[La ZAD n’appartient pas à « César » !] Ils nous mettent à la rue, on occupe la route !

Vu sur le site internet des occupant-e-s de la ZAD, le 28 octobre 2012 :

Hier, dans la nuit du 26 octobre, on a libéré une partie de la route entre Vigneux-de-Bretagne et les Ardillères, pour en faire une zone de libre expression. Pour protéger cet espace nouvellement libéré on a construit des barricades à notre façon. C’est sûr qu’on entrave la libre-circulation des machines et voitures qui roulent au pétrole, mais on a ouvert cet espace pour la libre circulation des individus, des espèces naturelles, qui sont souvent écrasées par ces machines.

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Depuis deux semaines, la Zone à Défendre est bouclée par des centaines de flics et de militaires, qui tiennent les carrefours stratégiques et bloquent les routes. Les gens se sont fait jeter de chez eux par la force, ils ont dû subir le spectacle de la destruction de leur maison et de leur lieux de vie. Ça fait déjà onze lieux rayés de la carte par l’État pour le bénéfice de Vinci. D’autres destructions et expulsions sont prévues pour cette semaine.

Ils nous jettent à la rue, donc on assume et on l’occupe ! En occupant la route, on créé un moment éphémère dans cette lutte contre l’aéroport Grand Ouest. Un moment de rencontre pour celles et ceux qui participent à cette lutte, un moment pour montrer que même si des maisons sont expulsées et détruites, ainsi que des jardins collectifs et des potagers, cela n’entame en rien notre détermination. Rejoignez-nous pour faire la fête, partager de moments de joie et de rage. Nous voulons partager un moment ensemble, sur ces routes que l’on traverse à toute vitesse, nous voulons prendre le temps d’échanger nos idées et nos initiatives pour cesser de courir tête baissée vers l’abîme.

Ils nous encerclent et quadrillent la zone en contrôlant les routes, on répond par le blocage de ces axes qu’ils empruntent pour nous expulser. Ils détruisent nos maisons, nos cabanes, on détruit la route par laquelle ils acheminent les machines qui font le sale boulot. Ils pensent pouvoir se débarrasser de nous, de notre lutte contre l’aéroport et son monde, ils doivent savoir qu’à chaque fois qu’ils nous chasserons nous reviendrons occuper. Faire la fête dans un endroit qui paralysera leurs chantiers, dans les maisons qu’ils murent, sur les routes qu’ils construisent, dans les forêts qu’ils veulent raser, on ne les laissera pas tout détruire dans le silence. Nous danserons et chanterons sur leurs ruines jusqu’à ce qu’ils mettent fin au saccage organisé de ce monde.

Des occupant-e-s enragé-e-s de la D81 !

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Feu aux chantiers qui nous empoisonnent la vie !

Je vois clair dans tout ce brouillard

Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2012, dans tout ce brouillard, on y voyait clair au chantier du pylône 575 grace aux flammes d’une grue incendiée !

Alors que tous les pylônes sont en cours de cablage et que la répression travaille à nous baillonner, la lutte et les sabotages continuent.

Déjà que la Mayenne est amménagée par cette ligne THT, dans cette zone de Beaulieu-sur-Oudon, les machines fourmillent et creusent l’énorme et sinistre tranchée de la future Ligne à Grande Vitesse.

Entre la THT, la LGV et le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, nos flammes n’ont que l’embarras du choix.

S’ils se prennent pour César (nom donné à l’opération policière d’expulsion de la ZAD), qu’ils n’oublient pas qu’une poignée d’irréductibles résistent encore et toujours à l’envahisseur.

Ils sont fous ces capitalistes !!!

Des petites mains, Zadix et Antinux

Indymedia Nantes, 26 octobre 2012


Une grue incendiée sur le chantier de la THT en Mayenne

Info Ouest-France. Nouvel acte de malveillance, vendredi matin, sur le chantier de la THT en Mayenne. Une grue a été incendiée à Beaulieu-sur-Oudon, point de départ du tracé en Mayenne.

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VOIR LA VIDÉO

C’est l’incident le plus important, recensé depuis le lancement des travaux de cette future ligne à 400’000 volts, mais les entreprises qui interviennent pour assembler et édifier les 414 pylônes qui supporteront la future ligne sont régulièrement touchées par des dégradations.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Ouest-France.fr, 26 octobre 2012)


Bruxelles : VINCI a (encore) des ennuis

Lu sur RTL.be le 20 octobre 2012 :
Le cri de détresse d’un agent verbalisateur : « Je me sens en insécurité »

« Je n’en peux plus ». C’est par ces mots que Jeremy commence son message envoyé à notre rédaction. Il travaille pour une société privée chargée des stationnements publics dans les rues d’une grande ville belge. Là, ce n’est pas une amende administrative qui vous attend sous votre pare-brise si vous n’avez pas suffisamment alimenté le parcmètre, mais un « bon de redevance », que vous devez à la société privée liée à la commune en question. Et certaines personnes se montrent bien plus agressives envers ces agents verbalisateurs qu’envers de vrais policiers…

Voici le message de Jeremy :

« Les conditions de travail sont insupportables et je voulais que cela se sache. Le bureau de notre agence a de nouveau été attaqué dans la nuit. Des pavés ont été jetés sur la vitrine, qui a explosé. Il y a de plus en plus de haine qui est dirigée contre nous ces derniers temps. Notre local a déjà été plusieurs fois attaqué et ce n’est jamais paru dans les journaux. (Serrures collées, porte enchaînée, messages de menaces contre les employés collés sur la façade, peinture, caméra coupée…). En plus de ça, les parcmètres sont très souvent vandalisés (peinture, colle dans la fente pour la monnaie mais aussi l’écran éclaté avec un marteau ou une perceuse…). Je me sens en insécurité car nous sommes souvent insultés par des automobilistes ou des piétons et même parfois pris à partie ! En plus de cela, notre patron nous met la pression pour rapporter le plus d’amendes possibles et l’on a un quota minimum par jour à faire. Je ne sais pas quoi faire pour que ça s’arrange. Peut-être que si cela se sait… »

Et, pour le plaisir, quelques morceaux choisis des réponses et commentaires (non réactionnaires…) à cet article :

« Je pense que vous vous prenez pour une sorte de cow-boy qui se sent investi d’une mission divine. Par les temps qui courent, vous avez de la chance d’être toujours entier. »

« Et dans ton malheur, tu as beaucoup de chance que l’on ne t’aie pas cassé des dents, tracasses ça va suivre.
Change de boulot et vite. »

« C’est tout à fait normal, vous êtes là pour faire du chiffre et emmerder le monde alors si on vous agresse, je ne vais pas m’en émouvoir. »

« À Jérémy (l’auteur de ce message) :
À une époque les gens comme vous on les traitait de COLLABORATEURS ! Faut du coup pas s’étonner d’être haïs par le reste de la population. () Si vous ne voulez pas vivre ce genre d’expérience, cher Jérémy, changez de travaille et ne cautionnez pas ces entreprises PRIVÉES qui nous volent avec le consentement de l’État, peut-être que les gens recommenceront à vous aimer. () et vous voudriez en plus qu’on vous dise merci ??? Moi je dirais plutôt merci à ceux qui vous combattent et vous terrorisent tellement votre travail me dégoute. Je me répète mais ne pleure pas CHANGE DE MÉTIER. »

« Moi c’est pas à l’homme que je m’en prends mais à sa fonction, maintenant si l’homme choisit une fonction nuisible détestée par toute la population c’est son choix« 

« Quelqu’un qui est là pour faire respecter un règlement est d’office un représentant de l’autorité, que ça vous plaise ou non. Je vous laisse geindre dans votre coin, ça vous va si bien ! »

Indymedia Nantes, 23 octobre 2012

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[Notre-Dame-des-Landes] Appel à venir sur place pour défendre la ferme maraichère du Sabot et d’autes lieux menacés d’expulsion

Urgent : la ferme maraichère du Sabot et d’autes lieux menacés d’expulsion ce matin ! Appel à venir sur place pour défendre le lieu !

Les forces militaires, accompagné d’un huissier sont arrivés ce matin en face d’une barricade menant au Sabot et à d’autres lieux de vie.

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Barricade sud sur la route de Vigneux

L’huissier a demandé si les camarades voulaient partir, ce à quoi les camarades ont répondu non.

Les militaires vont sûrement intervenir d’ici peu. Soutenons les camarades dans leur résistance à l’occupation militaire de la ZAD et à sa destruction !

Rejoignons-les ou effectuons des actions de soutien !

Le suivi de la situation en direct sur le site des occupant-e-s de la ZAD

Collectif de lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, 29 octobre 2012

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[Indonésie] Les grèves ouvrières font fuir les investisseurs

Workers’ Protests Shoo Away Investors

A number of investors in the shoe-making sector backed out of their plans involving Indonesia, following the recent wave of labor demonstrations at a major industrial park, an executive at the Indonesian Footwear Association said.

Haryanto, the chairman of the advisory board at Aprisindo said on Sunday that a number of companies plan to invest a total of $100 million in Indonesia, which is expected to create around 10,000 more jobs in the sector.

“There are five to six companies that already secured lands; some of them are in Tangerang. [They] decided to delay their plan to build new factories this year,” he said, referring to the $100 million investment plan.

Haryanto said the business climate had turned ugly since workers staged demonstrations over the last few weeks, demanding an end to Indonesia’s outsourcing system and demanding higher pay.

Representing the business community, Haryanto said, “We don’t ask for too many things. We just need three certainties: a predictable wage increase, legal certainty and safety from the possible ‘sweeping’ of laborers from outside factories.”

In an Oct. 3 demonstration, thousands of laborers in Cikarang, a city that harbors many industrial parks and factories making products ranging from shoes to automobiles, initiated a sweep of factories that were still running, calling their fellow laborers to join their rally in the street.

Sr. Comr. Rikwanto, a spokesman for the Jakarta Police, said there had been about 50,000 workers participating in the rallies in Bekasi, Tangerang and Depok.

