[La police travaille au Havre] Vérité et justice pour Abdoulaye

[…] Tué par la police, au Havre : le récit de la famille de la victime

Abdoulaye, 30 ans, a été tué par la police, au Havre, mardi 16 décembre 2014, vers 1h du matin. Il aurait reçu dix balles dans le corps. Ses proches témoignent sur Normandie-actu.

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Abdoulaye, 30 ans, aurait reçu dix balles dans le corps. Deux policiers du Havre (Seine-Maritime) l’ont abattu, avenue du Bois au Coq, dans le quartier populaire du Mont-Gaillard, en Zone de sécurité prioritaire (ZSP), dans la nuit du lundi au mardi 16 décembre 2014, vers 1h du matin, après « une longue scène d’horreur », a expliqué le procureur de la République du Havre, Francis Nachbar, lors d’une conférence de presse, en milieu d’après-midi, mardi. Une version que conteste la famille d’Abdoulaye, qui souhaite porter plainte, et s’exprime, sur Normandie-actu.

Les deux frères d’Abdoulaye n’étaient pas sur les lieux, mais ils ont passé leur journée à rassembler des témoignages, dans le quartier, afin de connaître « la vérité sur la mort de leur frère ».

« Il a voulu se réfugier chez ses voisines, après une bagarre »

« L’histoire a commencé dans l’appartement de mon frère, puis avenue du Bois au Coq. Pour moi, il y a eu une bagarre dans l’appartement, avec une autre personne. Abdoulaye n’était pas tout seul, contrairement à ce que dit le procureur. Au cours de cette bagarre, il a voulu se réfugier chez ses voisines, dans son immeuble. Elles ont eu peur, on ne peut pas leur en vouloir, il y avait du sang partout, il était pieds nus, en caleçon. Elles ont appelé la police, puis il est sorti dans la rue, et a frappé à la fenêtre du véhicule de police, pour avoir de l’aide », relate à Normandie-actu le petit frère d’Abdoulaye, Mamadou.

La version du procureur de la République du Havre. Armé d’un couteau, Abdoulaye a été tué alors qu’il venait de poignarder gravement un passant. Il se trouvait en « état de démence », a déclaré le procureur de la République du Havre, Francis Nachbar.

Peu avant 1h du matin, « les services de police sont avertis qu’un individu en sang, armé d’un couteau, est très menaçant dans les rues ». Cet homme, vociférant, en short et pieds nus, porte un couteau dans la main. Il a auparavant saccagé son appartement, brisé des vitres, selon Francis Nachbar, et s’est blessé en se faisant de sanglantes coupures.

Avant de quitter son immeuble, cet homme a menacé deux jeunes filles, ses voisines, et un jeune homme. Alors que les deux jeunes sœurs rentraient chez elles pour s’y réfugier, cet homme a tenté d’enfoncer leur porte. Elles ont alors prévenu la police. Dans la rue, Abdoulaye aurait ensuite pris à partie un premier véhicule de police, puis un autre, dont il a violemment frappé une vitre avec son couteau, un instrument bricolé avec trois lames, assez courtes mais très acérées, toujours selon les précisions du procureur.

Les véhicules bloquent la rue et appellent des renforts, quand l’homme se précipite alors sur un passant. « Il le poursuit, le fait tomber et à califourchon sur lui commence à lui asséner des coups avec son couteau », rapportera également le procureur. Le passant, âgé de 32 ans, est grièvement blessé. Notamment au visage. Il a reçu une vingtaine de coups de couteau. Hospitalisé d’urgence, ses jours ne semblaient plus en danger mardi en début d’après-midi. Toujours selon le procureur Francis Nachbar, alors que les policiers lui font des sommations, Abdoulaye se détourne, délaisse sa victime et se dirige vers eux. Face à lui, les deux fonctionnaires d’une brigade canine ouvrent alors le feu. Les policiers ont tiré vingt balles. Dix se sont logées dans le corps d’Abdoulaye, dans son buste et ses jambes. Aucune dans son dos selon les responsables de la police. Selon le procureur du Havre, pas de doute, « l’état de légitime défense est avéré ».

« Ce passant, il le connaissait »

Pour sa famille, Abdoulaye n’aurait pas d’antécédents psychiatriques. « Abdoulaye était un garçon très gentil, toujours joyeux. Ce n’était pas un violent. Et d’autres personnes qui le connaissaient peuvent en témoigner », répète son frère à Normandie-actu.

« Comment mon frère a pu avoir le temps de donner 20 coups de couteau à un homme ! Et les policiers ne sont pas intervenus ? », se questionne son grand frère, Abdourahmane, qui insiste également sur le fait que « ce passant », Abdoulaye le connaissait. « Je pense qu’il s’est battu avec lui, avant, dans son appartement. » Les deux hommes se seraient connus, peut-être, lors d’une affaire « de stupéfiants », poursuit-il.

Bouleversé, Abdourahmane parle du corps de son frère, gisant sur l’avenue du Bois au Coq. « Il faisait nuit, il pleuvait, et je voyais le corps de mon frère sous le drap blanc. Je n’ai pas pu l’approcher. Les policiers m’ont écarté ».

Le couteau ? « Il s’agit dun couteau à huîtres et non pas d’un couteau artisanal (…) Et mon frère a reçu du gaz lacrymogène par les policiers, lorsqu’il a frappé à la fenêtre du véhicule de police en descendant de son immeuble », croit-il savoir.

La famille ne souhaite pas « de marche blanche », et ne formule qu’un souhait : « savoir la vérité ». Elle a décidé de porter plainte « pour cet acte disproportionné ». Le parquet du Havre a saisi le Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Rouen pour mener les investigations. […]

Leur presse (Lou Benoist & Briac Trébert, Normandie-actu.fr, 17 décembre 2014)

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[La police assassine en toute impunité] La manifestation des flics d’Alliance perturbée (2)

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Paris, 13 novembre 2014 | VOIR LA VIDÉO

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[Espagne] La police a arrêté plusieurs personnes dans une opération contre le « terrorisme anarchiste »

Vaste coup de filet des Mossos d’escuadra et des forces spéciales anti-terroristes contre le milieu anarchiste à Barcelone et aux alentours.

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Plus de 500 policiers, des dizaines de véhicules de transport de pandores, des troupes en tenue anti-émeutes, des commandos cagoulés, plusieurs domiciles perquisitionnés, des centres de rencontres libertaires (Aténéo Libertario) fouillés, une dizaine d’interpellations selon la presse.

Reçu ce 17 décembre 2014

 

Grosse opération de police contre des anarchistes à Barcelone

L’opération de police appelée « Pandora » dirigée par « la Audiencia Nacional », plus de 400 policiers mossos et d’autres services de l’État ont donné l’assaut ce matin sur plusieurs squats, centres sociaux et domiciles à Barcelone (Kasa de la Muntanya, el Ateneu de Poble Sec et Ateneu de Sant Andreu), à Sabadell, Manresa et Madrid.

Pour le moment il y a plus de 13 arrestations.

Indymedia Bruxelles, 16 décembre 2014

 

Espagne : Des centaines de personnes dans la rue suite à une vaste opération anti-anarchiste

À 5h15 ce matin, des centaines de policiers ont investis plusieurs centres sociaux anarchistes et plusieurs domiciles en Espagne.

Au centre social ’Kasa de la Muntanya’, la police a enfoncé les portes alors qu’un hélicoptère survolait les lieux. 300 policiers anti-émeute ont occupés les lieux, alors qu’une vingtaine de personnes à l’intérieur s’était réfugiée dans la salle de gym. À l’intérieur, tous les objets électroniques ont été confisqués (clés usb, téléphones, ordinateurs) ainsi que de la documentation. Avant 8h du matin, une cinquantaine de personnes avaient monté une barricade dans une rue proche en solidarité mais ceux-ci ont rapidement été dispersés. En tout une quinzaine de personnes ont été arrêtées dans le cadre de « l’Opération Pandora », ils sont accusés de faire partie d’une « organisation terroriste anarchiste ». Des centaines de personnes se sont rassemblées partout en Espagne en solidarité.

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De nombreux manifestants solidaires des anarchistes arrêtés.

À 22.30, des émeutes ont éclaté à Barcelone alors qu’au moins un millier de personnes sont encore rassemblées dans la ville. Le hashtag pour suivre les évenements sur Twitter est OperacionPandora.

Secours Rouge/APAPC, 16 décembre 2014

 

Lanceurs de Balles de Défense : la police de Catalogne importe le « savoir faire français »

« Savoir faire français »
Les Lanceurs de Balles de Défense français, ceux qui ont blessé et mutilé des dizaines de personnes à Nantes, à la ZAD et dans toute la France ces dernières années sont bien arrivés en Catalogne.

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Barcelone, 16 décembre 2014

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Ibidem

Une opération « antiterroriste » contre les milieux libertaires de Barcelone a eu lieu ce matin 16 décembre.

On peut voir dans la vidéo de 20 Minutes un agent des Mossos (l’équivalent des CRS français) cagoulé arborant un LBD, la même arme que nos flics hexagonaux. Une dotation récente, car les autorités catalanes avaient annoncé le retrait — à partir du 30 avril 2014 — des anciens fusils tirant des « balles de gomme » de gros calibre, suite à plusieurs mutilations là-bas aussi.

Leurs décideurs ont donc le cynisme de les remplacer par d’autres armes à feu utilisées en France, plus précises mais tout autant destructrices et potentiellement létales.

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Nantes, 22 février 2014

Un article qui parle des « armes qui remplaceront les balles de gomme » et fait le point sur ces armes de la police française.

La France démocratique exporte son savoir faire et ses armes. Les blessés d’ici et d’ailleurs sur qui ces lanceurs sont expérimentés apprécieront.

Bon courage aux compagnons catalans.

Indymedia Nantes, 16 décembre 2014

 

« Operación Pandora »
Espagne : Grosse vague de perquisitions et arrestations à Barcelone et Madrid

http://juralib.noblogs.org/files/2014/12/102.jpgCe mardi, à 5h du matin, commençait la bien nommée opération antiterroriste appelée « Pandore », contre le dit « terrorisme anarchiste ». Des personnes ont été arrêtées, accusées d’appartenir à une organisation anarchiste à laquelle plusieurs attaques par engins explosifs sont attribuées. L’opération, sous la direction de la Cour Nationale de Madrid, a mobilisé 450 flics des Mossos d’Esquadra catalans, qui dès 5h30 ont perquisitionné 13 domiciles en Catalogne — 8 à Barcelone, un à Sabadell et un à Manresa — mais aussi une personne à Madrid par la Guardia Civil.

Les flics sont rentrés dans le squat Kasa Muntanya, à Barcelone, autour duquel des centaines de policiers se sont déployés, pendant qu’un hélicoptère assistait l’opération en éclairant les lieux. Les médias présentent la Kasa Muntanya comme le « centre opérationnel des terroristes anarchistes » (sic !). La perquisition a duré plus de 13 heures, pendant lesquelles la vingtaine d’habitants était retenue dans le gymnase du squat, tandis que les flics fouillaient chaque pièce de l’immeuble. Ensuite ont eu lieu d’autres perquisitions, dans les Athénées libertaires de Sant Andreu et du Poble Sec, à Barcelone. Les flics ont embarqué les portables, ordinateurs et matériel informatique, de l’argent liquide et des livres.

Au cours de l’opération sept femmes et quatre hommes ont été arrêté-e-s, entre 31 et 36 ans, de nationalités espagnole, uruguayenne, italienne et autrichienne.

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Le juge Javier Gómez Bermúdez, en charge de l’opération

Les arrestations sont liées à plusieurs attaques qui ont eu lieu en 2012 et 2013, notamment des attaques explosives sur des DAB de succursales bancaires. L’Audience Nationale fait un lien entre ces attaques et le Comando Insurreccional Mateo Morral, qui a revendiqué avoir posé une bombe dans la cathédrale madrilène de La Almudena le 7 février 2013, et une autre à la basilique El Pilar de Saragosse le 3 octobre 2013. Deux attaques pour lesquelles sont accusé-e-s les compagnon-ne-s Mónica Caballero et Francisco Solar, arrêté-e-s le 13 novembre 2013 à Barcelone, et en prison depuis.

On peut remarquer la coordination immédiate qui a lieu entre l’Audience Nationale, les flics catalans et les médias, tous servant la même version des faits, en mettant en scène un état d’alerte maximum.

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Manif de solidarité à Barcelone

À 19h plusieurs milliers personnes ont manifesté dans le centre ville de Barcelone, en bloquant plusieurs rues, il s’agit d’une des plus grandes marches solidaires spontanées depuis les années 70 en Catalogne. Des vitrines de banques et d’agences immobilières ont été fracassées, des projectiles ont été lancés sur les flics, et des bennes à ordures ont été brûlées. A priori il n’y aurait pas eu d’arrestations malgré quelques charges policières au cours de cette manifestation. D’autres manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes du pays. À Madrid il y aurait au moins trois arrestations.

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Manif de solidarité à Madrid

Ces quelques manifestations offensives sont importantes, elles montrent à l’Etat que les anarchistes ne se terrent pas sous la première grotte dès que la répression frappe. Les compagnons devraient faire face au juge Javier Gómez Bermúdez, ce mercredi 17 décembre ou demain, accusés d’ »appartenance à une organisation criminelle de nature anarchiste à des fins terroristes », rien que ça. Il sera alors décidé de les libérer ou de les incarcérer en détention préventive.

Nous ajouterons des informations sur ce site lorsque nous en aurons plus.

Solidarité avec les compagnon/nes arrêtés en Espagne le mardi 16 décembre.
Liberté pour Monica et Francisco.
Liberté pour tou/tes les prisonnier/es de la guerre sociale.

Non Fides [Synthèse réalisée à partir de sites compagnons et de la presse à purée espagnole, le mercredi 17 décembre 2014.]

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Petit récit de la manifestation contre la THT à Embrun

Petit récit de la manifestation contre la THT à Embrun

Suite à l’appel pour une manifestation contre la THT, le nucléaire et son monde environ 300 personnes se sont réunies à Embrun ce samedi 13 Décembre 2014. L’appel à manifester lancé par quelques individus avait été relayé par des collectifs, des coordinations, des associations de la vallée, de Briançon, de Gap et d’ailleurs.

