[Lyon] Fiertés 2011 : L’égalité ne s’obtient pas à coup de bulletin de vote !

La CGA appelle à rejoindre le bloc unitaire libertaire, transpédégouine et féministe à la Gay Pride : RDV samedi 18 juin à 13h30 sur les marches du lycée du Parc.

Fiertés 2011 : L’égalité ne s’obtient pas à coup de bulletin de vote !

Depuis la révolte de Stonewall et les premières luttes menées en France, chaque fois qu’a reculé l’homophobie, la lesbophobie, la transphobie sur le plan institutionnel comme au niveau populaire, c’est grâce à des années de lutte menées par lesbiennes, les gays, les bi et les trans, appuyées dans un certain nombre de cas par une partie du mouvement social.

Privés du droit de vote, les lesbiennes, bi, gays et trans sans papiers y ont joué un rôle déterminant. Le slogan de la LGBT pride 2011 à Lyon les exclut de fait, comme il exclut toutes celles et ceux qui ont lutté pendant des années pour l’égalité, sans passer par le lobbying électoral, du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) au groupe de libération homosexuelle en passant par les gouines rouges, qui appelaient à la subversion de l’ordre bourgeois et patriarcal dans une société où l’homosexualité était considérée comme une maladie. Ce sont leur lutte qui ont conduit à toutes les avancées contre l’homophobie, alors que l’ensemble de la classe politique, de l’extrême-gauche aux fascistes, considérait l’homosexualité comme une déviance.

Violence homophobe et transphobe

Même s’il est nécessaire de combattre les lois homophobes et transphobes, l’homophobie et la transphobie ne disparaîtront pas par des actes législatifs : elles sont le produit d’un système social, l’hétéropatriarcat, porté et défendu par l’ensemble de la classe politique. Ce système qui organise la domination masculine et impose comme norme l’hétérosexualité obligatoire, autour de rôles masculins et féminins imposés, produit l’homophobie, lesbophobie et la transphobie en définissant comme « anormales » les orientations sexuelles autre que l’hétérosexualité, les comportements qui ne cadrent pas avec les stéréotypes masculins et féminins. Un tel système veut bien « tolérer » à la marge des lesbiennes et des gays réduits au rang de consommateurs ou électeurs potentiels, tant qu’ils et elles se conforment aux rôles masculins et féminins dominants. Mais il opprime et stigmatise toutes celles et ceux qui ne rentrent pas dans le cadre dominant. Ce système produit les agressions quotidiennes, violences homophobes et transphobes. Les représentations qu’ils véhiculent encouragent les agresseurs au passage à l’acte. L’État fait mine de réprimer les manifestations les plus apparentes de la violence homophobe, mais y contribue par ailleurs en véhiculant des représentations normatives, des programmes scolaires à sa représentation de la sexualité et de la famille. Plus encore, il double cette violence d’une discrimination légale.

Pour mettre fin à la violence homophobe et transphobe : ne compter que sur nos luttes, combattre l’hétéropatriarcat !

Nous ne mettrons pas fin à la violence homophobe et lesbophobe en comptant sur l’intervention de l’État, ou de partis politiques en recherche de clientèle électorale : ceux-ci, le moment venu, n’hésiteront pas à se ranger par opportunisme derrière l’homophobie et la transphobie dominante dans la société, et à sacrifier les intérêts des lesbiennes, des gays, des bi et des trans.

Il faut organiser l’autodéfense face aux agressions, pour dissuader les agresseurs. Il faut aussi combattre tous les discours qui légitiment ces agressions, les cautionnent (par choix ou indifférence) et qui les rendent possible. À l’école, au travail, dans les médias… Cela passe par la lutte au quotidien contre les normes dominantes, la recherche d’alliés dans ce combat qui ne soient pas des alliés de circonstance, au gré des opportunités politiques. L’affirmation que chaque personne a droit de vivre son orientation sexuelle librement, sans avoir à se cacher dans un ghetto commercial pour celles et ceux qui le peuvent, ou à vivre dans la peur pour celles et ceux qui n’en ont pas les moyens, parce qu’ils et elles appartiennent aux classes populaires.

