[ZAD partout] La ferme des Bouillons, à Mont-Saint-Aignan près de Rouen

Les militants de Notre-Dame-des-Landes tentent de disséminer leur mouvement

Rassembler et disséminer : telles sont les deux stratégies des opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes, défendu par le gouvernement. Samedi 11 mai, les militants doivent tenter de fédérer les soutiens en organisant une chaîne humaine autour de la « zone d’aménagement différé » (ZAD), rebaptisée « zone à défendre ». Des milliers de personnes – le 17 novembre 2012, 40’000 personnes avaient arpenté le bocage nantais – devaient se donner la main pour encercler les 1640 hectares du terrain où doit être construit l’aéroport du Grand Ouest.

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Des militants occupent la ferme des Bouillons, à Mont-Saint-Aignan près de Rouen, pour empêcher la société Immochan de mener à bien un projet d’immobilier commercial.

Mais, alors que le projet de Notre-Dame-des-Landes est de fait gelé pour une durée indéterminée, les « zadistes » ont une autre stratégie : « semer des ZAD » partout, autrement dit occuper les zones où doivent se construire des projets qualifiés d' »inutiles », comme la ligne ferroviaire Lyon-Turin, un projet d’incinérateur dans le Morvan, le stade de football de l’Olympique lyonnais à Décines-Charpieu, la zone commerciale dans le triangle de Gonesse, en région parisienne…

À Mont-Saint-Aignan, au nord de Rouen, la cible est une filiale du groupe Auchan, Immochan, qui a acheté des terres agricoles. Dans cette nouvelle ZAD, pas de cabanes dans les bois ou de barricades dans la boue : à la ferme des Bouillons, le squat est trois étoiles. Cinq, six ou sept jeunes, selon les circonstances, vivent là en permanence. L’enjeu porte sur 4 hectares de terres agricoles. Avec un mot d’ordre facile : « Des champs ! Pas d’Auchan ! »

FERME HISTORIQUE

La société Immochan, qui gère « des espaces de commerce et de vie » dans le monde entier, a racheté le terrain en janvier 2012. Cinq ans plus tôt, les terres agricoles de cette grande ferme ont été classées en « zone à urbaniser » par la municipalité. Une aubaine pour le groupe Auchan, qui ne dispose d’aucun hypermarché à Rouen.

En juillet 2012, un permis de démolition de la jolie maison à colombages est délivré. L’alerte est donnée par une conseillère municipale écologiste de Mont-Saint-Aignan, dont le maire actuel est membre du Parti socialiste. Un petit groupe décide, le 6 décembre, d’occuper la dernière ferme historique du plateau.

Depuis, la vie s’est organisée. Soirées culturelles, réunions militantes, sans compter les soins à apporter aux poules, coqs, brebis et agneaux. Quand deux huissiers sont venus délivrer aux occupants, le 17 avril, un commandement de justice de quitter les lieux dans un délai de vingt-quatre heures, la riposte a été immédiate. L’Association de protection de la ferme des Bouillons sait pouvoir compter sur plus de 200 personnes dans une « chaîne d’urgence » mobilisable sur simple coup de fil.

Samedi 20 avril, avec l’aide de la Confédération paysanne, les zadistes normands ont labouré une parcelle et semé des pommes de terre. Le projet agricole existe. « Nous voulons empêcher toute destruction, et que la mairie requalifie les terres en zone naturelle et agricole », explique Sacha Vue, 24 ans, un ingénieur agronome qui a lancé le mouvement.

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PROJET COLLECTIF

Olympe Crocq, 25 ans, étudiante en allemand, vit aussi ici, comme Barthélemy Guéret, 27 ans, intermittent du spectacle. Cédric Bineau, 31 ans, étudie quant à lui le maraîchage à Yvetot. Avec son collectif, les Appoyas, il cherche un lieu pour développer un projet collectif – maraîchage, boulangerie, forge et activités pédagogiques.

Tous se disent politisés, mais aucun parti ne trouve grâce à leurs yeux. Sacha dénonce le double langage des élus socialistes : « D’un côté, ils votent de grandes résolutions pour préserver les terrains agricoles et, de l’autre, ils ne préemptent pas les terres qui sont vendues. »

Adeptes de la guitare, du jonglage, des « soirées conte » ou des mini-concerts qui se tiennent dans l’un des nombreux bâtiments, ces militants misent d’abord sur les habitants de Mont-Saint-Aignan et de l’agglomération rouennaise.

Le groupe est jeune et cultive l’ouverture. Tous se réfèrent à Notre-Dame-des-Landes, où ils se sont souvent rendus. Olympe y a « découvert le militantisme » : « Il s’est passé quelque chose là-bas », dit la jeune fille. Mais ils ne se reconnaissent pas dans l’aspect guerrier parfois véhiculé dans le bocage nantais. Sacha y a campé durant un mois : « Des zones à défendre, il y en a partout, mais ici on ne voulait pas de barricades ou porter des cagoules », dit-il.

Le 11 mai, ils seront à Notre-Dame-des-Landes. Combien de temps vont-ils rester à la ferme des Bouillons ? « On ne défend pas ce projet pour nous », avance Olympe. « On reste ici jusqu’à ce que l’on gagne ou que l’on se fasse jeter », assène Cédric. C’est cela, l’esprit ZAD.

Chaîne humaine contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Une chaîne humaine est organisée samedi 11 mai dans l’après-midi par les opposants au projet de transfert de l’aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes. Cette manifestation devrait se dérouler dans un contexte apaisé après le retrait de la zone des forces de l’ordre le 20 avril, la reprise du dialogue entre opposants institutionnels (agriculteurs, élus, militants écologistes) et autorités, et l’arrêt des opérations d’expulsions qui se sont déroulées durant l’automne.

« L’idée est de dire qu’on encercle cette ZAD et qu’elle est donc sous protection populaire. Le symbole demeure », a expliqué cette semaine Françoise Verchère, conseillère générale du Parti de gauche et opposante historique au projet.

Leur presse (Rémi Barroux, LeMonde.fr, 10-11 mai 2013)

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[Dijon, jeudi 16 mai] Conférence : Lutte de chômeurs au Maghreb

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CNT 21

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[« Des outils de surveillance plus sophistiqués et donc plus coûteux »] Qui paie le flicage de nos télécommunications ?

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgVous allez payer pour être surveillés

Télécommunications — La nouvelle loi sur la surveillance devrait entraîner des coûts supplémentaires pour les opérateurs. Et donc des hausses de tarifs.

La nouvelle loi sur la surveillance de la correspondance par poste et télécommunication examinée aujourd’hui par la Commission des affaires juridiques du Conseil des États suscite déjà des remous. Pour des raisons de protection de la vie privée, mais aussi pour des questions d’argent. Les fournisseurs de services de télécoms devront par exemple stocker nos données pendant 12 mois, au lieu de 6 actuellement. Or cette extension des mesures de surveillance a un coût, assumé notamment par les opérateurs. « Rien que les investissements nécessaires à la mise en place vont coûter quelques dizaines de millions. Je ne parle que du hardware (équipements sur les centraux téléphoniques, serveurs…) Mais il faut aussi ajouter la surveillance en tant que telle », regrette Christian Neuhaus, porte-parole de Swisscom.

Sur le papier, le projet de loi ne change rien à la répartition actuelle des coûts. Sauf que les nouveaux investissements rendus indispensables par la nouvelle législation salent lourdement la note. Les équipements nécessaires restent en effet à la charge des personnes obligées de collaborer. Ces coûts se sont élevés en 2011 à plus de 3,5 millions de francs pour les plus gros fournisseurs selon une étude de KPMG de juin 2012. En ce qui concerne les actes de surveillance eux-mêmes, les dispositions demeurent plus vagues : les opérateurs reçoivent « une indemnité équitable pour les frais occasionnés », ainsi qu’un « émolument » versé par les autorités de poursuite pénale en passant par le service de surveillance de la Confédération. Au total, seuls 50% des frais sont effectivement remboursés aux fournisseurs de services.

D’où les plaintes des opérateurs. « Auparavant, la surveillance portait uniquement sur la téléphonie vocale et les SMS. Aujourd’hui, la complexité des télécommunications augmente considérablement. Ce qui nécessite des outils de surveillance plus sophistiqués et donc plus coûteux », explique Roger Schaller, porte-parole de Sunrise. « Cette surveillance est très clairement une tâche de l’État et n’est pas gratuite. Quelqu’un doit supporter les coûts. Sans la participation de l’État, ils devront être supportés par les clients », ajoute Roger Schaller. Swisscom arrive à la même conclusion.

La Fédération romande des consommateurs dit surveiller de près le processus législatif qui s’ouvre aujourd’hui. Pas question pour elle de faire supporter ces nouveaux coûts « aux consommateurs qui n’ont rien demandé ».

« Comme 150 caméras »

La nouvelle loi prévoit également la pose de logiciel espion dans le cadre d’une procédure pénale. Dans ce cas, nul besoin de passer par l’opérateur. Une septantaine d’infractions sont concernées : pédophilie, grande criminalité, espionnage, terrorisme, mais aussi abus de confiance, vol, abus de cartes de crédit, entrave à la circulation publique, faux dans les titres ou mariages arrangés. « Des motifs peu clairs », commente Sébastien Fanti. L’avocat relève le manque de personnels qualifiés dans les cantons : « Étendre ainsi les possibilités de surveillance, c’est comme mettre 150 caméras à la gare de Sion et personne pour les regarder. »

Éric Felley

Presse civique (Cléa Favre, LeMatin.ch, 2 mai 2013)

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Dans mon cerveau tu trouveras beaucoup d’espoir de colère et de dignité, aucune épreuve ne justifie la soumission »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[3 juillet 2012]
Ma tribune

Dans mon cerveau tu trouveras beaucoup d’espoir de colère et de dignité, aucune épreuve ne justifie la soumission.

Laisse-toi guider je t’emmène dans les entrailles de ma vie agitée, laisse tes préjugés au vestiaire ils ne font que fausser ta perception de l’être humain, d’entrée j’annonce la cou­leur je ne me plains pas je dénonce juste, les carences de ce système discriminatoire.

J’ai fait de Facebook ma tribune ma barre des accusés où je plaide dénonce et accuse sans censure, ce que tu lis est écrit du fin fond de ma grotte pénitentiaire en temps réel avec tous les risques que cela comporte, malgré tout ce qui m’en coûte je me dois de dénoncer sans falsification la réalité du terrain, c’est ma manière de rester vivant dans le royaume des morts.
Ne me plains pas ne me juge pas certains l’ont fait mais je ne suis pas sûr qu’ils valaient mieux que moi, je tiens à mettre les choses au clair la valeur de l’être humain ne s’arrête pas qu’à des faits divers, une situation ou une action… Trop facile de réduire un homme qu’à ses actes sortis de leur contexte.

Le système a sa part de responsabilité dans l’échec d’un individu [dont il] se dit garant, chaque acte a une cause on ne naît pas bien ou mauvais on le devient. À force de nier cette réalité le système actuel continue et contribue à créer et former des soldats antisocials, un jeune qui entre en résistance se met en marge du système et devient une bombe à retardement qui ne demande qu’à exploser, je ne suis pas médium voyant mais je constate juste, la même musique se répète depuis des années les générations se succèdent mais rien ne change les mêmes promotions pour accéder à la prison c’est le seul endroit où la diversité est plus que respectée et cela ne choque personne.

Droits de l’homme bafoués piétinés sur le seuil de chez Marianne.

Tu ne peux pas juger un homme sans prendre en compte son histoire.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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[Un nom et une adresse] Didier Lombard, souviens-toi de Georges Besse !

Suicides : le document qui embarrasse France Télécom

Dans la version originale du document interne que s’est procuré Le Parisien, Didier Lombard indique : « en 2007, je ferai les départs d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte ».

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Didier Lombard

Un document interne de France Télécom datant de 2006 et relayé mardi par Le Parisien, témoigne de la violence sociale à l’époque au sein de l’entreprise marquée par une vague de suicides en 2008 et 2009.

Alors que l’enquête judiciaire sur les drames qu’a connus le groupe se poursuit au pôle de santé public du Tribunal de grande instance de Paris, le quotidien rend public un fac-similé d’un compte-rendu d’une réunion d’octobre 2006 de l’Acsed, l’association des cadres de France Télécom.

Selon ce document, l’ancien PDG Didier Lombard aurait déclaré: « Il faut qu’on sorte de la position mère poule. (…) Ce sera un peu plus dirigiste que par le passé. C’est notre seule chance de faire les 22.000 » suppressions de postes programmées dans le cadre du plan Next, qui visait à réduire les effectifs entre 2006 et 2008.

Selon Le Parisien, il existe deux versions de ce document. Dans la version originale, M. Lombard indique : « en 2007, je ferai les départs d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte ». Cette version a ensuite été édulcorée pour devenir « en 2007, je ferai les départs d’une façon ou d’une autre ».

Harcèlement moral « caractérisé »

D’après le quotidien, la secrétaire de l’Acsed aurait indiqué aux policiers ne plus posséder la version originale car ses responsables lui auraient demandé de la détruire. Elle ajoute avoir pris elle-même l’initiative d’atténuer les propos tenus lors de la réunion.

