on est payés à rien foutre. » Ilyes, Ryan, Dylan, trois compères à la démarche chaloupée, assument, débonnaires, leur stratégie de survie par temps de crise. « On a la bourse, on travaille de partout au noir, on s’en tire avec 1500 euros facile. »

La sortante suivante, pressée, court sur talons compensés. « J’ai rendez-vous chez le coiffeur, au Leclerc de je sais plus où. » Puis viennent deux blondes qui préparent le concours d’infirmière. « La prépa coûte cher… » Assises en rang d’oignon, Sarah, Fara, Sabrina, Samia et quelques autres, moitié apprêtées comme des starlettes de téléréalité, moitié voilées, n’ont pas davantage passé l’examen. Elles redoublent la première année de sociologie (« C’est pas intéressant, ça mène à rien. ») après un bac professionnel secrétariat et une admission refusée en BTS, travaillant de-ci de-là « au KFC » ou dans le ménage.

La bourse ? « Ils devraient l’augmenter !, rient-elles. Elle part en trois jours, comme ça, fringues, téléphone. C’est pas les parents qui vont nous donner 400 euros par mois ! » Le frère de l’une d’elles, un peu à l’écart, écoute, l’air gêné. À 22 ans, lui aussi n’a d’étudiant que la bourse. Il raconte son bac pro, le DUT transports dont il a vainement rêvé, le travail introuvable, même en intérim. « Quatre cents euros, ça aide à tenir », quand on vit seul, aîné d’une famille de quatre enfants, avec un père petit commerçant et une mère femme de ménage. « Je ne vais pas vous dire que je me sens à l’aise ici. Je préférerais faire ce qui me plaît. »

Aude Harlé, la directrice du département de sociologie, s’extrait de l’amphithéâtre avec, en main, une pile de 84 copies blanches pour 161 étudiants inscrits à l’épreuve. Il y a deux jours, en droit, ce fut une soixantaine de copies vierges sur 300 distribuées. En administration économique et sociale (AES), une vingtaine sur 80. Même circonscrit à ces trois filières, le phénomène des étudiants fictifs inquiète, au point que les capacités d’accueil ont été réduites en sociologie et AES, cette année, pour éviter les inscrits de dernière heure.

« Ces faux étudiants existent depuis toujours mais nous notons une accélération depuis deux-trois ans, en lien avec le chômage des jeunes et l’absence de dispositif de soutien financier pour cette période de transition entre lycée et activité », indique Fabrice Lorente. À Perpignan, il préside une université sise dans le département (Pyrénées-Orientales) qui enregistre le troisième plus fort taux de chômage en France. « Ces jeunes viennent juste chercher un revenu minimum pour vivre qui n’est pas énorme, ce qui montre l’ampleur de leurs difficultés… » Une bourse sur critères sociaux de 470 euros versée sur dix mois, cumulable avec un emploi, qui exonère des frais d’inscription universitaire, ouvre droit à la sécurité sociale et à diverses réductions, notamment dans les transports, en contrepartie d’une présence aux examens et travaux dirigés (TD).

Les étudiants sont censés demeurer dans l’amphithéâtre un tiers du temps de l’épreuve, afin de permettre aux retardataires d’arriver. Mais les enseignants peinent à canaliser ces jeunes venus sans stylo qui trépignent, s’interpellent, sortent les téléphones portables, en attendant de s’échapper. « Cette fois-ci, la salle était tellement bruyante que j’ai menacé de les exclure de l’examen et de les compter absents », témoigne Aude Harlé. Dissuasif. Cette absence vaut suppression de bourse. La sociologue organise désormais l’amphithéâtre de façon à épargner les étudiants qui entendent composer, incitant « ceux qui souhaitent partir vite » à se regrouper du côté droit qu’elle évacuera ensuite, rangée par rangée.

Même pression sur les enseignants durant les travaux dirigés — trois absences bloquant l’accès aux examens, donc à la bourse. Durant deux ou trois heures, les chargés de TD ont pour tâche épuisante d’obtenir un minimum d’attention tandis qu’une bonne part des présents s’agite, bavarde, écoute de la musique, envoie des SMS ou dort tête sur le bureau.

Le président de l’université s’agace : tout cela affecte ses statistiques de réussite en première année. « On nous en fait le reproche. Mais ces étudiants ne veulent pas travailler ! Et le système de répartition des moyens tient compte des taux de réussite en première année… » Taux de 15 % en AES, de 29 % en sociologie, mais de 44 % toutes filières confondues, une fois dilué le problème des faux étudiants. Ce qui place tout de même Perpignan à une très honorable 9e place des universités.

Pour les doyens des facultés de lettres et de droit, Nicolas Marty et Yves Picod, l’État achète ainsi la paix sociale. Fermant les yeux sur ces bourses qui fournissent un complément de revenus aux familles et écartent quantité de jeunes des statistiques du chômage. Il serait temps, pensent-ils, d’imposer un minimum de résultats. Ne serait-ce qu’un 8 de moyenne, et le non-redoublement… Le sujet met plus mal à l’aise les sociologues, qui redoutent une stigmatisation de leur matière, des boursiers — certains sont brillants. Et surtout d’une certaine jeunesse.

D’autant qu’à Perpignan, où les plus défavorisés sont souvent enfants de l’immigration maghrébine, le Front national fait recette… « Dans les examens, on commence à percevoir des regards de classe, de rancœur, entre les jeunes de milieu très populaire et ceux des classes moyennes ou populaires stabilisées. À l’université, lieu de mixité, on entend désormais des propos porteurs de racisme », s’inquiète Éliane Le Dantec, maître de conférences en sociologie. « Ceux-là, ils sont là pour profiter. Ils ne cherchent même pas de travail », nous ont glissé plus tôt deux jeunes filles, devant la porte ouverte de l’amphithéâtre, en désignant quelques garçons d’origine maghrébine installés sur la droite.

Ces jeunes qui vivent dans des conditions très difficiles, avec souvent deux parents chômeurs, Aude Harlé les connaît bien. « Ce ne sont pas des parasites ! Ils ont objectivement besoin d’un revenu de subsistance. Ils se cherchent, se sont orientés vers la fac par défaut, n’ont pas les prérequis pour des études universitaires. Certains sont en sociologie après un bac pro cuisine ou maçonnerie ! Ils n’accrochent pas mais restent pour survivre car s’ils abandonnent, ils doivent rembourser la bourse depuis le début de l’année… »

L’ouverture du RSA aux jeunes réglerait-elle le problème ? Pour Jean Jacob, qui enseigne les sciences politiques, elle aurait le mérite d’assainir la situation. Les uns pouvant étudier tranquillement. Les autres ne plus être contraints de louvoyer.

« Nous servons d’assurance-chômage aux jeunes qui ne trouvent pas de travail »

Fabrice Lorente, jeune président de l’université de Perpignan, a joué la transparence sur ce sujet sensible des faux étudiants, en acceptant la venue d’un journaliste, alors qu’un vote solennel est prévu à l’Assemblée nationale, mardi 28 mai, pour approuver le projet de loi sur l’enseignement supérieur et la recherche, qui vise notamment à améliorer les chances de réussite des étudiants.

« C’est une problématique que rencontre l’université française dans son ensemble, assure-t-il. Il est temps que les pouvoirs publics s’en saisissent. Les soixante-dix universités qui ont un taux de réussite plus faible que le nôtre en première année doivent être autant, voire plus impactées… » Mais l’omerta règne, constate-t-il. « Cela ternit l’image de l’université, contrarie le travail effectué pour se forger une image d’excellence. »

Ce secret de polichinelle est discuté avec les collègues de Nanterre, Villetaneuse, Montpellier, Toulouse-le Mirail, confie Nicolas Marty, doyen de la faculté de lettres de Perpignan : « Dès qu’on évoque le faible taux de réussite en licence, quelqu’un rappelle que beaucoup d’étudiants ne passent pas les examens« 

Anne Fraysse, présidente de l’université de Montpellier, admet aussi « ce problème majeur qui monte depuis deux ans avec la crise ». Chez elle, 700 étudiants sur 5000 seraient concernés en première année. « Nous servons d’assurance-chômage aux jeunes qui sont dans un état intermédiaire et qui ne trouvent pas de travail. C’est un problème social qui brouille l’image de réussite de l’université. » Les universités d’Aix-Marseille, de Villetaneuse, de Saint-Denis (« marginalement »), ne sont pas non plus dans le déni. D’autres universités préfèrent cacher cette réalité, évitant d’imposer une obligation de présence dans les travaux dirigés.

