[COBP] Appel de textes et de projets pour la semaine contre la brutalité policière du 9 au 15 mars 2014

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Appel de textes et de projets pour la semaine contre la brutalité policière du 9 au 15 mars 2014

À DIFFUSER LARGEMENT!!!!!

Bonjour à tous et toutes !

Le COBP est la recherche de collaborateurs et de collaboratrices pour fournir des textes portant sur le thème de la militarisation des corps policiers ou tout autre sujet portant sur la répression policière au Québec comme ailleurs dans le monde, et ce pour un journal qui sera publié quelques semaines avant la journée internationale contre la brutalité policière (15 mars).

Nombreuses sont les personnes qui ont encore en bouche un goût amer du printemps 2012 et des nombreux abus perpétrés par des policiers et policières. Et avec raison ! Poivre de cayenne, gazs irritants, matraque, taser, pistolet, grenade assourdissantes, un « /$%?&* de TANK; l’arsenal de mort du SPVM n’aura fait que de plus en plus de blessé-E-s lors des nombreuses manifestations étudiantes et populaires de cette période. C’est donc notre devoir d’ouvrir nos gueules pour que cette absurdité de protectorat politique soit dénoncée !

JOURNAL

Les textes devront contenir un maximum de 2 pages à interligne 1.5, avec la typographie Times New Roman 12pt. et peuvent être écrit en français, en anglais ou en espagnol. Les auteur-E-s qui tiennent a ce que leurs textes soient traduits dans une autre langue doivent assumer la tâche de la traduction. Aussi, on vous invite à nous envoyer des images à jumeler avec votre texte si vous le désirez. Les images feront toutefois partie des 2 pages.

Pour ce faire vous devez envoyer vos textes. Merci de nous aider à faire de cette publication un succès et de participer à la commémoration montréalaise de la semaine contre la brutalité policière. La date limite pour les soumissions est le 1er février 2014, à minuit.

CALENDRIER D’ACTIVITÉS

De plus, nous invitons les groupes communautaires et militants à se réapproprier la journée internationale contre la brutalité policière en organisant des vigiles ou toutes autres activités à leur image durant la semaine du 9 au 15 mars 2014. Qu’il s’agisse de dénoncer la brutalité trop fréquente ou encore l’usage de fond public pour développer un arsenal toujours plus grand et couteux pour mater les mouvements contestataires, bref, tout ce qui touche la militarisation des corps policiers, il est important de bâtir un mouvement collectif face aux abus policiers et leur violence.

Afin de créer un calendrier des activités et actions de la semaine contre la brutalité policière nous vous invitons à nous communiquer toute suggestion d’atelier avant le 15 février. Le calendrier sera publié sur notre page Web du collectif et dans un tract qui sera créé et distribué à la population lors de multiples événements.

En vous remerciant de l’intérêt que vous pourrez porter à la lutte contre l’injustice policière.

Le Collectif Opposé à la Brutalité Policière, 22 décembre 2013

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[Flics, Porcs, Assassins] La police travaille à Brits (Afrique du Sud)

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Afrique du Sud : deux manifestants tués par la police

Deux personnes ont été abattues ce lundi par la police sud-africaine lors d’une manifestation contre des mauvaises conditions de vies, à Brits, localité voisine de Pretoria.

Nouvelle dérive de la police sud-africaine. Deux personnes ont été tuées ce lundi apparemment par des policiers, et deux autres blessées par balles lors d’une manifestation ce lundi contre le manque d’eau dans un lotissement à Brits, localité située près de la capitale Pretoria, selon le porte-parole de la police locale, le colonel Sabata Mokgwabone. « Nous ne savons pas exactement ce qui s’est passé », a-t-il ajouté, évitant de donner des détails et renvoyant sur la police des polices (IPID) qui ne savait rien dans l’immédiat. « Nos enquêteurs sont sur place et tentent d’établir les faits », a indiqué un porte-parole de l’IPID Moses Dlamini.

La manifestation a eu lieu près de Brits, une localité voisine du bassin minier de Rustenburg, rendu tristement célèbre par la tuerie de Marikana en août 2012 quand la police a abattu 34 mineurs en grève. Selon les médias locaux, les riverains étaient en colère car ils étaient privés d’eau depuis plusieurs mois et menaçaient de s’en prendre à la municipalité après avoir allumé des feux de pneus et jeté des pierres.

Les manifestations de ce genre sont récurrents en Afrique du Sud, tournant souvent à l’émeute. Selon les estimations de la police, d’avril 2012 à mars 2013, il y a eu 1882 manifestations publiques violentes, soit environ cinq par jour. Seulement la police est mal lotie pour pour pouvoir y faire face.

Leur presse (Assanatou Baldé,  Afrik.com, 13 janvier 2014)

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Besançon sous-surveillance

Dans les rues, dans les transports en commun, devant les commerces et les écoles… Les caméras se multiplient ! La vidéo-surveillance enregistre nos faits et gestes au quotidien, alors que les dispositifs de contrôle ne cessent de s’intensifier et de se perfectionner. Dans ce contexte, « Sous-surveillance.net » propose un outil de lutte. Ce projet permet à chaque ville de se doter facilement d’un site local de cartographie des caméras, publiques comme privées, qui filment l’espace public.

Nous venons d’en créer un sur Besançon :

besancon.sous-surveillance.net

Cette cartographie est participative, collaborative et accessible au plus grand nombre. Elle permet de rendre visible la prolifération des caméras tout en collectant un maximum d’informations les concernant. Dès maintenant, chacun et chacune peut s’approprier le site, lutter, agir, participer, partager ses idées, informer, consulter la revue de presse et se réapproprier l’espace urbain !

Lyon, Bourges, Marseille, Paris, Toulouse, Angers, Clermont-Ferrand, Rennes, Dijon, Luxembourg… ont déjà lancé leur site ou préparent son lancement, et maintenant Besançon ! À nous de jouer pour déjouer la surveillance ! (…)

13 janvier 2014

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Brève réflexion sur les dernières arrestations NO TAV

Quand l’ennemi parle clairement
Brève réflexion sur les dernières arrestations NO TAV

Elle était dans l’air l’opération répressive qui a mené trois compagnons et une compagnonne en prison accusés d’avoir participé dans la nuit du 13 au 14 mai dernier à l’action contre le chantier du TAV à Chiomonte en Val di Susa.

Évidemment on ne savait pas qui serait frappé, ni précisément pour quoi. Mais le refrain répété de manière obsessionnelle depuis des mois par tous les médias nationaux et les représentants les plus en vue du Parti transversal pro-TAV ne laissait pas de doutes.

L’annonce du procureur en chef de Turin, Caselli, de prendre sa retraite quelques mois en avance n’avait pas échappé aux plus attentifs. Une nouvelle qui ne laissait rien présager de bon : il est difficile d’imaginer qu’un tel personnage abandonne la scène en silence.

C’est ainsi qu’après avoir tâté un peu le terrain cet été, à coups d’enquêtes et de perquisitions contre divers No Tav avec l’accusation « d’attentat à visée terroriste » (article 280), l’inévitable duo des procureurs turinois Padalino-Rinaudo retente le coup quelques mois plus tard avec les arrestations de Chiara, Claudio, Mattia et Niccolo, comme un ultime salut respectueux à leur parrain-Caselli et en espérant grimper quelques échelons dans la course à sa succession.

En plus de l’article 280 déjà cité, les accusations sont : « acte de terrorisme à l’aide d’engins pouvant entraîner la mort ou explosifs, dégradations par voie d’incendie, violence contre agents de police, détention et transport d’armes de guerre ».

Ces accusations, qui enlèvent la possibilité d’obtenir des mesures de contrôle judiciaire (alternatives à la prison : assignation à résidence, obligation ou interdiction de se trouver dans un territoire, etc.), impliquent un temps de prison préventive très long, et elles menacent de se transformer en condamnations qui pourraient dépasser les 20 ans de prison si les chefs d’inculpation devaient rester les mêmes lors du procès.

Pour être plus précis, les quatre compagnons incarcérés sont accusés, entre autres, d’avoir en réunion et avec d’autres personnes « en cours d’identification », attenté à la vie et à l’intégrité des personnes chargées des travaux de construction du tunnel d’exploration et à des personnes responsables de l’ordre public, aux fins de « contraindre les pouvoirs publics ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque » (dans ce cas le financement et la réalisation de la ligne ferroviaire à grande vitesse Turin-Lyon), « causant ainsi un grave préjudice à l’Italie et à l’Union Européenne » (article 270sexies du code pénal).

Une simple constatation à relever est que personne après cette action contre le chantier du TAV, qu’il s’agisse d’ouvrier, de policier ou de militaire, n’a signalé la moindre égratignure ni présenté d’interruption temporaire de travail. En revanche, il vaut la peine de rentrer un peu dans les détails de l’article 270sexies.

Inclu dans le « Paquet sécurité Pisanu » (juillet 2005), cet article devait servir à reformuler la définition d’« attitude terroriste » en l’élargissant de manière significative. Elle exploitait la vague d’émotion suscitée lors des massacres de Madrid en 2004 et de Londres en 2005. Ces nouvelles normes, apparemment applicables contre les bombes de Madrid (qui contraignirent le gouvernement de Zapatero à retirer ses troupes d’Irak), se caractérisaient par une définition volontairement vague.

Déjà compagnons et avocats étaient conscients que divers contextes de luttes en feraient les frais. L’apparition de l’article 270sexies dans une instruction contre des No Tav n’est donc pas une anomalie judiciaire mais bien l’application d’un dispositif pensé dès le départ contre le conflit social.

Ce n’est sûrement pas un hasard que cette carte soit jouée pour la première fois justement en défense du chantier du TAV à Chiomonte, où déjà les barbelés israéliens, les militaires et les tanks de retour d’Afghanistan, rendaient toujours plus inexistante la frontière entre guerre intérieure et guerre extérieure.

Cette nuit-là un générateur, une armoire d’alimentation d’une turbine d’aération, des câbles électriques et des canalisations de la turbine ont été incendiés. Du matériel servant à la réalisation du tunnel d’exploration dont la dégradation bloque ou ralentit concrètement l’avancement des travaux.

Un acte tout autre qu’indiscriminé, un geste qui affirme directement son propre objectif.

Une action de sabotage exemplaire, en bref, un sabot jeté dans la machine du chantier pour en enrayer le fonctionnement.

Une chose bien comprise par le mouvement No Tav, comme le démontraient les déclarations et les communiqués des jours suivants. Pour la première fois en Italie en trente ans, un mouvement de masse revendiquait le sabotage comme pratique. Dans l’histoire réelle, qui est bien différente de celle écrite par la justice, la pratique du sabotage a été assumée publiquement par le mouvement. Ceci parce que les formes constantes et catégoriques de refus massif contre ce grand chantier ont été constamment et catégoriquement ignorées. Preuve en est le fait que le chantier d’un tunnel d’exploration soit devenu « site d’intérêt stratégique national » [définition reprise par le dossier d’instruction des procureurs Rinaudo-Padalino non pas d’une norme gouvernementale, mais de la revue de la Haute Défense Étatique]. Tout ceci a créé de beaux ennuis au Parti pro-Tav, vu l’influence dont jouit la lutte en Val di Susa. De même ailleurs nous pensons à la lutte No Muos [lutte contre l’installation d’antennes militaires USA en Sicile] où le mot sabotage est de nouveau au goût du jour, préoccupant plus encore « la mère de toutes les préoccupations » (= la démocratie italienne), comme le dit madame Cancellieri-Ligresti [ministre de la justice et politicien].

