Die Welt als Labyrinth (juin 1960)

Lettre de Guy Debord et Maurice Wyckaert à Constant

Paris, le 23 décembre 1959

Cher ami,

Étant donné les décisions communes de la conférence de Munich ; la manifestation au Stedelijk Museum et à travers la ville d’Amsterdam fixée pour la fin de mai 1960 ; et le temps déjà passé depuis lors, ainsi que la proximité de cette date, nous te demandons, ainsi qu’à chacun des membres du « Bureau de recherches pour un urbanisme unitaire » :

1° – Si le « Bureau de recherches pour un U.U. » est toujours d’accord pour faire cette manifestation ?

2° – Éventuellement, sur combien d’entre vous, et lesquels, pouvons-nous compter ?

3° – Si vous avez prévu un projet d’ensemble, ou si vous êtes prêts à le formuler dans l’immédiat ? (le premier travail étant de dresser un plan mesuré des salles dont nous disposerons au Stedelijk Museum).

4° – Dans quelle mesure, et sur quelle base, voulez-vous réunir les idées et propositions des diverses sections de l’I.S. afin d’arrêter dans ses détails le projet ? (c’est-à-dire quelles sont les données de base déjà établies, quelle marge de décision reste-t-il à prendre).

Nous insistons sur l’urgence d’une discussion entre vous, et d’une réponse sur tous ces points.

Cordialement,

G.-E. Debord, M. Wyckaert

 

(…) D’après les lettres que j’ai reçues, les Hollandais sont résolus à faire la manifestation, mais leur projet me paraît encore très vague et insuffisant (le labyrinthe doit être conçu d’après une idée d’ensemble qu’ils ne soupçonnent même pas, et non comme sommaire disposition d’un local que nous serions appelés à meubler. Les Hollandais devraient d’abord nous fournir le plan des salles, et avoir la modestie d’ouvrir une discussion parmi nous sur cette idée d’ensemble). (…)

Lettre de Guy Debord à Asger Jorn, 8 janvier 1960.

 

On a reçu d’Amsterdam une réponse positive de Constant et d’Oudejans (Alberts étant hors course puisqu’en Amérique). D’Armando, personne ne parle.

Donc l’accord en principe est tenu, comme nous l’espérions. Mais il y aura sans doute beaucoup de travail à faire, je ne sais à partir de quand. En effet, le plan des Hollandais est si vague que c’est plutôt une absence de plan. Je pense que nous devons d’abord fixer entre nous l’idée directrice de la construction, dès que nous aurons le plan des locaux disponibles (et aussi, il est vrai, une nouvelle discussion pratique et financière avec Sandberg).

Asger est en ce moment à Amsterdam, et je pense qu’il en rapportera les premières directives précises. Mais j’ai voulu d’abord te transmettre la confirmation de principe. (…)

Lettre de Guy Debord à Maurice Wyckaert, 8 janvier 1960.

 

J’arrive à Paris. Je n’ai pas encore vu Asger, mais d’après ce qu’il a dit il y a deux jours à Michèle cela devrait marcher en Hollande (où un projet est déjà établi par les Hollandais et Asger lui-même). Seulement nous allons être obligés de le soumettre à Sandberg sans autre délai, si nous voulons obtenir un crédit pour le mois de mai. Je te communiquerai les détails après avoir vu Asger (sans doute demain). (…)

Lettre de Guy Debord à Maurice Wyckaert, 18 janvier 1960.

 

(…) Je crois que le moment est bien venu de faire — et de réussir — le coup d’Amsterdam. Nous avons maintenant les moyens de l’exploiter.

Lettre de Guy Debord à Constant, 26 janvier 1960.

 

Lettre de Guy Debord à Asger Jorn

Mardi [2 février 1960]

Cher Asger,

J’ai trouvé hier la trace de ton passage. Merci.

Moi-même, je reviens de Bruxelles où j’ai rencontré Constant et Wyckaert. Nous avons vu ainsi, et développé ensemble, le projet des Hollandais qui était déjà, à ce stade, très satisfaisant : j’ai un plan établi par les architectes pour l’aménagement de deux salles en labyrinthe. On a beaucoup travaillé. Et maintenant la parole est à Sandberg.

Veux-tu passer chez moi demain soir, mercredi à 21 heures ?

Amicalement,

Guy

 

Lettre de Guy Debord à Constant

Mardi matin [9 février 1960]

Cher Constant,

Voici d’abord les dessins.

J’attends le plan. Ou plutôt te serait-il possible de m’en envoyer deux ? — pour que j’en communique un à Jorn.

En tout cas, il faut maintenant faire un second dessin, et un nouveau tirage, avec les modifications adoptées à Bruxelles.

Amitiés,

Guy

 

Les dates 30 mai – 20 juin peuvent convenir très bien. J’espère que Sandberg saura prendre une décision rapide le 1er mars, pour l’argent (Asger pense aussi que la somme est assez petite, bien que Sandberg risque d’être un peu pressé par le temps s’il doit demander une aide extérieure à une Fondation).

Pour les portes, je ne suis pas d’accord sur le changement dont vous parlez. Pour les raisons suivantes, qu’il ne faut absolument pas négliger :

1°) Nous ne voulons pas donner partout et complètement l’ambiance d’une ville. Ceci est absolument au-dessus de nos moyens, et ferait justement apparaître le dérisoire de nos moyens — ce serait du décoratif sommaire. Nous devons mélanger intimement des zones d’ambiance évoquant la ville, et des zones d’ambiance évoquant l’intérieur d’une maison (ce qui est notre terrain réel au Stedelijk Museum : une sorte d’appartement que nous allons aménager, et justement en faisant apparaître là-dedans des éléments urbains de l’extérieur).

Je considère ce mélange intérieur-extérieur comme le point le plus avancé de notre construction expérimentale. (En outre, c’est la seule optique matériellement possible, pour créer là un véritable milieu mixte jamais vu, et non une représentation pauvre de l’urbanisme. Nous ferons du véritable urbanisme la prochaine fois.)

2°) Les portes, telles que nous les avons fixées à Bruxelles, sont totalement nécessaires pour créer la possibilité de s’égarer, de revenir sur ses pas, de choisir des chemins différents. Ce qui est un caractère indispensable de tout labyrinthe, comme de notre conception de la dérive…

3°) Ceci dit, je suis tout à fait d’accord pour envisager divers tourniquets, palissades-objets, etc. — et bien d’autres choses encore — pour compliquer davantage certains espaces du labyrinthe. Mais ceci sans revenir sur la structure des portes — et même sur la caractérisation de ces portes adoptées à Bruxelles (porte unilatérale, porte dérobée).

J’insiste donc en tout cas pour le maintien exact des ouvertures prévues à Bruxelles. Asger approuve également ceci.

Très bien pour la maquette partielle de la ville couverte ! Naturellement, c’est un élément très important pour notre salle des documents.

Dernier point : Asger pense, si la manifestation commence au 30 mai, pouvoir arranger à cette date la parution du numéro 4 de la revue (en dehors du budget des 15’000 florins de Sandberg ; et en lui laissant diffuser ses 1000 ou 1500 exemplaires que nous lui fournirions donc gratuitement). Tu peux faire état de ceci près de Sandberg. (…)

Lettre de Guy Debord à Constant, 12 février 1960.

 

(…) Nous avons organisé, à Amsterdam, la construction et l’aménagement intérieur d’un labyrinthe ; et nous ferons en même temps des interventions dans les rues de la ville. Il y aura aussi une campagne de tracts et de conférences. Penses-tu participer à cette manifestation ? Est-ce que Zimmer, par exemple, envisage lui-même de venir ? (…)

Lettre de Guy Debord à Heinz Höfl, 13 février 1960.

 

Je reviens d’une réunion, à Bruxelles, avec les Hollandais et Wyckaert pour étudier le plan de notre labyrinthe d’Amsterdam, qui est maintenant adopté. Les Hollandais ont fait un bon travail. Asger aussi est content.

La peinture industrielle doit être quelque chose comme l’apothéose : elle couvrira entièrement un tunnel, d’abord très vaste, puis de plus en plus étroit, qui sera obligatoirement franchi — avec difficulté — par tout le monde, en fin de parcours.

Ce sera le coup de grâce.

La manifestation, en principe, doit se dérouler du 30 mai au 20 juin. Mais elle exige deux mois de travaux avant l’ouverture. Veux-tu me préciser combien de mètres de peinture industrielle sont disponibles pour cette construction (en indiquant la largeur des rouleaux) ? (…)

Lettre de Guy Debord à Pinot Gallizio, 14 février 1960.

 

J’attendais, pour t’écrire, d’avoir des nouvelles d’Amsterdam. J’en ai enfin reçu, et maintenant j’ai plusieurs choses différentes à te communiquer.

1°) Sandberg est aux U.S.A. jusqu’au 1er mars. Donc il ne pourra discuter notre budget qu’à cette date. La semaine dernière, son adjoint, le Dr Jaffé, a demandé qu’on lui apporte le plan, et a annoncé que notre manifestation était maintenant fixée du 30 mai au 20 juin.

Asger pense aussi que 15’000 florins n’est pas une grosse somme à demander pour cela. Il craint seulement que Sandberg ne soit extrêmement pris de court, s’il doit demander un concours à une Fondation extérieure (en effet, il n’aurait que le mois de mars pour décider de tout). Asger regrette d’autant plus que le travail que nous avons fini par obtenir en janvier n’ait pas été fait pareillement en octobre.

2°) Constant m’a écrit qu’une réunion des Hollandais avait abouti à l’idée de supprimer les portes, trop nombreuses, qui « nuiraient à l’ambiance urbaine » ! Il demandait si j’étais d’accord pour cette suppression.

J’ai répondu immédiatement que je tenais à ce que soient gardées toutes les portes telles que nous les avons fixées ensemble à Bruxelles : d’abord parce qu’il serait stupide de chercher à reproduire, d’une manière bêtement réaliste, un modèle réduit (si réduit) d’une véritable ville. L’intérêt de la construction envisagée est justement d’abord dans la création d’un milieu mixte, jamais vu ; un mélange des caractères intérieur-extérieur (en même temps évoquant des zones urbaines, et des zones d’aménagement d’un appartement — par exemple le principe de la porte dérobée, etc.). Ensuite que ces portes étaient nécessaires au fonctionnement même du labyrinthe (pour donner la possibilité effective de choisir plusieurs chemins, et de s’égarer).

Asger estime aussi que ces portes sont indispensables. Je propose que tu écrives tout de suite à Constant pour lui donner ton avis là-dessus. C’est d’ailleurs un assez fâcheux exemple de désinvolture des Hollandais, puisque nous avions convenu que la nécessité d’adopter un plan définitif avant le 1er février rendrait fatalement définitives les décisions que nous prenions ensemble ce jour-là. En outre, nous avons approuvé toute la structure du labyrinthe, sauf l’absence de portes. Et ceci est notre seule correction du travail des Hollandais. C’est une curieuse conception du travail collectif aussi bien que de la discipline, de proposer dès qu’ils se retrouvent en Hollande, d’effacer froidement la seule modification que l’I.S. a demandée pour approuver leur projet.

3°) Si la manifestation marche pour le 30 mai, Asger souhaite la parution à ce moment du numéro 4 de la revue, dont Sandberg diffuserait alors une grande partie. Asger se fait fort d’en arranger le financement en dehors du budget de Sandberg (ce qui constituerait donc une part d’aide financière supplémentaire que nous apporterions à la manifestation de Sandberg). (…)

Lettre de Guy Debord à Maurice Wyckaert, 14 février 2011.

 

Lettre de l’Internationale situationniste à Sandberg

Amsterdam, le 7 mars 1960

Cher monsieur,

Nous tenons à vous remercier de l’intérêt que vous nous avez manifesté, et de votre offre d’ouvrir le Stedelijk Museum à une expérience de l’I.S.

Malheureusement, il nous est impossible d’envisager aucune sorte de restriction à la manifestation prévue. Nous savons les obstacles que vous rencontrez en ce moment. Mais notre rôle, comme vous le comprendrez certainement, est de sauvegarder la totalité de notre démarche ; non de nous substituer aux spécialistes dans la recherche d’aménageents économico-sociaux.

En conséquence, nous vous avisons que vous pouvez prévoir une autre affectation pour les salles 36 et 37 à partir du 30 mai. Les situationnistes ne seront pas en mesure d’en faire usage à cette date, ni plus tard.

Veuillez agréer, cher monsieur, nos meilleurs souvenirs.

Constant, Debord, Jorn

 

(…) Maurice n’a pas été trop découragé par les tristes nouvelles. Il a dit : « On le fera ailleurs. » Il pense que c’est à Essen même que Van de Loo contrôlera un musée. (…)

Lettre de Guy Debord à Constant, 11 mars 1960.

 

Die Welt als Labyrinth

En 1959, les situationnistes convinrent avec le Stedelijk Museum d’Amsterdam, d’organiser une manifestation générale, à la fois prenant appui sur les locaux de ce musée et en débordant le cadre. Il s’agissait de transformer en labyrinthe les salles 36 et 37 du musée au moment même où trois journées de dérive systématique seraient menées par trois équipes situationnistes opérant simultanément dans la zone centrale de l’agglomération d’Amsterdam. Un supplément, plus conventionnel, à ces activités de base devait consister en une exposition de certains documents ainsi qu’en des conférences permanentes sur magnétophone, prononcées sans interruption, et changées seulement à chaque intervalle de vingt-quatre heures. L’exécution de ce plan, finalement fixé au 30 mai 1960, impliquait le renforcement des situationnistes hollandais par une dizaine de leurs camarades étrangers.