Dans une grande université parisienne dont le service communication nous a assuré qu’elle n’était pas concernée, une enseignante témoigne, sous couvert d’anonymat : « En sociologie, économie, langues, AES, les incidents se multiplient cette année, avec ces jeunes qui ne veulent pas étudier. Auparavant, ils faisaient profil bas. Désormais, ils perturbent, sont agressifs, nous sommes dans un rapport de force constant. Certains vont jusqu’aux menaces physiques pour obtenir leur feuille d’assiduité semestrielle. »

Presse de bouffons (Pascale Krémer, envoyée spéciale à Perpignan, LeMonde.fr, 27 mai 2013)

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Luttes de classe au Cambodge

Heurts entre policiers et ouvriers au Cambodge, 23 blessés

Des heurts lundi au Cambodge entre la police et des ouvriers du secteur de la confection salariés d’une entreprise sous-traitante de Nike ont fait au moins 23 blessés, rapportent un salarié et un représentant syndical.

La police anti-émeute a été déployée pour faire évacuer quelque 3.000 ouvriers, en majorité des femmes, qui bloquaient une route située devant leur usine, propriété de la société cambodgienne Sabrina, dans la province de Kampong Speu, à l’ouest de la capitale, Phnom Penh.

« La police a utilisé une matraque électrique pour me frapper sur la tête et si l’on ne m’avait pas tiré de là, je serais mort », a dit un salarié de 28 ans à Reuters, sur son lit d’hôpital.

Sun Vanny, représentant du syndicat Free Trade Union (FTU) à Sabrina, a déclaré qu’une femme enceinte de deux mois avait été blessée par la police et avait perdu son enfant après avoir été projetée violemment au sol.

Il a précisé que les ouvriers fabriquant des habits pour Nike étaient en grève et manifestaient depuis le 21 mai. Ils souhaitent que l’entreprise, qui emploie plus de 5.000 personnes, leur accorde 14 dollars (11 euros) de hausse sur leur salaire mensuel de 74 dollars (57 euros) pour couvrir leurs frais de transport, de loyer ainsi que les soins médicaux.

La police et les responsables de la police militaire ont refusé de commenter ces affrontements.

Dans un courriel adressé à Reuters, Nike a fait part de sa « préoccupation » et indiqué que le groupe avait ouvert une enquête. Nike attend de ses fournisseurs qu’ils respectent les droits des salariés, a ajouté un porte-parole.

Selon le Fonds monétaire international, le secteur de la confection représente 75% des exportations du pays, qui ont atteint 5,22 milliards de dollars (4 milliards d’euros) en 2011.

Trois personnes ont trouvé la mort et six autres ont été blessées le 15 mai dans l’effondrement d’un bâtiment d’une usine de chaussures au Cambodge, selon un bilan officiel.

Presse esclavagiste (Reuters, 27 mai 2013)

 

Trois morts dans l’effondrement d’une usine au Cambodge

Trois personnes ont trouvé la mort et six autres ont été blessées jeudi dans l’effondrement d’un bâtiment d’une usine de chaussures au Cambodge, selon un bilan établi par les autorités.

Une déléguée syndicale avait auparavant fait état de six morts et de nombreux blessés.

L’accident s’est produit dans une usine de l’entreprise taiwanaise Wing Star Shoes implantée à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Phnom Penh, la capitale, dans la province de Kampong Speu.

L’usine emploie 7.000 ouvriers, mais seule une centaine se trouvaient dans l’entrepôt dont le plafond s’est effondré en début de matinée, a-t-on appris auprès du personnel.

« Nous allons enquêter sur cette affaire et nous prendrons des mesures contre les responsables », a promis le ministre des Affaires sociales, Ith Sam Heng.

Il a ajouté que tous les ouvriers qui avaient été pris au piège avaient été dégagés des décombres du bâtiment.

Les conditions de travail et de sécurité dans des usines de sous-traitance du secteur de l’habillement sont au centre de l’attention mondiale depuis l’effondrement, le 24 avril dernier, du Rana Plaza, un immeuble de huit étages abritant des ateliers de confection qui a fait 1.127 morts au Bangladesh.

L’usine cambodgienne produit notamment des chaussures pour la marque japonaise Asics, dont une porte-parole a déclaré : « Nos prières vont aux familles de ceux qui ont péri. »

Blessée et hospitalisée à Phnom Penh, une ouvrière de l’usine, Ngeth Phat, 29 ans, a déclaré que le site avait ouvert il y a un peu plus d’un an mais qu’il y avait déjà eu deux grèves pour protester contre les conditions de travail et la faiblesse des salaires — environ 60 euros par mois, selon elle.

Presse esclavagiste (Reuters, 16 mai 2013)

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[Mort aux El-Assad et à tous leurs complices !] « Pour la première fois en deux ans, les loyalistes de Damas sont entièrement coupés du nord et du centre de la Syrie »

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En vert, zones rebelles, en rouge, zones loyalistes, en jaune, zones d’intenses combats ; cercles en vert, villes ou villages sous contrôle majoritairement rebelle, cercles en rouge, sous contrôle majoritairement loyaliste.

SYRIE – CARTE CHRONIQUE – VASTE OFFENSIVE DE LA RÉBELLION SUR LES ROUTES RELIANT DAMAS À HOMS / COUPURE TOTALE DES LIENS ENTRE LES DEUX VILLES – INFORMATIONS CHRONIQUE – Ce 27 mai, la rébellion, coordonnée entre le Front Islamique Syrien, les brigades de l’Armée Syrienne Libre, le Jabhat al Nusra, les Brigades pour l’Unité Syrienne (ou Unités Nationales Syriennes), etc… a mené à bien ce que le régime voulait à tout prix éviter : une rupture totale des routes reliant Damas à Homs. La situation pour le régime est encore pire qu’à Qusayr, qu’il est incapable de reprendre malgré des légions étrangères, car Qusayr ne coupait aucune route loyaliste (on pouvait la contourner). Or là, que ce soit l’autoroute ou la route secondaire, plus rien ne relie les quartiers loyalistes de Damas aux quartiers loyalistes de Homs.

SUPPLÉMENT : il faut bien comprendre le poids de ces évolutions, pour la première, et il faut le répéter, pour la première fois en deux ans, les loyalistes de Damas sont entièrement coupés du nord et du centre de la Syrie ! Pire, les forces loyalistes, notamment ses légions étrangères, se retrouvent… bloquées à Qusayr !

La Chronique du Printemps arabe par Cédric Labrousse sur Facebook, 27 mai 2013

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[Qui sont les vrais terroristes ?] « Autoradicalisation », mode d’emploi

« L’agent de renseignement est parfois “contraint” d’inciter des actes répréhensibles ou réprouvés par la morale des “honnêtes” gens. La finalité de la mission censée représenter des intérêts supérieurs fait qu’il n’hésite pas à employer la ruse pour parvenir à ses fins, mais cela ne saurait suffire. »

Gérard Desmaretz, Le Renseignement humain : infiltration, recrutement, empiégeage, manipulation, trahison, 2006, p. 255

Evidence emerged last night that one of the suspects involved in the killing of the British soldier Lee Rigby was well known to anti-terror police and the security services for at least three years before the brutal Woolwich attack. Michael Adebolajo was arrested in Kenya under suspicion of being at the centre of an al-Qa’ida-inspired plot in 2010, The Independent on Sunday can reveal.