C’est à cette lumière que doit être lu le dossier de l’instruction.

Suite aux arrestations du 9 décembre, beaucoup ont souligné comment les accusations de terrorisme, reprises en cœur par toute la presse, tentaient de diviser encore une fois le mouvement. Après le « nous sommes tous des black-blocs » scandé à l’unisson suite au 3 juillet [Le 3 juillet 2011 des milliers de personnes manifestent contre l’expulsion de la Maddalena, avec des affrontements de plusieurs heures et une belle détermination à reprendre le lieu de résistance. Des arrestations s’en suivent, l’État et ses médias tente de diviser. Un slogan est lancé et porté par l’ensemble du mouvement en lutte « nous sommes tous des blacks blocs ».], cette fois encore la tentative d’isoler les quatre compagnons incarcérés, en divisant le mouvement entre bons et mauvais, entre habitants de la vallée pacifistes et extrémistes venus d’ailleurs, a misérablement échoué.

En matière de division, bien peu de personnes pouvaient encore avoir des doutes et les enquêteurs eux-mêmes ne se faisaient pas trop d’illusions. À travers ces accusations de terrorisme, l’objectif porté par les autorités semble être tout autre.

Dans le dossier d’instruction, les enquêteurs, en insistant sur le plan strictement juridique, soutiennent une thèse clairement politique. En s’appuyant sur un bref historique des actes légaux et des sommets internationaux qui ont permis l’installation du chantier de Chiomonte en Val de Susa, les magistrats soutiennent qu’il s’agit d’une élaboration démocratique. L’action contre le chantier  — en lien avec l’énumération de pratiques d’opposition dont l’épais dossier fournit une longue liste — est définie « terroriste » pas tellement pour ses caractéristiques spécifiques, mais par le fait qu’elle s’oppose au démocratisme d’une décision intergouvernementale. Suivons cette logique. Toutes les décisions imposées par l’État ont un emballage légal, ce qui veut dire qu’elles sont formellement basées sur le Droit. Tout ce qui met réellement en discussion un projet étatique est donc passible de « terrorisme ». Il reste seulement le désaccord platonique. Donner un caractère concret à son propre NON, qui au fond est la caractéristique essentielle du mouvement No Tav, devient donc antidémocratique. Benito Mussolini aurait dit « rien hors de l’État, rien contre l’État ». Le totalitarisme parle aujourd’hui un langage différent : « Nos décisions démocratiques ne te plaisent pas ? Tu es un terroriste ».

La démocratie est une porte blindée contre toute forme de désaccord (à part celui concédé de se plaindre) ; le désaccord ne s’arrête pas, la porte est donc blindée avec barbelés et militaires ; le désaccord se fait sabotage, et cela révèle les « finalités terroristes » de la lutte No Tav. En quelques sortes, les deux procureurs turinois disent explicitement ce qui était jusqu’ici implicite : les décisions d’un État démocratique sont incontestables. Quelle que soit la lutte, y compris un conflit syndical, elle cherche toujours à pousser la contrepartie à « accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque » (comme récite l’article 270sexies). Le bien nommé pacte social, ou la dialectique entre les parties sociales, se fondait formellement sur ceci : ce qui aujourd’hui est illégal peut demain devenir un droit. C’était l’époque, commencée dans l’Après guerre, pendant laquelle on voulait intégrer les paysans et les ouvriers dans le Grand Compromis : si vous me donnez votre force de travail, je vous concède des droits. Et bien, cette histoire-là est finie. C’est cela la démocratie. En dehors ou contre cela, il y a le Mal, il y a le terrorisme. Dire que tout cela pourrait concerner n’importe quel mouvement de lutte est alors banal. Ce qui est moins banal, c’est d’en tirer les conséquences. D’une époque à l’autre, la classe dominante attaque frontalement l’ennemi sur ses points forts, non sur les plus faibles. L’emploi de la catégorie de terrorisme contre le mouvement No Tav — pour ce qu’elle exprime et symbolise — est dans ce sens un avertissement pour tous.

À suivre jusqu’au bout la logique des procureurs Rinaudo et Padalino, la nature « terroriste » de la lutte contre le Tav ne caractérise pas pas un soi-disant « saut qualitatif », mais bien ses fondements mêmes : ce NON de vingt ans d’expériences, de savoirs, de confrontations et d’actions qui ne sont que son développement cohérent.

Ne s’être pas résigné face aux matraques, aux gaz, aux pelles mécaniques, aux Lince (expertise économique et commerciale en Italie, ndt), aux incarcérations, au terrorisme médiatique, voilà le crime qui contient tous les autres.

En ce sens, la défense des compagnons incarcérés et inculpés pour « terrorisme » n’est pas seulement un acte de devoir de solidarité, mais la revendication entêtée de la lutte et de ses raisons.

Cueillir l’enjeu de cette opération répressive et relancer les résistances, dans la Vallée comme ailleurs, est l’affaire de chacun et de tous.

Traduit de l’italien (Informa-Azione, 3 janvier 2014) le 11 janvier 2014

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[Bagnolet] Programme de janvier 2014 au Rémouleur

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Appel à soutien financier

Le Rémouleur est un lieu ouvert depuis trois ans pour se rencontrer, échanger et s’organiser. On peut s’y réunir, boire un café et discuter, lire, écrire des tracts, trouver des infos… S’organiser collectivement, hors des syndicats, des partis et des structures hiérarchiques. Pouvoir se donner des armes pour le futur par la diffusion d’idées et de pratiques, en discutant et en confrontant nos positions politiques. Apporter force et consistance aux luttes présentes et à venir. Parce que nous voulons transformer radicalement cette société, ni plus ni moins ! Tendre vers un monde sans exploitation ni domination, sans État ni frontière, sans argent ni propriété privée…

Dans un monde où l’argent règne encore en maître, nous avons encore besoin de payer un loyer. Nous avons choisi de louer un local avec pignon sur rue pour pouvoir y développer des activités pérennes, gratuites et accessibles.

Parmi ces activités, des projections, présentations de thèmes et d’ouvrages et des discussions sont organisées chaque mois. Des collectifs de lutte se réunissent régulièrement au Rémouleur et y organisent des permanences : Sans remède, autour de la résistance à la psychiatrie ; Cadecol, Caisse de défense collective ; Prenons la ville, concernant la restructuration urbaine ; Les Cafards, quant aux différentes institutions comme la CAF et Pôle Emploi ; et une permanence Sans papiers, s’organiser contre l’expulsion.

Le local contient une bibliothèque dont la plupart des livres peuvent être empruntés. Des films sont également accessibles. Des tracts, brochures et affiches ainsi qu’un fond d’archives sont à disposition. Les brochures et les livres d’éditeurs indépendants diffusés au Rémouleur sont à prix libre, et l’argent récolté est réinvesti dans l’achat de livres et brochures payés à leur prix de revient et dans quelques dépenses courantes du local.

Reste le problème du loyer. Les moyens que nous nous sommes collectivement donnés pour trouver de l’argent (concerts, apéros, etc.) ne suffisent pas. Nous lançons donc un appel à soutien financier sous forme de dons uniques ou répétés.

• Par chèque à l’ordre de « Plumes » à déposer aux permanences ou à envoyer à l’adresse suivante : Le Rémouleur, 106 rue Victor Hugo, 93170 Bagnolet ;

• En liquide, aux permanences ;

• Par virement, en venant aux permanences ou en envoyant un mail.

Le Rémouleur

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Bas les pattes sur Résistons Ensemble ! (3)

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Cités interdites ?

Le 16 décembre dernier, Natacha membre du syndicat Sud Éducation 92, Ivan et Janos, membres du Réseau Résistons ensemble contre les violences policières et sécuritaires, diffusaient le dernier numéro de notre bulletin mensuel intitulé “Crimes policiers, crimes racistes, 30 ans après rien n’a changé”. Ils s’étaient placés à la sortie du métro Les Courtilles (ligne 13) faisant face à la Cité du Luth à Gennevilliers (92).

Très rapidement, 4 agents de la BAC sont venus les arrêter, direction le commissariat de Gennevilliers. Le 15 avril dernier Ivan et Janos avait déjà subi cette même agression, interpellés pour les mêmes raisons à l’intérieur de la cité du Luth (à ce jour toujours sans suite). Pour cette première les flics étaient plus nombreux. À chaque fois les copains ont été menés sous la contrainte au commissariat de Gennevilliers et placés en cellule avec l’interdiction de téléphoner puis conduits devant un OPJ pour ce qu’il leur a été présenté comme des « auditions libres ». C’est alors que leur a été signifiée l’accusation d’avoir diffusé le bulletin du réseau dont le contenu serait considéré par la police comme diffamatoire. Cette fois les empreintes et photos de Natacha ont été relevées alors que celles de Ivan et Janos l’avaient déjà été lors de leur arrestation précédente.

Le commissaire très virulent leur a expliqué qu’il voulait les voir disparaître du quartier, leur promettant des poursuites. Certains policiers n’ont pas hésité à affirmer que leur action était en représailles des critiques formulées dans le bulletin.

Deux arrestations en 8 mois alors que le petit journal du réseau Résistons ensemble est diffusé régulièrement, et ce depuis ses débuts (en 2002 !) dans ce même quartier du Luth SANS jamais avoir été saisi. Décidément on fait mieux sous la gôche que sous la droite.

À l’occasion de chacune de ces deux arrestations, les flics refusent de restituer les 700 exemplaires du bulletin qu’ils ont saisis, et interdisent ainsi matériellement sa diffusion, avec la promesse d’un harcèlement. Ces agissements de la police conduisent donc à empêcher la distribution du bulletin tout particulièrement dans une de ces cités mises au ban. Ainsi cette attaque vise plus largement le réseau, dans sa nature, son expression nécessaire dans les quartiers populaires.

Quartiers de relégation, destinés par les gouvernements successifs au chômage, à la précarité, au racisme, à la répression … ces arrestations sont-elles le signe qu’un nouveau pas serait franchi, cherchant aussi à exclure de ces zones, notamment des ZSP, l’expression de toute critique radicale ?

Appel à témoins
Peut-être avez-vous eu connaissance d’une action policière du même type cette année ? Dans les zones de sécurité prioritaires (ZSP) ? Ou en dehors ? Ou bien s’agit-il d’une initiative locale du commissariat de Gennevilliers ? Envoyez-nous votre témoignage.

Communiqué après la 1re arrestation
et suite au 16 décembre.

Résistons Ensemble n° 126, janvier 2014

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Résistons Ensemble n° 126 – janvier 2014

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Résistons Ensemble

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[Affaire de Sumènes] Concert antirep à Aurel (26) Samedi 11 janvier

Festival antirep ce samedi 11 janvier, à Aurel (26), en soutien aux copains inculpés ces derniers temps sur Montpellier (amandes, prison…), dont une affaire à Sumènes dans le Gard où deux personnes ont été inculpées pour avoir empêché un internement d’office.