Le 5 mars, le directeur du Stedelijk Museum, W.J.H.B. Sandberg, approuvait le plan définitif mais en dévoilant deux réserves soudaines : 1) les sapeurs-pompiers d’Amsterdam seraient appelés à donner leur accord sur certains éléments éventuellement dangereux du labyrinthe ; 2) une partie des moyens nécessaires à cette construction ne serait pas fournie par le musée mais par des organismes extérieurs — nommément un Prins Bernhard Fonds — auxquels l’I.S. devait les réclamer directement. Au-delà du comique du premier point, et de l’air de compromission du second, il fallait distinguer le même obstacle : la direction du Stedelijk Museum adoptant une attitude en partie irresponsable, des tiers seraient susceptibles de juger à notre place, et sans appel, le caractère de nécessité de tel ou tel détail de notre construction. Ceci alors que la nature de l’entreprise demandait précisément l’accumulation d’assez de procédés inédits pour parvenir à un saut dans un nouveau type de manifestation. En outre, le travail devant commencer sur-le-champ, et les restrictions pouvant survenir à tout moment jusqu’à sa fin, avancer dans ces conditions signifiait contresigner d’avance les falsifications de notre projet.

Asger Jorn, lui-même partisan du refus, exposa en peu de mots à la réunion situationniste tenue le même jour à Amsterdam, et qui devait prendre une décision immédiate, les conditions d’ensemble :

Sandberg représentait parfaitement ce réformisme culturel qui, lié à la politique, s’est trouvé au pouvoir presque partout en Europe après 1945. Ces gens ont été les bons gérants de la culture, dans le cadre existant.http://pix.toile-libre.org/upload/original/1308407410.png Ils ont ainsi favorisé de leur mieux les modernistes secondaires, les jeunes suiveurs affaiblis du moderne 1920-1930. Ils n’ont rien pu faire pour de véritables novateurs. Actuellement, menacés partout par une contre-offensive de francs réactionnaires (voir, depuis, les assauts du Sénat belge, le 10 mai, contre le soutien officiel de la peinture « abstraite »), ils essaient de se radicaliser au moment où ils s’effondrent. Sandberg, par exemple, avait été attaqué très violemment, l’avant-veille de ce jour, au conseil municipal d’Amsterdam, par des chrétiens qui ramènent en force l’art figuratif (cf. l’Algemeen Handelsblad du 4 mars). Sa succession au Stedelijk Museum pouvait être considérée comme ouverte. Jorn estimait pourtant qu’il avait eu la possibilité de choisir de quel côté il voulait en sortir : Sandberg au labyrinthe avec nous descendu, se serait, avec nous, retrouvé ou perdu. Mais l’inefficace recherche d’accommodements pour sauvegarder ses réalisations passées l’empêchait de tomber en bonne compagnie. Sandberg n’osait rompre avec l’avant-garde, mais n’osait assurer les conditions qui étaient seules acceptables pour une réelle avant-garde.

À la fin du rapport de Jorn, la réunion conclut unanimement à un refus d’engager l’I.S., refus signifié par écrit le 7 mars. Elle permettait seulement à ceux de ses membres qui le jugeraient utile, de profiter individuellement de la bonne volonté de Sandberg : ce que fait Pinot-Gallizio en exposant, en juin, au Stedelijk Museum, de la peinture industrielle déjà montrée à Paris l’an dernier.

Le labyrinthe, dont le plan avait été établi par la section hollandaise de l’I.S., assistée en quelques points par Debord, Jorn, Wyckaert et Zimmer, se présente comme un parcours pouvant varier, théoriquement, de 200 mètres à 3 kilomètres. Le plafond, tantôt à 5 mètres (partie blanche du plan), tantôt à 2 m 44 (partie grisée) peut descendre, en quelques endroits, à 1 m 22. Son ameublement ne vise ni une quelconque décoration intérieure, ni une reproduction réduite d’ambiances urbaines, mais tend à constituer un milieu mixte, jamais vu, par le mélange de caractères intérieurs (appartement aménagé) et extérieurs (urbains). Pour ce faire, il met en jeu une pluie et un brouillard artificiels, du vent. Le passage à travers des zones thermiques et lumineuses adaptées, des interventions sonores (bruits et paroles commandés par une batterie de magnétophones), et un certain nombre de provocations conceptuelles et autres, est conditionné par un système de portes unilatérales (visibles ou maniables d’un seul côté) ainsi que par la plus ou moins grande attirance des lieux ; il aboutit à enrichir les occasions de s’égarer. Parmi les obstacles purs, il faut citer le tunnel de peinture industrielle de Gallizio et les palissades détournées de Wyckaert.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1308407443.pngPlan des structures du labyrinthe non-aménagé

 

À la micro-dérive organisée dans ce concentré de labyrinthe devait correspondre l’opération de dérive à travers Amsterdam. Deux groupes, comprenant chacun trois situationnistes, dériveraient pendant trois jours, à pied ou éventuellement en bateau (dormant dans les hôtels rencontrés) sans quitter le centre d’Amsterdam. Ces groupes, au moyen des walkies talkies dont ils seraient équipés, se tiendraient en relation, entre eux si possible, et en tout cas avec le camion-radio de l’équipe cartographique, d’où le directeur de la dérive — en l’occurrence Constant — se déplaçant de manière à garder le contact, relèverait leurs routes et enverrait parfois des instructions (il appartiendrait aussi au directeur de la dérive d’avoir préparé l’expérimentation de quelques lieux et événements secrètement disposés).

Cette opération de dérive, si elle s’accompagnait de relevés du terrain, à interpréter ultérieurement dans les travaux d’urbanisme unitaire,http://pix.toile-libre.org/upload/original/1308407572.png et si elle pouvait avoir un certain aspect théâtral par son effet sur le public, était principalement destinée à réaliser un jeu nouveau. Et l’I.S. avait tenu à heurter les habitudes économiques en faisant inscrire dans le budget de la manifestation un salaire individuel de 50 florins par jour de dérive.

C’est seulement la conjonction de ces deux opérations qui est capable de faire apparaître leur nature nouvelle. L’I.S. n’a donc pas estimé que la dérive seule, qui pouvait être maintenue à Amsterdam, aurait une signification suffisante. De même, il n’est pas souhaitable d’édifier le labyrinthe dans le musée de certaine ville allemande impropre à la dérive. D’ailleurs, le fait même d’utiliser un musée comportait une gêne particulière, et la façade ouest du labyrinthe d’Amsterdam était un mur spécialement construit pour y ouvrir une brèche en guise d’entrée : ce trou dans un mur avait été exigé par notre section allemande comme garantie de non-soumission à l’optique des musées. Aussi, l’I.S. a-t-elle adopté, en avril, un projet de Wyckaert modifiant profondément l’emploi du labyrinthe étudié pour Amsterdam. Ce labyrinthe ne devra pas être édifié dans un autre bâtiment mais, avec plus de souplesse et en fonction directe des réalités urbaines, dans un terrain vague bien placé de la ville choisie, afin d’être le point de départ de dérives.

« Notes éditoriales », Internationale situationniste n° 4, juin 1960.

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Accès aux droits sociaux : version béta d’un guide militant

Comme il y a des messages concernant l’accès aux droits sociaux (voir Interdit de RSA car moins de 25 ans : arrachez-en la moitié par une ruse… et De la légitimité de frauder les minima sociaux et de quelques conseils partiels), je mets en ligne un travail non achevé de rédaction d’un guide des droits et des bonnes raisons de ramasser les miettes qu’on nous laisse.

Le guide présente les droits, quelques astuces et quelques gaffes à éviter afin d’avoir la paix et de pouvoir continuer à faire ce qu’on veut par ailleurs.

Le projet a un an et n’a jamais été totalement achevé. Il a impliqué plusieurs personnes. En espérant qu’il puisse déjà servir à certains et qu’il soit réutilisé, complété, enrichi, amendé par ceux que ça tente (par exemple la CIP qui prépare un guide paraît-il, libre à eux de reprendre ce qui leur semble utile).

 

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Indymedia Paris, 17 juin 2011.

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Nouvelle attaque solidaire en Finlande

Communiqué du 13 juin 2011

Avec ce communiqué, nous revendiquons la responsabilité pour le sabotage ferroviaire dirigé contre une installation électronique de sécurité des trains à Rekola (Vantaa). Pour cette action nous n’avons eu besoin de rien d’autre qu’une barre à mine, du papier toilette, quelques jerricans d’essence et un briquet. Nous avons forcé la porte, puis avons utilisé du PQ imbibé de liquide incendiaire en guise de mèche, afin de pouvoir quitter la scène en paix avant l’arrivée de la police ou des pompiers.

La décision de refaire une action a été aidée par la réponse des mass-medias au communiqué qui fut envoyé à Takku le 6 juin 2011, revendiquant de nombreux actes de sabotage de ces derniers mois. Les accusations intolérables à l’encontre des camarades du centre social Satama additionné aux migrants rroms ne font que confirmer à quelle sorte de racailles nous avons à faire. Vous ne pouvez que vous sentir responsables pour ces actions.

Les représentants des medias n’ont pas mentionné les prisonniers anarchistes à travers le monde (et plus particulièrement dans les 9 pays que nous avions choisis pour lancer des alertes à la bombe) à qui nous avions aussi dédié cette action, aux côtés des Rroms et de Satama.

Les attaques contre les chemins de fer sont aussi vieilles que le mouvement anarchiste lui-même. Nous sommes fiers de continuer cet héritage de rébellion anarchiste là où nous sommes, et nous le faisons avec confiance et sommes prêts à en assumer les conséquences possibles.

Nous envoyons à nouveau nos salutations subversives à nos camarades du C.S. Satama, les migrants rroms d’Helsinki et les prisonniers anarchistes à travers le monde. Vous n’êtes pas seuls !

Nous envoyons nos salutations chaleureuses à notre compagnon chilien Luciano Pitronello Schuffeneger, sérieusement blessé lors de l’explosion prématurée d’une bombe devant une banque de Santiago du Chili. Nous envoyons également nos salutations aux États-Unis, à Marie Mason, Eric McDavid, Grant Barnes et les autres prisonniers éco-anarchistes à l’occasion de la journée de solidarité internationale du 11 juin.

Feu à toutes les prisons !
Pour propager la rebellion partout – action directe et solidarité !

Traduit de l’anglais (325 – communiqué original publié sur Takku) – Base de données anarchistes, 18 juin 2011.

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Résistance en Val de Susa : programme pour le mois de juin

Depuis les événements du mois de mai (voir l’article sur IACAM Blindés vs. Barricades), la pression policière et médiatique n’a pas cessé d’augmenter dans la vallée et ses environs. Hier (le 17 [juin]) il y a encore eu des perquisitions et des mises en examen à Turin et dans la vallée. Les faits qui leur sont reprochés sont, entre autres, la participation aux blocages des forages préliminaires en 2010 et le fameux lancer de cailloux contre les blindés le 23 mai 2011 (les flics ont quand même saisi 170 kg de caillasses qui étoilaient l’autoroute… et c’est pas pour leur collection de minéraux !).

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Chiomonte, nuit du 24 mai 2011

De notre côté, malgré les différentes stratégies souhaitées par les très différents participants, les barricades tiennent et s’embellissent… tous les chemins/routes qui mènent au futur chantier sont bloqués par des séries de portails en fer soudés avec du tout-venant et des m³ de grillage remplis de pierres, des ballons d’hélium anti-hélicos se balladent dans ciel tenus par des cables en acier, on cherche et on trouve toujours des nouvelles idées.

Les tours de garde couvrent les 24h/24h sur les différents points stratégiques dans toute la vallée… le doux grésillement des talkies nous empêche de piquer du zen.

Mais quand même, on a besoin de renforts. Les jours et les nuits sont finalement très longues.

Les participants à la lutte sont très variés malgré ce que les journaux essaient de nous faire croire (ahhh, ces affreux anarcho-insurrectionnalistes !!!). Il y a un peu de tout et les discussions en finissent pas, et c’est ça qui en fait la richesse. Personne balance personne. Le conflit est interne, mais face aux flics on est tous bien d’accord : ce sont nos ennemis… il faut juste voir de quelles façons on s’y confronte.

Bref, venez filer un coup de main, ça vaut le détour.

Pour ce qui est du programme, du 21 au 26 juin il y a une rencontre prévue : « Accampamento resistente », 5 jours avec des gens de toute l’Italie et d’en dehors, de débats, de concerts et d’actions.

Prévoir tentes, sac de couchage, habits de pluie et froid, mais aussi crème solaire : la montagne ça (vous) gagne !

La bouffe est à prix libre et en abondance. Les cailloux sont sur place…

À bientôt sur les montagnes et un clin d’œil à ceux qui luttent contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Samedi 18 juin 2011.

