[Père Cent] La police travaille

Villeneuve-sur-Lot : des affrontements entre police et lycéens à l’occasion du Père Cent

250 à 300 lycéens de Georges-Leygues ont essayé coûte que coûte pénétrer de dans l’enceinte de l’établissement

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En fin de matinée, rue de Paris, les lycéens étaient moins belliqueux.

Ils avaient pourtant été prévenus. Les terminales du lycée Villeneuvois Georges-Leygues s’étaient déjà indignés, dans la semaine, de l’interdiction rectorale de fêter le Père Cent (les 100 jours avant le bac) à l’intérieur de l’établissement.

Ils ont donc poursuivi leur rébellion, jeudi matin, se présentant déguisés et bien décidés à franchir les grilles de l’établissement. « Certains étaient masqués et cagoulés, raconte le capitaine de police Tranchand, présent sur place avec une dizaine de policiers, et ils voulaient entrer pour commettre des dégradations. »

Autour de 9 heures, la foule de 250 à 300 lycéens joue ainsi au chat et à la souris avec les policiers, en essayant coûte que coûte et par tous les côtés de pénétrer dans l’enceinte de l’établissement. N’arrivant pas à leurs fins, ils se décident à bloquer la circulation au niveau du boulodrome voisin. Une voiture appartenant au lycée a alors été prise pour cible et une de ses vitres a été brisée. Les auteurs n’ont pas pu être identifiés par le conducteur, qui n’a cependant pas été blessé.

« C’est alors qu’aux alentours de 9h25, ils ont décidé de passer en force et qu’une mêlée s’est formée », raconte le capitaine. Les forces de l’ordre ont alors décidé d’user de gaz lacrymogènes. « Ça les a calmés et ils se sont décidés, vers 10 heures, à improviser un défilé en centre-ville. Nous avons donc dû sensibiliser rapidement les commerçants de la bastide et maintenir une surveillance mais tout s’est bien déroulé. » Le rassemblement s’est ensuite effiloché en début d’après-midi, sous la surveillance des policiers.

Selon le proviseur du lycée, Guy Deconinck, joint jeudi après-midi, « le plus important, c’est que 70 % des élèves de seconde et de première ont assisté à leurs cours, il n’y a pas eu de dégradations dans l’établissement et surtout aucun blessé. »

Commentaires choisis

l’intrépide29/03/2013, à 23h16
Et la première « lâchée » de lacrymo dans les yeux alors qu’on ne forçait pas le passage, c’est normal ça ? Encore un proviseur qui ne veut que se décharger et ne prend pas ses responsabilités, c’est facile de se cacher derrière une circulaire de l’académie qui en plus n’explicite rien. Quand les membres de la direction sont passé dans nos classes, ont nous à clairement dit qu’ils ne voulaient pas du père cent (dans un dialogue de sourds) mais qu’ils ne nous interdisaient rien (cherchez la cohérence). J’ai honte quand je lis un article, ou plutôt un torchon pareil ! On voit bien que l’auteur de cet article n’était pas présent. Je ne dis pas que tout à été blanc de notre côté, mais il faut arrêter à un moment, on est à Villeneuve sur lot en mars 2013 avec des confettis, pas à Paris en mai 68 derrières des barricades…

Parent en colère – 29/03/2013, à 08h29
Indignée de tel propos qui ne sont pas le reflet de ce qui s’est vraiment déroulé courrier certes adressé par le Proviseur du Lycée Georges Leygues aux familles des élèves de Terminale mais il n’y est aucunement écrit que les Elèves déguisés auraient l’interdiction formelle de rentrer dans l’enceinte du lycée. En voici un extrait « les élèves qui seraient porteurs de masques, cagoules, produits dangereux ou interdits (alcools) ou qui auraient un comportement violent et de nature à troubler les cours, ou a dégrader les locaux, seront passibles de sanctions et de dépôts de plaintes » PAS D’INTERDICTION RECTORALE comme écrit dans cet article alors que d’autres lycées de Villeneuve ont su maintenir dans leurs établissements la tradition lycéenne du Père Cent (lycées Couffignal, l’Oustal, Institution Ste Catherine) j’appelle cela le « principe de précaution » POURQUOI préférer nos Jeunes fêter le Père cent dans les rues de Villeneuve plutôt que de le maintenir dans l’enceinte du lycée ? il a bien été dit pour éviter les débordements traditionnels du Père Cent. Une boutade ! Alors que la très grande majorité souhaitait fêter le Père Cent dans une ambiance bon enfant et non rentrer pour dégrader !! «… user de gaz lacrymogènes. « Ça les a calmés et… » une élève en est partie en ambulance. Des faits, les Policiers ont déjeuné au self du lycée. Quel dommage pour nos Jeunes !!! Quels en seront leurs souvenirs ?!

Publié par des larbins de la maison Poulaga (SudOuest.fr, 29 mars 2013)

 

Villeneuve. Privés de « Père Cent », les lycéens manifestent

Face à face, hier, à l’heure de la reprise des cours, devant le lycée Georges-Leygues : d’un côté l’équipe de direction de l’établissement et de l’autre les élèves de terminale. En cause l’interdiction signifiée par les premiers aux seconds, d’organiser le « Père Cent » à l’intérieur du lycée. « C’est une tradition » expliquent les lycéens. « C’est pour des raisons de sécurité » précise le proviseur, « il y a eu des débordements l’an dernier ». Et si l’administration du lycée ne peut interdire un défilé en ville, « ils nous obligent à aller en cours » commentent en réponse les lycéens. Bref la situation est bloquée. L’accès au lycée était impossible hier après-midi. Et le jour du « Père Cent », c’est jeudi. D’ici là les « négociations » pourront-elles aboutir ?

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Publié par des larbins de la maison Poulaga (LaDepeche.fr, 27 mars 2013)

 

Villeneuve. Police et gaz lacrymogène pour repousser les lycéens « fêtards »
Incidents, hier, au lycée Georges-Leygues

La fête du « Père Cent » a débordé hier matin devant le lycée Georges-Leygues, quand des jeunes ont tenté de forcer le barrage de la police pour entrer dans l’établissement.

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Bien que circonscrits dans le temps et sur un lieu restreint, les événements qui ont émaillé la fête du « Père Cent », hier matin, devant le lycée Georges-Leygues, ne sont pas sans importance compte tenu du contexte dans lequel ils se sont déroulés et de leur aspect inédit. Vers 9h30, les policiers villeneuvois en faction devant les grilles de l’établissement ont dû en effet faire usage de leurs bombes lacrymogènes pour repousser des lycéens qui tentaient de forcer leur barrage pour pénétrer dans la cour. Un affrontement inédit en ces terres.

Une réponse « appropriée »

Cette entrée avait été préalablement refusée aux élèves qui participaient à ce rassemblement marquant les cent derniers jours avant le bac, alors que la direction du lycée en avait interdit l’organisation. D’où la présence des forces de l’ordre (la police municipale était également là), soutenues par du personnel scolaire pour prévenir tous débordements… lesquels eurent pourtant lieu. Sur les lieux avec une dizaine de fonctionnaires, Joël Croissant, commandant la circonscription de Villeneuve, expliquera après que ses hommes ont eu une réponse « appropriée ».

Les yeux pour pleurer…

Aux jeunes qui se plaignaient, yeux rougis, d’avoir été aspergés de gaz alors qu’ils n’avaient « rien fait de mal », le commandant rétorqua que certains policiers avaient été « bousculés » et qu’il n’y avait pas d’autre moyen d’empêcher l’introduction dans l’établissement, « alors que d’autres tentaient même d’escalader les grilles ». Avant de préciser que les bombes lacrymo « n’ont pas été dirigées sur les visages mais en l’air », et que c’est en retombant que le gaz a provoqué ces désagréments.

Pour compléter le tableau, un véhicule du lycée a été vandalisé, avant que la troupe déguisée n’entame son défilé en ville, cette fois sans incidents… En attendant, de mémoire de policier, des lycéens « gazés » à Villeneuve, c’est du jamais vu. Et il va falloir à l’avenir trouver un consensus au risque de mettre cette « fête » en péril. D’aucuns n’auraient alors plus que leurs yeux pour pleurer…

« Les lycéens avaient été avertis »

Alors que certains lycéens faisaient part de leur « incompréhension » face à la tournure des événements, l’Inspection académique rappelait qu’ils avaient « tous été avertis » de l’interdiction d’organiser ce « Père Cent » dans l’enceinte du lycée. Directeur de cabinet, Franck Geindre assurait hier que cette tradition ne saurait devenir « une dérive qui perturbe le fonctionnement d’un établissement ». Et il considérait légitime l’action de la police « qui est intervenue sur la demande du chef d’établissement pour assurer l’ordre public ».

Commentaire choisi

mimikalbi – 29/03/2013 | 10h52
Mais bien sûr, les policiers ont aspergé en l’air… A qui vous voulez faire avaler ça ??? Certains flics prennent plaisir à utiliser leur matériel sur les manifestants et ce genre de comportement ne redore pas leur blason…

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Bessy Selk, LaDepeche.fr, 29 mars 2013)

 

Le pourquoi du coup de sang au Père-Cent
Retour sur une fête sous tensions, jeudi matin.

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Les lycéens, rue de Paris, après les événements devant le lycée.

Après les affrontements qui ont eu lieu, jeudi matin, devant le lycée Georges-Leygues entre les terminales qui voulaient fêter le Père-Cent et les forces de l’ordre, des questions se sont posées.

Les lycéens avaient-ils été prévenus qu’ils ne pourraient pas entrer dans le lycée et cette interdiction était-elle justifiée ?

D’abord, et pour tous les établissements de l’académie, une circulaire du recteur indiquait que « les établissements devaient fonctionner normalement lors de cette journée dite du Père-Cent, explique Franck Gindre, chef de cabinet de la direction départementale de l’Éducation nationale. Les élèves étant passibles de sanctions. Une circulaire est venue en plus s’ajouter émanant de la directrice académique du département qui enjoignait à circonscrire cet événement festif pour éviter tout débordement qui pourrait porter atteinte au lycée, à son personnel et à la communauté éducative mais aussi aux riverains. »

Une semaine de médiation

La semaine dernière, le proviseur a donc reçu quelques élèves qui ne comprenaient pas qu’on leur refuse l’organisation du Père-Cent à l’intérieur du lycée. Guy Deconinck a également fait le tour des classes avec un policier pour s’en expliquer. « C’est à la lumière de ce qui s’est passé les années précédentes et à la vue de ce qui se disait sur les réseaux sociaux que j’ai décidé de proscrire la manifestion, expliquait-il, mercredi veille du Père-Cent. Le lycée est un lieu d’enseignement, les manifestations festives doivent se tenir en dehors de l’enceinte et du temps scolaire. » L’an dernier, le Père-Cent avait, en effet, franchi les portes du lycée pour perturber les cours. Des fêtards étaient même montés sur les bureaux et avaient commis de nombreuses dégradations. Le proviseur expliquait aussi regretter qu’au lieu de, peut-être, organiser quelque chose de plus bon enfant comme une flashmob par exemple, les lycéens préfèrent gaspiller œufs et farine à une période où les Restos du cœur notamment ont du mal à trouver des vivres.

Des arguments qui n’avaient déjà pas convaincu les lycéens qui ont organisé un mini-blocus, mardi avant la reprise des cours de 14 heures. « Le terrain de la médiation n’a pas été entendu par les élèves qui voulaient perturber les cours, ajoutait hier Franck Gindre. Le proviseur a donc demandé par écrit que des policiers soient présents pour contenir les élèves. »

Un seul jet de gaz en l’air

On connaît la suite. Vers 9h30, les élèves tentent de passer en force et obligent les policiers à faire usage de leurs gaz lacrymogènes. « Ils ont tenté une première entrée, gentiment à une vingtaine, raconte le commandant Joël Croissant, ils sont ensuite partis sur le boulodrome où la voiture a été dégradée et en revenant, ont réessayé de rentrer, cette fois, beaucoup plus nombreux. J’avais six policiers accrochés aux portes qui ont reculé de près d’un mètre, compressant les premiers rangs de la foule. En voyant qu’on n’allait pas pouvoir tenir, un officier est monté sur un muret pour lancer un seul jet de gaz en l’air. » Quelques élèves auraient alors été emmenés à l’infirmerie du lycée. « Ça s’est tout de suite calmé, termine le commandant, ils sont partis dans une balade très calme ensuite. »

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Alicia Domont – 30/03/2013, à 18h42
Sincèrement en tant qu’élève ayant participé au percent et bien je trouve que les articles que nous propose le sud ouest à ce sujet ne reflètent pas dutout la vérité ! […] Nous n’avons pas attaqués les policiers qui d’ailleurs se sont plutot défoulés sur nous plus qu’autre chose ! Et surtout le proviseur qui nous parle de vandaliser le lycée et de jeter des oeufs et de la farine sur les passants […] !!! Je trouve cela totalement consternant !

Brigitte G – 30/03/2013, à 17h49
franchement utilisé le gaz l’acrimo contre des jeunes qui voulaient uniquement s’amusaient et faire la fête pour le père cent mais franchement ou va t’on Messieurs les Policiers. […] Et Mr le principal du Lycée faire appel à la police mais franchement vous venez d’où ? Et vous prenez nos enfants pour qui ? […]

pk4730/03/2013, à 13h55
Il n’y a pas eu un deuxième jet de lacrymo devant Sainte Catherine ? En tout cas celui devant le portail n’a pas été tiré en l’air mais sur les élèves, et je peux vous l’assurer, c’est très douloureux. Encore un cas où les médias font sourde oreille et ne préfère entendre qu’une seule version de l’histoire, mais bon c’est SO : on cherche pas a connaitre le fin mot de l’histoire si s’est déjà suffisant pour faire vendre. En tout cas, on voit bien les méthodes de la police, si je t’aime pas, je te gaze !

Mrpoulet – 30/03/2013, à 11h29
Facile de la part de SO de ne pas interrogé les élèves  On voit bien la partialité  C’est ridicule vraiment  Laissez leur une tribune pour s’exprimer.
La médiation ? J’ai ris.

réactive – 30/03/2013, à 10h37
Depuis 3 articles, pas un seul élève interrogé, toujours le même point de vue ! Des commentaires d’élèves ne passent pas, bizarre
et pourquoi ne pas interroger les proviseurs des autres établissements de Villeneuve où le Père Cent s’est fait à l’intérieur ?
[…] le proviseur n’a pas à être fier, l’équipe éducative de Georges Leygues n’a pas su gérer sereinement le père cent contrairement aux autres établissements qui ont aussi reçu les directives du rectorat. C’est un peu facile de la part des adultes de se dédouaner de leurs responsabilités.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Léa Aubrit, SudOuest.fr, 30 mars 2013)

 

Père-Cent : les lycéens cognaçais s’éclatent au centre-ville

Une infirmière sexy, la fée clochette, des sorcières, une bonne sœur maquillée jusqu’aux oreilles: il y a de drôles de personnages ce vendredi, au centre-ville de Cognac. Pour le Père-Cent, les lycéens de Beaulieu, de Jean-Monnet, de Louis-Delage courent dans tous les sens et interpellent les Cognaçais: « Une petite pièce contre un carambar, s’il vous plaît », lance Peter Pan.

Place François-Ier, le faux Groucho Marx s’est fait piquer sa bombe de mousse à raser par un vrai policier.

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Les personnages de Walt Disney près de la place François-Ier ce vendredi matin.

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Publié par des larbins de la maison Poulaga (CharenteLibre.fr, 29 mars 2013)

 

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/0518.jpgLe Père Cent donne des couleurs à Cognac

Les élèves des trois lycées de la ville sillonnent les rues, déguisés. Quelques incidents isolés sont à déplorer.

Surprise pour les badauds, dans la grisaille de ce vendredi : des lycéens ont investi les rues de Cognac pour fêter le « Père Cent », à une date un peu décalée par rapport à leurs homologues d’autres cités. Les trois établissements, Jean-Monnet, Louis-Delage et Beaulieu sont de la partie. La police aussi, qui veille à ce qu’il n’y ait pas de débordements, et fouille les sacs pour vérifier qu’il n’y ait pas de denrées alimentaires susceptibles de servir de projectiles.

Au lycée privé Beaulieu, des lycéens facétieux ont importé un poulailler dans la cour, avec vingt pintades et deux poules achetées à la grande foire du 27 à Rouillac ! Un tableau représente également les profs sous les traits de Barbie et Ken, Titi et Grosminet, etc. Pour ce qu’on en a vu, ce rendez-vous se passe dans un bon esprit. Témoin cette fille du Père Noël de sortie en plein mois de mars pour quêter quelques subsides afin de fêter l’évènement ce soir, ou ce quatuor de nonnes un peu « trash », réunies dans un bel effort vestimentaire. Marion, Anna, Émilie et Justine ont un surnom, « les toupines »…

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Quelques « énergumènes », comme les qualifie le commandant de police Frédéric de Vargas, ont hélas terni ce rendez-vous bon enfant, avec des jets d’œufs ou de farine. Des individus isolés s’en sont notamment pris à des passants. Mais, d’une manière générale, l’évènement est plutôt bien maîtrisé par les chefs d’établissement, avec une information aux parents, relève la police.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (SudOuest.fr, 29 mars 2013)

 

Agen. Père Cent : farine, poulpe et petit débordement

Les 100 jours du bac avaient lieu hier. Encadrés par la police municipale, les lycéens de De-Baudre et Palissy se sont affrontés sur la prairie du pont-canal. Avant de déborder un peu dans les rues adjacentes.

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Le Père Cent est toujours vivant. Le poulpe, lui, est mort. Explications : la traditionnelle journée de « pétage de plomb » des élèves terminales, à 100 jours du bac, a eu lieu hier à Agen. Une journée commencée hier sur le coup de 8h-8h30, au moment où les troupes lycéennes se sont ébranlées avant de s’affronter à coups d’armes non conventionnelles.

Les proviseurs des deux lycées concernés, Palissy et De-Baudre, avaient fait savoir dès le début de la semaine que cette journée n’était pas autorisée et que les cours avaient lieu normalement. Une manière de précaution après les débordements des dernières années qui avaient conduit notamment à des dégradations de façades et de voitures au centre-ville. Et pour encadrer les potaches et empêcher les rues de se transformer en champ de bataille, la police municipale avait pour mission d’escorter les forces en présence jusqu’à la prairie du pont-canal. Ce qui fut fait.

300 sur le pré

Aussi, un peu avant 10 heures, ils étaient 250 à 300 environ sur le pré. Plus personne en revanche 30 minutes plus tard, mais vrai champ de bataille, jonché de coquilles d’œufs, de sac plastiques et d’emballages divers. Et au vu des témoignages recueillis auprès des belligérants eux-mêmes, il semblerait que la victoire de De-Baudre ait été totale ! Le « technique » n’a en effet pas lésiné sur les moyens. Tandis que les scientifiques et littéraires de Palissy sont arrivés avec farine, œuf, vinaigre ou ketchup, l’infanterie de De-Baudre, elle, a sorti les armes de dissuasion massives : purin, bouses de vache, crottin de cheval, abats divers et variés, poissons avariés et… poulpe ! « On s’est préparé pendant les vacances », racontait hier, pas peu fier de lui, un des vainqueurs. « On a filtré le purin avant de le mettre en bouteille, puis on a fait le tour des bouchers, charcutiers et poissonniers pour récupérer ce qu’ils jetaient… » Au final, un petit débordement à signaler en fin de rassemblement (lire ci-dessous) : « C’est moins bien que l’an passé où on n’avait déploré aucun incident », commentait hier soir André Gounou, adjoint au maire en charge de la sécurité. « C’est embêtant pour les riverains de la rue Duvergé ou de la rue des Îles mais globalement, ça ne s’est pas mal déroulé. »

Vitre cassée et plainte déposée

L’affrontement a dégénéré vers 10h30. « Quand je suis rentré chez moi, je les ai vus se jeter des oranges : j’ai rentré la voiture et suis monté chez moi », raconte Daniel Lambert, 66 ans, retraité et riverain de la prairie du pont-canal. « Et là j’ai entendu les oranges bombarder ma porte de garage et casser une vitre. Je vais porter plainte : je ne suis pas contre le fait que les jeunes s’amusent. Mais quand même, il y a assez de place pour qu’ils ne viennent pas saccager nos maisons ! »

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LaDepeche.fr, 23 mars 2013)

 

Saintes : les lycéens fêtent le Père Cent

Ils sont descendus dans la rue costumés et maquillés.