Un tour a été fait dans le centre d’Embrun. Il y avait de nombreuses pancartes, banderoles où on pouvait lire “Qui sème les volts, récolte la révolte”, “Nos montagnes valent mieux que leurs profits”, “150.000 V, 225.000 V, 400.000 V : qui dit mieux ? RTE”. Une pancarte faisait le lien avec les luttes contre la THT et le nucléaire dans le Cotentin, il y avait aussi des drapeaux de la lutte contre le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin (No Tav) et des drapeaux, banderoles de différents collectifs comme Alpi Libre, de la coordination contre les projets nuisibles à Gap ou d’associations comme Sortir du Nucléaire Hautes-Alpes. On pouvait entendre des chansons détournées comme “RTE, tu m’auras pas !” ou des slogans comme : “THT : la tension monte”, “RTE dégage : résistance et sabotage”, “En l’air ou bien sous terre on négociera rien. La THT y’a vraiment pas moyen !”, “Dans la vallée de Haute-Durance, la THT ne passera pas, la THT on sabotera”, “THT, ni ici, ni ailleurs !”

La manifestation a été suivie d’une soupe partagée sur la place de départ. Il y a eu des prises de paroles de collectifs, d’associations ou d’individus. On aussi a entendu parler de la lutte contre la centrale à bois E-On de Gardanne, de la lutte contre le projet de Center Parcs de Roybon, d’un rendez-vous à Bussoleno ce mercredi à 17h30 en solidarité avec des prisonniers-ères de la lutte No TAV (le rendu de leur procès sera donné ce jour : le procureur a requis 9 années de prison).

Une assemblée a ensuite eu lieu sur la place afin de discuter des suites à donner à cette manifestation et à la lutte contre la THT, le nucléaire et son monde.
Des collectifs locaux se reforment dans la vallée.
Il y aura aussi une soirée le samedi 31 janvier à Châteauroux-les-Alpes avec la projection d’un film sur la lutte contre la THT et le nucléaire dans le Cotentin, une assemblée, une soupe et un concert.

Cette petite journée fut vraiment belle : pas mal de monde, beaucoup de rencontres, d’échanges. La détermination et la solidarité s’installe face à la déclaration d’utilité publique du projet de ligne à très haute tension et au monde qui va avec.

En partant de la place, on pouvait lire sur le sol : « THT, la tension monte !”

Pour être tenu-e au courant des prochaines assemblées, des événements publics, pour contacter des collectifs locaux.

Mille Bâbords, 15 décembre 2014

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[Zurich] La police s’interroge

La police s’interroge

Au XIIe siècle, les voyageurs qui arrivaient à Zurich, pouvaient lire cette inscription à l’entrée de la ville : « Zurich, noble par la richesse de beaucoup de choses ». Elle occupe aujourd’hui la troisième place dans le classement des villes où habiter coûte le plus cher ; la seconde dans le classement des villes du monde où il fait bon vivre.

Vendredi 12 décembre, il semblerait que 200 habitants mécontents se soient retrouvés à la nuit tombée. Après avoir déroulé une banderole sur laquelle était inscrit « reprenons la rue », ils se seraient mis en ordre de marche, parcourant la ville, le visage dissimulé.

La presse locale raconte que sur leur chemin et à l’aide de barres de fer, cette cohorte imprévue se serait mise à détruire des vitrines, à piller des magasins, pour finalement incendier des poubelles et des voitures. Le chef de la police locale précise que les hommes qu’il avait envoyé pour calmer l’attroupement auraient été « délibérément attaqués ». Les barres de fers qui auraient servi à briser les devantures de banques auraient aussi été utilisées contre ces policiers. Dès le lendemain, une dépêche AFP entend donner de plus amples précisions quant aux évènements : « Outre les pierres, pétards et fusées lancées sur la police, les manifestants ont également procédé à des attaques au laser ». Ils auraient même incendié deux arbres innocents, arraché une portière de voiture de police pour en attaquer les occupants, et brisé les vitres d’un restaurant bondé, en terrorisant les clients.

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Le lendemain, devant les caméras de télévision, le chef de la police se montre stupéfait :
« Les raisons politiques, on va les examiner dans un second temps mais à première vue il n’y a aucun motif apparent. » (1’06)

Sur l’internet, en furetant bien, on peut pourtant trouver un texte faisant référence aux événements de vendredi :

Ce soir, cette ville aura vécu convenablement. Nous avons pris les rues, avec de la musique et de good vibes, afin de marquer le coup contre la gentrification en cours. La « revalorisation » de la ville signifie que la vie, la spontanéité, les espaces de liberté et les projets culturels alternatifs seront expulsés de chaque quartier.

Les déserts en béton tels que le Google-Quartier, Europa Allee, Züriwest, se répandent dans tout Zurich, au seul profit du capital. Pendant ce temps, ce sont tous les autres usages possibles et les projets alternatifs tels que le Binz ou Labitzke qui seront détruits.

Par notre action d’aujourd’hui, nous voulons vous inciter à agir vous aussi.

Nous voulons la ville et nous ne la laisserons pas à l’argent, aux propriétaires fonciers, aux capitalistes, aux « partenariats-publique-privé », ni à quelqu’autre détenteur de pouvoir que ce soit.

Pouvoir vivre dans cette ville ne peut-être conditionné par l’origine, la fortune, un permis de séjour, ou la conformité sociale.

Nous voulons une ville où il est possible de vivre ; bruyamment et passionnément.

C’est pour cela que nous nous organisons. Les agents de police et les systèmes de vidéosurveillance, ça ne nous branche pas.

Tous les flics sont des bâtards.

Nous ne nous laisserons pas dégager. Nous reprenons ce qui nous appartient. Nous sommes la ville.

Reprenons la rue !

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Lundi matin, 15 décembre 2014

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[ZAD partout] De retour de Roybon

Report

Après avoir passé quelques jours à la ZAD de Roybon où un Center Parcs devrait voir le jour, j’ai pu voir un groupe de personnes solidaires, organisées et bien déterminées à ce que ce chantier ne se réalise pas — et le tout par la non violence !

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Quelques photos que j’ai réussi à prendre sans me faire disputer 🙂

Bien qu’un barrage de gendarmerie est dressé juste avant la maquiZAD, une caméra à la main et ils filment absolument tout, cochent des cases afin de dresser une liste de ZADistes. Sinon il ne se passe pas grand chose au niveau de l’action de l’ennemi. Ce qui se joue ces jours-ci c’est bel et bien conquérir un maximum de terrain face à l’ennemi et pour cela les ZADistes sont déterminés !

Je n’en dirais pas plus afin de ne pas leur donner des infos toutes faites, faut bien les faire travailler un peu, ces militaires !

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Sinon en ce qui concerne la vie dans le squat (la maquiZAD) : Tous les jours de nouvelles personnes arrivent pour renforcer les effectifs et/ou passent juste pour amener du ravitaillement en vivres et divers objets. Comme le grand-père venu en voiture apportant lui aussi sa part de révolution.

La vie en collectivité se passe plutôt pas mal, avec tous styles de gens : ça va du bac+6, au hippie, en passant par les punks, les mamans qui veulent donner un meilleur futur à leurs gosses, des nomades en camions, des anciens venus apporter leurs savoirs ou juste leurs encouragements !

La majorité sont des personnes qui ne croient plus à ce système en place, sont à la recherche d’autonomie comme cette fille qui m’a racontée avoir tout quitté : travail, chômage, rsa se disant vivre sans argent pour le moment.

Sinon le samedi soir c’est la fête, ben oui faut aussi décompresser — avec divers musiciens qui viennent jouer gratuitement et librement autour du feu qui on doit bien le dire nous ramène à la terre et à nous-mêmes, le temps d’une soirée.

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J’ai pu avoir une visite guidée de la forêt de Chambaran avec les points stratégiques et bien sûr la zone du futur Center Parcs qui a déjà été déboisée.

Mieux vaut avoir des bottes ou des rangers sinon ça devient vite galère. Ça me rappelle Notre-Dame-des-Landes. Ce que j’ai pu constater avec consternation c’est l’immensité du déboisement bien que le chantier n’ait pas encore commencé. Tout ça pour un centre de vacances chauffé 24h/24 7j/7 ! On nous parle sans arrêt d’écologie à longueur de journée, on ose faire culpabiliser les pauvres pendant que les riches nous exploitent — celle-ci, c’est l’hôpital qui se fout de la charité. Pour quelques misérables emplois précaires payés des miettes, pendant qu’actionnaires et patrons se partageront les bénéfices !!!

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Le petit mot de la fin, histoire de rire un peu, pour ceux qui vivent en colocation ou dans les milieux libertaires, ou même les deux 😉 le problème de la vaisselle ! Eh oui les gens mangent et ne font pas leur vaisselle et quand nous sommes 40 et plus ça devient vite le bordel. Mais ça encore personne n’a apporté la solution miracle, c’est peut-être propre à l’être humain, qui sait.

La révolution passera par la vaisselle !!!

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Un correspondant du JL, 16 décembre 2014

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« Parce que nous subissons déjà assez d’humiliation et de souffrance en se disant que nous vivrons toute notre vie dans ce monde pourri, il me semble assez rassurant de vouloir faire beaucoup pour l’abattre et ressentir des pulsions de violence contre ses institutions et son absurdité »

Ces derniers temps, il est systématique que, dans les médias ou les discours politiques, soient accolé aux mouvements de ZAD, la « violence » de franges dites « extrémistes » et la présence de « black blocs ». De même que l’idée que ces mouvements seraient accaparés par ces même franges de méchant-e-s autonomes violent-e-s pour brûler le monde dans les feux de l’enfer.

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Selon qui va épiloguer sur le sujet, un discours sera plus ou moins choisi, étant censé annoncer l’annihilation totale de tous ce mouvement ou séparer les « gentil-le-s » opposant-e-s des « méchant-e-s ».

Bien sûr, comme souvent, avec le temps, cette manière de poser la question s’infiltre au sein même des mouvements :  « la répression serait accentuée par les « casseur-se-s », « ils ne viennent que pour cela », « ils cherchent à nous discréditer », « c’est des flics »…

Bien sûr, l’infiltration policière existe, elle a toujours été pratiquée par l’État et ses outils de répression pour contrôler et mieux réprimer les tentatives de contestation et de lutte sociale. Bien sûr, les ZAD et mouvements de contestation actuels sont particulièrement visés et largement plus  que la moyenne, tout comme les antifascistes, les révoltes de banlieue, les roms…

Les agriculteurs en colère, les mouvements contre le Mariage pour tous et les Bonnets rouges s’en sont clairement mieux tirés que nous, niveau répression.

Esteban Morillo, assassin du militant antifasciste Clément Méric, tué le 5 juin 2013, aura fait un an et deux mois de prison. Enguerrand a été condamné le 1er avril 2014 à un an de prison pour jet de fumigène pendant une manifestation.

Il est sûr que l’État réprime et que la police est violente, nous pouvons dénoncer ces états de fait. Nous ne pouvons pas nous en étonner pour autant, l’ordre capitaliste est imposé, nous vivons dans des sociétés bâties sur des systèmes de caste et de domination sociale. La plupart des hommes et femmes politiques sont d’origine noble ou bourgeoise, ont fait de hautes études et sont intimement lié-e-s aux entrepreneur-se-s. Ils n’ont aucune raison de s’intéresser à ce que pense le peuple, leur seul intérêt est de maintenir leurs privilèges et ceux de leurs alliés des multinationales et grandes entreprises. Ce n’est pas de la malveillance de leur part ou l’idée qu’ils et elles sont mauvais fondamentalement, mais de la logique politique. Le système qu’ils et elles ont mis en place les protège, forcément.

Face à cela, la violence des manifestant-e-s dénoncée par les politicien-ne-s, les médias et les syndicats de police à plein poumon fait bien pâle figure.

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ÉCOUTER L’ÉMISSION | « Éric Dénécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, décrypte le phénomène des zadistes, nouvelle méthode de contestation du « terrorisme écologiste ». » Presse terroriste (« Trois minutes pour comprendre », RTL.fr, 8 décembre 2014)

Lorsque l’on considère les derniers mouvements liés aux ZAD, plusieurs manifestant-e-s sont en prison, un est mort, il y a eu des des centaines de blessé-e-s et de très nombreuses inculpations.

De nombreux-se-s blessé-e-s le sont de manière définitive, suite aux séquelles ou mutilations liées aux armes des forces répressives de l’État.

Et en face ? Rien, bien sûr, les policier-e-s « blessé-e-s » lors des manifs n’ont généralement pas grand-chose, mais leurs bobos servent à inculper les manifestant-e-s lors des procès.

Tout ça pour dire que je voudrais bien voir les vrais chiffres des blessé-e-s et inculpé-e-s des mouvements liés aux ZAD, et ce dans les deux camps.

Parce que j’en ai marre que l’on utilise des arguments fallacieux : si l’on a peur d’être blessé-e, mutilé-e, et c’est bien légitime, que l’on ne fasse pas d’actions « tendues », pas de soucis, moi même n’en fait pas vraiment, mais que l’on ne dise pas que ça serve à rien. Sans la résistance physique aux forces de l’ordre, ça fait longtemps qu’il n’y aurait plus rien à Notre-Dame-des-Landes qu’un aéroport, et un barrage à Sivens, mais aussi un incinérateur dans le Morvan … enfin, bon, une tonne de luttes dans l’histoire n’auraient pas eu la même portée.

Peut-être faut-il reprendre les choses en amont. Je suis fort mal à l’aise avec la violence, mais dans un sens individuel.

Ma perception des rapports humains valorise plutôt le pacifisme.

Après, on ne peut pas voir des rapports politiques, économiques et de domination autrement que sous un angle qui est aussi stratégique. Et là, il me semble naïf de dénigrer la violence, l’action directe et le sabotage.

L’évaluation du rapport de forces en cours est parfois tragique.

Parce qu’il est évident que si les institutions favorisent les oppressions, dominations et exploitations, et c’est en soi une immense violence, elles possèdent aussi les outils pour réprimer physiquement ceux et celles qui oseraient lutter.