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Quelques infos des CIE en Italie

Les histoires de révolte qui suivent sont des messages destinés aux personnes sans papiers enfermées dans la prison pour étrangers (CIE en Italie) de Turin. Lors de rassemblements bruyants de soutien que nous faisons au moins une fois par mois, nous mettons ces bouts de papiers dans des balles de tennis que nous envoyons au dessus des hauts murs du centre pour que les détenus puissent les recevoir.

Il nous semble intéressant que ces histoires traversent un peu les frontières … à diffuser dans vos réseaux de luttes contre toutes les prisons, ici et ailleurs…

Dernière info d’Italie : un decret législatif vient de passer en Italie, celui-ci allongera la période de rétention passant de 6 mois à 18 mois (ce que la directive européenne autorise). Cette loi ne va pourtant pas arrêter les révoltes, que nous soutenons … Enrageons-nous aussi dehors, car lorsque les cris de liberté de l’extérieur rejoignent ceux de l’intérieur, les murs deviennent alors uniquement des briques à détruire.

Les prisons ne sont pas à humaniser … elles sont à détruire !

À Milan, dans le CIE de la rue Corelli, les conditions des prisonniers sont très graves : dans une seule section sont enfermés 28 personnes, on ne leur permet pas d’avoir des téléphones portables depuis déjà plusieurs mois et ils ne peuvent même plus sortir dans la cour, de plus des personnes malades ne reçoivent aucune assistance médicale. Quelques détenus ont décidé de protester en commençant une grève de la faim. Il faut les soutenir avec une solidarité active, combattre à l’intérieur et à l’extérieur des Centres. LIBERTE.

À Bologne, cinq compagnons italiens sont en prison depuis plus de deux mois. Ils ont été arrêtés pour leur participation infatiguable à un certain nombre de luttes, dans laquelle celle contre les CIE et les expulsions. Dans beaucoup de villes, des groupes de personnes se battent aux côtés de ceux qui se rebellent dans les Centres, et pour cela, la police et l’État les frappent durement. Ils ont peur que la rage d’une part et d’autre des murs se rencontre, ils ont peur que nos cris se parlent, parce que ensemble nous pourrions être un danger. Ne nous rendons jamais.

À Turin, la semaine passée, 40 Égyptiens ont été appelés à venir au commissariat afin d’avoir un permis de séjour. Au lieu de ça, la police les a chargés de force dans des fourgons, et avec ce piège, les expulser, grâce à un accord entre le gouvernement italien et celui égyptien. Devant le commissariat, s’est regroupé un groupe de proches, d’amis et de personnes solidaires, et a rendu difficile le travail des flics en tentant de bloquer les rues et en affrontant la police. Même si cette fois-ci, nous n’avons pas réussi, répondre avec cette force à l’arrogance de la police a de l’importance, parce qu’on peut concrètement empêcher l’expulsion de quelqu’un.

Lundi, au Centre de Modena, un groupe de Tunisiens venant de Lampedusa a poursuivi pendant plusieurs heures une protestation déterminée sur le toit. Ces 22 personnes, qui s’étaient distingués  en faisant de nombreux actes de rebellion, ont attendu l’heure du repas pour sortir de la section, poussant les gardiens et montant à l’étage supérieur. Après cela, ils se sont barricadés sur le toit, hurlant leur volonté de liberté et d’avoir un permis de séjour pour rester en Italie. Les gardiens et la police n’ont pas réussi à les faire descendre, donc les personnes ont interrompu la protestion lorsqu’ils l’ont décidé. Si les actes de résistance continuent à se diffuser dans tous les Centres, un jour ou l’autre ils ne réussireront plus à les gérer, parce qu’ils ne pourront plus empêcher qu’ils explosent.

Le 13 mai, il semble qu’un Tunisien de 26 ans a réussi à s’échapper du CIE de Restinco, près de Bari. Après la fuite, il a rencontré des personnes qui lui ont donné du soutien et l’hospitalité. Mais le 23 mai, au CIE de Ponte Galeria, à Rome, quelqu’uns des détenus sont montés sur le toit et ont brûlé des matelas. Un des leurs a tenté de fuir mais il a été pris alors qu’il escaladait la clôture.

Mercredi 25 mai, un homme a réussi à s’échapper de la zone violette du Centre de Turin : il a ressenti une douleur à l’estomac et a été porté à l’hôpital, il a alors réussi à s’enfuir. Alors quelques jours après, l’évasion de 5 Maghrébins, qui ont tenté de s’enfuir à l’aide d’une corde, a échoué. Un d’eux a été mis en isolement.

Le 5 juin, après un rassemblement bruyant de quelques personnes solidaires, il s’est passé une tentative d’évasion du CIE de Bologne. Quelques prisonniers ont entassé des tables pour tenter d’escalader le mur, mais la police est intervenue avec des matraques et jets d’eau. Le jour d’après, au CIE de Bari, des affrontements ont eu lieu entre un groupe de Marocains et la police, à l’origine de cela, l’interdiction de regarder une partie de foot.

Le 9 juin, au CIE de Santa Maria Capua Vetere, de fortes protestations  des détenus ont eu lieu et ont abouti à des affrontements avec la police et des violences. Les mauvais traitements des policiers contre un homme tunisien, qui demandait à sortir du Centre après avoir appris la mort de son frère, ont fait monter la rage de la part de ses compagnons. Après des charges policières, des dommages matériels et des lancers de lacrymogènes, un incendie s’est déclaré et a rendu inutilisable la structure, et donc fermée.

Durant les mois passés, des centaines de harragas venant de pays d’Afrique du Nord sont arrivés à Paris. Le 1er mai, après un cortège qui a traversé les rues de Paris, les Tunisiens ont occupé un batiment de la propriété de la mairie. Le 4 mai, la police les a expulsé, émettant beaucoup d’arrêtés d’expulsion. Le 7 mai, les harragas et personnes solidaires ont aussi occupé un  gymnase, qui est devenu un centre d’organisation où se sont tenues des réunions et des manifestations malgré la pression policière. Une structure d’accueil a également été occupée, expulsée plus tard le 27 mai avec l’arrestation de quelques Tunisiens, parmi lesquels huit sans-papiers ont été transférés au CRA (CIE) de Vincennes. Quelques jours après, il y a eu un grand cortège organisé par les Tunisiens avec une banderole « Ni police ni charité, un lieu pour s’organiser ». Un groupe de Tunisiens du gymnase ont encore occupé un immeuble, qui appartient à l’ancien parti de Ben Ali, autour duquel se sont regroupés beaucoup de solidarité, incitant la police à se retirer sans aucune arrestation.

Dans le CIE de Turin, dimanche 12 juin, à minuit, un détenu a réussi à s’enfuir grâce à la cellule laissée ouverte par un gardien distrait. Alors que mardi, trois prisonniers désespérés ont tenté de fare la corda, accrochant des cordes aux grilles des clôtures. La police les a tabassés ainsi que les détenus qui sont venus les aider.

À Lampedusa 200 Tunisiens en attente d’expulsion ont entrepris des protestations, s’affrontant à la police. Alors qu’il y a quelques jours quelques-uns des leurs ont avalé des lames de rasoir pour éviter d’être expulsés.

Samedi 18 juin 2011.

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[Tours] Expression murale (1)

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Et si on détournait les affiches de merde ?

 

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Récitals lettristes (octobre 1950)

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« C’est en octobre 50 que se situe la campagne de récitals organisée dans la cave du Tabou, mais la police remarqua rapidement sur les grandes affiches jaunes qui annonçaient ces manifestations quelques-uns des responsables des récents scandales. Après quelques pressions le Tabou fut fermé pour “insalubrité”. On put voir alors les lettristes lancés à la recherche des salles disponibles. Récital du Royal Odéon le 15 octobre, récital de la Rose Rouge le 18, Maison des Lettres, 21, 22, 23. »

Internationale lettriste, Visages de l’avant-garde (1953).

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Appel à la solidarité de tous : Un local pour le CIRA de Marseille

Appel à la solidarité de tous, individus et organisations pour permettre au CIRA de mettre définitivement à l’abri les archives du mouvement libertaire.

Le Centre international de recherches sur l’anarchisme (CIRA) de Marseille a été fondé en 1965 à l’initiative de René Bianco avec l’aide de quelques militants. Il fait partie de la Fédération internationale des centres d’étude et de documentation libertaires (FICEDL).

Pendant toutes ces années le CIRA a collecté, classé et archivé tout ce qui a un rapport avec l’anarchisme. Le fonds se compose désormais de plusieurs milliers de livres, brochures, journaux, archives personnelles de militants, affiches, tracts, travaux universitaires, cartes postales, films.

Les documents sont écrits dans plusieurs langues principalement le français, le castillan et l’italien.

Le CIRA propose des causeries mensuelles, organise et participe à des salons de livres libertaires. Il publie un bulletin, une feuille d’infos mensuelle, une bibliographie annuelle.

Depuis sa création, le CIRA dû déménager plusieurs fois. Le bail pour le local actuellement occupé ne sera pas renouvelé et que nous devrons libérer les lieux à la fin de l’année 2011.

Nous avons acheté un beau local de 100 m² vendu 100’000 euros, en rez-de-chaussée avec vitrine, dans une rue passante en plein centre de Marseille.

Afin de rembourser un prêt amical et de financer les équipements nécessaires, en raison de notre déménagement imminent, il nous faut trouver encore 15’000 euros.

Si vous pensez, comme nous que l’existence du CIRA est non seulement utile mais indispensable au mouvement libertaire vous pouvez  participer à cette souscription, en parler autour de vous. Une multitude de petites sommes finissent par constituer une grosse somme.

Les chèques doivent être libellés à l’ordre de « Les Acrates » et envoyés au CIRA.
Pour les virements et mandats internationaux, nous contacter.

CIRA, 3 rue Saint-Dominique, 13001 Marseille
Courriel – Téléphone : 09 50 51 10 89

A-Infos, 17 juin 2011.

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[Lyon] Fiertés 2011 : L’égalité ne s’obtient pas à coup de bulletin de vote !

La CGA appelle à rejoindre le bloc unitaire libertaire, transpédégouine et féministe à la Gay Pride : RDV samedi 18 juin à 13h30 sur les marches du lycée du Parc.

Fiertés 2011 : L’égalité ne s’obtient pas à coup de bulletin de vote !

Depuis la révolte de Stonewall et les premières luttes menées en France, chaque fois qu’a reculé l’homophobie, la lesbophobie, la transphobie sur le plan institutionnel comme au niveau populaire, c’est grâce à des années de lutte menées par lesbiennes, les gays, les bi et les trans, appuyées dans un certain nombre de cas par une partie du mouvement social.

Privés du droit de vote, les lesbiennes, bi, gays et trans sans papiers y ont joué un rôle déterminant. Le slogan de la LGBT pride 2011 à Lyon les exclut de fait, comme il exclut toutes celles et ceux qui ont lutté pendant des années pour l’égalité, sans passer par le lobbying électoral, du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) au groupe de libération homosexuelle en passant par les gouines rouges, qui appelaient à la subversion de l’ordre bourgeois et patriarcal dans une société où l’homosexualité était considérée comme une maladie. Ce sont leur lutte qui ont conduit à toutes les avancées contre l’homophobie, alors que l’ensemble de la classe politique, de l’extrême-gauche aux fascistes, considérait l’homosexualité comme une déviance.

Violence homophobe et transphobe

Même s’il est nécessaire de combattre les lois homophobes et transphobes, l’homophobie et la transphobie ne disparaîtront pas par des actes législatifs : elles sont le produit d’un système social, l’hétéropatriarcat, porté et défendu par l’ensemble de la classe politique. Ce système qui organise la domination masculine et impose comme norme l’hétérosexualité obligatoire, autour de rôles masculins et féminins imposés, produit l’homophobie, lesbophobie et la transphobie en définissant comme « anormales » les orientations sexuelles autre que l’hétérosexualité, les comportements qui ne cadrent pas avec les stéréotypes masculins et féminins. Un tel système veut bien « tolérer » à la marge des lesbiennes et des gays réduits au rang de consommateurs ou électeurs potentiels, tant qu’ils et elles se conforment aux rôles masculins et féminins dominants. Mais il opprime et stigmatise toutes celles et ceux qui ne rentrent pas dans le cadre dominant. Ce système produit les agressions quotidiennes, violences homophobes et transphobes. Les représentations qu’ils véhiculent encouragent les agresseurs au passage à l’acte. L’État fait mine de réprimer les manifestations les plus apparentes de la violence homophobe, mais y contribue par ailleurs en véhiculant des représentations normatives, des programmes scolaires à sa représentation de la sexualité et de la famille. Plus encore, il double cette violence d’une discrimination légale.

Pour mettre fin à la violence homophobe et transphobe : ne compter que sur nos luttes, combattre l’hétéropatriarcat !

Nous ne mettrons pas fin à la violence homophobe et lesbophobe en comptant sur l’intervention de l’État, ou de partis politiques en recherche de clientèle électorale : ceux-ci, le moment venu, n’hésiteront pas à se ranger par opportunisme derrière l’homophobie et la transphobie dominante dans la société, et à sacrifier les intérêts des lesbiennes, des gays, des bi et des trans.