He was one of seven men arrested by Kenyan police after landing on an island off the Kenyan coast in November 2010. Local press reports of the arrests referred to Mr Adebolajo as a « Nigerian with a British passport » who was « suspected of masterminding the racket ». Police claimed the men were travelling to Somalia to join the ranks of the al-Shabaab terrorist group. His family claimed he was held in detention and tortured before being deported back to Britain without charge.

After the incident, members of his family said he was « pestered » by MI5 agents pressuring him to become an informant for them and infiltrate radical Islamic extremist groups. Relatives said other family members were also harassed and questioned by the UK authorities. In an exclusive interview with The IoS, Mr Adebolajo’s brother-in law claimed constant demands to get him to spy on Muslim clerics might have pushed him over the edge.

(…)

Abu Zuybyr, who is married to Mr Adebolajo’s sister, Christiana, said last night that his brother-in-law had recently been « elated » following the birth of his child. But added: « Then things became a little strange. »

Speaking from a café in the shadow of a mosque in an east Lancashire town, just before midday prayers, Mr Zuybyr said: « Why did he suddenly flip? » As family members struggled for explanations for Mr Adebolajo’s actions, they speculated that pressure from the security services to turn informer may have pushed him to act.

« That is what the [Mr Adebolajo’s] family is saying; that the secret service pushed him over the edge, » his brother-in-law claimed.

They insisted that Mr Adebolajo’s character changed markedly in 2010, after a visit to Kenya – where, they say, he had gone to study Arabic and Islam with imams in mosques in Nairobi.

But an investigation by The IoS has revealed that Mr Adebolajo – officially described as « Mr Michael Olemindis Ndemolajo » – was one of seven youths arrested by Kenyan police on suspicion of trying to join the ranks of the al-Shabaab terrorist group in Somalia.

The young men had gone on a speedboat from Lamu island to Kizingitini, Pate island, where they were arrested by police who were waiting for them after a tip off. (…)

They were thrown in jail and « the suspect from Nigeria » accused police of torturing him, according to local reports.

« We are being tortured by the police and we haven’t eaten for two days now, » he was quoted as saying. « We have been denied the right to talk to our family members and lawyer. We are being treated as criminals and we are innocent. »

Kenyan media stated: « The Nigerian, Mr Michael Olemindis Ndemolajo, is said to have travelled from the UK to join the group. »

He was kept in jail for several days before being deported back to Britain, « after it was established that his travelling documents were genuine and that he lacked a criminal record », according to The Nation newspaper. Mr Adebolajo’s family said he had been told he would be hanged or beheaded, but after he had appeared in court he was freed to return to Britain. Relatives said they believed the release came after they had alerted local MPs and the Foreign Office. The decision has raised questions over official involvement in Mr Adebolajo’s release – and the true extent of his connections with the intelligence services since he returned home to the UK.

Mr Zuybyr claimed his brother-in-law had been tortured violently, threatened with rape and his private parts had been grabbed.

Mr Zuybyr also alleged that, when Mr Adebolajo returned to Britain, he had been pestered by MI5 about informing for them. He added that other members of the family had been quizzed about Mr Adebolajo in an effort to put pressure on him.

Mr Adebolajo’s elder brother, Jeremiah, had gone to Saudi Arabia to teach English, but had been arrested and harassed by the authorities about his brother. And Mr Zuybyr himself said that when he went to Yemen four years ago to learn Arabic with his new wife, he was rounded up and questioned at gunpoint.

He added: « When I came back to Britain, MI5 contacted me and showed significant interest in Michael. I was harassed for a while, with constant calls from people claiming to be from the FBI. » Mr Zuybyr and his wife left their family in London and moved to east Lancashire, but he said MI5 had still tracked him down and questioned him about his brother-in-law. (…)

Presse poussée à bout (Paul Cahalan, Independent on Sunday, 26 mai 2013)

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[Algérie] « Dorénavant, nous allons agir sans en informer les autorités »

Algérie : des « baltaguias » pour réprimer les chômeurs

Violemment pris à parti par une bande de baltaguias, les militants membres de la Coordination nationale de la défense des droits des chômeurs ont été contraints vendredi d’annuler leur marche à Aïn Beida, dans le sud du pays, prévue initialement le lendemain. Appuyés par le réseau des avocats pour la défense des droits de l’Homme, les protestants rejettent la faute sur les autorités locales.

Au lieu de la technique de la répression par le bâton de police, c’est à la stratégie de la peur qu’ont eu recours les autorités locales d’Aïn Beida, située dans la wilaya de Oum El Bouaghi, au sud de l’Algérie, pour saboter la manifestation de chômeurs, organisée à l’origine pour samedi. Une stratégie mise en place dès vendredi, en milieu d’après-midi. Des imams de différentes mosquées de la ville ont ainsi dissuadé les chômeurs en surnombre à Aïn Beida de ne pas battre le pavé. Dans leurs virulents prêches, ils ont accusé ceux qui réclament le droit de travailler de vouloir créer de la zizanie dans le pays, les désignant quasiment à la vindicte des baltaguias.

« Le régime algérien ne vit et persiste que par la violence »

À l’extérieur des mosquées, armés de couteaux, une quarantaine de « voyous » ont attendu le groupe de manifestants, avant de les passer à tabac, blessant plusieurs personnes. Ce groupe de « vigiles » a été envoyé sur la place publique par l’administration locale, ont dénoncé dimanche d’une seule voix le Coordination nationale de la défense des droits des chômeurs et la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH). « Nous avons été victimes d’une attaque d’un groupe de baltaguias qui ont agi sous les ordres des autorités locales », assure Tahar Belabès, coordinateur du CNDDC. « C’est le maire de Aïn Beida qui a poussé ces voyous pour nous attaquer », croit-il savoir. Pour lui, le pouvoir veut de cette manière circonscrire le mouvement des chômeurs en Algérie dans une dimension régionale. Le but ultime étant de l’étouffer à petit feu. Les « rassemblements des comités de chômeurs à l’Est du pays dérangent les autorités » qui voudraient « garder un caractère régional au mouvement et le cantonner au Sud du pays uniquement », affirme Tahar Belabès, qui raconte avoir été poursuivi en voiture alors qu’il fuyait vers Constantine. « Je me dirigeais vers Constantine après avoir quitté Aïn Beida. J’étais tout seul dans la voiture. Une autre voiture me collait et voulait me renverser. Elle m’a obligé à sortir de la chaussée », raconte-t-il. De son côté, le bureau d’Oran de la LADDH, dans un communiqué publié dimanche, fustige « le régime algérien [qui] ne vit et persiste que par la violence ». « C’est pourquoi il espère déplacer la protestation pacifique vers l’émeute », considère la Ligue.

« Stratégie de la surprise »

C’est pour éviter ce que Tahar Belabès qualifie d’« effusion de sang », que la marche des chômeurs à Aïn Beida a été ajournée. « Les choses pouvaient déraper. Nous avons donc décidé de nous déplacer vers une autre daïra Aïn Bebbouche pour passer la nuit avant de revenir le lendemain à Aïn Beida », raconte Aïbek Abdelmalek, membre du CNDDC.

En réponse à ce lynchage, le mouvement emmené par Tahar Belabès promet d’utiliser dorénavant la « stratégie de la surprise ». « Nous avons jusque-là respecté la loi en déposant des demandes de rassemblement aux autorités compétentes. Mais il semble que cette démarche nous met en danger puisque les dates et les lieux de nos rassemblements sont connus d’avance. Dorénavant, nous allons agir sans en informer les autorités », a indiqué Tahar Belabès.

Leur presse (Djamila Ould Khettab, Algerie-Focus.com, 26 mai 2013)

 

Aïn Beïda Go home

« Pas d’étranger », cria l’imam armé d’un fusil. Le ciel est bas, le chômeur est écrasé, le pays est une allumette. « Où aller ? », dit le chômeur. « D’où il vient ? », dit le délégué à la sécurité. Un chef de daïra attend que sonne le téléphone. Les fenêtres se ferment. Ne roulent dans la rue centrale que les arbustes secs et roulants. C’est la poussière et la prière et une femme voilée en noir qui court se réfugier. Un minaret, au loin, inachevé par manque d’argent (par manque de foi, avait crié l’imam lors d’un prêche du vendredi), regarde le monde avec un haut-parleur en guise d’œil.

