[Vive la belle !] Trois évasions à Meaux

Il venait d’être condamné à cinq ans de prison ferme. Ce mercredi en fin d’après-midi, un homme de 32 ans, qui comparaissait devant le tribunal correctionnel de Meaux pour une affaire de vol à main armée et séquestration en 2006, a réussi à s’évader des geôles du tribunal. À 19h30, le fugitif était toujours introuvable. Coïncidence, cette évasion intervient seulement au surlendemain d’une autre « belle » spectaculaire.

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Lundi, toujours à Meaux, deux détenus de la prison de Meaux-Chauconin, libérables en 2014 et 2015, avaient profité d’une sortie à VTT dans le parc naturel du Pâtis pour échapper à la surveillance des conseillers du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip). À ce jour, ils n’ont pas été rattrapés.

Presse carcérale (Le Parisien, 26 juin 2013)

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[In memoriam Moursi al Rebah] « Mort aux Saoud ! »

Manifestation contre la famille royale dans l’Est saoudien

Plusieurs milliers de Saoudiens s’en sont pris mercredi soir à la famille royale lors des obsèques d’un homme tué par la police dans la Province de l’Est, où sa mort a mis fin à un calme relatif de plusieurs mois.

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VOIR LA VIDÉO

Vingt personnes y ont été tuées depuis 2011 lors de manifestations contre l’intervention militaire à Bahreïn, où les forces saoudiennes ont contribué à la répression du soulèvement contre la monarchie.

Moursi al Rebah, un homme de 38 ans recherché pour des troubles antérieurs dans l’Est, a trouvé la mort samedi dans une fusillade avec les forces de l’ordre, selon la police.

Dans une vidéo diffusée sur Youtube, ont entend la foule venue assister à ses obsèques scander « Mort aux Saoud ! ».

Deux habitants de la région ont confirmé l’authenticité du document et assurent que les manifestants étaient beaucoup plus nombreux qu’il n’y paraît sur ces images.

Leur presse (Reuters, 27 juin 2013) via Solidarité ouvrière

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Université pour crimes organisés, tu y entres pour défaut de permis et tu en ressors VRP des stupéfiants »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[Chroniques de mitard publiées du 7 au 11 septembre 2012]
Zoo humain

Trois mille jours, des milliers d’heures, dix années et quatorze jours de mitard.

Tous ces chiffres sont pour moi, pourtant je suis nul en maths, c’est l’addition, le triste résultat d’un « citéen » enfermé au cachot.

Déjà 30 piges, j’avais rêvé meilleur endroit pour la trentaine. Neuf mètres carrés d’espace vital. J’ai usé une centaine de paires de pompes à tourner en promenade, comme un animal en cage. Le mirador t’ajuste d’une balle en pleine tête avec son fusil à lunette. Si tu essayes de sortir de ton safari, ton zoo humain où se croisent des malades plus fous les uns que les autres. Asile psychiatrique pénitentiaire, monde à part, univers indescriptible. La « zonzon » pour « zinzins ». Université pour crimes organisés, tu y entres pour défaut de permis et tu en ressors VRP des stupéfiants. Ça fait quatorze ans déjà, que je fréquente cette école qui détruit plus qu’elle ne construit. Je viens de fêter dix ans dans ce trou à rats, comme cadeau pour cette décennie, j’ai eu le droit à une fouille où ils ont trouvé un téléphone portable. J’ai écopé de quatorze jours de mitard, excellent pour souffler ma dixième bougie d’internement. Je suis loin d’être un détenu modèle pourtant, ils m’ont mis une peine exemplaire.

Dois-je rappeler qu’on peut tuer un révolutionnaire mais pas la révolution ? Ma révolution, c’est de sortir vivant de ces camps d’extermination intellectuelle. Je ramperai jusqu’à ma liberté, je sortirai sûrement à bout de souffle mais vivant de ces égouts où on entasse surpopulation historique jusqu’à quatre dans neuf mètres carrés. Ça fait un peu plus de deux mètres carrés par personne. À l’heure où la technologie progresse, les conditions humaines régressent. Vivre les uns sur les autres au pays des droits de l’Homme. Liberté, Égalité, Fraternité, OK, OK pour ça on verra plus tard.

Dixième jour au mitard, plus que quatre à taper dans ce tombeau. J’écris, éclairé par ma montre fluorescente. Nuit noire, extinction des feux, ils instaurent un couvre-feu, ils veulent contrôler même nos heures de sommeil pour que l’on soit en forme le lendemain pour subir leur pièce de théâtre de fonctionnaires surprotégés. La « zonzon » est leur terrain de jeu, leur défouloir, où ils évacuent leurs frustrations. Je suis en immersion en temps réel dans ce monde carcéral. Ma plume retranscrit jour après jour ma vie derrière les barreaux. Chaque phrase, chaque virgule je les assume et les assumerai quoi qu’il m’en coûte.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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[Face à l’exploitation, aux galères administratives, Ne restons pas isoléEs !] Action chômeurEs à Lons-le-Saunier (Jura)

La CNT-Jura a tenu trois heures d’échanges très riches avec des chômeurEs, mercredi 26 juin devant le Pôle Emploi de Lons-le-Saunier.

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Partageant le café, nous avons occupé le parvis devant l’agence rue Regard, et diffusé le tract ci-joint, ainsi que les brochures « Kit de défense en territoire Pôle Emploi » et « Quelques conseils pour faire face aux contrôles domiciliaires de la CAF ».

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TÉLÉCHARGER LE TRACT

Contacter la CNT-Jura

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[Rio de Janeiro] « La police qui réprime dans les rues est la même que celle qui assassine dans les favelas »

Brésil : la contestation gagne les favelas

Pour la première fois, une grande manifestation est partie de la favela Rocinha, l’une des plus grandes d’Amérique latine et s’est dirigée vers le bord de mer.

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Neuf morts dont un policier, voici le bilan de la nuit de violence qu’a vécu le complexe du Maré, un ensemble de favelas situé au nord de Rio, sur la route qui mène à l’aéroport. Lundi soir, en marge d’une manifestation à proximité de cette zone, des jeunes ont commencé à voler des manifestants et des automobilistes bloqués sur l’Avenue Brésil. La police allait les poursuivre toute la nuit dans le dédale de ruelles et provoquer ce que les habitants nommaient comme un « massacre ».

Mardi, l’ONG Observatoire des favelas a organisé une manifestation dans le complexe même pour obtenir le départ des forces de l’ordre, dont le Bataillon des forces spéciales (BOPE). Environ 300 personnes ont manifesté aux cris de « sans violence », « pas de canon mais des investissements » dans des rues où tous les commerces avaient baissé leurs rideaux. Le chiffre de 13 morts a circulé sur les réseaux sociaux, sans qu’il soit possible de le vérifier. « Nous voulons éviter toute effusion de violence. L’attitude de la police est scandaleuse, sa réponse a été totalement disproportionnée pour ce qui s’est passé. Nous déplorons la mort du policier, mais l’État ne doit pas agir avec autant de violence, on a l’impression qu’il s’agit d’une vengeance », a affirmé Jailson de Souza, le directeur de l’Observatoire. Dans un court communiqué de presse, la police au contraire estime « avoir agi conformément au droit ». Elle a déclaré qu’il y avait eu neuf morts et neuf blessés. Plusieurs habitants montraient à la presse présente les traces de la violence dans leurs maisons où les policiers seraient rentrés dans la nuit pour « chercher des suspects ».

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Flic jetant son arme au feu – VOIR LA VIDÉO

Une seconde victoire du mouvement

La Commission des droits de l’homme va accompagner l’enquête pour connaître les conditions qui ont conduit à la mort de huit habitants de cette favela, stratégique pour les Journées mondiales de la jeunesse, qui se tiendront fin juillet à Rio. Mardi et pour la première fois à Rio, une grande manifestation est partie de la favela Rocinha, l’une des plus grandes d’Amérique latine et s’est dirigée vers le bord de mer. Les habitants de la favela Vidigal se sont joints eux aussi à la marche un peu plus tard. Les revendications demandaient aussi plus d’investissements publics mais cette fois, dans les favelas. Quelques pancartes évoquaient les morts du complexe du Maré.

Dans la soirée, la première chambre du Congrès a voté à une écrasante majorité contre une loi que les manifestants dénoncent depuis le début du conflit : la loi dite du PEC 37 qui prévoyait de retirer le pouvoir d’enquêter aux parquets. Cette victoire a été fêtée dans la rue mais également sur les réseaux sociaux. « Après la baisse du prix des transports, voici la seconde victoire du mouvement », ont jubilé les Anonymous Brésil sur leur page Facebook. Des violences ont éclaté à Porto Alegre, une des villes où les affrontements sont quotidiens entre police et manifestants. À Belo Horizonte, des heurts se sont également produits alors que la capitale du Minas Gerais accueille mercredi le match très attendu entre l’Uruguay et le Brésil. Les autorités ont annoncé que 5000 policiers militaires (PM) allaient être déployés dans la ville pour assurer la sécurité pendant la rencontre.

Les principales centrales syndicales brésiliennes ont par ailleurs annoncé mardi une grève le 11 juillet, à la veille d’une rencontre, mercredi à Brasilia avec la présidente Dilma Rousseff.