Le Parisien rapporte que les anciens dirigeants de France Télécom assurent n’avoir donné aucune directive pour détruire les documents et estiment qu’ils ne sont pas crédibles.

« Ces documents sont la transcription de la violence sociale que nous avons vécue et c’est ça qui est nouveau », a réagi de son côté Sébastien Crozier (CFE-CGC), précisant en avoir pris connaissance via la presse.

Il a jugé « interpellant le fait qu’il y ait une atténuation des propos » car cela montre « qu’il y a des gens qui ont pris conscience de l’étendue des dégâts » à l’époque.

Pour Me Frédéric Benoist, avocat du syndicat, partie civile dans l’enquête, « il y a beaucoup de documents qui figurent dans les dossiers d’instruction qui ont certainement été ‘travaillés’ par France Télécom ».

35 suicides en 2008 et 2009

Selon lui, les juges d’instruction ont aujourd’hui « suffisamment d’éléments pour démontrer que les infractions » qui font l’objet des poursuites, c’est-à-dire le harcèlement moral sont « caractérisées ». Mais l’avocat dit surtout espérer que le tribunal correctionnel sera prochainement saisi sur des motifs qui « reflètent plus la réalité du dossier », c’est-à-dire la mise en danger de la vie d’autrui.

Dans un communiqué, le syndicat SUD va dans le même sens disant espérer « que le juge a apprécié ces nouveaux éléments à leur juste valeur et que les motifs de la mise en examen » des responsables de l’époque seront requalifiés en « mise en danger de la vie d’autrui ».

L’enquête judiciaire liée aux drames — 35 suicides en 2008 et 2009, selon direction et syndicats — avait été ouverte en avril 2010 après une plainte de SUD et un rapport de l’Inspection du travail mettant en cause la gestion du personnel. La CFDT, la CFE-CGC/Unsa, la CFTC , la CGT, et FO s’étaient ensuite constituées partie civile.

Dans le cadre de cette enquête, Didier Lombard, deux autres responsables, et France Télécom en tant que personne morale ont été mis en examen pour harcèlement moral en juillet dernier.

Presse esclavagiste (Agence Faut Payer via LesEchos.fr, 7 mai 2013)

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[La liberté ou la mort] Made in China, de la viande de rat et de renard présentée comme du mouton, après ajout de gélatines et de nitrates

Chine : « Certains ne se risquent plus à manger de la viande »

Shanghaï (Chine), correspondance. Malgré son ampleur, cet énième scandale agroalimentaire n’a pas surpris Wu Heng, étudiant en histoire et géographie de l’université de Fudan, à Shanghaï. La police chinoise venait pourtant d’annoncer, jeudi 2 mai, avoir arrêté 904 personnes au cours d’une nouvelle campagne de répression contre une série de trafics qui justifient la terrible réputation de l’industrie agroalimentaire du pays. L’opération, entamée le 25 janvier, a visé, pendant trois mois, des fraudes en tout genre sur la viande. Plus de 20’000 tonnes de produits illégaux ont été saisies dans 382 affaires différentes.

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L’opinion découvre avec résignation un nouveau trafic particulièrement nauséabond. À Wuxi, au nord de Shanghaï, 63 suspects ont été arrêtés pour avoir vendu de la viande de rat et de renard présentée comme du mouton, après ajout de gélatines et de nitrates. En quatre ans, le gang mené par un certain M. Wei aurait ainsi écoulé, dans la province du Jiangsu et à Shanghaï, pour plus de 10 millions de yuans (1,2 million d’euros) de faux mouton, consommé notamment dans les restaurants de fondue chinoise.

Pour Wu Heng, il n’y a là rien de nouveau. Au mois de juin 2011, le jeune homme a lancé un site Internet répertoriant les multiples fraudes dans le secteur agroalimentaire chinois au cours de ces dernières années. Il venait d’apprendre que des industriels peu scrupuleux vendaient du porc présenté comme du bœuf, après ajout d’additifs chimiques. Il déplorait le manque de sources d’information fiables et indépendantes sur le sujet.

Wu Heng, jeune diplômé devenu chroniqueur de sujets alimentaires et environnementaux, fait remarquer que l’existence du faux mouton est connue depuis sept ans. En 2006, en effet, la presse locale prouvait déjà qu’à Fuzhou (sud-est), des gargotes de rue faisaient passer des brochettes de viande de chats errants, acquis à la fourrière pour 5 yuans (60 centimes d’euros), pour du mouton, après y avoir ajouté du formol. « Je savais que cela arriverait de nouveau et demain, cela se produira probablement encore. En deux ans, je n’ai pas vu grand-chose changer », commentait-il ce samedi matin.

« CERTAINS INDUSTRIELS CHINOIS NE CONNAISSENT PAS LA CULPABILITÉ »

Le ministère chinois de l’intérieur juge, lui, que les arrestations ont porté « un sérieux coup à l’arrogance des criminels ». Ces actions temporaires se répètent chaque année, au lendemain de révélations sur les pratiques mafieuses qui émaillent la chaîne alimentaire. Elles constituent en réalité un demi-aveu d’incapacité à obtenir des résultats dans la continuité. Le 14 décembre 2011, le journal d’État Global Times publiait un article titré « L’huile de caniveau sous contrôle », à l’issue d’une campagne contre le recyclage des huiles de friture usagées dans les restaurants bon marché.

Début 2013, c’est la viande qui était ciblée. L’opinion publique s’est d’abord inquiétée de voir dériver plus de 15’000 carcasses de porcs flottant sur le fleuve Huangpu, qui traverse Shanghaï, début mars. Puis les ventes de volaille ont subi un choc sévère avec la multiplication des contaminations humaines dues au virus H7N9, le mois suivant. « Certains clients me disent qu’ils ne se risquent plus à manger de la viande », constate Chen Bo, un jeune vendeur de légumes et de porc sur un petit marché du quartier de Jing’an, dans le centre de Shanghaï. « C’est un problème récurrent parce que certains industriels sont prêts à faire de l’argent de manière inconsciente », ajoute-t-il.

À quelques mètres, son concurrent, M. Zhou, voit les habitués du quartier poser des questions différentes au fil des scandales. « Le mois dernier, ils s’inquiétaient de savoir si mon porc venait de Jiaxing », dit-il, en référence à la ville jouxtant la municipalité de Shanghaï d’où, selon les autorités, provenait une partie des porcs retrouvés dans le fleuve. À cette occasion, les Shanghaïens apprenaient qu’une mafia du porc récupérait, jusqu’en 2012, les carcasses de cochons morts de maladie, pour les écouler dans les alentours de la ville la plus peuplée du pays, en les vendant à prix cassé comme de la viande comestible.

Ces affaires ont des conséquences politiques. Avec le prix des logements et les écarts de richesse, la sécurité alimentaire est l’un des principaux sujets de préoccupation des Chinois, si l’on en croit les quelques sondages réalisés par la presse officielle. Li Keqiang, le nouveau premier ministre, a promis, dès sa première conférence de presse, le 17 mars, de « fermement réprimer » le trafic de produits alimentaires et de « faire payer aux producteurs sans scrupule le prix fort ».

Première concrétisation de cette promesse, en mars, le rang hiérarchique de l’agence chargée de superviser les secteurs de l’alimentaire et du médicament a été relevé. Jusqu’alors subordonnée au ministère de la santé, elle est devenue un ministère à part entière.

Le coordinateur du site d’information sur les risques de l’agroalimentaire, Wu Heng, pense que la dispersion des responsabilités au sein de l’administration chinoise est l’un des problèmes qui peuvent être réglés au plus vite. « Il y a encore trop de départements distincts et la législation n’est pas très aboutie », juge-t-il. Alors que le code pénal chinois se borne à interdire la vente d’aliments dangereux, la cour suprême – la plus haute juridiction – a précisé, vendredi, qu’elle poursuivrait comme des « crimes » la vente d’aliments chargés de produits chimiques et la revente d’animaux morts de maladie.

À la tête d’une équipe d’une vingtaine de bénévoles, le jeune Wu Heng pense toutefois qu’une question de moralité plus profonde se pose. « Certains industriels, dit-il, ne connaissent tout simplement pas le sentiment de culpabilité. »

Des scandales sanitaires à répétition

Le lait à la mélamine En mars 2008, de la mélamine, composant chimique toxique utilisé pour accroître le taux de protéines, est retrouvée dans le lait en poudre pour nourrissons de la marque Sanlu. Six bébés meurent et près de 300’000 autres seront atteints de maladies chroniques.

Les petits pains toxiques En avril 2011 est découvert un trafic de 300’000 petits pains « jaunis » par l’ajout d’une teinture toxique.

L’huile de cuisine frelatée En septembre 2011, la police arrête 32 personnes qui avaient revendu, pour un usage alimentaire, de l’huile récupérée dans les caniveaux à la sortie des restaurants.

Les choux au formol En mai 2012, la presse chinoise révèle que des maraîchers enduisent leurs choux de formol, cancérigène, pour améliorer leur conservation pendant leur transport.

Presse de merde (Harold Thibault, LeMonde.fr, 4 mai 2013)

 

La Chine fait une indigestion de scandales alimentaires

Des plats à base de rats, renards et produits chimiques estampillés bœuf et mouton, de la viande coupée avec de l’eau ou encore des morceaux avariés : ces trois derniers mois, les autorités chinoises ont arrêté plus de 900 personnes et saisi plus de 20 000 tonnes de produits carnés frauduleux. De quoi relancer la question de la sécurité sanitaire en Chine, émaillée de scandales à répétition.

Des milliers de cochons morts dans une rivière

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Mardi 18 mars 2013, le nombre de carcasses de jeunes porcs retrouvés dans le fleuve Huangpu en amont de Shanghaï s’élevait à 13’000 depuis le début de la crise sanitaire. Les autorités se refusent à révéler les noms des fermes dont les animaux proviendraient.

En mars dernier, plus de 16’000 cadavres de porcs sont repêchés dans le principal fleuve qui traverse Shanghaï, le Huangpu, qui compte pour 22 % de la consommation d’eau des 23 millions d’habitants de la mégalopole. Aucune responsabilité n’est officiellement établie et les informations manquent sur le circovirus porcin vraisemblablement à l’origine des morts. Mais l’affaire fait ressurgir le commerce mafieux qui prévalait jusqu’en 2012, quand la mafia locale rachetait les cochons malades morts pour les revendre comme de la viande fraîche sur les marchés de la région.

Des choux au formol

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Des maraîchers chinois ont enduit des choux de formol pour éviter que les légumes ne s’abîment durant les longs trajets dans des camions non réfrigérés.

En mai 2012, l’agence de presse étatique, Xinhua, révèle que des marchands chinois enduisent les choux de formol avant le transport pendant la saison chaude. Peu onéreux, ce produit, qui provoque des irritations et est classé comme cancérigène, permet d’éviter que les légumes ne s’abîment durant les longs trajets dans des camions non réfrigérés. Selon la presse locale, cette pratique était commune depuis au moins trois ans dans la province du Shandong (dans l’est de la Chine), une région agricole majeure. En 2010, certains maraîchers chinois avaient également trempé des champignons dans l’eau de javel, afin de les blanchir.

De l’huile de caniveau pour la cuisine

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Un supermarché à Shenyang, dans le nord de la Chine, en 2008.

La police chinoise arrête 32 personnes dans trois provinces, en septembre 2011, pour avoir produit et écoulé de l’huile frelatée fabriquée à partir de restes prélevés dans le caniveau à la sortie des restaurants. Cette huile pourrait représenter jusqu’à 10 % de l’huile consommée en Chine, selon certaines estimations. Les inspections sanitaires ont depuis été renforcées, mais le phénomène est difficile à éradiquer car le recyclage de l’huile de cuisine s’avère très lucratif.

Des pastèques explosives

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Près de 50 hectares de cultures de pastèques dans la ville de Danyang, située dans la province orientale du Jiangsu, ont été perdus en raison de ce phénomène, qui pourrait s’expliquer par l’utilisation excessive de forchlorfenuron, un accélérateur de croissance.

Près de 50 hectares de cultures de pastèques, dans la province orientale du Jiangsu, sont perdus après que les fruits ont explosé en mai 2011. Les experts évoquent l’utilisation excessive dans les cultures de forchlorfenuron, un produit chimique qui favorise la division cellulaire et permet d’augmenter la taille des fruits, d’améliorer leur couleur et les rendements.

Des petits pains à la teinture chimique

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300’000 petits pains, appelés mantou, vendus dans les supermarchés à Shanghaï ont vu leur composition altérée.

En avril 2011, la télévision chinoise révèle que près de 300’000 petits pains, appelés mantou, vendus dans les supermarchés à Shanghaï ont vu leur composition altérée : en plus de toute une série de composants chimiques qui ne figuraient pas sur l’emballage, de la teinture jaune toxique a été introduite pour donner à la préparation la couleur du maïs. Enfin, une grande partie d’entre eux avaient été recyclés dans de nouveaux emballages alors que leur date d’expiration était dépassée.