A joint police-military force of 15,000 managed to ensure that the rallies did not spread beyond the industrial estates on the capital’s outskirts.

However, many businessmen complained that this rally damaged them financially after some of the protesters broke into factories that were still in running, hampering normal business operations.

Haryanto said the demonstrations, which he regarded as “anarchy” had forced shoe factories to shutter. Potential losses could be Rp 5 billion ($520,000) per day.

Haryanto said the demonstrations were likely to affect the nation’s shoe exports.

He predicted the industry was unlikely to book targeted revenue of $5 billion from exports. “If we could even match last year’s $3.5 billion, that would already be good.”

He said Indonesia is competing with China and Vietnam in the shoe business. He worried that if shipments stopped, buyers would go elsewhere.

Anton Supit and Henrdrik Sasmito, members of the advisory board of the country’s footwear association, said the practice of pulling workers off of their jobs so that they could participate in protests had disturbed business operations in the area, hurting factory owners’ bottom line.

“The government and law enforcers must act firmly against those who caused destructive action to companies’ assets,” Anton said.

Apart from demanding the government abolish the outsourcing system, protestors rejected the requirement for workers to pay part of their health insurance premiums, sharing the burden with employers, as recommended by the Health Ministry.

Presse esclavagiste (thejakartaglobe.com, 29 octobre 2012)

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Tu naîtras métis multiculturel, tu seras d’ici et là-bas inchallah… »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[14 février 2012]
Partie lettre à mon fils

Je t’écris alors que tu n’es pas encore de ce monde, mais totalement dans ma tête, tu aurais pu naître avant mon incarcération ou même pendant, tu tardes à venir, on dit que le destin est écrit d’avance donc je patiente jusqu’à [ce] que le stylo de ma vie décrive le jour de ton existence.

Tu naîtras métis multiculturel, tu seras d’ici et là-bas inchallah…

Je ne te cacherai rien sur ma vie de ouf, j’essayerai de t’inculquer les valeurs d’un homme, tu as intérêt d’assurer au niveau de tes études, car sur ce point-là je ne tergiverserai pas, je t’idéalise et te visualise dans ma tête, tu n’existes pas encore mais on se connaît déjà, méfie-toi des sourires trop aiguisés souvent ils coupent mieux qu’une épée, je te boosterai à faire du sport, foot et boxe thaï, on ferait des tête-à-tête sur le ring (Oh frappe doucement oublie pas que je suis ton daron LOL).

On dit que la moitié de la religion, est le mariage, moi j’ajouterais au mariage donner une bonne éducation à ses enfants inchallah tu ne manqueras de rien, des fiches de paye je ne connais pas, mais pour toi je me casserais le dos à la chaîne chez Renault, un homme accompli ne l’est totalement qu’à travers le sourire de ses enfants, je crois que dans chaque mal il y a un bien, car je n’aurais pas voulu te faire vivre nos premières rencontres dans un parloir chronométré, comme pour un speed dating LOL.

Pour toi et la mama j’ai rangé mes armes dans leur étui, je les ressortirais exception­nellement que si on nuisait à ta vie, tu n’es même pas encore né et je te mets la pression.

Je répondrai à toutes tes questions, mon passé mon présent, tu sauras tout, même mes défaites car c’est souvent elles qui m’ont mené à mes victoires, ta mère sera la prunelle de mes yeux, et d’office la prunelle des tiens.

Si jamais je devais partir d’une balle naturelle tirée par un traître dans mon dos, prends soin de ta maman jusqu’à ton dernier souffle, ne te trompe pas de priorité, si un jour tu doutes de toi-même relis cette lettre que je t’écris du fin fond de ma cellule, le 14 février 2012 même enterré vivant je te donne vie, au travers de ma plume, en prison j’ai su trouver de l’espoir où il n’y en a pas, donc pense à moi dans tes moments de faiblesse, et dis hamdoulilah !

Car chaque épreuve est surmontable, sept tatas et deux oncles veilleront sur toi, c’est ton sang, respecte-les comme tu respectes tes propres parents ; ta grand-mère le jour où on va lui annoncer ton arrivée risque de s’évanouir de bonheur. Méfie-toi des gens trop gentils, c’est souvent suspect, le revers de la médaille est parfois salé, si un jour tu tombes love d’une femme à en perdre la raison, si tu penses que c’est celle qu’il te faut crie-lui haut et fort, range ta fierté, respecte-la, ceux qui te disent que de montrer ses sentiments est une faiblesse, n’écoute pas leur musique, ce n’est que des déçus qui n’assument pas !

J’ai grandi en banlieue dans un F4 alors que nous étions dix, je promets de t’éviter ce genre de vie, même si je n’ai manqué de rien je ferai tout pour que tu évites les lits superposés à partager comme le jeu des chaises musicales, que le dernier qui arrivera sera le moins bien servi, où ton lit n’est jamais celui de la veille LOL.

Mon fils, je ne me plains pas, car tes grands-parents viennent de loin, ils se sont battus pour nous, pour nous offrir ce toit, mon fils je pourrais te parler des heures et des heures, mais je vais en garder pour ton arrivée, sur ce fiston tarde plus trop, car la vie va vite.

Ton père Youv

P.-S. : Même si tu es une fille, je ferais exactement pareil, tu feras du foot et de la boxe thaï LOL.

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[Révolution tunisienne] Un nom et une adresse

http://juralib.noblogs.org/files/2012/10/0226.jpgTunisie – Le chef du poste de police de La Marsa visé dans l’incendie de sa voiture

Les agents et cadres des forces de sécurité n’arrêtent pas d’être la cible d’actes de violence ou d’intimidation.

Parallèlement au commandant de la Garde Nationale agressé hier à Douar Hicher, et pendant la même nuit, un autre acte de violence a ciblé, cette fois-ci, un cadre de la Police nationale. Il s’agit du chef du poste de police de La Marsa, qui a vu sa voiture incendiée devant chez lui.

Façon de lui faire parvenir qu’il reste toujours accessible à ces malfrats qui peuvent le cibler même chez lui.

Publié par des ennemis de la révolution (Tunisie Numérique, 28 octobre 2012)

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[Mafia du nucléaire] « Circulez, y a rien à voir ! »

L’application Facenuke atomisée de l’intérieur

Lancée en avril 2012, la cartographie du lobby nucléaire en France de Greenpeace a suscité une vive réaction des industriels et institutions qui y apparaissaient. Invoquant auprès de la Cnil leur droit d’opposition, une poignée d’entre eux a poussé l’ONG à mettre hors ligne l’application vidée de son sens.

Au moment de sa sortie, l’application Facenuke – par laquelle Greenpeace retraçait les liens entre les acteurs de la filière du nucléaire – avait connu une couverture médiatique plus que faible. Mais juste assez pour agacer quelques-unes des personnes mentionnées.

Inspirée de la carte des cumulards du Cac 40 publiée par Alternatives économiques, Facenuke visait à exposer, le 13 avril (soit une semaine du premier tour de l’élection présidentielle) les liens entre les acteurs de la filière nucléaire à la manière d’un réseau social. Le site précise tirer ses informations de sources publiques, “les pages Wikipedia, les profils Linkedin ou encore les pages corporate des sites institutionnels des entreprises”. En dehors du blog de la journaliste environnement du Monde, Audrey Garric, rares sont les médias qui ont relayé l’initiative dans la dernière ligne droite de la campagne [Owni vous en avait parlé dans sa chronique de veille sur le journalisme de données les data en forme].

Le premier coup de buzz sonne le 17 avril à la publication d’une réponse par l’association Sauvons le climat, citée au travers de 22 membres dans Facenuke, qui accuse Greenpeace de jouer aux “big brother”. Critiquant la nature des informations mentionnées sur la carte, l’auteur de la note accuse la démarche de l’ONG :

Bien que la qualité comme la pertinence de cette liste soient risibles, il faut se demander quelles sont les motivations de Greenpeace en la publiant. Sûrement pas de donner un panorama objectif des dirigeants du nucléaire (Sauvons le Climat n’en est pas !), ni des acteurs du débat sur le nucléaire : ni la CRIIRAD, ni Global Chance, ni Sortir du Nucléaire n’y figurent… Elle vise bien la mouvance “pro-nucléaire”. La démarche rappelle celle des intégristes d’Al Qaida qui lancent des fatwas contre les “mauvais” musulmans, les juifs et les infidèles.

La note se termine par l’annonce des demandes d’application de la loi informatique et liberté. En l’occurrence au titre de l’exercice du droit d’opposition contre le recueil de données personnelles et leur traitement par un système informatique automatisé.

“De sombres heures de notre Histoire”

Les plaintes ne sont pas nombreuses mais parviennent néanmoins assez vite en direct par une série de courriers dont Owni a pu prendre connaissance.

Le plus réactif est Hervé Nifenecker, Président de l’association Sauvons le climat, qui en appelle par courrier le 19 avril à l’article 38 de la loi “informatique et liberté”, demandant de retirer du site les informations le concernant (nom et CV) et de le déréférencer. Il précise par ailleurs s’être adressé à la Cnil pour obtenir exécution de sa demande et “l’arrêt [du] fichage”. À sa suite, Bernard Bigot, administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique, contacte également l’ONG par écrit. Il dénonce des erreurs et des confusions entre personnes et institutions dans les liens établis par Facenuke :

Le manque de rigueur et de professionnalisme avec laquelle cette cartographie a été établie est aussi choquant que son objectif de stigmatisation qui rappelle de sombres heures de notre Histoire.

Viennent deux courriers similaires adressés par des cadres d’Areva en date du 22 juin. Les autres correspondances sont frappées du sceau de la Cnil, à commencer par une lettre du 29 mai, faisant suite à la demande de Bernard Bigot d’être retiré de la cartographie. Le courrier signale à l’ONG que “ce traitement [informatique des données] n’a pas fait l’objet de formalités déclaratives auprès de notre Commission préalablement à sa mise en œuvre.”