Par cela, notre réponse peut être de se borner à changer les choses de l’intérieur, tenter d’enrayer la machine, à frapper chirurgicalement là où il possible pour créer un front, un rapport de forces, David contre Goliath. Mais, parfois, c’est plus un côté suicidaire qui parle, un ras-le-bol, une envie de visibiliser un ras-le-bol. Au péril de sa liberté et de sa vie, parce que comme le disait Max Stirner :  « aux mains de l’État la force s’appelle loi, aux mains de l’individu elle se nomme crime ».

Plutôt que de se focaliser sur des positions de principe, d’écouter nos peurs ancestrales comme nos envies les plus naïves, la seule solution sage semble être de garder la tête froide et de rester uni-e-s, complémentaires, donnant libre cours à la réflexion stratégique et l’estimation des forces en présence.

Parce que nous voulons être nous-mêmes, et c’est, en ce monde, déjà une belle épreuve. Avec nos doutes, nos désespoirs, nos peurs mais aussi nos colères et nos rêves offensifs. Parce que nous subissons déjà assez d’humiliation et de souffrance en se disant que nous vivrons toute notre vie dans ce monde pourri, il me semble assez rassurant de vouloir faire beaucoup pour l’abattre et ressentir des pulsions de violence contre ses institutions et son absurdité. Le tout est de ne pas se brûler les ailes inconsciemment, mais face à ce que nous subissons, la morale semble bien vaine face à nos espoirs.

Reçu le 27 novembre 2014

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[Solidarité No TAV] Rendez-vous le 17 décembre devant le tribunal de Turin

Rendez-vous le 17 décembre devant le tribunal de Turin

À exactement un an des arrestations de Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò, et à un peu plus d’une semaine des réquisitions énoncées contre eux, l’accusation de terrorisme est désormais aussi portée contre Lucio, Francesco et Graziano. En prison depuis juillet, les trois n’étaient accusés jusqu’ici “que” de détention et de transport d’armes de guerre, de dégradations par incendie et d’autres délits mineurs, auxquels s’ajoutent ce matin les articles 280 et 280bis : l’attentat à finalité terroriste. Cette déplaisante surprise a été accompagnée de la perquisition de leurs cellules, avec mise sous scellés de diverses choses, le tout incluant aussi le blocage des parloirs. Un parent et une amie autorisé-e-s de façon régulière ont en effet été repoussé-e-s ce matin, et informé-e-s qu’ils devront requérir de nouvelles autorisations. Nous ne savons pas encore si, comme cela a été le cas pour les 4, les parloirs seront bloqués pour un certain temps, ou s’il s’agira dans ce cas seulement d’une brève suspension. Sur le moment, il n’est pas non plus possible de prévoir où et quand les trois seront transférés, puisque l’accusation de terrorisme prévoit un régime de détention de Haute Sécurité.

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Pour sortir, enfin, de ce qui ce passe dans les salles des tribunaux et dans les instituts pénitentiaires, plusieurs centaines de personnes ont parcouru et bloqué les routes de Val Susa ces derniers jours, pour les libération des sept compagnon-ne-s en prison. Dans la nuit de dimanche, un long et bruyant cortège a traversé la ville de Susa, en s’arrêtant en particulier devant l’hôtel Napoleon où, à l’aide de fumigènes et de bruits de métal, a été dérangé le repos des forces de l’ordre qui y sont logées. Le jour suivant, le 8 décembre, anniversaire de la bataille de Venaüs en 2005, deux groupes de manifestant-e-s ont tenté d’atteindre la zone du chantier depuis deux endroits distincts. Un groupe s’est retrouvé à Giaglione et est parvenu, par les sentiers, à contourner les barrages des forces de l’ordre et à rejoindre le chantier, où tout le monde a battu sur les grilles. Le groupe qui s’était donné rendez-vous à la Centrale de Chiomonte s’est trouvé face à un blocage des forces de l’ordre sur le pont en face du portail de la Centrale et a donc décidé de remonter vers la nationale 24, qui a été bloquée durant plusieurs heures. D’autres gens se sont dirigés vers la gare la plus proche, où le passage d’un TGV a été bloqué par l’occupation des voies. À la fin de l’après-midi, un gros groupe de manifestant-e-s est retourné vers la Centrale, où a commencé un long battage de métal, qui n’a cependant pas trouvé de succès auprès des forces de l’ordre, qui ont répondu avec des canons à eau et des lacrymogènes.

La journée s’est achevée comme ça, et tout le monde s’est donné rendez-vous le 17 décembre, jour du rendu du procès.

Le 17 décembre à 9h dans l’Aula Bunker pour saluer Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò et, dans l’après-midi, à 17h30, sur la place du marché de Bussoleno pour décider quoi faire après le verdict de la Cour d’Assise.

Traduit par Contrainfo (Macerie) – No TAV France, 9 décembre 2014

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Pour un 21 février à Toulouse en solidarité avec les ZAD et contre la répression policière

Pour un 21 février à Toulouse en solidarité avec les ZAD et contre la répression policière

Retrouvons-nous un an après la manifestation du 22 février 2014 qui a eu lieu à Nantes contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes et son monde. Cette date résonne a posteriori comme l’affirmation définitive que l’aéroport ne se fera pas. Des dizaines de milliers de personnes ont fait le déplacement en Loire-Atlantique dans le but d’asséner une dernière fois aux bétonneurs que ce projet n’est plus d’actualité, mais bien que c’est l’horizon proposé par la ZAD qui nous convient.

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Cette manifestation a également été un laboratoire expérimental pour la police et la justice en matière de répression. La première en mutilant, la seconde en distribuant les lourdes peines sur les militant·e·s. Une brigade a même consacré son temps à identifier les participant·e·s à la journée du 22 février.

Aujourd’hui, le fait de s’opposer physiquement à un projet en créant de la vie est devenu une évidence pour toutes celles et ceux qui sont en lutte contre la globalité du système. Les ZAD se multiplient, de l’École Polytechnique d’Athènes à la maxi-prison de Bruxelles.

Se rassembler à nombreuses et nombreux dans une ville permet de faire émerger une puissance commune. Si ces luttes semblent en effet s’ancrer dans des contextes locaux, se réunir tou·te·s à certains moments permet de visibiliser un rapport de force global.

Occupons la ville, car il nous paraît nécessaire de signifier notre mécontentement au sein même des métropoles : elles concentrent les pouvoirs de nuisance qui se diffusent ensuite sur l’ensemble des territoires.

À Toulouse, l’actualité nous amène à considérer comme pertinent un événement contre la répression étatique. Parallèlement, nous voulons affirmer, à moins de cent kilomètres du Testet, tou·te·s ensemble le caractère autonome des Zones à Défendre. Certain·e·s veulent nous faire croire que le barrage se fera, soyons suffisamment fort·e·s pour affirmer le contraire.

Les manifestations du mois de novembre à Toulouse ont réuni de nombreuses personnes dans la rue. Mais le face à face avec la police était risqué : après les lacrymos et les déchaînements de haine de la part des différentes brigades, les peines judiciaires continuent de s’abattre sur nos camarades.

Or, préparer un événement sans être dans l’urgence permet à chacun·e de s’en emparer : les diverses modalités de lutte doivent pouvoir s’exprimer. Au sein d’un seul cortège, ou de plusieurs s’il le faut.

Si l’aéroport de Notre-Dame des Landes a été un biais pour s’opposer concrètement à la dévastation des terres, impliquant celle de nos vies, il nous semble d’actualité d’élargir notre focalisation à tout ce qui est susceptible de nuire à la réappropriation de nos existences.

Donnons-nous les moyens d’organiser un événement massif, aux formes multiples, qui puisse créer un rapport de force face à un État sourd à une revendication élémentaire : nous voulons décider nous-mêmes de notre avenir.

Nous appelons les différents comités locaux en soutien aux ZAD, les groupes et les individu·e·s à s’approprier l’organisation de cette manifestation pour qu’elle soit un succès.

Reçu le 8 décembre 2014

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[Paris] Encore une garde à vue pour faire taire

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Encore une garde à vue pour faire taire !

Dimanche en fin d’après-midi dans l’Est parisien, on pouvait voir de nombreux tags fleurir sur les murs de la ville grise, comme « L’État tue, crève l’État », « Nique la police », « Flics porcs », « Feu aux prisons », « Devenons ingouvernables », « Brûlons les frontières », « À bas la résignation », « Flics assassins », « À bas les frontières ».

Un peu plus tard, trois patrouilles de BAC déboulant à toute berzingue ont ramassé plusieurs individus dans le quartier des Amandiers (20e). Parce que les actes anonymes qui viennent perturber la volonté de pacification du pouvoir sont pour ce dernier une insulte à son autorité, cinq compagnonNEs ont été accusé-e-s d’être responsables de ces textes rageurs et croupissent actuellement en garde-à-vue.

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Rue des Amandiers, mardi 16 décembre 2014

Depuis des semaines dans plusieurs villes, nous sommes nombreux à avoir pris les rues, de jour comme de nuit, individuellement ou collectivement, pour exprimer notre rage contre la police et le monde d’exploitation et de domination qu’elle entend défendre. La nuit dernière encore à Paris, suite à ces énièmes arrestations , des passant-e-s ont pu lire avec un sourire en coin les inscriptions « Un flic=1 balle », « Un comico= une rafale » sur les postes de police de la Place des Fêtes (19e) et de la rue de l’Orillon (11e).

Alors, comme il n’est pas question d’accepter sans broncher la normalité du sale travail quotidien des chtars, faite de contrôles, tabassages, arrestations, enfermement, mutilations et trop souvent d’assassinats, continuons chacun-e à sa manière, à manifester notre hostilité solidaire contre ce monde de fric et de flics.

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Des passant-e-s solidaires,
15 décembre 2014

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Contre les États et les frontières, solidarité !

Contre l’État et les frontières, solidarité !

Brahim est incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis depuis avril 2014. C’est son quatrième séjour en taule depuis son arrivée en France. Des années d’enfermement, dont différents passages en prison pour étranger-e-s. Le 16 décembre 2012, il avait pris un an ferme pour avoir tenté de s’évader du centre de rétention de Palaiseau avec d’autres retenus. Quatre avaient réussi à se faire la belle mais lui était resté aux mains des flics qui avaient porté plainte pour violences. Une matonne s’était faite extorquer ses clefs et un autre maton avait été maintenu pour permettre la fuite. Brahim avait été condamné pour cela vu qu’on ne peut pas être poursuivi-e pour « tentative d’évasion » lorsqu’on est en rétention.
Cette fois, et comme pour ses autres condamnations, c’est une baston avec les flics dans la rue lors d’un contrôle d’identité qui l’a conduit dedans. 28 jours d’ITT (Interruption Temporaire de Travail) pour un condé et une année de plus en prison pour « violence sur agent » pour Brahim dont la sortie est prévue en février 2015.
Brahim n’a pas de papiers. La révolte est sa réponse afin d’éviter l’expulsion vers un pays où il ne veut pas vivre. S’évader lorsqu’il est enfermé, se défendre lorsque les flics tentent de le contrôler.

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Comme lui, de nombreuses personnes sans papiers résistent et se révoltent, individuellement et collectivement, contre l’État et ses flics qui leur mènent la guerre au quotidien. Le 22 juin 2008 le centre de rétention de Vincennes avait été entièrement brûlé par la rage des retenus. Depuis sa réouverture, il y a eu d’autres tentatives de le détruire de l’intérieur. La dernière connue est celle du 15 avril 2014, lors de laquelle des retenus ont entassé draps et matelas dans une chambre avant d’y mettre le feu, en réponse au tabassage de l’un d’eux par les flics.
Au centre d’Amygdaleza près d’Athènes, une coupure d’électricité avait déclenché des affrontements entre retenus et matons en août 2013. Une unité d’habitation était partie en fumée et une dizaine de personnes avait pu s’évader.
En Italie, les coups portés aux centres de rétention de part et d’autre des murs en ont fermés bon nombre.

Un peu partout les migrant-e-s s’auto-organisent pour passer les frontières.
À Calais, nombreux sont ceux et celles qui tentent de passer en Angleterre. En attendant illes occupent des bâtiments et des terrains et manifestent contre les uniformes et fachos en tout genre qui les jugent indésirables. Le 17 septembre dernier, 250 personnes ont tenté de rejoindre la zone de contrôle des camions dans le port. Les barrières en interdisant l’accès ont été ouvertes et les flics attaqués à coup de pierres. Depuis septembre, il y a une multiplication des tentatives de monter en force à nombreux et nombreuses dans les camions qui traversent la Manche.
À Melilla, l’enclave espagnole située sur le territoire marocain, les assauts collectifs de la frontière sont réguliers, malgré les dispositifs de sécurité toujours plus dissuasifs et la brutalité de la Guardia civil espagnole. En 2013, plusieurs milliers de migrant-e-s ont réussi à entrer à Ceuta et Melilla, d’autres y ont laissé leur peau, mais depuis des centaines d’individus continuent d’attaquer les barbelés et leurs chiens de garde.

Ici et ailleurs, des solidarités se créent pour la liberté avec ou sans papiers.
À Calais, des personnes soutiennent les migrant-e-s en participant à l’ouverture de squats et en organisant leurs propres manifestations. En Italie, les échos entre l’intérieur et l’extérieur des centres de rétention sont constants et permettent que les actes se répondent. En France, lorsque ça speed à l’intérieur des cra, la colère s’exprime régulièrement à l’extérieur, entre autres par des feux d’artifice. Et lorsque la répression frappe, la solidarité continue à attaquer, comme au moment du procès des retenus accusés de l’incendie de Vincennes : une occasion supplémentaire de saboter les rouages de la machine à expulser et d’étendre la révolte.

Les États sont prêts à tout pour maintenir chacun-e à sa place, en imposant les frontières et les taules. Tenter l’évasion c’est donc aussi s’exposer à leur répression : tabassages par les flics, mort-e-s aux frontières comme en Méditerranée, emprisonnements…

ÊTRE SOLIDAIRES LES UN-E-S DES AUTRES FACE À L’OPPRESSION, C’EST AUSSI CONTINUER À LUTTER POUR SA DESTRUCTION. NOUS NE SERONS PAS LIBRES TANT QU’IL Y AURA DES FRONTIÈRES ET DES PRISONS.