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Le Père Cent sur le cours National

Le Père Cent coïncide avec le printemps à Saintes. À cent jours des épreuves du baccalauréat, les lycéens de plusieurs établissements (Bernard-Palissy, Bellevue, etc.) ont rivalisé d’imagination pour se costumer. Ils battent le pavé, arrêtant gentiment les automobilistes et leur offrant des bonbons contre quelques pièces de monnaie.

Aucun incident n’est à déplorer ce mercredi à 12 heures. Pour autant, un appel à la prudence s’avère indispensable. Des lycéens parfois trop audacieux frôlent de près les voitures en se positionnant au milieu des files sur le pont Palissy.

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Ils ont sévi sur le marché Saint-Pierre. Qui les reconnaît ?

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De joyeux lascars croisés place Blair

Publié par des larbins de la maison Poulaga (SudOuest.fr, 20 mars 2013)

 

Bordeaux : 100 élèves exclus trois jours du lycée

Une centaine d’élèves d’un lycée catholique, soupçonnés d’avoir participé au Père Cent ont été sanctionnés par la direction. Histoire.

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Dans les rues de Bordeaux, le 1er mars dernier, la tradition du Père Cent (100 jours du bac) a été respectée.

Le lycée Saint-Joseph de Tivoli a frappé fort. Après les agapes du Père Cent, la facture se révèle un peu lourde pour une centaine d’élèves de terminale qui a eu la mauvaise idée de s’absenter de l’établissement scolaire le 28 février. Bilan : trois jours d’exclusion. Pendant les vacances, ces futurs bacheliers ont reçu une lettre recommandée avec accusé de réception les informant de leur « mise à pied » en raison de leur participation au Père Cent.

Hier matin, Valérie, la mère d’une lycéenne en terminale à Tivoli, établissement privé catholique, se questionnait : « C’est très exagéré comme sanction. Où est l’aspect pédagogique ? La journée du vendredi 1er mars n’a pas été travaillée, la direction de Tivoli ayant programmé pile ce jour-là sa journée pédagogique. Cela prive ces élèves à deux mois du bac de 5 jours de cours ! »

« Excès de zèle »

Une autre mère s’insurge : « Ma fille a été exclue, alors qu’elle n’a pas participé au Père Cent. Elle était en sortie scolaire ce jeudi matin avec sa classe et s’est retrouvée coincée devant le lycée à midi, empêchée de passer par les jets de farine et d’œufs. Elle est donc rentrée à la maison, comme d’autres. Il y a un manque de rigueur dans le pointage des élèves sanctionnés. Certains étaient en voyage scolaire et ont reçu la lettre recommandée ! Je suis très déçue de Tivoli, cet excès de zèle n’est pas juste. »

Un courrier préalable à la journée du Père Cent avait été transmis à toutes les familles de terminales, signé par la direction du lycée et par l’association des parents d’élèves. Cette lettre circonstanciée, signalait que les participants au Père Cent seraient sanctionnés. Nathalie Daubigeau, président de l’Association des parents d’élèves commente : « En effet, nous avons approuvé ce courrier, mais nous n’avons pas été associés au choix de la sanction. Cette sentence a valeur d’exemple, elle servira aux générations futures. Mais elle est lourde, et il conviendra de lui donner du sens… »

Une première

Point positif dans l’affaire : une classe de terminale L a choisi de « fêter le Père Cent » en utilisant les œufs et la farine pour faire des crêpes qui ont été distribuées pendant les récréations. Mais il ne s’agit que d’une classe sur sept… Dominique Gérard, directeur de Tivoli assume totalement sa prise de position. « Nous avons tendu la perche aux élèves pour proposer une alternative à ce gâchis monstrueux qu’est la tradition du Père Cent. En pleine crise économique gaspiller ainsi des œufs et de la farine ! Cela est contraire à notre projet éducatif. Notre mission est d’aider à grandir, il y a un moment où il faut que cessent les débordements. Suite à cette mise à pied, nous allons réunir les élèves exclus jeudi matin. Cette sanction est une première à Tivoli. »

Au lycée Camille-Jullian une trentaine d’élèves en classe de terminale pris en flagrant délit d’agitation à la farine et aux œufs ont été invités par la direction à nettoyer les murs du lycée, constellés de vieux tags. Une alternative…

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Isabelle Castéra, SudOuest.fr, 19 mars 2013)

 

Le trésor de guerre de Valin

À 100 jours de l’épreuve du bac, les lycéens de terminale fêtaient le Père Cent dans les rues de La Rochelle. Témoignages.

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Stop ou encore au Père Cent ? Le lycée Valin dit encore.

À chaque carrefour ou feu rouge stratégique, on retrouvait des lycéens déguisés hier matin. Bravant le froid du mois de mars, les futurs bacheliers alpaguaient les automobilistes pour glaner quelques euros. L’objectif : s’offrir une dernière soirée avec la cagnotte, avant d’entrer en révision.

Déjà, dans la nuit de mardi à mercredi, se jouait une course pour obtenir les meilleurs spots. Certains lycéens avaient même planté leur tente sur des ronds points pour occuper le terrain. Au croisement du quai Maubec et du quai Duperré, par exemple, un groupe d’élèves du lycée Valin avouait avoir pris le contrôle des lieux sur les coups de deux heures du matin, en dormant sur place dans une voiture. « Et encore, on n’a pas eu le choix, les meilleurs carrefours étaient déjà occupés quand on est arrivé », explique Camille, en terminale S.

Légende urbaine

Point stratégique ultime, le rond-point de Périgny, à la sortie de la quatre voies, était déjà pris d’assaut mardi en fin d’après midi.

« La légende urbaine raconte que des élèves de Valin auraient réussi à amasser un trésor de guerre de 760 euros l’année dernière à cet endroit », raconte Thibaud, déguisé en chirurgien. Tradition bien ancrée, la journée n’a pourtant pas été banalisée par les lycées de la ville, les absences en cours seront bien comptabilisées. « Les profs savent bien que personne ne vient en classe aujourd’hui. On les a même vus passer en voiture ce matin, ils rigolaient de nous voir déguisés », déclarent des élèves.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Clément Pougeoise, SudOuest.fr, 14 mars 2013)

 

Angoulême : ils avancent masqués pour le Père Cent !

Plus que cent jours avant le bac : ça se fête ! Les lycéens marquent le coup aujourd’hui dans les rues du centre-ville d’Angoulême.

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Grimés, déguisés et même masqués, ils arpentent le centre-ville. Un sac de farine dans une main, quelques œufs dans l’autre, ils « baptisent » allègrement leurs jeunes camarades de bahut.

Mais attention aux sanctions : « À Marguerite un mail a été envoyé à nos parents pour nous demander de ne pas y participer », assure un élève. Promis jurés, les futurs bacheliers assurent la jouer tranquille. « Les dernières années il y avait eu des débordements, certains utilisaient de la mousse à raser ou de la crème dépilatoire. Nous, on se contente de farine et d’œufs », promettent des lycéens de Guez-de-Balzac … qui préfèrent apparaître masqués sur la photo : « C’est pas la peine de risquer une sanction. »

Et ils risquent de remettre ça demain. « On fait le Père Cent aujourd’hui parce qu’on n’a pas le choix, les élèves de Saint-Paul ne seront pas là demain. Mais on défilera encore demain. »

Publié par des larbins de la maison Poulaga (CharenteLibre.fr, 7 mars 2013)

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[Marseille] Syndrome prémenstruel rebèle

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Fourmes de discours

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[Marseille] Fin du Tableau Noir, début de … ?

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/0324.jpgSur la fin du Tableau Noir

Le Tableau Noir n’est plus, après six mois, plus vécus comme six ans pour nous, c’est fini.

Les faits : expulsables à n’importe quel moment à partir du 16 mars nous avions déménagé la plupart de nos affaires et attendions l’arrivée de la police sous peu.

Première alerte le mardi 19 mars, 6h30. La moitié de l’équipe dormant dans notre nouveau lieu (plus de nouvelles sous peu), on arrive devant à 7h et constatons qu’il n’y a plus de policiers sur place… Pourtant 10 minutes auparavant il y avait un fourgon de gardes mobiles et des hommes devant en tenue de combat, flash balls à la main… Nous évacuons donc nos derniers objets personnels et on s’installe pour les attendre, une partie d’entre nous devant attablé avec du café, d’autre à l’intérieur du bâtiment.

Vers 15h une personne vient nous avertir : son amie qui bosse au tribunal l’a prévenue qu’ils allaient arriver en force “pour donner une leçon”. On apprend également d’une voisine que la sortie de derrière par laquelle on comptait filer au besoin était surveillée par les keufs le matin même vers 5h30… On prend collectivement la décision de quitter les lieux (à tort ou à raison, le débat reste ouvert) n’estimant pas utile un cassage de tronche en règle par les forces de l’ordre. En partant on laisse les lumières ainsi que les radios allumées dans l’espoir qu’en revenant, ils pensent qu’il y ait encore du monde à l’intérieur. Ayant “remarqué” le nombre impressionnant de civils et de RG qui nous mataient on a feint de parler avec du monde par les fenêtres, de leur donner des choses, etc. etc…

Le lendemain à 6h30 la cavalerie arrive : une trentaine de GiPN sont arrivés par les toits des immeubles avoisinants, une cinquantaine de CRS ont bloqué la rue Saint-Savournin aux voitures et aux piétons. Ils ont galéré pendant une vingtaine de minutes sur les portes puis finalement sont passés par une fenêtre au premier…

Maintenant il y a quatre vigiles et un chien postés dedans 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. On nous a rapporté le fait qu’ils ont muré plusieurs portes et fenêtres. On verra bien si les travaux débutent…

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Le Tableau Noir, centre social autogéré, 29 mars 2013

 

À l’école saint Savournin, c’est jour d’expulsion pour Tableau Noir

Une bâche recouvre désormais la façade du 60 rue Saint-Savournin dans le quartier de la Plaine. En effet, les policiers sont attendus d’un moment à l’autre pour expulser le collectif du Tableau noir. Depuis octobre, une quinzaine de personnes occupent illégalement cette école élémentaire fermée depuis deux ans qui devrait être rénovée pour accueillir des élèves en septembre.

Pour autant, les « squatteurs » rejettent ce qualificatif. Ils avaient mis en place un certain nombre d’activités artistiques et présentaient le lieu comme un « centre social autogéré ». Le député-maire PS Patrick Mennucci avait bien essayé de trouver une solution « à l’amiable » avec le collectif, qui lui avait refusé l’entrée dans le bâtiment. Lors du dernier conseil municipal, Fin février, La Provence faisait état de tags en lien avec Tableau Noir près du domicile de l’élu. Selon Morgane Turc, adjointe d’arrondissement déléguée aux écoles, « le problème de cette école, ce ne sont pas réellement les squatteurs mais le report à répétition du début des travaux ».

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Bien que peu bavards avec les journalistes, les membres du Tableau Noir avaient ouvert leurs portes à LCM le mois dernier. – VOIR LA VIDÉO

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Clémentine Vaysse, MarsActu.fr, 19 mars 2013)

 

Des tags insultants près du domicile de Patrick Mennucci

En représailles à l’action qu’il mène pour faire évacuer un groupe anarchiste qui squatte depuis des mois l’école municipale en travaux de la rue Saint-Savournin à Marseille (1er), le maire PS de secteur, Patrick Mennucci, a eu droit à des tags insultants à proximité de son domicile du Vallon des Auffes (7e). Le maire a pourtant dûment saisi la justice.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LaProvence.com, 24 février 2013)

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[Tunis] « Plus de 3 millions d’euros d’investissement dans un pays où les gens galèrent pour joindre les deux bouts, une entrée et un hébergement payants et on ose appeler ça le Forum Social ? »

“Forum, forum ?” Dès l’arrivée à l’aéroport de Tunis Carthage, les bénévoles du Forum social mondial attendent les participants au pied levé. Sac au dos et passeport à la main, les militants et journalistes sont aiguillés vers le stand de Tunisie Telecom pour retirer une carte SIM gratuite, contre une fiche de renseignements, photocopie du passeport en prime. Réaction d’un Malien derrière nous : “Ah c’est astucieux ! Impossible de disparaître dans la nature maintenant. Le GSM c’est commode mais la commodité a un coût, celui de la liberté…” (…)

À la nuit tombée, le cortège se rassemble progressivement sur le stade du Palais des sports d’El Menzah pour l’ouverture officielle du forum. Sur la grande scène, tel un chauffeur de salle, le coordinateur général tonne “Vive le Forum social !”. Il est aussitôt contré par le porte-voix d’un groupe d’anarchistes qui hurlent “Forum social, Forum du capital !”. Autour du récent mouvement anarchiste tunisien, né après la révolution, rejoint pour l’occasion par des Français et des Italiens, ils réclament une organisation différente pour cet évenement. Des expériences d’auto-gestion sont actuellement en cours dans le pays, principalement dans les zones rurales car liées aux enjeux des terres. Mathieu, militant français engagé dans l’univers des squats résume leur colère : “Plus de 3 millions d’euros d’investissement dans un pays où les gens galèrent pour joindre les deux bouts, une entrée et un hébergement payants et on ose appeler ça le Forum Social ?”. Dès mercredi, un camp devrait être installé aux abords du campus pour donner aussi une place à l’alternative de l’alternatif. (…)

Leur presse (Laure Siegel & Thomas Belet, LesInrocks.com, 27 mars 2013)

 

(…) Mourad Guanouni, membre de l’Uget a également appelé sur Mosaïque FM à un boycott du forum par les étudiants tunisiens, dénonçant la présence “d’au moins quatre organisations sionistes, ces dernières ayant été présentées sous des appellations différentes pour les camoufler (Arab 48 à la place d’Israël)”. (…)

Leur presse (Laure Siegel & Thomas Belet, LesInrocks.com, 29 mars 2013)

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[Figuerolles, Montpellier] Bas les pattes sur le KaLaJ

Droit de réponse

Suite aux articles publiés le 23 mars dans Midi Libre, et le 26 mars dans Direct Montpellier, nous demandons un droit de réponse.

Envoyé à Midi-Libre, Direct Montpellier et La Gazette. Qui le publiera ?

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Tout d’abord le KaLaJ s’excuse pour les gènes occasionnelles liées a certains évènements et en profite pour clarifier certains points.

C’est un lieu d’habitation où résident quatre à six personnes en permanence, et qui peut héberger de manière temporaire un maximum de 4 personnes supplémentaires.

C’est également un lieu culturel et artistique en dehors des institutions.

Dans cette optique, des travaux de mise aux normes et de rénovations ont été effectués. D’autres seront fait au besoin.

Depuis l’ouverture, nos tentatives de dialogue avec le voisinage sont restées majoritairement sans réponses, mais restent d’actualité. Contrairement à ce qui a été dit, nous entretenons de très bonnes relations avec certains riverains lesquelles s’expriment par de menus services, redistribution de nourriture ou simplement une conversation autour d’un café… D’autres trouvent même “notre présence rassurante” de par les liens tissés avec toutes les populations de ce quartier hétéroclite.

Depuis un peu moins d’un an, il y a eu des évolutions dans la gestion du lieu, concernant notamment les nuisances sonores qui nous ont été de nombreuses fois reprochées. Le lieu est par exemple fermé à tout public en soirée et des règles de vies internes ont été instaurées dans la même démarche de respect des riverains.

Les différentes activités artistiques et ateliers, libres et ouverts à tous participent à la vie du quartier en rendant accessible échanges et savoirs.

Ces ateliers peuvent être sculpture et musique assistée par ordinateur, projections et expositions, débats et réunions, résidences d’artistes (…) dont la fréquentation et l’enthousiasme partagé démontre la nécessité d’un tel lieu.

Pourquoi céder au mélodrame lorsqu’il n’a pas lieu d’être ? Pourquoi monter une pétition au lieu d’une réelle rencontre et concertation ? Pourquoi devoir en passer par la presse alors que nous sommes voisins ? Nous sommes des gens comme vous, étudiants, chômeurs ou salariés mais désirons vivre de manières différentes prônant l’entre-aide et l’échange en dehors de cette illusion qui est notre société. De nombreux lieux alternatifs de ce type existent en France et dans le monde. Certains sont devenus des institutions et très intégrés aux quartiers et villes. Pourquoi pas ici ?

Le KaLaJ et ses habitants vous invitent à venir, à les rencontrer, à participer et à vous faire votre propre opinion en découvrant le lieu.

Le programme papier est disponible dans la ville, ou en ligne sur montpellier.squat.net.

Le KaLaJ, ses habitants, 27 mars 2013

 

Montpellier : ce squat artistique qui sème la zizanie dans le quartier de Figuerolles

Depuis novembre 2011, un squat artistique annoncé comme autogéré et militant, installé dans une maison de la rue Desmazes du quartier Figuerolles à Montpellier enchaîne projections, concerts et ateliers. Au grand dam des riverains.

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Rue Desmazes, le lieu, rebaptisé « Kalaj », est immanquable.

Deux camps presque irréconcialiables. Des riverains habitant, pour certains, depuis quatre décennies une rue typique du quartier Figuerolles de Montpellier, font face depuis plus d’un an à des jeunes squatteurs qui ont investi une maison vide. Le lieu, rebaptisé « Kalaj », est immanquable dans la rue Desmazes. Les couleurs flashy de la facade ne seraient qu’un moindre mal.

« Piratage » sur le réseau d’eau

Les riverains dénoncent, outre le bruit lié à des événements culturels régulièrement organisés (séances de cinéma, ateliers artistiques, concerts…), des branchements sauvages sur les canalisations d’eau. « Nous avons porté plainte l’été dernier pour nuisances sonores », explique un représentant des riverains. « Mais le procureur de la République a classé l’affaire sans suite. »

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Direct Matin, 26 mars 2013

Le nœud du problème : une succession non résolue

Le riverain dit quand même des squatteurs « qu’ils n’ont pas mauvais fond » et voit bien que le nœud de l’affaire relève, avant tout, d’un problème de succession non résolue. « On prévient les voisins avant chaque gros évènements », se défend l’un des responsables du squat.  La Ville semble ne pas pouvoir agir concrètement, à part régulièrement faire intervenir les services de nettoiement pour enlever les tags de la facade. Propriété privée oblige.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Frédéric Mayet, MidiLibre.fr, 22 mars 2013)

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[Avec le sang des autres] PSA et le foutage de gueule

PSA proposerait aux syndicats d’augmenter la durée du travail dans ses usines

La direction de PSA envisage de proposer dès le mois de mai aux syndicats d’augmenter la durée du travail dans certaines usines, après la ­validation de son plan de restructuration, qui inclut la fermeture de l’usine d’Aulnay, écrit vendredi 29 mars Le Figaro.

« La direction souhaiterait augmenter le temps de travail dans la journée et, le cas échéant, supprimer le travail de nuit, qui coûte de 20 % à 30 % plus cher », affirme une source interne au Figaro. Ces mesures pourraient être proposées dans l’usine de Poissy (Yvelines), spécialisée dans la construction de petites voitures (208, C3).

Confronté à la baisse des ventes sur son principal marché, le groupe a prévu de supprimer plus de 11’200 postes entre 2012 et 2014 en France. À la fin de mai 2012, les effectifs dans l’activité automobile du groupe s’élevaient à 67’112 postes. Ils devraient fondre en dessous de 56’000 d’ici à la mi-2014.

BAISSER LES COÛTS DE REVIENT PAR VOITURE

Selon Le Figaro, le dernier comité central d’entreprise portant sur le plan de restructuration devrait avoir lieu le 19 avril. Les départs pourraient commencer immédiatement après, imagine le groupe, tout en gardant à l’esprit les actions en justice menées par la CGT et SUD.

La direction a déjà fait part aux syndicats de manière informelle, selon le quotidien, de sa volonté de mener ces discussions. « Plutôt que d’alourdir le plan de restructuration, la direction va continuer à réduire les effectifs par des départs non remplacés et veut baisser les coûts de revient par voiture », dit un syndicaliste au Figaro. Il s’agirait de baisser de 600 euros le coût de production d’une voiture en France, en augmentant la durée de travail des équipes de jour, d’une heure ou une heure et demie dans le cas de Poissy, et en ouvrant les usines le samedi.