Contacté par Owni, la Cnil confirme faire valoir toute demande fondée invoquant le droit d’opposition. En réponse à un courrier de l’avocat de l’ONG, la commission avait fait valoir que l’application de la liberté de la presse (s’appuyant sur un arrêt de la Cour de Justice européenne) n’écartait en rien l’application du droit d’opposition prévu par la loi informatique et liberté. La démarche des “plaignants” du nucléaire était donc valide.

Face à l’injonction officielle, Greenpeace obtempère dans le courant de l’été :

Nous n’avons pas déclaré individuellement Facenuke mais le site de Greenpeace est enregistré par la Cnil et Facenuke est hébergé dessus. Nous avons commencé à retirer les personnes qui faisaient une demande motivée. Certains nous ont adressés des mails de demande qui n’ont pas fait suite quand nous avons demandé la motivation. Nous avons même reçu une lettre d’une personne se sentant lésée de ne pas apparaître et qui voulait être intégrée à Facenuke !

Basé sur un outil de visualisation, l’application de Greenpeace bute cependant quand il s’agit de retirer le directeur du CEA du listing. Sans Bernard Bigot, Facenuke, qui est censé reproduire les liens qui unissent les acteurs de la filière, n’est plus que l’ombre du réseau qu’il souhaite retracer. Le 18 octobre, le site est fermé. Mais des questions demeurent.

Nous ne comprenons pas pourquoi la procédure n’est pas passée sur le terrain de la diffamation : avec 800 à 1000 visiteurs uniques par jour, l’application n’avait pas un succès fou mais elle circulait bien dans notre sphère habituelle. La seule hypothèse qui nous permet de l’expliquer, c’est que les plaignants ne souhaitaient pas nous faire de pub en passant à l’échelon judiciaire.

Au delà de l’application de la loi, la mise en veille de Facenuke permet à Greenpeace de se ménager l’option de créer une version 2.0 de son “réseau social du nucléaire”, tenant compte du nouvel équilibre des forces politiques et adaptée aux débats à venir sur la loi sur la transition énergétique. Une initiative à laquelle réfléchissent déjà le pôle web et l’équipe de campagne politique même s’ils considèrent “le risque que l’application ait une durée de vie limitée”.

Presse atomisée (Sylvain Lapoix, Owni, 26 octobre 2012)

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[In memoriam] « Si tu es Dieu ; venge-toi ! »

29 octobre 1763. Détention de Sade pour éjaculation sur un crucifix et autres blasphèmes

Peu emballée à l’idée de faire l’amour avec une hostie dans le vagin, l’ouvrière court dénoncer le marquis à la police.

Le 29 octobre 1763, des inspecteurs de police frappent de bon matin à la porte cochère jaune d’une petite maison de la rue Mouffetard. Au portier qui vient ouvrir, ils demandent à parler au maître de la maison. Le domestique les conduit auprès d’un jeune homme de 23 ans, élégant, de petite taille, le visage légèrement marqué par la vérole. Le jeune marquis de Sade s’étonne. Les représentants du lieutenant de police de Paris lui expliquent que, sur ordre du roi, ils doivent le conduire au donjon de Vincennes pour « débauche outrée ». Donatien Alphonse François se décompose. Il tempête, pleure, dit qu’on doit le confondre avec l’ancien directeur du FMI. Rien n’y fait, il doit suivre les policiers qui le conduisent jusqu’à la forteresse où ils le remettent entre les mains du gouverneur, le lieutenant Guyonnet. Sade, qui terrorise les putes de Paris avec ses fouets, n’est plus qu’une loque humaine larmoyante. Pas croyable.

Il doit ce premier séjour à l’ombre à une jeune ouvrière de 20 ans, prostituée occasionnelle, qui n’a pas apprécié les petits jeux sadiques et blasphématoires du jeune homme de bonne famille. Jeanne Testard gagne sa vie en fabriquant des éventails, mais n’est pas farouche pour autant. De temps à autre, elle passe la nuit avec un client que lui présente la du Rameau, une mère maquerelle de Montmartre.

Verges, martinets et gravures pornographiques

Le 19 octobre 1763, elle se présente aux autorités de police parisiennes pour effectuer une déposition effarante, scandaleuse. Consignée par écrit, elle nous est parvenue. Jeanne y explique que la veille, la maquerelle lui a proposé d’accompagner un jeune homme bien sous tous rapports — elle le nomme « l’inconnu » —, prêt à débourser deux louis pour une nuit de plaisir. L’inconnu, donc, la fait monter dans une voiture de location qui les dépose devant la petite maison de la rue Mouffetard.

Sade la conduit au premier étage dans une pièce qu’il referme à clef derrière lui. Il lui demande alors si elle est croyante et, comme elle répond par l’affirmative, l’homme réplique par des injures et des blasphèmes horribles « en disant qu’il n’y avait point de dieu, qu’il y en avait fait l’épreuve, qu’il s’était manualisé jusqu’à pollution dans un calice… » Ce n’est qu’un début. Jeanne affirme encore que son drôle de client se vante d’avoir glissé deux hosties dans le sexe d’une fille avant de lui avoir fait l’amour en lâchant : « Si tu es Dieu ; venge-toi ! »

Après quoi, l’inconnu la fait passer dans la pièce voisine dont les murs sont couverts de verges, de martinets, de Christ en croix et en estampes. Tout cela au milieu de dessins et gravures pornographiques. C’est alors qu’il lui demande de le fouetter avec un martinet en fer rougi au feu et qu’il lui rendra la pareille avec le fouet qu’elle choisira. Elle refuse énergiquement, ce qui le met dans une forte colère.

Masturbation

De rage, il se masturbe sur un Christ en ivoire jeté à terre. Sade ordonne alors à la prostituée de fouler un crucifix sinon il la perce de son épée. Comment faire autrement ? Elle s’exécute. En revanche, elle refuse absolument de se faire un lavement pour en répandre le produit sur le Christ. Durant toute la nuit, il lui lit des poèmes blasphématoires soi-disant écrits par un de ses amis libertins. Au petit matin, Sade relâche Jeanne Testard, affolée, en lui faisant promettre de revenir le dimanche suivant pour communier à l’église Saint-Médard afin de récupérer une hostie et de l’utiliser comme il l’a déjà fait avec une précédente prostituée. Enfin, l’inconnu lui fait jurer de ne rien révéler de leur nuit.

Mais Jeanne est tellement choquée qu’elle s’empresse de tout raconter à la du Rameau qui est venue la chercher. Aussitôt, les deux femmes décident de se rendre au bureau du lieutenant général de la police de Paris, monsieur de Sartine, pour dénoncer le comportement blasphématoire de l’inconnu. Comme le responsable de la police parisienne est absent, elles vont trouver l’inspecteur Marais chargé de la police des mœurs, mais celui-ci n’est pas revenu d’une filature d’un de ces « gros clients » habitant la place des Vosges…

Finalement, c’est l’adjoint de Marais qui les reçoit et incite à consigner une déposition devant un avocat du Parlement. Cette démarche d’aller trouver la police pour dénoncer un client est pour le moins étonnante de la part d’une prostituée occasionnelle, surtout accompagnée de la mère maquerelle. Dans cette affaire, Sade n’a ni abusé sexuellement de Jeanne ni fait preuve de violence exagérée. Il y a donc là une raison qui nous échappe. Est-ce que Sade était déjà sous surveillance à cause de son comportement extravagant, choquant ? Est-ce que la maquerelle sert d’indicatrice à l’inspecteur Marais ? Tout est possible.

Désespoir

Après le témoignage de Jeanne Testard, la police enquête durant neuf jours, rassemblant d’autres témoignages sur la conduite sacrilège de Sade. D’autres filles publiques rapportent des histoires similaires s’étant produites dans la même maison. Sartine envoie le dossier au ministre d’État monsieur de Saint-Florentin, qui alerte le roi en lui conseillant de manifester une grande rigueur.

C’est ainsi que 29 octobre 1763, le Divin Marquis est cueilli à son domicile parisien. Dès son arrivée au donjon de Vincennes servant de prison, Sade demande du papier, de l’encre et une plume. Sa première lettre est pour le lieutenant général de la police Sartine. Ce n’est plus le Sade blasphémateur et impérieux qui rédige, mais une pauvre brebis égarée qui réalise qu’il peut tout perdre : sa liberté, son épouse et l’argent de son épouse. Il faut dire qu’il n’est marié que depuis cinq mois ! Alors, dans son billet, il se fait suppliant, prie son correspondant d’étouffer le scandale.

Sade envoie aussi une lettre à son geôlier Guyonnet pour qu’il prévienne son épouse : « Je vous en supplie, Monsieur, ne me refusez pas de voir la personne la plus chère que j’ai au monde. Si elle avait l’honneur d’être connue de vous, vous verriez que sa conversation bien plus que tout est capable de remettre dans le bon chemin un malheureux dont rien n’égale le désespoir de s’en être écarte. »

Petits amusements

Décidément, le marquis est prêt à tout pour apitoyer ses geôliers. Nouvelle lettre à Sartine le 2 novembre : « (…) Monsieur, je ne me plains point de mon sort ; je mériterais la vengeance de Dieu, je l’éprouve ; pleurer mes fautes, détester mes erreurs est mon unique occupation. Hélas ! Dieu pouvait m’anéantir sans me donner le temps de les reconnaître et de les sentir, que d’action de grâce ne dois-je pas lui rendre de me permettre de rentrer en moi-même, donnez-m’en les moyens, je vous en prie, Monsieur, en me permettant de voir un prêtre. » Cette comédie de la dévotion ne porte pas vraiment ses fruits. Le ministre Saint-Florentin, qui est tenu au courant des simagrées de Sade, refuse toute faveur.

Néanmoins, le 13 novembre, Louis XV ordonne la libération de Sade après seulement deux semaines d’emprisonnement suite à l’intervention de son beau-père. À la condition qu’il rejoigne immédiatement Échauffour, la résidence de ses beaux-parents, et qu’il y reste sous la surveillance de l’inspecteur Marais. La queue entre les jambes, Sade retrouve son épouse Renée qui accepte stoïquement de reprendre la vie commune. Durant tout l’hiver, le marquis se morfond. Il adresse des courriers à son oncle l’abbé, l’assurant qu’il peut être certain qu’il ne se remettra plus dans une situation aussi terrible. Petit menteur. Bientôt le Divin Marquis reprendra ses petits amusements qui le conduiront à nouveau en prison en avril 1768.