La caisse Kaliméro de solidarité avec les prisonnier-e-s de la guerre sociale envoie des mandats à Brahim chaque mois.
Pour participer, envoyer de l’argent, demander des informations ou pour être tenu-e au courant des prochains rendez-vous et s’inscrire sur la mailing list de la caisse.

Pour écrire à Brahim :
(Pour l’argent il faut passer par Kaliméro car, au-delà d’une certaine somme reçue dans le mois, les flics se servent pour les dommages et intérêts.)

Brahim Eloua
413615G
Bât D5
MAH
7 avenue des Peupliers
91705 Ste Geneviève des Bois cedex

Mailing – 13 & 16 décembre 2014

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[Morondava, Madagascar] Hourrah pour les ouvriers de la Sucoma !

Affaire Sucoma – Un militaire et deux gendarmes trouvent la mort

Mort dramatique de trois éléments des forces de l’ordre après les émeutes meurtrières et les pillages à la Sucoma Morondava. Un militaire a été exécuté et deux gendarmes ont péri en remontant des cargaisons dérobées dans l’entrepôt de la firme.

Une série noire frappe de plein fouet les forces de l’ordre après les émeutes meurtrières, déclenchées mercredi vers 18 heures par l’arrestation de six employés meneurs de grève de la société sucrière Sucoma à Morondava. Bien qu’une accalmie fragile plane sur toute la ville et au site de cette firme à Betsipotika après l’arrivée avant-hier soir de cinquante-six éléments mixtes hyper-équipés, trois morts sont répertoriés dans les rangs des forces territoriales dont un militaire du 3/RM5 et deux gendarmes de la brigade de la gendarmerie à Mahabo.

L’arrivée à Morondava jeudi aux alentours de 19 heures de ce renfort militaire, constitué de vingt-six gendarmes, treize éléments des Forces d’Intervention de la Police (FIP) à Antanimora et dix-sept du premier Régiment des Forces d’Intervention (RFI) de l’armée à Ivato, a, certes, mis fin aux pillages et aux vandalismes commis à l’entrepôt et au centre de maintenance de la Sucoma. Le danger semble toutefois omniprésent.

Tombé dans les griffes des pilleurs qui se sont terrés dans les parages lorsque l’État Major Mixte Opérationnel régional (Emmo/reg) a verrouillé le site, un militaire du 3/RM5 a été exécuté à coups de coutelas dans la nuit de jeudi à vendredi.

« Plusieurs entailles sont relevées sur sa nuque. Son corps gisait dans l’enceinte de l’usine au crépuscule. De visu, ce militaire s’est hasardé à s’aventurer seul dans les environs lorsqu’il est tombé nez-à-nez sur ses bourreaux. Jusqu’à présent, il n’y a pas encore de témoin oculaire. La veillée funèbre se tient au camp du 3/RM5 », relate Aurélien Raheriniaina, délégué du ministère de la Communication de la région Menabe.

Terrible accident

Alors que le renfort dépêché depuis Tana a débarqué, la mort a happé brutalement le gendarme principal hors classe Jérôme Sambetoa, commandant de la brigade territoriale de la gendarmerie à Mahabo, ainsi que le gendarme de deuxième classe Olivier Razafiarison. Selon les informations communiquées par le groupement de gendarmerie de Menabe, ils remontaient les traces d’une cargaison de sucre dérobée quelques heures plus tôt dans l’usine de la Sucoma à Betsipotika lorsqu’un accident meurtrier est survenu sur la nationale 35. Alors qu’ils doublaient un camion de marque Renault à la hauteur d’Ankaribao Analaiva, un véhicule à surgi de la direction opposée. Les deux-roues des deux gendarmes se sont retrouvés sous le poids-lourd. La tête du commandant de brigade a été comprimée par l’une des roues de la Renault tandis que son compagnon d’infortune s’est fait écraser en plein dos.

Une manifestation basée sur un alignement de statut des employés conjuguée à une amélioration de leurs conditions salariales, tenue à Analaiva le 26 novembre a conduit à l’arrestation, mercredi, des six meneurs de grèves. Deux Chinois et une cadre Malgache ont été blessés et des véhicules ont été mis à mal avec le bâtiment lorsque leur revendication a dégénéré.

Leur presse (Seth Andriamarohasina, lexpressmada.com, 13 décembre 2014)

 

Morondava – Pillage et incendie criminel contre la Sucoma

Les opérateurs chinois qui exploitent la Sucoma ont quitté Morondava après les émeutes meurtrières de mercredi soir. Dès qu’ils sont partis, des pilleurs et des vandales ont assailli leur site pour y dérober 200 tonnes de sucre et incendier  le centre de maintenance.

L’atmosphère  est encore délétère à Morondava après que l’arrestation de six employés Sucoma a viré en émeutes meurtrières, mercredi soir. Hier, l’entrepôt de cette société sucrière à Betsipotika,  situé à une trentaine de kilomètres de ville, a été assailli par une horde de pilleurs et de vandales. Le centre de maintenance de l’usine  a été au passage incendié.

« Les Chinois de la Sucoma ont quitté Morondava dans la nuit de mercredi à jeudi, aux alentours de minuit », indique Aurélien Raheriniaina, délégué du ministère de la Communication dans la région Menabe.

« Après leur départ, le site de la Sucoma à Betsipotika a été pris d’assaut. Dès  la matinée, des sacs de sucre dérobés dans l’entrepôt ont été transportés à dos d’homme. Vers midi, les assaillants ont décuplé. Ils ont  utilisé des calèches, des brouettes et des charrettes. Dans l’après-midi, des  véhicules transportant des cargaisons de sucre ont fait des allées et venues entre l’usine et Morondava », ajoute-t-il sur cette même lancée.

Ces actes se sont commis sous les yeux et à la barbe des forces de l’ordre.

Aucune arrestation

Les flammes ont commencé à s’emparer du centre de maintenance de la Sucoma en  fin de matinée aux alentours de 11 heures.  Dépêchés sur place, les éléments des forces de l’ordre ont sécurisé le site sans pourtant parvenir à arrêter les pillages. Alertés, les sapeurs-pompiers sont venus  à la rescousse aux alentours de 14 heures.

Sur la route menant à Morondava, la gendarmerie a intercepté des véhicules pleins de sacs de sucre à craquer.

« Des pick-up des forces de l’ordre, chargés de sucre dissimulé sous des bâches ont été aperçus dans la ville a tel point qu’on se demande où toutes ces marchandises sont emmenées. Au marché noir, le sac  se négocie à partir  de 10’000 ariary. Même des élus et des éléments des forces de l’ordre en tenue civile s’adonnent à ce business », se désole Mintina Joseph, habitant de Morondava.

Aux dernières nouvelles, personne n’a encore été arrêtée pour ces pillages.  Au contraire, six employés de la Sucoma dont l’arrestation a provoqué les  échauffourées mercredi soir, dont le dernier bilan fait état de deux morts et de seize blessés,  ont été relâchés. Ces meneurs de grève présumés  sont dans le collimateur des forces de l’ordre après qu’une manifestation des employés de la Sucoma a viré en vandalisme et agression à Analaiva le 26 novembre.

Le premier ministre Roger Kolo a présenté ses condoléances  à la famille  des victimes et a appelé à l’apaisement au palais d’Iavoloha hier.

« Une amélioration des conditions salariales et un alignement du statut des employés est à la base du problème. Un terrain d’entente a déjà été trouvé mais voilà que l’affaire connaît une autre tournure. Des individus ayant à gagner des ces troubles tirent les ficelles. Je prévois de m’y rendre pour voir de près la situation », déclare le chef de Gouver­nement.

Selon les explications du délégué de la Communication, les employés de la Sucoma attendent des actions concrètes de la part du Gouvernement pour que l’affaire n’empire pas davantage.

Leur presse (Seth Andriamarohasina, lexpressmada.com, 12 décembre 2014)

 

Morondava – Émeutes meurtrières à la Sucoma

Des émeutiers armés ont attaqués le siège de la gendarmerie à Morondava, hier. L’arrestation de sept meneurs de grève à la société Sucoma a mis le feu aux poudres.

Effusion de sang à Morondava. La gendarmerie signale un mort et douze blessés dont trois gendarmes, lors d’une attaque de caserne qui a provoqué un séisme dans la ville, aux alentours de 18 heures, hier soir.

Une source auprès de l’hôpital de Morondava indique pour sa part que deux morts et onze blessés graves y sont admis. Des habitants de la ville affirment pour leur part que le nombre de morts est beaucoup plus important. Ils signalent un mort lors des affrontements qui ont éclaté dans la ville, hier soir, un autre à Bemanonga où ont commencé les hostilités, et trois autres à Antsakoameloka, soit cinq morts au total, sans compter les deux corps placés à l’hôpital.

Hier, l’arrestation de sept employés de la société sucrière Sucoma à Bemanonga, montrés du doigt pour être des meneurs d’émeutes a mis le feu aux poudres.

De source de la gendarmerie, ces suspects ont été trahis par les enregistrements des caméras de surveillance de cette entreprise lorsqu’une manifestation des membres du personnel, basée sur des revendications salariales a viré en pillage, vandalisme et agression, le mercredi 26 novembre.

Grenade offensive

Deux chinois et une femme cadre malgache ont été blessés lorsqu’une meute de grévistes en furie, armés de bâtons et de pierre, ont envahi l’enceinte pour y mener une véritable intifada. Le bâtiment a été la cible de jets de pierres, des vitres ont volé en éclats et cinq tracteurs agricoles, quatre camions, un tractopelle, un gradeur, un fourgon pompe-tonne, un minicar et trois camionnettes ont été mis à mal.

« Les victimes ont porté plainte au parquet. Dans la matinée d’hier, des éléments mixtes ont été dépêchés à Bemanonga pour interpeller les sept meneurs qui ont été identifiés », explique un officier supérieur ayant voix au chapitre auprès de la gendarmerie nationale.

À l’entendre, la tension serait montée d’un cran lorsque les suspects ont été conduit au siège de la gendarmerie à Morondava pour être auditionnés. Du coup, leurs sympathisants se sont rameutés à Bemanonga, à 7 kilomètres du centre ville, dès le début d’après-midi.

Aux alentours de 16 heures, des représentants de l’Organe Mixte de Conception (OMC) se sont rendus sur place pour entamer des pourparlers mais les manifestants, en état d’énervement total, les ont lapidés.

Revigorés après avoir mis en déroute et chassés les autorités à coups de jets de pierre, ils ont décidé en fin d’après-midi, d’arracher à la gendarmerie leurs collègues placés en garde à vue.

« Quoi qu’on dise, il s’agissait bel un bien d’une attaque de caserne. La horde d’émeutiers enragés qui a envahi le camp avait des lances-pierres, des bâtons, des armes blanches et même des fusils de chasse. Les assaillants étaient très dangereux. Malgré des sommations, ils ont tenté un forcing. Du coup, il a fallu les repousser à tout prix », poursuit l’officier supérieur interrogé.

À l’entendre, les pierres pleuvaient de partout. « Des gendarmes tombés dans la nasse des émeutiers se sont défendus avec une grenade offensive », ajoute-t-il.

Le calme n’a été retrouvé qu’hier à des heures tardives de la nuit. Cet état de crise est devenu une affaire gouvernementale. La semaine passée, le ministre de l’Industrie Jules Étienne s’est rendu à Morondava pour désamorcer la tension entre la Sucoma et ses employés mais voilà que l’affaire connaît une autre tournure.

Leur presse (Seth Andriamarohasina, lexpressmada.com, 11 décembre 2014)

 

Madagascar : 2 morts après des troubles dans une sucrerie gérée par des Chinois

La gendarmerie est intervenue à Morondava, dans l’ouest de Madagascar, après des troubles sociaux dans une sucrerie publique gérée par des Chinois, et les affrontements ont fait deux morts et neuf blessés, a annoncé jeudi le gouvernement.

« Il y a eu deux morts et une destruction d’une partie de l’usine » de la société Sucoma, a déclaré à la presse le Premier ministre Roger Kolo.

Il a précisé que les affrontements avaient eu lieu mercredi, alors que la Sucoma est secouée depuis des mois par des revendications du personnel malgache, qui réclame des contrats de travail et des augmentations de salaire.

« Il y a eu neuf blessés », a ajouté le ministre malgache de l’Industrie, Jules Étienne.

« Le magasin de stockage des sucres de Sucoma a été totalement vidé par des pilleurs et une partie de l’usine incendiée », a également indiqué à la presse le chef de la région de Menabe, Romain Gilbert.

« Il n’y a pas de Chinois tué ni blessé. Ils ont été évacués », a précisé à l’AFP le colonel Anthony Rakotoarisoa, le directeur du service de renseignement de la gendarmerie.

Contactée par l’AFP, l’ambassade de Chine à Madagascar s’est refusée à tout commentaire. La Sucoma est une entreprise publique gérée par des Chinois, qui paient une redevance à l’État malgache.

« Cette situation a commencé par une réclamation d’un établissement d’un contrat de travail pour les employés saisonniers et une augmentation de salaire pour les employés permanents », a expliqué jeudi le chef du gouvernement.

« Le problème de la société Sucoma est un problème interne. Il y a déjà eu auparavant des affrontements entre les personnels malgaches et les gérants chinois, aboutissant parfois à des actes de vandalisme et des agressions physiques sur les Chinois », a indiqué à l’AFP le colonel Anthony Rakotoarisoa.

Des négociations entre les Chinois gérants de l’usine et le personnel malgache étaient en cours depuis mai selon la gendarmerie, et le gouvernement s’était impliqué pour tenter de trouver un accord.

Le mois dernier, des affrontements ont fait deux blessés parmi les Chinois, ainsi que des dégâts matériels.

C’est après l’arrestation mercredi de deux meneurs du mouvement, à la suite de l’incident de novembre, que le mécontentement a dégénéré, selon le colonel Rakotoarisoa.

Furieux, les employés de l’usine ont décidé de se rendre au camp de la gendarmerie pour réclamer la libération de leurs leaders. Un barrage a été instauré par les forces de l’ordre et cinq autres personnes ont été arrêtées pour empêcher les manifestants d’avancer.

Dans l’après-midi de mercredi, « des personnes munies d’arme blanche et d’un fusil de chasse ont de nouveau entrepris des marches en direction de la caserne de la gendarmerie », a raconté le colonel Rakotoarisoa.