Il faut organiser l’autodéfense face aux agressions, pour dissuader les agresseurs. Il faut aussi combattre tous les discours qui légitiment ces agressions, les cautionnent (par choix ou indifférence) et qui les rendent possible. À l’école, au travail, dans les médias… Cela passe par la lutte au quotidien contre les normes dominantes, la recherche d’alliés dans ce combat qui ne soient pas des alliés de circonstance, au gré des opportunités politiques. L’affirmation que chaque personne a droit de vivre son orientation sexuelle librement, sans avoir à se cacher dans un ghetto commercial pour celles et ceux qui le peuvent, ou à vivre dans la peur pour celles et ceux qui n’en ont pas les moyens, parce qu’ils et elles appartiennent aux classes populaires.

CGA Lyon.

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Déclaration sur les procès contre l’Internationale situationniste en Allemagne fédérale (25 juin 1962)

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Déclaration sur les procès contre l’Internationale situationniste en Allemagne fédérale

En juin 1961, la parution du numéro 5 de la revue Spur, organe de la section allemande de l’I.S., avait été retardée plusieurs semaines par des pressions policières et para-juridiques. L’imprimeur refusait de laisser sortir le numéro, en faisant état de certaines mises en garde émanant des autorités judiciaires de la ville de Munich. Ce numéro était spécialement consacré à la théorie situationniste de l’urbanisme unitaire. Cependant, les avertissements et les menaces prétendaient mettre en évidence, à côté de provocations à la subversion et d’atteinte aux lois constitutionnelles, les délits d’injure à l’Église, de pornographie et de démoralisation de la jeunsee. En raison de l’attitude ferme des situationnistes allemands, la revue parut finalement sans opposition officielle.

Au début de novembre, la parution du numéro 6 — qui rendait compte de cet incident, et saisissait l’occasion pour réaffirmer hautement l’irrespect des rédacteurs quant aux dogmes et à la morale catholiques — entraînait la saisie des stocks demeurés en Allemagne de tous les numéros de Spur ; et l’ouverture d’un procès sur les seules accusations de pornographie et blasphème. Ces accusations étaient fondées sur d’infimes détails relevés dans les six numéros, et notamment le sixième, en isolant quelques phrases de leur contexte et en faisant systématiquement abstraction de tout le contenu théorique, de toutes les positions artistiques et culturelles qu’avait pu présenter la revue Spur, alors que c’est, évidemment, ce contenu qui est à l’origine des extravagantes chicanes que les autorités ont décidé de soulever contre les rédacteurs. En outre, cinq situationnistes allemands étaient inculpés, peu après, du fait de l’édition et de la diffusion, le 9 novembre, d’un tract contresigné par tous les membres de l’I.S., en appelant à la solidarité des artistes et des intellectuels pour la défense d’une liberté d’expression minimum.

Le premier procès étant venu le 4 mai 1962, quatre responsables de la revue Spur (Kunzelmann, Prem, Sturm et Zimmer) y étaient condamnés à cinq mois et demi de prison, peine prononcée toutefois avec sursis. Entre-temps, ces camarades s’étant trouvés partisans d’une attitude plus modérée sur des questions tout autres, avaient été obligés de quitter l’I.S. Il va de soi que nous n’en sommes pas moins restés entièrement solidaires d’eux pour toute cette affaire ; et qu’il faut, en tout cas, dénoncer la manœuvre qui vise à discréditer des artistes d’avant-garde en les présentant, contre toute vérité et contre toute vraisemblance, comme des pornographes spécialisés.

Le 5 juillet, à 15 heures, va être jugé au Palais de Justice de Munich (Pacellistrasse n° 2, salle d’audience n° 607/VI), le procès disjoint de Uwe Lausen, membre du Conseil Central de l’I.S., et directeur de la revue Der Deutsche Gedanke, qui est maintenant sur le point de paraître comme nouvel organe de l’Internationale situtionniste en Allemagne. Le cas de Uwe Lausen présente plusieurs circonstances aggravantes. Mineur au moment des faits incriminés, il encourt une peine d’au moins un an d’emprisonnement ferme, qualifié de rééducation. De plus, un certain appui du milieu culturel, allemand et international, qui s’était heureusement manifesté dans le cas des anciens situationnistes, et qui a certainement contribué à leur défense, a déjà été en plusieurs endroits expressément refusé pour Uwe Lausen, dans la mesure où celui-ci, en tant qu’actuel membre de l’I.S. — et en approuvant pleinement la plus grande radicalisation — apparaît en dehors du milieu culturel traditionnel, et comme ennemi de ce milieu.

Le prétexte minime de ces poursuites, le caractère encore assez dérisoire de cette répression, ne doivent pas faire perdre de vue le sens général de l’affaire : outre les nets symptômes d’un contrôle étroit et menaçant de tout ce qui pourrait, en Allemagne fédérale, manifester la plus légère tendance non-conformiste dans le comportement et dans l’énoncé d’idées, il y a le fait que l’I.S. se trouve placée dans une position très difficile pour la suite de ses manifestations dans ce pays, par une censure vigilante malgré ses déguisements aberrants, et par l’emprisonnement même de ses membres s’ils ne se laissent pas intimider.

Cet aspect de nos difficultés ne peut être envisagé indépendamment de l’analyse des autres méthodes par lesquelles l’I.S. se voit simultanément combattue dans d’autres secteurs géographiques, par les diverses forces du maintien de l’ordre ancien de la culture et de tout l’aménagement de la vie. Par exemple, nous en sommes en même temps, en France, au stade de l’organisation du silence sur l’I.S., prncipalement de la part des chiens de garde de l’intelligentsia brevetée de gauche. Et dans les pays scandinaves ou, pour une moindre mesure, en Hollande, nous en sommes, par contre, au stade de la falsification cyniquement organisée. Celle-ci se propage à travers une assez grande agitation journalistique (le prétendu « situationnisme » devenant un sujet pour la presse du cœur, en même temps qu’un objet de vente artistique indéfinissable), aussi bien que grâce à la multiplication de para-situationnistes de toutes sortes, hâtivement ramassés dans les poubelles des avant-gardes ratées (l’époque d’avant l’I.S., justement, fut fertile pour la production de la nullité). Ils s’agglomèrent pour un instant dans des Bauhaus suédois, ou des revues confusionnistes pour la vulgarisation de l’étiquette seulement d’un mouvement situationniste « élargi » à la mesure de l’acuité de leur esprit et de leur étude du marché. Ces gens se disent d’accord avec toutes les thèses de l’I.S., étant apparemment incapables d’en avancer d’autres, ou même de les comprendre assez nettement pour en critiquer une, à ce détail près que l’I.S. ne veut pas d’eux ; et que les bruits qu’ils lancent sur leurs possibilités de ralliement à l’I.S., des conversations ou des contacts encore ouverts, sont et seront toujours de purs mensonges. Les procès de Munich ont donné et donneront sans doute encore à plusieurs de ces confusionnistes l’occasion de se présenter comme proches de l’I.S., sur une question où un accord est facile à trouver entre tous les artistes attachés à la liberté la plus sommaire, mais nous les considérons plutôt, eux, comme enrôlés dans la milice des valeurs régnantes, dont nous savons qu’elles essaient aussi bien de nous liquider par la confusion et la séduction que par l’intimidation ou le boycott.

Que l’I.S. attire les mouches du vieil art moderne, ou l’attention des juges de Munich, elle ne veut faire aucune concession. Nos moyens de riposte doivent être choisis selon chaque circonstance, mais dans la perspective de l’unité de tous ces conflits : en Allemagne, ce peut être le degré convenable de clandestinité ; pour la déconfiture de tous les faussaires, à long terme, la discipline et la fermeté de l’I.S., qui ont déjà fait leurs preuves, suffiront sans doute.

Il est clair que nous n’avons pas à jouer la surprise ou l’indignation devant ces résistances diverses, qui sont normales : mais plutôt à nous préparer, partout, à leur aggravation. Cependant, leur croissance sera accompagnée de celle de notre propre force, en même temps et procédant de la même cause : la nouveauté des questions que nous soulevons, et leur évidence. Nous ne sommes encore qu’une avant-garde : d’autres arrivent. Nous sommes un cauchemar dont le sommeil de la culture ne se débarrassera plus. Nous referons le monde à notre image.

Nous demandons à toutes les sections de l’I.S. de traduire et de publier cette déclaration ; à tous les camarades que nous voyons en ce moment se joindre à nos perspectives, de diffuser le plus largement possible les informations sur cette affaire. Nous demandons à tous de soutenir Uwe Lausen dans le plus bref délai, tant par les déclarations publiques qui pourraient être utiles au cours de son procès que par toute forme d’aide pratique que pourra nécessiter la continuation des activités de l’I.S. en Allemagne.

Le 25 juin 1962.

Michèle Bernstein (France), J.V. Martin (Danemark), Alexander Trocchi (Grande-Bretagne), Raoul Vaneigem (Belgique).

Édité par l’I.S., 32 rue de la Montagne-Geneviève, Paris-5e.

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[Poitiers] Ouverture d’un lieu

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1306834526.jpgNous, occupants de l’immeuble situé au 89 rue des Feuillants (à Poitiers) depuis près de deux semaines, avons aujourd’hui, 15 juin 2011, ouvert ce lieu au public après avoir prévenu le voisinage de notre présence.

Notre démarche est politique, nous entendons par là faire de cette habitation un lieu d’échange, de rencontre (repas de quartier, friperie, expressions diverses…).

Nous vous invitons donc à venir participer à différents débats ainsi qu’à proposer des sujets de discussion.

Nous souhaitons nous organiser sur l’initiative de chacun et chacune afin de nous réapproprier, à notre mesure, la ville, le temps et l’espace.

À très bientôt !

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Manifestation Vérité & Justice pour Lamine Dieng Samedi 18 juin 2011 à Paris

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VÉRITÉ & JUSTICE POUR LAMINE DIENG, UNE VIE VOLÉE PAR LA POLICE FRANÇAISE

Quatrième commémoration annuelle le samedi 18 juin 2011 à 14h au 58 rue des Amandiers, 75020 Paris, Métro Père-Lachaise.

coucxx.skyrock.com

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L’oppression des femmes, hier et aujourd’hui : pour en finir demain !

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[Perpignan] Un local pour la CNT 66

Occupation d’un local par la CNT 66

La CNT 66, appuyée par des sympathisants d’autres organisations et des individus a réquisitionné ce samedi 11 juin une école inoccupée au 13 rue des Troubadours pour y installer un local syndical.

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Depuis 12 ans la CNT réclame à la mairie et au Conseil Général, l’octroi d’un local syndical sans aucune réponse favorable.

Elle entend entretenir ce lieu et y développer des actions syndicales et culturelles.

CNT 66, 11 juin 2011.

 

La CNT investit un local municipal vacant

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La CNT s'est « trouvé » un nouveau local.

Leur première demande date de 1998. Depuis lors, les membres de l’union syndicale de la Confédération nationale du travail (CNT 66) n’ont eu de cesse de réclamer à la mairie de Perpignan la mise à disposition d’un local syndical, « comme elle héberge déjà gratuitement sept autres unions syndicales ». En vain. « La mairie nous répondait qu’elle n’avait pas de locaux vacants à disposition… Or dernièrement, nous avons reçu un courrier de l’office public de l’habitat nous informant que le petit local que nous louons, à nos frais, à Saint-Mathieu, ne pouvait contenir plus de 19 personnes simultanément. Dans ce cas-là, ne pas nous attribuer de local syndical constitue une entrave, puisque cela empêche le développement de notre syndicat », expliquaient hier les membres de la CNT 66. Depuis quelques semaines, ils ont donc multiplié les sollicitations, allant jusqu’à afficher des banderoles lors du dernier conseil municipal, interpellant les élus d’opposition sur leur situation. « Nous avons été reçus par Suzy Simon-Nicaise — adjointe à la gestion du patrimoine immobilier, NDLR — qui nous a répété qu’aucun local n’était disponible. Du coup, puisque nous savions que l’école Pape-Carpentier était vide, nous avons décidé d’occuper les lieux. »

Hier matin, une vingtaine de syndicalistes a donc pris place dans les locaux désaffectés, et compte bien y établir son local officiel. Dès lundi, ils invitent leurs militants à venir les rejoindre à 20 heures pour la projection d’un film. « Et si la mairie y est opposée, qu’elle nous propose un autre local ! »

Leur presse (Barbara Gorrand, L’Indépendant), 12 juin 2011.

 

13, rue des Troubadours : Programme pour la semaine en cours

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Dimanche 12 juin à midi : Pique-nique dans la cour des Troubadours, au Numéro 13. Apportez vos carnets de chants.

Lundi 13 juin à 20h : Projection du film Remue-ménage, film contre la sous-traitance dans le monde du travail.

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Mercredi 15 juin à 15h : Nous invitons les personnes mobilisées par RESF devant le collège Jean Moulin pour la défense des élèves et familles menacés d’expulsion à venir prendre le café dans la cour des Troubadours.

De 15h30-18h : Permanence syndicale. Information sur les actions en cours contre la précarité dans l’Éducation Nationale.

Jeudi 16 juin de 17h30-19h : Répétition de la chorale « Voix libre » sans chef de chœur.

De 19h-19h30 : Rapide repas tiré du sac.