Entrée gratuite, quelques groupes, de la bouffe, un bar avec bière artisanale, des copain-e-s (…)

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À propos d’un geste

Dans le courant du mois d’octobre de cette année 2013 deux personnes ont été jugé à Alès dans le Gard pour avoir participé à empêcher un internement d’office en psychiatrie cet été dans le village de Sumène. Officiellement ils sont accusés d’entrave à l’assistance d’une personne en danger, ainsi que, pour l’un des deux, d’outrage à agent. Ils ont écopés chacun d’une peine de six mois de sursis et de deux cents dix heures de travaux d’intérêt généraux … À quoi se rajoutent en tout deux milles cinq cents euros d’amendes, de dommages et intérêts et de frais divers … ! Les deux vont demander un appel.

D’un côté nous voulons ici revenir sur ce qui s’est passé, sur les raisons qui nous ont poussé à agir de cette façon et sur les questions que soulève ce « fait divers » parce que nous pensons qu’il est symptomatique de quelque chose de bien plus vaste et qu’il est important de faire connaître ce genre d’expériences, d’en parler au moins. De l’autre nous appelons au soutien de cette action spontanée, que nous assumons pleinement, et à la propagation des gestes de résistance aux différentes formes d’enfermement.

Le dimanche 28 juillet 2013 au petit matin, au festival des Transcévénoles de Sumène, nous étions six sept copains-es dans le village, quand on entend dire que les gendarmes sont en train de réveiller brutalement, pour contrôle d’identité, les derniers dormeurs-es sur la pelouse de la place. Nous nous en rapprochons et faisons le constat amer qu’ils viennent de provoquer une crise de panique chez une femme qui dormait. Nous sommes allés spontanément vers elle pour la soutenir face à trois gendarmes, un policier rural et les pompiers venant d’arriver, enfilant leurs gants de latex. Comprenant qu’ils ont pris la décision de l’interner sans avoir même tenté de lui parler, nous lui proposons de l’aider à rassembler ses affaires et de l’emmener chez un copain qui habite pas loin. Après quelques petites échauffourées nous profitons d’un moment d’hésitation de la part des forces de l’ordre pour le faire et remarquons qu’elle, E., a réussi à se détendre un peu, assez pour ranger consciencieusement ses affaires dans ses sacs. Nous commençons donc à marcher avec elle en direction de chez notre ami, quand un pompier décide qu’il ne partira pas sans l’avoir embarqué.

Les gendarmes tentent alors de l’interpeller sans grande conviction, et nous réussissons à l’accompagner à l’appartement, suivis de quelques mètres par les gendarmes.

Alors que nous sommes assis avec E., préparant un thé dans la cuisine, ils commencent à taper à la porte en réclamant d’entrer afin « de porter assistance à une personne en danger ».

Le locataire répète à plusieurs reprises aux gardiens de la paix sociale ainsi qu’à quelques personnes rassemblées dans la rue, que personne n’est en danger chez lui. Malgré cela ils enfoncent la porte. Et bim !

Les cinq six autres ami-es qui dormaient encore dans l’appartement sont alors bien réveillés, les gendarmes entrent tandis que nous restons bien sagement assis. L’un d’eux se met à relever nos identités, pendant que les autres se dirigent à la cuisine. De là débute un étrange ballet, entre subtils rapports de force et coups de pression, durant lequel nous ne cessons de réclamer la venue d’un médecin. Le médecin finit par venir, et constate qu’ E. n’est pas en danger et qu’elle refuse de partir avec eux, ce qui leur ôte le droit de l’interner d’office.

Le samu s’en va, les gendarmes restent, un peu confus, en attendant les ordres…
… et puis s’en vont. Petite victoire !

Après un court répit angoissé, ils reviennent avec du renfort, beaucoup moins hésitants. Au pas de la porte, ils désignent un copain du doigt, en lui disant « Ou tu viens de suite avec nous, ou on vient te chercher ! ». Nous réagissons en nous rapprochant de lui. L’intervention est violente, s’en suit une descente dans la rue avec bousculades, lacrymos, coups. Arrestation du locataire dans la rue, les deux copains se font traîner jusqu’aux véhicules. Des enfants, une femme enceinte et des passants ont aussi pu profiter du gaz au passage.

Accompagnés des personnes présentes dans la rue ainsi que de quelques autres personnes solidaires, nous sommes partis devant la gendarmerie. On gueule un peu, on réclame la sortie des copains et le papa des enfants demande à porter plainte, ce qui lui est refusé. On installe un barrage filtrant pour expliquer la situation aux voitures et attirer l’attention. Lorsque la sortie imminente des copains se fait sentir, nous construisons une barricade de fortune pour empêcher les gendarmes de les emmener dans une autre gendarmerie pour les mettre en garde à vue. Ils forcent la sortie, gazeuses à la main et partent à toute vitesse.

Nous repartons écœurés. Notre dégoût est encore renforcé lorsque des personnes faisant parties de l’organisation du festival nous assaillent de reproches débiles, qui démontrèrent seulement leur alliance avec le pouvoir local. Ils affirment que nous sommes en train d’utiliser E. pour faire passer nos idées politiques, mais ne se préoccupent en réalité que du fait que toute cette histoire a perturbé leur festival.

L’après-midi est ponctuée par des recherches pour savoir ce qui se passe avec nos camarades (en vain) et nous sommes de plus en plus concrètement confrontés à l’ambiguïté de notre position par rapport à E. dans la suite des choses. Nous l’avions protégé spontanément mais nous voyions bien que nous n’avions ni l’énergie, ni les capacités, ni l’espace nécessaire pour être vraiment là pour elle. Elle avait sa bulle, et cela demandait énormément de patience, d’écoute et de retenue pour arriver à y entrer et à entrer en contact. Elle nous a entre autres beaucoup parlé des nombreuses années qu’elle avait passé en HP qui l’avaient terriblement traumatisés. Nous nous sommes relayés durant les deux jours qui ont suivis afin de lui tenir constamment compagnie et de maintenir la communication et la confiance nécessaires pour réduire son sentiment d’oppression apparent. Nous avons bu beaucoup de café, fumé beaucoup de clopes, mangé, angoissé, crié et ri ensemble, à la recherche d’une solution plus durable que celle que nous pouvions lui proposer alors.

Les deux copains arrêtés sont sortis de garde-à-vue dans la soirée du dimanche.

Le lundi en fin de journée, n’ayant toujours trouvé aucune solution, nous sommes partis à la rivière avec E. Dans le village à côté nous avons rencontré une amie à elle de longue date qui l’a recueillie. Même si cette solution temporaire n’était évidemment pas une solution véritable elle a débloqué une situation dans laquelle nous étions affreusement impuissants au delà de ce que nous avions fait.

Juste pour le signaler au passage, les fachos du coin ont profité de l’affaire pour faire un peu d’agitation au village et surtout sur internet contre ces agissements de « rabas » (parasites) en propageant des discours tirés par les cheveux. Ils sont quand même allés jusqu’à prendre en photo des personnes et publier ces photos sur leur blog … en mode rabaswatch …

Il nous paraît évident que cette histoire renvoie à la question de la maladie.

Dans le monde tel qu’il est la maladie est la seule forme de vie possible. La société bourgeoise produit des névrosés en réprimant les désirs, dès la petite enfance, de l’individu, afin que celui-ci s’adapte aux fonctionnements sociaux établis.

Nous sommes tous malades, fous, aliénés, dégénérés …

Mais pour la plupart nous apprenons à gérer cette maladie. À la cacher, à l’oublier, à faire avec … à la faire taire.

Nous apprenons à réprimer nos désirs pour fonctionner dans la société. Pour remplir notre rôle. Aller travailler. Acheter des marchandises. Dans ce monde quelqu’un est dit en bonne santé quand il se soumet bien à l’ordre dominant.

Pour soulager la frustration que provoque cette répression nous avons la consommation. Le match de foot, la soirée en boîte, la grosse voiture, la nouvelle cuisine, le stage de développement personnel, une bière en terrasse, un festival … Nous pensons réellement désirer tout cela. Déjà ce ne sont plus nos désirs, mais ceux de la marchandise, et nos désirs propres, enfouis, se transforment en une souffrance insaisissable que nous devons encore enfouir.

Mais nous avons beau apprendre à masquer la maladie, il y a des symptômes. Et même si nous apprenons à les dissimuler et à les écraser aussi, parfois ils sont si puissants qu’ils éclatent au grand jour. Il y a les pétages de plomb, les crises d’angoisse, les envies de suicide ou de meurtre, les délires, la dépression, le cancer, les douleurs insoutenables venues de nulle part … Alors il faut encore gérer, se taire, voir le doc, un psy ou un autre expert de merde, prendre des médocs. Sauf que des fois on ne gère plus.

Et c’est là, à ce moment crucial, qu’interviennent les institutions de l’enfermement. Dès qu’on perturbe la bonne marche de la marchandise, dès qu’on ne fonctionne plus comme il faut, dès qu’on sort du cadre, dès qu’on fait un pas de côté, dès qu’on exprime un peu trop fort son mécontentement, sa colère, sa souffrance, sa misère il y a la prison ou la psychiatrie. Délinquance, folie. Ce sont les deux cases dans lesquelles on range ceux qui, de par une trop grande inadaptation, un écart trop important à la norme dérangent le cours des choses.

Il y a des personnes qui n’arrivent pas à développer la dureté nécessaire pour fonctionner dans la froideur du quotidien. Des personnes trop sensibles pour supporter l’insupportable violence que nous inflige le mécanisme social. Des personnes qui se perdent dans la jungle de l’inconscient entre désirs réprimés, frustrations et ersatz de jouissance et qui tentent alors de fuir tout ce bordel en se créant une bulle qui deviendra leur monde mais dans laquelle ils s’enferment à nouveau. Communément ces personnes on les appelle les fous. Et les fous, quand ils foutent trop le bordel et que ça dérange le flux de la marchandise, et ben on les enferme à l’HP. Et quand ils sont vraiment trop fous ils y restent longtemps. On leur file plein plein de médocs et un semblant de thérapie qui vise au mieux la réintégration au monde du travail. Pour chaque crise, chaque problème il y a des réponses préétablies mais jamais on écoute, jamais on ne tente de comprendre le monde dans lequel vit cet humain spécifique, l’histoire particulière qui l’a mené à le construire, parce que de toute façon ce n’est pas le but. Le but c’est de gérer ces personnes qui ne se gèrent pas elles-mêmes, de faire en sorte qu’ils ne dérangent pas.

Tout ça on y est habitué. La répression est partout présente, à la vue de tous, elle fait partie de la banalité du quotidien, elle est cette banalité. Tous les jours des personnes se font humilier, agresser, arrêter, interner, torturer sous le regard indifférent de la masse impassible. Il y en a bien qui ne restent pas indifférents mais la peur et l’isolement nous empêchent bien trop souvent d’y opposer une quelconque résistance.