Presse esclavagiste (LeMonde.fr, 30 mars 2013)

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Comment les chômeurs algériens s’organisent depuis l’été dernier

Pourquoi le mouvement des chômeurs est passé aux menaces

Après les violences de la semaine, Yahia Bounouar, journaliste indépendant qui suit le mouvement des chômeurs depuis plus d’un an, raconte de l’intérieur les évolutions qui conduisent la Coordination à hausser le ton face aux autorités.

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Jeudi 5 juillet 2012. Avec une trentaine de ses camarades venus de plusieurs wilayas du pays, Tahar Belabès organise un rassemblement sur la place du 1er Mai à Alger. Malgré le surprenant et imposant cordon sécuritaire, les manifestants s’installent sur la place et tiennent leur sit-in pendant près d’une heure. Ils seront ensuite interpellés et passeront la journée dans différents commissariats de police de la capitale. Cet événement marquera la véritable naissance de la Coordination nationale pour la défense des droits des chômeurs. En effet, jusqu’à cette date, la CNDDC fonctionnait sous l’aile du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap).

Le rassemblement du 5 juillet est la première action organisée, contre l’avis du Snapap. Le scénario se répétera une seconde fois en février 2013. Fin janvier, le syndicat, avec d’autres organisations, décide d’un rassemblement devant le ministère du Travail pour le 25 février, évitant soigneusement le 24, date anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures en 1971. Aussitôt, Tahar Belabès annonce, au nom de la CNDDC, une marche entre Ouargla et Hassi Messaoud pour le 24 février. C’est un double défi, et il le sait. Le noyau de militants change dès lors de stratégie et de tactique. Alors qu’auparavant, il se contentait de communiquer sur internet et de s’appeler les uns les autres au téléphone réunissant quelques dizaines de militants, ils décident cette fois-ci de s’organiser.

Terrain

Une première réunion installe un groupe chargé de préparer la marche : sécurité, communication, affichage, logistique, etc. En parallèle, des réunions sont organisées dans chaque quartier de la ville qui désigne chacun un représentant pour les réunions de préparation. Un appel à la cotisation est lancé et chacun y va de son petit billet. Des tracts sont imprimés, des gilets pour les personnes chargées de la sécurité sont achetés, les slogans sont validés et les banderoles immédiatement préparées. Le 24 février 2013, c’est la surprise. Plusieurs milliers de jeunes marchent sur Hassi Messaoud. Ils seront bloqués au bout de 25 km au barrage fixe à la sortie de la ville et se disperseront dans le calme. Pas un seul geste de violence n’est signalé.

La CNDDC a relevé le défi. Le lendemain à Alger, le rassemblement devant le ministère ne regroupera, comme d’habitude, que deux à trois cents personnes. Le succès de la marche du 24 février amène avec lui, paradoxalement, son lot de pressions, de menaces et d’intimidations. Tahar Belabès et le noyau de militants qui l’entoure ne connaissent qu’une seule réponse : le terrain. Forts de l’expérience du 24 février, ils décident alors de lancer un appel à un rassemblement « Millioniya » pour le 14 mars sur la grande place face à l’APC, rebaptisée, symboliquement « place Tahrir ». Inquiets, paniqués pour certains, les dirigeants locaux et nationaux, plutôt que de prendre conscience de la colère des jeunes et d’ouvrir des discussions, versent immédiatement dans la manœuvre. Les jeunes sont accusés de faire dans la sécession, d’être manipulés par « une main étrangère » et par l’éternel épouvantail : « les islamistes ».

Propagande

Le samedi 9 mars, un quotidien arabophone proche du régime accuse même le leader du mouvement, Tahar Belabès, d’avoir préparé le rassemblement du 14 mars en Suisse alors que celui-ci ne dispose pas de passeport. « Ils le savent, dit-il, mais qu’importe, le démenti sera publié après le rassemblement, le but étant de casser la mobilisation. » C’est ce qui se passera effectivement, le démenti ne sera publié que le vendredi 15 mars. Le lundi 11 mars, la télévision offshore organise, avec des élus locaux et le wali, une émission en direct de Ouargla, en présence de quelques jeunes présentés comme des dissidents de la CNDDC au cours de laquelle est annoncée l’annulation du rassemblement.

Cette campagne de propagande et d’attaque aura l’effet inverse et amplifiera le mouvement de sympathie pour les jeunes de la CNDDC et notamment pour Tahar Belabès. Résultat, le 14 mars, des milliers de personnes répondent à l’appel des chômeurs. Le rassemblement est un succès. La presse nationale et internationale couvre l’événement. Le lendemain, en visite dans une autre ville du Sud, à Béchar, le Premier ministre emboîte le pas et reconnaît la légitimité des revendications des jeunes de Ouargla. Face à ce retournement, les comités de wilaya de la CNDDC s’enflamment. À Ménéa, Adrar, Metlili, Djelfa, Médéa, les rassemblements se multiplient. À Laghouat, les jeunes chômeurs appellent à un grand rassemblement pour le samedi 23 mars, ceux d’El Oued pour le 30, Batna pour le 4 avril.

Dialogue

Le lundi 18 mars, alors que les préparatifs pour Laghouat s’accélèrent, Tahar Belabès est contacté pour rencontrer de hauts responsables, dont le Premier ministre. Ne refusant pas le dialogue, il répond qu’il doit s’organiser et consulter sa base, constituer une délégation nationale et préparer une plate-forme de revendications. Pendant ce temps, un groupe d’une quarantaine de députés, envoyé par les autorités, organise une série de conférences dans les wilayas. Partout, ils seront chassés par les jeunes et leurs conférences seront annulées : à Laghouat d’abord, puis à Ghardaïa, à Metlili et enfin à Ouargla. Devant l’affront, ils mettront fin à leur mission. Le 23 mars, le second grand rassemblement à Laghouat est également un succès mais aussi et surtout une démonstration de la capacité des jeunes à s’organiser et à occuper pacifiquement l’espace public. C’est ce qui fait peur aux autorités.

À partir de cette date, alors que les militants s’attendaient à l’ouverture d’un dialogue de la part des autorités, ils sont surpris par la montée en puissance de la répression. À Ouargla, les gendarmes chargent violemment un rassemblement pacifique de quelques centaines de chômeurs. À Ghardaïa, le rassemblement vire à l’affrontement, et le 26 mars, 18 militants sont arrêtés et tabassés. Huit d’entre eux sont emprisonnés. Sur le terrain, ce sont les « agents » du régime qui poussent les jeunes à la violence. La CNDDC, qui appelaient au dialogue dans ses précédents communiqués, hausse le ton.

Diviser

Accusant les autorités « d’utiliser la violence pour discréditer un mouvement qui revendique ses droits de manière pacifique », la CNDDC menace de « sortir dans la rue dans différentes wilayas et fait porter aux autorités l’entière responsabilité des éventuels dérapages ». Tahar Belabès n’en croit pas ses yeux : « Le régime a utilisé toutes les cartes contre nous : régionalistes, sécessionnistes, main étrangère et maintenant il utilise la violence. Je me retrouve avec mes camarades à calmer les jeunes au moment où les représentants de l’État les poussent à la violence. C’est incroyable. À Ghardaïa, le régime tente de diviser les Mozabites et les Arabes, mais ça ne fonctionnera pas. Après le rassemblement d’El Oued, prévu le 30 mars, nous préparons un autre rassemblement “Millioniya” pacifique, à Ghardaïa, en solidarité avec nos camarades arrêtés. »

Entre ces jeunes, ces chômeurs, qui n’ont plus rien à perdre et qui viennent de donner une leçon magistrale à tous en réussissant, pacifiquement, à redonner aux luttes sociales et politiques de la dignité et de la vivacité et un régime qui semble totalement dépassé et incapable de réagir, le bras de fer est engagé.

Leur presse (Yahia Bounouar, ElWatan.com, 29 mars 2013)

 

Le comité des chômeurs ne baisse pas les bras
Une nouvelle marche pour se faire entendre

Après Ouargla et Laghouat, c’est à la place Maquam Echahid de Oued Souf qu’une manifestation est prévue aujourd’hui.

Deux semaines après le succès du rassemblement de Ouargla qui avait recentré le débat autour du chômage et battu en brèche les tentatives de division et de court-circuitage de la lutte des chômeurs du Sud, accusés de séparatistes répondant à des agendas extérieurs, la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs (CNDDC) est à la croisée des chemins aujourd’hui, le sit-in prévu à El Oued est une nouvelle mise en garde pour le gouvernement.

La violence de la répression policière et le brouillage des cartes ont décuplé la pression sur les épaules de Tahar Belabès qui lance une réorganisation des troupes et un recentrage des efforts sur l’essentiel pour contrecarrer les tentatives de déstabilisation du mouvement des chômeurs. Ainsi, au moment où la CNDDC, initiatrice du mouvement de protestation des chômeurs du Sud, s’apprêtait à nommer des délégués les représentant de chaque wilaya pour entamer des négociations avec le gouvernement et au lendemain des troubles de Ghardaïa, une rencontre à Alger a regroupé des chômeurs et des notables de Ouargla et Ghardaïa et les ministres de l’Intérieur, de l’Agriculture et des Ressources en eau. Une rencontre sous le sceau du secret, dont aucune image ou déclaration n’a filtré, hormis un communiqué succinct à l’APS faisant état « de la poursuite des rencontres périodiques pour cerner les aspects socioéconomiques relatifs à l’emploi ».

Rien ne semble donc avoir changé depuis le rassemblement de Ouargla, puisque le gouvernement continue ses réunions techniques où des décisions unilatérales sont communiquées aux mêmes interlocuteurs, des chômeurs et des notables triés sur le volet, sans cesse décriés par ceux qui occupent la rue et dont certains ont été renvoyés de la place « Tahrir » deux semaines plus tôt. Les différents communiqués de la CNDDC ont simultanément réagi aux événements via les réseaux sociaux, soulignant l’inadéquation des réponses du gouvernement : une main de fer qui réprime tant à Ouargla qu’à Ghardaïa, où des militants des droits de l’homme et des chômeurs sont violemment arrêtés, traduits devant les tribunaux et privés de leur liberté, et la langue de bois habituelle devant une assistance en mal de représentativité. Dénoncer la répression et les représentants sélectionnés par le gouvernement, communiquer à propos des prochains rendez-vous, tels sont les objectifs du moment, explique Tahar Belabès.

Entre-temps, le troisième rendez-vous annoncé par la CNDDC est en branle. Rien ne semble entamer la volonté de ces chômeurs décidés à aller jusqu’au bout de leur démarche en déplaçant leur manifestation pacifique à travers plusieurs wilayas. Ainsi, après Ouargla et Laghouat, c’est à la place Maqam Echahid de Oued Souf que la troisième « Milionya » se déroulera aujourd’hui. Rachid Aouine, un organisateur interpellé puis relâché en début de semaine par la police, a tenu à tranquilliser les esprits et confirmer, via les réseaux sociaux, le maintien de ce rassemblement que beaucoup donnaient pour annulé. De même que pour les précédents rendez-vous, les rumeurs vont bon train et tous les coups sont permis pour dissuader les marcheurs. Mais le rassemblement d’El Oued aura bien lieu et revêt même une importance vitale pour la CNDDC dont l’objectif de l’heure est de démontrer, si besoin est, sa cohésion, sa mobilisation et le maintien de ses revendications. 

Leur presse (Houria Alioua, ElWatan.com, 30 mars 2013)

 

Ghardaïa : 17 personnes devant la justice

Les 17 militants des droits de l’homme et manifestants arrêtés, mardi, lors des affrontements avec les forces de l’ordre, ont finalement été présentés hier après-midi devant le tribunal de Ghardaïa.

La présentation des prévenus s’est poursuivie jusqu’à une heure tardive de la soirée en l’absence de la presse locale, dont les représentants ont été empêchés d’assister à l’audience. L’ambiance reste tendue après les violents affrontements de la veille entre policiers et jeunes de la ville de Ghardaïa, la vallée ayant renoué avec les émeutes après le tabassage en règle et l’arrestation de plusieurs militants des droits de l’homme et membres du Comité national des droits de chômeurs (CNDDC) qui ont tenté d’empêcher la tenue de la traditionnelle fête du tapis dans la capitale du M’zab, appelant les autorités locales à s’occuper plutôt des problèmes des jeunes chômeurs. Une nombreuse foule s’est rassemblée dès les premières heures d’hier pour dénoncer ces arrestations et réclamer la libération des détenus tant devant le siège de la sûreté de wilaya que le tribunal de Ghardaïa.

Selon un communiqué signé Abouna Brahim du bureau local de la Ligue des droits de l’homme de Ghardaïa, « alors que tout le monde s’attendait à une remise en liberté des détenus de la veille en guise de mesure d’apaisement, toutes les tentatives de s’enquérir sur leur état de santé se sont soldées par une fin de non-recevoir de la part des responsables de la sûreté de la wilaya et du parquet qui ont refusé d’accorder toute audience ou droit de visite aux familles ainsi qu’aux membres de la LAADH ». L’état de santé de Soufghalem Kacem, membre de l’Observatoire des droits de l’homme inquiète sa famille et ses amis qui tiennent à dénoncer la provocation des forces de l’ordre et leur intervention musclée, ce qui a choqué les manifestants et engendré de graves blessures chez plusieurs d’entre eux.

Leur presse (Houria Alioua, ElWatan.com, 28 mars 2013)

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[La liberté ou la mort] Made in China, le lait frelaté

Nouvelle affaire de lait frelaté en Chine

Cinq ans après le scandale de la mélamine, la Chine peine toujours à instaurer un contrôle rigoureux des produits alimentaires.

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Une fermière remplit un bidon de lait à Shenyang, en Chine, le 20 septembre 2008.

Cinq ans après l’affaire de la mélamine, les scandales alimentaires se répètent en Chine. Un haut responsable d’une société partenaire du groupe suisse Hero a ainsi été arrêté pour avoir frelaté du lait pour bébés, ont annoncé des responsables jeudi 28 mars. Près de 25 tonnes de poudre ont été saisies dans les entrepôts de Xile Lier, son entreprise installée à Suzhou, dans l’est de la Chine.

D’après la chaîne de télévision nationale chinoise CCTV, qui a révélé l’affaire, la société avait mélangé du lait en poudre importé avec du lait périmé, changé la date de péremption sur les boîtes et fait passer du lait pour des enfants plus âgés pour du lait destiné à des nourrissons, qui est plus onéreux.

La question du lait pour bébés est particulièrement sensible en Chine depuis l’affaire de la mélamine en 2008, une substance utilisée à la place de protéines dans le lait qui avait provoqué la mort d’au moins six enfants en bas âge et des maladies chroniques chez 300’000 autres.

EXPLOSION DE LA DEMANDE DE LAIT IMPORTÉ

Les autorités de la ville de Suzhou affirment que la fabrique de lait en poudre de Xile Lier est à l’arrêt depuis novembre. Mais ses produits, vendus sous le label Hero Nutradefence, n’ont pas été retirés des rayons des magasins en Chine. Aucun responsable de la société n’avait pu être joint jeudi pour un commentaire.

Depuis le scandale de la mélamine, la demande pour le lait en poudre pour bébés importé a explosé en Chine, provoquant même une pénurie à Hong Kong qui a dû limiter la quantité de boîtes que les voyageurs sont autorisés à sortir du territoire.

Le groupe Hero, dont le siège se trouve à Lenzburg, dans le canton suisse d’Aargau, a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de 1,43 milliard de francs suisses (1,17 milliard d’euros). Dans un communiqué, la société a déclaré qu’elle « n’avait détecté aucun problème concernant la qualité et la sécurité de ses produits sur le marché chinois ». Le groupe « va continuer à surveiller étroitement ses sous-traitants de distribution pour s’assurer de la pureté des produits Hero vendus en Chine », a affirmé la société.

Presse frelatée (LeMonde.fr, 29 mars 2013)

 

Le lait frelaté est toujours au menu des Chinois

Avec 600 vaches, Zhang Liang gère la plus importante ferme laitière de Taicang, dans la province chinoise du Jiangsu. Elle appartient à son oncle et il y emploie trente personnes. Tout le lait est vendu au groupe Guangming, l’un des trois géants nationaux des produits laitiers. Sa production, assure le jeune homme, est d’une qualité bien supérieure aux standards imposés par le gouvernement. « Pour nous, dit-il, c’est très simple de les atteindre, ils sont très bas. » Quatre ans après le scandale du lait à la mélamine, qui avait éclaté le 16 juillet 2008 – le bilan allait s’élever à 294’000 enfants malades, 54’000 hospitalisés et 6 morts –, mais n’avait pas fait de bruit dans les médias locaux jusqu’à la fin des Jeux olympiques de Pékin, les standards de qualité du lait chinois laissent toujours à désirer.

Le 27 juin, le groupe Guangming a dû rappeler des packs de lait, une solution de nettoyage alcaline ayant contaminé 300 briques lors d’une opération de maintenance dans une usine. Quelques jours plus tôt, le 13 juin, le plus important producteur de Chine, Yili, avait dû rappeler six mois de production de lait en poudre pour enfants contenant un taux anormal de mercure.

L’entreprise familiale de Zhang Liang, explique celui-ci, investit dans de la nourriture de qualité pour ses vaches : du grain importé qui offre ensuite une meilleure rentabilité. Le nombre important de bovins permet également de réaliser des économies d’échelle. La ferme vend le lait à Guangming selon un prix établi par l’entreprise, sans négociation, en fonction de la qualité du lait.

COUPÉ AVEC DE L’EAU

« Les fermiers sont vulnérables, car ils n’ont aucun moyen d’influer sur le prix », confie le jeune producteur. Ce n’est pas un problème dans sa ferme, où les profits sont stables, mais les petites exploitations agricoles « ont beaucoup de mal à tenir l’équilibre, dit-il. Elles achètent de la nourriture de qualité médiocre, leurs équipements ne sont pas très avancés, leurs employés peu formés ». Ces exploitations produisent un lait de mauvaise qualité, qui leur est acheté à bas coût et qu’elles peuvent être tentées de couper avec de l’eau pour gagner sur la quantité.

Le gouvernement pourrait placer la barre plus haut, mais « il doit aussi penser à l’ensemble des fermiers du pays », explique Zhang Liang. C’est ce qui s’est passé en juin 2010, lorsque la Chine a redéfini les normes du nombre de cellules somatiques tolérables par millilitre de lait cru. Jusqu’alors existaient quatre niveaux de qualité, échelonnés entre 500’000 et quatre millions de cellules par millilitre. Les discussions, deux après le scandale de la mélamine, s’orientaient vers un consensus sur un nouveau standard unique, soit un maximum de 500’000 cellules bactériennes par millilitre et un minimum de 2,95 grammes de protéines pour 100 grammes de lait, rapporte, sous le sceau de l’anonymat – il n’est pas autorisé à parler à la presse étrangère –, un responsable d’association régionale d’industrie laitière qui a assisté à trois sessions de négociations.

« Cela a changé à la dernière minute », raconte-t-il. Au final, le nouveau standard adopté fut de 2 millions de cellules somatiques par millilitre – l’Union européenne n’en tolère que 400’000 et les États-Unis 750’000 –, et de seulement 2,8 grammes de protéines. Le même responsable soupçonne l’industrie d’avoir pesé de tout son poids : « Les entreprises ne peuvent pas formuler les normes, c’est le travail du gouvernement, mais elles peuvent influencer les autorités. » Il dit avoir questionné un officiel du ministère de la santé, qui lui a répondu qu’il s’agissait du « résultat de la coordination entre les treize agences concernées ».

100’000 VACHES IMPORTÉES EN 2011

Entre le lobbying de l’industrie et l’impossibilité pour l’État de laisser les fermiers les plus faibles sur le carreau, la Chine a du mal à faire face aux exigences de qualité, alors qu’il lui faut répondre à la demande chaque jour plus forte de ses nouveaux consommateurs. En 2011, le pays a dû importer près de 100’000 vaches laitières d’Uruguay, d’Australie et de Nouvelle-Zélande.

« De ce que j’en comprends, les standards ont régressé, donc les consommateurs ont des raisons d’être en colère », commente Zheng Fengtian, vice-président de la faculté d’économie agricole et de développement rural de l’Université du Peuple, à Pékin. « La Chine compte 200 millions de petits fermiers, il est impossible de tous les contrôler. Certains ajoutent différentes substances à leur production pour augmenter leurs revenus », dit le Pr Zheng.