Leur presse (LeFigaro.fr, 26 juin 2013) via Solidarité ouvrière

 

Mobilisation dans les favelas de Rio de Janeiro

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Rio de Janeiro : manifestation en direction de la résidence du gouverneur, 25 juin.

Le 25 juin, des milliers d’habitants des favelas de Rocinha et Vidigal (Rio de Janeiro) ont manifesté le long de l’avenue Niemeyer devant la maison du gouverneur Sergio Cabral pour dénoncer les violences policières commises lundi soir dans les favelas de Maré, violences policières qui ont entrainé la mort de huit habitants et d’un policier.

Une telle manifestation, qui a unit les quartiers Rocinha et Vidigal, considérés habituellement comme rivaux, est sans précédent et un nouveau signe de la mobilisation populaire croissante au Brésil.

Plus tôt dans la journée du 25 juin, 200 personnes ont manifesté à travers les favelas de Maré contre la violence policière pour finir à plus de 500 au parc Nova Holanda.

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Rio de Janeiro, 25 juin 2013 : « La police qui réprime dans les rues est la même que celle qui assassine dans les favelas ».

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Solidarité ouvrière, 26 juin 2013

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[J-3] L’Égypte de toutes les tensions

La campagne « Tamarod » (Rébellion) initiée par l’opposition mais dont s’est saisie une foule de jeunes et citoyens ordinaires en en faisant tout autre chose, a réussi à réunir 15 millions de signatures désavouant la légitimité électorale de Morsi qui n’a été été élu que par 13,2 millions d’électeurs.

Les divers animateurs de cette campagne ont convié les Égyptiens à manifester le 30 juin pour exiger le départ de Morsi. Les dirigeants de l’opposition du FSN demandent pour cela des élections présidentielles anticipées tandis qu’une multitude de groupements de jeunes et de révolutionnaires affirment qu’ils ne quitteront pas la rue tant que le président n’aura pas quitté ses fonctions. Les premiers voient dans le 30 juin une fin à but institutionnel, pendant que les seconds y voient, eux, un début de la démocratie directe, le début de la fin.

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Queue comme il y en a partout à une station service au Caire aujourd’hui, après que le ministre ait dit qu’il n’y avait pas de problème de pénurie d’essence.

Alors que les Égyptiens subissent une forte pénurie d’essence (qui amène certains automobilistes à faire trois jours de queue pour un plein), de gaz, d’eau, de nombreuses coupures d’électricité et d’eau, des hausses de prix très importantes des produits de première nécessité et que les grèves et manifestations à caractère social ou économique battent des records historiques, la perspective du 30 juin semble pouvoir cristalliser pour cette période toutes les colères en un seul mouvement.

À trois jours de cette échéance qui paraît déterminante pour des millions d’Égyptiens, les tensions ne cessent de monter et de se fédérer pendant que bien des autorités institutionnelles quittent le navire présidentiel ou prennent des distances avec lui, alors qu’ils le soutenaient jusque là clairement ou à leur corps défendant.

Ainsi le pape des coptes a autorisé ses fidèles à se rendre au 30 juin, la prestigieuse université islamiste Al Ahzar a pris ses distances pendant que ses sheicks appellent ouvertement à manifester contre les faux musulmans au pouvoir, le principal parti salafiste Al Nour a déclaré qu’il ne participerait pas aux contre-manifestations de soutien à Morsi, le dirigeant des chiites égyptiens, Hasheni, a appelé ses ouailles à se venger des sunnites (les Frères Musulmans) car quatre d’entre eux viennent d’être assassinés par ces derniers et enfin le leader dissident des frères Musulmans, Al Fotouh (4e aux Présidentielles) dans une position jusque là de soutien critique, a appelé également à la manifestation du 30 juin.

En même temps, l’armée qui était silencieuse depuis l’échec de sa tentative de coup d’État en juin 2012 et qui avait laissé la place aux Frères Musulmans, s’est réinvitée dans le débat politique par le biais de son homme fort, le ministre de la Défense Al Sissi, en déclarant qu’elle ne laisserait pas l’Égypte sombrer dans le chaos en défendant les institutions d’État contre tous ceux qui veulent les saper ou les détruire. Son discours a été interprété par l’opposition comme un lâchage des Frères Musulmans et par ces derniers, au contraire, comme un soutien.

Ces derniers mois, plusieurs petites manifestations de soutien à l’armée initiées par des anciens du parti de Moubarak mais avec le soutien d’un certain nombre de libéraux ou démocrates ont montré que le retour de l’armée au pouvoir était une possibilité envisagée par certains notables dans cette situation de dangereuse montée sociale pour eux et où les Frères Musulmans et la religion ne pourraient plus être suffisants comme gardiens de l’ordre. En effet, ils ont été discrédités par un an de pouvoir, ayant perdu tous leurs soutiens traditionnels dans les syndicats professionnels des classes moyennes, des médecins aux ingénieurs en passant par les enseignants, pharmaciens, avocats ou journalistes et surtout les étudiants et n’en ayant jamais réellement eu chez les ouvriers.

Aussi, après la déclaration menaçante de Al Sissi, on a vu non seulement Morsi déclarer 5 fois dans son discours d’hier 26 juin, que c’était lui le chef de l’armée, style méthode Coué, et les principaux dirigeants du FSN dire leur indéfectible attachement à l’armée y compris le dirigeant démocrate du mouvement du 6 avril qui n’est décidément plus ce qu’il était tout comme Hamdeen Sabbahi, dirigeant socialiste nassérien, arrivé troisième aux élections présidentielles, qui s’est abaissé à dénoncer ceux qui avaient critiqué l’armée quand elle était au pouvoir comme étant les responsables de la crise actuelle. À la plus grande surprise et au plus grand dam de ses partisans…

De son côté, étayant les craintes des possédants, la Fédération égyptienne des syndicats indépendants revendiquant plus d’un million de membres, vient de faire paraître un communiqué signé en commun avec le groupe trotskyste des Socialistes Révolutionnaires appelant tous deux au 30 juin, déclarant « nous sommes à la veille d’une nouvelle révolution populaire » […] rappelant « les jours avant la chute de Moubarak ». Ce communiqué a tout de suite été interprété par la presse comme un appel des syndicats ouvriers à une deuxième révolution. Le syndicat des journalistes s’est aussitôt associé à la démarche appelant lui aussi au 30 juin.

Les groupes défendant les droits des femmes ont été plus loin appelant les femmes d’Égypte non seulement à manifester le 30 juin mais aussi à s’armer d’aiguilles à matelas (de la taille de véritables couteaux) pour se protéger de tout harcèlement.

En même temps, 18 groupes islamistes soutenant le gouvernement, ont appelé à des contre manifestations du 21, puis du 28 au 30 juin, certains d’entre eux menaçant de mort les manifestants anti Morsi, disant clairement qu’ils formeraient leurs milices d’auto-défense et le
montrant ouvertement le 21 juin, défilant avec gourdins, boucliers et casques et encore hier 26 juin à Monofiya… Mais hélas pour eux, arrosés par les habitants des rues où ils défilaient, de jets d’objets divers, eau ou urine.

Dans cette montée des tensions, la nomination par Morsi la semaine passée de 6 nouveaux gouverneurs des Frères Musulmans et celle d’un dirigeant de l’organisation terroriste Al Jamaa Al Islamiya mettait le feu aux poudres. Les sièges des gouvernorats étaient assiégés et des manifestations ont eu lieu à Fayoum, Mansoura, Mahalla, Suez, Port Saïd, Alexandrie, Le Caire, Fouah, Gizah, Luxor… faisant de nombreux blessés. Depuis, le gouverneur de Luxor d’Al Jamaa al Islamiya, a renoncé mais les manifestations continuent. Mercredi 26 juin, de très violents affrontements opposaient anti et pro Morsi à Tanta, faisant 157 blessés mais surtout à Mansoura où deux Frères Musulmans ont trouvé la mort et 250 personnes ont été blessées. En même temps plusieurs véhicules ou magasins appartenant à des Frères Musulmans ont été brûlés dans cette ville et un supermarché de la chaine Zad appartenant au fils de Khayrat al-Shaker, multimillionnaire et homme fort des Frères Musulmans, a été pillé, ses marchandises jetées dans la rue.

À Zarqiya, deux manifestations bloquaient mercredi 26 juin le siège du gouverneur et la maison de Morsi, après que déjà mardi, le siège du Parti de la Justice et la Liberté (Frères Musulmans) ait été brûlé. On notait 56 blessés dans les affrontements à Zagazig. Neuf l’étaient également hier place Tahrir par balles de revolver.

Dans ce climat, des rumeurs de toutes sortes circulent pendant que des nouvelles plus ou moins contrôlées sont publiées dans la presse. Un dissident des Frères Musulmans affire que ces derniers ont programmé pour les jours qui viennent l’assassinat ciblé de leaders de l’opposition, une mère islamiste dénonce son fils à la police parce qu’il préparait en quantité des cocktails molotov pour le 30 juin, les étrangers fuient l’Égypte, les routes menant à l’aéroport du Caire étant totalement embouteillées, les employés du journal El Watan (celui qui avait fait campagne contre le Canard Enchaîné au sujet des caricatures de Mahomet) ont quitté leurs locaux ayant été menacés d’incendie. Des blocs de ciments ont été placés aux entrées du palais présidentiel par la garde présidentielle.