Du lait aux nitrites

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Des enfants se sont vus offrir du lait, du pain et des livres dans la province de Hebei en 2011.

Quelques jours auparavant, du lait frais est empoisonné au nitrite, un engrais agricole, dans la province de Gansu, au nord-ouest du pays. Bilan : 3 enfants morts et 36 gravement malades. L’affaire ravive la psychose de la contamination à la mélamine. Mais l’enquête policière finit par révéler que l’introduction de nitrite résulte d’un acte criminel intentionnel : un couple de fermiers avait en réalité empoisonné la production laitière de son voisin par acte de vengeance.

Du porc élevé au clenbutérol

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Des porcs dans un abattoir de la province Anhui, dans l’est de la Chine, en septembre 2011.

Autre fraude dans la province centrale du Hunan fin mars 2011 : du clenbutérol, un anabolisant, est découvert dans les produits d’une marque qui appartient au premier producteur de porc chinois, le groupe Shanghui. Cette substance, à l’origine pour un usage vétérinaire et parfois utilisée par les sportifs comme produit dopant, transforme la graisse en muscle. Elle est prohibée car elle entraîne chez le consommateur des palpitations cardiaques, nausées, insomnies. En novembre, 113 personnes, dont 17 fonctionnaires gouvernementaux, sont condamnés dans cette affaire. Des centaines de personnes étaient déjà tombées malades dans des cas similaires à Shanghaï en 2006, puis dans la province du Guangdong en 2009.

Le lait à la mélamine

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Des agents de l’inspection sanitaire vident des boîtes de lait en poudre contaminé dans une décharge de la province chinoise de Guangdong, le 19 septembre 2008.

C’est le principal scandale alimentaire et sanitaire chinois : en mars 2008, de la mélamine est retrouvée dans le lait en poudre pour nourrissons de la marque Sanlu, très populaire dans le pays. Le composant chimique toxique, utilisé frauduleusement dans l’industrie alimenaire pour faire monter artificiellement le taux de protéine, entraîne la mort de 6 nourrissons et en contamine près de 300’000, qui seront atteints de maladies chroniques. La fraude, organisée à grande échelle, met en cause 22 sociétés laitières chinoises. Mais, pour éviter de ternir la réputation de la Chine à la veille des Jeux olympiques, le scandale n’est révélé que plusieurs mois plus tard. Début 2009, la justice condamne 21 personnes, dont 3 à des condamnations à mort. Preuve que la politique de contrôle sanitaire n’a pas été réformée, les scandales de lait frelaté sévissent toujours en Chine.

Presse de merde (Audrey Garric, LeMonde.fr, 3 mai 2013)

 

Chine : scandale alimentaire autour de plats à base de rat ou de renard

Plus de 900 personnes ont été arrêtées ces derniers mois en Chine pour des fraudes alimentaires, dont la vente de viande de rat ou de renard présentée comme du bœuf ou du mouton, a indiqué le ministère de la sécurité publique.

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Dans le Guizhou certains mélangent une solution à base de péroxyde d’hydrogène à des pattes de poulet, une gourmandise chinoise.

L’annonce de l’opération, qui s’est déroulée au cours des trois derniers mois, intervient alors que le pays est encore sous le choc de précédents scandales alimentaires, tels celui de l’huile alimentaire recyclée ou du lait en poudre pour bébé volontairement contaminé avec des produits chimiques dangereux.

En tout, selon le site du ministère, « 382 cas de viande coupée avec de l’eau, de faux mouton ou bœuf, de viande avariée et de produits contenant de la viande toxique et dangereuse » ont été découverts. « 904 suspects ont été arrêtés, plus de 20’000 tonnes de produits carnés frauduleux ou de qualité inférieure » ont été saisis.

« DEVRIONS-NOUS REMERCIER CES EXTRAORDINAIRES HOMMES D’AFFAIRES ? »

Dans la province du Jiangsu, des détaillants vendaient du « mouton » fait à partir de viande de rat et de renard, additionné de produits chimiques. D’autres, dans le Guizhou, mélangeaient une solution à base de peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée) à des pattes de poulet, une gourmandise chinoise.

Ce nouveau scandale suscite de nombreux commentaires : « On est presque immunisé contre des centaines de poisons, devrions-nous remercier ces extraordinaires hommes d’affaires ? », s’interrogeait un internaute sur Weibo, le Twitter chinois.

Le ministère de la sécurité a souligné que l’opération s’inscrivait dans une enquête plus large sur la sécurité alimentaire, incluant la découverte en mars de milliers de cochons morts flottant dans le Huangpu, principale rivière de Shanghaï, ou la vente d’huile de cuisine recyclée. Bien qu’interdite, cette dernière est disponible un peu partout dans le pays, tirée des huiles rejetées par les restaurants.

Le plus grand scandale alimentaire de ces dernières années a été provoqué par la découverte en 2008 de mélamine dans us lait en poudre pour bébé, provoquant la mort de six d’entre eux et des maladies chez 300’000 autres. Récemment, le groupe américain KFC a été accusé de servir des poulets bourrés d’antibiotiques en Chine.

Presse de merde (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 3 mai 2013)

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Résistons Ensemble n° 119 – mai 2013

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Résistons Ensemble

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « J’ai été invité à un bal masqué arme au poing j’ai cherché la vérité je l’ai trouvée au bout de mon canon scié »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[2 juillet 2012]
Ange noir

Avenir assombri enseveli sous les pneus d’un camion cellulaire tu me reconnaîtras je suis cette kaïra du fond du bus, j’ai fait le mort tu as dansé sur ma tombe maladie incurable sentiment inextricable je suis essoufflé pourtant je ne fume pas je fais du sur-place.

Né d’amour pourtant du sang coule dans mes veines, horizon vertical les palmiers on me les a confisqués pour m’imposer du béton et vingt-quatre étages de poisse d’angoisse j’ai les tympans explosés au rap dur, le monde nous appartient pourtant on n’a plus un euro pas assez pour acheter ma liberté physique.

Nos cités sont devenues des champs de ruines, on passe de l’enterrement d’un frère à l’anniversaire d’une sœur.

Le cauchemar continue même en plein jour, y a plus de suspense dans nos vies, on coule on se noie même au petit bain pourtant nous avons pied.

Dix ans en salle d’attente on m’a pas dit que le médecin s’était suicidé dans son cabinet donc j’attends qu’il vienne me soigner car j’ai rendez-vous avec ma vie en sens interdit à la rue de mes erreurs passées. Aucune compresse pourra guérir ma plaie.

J’ai résisté à la traversée du désert normal, je suis né au Sahara mais ça le juge ne le savait pas il m’a confondu avec un enfant de sa patrie.

Je suis qu’un sale gosse que la rue a rendu conscient de son mauvais traitement.

C’est à Fresnes que Fleury la Santé…

J’ai été invité à un bal masqué arme au poing j’ai cherché la vérité je l’ai trouvée au bout de mon canon scié.

J’entends des voix comme Jeanne d’Arc je tends l’oreille c’était la sentence du juge c’est pas une peine c’est toute une vie qu’ils nous infligent.

Escorté par les gendarmes de Saint-Tropez direction la fournaise.

Je suis mon meilleur ennemi on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

Les keufs n’ont plus besoin de nous mettre sur écoute les pipelettes inondent les rues, même enfermé on m’a vu sur Paris-Plage, ce que j’aime bien sur les rumeurs c’est qu’elles t’apprennent des choses sur toi que tu ne savais même pas.

Trébuché mais pas tombé toujours debout malgré ce foutu numéro d’écrou.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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[Bangladesh] Sit-in des rescapés du Rana Plaza

Bangladesh : Manifestation des rescapés de l’accident industriel

Des centaines de rescapés du pire accident industriel au Bangladesh bloquaient mardi un accès routier central pour réclamer arriérés de salaires et dédommagements tandis que le bilan de l’effondrement de l’immeuble textile dépassait désormais les 900 morts.

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Cet immeuble, le Rana Plaza, situé dans la banlieue de Dacca, abritait cinq ateliers de confection. Lorsqu’il s’est effondré comme un château de cartes le 24 avril, plus de 3.000 ouvriers étaient au travail alors que des fissures avaient été constatées la veille sur le bâtiment.

Une manifestation ce mardi pour une réparation pécuniaire

Avec l’arrêt brutal de leur travail, les rescapés du drame demandent maintenant aux propriétaires des ateliers de confection de leur verser de l’argent, correspondant à la fois à leurs salaires et à des dommages et intérêts pour les blessures physiques subies lors de l’effondrement du Rana Plaza.

Selon la police, environ 400 survivants ont bloqué mardi un accès routier reliant Dacca au sud et sud-ouest du pays en organisant un sit-in.

Les ouvriers scandaient des slogans réclamant « les salaires impayés et des dédommagements », a indiqué à l’AFP un responsable de la police locale, M. Asaduzzaman.

Le vice-président de l’Association bangladaise des fabricants et exportateurs de textile (BGMEA), Shahidullah Azim, a assuré à l’AFP que le paiement de salaires n’était qu’une question d’heures.

Des promesses de frais médicaux remboursés non tenues selon les victimes

« Nous allons payer environ 3.400 ouvriers ou leurs bénéficiaires conformément à notre loi du travail », a-t-il dit, ajoutant que la BGMEA, qui représente les 4.500 usines du pays, allait verser l’équivalent de trois mois de salaires.

Elle prend aussi en charge les frais médicaux de plus de 1.000 ouvriers blessés dans le drame et a promis de dédommager les familles des victimes.

Mohammed Ibrahim, un représentant syndical participant au sit-in, a affirmé à l’AFP que les ouvriers avaient été priés de fournir des détails sur leur emploi mais qu’aucun d’entre eux n’avait encore reçu d’argent.

Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 7 mai 2013) via Solidarité ouvrière

 

(…) Une manifestation a également eu lieu en Europe devant un magasin Mango à Barcelone, pour fustiger la marque, qui a reconnu avoir commandé des « échantillons » auprès du Rana Plaza, et dénoncer les conditions de travail des ouvriers du textile. Les mains peintes en rouge sang, des membres du syndicat espagnol UGT ont déployé une banderole sur laquelle était inscrit en lettres rouge : « Death, precarity and fashion work » (« mort, précarité et travail dans la mode »). (…)

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Presse esclavagiste (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 8-9 mai 2013)

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[Villefranche-sur-Saône] Bas les pattes sur la Ruche des citoyens !

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Confédération Nationale du Travail
UL Villefranche/Beaujolais

COMMUNIQUÉ DE PRESSE de l’ensemble des adhérents et des organisations de la Ruche des citoyens à Villefranche-sur-Saône (69) :

Cinq individus encagoulés, ont été vus mercredi 1er mai 2013 à minuit, devant le local alternatif « la Ruche des citoyens », 19 rue de Prony à Villefranche. Ils se sont livrés à des actes de vandalisme, dégradant la devanture du local (portes avec vitres cassées).

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Collectif caladois de soutien au peuple palestinien

Nous voyons dans ces actes de destruction gratuite, une opposition directe, aux causes que défendent les associations militantes abritées par la Ruche, à savoir le Collectif caladois de soutien au peuple palestinien, le Collectif de soutien aux personnes sans papier, le syndicat CNT, le Comité de soutien à Notre-Dame-des-Landes et une ONG tunisienne : Alkamara.

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Comité de soutien Villefranche NDDL

S’agirait-il d’agissements racistes de groupuscules identitaires ? Depuis quelques temps nous constatons avec effroi, une recrudescence d’autocollants et d’affiches d’extrême droite prenant des slogans fascistes islamophobes et homophobes, dans la ville de Villefranche et des communes alentours (notamment à Anse). Cette même nuit nous avons constaté un collage d’anti mariage pour TOUS dans toute la ville !

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Collectif de soutien aux sans-papiers Villefranche-sur-Saône

Nous ne céderons ni aux menaces, ni aux avertissements, et nous tenons à réaffirmer notre détermination dans notre lutte contre toute forme de discrimination, d’exclusion et d’atteinte aux libertés, nous poursuivrons nos différentes activités militantes dans ce local rue de Prony.

Le 6 mai 2013

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Tournée Intervento – Italie 70’s – mai 2013 – à l’est

Salut, en ce printemps l’équipe Intervento-aprile repart en tournée au nord-est à Nancy, Strasbourg, Besançon, Dijon. Ce sera du 6 au 16 mai avec des représentations de l' »Intervento » et discussions sur les mouvements révolutionnaires italiens des années 70’s et la manière dont on envisage des bouleversements au présent. On voyagera aussi avec un infokiosque et une expo de photos sur la ZAD et la résistance aux expulsions à Notre Dame des Landes.

Vous pouvez inviter vos amis dans ces coins-là — à bientôt sur la route !

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Pour ne pas payer, face aux augmentations, c’est le seul moyen de faire ses courses !

 

Dates et présentation ci-dessous :

## Strasbourg

– Mardi 7 mai : 19h Bouffe prix libre, 20h Intervento, 23h Discussion large
– Mercredi 8 mai : 14h-18h Discussion plus approfondie

Le tout à Molodoï, 19 rue du Ban de la Roche, Strasbourg
Et le mercredi 19h, bouffe sans prix dehors, rue du Faubourg National.