À ses yeux, la Chine doit organiser des coopératives de grande échelle afin de pouvoir mieux contrôler la production. Dans cet esprit, Yili a ouvert le mois dernier une ferme de 5000 bovins pour 220 millions de yuans (28,2 millions d’euros) et Mengniu, numéro deux du secteur, promet d’investir 3,5 milliards de yuans dans huit à douze fermes de grande taille, d’ici à 2015. Mais ces installations ne représentent pas encore la majorité de la production.

Pour Peter Ben Embarek, spécialiste de la sécurité alimentaire en Chine à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la volonté politique de changer existe chez les autorités chinoises, qui se sont lancées dans un colossal travail de révision des normes et mettent en place des cellules capables de gérer les crises.

Mais les services d’inspection pèchent toujours, notamment dans les régions plus reculées dépourvues de moyens. « Le contrôle public n’est pas fait de manière appropriée, ce qui laisse le secteur privé se développer sans encadrement », constate-t-il. La difficulté consiste à former les inspecteurs sanitaires: « Il en faudrait entre 100’000 et 300’000, ce qui demande beaucoup de temps. » En attendant, beaucoup d’incidents détectés restent liés à des manipulations intentionnelles, observe M. Ben Embarek : « Les produits sont dilués, des conservateurs y sont ajoutés, toujours pour gagner de l’argent au détriment de la qualité. L’appât du gain est d’autant plus fort que la probabilité d’être appréhendé est faible et la connaissance des risques liés à ces fraudes limitée. »

Presse frelatée (Harold Thibault, Taicang, province du Jiangsu, Chine – LeMonde.fr, 16 juillet 2012)

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[Révolution tunisienne] Sit-in des chômeurs à Mdhilla (Gafsa)

Gafsa : Des jeunes chômeurs en colère saccagent un bureau d’Ennahdha

La nuit du mercredi 27 mars a été très chaude à Mdhilla, cité minière du gouvernorat de Gafsa. En effet, des affrontements auraient opposé des jeunes chômeurs de la région et des forces de l’ordre, ces dernières ayant fait usage des bombes lacrymogènes pour calmer les jeunes en furie.

Selon nos informations, les jeunes ont attaqué le siège du parti Ennahdha, saccageant au passage mobilier et détruisant des documents.

Ces affrontements ont commencé lorsque des jeunes sans travail ont barré la route menant au site minier pour empêcher les travailleurs de s’y rendre. On dénombre des blessés et quelques arrestations du côté des manifestants.

Presse contre-révolutionnaire (Mohamed Farouk, Directinfo, 28 mars 2013)

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[Révolution égyptienne] Sit-ins du 29 mars au Caire, Alexandrie, Mahalla, Zagazig, Nasr City

Égypte : des heurts au Caire et à Alexandrie entre pro et anti-Morsi

Des heurts ont éclaté vendredi 29 mars au Caire et dans la deuxième ville d’Égypte, Alexandrie, entre opposants et sympathisants du président islamiste Mohamed Morsi, faisant dix blessés, a indiqué l’agence officielle Mena.

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Des manifestants anti-Morsi au Caire, le 29 mars.

Les heurts les plus violents ont eu lieu à Alexandrie où neuf personnes ont été blessées et hospitalisées à la suite d’affrontements dans le quartier de Sidi Gaber près des bureaux des Frères musulmans, le mouvement dont le président est issu, a précisé Mena citant un responsable du ministère de la santé, Khaled al-Khatib. Des forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les protagonistes, selon l’agence, ajoutant qu’opposants et sympathisants de M. Morsi ont échangé des jets de pierres et des cocktails Molotov.

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#Alexandria protestors head to FJP HQ w/ Resign Murderer signs. MB youth guard HQ, awaiting attack v Albadaiah news

30 LOCAUX DES FRÈRES MUSULMANS ATTAQUÉS CES DERNIÈRES SEMAINES

Au Caire, une personne a été blessée au cours d’une manifestation de plusieurs centaines de personnes devant la Haute cour de justice, où les protestataires réclamaient la démission du procureur général Talaat Abdallah nommé en décembre par M. Morsi. Le 22 novembre, le président islamiste Mohamed Morsi avait limogé l’ancien procureur général Abdel Meguid Mahmoud, nommé sous le président déchu Hosni Moubarak, et l’avait remplacé par M. Abdallah après s’être attribué des pouvoirs exceptionnels par décret.

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At High Court. Protest of hundreds. Chanting against mourshid. Kefaya flags. #egypt

Cette décision avait provoqué une fronde au sein du pouvoir judiciaire qui avait dénoncé une atteinte à son indépendance. Mais mercredi, la cour d’appel du Caire a ordonné l’annulation du limogeage d’Abdel Meguid Mahmoud et le retour de ce dernier à son poste.

À Mahalla, une ville du centre du pays, des manifestants qui n’étaient pas parvenus à pénétrer dans des bureaux du Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), issu des Frères musulmans, ont mis le feu à une voiture proche du bâtiment, selon Mena. Plus de 30 locaux des Frères musulmans ont été attaqués dans le pays au cours des dernières semaines lors de manifestations contre le président.

Les Frères musulmans et les salafistes dominaient l’Assemblée élue à l’hiver 2011/2012 et dissoute en juin 2012, après une décision de la plus haute juridiction d’Égypte jugeant la loi électorale anticonstitutionnelle. En décembre, des violences entre pro et anti-Morsi avaient fait 11 morts dans des affrontements devant le palais présidentiel.

Publié par le savoir-faire français (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 29 mars 2013)

 

(…) Protesters and riot police also clashed in the Nile Delta city of Zagazig, after demonstrators tried to torch a Muslim Brotherhood office. (…)

Presse contre-révolutionnaire (AP & Ahram Online, 29 mars 2013)

 

Police vehicles torched during anti-Morsi rallies in Egypt’s Mahalla

Muslim Brotherhood members in Mahalla protect their office in fear of any attack.

Tens of protesters in Egypt’s industrial city of Mahalla torched a police vehicle on Friday, during demonstrations against president Mohamed Morsi.

The march was part of a nationwide call to protests the recent summoning of several activists by the prosecutor-general.

Members of the Muslim Brotherhood in Mahalla for their part have formed human chain around the building where the headquarter is located in, for fear of any potential assaults.

Last Friday’s the Brotherhood’s Freedom and Justice Party office was attacked with Molotov cocktails that set the building alight.

Presse contre-révolutionnaire (Ahram Online, 29 mars 2013)

 

April 6 protesters clash with police Friday

Four arrested and dozens injured as hundreds of April 6 Youth Movement members taunt interior ministry at a protest in Nasr City, Cairo

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April 6 protesters taunt police be holding up underwear

Clashes broke out between hundreds of protesters and police in the early hours of Friday in front of the residence of Egypt’s interior minister in Cairo’s Nasr City district, Ahram’s Arabic-language news website reported.

Around 400 members of the April 6 Youth Movement staged a protest at dawn on Friday against what they describe as heavy-handed tactics employed by Egypt’s interior ministry. They also demanded the release of fellow activists who were arrested during a recent attack by security forces on Tahrir Square.

Police forces fired teargas to disperse the crowd who were chanting against Egypt’s interior minister, Mohamed Ibrahim, and his crackdown on protesters and political activists.

Dozens suffered from asphyxiation due to the dense volleys of teargas fired. The group claimed at least two of its members were injured by birdshot pellets.

Four were arrested after some protesters deployed derogatory chants against the ministry, describing it as a “prostitute” while holding aloft underwear.

In a statement issued early on Friday, the April 6 Youth Movement’s Democratic Front condemned the brutality and repressive measures used by the interior ministry.

« Such violence and abuse from police will never pass unnoticed, » read the statement. « Any bloodshed [of our members] will lead to an outrage that neither the interior ministry nor the regime has seen before. »

On Wednesday, 53 activists were arrested when security forces raided Tahrir Square and removed barriers erected by protesters which were obstructing traffic. Activists returned shortly afterwards and again closed the square off to traffic.

Anti-government activists have held an intermittent sit-in in Tahrir Square since 22 November, when President Mohamed Morsi issued a highly controversial presidential decree that temporarily shielded his decisions from judicial oversight.

Presse contre-révolutionnaire (Ahram Online, 29 mars 2013)

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[Notre-Dame-des-Landes] Action contre l’architecte de l’aéroport

Ci-après, notre communiqué suite à l’action d’aujourd’hui (29 mars 2013 à 17h) contre les bureaux de l’architecte Jacques Ferrier, qui a été choisi pour faire le design et les plans de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Jacques a dit « Sabote le hall de Ferrier ! »

Le site de Vinci Airports présente Jacques Ferrier comme « l’un des architectes les plus engagés en matière de développement durable ». Alors nous qui nous préoccupons de nature et d’espaces vierges à Notre-Dame-des-Landes, on a décidé de venir le voir à Paris pour lui rappeler qu’un aéroport, par nature, ça n’est pas très « développement durable ».

Car Jacques Ferrier a choisi, après avoir fait le design d’un premier aéroport à Toulouse, de collaborer avec Vinci pour les plans du futur aéroport Grand Ouest. C’est ça le capitalisme vert. Grand bien lui fasse, le fric n’a pas d’odeur. Pour autant, il nous tardait de lui faire part de notre mécontentement et voilà qui est fait.

Bien fait !

Il se cachait bien Jacques, au 77 de la rue Pascal, pensant que nous n’avions pas capté son jeu. Et bien non, on vous avait prévenu : la ZAD est partout ! Nous sommes donc venus repeindre son hall d’architecte avec des extincteurs remplis de peintures verte et marron. À force de concevoir des colosses de béton et de verre, il fallait bien que Jacques se mette un peu au vert…

Mais que Jacques se rassure, des architectes comme lui, il y en a beaucoup. Et nous ne nous priverons plus désormais de leur rendre visite.

Merde aux bétonneurs et aux promoteurs de l’immonde ! Merde à Vinci et à son monde !

Quelques peintres en bâtiment solidaires

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[Who’s who] Les récupérateurs en mars 2013 (4)

Guy Debord à la BNF : ni dogme, ni maître

La Bibliothèque nationale de France, qui possède l’intégralité du fonds Guy Debord, consacre une exposition au fondateur de l’Internationale Situationniste. Pas évident, quand on a pris soin de dynamiter le spectacle, la marchandisation… et prôné le détournement.

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Guy Debord à la BNF : l’intéressé aurait sûrement pourfendu cette intronisation.

Enragé, théoricien et stratège. Ce sont les seules étiquettes que Guy Debord tolérait le concernant. Lui qui réfutait les titres, les dogmes, les partis, lui qui refusait de faire école et n’eut pas d’héritiers, bien que beaucoup se réclament de lui aujourd’hui. Alors, quand la BNF a acquis ses archives et que celles-ci ont été classées « trésor national » en 2009, ça l’aurait bien fait rire. Lesdites archives ont été défrichées par les deux jeunes commissaires de l’exposition, Laurence Le Bars et Emmanuel Guy. Ils présentent avec passion une pensée déroutante, parfois ardue, riche d’échos contemporains.

Un univers visuel fort

Belle idée que d’accueillir le visiteur par une forêt de fiches de lecture. 1400 feuillets inédits, couverts d’une écriture serrée, enfermés dans des murs de verre. « Pour savoir écrire, il faut avoir lu », disait Debord, « et pour savoir lire, il faut savoir vivre. » Laurence Le Bars précise que « Debord n’était pas le froid stratège qu’on imagine. Nous avons voulu redonner chair à toute cette époque, avec des portraits, des archives de l’INA, des entretiens filmés par Olivier Assayas… » Sans oublier l’univers pictural : les tableaux d’Asger Jorn, les cartes de Paris, la revue de l’Internationale Situationniste.

L’art du slogan

« À bas la société spectaculaire-marchande », « Fin de l’université », « Abolition de la société de classe »… Les slogans situationnistes s’affichent en grandes lettres noires. Mai 68 marque le point culminant de ce combat contre le « vieux monde », précise Emmanuel Guy, « quand les situationnistes tirent à boulets rouges sur les gauchistes ». Mais la trace écrite la plus connue de Debord reste son livre La Société du spectacle, bréviaire situ rédigé sur trois cahiers à spirale « désespérément propres selon le département des manuscrits », s’amuse le commissaire.

Les grands détournements

« On oublie que Debord avait un rapport permanent entre le ludique et le sérieux », rappelle Emmanuel Guy. Les autres situationnistes aussi, vu les drôles de vidéos de René Viénet. Le cinéaste a détourné des films de propagande maoïste pour dénoncer le régime chinois dans les années 70 (La dialectique peut-elle casser des briques ?, hilarant). En 1993, Michel Hazanavicius réalise Le grand détournement : on comprend pourquoi il l’a dédié à Guy Debord.

Presse confusionniste (Jennifer Lesieur, Metrofrance.com, 27 mars 2013)

 

Guy Debord, un regard radical sur notre société

Expo | Guy Debord dénonçait les dérives de notre société marchande dès les années 50. Retour sur l’œuvre d’un insurgé, à qui la BnF (Paris) consacre une expo à partir du mercredi 27 mars 2013.

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Guy Debord, en septembre 1969.

On connaît – du moins l’a-t-on cru et dit longtemps – peu de photographies de Guy Debord (1931-1994). Ce qui n’empêche pas qu’existent de lui de multiples images. Fragments d’une vie et d’une légende. L’image d’un jeune homme de 22 ans, inscrivant, un jour de 1953, sur un mur de la rue de Seine, le slogan devenu fameux : « Ne travaillez jamais », sorte de tract inaugural tracé à la craie, premier acte symbolique d’une révolte politique et esthétique contre l’ordre établi et le mol confort de la France des Trente Glorieuses. L’image du chef de bande, un rien voyou, vaguement clandestin, presque gourou, fondant en 1957 l’Internationale situationniste et dirigeant sa petite troupe d’activistes avec l’autorité et la stratégie d’un chef de guerre.

L’image du théoricien politique radical, fuyant farouchement les médias, méditant sa lecture de Marx pour écrire et publier, quelques mois avant l’embrasement de Mai 68, un essai dont le titre a connu une rare et équivoque fortune : La Société du spectacle (1967). Celle du cinéaste héroïque, livrant à l’incompréhension du plus grand nombre une poignée de films qu’il revendiquait sans « aucune concession pour le public ». Celle, enfin, de l’ermite de Haute-Loire, l’autobiographe de Panégyrique (1989), sorte de Méphisto panaroïaque et bizarre pour les uns, épicurien sensible et généreux pour les autres ; quoi qu’il en soit, vivant retiré du monde, lisant, écrivant et buvant beaucoup – au point d’en tomber gravement malade. Ultimement tiré de l’oubli où il s’était laissé glisser par l’annonce de son suicide, le 30 novembre 1994.

Le spectacle, c’est la mort

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1967. Comics détournés pour l’annonce de la parution de La Société du spectacle chez Buchet-Chastel.

La « société du spectacle » est incontestablement le concept, et l’ouvrage, qui a fait et fait encore la postérité de Guy Debord. Devenu, dans le langage courant, une sorte de dénonciation de l’emprise excessive des médias, La Société du spectacle, essai plutôt difficile d’accès, est en fait bien plus que cela : un pamphlet anticapitaliste virulent et argumenté. La cible de l’auteur, et il le redira en 1988 dans ses Commentaires sur la société du spectacle, c’est « l’accomplissement sans frein des volontés de la raison marchande », « le règne autocratique de l’économie marchande ayant accédé à un statut de souveraineté irresponsable, et l’ensemble des nouvelles techniques de gouvernement qui accompagnent ce règne ».

Pour la première fois dans l’histoire des hommes, ajoute Debord, « les mêmes ont été les maîtres de tout ce que l’on fait et de tout ce que l’on en dit ». C’est la concentration de tous les pouvoirs dans les mains de quelques-uns, le totalitarisme de la marchandise, l’aliénation de l’individu dont l’existence est au service de ladite marchandise. « Quand l’économie toute-puissante est devenue folle […] les temps spectaculaires ne sont rien d’autres », conclut Guy Debord.

La vie d’abord

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Internationale lettriste, tract, décembre 1955.

« On veut plaisanter en disant que je m’emploie « depuis trente ans à défaire le système général d’illusion qui englue l’Est comme l’Ouest ». Je me suis employé d’abord et presque uniquement à vivre comme il me convenait le mieux », note Guy Debord, dans Cette mauvaise réputation (1993). Né à Paris en 1931 dans une famille de la moyenne bourgeoisie, orphelin de père à 4 ans, Guy Debord a grandi à Nice, avant de revenir dans la capitale à la fin de l’adolescence. À 19 ans, il est membre du mouvement lettriste, une avant-garde artistique, sorte d’héritière du surréalisme et du dadaïsme. En 1952, il fait dissidence pour fonder l’Internationale lettriste, puis cinq ans plus tard, en 1957, l’Internationale situationniste. « Le mouvement situationniste se définit comme une sorte de réalisation de la poésie dans la vie, explique Patrick Marcolini, philosophe et spécialiste de l’histoire du mouvement [Le Mouvement situationniste. Une histoire intellectuelle, éd. L’Échappée, 338 p., 22 €]. Il prône un retour au sensible, au réel, à la vie quotidienne. »

Une avant-garde politique et artistique

« L’Internationale situationniste (IS) n’est pas une association, mais un mouvement complètement informel, qu’on intègre par un processus d’adoubement », expliquent Laurence Le Bras et Emmanuel Guy, commissaires de l’exposition de la BnF « Guy Debord. Un art de la guerre ». Et que l’on quitte souvent parce qu’on en est exclu… De 1957 à 1972, année de sa dissolution, l’IS aura compté, en tout et pour tout, et dans tous les pays où elle est présente (essentiellement la France, la Scandinavie, l’Italie, le Royaume-Uni, les États-Unis), de soixante-dix à quatre-vingts membres, « et jamais plus de dix personnes à la fois ». Les plus célèbres : Michèle Bernstein (née en 1932, et qui fut la première épouse de Guy Debord), le peintre danois Asger Jorn (1914-1973), l’essayiste belge Raoul Vaneigem (né en 1934, auteur en 1967 d’un célèbre Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations), l’Italien Gianfranco Sanguinetti… Aux membres, s’ajoutant des sympathisants, des amis, sortes de compagnons de route.

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Les cibles représentaient des portraits des dirigeants des deux blocs, Est et Ouest. En arrière-plan, les directives nos 1 et 2 de Guy Debord. Internationale situationniste, exposition. Destruktion af RSG-6. Galerie EXI, Odense (Danemark) Juin 1963.

L’objectif du mouvement : « la contestation révolutionnaire radicale », résument Laurence Le Bras et Emmanuel Guy. Être des acteurs de l’Histoire et non des spectateurs. Dans une livraison de leur revue, en 1963, on trouve ce développement : « Nous prenons volontiers l’habitude de regarder l’histoire et l’évolution comme des forces qui vont implacablement, tout à fait en dehors de notre contrôle […]. Nous, les gens créatifs dans tous les domaines, devons nous défaire de cette attitude paralysante, et prendre le contrôle de l’évolution humaine. » La particularité de l’IS, au sein d’une époque d’intense activisme politique : « le nouage entre le politique et l’artistique ».

Avant-garde artistique à l’origine, l’IS n’oublie pas cet héritage lorsque, au début des années 60, elle investit de plus en plus le champ politique. « Il s’est agi alors, pour Guy Debord, de faire concorder la critique de la société qu’ont développée les sciences humaines dont il s’est nourri (la philosophie, la sociologie, etc.) avec la critique portée à leur façon par les avant-gardes artistiques, telles que le surréalisme, le dadaïsme, précise Patrick Marcolini. L’idée est d’englober tous les aspects du savoir et de la culture. »

« De cet héritage artistique, les situationnistes ont acquis une sorte de savoir-faire, poursuit Laurence Le Bras. Cela se manifeste notamment par leur revue, leurs tracts, dont le niveau graphique est très sophistiqué. Le souci esthétique est constant, rien n’est laissé au hasard : le graphisme, la mise en pages, le choix du papier, la qualité d’impression. Pour eux, être efficace, c’est lier la forme et le contenu. »

Le maître de guerre

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Guy Debord, Cannes, villa Meteko, avant 1950.