C’est dans ce contexte que hier mercredi 26 juin, de nombreux chars de l’armée ainsi que des parachutistes ont pris position aux abords des bâtiments officiels ou des zones « sensibles » de nombreuses villes « pour protéger la population », dit-elle, et que des hélicoptères « Apaches » volaient à basse altitude au dessus des cités, contribuant un peu plus à faire monter la tension.

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21 h, 26 juin, la foule sur la place Tahrir attendant le discours de Morsi et en train de crier et chanter contre lui.

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Les manifestants place Tahrir le 26 juin écoutent le discours de Morsi en montrant leurs chaussures (en signe d’insulte).

Les jeunes animateurs de la campagne Tamarod ont déclaré qu’ils ne voulaient en aucun cas que l’armée prenne le pouvoir pendant que place Tahrir hier soir, 26 juin, la foule qui s’était rassemblée pour écouter le discours présidentiel télévisé était unanime pour conspuer Morsi, lui demander de « dégager », lui montrer ses chaussures, et le traiter de « clown », « paranoïaque », ou déclarer qu’il faudrait « vendre son cerveau à la science » pour combler les dettes de l’Égypte tellement c’était un phénomène psychiatrique unique… Par contre elle se divisait sur l’armée certains chantaient le vieux slogan des débuts de la révolution « le peuple et l’armée une seule main » pendant que d’autres la dénonçaient, notamment les Socialistes Révolutionnaires, scandant « ni Frères ni Armée ».

Jacques Chastaing, 27 juin 2013

 

Heurts en Égypte : 2 morts et 90 blessés

Le président Mohamed Morsi a estimé aujourd’hui que l’affrontement politique actuel menaçait la démocratie et risquait de plonger l’Égypte dans le chaos. Peu de temps avant, des heurts ont fait au moins deux morts et 90 blessés entre partisans et opposants à Morsi à Mansoura, dans le delta du Nil.

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« La polarisation politique et les conflits ont atteint un stade qui menace notre expérience démocratique naissante et qui menace d’entraîner l’ensemble de la nation dans un état de paralysie et de chaos », a déclaré le président lors d’un discours télévisé devant un parterre de dirigeants et de partisans.

Le président égyptien a reconnu avoir commis des erreurs, mais il a également accusé sans les nommer des « ennemis de l’Égypte » coupables à ses yeux de vouloir saboter le système démocratique issu de la révolution de 2011. Le chef de l’État a commencé son discours à l’heure, en exprimant en préambule ses meilleurs vœux au peuple égyptien à l’approche du ramadan, qui débute dans environ deux semaines. « Je suis devant vous non comme détenteur d’une charge, mais en tant que citoyen égyptien qui est inquiet pour son pays », a-t-il déclaré avant d’indiquer qu’il ferait le bilan de la première année de sa présidence. L’opposition a choisi cette date anniversaire, le 30 juin, pour organiser dimanche des manifestations et réclamer la démission du chef de l’État.

« Aujourd’hui, je préside à un audit de ma première année, en toute transparence, conformément à la feuille de route. Certaines choses ont été accomplies, d’autres pas. J’ai fait des erreurs sur un certain nombre de sujets », a dit encore Mohamed Morsi, sans entrer dans les détails lors de son discours, interrompu à plusieurs reprises par les vivats de ses supporters. Sur la place Tahrir du Caire, haut lieu de la révolution, des centaines d’opposants ont suivi l’intervention présidentielle sur un écran géant.

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La crainte d’une confrontation violente et durable entre les opposants et les partisans islamistes du chef de l’État, qui prévoient une manifestation de soutien ce même dimanche, a poussé de nombreux Égyptiens à constituer des stocks d’essence et de nourriture. L’armée, que certains opposants aimeraient voir reprendre le pouvoir, a commencé de son côté à se déployer dans les grandes rues et à ériger des barrières autour des bâtiments publics, prévenant qu’elle ne tolérerait pas le chaos.

Certains observateurs pensent que l’Égypte est au bord d’une nouvelle éruption de l’ampleur de celle qui avait fait chuterc en février 2011, en raison d’une combinaison explosive de polarisation politique exacerbée et de crise économique chaque jour plus pesante. Si certains manifestants dénoncent une dérive autoritaire du président Morsi et la volonté qu’ils prêtent aux Frères musulmans, et plus largement aux islamistes, de monopoliser le pouvoir, beaucoup sont simplement excédés par la dégradation de leurs conditions de vie depuis la « révolution du Nil ».

Leur presse (LeFigaro.fr avec Reuters, 26 juin 2013)

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[Turquie] « Le gouvernement d’assassins payera pour les morts »

Malgré la répression, Ankara résiste

Dans la nuit du 25 au 26 juin, plusieurs milliers de manifestants s’étaient rassemblés dans le quartier de Dikem à Ankara pour dénoncer le régime autoritaire d’Erdogan et la brutale répression policière. Rapidement les forces de répression sont intervenues pour disperser les manifestants à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau.

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Face à la répression, les manifestants ont érigé des barricades pour se protéger. Il est à noter qu’un camionneur est venu apporter son soutien et celui de son véhicule pour construire des barricades. Les protestations ont continué jusqu’à 2 heures du matin environ.

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Dans la nuit du 26 au 27 juin, de nouvelles manifestations ont éclatées dans le quartier de Dikem à Ankara. Là encore, les manifestants ont résisté aux forces de répression jusqu’à deux heures du matin.

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Ce matin on apprenait qu’au moins 23 personnes avaient été arrêtées. Des témoignages font part de graves violences dans les commissariat, en particulier contre les femmes, certaines ayant été menacées de viol par des policiers. Un nouvel appel à manifester est diffusé pour aujourd’hui, 18 heures, devant le Palais de Justice.

Solidarité ouvrière, 27 juin 2013

 

Manifestation autour de Taksim à Istanbul

Le 25 juin, vers 18h30, la police a commencé à chasser les « hommes debout » qui protestent en restant immobiles de la Place Taksim à Istanbul et à bloquer les accès à la place. Dès 19 heures, la population d’Istiklal a réagit en bloquant de son côté la rue par un sit-in de plusieurs milliers de personnes autour de Taksim, puis sur la place elle-même.

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Après une intervention en mémoire de Ethem, Abdullah et Mehmet tombés sous les coups de la répression, la population a scandé « le gouvernement d’assassins payera pour les morts », puis les milliers de manifestants se sont couchés au sol en mémoire d’Ethem et des autres victimes de la répression. La manifestation a duré environ jusqu’à 20 heures.

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Solidarité ouvrière, 26 juin 2013

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[Chili] Barricades étudiantes à Santiago

Les étudiants chiliens se révoltent

Barrages routiers, barricades incendiées, embouteillages monstres, heurts avec la police : les étudiants chiliens ont radicalisé aujourd’hui leur mouvement de protestation pour réclamer une profonde réforme de l’enseignement, un des thèmes de campagne de la présidentielle de novembre.

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Une trentaine de barricades ont été érigées aux premières heures de la matinée autour des lycées et des universités de Santiago, provoquant d’énormes embouteillages dans les rues de la capitale de six millions d’habitants à une heure de pointe. Les incidents les plus graves se sont produits près de l’Université du Chili, où des manifestants encagoulés ont affronté les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de lances à eau.

Une dizaine de personnes ont été interpellées avant une marche qui a rassemblé des dizaines de milliers de manifestants dans le centre de Santiago, selon les organisateurs. Il s’agit de la sixième marche depuis le début de l’année pour protester contre le système éducatif hérité de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990).

Le ministre de l’Intérieur Andrés Chadwick a déploré lors d’une conférence de presse les incidents, estimant qu’ils ne « s’agit pas d’étudiants mais de délinquants extrémistes et violents qui agissent de façon organisée ». Pour sa part, la porte-parole des lycéens Isabel Salgado a exigé la démission de la ministre de l’Éducation Carolina Schmidt, actuellement en vacances en Italie. « Nous sommes maintenant mobilisés depuis des années sans aucune réponse » du gouvernement, a déclaré Salgado.

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La police militaire évacue l’Université du Chili à Santiago, le 13 juin dernier.

Les étudiants chiliens ont réalisé près d’une centaine de manifestations pour demander au gouvernement de Sebastian Piñera (premier président de droite depuis la fin de la dictature en 1990) une réforme du système éducatif, cher et inefficace, selon eux. Ils ont également repris ces dernières semaines les occupations d’établissements scolaires et universitaires pour obtenir une réforme du secteur.

Le gouvernement a intimé aux étudiants de vider les lieux avant la fin de cette semaine, en raison d’élections primaires qui doivent se dérouler dimanche. De nombreuses écoles font office de bureaux de vote. La manifestation était soutenue aujourd’hui par les syndicats des secteurs portuaires et miniers, qui ont bloqué l’entrée de plusieurs mines de cuivre importantes, selon un communiqué de la CTC (Confédération des travailleurs du cuivre).