## Nancy

– Jeudi 9 mai à 21h Intervento au Caveau du Grand Sauvoy, 17 route de Metz, 54320 Maxéville
– Samedi 11 mai à 15h Exposé-discussion sur les leçons de l’autonomie italienne au CCAN, 69 rue de Mon-désert – Nancy

## Besançon

– Dimanche 12 mai à 16h00 – Intervento dans les locaux de RADIO BIP, 14 rue de la Viotte (la petite rue juste en dessous de la gare).

La représentation sera suivie d’un apéro grignotage puis d’une discussion sur les liens entre les luttes des années 70 et les luttes actuelles.

## Dijon

– Mardi 14 mai à 19h à la grange rose Franca Rame – Intervento + Buffet et discussion 45 rue Ph. Guignard – Dijon – quartier des Lentillères
– Mercredi 15 mai à 18h aux Tanneries – exposé-discussion sur les leçons de l’autonomie italienne suivi d’un repas – 17 bvd de Chicago

 

Présentation :
Intervento – Luttes autonomes italiennes des 70’s

Mise en scène (en lectures, films, chansons…) sur les mouvements sociaux autonomes qui ont bouleversé l’Italie pendant les années 70 : luttes dans les usines, quartiers, prisons, occupations de logements et auto-réductions, féminisme, radio libres, action directe, groupes en armes et illégalisme…

Suivie d’une discussion sur ce que ces fragments d’histoires, leurs failles, leurs passions et leurs forces peuvent faire émerger dans des visions des luttes aujourd’hui.

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Carte des principaux centres sociaux à Milan (1975-1977)

 

Le mouvement autonome italien est peut-être l’un des mouvements de lutte les plus puissants de l’histoire récente occidentale. « Fort de liens inédits entre étudiants et ouvriers, « autonome » des partis et des syndicats, massif et violent dans ses modes d’actions, le « mouvement italien » a fait durer mai 68 pendant dix ans. Ce sont les « hordes païennes » de jeunes immigré.e.s du Sud qui paralysent les usines, revendiquant le refus du travail, remettant à l’ordre du jour les pratiques d’action directe qui avaient secoué les mêmes industries en 1920 avant de s’endormir sous le fascisme.

Ce sont des quartiers entiers qui, face à l’inflation, refusent de payer les loyers ou les factures, « auto-réduisent » les produits de supermarchés. C’est une irruption tonitruante des femmes, homosexuel-le-s, jeunes et chômeurs-ses sur la scène politique. Ce sont des « indiens métropolitains », des sabotages fracassants ou ludiques et des centres sociaux occupés. Ce sont des analyses précises et originales de la transformation de l’économie et de la valorisation des différentes facettes de l’existence. Ce sont des pratiques collectives et des appartements communautaires qui s’attachent à saper les fondements de la quotidienneté occidentale.  C’est une explosion des radios libres qui se font « la voix des sans-voix » tout en jonglant avec l’ironie et la philosophie. C’est enfin le tournant de 1977, les émeutes massives dans les grandes villes italiennes, les chars blindés à Bologne, la diffusion de la lutte armée et une répression féroce : un mouvement étranglé qui n’a plus d’autres issues que la fuite, l’héroïne ou la clandestinité.

Malgré ces défaites, le mouvement autonome italien demeure une source unique d’inspirations et d’interrogations sur les possibilités révolutionnaires aujourd’hui. »

Des lectures tirées de plus de 15 ouvrages différents et entrecoupées de sons et d’images permettront d’avoir un aperçu de l’atmosphère brûlante de l’époque et d’approcher les questions qu’elle nous pose aujourd’hui.

 

Les personnes qui vous offriront ces lectures restent anonymes. Elles ne sont pas dramaturges professionnelles mais chômeuses ou charpentières, elles parcourent vos rues comme mille autres visages en manif, elles portent des colères et des questions de fond, comme mille autres êtres vivants, comme vous, quant à la manière dont nous nous organisons pour vivre sur cette planète. Étonnées par les mythes du mouvement autonome italien qui circulent dans l’ombre de ce que Walter Benjamin nomme la « mémoire des vainqueurs », elles se sont renseignées par leurs propres moyens et ont compilé petit à petit un album d’écrits, de sons et d’images sur le sujet. Depuis plus de huit ans elles ramènent ces récits dans des des théâtres ou des universités occupées, des cinémas ou des locaux autogérés, avec la conviction qu’ils recèlent des inspirations et des interrogations précieuses pour les mouvements de résistance actuels.

Sans titre diffusion, 28 avril 2013

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[Nos médias] Radios Libres en Périgord

Radio : ils sont bien décidés à repartir

L’association Radios Libres en Périgord a besoin d’aide.

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Mary Heudebourg et Robert Kaminker ont présenté leur projet, hier, au café associatif des Thétards.

« C’est la journée du Phénix qui renaît de ses cendres », a déclaré hier Mary Heudebourg, présidente de l’association Radios libres en Périgord. En effet, il y a un an, le 7 mai 2012, Radio Périgueux 103 et Radio Plaizance cessaient d’émettre : l’Association pour le développement de la communication en Périgord, qui les gérait, était mise en liquidation judiciaire à la suite de difficultés financières. Aujourd’hui, l’association Radio Libres en Périgord annonce sa volonté de relancer l’aventure. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel lui a attribué la fréquence de 102,3 MHz, celle de feu Radio Périgueux 103. « Il nous reste seulement à finaliser la convention avec la CSA. »

Le plus vite possible

L’association est composée d’anciens et de sympathisants de Radio Périgueux 103. Elle a comme vice-président Robert Kaminker, et comme secrétaire-trésorière Aïda Degeix. Elle compte une dizaine de membres dans son conseil d’administration.

« L’objectif est de redémarrer le plus vite possible », ajoute Mary Heudebourg. L’esprit sera très proche de celui de Radio Périgueux 103 : « Une radio plus d’expression que d’information, ouverte aux domaines sociaux, économiques et culturels. » Elle entretiendra les liens avec les associations qui participaient à Radio Périgueux 103.

Toutes les bonnes volontés

Mais le problème, c’est que Radio Libres en Périgord n’a pour le moment « ni local, ni finances ». Elle repart de zéro. Alors, elle lance un appel pour trouver un lieu dans l’agglomération périgourdine, au moins une piste. « Il nous faudrait quelque chose qu’on nous prête ou avec un loyer symbolique. Cela nous permettrait de nous lancer. »

Les animateurs doivent se procurer du matériel, trouver quelqu’un pour le faire fonctionner, résoudre la question de l’émetteur. Ils vont faire des demandes de subvention au Fonds de solidarité à l’expression radiophonique, aux pouvoirs publics. Ils comptent sur toutes les bonnes volontés.

Leur presse (Chantal Gibert, SudOuest.fr, 8 mai 2013)

 

Un local pour émettre

L’association Radios Libres en Périgord a obtenu une fréquence. Mais il lui faut des aides.

Cela fait un an que Radio Périgueux 103 a cessé d’émettre : elle s’est tue le 7 mai 2012, tout comme Radio Plaizance. Toutes deux étaient gérées par l’Association pour le développement de la communication en Périgord (ADCP), mise en liquidation judiciaire à la suite de difficultés financières.

Ne voulant pas en rester là, des anciens et sympathisants de Radio Périgueux 103 ont créé un comité de soutien. Puis l’association Radios Libres en Périgord a vu le jour, en octobre dernier.

En novembre, le Conseil supérieur de l’audiovisuel lui a mis des fréquences à disposition. Mais tenant à émettre, comme autrefois, en 102,3 mhz, Radios Libres en Périgord a monté dans l’urgence un dossier à l’attention du CSA, motivant sa nouvelle demande.

La réponse, arrivée en mars, fut positive. Mais… « Elle est conditionnée par le fait que nous ayons un local. Or, nous n’avons que très peu de moyens », explique Mary Heudebourg, présidente de l’association.

Aussi, un appel est-il lancé à ceux qui pourraient aider Radios Libres en Périgord à trouver rapidement un local, « même petit, même un garage, temporairement gratuit ou avec un loyer symbolique. Il est important que cette fréquence reste dans le domaine associatif. »

Contact

Leur presse (Chantal Gibert, SudOuest.fr, 7 mai 2013)

 

Un SOS pour relancer Radio Périgueux 103

L’association est à la recherche d’un local temporairement gratuit ou à petit prix. Elle a le feu vert du CSA pour récupérer sa fréquence.

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La radio associative périgourdine a cessé d’émettre le 7 mai 2012 (Archives).

Radio Périgueux 103 va-t-elle pouvoir revenir sur les ondes ? En tout cas, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a donné son feu vert pour qu’elle récupère sa fréquence, 102.3 mhz. Du coup, un appel est lancé à ceux qui pourraient aider Radios libres en Périgord et lui trouver rapidement un local « même petit, même un garage, temporairement gratuit ou avec un loyer symbolique. Il est important que cette fréquence reste dans le domaine associatif ». On peut envoyer un e-mail à l’association.

Cela fait un an que Radio Périgueux 103 a cessé d’émettre. Elle s’est tue le 7 mai 2012, tout comme Radio Plaizance. Elles étaient gérées toutes les deux par l’ADCP qui a été mise en liquidation judiciaire à la suite de difficultés financières.

Ne voulant pas en rester là, des anciens et sympathisants de Radio Périgueux 103 ont créé un comité de soutien. Puis Radios Libres en Périgord a vu le jour en octobre 2012.

En novembre, le CSA a mis à disposition les fréquences concernées. L’association qui s ‘est lancée dans l’étude d’un  nouveau projet, a monté un dossier dans l’urgence pour pouvoir récupérer la fréquence 102,3 mhz. La réponse, arrivée en mars, est donc positive. « Elle est conditionnée par le fait que nous ayons un local. Mais nous n’avons que très peu de moyens » explique Mary Heudebourg, présidente de l’association.

Leur presse (Chantal Gibert, SudOuest.fr, 6 mai 2013)

 

Radio : 103, c’est vraiment fini

Le mobilier et le matériel de la station installée rue Arago à Périgueux ont été dispersés. Si la page se tourne, un projet de web radio est à l’étude.

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Une réunion d’associations sur le sort de Périgueux 103, en mai 2012.

Radio Périgueux 103, c’est vraiment fini. La toute dernière page vient de se tourner. Les meubles de bureau et le matériel radio qui se trouvaient dans les locaux de la rue Arago, à Périgueux, ont été mis aux enchères mercredi matin.

Cette vente fait suite à la liquidation judiciaire de l’Association pour le développement de la communication en Périgord qui gérait Radio Périgueux 103 et Radio Plaizance. À la suite de quoi, les deux radios ont cessé d’émettre, le 7 mai dernier.

Tout est parti

Mercredi matin, la vente qui était organisée par Me Bertrand Miallon, commissaire-priseur, a duré un peu plus d’une heure. Parmi les présents, il y avait un des anciens bénévoles de la radio, attristé d’assister à une telle fin.

Certains ont acheté, d’autres pas. Mais tout est parti. Un ordinateur portable pour 200 euros, un studio mobile de radio pour 800 euros, du petit matériel, un lot de CD. Le montant total de la vente qui servira à réduire le passif, s’élève à 4000 euros.

Pour une web radio

Une autre radio associative pourra-t-elle renaître ? C’est l’objectif de plusieurs réunions qui se sont tenues depuis la disparition de Périgueux 103.

Un pas nouveau a été franchi. Une association vient d’être créée et elle a tenu son premier conseil d’administration. Intitulée Radio libre en Périgord, elle réunit anciens animateurs et sympathisants.

Elle s’est dotée d’un bureau avec comme président Jean-Marc Juin, secrétaire Joseph Zudas et trésorière, Mme Deloubes.

« Il ne s’agit pas de revenir en arrière », précise Joseph Zudas. Le but de l’association est de créer une web radio puis, plus tard, une web TV.

« Nous sommes en train de réfléchir au projet pour fédérer ceux qui étaient partie prenante de Radio Périgueux 103 ». À ce sujet, un questionnaire va être envoyé aux quelque soixante associations qui s’exprimaient sur les ondes.

Leur presse (SudOuest.fr, 5 octobre 2012)

 

Radios libres : nouvelle réunion en septembre

Le groupe de travail, désigné par le comité de soutien pour préparer des statuts d’une future association qui gérera les radios libres et associatives et convoquer une assemblée générale constitutive pour la créer officiellement, s’est réuni mardi dernier.

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Les discussions n’ont pas abouti.

Lors de la constitution du conseil d’administration, seules deux personnes ont posé leurs candidatures. Or, il en faut trois au minimum. Les participants, au nombre de 17, ont donc décidé de repousser cette assemblée au mardi 25 septembre.