« Il y a eu des accrochages entre les manifestants et les forces de l’ordre obligeant ces derniers à se replier vers la caserne », a-t-il ajouté, précisant que « lorsque les forces de l’ordre se sont enfermées dans la caserne, les manifestants ont encore continué à lancer des pierres, obligeant les éléments de la gendarmerie à procéder à des tirs en l’air ».

La gendarmerie affirme ainsi n’avoir tiré sur personne, tandis que des radios privées malgaches font état d’une troisième victime, tuée dans les affrontements.

Publié par le savoir-faire français (Agence Faut Payer, 11 décembre 2014)

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Résistons Ensemble n° 136 – décembre 2014

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Résistons Ensemble

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[Tenir la police en respect, par tous les moyens nécessaires] Une liste de fournisseurs des forces de l’ordre

Tenir la police en respect, par tous les moyens nécessaires
… une liste de fournisseurs des forces de l’ordre

Depuis la mort de Rémi Fraisse, tué par la police aux abords des grilles du chantier du barrage de Sivens, une vague traverse le pays. Elle n’a rien d’inédit. C’est un air connu, qui a déjà fait trembler les murs de nombreuses métropoles à travers le monde, de Villiers-le-Bel à Ferguson. Ce mouvement, de manifs en blocages, d’assemblées en occupations de place, entend résister à l’existence que la police nous impose. Il met à mal la capacité de l’État à répondre à tout ce qui lui échappe par la terreur – d’être arbitrairement tué, mutilé, enfermé.

Confirmant, comme l’a déclaré Cazeneuve que ce décès n’était « pas une bavure », mais bien le fonctionnement normal des forces de l’ordre, la police a continué à blesser au flashball, à la grenade, à la matraque. Ces dernières semaines, une répression intense a frappé ceux qui s’organisent pour la tenir en respect et établir un rapport de force en sa défaveur dans les quartiers, dans les luttes.

De nombreux rassemblements ont été interdits, les arrestations préventives ont été massives, systématiques : on ne compte plus les procès pour port d’opinel. En parallèle, une opération de storytelling, agitant l’imaginaire du casseur-extrémiste-black-blocs, visait à susciter la peur envers nous, et la division entre nous.

Malgré ce discours régurgité quotidiennement à travers les médias, malgré le déploiement considérable des forces de l’ordre, nous étions chaque fois plus nombreux et divers à tenir la rue, qu’on cherchait à nous interdire. Dans ce mouvement naissant, de nouvelles formes ont émergé : on a vu naître des Zad sur les places de certains centres-ville, on a vu des manifestant faire reculer la police en avançant les mains en l’air, on a vu plusieurs gendarmeries cadenassées… En permettant à davantage de personnes de s’organiser et d’agir en commun, elles ont fait reculer un eu plus le besoin de police.

Ce besoin de police, incarné aussi bien par l’extrême-droite que par Manuel Valls, a été battu en brèche en certain lieux. Des territoires où les habitants gagnent de haute lutte une existence politique, reprennent leur destin en main, rendant ainsi la police inutile, se sont multipliés. Ils défont l’éternelle menace selon laquelle sans pouvoir, viendrait le chaos. Ils sont une des lignes de force pour prolonger ce qui a été vécu dans la rue le mois dernier.

La seconde perspective consistera à perturber ou paralyser la logistique qui fait fonctionner la machine policière.

Le 3 décembre dernier à Pont-de-Buis, à l’appel du Comité 29 contre la répression a eu lieu un blocage de l’usine Nobelsport (fabricant de flashball). Ambiance joyeuse de piquet de grève, grilles arrachées, barbecue et assemblée. À Paris le lendemain, les locaux de l’entreprise Alsetex (fabricant de grenades offensives et lacrymogènes) étaient redécorés du portrait de tout ceux que l’entreprise avait contribué à blesser ou tuer.

Ces actions témoignent d’une conscience nouvelle dans le mouvement : que le pouvoir ne s’incarne pas seulement dans le corps des agents de l’ordre, mais qu’il se déploie à travers un dense maillage d’infrastructures : usines de munitions, centres de recrutement, fournisseurs, etc. Ce sont ces infrastructures que nous entendons mettre en lumière, par cette liste.

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Nous faisons un double pari en la publiant. Tout d’abord, qu’elle inspirera des gestes originaux, permettant à tous et à toutes d’agir avec ses moyens et ses amitiés, hors des cadres délimités. Mais aussi qu’en ce propageant, ces actions tendent à pousser la police sur la défensive, plutôt qu’à quadriller les territoires, écraser les luttes.

Nous faisons ce pari stratégique car nous nous trouvons à un tournant. Soit, les manifs de ces dernières semaines s’éteignent peu à peu, soit quelque chose d’autre advient. Se laisser écraser dans le silence, la peur, et la résignation, signifie laisser pour longtemps toute marge de manœuvre à l’État, et ouvre le champ à tous ceux qui le souhaitent plus écrasant et réactionnaire encore.

Jack Attalist & le Zad Think Tank – paru le 12 décembre 2014 sur ZAD

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[Ali Ziri] Mort une 1re fois des mains de la police le 9 juin 2009 Mort une 2e fois des mains de la justice le 12 décembre 2014

NOUS CRIONS
C’EST TROP D’INJUSTICE !

Ali Ziri
Mort une 1re fois des mains de la police le 9 juin 2009
Mort une 2e fois des mains de la justice le 12 décembre 2014

La Cour de Rennes vient de confirmer le non-lieu pour les policiers, non-lieu que la Cour de Cassation avait remis en cause pour défaut d’instruction !

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Lorsque des policiers sont en cause dans la mort d’un homme … la justice regarde ailleurs : c’est pourtant la Cour de Cassation qui avait critiqué le manque d’enquête (aucun acte d’instruction pendant 3 ans). Mais la Cour de Rennes, sans nouvel acte d’enquête a confirmé le non-lieu pour les policiers. Ali Ziri est entré vivant dans le commissariat, il en sort mort et la justice 5 ans après dit : « Il n’est pas possible de retenir une cause certaine de la mort d’Ali Ziri » (Communiqué du Procureur du 12 décembre 2014).

Alors Quoi ?… Mort naturelle ? Coïncidant par pur hasard avec une interpellation policière et un transport au commissariat ? Les policiers ont reconnu devant la CNDS avoir utilisé la technique d’immobilisation dite du « pliage », technique interdite depuis 2003. Les policiers sont-ils définitivement au-dessus des lois et rendus intouchables par le pouvoir des juges ? Les citoyens ne peuvent accepter ni ce fonctionnement de la police, ni ce fonctionnement de la justice.

Participez à l’assemblée du Collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri
Le jeudi 18 décembre à 19h
Local de l’ATMF, 26 Bd du Général Leclerc à Argenteuil

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L’extraction d’Ali Ziri du véhicule de police filmée par la caméra du commissariat d’Argenteuil.

Mailing – 15 décembre 2014

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[Urgence notre police assassine] « Une prédisposition institutionnelle au meurtre »

TRIBUNE : Amal Bentounsi « Permis de tuer : chronique de l’impunité policière, de Ferguson à Paris »

Amal Bentounsi est la sœur d’Amine Bentounsi, tué d’une balle dans le dos par un policier en 2012, et fondatrice du collectif « urgence notre police assassine », qui regroupe plusieurs familles de victimes de crimes policiers. Déterminée à dénoncer l’impunité policière qui existe en France, elle a coécrit le livre Permis de tuer, aux éditions Syllepse.

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Ce n’est pas parce que c’est pire ailleurs qu’une situation inacceptable serait acceptable. En France comme aux États-Unis, les étendards de la morale et de la liberté doivent être fièrement portés lorsque la police assassine.

Certains diront que l’on a affaire à des accidents, qui ne sont que regrettables.

Certains diront que les personnes l’ont bien cherché.

Certains se diront même qu’il ne s’agit là pas d’une grande perte.

Il suffit d’écouter les réactions des syndicats policiers pour continuer les justifications indécentes, qui n’ont rien de logiques. L’occasion ne manque pas. Malgré des mensonges répétés les médias leur donnent régulièrement la parole, tout en nous la confisquant.

Comment expliquer que dans de nombreux pays, il n’y ait pas de morts suites à des arrestations policières ?

Comment ne pas voir le long processus qui s’est sournoisement infiltré et dont on peut comparer l’acte mortel au dernier mouvement de pièce qui met le roi mat ?

Est-ce d’ailleurs à la police de se faire justice ?

Est-ce une sanction juste ?

Existe-t-il des vies inutiles ?

En France comme aux États-Unis, des hommes se font assassiner pour ce qu’ils sont, et ce qu’ils font n’est qu’un prétexte. Il y a là une prédisposition institutionnelle au meurtre qui n’est que la partie visible de l’iceberg.

Lorsque l’on voit Obama, malgré la puissance des lobbies, reconnaître qu’il existe un racisme ancré, structurel alors que Monsieur Valls nous répète que les policiers sont républicains et qu’il n’existe pas de « deux poids deux mesures », comment en tant que Français ne pas s’offusquer ?

Lorsque l’on voit que les médias parlent ouvertement d’un permis de tuer, d’une police raciste aux États-Unis et pratiquent la langue de bois ou l’auto-censure lorsque la police assassine en France, comment le comprendre ?

Lorsque l’on voit que la France, championne du monde des délais judiciaires explosés, oriente les enquêtes menées par des collègues policiers via des experts corrompus, via des pressions sur magistrats, pour mieux nettoyer les preuves et dédouaner des assassins, comment l’accepter en tant que citoyen ?

Si en France comme aux États-Unis la police assassine et la justice acquitte, la France par ses médias et ses politiques se distingue par son hypocrisie, par un mépris institutionnalisé et médiatique d’une partie de son peuple, mais surtout par son manque de courage et d’amour.

Amal Bentounsi
Collectif « Urgence notre police assassine »
Clique.tv – 11 décembre 2014

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[ZAD des Chambarans] Appel au soutien en vue de la décision de justice de ce jeudi 18 décembre

Communiqué du 14/11/14 de la ZAD de Roybon

À ce jour, aux vues d’une pratique de la désinformation de trop nombreux médias, et de la manipulation des informations divulguées par des sympatisants.
Nous souhaitons donc informer de manière officielle que nous nous attacherons dorénavant à communiquer par nous-mêmes vidéos, prises de positions et reports des activités et de la situation vue par les occupants de la Maquizad.

Dernières actualités de la lutte :

Rappel : Nous luttons pour l’arrêt du chantier de déforestation de la forêt domaniale des Chambarans sur la commune de Roybon ainsi que l’abandon du projet d’implantation d’un Center Parc sur cette zone humide par le groupe Pierre et Vacances.

• Jeudi 11 Décembre 2014 :

1/ Ce jour, le tribunal administratif statuait sur un report, au jeudi 18 Décembre, des comptes rendus d’audience concernant les recours en référé.
Une suspension visant à l’abandon du chantier déposés par le PCSCP (Pour des Chambarans Sans Center Parc), la FRAPNA Rhône-Alpes (Fédération Rhône-Alpes de la Protection de la Nature) et de la fédération de pêche de la Drôme ainsi que l’union régionale des fédérations départementales des associations agréées de pêche.

JEUDI PROCHAIN LE 18 DÉCEMBRE, LA DÉCISION SERA UN TOURNANT MAJEUR DANS CETTE LUTTE.

En effet, le compte rendu d’audience statuera sur la légitimité juridique de la déforestation et de la construction du parc.
Pour nous occupant(e)s de la ZAD, cela ne change rien, car dans la légitimité de demain, nous sommes toutes et tous responsables de l’état de notre planète et de ce que nous en ferons.

« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal mais par ceux qui les regardent sans rien faire » disait A. Einstein.

2/ Ce même jour, en Seine et Marne, M. Valls, Premier Sinistre, déclarait au conditionnel son enthousiasme et sa confiance quant à la qualité des projets de la structure Pierre et Vacances lors de son discours de pose de la première pierre du nouveau projet de « Pierre et Mickey » appelé « village nature ».
Ceci avant d’ajouter que les opposants ne pouvaient pas « prendre en otage » des chantiers soutenus par des élus et qu’il appliquerait la loi avec la plus grande netteté…

• Vendredi 12 Décembre 2014 :

Les élus du Conseil Régional de Rhône-Alpes ont voté contre la demande de subvention devant être attribuée à ce dernier pour la construction du Center Parc de Roybon en Isère, lui demandant de revoir son projet.

Synthèse :

Alors que le CNPN (Conseil National de la Protection de la Nature) directement attaché au Ministère de l’écologie a rendu un avis défavorable à l’unanimité dans son rapport concernant le chantier de Center Parc à Roybon et que l’actuelle ministre, S. Royal s’est retirée du jeu en positionnant la décision au niveau local.

M. Valls continue son coup de charme aux grands patrons et leurs millions de subventions publiques en proférant des menaces tout juste masquées aux opposants à ce projet aussi inutiles que désastreux financièrement.

Compte tenu de la demande de certains parlementaires et des prises de parole du premier ministre et de son homologue de l’intérieur, tout porte à croire que nous risquons d’être la cible de tentatives de déstabilisations dans les prochaines semaines et ce en fonction notamment du jugement de ce jeudi.

Malgré le vote du Conseil Régional, malgré l’avis du CNPN attaché au ministère de l’écologie, malgré un arrêté préfectoral demandant l’arrêt des travaux jusqu’à la date du compte rendu d’audience du 18 décembre.

Pourtant chaque jour, des tentatives d’intrusions sur le chantier de camions de remblais et des tronçonneurs pédestres essayent de percer de nouvelles entrées sur site escortés par des miliciens cagoulés et violents (gaz lacrymos, coups de tonfa).

Et ceci sous le nez de la gendarmerie et au défi des mesures d’arrêt du chantier prises par sécurité pour les biens et personnes.

Pourquoi ne pas reverser les millions d’aides à la communauté de communes et non à des privés ; pour qu’elles construisent ensemble une autre forme d’éco-tourisme à échelle humaine ?

La nature vaut plus que leur profits.