Mais il est de ces moments où l’on n’accepte plus, où l’on ne peut plus rester dans la passivité, où en se retrouvant encore une fois face à une des innombrables expressions de l’horreur on agit, sans se poser la question si l’on a une quelconque chance. On prend alors le risque de la résistance, on s’expose soi-même à la répression parce qu’on ne peut plus supporter, juste pour le geste, pour ne pas toujours se laisser faire, pour garder un minimum de dignité, pour ne pas encore une fois se rendre coupable par l’inaction. Et tant pis si on s’en prend dans la gueule, et tant pis si à la fin on perd toujours, si nous voulons rester un tant soit peu vivants nous devons résister !

Le fait divers de l’été de Sumènes était un moment comme ça.

Nous avons aujourd’hui bien le sentiment que ces quelques lignes reflétant nos gestes imparfaits sont nécessaires mais insuffisantes pour répondre aux questions et problématiques relevées encore une fois par cette histoire. Face à la psychiatrie et sa logique d’enfermement, rouage de la machine répressive, il s’agit de développer ces questions plus généralement pour créer des outils, des savoirs-faire, des armes pour se défendre et y opposer des pratiques émancipatrices au long terme.

Et bim !

Des rabas

Donc pour le soutien :  À Montpellier il y a à nouveau une sorte de caisse anti-répression qui s’est monté de façon plutôt informelle suite à l’accumulation de procès de copains-es :

• 1 mois ferme (peine que nous tentons de transformer) pour bris de vitre au carnaval des Gueux ;

• 40 heures de T.I.G pour rébellion pour une personne et 200 euros d’amende pour dégradation d’une voiture de police pour une autre lors d’une interpellation brutalement musclée au Baletti (danse traditionnelle occitane). La police a posé appel pour les dommages et intérêts qui n’ont pas été accordés ;

• 200 euros d’amende avec sursis plus 540 de frais et dommages et intérêts pour outrage lors d’un apéro antifa contre la tenue d’une prière contre le mariage pour tous ;

• Deux personnes 105 heures de T.I.G et une 3 semaines en préventive pour vol en réunion d’essence et refus de signalétique.

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[Révolution tunisienne] Grabuge à El Guettar (Gafsa)

Gafsa : La ville d’El Guetar à feu et à cendres

La ville d’El Guetar relevant du gouvernorat de Gafsa connait depuis quelques heures, une situation explosive. Avec des mouvements de grogne populaire en contestation des résultats des concours de recrutement dans les sociétés satellites de la Compagnie des phosphates.

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Les citoyens rejettent les résultats de ce concours, car ils disent que la plupart des jeunes recrutés sont des enfants des dirigeants locaux d’Ennahdha.

La grogne populaire s’est ensuite transformée en émeutes, les manifestants assaillant les postes de police et de la garde nationale, les saccageant et les incendiant.

Les forces de l’ordre et l’armée se sont retirées de la ville qui connait des émeutes virulentes à l’heire actuelle.

Leur presse (Tunisie numérique, 5 janvier 2014 – 22h47)

 

Évènements d’El-Guetar : Le tournant dangereux des contestations

La ville d’El Guetar du gouvernorat de Gafsa vit ces dernières heures une situation explosive. Les habitants contestent les résultats des concours de recrutement dans les sociétés de l’environnement crées par la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG). Ils pensent que les affiliés à Ennahdha sont les seuls recrutés et sont le plus souvent des enfants des dirigeants locaux du parti au pouvoir.

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La grogne populaire qui a été déclenchée vendredi s’est ensuite transformée en émeutes. Des arrestations ont eu lieu vendredi, mais la plupart des gens arrêtés qui étaient au nombre de 15, ont été libérés samedi. Mais subitement, et malgré l’accalmie de samedi, un tournant a été enregistré par des assauts dimanche, contre les symboles de l’autorité à savoir la délégation et les postes de police et de la garde nationale qui ont été incendiés par les cocktails Molotov.

Les forces de l’ordre et l’armée se sont retirées de la ville, pour éviter l’affrontement sanglant.

Des informations provenant de la région indiquent que l’annonce des résultats pour le reste des délégations a été suspendue, et des commissions locales devraient se constituer pour revoir les critères de choix des admis au concours. (…)

Leur presse (African Manager, 6 janvier 2014)

 

(…) À noter que, suite aux heurts survenus à El Guetar, le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Formation Professionnelle et de l’Emploi, ont annoncé dans un communiqué publié dimanche soir le report de l’annonce des résultats du concours de la société de l’environnement à Gafsa, de 10 jours, selon le calendrier suivant : Gafsa Nord et Sud : 17/01/2014 ; M’dhila : 27/01/2014 ; Metlaoui : 03/02/2014 ; Redeyef : 07/02/2014 ; Om Laarayèss : 16/02/2014.

Leur presse (Tunivisions, 6 janvier 2014)

 

Protestation à Gafsa, le MI dénonce les attaques contre la police

Suite à la publication des résultats du concours de la Société de l’Environnement et Plantation de Gafsa, et de la protestation de quelques chômeurs pour leur refus de ces résultats, un groupe d’individus d’El Guettar à bloqué la route principale reliant le gouvernorat de Gafsa à celui de Gabes, indique un communiqué du ministère de l’Intérieur paru hier lundi.

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Ces individus ont mis le feu à des pneus en caoutchouc, tout en empêchant la circulation des véhicules et en prenant en otage des camions de transport de carburant et de phosphate dont ils ont vidé le contenu sur la voie publique.

« Ils ont dans un deuxième temps, mis le feu à des propriétés privées, qu’ils ont tenté de piller. Ils ont également attaqué le poste de police nationale, pendant trois nuits consécutives, et ont lancé des projectiles et des cocktails Molotov sur les lieux et les policiers, causant des pertes importantes », indique le communiqué.

Le ministère de l’Intérieur salue ses agents pour avoir fait preuve de retenue face à ces attaques, surtout que le ministère de l’Intérieur n’est pas partie prenante à ce concours, « mais les choses sont allées jusqu’à mettre le feu à un poste de police et à la délégation ».

Le ministère réitère qu’il ne s’oppose pas au droit de manifester de manière pacifique, mais condamne les attaques criminelles perpétrées contre ses locaux, «  dont les responsables seront poursuivis en justice », ajoute le ministère, précisant que le parquet a ouvert une enquête au sujet des évènements survenus à Guettar du gouvernorat de Gafsa.

Leur presse (Gnet, 7 janvier 2014)

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[Cambodge] « Si nous leur permettons de continuer à faire grève, cela va devenir l’anarchie »

Trois manifestants de l’industrie du textile tués par la police au Cambodge

À Phnom Penh, la police cambodgienne a ouvert le feu vendredi 3 janvier 2014 sur une manifestation ouvrière, faisant au moins trois morts. Les salariés du textile sont mobilisés depuis plusieurs semaines pour réclamer des augmentations de salaires.

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Affrontements entre des ouvriers du textile et la police lors d’une grève, Stung Meanchey complex près de Phnom Penh, le 3 janvier.

Vendredi 3 janvier, à Phnom Penh au Cambodge, des milliers d’ouvriers du textile manifestaient, comme ils le font presque chaque jour depuis deux semaines, pour demander une revalorisation de leur salaire, bloquant une route devant leurs usines. Certains d’entre eux se sont opposés aux forces de l’ordre, armés de bâtons, de pierres et de cocktails Molotov.

C’est alors que des tirs ont éclaté. La police militaire a d’abord lancé des coups de semonce, avant d’ouvrir le feu sur les manifestants, faisant au moins trois morts et deux blessés.

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La tension monte

En novembre dernier, la mobilisation des ouvriers du textile, qui coïncide avec des manifestations de l’opposition réclamant le départ du premier ministre Hun Sen, avait déjà conduit à la mort d’une femme par balle. « Cette fois, ils ont utilisé des fusils », a dénoncé Chan Soveth, un membre du groupe de défense des droits de l’Homme Adhoc présent sur place, assurant qu’une dizaine de manifestants avaient été gravement blessés.

Selon le porte-parole de la police militaire Kheng Tito, leur intervention était devenue nécessaire, après que neuf policiers ont été blessés dans des incidents avec les manifestants. « Nous étions inquiets pour la sécurité, alors nous devions réprimer » la manifestation, a-t-il déclaré, notant que deux personnes avaient été interpellées. « Si nous leur permettons de continuer à faire grève, cela va devenir l’anarchie », a-t-il assuré.

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Les conditions de travail des ouvriers mises en cause

Ces dernières années, les manifestations ouvrières se sont multipliées pour dénoncer les conditions de travail dans le secteur textile. Les syndicats se plaignent notamment d’évanouissements collectifs, attribués à la sous-alimentation et au surmenage. L’Organisation internationale du travail (OIT) soulignait récemment que les conditions de travail s’étaient encore détériorées.

Au cœur des revendications de cette dernière mobilisation : le passage à un salaire minimum de 160 dollars (120 €) par mois en 2014. Il est jusqu’ici de 80 dollars et le gouvernement a promis il y a peu de le porter à 95 dollars dès avril 2014, ce que les syndicats jugent insuffisant.

Le secteur textile est crucial pour l’économie cambodgienne ; il emploie 650’000 ouvriers, dont 400’000 pour des sociétés sous-traitant pour de grandes marques internationales.

L’opposition et les manifestants font cause commune

Les ouvriers du textile se sont récemment alliés aux manifestants de l’opposition. Ces derniers protestent quotidiennement dans la capitale pour réclamer de nouvelles élections, estimant que celles de juillet ont été entachées de fraudes massives. Selon les résultats officiels, le Parti du peuple cambodgien (CPP) au pouvoir, a remporté 68 sièges aux législatives du 28 juillet – son plus mauvais score depuis 1998 – contre 55 pour le Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP).

« Nous déplorons ces violences, que nous condamnons avec la plus grande vigueur », a déclaré vendredi le chef de l’opposition Sam Rainsy, à la tête du CNRP. Il s’agit selon lui d’une « tentative inacceptable de casser non pas seulement une grève ouvrière, mais (…) le mouvement ouvrier dans son ensemble. Et derrière le mouvement ouvrier, de casser le mouvement démocratique qui est en train de se développer au Cambodge. »

Un grand rassemblement prévu dimanche 5 janvier

Le CNRP, prévoit un grand rassemblement de trois jours à partir de dimanche. Après la fusillade de vendredi, « les gens sont, certes, choqués mais ils sont plus déterminés que jamais à obtenir pour les ouvriers un salaire minimum décent et pour tous les citoyens cambodgiens de nouvelles élections », a insisté Sam Rainsy.

Depuis la courte victoire du Parti du Peuple cambodgien en juillet 2013, l’opposition dénonce un « coup d’État constitutionnel », et revendique la victoire. Ses députés protestent contre le fait que Rainsy, rentré d’exil juste avant le scrutin, n’avait pas été autorisé à y participer ; ils boycottent l’Assemblée nationale depuis l’ouverture de la session en septembre.

Le premier ministre Hun Sen, âgé de 61 ans, est au pouvoir depuis 1985 et a déclaré son intention d’y rester encore au moins dix ans.

Malgré sa croissance rapide, le Cambodge reste l’un des pays des plus pauvres de la planète, et le mécontentement de la population augmente face à l’accaparement des richesses, notamment des terres, par les proches du pouvoir.