À Aïn Nasa, les chômeurs qui viennent d’ailleurs restent ailleurs qui ne vient pas chez nous. L’imam a parlé, chauffé la foule. La veille, soudain, d’autres chômeurs, ceux du village, ont trouvé une raison : battre à mort les chômeurs d’ailleurs, venus d’ailleurs. Dans la nuit, on s’arma de bâtons et de cordes. Les chômeurs d’Aïn Nasa se sentaient enfin heureux, utiles, forts et soutenus même sans être payés : ils allaient chasser du chômeur à Aïn Beïda et les jeter dans la source d’Aïn Beïda. Dans son salon, l’homme puissant téléphona à Alger pour informer : on s’en occupe. Méthode colon, avec la liberté en plus : frapper des chômeurs par des chômeurs, c’est comme frapper une main avec une autre. C’est comme applaudir et cela ne laisse pas de traces : les chômeurs n’existent pas officiellement. Rien ne se passe quand le vent chasse le vent. Les trois étant presque contents : l’imam qui a prêché au nom de Dieu, le chef de daïra qui a concocté, le notable qui dépend des deux : du ciel et du miel. Il fallait y penser. Alger l’a rêvé, Aïn Beïda l’apporte : une répression avant la manifestation. Un rassemblement de chômeurs empêché par des chômeurs. Dieu est Grand. L’imam est heureux : il passe de prêcheur à empêcheur.

C’est l’alliance sacrée entre le seigneur féodal, le prêtre, le vassal et l’autorité du prince central. Mais l’imam ne le savait pas. Ni le chef de daïra, ni le délégué de la sécurité, ni le téléphone du secteur. Pas la peine : on n’a pas besoin de lire des livres pour apprendre à mâcher. Le village est calme et il y tient : pas d’étrangers en Algérie, même algériens. Les gens ont peur, craignent la fin du monde, la géhenne, Dieu, les impôts et le chaos. Le chaos, c’est l’anti-Christ des moyens-âges modernes. Il pollue les puits, désordonne les saisons et les récoltes, provoque la peste et la sécheresse et attire la colère de Dieu. « On n’en veut pas », dit l’imam à la foule pendant le vendredi. On est bien chez nous qui n’est pas chez eux. Les chômeurs venus d’ailleurs ont donc erré un peu dans la rue, personne ne voulut leur vendre de la nourriture ou du foin, les fenêtres étaient méfiantes et les portes tournaient le dos aux chaussures des arrivants. « Le Nord est plus vide que le Sahara », se dit Tahar Belabbès, le leader des Chômeurs. Il renifla puis repartit avec un générique de fin de film dans le dos de la veste. « C’est juste un épisode d’un long feuilleton », murmura-t-il avec confiance. Puis la nuit est venue. Et avec elle la matraque, les cris, les coups de pied et les agressions. Les chômeurs d’Aïn Beïda ont bien « travaillé » contre les chômeurs venus d’ailleurs.

Au matin, les étrangers étaient partis. Aïn Beïda était saine et sauve. Son minaret, son imam, son chef de daïra et ses paysans effarouchés par la fin du monde. Seul problème, les chômeurs d’Aïn Beïda : ils se sont retrouvés du coup au chômage. Rien à faire quand il n’y pas d’ennemi (un problème qui s’est posé à la nation après le départ des colons français). Le chômage était redevenu cruel et vide. On n’avait rien à faire contrairement à l’imam, au chef de daïra, au délégué de sécurité, au téléphone et au chef de secteur. On pouvait chasser des chômeurs, mais pas le chômage. La révélation fut douloureuse. Une nuit, une idée germa : allons au Sud manifester près du pétrole, dit l’un des chômeurs d’Aïn Beïda. « Oui, mais tu sais, les chômeurs de Hassi Messaoud sont peut-être comme nous », dit un renifleur. « Oui. Et donc ? », dit le meneur avec son bâton. « Et bien, je ne sais pas », répondit un Aïn Beïdi. Mais tout le monde savait.

Leur presse (El-Houari Dilmi, Le Quotidien d’Oran, 27 mai 2013)

 

Le sit-in de Aïn Beïda avorté
La CNDDC prépare un grand rassemblement à l’Est

Les chômeurs du Sud n’ont pas réussi, hier, à greffer, dans le Nord, la graine de la revendication qui les anime depuis des mois.

Tahar Belabès et ses camarades du Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC) ont échoué à Aïn Beïda, où ils avaient prévu de tenir un sit-in. Pourtant, la ville est peuplée de chômeurs : des jeunes et des moins jeunes victimes des compressions massives et des jeunes diplômés qui ne trouvent rien au sein d’une administration modeste et moribonde et une zone industrielle fantomatique. L’action a été avortée grâce à une mobilisation sans précédent de la population locale et où les politiques du FLN et du RND ont joué les premiers rôles pour dissuader les jeunes de leur ville de rejoindre les manifestants. À la place du bâton de la police, cette fois, les représentants du pouvoir ont eu recours à la stratégie de la peur pour soulever le barrage contre « les trublions étrangers ». C’est d’abord dans les mosquées de Aïn Beïda que cette stratégie a été entamée.

L’avant-veille, à l’occasion du prêche du vendredi, tous les imams ou presque ont focalisé sur le sujet, appelant la population locale à dire non à ces « manœuvres qui visent à déstabiliser la ville ». Tous ceux que nous avons rencontrés avaient un seul mot à la bouche : la peur d’éventuels dérapages. Cheikh Lazhar, rencontré sur l’esplanade mitoyenne du théâtre, ne cache pas ce sentiment : « Personne ici n’est contre les revendications des chômeurs, c’est leur droit de demander du travail, mais nous avons peur de fâcheuses conséquences. » Avec lui, Mourad Bendada, président d’une association de défense de l’environnement, explique que « la population est très sensible parce que la plaie est encore ouverte. Les autorités locales ont pu déloger les centaines de commerces informels qui occupaient toutes les rues du centre-ville et nous avons certes récupéré ces lieux publics, mais il reste encore quelque 400 jeunes qui attendent toujours une alternative à leurs étals perdus. Ces jeunes n’attendent qu’une étincelle pour exploser. »

Les autorités locales ont joué avec le feu

Autour d’une table au café du Théâtre, des personnes n’ont pas caché leur refus de voir Tahar Belabès ou n’importe qui d’autre venir perturber la quiétude de leur ville. Ces personnes qui composent le forum citoyen jouent les vigiles sur la place publique et tirent une fierté manifeste pour avoir réussi à donner au centre-ville, souillé par l’informel, un visage bien meilleur. Mais leur chauvinisme positif est mêlé à de la naïveté politique, car les commanditaires avaient réussi à mobiliser les vaillants citoyens en faisant croire que les manifestants étaient des monstres potentiels. Mais ceci n’empêche pas que les groupes de jeunes, chauffés à blanc dans l’intention de nuire aux manifestants, avaient fini par comprendre au moins le discours de la CNDDC. Nawfel Chekaoui, licencié en droit et représentant local du Comité, fulmine contre les manipulateurs : « Ils ont voulu créer la fitna à Aïn Beïda en faisant comprendre à des jeunes que nous étions venus casser et créer des problèmes. Heureusement, nous n’avons pas répondu aux provocations et, en expliquant nos intentions, ils ont fini par comprendre et sympathiser avec nous. »

De son côté, Belabès broyait du noir et n’en revenait pas d’essuyer un tel revers. « Ce qui nous est arrivé à Oum El Bouaghi est un grave précédent. Le maire et les députés locaux ont incité la population à nous lyncher. Un militant a été blessé et d’autres ont été chassés de la ville, très tard dans la nuit. » Le coordinateur du Comité considère qu’il s’agit là d’un message du pouvoir qui veut, selon lui, circonscrire le mouvement dans une dimension régionale. « Nous dénonçons cette attitude et nous prévenons le pouvoir que nous allons récidiver, mais dorénavant nous n’aurons plus à informer l’administration de nos actions publiques en respectant les délais réglementaires, nous descendrons dans la rue quand on voudra », a-t-il averti, avant de promettre, pour un avenir proche, une grande manifestation des chômeurs dans une grande ville de l’est du pays.