Leur presse (Joël Larivière, SudOuest.fr, 17 juillet 2012)

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[Toulouse] « On ne peut pas être fier d’être précaire »

Les sans-emploi s’organisent en « Précaire Pride »

Une centaine de personnes ont défilé à la « Précaire Pride » hier en début d’après-midi rue d’Alsace-Lorraine, « nom provocateur, on ne peut pas être fier d’être précaire », ironise Guy Molinier d’Act-Up 31. Plusieurs associations rattachées à la cause des demandeurs d’emploi se sont unies sous la bannière « Ni pauvres, ni soumis ». Militants, mal-logés et sans-emploi ont renommé l’artère commerçante de Toulouse « Le Boulevard de la Révolte qui gronde », ainsi que quelques rues adjacentes.

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Les militants en lutte contre la hausse du chômage place Esquirol hier après-midi.

Un an après l’élection de François Hollande, « il ne se passe rien », s’indigne Patricia Marrocq, membre de l’association Avenir, pour la réinsertion sociale des chômeurs. « La situation est catastrophique depuis 2008 », appuie Marie Lacoste du Mouvement National des Chômeurs et Précaires (MNCP), seule association représentative des sans-emploi à Toulouse, « mais ce n’est pas une question de droite ou de gauche, c’est une continuité », ajoute-t-elle.

Alors que le chômage augmente en métropole avec 10,6 % à la mi-2013 contre 10,2 % en 2012, la région toulousaine n’est pas épargnée. D’après un rapport de Pôle emploi paru le 2 mai 2013, la demande d’emploi à la fin du mois de mars a augmenté de 9,7 % par rapport à mars 2012, ainsi que de 0,8 % depuis le début de l’année. Les associations présentes ont répondu à l’appel de l’Association des Paralysés de France 31 (APF 31). Le but étant de mettre en exergue la situation des personnes handicapées également touchée par le chômage et victimes d’une baisse des Allocations aux Adultes Handicapés (AAH) leur étant dédiées. « Nous désirons que tous les individus ne pouvant pas travailler bénéficient d’un “revenu d’existence” à hauteur d’un SMIC brut, assorti des cotisations sociales » explique Odile Maurin, représentante départementale de l’AFP 31. La population des personnes en situation de handicap souffre deux fois plus du chômage que les personnes valides avec 22 % de chômeurs chez les handicapés aptes à travailler.

« 200’000 emplois sont disponibles dans les domaines de la restauration, service à la personne, ou le nettoyage, mais face à ces emplois sous payés et contraignants physiquement, les employeurs ne trouvent pas preneur et avec 60 millions de chômeurs, Pôle Emploi est débordé… », se désole Marie Lacoste.

Presse esclavagiste (Paul Lorgerie, LaDepeche.fr, 8 mai 2013)

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[Bordeaux] Beau comme un CRA qui brûle

Incendie au centre de rétention de Bordeaux

En pleine cérémonie d’hommage, un incendie est parti d’une chambre du centre de rétention administrative, hier.

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La fumée est sortie par le puits de jour de la cour de promenade.

La cérémonie en hommage aux policiers commençait à peine, vers 11h30 hier, quand un Égyptien de 24 ans, actuellement placé au Centre de rétention administrative (CRA) de Bordeaux, a mis le feu à son matelas. Situé au sous-sol du commissariat central de Bordeaux, le CRA a vite laissé échapper une épaisse et odorante fumée qui s’est propagée sur l’esplanade très fréquentée.

L’alarme s’est déclenchée et un des fonctionnaires de la Police aux frontières, qui gère le CRA, a immédiatement porté secours à l’Égyptien. Mais ce dernier s’était enfermé dans sa chambre. Le policier est parvenu à l’en sortir, non sans respirer la fumée provoquée par l’incendie. Très rapidement sur place et ne voulant pas interrompre la cérémonie, les pompiers ont fini de circonscrire le feu, déjà attaqué par le personnel du PC de sécurité. Les lieux ont été ventilés. Pris en charge, le policier a été légèrement blessé du fait des émanations. Mis à l’écart dans une autre cour, il avait du mal à retrouver son souffle et toussait pour dégager ses bronches. Il a été évacué à l’hôpital pour des examens de contrôle.

Le retenu a quant à lui été brûlé au visage et intoxiqué. Le temps de leur intervention, les pompiers l’ont enveloppé dans une couverture de survie et ont appliqué un linge humide sur ses joues.

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La cérémonie, qui est toujours un moment d’émotion, a à peine été perturbée par l’incendie du centre de rétention.

Le CRA occupe 450 mètres carrés dans les locaux de l’hôtel de Police. Réservé aux hommes, il a une capacité d’accueil de 20 personnes réparties dans cinq chambres de quatre lits. À leur disposition, deux espaces sanitaires, deux salles de détente avec téléviseurs à écran plat dont une sert à la restauration, une cour conçue pour lutter contre le sentiment de cloisonnement, trois cabines téléphoniques, une machine pour changer de l’argent, un espace dédié aux visites (consul, avocats, proches), une salle de la Cimade, une unité médicale. Et la possibilité de garder librement cigarettes, briquets et autres effets.

Hier, sept étrangers se trouvaient dans le CRA au moment de l’incendie. L’Égyptien est toujours hospitalisé. Les six autres ont été mis en sécurité et transférés au CRA de Toulouse. Celui de Bordeaux est fermé jusqu’à nouvel ordre. L’enquête privilégierait l’acte volontaire.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Florence Moreau, OuestFrance.fr, 8 mai 2013)

 

(…) Le CRA avait été refait à neuf après un incendie qui l’avait ravagé il y a quelques années.

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Le 19 janvier 2009, un incendie s’était déclaré au centre de centre de rétention administratif de Bordeaux.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Florence Moreau, OuestFrance.fr, 7 mai 2013)

 

Essayer et réessayer encore, et toujours, ou jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de barreaux à scier

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TÉLÉCHARGER LE TRACT

Groupe anarchiste bordelais, 25 avril 2013

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[Bruxelles, jeudi 30 mai] Soirée de soutien aux activités anarchistes en Syrie

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Acrata

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[Recours Radiation] Pôle emploi et vos droits face aux sanctions

Rosecelavi, pasionaria des droits des chômeurs

Depuis bientôt cinq ans, il n’y a pas beaucoup de journées que Rose-Marie Péchallat passe sans se connecter au moins une fois à son site dédié à aider les chômeurs en prise avec Pôle emploi. « Si je ne le fais pas, j’ai ensuite trop de boulot à rattraper », explique cette dynamique retraitée de 63 ans depuis le petit bureau de son appartement situé sur le colline de la Croix-Rousse, à Lyon, d’où elle répond en continu aux demandes d’aide sur le forum de Recours-radiation.

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ACCÉDER AU SITE

Par son travail et l’expertise qu’elle a pu acquérir, Rosecelavi (son pseudo sur le forum), avec environ 100’000 visites mensuelles revendiquées, est devenue la référence des petits et des grands « bugs » que peut connaître Pôle emploi. C’est elle qui a ainsi alerté la presse après qu’une chômeuse fréquentant son forum eut reçu un courrier de Pôle emploi lui donnant 22’000 ans pour rembourser un trop-perçu de plusieurs milliers d’euros. Le raout médiatique qui a suivi a conduit Pôle emploi a suspendre cette dette. C’est encore Rosecelavi qui a montré que des chômeurs se faisaient parfois radier pour n’avoir simplement pas répondu au téléphone.

Ce jour-là, elle est mi-figue, mi-raisin. La veille, une chômeuse en fin de droits à qui Pôle emploi réclamait plusieurs milliers d’euros n’a obtenu raison qu’à moitié, après avoir suivi ses conseils en saisissant en référé la justice administrative. « La juge l’a sermonnée, lui reprochant d’avoir eu recours à une procédure d’urgence. Mais cela a tout de même eu un effet, puisque Pôle emploi a subitement annulé la dette juste après le dépôt du recours, alors qu’elle se battait depuis plusieurs mois sans succès pour faire valoir ses droits au RSA », explique Mme Péchallat.

Interpeller le plus de monde possible

Le plus souvent, Rosecelavi conseille aux chômeurs d’interpeller le plus de monde possible avec des courriers bien charpentés du point de vue juridique. « Voici le courrier que je vous propose d’adresser au Directeur du Pôle Emploi dont vous dépendez », explique-t-elle par exemple à une assistante maternelle à qui Pôle emploi réclame plus de 24’000 euros. Une aide précieuse pour des chômeurs parfois perdus dans la complexité de la législation et des recours possibles. « Pour la plupart des gens qui viennent sur le forum, cela change d’avoir quelqu’un à leur écoute, alors que Pôle emploi est parfois un mur », explique David, fonctionnaire de 35 ans qui a créé le site après que son parrain a été victime d’une radiation injustifiée.

C’est l’énergie de cette militante proche des associations de chômeurs très marquées à gauche, comme AC !, qui permet au site de fonctionner. Grâce à sa carrière de conseillère Pôle emploi, Mme Péchallat bénéficie de bons contacts au sein de l’organisme, qui l’aident dès que les questions deviennent trop techniques. « La déshumanisation atteint des degrés incroyables. Les courriers sont souvent incompréhensibles et Pôle emploi n’explique presque jamais pourquoi on lui doit de l’argent. C’est inadmissible, c’est comme ça qu’un chômeur a fini par s’immoler à Nantes », lâche celle qui avoue, les larmes aux yeux, avoir été « remuée » par ce terrible suicide d’un intérimaire privé d’indemnités devant une agence, en février.

Sa grande victoire a été de faire bouger l’organisme sur les règles de radiation. Après de nombreuses alertes, Pôle emploi a accepté de mettre un terme, fin 2012, à la rétroactivité des radiations, qui conduisaient certains chômeurs à devoir rembourser des indemnités déjà perçues en plus de subir une sanction. « Depuis, le traitement des dossiers de radiation s’est amélioré », convient-elle. Son grand sujet est désormais la récolte des trop-perçus. « Pôle emploi a mis la pression pour récupérer des sommes qui ne sont la plupart du temps pas du fait d’une fraude, mais d’une simple erreur de déclaration de chômeurs, ou même parfois de Pôle emploi lui-même », explique Mme Péchallat.

Ignorée par la direction

Son action acharnée irrite au sein de l’institution. La direction l’ignore totalement, et le médiateur de Pôle emploi, Jean-Louis Walter (ancien syndicaliste CFE-CGC), officiellement chargé de traiter des recours adressés par les chômeurs, la soutient seulement du bout des lèvres. « Elle travaille sérieusement , mais il faut qu’elle fasse attention à ne pas toujours tirer dans tous les sens », lâche-t-il. « Elle écrit dans chaque cas aux députés, au ministre du travail, à la direction de Pôle emploi, au défenseur des droits, qui ensuite m’écrivent à leur tour. Tout cela me fait perdre du temps que je ne peux pas passer sur les dossiers », se plaint il. Rose-Marie Péchallat estime pour sa part que « les services du médiateur répondent en deux mois, quand ils répondent, alors qu’il s’agit de situations où les chômeurs n’ont même pas de quoi se nourrir. Si on court-circuite le médiateur, c’est dans l’espoir qu’il y en ait au moins un qui se bouge dans le tas. Je suis persuadée qu’il suffirait que Pôle emploi ouvre une ligne d’urgence avec des gens compétents ou que le médiateur s’inspire du fonctionnement de notre site pour régler la plupart des problèmes ».

Les syndicats, cogestionnaires de l’Unedic, ne sont pas plus attentifs à son travail.« Aucun négociateur de convention ne m’a jamais demandé mon avis », déplore-t-elle. « Ils ne gèrent pas l’assurance chômage en bon père de famille, mais en brutes épaisses. Moins de 50 % des chômeurs sont indemnisés et les règles sont rendues délibérément complexes pour passer des gens à la trappe », explique celle qui se débat dans le système parfois kafkaïen de l’indemnisation. Son énervement la pousse même à qualifier Pôle emploi « de système totalitaire qui ne justifie jamais ses décisions et qui n’explique pas comment y faire recours ».

Derrière elle, une orchidée, offerte par une chômeuse reconnaissante, l’apaise. « Mais les plus beaux remerciements sont les lettres qui me sont adressées par des chômeurs qui expliquent que leur combat contre Pôle emploi leur a permis de retrouver leur dignité », défend Mme Péchallat, qui ne voit décidément le salut des chômeurs que dans la lutte contre l’organisme.

Commentaire choisi : Les indus imaginaires sont très à la mode depuis 2006, particulièrement à la CAF, soutenue par les Conseils Généraux. +50% d’indus entre 2005 et 2006, par exemple, même chiffre pour tous les conseils généraux… Donc je me permets de ne pas partager votre ironie, Monsieur Chastand, l’UMP et le PS ont déclaré la guerre aux salariés et chômeurs. La récente nomination de Lombard à la commission à l’innovation est une attaque de plus. Il y a bien trop peu d’associations en France pour lutter contre les dérives administratives et servir de garde-fous. Sans parler d’une justice de carnaval, bien illustrée dans l’article – merci –, la CAF ayant par exemple des tribunaux spéciaux avec les élus politiques du coin et un juge perdu dans tout ça.