Selon le Cambodia Daily, le CNRP a ajourné les négociations qui devaient avoir lieu vendredi 3 janvier avec le CPP, déclarant qu’il renouerait le dialogue lorsque les autorités auraient mis fin aux violences. Cette rencontre avait pour objectif de déterminer les conditions de futurs pourparlers entre les deux leaders politiques.

Presse esclavagiste (Alice Flamand, La-Croix.com, 3 janvier 2014)

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[La liberté ou la mort] Made in China, l’agneau gonflé à l’eau d’étangs

Chine : de l’agneau gonflé à l’eau d’étangs

Sept personnes ont été interpellées en Chine dans la province du Guangdong, soupçonnées d’avoir injecté de l’eau provenant d’étangs dans de la viande d’agneau pour en gonfler le poids et en augmenter le prix, a annoncé la télévision publique.

Les suspects ont abattu jusqu’à 100 moutons par jour dans un abattoir clandestin pour ensuite injecter de l’eau débarrassée de ses bactéries dans la viande et la commercialiser sur des marchés et dans les restaurants de grandes villes comme Canton et Foshan, rapporte la Télévision centrale chinoise (CCTV) dans un reportage de trois minutes.

Les perquisitions dans l’abattoir illégal ont eu lieu fin décembre. Les autorités y ont découvert une trentaine de carcasses dans lesquelles avait été injectée de l’eau, 335 moutons vivants, de faux tampons d’inspection et des équipements destinés à l’injection d’eau dans la viande, raconte la CCTV. Les moutons pouvaient être gonflés de six kilos d’eau.

Près de 40% des Chinois estiment que la sécurité alimentaire est un « très gros problème », montre un rapport de 2013 du Pew Research Centre.

Presse à scandales (LeFigaro.fr avec Reuters, 6 janvier 2014)

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[Aménagement du territoire] Hambourg antiflic

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Trois quartiers de Hambourg sous surveillance

Trois quartiers de Hambourg ont été placés sous surveillance policière après des incidents entre militants d’extrême gauche et forces de l’ordre ces dernières semaines, selon la police.

Les quartiers d’Altona, de St. Pauli et de Sternschanze ont été classés comme « lieux dangereux » et sont soumis à une surveillance particulière depuis ce week-end, selon un communiqué de la police hambourgeoise. « Au cours des dernières semaines, officiers et bâtiments de police ont été les cibles répétées d’agressions », explique la police, rapportant le cas de « fonctionnaires gravement blessés » le 28 décembre.

Selon le syndicat de la police de Hambourg, un groupe de 30 à 40 personnes a alors agressé un groupe de policiers avec des pierres, des bouteilles et du gaz lacrymogène, blessant trois fonctionnaires.

Aujourd’hui, sur son site internet, le syndicat offrait une récompense de 10.000 euros à qui fournirait des indices sur les auteurs de l’agression. La police a décidé un renforcement des contrôles dans ces zones et a procédé à la confiscation de tout engin pyrotechnique ainsi que de tout objet pouvant servir à une agression, durant le week-end.

Entre samedi matin et hier après-midi, la police avait déjà effectué « 263 contrôles » et « 62 personnes se sont vus signifier une interdiction de séjour dans les lieux » en question. Le week-end précédant Noël, de violents affrontements avait opposé les forces de l’ordre à des militants alternatifs qui protestaient contre la fermeture du centre « Rote Flora », un ancien cinéma squatté depuis 1989 dans le quartier de Sternschanze et devenu lieu de rendez-vous de la scène d’extrême gauche locale.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer, 6 janvier 2014)

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[Nantes] « Techniquement, ce n’est pas du vol. Mais à tout le moins il s’agit là d’extorsion »

Nantes : un Carrefour fermé après une action d’« anti-capitalistes »

Environ cinquante militants ont investi l’hypermarché nantais mardi après-midi avant d’être évacués par les forces de l’ordre en début de soirée.

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Une cinquantaine de militants se disant « anti-capitalistes » ont investi un hypermarché nantais Carrefour mardi après-midi, entraînant sa fermeture au public à quelques heures du réveillon, avant d’en être évacués par les forces de l’ordre en début de soirée. Selon les témoignages de plusieurs clients, les manifestants, dont certains étaient déguisés et grimés avec des nez rouges, sont arrivés vers 15h15, groupés et avec des chariots vides qu’ils ont commencé à remplir en critiquant la société de consommation.

« Suite au blocage des caisses, une intervention de police a eu lieu et des violences ont été commises », a de son côté indiqué la préfecture de Loire-Atlantique. « Tous les moyens vont être mis en œuvre pour interpeller les auteurs de ces violences », a-t-on précisé de même source. À 18h45, une dizaine de véhicules de police étaient garés devant l’entrée principale de l’établissement, qui a été fermé au public à partir de 17h00. Seuls les clients déjà présents dans cet hypermarché situé au nord de Nantes ont été autorisés à finir leurs courses et à sortir.

Plusieurs commandes comme des plateaux de fruits de mer ont ensuite dû être servies aux clients à la porte du centre commercial par des employés qui revenaient escortés par les policiers. « Le magasin est fermé, ils ont tout foutu en l’air », a affirmé une responsable du magasin vers 18h30.

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Trois militants interpellés

Après l’arrivée d’un important renfort de gendarmerie portant l’effectif des forces de l’ordre sur place à plus d’une centaine d’hommes, une opération d’évacuation, un par un, des manifestants qui étaient restés bloqués dans l’hypermarché, a été menée à partir de 20h. À cette occasion, au moins l’un des manifestants a été blessé au visage. Trois militants ont été interpellés tandis que les manifestants, restés aux abords de l’entrée huaient les gendarmes et imitaient des cris de loups.

Plusieurs d’entre eux se sont dits « zadistes », surnom des opposants anticapitalistes à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes situé à une dizaine de km au nord de Nantes mais ils ont souligné que leur action, visant à dénoncer la société de consommation et à sensibiliser les clients à leur cause, n’était pas liée à l’aéroport. Vers 21h ils avaient tous été évacués du centre commercial mais plusieurs dizaines restaient devant l’entrée, face aux gendarmes.

Leur presse (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer, 31 décembre 2013)

 

Carrefour : réveillon gâché à Nantes

Les militants anti-capitalistes partisans de « l’auto-réduction » ont refait parler d’eux en investissant le Carrefour de Nantes – La Beaujoire le 31 décembre. Mais le magasin n’a pas cédé au racket. Résultat : la fermeture anticipée de l’hyper et l’intervention des forces de l’ordre.

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Les premiers manifestants sont arrivés dans l’hypermarché Carrefour de La Beaujoire en milieu d’après-midi mardi 31 décembre.

Dénonçant les dérives de la société de consommation (ainsi que le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes), ils ont rempli plusieurs chariots et ont commencé à bloquer les caisses. Ils exigeaient la gratuité des courses, mais la direction du magasin n’a pas cédé au chantage.

Même l’intervention des forces de l’ordre n’a pas fait renoncer les manifestants. Le magasin a dû fermer ses portes aux clients dès 16 heures 30 et il a fallu le renfort d’une centaine de gendarmes pour confiner et évacuer un par un les militants. L’opération ne s’est terminée que vers 21 heures et plusieurs cas de violence ont été signalés.

http://juralib.noblogs.org/files/2014/01/01.jpgL’auto-réduction est née dans les années 1970 en Italie. Elle qualifiait alors des mouvements de consommateurs qui condamnaient la cherté de la vie. En se liguant pour refuser de payer, ils pouvaient obtenir l’annulation de certaines hausses de prix, voire la gratuité de produits ou de services. Le phénomène a trouvé un nouvel écho en Grèce ces dernières années.

Depuis 2008

Les partisans de l’auto-réduction ont fait parler d’eux en France à l’occasion du réveillon de 2008. À Paris, Rennes et Grenoble, ils avaient investi des Monoprix et des Galeries Lafayette. Le principe : remplir les chariots de denrées, bloquer les caisses en refusant de payer et négocier la gratuité des courses avec le directeur, pressé de libérer son magasin en ce jour d’achats importants. Techniquement, ce n’est pas du vol. Mais à tout le moins il s’agit là d’extorsion.

Dans de nombreuses villes étudiantes, des groupes de jeunes ont repris l’idée au cours du printemps 2009. Officiellement pour redistribuer des produits de bases aux populations précaires. En pratique pour faire le plein d’alcools et récupérer au passage quelques téléphones et lecteurs MP3.

Depuis, on ne dénombrait que quelques cas épisodiques d’auto-réduction, plus ou moins couronnés de succès et à peine relayés par la presse locale. Jusqu’à cet épisode, particulièrement violent, à Nantes.

Leur presse (B. Merlaud, Lineaires.com, 2 janvier 2014)

 

Occupation du magasin Carrefour : douze gardes à vue ce mercredi à Nantes

Hier soir, une soixantaine de personnes avait été évacuée du magasin Carrefour de la Beaujoire par les forces de l’ordre.

Six avaient été placées en garde à vue, pour « vol, violences et dégradations ».

Six autres devaient faire l’objet de vérifications d’identité. À 22h30, après avoir refusé de se soumettre aux prélèvements, elles ont elles aussi été placées en garde à vue.

Au total, ce mercredi matin, douze militants anti-capitalistes se trouvent donc en garde à vue, à Nantes.

Leur presse (PresseOcean.fr, 1er janvier 2014)

 

Carrefour/Anti-capitalistes : prison avec sursis

Trois hommes ont été condamnés aujourd’hui à de peines de quatre à six mois de prison avec sursis à la suite de l’action d’une cinquantaine d’anti-capitalistes qui ont contraint un hypermarché nantais à fermer ses portes à quelques heures du réveillon, mardi soir près de Nantes.

Les trois hommes ont été interpellés lors de l’intervention de plus d’une centaine de policiers et gendarmes appelés en renfort pour évacuer l’hypermarché.

Lors de l’audience ils ont expliqué qu’ils avaient agi dans le cadre d’une action anti-capitaliste dite « d’auto réduction », qui consiste à arriver à plusieurs personnes aux caisses d’un hypermarché avec des caddies pleins de produits de première nécessité, puis à se les faire remettre gratuitement pour les redistribuer à la sortie.

Comme leur action a été entravée par l’intervention des forces de l’ordre le tribunal a choisi jeudi de requalifier les faits de « tentative de vol en réunion » en « tentative d’extorsion en réunion ».

L’un des prévenus, âgé de 21 ans, a été condamné à six mois de prison avec sursis pour des violences en état d’ébriété ainsi qu’une « tentative d’extorsion » de marchandises en groupe. Ce chef d’accusation a été repris pour les deux autres prévenus, âgés de 28 et 19 ans et condamnés respectivement à cinq et quatre mois de prison.

Le tribunal correctionnel a en outre condamné solidairement les trois prévenus à assumer la responsabilité financière entière du préjudice commis à l’encontre de l’hypermarché Carrefour visé, situé au nord de Nantes, qui sera évaluée lors d’une audience civile le 18 avril prochain.