Leur presse (Nouri Nesrouche, envoyé spécial à Oum El Bouaghi, ElWatan.com, 26 mai 2013)

 

LE MOUVEMENT DES CHÔMEURS VEUT ÉLARGIR SON ACTION
« On veut qu’on nous écoute »

« Nous ne sommes pas les chômeurs du Sud, mais les chômeurs de toute l’Algérie. Les solutions apportées par le gouvernement ne concernent que le Sud alors que nos revendications, chômage et logement, portent sur des fléaux qui touchent tous les Algériens », explique le Cnddc.

Après le Sud, l’Est. Le comité national pour la défense des droits des chômeurs (Cnddc) tente de « délocaliser » son action. « Nous ne sommes pas les chômeurs du Sud, mais les chômeurs de toute l’Algérie », assure le coordinateur de l’organisation, Tahar Belabès, joint par téléphone. « On nous a taxés de régionalistes, or nos revendications sont nationales. On a voulu manifester en dehors du Sud pour le prouver », a-t-il ajouté. C’est à Aïn El Beida (wilaya d’Oum El Bouaghi) que devait se tenir la première marche hors Sud du Cnddc. Mais elle a été avortée.

Des jeunes de la région l’ont empêchée. Des dizaines de personnes habitant cette localité les ont sommés de quitter les lieux sur le champ. « C’est des beltaguia payés par les autorités locales pour nous empêcher de tenir notre marche… », accuse-t-il. Mais est-ce vraiment le cas ? En tous cas, le Cnddc soutient que les autorités sont en train de diviser pour mieux régner. « Il nous ont collé le nom de chômeurs du Sud, pour nous taxer de régionalistes, voire de séparatistes. Même les solutions apportées par le gouvernement ne concernent que le Sud alors que nos revendications, chômage et logement sont des fléaux qui touchent tous les Algériens », assure Tahar Belabès. « Ils veulent de ce fait nous discréditer pour empêcher les chômeurs de toute l’Algérie de se réunir et de faire une force pour réclamer ses droits », rétorque-t-il. Toutefois, le Cnddc se dit déterminé à porter son champ d’action en dehors du Sud. « Ces pressions et tentatives de dissuasion des autorités ne nous empêcheront pas d’aller jusqu’au bout de notre action. Je dis aux autorités que quoi qu’elles tentent de faire, nous marcherons dans les prochains jours dans une ville de l’est du pays », promet-il. « Nous leur réservons une surprise. On ne communiquera ni la date ni l’endroit où se tiendra notre manifestation », souligne-t-il en précisant qu’après celle de l’Est, ils tenterons de marcher sur d’autres régions du pays. Tahar Belabès réitère le fait que son mouvement n’a rien de politique. « On n’a jamais demandé le départ du pouvoir en place. Même si ce pouvoir part, un autre le remplacera et ça sera la même chose », estime t-il. « Je le dis et le répète, nos revendications sont sociales. Les seules que l’on peut considérer comme politiques, sont notre demande de combattre la corruption et la défense de notre droit de manifester », insiste t-il en précisant que ce sont ceux qui veulent leur coller l’étiquette de séparatistes qui disent qu’ils veulent politiser le mouvement.

Dans ce sens, le Cnddc demande aux autorités d’ouvrir avec eux le dialogue. « On ne cherche pas l’affrontement. Mais on veut que les autorités ouvrent un dialogue sincère avec nous et arrêtent de dialoguer avec des pseudo-représentants et notables qui ne représentent qu’eux-mêmes », clame-t-il en soutenant que ce dialogue doit se faire devant l’opinion nationale. « Tous les Algériens ont le droit de savoir ce qui se dira dans ces discussions », certifie-t-il. Pour ce qui est des mesures prises par les autorités, Tahar Belabès les qualifie de poudre aux yeux. « Ce n’est qu’une échappatoire pour calmer la situation. Ils veulent acheter la paix sociale. Or, aucune solution concrète n’a été proposée », affirme t-il. « Ils sont en train de gaspiller l’argent des Algériens qui pourrait servir à créer de la vraie richesse, en le donnant à des projets mort-nés », conclut-il.

Leur presse (Walid Aït Saïd, lexpressiondz.com, 27 mai 2013)

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[Copwatch, Les flics dans le viseur] À la télé ce soir

Télé-gyrophare
Le documentaire-choc sur le « copwatching », flicage citoyen qui énerve tant les flics

N’espérez pas revivre les reportages à sensation diffusés sur la TNT, où les équipes de police coursent des braqueurs et cassent les portes de bandits à 6 heures du matin. Mais promis, il y a de l’action quand même.

Le film diffusé ce lundi par Canal+, « Copwatch, la police dans le viseur », d’Alexandre Dereims et Alexandre Spalaïkovitch, a nécessité un an de tournage à Paris (au marché des biffins de Barbès), Lille, Calais et New York, aux côtés d’adeptes du « copwatching », ces « surveilleurs de flics » qui filment caméra au poing les interventions policières.

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Ce documentaire montre l’envers du travail policier : une chasse aux pauvres et aux migrants somme toute assez médiocre. Il témoigne aussi de l’agressivité des fonctionnaires envers les militants qui ont l’ambition de contrôler les travaux finis.

Une pratique énervante mais légale

« Tu commences à nous casser les couilles avec ta caméra », lance par exemple un agent à celui qui le filme. Un commissaire promet, lui, de la casser contre le mur la prochaine fois. À travers leurs syndicats, les policiers ont plusieurs fois exprimé publiquement leur ras-le-bol de se voir filmés en intervention et parfois épinglés sur Internet.

Le site Copwatch Nord-Ile-de-France accède à la notoriété en novembre 2011 à la faveur d’un surprenant effet Streisand. À la demande du ministère de l’Intérieur qui a saisi la justice, le site est bloqué par les fournisseurs d’accès. Le tribunal a estimé qu’il contenait des propos diffamatoires sur la violence supposée de tel ou tel fonctionnaire, et que certaines données n’y avaient pas leur place.

Malgré le dépit des policiers concernés, rien n’interdit de pratiquer le « copwatching » si l’on prend garde ensuite à la manière de présenter les images. Comme le rappelait en 2006 une note du ministère de l’Intérieur, « les policiers ne peuvent donc pas s’opposer à ce que leurs interventions soient photographiées ou filmées. »

Cela « ne peut constituer aucune gêne pour des policiers soucieux des règles déontologiques », écrivait même la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) en 2005. Finalement, la CNDS inverse le slogan des partisans de la vidéosurveillance : si vous n’avez rien à vous reprocher… souriez.

Pierre, un « copwatcheur » interviewé dans le documentaire, se montre sûr de son bon droit :

« On veut que les policiers sachent que toute personne dans la population peut être témoin de ce qu’ils font et peut aussi exercer un contrôle. »

Pour la première fois, lui et ses amis, « des étudiants ou salariés proches de la gauche radicale », ont accepté d’être suivis par une équipe de télé.

« Un vrai boulot de documentation »

Comme l’expliquent les réalisateurs, la confiance s’est consolidée à petit feu. « On leur a présenté nos précédents travaux », dit Alexandre Dereims. Les collectifs Copwatch et No Border ont mis à leur disposition trois ans d’archives, « des dizaines d’heures » de vidéos et des compte-rendus écrits. Le réalisateur poursuit :

« Ils font un vrai boulot de documentation, sur des choses précises. Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il fasse froid, ils sont là. »

Son collègue Alexandre Spalaïkovitch les juge aussi « crédibles dans leur manière de travailler ». « Ce qu’ils nous ont montré correspondait à ce qu’on a vu par la suite. »

Intimidation, destruction de matériel

Les deux journalistes, habitués de terrains difficiles (Niger, Corée du Nord) ont tourné en caméra cachée sur la voie publique, sans demander l’autorisation de suivre les fonctionnaires au travail. « Ce n’était pas pour les piéger, mais pour avoir une version authentique des faits », soutient Alexandre Spalaïkovitch.