CGA Lyon.

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5 réponses à [Lyon] Fiertés 2011 : L’égalité ne s’obtient pas à coup de bulletin de vote !

  1. Malekal dit :

    Salut

    Merci d’avoir pris le temps d’une critique, même si on s’est sans doute mal fait comprendre, parce qu’on se reconnait pas bien dans la manière dont tu interprètes notre texte : du coup ben quelques éléments de réponses à tes remarques, en espérant que ça rendra plus clair notre point de vue :

    _ Il n’a jamais été question pour nous de reprocher aux personnes LGBT d’aller boire un coup dans les boites gay/lesbiennes, d’y draguer, etc… (les injonctions puristes ou moralistes sur quel que sujet que ce soit, ce n’est pas notre tasse de thé, et on a jamais eu la prétention d’être irréprochables) et ce n’est encore moins pour nous un critère qui permettrait de ranger celles et ceux qui le fond dans la classe bourgeoise.

    Pour ce qui nous concerne -même si ce n’est pas le sujet- l’appartenance à la bourgeoisie est déterminée par la position dans les rapports de productions, pas par des comportements (même si certains peuvent relever d’une culture de classe).

    Par ailleurs, lorsque nous affirmons que « chaque per­sonne a droit de vivre son orien­ta­tion sexuelle libre­ment, sans avoir à se cacher dans un ghetto com­mer­cial pour celles et ceux qui le peu­vent, ou à vivre dans la peur pour celles et ceux qui n’en ont pas les moyens, parce qu’ils et elles appar­tien­nent aux clas­ses popu­lai­res. », cela ne revient pas du tout à affirmer que « c’est la faute des LGBT s’il y a ghetto » . Un ghetto est par définition imposé, et pas choisi (ou tout du moins le « choix »(sic) est fortement déterminé par le système d’oppression), et c’est la violence hétéropatriarcale qui impose la délimitation des lieux de dragues en interdisant l’essentiel de l’espace public aux LGBT. Et lorsque cet interdit est transgressé, par révolte, envie d’égalité ou simplement par nécessité (parce que les lieux de dragues payant sont inaccessible, soit pour des raisons de thune, soit pour des raisons d’accessibilité, à la campagne par exemple), la violence homophobe vient faire office de rappel à l’ordre hétéropatriarcal.Tous les ghettos (le ghetto juif par exemple) constituent une marge tolérée, délimité dans le temps et l’espace, mais la « tolérance » n’est ni l’acceptation, ni l’indifférence, ni l’égalité, et n’est jamais que temporaire. Car la violence «(homophobe, raciste, antisémite) « produit » en permanence le ghetto en interdisant aux minorités opprimées d’en sortir, de se vivre librement à l’extérieur ou « à leur péril », en les rappelant à l’ordre dominant par la violence.

    En ce sens, bien sur que le commerce gay et lesbien répond à une demande. Mais une large part de cette demande est contrainte par la violence homophobe, et c’est ce qui fait qu’il s’agit d’un ghetto commercial. En bref la chose qui nous préoccupe là c’est pas que les gays et les lesbiennes aillent dans ces bars (ce qui est bien compréhensible comme tu le soulignes), c’est qu’ils et elles soient contraint d’y aller s’ils et elles veulent draguer ou tout simplement vivre leur sexualité sans se faire agresser.