Publié par des ennemis de l’Anarchie (Frédéric Lewino et Gwendoline Dos Santos, LePoint.fr, 29 octobre 2012)

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[Afrique du Sud] La police intervient contre des mineurs qui empêchent un rassemblement syndical

Afrique du Sud : des balles en caoutchouc pour disperser des mineurs grévistes

La police sud-africaine a tiré samedi des balles en caoutchouc à Rustenburg (nord-ouest) pour disperser des mineurs grévistes qui manifestaient leur colère contre le Syndicat national des mineurs (NUM) accusé de trahir leurs intérêts.

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Les policiers ont aussi fait usage de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes contre les mineurs qui protestaient, tandis qu’un hélicoptère effectuait des rondes au-dessus du stade de Rustenburg (110 km de Pretoria).

« La police a dû utiliser des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc au stade pour disperser la foule », a déclaré à l’AFP le colonel Emelda Setlhako, en précisant qu’environ 400 manifestants avaient tenté d’empêcher le rassemblement syndical dans le stade.

Une personne, « battue » dans les affrontements, « a été légèrement blessée et sept ont été arrêtées pour rassemblement illégal », a-t-elle ajouté.

Un photographe de l’AFP a vu un homme — vêtu de rouge, couleur syndicale — ensanglanté après avoir été frappé.

Les mineurs impliqués dans une série de grèves illégales se disaient mécontents de la façon dont le NUM les représentait. Ils s’étaient mobilisés pour tenter d’empêcher la tenue, dans le stade, d’une réunion du Congrès des syndicats sud-africains (Cosatu) auquel le NUM est affilié.

« Ils prennent leurs propres décisions de leur côté, ils ne consultent pas les travailleurs. Alors qu’ils sont là pour nous représenter, nous, les mineurs », déclarait un gréviste de la firme Anglo American Platinum (Amplats), Simon Mothlabi, ajoutant: « Ils gagnent beaucoup d’argent (…) et nous, trois fois rien. »

Le rassemblement syndical a finalement eu lieu dans le stade, rassemblant environ 1.500 personnes.

Le Cosatu est un allié-clef du parti au pouvoir, l’ANC (African National Congress), et certains de ses anciens dirigeants détiennent maintenant des postes importants dans les affaires ou au gouvernement.

Le Cosatu accuse de son côté les organisateurs des grèves sauvages — durant lesquelles la police a tué 34 personnes en août — d’avoir des visées politiques et d’être responsable d’une vague massive de licenciements.

« L’Afrique du Sud est assise sur une bombe à retardement en ce qui concerne le chômage », a déclaré à la presse le secrétaire général du Cosatu, Zwelinzima Vavi après le meeting.

« Nous ne faisons que réparer leurs dégâts tout le temps. Ce sont presque 30.000 travailleurs qui ont été renvoyés. Ce rassemblement syndical (ce samedi) vise à rassembler tous les travailleurs en Afrique du Sud », a déclaré Zwelinzima Vavi durant la réunion.

« Nous avons besoin d’une fédération unie et forte pour tous les travailleurs dans l’industrie minière », a-t-il insisté.

Un mémorandum demandant la réembauche des salariés licenciés et l’ouverture de négociations salariales a été remis à des responsables du gouvernement au cours du rassemblement.

« Nous sommes ici pour manifester (…) Nous, les mineurs grévistes, nous sommes fatigués du NUM », expliquait à l’AFP un employé d’Amplats, Reuben Lerebolo, alors que des mineurs en colère avaient mis le feu à des tee-shirts syndicaux.

Ces protestations avaient lieu au lendemain de l’annonce par le NUM d’un accord avec le premier producteur mondial de platine, Amplats, pour réembaucher 12.000 grévistes licenciés, après six semaines d’arrêt de travail dans les mines.

Selon cet accord, les travailleurs ont jusqu’à mardi pour reprendre le travail et se verront alors offrir 231 euros (179 dollars) de prime.

Mais Amplats abrite le dernier carré de grévistes irréductibles. Ils assurent qu’ils n’ont pas été avertis de la conclusion de cet accord, ce qui pourrait signifier une reprise des grèves sauvages qui ont paralysé les mines d’or et de platine depuis le mois d’août.

« Nous ne savons rien de cela (l’accord). Nous n’avons pas été consultés, nous l’avons simplement appris par la radio », a indiqué M. Lerebolo, qui portait une affiche proclamant « NUM, on en a marre de toi ». « Nous ne pouvons pas retourner travailler tant que nos demandes ne sont pas satisfaites », a-t-il ajouté.

En revanche, dans les mines d’or, les grèves touchent apparemment à leur fin.

Avec ces grèves sauvages, l’industrie minière estime avoir perdu 900 millions d’euros, selon la Chambre des mines.

Rustenburg est le chef-lieu du bassin minier où a démarré la crise, à la mine de platine de Marikana. Ces conflits ont fait une soixantaine de morts depuis août, dont près de la moitié dans des règlements de compte entre mineurs, très remontés contre le NUM. Chez Amplats, les violences ont fait 4 à 9 morts.

Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 27 octobre 2012)

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[PCC dégage !] Sept nouvelles immolations cette semaine

Chine : sept Tibétains s’immolent par le feu cette semaine

Deux nouveaux moines tibétains se sont immolés par le feu pour protester contre l’occupation chinoise dans cette région de l’Himalaya, a annoncé samedi une organisation de défense des droits de l’Homme, Free Tibet. Au total, sept Tibétains ont ainsi mis fin à leurs jours de cette façon au cours de la semaine. Ce chiffre est le plus élevé depuis le début des protestations l’année dernière, d’après l’ONG.

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Dorje Rinchen ablaze after he set fire to himself today (October 23).

Tsewang Kyab, 23 ans, s’est immolé par le feu vendredi dans l’une des rues principales d’Amuquhu, dans la région de Xiahe, a précisé Free Tibet. Quelques heures avant, un fermier de 24 ans, Lhamo Tseten, s’était également immolé par le feu près d’une base militaire et d’un immeuble du gouvernement chinois à Amuquhu, a-t-elle ajouté. Selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle, il se serait tué près d’un hôpital.

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Dorje Rinchen collapses to the ground in Labrang.

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Troops are seen closing in on Dorje Rinchen’s body after he has self-immolated. Smoke can still be seen arising from his body and it is not clear if he was still alive at this point. Laypeople and monks are trying to protect him from being taken away by troops. In Tibetan tradition, it is important to protect the body of someone who has died for religious ritual and offerings in order to ensure an auspicious rebirth. Since the self-immolations began in Tibet in 2009, many Tibetans have taken great risks to retrieve the bodies of those who have self-immolated in order to carry out religious practice.

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A women looks at the burned body of Dorje Rinchen following his self-immolation. (Faces blurred by ICT)

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Armed police in riot gear block a road near the site of the self-immolation.

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À Xiahe, dans la province de Gansu, un berger, un fermier et un autre homme âgés tous d’une vingtaine d’années se sont également immolés par le feu.

D’après Free Tibet, une ONG basée à Londres, une soixantaine de Tibétains se sont immolés par le feu depuis mars 2011 pour s’opposer à la présence chinoise, et nombre d’entre eux réclament le retour de leur chef spirituel en exil, le dalaï-lama. Le gouvernement chinois a confirmé certaines immolations, mais pas toutes.

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La police offre par ailleurs une récompense de 50.000 yuans (5.930 euros) à tout informateur qui pourra fournir des renseignements sur les projets d’immolation de certains Tibétains.

Ces protestations surviennent alors que le Parti communiste chinois doit tenir son Congrès dans deux semaines à huis clos, un événement crucial qui n’arrive qu’une fois tous les dix ans.

Leur presse (Sipa-AP, 27 octobre 2012)

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[Une bibliothèque dans la brume numéro onze] Rue des maléfices de Jacques Yonnet

Salut à tous, voici donc un numéro d’Une bibliothèque dans la brume, entièrement et longuement consacré au livre Rue des maléfices de Jacques Yonnet, dont nous ferons une lecture commune le lundi 19 novembre à la bibliothèque-infokiosque de Saint-Jean-du-Gard. Voilà.

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Mailing, 26 octobre 2012

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[La liberté ou la mort] Émeute contre un projet d’usine pétrochimique à Ningbo

Heurts entre la police et les opposants à une usine polluante en Chine

Des heurts ont opposé samedi soir policiers et opposants à un projet de raffinerie de pétrole à Ningbo, dans l’est de la Chine, selon des informations de presse partiellement confirmées dimanche par les autorités locales.

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La police a fait usage de gaz lacrymogènes contre les manifestants qui protestent depuis près d’une semaine contre la future raffinerie, un projet de 55,9 milliards de yuans (6,9 milliards d’euros) d’une filiale du géant chinois du pétrole Sinopec.

Des photos publiées sur le site www.molihua.org qui recense les manifestations sociales en Chine montrent des manifestants face à des milliers de policiers anti-émeutes.

Dans un communiqué publié dimanche sur son site internet, les autorités de l’arrondissement de Zhenhai ont dénoncé des activités inappropriées comme des rassemblements illégaux et des émeutes qui ont entravé gravement le travail et la vie de la population et affecté sérieusement le développement et la stabilité.

Les autorités locales ont donné l’ordre à la police de maintenir la stabilité conformément à la loi, un euphémisme désignant généralement une répression musclée contre les fauteurs de troubles.

Les riverains s’inquiètent des effets sur leur santé de la raffinerie, qui produira également de l’éthylène, ainsi que des évictions forcées de plusieurs milliers d’entre eux pour faire place à l’usine, selon la presse chinoise.