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VOIR LA VIDÉO

Le résultat, sévère compilation d’images tournées par les journalistes et par les militants, n’est pas flatteur pour les forces de l’ordre. Il révèle des pratiques répétées d’intimidation envers des marchands ambulants et des vidéastes, la destruction d’effets personnels des migrants à Calais, et plus généralement un comportement grossier et inapproprié des policiers filmés.

Certaines images prises à Calais avaient déjà été diffusées sur Rue89 en avril 2011. On y voyait notamment des fonctionnaires entrer, de nuit, dans un squat de Calais avec de la musique à fond dans les camions. Ils repartaient après avoir réveillé les migrants, en esquissant une petite danse.

Nous étions revenus sur cet épisode en novembre 2012, quand les policiers concernés avaient justifié cette pratique auprès du Défenseur des droits par la recherche d’un « moment de convivialité ». Alexandre Spalaïkovitch évoque plutôt « une pression continue » et « une chasse aux pauvres » :

« Les migrants et les biffins viennent souvent de pays où la police est très dure, et ils constatent qu’en France elle est presque aussi dure que chez eux. »

Pour lui, c’est en partie parce que « les policiers ne connaissent pas toujours la loi » ou connaissent « des problèmes d’encadrement ». Il précise que son film « ne cherche pas à dénigrer la police ». D’ailleurs, le visage des fonctionnaires a été flouté. Alexandre Dereims renchérit :

« Nous savons qu’il existe une grosse frustration de la part des policiers, pour lesquels c’est un éternel recommencement. On leur demande de résoudre la pauvreté [sic – NdJL], ce qui est impossible. »

Une caméra payée par des procès à la police

Aux États-Unis, les réalisateurs sont remontés aux sources du mouvement « copwatch ». Depuis l’affaire Rodney King en 1991 (un jeune Noir tabassé par la police de Los Angeles, sous les yeux d’un vidéaste amateur), filmer les interventions policières est une pratique plus fréquente qu’en France.

À New York, une application iPhone permet désormais d’envoyer les images d’un seul clic, sans risquer de se les voir confisquer. Et les destructions de matériel débouchent souvent sur des procès. À la clé, l’argent tiré des caisses de la police sert à… racheter des caméras pour filmer la police.

Là-bas, les « copwatcheurs » ne se cachent pas. Même s’ils sont, comme en France, source de colère pour certains policiers, ils témoignent à visage découvert. Ils sont convaincus de mener une action à la fois légale et salutaire.

Infos pratiques
« Copwatch, la police dans le viseur »
Documentaire d’Alexandre Dereims et Alexandre Spalaïkovitch
Diffusion sur Canal + le 27 mai à 22h25, dans « Special Investigation ».

Presse paupérisée (Camille Polloni, Rue89, 27 mai 2013)

 

Spécial Investigation : « Copwatch : les flics dans le viseur »

Ils défient la police et pourtant ils ne sont pas des malfaiteurs. Vous les trouverez partout où les forces de l’ordre interviennent contre des personnes en situation de faiblesse. Ils appartiennent au mouvement « Copwatch » — qui signifie « surveillance de flics ». Reconnaissables à la petite caméra qui ne les quitte pas, ces jeunes hantent le marché des biffins à Barbès, où des vendeurs à la sauvette négocient vieilleries ou boîtes de conserve de l’aide alimentaire pour gagner trois sous. Un commerce interdit. Si une interpellation dégénère, elle est filmée et la scène se retrouve sur le site de Copwatch. Ses militants sont proches de la gauche radicale.

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En 2011, choqués par le comportement de certains policiers, des gens se regroupent dans le Pas-de-Calais et en Ile-de-France pour importer en France ce mouvement né en 1991 aux États-Unis. Après la bastonnade d’un ouvrier du bâtiment afro-américain nommé Rodney King par des « cops » de Los Angeles. Filmées par un vidéaste amateur, les images de l’homme battu à terre avaient alors fait le tour du monde. Vingt ans plus tard, les « copwatchers » américains sont partout. Grâce à internet, tout le monde peut voir des scènes de bavures postées des quatre coins de l’Amérique et connaître le nom et le visage de ceux qui se montrent violents. « L’objectif n’est pas seulement de faire peur aux policiers, dit anonymement un militant français. On veut qu’ils prennent conscience, à un moment donné, que toute personne dans la population peut être témoin de ce qu’ils font et exercer un contrôle sur ce qu’ils font. »

En France, comme aux États-Unis, filmer la police est autorisé. En 2006, face aux protestations indignées de syndicats de policiers, la commission nationale de déontologie de la sécurité avait dû le rappeler. Et Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, s’était vu contraint de reconnaître ce droit des citoyens. Au marché des biffins de Barbès, beaucoup de vendeurs sont des sans-papiers ne parlant pas français. C’est pourquoi les copwatchers veillent sur eux. « Ces personnes-là ne peuvent pas se plaindre, poursuit le militant anonyme. Dès qu’elles le font, elles ont des problèmes administratifs du fait de leur situation juridique et sociale. Filmer la police protège les victimes de la police. » Tout le monde se souvient des images de policiers délogeant brutalement des familles de sans-abri qui campaient sur une place de La Courneuve. De femmes hurlant, de bébés traînés au sol. Même si les forces de l’ordre ne font qu’obéir aux ordres, les caméras témoins de Copwatch sont là pour les inciter à plus de délicatesse.

C’est à Calais qu’ont été tournées, en 2011, les scènes les plus insoutenables. Depuis la fermeture en 2002 du centre de la Croix-Rouge de Sangatte, les migrants, en attente de traverser la Manche, survivent de squats en friches industrielles. Là-bas, les copwatchers se nomment entre eux « No Borders » (les « sansfrontières »). Le groupe est constitué de bon nombre d’Anglais et d’alter-mondialistes qui filment les exactions d’agents de la Police de l’Air et des Frontières (PAF) traquant quotidiennement les clandestins. Surtout de bonne heure le matin, en les surprenant dans leur sommeil pour un énième contrôle d’identité. Presque tous sont relâchés car il n’y a pas assez de places dans les centres de rétention. Mais cette chasse à l’homme frisant l’absurde perdure. Des images montrent un migrant se jetant à la mer pour échapper à un policier. D’autres, des CRS aspergeant de gaz lacrymogène l’intérieur de tentes installées par Médecins du Monde. Ou encore la destruction de ces tentes et la confiscation du misérable baluchon de leurs occupants. Le pire étant cette scène, terrible pour l’image de la police, où des agents en voiture, arrivant en pleine nuit devant un hangar où sommeillent des migrants, mettent de la musique à fond et se déhanchent à la lumière des gyrophares sur la chanson Un dimanche à Bamako !

Saisi en juin 2011 par les No Borders, Dominique Baudis, Défenseur des Droits, a rendu fin décembre, au nouveau gouvernement, un rapport condamnant fermement les provocations et les humiliations que font subir aux migrants des policiers de Calais. La mission des militants de Copwatch est donc loin d’être vaine. Fin 2011, Claude Guéant, alors ministre de l’Intérieur et désireux de plaire à ses troupes, avait obtenu de la justice le blocage du site de Copwatch. Les informaticiens du mouvement ont aussitôt créé 35 sites miroirs proposant le même contenu que l’original…

Presse aux ordres (Sylvie Veran, teleobs.nouvelobs.com, 24-27 mai 2013)

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « La porte m’a été fermée donc je l’ai explosée. Pose mes textes sans leur consente­ment, de manière illégale sur la toile. Je fais partie des gens qui n’attendent pas que les choses se fassent mais font que les choses se font »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[6 août 2012]
Au fond j’ai pas changé

Je ne cautionne pas la violence ni les vols à l’arraché pourtant c’est ce qui m’a permis de m’acheter mes premiers survêts LACOSTE. Les moralistes se contentaient de nous regarder dans le rétro, la seule chose qu’ils ont fait pour nous c’est un coup de téléphone à la POLICE.