Leur presse (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer, 26 juin 2013)

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La police travaille à Villemomble (Seine-Saint-Denis)

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgVillemomble : une femme perd un œil après le tir de flash-ball d’un policier

Une mère de famille a été grièvement blessée à l’œil mardi soir, après une opération de police qui a dégénéré à Villemomble (Seine-Saint-Denis), dans la cité de la Sablière.

Vers 20 heures, une patrouille de police a été alertée par la conduite acrobatique et dangereuses de pilotes de deux roues. Tous circulaient sans casque et dans un secteur très fréquenté. À l’arrivée de la police, ils sont parvenus à s’enfuir, sauf l’un d’eux qui a chuté au sol, facilitant son interpellation, rue Decauville.

Mais cette arrestation a été perturbée par l’interposition de jeunes qui ont encerclé les fonctionnaires. Profitant de la diversion, le motard accidenté a réussi à s’échapper. La police est parvenue malgré tout à arrêter l’un des assaillants. C’est alors que le frère de ce dernier est intervenu à son tour. Une confusion qui a fait monter la fièvre dans la cité. Une cinquantaine de personnes se sont massées autour des policiers qui ont fait usage de leur flash ball et de gaz lacrymogène. L’un des projectiles a atteint une femme au visage. Il s’agirait de la mère des deux frères interpellés. Transportée à l’hôpital parisien des Quinze-Vingts, elle a perdu son œil.

Les forces de l’ordre débordées

Débordées, les forces de l’ordre ont appellé des renforts. Vingt-cinq équipages (une soixantaine de policiers) ont convergé vers la rue Decauville, où la tension est encore montée. Des jets de pierre ont accueilli les renforts. Trois policiers ont été légèrement blessés et un véhicule endommagé.

Dans le quartier de la Sablière, le calme n’est pas revenu tout de suite. Deux véhicules seront incendiés dans la soirée. La tension ne retombera qu’à 1 heure du matin.

Ce mercredi, l’inspection générale des services (IGS), la police des polices, a été chargée de faire la lumière sur cette nuit de violences. Elle a commencé par entendre les deux frères, dont la garde à vue a été prolongée. Elle devrait poursuivre ses investigations en auditionnant les policiers et les témoins impliqués dans l’émeute. Parmi, eux un conseiller municipal, incommodé par les gaz lacrymogènes.

Patrice Calmejane, député maire UMP de Villemomble, s’est ému de ce lourd bilan : « Il est possible que l’ampleur de l’attroupement ait surpris les forces de police. Leur intervention a peut-être été disproportionnée », concède-t-il. Pour ramener la sérénité, les autorités ont jugé plus prudent de ne pas positionner des forces de police dans le quartier cette nuit.

Villemomble : pris pour un policier, un enseignant se fait agresser

Un enseignant a déposé plainte ce mercredi, après avoir été agressé dans la cité des Marnaudes, à Villemomble. Ce professeur surveillait des épreuves du Brevet des collèges, dans un établissement du secteur. A la pause déjeuner, il est sorti et c’est à son retour au collège qu’il a croisé plusieurs jeunes qui pensaient manifestement qu’il était policier, d’après ce qu’ils lui ont dit. Lui s’en est défendu, assurant être enseignant. Il n’a pas pour autant évité les coups. Il s’est fait dérober de l’argent. Il a pu prévenir les secours.

Cette agression intervient dans le quartier où l’opération de police avait dégénéré la veille.

Carole Sterlé

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Nathalie Revenu avec S.T., LeParisien.fr, 27 juin 2013)

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À bas toutes les frontières !

Espagne : assaut massif d’immigrants contre la frontière à Melilla

MADRID – Environ 300 immigrants subsahariens ont lancé mercredi un assaut massif contre la frontière grillagée qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Melilla, à la pointe nord de l’Afrique, et une centaine sont parvenus à entrer en Espagne, selon les autorités locales.

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Il y a eu un assaut massif, a indiqué un porte-parole de la préfecture de Melilla. Cela s’est passé vers quatre heures du matin (02H00 GMT). Depuis minuit, l’alerte avait été donnée car un groupe massif, de 300 immigrants, avait été repéré se dirigeant du mont Gurugu au Maroc, où ils sont concentrés, vers Melilla, a-t-elle ajouté.

L’assaut a été violent. Les immigrants subsahariens ont jeté des pierres sur les forces de sécurité marocaines et finalement, sur 300, une centaine a réussi à entrer sur le territoire espagnol, a affirmé cette porte-parole, précisant toutefois qu’il n’y avait eu aucun blessé.

Selon elle, le groupe a été conduit dans un centre d’accueil provisoire qui abrite environ 750 migrants et où ils bénéficient d’un régime ouvert. Ils peuvent entrer et sortir librement, ont un toit, trois repas, des vêtements et des soins.

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Des groupes de migrants venus d’Afrique subsaharienne lancent régulièrement des assauts contre la frontière à Melilla, espérant pénétrer sur le continent européen.

Ces tentatives donnent parfois lieu à des incidents faisant des blessés, comme le 26 avril lorsque 70 migrants étaient parvenus à passer la frontière après des heurts avec la police.

Le 11 mars, une cinquantaine de migrants originaires d’Afrique noire avaient réussi à franchir la barrière à Melilla. 25 personnes avaient été blessées, dont un Camerounais âgé de 30 ans, mort de ses blessures le 18 mars à l’hôpital au Maroc, d’après l’Association marocaine des droits de l’Homme.

Melilla, 80.000 habitants, est la seule frontière terrestre de l’Union européenne avec le continent africain, avec l’autre enclave espagnole, celle de Ceuta, également sur la côte marocaine.

Fin 2012, des associations de défense des droits de l’Homme ont affirmé que 20.000 à 25.000 clandestins originaires d’Afrique sud-saharienne se trouvaient sur le sol marocain.

Le préfet de Melilla, Abdelmalik El Barkani, avait souligné en mai la difficulté pour les autorités espagnoles de répondre à la forte pression migratoire aux portes des enclaves, le flux de l’immigration clandestine en provenance d’Afrique s’étant déplacé depuis la fin des années 2000, après avoir utilisé la voie maritime vers l’archipel des Canaries, à l’ouest du Maroc.

Différentes circonstances ces derniers mois et ces dernières années, comme la situation au Sahel et dans les pays arabes, de même que la lutte contre l’immigration à travers l’Atlantique vers l’Espagne, ont modifié les flux, avait-il expliqué.

Ceuta et Melilla sont devenues les principales voies d’entrée des Subsahariens en Espagne et l’une des plus importantes voies d’entrée en Europe.

Presse grillagée (Agence Frontières Police, 26 juin 2013)

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[Information anti-autoritaire Toulouse et alentours] Pourquoi Iaata.info

Pourquoi Iaata.info

Il nous semble important que des collectifs et individus en lutte puissent échanger, puiser des uns et des unes, analyser ensemble des expériences et des vécus. Ce site se veut un espace, une fenêtre, un carrefour, où les méthodes, pratiques et théories, locales et anti-autoritaires, pourront se croiser. Notre monde fourmille de luttes et de réflexions en tous genres, celles qui nous intéressent sont celles allant contre les différents aspects du capitalisme, de l’impérialisme et du colonialisme.

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Local ?

Des médias pour diffuser des informations sur les luttes, à échelle internationale, existent déjà, nous ne voulons pas ici retranscrire des informations qui se diffusent déjà très bien sans nous.

Des liens entre des luttes ont besoin d’être tissés et renforcés, ici à Toulouse, car c’est ici que nous sommes et, plus largement, dans le Sud Ouest. Partager nos petites défaites et nos grandes victoires, nos inventions loufoques et nos pirouettes verbales. Comme autant d’outils pour inspirer la galère quotidienne et se renforcer.

Les frontières des départements, des régions et des pays sont autant d’obstacles à l’information, à la discussion et à la solidarité, elles ne nous font pas rêver, nous souhaitons y faire référence le moins possible

Anti-autoritaire ?

Nous pensons que ce qui nous empêche de vivre nos vies par nous-mêmes est dû au pouvoir que quelques un.e.s prennent sur les autres.

Nous voulons nous défaire des systèmes de domination pour détruire ce monde d’exploitation.

Il nous semble que ce qui nous y conduit le plus sûrement c’est la voie de l’égalité comme abolition de tous les privilèges notamment ceux de classes, de races, de genres…

Comment participer ?

Nous souhaitons participer à la consolidation des liens entre les différents foyers de luttes dans le Sud Ouest. Nous proposons un espace d’information à la disposition des personnes présentes au sein de ces zones. Cet espace doit aussi être un outil qui permette d’échanger et de créer des perspectives de rencontres, pourquoi pas lancer des pistes de réflexion et de critique sur ce qui est en train de se faire localement. Pour cela, nous souhaitons qu’au cours du développement du site, se mette en place un réseau toujours plus important de contributeurs réguliers dans la région.

Publier informations, récits et analyses sur des événements passés, présents ou à venir, est la raison d’être de ce site. Cette possibilité est laissée à qui veut, néanmoins nous ne voulons pas être une tribune pour des propos qui iraient à l’encontre de ce qui a été précisé plus haut. Nous nous autorisons à ne pas les publier.