« Les jours de cette société sont comptés ; ses raisons et ses mérites ont été pesés, et trouvés légers ; ses habitants sont divisés en deux partis, dont l’un veut qu’elle disparaisse… » Le ton de la préface qu’a donnée Guy Debord à l’édition italienne de La Société du spectacle est sans ambiguïté : contre le « spectacle », c’est une guerre qu’il convient de mener. Guy Debord est un lecteur assidu de Clausewitz, des Mémoires de Jean-François Paul de Gondi, alias le cardinal de Retz, de L’Art de la guerre, le classique chinois du Ve siècle avant J.-C… « Nous voulons que les idées redeviennent dangereuses », prône de son côté la revue Internationale situationniste, en 1967.

Parmi les quelque 1400 fiches de lecture rédigées par Debord tout au long de sa vie et mises au jour au moment du rachat de ses archives par la BnF, « un tiers a trait à l’art de la guerre et à la stratégie », notent les commissaires de l’exposition. Les armes de Guy Debord et des « situs » dans la guerre qu’ils ont engagée : des textes théoriques, des tracts en prise avec l’actualité, mais aussi le détournement humoristique des images fabriquées par le « spectacle » – les publicités, surtout. Et du bruit, du scandale, quand l’occasion s’en présente…

Des moteurs de Mai 68

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Guy Debord, Directive n°1 : « Dépassement de l’Art ». Huile sur toile, 17 juin 1963.

« Durant les années 50 et au début des années 60, l’influence des idées situationnistes est marginale, observe Patrick Marcolini. Le mouvement est d’ailleurs tenu à l’écart de la vie intellectuelle française par tous ceux auxquels il s’attaque, c’est-à-dire à peu près tout le monde. Notamment Sartre, et avec lui tous les intellectuels de gauche engagés auprès de l’URSS ou de la Chine de Mao, dénoncés par les situs comme complices des régimes totalitaires – qui, pour Debord, sont de simples variantes du capitalisme, dans lesquelles le parti et sa bureaucratie exercent la fonction que la bourgeoisie exerce en Occident. » Il faut attendre le milieu des années 60 pour que les publications situationnistes commencent à être lues, en particulier dans les milieux étudiants. « En 1968, cela explose, poursuit Patrick Marcolini. Les situs sont alors identifiés par les médias comme des acteurs à part entière de la révolte étudiante, et même un de ses moteurs. »

Debord déborde

Après la dissolution de l’IS par Debord, et le retrait de celui-ci, à l’étranger d’abord puis dans sa maison de Haute-Loire, c’est la contre-culture qui s’est chargée de véhiculer, de façon souvent aseptisée, vidés de leur contenu, les concepts situationnistes. Le décès de Debord, en 1994, viendra renverser la tendance et lui donner une nouvelle visibilité. Patrick Marcolini : « Aujourd’hui, dans le grand public, les idées « situ » se sont diffusées et éparpillées, avec toutes les dénaturations que cela suppose. C’est devenu un label de rébellion, de radicalité. Debord et les situs connaissent cependant une postérité plus féconde dans la mouvance de l’ultragauche : les altermondialistes, les anarchistes, les autonomes, les partisans de l’auto-organisation et des conseils ouvriers… »

Mais on lit et on cite aussi Debord aujourd’hui dans les cercles dirigeants : les milieux de la communication, les médias, la politique, même les écoles de guerre. Paradoxal ? Pas si sûr, estime Patrick Marcolini, « les tenants de l’ordre pouvant trouver, dans un traité comme La Société du spectacle, écrit pour servir un travail révolutionnaire, des pistes pour maintenir le pouvoir en place ». Preuve ultime, peut-être, de la vitalité préservée de la pensée de Guy Debord.

Presse confusionniste (Nathalie Crom, Télérama n° 3297, 23 mars 2013)

 

Le cinéma sans cinéma ou l’œuvre fantomatique de Guy Debord

Cinéma | Au grand écran qui abrutit le spectateur, Debord répond par des anti-films détournant les images. Sa filmographie est projetée en continu et en libre accès durant l’expo de la BnF.

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Photographie de tournage de Critique de la séparation, 1960. De dos : Guy Debord ; derrière la caméra : André Mrugalski, chef opérateur.

« Il n’y a pas de film. Le cinéma est mort. Il ne peut plus y avoir de film. Passons, si vous voulez, au débat. » Rien à voir, mais tout à dire, semblent crier ces mots, échappés de Hurlements en faveur de Sade. Nous sommes en 1952 : curieuse entrée en matière pour un premier film ; d’emblée, la voix prime sur l’image, absente. C’est sur ce mode nihiliste que Guy Debord, chantre d’un « terrorisme cinématographique », fait ses armes à l’écran. Son film ne contient aucune image : une bombe les a détruites, laissant, en guise de décombres, une alternance d’écrans blancs doublés d’une bande-son, et d’écrans noirs muets, menaçants. Une table rase tout avant-gardiste, pendant du Carré blanc sur fond blanc, de Malevitch, ou des assourdissants silences de John Cage.

Mais Debord n’en reste pas là : ses courts métrages suivants, Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps (1959) et Critique de la séparation (1961), expérimentent la technique du détournement, pointe acérée de la critique situationniste. Toute son œuvre cinématographique détournera ainsi des images existantes (publicités, actualités, extraits de films, etc.), en les accompagnant de ses mots à lui. Voir, ici, c’est lire ou écouter – le panache des titres le dit assez. Les scripts des trois premiers films composent un livre bien nommé, Contre le cinéma (1964). Le cinéma, qui repose sur la passivité du spectateur, est l’antre de la société du spectacle. Anéantir le cinéma et renverser la société ne forment qu’un seul projet, esthétique et politique.

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Publicité pour des maillots de bain, La Société du spectacle, 1973. Debord y a apposé des calques avec des indications de recadrage pour son film.

Galvanisé par sa rencontre avec le producteur Gérard Lebovici, Guy Debord adapte en 1973 La Société du spectacle (1967), et fait la nique à Eisenstein qui, lui, avait échoué à porter à l’écran Le Capital, de Marx… Le commentaire du film est entièrement composé d’extraits de l’ouvrage, déclamés sur fond d’images d’archives : le fétichisme de la marchandise s’incarne ainsi dans des photos de filles en bikini. Unique théoricien cinéaste, le stratège se veut aussi critique en chef, quand il verrouille la réception de son film dans Réfutation de tous les jugements, tant élogieux qu’hostiles, qui ont été jusqu’ici portés sur le film « La Société du spectacle » (1975) !

Cette guerre connaît un coup fatal : suite à l’assassinat de Lebovici en 1984, Debord interdit toute projection de ses films, redoublant la mise au tombeau qu’ils constituaient déjà. De longues années de purgatoire s’ensuivent. « Le cinéma de Debord est en partie constitué par l’aura de son invisibilité », note le cinéaste Olivier Assayas, qui joua un rôle majeur dans la redécouverte des films de l’insurgé, projetés à Venise en 2001, et réunis en 2005 dans un coffret DVD.

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In girum imus nocte et consumimur igni, de Guy Debord, 1978.

Noire et blanche, l’œuvre fantomatique de Debord est un mélange inouï de proférations sentencieuses, assassines, et d’émotion lyrique, proprement élégiaque. De cet écrin, le film ultime In girum imus nocte et consumimur igni (1978) se révèle le secret joyau. Ce titre palindrome – à lire dans les deux sens – signifie en latin « nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu ».

Le long métrage réaffirme une radicalité souveraine – « Je ne ferai, dans ce film, aucune concession au public » – en dessinant une perfection circulaire, retour autobiographique sur son parcours de révolutionnaire et lettre d’amour au Paris perdu de sa jeunesse. Constellée par les motifs de l’eau et du feu, par de longs extraits des Enfants du paradis, des Visiteurs du soir et de La Charge de la brigade légère, par des travellings originaux de la lagune de Venise, la révolution opérée par ce film est « à reprendre depuis le début ». Aucun bonus n’est donc possible, sinon une diabolique bande-annonce : « Au moment de créer le monde, j’ai su que l’on y ferait un jour quelque chose d’aussi révoltant que le film de Guy Debord intitulé IN GIRUM IMUS NOCTE ET CONSUMIMUR IGNI ; de sorte que j’ai préféré ne pas créer le monde. » Signé : Dieu.

Presse confusionniste (Juliette Cerf, Télérama n° 3297, 23 mars 2013)

 

Philippe Sollers : “Debord est une bibliothèque ambulante”

Entretien | À l’occasion de l’ouverture de l’expo sur Guy Debord à la BnF, nous avons rencontré l’écrivain Philippe Sollers, qui le considère avant tout comme un métaphysicien.

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Guy Debord, Aubervilliers. Au fond, les Grands Moulins de Pantin [1952].

Il existe, entre Guy Debord et vous, des points de rencontre : l’importance des lectures, une clandestinité revendiquée, l’intérêt pour la stratégie militaire…

Le point de rencontre, s’il y en a un, c’est la question du style. Non pas dans l’écriture, mais dans la façon de vivre. La phrase de Debord que je préfère et que je réemploie volontiers, c’est : « Pour savoir écrire, il faut avoir lu, et pour savoir lire, il faut savoir vivre. » Guy Debord a fait de son existence tout entière, avec un acharnement remarquable, jusqu’à la suppression de soi, une épreuve de liberté constante.

En n’adhérant jamais à rien, et en restant toujours dans une position de clandestinité, autrement dit de guerre. Ce qui est impressionnant, chez lui, c’est cette fermeté, cette tenue. Ses façons de procéder sont absolument différentes des miennes – je n’ai pas choisi, comme lui, la position du retrait, plutôt celle de l’utilisation à haute dose de la technique médiatique, mais le but est le même.

Comment définiriez-vous la guerre de Debord, quel est l’ennemi ?

L’ennemi, c’est le formatage des cerveaux, l’ignorance, l’analphabétisme virulent. « En poésie, c’est toujours la guerre », disait déjà Mandelstam.

L’importance des citations, dans l’élaboration de vos textes, vous est aussi commune. Citer un auteur, un poète, cela prouve, écrivez-vous, « une certaine continuité secrète et claire de l’Histoire et du temps » [Lire La Guerre du goût, Discours parfait…]

Debord est une bibliothèque ambulante. Sa culture est considérable, son art des citations le prouve. C’est aussi un grand poète. L’écriture de Debord, c’est de la grande prose, venue des maîtres du genre qu’il connaît par cœur : Saint-Simon, Retz, Bossuet… La poésie pense davantage que la philosophie, je le crois vraiment. La vision du monde et de l’Histoire de Guy Debord passe par la littérature, la pensée poétique. Ont compté pour lui Dante, Shakespeare, Cervantès, les historiens grecs, les poètes chinois. Et, du côté des écrivains français, Villon, Montaigne, évidemment Lautréamont…

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Quel est, selon vous, le grand malentendu sur Guy Debord ?

On en fait un sociologue, ou un idéologue politique, alors qu’il est un grand écrivain métaphysique, voilà le grand malentendu. C’est un métaphysicien, et ce qui l’intéresse, donc, c’est la question du temps. Et celle de l’espace. Le corps de l’individu dans le temps et dans l’espace.

La faculté de la poésie à inventer une façon singulière d’être dans le temps, à proposer une autre vision de l’Histoire, où les morts peuvent être plus vivants que les vivants. Tout cela est sévèrement réprimé par l’ignorance contemporaine. On a accusé Debord d’être complotiste, paranoïaque. Mais, bien sûr, il y a complot ! De la marchandise, contre l’intelligence. Debord évoque à ce sujet le diable, « l’adversaire » – c’est en cela qu’il est métaphysicien.

Presse confusionniste (propos recueillis par Nathalie Crom, Telerama.fr, 26 mars 2013)

 

Guy Debord, pensée classée

Critique Fonds. À la BNF François-Mitterrand débute aujourd’hui une exposition des archives de l’écrivain gourou situationniste. Une première.

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Un photomontage de 1958 issu de l’ensemble des Chutes de phrases (après Mémoires).

Nota bene : tout a commencé par un arrêté paru au Journal officiel en date du 29 janvier 2009, qui a classé les archives de Guy Debord (1931-1994) « trésor national ». La manœuvre d’État visait à éviter la fuite du beau lot vers l’université américaine Yale, qui le guignait. La Bibliothèque nationale de France (BNF) a acquis le fonds, via le mécénat, de la veuve du situationniste, Alice Debord. Le paradoxe reste entier : un ennemi de la société, des distinctions et des promotions, bien au chaud dans une institution « spectaculaire ». Chacun peut y aller de ses arguments, pour ou contre. Mais quatre ans après les faits, une exposition dévoile le legs debordien. On peut gloser : l’étendue du désastre ou de la découverte est là, de visu et in situ.

Slogans. C’est une première « rétrospective » de l’écrivain, poète, cinéaste, de l’inclassable figure qu’était Guy Debord, après une poignée d’expositions sur le mouvement situationniste. Dans le catalogue [« Guy Debord, un art de la guerre », dir. par Emmanuel Guy et Laurence Le Bras, Gallimard, 224 pp., 39 €], Fanny Schulmann raconte l’inauguration ratée ou réussie, toujours selon l’angle d’attaque, de celle au centre Pompidou, en février 1989. Le soir même du vernissage, les employés de l’établissement en grève distribuaient un tract reprenant les slogans et l’imagerie situationniste pour dénoncer leurs conditions de travail. « L’événement résonne avec force pour qui comprend la tension inhérente à tout projet d’exposition au sein d’une institution patrimoniale d’un mouvement tel que l’IS [l’Internationale situationniste, ndlr] », écrit-elle. Détourneurs détournés…

Exposer Debord, c’est dépasser l’antithèse contenue dans l’association des deux mots, oui mais comment ? L’auteur de la Société du spectacle (1967) y a finalement lui-même contribué. Premier archiviste de son œuvre, il a compilé, rangé, classé pour une postérité. « Il y a une continuité dans les avant-gardes au XXe siècle dans la volonté de conserver sa propre archive, de faire sa propre histoire au sens matériel », estime le philosophe Patrick Marcolini, auteur d’une histoire intellectuelle du situationnisme [« Le Mouvement situationniste, une histoire intellectuelle », L’Échappée, 338 pp., 22 €]. Ainsi Debord racontait-il en octobre 1994 à son ami Ricardo Paseyro : « Nous avons fait le tri, brûlé une masse de papiers inutiles et gardé ici à la disposition de mes lecteurs tout ce qui importe. » Le 30 novembre, Guy Debord atteint de polynévrite alcoolique, se suicidait dans sa maison de Champot (Haute-Loire).

Premier challenge auquel se sont confrontés les commissaires de l’exposition : briser l’image du révolutionnaire aux cheveux hirsutes et misanthrope. « Rendre aimable quelqu’un qui n’a rien fait pour l’être », résume Emmanuel Guy. Donner de la chair, sans trop en faire, à un théoricien froid et fuyant. Éviter le fétichisme de mauvais aloi et donc exit la table de travail, celle sur laquelle fut rédigée la S de S, la veste en tweed, les lunettes et la machine à écrire. Pour incarner l’homme, un prologue montre le contexte désœuvré de sa jeunesse, les lieux de déambulation parisienne de cet adepte de la psychogéographie et les images en noir et blanc d’un Saint-Germain-des-Prés du début des années 50, où sévissait alors l’Internationale lettriste et l’écho du « Ne travaillez jamais ». Tout au plus, en fait d’objets personnels, y découvre-t-on ce fascinant plateau du Jeu de la guerre, matérialité de la double hélice interne de son inventeur, le stratège et le joueur (lire ci-contre). Le cœur, le centre en fusion de l’œuvre, tient dans la masse de fiches de lectures cartonnées, près de 1400 au total, compilées depuis 1954 jusqu’à la fin de sa vie.

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Fiche de lecture de Debord.

Réservoir. Un ensemble inédit, mis en scène sur de longues colonnes de Plexiglas, dans un ovale au centre de l’exposition de la BNF. Une bibliothèque portative et intérieure, à côté de l’autre, la matérielle qui a été écrémée, modifiée au cours de ses nombreux déménagements. Debord avait organisé thématiquement ces fiches dans des chemises vertes cartonnées. Ce grand lecteur de Clausewitz, Hegel ou encore Machiavel n’annotait jamais ses livres et reportait sur ces petits rectangles de bristol citations et commentaires qui constituaient ensuite la matière première de ses écrits. Un tiers concerne la stratégie et l’histoire militaire, mais il y a aussi un dossier, « Poésie etc. » Un aperçu émouvant de la sensibilité de l’écrivain. « C’est comme si on se penchait sur l’épaule de Debord, commente la commissaire de l’exposition Laurence Le Bras. L’histoire de la pensée défile sous nos yeux, avec toutes ses références, y compris celles non réutilisées. » Un réservoir d’où tout émane, et vers lequel il revient tout au long de sa vie. « En 1988, renchérit Patrick Marcolini, il commente une fiche rédigée en 1954 : « En 1954, j’étais bien optimiste. » »

Support de mémoire et aussi source de détournement, l’une des pratiques d’écriture « situ » par excellence. Debord prélève dans des textes des phrases qui feront sens mises bout à bout, ou modifiées d’un terme. Parfois, il griffonne même en marge un enthousiaste « dét ! » pour détournement. Sa façon à lui de prendre au spectacle ce que le spectacle a pris.

La Société du spectacle est ainsi un ouvrage théorique mais aussi un collage littéraire avec du Lautréamont, du Marx, etc., dialoguant sous la surface. Dans l’inventaire des fiches présentées, on perçoit parfois des élans romantiques, loin de l’image du Debord froid. « Nous étions couchés ici dans les ténèbres bruissantes, nous cherchions l’entrée du monde », pioche-t-il dans les Réprouvés, d’Ernst von Salomon.

Distance. L’exposition peut paraître parfois ardue au néophyte, mais le visiteur y trouve, en parallèle à une histoire intellectuelle et aussi collective, celle d’une vision inflexible, sérieuse et ludique de la société et de ses kystes. Elle instaure une distance historique avec un personnage connu pour avoir suscité une postérité mimétique et intransigeante. Debord copiait aussi Don Quichotte. « Ami Sancho, lui dit-il, apprends que ciel m’a fait naître pour ramener l’âge d’or en ce maudit siècle de fer ; c’est pour moi que sont réservées les grandes actions et les périlleuses aventures. »

Tactiques sur un plateau

Le « Jeu de la guerre », conçu en 1956 par l’auteur, friand de stratégies, est l’emblème du parcours de la BNF.

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Alice et Guy Debord jouant au Jeu de la guerre, en août 1987.

C’est le « clou », comme on le dit d’un spectacle… Un ensemble indéniablement prenant de l’exposition, dans lequel semblent se côtoyer l’enfance et la rouerie, la stratégie et le jeu, la révolution et la théorie. Au centre de la salle, aux côtés de soldats de plomb, l’un des cinq exemplaires — fait maison, en 1978 — du Jeu de la guerre, avec ses 34 pièces. Dans une note inédite et non datée, Debord reconnaît : « J’ai un côté tout à fait puéril, et je m’en réjouis : les cartes, les kriegspiel, les soldats de plomb. J’ai aimé aussi des jeux plus grands : l’art, les villes, le bouleversement d’une société. »

Pions stylisés. L’un des enseignements des archives Debord tient dans la découverte de l’ampleur que prenait chez lui le goût de la stratégie militaire. Un tiers des fiches de lecture sont regroupées sur ce thème, comme un tiers de sa bibliothèque. Et dès 1956, il imagine ce jeu de stratégie, plutôt de guerre de mouvement, avec un plateau de cuivre et des pions stylisés. Les deux adversaires doivent placer leurs pions en début de partie sans connaître le plan de l’ennemi, contrairement aux échecs [« Le Jeu de la guerre, relevé des positions successives de toutes les forces au cours d’une partie », avec Alice Becker-Ho, éditions Gérard Lebovici, 1987.]. Son principe : « Le but de chaque camp est la destruction du potentiel militaire de l’autre. Ce résultat peut être obtenu soit par la destruction de toutes les unités combattantes, soit par la prise des deux arsenaux de l’ennemi. »

Les 500 cases du plateau sont structurées par des lignes de communication qui rayonnent à partir de certaines pièces. Une tactique alternative, détaille Emmanuel Guy, dans un article du catalogue de l’exposition, « consiste à paralyser l’armée ennemie en rompant ses lignes de communication ». Un pion s’en écarte et il devient inutilisable. Les exclus du mouvement situationniste sont comparables à ces pièces, jugés inaptes à poursuivre le combat lorsqu’ils s’éloignaient du projet défini collectivement.