Presse esclavagiste (Jean-Baptiste Chastand, blog du Monde.fr En quête d’emploi, 8 mai 2013)

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] Mère au foyer

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[2 juillet 2012]
Mère au foyer

Chaque travail mérite salaire, elle trouve sa récompense dans la bonne éducation de ses enfants qu’elle a nourris avec ses valeurs. Un job à plein temps 24/24 sans pause ni RTT encore moins de fiche de paye pourtant éprouvant d’élever ses enfants dans la droiture à Babylone même avec amour quand de l’autre côté du palier les valeurs sont bradées comme au marché aux puces.

Femme courage y a pas d’âge instinct maternel éternel femme en or sacrifie sa carrière reste dans l’ombre sur les pas de sa propre mère en Occident vue comme soumise ou profiteuse du système vous avez fait de nous des hommes et femmes accomplis.

La reine de son foyer aux petits soins pour son mari ta devise jamais te plaindre les tiens passent avant toi car ton bonheur c’est les tiens. Éternelle inquiète quand ton fils aîné rentre à 4 heures du matin sentiment du devoir accompli quand ta fille réussit son bac à son mariage tu prends les commandes comme dans ton foyer tu t’occupes de tout véritable chef d’orchestre pour rendre inoubliable la cérémonie.

Tes yeux s’illuminent une larme te trahit quand tu vois celle que tu as bercée devenir maman tous tes sacrifices payent voilà le fruit de tes entrailles le fruit de toute une vie.

Pas d’âge pour se manger une claque si tu lui manques de respect même si tu fêtes tes 40 printemps.

Quand l’un de tes fils dérape répond à l’appel de la rue ne te remets pas en question cherche pas l’erreur dans ton éducation il y a aucune faille dans ce que tu as efforcé de transmettre la rue a toujours été en concurrence directe avec les valeurs les principes de nos parents beaucoup ont répondu à l’appel du charme du ghetto mais finissent tôt ou tard par reconnaître que l’éducation de la mama n’a pas de prix.

Mère au foyer mère digne vous avez fait de nous ce que nous sommes on vous doit tout.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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[Notre-Dame-des-Landes] « Nous invitons à briser une évidence selon laquelle passer sur la ZAD renforcerait nécessairement la lutte »

Venir sur la ZAD… ou pas ?
Contribution aux discussions sur l’accueil

Si l’accueil de visiteureuses de passage fait partie de la vie de la ZAD depuis des années, l’écho qu’a la lutte contre l’aéroport et son monde depuis les tentatives d’expulsions de l’automne dernier nous font craindre que la ZAD puisse devenir le lieu de « vacances militantes » de l’été. C’est une question conflictuelle qui fait actuellement débat parmi les occupant-e-s. Nous éprouvions la nécessité de transmettre [nos analyses] afin que chacun‑e puisse en tirer les conséquences qu’ille jugera bon. Il ne s’agit pas ici de remettre en cause la richesse des rencontres ou encore d’une envie de vivre en vase au clos. Mais alors que la vie sur la ZAD commence seulement à retrouver un rythme qui permette de tenir sur la durée, nous pensons de notre côté que l’heure est à densifier les liens qui nous unissent. C’est pourquoi, à travers ce texte, nous invitons à briser une évidence selon laquelle passer sur la ZAD renforcerait nécessairement la lutte.

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Il y a six mois commençait l’opération César, visant à nettoyer la ZAD de ses occupant‑e‑s « illégaux ». Coup d’épée dans l’eau pour le pouvoir (bah oui, c’est une zone humide), puisque la lutte n’a fait que gagner en intensité. Des dizaines de milliers de personnes sont venu‑e‑s apporter leur pierre, leur clou ou leur coup de bêche après les appels à venir lutter contre les expulsions à partir du 16 octobre. L’engouement et l’énergie apportée pour quelques jours, une semaine ou un mois ont renforcé notre présence sur la ZAD. Il y a aujourd’hui bien plus d’habitations et de jardins qu’avant les expulsions, et on a jamais été aussi nombreux-ses sur le terrain.

Les mois passés ont demandé à chacun‑e un retournement conséquent. La réinstallation et la reconstruction d’espaces d’habitations, la recomposition des groupes et l’organisation des contre-offensives ont laissé peu de place à l’accueil des nouv‑eaux‑elles arrivant‑e‑s. Celleux d’entre nous qui étaient là avant les expulsions n’ont pas trouvé le temps et l’énergie pour transmettre ce que nous comprenons du contexte local, de l’histoire de la lutte, de la complexité et de la richesse de ce qui se tisse ici. Couper un barbelé peut paraître anodin, mais représente des heures de travail et à coup sûr des prises de tête pour des personnes partie prenante de la lutte. La mise en place d’un campement et d’une cuisine collective à Hors Contrôle, réponse d’urgence à l’arrivée massive suite à l’ampleur du mouvement, a montré ses limites, nos limites quand à notre disponibilité. Il nous semble que beaucoup de nouv‑eaux‑elles arrivant‑e‑s ont dû se débrouiller par elleux-mêmes dans ce bazar, pour le meilleur et pour le pire. Une multitude de belles choses en sont sorties, mais aussi pas mal d’incompréhensions et d’embrouilles.

Après cette période intense demandant réactivité et adaptation permanente, impliquant une anticipation très faible sur les semaines à venir, nous retrouvons progressivement nos marques. La vie sur la ZAD reprend un rythme du quotidien, entre l’organisation avec les différents acteurs de la lutte, la construction de cabanes, la confrontation de visions différentes sur la situation, le lancement de cultures et autres jardins, la vie avec les voisin‑e‑s dans leur diversité. C’est maintenant que beaucoup de rencontres se font ou s’approfondissent entre occupant‑e‑s de la zone comme entre toutes les personnes qui se sont récemment impliquées plus avant dans la lutte locale. Des groupes et individu‑e‑s avec chacun‑e leur histoire, leurs vécus, leurs idées sur la lutte, leurs modes de vie.

Dans ce contexte, il nous semble nécessaire de continuer à mettre notre énergie pour densifier les liens qui se tissent sur le terrain. Lors des périodes de résistance aux expulsions, le nombre de camarades venus participer à la lutte sur le terrain a contribué à notre force. Mais dans cette période plus calme que nous traversons actuellement, nous croyons que ce qui fait notre force n’est pas tant notre nombre sur le terrain que l’intensité des liens qui nous unissent. Apprendre à se connaître, à partager nos sensibilités, notre compréhension de la situation, nos analyses… tout ça demande du temps et de l’énergie. Une énergie nécessaire pour que l’on se comprenne, que l’on sache à nouveau trouver les complices avec qui porter des projets. Un temps nécessaire pour être en mesure de faire vivre la lutte non pas seulement sur une échelle de quelques semaines, mais pour les années à venir.

Contrairement aux mois passés où la résistance aux expulsions et les reconstructions focalisaient beaucoup d’attention, il n’y plus un élan commun qui nous porterait tou‑te‑s, des personnes de passage à celleux qui sont plus enracinées. C’est certainement beaucoup plus difficile de s’y retrouver en arrivant maintenant qu’au plus fort des expulsions. Depuis quelques semaines, des discussions ont lieu sur les questions d’accueil sur la ZAD. À l’heure où nous écrivons ce texte, il n’y a plus de grand camping où chacun‑e peut poser sa tente ni une grande cuisine collective. Le centre de la ZAD est déjà très occupé. Quel impact veut-on avoir sur la zone ? Où serait-il pertinent que de nouveaux lieux s’installent ? Comment accueillir les personnes de passage ? Comment transmettre les clefs aux nouv‑eaux‑elles arrivantes pour comprendre la situation et pouvoir agir en conséquence ? Alors que le temps de lancer champs et jardins et amitiés occupe beaucoup d’entre nous, toutes ces questions font en ce moment leur chemin.

L’accueil de visiteureuses de passage fait partie de la vie de la ZAD depuis plusieurs années. Il nous semble bénéfique à la lutte. Les nombreux liens qu’il a contribué à tisser ne sont pas étrangers à la mobilisation massive qui a eu lieu lors des expulsions. Ce qui se vit ici est délirant, d’une complexité et d’une richesse rare qu’il est nécessaire de partager.

Depuis des mois, voire des années, des groupes de plus loin portent des projets et initiatives claires sur la zone (coorganiser des manifs et des actions, construire des cabanes en kit, faire vivre la Châtaigne, etc.). Ça a été primordial pour nous jusque maintenant et c’est précieux que ça continue.

D’un autre côté, la lutte contre l’aéroport et son monde a rencontré au cours des mois passés un écho inégalé. Certain‑e‑s d’entre nous craignent un débarquement disproportionné de visiteureuses pour le printemps et l’été à venir. Notre-Dame-des-Landes serait-elle la destination de « vacances militantes » de l’été ? Dans ce sens, il ne nous semble pas évident que venir quelques semaines ici apporte beaucoup à la lutte sur le terrain. Au contraire, alors que nous sommes tout juste en train de réapprendre à vivre et à lutter ensemble avec tou‑te‑s les nouveaux-lles occupantes, le moment ne nous semble pas favorable pour accueillir de nombreuses personnes de passage qui ne sont pas déjà liées avec des groupes ou des lieux. Nous ne nommes pas prêt‑e‑s, et nous n’arrivons pas à mettre l’énergie collective nécessaire.

Pour nous, lutter contre le projet d’aéroport, c’est avant tout lutter contre le monde capitaliste qui le fait naître. Partout, des luttes ont lieu contre ce monde. Nous n’avons pas envie que Notre-Dame les éclipse, mais au contraire qu’elle les renforce. Il nous apparaît donc essentiel que la lutte continue à s’intensifier sur une géographie large. Vinci et le PS sont partout, de la même manière qu’ils veulent que le capitalisme s’immice dans toutes les facettes de nos vies. Participer à la lutte de Notre-Dame-des-Landes, c’est se battre partout.

Il est important de continuer à tisser des liens et de poursuivre nos échanges entre personnes souhaitant agir contre la dépossession de nos vies et du vivant. Mais nous pensons que ce brassage sur la ZAD demande beaucoup d’énergie de la part des personnes présentes sur place. Nous avons expérimenté nos difficultés à maintenir un accueil permanent, facilitant la transmission et permettant à chacun de vivre un moment sur la ZAD source d’enrichissement pour les individus et la lutte qui les relient.

En période calme, comme nous espérons vivre les prochaines semaines, les moments d’appels spécifiques (des discussions aux manifestations, des chantiers collectifs aux actions) sont plus propices à partager des moments sur ce territoire et à permettre un échange intéressant. Il nous semble que les arrivées hors d’évènements particuliers, sans mise en place de structures d’accueil, de discussions et de moments de transmission ne facilitent pas la découverte et les rencontres, surtout s’il s’agit d’arrivées massives.

C’est en cas de démarrage de gros chantiers, d’expulsions ou d’autre attaque sur la zone que des arrivées massives de complices, dans toute leur diversité, nous renforceront. C’est aussi pour être soudé‑e‑s et prêt‑e‑s à accueillir dans un tel moment que nous écrivons ceci.

À bientôt pour de belles aventures !

Quelques habitant‑e‑s de la ZAD, 29 avril 2013

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Évasions et grève de la faim au centre fermé de Bruges

Update – 08/05 : Elles sont une cinquantaine en grève de la faim et sont très solidaire. Quelques femmes ne font pas la grève car enceinte ou malade. La direction semble actuellement accepter ce mouvement, seule condition : qu’elles continuent à suivre le rythme habituel de la vie dans le centre et qu’elles se déplacent dans le réfectoire à 13 heures et 19 heures où elles sont sensées manger et à leur préau à 13h45 et 19h45.

Nous apprenons que hier lundi une dizaine de prisonniers du centre fermé de Bruges « de refuge » sont montés sur le toit du centre. Trois d’entre eux ont réussit à s’évader et sont dans la nature.

Suite à cet événement les femmes du centre ont entamé ce mardi matin 07/05 une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention. Elles vivent, disent-elles, dans des conditions inhumaines et sont mises au cachot et amenées à l’aéroport sans être prévenues et sans pouvoir prévenir qui que se soit. Elles jugent que leur place n’est pas dans une prison, qu’elles sont demandeuses d’asile ou de régularisation et qu’il n’y a aucune raison qu’on les enferme. Elles demandent de pouvoir parler à des journalistes pour faire connaître ces conditions de vie.

Trois autres détenus sont en grève de la faim depuis plusieurs jours au centre fermé de Vottem à Liège. Eux aussi protestent contre leurs conditions de détention.

Et au Pays-Bas un mouvement de grève de la faim est en cours dans les centres de détention à Schiphol et à Rotterdam.

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Contact dans le centre d’une gréviste : 04 88 06 18 74

Getting The Voice Out

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[Saint-Étienne, vendredi 17 mai] Soirée de soutien à l’assoc’ « Mémoire pour Jamal »

Jamal Ghermaoui, 23 ans (Ayr), a été tué à le 3 octobre 2011 à la maison d’arrêt de Nanterre, par des surveillants pénitenciers. Les différentes versions de l’administration carcérale, prétendant toutes au suicide, ne convainquent personne à la cité du Luth à Gennevilliers (92), le quartier de Jamal.