Les articles doivent être compréhensibles pour qui ne connaît pas leur contexte. La publication des articles est pensé comme un travail collectif, avec la possibilité de modification du texte en vue de le faire répondre aux critères du site. Ces modifications passent par la possibilité de discussions en amont de la mise en ligne.

On laisse la possibilité au lecteur d’envoyer des compléments d’informations, mais cet espace n’est pas destiné à être un lieu de dialogue ouvert.

On est dispo pour toute question, précision, critique, discussion.

À bientôt ici ou ailleurs !

Iaata.info

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25 juin 2013 : L’Égypte prépare l’après Morsi

En Égypte, hier et aujourd’hui, toujours des affrontements entre anti-Morsi et pro-Morsi à Fayoum, Mahalla, Kafr el Sheikh, Luxor, Alexandrie, Fouah, Le Caire…

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À Luxor le gouverneur de la Jamaa Al-Islamiya a démissionné sous la pression des manifestants qui bloquaient le siège du gouvernorat. Les manifestants ont décidé de continuer leur blocage, car en fait, comme l’a déclaré le porte parole du Bazar de Luxor, c’est beaucoup plus qu’ils veulent.

À Fouah, les Frères Musulmans se sont plaints que plusieurs magasins appartenant à des Frères Musulmans ont été pillé ou brûlé par des partisans de Al-Tayar Al-Sh’aby, coalition de mouvements socialistes et d’avoir bloqué et assiégé plusieurs de leurs membres à l’intérieur d’une mosquée. Les Frères Musulmans dénoncent les atteintes à la propriété privée par ces socialistes qu’ils qualifient de voleurs et de voyous.

Au Caire les occupations des places devant les ministères de la culture et de la défense continuent. Il semblerait d’après la presse que des mères de jeunes tués par la police ont dansé sur le toit de la voiture de Morsi en scandant « Dégage Morsi ». Aux coins des rues, les vendeurs de rue, en plus des traditionnels drapeaux, vendent maintenant des cartes postales avec écrit dessus « Dégage Morsi ».

À Alexandrie une manifestation anti-Morsi a été attaquée au revolver.

La presse est remplie de points de vue « que faire après Morsi » ?

L’ONG IDC vient de publier une nouvelle statistique sur les manifestations : 9247 en un an soit une augmentation de 700% par rapport à la dernière année de pouvoir de Moubarak mais aussi une augmentation de 100% sur les derniers 6 mois de pouvoir de Morsi par rapport aux six mois précédents. 67 % ont eu des causes socio-économiques.

On constate des kilomètres de queue des automobilistes aujourd’hui devant les stations service du fait du rationnement et des pénuries. Un camion transportant des bouteilles de gaz a été attaqué dans le Sinaï. Les banques demandent aux gens de ne pas retirer leur argent et affirment qu’elles resteront ouvertes le 30 juin. Des conseils pratiques sont donnés dans la presse contre une montée de la criminalité après le 30 juin, où garer les voitures, est-il vraiment utile de retirer le réservoir, etc. ?

Après que l’homme fort de l’armée Al Sissi ait annoncé que l’armée pourrait très bien intervenir dans les jours qui viennent, les Frères Musulmans, salafistes, libéraux et démocrates l’ont assuré de leur soutien. La majorité de la presse écrit que l’armée a déclaré à travers l’intervention de Sissi qu’elle lâchait les Frères Musulmans et pourrait très bien assumer elle seule le pouvoir. De là certains voient une conjonction des événements dans ce sens dans le fait que les juges ont décidé hier d’organiser un sit-in dans le Club des juges jusqu’au 30 juin, que le Comité électoral présidentiel vient de déclarer qu’il allait examiner la plainte du candidat de l’armée aux présidentielles A. Shafik, jugeant le succès des Frères Musulmans frauduleux et déligitimant un peu plus Morsi, que des policiers ont tiré hier à Zagaziq sur des Frères Musulmans pour la première fois depuis la chute de Moubarak, les accusant d’avoir eux-mêmes tiré sur un officier supérieur, qu’il y a une désolidarisation des islamistes non Frères Musulmans à l’égard de ces derniers qui ressemble à une débandade, Al Nour le plus grand parti des salafistes en premier, A. Fotouh le leader des Frères Musulmans en second et hier Al Ahzar dont les Sheiks dénonçant le massacre des chiites d’il y a deux jours et l’attribuant au gouvernement, viennent d’appeler au 30 juin tout comme A. Fotouh.

Bref beaucoup pressentent une alliance de l’armée, la police et la magistrature pour prendre le pouvoir, soutenue par des islamistes non Frères Musulmans, des anciens de Moubarak qui appellent aussi au 30 juin, et l’opposition du  FSN.

Morsi devrait faire une allocution demain mercredi à la télé où certains pensent qu’il va proposer un référendum : « Faut-il que je parte ou que je reste ? »

Jacques Chastaing

P.-S. : C’est sur Al Jazeera, relayé par les messages des Égyptiens sur Twitter que j’ai appris qu’il y avait eu il y a quatre jours une grosse manif de plusieurs dizaines de milliers de salariés en Italie à Rome contre l’austérité.

Idem pour le dixième jour de manifestation à Sofia en Bulgarie que j’ai trouvé en suivant les discussions des Égyptiens sur Twitter (idem Indonésie suite à des hausses de prix de l’essence ou Istanbul cette nuit). Tentative aussi d’explication globale des occupations des places et des rues dans le monde sur twitter égyptien, donc en quelques mots, mais non dénué de fondements : ce serait parce qu’on a donné le droit de vote aux gens sans aucun des autres droits d’une véritable démocratie.

Pour autant que je puisse juger à partir de Twitter ou dans la presse et quelques conversations, même si tout le monde retient son souffle en prévision du 30 juin,  il y a un intérêt soutenu en Égypte pour les soulèvements actuels dans le monde.

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[Meurtre de Clément] Halte aux mensonges !

Communiqué de l’Action antifasciste Paris-Banlieue

Depuis ce matin, l’ensemble de la presse en ligne reprend une information de RTL (et maintenant les chaînes de télé), au sujet d’une vidéo de la mort de notre camarade et ami Clément, sans la vérifier. À l’instar des journalistes qui diffusent ces calomnies nous n’avons pu visionner cette vidéo.

Nous rejetons toutefois formellement l’interprétation qui en est faite.

Les camarades présents avec Clément le 5 juin maintiennent leur version :

• Oui il y a eu des échanges verbaux à l’intérieur du magasin devant les messages ouvertement racistes et tombant sous le coup de la loi arborés par les skinheads ;

• L’agression physique survenue à l’extérieur du magasin est le fait des skinheads qui se sont approchés, ont encerclé nos camarades puis les ont agressés.

Les militants néonazis étaient armés de coups de poing américains et ont tué Clément Méric.

Il est donc impossible que des images montrent Clément se précipiter vers son agresseur pour lui porter un coup dans le dos. C’est au contraire Esteban qui a quitté le centre de la rue pour se diriger vers Clément.

Les militants d’extrême droite eux-mêmes n’ont jamais prétendu que Clément se soit précipité vers eux pour les frapper par derrière.

Les mensonges relayés dans la presse ne font qu’ajouter à la douleur de ses proches.

Paris, le 25/06/13

 

Mort de Clément Méric : ce que dit vraiment la vidéo

Décryptage La police ne partage pas les interprétations qu’en a tirées RTL, qui affirme que le jeune antifasciste s’est « jeté sur son agresseur ».

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La banderole déployée rue Caumartin en hommage à Clément Méric.

Une vidéo de l’agression de Clément Méric, le 5 juin, relance la polémique sur le contexte de la mort du jeune homme. Selon RTL, les images présenteraient le jeune militant antifa comme l’agresseur du skinhead Esteban Morillo, qui lui a porté le coup mortel. La police, en possession de la bande dès le lendemain de l’agression, ne partage pas du tout cette « interprétation ».

D’où viennent ces images ?

La police judiciaire de Paris qui enquête sur les « violences volontaires ayant entraîné la mort de Clément Méric sans intention de la donner » a mis la main dès le 6 juin sur ces images filmées la veille par une caméra de la RATP à l’extérieur de la station Havre-Caumartin. Selon un commissaire de la PJ , « la police technique et scientifique n’a pas travaillé pendant plusieurs jours sur ces images pour les faire parler », comme le prétend le journaliste qui a toutefois eu accès à la bande. Celui-ci n’a cependant pas indiqué que la caméra est orientée vers le trottoir et « ne montre que vingt centimètres au-dessus du sol, c’est-à-dire les jambes des personnes ». Les enquêteurs ont donc pu voir « des échanges de coups de pieds » entre cinq garçons d’extrême droite et quatre d’extrême gauche puisqu’il « s’agit d’une bagarre entre deux groupes », rappelle le commissaire.