À19h30 : Projection du film Red, film culte réalisé en 1981 par Warren Beatty avec Warren Beatty, Diane Keaton et Jack Nicholson. Il s’agit de l’histoire réelle du journaliste militant syndicaliste révolutionnaire des IWW, John Reed, lorsqu’il rejoint la révolution russe. Ce journaliste est l’auteur de Dix jours qui ébranlèrent le monde (1919) ainsi que de La guerre des Balkans (1916) et Le Mexique insurgé (1914).

CNT 66, 13 juin 2011.

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Feu aux centres de rétention !

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Centre de rétention de Rennes, juin 2011

 

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La marche du collectif « Vies volées par la police »

C’était le 19 mars [2011] à Paris. Des centaines de personnes ont manifesté entre Opéra et Châtelet. Des centaines de policiers, déguisés en robocops, les « encadraient ».

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C’était la marche en solidarité aux familles dont la vie d’un enfant, d’un frère, d’un grand père… s’est éteinte sous les bottes de la police, une marche pour arracher la vérité, la dignité au silence assassin qui voudrait faire oublier le sens d’une liste de morts qui s’allonge sans fin.

Car c’est ainsi que va la règle dans cette société : tout est fait pour que ces familles soient totalement démoralisées. Elles subissent l’isolement, les tracasseries administratives, les calomnies, les inerties et falsifications judiciaires. Elles subissent la double, la triple peine… encore au-delà du travail de deuil. Quant aux policiers responsables, ils continuent à parader en uniforme sous les yeux de leurs victimes. Leurs procès sont repoussés à l’infini, et les rares fois où ils ont lieu, les jugements leur sont toujours favorables. C’est tout l’appareil étatique qui enserre ses victimes en vue de « justifier » ses violences mortelles. Et la succession au pouvoir des partis de droite comme de gauche n’a rien changé au nombre de morts ni aux acquittements des policiers tueurs.

Certes le 19 mars les manifestants n’étaient pas des milliers. Mais un événement a néanmoins eu lieu. C’est la première fois, depuis des années, que plusieurs familles et leurs comités de soutien ont pu se réunir pour réagir ensemble. Confronter les expériences, constater le mépris récurrent des autorités, le silence complice de la justice… Les faits parlent d’eux-mêmes, les affaires sont liées, il ne s’agit pas de cas isolés, il ne s’agit pas de « bavures », la seule « faute » commise par ces hommes a été celle de croiser le chemin de la police, de se trouver au mauvais moment au mauvais endroit et dans la grande majorité des cas d’être pauvre et ne pas avoir la peau blanche.

Réunies et soutenues, les familles peuvent imposer à la société avec davantage de force la mise à nu de la violence de l’État par l’intermédiaire de sa police et de sa justice. Malheureusement aucune marche ne fera revivre les morts. En revanche en continuant la mobilisation avec le collectif des familles de ceux dont la vie a été volée par la police, on peut aider à rétablir la vérité et l’honneur.

Contact

 

Mémoire

Leurs familles et leurs comités de soutien étaient à l’initiative de la marche du 19 mars 2011.

Mickaël Cohen, graffeur de 19 ans, poursuivi par la police, s’est noyé dans la Marne (94) dans la nuit du 9 au 10 avril 2004.

Abou Bakari Tandia meurt des suites de sa garde à vue au commissariat de Courbevoie (92) le 5 décembre 2004. Après six années d’instruction, ni les conclusions des médecins légistes contredisant complètement la version policière, ni la reconstitution organisée le 4 avril dernier, n’ont permis à la juge de décider entre le non-lieu ou la mise en examen des policiers.

Bouna Traoré et Zyed Benna, fuyant la BAC, ont perdu la vie électrocutés dans un transformateur à Clichy-sous-Bois (93) le 27 octobre 2005.

Fethi Traoré, 31 ans, est mort noyé dans la Marne (94) le 8 mai 2006, il était poursuivi par la police.

Lamine Dieng, 25 ans, est mort dans un fourgon de police, à Paris (75) le 17 juin 2007.

Larami Soumaré et Mushin meurent à Villiers-le-Bel (95) percutés par une voiture de police le 24 novembre 2007.

Reda Semmoudi, sans-papier et futur père, est mort le 8 janvier 2008, défenestré du 9e étage de son appartement à Noisy-Le-Sec (93) lors d’une perquisition.

Le 4 avril 2008, Baba Traoré, un jeune Malien de 29 ans est mort d’un arrêt cardiaque après s’être jeté dans la Marne en tentant de fuir un contrôle de police à Joinville-le-Pont (94).

Abdelakim Ajimi est mort à Grasse (06), étranglé par des policiers, le 9 mai 2008.

Ali Ziri 69 ans, est décédé à la suite d’un contrôle policier à Argenteuil (92) le 11 juin 2009. Son ami Arezki Kerfali, 61 ans, également brutalisé ce jour là est poursuivi pour « outrage », après plusieurs reports son procès devrait avoir lieu en mars 2012.

Le soir du 9 août 2009 à Bagnolet (93), Yakou Sanogo, 18 ans, poursuivi et pressé par la voiture sérigraphiée de la police, a chuté avec sa moto. Il n’a pu être ranimé.

Mahamadou Maréga a perdu la vie entre les mains de la police qui l’avait brutalisé, taserisé et/ou asphyxié à Colombes (92) le 30 novembre 2010.

Non lieu, instructions sans fin… dans aucun de ces cas la justice n’a admis la responsabilité directe ou indirecte des policiers.

Résistons ensemble n° 96, avril 2011
Contre les violences policières et sécuritaires.

 

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Ils veulent la vérité sur la mort de Lamine Dieng

Les proches de Lamine Dieng, décédé le 17 juin 2007 dans le XXe arrondissement à la suite d’un contrôle de police veulent connaître la vérité. Pour eux, les conditions de son décès n’ont jamais été clairement établies. Hier en scandant « vérité et justice », ils ont défilé au milieu d’une centaine de manifestants, avenue de l’Opéra (Ier).

Le rassemblement était soutenu par plusieurs collectifs venus réclamer justice pour les victimes de « violences policières ».

Leur presse (Le Parisien), 20 mars 2011.

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Statue de Léopold II, place Wiertz, Namur

Avant d’être une colonie belge, en 1908, le Congo fut d’abord, dès 1885, une « propriété personnelle » du roi Léopold II. C’était « l’État indépendant du Congo ». Sur cet immense territoire où il ne mis jamais mis les pieds, l’arrière grand oncle de Albert II fit commettre, au nom du profit, les pires crimes contre l’humanité de l’histoire du pays.

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Statue du roi Assassin

Tellement plus joli comme ça…

BÂTISSEUR
PILLEUR

Indymedia Bruxelles, 15 juin 2011.

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Des occases pour passer à Pratcoustals – Juin 2011

Tous les vendredis (vendredi 17, 24, 1er juillet…), à 18h : soirée jeux de société.

Venez découvrir et profiter de notre ludothèque bien garnie. De 2 à 10 joueurs, coopératifs ou pas, ces jeux vous transportent dans l’espace, vous ramènent au Moyen-âge ou en Antiquité, vous mettent dans des univers peuplés de monstres…
Apportez de quoi partager une restauration simple et rapide pour éviter d’interrompre les parties et bien sûr de quoi étancher les gosiers.

Dimanche 19. Le four à pain sera de nouveau allumé et ceci dans la perspective de le faire fonctionner chaque semaine. Nous confectionnons le levain, ramenez de la farine et autres graines, olives, etc. et nous aurons tous du pain. Préparation de la pâte et allumage dès 9h.

Pique-nique le midi (tartines, pizzas…). Et un plaisant bœuf musical pour prolonger l’après-midi.

Dimanche 26 : même chose, avec un concert « magnanerie acoustique »…

Dimanche 3 juillet : « Du pain et des Jeux ! »

Le Mercredi 22, on se relève les manches. On vous attend dès 8h au p’tit déj et on enchaîne par un chantier « cuisine extérieure ».

On conclura la journée par une projection en extérieur de Themroc, film culte des années 70 où l’on voit qu’il n’y a pas besoin de mots pour critiquer en actes la société…

Mercredi 29, on vous invite dès 14h à l’inauguration officielle de notre piscine-salle de bain. Ramenez vos pistolets à eau !

Puis à 18h, nous proposons une discussion sur le thème de l’eau, élément vital accaparé par les multinationales Véolia et Suez. L’occasion d’évoquer les projets de la mairie d’Arphy qui veut leur livrer l’eau de source de Pracou (qui n’a pas l’air bonne tant qu’on n’y ajoute pas un peu de chimie…) et qui veut relier Pratcoustals au tout à l’égout en creusant une tranchée jusqu’en bas…

Et pour terminer dans la bonne humeur, une petite projection de « La vie aquatique ».

Le Vigan
Aulas
La Baumelle
Pratcoustals.

16 juin 2011.

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[Belgique] Cadeaux pour nos amis du nucléaire

Trois groupes de personnes joyeusement armées de sacs de merde ont entrepris ce matin d’en faire don à quelques entreprises du nucléaire, qui pourrissent chaque jour un peu plus nos vies : ONDRAF (Organisme National des Déchets Radioactifs et des Matières Fissiles Enrichies), SCK-CEN (Centre d’Étude de l’Énergie Nucléaire. Fait des recherches sur les applications « pacifiques » du nucléaire ; offre ses services à l’industrie nucléaire, au secteur médical et aux autorités) et bien sur nos amis d’Electrabel (exploite les centrales belges).

Chacun de ces présents fut accompagné d’un petit mot de remerciement dont voici la teneur.

 

Pour ONDRAF

Lettre ouverte aux employés de l’ONDRAF et autres vendeurs de mort

Parce que tous les jours l’envie nous serre le ventre de vous chier à la gueule, ce matin nous avons décidé de le faire. Le nucléaire nous fait gerber car il est la meilleure arme que les puissants ont développé pour nous ôter toute possibilité de vivre selon nos choix.

Le nucléaire au pouvoir du militaire c’est faire peser sur toutes les révoltes la menace d’une éradication immédiate.

Le nucléaire au pouvoir du civil c’est maintenir la peur constante de la casastrophe. C’est entreternir la sensation d’un monde crépusculaire où ne nous reste que le loisir de consommer ce qui est encore consommable.

Nous n’avons pas besoin de spécialistes pour savoir que cette puissance est incontrôlable. Nous ne voulons pas négocier d’éventuels aménagements de notre liberté, de nos désirs, de nos vies. Nous voulons neutraliser cette arme de prosternation massive.

Vous qui travaillez activement à sa gestion et à sa marchandisation sous l’image nauséabonde de la protection des populations et de l’environnement, vous êtes les garants d’un système qui nous impose la mort.

Nous avons toujours le choix. Vous avez fait le vôtre.

L’odeur de la merde c’est toujours mieux que l’odeur des corps en décomposition, des charniers radioactifs.

La prochaine fois on vous la fait bouffer.

 

Pour SCK-CEN

Nous vous sommes infiniment reconnaissants…

… de produire des radio-isotopes à usages médicaux qui permettront de diagnostiquer et traiter les cancers que vous participez à générer ;

… de participer à la relance du nucléaire en travaillant sur la création de réacteurs de quatrième génération et sur de nouveaux combustibles ;

… de, au moment où les réacteurs en fusion au Japon rendent l’avenir incertain, travailler sur le projet mégalomane  ITER, projet d’un réacteur basé sur la fusion ;

… de prétentre gérer de manière sûre et responsable des déchets hautement radioactifs dont vous produisez une partie et dont certains ont une durée de vie millénaire ;

… pour l’obscurantisme scientifique, pour la dégradation de nos conditions de vie, pour les décisions que vous prenez à quelques-uns mais qui pèsent sur tous…

Pour tout cela et bien d’autres, veuillez accepter, en gage de notre gratitude, ce présent qui n’est certes pas à la hauteur de la merde que vous produisez, puisque lui, hélas, se biodégrade rapidement, mais comparés à vos moyens, les nôtes sont bien maigres.

 

Pour Electrabel

Tu nous empoisonnes chaque jour un peu plus avec la merde radioactive que tu produis dans tes installations nucléaires.

Tu pourris les aspirations de changement radical de ce monde par ta production à l’odeur de mort.

Aujourd’hui, on te recrache à la gueule un peu de cette merde.

La prochaine fois, on te la fait bouffer !

P.-S. : Fais passer le mot à tous tes potes qui jouent aussi avec nos vies…

 

En espérant que ces cadeaux leur feront plaisir.

Indymedia Bruxelles, 15 juin 2011.

 

Nucléocratie

La contamination nucléaire en Belgique est particulièrement diffuse et répandue, entre les centrales nucléaires de Doel et Tihange, les sites militaires qui entreposent des armes nucléaire (Kleine Broegel), les sites de traitement, de dépôt et d’enfouissement des déchets à Mol et Dessel, les installations nucléaires de production et conditionnement de radio-isotopes pour le secteur médical (spécialité belge), les installations de diagnostic, radiographie et d’irradiation dans les hôpitaux… Ci-dessous une liste non exhaustive de quelques empoisonneurs qui font exister le nucléaire en Belgique. Pour que chacun puisse se rendre compte que le lobby nucléaire n’est pas une entité abstraite hors d’atteinte mais bien des institutions et des entreprises avec des cadres et des travailleurs pour les faire tourner.