    Dire que le système hétérosexiste « veut bien « tolé­rer » à la marge des les­bien­nes et des gays réduits au rang de consom­ma­teurs ou électeurs poten­tiels, tant qu’ils et elles se confor­ment aux rôles mas­cu­lins et fémi­nins domi­nants. » ne signifie pas qu’il les considère comme égaux, ni qu’il leur accorde des droit égaux. Il aurait été sans doute plus juste que cette « tolérance » est déjà le résultat des luttes menées, et qu’elle vise à l’intégration de ces luttes dans le cadre capitaliste ainsi qu’à tenter de neutraliser leur caractère subversif.
    De quoi il s’agit, les rôles masculins/féminins dominant-e-s ? De l’injonction à la virilité pour les gays, de l’injonction à la féminité pour les lesbiennes… Et par conséquent, de la transphobie qui en découle, y compris au sein du milieu gay et lesbien « mainstream », mais plus encore dans les milieux hétéros… Mais aussi de la violence qui touche plus fortement les folles, les butch, etc…

    Sinon, ben on voit pas bien ou on a parlé des « gays/lesbiennes bourgeois-e-s » dans notre texte. On s’est contenté de relever que l’oppression homophobe frappait encore plus durement les classes populaires, on n’a jamais affirmé qu’elle ne touchait pas les bourgeois.
    Pour le reste, on n’est pas sur mais il nous semble à entendre tes critiques que tu fait la confusion entre notre tract et le texte que des camarades LGBT féministes et libertaires lyonnais ont rédigé pour appeler à un bloc à la LGBT pride, bloc auquel nous nous sommes associés par soutien mais dont nous ne sommes pas à l’initiative. Il nous semble qu’illes ont toute légitimité pour porter ces critiques, parce qu’il s’agit de « critiques internes » au mouvement LGBT, que tu les partages ou non. Même si bien évidemment ça n’épuise pas la discussion…

  2. @ANarkotafioliste dit :

    Salut
    On a fait suivre votre message aux camarades lyonnais de la CGA. Pour leur écrire directement c’est groupe-lyon [at] c-g-a.org (y’a les infos dans le paragraphe de fin sur rebellyon.info), et sinon le mieux à l’occaz c’est de passer discuter à la plume noire 😉

  3. Camaros de la CGA dit :

    Salut camarade! je suis de la CGA Lyon et je transmet au groupe ta remarque.

    anarkobise

  4. ANarkotafioliste dit :

    Pour la CGA de Lyon, si ils lisent le site.

    Wesh, salut les copains/copines lyonnaises.

    Bon, par chez nous on aime bien vos publications, votre démarche et vos textes la plupart du temps. Ce tract a un mérite : rappeler les luttes passées des homosexuels et lesbiennes, bi et trans, (et j’en oublie) et leur caractère révolutionnaire.

    Mais… (car il y a un mais) on se serait bien passé de l’éternel ligne moraliste ou au moins moralisante sur « l’Omosexualitékomèrciale » (en gros) et des gays/lesbiennes « bourgeoi-e-s » (en très très gros…) : parce qu’il transpire la connerie ce passage.

    Le système hétéro-sexiste et patriarcal ne « tolère » rien à sa marge, pas même les homosexuels ou lesbiennes bourgeoises ou « de classe moyenne » (de « classe moyenne », c’est à dire pas des sous-prolétaires, des précaires ou des ouvrier-e-s qui travaillent 8h par jour 40h par semaine – même si prolo quand même stricto sensu, on va pas chipoter) comme le sont la plupart des militant-e-s d’extrême gauche et anarchistes si on s’en tient à ce qu’on peut observer autour de nous. Parce que les « LGBT bourgeois-e-s » on sait pas trop ce que ça veux dire, perso on fréquente pas les salons de thé ni les plateaux télé, ni les bars les plus chers du marais. Au fond, si le public de ce tract, c’est les LGBT pas bourgeois-e-s : qu’est-ce qu’ils et elles en ont à foutre de la fameuse et très fantasmée « communauté » et de ses avatars bourgeois ?