Métaphore. En 1965, Guy Debord dépose les règles de son jeu à la Spadem (Société de la propriété artistique des dessins et modèles) en ajoutant une mention particulière : « Ce jeu est destiné d’abord au courant situationniste international, pour qu’il s’y exerce à la dialectique, à toutes fins utiles. »

Comme quoi le passe-temps servait de métaphore à la contestation. En 1978, une version plus légère du Jeu de la guerre, avec un plateau en tissu et pions de bois, a été brièvement commercialisée par la Société des jeux stratégiques et historiques créée pour l’occasion par Gérard Lebovici.

Presse confusionniste (Frédérique Roussel, Liberation.fr, 26-27 mars 2013)

 

La BNF ne change pas Debord

Il l’avait prévu, la BNF l’a fait : l’exposition consacrée à Guy Debord, fondateur du mouvement situationniste, marque l’arrivée au sein de la culture officielle du plus inspiré de ses détracteurs. Malentendu ou réconciliation ?

« Paris, 2013, sur les quais de Seine, Guy Debord, classé Trésor National, entre pour de bon dans le spectacle (…). Mais avec lui, pour le combattre encore, l’art de la guerre ».  C’est dit ! Dans la manière dont ils présentent leur exposition, les commissaires Laurence Le Bras, conservateure au département des Manuscrits, et Emmanuel Guy, chargé des recherches documentaires, savent qu’ils foncent tête baissée dans un paradoxe. L’auteur de La Société du Spectacle, mort en 1994, n’aurait pas accepté sans rire que ses archives soient classées « Trésor National », comme ce fut le cas en janvier 2009. Aurait-il vu d’un meilleur œil leur achat par la BNF en 2011 ? Sans doute. Car Guy Debord était non seulement un révolutionnaire, mais également un écrivain, un cinéaste et un penseur. Et il faut bien qu’une œuvre soit quelque part, pour qu’on puisse l’étudier ou la découvrir.

Quelle guerre fait-on ?

On connaît la première thèse que soutient son livre fondateur, publié en 1967 chez Buchet et Chastel : « Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s’annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation. » C’est contre cette dérive, qui nous conduit à regarder nos vies défiler selon des schémas esthétiques imposés, que Guy Debord a mené sa guerre – une guerre, donc, perdue d’avance, vouée à l’échec, terminée avant même d’avoir commencé. À quoi bon une lutte déjà perdue ? « Il ne faut pas admettre les choses », remarque-t-il dans les myriades de notes qui pleuvent dès l’entrée de l’exposition. L’enjeu est d’imaginer une forme de vie plus satisfaisante, plus active, au-delà du spectacle. Adolescent, Debord ne présentait-il pas sa réussite au bac comme une défaite ? « Le divin Met et Guy-Ernest Debord ont la douleur de vous faire part de leur brillant succès aux épreuves du baccalauréat 2e partie. Fleurs fraîches seulement. »

La promenade

S’il naissait aujourd’hui, Guy Debord serait peut-être le théoricien d’un « art de l’échec » ; né en 1931, il trouva plutôt dans la lecture de Marx, prolongée par ses rencontres au sein de l’Internationale Lettriste, l’espoir d’un avenir autre – déjouant le Spectacle. Mais de tracts en œuvres expérimentales (il fut l’ami du peintre  Asger Jorn et réalisa plusieurs films), ce que ressent le visiteur d’aujourd’hui est surtout un équilibre ténu entre l’humour et l’érudition, la légèreté et l’ambition, que l’on n’avait pas vu depuis Dada et les Surréalistes. Réparti entre Debord et ses compagnons de route, l’art du détournement ne connaît pas de limites : par la magie des sous-titres, René Viénet transforme des films pornographiques (Les filles de Kamaré) ou de propagande (Chinois, encore un effort si vous voulez être révolutionnaires) en manifestes philosophiques. Plus tard, il détournera les comics en leçon de dialectique. Dialogue entre deux cowboys dans un roman-photo d’André Bertrand : « De quoi tu t’occupes exactement ? – De la réification. » Plus bas, une autre bulle : « Non, je me promène. Principalement, je me promène. »

Le jeu

Dans ce contexte, la guerre et la révolution deviennent peu à peu des notions théoriques dont l’application politique (la participation aux mouvements de mai 1968) ne convainc que ses « acteurs ». Ainsi, le conflit s’évapore en un « Jeu de la guerre », conçu dès 1956 comme une variante étrange au jeu d’échecs, et qu’on ne saurait réellement prendre pour un appareil d’entraînement à la stratégie. Le sérieux de l’œuvre de Debord et de ses compagnons est ailleurs. Sa proposition contient son propre repli et sa propre issue : le sujet sentant, lisant, pensant, écrivant. Car une fois les rêves révolutionnaires mis en sommeil, apparaît l’extraordinaire fécondité des rêveurs. Ce sont leurs créations, commentées entre autres par  Olivier Assayas, que l’on approfondit dans le catalogue ; ce sont leurs conditions de vie que l’on découvre dans le roman où Michèle Bernstein, première épouse de Debord et co-fondatrice de l’Internationale Situationniste, qui décrit leur quotidien en parodiant le Nouveau Roman. Mais Guy Debord l’a annoncé : « Pour savoir écrire, il faut avoir lu, et pour savoir lire, il faut savoir vivre ».

Presse confusionniste (Maxime Rovere, Evene.fr, 27 mars 2013)

 

Guy Debord à la Bibliothèque nationale de France

L’exposition « Guy Debord, un art de la guerre » ouvre ses portes à la Bibliothèque nationale de France à Paris, site François Mitterrand, à partir du 27 mars. Elle présente les archives de ce fondateur des mouvements d’avant-garde : l’Internationale lettriste (1952-1957), et l’Internationale situationniste (1957-1972).

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Un Trésor national. La Bibliothèque nationale de France expose les archives de Guy Debord, du 27 mars au 13 juillet 2013. Classées Trésor national en 2009, ces archives sont entrées dans les collections du département des manuscrits de la BnF en 2011.

L’exposition présente une sélection de 600 fiches de lecture rédigées par Guy Debord, et 400 documents, tels que des manuscrits, photographies, affiches, oeuvres et extraits sonores.

Penseur révolutionnaire, poète, artiste, directeur de revue et cinéaste, Guy Debord (1931-1994) a forgé, à travers ses oeuvres, une critique sans concession de la société moderne. Initiateur des mouvements Internationale lettriste et Internationale situationniste, il dénonce les faux-semblants de notre société et du capitalisme dans son livre La société du spectacle (1967).

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VOIR LA VIDÉO

L’exposition met en avant, outre l’ensemble inédit des fiches de lecture de Guy Debord : des photographies d’Ed van der Elsken, une galerie de portraits de 40 situationnistes, des extraits audiovisuels issus des collections de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), les découpes de magazine préparées par Guy Debord constituant une vaste fresque du consumérisme des années 70, ainsi qu’une œuvre moins connue de ce penseur : le Jeu de la guerre.

Presse confusionniste (Culture.fr)

 

Guy Debord, la vie d’abord

Un paradoxe apparent, mais l’occasion de revoir cette pensée révolutionnaire qui revient à la mode.

Quel paradoxe ! Guy Debord exposé à la Bibliothèque nationale de France à Paris ! Lui, le fondateur de l’Internationale situationniste (IS), l’auteur du livre culte La société du spectacle (paru en 1967), le grand gourou de mai 68, le pourfendeur des institutions culturelles, le voilà fêté par l’une d’elles ! Sa vie et son œuvre devenant un spectacle ! Il en aurait déduit que, décidément, la société du spectacle et de la marchandisation de tout est capable de récupérer même ses pires ennemis.

Et pourtant, l’initiative est heureuse. La BNF se devait de montrer toutes ces archives de Debord (1931-1994) — documents, lettres, films, photos — qu’elle a achetées à prix d’or à sa veuve pour empêcher qu’elles ne partent à l’université de Yale. Pour ce faire, l’État français a dû qualifier de « Trésor national » l’œuvre d’un homme qui n’a eu d’autre objectif toute sa vie que de nuire à l’ordre établi ou, du moins, de ne rien lui concéder.

Revoir, relire Debord, est essentiel aussi car les contestations qui se lèvent aujourd’hui un peu partout sous le nom des Indignés, d’Occupy Wall Street ou, dans la foulée du livre L’insurrection qui vient, se réclament toutes de Debord. Même si ces jeunes n’ont pas tous lu Debord, difficile d’accès, ils en connaissent l’essence : la société a été mangée par le spectacle, tout est devenu marchandise, nous empêchant de mener notre propre vie. La culture, la politique se sont éloignées de notre expérience directe, nous sommes aliénés. Et la société des loisirs et de la consommation ne nous offre pas de libertés supplémentaires, mais, au contraire, rien que des besoins factices qui nous éloignent encore plus du monde et tue toutes les utopies collectives (lire notre encadré).

On ne peut pas nier que la grille debordienne reste indispensable pour analyser, par exemple, le succès phénoménal et si long d’un Berlusconi ou les dérives de certains médias.

L’art de la guerre

L’exposition est chronologique et se termine sur un étonnant « Jeu de la guerre » inventé par Debord, car l’écrivain et philosophe était un fou de stratégie militaire. Il avait lu Clausewitz et Machiavel. L’exposition s’intitule « Un art de la guerre » car, pour lui, la révolution se mène comme une guerre.

Bien sûr, exposer un penseur est rarement « peps », même si lire ses pamphlets, voir ses films et interviews, peut être jouissif car Debord et son clan (il était un chef de meute), maniaient l’ironie, l’humour, comme Dada et les surréalistes quand ils étaient révolutionnaires. Il y a une fraîcheur et une insolence réjouissantes dans cette époque et l’expo permet de la voir comme si on était derrière l’épaule de Debord.

Détournement

Guy Debord est né en 1931, à Paris. En 1953, à 22 ans, il écrit en lettres capitales sur un mur : « Ne travaillez jamais ! », son premier geste d’opposition à une société qu’il juge aliénante et répressive par essence. Vite, on découvre au centre de l’expo 600 petites fiches de lecture placées sur des murs de plexiglas, écrites en pattes de mouche (choisies parmi 1400 fiches retrouvées). Guy Debord a énormément lu et, chaque fois, il annotait non pas les livres mêmes, mais des fiches. Il disait : « Pour savoir écrire, il faut avoir lu. Et pour savoir lire, il faut savoir vivre. » Toutes ses théories renvoient chacune à la vie, à la jouissance de sa propre vie.

Il fonda deux mouvements d’avant-garde : d’abord, l’Internationale lettriste (1952-1957) et, ensuite, l’Internationale situationniste (1957-1972). Au départ, il s’attaque à l’art et au cinéma qu’il estime morts. Un de ses premiers films montre des écrans noirs et un texte off. L’art est trop coupé des situations vécues. Il prône le détournement de l’art et des images (à la fin de l’expo, on voit deux films formidables de René Vienet, des années 70, avec des images de propagande chinoise dont les dialogues ont été détournés de manière hilarante).

De la contestation de l’art, Debord passera à la contestation de la société. Sur un mur, on découvre les noms les plus importants de l’histoire de l’Internationale situationniste comme Michèle Bernstein, la première épouse de Debord, Asger Jorn et Constant, venus de Cobra, le peintre belge Maurice Wyckaert et, bien sûr, Raoul Vaneigem, celui qui fut avec Debord le grand gourou de mai 68 avec son livre culte, Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations et qui continue encore aujourd’hui le combat d’idées (lire notre interview en janvier dernier dans La Libre Belgique). Vaneigem démissionna en 1970 de l’IS.

Général et situationniste

On note aussi la présence d’un homme étonnant, Piet de Groof, alias Walter Korun, proche de Cobra, situationniste et pourtant général de l’armée de l’air belge ! Il connut son moment de gloire à l’Expo 58 de Bruxelles quand il organisa, avec Debord, un « attentat ». Ils imaginèrent d’abord un labyrinthe géant dans le parc royal pour que les visiteurs s’y perdent. Ils choisirent finalement de rédiger un tract vengeur à lâcher contre un colloque international consacré à la critique d’art et organisé pour l’Expo 58. « Disparaissez, critiques d’art, imbéciles partiels, incohérents et divisés ! Vous avez à faire l’étalage, dans ce marché, (de) votre bavardage confus et vide sur une culture décomposée. Vous êtes dépréciés par l’Histoire. Même vos audaces appartiennent à un passé dont plus rien ne sortira. » Signé Debord, Jorn et Korun. Ils lancèrent ce brûlot en pleins débats, le dispersèrent dans les airs à Bruxelles et le collèrent (!) en plein sur les tableaux d’une exposition organisée pour ce colloque.

Malgré ce fait d’armes, en 59, Guy Debord exclut Piet de Groof quand il apprit qu’il était aussi militaire. Debord n’avait rien à envier à Breton en matière d’exclusions.

Il n’y eut en tout qu’une poignée (quelques dizaines) de personnes à être membres de l’IS et à participer à leurs conférences, dont celle d’Anvers en 1962. Mais leur revue soignée, leurs idées, leur sens du « marketing », les livres de Debord et Vaneigem, ont eu une influence bien plus importante. On rappelle à l’expo le rôle du livre De la misère en milieu étudiant (y compris la misère sexuelle) qui fut distribué en 1966 à l’Université de Strasbourg : « L’étudiant se croit libre, révolté, bohème, alors qu’il ne fait qu’apprendre à se conformer au système pour ensuite y prendre part. » Ce fut le galop d’essai qui donnera ensuite les Enragés de Nanterre, mai 68 et ses slogans sur les murs. Mais les Enragés situationnistes furent vite évincés par les trostkystes et autres groupes d’extrême gauche.

En 1972, Debord mettait fin à l’IS. Il ne cessa pas cependant de combattre jusqu’à son suicide en 1994, pour échapper aux souffrances d’une polynévrite alcoolique.

Presse confusionniste (Guy Duplat, LaLibre.be, 29 mars 2013)

 

GUY DEBORD (1931 – 1994), Bibliothèque Nationale de France, du 27 mars au 13 juillet 2013

Un hommage à Guy Debord débute dans les jours qui viennent à la Bibliothèque Nationale de France et j’en découvre l’existence grâce aux articles publiés dans la presse. En lisant ceux-ci j’ai l’impression d’entendre parler d’une exposition consacrée aux fossiles du mésozoïque, probablement parce que les auteurs de ces comptes rendus sont jeunes ou en tout cas beaucoup plus jeunes que moi et que le nom « Guy Debord » leur semble enfoui dans la nuit des temps.

Ce n’est pas le cas en ce qui me concerne : plus âgé que moi sans doute Debord n’en était cependant pas moins à mes yeux, mon contemporain, à preuve que j’achetais les cahiers de l’Internationale situationniste au moment de leur parution, et non chez un bouquiniste bien des années plus tard. Je ne veux pas dire pour autant qu’il était aisé de se les procurer. Propos d’ancien combattant : seule une boutique d’art avant-gardiste dans la rue des Éperonniers les recevait à ma connaissance à Bruxelles et les volumes aux couvertures métallisées se retrouvaient dans mon sac en compagnie un jour de Julian Beck et de Jean-Jacques Lebel, un autre des Bâtisseurs d’Empire, pièce écrite par un illustre joueur de trompinette.

On nous explique aujourd’hui que Debord était ceci ou cela « par rapport à Marx ». La référence aurait paru incongrue à l’époque où il écrivait, tant il était clair que Debord était 100% hégélien. Hégélien de gauche comme Marx aussi sans doute, mais comme une branche divergente au sein de l’hégélianisme de gauche, ce qui interdit que l’un soit le disciple de l’autre, même si pour Marx par rapport à Debord, la question ne se pose pas bien entendu.

On ne sait plus rien aujourd’hui du XIXe siècle, sinon qu’on se souvient précisément de Marx et aussi de Darwin. Et ils ont du coup censément tout inventé à l’époque : on attribue ainsi à Marx en économie politique la totalité de ce qu’il a trouvé chez Adam Smith et Ricardo, et en philosophie tout ce que Hegel lui avait transmis. Les hommes sont bien avares de leur mémoire.

Quand nous ouvrons la bouche aujourd’hui, nous répétons du Debord, du Marcuse, de l’Adorno ou du Horkheimer, tout comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir. Aussi, à ceux qui parlent d’un de vous quatre comme d’un iguanodon de Bernissart, je vous le dis bien haut : « Vous êtes vivant ! »

Presse confusionniste (PaulJorion.com, 25 mars 2013)

 

Debord inédit

« Là où M. Debord a sans doute quelques qualités, ce sont justement des qualités qui l’empêchent de vivre avec son siècle ; qu’il n’a pas voulu suivre : il écrit avec force et précision, il écrit bien, il pense toujours à l’histoire, il COMPARE… ce qui est tout simplement réactionnaire. Cet ennemi du progrès qui se flatte de ne pas parler l’anglais, de ne pas conduire une automobile, qui méprise tout à fait comme non pensée rustique l’informatique, qui ne consent à manger que de la nourriture obtenue sans chimie, et cuisinée à l’ancienne, qui s’est déclaré l’ennemi de toute modernisation en architecture ou en moyens de transport, qui accepte l’avion mais déteste les aéroports, qui hait la télévision et pour finir conclut que le cinéma est devenu méprisable, s’est clairement déclaré un ennemi de son siècle. En matière de pensée et d’art, il a tenu pour néant tous les plus grands penseurs du siècle, de Sartre à Foucault, de Barthes à Lacan, et ses artistes, de Robbe-Grillet à Godard et il fait ses délices des seuls jeunes extravagants de l’Encyclopédie des Nuisances… »

(Guy Debord, manuscrit inédit « Les Erreurs et les échecs de M. Guy Debord par un Suisse impartial », reproduit in Catalogue Guy Debord, Un art de la guerre, p. 212, BNF/Gallimard).

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Presse confusionniste (JournaldeJane.wordpress.com, 21 mars 2013)

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[Mère de Dieu, chasse Poutine] Stakhanov ressuscité

Poutine fait renaître l’ordre de héros du travail

MOSCOU – Le président russe Vladimir Poutine a signé vendredi un décret qui fait renaître la décoration de héros du travail [comme promis en décembre dernier – NdJL], qui existait à l’époque de l’URSS, a indiqué à l’AFP son porte-parole, Dmitri Peskov.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/17.gifLa décoration sera remise pour des résultats exceptionnels dans les activités sociales et économiques visant à assurer la prospérité et l’épanouissement de la Russie, selon le texte du décret cité par l’agence Itar-Tass.

Chez nous, en Union soviétique, il existait le titre de « Héros du travail socialiste » et à mon avis c’était justifié, avait auparavant déclaré M. Poutine au cours d’une conférence de son mouvement, le Front populaire russe, à Rostov-sur-le-Don (sud).

L’idée de faire renaître cette décoration avait été avancée par un militant de ce mouvement créé en 2011 alors que le parti pro-Kremlin Russie Unie était en perte de vitesse.

Créée en 1921, la décoration destinée principalement aux meilleurs ouvriers, constructeurs de l’économie socialiste, a existé jusqu’à la chute de l’URSS en 1991.

Plus de 20.000 personnes ont été décorées à l’époque soviétique pour leurs succès dans l’industrie, l’agriculture, la science ou les innovations techniques.

Parmi eux, les créateurs de l’arme atomique Igor Kourtchatov et Andreï Sakharov, les constructeurs d’avions Sergueï Iliouchine et Andreï Tupolev, le créateur du célèbre fusil automatique Mikhaïl Kalachnikov, ainsi que les leaders soviétiques Joseph Staline, Nikita Khrouchtchev et Léonid Brejnev.

L’État récompensait également les travailleurs de choc aux résultats exceptionnels, sur le modèle du mineur de fond Alexeï Stakhanov.

Selon la chronique officielle soviétique, celui-ci avait extrait en six heures 102 tonnes de charbon en 1935, soit 14 fois plus que la norme. La véracité de cet exploit vanté par la propagande soviétique a été contestée par la suite.

Les personnes décorées recevaient une médaille en forme d’étoile ornée d’une faucille et d’un marteau, et des avantages sociaux.