Plusieurs militants qui ont participé à cette action ont indiqué qu’ils venaient de la « zad », zone d’aménagement différé dédiée à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes sur laquelle ils se sont installés pour en empêcher la construction. Mais ils ont souligné que leur action visant à dénoncer la société de consommation et à sensibiliser les clients à leur cause n’était pas liée à l’aéroport.

Leur presse (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer, 2 janvier 2014)

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[Méfiez-vous des contrefaçons] Qu’est-ce que la démocratie directe ?

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Dès sa parution à Paris aux premiers jours d’avril 2010, ce bref « manifeste » libertaire pour la démocratie directe (qui s’appuie sur la plus moderne historiographie de la Grèce antique, et parti­culièrement d’Athènes au temps de Périclès et de Démosthène, pour tracer pour la première fois un plan synthétique des institutions fondatrices d’une authentique démocratie sociale : assemblées populaires souveraines fédérées, rotation et contrôle permanents de délégués révocables, « justice des plus démunis ») a eu une influence déterminante, par l’ampleur des discussions et la cascade de réactions qu’il a suscitées chez ses premiers lecteurs, sur l’ensemble du spectacle « politique » en France (où dans une délirante surenchère populiste, la « démocratie directe » s’est vue soudain inscrite aux listes de fausses promesses d’une myriade de petits partis, depuis le NPA néo-trotskiste jusqu’au Bloc Identitaire néonazi, en passant par le Parti pour la décroissance, écologiste-puritain, l’ex-Modem, catholique-libéral, la Droite populaire, crypto-fasciste, et même une croquignolesque Alliance royale, monarchiste ; les partis dits « de gouvernement » étant restés les seuls à ne pas s’y risquer, quoique le sujet ait été âprement débattu au plus haut sommet du Front National, l’ambitieux parti des nostalgiques de l’ordre colonial et des délateurs anonymes), et sur le mouvement social en Europe et au-delà (où la démocratie directe est cette fois expérimentée dans la pratique quand elle n’est pas déjà explicitement revendiquée par la rue, comme en Grèce ou au Québec). Il n’y a pas lieu de s’étonner de ce double phénomène : là en effet où la base prolétarisée (et la jeunesse en particulier) ne peut que s’enthousiasmer à la perspective clarifiée d’une véritable « souveraineté populaire », fondée notamment sur le rejet du « système des partis » compris comme système d’illusions idéologiques et de mensonges démagogiques, tous ces partis ou fragments de parti ne pouvaient au contraire que s’en alarmer, et se convaincre de l’urgente nécessité de se porter sur le terrain même de la menace – qu’ils croyaient définitivement ensevelie dans la fosse commune des « idéaux de Mai 68 » – pour la combattre avec l’arme dont ils sont les experts incontestés : la « récupération », ce mélange de plagiat, de falsification et de dissimulation, cocktail détonant de provocation politique et de petit commerce, dont le chef-d’œuvre le plus abouti reste l’ignoble faux antisémite Les Protocoles des Sages de Sion, devenu modèle littéraire pour plusieurs générations d’écrivains ratés, universitaires, journalistes, petits profs, qui vivent en parasites des idées nouvelles qu’ils ont pour mission d’asservir et d’exploiter, comme on fait du prolétariat dont elles émanent nécessairement. On sait cependant que si l’enseignement moderne a multiplié la quantité de ces contremaîtres de la pensée, il est très loin d’en avoir amélioré la qualité ; de sorte que là où quelques truqueurs habiles suffisaient à enchaîner des millions d’esprits révoltés, mille récupérateurs diplômés ne suffisent plus aujourd’hui à détourner de son cours le nouveau mouvement révolutionnaire mondial, dont ce livre annonçait l’irruption imminente, en définissant aussi bien sa cause la plus immédiatement fédératrice (l’exigence d’une « démocratie réelle » et non plus illusoire et mensongère) que les conditions de sa victoire (« il faudra, pour vaincre, un mouvement international ou qui, commencé à un endroit, s’internationalise rapidement. Il faudra des armes, il faudra la complicité ou la passivité d’une partie des armées »). Rien n’est gagné, bien sûr ; mais déjà la réalité s’insurge partout contre la dictature de la représentation, avec pour seules premières armes les nouvelles technologies de communication, initialement forgées comme chaînes et comme mouchards. Divers fragments de ce livre avaient été très vite publiés sur Internet par quelques-uns de ses premiers lecteurs, sans qu’ils parviennent évidemment à enrayer les grandes manœuvres de tous ceux qui au contraire ont trouvé leur intérêt à en falsifier et/ou dissimuler le contenu ; et le fait que le texte intégral soit désormais offert gratuitement en ligne, dans une version rigoureusement conforme à l’original imprimé, ne saurait pas davantage y suffire : mais participe assurément de cette insurrection.

(Éditions Antisociales – Décembre 2013)

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[Guilestre] Le hasard objectif à la messe de Noël

En pleine messe, le toit d’une église s’effondre

Une partie du plafond de l’église de Guilestre, dans les Alpes françaises, s’est effondrée mardi soir en pleine messe de Noël, blessant légèrement le prêtre.

Vers 19H00, le prêtre, âgé de 45 ans, était en train de célébrer son office dans l’église Notre-Dame d’Aquilon quand une partie de plafond s’est détachée et est tombée sur lui.

L’ecclésiastique, légèrement blessé à la tête, a été emmené à l’hôpital à Briançon, ont indiqué les pompiers. Par mesure de sécurité, le maire de la localité a fait fermer l’église. On ignorait ce soir si l’accident pouvait être lié aux vents forts soufflant sur la région.

Leur presse (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer, 24 décembre 2013)

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Téfal veut briser une inspectrice du travail

Pressions sur l’action d’une inspectrice du travail ?
Le Responsable de l’Unité Territoriale de Haute-Savoie passe l’inspectrice du travail à la casserole TEFAL !

Notre collègue inspectrice du travail de l’Unité territoriale (UT) de Haute-Savoie (Direccte Rhônes-Alpes), en charge du contrôle de l’entreprise TEFAL, déclare subir des pressions de son Responsable d’UT, M. Philippe DUMONT.

Le responsable d’UT, M. Philippe DUMONT s’interpose entre l’entreprise TEFAL et l’agent de contrôle en lui demandant de revoir ses positions juridiques sur cette « grosse entreprise » [TEFAL]. Son tort : notamment avoir osé remettre en cause la légalité de l’accord d’aménagement du temps de travail.

Suite à ces pressions, notre collègue a été en arrêt maladie près de 6 mois. Les pressions subies l’ont par ailleurs amenée à faire une déclaration d’accident de service (équivalent public de l’accident du travail) contestée par la hiérarchie. Le 4 décembre 2013 se tiendra à Annecy la Commission de Réforme chargée de rendre un avis sur cette reconnaissance d’accident de service. De fait, notre collègue est aujourd’hui placée dans l’incapacité de continuer son travail de contrôle de l’entreprise TEFAL.

Pourquoi ces pressions ? Serait-ce suite aux demandes de l’entreprise TEFAL elle-même ?

Les faits et différents éléments transmis à notre collègue (mails, courriers) laissent à penser que Monsieur DUMONT, directeur de l’unité territoriale, et la direction de TEFAL ont agi de concert dans cette affaire.

Il apparaît même que l’entreprise TEFAL ait eu recours aux services de la DCRI.

Vous trouverez dans le tract ci-joint le détail des pressions subies par notre collègue.

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Le 03/12/2013, l’inspectrice du travail a saisi le Conseil National de l’Inspection du Travail pour statuer sur le relais par la hiérarchie de cette éventuelle pression extérieure indue qui, si elle était confirmée constituerait une violation de l’article 6 de la Convention Internationale N°81 de l’Organisation Internationale du Travail.

Ce cas illustre le danger que représente la réforme de l’inspection du travail mise en œuvre par Michel Sapin, ministre du travail, et qui place la hiérarchie de l’inspection en position centrale pour déterminer l’existence ou non des poursuites envers les entreprises, ainsi que le niveau des sanctions.

Nous exigeons :

• L’arrêt des pressions sur l’action de notre collègue,

• La reconnaissance de son arrêt de travail en accident de service,

• La garantie de l’indépendance d’action de l’inspection du travail contre toutes influences indues comme le prévoit la convention internationale n°81.

CNT Travail et Affaires Sociales Rhône-Alpes – 3 décembre 2013

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[Depuis la zad de Notre-Dame-des-Landes] Lettre aux comités locaux – Nouvelles et actions à venir

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Des occupant-e-s de la zad – 10 décembre 2013

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Des nouvelles des arrêté-e-s No Tav du 9 décembre 2013

Claudio et Niccolò sont en cellule ensemble. Mattia est en face, désormais en cellule avec une personne arrêtée pendant les émeutes à piazza Castello pendant les journées de blocage de la ville (Turin). Ils sont dans le bloc D, première section. Une section spéciale, protégée. Leur régime prévoit la cellule fermée 24h/24, deux heures de promenade et aucun rapport avec les autres détenus. De 18h à 20h ils ont la « socialisation » tous les trois ensemble (c’est-à-dire qu’ils sont tous les trois enfermés dans une même cellule, ndt).

Chiara est à l’isolement. Cellule fermée. Promenade toute seule. Pas de socialisation.

Le courrier est censuré, retard de cinq ou six jours.

Les parloirs ont été autorisés à tou-te-s ceux/celles qui l’ont demandé, famille et compagnon-ne-s.

N’ENVOYEZ PAS DE TIMBRES, ILS NE LEUR SONT PAS REMIS.

Ils vont bien. Ils ont entendu les saluts et le rassemblement. Ils sont particulièrement enthousiastes par le bruit et le nombre de voix et de cris lors du rassemblement de samedi.

Pour leur écrire :

Chiara Zenobi
Niccolò Blasi
Claudio Alberto
Mattia Zanotti

c.c. via Maria Adelaide Aglietta 35
10151 Torino
ITALIA

Quelques actions de solidarité :

Giulianova (Teramo), 11 décembre 2013 : dans la nuit, le siège du parti démocrate recouvert de tags en solidarité avec les No Tav arrêtés. Sur les murs et les vitrines du local on pouvait lire : « Les terroristes c’est vous », « No Tav » et « Mattia, Claudio, Nicco et Chiara Libres ». De la peinture a également été répandue sur les serrures du local.

Piacenza, 13 décembre 2013 : dans la nuit, le siège des chasseurs alpins (militaires) a été recouvert de tags en solidarité avec les incarcérés.

Trento, 13 décembre 2013 : une trentaine de compagnons a bloqué pendant vingt minutes le Frecciargento (train à grande vitesse italien). La banderole déployée sur les rails disait « La lutte No Tav ne s’arrête pas. Liberté pour Chiara, Mattia, Nicco et Claudio ». Pendant le blocage interventions et distribution de tracts.

Turin, 14 décembre 2013 : grand rassemblement devant la prison. Environ 300 personnes sont venues exprimer pendant plusieurs heures leur solidarité à Chiara, Mattia, Niccolò et Claudio, à grand renfort de slogans, pétards et feux d’artifice. Les 25 camionnettes de flics présentes les ont empêchées de s’approcher et le rassemblement s’est terminé par une manifestation aux alentours de la prison que les compagnon-ne-s emprisonné-e-s ont tout de même entendu.

