[Tunis] « Plus de 3 millions d’euros d’investissement dans un pays où les gens galèrent pour joindre les deux bouts, une entrée et un hébergement payants et on ose appeler ça le Forum Social ? »

“Forum, forum ?” Dès l’arrivée à l’aéroport de Tunis Carthage, les bénévoles du Forum social mondial attendent les participants au pied levé. Sac au dos et passeport à la main, les militants et journalistes sont aiguillés vers le stand de Tunisie Telecom pour retirer une carte SIM gratuite, contre une fiche de renseignements, photocopie du passeport en prime. Réaction d’un Malien derrière nous : “Ah c’est astucieux ! Impossible de disparaître dans la nature maintenant. Le GSM c’est commode mais la commodité a un coût, celui de la liberté…” (…)

À la nuit tombée, le cortège se rassemble progressivement sur le stade du Palais des sports d’El Menzah pour l’ouverture officielle du forum. Sur la grande scène, tel un chauffeur de salle, le coordinateur général tonne “Vive le Forum social !”. Il est aussitôt contré par le porte-voix d’un groupe d’anarchistes qui hurlent “Forum social, Forum du capital !”. Autour du récent mouvement anarchiste tunisien, né après la révolution, rejoint pour l’occasion par des Français et des Italiens, ils réclament une organisation différente pour cet évenement. Des expériences d’auto-gestion sont actuellement en cours dans le pays, principalement dans les zones rurales car liées aux enjeux des terres. Mathieu, militant français engagé dans l’univers des squats résume leur colère : “Plus de 3 millions d’euros d’investissement dans un pays où les gens galèrent pour joindre les deux bouts, une entrée et un hébergement payants et on ose appeler ça le Forum Social ?”. Dès mercredi, un camp devrait être installé aux abords du campus pour donner aussi une place à l’alternative de l’alternatif. (…)

Leur presse (Laure Siegel & Thomas Belet, LesInrocks.com, 27 mars 2013)

 

(…) Mourad Guanouni, membre de l’Uget a également appelé sur Mosaïque FM à un boycott du forum par les étudiants tunisiens, dénonçant la présence “d’au moins quatre organisations sionistes, ces dernières ayant été présentées sous des appellations différentes pour les camoufler (Arab 48 à la place d’Israël)”. (…)

Leur presse (Laure Siegel & Thomas Belet, LesInrocks.com, 29 mars 2013)

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