Rien de nouveau sur les faits

Ayant repéré Clément Méric à ses « chaussures claires » et Esteban Morillo à ses « godillots », les policiers aperçoivent « à un moment de la rixe, Méric passer derrière Morillo occupé à frapper un autre. Peut-être Méric donne-t-il un coup à Morillo lequel, en tout cas, se retourne. Et Méric tombe par terre ». Inconscient. Voici la scène de rixe filmée au ras du bitume. La PJ ne comprend pas comment RTL peut laisser entendre que Méric déclencherait l’agression sur Morillo lequel riposterait : « Qu’est-ce que cela changerait si Méric assènait un coup dans le dos à Morillo au cours de la bagarre ? Les échanges de coups ne sont niés par personne, ni côté extrême gauche, ni côté extrême droite. »

Quant à l’information de RTL précisant que le militant antifa n’a pas été « lynché une fois par terre », tout le monde le savait, les témoins, la PJ et le procureur de la République de Paris l’ayant bien expliqué. Clément Méric a été tué par deux coups mortels qu’Esteban Morillo a d’ailleurs avoué avoir porté à mains nues. Si la vidéo surveillance avait montré l’utilisation de poing américain, le militant d’extrême droite de Troisième Voie aurait sûrement été mis en examen pour « homicide volontaire » mais, comme le souligne un proche du dossier, « ce n’est pas le cas ».

Des confirmations

En revanche, le film de la RATP « prouve que le groupe d’extrême gauche a attendu longtemps les skinheads à côté de la station de métro pour en découdre ». Ce qui confirme les témoignages de vigiles et organisateurs de la vente privée de vêtements de marques anglaises (Fred Perry, Barbour, Ben Shermann et American Vintage) qui ont « vu et entendu les militants antifascistes chambrer les skinheads, Clément Méric ayant été le plus provocateur » en charriant les « fachos qui font leurs courses » et en leur lançant : « On vous attend dehors. » Le freluquet n’aurait pas été le dernier à chercher les costauds rasés, comme nous l’écrivions dès le 7 juin : « Verbalement, c’est le groupe d’extrême gauche qui a été le plus vindicatif à l’intérieur de la salle des ventes mais, physiquement, c’est la bande d’extrême droite qui a été la plus virulente à l’extérieur. »

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Patricia Tourancheau, Liberation.fr, 25 juin 2013)

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[Week-end des 28, 29 et 30 juin à l’Embarquement (Mûrs Érigné, près d’Angers)] “Ladyfest”, festival féministe non mixte (ateliers, discussions, concerts, spectacles, etc.)

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[Paris 20e] « Mort au pouvoir »

Paris : un local du PS dégradé

Le local du Parti socialiste dans le XXe arrondissement de Paris a été dégradé et une façade recouverte d’une inscription hostile à la majorité, a-t-on appris aujourd’hui.

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En mai 2012, cette même permanence PS dans le XXe arrondissement parisien avait déjà été vandalisée.

« La permanence PS située rue Ernest-Lefèvre a été la cible de dégradations commises dans la nuit d’hier ou ce matin », a indiqué une source policière. L’une des façades a été recouverte de l’inscription « Mort au pouvoir » peinte en noire et signée du A des anarchistes, selon une source proche de l’enquête.

Des coups ont également été portés sur plusieurs vitres du local, sans les briser entièrement. « S’attaquer aux locaux des partis politiques républicains, c’est s’attaquer à la République et à la démocratie elles-mêmes avec de lâches méthodes (…) », a réagi dans un communiqué le maire d’arrondissement Frédérique Calandra, qui « souhaite que les auteurs de cet acte soient identifiés et poursuivis en justice ». « Plusieurs locaux PS du XXe ont été récemment la cible d’attaques de militants anarchistes ou de l’ultra-gauche hostiles au pouvoir ».

En mai 2012, les vitres du local avaient déjà été prises pour cible, et le même jour la permanence de l’ex-députée PS et actuelle ministre chargée de la Réussite éducative George Pau-Langevin avait été recouverte de tags.  En octobre, c’est la permanence de la députée PS Fanélie Carrey-Conte qui avait été vandalisée de la même façon.

Dans un communiqué, David Assouline, porte-parole du Parti socialiste, a condamné « avec la plus grande fermeté cet acte de violence contre la liberté d’expression politique et la démocratie ». Selon lui, « les bris de vitres, ainsi que des inscriptions hostiles au gouvernement laissent supposer que cet acte de violence revêt une dimension politique ».

Leur presse (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer, 24 juin 2013)

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Régularisation de Redouane !

En France depuis 2005, Redouane trouve un emploi en 2009 dans un cybercafé (le « wall-phone, 56 route de Genas à Villeurbanne). Il constate rapidement que l’exploitation ne connaît pas les frontières : semaine de 50 heures de travail, paye de 5 euros par heure, hygiène déplorable, humiliations etc. Son patron le met à la porte en juin 2012 sans lui verser son dernier mois de salaire.

Originaire d’Algérie, Redouane est sans-papier. Ce statut le maintien dans la clandestinité, autrement dit à la merci de patrons ravis de trouver un employé corvéable à peu de frais. Le cas de Redouane n’est pas isolé, il concerne de nombreux travailleurs et travailleuses. Pour un sans-papier, recourir aux autorités compétentes afin de faire appliquer ses droits peut mener à l’arrestation, l’emprisonnement et l’expulsion. Pour les capitalistes, exploiter les sans-papiers est une stratégie payante car cela permet de diviser la classe ouvrière, de créer des boucs émissaires sur qui détourner l’attention,  de faire baisser les salaires et de maintenir les profits.

Un comité de soutien, créé à l’initiative de la CGT Vinatier, lutte avec Redouane dans l’objectif d’obtenir sa régularisation. Une procédure devant le tribunal des prud’hommes est en cours ainsi qu’une plainte pénale à l’encontre de son patron pour « travail dissimulé ».

Des actions vont s’organiser dans les mois qui viennent (diffusion de tracts, rassemblements, débats…) pour construire le rapport de force nécessaire à la régularisation de Redouane. Le comité souhaite également soutenir le combat des nombreux sans-papiers qui subissent la même situation. D’ici là, nous restons vigilants en cas d’éventuelle tentative d’expulser Redouane. Nous invitons tous et toutes à rejoindre le comité de soutien et à se tenir prêt à se mobiliser en cas d’urgence !

Travailleur français ou immigré, avec ou sans papier,
même patron, même combat !

Contact : 04 37 91 53 19

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[Lille] Rien à déclarer ! Tous et toutes devant le commissariat ce lundi !

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgRien à déclarer !

Le jeudi 6 juin 2013, suite à la mort de Clément Méric, tué par les fascistes à Paris, un rassemblement unitaire s’est tenu à Lille pour dénoncer l’avancée de l’extrême droite.

Ce rassemblement s’est rapidement transformé en marche où un millier de personnes ont battu le pavé lillois. Suite à cette marche, plusieurs militants antifascistes sont convoqués au commissariat central de Lille ce lundi 24 juin. La police politique a pioché dans ses fichiers quelques noms afin de diviser et de mettre la pression sur ce mouvement. Rappelons que cette même police faisait sinistrement parler d’elle pour ses connivences avec les organisations d’extrême droite (cf. La Voix du Nord, édition du 17 juillet 2009, Rue89).

Face à cette volonté grossière d’isoler, d’intimider et de ficher, nous réagissons par un appel à rassemblement devant le commissariat central ce lundi 24 juin. De plus, il a été décidé collectivement que les personnes convoquées ne participeront pas à cette mascarade. Leur réponse sera : « Je n’ai rien à déclarer ».

ILS VEULENT NOUS DIVISER, RESTONS UNIS !

Rassemblement ce Lundi 24 juin 15H30 devant le commissariat central de Lille (M° Porte des Postes rue de Marquillies)

Mailing, 23 juin 2013

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[« … Et brûlent une prison d’abord »] Concert de soutien au collectif Manuela Rodriguez Samedi 6 juillet à Saint-Étienne

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Collectif Manuela Rodriguez

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[Russie] Une mine de nickel dévastée

Plus d’un millier d’habitants mécontents de la région russe de Voronej (à 600 km au sud de Moscou) ont dévasté et incendié samedi les installations de prospection d’une mine de nickel.  Une manifestation avait été autorisée dans la localité de Sorokinski pour « l’expression de l’opinion publique et le refus de l’extraction du nickel », a indiqué l’antenne locale du ministère de l’Intérieur, précisant que 1500 personnes y participaient samedi sous la surveillance de 50 policiers.

« Vers 18H30, un groupe d’individus les plus radicaux, au nombre d’un millier, ont pénétré sur le chantier en détruisant la clôture, ont incendié deux ou trois installations de forage et trois wagons de chantier », a ajouté le ministère. Des renforts policiers ont été dépêchés sur place, selon la même source qui n’a fait état d’aucun blessé.

Ce type d’incident est rare en Russie, où les organisations et syndicats peinent souvent à mobiliser. Des mouvements locaux liés à l’environnement sont néanmoins apparus ces dernières années, comme celui de Khimki, dans la banlieue de Moscou, contre la destruction d’une forêt par un chantier d’autoroute à péage.

