[Chronique de Youv derrière les barreaux] « J’ai été invité à un bal masqué arme au poing j’ai cherché la vérité je l’ai trouvée au bout de mon canon scié »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[2 juillet 2012]
Ange noir

Avenir assombri enseveli sous les pneus d’un camion cellulaire tu me reconnaîtras je suis cette kaïra du fond du bus, j’ai fait le mort tu as dansé sur ma tombe maladie incurable sentiment inextricable je suis essoufflé pourtant je ne fume pas je fais du sur-place.

Né d’amour pourtant du sang coule dans mes veines, horizon vertical les palmiers on me les a confisqués pour m’imposer du béton et vingt-quatre étages de poisse d’angoisse j’ai les tympans explosés au rap dur, le monde nous appartient pourtant on n’a plus un euro pas assez pour acheter ma liberté physique.

Nos cités sont devenues des champs de ruines, on passe de l’enterrement d’un frère à l’anniversaire d’une sœur.

Le cauchemar continue même en plein jour, y a plus de suspense dans nos vies, on coule on se noie même au petit bain pourtant nous avons pied.

Dix ans en salle d’attente on m’a pas dit que le médecin s’était suicidé dans son cabinet donc j’attends qu’il vienne me soigner car j’ai rendez-vous avec ma vie en sens interdit à la rue de mes erreurs passées. Aucune compresse pourra guérir ma plaie.

J’ai résisté à la traversée du désert normal, je suis né au Sahara mais ça le juge ne le savait pas il m’a confondu avec un enfant de sa patrie.

Je suis qu’un sale gosse que la rue a rendu conscient de son mauvais traitement.

C’est à Fresnes que Fleury la Santé…

J’ai été invité à un bal masqué arme au poing j’ai cherché la vérité je l’ai trouvée au bout de mon canon scié.

J’entends des voix comme Jeanne d’Arc je tends l’oreille c’était la sentence du juge c’est pas une peine c’est toute une vie qu’ils nous infligent.

Escorté par les gendarmes de Saint-Tropez direction la fournaise.

Je suis mon meilleur ennemi on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

Les keufs n’ont plus besoin de nous mettre sur écoute les pipelettes inondent les rues, même enfermé on m’a vu sur Paris-Plage, ce que j’aime bien sur les rumeurs c’est qu’elles t’apprennent des choses sur toi que tu ne savais même pas.

Trébuché mais pas tombé toujours debout malgré ce foutu numéro d’écrou.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

Ce contenu a été publié dans Beau comme une prison qui brûle, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.