    On se serait bien passé de cet énième cliché sur les gays et lesbiennes (etc, etc…) vu qu’on reproche rarement aux tamouls de s’acoquiner avec le petit commerce en france quand ils se font pas génocider ou les sans-papiers de se faire oublier et d’abandonner l’action révolutionnaire une fois qu’ils se font plus traquer par la police nationale dans les tracts de soutien (pour rester dans les clichés). En gros, ça se sent que ce tract n’a pas été écrit par les concernés (même si il est plein de bonne volonté) parce que si c’était le cas, chacun saurait que c’est pas dans les milieux militants ou les squats qu’on rencontre beaucoup de copines de copines ou de copains de copains, et que quand certains dépensent leur thunes dans de la came, une playstation 3 ou le dernier pull lonsdale, d’autres se payent un verre au « ghetto » pour espérer faire des rencontres (chacun-e ses priorités). En gros : le « commerce » répond à une demande.

    Pour faire simple camarades lyonnais : C’est pas de la faute des LGBT si il y « ghetto » (qui se résume souvent à un lieu public, à un parc, à un bar, etc), mais bien de la faute au système patriarcal et hétéro-sexiste, justement parce qu’il ne « tolère » pas de « marge » mais les produit en vue d’exclure les anormaux et les « a-normâles »… Dont tous les mecs qui ne rêvent pas que de nanas et les nanas qui ne rêvent pas que de mecs (ou les trans et intersexes qui rêvent de trucs que vous pouvez même pas théoriser) sont des cibles potentielles : précisément parce qu’ils et elles ne se conforment pas aux rôles dominants (au moins du point de vue du genre et du sexe) !
    Donc de ce coté là, on sait pas non plus ce que ça veut dire des LGBT qui se « conforment » aux rôles masculins et féminins « dominants » ! Qu’est-ce que c’est que cette soupe queer-moraliste camarades lyonnais ? Et si on parlait de classe sociale ?

    La séparation et la misère relationnelle produite par l’homo-lesbo-bi-transphobie (etc) génère ces « ghettos » que vous dites « commerciaux » (mais on y va pas pour investir en bourse ou se faire des relations professionelles, comme vous allez pas en concert pour en votre capital jeunesse ou votre carrière -enfin, on l’espère- mais pour kiffer et voir vos potes et qui sait, faire une ou plusieurs rencontres -sait on jamais- sans qu’on vous fasse chier… on vous soupçonne même d’aller de temps en temps au restaurant avec vos parents ou vos ami-e-s et de vous faire inviter : BANDE DE BOURGEOIS !). En clair, avant de tomber dans des clichés hétéro-centristes : commencez déjà par « dés-hétéroïser » et « déviriliser » vos milieux, vous décloisonner de votre environnement si « normal » et si « irréprochablement no-profit » pour voir à tout hasard si vous vivriez bien le fait de voir autant de pédés et de goudous (etc…) dans vos milieux qu’on en trouve dans les « ghettos ». Ce serait pas pour nous déplaire…

    Tout ça, c’est pas une question de morale ou de principes : c’est une question d’éthique, de désirs, et de la nécessité de changement social radical, et en bref : DE POLITIQUE ! (on vous l’apprend pas, le privé est politique : et ça s’applique pas qu’au « non-hétéros et non-hétéras »)

    A vous de voir.
    Allez, gros bisous, et dormez bien : c’est l’jour du saigneur.

  5. info dit :

    Salut
    Selon plusieurs journaux (lyonplus entre autres) Les identitaires
    prévoient une contre manifestation face à la marche des fiertés ce samedi.
    Des sources à Grenoble laissent entendre que des fachos grenoblois vont
    monter sur lyon à l’occasion.

    Un cortège unitaire libertaire transpédégouine et féministes a lieu :
    RDV 13h30 devant les marches du lycée du Parc, Boulevard Anatole France.

    Venez nombreux ! Entre les fafs, le mot d’ordre de cet année (« je
    vote… ») et l’aspect consuméristes, les raisons sont nombreuses de
    rejoindre le cortège !
    (http://rebellyon.info/On-n-est-pas-la-pour-decorer-on.html)

    faites tourner l’info et venez nombreux-ses!

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