Lors d’une réunion de crise samedi, des responsables locaux ont rappelé que le projet n’avait toujours pas été formellement autorisé et se sont déclarés disposés à écouter les opposants, précise le communiqué officiel.

Selon les médias de Hong Kong, de nombreux véhicules, dont des voitures de police, ont été renversés et plusieurs policiers blessés lorsque des manifestants ont attaqué un poste de police à coups de pierres et de briques.

Les responsables des autorités locales contactés par l’AFP n’ont pas donné suite.

Selon un habitant de Zhenhai ayant requis l’anonymat, les manifestants se sont rassemblés dimanche devant le siège du gouvernement local et ont défilé pacifiquement.

Il y avait environ 1.000 personnes aux abords du siège des autorités du district quand je suis arrivé ce matin, a-t-il dit. La marche s’est poursuivie dimanche après-midi sous haute surveillance policière.

La police estime que des rumeurs infondées faisant état de la mort d’un étudiant à la suite de violences policières sont à l’origine des émeutes.

Ces personnes qui font circuler des rumeurs infondées selon lesquelles la police a battu à mort un étudiant ont un impact social désastreux, a déclaré la police de Zhenhai sur son microblog.

Après enquête, il s’avère qu’une femme a colporté la rumeur. (Elle) sera considérée conformément à la loi. La police exhorte les citoyens à ne pas croire ces rumeurs et à ne pas les répandre, a-t-elle ajouté.

Les mouvements de protestation contre la construction d’usines polluantes se sont multipliés ces dernières années en Chine, où l’environnement s’est dégradé après trois décennies d’industrialisation effrénée.

Début juillet, un projet d’usine métallurgique avait été stoppé dans la ville de Shifang de la province du Sichuan (sud-ouest) après plusieurs jours de heurts entre la police et des centaines de manifestants.

Leur presse (Agence Faut Payer, 28 octobre 2012)

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[Saint-Girons] « Combien de parpaings pour cacher votre crise ? »

Saint-Girons. Un fragile dialogue s’établit au squat

L’affaire du squat de la rue de la République a connu un nouveau développement, hier après-midi, avec une manifestation devant l’hôtel de ville de Saint-Girons à l’appel du collectif Allantvers.

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Ils ont dressé une grande banderole devant la façade de l’hôtel de ville sur laquelle on pouvait lire notamment : « Combien de parpaings pour cacher votre crise ? »

« Nous exigeons la restitution du lieu ou la mise à disposition d’un local aux caractéristiques similaires » expliquent les manifestants dans un communiqué où ils dénoncent l’expulsion du squat : « Malgré la crise, malgré l’emprunt toxique contracté auprès de la banque Dexia par la municipalité les fonds de tiroir ont dû être raclés soigneusement pour financer l’expulsion de l’Allantvers. »

Reçus par le maire

Des gendarmes avaient été déployés dans le hall de la mairie de Saint-Girons pour contenir la manifestation.

Des échanges tendus ont opposé les manifestants et le maire François Murillo. Finalement, l’édile a reçu une délégation de quatre personnes.

L’occasion d’établir un dialogue qui reste très fragile.

« Si l’immeuble était dangereux, pourquoi ont-ils attendu deux mois pour nous faire évacuer » a affirmé un membre du collectif.

De son côté, le maire de Saint-Girons, François Murillo a regretté que « cela parte dans tous les sens. Il n’y a, par exemple, pas de pénurie de logements sociaux sur Saint-Girons. La mairie dispose, en outre, de deux logements d’urgence qui ne sont pas occupés en permanence et qu’on peut mettre à disposition. Par ailleurs, depuis qu’on est là, on met en place une politique socioculturelle. Avec l’agence culturelle de pays, on essaye d’aider les initiatives. Je n’ai jamais vu les gens du collectif y participer » a constaté François Murillo avant de se rendre sur les lieux de la manifestation. Les deux partis ont engagé un dialogue qui promet d’être difficile. Les uns reprochent aux autres de ne pas déposer de projet malgré les demandes. Les seconds reprochent aux premiers de ne pas répondre au projet qu’ils disent avoir déposé.

« La municipalité ne veut pas que les gens s’organisent par eux-mêmes » regrette un membre du collectif Allantvers qui réclame l’attribution d’un local autogéré. De son côté, la municipalité argumente : « Le collectif veut un local municipal. Mais la responsabilité du maire est engagée en matière de sécurité. À un moment, il faut bien poser les choses mais c’est difficile. »

La réunion qui s’est achevée a permis de créer un début de dialogue. Les élus et des représentants du collectif devraient se revoir vendredi prochain pour poursuivre les échanges.

Leur presse (Arnaud Paul, LaDepeche.fr, 20 octobre 2012)

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Même à l’air pur nous étions enfermés »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[11 février 2012]
Partie : Lettre à la rue

MA RUE,

Je te demande pas comment tu vas car je sais que tout va mal, que tu vois dans tes rues fleurir de plus en plus de drames, me reconnais-tu ? Oumar le petit renoi qui a longtemps cru en tes promesses et tout ton folklore et tes blablas j’étais l’un des jeunes les plus actifs de ma génération, je t’ai représentée toute ma vie en vain pour toi je me suis égaré de mes priorités mes principes mes valeurs j’ai misé sur toi et je t’ai juré fidélité le soir de mes 15 ans j’étais pour qu’ils te respectent.

Je suis depuis peu incarcéré et ici dans les cours de promenade ton nom est glorifié par certains jeunes il y a même des pulls et t-shirts avec ton blaze ta région etc. comme des zombies t’as réussi à nous laver le cerveau tu nous as fait croire pendant longtemps que tu étais notre seule issue que notre réussite ne pouvait passer que par toi tu nous as condamnés pendant des années aux tours HLM même à l’air pur nous étions enfermés on a hérité de ton accent selon l’endroit où tu te trouves on nous reconnaît à cent mètres, tous ceux qui sont tombés sous ton charme ont fini morts ou entre quatre murs, pour être le meilleur et t’épater beaucoup sont capables du pire, tu as été la cause de beaucoup de nos tourments on a grandi dans tes cages d’escalier pour protéger tes territoires on a multiplié les batailles rangées certains ont implanté des terrains et vendent la mort sous tes pieds. Beaucoup se proclament rois du bitume jusqu’au jour où l’un de tes enfants que tu a chauffé engrené vient le détrôner à coups de plombs et plonger le macadam une fois de plus dans un drame un deuil sans fin je ne regrette rien ma jeunesse tourmentée en ta compagnie mais wallah c’est garanti tu ne m’auras plus j’suis devenu trop conscient trop terre-à-terre pour dépendre de tes illusions mais je sais que tu n’auras aucun mal à me remplacer trop de jeunes font la queue dans ton couloir de la mort le pire c’est sans le savoir ils veulent que tu les fasses exister que tu leur fasses un nom gravé à jamais sur les briques de tes tours, moi hamdoulilah j’ai retrouvé tous mes esprits mes valeurs je mise à présent sur la famille les gens qui m’aiment sur la pointe des pieds sans bruit ceux qui m’aiment pour ce que je suis pas pour ce que j’ai fait mais je ne renie rien tu m’as apporté beaucoup, une mentale à toute épreuve un caractère de bonhomme ça m’a permis de surmonter et survivre dans des moments où j’aurais pu sombrer dans la folie, tout ça je te le dois je t’en suis reconnaissant. Ça fait un mois que je suis en taule pour avoir dansé sur le rythme que tu nous as composé je sais qu’on va manger des peines lourdes mais pas grave on assume je ne t’en veux pas tu nous as pas mis le couteau sous la gorge personne nous a obligés à répondre présents à ton appel, t’adresser cette lettre me tenait à cœur je me le devais à moi-même de te dire tes quatre vérités, mais bon sans rancune on se reverra sûrement dès ma sortie mais cette fois ce sera bonjour au revoir garde tes plans foireux pour un autre de tes enfants LOL.

LA RUE A FORMÉ DES SOLDATS QUI SONT MORTS AU COMBAT…

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[Zurich] Reclaim the streets contre une ville de contrôle et de profit

Les autonomistes de « Reclaim the streets » dispersés par la police à Zurich

La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser quelque 150 « autonomistes de gauche » samedi soir à Zurich. À l’enseigne du mouvement « Reclaim the streets », ils entendaient protester contre une « ville de contrôle et de profit », ainsi que contre la construction du nouveau centre de justice et police. Personne n’a été blessé.

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Environ 150 personnes se sont réunies vers 21.00 heures à la gare des marchandises de Zurich pour une manifestation qui n’avait pas été autorisée, a précisé dimanche la police municipale. La rapide intervention des forces de l’ordre a permis de stopper la progression des autonomistes. Ils ont alors agressé les policiers avec des pierres et engins pyrotechniques, les seconds ripostant à l’aide de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes.

Les manifestants se sont ensuite dispersés, mais de petits groupes ont joué au chat et à la souris avec les policiers dans la soirée. Peu avant minuit, une barricade a été érigée dans la rue et un conteneur à ordures incendié. Le feu a été vite maîtrisé avec un canon à eau et les autonomistes mis en fuite. Il n’y a pas eu d’annonce de dégâts.

Les autonomistes ont revendiqué la manifestation auprès de « Radio 1 » au nom du mouvement « Reclaim the streets ». Ils avaient envoyé des SMS à leurs sympathisants pour descendre dans la rue et protester « contre une ville de contrôle et de profit ». Des affrontements avec la police ont eu lieu lorsque les manifestants ont brisé le barrage de police.

Il a été rendu public vendredi dernier que le dernier recours contre la construction du nouveau centre de justice et police avait été rejeté par le Tribunal fédéral. Les travaux du centre devisé à 570 millions de francs vont donc pouvoir commencer.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Sipa, 28 octobre 2012)

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[La ZAD est partout !] Préambule

Préambule…

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Bibibibiiiiip !
Samedi 27 octobre … STOP … Une banderole sur la mairie de Tours … STOP … Préambule à l’action de mercredi prochain … STOP … SOLIDARITÉ avec TouTEs les Zadistes … STOP … VINCI-PS POurriS … STOP … LA ZAD EST PARTOUT !
Fin du message intercepté sur les ondes de RadioRageToursCircus

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Reçu le 27 octobre 2012

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[Impossible Fest. les 5, 8, 9 et 10 novembre à Saint-Étienne] Festival en soutien à Papillon

Festival en soutien à Papillon qui se consacre à la lutte anti-carcérale et qui anime une émission sur Radio Dio.