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ACCÉDER AU SITE DE LA GUEULE NOIRE

Comme souvent lorsque des crimes sont commis ou mettent en cause les forces répressives, la justice se porte garante du corps impliqué et met les meurtriers à l’abri de véritables poursuites. C’est d’avantage le cas lorsque les victimes de ces crimes sont des prisonniers, le plus souvent des hommes arabes et noirs, frappés, tués, en toute impunité, à l’abri des regards. Convaincus que Jamal a bel et bien été tué, sa famille et ses proches se battent depuis plus d’un an, dans le but de rétablir la vérité sur les circonstances de sa mort. Afin de poursuivre ce combat dans le temps, le Collectif Vérité et Justice pour Jamal s’est constitué en association Mémoire pour Jamal. Une plainte a été déposée « contre X » par le conseil de la famille Ghermaoui, pour « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Un an après le meurtre de Jamal, aucune enquête n’avait été diligentée. L’expérience nous montre pourtant que seule la mobilisation collective pourra les contraindre à ouvrir et mener sérieusement une enquête. Aujourd’hui une enquête préliminaire est en cours. Face au déni de justice qui se profile, nous avons organisé une journée à la mémoire de Jamal et sommes en cours de préparation de plusieurs évènements et mobilisations. Dans ce long et nécessaire combat, l’aide du plus grand nombre est la bienvenue, qu’elle soit financière, matérielle ou humaine. La récolte de fonds nous permettrait de financer les frais de justice, la confection de t-shirts, tracts, affiches, autocollants et banderoles.

Pour que cesse l’impunité des crimes d’État.

Association Mémoire pour Jamal

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[Que fait la police ?] Chronique anti-autoritaire de Maurice Rajsfus – 1er mai 2013

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgLe changement, est-ce pour maintenant ?

Nous avons appris, de source généralement bien informée, qu’un certain nombre de mesures fortes étaient en préparation au ministère de l’Intérieur. Tout d’abord, reprenant une initiative avortée de Pierre Joxe, en 1988, les policiers seraient désarmés en dehors des opérations ponctuelles visant le grand banditisme ou la lutte anti-terroriste. Par ailleurs, serait sérieusement à l’étude la suppression des flash-ball et des pistolets à impulsion électrique Taser, armes dites non-létales, mais finalement jugées dangereuses. Enfin et c’est sans doute la plus grande avancée promise par Manuel Valls, qui veut limiter la répression brutale : les BAC (Brigades anti-criminalité), trop souvent à l’origine de bavures, vont être supprimées et les policiers les constituant renvoyés à la circulation, avec en main un simple bâton lumineux. Soyons sérieux. Seuls des esprits malades pourraient imaginer de telles avancées. Le 1er mai est peut-être une journée de luttes ouvrières, mais ce n’est quand même pas le 1er avril…

Roms, dehors !

Depuis le 31 mars 2013, les expulsions de campements de Roms ont repris sur une grande échelle – avec cœur et humanité, sans doute, disait Jean-Louis Debré lorsqu’il présidait à l’évacuation des sans papiers de l’église Saint-Bernard où ils se réfugiaient, en août 1996. En fait, malgré la trêve hivernale prolongée, les expulsions n’ont jamais cessé. C’est ainsi qu’au cours du premier trimestre 2013, environ 4.000 Roms, répartis sur 28 terrains, ont été priés d’aller voir ailleurs pour constater que Manuel Valls n’y était pas. L’injustice morale de ces opérations, conduites par les forces de l’ordre est telle, révélait Le Monde, daté du 8 avril, que le préfet du Rhône avait été condamné, le 4 avril 2013, par le tribunal administratif, à héberger dix familles après leur expulsion. Une photo publiée par Le Monde, ce même jour, montrait, à l’évidence, la détresse des familles expulsées, la veille, d’un campement situé à Ris-Orangis. Selon un recensement récent, il y aurait en France plus de 19.000 Roms, répartis dans 459 terrains. La plupart étant originaires de Roumanie et de Bulgarie. Il est bien évident que ces opérations d’expulsion ne peuvent qu’exacerber la xénophobie des riverains peu portés à la solidarité. D’autant plus, que, dans la plupart des cas, les expulsions sont réalisées sans solution de relogement.

Mal être policier

Entre le 1er et le 4 avril 2013, trois policiers de la région parisienne, dont un capitaine affecté à la direction de sécurité de l’agglomération, ont mis fin à leurs jours avec leur arme de service. C’est un phénomène récurrent dans la police de ce pays. Après un pic de 71 suicides, en 1996, ce sont environ 50 cas par an qui frappent le monde policier. Bien sûr, il y a désormais des cellules psychologiques mais les raisons de cette autodestruction sont multiples. Ne serait-ce que la qualité des ordres donnés, tout comme la culture du résultat mis en place par la hiérarchie, au temps de Claude Guéant et Nicolas Sarkozy. Ces méthodes de l’administration policière ne semblent pas avoir été remises en cause depuis l’arrivée de Manuel Valls, au ministère de l’Intérieur.

Plus ça change

Le 21 avril 21012, Amine Bentounsi était abattu d’une balle dans le dos par un policier. Le 26 avril suivant, le flingueur ayant été mis en examen pour « homicide volontaire », une centaine de véhicules de police, gyrophares allumés, bloquaient es Champs-Élysées, pour soutenir leur collègue. Suite à cette manifestation, et comme pour justifier la colère des petites casquettes, Nicolas Sarkozy avait suggéré la nouvelle notion de « présomption de légitime défense ». Face à la morgue policière, sourdement soutenue en haut lieu, la sœur de la victime, Amal Bentounsi, ne pouvait manquer de réagir sur son blog « urgence-notre-police-assassine », où elle attaque : « Si on laisse passer une balle dans le dos, c’est qu’il n’y a pas de justice en France ! » Ce qui lui valait une plainte de Manuel Valls pour « diffamation envers une institution représentant l’ordre public ». Plainte suivie d’une convocation devant la police le 21 février 2013. Depuis, la procédure scandaleuse suit son cours. C’est pourquoi une pétition était lancée, en mars 2013, pour exiger le retrait de la plainte du ministère de l’Intérieur, et l’abandon des poursuites contre Amal Bentounsi. Il est encore possible d’envoyer des signatures de soutien.

Cette quasi impunité des exactions policières ne peut que produire des effets pervers. Ainsi, le 28 mars 2013, à Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais), un homme d’une trentaine d’années était abattu à son domicile, après son interpellation par des policiers. Ce dangereux « individu » était recherché pour avoir tenté d’extorquer de l’argent à la gérante d’un hôtel. Selon les policiers, qui étaient au nombre de trois pour cette opération l’homme se serait jeté sur eux avec une paire de ciseaux en main ; d’où la nécessité de tirer sur lui en le blessant mortellement. Il est vrai qu’en école de police et, plus généralement dans les stands d’entraînement au tir, les cibles ne comportent que la tête et le tronc – d’où la difficulté d’apprendre à tirer dans les jambes. Est-il nécessaire de préciser que dans les bavures évoquées ici, les victimes sont originaires de pays du sud ?

« Présomption de légitime défense »

Il paraît que nous avons changé de régime. Un ministre de l’Intérieur présumé socialiste ayant remplacé depuis un an un proche de Nicolas Sarkozy. Tandis que quelques têtes tombaient au sommet de la hiérarchie policière. Pourtant, les mœurs habituels des petites casquettes sont restées les mêmes, tandis que la Justice trouve toujours mille raisons pour se comporter avec indulgence envers les serviteurs de l’ordre public qui ont failli. Tout comme par un passé récent, les juges prennent pour argent comptant les déclarations des fonctionnaires assermentés. Lesquels la main sur le cœur, jurent leurs grands dieux qu’ils étaient en situation de légitime défense. Il est vrai qu’au temps où il était encore président, Nicolas Sarkozy avait imaginé, comme nous l’avons rappelé plus haut, la « présomption de légitime défense ».

Si l’impunité policière était monnaie courante, jusqu’en avril 2012, il semble que rien n’aurait changé depuis. Comme si l’institution judiciaire tremblait toujours autant devant la police. En effet, sans défaillir, les juges trouvent toujours mille raisons aux policiers flingueurs qui « défouraillent » sans motif. Le Monde daté du 29 mars 2013, revenait sur trois grosses bavures de ces dernières années, dans une enquête titrée : « Violences policières : la justice prononce trois non-lieux successifs ». Le quotidien du soir rappelait une triste habitude française de non-lieux pour les policiers auteurs de graves dérives, pourtant dénoncées à maintes reprises par les organisations de défense des droits de l’homme. Qu’importe : en ce mois de mars 2013, la cour d’appel de Versailles confirmait trois ordonnances de non-lieux. Décisions justifiées par les « divergences entre experts ». Sans entrer dans les détails (nous avons déjà relaté ces « faits divers » dans nos bulletins précédents), notons une nouvelle fois que, dans un cas, la famille de la victime avait porté plainte pour « torture et actes de barbarie ayant causé la mort. » Dans un autre cas, un homme arrosé de gaz subissait ensuite 17 tirs de pistolet à impulsion électrique (Taser) dont certains à bout portant. Une troisième victime perdant la vie suite à une interpellation suivie de la technique du « pliage », geste prohibé, bien qu’enseigné en école de police. Mis à part de Défenseur des droits,, qui s’est fait entendre en ces occasions, nul n’a vu réagir Manuel Valls qui en ces circonstances, s’est déclaré « respectueux » des décisions de justice.

Enchères infernales

C’est une information brutale dans sa froideur. Le 5 avril 2013, la direction de l’hôtel des ventes Drouot décidait de retirer des enchères une tenue de déporté politique des camps nazis. Vous savez l’un de ces tristement célèbres pyjamas rayés que portaient les victimes des bourreaux nazis. Quelque soixante dix ans plus tard, le salaud, l’imbécile ou l’inconscient, avait proposé une mise à prix de 400 euros pour cette horrible défroque dont le porteur devait se contenter pour supporter le froid intense, durant les heures d’appel en plein hiver. Qui a pu avoir l’idée de se livrer à cette minable spéculation ? Il est vrai que, dès l’annonce de cette mise en vente, de nombreux appels indignés provoquaient l’annulation de la vente. En fait, il est possible de se poser cette question essentielle : comment a-t-il pu se trouver un commissaire-priseur qui, sans vergogne, se serait appliqué à faire monter les enchères ? Les organisateurs, tout comme celui qui n’avait pas hésité à faire cet appel d’offre, peuvent être comparés à de tristes complices de ces SS qui, au comble de la mégalomanie meurtrière, sélectionnaient les déportés tatoués pour récupérer leur peau, les faire tanner afin de confectionner des abat-jour. Imaginons le brave commissaire-priseur éructer : « …400 euros à gauche, qui dit 450 euros ?… J’ai 500 euros au téléphone… 600 euros devant moi. Qui dit mieux pour cette pièce, sinon unique du moins de plus en plus rare ? Cela vaut beaucoup plus ! C’est un document témoin de la barbarie nazie… »

Qui a dit que la police de ce pays pourrait être complice d’une telle stupidité ? Ce qui est certain, c’est qu’il s’était trouvé un vendeur, tout comme de possibles acquéreurs dans notre pays, terre de liberté. Avec la certitude de réaliser une belle affaire car, avec le temps, ces oripeaux de la barbarie pouvaient prendre de la valeur. Imaginez un instant la préfecture de police mettant en vente les quelques étoiles jaunes récupérées dans les archives du Commissariat général aux affaires juives. Cela ferait un beau scandale. Toujours est-il que le triste individu, possesseur de la tenue, tant recherchée par quelques collectionneurs indécents, ne se vantera pas de sa petite cupidité.

La France n’a pas le monopole des violences policières.

Il ne faudrait surtout pas imaginer que la police française soit la seule parmi les pays qualifiés de démocratiques, à compter des éléments n’ayant rien de particulièrement humanistes. Trop souvent, les Droits de l’homme sont piétinés. Comme s’il était naturel de laisser libre court aux bas instincts d’un certain nombre de gardiens de l’ordre public – comme on dit. Bien entendu, une fois encore, il ne s’agit que d’une minorité de policiers se livrant à des actes violents, et parfois même contre nature. L’exemple qui suit, relaté dans Libération daté du 16 mars 2013, est plutôt rare. Il n’empêche, les policiers auteurs d’une abominable séance de violences en réunion portaient fièrement l’uniforme des forces de l’ordre du royaume de Belgique. Quelques précisions sur un exploit conduit par des individus à face humaine :

« Ils sont six, casqués, carapaçonnés et armés de matraques, à se presser dans une cellule de 3,50 mètres carrés. Ce sont des hommes de l’unité spéciale en soutien de la police d’Anvers. Il s immobilisent au sol un homme nu, déjà KO (suivent) une grenade assourdissante, des coups de boucliers et de matraques. Brusquement, de cette massa grouillante qui, littéralement, recouvre l’homme, surgit un poing qui s’abat à cinq reprises. Du sang gicle. Un médecin entre dans la cellule et administre un calmant au détenu. Mais il est déjà mort : hémorragie interne provoquée par la rupture d’une veine abdominale et par lacération du foie – une plaie de dix centimètres. Tout cela s’est déroulé en moins de deux minutes. »

Cette exaction policière a eu lieu dans la banlieue d’Anvers, le 6 janvier 2010 mais elle ne sera révélée qu’à la fin du mois de février 2013 grâce à la diffusion d’une vidéo filmée par une caméra de surveillance. Aucun des policiers impliqués n’a encore été suspendu, à part le meurtrier présumé qui devrait être renvoyé devant la justice, mais le procès n’est semble-t-il pas pour demain. Le quotidien francophone, Le Soir, qui paraît à Bruxelles, note que les plaintes pour violences policières sont en hausse constante, en Belgique : de 2.409 en 2009, elles sont passées à 2.688 en 2011. Lorsque, dans le même temps, le nombre d’arrêts de travail de policiers, suite à une agression, était en chute constante mais, bon an mal an, moins de dix policiers avaient été condamnés pour leur dérive.