Qu’en sera-t-il demain et les prochains jours ?
Nous continuons et continuerons à défendre la zone.
Et nous aurons le dernier mot, grâce à celles et ceux qui nous soutiennent et celles et ceux qui se battent en parallèle d’une façon plus conventionnelle.
Nous ne sommes pas sur ces barricades parce que nous y trouvons un salaire ou parce que c’est le seul emploi qu’on nous propose.
Nous sommes là pour affirmer nos convictions.
Si nous faisons face à l’ordre établi, c’est parce que nous avons confiance en demain, en la solidarité et en la générosité de nos soutiens. Nos convictions, notre envie d’un monde meilleur pour les prochaines générations, notre unité face à ceux qui défendent une poignée de nantis à qui profite l’esclavagisme moderne…
Toutes ces choses vous font peur ? Elles devraient vous réjouir, parce que ce monde nouveau pour lequel nous nous battons est juste devant vous.

« Que vos choix deviennent vos espoirs et non vos peurs » disait Nelson Mandela.

Toutes et tous sommes déterminé(e)s à lutter pour reprendre collectivement possession de nos vies, des terres et des savoirs volés.
Comme à Notre Dame des Landes, au Testet, la No TAV, à la ferme des mille vaches, la ferme des Bouillons et ailleurs sur le territoire du Chiapas, en Amazonie à Belo Horizonte, en Inde, au Nepal dans la vallée de Kir Ganga, nous refusons de nous soumettre au dictat de la finance et puissants de ce monde au détriment des minorités et des pauvres.
Nous désirons et vivons nos espoirs, nous reprenons ensemble le contrôle de nos vies !!!
La ZAD est un laboratoire d’idées et de projets fantastiques et galvanisants où nous assumons un mode de vie horizontal.

Nous prenons nos décisions toutes et tous ensemble en assemblée générale.
Cependant nous sommes toutes et tous très différent(e)s avec des modes d’actions et de pensées pouvant être parfois contradictoires mais nous avançons dans la même direction : l’arrêt définitif de tous ces projets inutiles et imposés et expérimenter l’autonomie.

C’est pourquoi nous pratiquons au quotidien des échanges fraternels de savoirs et de compétences afin que nous bâtissions les valeurs de partage et d’équité d’un monde meilleur sans aucune distinction.
Nous guidons nos pas vers les sentiers de l’autogestion afin de détruire ce qui nous rend esclaves et dépendants, et c’est ainsi que la liberté se prend, nous n’attendrons pas qu’ils nous la donnent.
Organisons-nous, vivons nos rêves, la Z.A.D. est partout et c’est chez toi aussi !!!

Ne vivons plus comme des esclaves !!!  Rejoignez la résistance !

ZAD Roybon

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Un réseau contre les Flash-Ball

Un réseau contre les Flash-Ball

Les comités de soutien des victimes de « violences » policières, dont le montbéliardais « Justice pour Ayoub », travaillent désormais, main dans la main.

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Les comités de soutien ont participé à la manifestation en hommage à Rémi Fraisse.

Montbéliard. L’union fait la force et de la force, les militants en ont besoin. Alors que la liste des victimes de tirs policiers (de Flash-Ball) ne cesse de s’allonger, les comités de soutien travaillent désormais en réseau.

Le premier acte fort de cette coordination nationale a été une rencontre, les 8 et 9 novembre, à la Bourse du travail de Montreuil. « Nous avions émis l’idée de nous retrouver. La famille et les amis de Joachim, une victime, ont organisé le rassemblement », souligne Odile Banet, porte-parole du Comité de soutien d’Ayoub, un jeune Montbéliardais qui a perdu un œil après un tir policier de Flash-Ball en 2011 à Audincourt.

« Remettre à plat la doctrine du maintien de l’ordre »

Pendant deux jours, les victimes et leurs proches se sont exprimées : « Ça m’a permis de prendre conscience que le cas d’Ayoub [NDLR : visé lors d’une rixe alors qu’il attendait sagement son bus] n’était pas isolé. De nombreux jeunes ont pris une balle perdue parce qu’ils se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment. Mais, de toute manière, même quand il s’agit de manifestants, les personnes touchées sont souvent très souvent pacifistes. Finalement, aujourd’hui, on prend tous des risques à revendiquer un droit fondamental qui est de montrer notre opposition à une décision politique dans la rue », s’insurge la militante.

Et c’est bien de l’usage des lanceurs de balles de défense dont il a été question tout au long du week-end à Montreuil : « Ces armes militaires sont autorisées par les forces de l’ordre mais les règles d’usage ne sont pas suffisamment encadrées… Un tir de Flash-Ball est imprécis. Il n’est pas fait pour canaliser la foule mais pour maîtriser un seul individu. On l’utilise dans n’importe quelle situation. Résultat : des catastrophes, des personnes mutilées qui n’auront plus jamais une vie normale, des morts », déplore Odile Banet.

La militante rappelle que le maintien de l’ordre peut être garanti avec d’autres moyens : « Pourquoi utilise-t-on des bombes lacrymogènes et des canons à eau pour les manifestations de paysans, qui, entre parenthèses, commettent les plus grosses dégradations et que l’on réserve les Flash-Ball aux autres mouvements ? », s’interroge-t-elle.

Dans le travail en réseau qui prend forme, les familles et victimes poursuivent plusieurs objectifs. Le premier est de remettre à plat « la doctrine » du maintien de l’ordre : « Il ne s’agit pas de le remettre en cause. Il est nécessaire. Je respecte le travail des policiers, je ne suis pas anti-flic. Mais on ne peut pas admettre que des violences policières se traduisent, dans la très grande majorité des poursuites, par des non-lieux [NDLR : en ce qui concerne Ayoub, un non-lieu a été requis]. Quand l’affaire se retrouve au pénal pour homicide volontaire ou involontaire, elle se solde souvent par des relaxes. Les policiers se sentent couverts par l’institution. C’est une réalité. Nous voulons la rendre visible des citoyens et des politiques. »

« Un site Internet pour les victimes »

Deuxième combat mené les comités de soutien : des recours devant le tribunal administratif pour exiger le retrait de ces armes. Enfin, les militants comptent instaurer des fiches pratiques pour aider les victimes : « Certaines sont très isolées et ne bénéficient pas de l’aide d’un comité de soutien. Or, il y a des démarches indispensables à effectuer dès la commission des faits sur les plans juridique, médical, juridique, administratif. » En ce sens, les comités de soutien vont créer un site Internet destiné aux victimes et à leurs familles. Une œuvre coordonnée qui s’annonce titanesque : « Nous sommes toujours rattrapés par l’actualité. Lors de notre rencontre à Montreuil, nous avons participé à une manifestation suite au décès du militant Rémi Fraisse [NDLR : dans le Tarn, au barrage de Sivens]. Ce n’était pas prévu. Mais participer à ce mouvement était incontournable », conclut la représentante du comité « Justice pour Ayoub ».

Leur presse (Aude Lambert, EstRepublicain.fr, 3 décembre 2014)

 

Pour Ayoub et les autres mutilés

Le rassemblement, qui a eu lieu ce week-end à la Bourse du travail de Montreuil, était prévu de longue date. Sous l’impulsion du comité de soutien d’Ayoub, un Montbéliardais mutilé après un tir de Flash-Ball, la famille et les amis de Joachim, une autre victime, avaient organisé cette rencontre : « Une dizaine de comités de soutien étaient représentés », indique Odile Banet, membre du groupe qui épaule Ayoub et sa famille depuis le drame (le jeune homme a perdu son œil gauche qui a éclaté sous l’effet du projectile). Chaque victime, chaque proche a pu témoigner de son histoire, de ses souffrances.

« C’était humainement très lourd. On a pu constater à quel point les violences policières faisaient des dégâts sur le plan physique, social, psychologique », poursuit la militante.

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Un cortège, samedi à Paris, des comités de soutien des victimes de Flash-Ball.

Hasard du calendrier : la rencontre des comités de soutien se déroulait le jour de la manifestation en hommage à Rémi Fraisse, mortellement blessé par une grenade offensive à Sivens. « On ne pouvait pas ne pas y aller. Nous nous sommes placés en tête de cortège, à Bastille, avec nos banderoles [NDLR : la photo ci-dessus]. On voulait se montrer, sensibiliser. »

Ce « travail » collectif (et Odile Banet insiste bien sur ce mot) se veut aussi pragmatique : « L’objectif est d’instaurer des fiches pratiques pour toutes les victimes de violences policières commises en toute impunité, les démarches à effectuer car beaucoup de gens sont isolés et démunis face à ce type d’événements et aux institutions. » Mais surtout, l’usage des Flash-Ball (dont les comités de soutien demandent l’interdiction) dans les manifestations met en péril n’importe quel citoyen lambda comme Ayoub, présent au mauvais endroit, au mauvais moment. Il est bon aussi de le rappeler et de le marteler…

Leur presse (Aude Lambert, EstRepublicain.fr, 11 novembre 2014)

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À propos de la guerre d’ener…gît à Clermont-Ferrand

http://juralib.noblogs.org/files/2014/12/cle.pngL’énergie et notre avenir
À propos de la guerre d’ener…gît à Clermont-Ferrand

Pour rappel : fin août, un technicien ERDF, réquisitionné par la préfecture, était venu couper le jus au Guantanamo, sous prétexte qu’on volait l’électricité. Afin de sécuriser les habitant-e-s qui allaient passer l’hiver dans le bâtiment, nous avons jugé que le seul moyen de remettre le jus de manière pérenne était de payer une partie de la somme réclamée pour régulariser notre situation. Le service contentieux a accepté la démarche, nous avons commencé à payer et malgré ça, ERDF refuse toujours de remettre l’électricité : « danger de mort imminent » qu’ils disent. Comme si on ne pouvait pas mourir de froid…

Pour le deuxième bâtiment ouvert, La Crochette, on s’est dit qu’on allait essayer de ne pas nous retrouver dans la même situation. C’est pourquoi nous avons pris la décision de souscrire un contrat avec un fournisseur officiel : Enercoop, « énergie citoyenne et militante ». (Comment a-t-on pu être si naïf ? Avec un nom comme ça on aurait du se douter que ça allait mal se passer !) À 9h le mardi 9 décembre, ERDF intervient pour ouvrir officiellement la ligne ; le même jour à 13h, ERDF intervient à nouveau pour couper le jus depuis l’extérieur du bâtiment. La surprise passée, on commence à rassembler des informations. On apprend que c’est l’OPHIS, propriétaire du bâtiment, qui a fait pression sur ERDF. Dès le lendemain, frais et dispos – surtout frais – on va chez ERDF pour demander des explications et exiger qu’on nous remette l’électricité. On nous répond, après plus de deux heures et demie de pourparlers et de tergiversations, que tant que le propriétaire ne donnera pas son accord, la remise du courant est impossible. Du coup, le lendemain, jeudi 11 décembre, on refait la même à l’OPHIS, dont l’ensemble du personnel a réussi à s’auto-prendre en otage, nous enfermant dehors et refusant de nous rencontrer. On commençait à se dire qu’on allait passer l’hiver dans le froid … et là surprise ! Le vendredi 12 décembre au matin, ERDF revient pour remettre l’électricité. Est-ce grâce à nos menaces de porter plainte, à la mobilisation immédiate ou à nos têtes de dangereux-ses terroristes ? Quoi qu’il en soit, on écrit aujourd’hui ce communiqué éclairé-e-s à l’énergie nucléaire !

Ouvrir un squat autonome, dans n’importe quelle ville, c’est défier l’État. Et dans chaque ville, l’État choisit sa stratégie. À Lyon, Caen ou Toulouse, ce sont des expulsions sauvages. Ici, c’est tenter de nous faire partir en nous coupant l’eau et l’électricité, toutes les institutions main dans la main. Malheureusement pour eux, nous avons pris un engagement : ne jamais reculer. Leur stratégie de siège ne nous fera pas partir.

On vient de gagner une bataille, la prochaine se profile à l’horizon. On a rendez-vous jeudi prochain au tribunal pour la première comparution dans le cadre du procès d’expulsion de la Crochette.

Avec RAGE et JOIE !
Tous-tes devant le Palais de Justice de Clermont-Ferrand (place de l’Étoile) le jeudi 18 décembre à 8h30 pour soutenir la CLE

Campagne pour la Libération des Espaces – 12 décembre 2014

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[« Quelques jeunes prêts à en découdre »] EELV travaille

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« Véronique Guislain a un pressentiment. Vendredi 5 décembre, en concluant la première réunion publique d’information organisée à Poligny [dans le Jura – NdJL] sur le projet de Center Parcs envisagé dans la forêt communale, 200 m plus haut sur le premier plateau, elle prend un ton grave. Militante du Pic noir, par ailleurs porte-parole d’EELV-Lons, elle raconte ce qu’elle a vu à la manifestation contre le Center Parcs de la forêt des Chambaran, en Isère :  « une guerre inter-villages affichée, deux clans qui ne se parlent plus, des vigiles embauchés par Pierre & Vacances qui tapent. J’espère qu’on n’en arrivera pas là ». » …

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Venu de Saône-et-Loire avec deux amis du collectif Geai du Rousset qui lutte contre le projet du Rousset, Dominique Cornut.

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… « Après la réunion donc, Véronique Guislain a parlé avec quelques jeunes prêts à en découdre. Elle a argumenté, expliqué que la mobilisation est à construire, qu’elle doit investir le terrain juridique et économique en appui aux arguments environnementaux : « La lutte sur le terrain est pour plus tard, on n’en est pas encore à planter la tente dans la forêt de Poligny, même si certains y sont prêts… J’espère que le bon sens et la mobilisation citoyenne permettront de co-construire, ensemble, un projet alternatif ». » Leur presse (Daniel Bordür, « Center Parcs de Poligny : Pierre & Vacances saisit la Commission nationale du débat public », Factuel.info, 8 décembre 2014)

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[Lyon] « Chaque date importante dans l’organisation du parti de l’ordre sera l’occasion d’un débordement dans nos rues, moments de fêtes ou d’affrontements, moments décisifs aussi, pour grandir »

« Manifestation offensive » du 29 novembre : constat mitigé

http://juralib.noblogs.org/files/2014/12/092.jpgCe samedi 29 novembre, l’atmosphère des rues lyonnaises avait quelque chose d’inattendu : ce qui sautait fatalement à la gueule, ce n’était ni la « violence » de la manifestation, ni le nombre de flics déployés et la paralysie de la circulation automobile. C’était l’écart entre la parole et les gestes. Personne n’a respecté ce qu’il avait dit. Aucune des trois forces antagonistes qui voulait s’imposer dans la rue ce jour-là n’a pu accomplir ce dont elle s’était vanté. Toutes ont été curieusement défaites. Identitaires, flics, manifestant-es antifascistes : tout le monde s’est retrouvé un peu dépassé. En deçà de la situation.