Val Susa, 15 décembre 2013 : rassemblement puis manifestation d’environ 300 personnes dans la petite ville de Bussoleno. De nombreuses personnes sont intervenues au micro pour exprimer leur solidarité à Chiara, Mattia, Niccolò et Claudio.

Toulouse (France), 17 décembre 2013 : blocage du péage de l’autoroute Toulouse/Paris (A620) en solidarité avec les arrêtés du 9 décembre. Mort à l’État qui affame, qui détruit, qui tue. Chiara, Claudio, Mattia, Niccolò, libre tout de suite, de nouveau à nos côtés dans la rue, sur les sentiers de la vallée et ailleurs. À eux va tout notre soutien.

Padoue, 18 décembre 2013 : dans la nuit, le siège du parti démocrate de Padoue a été recouvert de tags : « les terroristes c’est vous, liberté pour les No Tav ».

Reçu le 20 décembre 2013

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[Franco not dead] L’Espagne supprime le droit à l’avortement !

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/003.jpgFranco not dead : l’Espagne supprime le droit à l’avortement !

Vendredi 20 décembre, le gouvernement espagnol a adopté un projet de loi (préparé par une commission de 15 hommes) qui supprime le droit à l’avortement. Le titre de cette future loi dit tout de l’idéologie qui l’anime : « loi organique de protection de la vie de la personne conçue et des droits de la femme enceinte ».

L’avortement ne sera légal qu’en cas de danger pour la vie ou la santé psychique de la femme (constaté par deux médecins étrangers au centre IVG, jusqu’à 22 semaines) et en cas de viol (si la femme a porté plainte immédiatement, jusqu’à 12 semaines). Depuis 2010, l’avortement était totalement libre jusqu’à 14 semaines. L’accord parental pour les mineures est rétabli.

L’avortement n’est plus un droit mais redevient un délit sauf dans ces conditions.

Les femmes d’Espagne ont déjà commencé à lutter contre cette loi misogyne et paternaliste (« la femme est toujours victime », a dit le ministre de la Justice). Le combat va devoir se renforcer pour éviter le vote au Parlement (où le réac Parti populaire au pouvoir a la majorité) et le retour 30 ans en arrière.

Alternative libertaire affirme sa solidarité avec le combat des femmes d’Espagne pour retrouver le droit à avorter sans contrôle des hommes (médecins, législateurs…) et participera aux manifestations devant l’Ambassade d’Espagne.

Alternative libertaire, le 22 décembre 2013

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[Face aux armes de la police] Flashball, peur et mutilation

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Flashball, peur et mutilation

TRIBUNE. PAR CLÉMENT ALEXANDRE, FLORENT CASTINEIRA, JOAN CELSIS, JOHN DAVID, PIERRE DOUILLARD, JOACHIM GATTI ET SALIM [Pour Salim, ce sont ses proches qui signent la tribune] BLESSÉS ET MUTILÉS PAR LA POLICE FRANÇAISE

Nous avons en commun le fait d’avoir été blessés et mutilés par la police française après avoir reçu un tir de flashball en pleine tête. Être touché par une de ces armes, c’est s’effondrer, être évacué, hospitalisé et subir par la suite un nombre considérable d’interventions chirurgicales lourdes qui s’étendent sur plusieurs mois. Les lésions sont nombreuses et irréversibles : œil crevé, décollement de la rétine, enfoncement du plancher orbital, multiples fractures, dents cassées, joue arrachée, etc. Pour plusieurs d’entre nous, l’implant d’une prothèse a été nécessaire. Sans parler des migraines, des cauchemars et de la peur chevillée au corps. À Marseille, un homme, Mostefa Ziani, est mort d’un arrêt cardiaque après avoir été touché en plein thorax. Le flashball peut donc tuer à bout portant et il produit des dommages qui ne sont en rien des accidents. Les mêmes causes entraînant les mêmes effets, équiper la police avec ces armes, c’est lui reconnaître le droit de mutiler. Ce qu’elle a bien compris.

S’il n’existe aucune réparation possible, il est difficile de laisser le terrain libre à la violence policière. Plusieurs d’entre nous ont porté plainte contre l’auteur du tir. Sans succès. À Nantes, le policier qui a tiré sur Pierre Douillard en 2007 et dont l’identité est clairement établie bénéficie d’une relaxe : sa responsabilité ne peut être engagée puisqu’il a obéi à un ordre. À Toulouse par contre, pour Joan Celsis, blessé en 2009, le juge ordonne un non-lieu au motif cette fois que l’identité du tireur n’est pas établie. À Montreuil, pour Joachim Gatti, le procureur bloque le dossier depuis maintenant deux ans. Sans surprise, la justice couvre la police. Il y a belle lurette en effet que l’action de la police s’est affranchie du droit. Pour le flashball, les distances de sécurité et les zones autorisées ne sont jamais respectées, pas plus que le tir ne correspond à un état de légitime défense comme le prescrit pourtant la réglementation officielle.

Face aux limites du pénal, nous nous sommes lancés dans une nouvelle procédure. Clément Alexandre, le collectif Face aux armes de la police et leur avocat, Étienne Noël, ont déposé en octobre 2012 une requête au Tribunal administratif qui consiste à attaquer directement la responsabilité du préfet de police et plus seulement le policier qui tire en pleine tête, même si celui-ci mérite tout notre mépris. Pour la première fois, l’État a été condamné mercredi, le 18 décembre, à verser une indemnité et sa responsabilité est reconnue, tout comme le lien entre la blessure et le flash-ball. D’autres jugements sont attendus. Nous pensons que sur le terrain juridique, il est capital de multiplier ce type de riposte.

Toutes ces blessures rendent lisible la façon dont la police maintient l’ordre. Chaque fois derrière nos noms propres, il y a des complicités et des amitiés – souvent des luttes. À Nantes, des lycéens et des étudiants occupent un rectorat. À Toulouse, des dizaines d’étudiants sortent d’un Monoprix sans payer pour protester contre la précarité étudiante. À Montreuil, des habitants se rassemblent contre l’expulsion d’un squat. Et des lycéens bloquent leur établissement pour protester contre une énième réforme des retraites. À Notre-Dame-des-Landes, des milliers de personnes résistent à un projet d’aéroport : parmi les centaines de blessés, certains se retrouvent avec des bouts de métal sous la peau. À Strasbourg, des métallos manifestent contre ArcelorMittal. À Montpellier, c’est un groupe de supporteurs qui est visé. Dans les quartiers populaires, le flashball fait partie de la vie quotidienne et intervient systématiquement quand les habitants se révoltent contre la violence de la police. C’est le cas à Trappes pour Salim, qui cet été, a eu le malheur de se trouver à proximité du commissariat où des habitants protestent contre une arrestation musclée. Mais aussi à Montbéliard, Villemomble, etc.

Ce que la langue policière appelle littéralement « neutraliser une menace » désigne de toute évidence la nature réelle du flashball : écraser et faire taire ce qui échappe au pouvoir. C’est là le travail normal de la police. Mais ce qui est nouveau, c’est la méthode utilisée. Le flashball est le nom d’un nouveau dispositif politique qui repose sur la peur et la mutilation – en un mot la terreur. Il s’agit cette fois de frapper les corps mais aussi les cœurs et les esprits en nous marquant dans notre chair et dans celles de nos amis. Présenté comme défensif, le flashball est clairement une arme offensive qui donne à nouveau à la police le pouvoir de tirer sur la foule. Le déploiement de la violence policière, en l’état actuel du rapport de force, ne doit pas entraîner la mort. Mais la police doit être assurée de rester la plus forte pour que l’ordre soit maintenu.

Cette militarisation des opérations de police exprime la vérité d’une époque : le développement de ces armes depuis maintenant dix ans s’explique par le fait qu’elles ont manqué dans certaines émeutes. Qu’en Tunisie, une foule déterminée puisse faire tomber un gouvernement dont la longévité semblait assurée indique assez l’angoisse qui habite le pouvoir à tout moment. Le terrain d’intervention véritable du flashball, c’est la révolte.

En maintes occasions, la police se présente comme un obstacle – à nos mouvements, à nos désirs et à nos luttes. La question de savoir comment le défaire mériterait d’être prise au sérieux. Si les blessures se produisent toujours dans des moments de tension, se défendre et se protéger devient une question pratique dont la nécessité a pu être éprouvée en Grèce, comme à Notre-Dame-des-Landes où des boucliers sont apparus ; de la place Tahrir à la place Taksim, où des milliers de manifestants venaient casqués. Quand Michèle Alliot-Marie propose d’exporter le savoir-faire de la police française en Tunisie, nous pensons plutôt à importer la puissance des révolutions arabes.

C’est parce que nous demeurons attachés à nos luttes et à nos amitiés que nous ne nous laisserons pas terroriser par le flashball. Là où nous sommes attaqués, il y a à riposter collectivement pour être capable de penser et de contrer les pratiques policières. Et ça, on ne le fait pas dans l’enceinte d’un tribunal, mais on l’élabore avec tous ceux qui les subissent. Ici, comme ailleurs, ce qui relève du possible dépend d’un rapport de force. Nous lançons un appel à toutes les personnes blessées avec la certitude que nous avons plus à partager que nos blessures.

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Libération, 22 décembre 2013

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[Genève] Une balle pour les élus, une « raffale » pour l’État

Vandalisme. Des tagueurs nocturnes sévissent en Vieille-Ville

Une balle pour les élus, une « raffale » pour l’État. Les tags de la nuit de samedi à dimanche sont assez explicites dans leur message.

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Genève le 22 décembre 2013. Tags en Vieille-Ville. Ici, sur les murs de l’Hôtel-de-Ville.

Ils fleurissent d’habitude en été. Les voici de retour en plein hiver. Cibles et adresses restent les mêmes. Trois gros tags en Vieille-Ville ce dimanche matin. Au 7, place de la Taconnerie ; au 2, rue de l’Hôtel-de-Ville. D’abord sous les fenêtres du Département dirigé par le conseiller d’État Pierre Maudet. Une faute d’orthographe couleur rouge correcteur pour dire sobrement : « L’État, une raffale ». Puis, juste à côté, un « Maudet une balle », plus violent et graphiquement moins imaginatif que la précédente inscription sauvage au même endroit (c’était en février dernier). Il fait écho au « Stauffer une balle » surplombant le banc en pierre de la rue de l’Hôtel-de-Ville.

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La chose est remontée aux oreilles de la police, ce dimanche en fin de matinée. La chose relevant du dommage à la propriété, plainte sera déposée contre inconnu et une enquête de police suivra. Les services municipaux ont œuvré fissa pour faire disparaître cette triple infamie. Les « nominés » apprécieront sans doute moyennement de se retrouver ainsi alignés ensemble, dimanche à l’heure du culte, devant leurs exécuteurs nocturnes. Lesquels, aux dernières nouvelles, n’ont pas été identifiés.

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Genève le 22 décembre 2013. Tags en Vieille-Ville. À la place de la Taconnerie.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Thierry Mertenat, TDG.ch, 22 décembre 2013)

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Du terrorisme et de l’État

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[La Rotative] Site collaboratif d’informations locales – Tours et alentours

Site infos locales et politiques Tours

Bonjour,

Ce message pour vous annoncer la création d’un nouveau site internet d’informations locales et politiques : La Rotative !