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L’émission Papillon a pour but de participer à la critique du monde carcéral et aux luttes contre les prisons, en partageant points de vue et infos sur la taule et les enfermements, en donnant la parole en priorité aux détenu-e-s et à leurs proches, notamment ceux et celles qui luttent… Nous souhaitons faire le lien entre l’intérieur et l’extérieur des lieux d’enfermement, faire circuler infos et idées, dehors, et entre les prisons…

Elle est diffusée en direct sur Radio Dio, 89.5FM à Saint-Étienne, le 1er dimanche du mois, de 17h30 à 19h (écoutable sur les postes radio depuis l’intérieur de la MA La Talaudière).

Pour contacter le collectif anti-carcéral Papillon (émission de radio, solidarité avec les prisonniers, publication d’infos et témoignages, etc.) :

Émission Papillon
16 rue du Mont
42100 Saint-Étienne

Numéro Zéro, 19 octobre 2012

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Ce n’est plus des peines qu’ils nous mettent c’est des vies entières, quand j’additionne toutes mes peines toutes mes années en prison j’ai une migraine »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[9 février 2012]
Partie lettre à un poteau

LETTRE À MON REFRÉ INCARCÉRÉ À FRESNES

Salam Kamel,

J’espère que tu te portes à merveille tu ne rêves pas je t’écris bien cette lettre de Bois-d’Arcy. Ton frère a dû t’informer j’ai fait une escale de trois mois dehors et me revoilà à la case départ, laisse tomber l’histoire elle est chaude, je crois que cette fois on va tourner un moment… Il y a un peu plus de trois mois, nous étions ensemble en cellule sur Fresnes, j’ai réussi à esquiver l’histoire du règlement de comptes, pour tomber de plus haut, j’ai trop le seum ça fait une semaine que je suis arrivé. On s’est fait balancer, un coup de téléphone anonyme a mis la volaille sur mes côtes, j’ai une petite idée sur la personne, il a été la cause des larmes de ma mère wallah que je ferai pleurer la sienne puissance dix.

J’ai appris que tu étais en cellule avec le poteau de Limay, en provenance tout droit de Fleury, passe-lui un grand salam, même lui c’est chaud la justice a pas blagué, j’ai entendu qu’il a pris quatorze ans. Ce n’est plus des peines qu’ils nous mettent c’est des vies entières, quand j’additionne toutes mes peines toutes mes années en prison j’ai une migraine.

Je suis en cellule avec l’autre chleuh du quartier il t’embrasse, demande à venir sur Bois-d’Arcy, fais jouer le rapprochement familial, passe par cet escroc d’avocat ça sera plus rapide, il y a quinze jours à peine j’étais dans son cabinet pour booster ton affaire, apparemment il bougeait ses fesses, hier matin il est venu me voir à peine bonjour il me demande de l’oseille, un vrai rapace, avec tout ce que j’lui ai donné j’aurais pu acheter une maison dans le Sud. Cet enfoiré il encaisse, il encaisse et ça bouge pas ! Bref j’vais lui envoyer Karim, bizarrement quand la parole vient de dehors ça passe mieux. Laisse tomber j’suis pas un arrivant j’suis plutôt un revenant. À la fin l’addition sera salée « mais bon ce qui est rare est cher c’est pour ça qu’ils nous allument ». En promenade c’est toujours agité toi-même tu sais, ici la mentalité c’est requin à dix contre un pour un paquet de clopes, hier bagarre générale, Les Mureaux, Trappes comme d’hab les générations changent mais les conflits restent intacts. Les mêmes ambiances, hier Abou s’est fait lever en pleine nuit ils l’ont sauté avec un bigo et du shit il est au mitard juste au-dessus de ma cellule. Laisse tomber il a chanté toute la nuit. Des barres ah c’est ça le mitard soirée karaoké LOL je rigole mais j’ai le seum tah les malades mon pote. En fait j’espère que tu as bien reçu tous mes mandats, je t’ai mis bien pour six mois poteau mais c’était avec plaisir car je sais que tu aurais fait la même pour moi. Je t’ai pas dit même Minipouce est tombé dans mon affaire, on était sur écoute et comme il a voulu nettoyer la planque ils l’ont fait glisser pour association de malfaiteurs mais on va essayer de le sortir au plus vite. J’espère vraiment que l’un de nous va décrocher parce que là tout le monde est à l’ombre. Personne n’est là pour veiller sur nos lendemains, heureusement qu’il y a les meufs qui sont là, les valeurs sûres ! Inchallah ça va se débloquer ! Patiente la famille comme tu l’as toujours fait, passe le bonjour à l’animal et mon pote du 9.4, fais des pompes reste en forme c’est important laisse tomber le shit la clope économise ton souffle.

Bon mon frérot ça va faire la gamelle à la chauffe à l’huile une mission, ce soir c’est pizza party dix-huit heures de cuisson, c’est comme si tu faisais chauffer de l’eau avec un briquet mais bon ici on a tout le temps LOL. Prends soin de toi et réponds à la lettre, courage frérot on n’est pas des lâches nous !

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[CNT PSA Metz-Borny] « Nous aurions pu faire un syndicat de cons, mais vu qu’il y en avait déjà sur le site, on a préféré en créer un de combat »

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L’ennemi intérieur au Val di Susa

L’ennemi intérieur au Val di Susa
Texte critique sur l’organisation au sein du mouvement No Tav

Il ne s’agit pas ici de faire le procès d’un mouvement dans son ensemble mais simplement de témoigner sur ce que nous avons vu et vécu.

Cela fait maintenant plus de 20 ans que les habitants du Val di Susa se battent contre le projet de ligne TGV, ou TAV en italien, devant relier Turin à Lyon.

On ne reviendra pas sur l’inutilité d’une telle liaison au cout pharaonique, désastreux pour l’environnement (présence d’uranium et d’amiante dans les montagnes), qui défigurerait un peu plus des vallées déjà bien abimées par l’autoroute et par une autre ligne de chemin de fer.

Le propos est ici de savoir comment et par quels moyens lutter contre ce monstre moderne.

Certaines personnes de notre collectif sont restées plusieurs semaines au camp No Tav, d’autres n’ont fait que passer.

Nous étions venus une première fois durant l’été 2011 avant et après l’expulsion par la police du « presidio » [Difficilement traduisible en français, un presidio est un rassemblement ou une occupation active et illégale avec souvent casques, barres de fer et compagnie au cas où la police viendrait créer des problèmes] de la Maddalena le 27 juin. Nous avions trouvé des collectifs anti-autoritaires de toute l’Italie. Plusieurs cuisines vendaient de la bouffe à prix libre pour financer les luttes anti-carcérales ou anti-répression, d’autres étaient venus avec des infokiosques, les grands-mères de la vallée cuisinaient végétarien parce que « on commence à vous connaître, vous les militants », les assemblées étaient prévues à l’avance et étaient bien suivies par rapport au nombre de personnes sur le camp, des ateliers « fabrication de boucliers » se succédaient aux échanges de savoir. Et si pas mal de gens appelaient à la non-violence active, personne ne se permettait de faire la morale à ceux qui avaient choisi une autre stratégie de lutte. En cet été 2011, une vraie hargne, une réelle envie de se battre contre le TAV était perceptible sur le camp.

Selon certains témoignages, le mois de juillet 2012 fut pareillement combatif.

Mais la donne était toute différente en ce mois d’août 2012.

À part quelques individuEs isoléEs, il n’y avait pas de groupe se revendiquant comme anarchiste ou anti-autoritaire. Le camp était tenu par les membres de l’Askatasuna, un « centro sociale » de Turin occupé par des autonomes marxistes-léninistes.

Plus aucune trace des cantines autogérées, la viande et le poisson sont réapparus au menu de la cuisine à prix libre « minimum un euro ». Il n’y avait aucune rotation des tâches, si l’on était accueilli à bras ouvert pour nettoyer les chiottes, il fallait presque insister pour participer au bar.

Les assemblées étaient animées par l’Askatasuna et leurs amiEs, elles se faisaient chaque jour à des horaires différents, parfois à une heure autre que celle annoncée. Il n’y avait aucun appel au mégaphone, c’est par hasard ou en tournant continuellement dans le camp que l’on pouvait avoir l’occasion d’y assister. Hasard ou pas, ces assemblées avaient une importance capitale aux yeux des organisateurs du camp. Sans oublier qu’elles se déroulaient uniquement en italien et sans traduction. Si les groupes étrangers n’avaient pas la chance de compter parmi eux des individus parlant italien, ils étaient automatiquement exclus du débat. Ce qui, de fait, assurait aux tenants de l’assemblée le monopole des actions et donc de la lutte.

Ainsi la veille du 15 août 2012, l’assemblée avait décidé de faire plusieurs grands feux festifs autour du camp de flics qui protège les travaux. Cette action devait être pacifique. Nous avons donc quitté le camp No Tav sans aucun masque à gaz ni équipement particulier. La seule action consistait à taper sur les grilles en fer du mur d’enceinte du camp de flics. Quelques incontrôlables ont tout de même fait un joli trou dans le mur et lancé des caillasses sur les véhicules de police. Les flics n’ont pas eu à intervenir, des léninistes du camp ont fait la police eux/elles-mêmes, à coup de « arrêtez, nous n’avons pas de masque à gaz », « le 31 août oui mais pas aujourd’hui, ça n’était pas prévu », « le 31, nous attaquerons massivement les flics mais pas maintenant ». À croire que la rage et la révolte doivent s’organiser selon un agenda ordonné et prévu des semaines à l’avance.