C’est pas une blague, j’écris du fin fond des toilettes de la République.

Zéro en dictée mais j’fais d’la littérature de rue. Nouveau style, nouveau mouvement. Même Victor Hugo ne l’avait pas prévue celle-là.

La porte m’a été fermée donc je l’ai explosée. Pose mes textes sans leur consente­ment, de manière illégale sur la toile. Je fais partie des gens qui n’attendent pas que les choses se fassent mais font que les choses se font.

Je n’veux pas mentir aux « TITS-PE » et leur dire que je ne posséderai plus d’armes à feu. La légitime défense est écrite dans la Constitution. Je me suis rangé donc faut pas me déranger sinon je risquerais de les expédier aux urgences.

Ne sois pas choqué par la violence de mes écrits c’est juste la réalité du terrain. Même les soldats de l’ONU prônent la paix avec des fusils-mitrailleurs.

Le Christ en personne s’est fait clouer à une croix par ses propres frères donc pardonne-moi de douter de la bonne foi de l’être humain.

Les petits veulent être nous mais je leur conseille de rester eux.

J’ai tiré, j’ai braqué, j’ai cassé, j’ai pillé, je suis venu, j’ai vu et ils m’ont eu. À 6 heures du mat pas besoin de réveil, le commissaire était toujours à l’heure.

J’ai mis ma dent sous mon oreiller, au réveil, j’y ai trouvé un fusil. La souris te donne le cadeau qui va avec la vie que tu mènes.

On n’a rien à perdre vu qu’on s’est perdus.

Si tu crois que j’ai changé, c’est que c’est toi qu’a changé. Dix ans sans même un SALAM, tu t’attendais à quoi ???

L’argent ne fait pas le bonheur mais la HASS non plus.

J’écris en noir pendant mes nuits blanches.

Si tu m’as trahi protège ton dos, c’est plus fort que moi, j’ai la mémoire dans la peau.

Je mets ma plume au service des opprimés, au service des oubliés. Seul dans le noir, j’ai trouvé mes repères. Il y fait tellement sombre que j’ai appris à lire en braille. Je pourrais écrire encore des heures comme si on était centenaires.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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[Flics, porcs, assassins] Le collectif Ali Ziri tenu à l’écart lors de la visite de Valls à Argenteuil

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Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, était à Argenteuil, ce samedi 25 mai, où il a participé à l’inauguration d’une statue de Jean Moulin à l’angle des rues Paul-Vaillant-Couturier et de Montmorency, à la veille du 70e anniversaire de la création du CNR (Conseil national de la résistance). Les membres du collectif « Vérité et Justice pour Ali Ziri) avaient programmé un rassemblement dont le premier flic de France n’a pas vu la couleur. Et pour cause ? Les membres du collectif—qui avaient regroupé une quarantaine de personnes—voulaient lui remettre une lettre en main propre, en vain. Un service d’ordre impressionnant a été mis sur place pour « parquer » les membres du collectif sur le trottoir de la rue Paul-Vaillant Couturier à 300m de la cérémonie. Une conseillère du cabinet du ministre s’est toutefois entretenue avec deux membres du collectif (Arezki Semache et Omar Slaouti), qui lui ont remis la lettre que voici. Les membres du collectif, empêchés au départ d’utiliser le mégaphone, sont partis dans le calme à la fin de la cérémonie, mais très remontés.

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Monsieur Manuel Valls,
Ministre de l’Intérieur

Argenteuil, le 25/05/2013

Monsieur le Ministre,

Le collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri s’adresse à vous, Monsieur le Ministre de l’Intérieur, à la veille du quatrième anniversaire de la mort de Monsieur Ziri, suite à son interpellation lors d’un contrôle routier par la police nationale à Argenteuil le 9 juin 2009.

Vous avez eu connaissance des conclusions de l’Institut médico-légal de Paris, lequel a relevé sur le corps du défunt l’existence de vingt-sept hématomes : « Ali Ziri est mort suite à un arrêt cardio-circulatoire d’origine hypoxique, généré par suffocation et appui postérieur dorsal. »

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Malgré cela, le Procureur de Pontoise a prononcé un non-lieu, confirmé en appel devant la Chambre d’instruction de Versailles, alors que, durant les trois années précédentes, aucun acte d’instruction n’a eu lieu ; ni l’audition des policiers impliqués, ni celle des témoins, et aucune reconstitution.

La famille Ziri a décidé de se pourvoir en cassation et envisage, si le non-lieu était confirmé, de porter l’affaire devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

Nous avons appris (le Monde du 29/03/2013, article de Laurent Borredon) que cinq avertissements avaient été prononcés contre les policiers dans l’affaire Ali Ziri.

L’avertissement pour la Fonction publique d’État est une sanction disciplinaire du premier groupe, avant le blâme, qui ne comporte pas d’inscription au dossier du fonctionnaire, ce qui nous semble hors de proportion avec les constats de la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité (CNDS) qualifiant le comportement des policiers « d’usage disproportionné de la force » et de « traitement inhumain et dégradant ».

Par ailleurs, comment pouvez-vous expliquer, Monsieur le Ministre, la contradiction entre l’existence de cette sanction, même très légère à nos yeux, et le non-lieu judiciaire qui « blanchit » les policiers ?

D’autre part, les policiers « avertis » sont toujours, à notre connaissance, en exercice et uniforme dans les rues d’Argenteuil. N’y a-t-il pas eu mort d’homme ? Ces policiers ont utilisé une technique d’immobilisation, celle du « pliage » sans en mesurer le risque létal.

Ces policiers sont dangereux pour la population. Nous demandons leur suspension à titre conservatoire en l’attente de la décision de la Cour de cassation sur le non-lieu.

Les deux sexagénaires, Monsieur Kerfali, 61 ans à l’époque et handicapé et Monsieur Ziri, 69 ans, arrêtés et emmenés au Commissariat ne pouvaient en aucun cas être une menace physique pour trois jeunes policiers.

Le gouvernement qui vous a précédé imposait l’impunité des policiers responsables de violences par l’intermédiaire des magistrats du Parquet. Et l’on sait à quel divorce entre la population et la police, cette politique a abouti.

Votre gouvernement, Monsieur le Ministre, entend-il poursuivre dans la voie de vos prédécesseurs, Messieurs Hortefeux et Guéant, ou, rompre avec des pratiques qui de notre point de vue déshonorent la République. Nous croyons en effet que la confiance des citoyens ne peut revenir qu’à une police qui rend des comptes et dont les membres ne sont pas au-dessus des lois.

Recevez, Monsieur le Ministre, les salutations de citoyens attachés au droit, à la justice et à la démocratie.

Le Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri

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Les Ami(e)s du Front de Gauche d’Argenteuil, 26 mai 2013

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[Hourra pour les émeutiers de Stockholm !] « On a brûlé des voitures, jeté des pierres sur la police, sur les voitures de police. Mais c’est une bonne chose, parce que maintenant les gens savent où est Husby »

Moins vives à Stockholm, les émeutes se propagent à d’autres villes

Les émeutes ont fait tache d’huile dans la nuit de vendredi à samedi dans d’autres villes suédoises et ont continué pour la sixième nuit consécutive dans les quartiers pauvres à forte population étrangère à Stockholm, où la tension semblait s’atténuer.

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Des véhicules et des bâtiments ont été incendiés dans les villes moyennes d’Uppsala, d’Oerebro et Linkoeping.

À Oerebro, à 160 kilomètres au nord de Stockholm, une école a été incendiée, ainsi que plusieurs véhicules. Un policier a été blessé par des jets de pierres et un commissariat a été vandalisé, selon la police.