Fait divers ordinaire ?

Le 10 avril, un policier et deux informaticiens de la préfecture du Nord, soupçonnés d’avoir aidé un réseau international de cambriolage en leur fournissant des informations utiles à leur activité, étaient mis en examen puis placés sous contrôle judiciaire. Selon le parquet, le ripou et ses deux complices ont « reconnu partiellement les faits ». Le verre à moitié vide comprenant peut-être le verre à moitié plein. C’est Libération, daté du 11 avril, qui nous révélait cette nouvelle fripouillerie qui ne fait que confirmer les trop fréquentes incursions de policiers dans les dossiers de recherche, tout comme dans le fichier STIC, lorsqu’il s’agit d’informer un chef d’entreprise ami, par exemple, sur la « moralité » d’un cadre en voie d’embauche…

Les prolongements de l’affaire Merah

Le 20 mars 2012, à Toulouse, Mohamed Merah, jeune terroriste salafiste était exécuté, bien plus qu’abattu, par les policiers du RAID qui le pistaient depuis longtemps et l’avaient « logé », comme on dit en jargon policier. Il était possible, semble-t-il, de le capturer avant qu’il ne passe à l’acte, mais les fins limiers de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) ont toujours besoin de mettre à leur actif ce fameux flagrant délit qui fait la gloire des « grands flics ». Et puis les têtes pensantes de ce service ne croyaient pas vraiment à la dangerosité du garçon. Plus d’une année s’est passée, et les soupçons portés sur la DCRI, alors dirigée par un affidé de Nicolas Sarkozy, commencent à prendre corps. On apprenait en effet, le 12 avril 2013, que le patron du RAID, qui était chargé de l’élimination de Mohamed Merah, avait été « remercié » et muté à l’IGN (Inspection générale des services –plus connu sous le nom de cimetière des éléphants). Aussitôt, les bonnes âmes de l’ancien régime dénonçaient la « chasse aux sorcières » frappant les grands serviteurs de l’État.

Ce qui importe maintenant, c’est que soient dévoilés les tenants et les aboutissants d’une possible manipulation policière. Il faudrait qu’enfin les citoyens soient informés de la nature des calculs malfaisants de certaines autorités policières pouvant conduire à des drames tels que ceux perpétrés à Montauban et à Toulouse, en mars 2012, avec sept victimes qu’il serait possible de porter au débit de certains services de police. Le silence entourant certains aspects de la mort de Mohamed Merah pourrait laisser entendre – nous l’avions déjà suggéré – que le futur criminel aurait peut-être fait l’objet d’une tentative de recrutement par des agents de la DCRI. L’opération ayant échoué, il ne restait plus comme solution qu’à se débarrasser de celui qui aurait pu « passer à table » et en dire plus que certains ne l’auraient supporté.

Que fait la police ?

Publié dans La police travaille, Violences policières et idéologie sécuritaire | Marqué avec , , , , , , , , , , , , , , , , , | Commentaires fermés sur [Que fait la police ?] Chronique anti-autoritaire de Maurice Rajsfus – 1er mai 2013

[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Je ne souhaite à personne le parloir fantôme force et courage à tous les enfermés »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[25 juin 2012]
Parloir fantôme

En poisse je suis devenu millionnaire en faux frères pourtant unis sur le territoire, on se proclamait soi-disant gardiens de nos frères, mais quand la sentence tombe c’est AMNÉSIE TOTALE, l’argent nous avait unis la prison a prononcé notre divorce, divorce d’une amitié fictive virtuelle.

J’ai connu les parloirs fantômes la chaise est restée longtemps vide, pourtant dans la cité nous étions indénombrables. Triste réalité mais il faut s’y faire, j’ai compris que tout ce que l’on m’avait dit tout ce qu’on avait vécu ensemble n’était que parodie simulacre cache-misère et à chaque fois que je retrouvais la liberté c’était le même spectacle digne des plus grands acteurs certains méritent un oscar ou un césar telle­ment ils étaient forts dans la simulation des fausses retrouvailles, pourtant prévenu averti de leurs supercheries, mais devant de tels talents tu tombes à coup sûr dans le piège et applaudis la scène et finis par croire à la sincérité de ce charlatan.

Tout le monde a toujours une bonne raison de t’oublier, certains m’ont même dit « Youv je croyais que tu étais au bled » mais affaibli par tes mois tes années d’enfer­mement tu te laisses embobiner par ces gens sans figure et tu reformes cette amitié indestructible en apparence en attendant ta prochaine interpellation par la BAC qui créera cette amnésie inévitable chez les lâches.

À force de cogiter j’ai répondu moi-même à toutes mes questions tellement je parlais tout seul pour combler le vide de mes parloirs fantômes.

Seuls mes proches ont fleuri ma tombe de mort-vivant ils ont réussi à me faire croire que j’étais bel et bien vivant même au royaume des morts et ça m’a suffi pour renaître de mes cendres. Le sourire d’une mère la visite de frères et sœurs et si tu as en plus une demoiselle qui t’attend et vient te voir au parloir je te garantis que ça vaut tous les potes tous les crews toutes les équipes à qui t’as sauvé la vie sur le banc des accusés tu as tout pris en pleine poitrine pourtant tes potes ont fui pendant l’exécution.

Réanimé par ceux qui n’ont pas besoin de tricher de jouer un rôle se fatiguent pas à te dire des tonnes de je t’aime mais ils te le prouvent par leur présence à ton chevet.

Moi je dois tout aux miens donc respect aux tiens et à tous ceux qui te tendent la main quand tu as plus rien sans rien attendre en retour.

Je ne souhaite à personne le parloir fantôme force et courage à tous les enfermés.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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[Grèce] Grève de la faim d’immigrés afghans et syriens sur le port de Mytilène

Depuis quelques temps, la situation à Lesbos est alarmante. Les Syriens, les Afghans, les Somaliens et les immigrés de nombreux autres pays ont supplié en vain la police et la gendarmerie du port de les arrêter. Étrange ? Pas tant que ça, quand on sait que leur arrestation est nécessaire pour qu’ils puissent s’enregistrer et déclencher la procédure administrative d’expulsion, ce qui leur permet de rester légalement dans le pays pendant un mois (six mois pour les Syriens suite à une très récente décision ministérielle). C’est pour eux le seul moyen légal de se rendre à Athènes et de poursuivre leur voyage, avant de trouver d’autres moyens pour atteindre la destination envisagée au départ (en dehors de la Grèce généralement, et dans les pays d’Europe du nord de préférence).

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Pourtant, la gendarmerie du port et la police refusent de les arrêter, sous prétexte de « ne pas savoir quoi faire d’eux ». D’après eux, les cellules de détention de la police sont totalement inadaptées pour accueillir en nombre et n’ont même pas l’infrastructure sanitaire la plus rudimentaire. Il faudrait nourrir les immigrés, les soigner et les cellules sont déjà pleines à craquer. Les policiers préfèrent donc rester indifférents à ces flopées de migrants, tous les jours plus nombreux, qui défilent devant eux. Les gendarmes du port et les policiers se les renvoient tour à tour (et la distance entre le bureau de police et la gendarmerie du port n’est pas moindre à Mytilène), aucun ne voulant faire usage de son autorité pour les arrêter. Et s’ils ne les renvoient pas à leurs collègues, ils se dédouanent du devoir de les arrêter en leur servant des excuses fallacieuses.

Suite à toutes ces marques de mépris et d’indifférence, le ras-le-bol des immigrés s’est radicalisé : depuis mercredi 24 avril, 12 Afghans et 4 Syriens ont commencé une grève de la faim, refusant la nourriture apportée par des bénévoles locaux, qui avaient pris l’habitude de s’occuper des immigrés bloqués au port. Il est indubitable que leurs conditions de vie sont plus que déplorables : pas la moindre trace d’installation d’hébergement, pas même de quoi s’abriter, ils dorment là où ils peuvent, dans les limites des grilles du port, sur le quai. Étant empêchés de fabriquer ne serait-ce qu’une installation rudimentaire, les immigrés tentent de faire face à l’absence d’emplacements en dormant dans des barques abandonnées ou directement sur le ciment, dans les sacs de couchages que leur a distribué Médecins du monde, tout ça sans la moindre aide de l’État grec.

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Même pour les actes les plus élémentaires du quotidien, il leur faut improviser : Les toilettes, par exemple… ils sont contraints d’utiliser celles, communes et mal entretenues, de la douane. Ne parlons même pas de l’eau, qui leur faut boire à même les robinets extérieurs du port ; quant à la douche, au vu de leurs conditions de vie, ce serait du luxe !

Pourtant, à la gendarmerie du port, rien n’est prévu pour l’alimentation ou l’hébergement des immigrés et des réfugiés, bien que la loi donne la possibilité de le faire. Si on pose aux gendarmes la question pourtant simple « Qu’est-ce que vous allez faire d’eux si vous les arrêtez ? », la réponse reste évasive et personne ne pense aux centres d’Athènes, qui seraient pourtant une solution viable. À croire que les immigrés sont délibérément retenus loin de la capitale, dans des conditions honteuses…

Il faut dire que curieusement, on n’a pas pu compter sur l’État grec dans cette histoire, et s’il n’y avait pas eu les bénévoles et certains membres très actifs de l’église pour nourrir les immigrés, ils seraient probablement morts de faim. De même, s’il n’y avait pas l’équipe de Médecins du Monde pour donner les premiers soins, en collaboration avec les hôpitaux et les médecins bénévoles de Votsaneiou, les personnes souffrant de problèmes chroniques, les handicapés, les femmes enceintes et les bébés seraient restés sans les soins les plus élémentaires.

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Hier, suite à la pression exercée par les immigrés sur l’État, une famille avec 2 enfants de 8 et 10 ans, une femme avec un handicap au pied, un cardiaque et un enfant de 18 mois diagnostiqué épileptique ont pu obtenir le papier leur donnant le droit de se déplacer en Grèce. Cela faisait pourtant 3 jours que tous ces gens avec des problèmes de santé sérieux appartenant à la catégorie des êtres vulnérables et bénéficiant de ce fait d’un traitement spécial censé être garanti par les traités internationaux, cela faisait pourtant trois jours que tous ces gens avaient été abandonné à leur triste sort, sur le port, sans aucun intervention de la part de l’État. Une fois de plus, ils n’ont pu compter que sur l’équipe de Médecins du Monde et sur les bénévoles.

« Nous ne sommes pas venus pour manger ! » s’indignent les Afghans qui ont entamé une grève de la faim. « La Grèce n’est qu’un lieu de transition pour notre périple ». En refusant de s’alimenter, ils protestent contre ce blocage inexplicable de maintenant 35 jours dans le port de Mytilène.

Heureusement, et une fois plus grâce à l’initiative courageuse des bénévoles, ils ont pu passer une semaine dans le centre d’accueil pour immigrés PIKPA improvisé par les bénévoles de l’association locale « Tout le village ensemble ». Ces derniers 12 jours, ils se trouvent à la gendarmerie du port de Mytilène en attendant en vain le papier tant espéré de l’expulsion administrative, regardant avec impuissance ceux qui s’en vont, alors qu’eux-mêmes restent coincés au même endroit.

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Récemment, 4 Syriens se sont joints à la grève de la faim pour soutenir les Afghans et protester eux aussi contre ces conditions indignes.

Cette situation n’a en fait qu’un responsable : le gouvernement grec, qui mène une politique de dissuasion aveugle, qui ne tient aucun compte de l’humain, allant jusqu’à se permettre de ne pas respecter les traités internationaux, prétextant son incapacité à accueillir dignement les immigrés sur son sol. Or, il existe des centres à Athènes, et l’ouverture du centre PIPKA prouve qu’il est possible de les accueillir dans des conditions décentes, avec humanité.

Il y a maintenant longtemps que ce qui devrait être de la responsabilité de l’État retombe sur le dos des associations. Or, au rythme où vont les choses, elles ne pourront pas éternellement faire face à la demande. Pour l’instant, nous sommes au printemps, mais qu’adviendra-t-il des arrivées massives d’immigrés et de réfugiés prévues pour l’été ?

Traduit et adapté du grec (Stelios Kraounaki, aplotaria.gr) par Okeanews, 30 avril 2013

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Résistances libertaires n°1, mai 2013

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