Leur presse (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer, 22 juin 2013)

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Dans l’après-midi, ils m’ont amené du renfort, un pote qui s’est fait attraper lui aussi avec un téléphone, il a pris quatorze jours. Nous voilà partis pour une nuit de « pipeletage », la misère se vit mieux à deux, c’est plus supportable avec un compagnon de galère. Toute la nuit, nous allons crier, chanter comme des ados jusqu’à l’aube. On finira bien par s’endormir de fatigue »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[Chroniques de mitard publiées du 7 au 11 septembre 2012]
Un dîner loin d’être parfait

18 heures mon estomac crie famine, j’ai déjà perdu deux kilos en huit jours dans ce trou à rats.

Menu du jour : Soupe aux choux et tripes d’agneau juste le nom donne envie de vomir. Je me demande qui mange ce genre de choses, c’est hallucinant, dégoûtant, répugnant !!! Une odeur pestilentielle se dégage de ce plateau repas.

Le maton me regarde avec un air de compassion, qui voulait dire sûrement « désolé je n’ai que ça » ou bien si j’ai mal interprété son regard il a dû vouloir me dire « t’avais qu’à pas faire le con ».

Mon ventre me disait prends, prends ! Ma tête et mon nez m’ordonnaient de ne pas y toucher. Et comme c’est ma tête qui commande, j’ai pas pris. Mon ventre et mon estomac m’en voulaient à mort.

Sur la table, il me restait une pêche de ce midi, une dosette de confiture. Tellement c’était petit, je crois que c’était des doses de nain. Il y avait aussi deux dosettes de sauce vinaigrette et un yaourt nature sucré, avec ça je devais me concocter mon festin de la soirée. Mais même Maïté ou un chef dix étoiles aurait pas pu réussir un tel pari où il fallait être magicien. Tellement j’avais la dalle, j’ai tout avalé, salé, sucré dans l’ordre dans lequel ils étaient disposés sur la table. J’ai bu un litre d’eau au jus de calcaire pour remplir mon ventre. Un dîner loin d’être parfait.

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Quel pervers a eu l’idée d’inventer la prison dans la prison ?

Il me reste six jours à tirer, au mitard, c’est pas la mort mais presque.

Dans l’après-midi, ils m’ont amené du renfort, un pote qui s’est fait attraper lui aussi avec un téléphone, il a pris quatorze jours. Nous voilà partis pour une nuit de « pipeletage », la misère se vit mieux à deux, c’est plus supportable avec un compagnon de galère. Toute la nuit, nous allons crier, chanter comme des ados jusqu’à l’aube. On finira bien par s’endormir de fatigue.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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[Bientôt la lutte finale en Syrie ?] Percée rebelle sur le front à l’ouest d’Alep

SYRIE – URGENT – « TEMPÊTE DU NORD » / LA RÉBELLION PERCE LE FRONT DE RASHIDEEN ET AVANCE VERS NEW ALEPPO / UNE PARTIE DU CENTRE DE RECHERCHE MILITAIRE EST EN FEU – INFORMATIONS CHRONIQUE – C’est la plus importante avancée rebelle sur le front ouest alépin depuis des semaines pour la rébellion. Rashidin (ou Rashideen) est une immense zone située à l’ouest d’Alep, et comprenant la commune de Mansoureh. À l’est de celle-ci se situe l’important centre de recherche militaire où est installé l’un des quatre points de commandement identifiés des troupes étrangères du clan Assad. Cette percée dans la matinée du 22 juin suit l’utilisation massive des récentes armes reçues et utilisées sur les blindés loyalistes de la zone de Mansourah. Les derniers loyalistes et les miliciens irakiens chiites des brigades al-Fadl ont abandonné ce matin leurs positions à l’ouest du centre de recherche pour trouver refuge dans celui-ci et dans la base militaire de Zahra.

Pour rappel, à quelques centaines de mètres au nord, à Hoihna, la rébellion a détruit plus de 11 blindés sur un territoire équivalent à celui d’un parking de magasin (c’est la plus grosse perte matérielle loyaliste en une si petite situation géographique). New Aleppo avait été tenu par certaines forces rebelles en 2012 mais ces positions avaient été abandonnées par la suite.

Chronique du printemps arabe sur Facebook par Cédric Labrousse, 22 juin 2013

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Le jour de mon jugement inéquitable, cinq jeunes de banlieue affamés pire qu’à “KOH-LANTA”, assis sur le banc des accusés, face à eux, l’élite bourgeoise, du caviar plein la bouche, c’était joué d’avance, les dés étaient jetés »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[Chroniques de mitard publiées du 7 au 11 septembre 2012]
Promenade en enfer

Encerclé par des murs, bienvenue en enfer. T’as une heure pour tourner en rond, imagine le ciel vu à travers une passoire. Pas un bruit, tu marches sans savoir où aller et même si tu savais tu n’irais pas bien loin. Tu vois plus de ciment qu’un maçon. Décor de cimetière, le paradis des satanistes. Tu tournes comme un rat de laboratoire.

C’est mon septième jour de mitard, je ne m’y habitue pas et je ne m’y habituerai jamais. Plus que sept jours à tirer, mais bon après je resterai toujours en enfer, c’est juste les flammes qui brûleront moins fort. Les jours se ressemblent comme deux gouttes d’eau, douche un jour sur deux, eau chaude à des heures fixes, odeurs suicidaires, un cauchemar éveillé.

Déclaré cliniquement mort, pourtant je suis bel et bien vivant. Nourri à la ratatouille sans sel, c’est l’idéal pour un régime, ils ont trouvé la solution pour vaincre l’obésité. Plus de quatorze ans de ma vie passés dans ces toilettes. Tragédie d’un jeune de banlieue écorché vif.

Kamikaze de cité, suicide à l’argent sale pour finir pieds poings liés entre ces murs sales d’une autre époque, d’un autre temps. Mes journées se ponctuent de lecture, d’écriture et de ratures, de fautes d’orthographe.

Ça m’empêche de mourir, mon imagination me fait évader à chaque fois que je noircis la feuille. La patience est une vertu et ses fruits sont délicieux. Je prends sur moi, j’assume ce qui m’a mené jusqu’ici et j’en paye le prix.

Écrire, c’est hurler en silence. Vous devenez témoin de mon existence et de mon combat pour rester digne six pieds sous terre. Ta vie n’a de sens que si tu lui en donnes. Moi, j’ai donné un sens à ma vie, le jour où j’ai refusé de mourir.

Le jour de mon jugement inéquitable, cinq jeunes de banlieue affamés pire qu’à « KOH-LANTA », assis sur le banc des accusés, face à eux, l’élite bourgeoise, du caviar plein la bouche, c’était joué d’avance, les dés étaient jetés.

Essayer de sortir de sa condition sociale est devenu un crime, une offense à la République, qui nous a attribué des cases dans lesquelles il ne fallait surtout pas sortir. Moi, ma case est devenue cage. Voilà ce qui t’attend fils de prolétaire si tu t’en vas en guerre.

20 heures le 29 août 2012, rien n’a changé, une soirée de plus s’annonce pour moi au mitard. Mais je le prends bien, car tant qu’il y a de la vie, je garde de l’espoir.

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Lucioles n°10, juin 2013

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Lucioles

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[Le monde merveilleux d’Areva] Comment on s’éclaire au Niger

Niger : à Niamey, peur et gros tracas pour cause de panne électrique géante

NIAMEY – Lampes de poche pour les uns, groupes électrogènes pour les autres: le réseau électrique alimentant Niamey est frappé depuis près d’un mois par une panne géante, qui renforce le climat de peur au Niger après des attentats islamistes et bouleverse le quotidien.

La peur bleue des terroristes est amplifiée par les coupures d’électricité. C’est incroyable ce que nous vivons !, se lamente Adamou Ousmane, employé d’une ONG internationale, interrogé par l’AFP.

Une attaque contre un camp de gendarmerie de Niamey, menée la semaine dernière par un commando non identifié qui a profité de l’obscurité, a aggravé la psychose. Le raid a été perpétré quelques semaines seulement après des attentats suicides dans le nord du pays revendiqués par des groupes jihadistes qui ont tué une vingtaine de personnes, essentiellement des soldats.

Dans de nombreux quartiers de la capitale nigérienne aux quelque 1,5 million d’habitants, les rues plongées dans le noir sont désertées le soir. Chacun se terre chez lui, constate un policier en faction devant le siège du Parlement.

La nuit, nous avons très peur, le moindre mouvement suspect dans l’obscurité vous fait sursauter, confie Elhadj Ali, un riverain du camp de gendarmerie attaqué le 11 juin. Beaucoup craignent aussi des bavures des forces de l’ordre, plus que jamais sur le qui-vive.

Depuis la panne survenue fin mai, la majeure partie de Niamey vit au rythme de coupures de courant qui durent souvent toute une journée, voire plusieurs jours d’affilée.

Selon la société nigérienne d’électricité (Nigelec, publique), le problème vient principalement de la chute de trois pylônes qui acheminent le courant depuis le Nigeria voisin, un accident causé par un violent orage.

L’électricité n’a pas jailli de cette ampoule depuis huit jours !, peste Mamane Sanda, un comptable, en montrant une ampoule qu’il a fixée à un arbre pour éclairer l’entrée de sa villa.