Tout commentaire qui permettrait de compléter cette liste est bienvenu.

Institutions / public

AFCN : Agence Fédérale de Contrôle du Nucléaire. Organisme officiel et public de contrôle des installations nucléaire.

ONDRAF : Organisme National des Déchets Radioactifs et des Matières Fissiles Enrichies.

SCK-CEN : Centre d’Étude de l’Énergie Nucléaire. Fait des recherches sur les applications « pacifiques » du nucléaire ; offre ses services à l’industrie nucléaire, au secteur médical et aux autorités.

GIE-Euridice : Groupe d’Intérêt Économique. Réalise les travaux intellectuels en matière de dépôt final souterrain des déchets radioactifs.

IRE : Institut national des radio-éléments. Leader mondial de la production de radio-isotopes pour le secteur médical.

Privé

Electrabel-GDF-Suez : Exploite les centrales belges.

Belgatom : Bureau d’ingénierie de conseil et d’architecte pour l’industrie nucléaire.

Belgonucléaire : Producteur de combustible MOX jusqu’en 2005, fournit de l’expertise.

Tractebel-Suez : Conseils et services pour entre autre l’industrie nucléaire.

Technum : Filiale Tractebel en Flandre.

Tritel : Filiale Tractebel en Flandre.

IBA : Leader mondial du cyclotron à usage médical, fabrication d’installations de diagnostics et de thérapie de médecine nucléaire, stérilisation, ionisation

FBFC : Fabrication Franco-Belge de Combustible : filiale d’Areva. Produit du combustible pour les réacteurs nucléaires de type EPR.

Transnubel : Société belge de transport nucléaire. Logistique et transport de matières radioactives ; conception et fourniture d’équipement pour le transport, le stockage et la manutention des matières radiuoactives ; services techniques sur tout site nucléaire.

Transrad : Principaux actionnaires IRE  et NCT France : Transport de matériaux radioactifs.

Synatom : Filiale d’Electrabel, elle gère l’ensemble du cycle du combustible pour les centrales nucléaires belges. Gère les provisions constituées pour le démantèlement des centrales nucléaires belges ainsi que pour la gestion des matières fissiles enrichies irradiées dans les centrales.

Belgoprocess : Retraitement et conditionnement des déchets radioactifs.

Indymedia Bruxelles, 12 juin 2011.

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[Piémont, Italie] Communiqué de la République Libre de la Maddalena No-Tav

VENEZ EN VAL DE SUSE

Depuis trois semaines un rassemblement permanent résiste et persiste dans le territoire de la Maddalena, à Chiomonte, en Val de Suse.

Suite aux proclamations du ministre de l’Intérieur Maroni et aux provocations des bureaucrates piémontais du Parti Démocratique nous pouvons prévoir avec une certaine certitude qu’à partir du début de la semaine prochaine ils essaieront de nous virer pour installer le chantier de construction de la TAV (ligne de trains à grande vitesse). À ce propos nous renouvelons l’invitation à venir ici, pas seulement pour nous aider à défendre la terre et le futur de tous face aux attaques évoquées à haute voix par la droite et la gauche dans le parlement et à Turin ; mais aussi pour partager avec nous tout le reste.

Jusqu’ici, entre une alerte et l’autre, nous avons continué avec ce que nous avons toujours fait : nous confronter avec ceux qui viennent nous visiter, organiser des conférences, des concerts, des assemblées, des spectacles de théâtre, des visites guidées aux sites archéologiques dans les lieux intéressés par le projet TAV… De la même façon, nous ne renoncons pas à partager des repas et à pratiquer la convivialité.

Les gens de la Val de Suse sont incorrigibles, parfois même inconscients : mais c’est peut-être aussi pour cette raison que la résistance No-Tav est vue comme une sorte de bien commun à défendre, une richesse même pour beaucoup qui ne vivent pas dans la vallée. Bah, venez !

Si vous voulez venir dormir n’oubliez pas votre tente et votre sac de couchage… en ce qui concerne la bouffe, c’est la Val de Suse qui gère !

L’ASSEMBLÉE DE LA RÉPUBLIQUE LIBRE DE LA MADDALENA NO-TAV
Chiomonte, le 11 juin 2011.

Traduit de l’italien (Informa-Azione), Indymedia Paris, 15 juin 2011.

 

Plus d’infos sur :

http://it.wikipedia.org/wiki/NO_TAV
http://fr.wikipedia.org/wiki/Val_de_Suse

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Photographie, en 1957, de la future « place Gallizio », de Paris (16 juin 1957)

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Carte postale envoyée par Guy Debord à Pinot Gallizio, le 16 juin 1957

 

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[Montpellier] De ces petites histoires policières qui alimentent notre rage

En ce mercredi quinze juin deux mille onze, sous un Soleil de plomb et après un passage devant la préfecture pour soutenir le cas d’un copain sans papiers, nous voilà réunis pour une petite partie de Justice sociale sur les pelouses de l’Esplanade, à Montpellier, où se dresse depuis quelques semaines le campement du mouvement « Les indignés ».

Nous ferons l’impasse sur les considérations au sujet de ce mouvement, nos divergences n’amènent pas nos relations au point qu’on souhaite rester indifférent à leur sort quand des molosses viennent les chiquer.

Voilà donc la meute hurlante des êtres obéissants en toutes circonstances qui dresse le bleu macabre de ses uniformes et le noir de ses matraques sur des espaces qui, visuellement, ne s’y prêtent guère. Constatant que leur laideur ne fait qu’augmenter au gré de leurs va-et-vient pleins d’ennui, leur frustration monte et ils savent que, bientôt, leurs terribles adversaires, venus spécialement en tenues de plage, passeront à une douloureuse offensive qui leur donnera prétexte à défouler leur énergie maussade sur des corps auxquels ils ne comprennent décidémment rien !

Voilà donc nos chers gladiateurs nationaux, épaulés de nos amis les pompiers dont les casques émettent une lueur argentée sous l’astre solaire, les voilà donc les brassards orangés de la C… de la BAC, ces êtres disgracieux aux contours malheureux qui suent la tristesse et la bêtise !

Voilà donc ici dévoilée aux yeux encore endormis toute la violence d’une société suicidaire qui envoie ses esclaves combattre, qui fait monter sa garde au créneau, trop contente qu’elle est de pouvoir vomir sa stupidité sur d’autres volontés, sur des beautés qu’ils ne saisissent ni ne saisiront jamais !

Mais alors que révolutionnaires, amoureux et indignés essaient tant bien que mal de jouer le rôle qu’ils ont choisi dans cette situation critique, certains plus pour l’opposition réelle à la police que pour la sauvegarde d’un déjà mort, voilà donc qu’arrive, bruyante, mécanique, grisâtre, dévouée et menaçante la benne de Nicollin, ces salauds de collabos ! Comment ! La laisserions-nous passer sans mot dire ? Nous contenterions-nous de la regarder s’avancer pour jeter au milieu des saloperies urbaines tout ce qui constitue ce petit camp ?

Instinctivement, sur la route qui sépare deux pelouses, les bras se croisent et s’entrecroisent, la tension monte et l’œil se fait vif, les jambes peuvent flageller, la chaîne est faite et ce sont des dizaines de corps qui barrent la route au monstre motorisé. Les brassardés se regroupent et marchent vers l’obstacle qu’ils doivent désormais enlever. Le sourire aux lèvres, le premier d’entre eux, petit, quadragénaire, l’air bête, plutôt naïf en vérité, la démarche assurée de l’homme qui sait qu’il peut faire ce qu’il veut nous assigne un titre ! « Guignols » ! Voilà ce que son cerveau encrassé lui transmet et ce que sa bouche marécageuse émet. Cette… chose aurait-elle oublié que Guignol est celui qui se joue de la police ? Celui qui la fait tourner en bourrique, qui se moque d’elle et ne lui donne rien d’autre que le bâton ? Mais oui, qu’il a raison, ce garçon, nous sommes tous des « Guignols » en puissance ! Ses biceps, les seuls de ses muscles qui aient encore une utilité, entrent en contact avec nous. Oh, bien évidemment, il ne cherche pas de caresses ce normé normatif, il veut nous « casser le poignet » si on ne « dégage » pas tout de suite ! Les gros bras testostéronés, musculeux et gaillards comme des ânes, confirmant ainsi que l’esprit peut former le corps, suivent sa trace et la si belle chaîne que nous formions se retrouve vite disloquée sous leurs coups, leurs bousculades, leurs menaces et leurs insultes.

Alors la benne avance et nous la suivons. Les esclaves veillent, ils poussent contre les grilles ici, cassent un téléphone là, insultent celui-ci de petit con et celle-là de connasse, relèvent avec pertinence notre consommation de cannabis et croient avoir fait la découverte de l’année : « Arrête de fumer des joints et va bosser ! » Hystérique, une dinde plus bête que les autres se rue sur une copine qui la prenait en photo et hurle à nous en percer les tympas : « Je veux pas être sur Youtube !! » Et ben ne fais pas ce métier, abrutie. Un appareil photo est explosé sur le sol, une lèvre ensanglantée, une fille qui manque d’avoir le pied cassé après qu’on l’ait poussée contre une barrière dans laquelle il s’est bloqué. Et toujours ce sourire hautain, niaiseux, débile, laxatif qui recouvre leurs visages nauséabonds de haine et d’ignorance, de soumission et d’obéissance.

Les voilà donc, ceux qu’on hait !

Ces salopards indignes qui frappent au gré de leurs envies, qui s’opposent à tout mouvement contraire, ces mort-vivants qui veulent détruire toute vie, toute initiative originale, tout combat contre la norme !

Qu’ils sont laids, ces gens qui n’ont plus rien d’humain sinon leur constitution physique !

Qu’ils sont pauvres et tristes, ces êtres au cœur éteint et à l’âme morte !

Qu’ils sont détestables, ces individus persuadés d’agir pour le bien commun quand ils ne font que défendre quelque chose dont ils ignorent jusqu’au nom !

Que l’on se souvienne ami.e.s, frères, sœurs, amoureu.ses.x, compagnon.s.nes, de ces gens comme de ceux qui se déclarèrent un jour nos ennemis et qui le resteront à jamais, et comme ceux qu’il faudra combattre avec rage au ventre et vie au cœur !

Que l’on n’oublie pas la force des coups reçus, et que l’on amène le jour où nous les rendrons sans compassion !

Mercredi 15 juin 2011.

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[Grèce] Grève générale et journée d’action ce 15 juin

La grève générale en Grèce

17:43 (+2 GMT) La situation se calme légèrement à Syntagma. Des milliers de personnes sont en face du parlement et dans les rues autour, du monde continue d’arriver. Plus tôt l’hotel de luxe et le ministère de l’économie ont été attaqués par des manifestants.

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17:21 (+2 GMT) Les docteurs de la clinique de la place Syntagma font un appel à du matériel médical. Beaucoup de personnes sont blessées, par la violence des attaques policière. Les gens peuvent approcher Syntagma par Amalias, Propylea et potentiellement par le métro. Les gens scandent des slogans anti flics applaudissent ironiquement les flics, des batailles ont encore lieu autour de la place, les forces DIAS ont été touchées par à Fillelinon, alors que quelques minutes plus tôt ils attaquaient les gens en face du jardin national et de la rue Stadiou. Les DIAS accélèrent et ralentissent sur la rue Amaliasou ils attaquent le rassemblement.

17:07 (+2 GMT) Les motos de la police DIAS attaquent les gens rue Amalias qui chantent « Pain-Éducation-Liberté – La junte ne s’est pas finie en 1973 » et « Flics, porcs, assassins ». Les lacrymos et les grenades assourdissantes continuent, la musique des hauts parleurs de la place aussi. La comission média de la place Syntagma a lancé il y a 10 minute l’appel suivant :

« NO PASARAN ! Maintenant nous parlons !
Le parlement grec est assiégé. Des milliers de protestataires ont envahi la Bastille grecque et ses environs. Depuis 7h ce matin les « indignados » grecs crient « stop ! », avec comme seul moyen de lutte leur corps, ont bloqué la rue et ont encerclé le parlement. Qu’importe que la police ait dressé des barrières métalliques devant le parlement (V.Sofias)  Que faire si. Qu’importe que de toutes parts les forces policières (DIAS, MAT etc.) ont tenté de disperser les deux cortèges à V.Konstantinou & Rizari et V.Konstantinou & Rigillis, nous restons là et nous continuerons ! Le gouvernement grec avec la police toujours prompte à aider, tente depuis des heures de tuer et détruire moralement le grand mouvement des « indignados » grecs, des honnêtes gens qui ont pris les places et les rues du pays. À celui qui tente de stopper le siège pacifique de « l’inutile et dangereux », de la plus grande protestation de l’aire post-junte, nous lui diront seulement ceci : Nous sommes ici pour rester ! Nous, toutes les personnes assemblées resterons et aucune provocation morale ou politique ne nous arrêtera. Il n’y aura pas de place pour ce genre de choses dans notre histoire future ! »

16:53 (+2 GMT) Un grand groupe de manifestants vient de chasser une unité de policiers en moto (DlAS/DELTA) rue Panepistimiou. Les hauts-parleurs de la place Syntagma appellent tout le monde à revenir sur la place. Même s’il est difficile d’y rester à cause des gaz lacrymo, les manifestants persévèrent.