De retour au camp No Tav, et après quelques nouvelles provocations, les flics ont sorti le canon à eau. Des pierres ont volé et rebelote, les léninistes expertEs en révolution sont venuEs calmer les ardeurs, de manière plus agressive cette fois-ci. Le rapport de force n’étant pas en faveur de ceux qui voulaient en découdre, les actions contre le camp de flics se sont arrêtées là. Par le passé les communistes autoritaires n’ont pas hésité à frapper et mettre à terre ceux qui ne respectaient pas leurs consignes.

Les insultes « schiavi, servi » (esclave, serf) jusque là réservées aux flics ont aussi fusé vers les communistes. Et pour le plus grand plaisir des flics et des stals (c’est en tout cas comme ça que nous les appelions), le reste de la nuit fut calme.

Rendez-vous était donc donné pour le 31 août pour attaquer le camp du Tav.

Environ 200 personnes équipées ont quitté le village No Tav vers 21H30, pour une interminable marche à travers les sentiers de montagne qui ne s’est terminée que vers 3H du matin.

De fait, vers 22H une dizaine de flics bloquaient les sentiers qui mènent à leur camp. Une « assemblée » spontanée s’est réunie pour décider de la marche à suivre. Celle-ci consistait à venir prendre les consignes auprès des chefs plus qu’à décider de manière collective ce qu’il fallait faire. On a donc fait marche arrière pour se faire balader encore 2H dans les montagnes dans d’inutiles détours et allers-retours pour finalement revenir au point de départ.

Une attaque du camp de flics s’est enfin mise en place et a permis de faire tomber une quinzaine de mètres de barrières, de caillasser et de mettre le feu à deux blindés canons à eau. Au bout de 20 minutes, alors que les flics reculaient, on ne sait trop qui a déclaré que l’action était finie et qu’il fallait repartir. Le chant de retrait (« on vient ensemble, on repart ensemble ») a été entonné, tout le monde a alors quitté la zone de front pour reprendre la randonnée nocturne.

Pourquoi être parti au bout de seulement 20 minutes ? D’habitude les affrontements pouvaient durer plusieurs heures. Tout porte à croire que les communistes ont eu peur de ce qu’ils/elles n’avaient pas prévu, de ce qu’ils/elles ne contrôlaient pas et ont de ce fait précipité le retrait du cortège.

Un goût amer nous restait en travers de la gorge en revenant au camp. D’autant que l’on apprendra plus tard qu’il y avait parmi nous, sans que personne ne le fasse savoir, un ou une journaliste professionnel(le) travaillant pour le compte de Il fatto quotidiano un journal de centre-gauche italien. Celui/celle-ci a pu filmer une partie de l’action et la publier sur le site du journal sans que cela ne soit discuté.

Finalement cette attaque s’apparentait aux méthodes des « tutte bianche » des années 90 ou des « disobeddienti » italiens pour qui la lutte consiste à se frotter aux forces de l’ordre, le temps de prendre quelques photos et quelques vidéos afin de montrer aux médias que l’on se bouge mais repartir aussitôt que les choses dégénèrent pour de vrai, comme ce fut le cas ici après l’incendie des deux canons à eau.

À l’assemblée du lendemain de l’action, qui devait se tenir à 18H mais qui eut lieu à 15H pour des raisons inconnues, les chefs des communistes autoritaires se sont félicités de la balade en forêt : « c’est très positif, nous avons exploré de nouveaux sentiers » (sic), par contre, tous se sont indignés de voir les blindés de la police en feu. Comme cela n’avait pas été décidé en assemblée, cela n’aurait pas dû avoir lieu. Il ne leur est pas venu à l’idée que personne ne peut pas parler en public d’actions qui peuvent mener à plusieurs années de prison. D’autres communistes sont allés jusqu’à condamner les actions de la même nuit à Turin où plusieurs banques impliquées dans la construction du TAV se sont fait défoncés. Selon eux, toute action signée No Tav réalisée en Italie ou ailleurs devrait être discutée et décidée en assemblée au camp No Tav et nulle part ailleurs.

À noter que le « gourou stal » (c’est ainsi que nous l’appelions) a ajouté que s’il avait été là pendant l’action, « ça ne se serait pas passé comme ça », sous-entendant qu’il aurait repris les choses en main. Au milieu des affrontements, grande gueule ou pas, il se serait vite fait remettre à sa place.

Évidemment tout ne fut pas négatif. Mais les rencontres intéressantes et les bons moments ne doivent pas faire oublier la réalité politique du camp.

Les leçons de cette histoire ? Rien que l’on n’ignorait jusque là. À savoir qu’il ne faut jamais croire les autoritaires, ne jamais leur faire confiance, s’ils n’ont plus le contrôle ils feront tout pour le retrouver, au détriment du mouvement, au détriment de toute initiative individuelle. Au Val di Susa comme ailleurs, plus que par la lutte, les communistes autoritaires sont d’abord intéressés par le contrôle de la lutte.

Quelques anarchistes francophones

La lutte No Tav continue, rendez-vous le 3 décembre 2012 à Lyon contre la venue de Mario Monti et François Hollande et contre la construction de la LGV Lyon-Turin.

Reçu le 26 octobre 2012

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[Plœmeur] En attendant la destruction des prisons

Fait divers. La voiture d’un surveillant incendié devant la prison de Plœmeur

La voiture a été incendiée jeudi soir, vers 21h20, sur le parking du personnel du centre pénitentiaire de Plœmeur.

Ce petit modèle, de marque Citroën, appartenait à un gardien qui était en service dans l’établissement. Stationné sur le parking réservé au personnel du centre pénitentiaire, il aurait été incendié volontairement.

C’est en tout cas l’hypothèse vers laquelle se sont immédiatement orientés les enquêteurs. La voiture a été entièrement détruite. Deux autres véhicules, stationnés à proximité, ont également été endommagés.

Une garde à vue

Pendant l’intervention des pompiers et de la police, un individu a été repéré non loin de là. Il était sur un deux-roues, à l’arrêt, et observait la scène. Cet homme a été interpellé puis placé en garde à vue.

D’autres témoignages sont actuellement recueillis pour permettre aux enquêteurs de déterminer les causes de ce sinistre.

Presse carcérale (Ouest-France.fr, 26 octobre 2012)

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[Centre de détention de Bourg-en-Bresse] La prison tue !

Centre de détention de Bourg-en-Bresse
La prison tue !

Début septembre, un homme prisonnier au centre de détention de Bourg-en-Bresse est décédé d’une crise cardiaque, sans avoir été pris en charge médicalement à temps, malgré ses demandes répétées. Nous relayons ici un texte qui a été publié suite à cela sur divers sites internet, et l’interview audio de sa compagne.
Ces témoignages doivent circuler au maximum.

Un texte ayant circulé sur internet :

« Dans la nuit de dimanche à lundi 2 septembre, un détenu du centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse, M. LAVANCHY, surnommé “Papy”, est mort d’une crise cardiaque. Dans l’après-midi, d’autres détenus l’ont vu, il tenait son cœur et disait qu’il avait mal. Il se plaignait depuis deux jours de douleurs au cœur, et quand il est allé à l’infirmerie, c’est des Eferalgans qui lui ont été donnés.

D’autres prisonniers, très inquiets de son état, ont interpellé la surveillante qui était présente, en disant qu’elle devait prévenir le brigadier, pour que “Papy” soit soigné rapidement.

La surveillante dit qu’elle a prévenu le brigadier, que celui-ci est allé voir le prisonnier et que comme il était “capable de parler”, il a jugé que ce n’était “pas grave”.

“Papy” était en cellule avec un autre prisonnier, qui en voyant son état dans la nuit a tapé à la porte pour alerter les surveillants. Ceux-ci lui ont répondu que ce n’était “pas la peine de taper, qu’ils ne viendraient pas plus vite”.

Le lendemain, l’information a circulé que “Papy” était mort dans la nuit.

Il ne s’agit pas d’un décès accidentel. L’administration pénitentiaire, qu’il s’agisse des surveillants ou des soignants, ont été informés que son état de santé était grave, qu’il souffrait et était en danger. Ils ont choisi de le remettre en cellule, et l’ont laissé crever, plutôt que d’appeler les pompiers, plutôt que de l’emmener à l’hôpital.

Pour les vies détruites, les humiliations au quotidien, le temps volé, rendons les coups. »

Une interview de la compagne de Monsieur Lavanchy :

Cette interview a été réalisée auprès de sa compagne, dont une amie est également présente (elle intervient à la fin). Elle revient sur les faits, la manière dont elle a été prévenue, et le problème très grave du manque de soins en détention.

Vous pouvez l’écouter ou la télécharger ici

Pour contacter le collectif anti-carcéral Papillon (émission de radio, solidarité avec les prisonniers, publication d’infos et témoignages, etc.) :

Émission Papillon
16 rue du Mont
42100 Saint-Étienne

Numéro Zéro, 23 octobre 2012

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[Révoltes et répression à la prison de Roanne, été 2012] Interview d’un ex-prisonnier, sorti récemment de Roanne

Révoltes et répression à la prison de Roanne, été 2012
Interview d’un ex-prisonnier, sorti récemment de Roanne

Le 4 juillet 2012, quatre prisonniers du centre de détention de Roanne sont chargés sans sommation par huit surveillants alors qu’ils avaient décidé de bloquer la cour de promenade pour protester contre le sort qui leur était réservé.
Une répression sévère s’en suit.
Clandestinement, des détenus solidaires filment la scène, la font circuler sur internet, accompagnée d’une lettre.

L’un des quatre détenus qui avaient voulu bloquer la cour de promenade est à présent sorti de prison et, dans une interview d’une dizaine de minutes, il revient sur les conditions de détention à Roanne, les raisons du mécontentement, ce qui s’est passé ce jour-là dans la cour de promenade, la répression qui s’en est suivie…

À écouter ou télécharger ici

Ces informations doivent circuler le plus largement possible, à destination d’autres prisonniers aussi si c’est possible. Face à ces infos, nous ne pouvons pas rester passifs, nous contenter de nous indigner, ou avoir peur de la répression, mais cela devrait plutôt nous inciter à être et rester solidaires des prisonniers en lutte…

(NB : vous remarquerez que dans l’interview, certains noms d’oiseaux se sont transformés en bruits d’animaux.)