Naze comme un nazi

Commençons par les plus marrants, dans leurs objectifs comme dans leurs pratiques : les fachos du Bloc Identitaire. Comme d’habitude, leurs initiatives tiennent davantage du plan com’ que de la marche sur Rome (les fans de Mussolini comprendront). Après être allés commander des burgers avec des masques de cochons, après avoir pris le métro en gilets jaunes à dix pour « lutter contre l’insécurité », nos grands angoissés de l’identité proposaient leurs services aux banquiers et aux commerçants friqués de la presqu’île, leur promettant de protéger leurs vitrines face à la horde de casseurs attendus le 29 dans les rues de Lyon. Incapables de s’assumer politiquement, c’est-à-dire incapables de s’assumer comme des fascistes voulant en découdre avec les antifascistes, le Bloc Identitaire a donc ressorti sa vieille lubie du devenir-vigile. Devenir des vigiles qui défendent la France [Leur devenir vient sans doute aussi d’un désir refoulé d’être ce qu’ils ne seront jamais : grands, noirs avec des corps athlétiques ; un peu comme les agents de sécurité qu’ils croisent à l’entrée des supérettes et qui les épouvantent tant, comme symptôme d’une immigration massive et d’un futur « grand remplacement ».], porter secours aux quartiers bourgeois et ennuyeux où rien ne se passe jamais : quel programme politique renversant.

Si le projet de base était déjà assez minable, sa mise en acte s’est révélée pitoyable. Comme à chaque fois que ce groupuscule veut s’attaquer à la « racaille ». Que ce soit lors du mouvement contre les retraites de 2010, le soir des matchs de l’Algérie au cours du mondial 2012 ou samedi dernier, donc, en marge de la manifestation anti-FN, les Identitaires finissent toujours par se faire chasser, ou encercler par les flics, et le plus souvent ramenés bien sagement au poste de police du coin pour un contrôle d’identité. Là, ils étaient juste inexistants.

La police à la rue

Du côté des forces de l’ordre, on avait pourtant mis les gros moyens. Des déclarations fracassantes faisaient état de plusieurs centaines de casseurs prêts à déferler sur la ville mais aussi d’un dispositif à la fois tenu secret et « approprié », en vue « d’empêcher tout débordement et actes de violence » et de protéger la rue de la République. Sur le terrain, 1000 policiers (dont 12 compagnies de CRS et gendarmes mobiles), 2 canons à eau, des grilles anti-émeutes et un hélicoptère.

Deux heures avant le début de la manif, des contrôles de police se mettent en place aux abords de la place Jean-Macé (train, tram et arrivée à pied). Ce qui permet déjà une douzaine d’arrestations préventives, parfois au cœur même du rassemblement et sans déclencher la moindre réaction du côté des officiels de la CFDT ou de Solidaires. Des gens « de gauche » comme on dit, des « citoyens engagés » venus pourtant manifester contre le fascisme. Et quoi de plus évocateur en matière d’État policier qu’une dizaine de flics en tenue anti-émeute, venant prélever sur les indications de quelques civils des grappes de manifestants au look un peu trop détonnant ? Mais non, là c’est pour la bonne cause, n’est-ce pas, c’est pour que la manifestation se passe dans le calme, pour le maintien de l’ordre public en somme. Bravo.

Pendant tout le week-end, la police était donc présente en force dans les rues lyonnaises. Et pourtant un cortège en noir se rassemble rapidement. Et pourtant la manifestation dégénère au bout de deux cents mètres. Le dispositif policier est déjoué dès le début.

Une dizaine de banques et d’agences d’intérim attaquées, les vitres du Mac Do de la place du Pont étoilées, 11 flics blessés à l’issue des affrontements dont un commissaire du renseignement territorial tabassé et mis au sol avenue Jean-Jaurès. Panique au quartier général : les flics sont tellement persuadés d’avoir été débordés et que leurs lignes ont été percées que les gradés ordonnent de bloquer tous les principaux accès au centre-ville ! On voit des camions-grilles se déployer en travers de la plupart des ponts menant à la presqu’île, idem pour les tunnels de Fourvière et de la Croix-Rousse. Pour fêter la tenue du congrès du FN à Lyon, la police est donc parvenue à bloquer le cœur de la métropole, un jour d’affluence commerciale record. Bravo.

Bien qu’ayant découpé la manifestation en plusieurs morceaux et après l’avoir chargé à plusieurs reprises [Mention spéciale au SO des organisations anarchistes qui ont rapidement pris les devant en formant une ligne pour protéger l’arrière de la manifestation de la police.], le résultat est assez maigre. Pas un casseur patenté à se mettre sous la dent : la solidarité pratique entre manifestants associée à la confusion régnant au sein des cortèges, et le fait que la queue de manif (chargée dès le début par la police) soit devenue tellement liquide, se soit tellement répandue dans toute la manif leur a compliqué la tâche. Les flics ne parviennent à interpeller qu’une demi-douzaine de personnes ; dont cinq seulement vont effectivement être jugées pour des faits d’atteinte à l’intégrité morale et physique de ces pauvres policiers chahutés, désorientés et au final un peu ridiculisés [Les agents venus mettre la pression au tribunal tiraient carrément la gueule quand la juge des comparutions immédiates a refusé le mandat de dépôt pour les deux camarades passant en jugement lundi 1er décembre.].

Comme à chaque fois que la police perd la main dans une situation de maintien de l’ordre, c’est le préfet du coin qui ramasse. Carenco s’est fait salement tiré les oreilles. Alors, dans un premier temps, un brin revanchard, il envoie une compagnie de CRS mettre la pression sur un concert punk se déroulant le soir même [Ça faisait même un peu marrer les flics sur place que leur grand chef se fasse remonter les bretelles : « Si ça c’était mieux passé votre manif, on serait pas là… Vous lui avez mis des abeilles dans la tête au préfet tout l’après-midi… »] ; puis ensuite, nouvelle opération de com’ pour sauver les apparences et défendre le bilan des forces de l’ordre : « alors oui finalement il y a eu de la casse, oui des fonctionnaires de police ont été blessés dont des gradés mais grâce à nous aucun incendie de poubelle ni aucun pillage ne se sont produits, hein ». Comme si endommager un distributeur de billets permettait de braquer une banque, ou si en éclatant la vitrine d’une agence d’intérim on cherchait à repartir avec du boulot… Bon comme il ne sert à rien de tirer sur l’ambulance (alors qu’il est toujours sensé de prendre pour cible un fourgon de gendarmes mobiles), examinons ce qui paraît fondé dans la défense du préfet : c’est qu’il n’a pas tout à fait tort et le harcèlement policier a bien empêché quelque chose, même si évidemment il ne s’agit pas des pillages du centre-ville par des hordes de sauvage [Scène qui aurait eu le mérite de rappeler, en inversant le rapport de force, la violence indécente du commerce de la presqu’île où les chaussures et les costards en vitrine valent plus que ce qu’on gagnera, nous ou nos parents, dans le prochain mois de galère.].

« Siamo tutti lapins de Garenne » ou malheureusement nous ne sommes pas encore tous le black block, qui n’a pas appris à se tenir

Échec aussi, finalement, pour la « manifestation déterminée et populaire contre le FN et le racisme d’État » et ses différentes composantes : la coordination nationale contre l’extrême-droite (la désormais fameuse CONEX : un rassemblement d’organisations de gauche et citoyennistes, dans l’ensemble), les organisations libertaires, et des gens, des groupes ou des bandes qui se sont organisées pour venir à cette manif sur la base d’un appel offensif, à la fois contre l’extrême droite et les « violences policières » (autrement dit la police). Trois composantes mais en gros deux options pour la manif : que les choses se passent « pacifiquement et dans le calme » (cf. l’appel de la CONEX), ou « de manière offensive et déterminée » (cf. le premier appel diffusé cet automne).

Manifestement, ça ne s’est pas passé dans le calme, manifestement il y eu des gestes offensifs posés. Mais la manifestation a été également le théâtre de pas mal de confusion au niveau des déterminations – dans le jeu entre les déterminations. La manif n’est pas allée à son terme, elle n’a pas pu marcher sur la tête des frontistes, encore moins approcher du congrès.

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Du côté du CONEX au moins les choses sont claires : la journée du 29 a été un fiasco et de toute façon c’était mal embarqué depuis le début. L’idée d’organiser un événement à l’occasion du congrès du FN a bien circulé dans les réseaux antifascistes institutionnels, mais on sentait bien que les orgas n’osaient pas trop y aller, sans doute parce que pas mal de responsables ne se faisaient plus d’illusion sur les capacités de la gauche à mobiliser effectivement dans la rue, face à l’extrême-droite. Autre problème : un appel est bien sorti, mais émanant de forces autonomes appelant à une manifestation offensive, et il a fallu courir après les événements, en sortant un autre appel à manifester cette fois dans les clous et la légalité républicaine (mais avec un concert à la fin, on est pas que triste à la LDH ou au Front de Gauche). Après, des rapports plus ou moins officieux ont commencé à faire état d’une mobilisation importante dans les milieux radicaux en France et en Europe, dans le contexte d’agitation lié à l’assassinat de Rémi Fraisse, et ça a été une nouvelle course : réussir à faire venir suffisamment de monde pour, sinon noyer les radicaux, en tout cas ne pas être éclipsé par cette tentative politique autonome… Et là, patatras, syndicats et partis politiques de gauche n’ont réussi à mobiliser que quelques milliers de sympathisants, à peine plus que les libertaires et les incontrôlé-e-s (et surtout bien moins que n’importe quelle Manif pour tous). Résultat des courses : tout le monde ne parle que des « casseurs » que les différents SO n’ont pu que laisser opérer, les bras ballants et les yeux déjà un peu larmoyants.

Défaite en terme de mobilisation, défaite dans la tenue de la manif et pour finir défaite politique pour le CONEX, qui perd toute dignité en signant dès le dimanche 30 novembre un communiqué de dissociation misérable et plaintif :

« [la manifestation] a regroupé près de 5000 personnes qui ont pu manifester pacifiquement et en musique de la Place Jean Macé jusqu’au cours Gambetta, mais pas au delà : pourquoi ?

Parce que des provocateurs très organisés en petits groupes mobiles et violents ont infiltré et commis des exactions que nous dénonçons et condamnons.

Nous nous interrogeons sur l’efficacité du dispositif policier et son incapacité puisqu’il n’a pas su isoler et neutraliser ces provocateurs. De fait, le cortège s’est trouvé fractionné, une partie encerclée et notre service d’ordre coupé en deux ; obligeant la tête de la manifestation à la dispersion à la hauteur de la passerelle du collège sous les grenades lacrymogènes.

Depuis plus d’un mois, les organisateurs de la manifestation autorisée et les autorités de police avaient pourtant préparé cette manifestation, qui s’est déroulée sans incidents jusqu’à Saxe-Gambetta.

Nous nous interrogeons également sur qui sont ces provocateurs qui ont dénaturé l’objectif et le message de notre manifestation, ce dont seule l’extrême droite peut se féliciter. »

Pour la CONEX, une manifestation qui se passe bien est une manifestation encadrée par des forces de l’ordre efficaces, par ces mêmes flics qui raflent quotidiennement les sans-papiers et qui assassinent à l’occasion un jeune dans une manifestation ou lors d’une descente pour pacifier un quartier un peu trop bouillant. Pour la CONEX, une manif qui se passe bien c’est une manifestation où les « provocateurs » sont neutralisés, peut être à coup de flash-balls ou avec une bonne grenade offensive lancée à hauteur de jugulaire. Pour la CONEX, une manifestation qui se passe bien se déroule dans le calme et dans le respect du jeu démocratique. Ce même jeu qui vient de porter le FN au rang de premier parti de France lors des dernières élections européennes. Ce jeu démocratique qui tourne particulièrement ces dernières années autour des thèmes de la sécurité et de l’immigration. Ce sale petit jeu dont on commence à en avoir plein les jambes. Voilà en quoi consiste la défaite profonde du CONEX : ne pas avoir compris que manifester à côté du FN (sans chercher à perturber réellement son congrès) c’était manifester aux côtés du FN, c’est-à-dire en cautionnant le système démocratique qui le fait prospérer et qui peut-être un jour le portera aux responsabilités [Ou bien ce sera encore le PS ou l’UMP qui de toute façon ont déjà intégré une bonne partie de son programme à leur « ADN de gouvernement ».].

Pour ce qui est du pôle offensif de la manif : on a beaucoup parlé de lui en début de semaine, mais contrairement à ce qu’imaginent peut-être un préfet aux abois ou un militant floué, les impressions de tout un tas de gens qui se sont projetés vers ce moment offensif sont assez mitigées. Malgré le nombre de flics et la pression policière au départ, malgré les communiqués menaçants dans la presse, beaucoup de monde s’est ramené sur la base de l’appel offensif et dans des dispositions offensives. Mais il a manqué des éléments de cohésion, et sans doute d’autres déterminations que celles qui s’appliquaient au travers des attaques ciblées pendant le cortège ; il a manqué de quoi faire naître une force capable d’emmener la manif plus loin géographiquement et politiquement : dans un premier temps, partir réellement vers le congrès du FN quitte à être bloqué par la police sur la route et la bousculer ; ensuite, dans la séquence ouverte par la mort de Rémi Fraisse, tenir un affrontement de rue un peu plus massif, en tout cas un rapport de force tel que ce soit la manif qui constamment décide où aller, que faire.

Vu la puissance déployée et le nombre, y’a ce sentiment qu’on est passé à coté de quelque chose. Problème de rythme, de compositions entre les pratiques, de tenue d’ensemble aussi. C’est parti très fort et très vite. Après dix minutes de temps suspendu, où on ne sait pas où va nous mener cette après-midi et cette course, c’est la débandade, une dispersion d’abord latente puis irrémédiable : deux charges de flics, quelques lacrymos et les quinze gardes mobiles sacrifiés pour faire barrage à l’émeute avant les Terreaux n’ont pas dû en revenir eux-mêmes d’avoir comme stoppé une avalanche virtuelle. Une demi-heure et déjà tout est fini.