À Linkoeping, à 235 km de la capitale, des voitures ont été brûlées, ainsi qu’une crèche et une école primaire, tandis qu’à Uppsala, à 70 km de Stockholm, une école et une voiture ont été incendiées et une pharmacie mise à sac.

Pour le porte-parole de la police d’Oerebro, il s’agit « de personnes qui profitent de la situation à Stockholm pour commettre ces délits et recevoir un peu d’attention ».

Les pompiers ont fait état de 30 à 40 incidents dans la banlieue de la capitale suédoise au cours de la nuit, soit bien moins que les 70 recensés dans la nuit de jeudi à vendredi et 90 la nuit précédente. « La nuit dernière a été la plus calme que nous avons connu » depuis le début des émeutes, a souligné Kjell Lindgren, porte-parole de la police de Stockholm.

Les renforts policiers en provenance de Göteborg et Malmö — deuxième et troisième ville du pays, qui ont toutes deux connues des émeutes lors de la décennie passée —, et des patrouilles citoyennes ont contribué à faire baisser la tension, a estimé Kjell Lindgren.

La police a arrêté une personne pour tentative d’agression et 20 autres ont été brièvement arrêtées puis relâchées pour perturbations de l’ordre public, a ajouté le porte-parole.

Un jeune homme affirmant avoir participé aux émeutes, et identifié par la radio publique SR sous le pseudonyme de Kim, a dit avoir agi par révolte contre le chômage et le racisme touchant ces quartiers, comme celui de Husby.

« On a brûlé des voitures, jeté des pierres sur la police, sur les voitures de police. Mais c’est une bonne chose, parce que maintenant les gens savent où est Husby (…) C’est la seule manière de se faire entendre », a-t-il déclaré. (…)

Publié par des nuls en géographie (L’Orient-Le Jour/Agence Faut Payer, 26 mai 2013)

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[Lyon, vendredi 31 mai] Concert de soutien au local féministe du 3e

Get the party started (Que la fête commence)

Ce vendredi 31 mai à partir de 20h à la Plume Noire (8 rue Diderot) venez écouter, chanter, danser avec Elsa (acoustique folk) et les Fées Minées (électroacoustique folk punk), qui font un concert de soutien au local féministe de la rue de la Victoire. Prix libre.

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What un local féministe, mais qu’est ce qui s’y passe là bas ?

Le local existe depuis 2 ans, c’est là bas que la première marche de nuit non mixte a été organisée et tant qu’on y était la 2e aussi. C’est aussi là bas qu’ont lieu les apéros des 13/13, apéros féministes une fois par mois (le 13 de chaque mois). C’est un lieu en mixité choisie. Il y a aussi un infokiosque féministe et en projet une bibliothèque féministe. Mais bon pas de mystère pour que ça tourne il faut des sous, pour le loyer, pour imprimer les tracts et les brochures.

Alors du coup venez nombreuses et nombreux (oui oui le concert de soutien est en mixité) pour soutenir le local féministe de la rue de la Victoire.

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Demande l’avis du tétraplégique avant de débrancher son cœur artificiel »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[2 août 2012]
Ma réalité

On a hérité du même architecte que celui du zoo de Thoiry.

Le cannabis a fait économiser à certains des séances chez le psychologue.

Évasion inévitable quand t’es emmuré vivant. J’ai fui à l’anglaise dans une voiture allemande. Territoire occupé comme à Gaza. Lieu sous haute surveillance. Garde un œil sur tes geôliers et n’attends pas que CHANEL se mette au gilet pare-balles.

Endroit qui rendrait triste une larme. Épanouissement impossible, inconcevable comme un éclat de rire le jour d’un enterrement. Moi j’ai jamais vu une rose pousser dans une déchetterie.

On a de la poudre sur les mains pour avoir tiré dans le tas. MAMAN nous en veut car on lui a promis le monde à ses pieds.

1996 les balances étaient contestées, éjectées. 2012 elles sont respectées, adulées. La rue marche sur la tête sur ses propres trottoirs.

Moi je démissionne, je tire le rideau. Allez voir ailleurs si j’y suis, je n’y serai pas. Les jours passent mais ma peine reste la même qu’hier. Ne me demande pas mes projets futurs, je suis en vie c’est déjà ça. Je m’efforce de marcher droit sans dérailler pendant que d’autres enfilent des rails de coke pour avoir du cran pour embrasser Blanche-Neige.

Après m’avoir enfermé ils risquent de m’interner en hôpital psychiatrique de brûler mes écrits et tenter de me vider l’esprit, troquer ma vie, mon passé, pervertir ma conscience où je finirais mes jours à avaler des somnifères pour endormir ma réalité.

C’est un luxe d’être en vie même attaché à une bouteille d’oxygène.

Demande l’avis du tétraplégique avant de débrancher son cœur artificiel.

Tant que la justice ne sera que violence, la violence du peuple ne sera que justice.

Quoi qu’il se passe rien n’efface les traces du temps.

Poète schizophrène enfermé à Fresnes ma plume chante le refrain d’une vie qui déchante.

J’ai brisé mes chaînes avec la langue de Molière, peu importe la manière, il faut que l’on se réinsère.

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[« La haine du patron est le début du salut » (Malatesta)] « Pour ces hommes lassés des promesses non tenues et des fermetures à répétition, quand toutes les médiations ont échoué, une seule solution : KILL MITTAL »

http://juralib.noblogs.org/files/2013/05/Kill-Mittal.jpeg« Kill Mittal », jeu vidéo dont vous êtes le métallo

Un jeu vidéo, intitulé « Kill Mittal » et inspiré de la fermeture des hauts-fourneaux de Florange, vient d’être mis en ligne sur Internet. Il permet de jouer le rôle d’un ouvrier de l’aciérie qui se lance à la poursuite de son patron Lakshmi Mittal.

Casque sur la tête, veste orange de chantier sur les épaules : Vous voilà dans la peau d’un ouvrier d’Arcelor Mittal. Armés de poutres ou de barils, vous devez vous défendre contre les forces de l’ordre et réussir à rallier vos collègues à votre cause. Votre objectif ? Sauver votre usine et vaincre votre patron, le géant de l’industrie de l’acier, l’Indien Lakshmi Mittal, représenté sous les traits d’un robot.

« 2030, Mittal a fait main basse, puis fermé la majorité des aciéries mondiales, mettant à la rue des milliers de métallurgistes », peut-on lire au début du jeu vidéo « Kill Mittal », qui vient d’être mis en ligne gratuitement sur Internet.

Cette mission se déroule dans le futur, mais s’inspire librement de l’actualité qui a touché le site de Florange en Moselle dont les hauts-fourneaux ont été mis à l’arrêt le 24 avril dernier.

Les héros de notre époque

Imaginé par Alexandre Grilletta, un fils d’ouvrier lorrain, le jeu se veut une réponse aux superproductions de l’industrie du jeu vidéo qui ne parlent que de guerre ou de menaces terroristes. Et même si le titre appelle à la mort du PDG de Mittal, son créateur se défend d’inciter à la violence contre les grands patrons. « J’ai volontairement choisi le style cartoon et on ne voit jamais de sang. L’histoire des ouvriers de Florange était tout simplement un bon sujet, avec des héros et un méchant, les ingrédients pour faire un bon jeu vidéo », a expliqué à l’AFP, ce concepteur dans une agence de communication digitale à Bruxelles.

Pour lui, en effet, les ouvriers sont les vrais modèles de notre époque. « Mes héros ne sont pas les vôtres. Mes héros sont ceux qui luttent quand les scélérats veulent réduire leur futur en cendres », affirme-il dans la vidéo de présentation de « Kill Mittal ».

Malgré la détermination et le courage des ouvriers, la morale de « Kill Mittal » rappelle que le combat est loin d’être terminé. À la fin du jeu, lorsque le robot est finalement vaincu, le joueur peut lire qu’il s’agissait seulement d’une bataille et que Mittal sera vite remplacé.

Presse mercenaire pacifiste et non-violente (Stéphanie Trouillard, france24.com, 22 mai 2013)

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