Malgré la suppression de cette décoration en 1991, ces avantages, notamment les services communaux et les médicaments gratuits, ainsi que des allocations de retraite supplémentaires, sont restés en vigueur.

Andreï Sakharov, décoré de ce titre trois fois, avait été privé de ses décorations en 1980 pour activités antisoviétiques.

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Presse stalinienne (Agence Faut Payer, 29 mars 2013)

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[Who’s who] Les récupérateurs en mars 2013 (3)

Fuite d’eau : l’université populaire annulée – Hérouville-Saint-Clair

Près de 700 personnes attendaient l’ouverture des portes, hier soir. Un incident a provoqué le report de la séance.

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Le théâtre doit faire l’objet de travaux de rénovation entre juin et octobre.

Il était 18h, hier soir [18 mars], au théâtre d’Hérouville. Les 600 à 700 personnes qui s’apprêtaient à assister à l’université populaire de Michel Onfray ont été informées que la séance était annulée. En cause : des fuites d’eau.

« Avant de trouver une place dans le théâtre, il faut trouver une place pour se garer. » Occupée par ailleurs, Véronique est pourtant arrivée en retard, hier soir, à l’université populaire. Michel Onfray devait y donner une conférence sur le mouvement situationniste de Guy Debord et sur son œuvre majeure, La Société du spectacle. « Mais quand j’ai vu le parking vide, je n’ai pas trouvé ça normal, ajoute Véronique. Il n’y avait pourtant plus de neige. »

Et pour cause… Jeanne et Didier, eux, étaient dans le hall. « Après une semaine d’interruption due aux intempéries, il y avait énormément de monde. » Mais à quelques minutes de l’ouverture des portes, la nouvelle est tombée. « Le problème se situe au niveau des loges et n’a aucun lien avec la neige », indique la direction du théâtre qui parle de « vétusté des canalisations » dans un bâtiment datant de 1986. Une première fuite avait déjà été décelée en fin de semaine dernière. Mais les réparations n’avaient pas tenu.

Aucune autre manifestation n’était prévue cette semaine au théâtre qui doit faire l’objet de travaux de rénovation entre juin et octobre prochain. Pour la reprise de l’université populaire, aucune information n’était affichée sur les portes du théâtre. Didier, Jeanne et Véronique, tablaient sur deux semaines de délai. « C’est ce qu’on a entendu dire en quittant le théâtre. »

Plus d’informations sur upc.michelonfray.fr

Leur presse (Sébastien Brêteau & Jean-Luc Loury, Ouest-France.fr, 19 mars 2013)

 

Des problèmes de fuite d’eau à la BNF
Le chantier du Mk2 serait en cause.

Le site François Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France (BNF) a connu des problèmes liés à des fuites d’eau durant la journée du mercredi 27 mars 2013. Selon plusieurs sources en interne, ces soucis techniques seraient liés au chantier du Mk2.

De nombreuses installations électriques et donc les équipements informatiques de la tour T2 ont dû être mis hors tension par mesure de sécurité. Cette situation a contraint les employés de la structure à suspendre différents services destinés au public. Voilà donc du travail pour Bruno Racine, qui vient d’être reconduit à la tête de l’établissement.

Leur presse (ActuaLitté, 28 mars 2013)

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[ToLose City] Présentation du squat La Caillasserie

Oï, on est les nouveaux parasites de bonnefoï !

On a pris place dans un énorme et magnifique bâtiment 187 et 189 rue du faubourg Bonnefoy à Toulouse, qu’on a rebaptisé la Caillasserie. On s’est installé.e.s voilà un mois dans ces anciens locaux du trésor public. Cet énorme bâtiment était laissé à l’abandon par son propriétaire.

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On squatte, on occupe illégalement, parce qu’on a pas le choix, pas les sous, pas de boulot, et parce que quand on est pauvre on a pas les moyens d’accéder à tout ça. Et même si, par le plus grand des hasards, on en avait la possibilité, on continuerait de squatter. Parce que tant qu’il y aura des loyers à payer, il y aura des exclu.e.s, des gens qui ne peuvent pas payer, qui galèrent à joindre les deux bouts, d’autres qui n’ont pas les bons papiers, ou la bonne nationalité…

On y a trouvé 1700 m² de possibilités : sérigraphie, informatique, boxe, autodéfense féministe, concerts, bar, projections, infokiosk, permanences juridiques, cantine populaire, soirées jeux, salle non mixte meufs et non-blanc.he.s, frippe, salle de repet’, ateliers… et ça c’est juste ce qu’il nous est venu en tête. On souhaite que ce lieu soit réapproprié par toutes et tous. Des réunions d’activités ont lieu les mercredis à 17h pour décider des trucs chouettes qui se passent ici. L’orga et le déroulement des activités tentent d’être sur des bases d’auto-organisation. À nos yeux ça passe par la prise d’initiatives, le partage de savoirs et d’outils. Nous voulons contribuer à la destruction de ce monde et nous pensons que des discussions et des actes qui permettent l’émancipation de chacun.e aident à le grignoter. C’est pourquoi les rapports entre les gens ne se feront pas à travers l’argent et l’échange de services contre salaire. Y a pas de professionnel.le.s, pas de spécialistes, pas d’égoïstes ni d’égocentriques. En gros on est pas une MJC alternobobanarchochépakoi.

Notre situation ressemble à bien d’autres squats, le procès est déjà passé, on a le rendu le 5 avril 2013. Pas de faux espoirs, on sait bien que « l’équité » de la justice penche toujours du coté des propriétaires. Juges et avocats trouvent leurs comptes à maintenir les pauvres bien à leurs places, et nous nous écorchons la bouche à essayer de les attendrir avec nos situations misérables. On vous tiendra au courant du rendu, même si nous savons que l’expulsion immédiate nous pend au nez.

Mais pour autant tout n’est pas figé, le soutien, quel qu’il soit, peut peser dans la balance. Ce n’est pas juste notre situation qui est en jeu ici, mais plus largement, l’avenir de tout le quartier. Bonnefoy, Marengo et Belfort vont être transformés à grands coups de pelleteuses et de marteaux piqueurs. Le quartier doit se préparer à l’arrivée de la Ligne à Grande Vitesse et à son florilège de costards cravates et de boutiques de luxe. Expropriations, rachats, chantiers ont déjà commencé. Les plus pauvres et les indésirables vont une fois de plus être éloigné.e.s du centre ville. Ce centre qui devient encore plus aseptisé et fliqué, lisse et bourgeois, contrôlé et payant. On voudrait que Bonnefoy reste ce petit village dans la ville, où les gens se croisent et se (re) connaissent, où on se parle de la pluie et du beau temps, de la situation politique et des galères du quotidien, sans se considérer comme des étranger.e.s les un.e.s les autres…

Nous vous invitons à venir discuter de tout ça, et de bien d’autres choses, se rencontrer, autour d’un café, d’une bière, d’une clé à molette ou d’un gant de boxe.

Les caillasseurs.euses
187-189 rue du faubourg bonnefoï
31500 toulouse

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[Toulouse] « Y’a énormément de gens qui ont faim et énormément de bouffe dans les poubelles »

Poubelles la vie : avec les glaneurs dans les rues toulousaines

Un peu avant 22h00 sur le boulevard de Strasbourg à Toulouse. Une enseigne : « le meilleur, le moins cher ». Pour sûr… Deux conteneurs sortent. Réunissent ceux qui lorgnaient leur arrivée. Deux femmes. Une autre, plus jeune. Trois hommes, la quarantaine. Ça ouvre, ça chaparde, ça trie. Ça fouille, ça glane.

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« Pizza ? Si tu veux un truc, tu me dis. » On penche l’autre benne. Deux plongent, bille en tête, entre un poulet entier, des club-sandwich au thon, des sachets de salades, des épluchures de légumes verts. On garde pour soi, chacun ses à-côtés, ou on redistribue. Regards discrets aux badauds, gestes pressés presque précis. Timides salutations, départ furtifs. Un des hommes reste pour remettre les sacs et refermer les bennes. Sous peine de bennes javellisées, sous clef ou de broyeur. Comme celles des grandes surfaces du pourtour toulousain. 22h14. Fin de la fouille. Fast-food.

Émulsion

Ce type de scène se répète chaque soir à la fermeture des supermarchés du centre-ville. Monoprix, Intermarché express, Carrefour Market. Ici, le spot est connu, plus en vue. Mardi et jeudi plutôt.

Un électricien en intérim repart sur son vélo harnaché de deux cabas pleins. Bonne récolte. « Aujourd’hui c’est pas mal, on n’est pas nombreux… Je viens une fois par mois depuis un an. Avant je travaillais mais en ce moment y’a pas trop de boulot, alors… faut bien… » Retraités, sans-abris, rsa-istes, chômeurs, étudiants précaires ou même travailleurs se laissent tenter par la récup’ alimentaire pour meubler leur frigo à moindre frais.

Effet de la crise. De la médiatisation des mouvements anti-gaspillage aussi. Comme Freegan ou Dumpster Diving venus d’Amérique du nord. « Sorte d’émulsion », constate Olivier [Les prénoms ont été modifiés], briscard de la rue. « J’ai vu toutes les classes sociales. Les gens comprennent que les trucs périmés, les dates c’est pas si grave ». Passé du « 4 étoiles au banc de la gare Matabiau », il vit de récup en tout genre. « Du bon sens : y’a énormément de gens qui ont faim et énormément de bouffe dans les poubelles. »

Économies + gâchis

Sur la fin de marché du Cristal, boulevard d’Arcole, ça grappille aussi. Un riverain occasionnel, un pépé pour ses animaux, des vielles dames, des jeunes, les primeurs ont l’habitude. Déposent les cagettes d’invendus au pied des arbres. Les éboueurs prennent les cartons mais laissent les pleines. « Ça partirait à la benne, autant que ça soit bouffé. La vie est dure. » Rut, espagnole au chômage venue chercher un travail de psychologue en France, se nourrit de récup’ avec ses cinq colocataires. En plus de quelques achats en épicerie. « On économise énormément ».

Un bon moyen d’allier économies et idées anti-consumériste, expliquent Erwan et Jeanne, étudiants adeptes du glanage et auteurs d’une étude universitaire sur la pratique. Ceux qui glanent par a priori, par idéologie, soulagent leur bas de laine et ceux qui le font par nécessité déplorent tout autant le gâchis.

« Tout ce qu’on peut faire comme repas avec ça, c’est inadmissible de le laisser. » Deux ans que Xavier, 20 ans, ramasse les fins d’étals. C’est la première fois qu’il voit autant de monde. Il termine son parcours la cagette bourrée de légumes. Artichauts, poireaux, potirons. Soupe en perspective. Ce woofer vivant en squat aide ainsi ses hôtes sans dépenser un kopeck. Tout en sélectionnant le bon produit. Idem pour Rut. Surtout marché et Biocoop. « Pas trop de supermarché parce que tu sais pas ce que tu manges. »

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Festins d’ordures

Pourtant, les bennes réservent parfois de festins d’ordures. « Cavernes d’Ali Baba ». Yaourts bio, Cabécou du Périgord, jus de fruits périmés à six mois, sodas à peine éventrés, légumes frais, brioches chocolat, sushis sous vides, kilos de merguez, escalope de poulets au fromage et à la tomate. « L’hiver dernier, j’ai récupéré 150 plaquettes de saumons. J’en distribué à tout le monde » lance Olivier. Une autre fois que des trucs chers de Noël, genre pâtés de foie… « Y’en avait pour 3000 euros de bouffe ». Jackpot en période de fêtes.

À croire les deux étudiants, le gros de la récup’ se fait sur du haut de gamme. « Ce qui est pas cher les gens l’achètent. » Jeanne : « on se nourrissait mieux dans les poubelles qu’en achetant directement dans les magasins ».

Autre bon plan, glisse Olivier, les déménagements. Pour les produits de long terme. Toujours une ou deux caisses remplies de conserves raviolis, maquereau, thé. « Quand tu le fais à mon niveau, t’as jamais besoin d’acheter de bouffe. Edmée, traductrice à la ville et récupératrice à la campagne (Gers) renchérit : « J’ai pas acheté un seul légume de l’été ». Tellement bien qu’elle vient distribuer sur Toulouse les fruits de son travail. À Myrys ou ailleurs.

De quoi s’en mettre plein les fouilles donc en plongeant dans le cul de la société de consommation. Mais au prix d’une certaine astreinte. Avoir son sac à dos-lampe, sa tenue de rechange pour ne pas se salir. « Un vrai boulot », soir et horaires fixes, repérer, pister, dénicher les lieux, trouver l’info. Car ça circule vite. Au bouche à oreille.

Jeanne admet avoir arrêté. « C’est pas plus long que faire les courses mais c’est moins agréable. »

« De vraies bêtes »

Faut dire que depuis peu c’est plutôt agité. Succès oblige. Ça arrache, ça fracasse, ça détruit. Des agressions, des rixes, des bagarres. Les glaneurs se bouffent le nez. Sous l’œil indifférent de la police. « De vraies bêtes », regrette Olivier. « Quand j’ai arrêté c’était la folie. La bouffe devenait immangeable tellement les gens se jetaient. » Il parle d’appropriation de spots et de réseaux de revendeurs. Olivier s’est fait prendre en traître un soir sans « son armure de nuit, en civil ». Son agresseur n’acceptait pas le partage du butin entre tous. Ni le rangement bien propre des bennes.

Faute d’organisation, c’est la sauvegarde du lieu qui est en jeu. Car il n’en faut pas plus aux enseignes pour broyer, javelliser ou virer les ordures. Haut-lieu de glanage, le Casino de Saint-Georges, par exemple, n’est plus.

Stéphanie, dirigeante d’un Carrefour Market toulousain tout neuf : « Ça me gêne tant de monde dans le besoin mais j’ai pas le choix, je javellise ». Poubelles vandalisées et c’est elle que la voirie municipale amende. Franchisée, elle reste soumise à l’image de la marque, dit-elle. « J’ai pas le droit de filer des trucs périmés, imaginez qu’arrive un incident, je peux fermer le magasin. » La peur du comité d’hygiène repose sur une soi-disant jurisprudence : un sdf intoxiqué suite à une fouille aurait porté plainte contre l’enseigne propriétaire des bennes. Un « vrai mythe pour légitimer leur politique », selon Erwan. Comme si la javel, elle, était inoffensive. Même en présentant une attestation les dédouanant, certains commerçants n’ont pas la sortie de poubelle facile.

La récup c’est l’avenir

Position compréhensible, pour Olivier. Le problème est que les commerces mettent ceux qui « fouillent correctement » et les autres dans le même sac. Stéphanie se dit prête au dialogue pour refiler ses invendus aux associations mais pas à J-3 comme l’impose la loi. C’est pourquoi Olivier veut monter sa structure. Nécessité pour stocker et répartir dans de bonnes conditions les aliments récupérés. Et qu’ils soient accessibles à tous. On évoque des « relais de bouffe » comme pour les vêtements ou un traitement public des invendus à l’instar des déchets.

Pas vraiment au goût du jour. Le gouvernement préfère rassurer (sic) les professionnels sur les problèmes sanitaires, bourse aux dons ou inciter au recyclage entre associations d’aide, commerçants et marché d’intérêt national.

Du court terme, selon Erwan et Jeanne. Le risque d’institutionnaliser la « fracture sociétale » entre riches qui peuvent gaspiller et pauvres qui mangent leurs restes. Alors même que les grandes surfaces « font assez de marge en en jetant la moitié ». Des prix moins élevés écouleraient mieux les stocks. Après, pour « vraiment lutter contre ça, c’est avec un système plus planifié des stocks ». En fonction des besoins des gens. À l’envers du marché. Et ce, avant que la grande distribution ne vende ses propres invendus. À écouter Olivier, l’avenir dans la récup’. « La plus grosse fortune du monde dans 30 ans sera quelqu’un qui aura su la gérer à un niveau très important ». Faudrait pas que les glaneurs se fassent aussi récupérer par une ordure.

Le paradoxe du fouilleur

« Si tu peux te permettre de payer à la caisse, fais-le. Laisse les rebuts à ceux qui n’ont pas d’autre solution que de fouiller les poubelles ou mourir de faim. » L’argument de Russel Banks est connu. Mais plus ou moins fondé. Avoir faim ne conduit pas toujours à faire les poubelles. Ne serait-ce que parce que ça nécessite un minimum de matériel pour stocker ou cuisiner. À moins de faire d’autres types de fouille. McDo, Quick, restos. Du prêt à bouffer, du direct.

Problème d’image de soi aussi. En plongeant dans les bennes, « certains, même à la rue, auraient l’impression d’aller tout en bas du bas », explique Olivier. D’autres ne sont pas en état. Came, alcool. Lui n’a aucune honte : « À New York j’ai connu des profs, des artistes qui font ça par conviction donc j’ai pas le même rapport ».

Erwan note un paradoxe : « On se sent moins emmerdé à aller fouiller parce qu’on sait qu’on pourrait s’en passer ». Petite sociologie : « Nous, on va plutôt privilégier les petits spots quitte à moins ramasser ». (Erwan fait les poubelles d’un primeur défiant toute concurrence). Et « ceux plus dans le besoin iront vers les gros spots. Quitte à se bastonner ». Olivier résume : « Y’a suffisamment de bouffe pour tout le monde ».

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VOIR LA VIDÉO

Pour en savoir plus : État d’urgence déclaré, Minimisons le gaspillage engendré par la société de surproduction « Dumpster Diving, Plongez au cœur des poubelles de la légitimité », étude de science politique « Les glaneurs et la glaneuse », film d’Agnès Varda, 2000 « Global Gâchis, le scandale mondial du gaspillage alimentaire », film de Tristram Stuart, 2012

Ludo Simbille, Friture Mag, Média des possibles dans le Grand Sud, 19 mars 2013

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[Lyon] « Ce n’est pas aux nécessiteux que les Gars-Pilleurs souhaitent avant tout s’adresser »

À Lyon, les Gars-Pilleurs font leurs courses dans les poubelles

Faire les poubelles pour y trouver à manger, voilà qui n’est pas nouveau pour qui connaît le mouvement des freegans. Mais organiser des distributions gratuites de récupération alimentaire pour dénoncer le gaspillage de nourriture encore bonne à manger, voilà qui renouvelle l’approche. Focus sur un mode d’activisme et de sensibilisation lancé par le mouvement des Gars Pilleurs, à Lyon.

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Récoltes urbaines

L’un fait de la récup’ pendant les fins de marchés depuis un an et demi. L’autre se nourrit aussi depuis de nombreux mois avec les déchets de supermarchés et boulangeries. Tous deux ont pris pour habitude de chercher ensemble des aliments souillés, périmés et invendables. Mais ils récupèrent tellement de nourriture encore bonne à manger dans les poubelles des supermarchés situés dans les alentours de Lyon qu’ils ont décidé de redistribuer le fruit de leur récolte urbaine.

Leurs techniques, pour récupérer les aliments ? Commencer par les fins de marché (« le plus simple »), puis les boulangeries (« entrez par le digicode ou être tôt le matin avant les éboueurs ») et enfin les supermarchés où les poubelles sont accessibles facilement.

« Nous récupérons les denrées et quelques heures après nous les redistribuons, et si la chaîne du froid est coupée, ce n’est que pendant un temps très court, ce qui n’endommage pas l’aliment », explique les deux gars pilleurs qui ne sont jamais tombés malades à manger ainsi. Et c’est d’ailleurs une question de bons sens : au nez, à la vue et avec quelques astuces on sait dans quel état d’avancement est le produit.

Lors des redistributions qu’ils organisent dans le centre de Lyon, ils rencontrent tout type de public : « s’arrêtent les passants qu’on interpelle, mais aussi des étudiants, salariés, retraités, chômeurs, mais aussi élus, sdf, roms, etc. » expliquent les deux jeunes hommes qui constatent que les gens ont entendu parler du gaspillage alimentaire et connaissent les chiffres, mais sans avoir conscience, visuellement, de ce que cela représente.