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Dans les maternités, on se sert de lampes de poche

Dans la capitale, centre nerveux de l’un des pays les plus pauvres du monde, cette pénurie inédite d’électricité — seulement un tiers environ des besoins est couvert — affecte gravement la vie quotidienne et l’économie.

Elle a ainsi perturbé le système de distribution d’eau potable, qui vient à manquer, et pose de sérieux problèmes dans les hôpitaux et autres centres de santé. Dans les maternités, les accouchements ne se font plus qu’à la lumière des lampes de poche ou des lampes à pétrole, selon des responsables.

Je viens d’être examinée à la lumière d’une lampe à pile, témoigne Hassana Hama, enceinte de trois mois, venue pour une consultation à la maternité de Dar-El-Salam, un quartier populaire.

Des pharmacies ont dû fermer à travers la ville et d’autres se sont équipées de groupes électrogènes pour ne pas subir le même sort.

Si ça persiste, c’est toute l’économie et la charpente sociale qui seront ruinées, s’alarmait récemment un économiste sur une télévision privée, même s’il n’y a pas de chiffres globaux disponibles sur l’ampleur des dégâts.

D’autant que nombre d’habitants opèrent dans le secteur informel. Désormais, les petits commerçants qui veillaient le long des artères jusqu’au petit matin ferment leurs échoppes dès la nuit tombée, observe un habitant du quartier Yantala.

De nombreuses stations-services ont cessé de vendre du carburant, provoquant de longues files devant celles qui parviennent à faire tourner leur pompe à l’aide d’un groupe électrogène.

Je dépense 200.000 FCFA (environ 300 euros) de gasoil par jour pour garder au frais les aliments, explique, dépité, le gérant d’un magasin. Autant dire que nous courons vers la faillite.

Les médias ne sont pas épargnés. Parmi la dizaine de chaines de télévision locales, dont deux publiques, plusieurs ont suspendu leurs programmes ou réduit leurs heures d’émission.

Sur les chaînes qui tournent encore, est souvent diffusé un message des autorités appelant la population à faire preuve de vigilance face à d’éventuels attentats et à dénoncer tout homme suspect et douteux.

Ce climat à tous égards étouffant n’est pas près de se dissiper. Les jihadistes ont menacé de frapper de nouveau le Niger en raison de son engagement militaire au Mali voisin avec les troupes françaises et africaines.

Quant aux travaux sur les pylônes endommagés, ils pourraient durer au moins des semaines encore, selon le gouvernement.

Publié par le service communication d’Areva (Agence Faut Payer, 21 juin 2013)

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[In memoriam Clément Méric] Antifasciste, antiraciste, oui … mais aussi anticapitaliste, autogestionnaire et internationaliste !

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/chat.jpgAntifasciste, antiraciste, oui…
… mais aussi anticapitaliste, autogestionnaire et internationaliste !

Si nous ne lâcherons rien face à l’extrême droite, refusant qu’elle parade dans la rue, agresse des militants, s’attaque à des locaux syndicaux, violente des personnes pour leur seule « différence » (immigrés, homosexuels, etc.) ou diffuse ses idées xénophobes, homophobes et autoritaires, nous ne lâcherons rien non plus sur le terrain social !

Certes nous sommes antifascistes et antiracistes pour des questions de valeurs et d’éthique. Mais s’arrêter à cette position ne nous satisfait pas. Car notre lutte contre l’extrême droite se fonde sur un projet de société radicalement antagoniste.

Anticapitalistes ! Parce que nous pensons qu’au cœur des drames sociaux, économiques, écologiques et humains qui sévissent aujourd’hui, se trouve la division de la société en classes sociales. D’un côté ceux qui possèdent, dirigent et optimisent leurs profits ; de l’autre ceux qui sont soumis au chantage à l’emploi, subissent la dictature de la productivité, doivent obéir à leur hiérarchie et sont privés de toute capacité de décision réelle. Ce ne sont pas l’Union européenne, le Qatar, la Chine ou la « finance » qu’il faut combattre, ni même le « grand capital et la mondialisation ». Ce ne sont que des leurres, des paravents pour éviter une remise en cause du capitalisme lui-même. La lutte des classes existe, et nous devons la mener, et contester la cause première des crises économiques et sociales : le fait qu’une minorité possède les moyens de production et d’échange, décide de leur usage, de nos besoins et de ce que nous devons accepter de faire pour satisfaire à leur unique but, conserver, voire augmenter, leur profit ! La « financiarisation » ou à la « mondialisation » de l’économie ne sont que les conséquences actuelles de cette logique. Attaquons-nous donc au fond, le capitalisme lui-même, et non à ses formes.

Autogestionnaires ! Parce que nous pensons que déléguer son pouvoir de décision à des leaders, des partis politiques ou des experts-spécialistes, c’est déjà accepter que d’autres gèrent nos vies sans nous demander notre avis et sans que le moindre contrôle réel puisse exister. Les projets sociaux-démocrates comme communistes autoritaires ont échoué d’avoir sacralisé l’État, la représentation politique et les « avant-garde éclairées ». L’extrême droite ne sait que réclamer un renforcement de l’État, de la hiérarchie et de l’autorité. Plutôt que de continuer à chercher qui sera notre meilleur représentant, le plus « compétent » ou le « moins pourri », prenons nos affaires en main, reprenons le contrôle de nos vies. La démocratie, oui, mais directe. Des mandatés, oui, mais révocables. Des syndicats, oui, mais autogérés ! Un projet certes exigeant, mais qui est la seule alternative pour éviter « trahisons », « non-respect des promesses » et autres « affaires de corruption » qui font le jeu de l’extrême droite.

Internationalistes ! Parce que nous pensons que les références à la « patrie », au « protectionnisme économique », à « l’union nationale » ou au « contrôle de l’immigration » ne sont que des reculs idéologiques pour gagner des voix et flatter les bas instincts des électeurs influencés par le discours volontairement simpliste de l’extrême droite. Parler de patrie c’est faire croire que, parce que l’on est né français, on a les mêmes intérêts que l’on soit patron ou salarié. Parler de contrôle de l’immigration c’est nier les responsabilités néocoloniales de l’État français et des entreprises françaises dans l’appauvrissement volontaire et la destruction des systèmes sociaux des pays dits « du Tiers-Monde » : pillage des ressources naturelles (pétrole, uranium, bois, cacao, etc.), mais aussi privatisations des services publics, imposition d’une agriculture intensive contre les cultures vivrière et d’autosubsistance, accords de soutien militaire et « policier » (rappelons-nous la Tunisie de Ben Ali, par ailleurs membre de l’internationale des partis socialistes…), etc. Si Areva (entreprise bien française…) arrêtait de détruire des régions entières du Mali ou du Niger pour récupérer l’uranium nécessaire à l’énergie nucléaire française, si Bouygues, Bolloré et consorts arrêtaient de soutenir les dictatures des pays ouest-africains pour défendre leurs parts de marché, les habitants de ces pays n’auraient sûrement pas la nécessité de venir chercher en France de quoi survivre en abandonnant toute leur vie… C’est aussi faire croire que le chômage viendrait des immigrés et non pas des licenciements… Or ce sont bien les directions des entreprises qui virent pour accroître leurs profits, et l’État qui, sous prétexte d’économie, supprime des milliers de postes de fonctionnaires et détruit les services publics. Bref, parler de patrie ou de contrôle de l’immigration c’est encore une fois accepter de céder à l’extrême droite qui ne cherche qu’à nier la lutte des classes pour la remplacer par la lutte entre les peuples…

L’extrême droite se nourrit des contre-réformes des gouvernements successifs face au capitalisme en crise ; elle se délecte des renoncements idéologiques politiques et syndicaux ; elle prospère sur le terrain du recours aux faux-semblants de patrie, d’État protecteur et de personnalisation du pouvoir ; elle grossit des affaires de corruption à répétition entre détenteurs du pouvoir politique ou économique ; elle s’extasie de la destruction des systèmes de solidarité comme du repli sur soi et de la peur qui s’ensuivent.

Alors, si nous voulons réellement renvoyer l’extrême droite dans les poubelles de l’histoire, nous devons reprendre l’offensive sociale, renforcer l’auto-organisation des travailleurs, reconstruire des lieux d’entraide et refuser de déléguer notre pouvoir de décision à qui que ce soit. L’extrême droite hait les syndicats, les grèves et les victoires sociales parce qu’elle ne vit que de la misère, de la peur et de la victimisation. Nous ne la vaincrons qu’en renversant enfin le rapport de force et en conquérant enfin de nouveaux droits sociaux. Ce sera l’un des enjeux fondamentaux de la lutte qui s’annonce contre les nouvelles contre-réformes des retraites et de l’assurance chômage. Céder une fois de plus sera la porte ouverte vers la résignation, l’individualisme, la rancœur, la haine et le refuge vers « celui ou celle qui gueule le plus fort ». Il n’appartient qu’à nous de tout faire pour l’empêcher…

Face à l’extrême droite,
Construisons un syndicalisme de classe, autogestionnaire et émancipateur,
Pour un autre futur, sans exploitation ni domination !

Syndicat Interprofessionnel de la Presse et des Médias-CNT, 19 juin 2013

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