Sa raison d’être ? La collecte et la diffusion collaborative d’informations sur Tours et ses alentours.

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Il s’agit principalement pour ce nouveau site de centraliser les informations et les analyses produites localement par les individus et collectifs luttant pour le changement social et l’émancipation. Notre conviction est que ces infos et analyses existent aujourd’hui mais que ceux qui les produisent sont trop isolés ou ne se fréquentent pas assez : une centralisation est nécessaire pour leur donner une résonance accrue !

Cela doit permettre aux individus et aux groupes de mieux se connaître, et plus globalement aux Tourangeaux d’accéder aisément à des informations qui ne trouvent pas leur place aujourd’hui dans les médias existants. À ce titre, notre volonté est de nous adresser à un public large, bien au-delà des sphères militantes. Ce site a également pour objectif d’encourager les participants à produire de l’information exclusive.

Le principe de fonctionnement est simple : chacun, individu ou collectif, peut proposer des articles d’information locales (une charte disponible sur le site précise ce qui est publiable et ce qui sort du cadre de ce nouveau média). Ces articles sont ensuite relus collectivement et, le cas échéant, validés et publiés par l’équipe d’animation du site ; un espace d’échange permet à l’auteur et aux modérateurs de discuter des éventuelles modifications à apporter à un article proposé. L’objectif de ce système de validation est de garantir la qualité et la fiabilité des informations diffusées sur le site.

Toutes les formes de contribution sont envisageables : brèves purement informatives, articles d’analyse, sons, vidéos, dessins de presse, etc. Il s’agit de traiter de tout ce qui concerne les Tourangeaux, sans pour autant oublier d’inscrire les sujets abordés dans une perspective globale.

Le site est d’ores et déjà opérationnel : vous pouvez le découvrir à l’adresse https://tours.mediaslibres.org/ (adresse provisoire).

Sa force et son poids sur la vie politique et sociale de notre ville dépendra de l’implication d’un maximum de contributeurs d’horizons divers. Ce message est donc un appel à nous rejoindre et à rediffuser ce message dans vos réseaux pour que ce média s’ouvre au plus grand nombre et trouve ainsi toute sa pertinence.

Nous vous proposons de nous réunir le vendredi 13 décembre au 12, rue Louis Mirault, 37000 Tours, à partir de 19 heures 30, pour vous présenter notre fonctionnement plus en détail, vous expliquer comment naviguer aisément sur le site et discuter de la part que vous pourriez prendre dans ce média qui permettra à vos luttes et projets de gagner en visibilité. Une autre soirée sera organisée au mois de janvier.

L’équipe de la Rotative

infotours, 6 décembre 2013

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Bas les pattes sur Résistons Ensemble ! (2)

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Gennevilliers. Le commissariat porte plainte
Ils tractaient contre les violences policières, ils finissent au poste

Lundi, vers 18 heures, devant la cité du Luth, à la sortie de la station de métro Les Courtilles, trois personnes ont été sommées de suivre les policiers jusqu’au commissariat local. On leur reprochait de distribuer sur la voie publique des tracts diffamatoires à l’encontre des fonctionnaires.

Tous trois membres du réseau Résistons ensemble contre les violences policières et sécuritaires, ils possédaient 700 exemplaires du bulletin mensuel du réseau, intitulé « Crimes policiers, crimes racistes, 30 ans après rien n’a changé ».

Les militants assurent que tous les exemplaires leur ont été confisqués et que l’une d’entre eux, dont les empreintes ont été relevées, n’a pas pu appeler son fils pour le prévenir de son retard alors qu’ils étaient retenus.

Au commissariat, la version de l’incident est différente. Les trois membres de Résistons ensemble ont été « invités » à se rendre dans les locaux de la police pour une « audition libre » dans le cadre d’une procédure pour diffamation. Mais aucun d’eux n’a accepté de répondre aux questions des agents et ils sont repartis vers 19 heures.

Indigné de voir les policiers traités de « criminels racistes », le commissaire a adressé une plainte pour « diffamation » au parquet de Nanterre.

Les militants estiment, eux, avoir fait l’objet d’une procédure d’intimidation. « Les policiers nous ont déjà contraints à les suivre au commissariat le 17 avril. Ce n’était pas nécessaire pour un contrôle d’identité, ni dans le cadre d’une plainte pour diffamation. Pas plus qu’ils n’avaient pas besoin de saisir l’ensemble des tracts », s’irrite l’un d’eux, un enseignant à la retraite de 73 ans.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (F.H. & V.M., Le Parisien, édition 92, 18 décembre 2013)

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Des nouvelles de Tarnac

Chers amis,

Cela va bientôt faire un an et demi que nous n’avons pas donné de nouvelles. Si tout suit son cours tranquillement subversif sur le plateau de Millevaches, le moins que l’on puisse dire c’est qu’à l’échelle du pays le climat politique et existentiel tend à devenir exécrable. Ce qui se cache derrière « la crise » est un phénomène si total qu’il défie manifestement nos catégories. Une fois que l’on a parlé des « ravages du néo-libéralisme », de « l’épuisement des ressources », du « néant spirituel » ou de l’« implosion du social », on sent bien que l’on rate encore l’essentiel. Tout cela ressemble fort à une civilisation qui roule droit dans le mur à tombeau ouvert, et qui cherche à s’éviter par tous les moyens la remise en cause de ses façons de vivre et de penser. Dans cet imperceptible sauve-qui-peut, le premier réflexe est de se raccrocher à tout ce qui surnage en ce cœur du naufrage qu’est l’Europe, notamment à l’État national. Le retour des vieilles lunes fascistoïdes exprime d’abord l’illusion que ce cadre serait une voie de salut quand il est devenu l’échelle même de notre impuissance. Le misérable petit désir d’extermination des « étrangers » qui monte dans le pays témoigne de cet auto-enfermement dans le cadre national, et des instincts de cannibalisme social qui en découlent dès que s’annonce la disette. Bref : le navire amiral fait eau de toutes parts, ça fuit de partout.

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Croquis de la ferme du Goutailloux après les travaux de l’été 2014 : à droite du tilleul, le bâtiment d’hébergement, déjà rénové cet été ; à sa gauche, la grange qui sera rénovée avec l’aide des compagnons.

Ça fuit de partout. Voilà qui, d’un point de vue local, du point de vue de la commune, n’a rien de désastreux. Partout, des gens cherchent et expérimentent d’autres façons de s’organiser, de vivre, de se lier les uns aux autres et au territoire qu’ils habitent. Ça fuit, mais ça ne fuit pas comme des rats. Il y a une recherche à l’œuvre, qui est à la mesure du désastre général. Seulement, ce serait une erreur que de voir là de simples « alternatives » au système économique dominant. La situation est bien plus panique que cela, et en un sens plus politique. En fait d’« alternatives », ce qu’il y a c’est bien plutôt un combat. Un combat entre une organisation sociale en restructuration violente au profit de la petite minorité nécessaire au pilotage de la machine économique mondiale depuis les métropoles, et toute la vie qui s’agence à l’écart et contre cette organisation. Ce qui se constitue, ce ne sont donc pas des îlots, des oasis, des niches existentielles au milieu du désert néo-libéral, mais de véritables mondes, une sorte de condensation territoriale de forces, d’idées, de moyens et de vies qui attirent magnétiquement tout ce qui fuit, tout ce qui déserte, tout ce qui fait sécession avec le nihilisme dominant.

Ces dernières années, c’est un tel processus de regroupement que nous voyons s’accélérer, à notre petite échelle, sur le plateau de Millevaches. Il y a là, sur cette rude terre, pas à pas, un dehors partiel à l’ordre global qui se construit. Un dehors qui ne concerne pas seulement ceux qui y vivent, mais aussi tous ceux qui pourraient être tentés, à un moment ou à un autre, de laisser derrière eux une forme d’existence devenue par trop toxique pour eux. À tel point que l’on se prend à imaginer par ici que si la politique nationale devait continuer de suivre sa pente néfaste, le plateau pourrait bien assumer en tant que tel une sorte de rupture avec cet ordre vermoulu. Au reste, une telle chose s’est déjà vue par ici dans l’histoire récente. Les maquis pourraient bien, un de ces jours, ressortir des musées.

Mais venons-en à la raison de ce courrier. Cela va faire bientôt dix ans que nous avons pris la ferme du Goutailloux à Tarnac. Depuis le premier jour, nous rêvons d’en faire un grand lieu collectif ouvert sur le plateau et sur le monde. Un lieu où l’on pourrait réunir des centaines de personnes à l’occasion de séminaires, de grands repas communaux, de fêtes, de la venue de troupes de théâtre ou de groupes de musique. Nous rêvons depuis dix ans d’une grande salle de plus de 300 m², de granit et de bois brut, et dont l’atmosphère porterait la réconciliation du merveilleux, de l’expérimental et du populaire. Une sorte de collision architecturale, toute proportion gardée, entre le théâtre du Globe de Shakespeare, le club rock underground CBGB à New York et le saloon. Un lieu qui, par son ambiance, appellerait à lui tout ce que ne peut accueillir une salle des fêtes anonyme, carrelée et éclairée au néon. Un lieu donc, de rencontre, de réunion, de retrouvailles et de réjouissances. Jusqu’ici, et cela n’est pas tout à fait étranger à une certaine opération policière survenue le 11 novembre 2008, nous n’avons eu ni les forces, ni le temps, ni les moyens de nous lancer dans ce chantier considérable.

Or cette fois-ci, nous en avons fait les plans et une équipe d’une trentaine de compagnons bâtisseurs allemands a d’ores et déjà programmé de venir nous aider à réaliser ces travaux l’été prochain, en août. Ces compagnons font partie d’un groupe mixte de menuisiers, charpentières, tailleurs de pierre et maçonnes qui, passée leur formation, partent sur la route pour un tour de trois ans à travers l’Europe. Chaque année depuis 1982, ils interrompent leur itinérance et convergent pour un mois à l’occasion d’un chantier dans un lieu collectif qu’ils ont choisi de soutenir. Cette année, ils ont choisi le Goutailloux. Un chantier de cette ampleur coûte évidemment cher, et il nous manque encore, à ce point, quelque 70’000 euros pour financer la construction d’un bâtiment dont l’usage sera gratuit et débordera largement les seuls habitants de Tarnac. Pour tout vous dire, nous avons rarement eu autant besoin d’aide financière pour un projet qui nous tient à ce point à cœur et depuis si longtemps. Quant à ceux qui auraient le savoir-faire et du temps à consacrer, entre mars et juillet 2014, à des travaux de menuiserie, de charpente, d’électricité ou de maçonnerie, ils sont plus que les bienvenus. Il leur suffit de nous joindre, dès maintenant. Chaque semaine de ces chantiers préparatoires se concluera par un week-end consacré à la discussion politique et/ou l’élaboration théorique. Une façon d’être fidèle à ce que nous entendons par « commune » : une certaine manière de ne pas délier construction matérielle, pensée et geste politique.

À très bientôt,

Des amis de la commune de Tarnac – 28 novembre 2013

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