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« Là ils peuvent même la manger ! »

Des yaourts bio aux poireaux en passant par une orchidée, du lait et des croquettes pour chien, ce qu’ils ont étalé mardi 21 mars dernier lors de la distribution organisée place Ambroise-Courtois (8e) a de quoi faire réfléchir. Au total, pas moins de 230 kilos de nourriture étaient gratuitement distribués. Sur place pour 20minutes Lyon, la journaliste Anne Dory a pu interroger les personnes venues à la distribution :

« Ça nous ouvre les yeux sur la réalité d’un monde qui doit changer », constate Nicolas, 42 ans, qui repart chez lui avec de la bière, des barres de céréales et des pâtes. Pierre, lui, avait été mis au courant de la distribution via les réseaux sociaux. « Ça m’arrive de faire les poubelles des magasins quand c’est la dèche », confie ce chômeur de 24 ans. Il remplit son sac de nourriture à côté d’étudiants et de personnes âgées aux maigres retraites. « C’est honteux de jeter tout ça quand on voit le prix auquel on nous le vend », s’insurge Maria, 63 ans, qui peine à vivre avec ses 1000 euros par mois.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/0516.jpgAvec leur démarche, les deux Lyonnais souhaitent sensibiliser le grand public et changer le regard sur les modes de production : « Dirigeons-nous vers la sobriété. Redéfinissons les pratiques d’achats, dirigeons nous vers les circuits-courts, les  produits sains et biologiques, les matières premières nobles et recyclables. Nous nous sommes dirigés vers la nourriture car son obtention reste assez simple, mais nous aurions pu prendre les voitures de la prime à la casse et les distribuer de la même façon… » expliquent-ils.

Comme mentionné déjà ici, chaque année, les Français mettent 1,2 million de tonnes de nourriture à la poubelle, ce qui représente environ 20 kilos de déchets par personne et par an. Sur ces 20 kilos d’aliments gaspillés, explique l’ADEME, 7 kg sont encore emballés et 13 kg sont des restes de repas ainsi que de fruits et légumes.

La récup’ dans les poubelles en pratique

Mais au fait, à qui appartiennent les déchets ? Est-ce illégal de fouiller dans une poubelle ? D’après les discussions que j’ai pu avoir avec des adeptes de la récupération, alimentaire ou non, l’enjeu est de savoir si le déchet est considéré comme res nullius, n’appartenant à personne, ou res derelictae, sans maître, puisque la volonté de leur propriétaire est clairement exprimée : il a voulu abandonner ces objets. Et donc le premier qui le récupère en fait sa propriété (code pénal)… ?

Maude Frachon, au fait des pratiques du freeganisme, de la récup et du glanage a épluché tant bien que mal les articles de lois sur le sujet. Sans certitudes sur la légalité des pratiques, elle conseille d’avoir sur soi une lettre de décharge pour dédouaner les anciens propriétaires en cas de problème (intoxication alimentaire par exemple), du type :

« Je soussigné-e …… né-e le …… à …… atteste sur l’honneur ne pas porter plainte contre les anciens propriétaires des déchets trouvés à …… et que leur ingestion relève entièrement de ma responsabilité. Je suis conscient-e que cette attestation pourra être produite en justice et que toute fausse déclaration de ma part m’expose à des sanctions judiciaires. Fait pour servir et valoir ce que de droit. Date, lieu, signature ».

« L’essentiel est de ne pas pénétrer sans autorisation sur une propriété privée, ne pas souiller de détritus l’endroit en question », souligne la jeune femme en évoquant l’interdiction de fouille des poubelles qui a pu tenter certaines communes comme Nogent-sur-Marne par exemple, alors que le glanage est une pratique de toujours.

C’est le chiffonnage (le fait de faire de la récup’ et de la vendre ensuite) qui est interdit en revanche.

Et pour le reste alors ?

Sachez qu’il n’y a pas que la nourriture qui se gâche ! Et c’est pour sensibiliser et mobiliser les entreprises au don de leurs produits invendus que l’Agence du don en nature organise depuis lundi et jusqu’au 29 mars 2013 la première « Semaine du Don en Nature ».

L’association collecte auprès des entreprises (l’Oréal, Etam, Célio, Seb, P&G) des produits neufs invendus (fins de séries, fin de promotions, changements de packaging) afin de les redistribuer à des associations caritatives qui aident les plus démunis (Les Épiceries Sociales et Solidaires, SOS Village d’Enfants, l’Armée du Salut, les Centres d’Hébergement du Groupe SOS, les Apprentis d’Auteuil et quelques structures régionales).

« Près de 400 millions de produits qui sont détruits chaque année en France », rappelle l’Agence qui a déjà redistribué pour 22 millions d’euros de produits neufs. « Depuis 2009, notre initiative permet de redistribuer des produits qui étaient voués à la destruction, elle évite le coût énergétique de destruction de milliers de tonnes de marchandises tout en ayant un impact social auprès des personnes en situation d’exclusion ».

Parmi les produits les plus invendus en quantité, et donc les plus collecté par l’Agence : les produits d’hygiène et entretien, les jouets et la puériculture, les fournitures scolaires.

Et les produits dont ils ont le plus besoin ? Les produits d’hygiène et entretien, mais aussi le petit électro-ménager, la puériculture, la vaisselle et le linge de maison.

Des initiatives à suivre donc, non ?

Pour aller plus loin :

• Le blog des Gars Pilleurs et leur page Facebook pour se tenir au courant des distributions hebdomadaires organisées par le collectif. Le 6 avril 2013 ils devraient organiser un événement avec les Disco Soupes.

 Alimentation : la chasse au gaspi est lancée et Grande (sur)-bouffe, les clefs pour comprendre et agir

 Un rappel sur les dates limites de consommation

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Presse-poubelle (Anne-Sophie Novel, blog du Monde.fr Même pas mal, Partage d’alternatives pour mode de vie en temps de crise, 27 mars 2013)

 

Se nourrir des denrées gaspillées

Initiative. Deux Lyonnais distribuent de la nourriture jetée par les grandes surfaces.

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Faire ses courses gratuitement, c’est possible. Il suffit de se servir dans les poubelles. Pour dénoncer le gaspillage alimentaire, deux Lyonnais ont lancé le mouvement des « gars-pilleurs ». Depuis moins d’un mois, chaque semaine, ils distribuent gratuitement aux passants le résultat de leur récolte dans les poubelles de supermarchés des alentours de Lyon.

Des emballages abîmés

« Là, il y a 230 kg, c’est notre plus grosse prise, ça représente au moins 600 euros », explique l’un des deux initiateurs du mouvement, rencontré jeudi dernier lors d’une distribution organisée place Ambroise-Courtois (8e). Yaourts bio, lait, viandes, fruits et légumes… Sur une table à tréteaux, ils étalent leur butin sous le regard interrogateur des passants. La plupart des produits ne sont pas périmés, ou alors d’un jour ou deux, beaucoup ont simplement l’emballage souillé. D’après la FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, un tiers des aliments produit chaque année dans le monde est perdu ou gaspillé. Soit 1,3 milliard de tonnes par an.

« Ça nous ouvre les yeux sur la réalité d’un monde qui doit changer », constate Nicolas, 42 ans, qui repart chez lui avec de la bière, des barres de céréales et des pâtes. Pierre, lui, avait été mis au courant de la distribution via les réseaux sociaux. « Ça m’arrive de faire les poubelles des magasins quand c’est la dèche », confie ce chômeur de 24 ans. Il remplit son sac de nourriture à côté d’étudiants et de personnes âgées aux maigres retraites. « C’est honteux de jeter tout ça quand on voit le prix auquel on nous le vend », s’insurge Maria, 63 ans, qui peine à vivre avec ses 1000 € par mois.

Et pourtant, ce n’est pas aux nécessiteux que les gars-pilleurs souhaitent avant tout s’adresser. « On distribue dans des quartiers bobos ou étudiants, explique l’un d’eux. On veut sensibiliser les gens, les pousser à privilégier une nourriture biologique et issue des circuits courts. »

Presse-poubelle (Anne Dory, 20minutes.fr, 25 mars 2013)

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Inscriptions relevées rue des Cordeliers à Lons-le-Saunier (Jura), le 26 mars 2013

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[Volos, Grèce] Aube Dorée travaille

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Grèce : 3 militants d’Aube Dorée arrêtés

La police grecque a annoncé aujourd’hui avoir arrêté trois jeunes militants néonazis accusés d’avoir à l’aube vandalisé une agence de la banque chypriote Bank of Cyprus à Volos, au nord-est.

Au domicile de deux des suspects, âgés de 17 et 21 ans, les enquêteurs ont découvert de la propagande néonazie, un T-shirt et une écharpe du parti néonazi grec Aube Dorée, ainsi que des battes de base-ball et des poing américains. La police a aussi arrêté les parents du mineur, alors qu’ils tentaient à leur arrivée de dissimuler deux revolvers et une carabine.

Les trois jeunes ont été interpellés alors qu’ils fuyaient en moto après avoir incendié avec des cocktails Molotov le distributeur automatique de l’agence, dont ils avaient auparavant tenté en vain de briser les vitres. Utilisé ces dernières années en Grèce pour des dizaines de mini-attentats contre des cibles économiques, politiques ou diplomatiques, ce mode opératoire est en général imputé par la police à la mouvance anarchiste grecque.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer, 28 mars 2013)

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[Marseille] Gentrification Réformés/Châpitre/Saint-Charles

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Marseille Infos Autonomes, 28 mars 2013

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[Flics, porcs, assassins] La police travaille à Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais)

Pas-de-Calais : vive tension après la mort d’un jeune interpellé

Recherché après avoir tenté d’extorquer de l’argent, un jeune homme a été tué ce jeudi par un policier lors de son arrestation, provoquant des échauffourées.

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La ville de Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais), dont un habitant est mort ce jeudi 28 mars lors de son interpellation, est le théâtre depuis cet après-midi d’échauffourées entre des résidents et la police.

Sur le terrain la tension est palpable alors que des journalistes, parmi lesquels un photographe de l’AFP, ont été agressés par des inconnus dont le vol semblait la motivation.

« Descendu de mon véhicule, avec mon matériel photo dans mon sac, je me suis fait agresser par des gens d’une vingtaine d’années qui me soupçonnaient d’avoir filmé les échauffourées avec la police », a raconté le photographe de l’AFP.

« Ayant à peine sorti mon boîtier sans objectif pour leur montrer que je n’étais pas là pour filmer, un des homme a mis la main sur la lanière de mon appareil et est parti avec en courant », a-t-il ajouté.

Pris pour cibles

Le photographe de l’AFP a précisé qu’il n’avait « pas été frappé », même si l’attitude des inconnus était menaçante. D’autres représentants des médias venus couvrir les incidents ont également eu maille à partir avec des individus au plus fort des échanges de pierres et de gaz lacrymogène entre protestataires et policiers.

Un photographe du quotidien la Voix du Nord a été frappé, probablement par les mêmes personnes, avant de réussir à leur échapper au terme d’une course poursuite d’abord à pied puis en voiture. Une journaliste de BFMTV a vu une vitre de son véhicule cassée.

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Rixes entre jeunes et policiers

Une trentaine de personnes du quartier, de tous âges, faisaient toujours face en fin d’après-midi aux forces de police, cibles de quelques jets de pierres, a confirmé la préfecture du Pas-de-Calais, qui parlait de « tension ». Les autorités, qui estiment que la situation était sous contrôle, ont tout de même lancé « un appel au calme ».

« Quelques poubelles ont brûlé », a précisé par ailleurs la préfecture.

Le préfet est attendu sur place, dans le quartier de la Plaine, où il devait rencontrer le maire de la commune.

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Une interpellation qui tourne mal

Un homme de 26 ans a été tué par un policier jeudi en fin de matinée lors d’une interpellation mouvementée à son domicile de Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais), a-t-on appris de source judiciaire.

L’homme était recherché par la police après avoir tenté jeudi matin, muni d’une paire de ciseaux, d’extorquer de l’argent à la gérante d’un hôtel de Fontaine-Notre-Dame, près de Cambrai (Nord), où il avait passé la nuit. Il avait ensuite pris la fuite en voiture.

Vers 11h30, une patrouille de quatre policiers s’est rendue au domicile du suspect, identifié grâce à sa voiture, pour l’interpeller.

« Cela s’est mal passé », a indiqué une source judiciaire. Selon les premiers éléments de l’enquête, le suspect se serait précipité sur l’un des policiers qui aurait alors ouvert le feu en direction de ses jambes. Le suspect est revenu à la charge, frappant le policier au thorax avant que celui-ci ne tombe à terre. Un de ses collègues aurait alors ouvert le feu en direction du suspect, l’atteignant à l’abdomen. L’homme est mort sur place.

Les jours du policier blessé ne sont pas en danger, a-t-on indiqué de même source. L’homme tué avait une condamnation à son casier judiciaire pour détention de stupéfiants.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (tempsreel.nouvelobs.com avec l’Agence Faut Payer, 28 mars 2013)

 

(…) Il y a eu de façon sporadique et assez éclatée sur l’ensemble de Montigny des incidents du type incendies de conteneurs à ordures, bris d’un abribus, des choses de ce genre », et également des jets de cailloux, a déclaré le préfet du Pas-de-Calais, Denis Robin, qui s’est rendu sur place. On a eu des groupes d’une quarantaine d’individus qui ont essayé ainsi de multiplier les incidents », a-t-il ajouté, mais aux environs de 17 heures, « la situation semble apaisée, sous contrôle ».

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Des forces de l’ordre déployées dans la journée resteront dans la soirée et dans la nuit de jeudi à vendredi « aux côtés de la population pour assurer la tranquillité dans la commune », a informé le préfet. Un homme dont la responsabilité est susceptible d’être engagée pour des dégradations a été interpellé vers 17 heures. (…)

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Publié par des larbins de la maison Poulaga (LePoint.fr, 28 mars 2013)

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[Nancy] Fachos hors de nos facs, hors de nos vies !

Mardi 24 mars. Ce matin-là, nous arrivons à la fac de Lettres vers 9h et une fois de plus, comme c’est le cas depuis plusieurs semaines, des dizaines de tags à caractère raciste et fasciste sont apparus dans la nuit sur notre campus. Les signataires sont clairement identifiés : Les rats du GUD (Groupement union défense) qui sont réapparus sur Nancy depuis juin 2012 et qui sont les héritiers du mouvement ultra violent d’extrême droite Autonome Lorrain qui feront l’objet d’un procès prochainement pour une série d’une quinzaine d’agressions à caractère discriminatoire commises entre 2010 et 2011 sur Nancy. Photos des tags : Croix celtiques, France aux Français, Signe SS, menace directe sur les locaux syndicaux « un bon gauchiste est un gauchiste à l’hôpital ».

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Cette fois-ci, c’en est trop pour les millitant-e-s antifascistes. Nous décidons d’appeler les étudiant-e-s à se mobiliser le jour même dans la fac. Nous battons donc le rappel dans les cours, le rendez-vous est pris. L’assemblée populaire spontanée se tient donc à 13h au centre de la faculté avec environ 80 étudiant-e-s.

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Parallèlement à l’assemblée générale, un groupe d’étudiant-e-s demande à l’administration de pouvoir accéder à du matériel afin de repeindre les murs de la fac où apparaissent les tags. La demande est acceptée et les étudiant-e-s volontaires ont effacé les tags aux environs de 16h. Lors de l’assemblée populaire, nous informons les étudiant-e-s sur les personnes qui ont réalisés ces tags et le danger qu’elles représentent . Nous débattons ensuite des modalités de la contre attaque à mener. Plusieurs ressortent de l’assemblée générale :

• Dissolution et interdiction du GUD sur les facultés de l’université de Lorraine (entre autres les facs de Droit et de Lettres de Nancy) ;

• Exclusion du chef du GUD, étudiant en deuxième année de Droit à l’université de Lorraine, connu de l’administration et poursuivi actuellement par le procureur de la République de Nancy pour incitation à la haine raciale suite à un tract disponible sur leur site (Stylo plume et manche de pioche) ;

• Si des tags du même ton réapparaissent, nous souhaitons une réaction immédiate de l’administration et un nettoyage rapide ;

• Proposition de collaborer avec l’université de Lorraine afin d’organiser deux jours antifascistes sur la faculté avec une conférence, un tournoi de foot et un repas populaire.

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Suite à ces revendications, l’assemblée décide d’une manifestation spontanée. Dans un premier temps, nous nous sommes redus à la fac de Droit où étudie le leader du GUD, afin de faire connaître son identité et ses actions aux étudiant-e-s de cette faculté. Nous étions alors une quarantaine. Pour finir, nous nous sommes rendus devant la Présidence de l’université de Lorraine pour faire connaître nos revendications et faire comprendre notre détermination à continuer nos actions le temps qu’elles ne seront pas entendues.

No Pasaran,

Des antifascistes nancéin-e-s, 28 mars 2013

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[Marseille, 28-29-30 mars] « Massilia Antifa Fest VI »

Salut,

Ce message pour vous rappeler que nos camarades antifas de Marseille organisent ce week-end la 6e édition du « Massilia Antifa Fest »

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Trois soirs de concerts, plus d’une dizaine de groupes, locaux ou internationaux …

avec en clôture, dimanche à 15h, la projection du film documentaire sur la vie de Lucio Urtubia, militant anarchiste espagnol :

« Lucio » anarchiste, braqueur, faussaire… Histoire de Lucio Urtubia et de son engagement anarchiste et de solidarité internationale aux côtés ou pour de nombreux groupes activistes ou de prisonniers. (durée 1h30)

La projection sera suivi d’un débat en présence de Lucio

Ça se passe au Molotov (3 place Paul Cézanne – 13006 Marseille)

 

Et puisque l’on parle de Marseille signalons cet article sur le site de nos amis de La Horde, et concernant la tentative avorté d’implantation des Jeunesses Nationalistes dans cette ville :

Marseille : Les JN terminent mal l’année
22 mars 2013

Depuis leur apparition au sein de l’extrême droite française en octobre 2011, les Jeunesses Nationalistes, emmenées par Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac, ont entamé depuis un véritable tour de France destiné à créer des franchises un peu partout dans l’hexagone, histoire d’occuper le terrain à la droite du FN… (…) Lire la suite

REFLEXes – mailing, 28 mars 2013

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[Révolution tunisienne] La police tire à la chevrotine sur les manifestants à M’dhilla (Gafsa) ?

Dans une déclaration accordée à la radio Mosaïque Fm, Fathi Ditai, membre de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH) a déclaré que 17 manifestants ont été arrêtés lors d’un mouvement de protestation à M’dhilla (gouvernorat de Gafsa), hier mercredi 27 mars 2013.

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M. Ditai précise que les forces de l’ordre ont procédé à des tirs de chevrotine contre les manifestants. Chose qui nous rappelle l’intervention forcée des unités des forces de l’ordre à Siliana ayant causé des dizaines de blessures dont certains dans des parties critiques du corps.

Les protestations ayant eu lieu à M’dhila seraient motivées par les résultats de recrutement à la Compagnie des Phosphates de Gafsa.

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Presse contre-révolutionnaire (Tixup.com, 28 mars 2013)

 

(…) ­Notre correspondant dément formellement le recours au tirs de chevrotine à M­dhilla.

Presse contre-révolutionnaire (MosaiqueFM.net, 28 mars 2013)

 

Le ministère de l’Intérieur dément l’usage de la chevrotine à Mdhilla

Le ministère de l’Intérieur a démenti, dans un communiqué publié jeudi 28 mars 2013, l’usage de la chevrotine pour la dispersion des manifestants dans la région de Mdhilla.

Le ministère a spécifié, dans ce document, que les forces de l’ordre ont eu plutôt recours à l’usage de gaz lacrymogène contre des protestataires qui ont bloqué 3 bus et un véhicule de la Compagnie phosphate Gafsa (CPG).

Les unités sécuritaires ont arrêté 3 personnes parmi un groupe qui s’est attaqué à une laverie de phosphate dans la région pour interrompre son activité, toujours selon la même source. Ces 3 individus ont été libérés par la suite, avec l’accord du ministère public.

Le ministère de l’Intérieur note que des dégâts matériels (3 véhicules sécuritaires) ont été enregistrés, suite à l’intervention des forces de l’ordre et à l’usage de jets de pierre par certains manifestants.

Presse contre-révolutionnaire (Business News, 28 mars 2013)

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[Métro détourné / Paris] Le travail salarié, c’est l’esclavage moderne !

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Paris 20e, métro Maraîchers, novembre 2012

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Métro parisien, novembre 2012

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Ibidem

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Paris 9e, métro Opéra, décembre 2012

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Paris 1er, métro Châtelet, décembre 2012

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Paris 19e, métro Crimée, janvier 2013

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