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16:49 (+2 GMT) Les gens essayaient de revenir progressivement à Syntagma (au son de la musique dans les hauts-parleur). Mais à l’instant les flics viennent d’attaquer à nouveau en masse, piégeant des groupes de personnes sur la partie basse et essayant d’évacuer toute la place avec des gaz lacrymo et une grande violence.

16:41 (+2 GMT) Place Syntagma : 4 manifestants blessés transportés à l’hôpital. Les rapports du centre médical de la Place parlent de nombreuses personnes avec des problèmes de respiration.

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16:33 (+2 GMT) Volos (Grèce centrale) : Une manifestation de 3000 personnes occupe la mairie et une Assemblée de manifestants a lieu à l’intérieur. Le maire de Volos reste bloqué à l’intérieur du bâtiment.

16:30 (+2 GMT) Situation de guerre tout autour de la Place Syntagma, alors que les flics continuent à jeter des gaz lacrymo et des gaz asphyxiants. Deux manifestants ont été arrêtés pour le moment. L’esprit de combat est remarquable : les gens continuent à résister même à mains nues.

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16:20 (+2 GMT) Appel urgent de l’équipe médicale de Syntagma pour des médicaments anti-acide.

16:00 (+2 GMT) Les forces de police continuent leurs attaques meurtrières contre les milliers de manifestants qui persistent à se battre Place Syntagma. La situation est très critique et les escadrons de police anti-émeutes assaillent des milliers de manifestants de tous les âges. Les flics ont réussi à bloquer la rue en haut de la rue Fillelinon.

15:56 (+2 GMT) Affrontements importants rue Fillelinon, au moins une arrestation à Syntagma, les gens ne quittent pas la place mais les flics s’attaquent à tout le monde. Les grenades et les bombes lacrymo explosent de partout. Les manifestants se défendent et défendant la place, et rejettent les flics en différents endroits de la place. Les flics ont attaqués deux fois des ambulances qui venaient récupérer des manifestants blessés, et une bombe lacrymo a explosé dans une clinique sous tente installée sur la place.

15.30 (+2 GMT) Un grand groupe de manifestants furieux attaquent 3 unités de la police anti-émeutes dans Filellinon street. Les témoignages font état de 4.000 personnes se battant contre les flics dans cette rue.

14:45 (+2 GMT) Affrontements tout autour de Syntagma et sur la place. Les manifestants répondent avec des pierres aux attaques de la police, la place est recouverte de poudre blanche laissée par les bombes de lacrymogène, mais des gens sont toujours là, pendant que d’autres se regroupent dans les rues autour de la place et essayent de revenir sur la place.

Vers 13:00 (+2 GMT) Ioannina : Environ 70 manifestants ont tenté d’occuper la préfecture. 15 d’entre eux ont réussi à entrer et de petits affrontements ont éclaté à l’intérieur du bâtiment. Les forces de police ont encerclés le bâtiment mais un groupe de 150 manifestants, en solidarité avec ceux qui ont réussi a entrer ont combattu et repoussé les escadrons de police.

14:41 (+2 GMT) Chania, Crète : Après la fin de la manifestation (quasiment 3000 grévistes), l’Assemblée Populaire Ouverte a décidé d’occuper les locaux de la préfecture. Le bâtiment est occupé depuis une heure en solidarité avec les manifestants d’Athènes. À 15h une nouvelle Assemblée est appelée pour décider des actions à venir.

14:28 (+2 GMT) À Athènes : Des milliers de personnes sont toujours autour du Parlement. Le mur de plexiglas n’est plus là, mais les flics ont bougé plus bas vers la place Syntagma ; ils forment des cordons avec 4 lignes. De nouveaux manifestants continuent à arriver en nombre vers le Parlement pour participer aux blocus. Fascistes, officiers infiltrés et flics en uniformes sont autour, mais les manifestants ne semblent pas effrayés et restent concentrés.
À Thessalonique, malgré la pluie, des milliers de personnes ont encerclé les locaux du sous-ministère du Nord de la Grèce.

14:29 (+2 GMT) Attaques massives de la police à Athènes, gaz lacrymogène et lances grenades (stand grenades ?) partout à Syntagma. Des pierres sont jetées contre la police et l’hôtel Great Bretagnia.

14:15  (+2 GMT) Les tensions perdurent Place Syntagma. Rue Akadimia, la police a utilisé des gaz lacrymo il y a quelques minutes. Les gens reviennent vers le Parlement et se préparent au bras de fer. Devant le Parlement, anarchistes et fascistes sont les uns à côté des autres à chanter des slogans, la situation est vraiment très tendue pour l’instant.

14:00 (+2 GMT) De plus en plus de préfecture sont occupées : le QG de la préfecture de Grèce centrale (Lamia), Crète, Corfou et Syros.

Des anarchistes ont découvert parmi eux un flic en cagoule avec des cocktails molotov. Pendant ce temps, d’autres manifestants (dont des fascistes) commençaient à accuser les anarchistes d’être des flics infiltrés, et à les attaquer. Un cocktail molotov a été jeté sur les lignes de police devant le Parlement.

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13:50 (+2 GMT) Affrontements entre la police et les manifestants rues Rigilis et Amalias. Des centaines de manifestants continuent à s’affronter devant le parlement. Au moins un manifestant gravement blessé devant l’hôtel Grande Bretagne.

13:34 (+2 GMT) Île de Syros : Les locaux de la préfecture de Ermoupolis sont occupés par les manifestants.

13:18 (+2 GMT) Syntagma Sq : Quelques manifestants jetaient des pierres aux forces de police devant le parlement et un groupe de fascistes a essayé de les en empêcher : il y a eu des affrontements entre anarchistes et fascistes devant le parlement. Les anarchistes et quelques autres manifestants ont réussi à repousser les fachos, mais la police gaze les manifestants.

12:44 (+2 GMT) Lamia (centre de la Grèce) : Les syndicats de travailleurs occupent les locaux de la préfecture – la même chose se passe à la préfecture de  Crète.

12:36 (+2 GMT) Serres (Nord de la Grèce) : À la fin de la manifestation l’Assemblée Populaire Ouverte de la place Eleftheria a décidé unanimement d’occuper la mairie. Elle sera occupée jusqu’à 17h, heure à laquelle une nouvelle Assemblée aura lieu.

12:16 (+2 GMT) Athènes : Tensions devant le mur de plexiglas tenu par la police depuis ce matin à Vasilis Sofias Av. Les manifestants ont commencé à pousser le mur et la police a utilisé des gaz lacrymo.

11:30 (+2 GMT)  Thessalonique : Les bases syndicales ont commencé leur manifestation de Kamara et se dirigent vers le Labor Center (Bourse du travail ?) de Thessalonique.
Plus de 1000 personnes participent à la manif.

11:56 (+2 GMT) Trikala : La manifestation d’environ 150 gauchistes, « indignés » et anarchistes vient juste de finir. La manifestation a commencé au Labor Center (Bourse du travail ?) de la ville et a fini devant la préfecture (en la bloquant pendant une heure).

11:25 (+2 GMT) Aigio, Achaea (ouest de la Grèce) : Plus de 400 manifestants sont sur la place centrale d’Aigio, sur le point de commencer à défiler dans les rues de la ville.

11:12 (+2 GMT) Un groupe de manifestants qui venait du quartier de Zografou a été bloqué bloqué et immobilisé par les forces Delta (venues en nombre) à Evangelismos. Les 10 manifestants arrêtés ce matin ont été relâchés.

10:34 (+2 GMT) Au moins 10 manifestants arrêtés et un blessé au blocus de Vasileos Konstantinou Ave et rue Rizari. Les manifestants ont réussi à faire reculer les voitures des CRS. De petits groupes bloquent la plupart des petites rues autour du Parlement. Il y a besoin de renfort au blocus du stade Panathenean.

10:14 (+2 GMT) Il y a déjà énormément de monde devant le Parlement à Syntagma. Il est conseillé à ceux qui descendent dans la rue maintenant de ne pas se diriger vers Syntagma, mais d’aller plutôt soutenir les blocus périphériques (Evangelismos, stade Panathenean).

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Updates from the June 15 general strike and day of action

* 13:50 (+2 GMT) Athens: Clashes between the police and demonstrators in Rigilis st. and in Amalias Street. Hundreds of demonstrators clash with each other in front of parliament; at least one demonstrator seriously injured in front of the hotel Grande Bretagne.

* 13:34 (+2 GMT) Syros island: In the town of Ermoupoli demonstrators have occupied the premises of the Prefecture.

* 13:15 (+2 GMT) Syntagma Square: Some of the demonstrators threw stones to the police forces in front of the parliament and a group of fascists who were in front of the parliament tried to prevent the stone throwing. Clashes erupted then between anarchists and the fascists in front of the parliament. The anarchists alongside with other demonstrators managed to push back the neo-Nazi scums. Extended use of gas bombs against the demonstrators by the cops.

* 12:46 (+2 GMT) The march of the general strike started from Museum and no is marching toards the parliament through Stadiou St.

* 12:44 (+2 GMT) Lamia, central Greece: Workers’ unions have occupied the premises of the Prefecture, the same thing happened in the Prefecture of Crete.

* 12:36 (+2 GMT) Serres, northern Greece: After the end of the demo the Open Popular Assembly of Eleftherias square has unanimously decide to occupied the Town Hall. The Town Hall will remain occupied until 17.00 when a new assembly will take place.

* 12:16 (+2 GMT) Tension in front of the plexiglass wall in Vas. Sofias Av. Demonstrators start pushing the wall and the police used tear gas.

* 11:56 (+2 GMT) Trikala: The demonstration of almost 150 leftists, “indignants” and anarchists have just ended. The demo started from the Labor Center of the city and ended at the building of the Perfecture  blocking it for an hour.

* 11:30 (+2 GMT) Thessaloniki: The rank’ n file unions have started their demo from Kamara moving towards the Labor Center of Thessaloniki. More than 1000 people participate in the demo.

* 11:25 (+2 GMT) Aigio, Achaea: More than 400 demonstrators at the central square of the town of Aigio, in Achaea (western Greece) are about to start a march in the streets of the city.

* 11:12 (+2 GMT) A group of demonstrators coming from Zografou neighbornhood has been blocked and immobilized by large forces of DELTA/DIAS team at the height of Evangelismos. The 10 detained demonstrators have been released.

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* 10.34 (GMT+2) At least 10 protesters detained and one injured at the blockade of Vasileos Konstantinou Ave and Rizari street. The protesters managed to turn away MP cars. There are small groups of people blocking most narrow streets peripheral to the parliament.

* 10:20 (GMT+2) Reports of 20 people detained untill now and two injured on the blockade of Vasileos Konstantinou Avenue and Rizari street.  Hundreds of police thugs of DELTA/DIAS teams (cops on motorcycles) at the place. The demonstrators tried to block some parliamentiars in their way to the parliament. There is a need for reinforcement of the gathering/blockade at the Panathenaic stadium.

* 10:14 (GMT+2) There are already huge numbers of people outside Parliament in Syntagma. People taking to the streets now should not head to Syntagma, try to support the peripheral blockades (Evangelismos, Panathenean stadium) instead.

* 10:08 (GMT+2) A part of the crowd in front of the Parliament is shouting fascist slogans. At the same time police is arresting people on Vasileos Konstantinou Avenue.

* 10:03 (GMT+2) Around 300 demonstrators at the pre-gathering of the general strike at the [National Archaeological] Museum [Athens]

* 09:35 (GMT+2) Tension in front of the monument of the unknown soldier on Syntagma square. The riot police forces (MAT) are provocative. The demonstrators are shouting anti-cop slogans.

* 08:52 (GMT+2) A human chain has been created in front of the parliament. The people gathered at Evangelismos blockade point are in need of reinforcements while 150 demonstrators are gathered at the Panathenaic stadium (on Vasileos Konstantinou Avenue)

* 08:50 (GMT+2) People at Syntagma are swelling in numbers, we hear that there are a few gathering in Evangelismos, although the metro station there is closed.

* 07:53 (GMT+2) People gathering outside parliament at Syntagma Sq. and by parliament’s side entrance on Vasilisis Sofias. A huge police plexiglass wall blocks the street.

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* 00:32 (GMT+2) The Evagelismos metro stop will be closed today, day of general strike. Evagelismos metro stop is one of the three blockade points.

From The Greek Streets / Contra Info, 15 juin 2011.

 

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Grève générale en Grèce, les « Indignés » affluent devant le Parlement

Les administrations et les transports maritimes et urbains étaient sérieusement perturbés mercredi en Grèce, jour de grève générale à l’appel des principales centrales du pays, tandis que des manifestations massives se préparaient à Athènes et dans d’autres villes.

Des centaines de manifestants appartenant au mouvement de protestation populaire des « Indignés », affluaient tôt mercredi matin sur la place centrale de Syntagma devant le Parlement, submergée par des drapeaux grecs ou espagnols ainsi que des banderoles, dont plusieurs indiquaient « No pasaran », « Résistez ».

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Campant sur la place Syntagma depuis trois semaines, les « Indignés » grecs ont prévu de former une chaîne humaine et d’encercler le Parlement, où doit commencer mercredi l’examen du projet de loi budgétaire comprenant un nouveau volet d’austérité d’ici 2015, dicté par les créanciers du pays, Union européenne (UE) et Fonds monétaire international (FMI).