Deux mots à propos de la casse. Peut-être que la première chose que casse un « casseur », c’est un certain consensus. Consensus qui veut qu’une manif réussie ne soit qu’une démonstration de force symbolique, une façon d’être compté pour peser l’espace d’un instant sur une abstraction comme « l’opinion publique ». Peut-être que la casse, et tout un tas d’autres pratiques de rue, incarnent la fin de ce consensus, la fin d’une certaine dépossession quant à la présence et donc le retour sur terre : qu’est-ce que peuvent des gens dans une rue, qu’est-ce que peuvent des corps déterminés dans une rue commerçante – et y a-t-il autre chose que des rues commerçantes dans le centre-ville de Lyon ? La casse est une possibilité. Parmi mille autres. Qui n’a pas aidé la manif à se tenir, c’est certain. Mais en tout cas, tant que le consensus n’est pas brisé, pratiquement brisé, il y aura toujours des gens pour croire à des titres de presse comme, il y a quelques semaines : « Les hommages à Rémi Fraisse gâchés par des casseurs », c’est-à-dire pour croire à l’existence d’un camp qui rassemblerait écologistes, policiers, manifestants pacifiques, gouvernement, partis de gauche, etc. tous unis pour que les manifs se passent bien face à ceux œuvreraient dans la mauvaise direction, ceux qui ne comprennent rien à rien, les « casseurs ». Ce qui est une conception assez étonnante de la réalité quand on sait que Rémi Fraisse a été buté, au cours d’affrontements sur une ZAD, par un gendarme aux ordres d’un gouvernement socialiste.

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Il y a des gens qui tiennent tellement au consensus démocratique, et qui sont si convaincus d’appartenir au camp du Bien, qu’ils croient sincèrement que les actions contre les marchands étaient l’œuvre de groupes fascistes. Il y en a d’autres qui transpirent tellement la mauvaise foi qu’ils ne peuvent s’empêcher de colporter ces vilaines rumeurs pour restaurer le consensus démocratique coûte que coûte.

Plus généralement, il faut en finir avec la conception cybernéticienne de la manifestation bien en phase avec l’air du temps et les réseaux sociaux : une manif n’est pas un système envoyant de l’information à un autre système (l’opinion publique, le gouvernement), l’un et l’autre rétroagissant de concert. Une manif n’est pas un moment où on fait passer de « l’information » à un public – d’où l’invraisemblance de phrases comme « Nous détruisons pour passer un message » (Lyon Capitale) – mais un moment de composition, d’affrontements entre des forces : on marque le coup, on pose une ambiance ; on gagne ou on perd quelque chose dans une manif. Ou alors on se promène.

Et la prochaine, comment on gagne ?

Évidemment avec des « si », c’est toujours plus simple de découper le maillage policier qui nous a enserré toute la journée. La dimension du dispositif policier et la puissance répressive nous échappent largement. Pourtant il y a bien des éléments de victoire qui sont toujours à notre portée, et qui nous appartiennent en propre. Comment les pratiques se composent, quelle puissance on en retire, comment se rendre rejoignable pendant ces moments et au-delà. Des mouvements massifs et populaires qui articulent manifestations, sabotages, pique-nique familiaux, moments émeutiers, grandes assemblées existent ailleurs en Europe : le mouvement No-Tav en Italie, les luttes pour le logement ou la « grève de Tout-es » en Espagne, le mouvement des places de Barcelone jusqu’à Taksim. C’est aussi ce qui s’est ébauché avec la lutte de Notre-Dame-des-Landes dans l’ouest de la France. Et qui se poursuit avec la ZAD du Sivens et celle de la forêt de Chambaran.

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La situation est on ne peut plus ouverte. Tout le monde déteste les banques, ces grands centres de la crise permanente qu’on appelle « l’économie » et qui nous dépossède de notre temps, de nos amis, qui fait de nous des « agents calculateurs » avec leur petit compte en banque. Tout le monde déteste Mac Do, que ce soit ceux qui y mangent, ceux qui boycottent ou celles qui y taffent comme des larbins. Tout le monde sait que s’opposer à la France sécuritaire et raciste implique de lui opposer autre chose, d’autres manières de vivre et de partager qui placeront nécessairement la police sur notre route. N’importe quel syndicaliste sait qu’une grève conséquente, une grève qui bloque réellement quelque chose (la production, la circulation) provoque l’intervention des forces de l’ordre et donc l’affrontement plus ou moins ouvert avec les flics.

Tout est dans la manière. Il n’y aurait pas eu de quoi pleurer, au CONEX, si à l’alternative entre danser sur de la mauvaise musique aux Terreaux, et aller empêcher les conciliabules des militants du Front National (quitte à s’affronter à la police nationale), plusieurs centaines de manifestants avaient répondu par un cortège sauvage. C’est sans doute le timing et leur propre lâcheté – ou ambiguïté, pour être poli – qui leur pèse sur l’estomac à cette heure (organiser une manif contre le FN sans penser à aucun moment à aller le chercher, c’est quand même très bizarre). Dans la situation, il nous manque sans doute des rythmes communs, un peu d’agilité et de tact (et on reste sans doute encombrés par pas mal de folklore). Et dans la constitution au plus long cours de mouvements, il faut sans doute trouver les moyens pour partager davantage les intelligences et les perceptions des situations dans lesquelles on peut être amené à débarquer : comment on sent telle manif, à quoi on s’attaque mais aussi à quoi on tient, de quoi veut-on prendre soin dans la situation, ce qui mérite de la considération et ce qui est à chier. Jamais pour uniformiser ou restreindre nos gestes mais pour qu’ils communiquent leurs puissances. Imaginons, par exemple, si la détermination d’aller au congrès avait été suffisamment claire et partagée, si la CFDT avait forcé la ligne de flics et projeté dans le Rhône les canons à eau avec leur beau semi-remorque, débordant de musiciens amateurs et extatiques [Récemment, à Notre-Dame-des-Landes, des habitants et le collectif Copain44 ont acheté un bulldozer pour notamment creuser des tranchées et empêcher les incursions policières sur la ZAD.]…

En tout cas ici, cette journée s’est inscrite dans le cadre des autres manifs qui ont réagi à la mort de Rémi Fraisse. Lesquelles manifs ont presque toutes avortées, bloquées au départ par des nasses policières. Le gros bordel du 29 a donc surpris tout le monde. Il a renversé la perspective du début du mois de novembre où tout le monde s’était résigné à ce que rien ne soit possible localement. Ce qui est enthousiasmant pour la suite, c’est que cette étrange « défaite » vient en grande partie de nous, de notre incapacité à prendre calmement la mesure de notre propre puissance, à être une force – et non de la police.

Après un meeting du FN pour les municipales perturbé à Rennes en début d’année, on peut au moins espérer que ce rendez-vous manqué du 29 s’inscrive comme une promesse de plus : chaque date importante dans l’organisation du parti de l’ordre sera l’occasion d’un débordement dans nos rues, moments de fêtes ou d’affrontements, moments décisifs aussi, pour grandir.

Rebellyon, 10 décembre 2014

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[Calais] Semaine d’échanges de savoirs et de préparation de la manifestation du 18 décembre “contre le mur de la honte”

SEMAINE D’ÉCHANGES DE SAVOIRS ET DE PRÉPARATION DE LA MANIFESTATION DU 18 DÉCEMBRE 2014

Ici sur le littoral du Nord de la France et dans ses terres la bidonvillisation, la violence font partie des modes opératoires de l’État en réponse aux personnes voyageant avec ou sans documents officiellement reconnus par l’État français. À Calais elles sont entre 2000 et 2500.

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Les réponses à cette situation : plus de sécurité c’est-à-dire plus de police et donc plus de violences et un grillage pour rendre plus difficile l’accès au port et donc au passage. L’ouverture d’un centre de jour serait la face « humaine » des politiques et pour Mme Bouchart, maire de Calais, une illusion promise aux Calaisiens-ennes de débarrasser la ville des « migrants-es ».

Dans ce contexte où tout est fait pour séparer et mettre en concurrence les « migrants-es » et les « Calaisiens-ennes » et où la stigmatisation des politiques mise en scène par les medias dominants est incessante il paraît essentiel de favoriser des échanges solidaires et de les mettre en pratique.

Qu’il n’y a pas les « migrants-es » qui ont besoin d’aide d’un côté et les « soutiens » qui apportent l’aide de l’autre mais bien que toutes et tous avons des connaissances à partager.

Ceci est donc un appel à toutes et tous les habitants-es permanents-es ou temporaires à Calais et plus loin aussi à participer à cette semaine d’échanges de savoirs et de proposer des temps de rencontre autour d’ateliers, cours, transmissions de savoirs-faire, discussions, une banderole, un graffiti, une tarte…

Aussi l’hiver est bel et bien là et c’est aussi dans cette perspective que certaines idées de base ont émergées, construction de cabanes, de poêles, rocket-stove (mini poêle), chauffe eau, pulls en laine… Mais pas que, au programme aussi des informations sur la demande d’asile dans différents pays européens, du self-défense pour femmes, des activités pour les enfants et sans oublier la préparation de la manifestation du 18 décembre « contre le mur de la honte ».

Pour cela il y aura besoin de matériaux, en voici une liste sûrement à compléter qu’on veillera à actualiser selon les besoins sur le site :

bâches, palettes, vis, clous, conserves toutes tailles, cordes, chevrons, bidons métal, marteaux, ficelle, bois à brûler, bâches à banderoles, tuyaux (cheminées), poste à souder, meuleuses, groupes électrogène, enceintes, osier, peintures, pinceaux, rouleaux…

Pour toutes propositions ou questions n’hésitez pas à nous contacter également au 07 53 47 51 59 (nouveau numéro de communication CalaisMigrantSolidarity).

À bientôt !

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[Toulouse] Quand la ZAD débarque en ville

Quand la ZAD débarque en ville

Depuis plus d’un mois, le mouvement qui prend forme au Mirail est de l’avis de tous difficile à définir.

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« Leur proximité avec le mouvement Zadiste, pour Zone à Défendre, qui agrège des marginaux revendiqués, depuis le combat contre l’aéroport Notre-Dame-des Landes et celui de Sivens, s’est incarnée rapidement sur le campus du Mirail avec l’installation d’une ZIC, pour Zone d’Intervention Citoyenne ou Zone d’Information et de Conversation… Cabanes en bois, tentes, et slogans libertaires ont donné le ton, d’une « occupation » désordonnée assez éloignée des préoccupations de la majorité des étudiants. Le président de l’université, Jean-Michel Minovez, qui a été au contact des bloqueurs a constaté « l’hétérogénéité de ces groupes » aux motivations et aux revendications très fluctuantes. « Lors de leur irruption, hier matin, dans la salle du conseil d’administration, certains étaient cagoulés. Ils se présentent clairement en adversaires de la démocratie représentative, pour des modes d’organisation autogérées ». À la limite de la violence. » Publié par des larbins de la maison Poulaga (Gilles-R. Souillés, LaDepeche.fr, 10 décembre 2014)

Un mouvement contre la police suite à la mort de Rémi Fraisse ? Les différentes manifs, massives et déterminées qui ont lieu chaque semaine dans les rues de Toulouse en attestent.

Un mouvement étudiant contre l’austérité budgétaire ? La tenue d’AG de 1200 personnes décidant d’actions de jour en jour montre le lien avec les luttes des dernières années dans les facs.

Surtout, la ZAD est passée par là. D’emblée la grève qui se met en place s’est accompagnée d’une installation effective sur des lieux arrachés à leur normalité : construction de cabanes, occupation de salles de cours.

Comme pour attester de ce lien que l’on sent avec les occupations sur les lieux des grands projets, un chantier Vinci nous nargue à quelques mètres des lieux occupés. Un chantier Vinci qui reconstruit la fac, détruit les lieux qui ont historiquement fait de la fac du Mirail une fac de lutte, pour ériger à la place des bâtiments neufs plus facilement contrôlables. Pour ancrer cette transformation, ils tentent même de changer le nom de la fac. Le Mirail reste le Mirail !

Cette occupation prend de l’ampleur avec l’ouverture de nouvelles salles, où des personnes se retrouvent, dorment dans l’université. Différentes stratégies et manières d’envisager l’occupation se côtoient selon les lieux, et se retrouvent pour envisager ensemble la forme que peut prendre le mouvement. Une hétérogénéité des pratiques qui fait que ce mouvement est directement l’affirmation d’une autre manière de s’organiser, d’une autre manière de vivre. ZAD partout !

De la ZAD, nous prenons la détermination à rester quoi qu’il arrive, à tenir ensemble des lieux que nous avons détournés et auxquels nous tenons maintenant pour ce qui s’y passe.

Des mouvements étudiants, nous savons comment les blocages permettent une grève effective et libèrent des espaces pour donner de l’ampleur au mouvement.

Cette hybridation fait peur.

Que les barricades soient faites de troncs d’arbres, de barrières de chantiers, ou de tables et de chaises, la réaction est la même partout. L’occupation du Mirail est expulsable, les flics peuvent venir nous déloger dès aujourd’hui.

Nous appelons chacun à venir rejoindre cette occupation, parce que comme dans n’importe quelle ZAD, ce sont les réactions de partout qui ont permis des victoires effectives sur le terrain.

Le Mirail a aujourd’hui voté en AG de lutte le blocage de la fac pour toute la semaine, jusqu’à la prochaine AG de mardi. Il va permettre à tous de pouvoir se mobiliser, de tenir un rapport de force et de s’organiser pour tenir cette occupation.

Nous appelons chaque université à rejoindre ce mouvement et à porter une solidarité en acte avec le Mirail.

Reçu le 9 décembre 2014

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[Nancy] Projection-débat sur les événements au Mexique Mercredi 17 décembre au CCAN

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Mercredi 17 décembre à 19h30 aura lieu une projection-débat en présence de Mexicaine sur la disparition des 43 étudiants dans leur pays au Centre Culturel Autogéré de Nancy, 69 rue de Mon Désert

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[Appel des rues de New York] À tous ceux qui ne peuvent pas à respirer

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