Pour + d’infos sur les évènements au centre de détention de Roanne :

• Écoutez l’émission de radio spéciale ;

• Lisez un résumé des évènements à Roanne jusqu’au 9 juillet ;

• Regardez la vidéo du 4 juillet et un autre résumé des événements ;

• À lire aussi : le dernier numéro du journal L’Envolée, sur les mouvements contre les prisons, à Roanne et ailleurs (n° 33, disponible entre autres à la librairie L’Étrange Rendez-Vous, et au bar Le Misanthrope, à Saint-Étienne).

Pour contacter le collectif anti-carcéral Papillon (émission de radio, solidarité avec les prisonniers, publication d’infos et témoignages, etc.) :

Émission Papillon
16 rue du Mont
42100 Saint-Étienne

Numéro Zéro, 23 octobre 2012

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[Témoignage de tortures subies au centre de détention de Salon de Provence] Lettre de Jamel Maalal

Témoignage de tortures subies au centre de détention de Salon de Provence
Lettre de Jamel Maalal

Il n’y a pas qu’en Géorgie que des surveillants pénitentiaires, couverts par leur hiérarchie, torturent des prisonniers.

Dans la lettre ci-après, écrite en août 2012, un prisonnier, Monsieur Jamel Maalal, raconte la torture subie au centre de détention de Salon de Provence. Son avocat est Maître Cormier dont le cabinet est situé à Lyon. Bien entendu, toute initiative pour le soutenir sera la bienvenue.

« Dans le CD de Salon de Provence, j’ai été agressé par plusieurs surveillants qui m’ont rossé de coups de partout sur le corps et étranglé avec un fil, ou je ne sais pas. Je suis tombé dans les pommes. J’ai été déshabillé et jeté dans une cellule inondée. Toute la nuit je tremblais de froid, aucun matelas.

J’étais tout nu au mitard le lendemain matin. La cellule s’est ouverte avec d’autres surveillants qui m’ont rossé de coups. Ils m’ont jeté dans un drap à l’aide d’un autre surveillant. Ils m’ont attaché avec du scotch les pieds et les mains. J’avais très mal et quand je criais de douleur, je recevais des claques et on me disait “Ferme ta gueule”. J’étais en larmes, je croyais que j’allais mourir tellement on me maltraitait. J’ai demandé des habits, “Ferme ta gueule sinon on t’en mets une”.

D’un coup on me dit : “Tu montes dans le camion”. J’ai refusé, je demandais à Dieu de m’aider. J’ai subi une telle atteinte à la dignité. Le sexe à l’air devant tout le monde, femme comme homme. On m’a jeté dans le camion, nu tout le long de la route. J’étais terrifié, fatigué, j’avais besoin de boire car je n’avais pas bu depuis la veille, car comme je vous disais, j’étais dans une cellule hors service, je n’avais plus de robinetterie.

Arrivé au CP de Varenne le Grand, les surveillants sont restés choqués, ils m’ont mis dans une pièce, ils ont appelé le chef de détention, j’ai vu qu’ils ont eu une discussion et que ça montait en pression. Vous dire exactement ce qui s’est dit, je ne sais pas, mais j’ai compris que c’est de moi dont ils parlaient. Le chef de détention m’a demandé ce qui s’est passé et il m’a signalé que j’avais une trace de strangulation au niveau du cou et des hématomes sur tout le corps. J’ai expliqueé que c’est eux qui m’avaient frappé et séquestré, ils m’ont fait des actes de barbarie, violemment frappé et humilié sur trois jours.

Le chef m’a dit de porter plainte et que les gendarmes venaient pour m’emmener à la gendarmerie. J’ai expliqué ce qui m’est arrivé et il m’ont dit qu’on allait à l’hôpital car le ministère de la justice a désigné un médecin pour une expertise corporelle. J’étais terrorisé. Le médecin était choqué quand je lui ai dit que c’était des surveillants. Il a pris plein de photos et les gendarmes m’ont ramené en détention. Pendant un mois, les détenus m’ont dit qu’ils m’ont vu dans un état comme mort. J’ai pu sortir de prison avec un bracelet électronique. J’ai rencontré l’OIP qui me dit qu’il y a un surveillant qui témoigne qui dit que ce que je dis est bien vrai.

L’Oip me dit de contacter Maître Cormier, avocat à Lyon. Il me dit de faire une expertise, je rencontre le juge d’instruction à Aix-en-Provence au tribunal. Mais aussi j’ai été appelé sur mon portable par le directeur national des prisons de France, et pendant toute une après-midi, ils m’ont demandé de leur expliquer. Au portable, ils m’ont dit de bien venir car ils ne venaient que pour moi. Maître Cormier m’informe d’un jour bien après tout ça, car ça se passe en 2007 et 2008, juillet.

Il y a un mois, il me dit que le juge a fait un non lieu de l’affaire. Depuis je suis très mal, et il me dit qu’il a fait appel. Tout le dossier est chez Maître Cormier, le Ministère de la justice, le juge d’Aix-en-Provence et l’OIP. C’est vraiment dégueulasse on essaie d’étouffer l’affaire car c’est très grave ce qui m’est arrivé, et même le directeur le dit. Je vois qu’il n’y a pas de justice. Pas de la discrimination. Ils sont du côté des agresseurs. Vous voulez que je comprenne quoi ? Que s’il m’arrive quelque chose, faut que je règle moi même par la violence. Je suis déçu, ils ont fait tout ce remue-ménage pour me dire qu’il y a un non-lieu. Ce qui m’est arrivé est très très grave car ce sont des professionnels avant tout. Moi-même si j’avais fait ça, j’aurais été jugé depuis longtemps. C’est le vice de la justice, ils font fonctionner la loi comme ça les arrange.

Je demande de l’aide, que les médias parlent de cette affaire, qu’elle ne finisse pas dans les oubliettes. Je demande réparation. Je me suis posé partie civile, mais ça les dérange que je puisse être indemnisé de 500’000 euros à ma sortie de prison. Ma famille me disait que j’avais changé. J’ai même dû me séparer de ma femme à cause de problèmes psychologiques. Ça a été très violent. […] Je remercie quand même l’OIP et l’avocat, mais je me sens seul et j’ai l’impression qu’on me marche dessus. Je me permets de vous écrire afin de trouver de l’aide pour tout ce qui m’est arrivé à Salon de Provence. Merci. »

Jamel Maalal

Pour contacter le collectif anti-carcéral Papillon (émission de radio, solidarité avec les prisonniers, publication d’infos et témoignages, etc.) :

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[Ras la moule des expulsions] Action à Grenoble

Dans le cadre du week-end d’actions appelé par la rencontre de Toulouse :

« Contre toutes les expulsions, pour les réquisitions, l’entraide et l’autogestion

Cette année de nombreux collectifs à travers la France ont lutté contre toutes les formes de misère : enfants à la rue, mal-logé.es, futur expulsé.es, travailleur.es précarisé.es, sans papiers… et pour répondre de manière autonome à leurs besoins de logements, de nourriture, de liberté. À force de recevoir des échos les uns des autres, certains ont décidé de se rencontrer pour se coordonner. Du 31 août au 2 septembre, à Toulouse, dans les restes du Centre social autogéré expulsé et dévasté par l’État quelques jours plus tôt, les participant.es se sont retrouvé.es dans le but d’échanger des outils et des savoirs, de débattre, de se renforcer. Partant du constat que toutes les formes de misère sont organisées politiquement, que les premiers concernés doivent s’organiser par elles et eux-mêmes que l’État ne fait pas partie de la solution mais du problème, les participant.e.s appellent à :

– continuer à coordonner les collectifs et les mouvements concernés à travers de nouvelles rencontres, un réseau d’information et d’action ;

– un week-end d’actions simultanées partout en France contre toutes les formes expulsions entre le 13 et le 15 octobre 2012. »

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À Grenoble, des tags ont fleuri sur les murs et des banderoles ont été suspendues sur plusieurs bâtiments vides :

Le Caddie-Yack, rue Pascal, immeuble de 4 étages appartenant à la ville de Grenoble, squatté et expulsé deux fois en 2008 avant d’être utilisé comme dispositif de logement d’urgence. Depuis plusieurs mois, ce bâtiment est à nouveau vide…

• Le Brise-Glace, rue Ampère, ancien squat artistique pendant une quinzaine d’années, vide depuis 3 ans, récemment réoccupé pour y héberger la trentaine de demandeurs d’asile du 22 rue des Alpes, et expulsé aussi sec par son propriétaire, la ville de Grenoble…

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• Le 22 rue des Alpes à Fontaine, lieu ouvert en février 2012 pour y héberger une trentaine de demandeurs d’asile, expulsable depuis le 24 septembre sans proposition de relogement de la ville de Fontaine, dont le maire siège pourtant au Conseil d’Administration de la SCIC propriétaire des lieux.

• L’immeuble de la rue des Alliés, squatté et expulsé aussi sec deux fois il y a quelques années. Au pied de ce grand bâtiment classé, appartenant à la ville de Grenoble, des personnes sans abri ont pu être hébergées pendant un moment dans des cabanons généreusement mis à disposition par la même ville, avant que le lieu ferme, faute de moyens…

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• Le 56, rue Docteur Hermite, ancien squat d’activité expulsé par les propriétaires en 2011, avec la complaisance des autorités locales.

Le PVC, rue Paul Vaillant-Couturier, à Fontaine, occupé puis rapidement expulsé par les propriétaires l’année passée.

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Tandis que les partis politiques se repassent le pouvoir, la répression persiste.
Solidarité face aux expulsions de logement et aux expulsions de migrant-es.
Solidarité avec le CREA qui vient de se faire expulser à Toulouse.

Indymedia Grenoble, 16 octobre 2012

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