Le centre-ville bouclé — Mercredi matin, la police a dressé une barre de fer en travers de la rue, devant l’entrée du Parlement, des dizaines de fourgons policiers sont stationnés devant l’entrée du bâtiment afin de permettre l’accès aux députés et d’empêcher la foule de s’en approcher.

Plusieurs artères autour du Parlement étaient fermées à la circulation et aux piétons, et le centre-ville était également bouclé. Les rassemblements à l’appel des syndicats devraient commencer en fin matinée.

La tension sociale ne cesse de monter en Grèce ces derniers jours, des manifestants s’en sont récemment pris à des députés et des membres du gouvernement socialiste dénonçant « la nouvelle rigueur », qui devrait être imposée au pays selon le projet d’économies à moyen terme 2012-2015 destiné à tenter d’obtenir une nouvelle aide financière de l’Europe et du FMI pour éviter la faillite du pays.

Leur presse (LeParisien.fr), 15 juin 2011.

 

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15 juin : Grève générale – Parlement grec bloqué

L’assemblée populaire de la Place Syntagma appelle au blocage du parlement – Le nouvel accord avec le FMI ne doit pas passer

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Le 11 juin, l’assemblée populaire de Syntagma a lancé un appel au blocage du parlement grec avant le vote de la convention, dite de mi-parcours, entre le gouvernement grec et la troïka (FMI / BCE / UE). Les nouveaux accords prévoient une augmentation sauvage des impôts, de sabrer les salaires et les retraites ainsi que des nouvelles mises à pied d’une centaine de milliers de fonctionnaires.

Ce 15 juin, date de la grève générale, se prépare à devenir une chance cruciale de bloquer les charges et l’avancée du néolibéralisme en Grèce.

Contra Info, 14 juin 2011.

Publié dans L'insurrection grecque de décembre 2008 et ses suites | Marqué avec | Un commentaire

Récit du blocage du parlement de Barcelone

le mardi 14

À 17 heures le rendez-vous était donné, des colonnes descendent depuis différents points de la ville. Par zone les comités de quartier se regroupent peu à peu pour marcher ensemble vers le parlement. Je joins une de ces colonnes sur une avenue près du centre et le sentiment de force collective est impressionnant. On bloque la circulation et beaucoup vont avec des pancartes renforcées avec des matelas pour pouvoir supporter les charges et éviter les coups… Depuis les balcons, un grand nombre de voisin-e-s frappe dans des casseroles en signe de soutien au mouvement. Arrivée aux portes du parc où se trouve le parlement, celui-ci est fermé et blindé de policiers anti-émeutes. On se regroupe donc par zone pour occuper les différentes portes et empêcher ainsi l’accès le lendemain matin aux députés qui veulent voter les coupures budgétaires.

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À ce moment-là il y a plusieurs milliers de personnes autour du parc. Une assemblée générale commence avec des intervenants des différents secteurs affectés par les coupures budgétaires : personnel de santé et éducation, migrants, femmes…

Près de 2000 personnes restent dormir sur place dans un joyeux chaos, entre musicien-ne-s indigné-e-s, sandwich partagé et camping sauvage. De fait, une grande partie des campeur-euse-s commencent spontanément à rassembler du matériel devant les portes pour les barricader tant bien que mal, il y aura même un groupe de soudeurs qui viendra essayer de les sceller complètement… L’initiative provoque une fois de plus des débats, certain-e-s n’étant pas très à l’aise avec la stratégie. Et comme on essaye de construire ensemble la résistance en respectant les différents sensibilités, c’est délicat. Finalement personne ne se voit de démonter ce qui a déjà été fait et on va dormir une paire d’heures.

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le mercredi 15

Depuis 5 heures du matin, le flux de gens arrivant sur les lieux est constant. La sensation de forteresse assiégée est impactante, tout comme celle des centaines de policiers obligés à la nuit blanche pour protéger les élus de la population… Rapidement, on apprend que la police charge à une des portes de l’autre côté et beaucoup se dirigent vers là-bas. La police occupe déjà la porte et commence à être encerclée peu à peu. Au bout d’un moment, un grand nombre de fourgons descend à toute allure et charge sur la foule qui s’était protégée derrière des barricades. Une nouvelle fois, les indigné-e-s résistent et ne se dispersent pas malgré les tirs de flashball et les coups de matraques.

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Les flics maintiennent un cordon et peu à peu commencent à passer des voitures de police et des voitures officielles. Un groupe de « secretas » (flics en civil) se fait repérer et expulser du rassemblement. Soudain un mouvement de foule, un député, ancien responsable de la police catalane qui essayait de passer au milieu des gens se fait huer et pousser jusqu’à ce qu’il doive fuir devant la colère des indigné-e-s. Ce ne sera pas le seul de la matinée. Beaucoup passent malgré tout derrière le cordon et se font siffler, ça chante « Personne ne nous représente », « Barcelone ville propre – politiciens à la merde », « El pueblo unido jamas sera vencido »…

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Mais de l’autre côté du cordon, plus en amont des centaines de gens commencent à renverser les poubelles sur la route et les rues aux alentours sont alors coupées par des dizaines de barricades. La police est manifestement dépassée par l’ampleur et la diversité du blocage. On apprend par la radio que le gouvernement a été obligé à réaliser un pont aérien entre un commissariat et le parlement pour pouvoir y accéder. La session parlementaire commence donc avec de grand nombre de fauteuils vides, et les présent-e-s ne sont pas très fier-e-s…

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Les médias, relayant les propos des politiciens condamnent les violences et le chef du gouvernement insiste que les actions des indigné-e-s justifient l’usage de la force de la part de la police. Pendant ce temps-là, ça se rassemble devant la porte du parlement avec la consigne de ne pas les laisser sortir comme l’ont fait les Grec-que-s la semaine dernière…

Affaire à suivre…

Liste de diffusion du réseau Sans titre, 15 juin 2011.

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Das Unbehagen in der Kultur (16 juillet 1962)

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Das Unbehagen in der Kultur (à propos de la condamnation du situationniste Uwe Lausen)

 

« Nous ne sommes encore qu’une avant-garde : d’autres arrivent. Nous sommes un cauchemar dont le sommeil de la culture ne se débarrassera plus. »

Déclaration du 25 juin, sur les procès contre l’I.S. en Allemagne fédérale.

 

« Munich, 25 juin (A.P.) — Pour la troisième nuit consécutive, plusieurs milliers de jeunes gens se sont heurtés au service d’ordre samedi soir dans le quartier de Schwabing. Des groupes de “blousons noirs” et d’étudiants ont sillonné les rues en tentant de renverser les voitures qui y stationnaient… À l’issue des heurts, qui ont fait 14 blessés, dont 7 policiers, 19 arrestations ont été opérées, ce qui porte à 78 le nombre de jeunes gens appréhendés en trois jours. »

Le Monde, 26-2-62.

 

Le 25 juin dernier, une déclaration de l’I.S. attirait l’attention sur le jugement imminent, à Munich, d’Uwe Lausen, inculpé pour sa participation à diverses publications de la section allemande de l’Internationale situationniste.

Le 5 juillet, Uwe Lausen a été condamné à trois semaines de prison. Les attendus lui reprochent, entre autres attaques contre tous les aspects de cette société, d’avoir bafoué « l’honneur de Dieu » — il fallait y penser ! — et le sentiment moral du public.

Les précédents procès de Munich n’ayant abouti qu’à des peines de prison avec sursis, Uwe Lausen se trouve être le premier situationniste emprisonné pour délit d’opinion. Dans la mesure où il avait été menacé d’un an de « rééducation » dans une prison pour mineurs, ce verdict est une relative victoire de sa défense.

Nous remercions toutes les personnes, et tous les groupes, qui ont manifesté leur appui à Uwe Lausen dans ces circonstances. Le mouvement en sa faveur a été particulièrement large, en dehors de l’Allemagne, dans la zone de la section scandinave de l’I.S. ; et d’autre part dans la ville d’Anvers.

Peut-être doit-on compter aussi, dans les hésitations de cette étrange justice, la conscience d’être, même au sens conventionnel bourgeois de la justice, d’étranges juges ? C’est, en effet, dans les mêmes jours que l’opinion mondiale apprenait qu’environ deux cents personnalités judiciaires de l’Allemagne fédérale étaient maintenant invitées à une retraite anticipée pour avoir été les travailleurs d’élite des tribunaux nazis, les recordmen du monde en vitesse de condamnation, à la blle époque où ils avaient à défendre l’honneur hitlérien de Dieu.

Ce « malaise dans la société », dont parlait Freud, a pris depuis trente ans d’étonnantes proportions, des vieux camps de la mort aux actuelles banlieues de la survie. On sait maintenant qu’il relève d’une psychanalyse nouvelle. Nous montrerons le contenu latent des manifestations des nouveaux rebelles — qui sont en train de trouver une cause (« les situationnistes exécuteront le jugement que les loisirs d’aujourd’hui prononcent contre eux-mêmes », I.S. n° 1).

Ce procureur de Munich, qui parle si facilement de « balayer toute cette racaille jusque dans les caves dont ils sont sortis », n’aura pas la tâche facile. Des plus diverses façons, il n’a pas fini d’entendre parler de nous.

16 juillet 1962

Pour l’I.S. : Debord, Vaneigem

Édité par l’I.S., 32 rue de la Montagne-Geneviève, Paris 5e.

 

Ce tract (« Le malaise dans la civilisation »), paru en français et illustré par une photo d’Uwe Lausen, sera aussi publié en danois dans le premier numéro de la revue Situationistisk Revolution, en octobre 1962.

En geste de solidarité, Asger Jorn peignit et exposa la même année aux États-Unis A Portrait of a Poet as a Jong Prisoner Uwe Lausen.

 

Das Unbehagen in der Kultur
(ang. dommen over situationisten Uwe Lausen)

 

“Vi er endnu kun én avantgarde: andre vil komme. Vi er et mareridt, som kulturens søvn ikke mere kan blive fri for.”

— Erklæring af 25. juni vedr. processen mod S. I. i Den Tyske Forbundsrepublik.

 

“München 25. juni (A.P.) – Lørdag er for tredje nat i træk flere tusinde unge mennesker stødt sammen med politiet i Schwabing området. Grupper af ‘læderjakker’ og studenter gennemkrydsede gaderne og forsøgte at vælte de parkerede vogne. Ved sammenstødene blev 14 sårede, deraf 7 politibetjente, og der foretages 19 arrestationer, hvorved antallet af unge, der er arresteret i løbet af 3 døgn, hermed kommet op på 78.”

Le Monde, 26. juni 1962.

 

Den 25. juni henledte en erklæring fra S.I. opmærksomheden på den nært forestående dom i München over Uwe Lausen, der var anklaget for sin medvirken i forskellige publikationer udsendt af Situationistisk Internationales tyske sektion.

Den 5. juli blev Uwe Lausen idømt tre ugers fængsel. Han blev i præmisserne anklaget for, foruden angreb mod hele dette samfunds forskellige sider, at have krænket “Guds ære” — det skal nok kunne mane til eftertanke! — og at have krænket den offentlige blufærdighed.

Da de foregående processer i München kun resulterede i betingede fængselsstraffe, er Uwe Lausen således den første situationist, der fængsles for sine meninger. I betragtning af, at han blev truet med et års genopdragelsesophold i et fængsel for mindreårige, er kendelsen en relativ sejr for hans forsvar.

Vi takker alle personer og alle grupper, som har ydet støtte til Uwe Lausen i denne sag. Arbejdet til gavn for ham har, udenfor Tyskland, været særligt stort i det område der dækkes af S. I.’s sektion i Skandinavien: og desuden i byen Antwerpen.

I overvejelserne overfor denne mærkelige form for retfærdighed, må man måske også tage hensyn til dommernes samvittighed over, selv i den konventionelle borgerlige betydning af retfærdighed, at være nogle besynderlige dommere? Det var nogenlunde på samme tidspunkt at verdensopinionen erfarede, at omkring 200 personer i det tyske justitsvæsen nu havde fået tilbud om at trække sig tilbage før tiden, idet de havde været elitearbejdere ved de nazistiske domstole og indehavere af verdensrekorden i hurtig domfældelse i den skønne tid, hvor de skulle forsvare de hitlerske guders ære.

Dette “ubehag i samfundet”, som Freud talte om, har i løbet af 30 år antaget et forbavsende omfang, fra gamle dødslejre til det nuværende grænseområde af et liv i dødens skygge. Man ved nu, at det afhænger af en ny psykoanalyse. Vi vil vise det latente indhold i de nye rebellers manifestationer — som er på vej til at finde en årsag (“situationisterne vil eksekvere den dom, som fritiden i dag udtaler mod sig selv” — tidsskriftet I.S. nr. 1).

Denne prokurator fra München, som så let taler om at “feje hele dette rak lige ned i de huller, de er kommet fra”, vil ikke få noget let hverv. Sagt på en anden måde: han vil stadig høre mere om os.

For S. I., Debord – Vaneigem

Publié dans L'IS avant Mai 68 | Marqué avec , , , , | Commentaires fermés sur Das Unbehagen in der Kultur (16 juillet 1962)