JBD, Alès, 18 octobre

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Rapport de la matinée sur JBD (Alès) – infos à relayer

Hier soir, il semblerait que des lycéens du bassin alésien aient fait tourner sur les réseaux sociaux l’idée d’une protestation contre les expulsions de sans-papier. Ce désir est particulièrement motivé par l’expulsion récente de Léonarda vers la Bosnie.

Ce matin, vers 8h, des bus ont été caillassés et un lacrymogène aurait été utilisé par des protestataires (témoignages divers, mais très confus sur cet épisode). Les lycéens tentent ensuite de partir en cortège vers le centre-ville, mais la police les refoule vers le lycée. C’est là que des lycéens commencèrent à monter une barricade d’environ 2m30 devant les portes du lycée.

À 9h30 le lycée est bloqué et la CPE a annoncé l’annulation des cours. L’ambiance entre la police et les jeunes est détendue. Des parents et voisins passent au lycée toute la matinée pour constater.

Les flics iront prendre les identités de quelques jeunes présents sur la barricade pour finir par leur dire que si il se passe le moindre incident, ils seront tenus pour responsables. Cette intimidation déplorable des bandes armées de l’État ne semble pas inquiéter outre mesure nos jeunes camarades.

Dans la matinée, nous apprendrons que les CRS de Nîmes n’arriveront que vers 13h, et non dans l’immédiat.

La proposition des flics est simple : les CRS viennent pour encadrer une manif qui ira à la sous-préfecture, puis à la Mairie, et enfin dans la permanence du sinistre député socialiste Verdier pour discuter avec lui. Départ programmé par les pandores à 14h30.

Lorsque nous sommes partis, vers 12h, cette proposition ne semblait pas satisfaire beaucoup de lycéens qui voient en cette proposition une muselière institutionnelle.

Nous sommes quelques adultes à nous être redonné rendez-vous entre 13h et 14h30 devant le lycée JBD d’Alès pour voir ce qui s’y passe.

18 octobre 2013 – 12h42

 

URGENT : tensions à JBD Alès
INFOS PRÉCÉDENTES CONFIRMÉES – URGENT – IMPORTANT

Ce matin, à Alès, le lycée JEAN-BAPTISTE DUMAS est bloqué par 150 lycéens contestant les expulsions de lycéens et collégiens sans-papiers. Présence d’une dizaine de flics devant le lycée + une vingtaine place des Martyrs de la Résistance (on ignore ce qui s’y passe). Les CRS de Nîmes arrivent (confirmé par l’administration du lycée).

Ce blocage fait suite à un refoulement de tentative de manif par les flics dans la ville de la part des lycéens.

L’info tourne de façon informelle entre les papas et mamans depuis 9h15. Mais il semblerait que des CRS en provenance de Nîmes reviennent envahir le pays et caresser les côtes de nos mômes.

On est pas mal à aller jeter un coup d’oeil dans l’heure.

18 octobre 2013 – 9h37, 9h58

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[Rome] Surveillance et répression en vue de la manifestation du 19 octobre 2013

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Nous apprenons par les médias locaux qu’un dispositif massif de surveillance est mis en place afin de verrouiller la capitale en vue du cortège appelé pour demain, ainsi que pour les diverses initiatives qui l’accompagnent.

Nous reproduisons ici quelques extraits, invitant quiquonque ayant plus d’information à les communiquer et les diffuser.

Cinq compagnons français ont été arrêtés dans la soirée du 17 octobre à Rome par les forces de l’ordre surveillant les quartiers par où doit passer le cortège de samedi. Selon les autoriés ils sont « proches d’un des lieux sensibles qui est impliqué dans la manifestation des NoTav de demain. Ils n’avaient pas de téléphones pour ne pas être interceptés par les forces de l’ordre ». Plus simplement ils étaient signalés par les services de sécurité français et italen : à ce qu’il paraît deux d’entre eux pour une enquête « antiterroriste » en France, les autres pour avoir contribué à la resistance No Tav.

La police et les gendarmes ont saisi des matraques, des extincteurs et des billes métalliques dispersées le long du parcours de la manifestation des Cobas (ndt : syndicat de base). Les agents du commissariat San Lorenzo ont également bloqué et controlé un camion suspect viale Regina Elena. Des matraques téléscopiques, quelques billes métalliques tout juste achetées, un marteau brise-vitres et divers matériel pouvant servir à causer des dégâts matériels ont été trouvés à l’intérieur.

Dans la nuit de jeudi 17 les gendarmes, à côté de l’université La Sapienza, ont séquestré 3 extincteurs tandis que via Prenestina un Italien de 24 ans a été arrêté au volant de sa voiture avec une batte de baseball dans le coffre (il y avait aussi des cricks mais les gendarmes ne les ont pas saisi).

Vendredi 18 octobre, à moins d’un kilomètre du cortège des syndicats de base, qui défilaient ce jour-là à Rome, la Digos a intercepté un groupe de quelques dizaines d’anarchistes dont certains avaient le visage couvert par des capuches. Ce groupe s’est dispersé à l’arrivée des agents. Selon les les enquêteurs il s’agit de groupes de diverses parties de l’Italie arrivés dans la capitale pour participer à la manifestation de demain. Le groupe d’anarchistes s’est ensuite dispersé dans les rues du Pigneto, un quartier de Rome adjacent à San Giovanni. Quelques squatteurs de Rome faisaient partie du groupe. Les anarchistes ont été interceptés dans une rue proche du marché Rionale générant de la peur parmi les commercants et les passants.

[En rapport à ce fait certains sites rapportent un message twitter : « coup de matraque au hasard sur activistes et passants durant un tractage »].

Traduit de l’italien (Informa-Azione, 18 octobre 2013 – 19h50)

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[« Nothing to lose ! »] Appel de la CREA pour un week-end d’actions sur Toulouse 1, 2, 3 novembre

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“Rien à perdre !” / Texte d’appel à se rejoindre sur Toulouse le premier week-end de novembre autour des luttes du logement mais pas que…

Nothing to lose !

À l’entrée de l’hiver, à Toulouse comme ailleurs, c’est l’heure de la trêve hivernale, toujours la même mascarade, toujours la même limonade. Des tas de gens encore obligées de dormir dehors, ou de payer avec les trois quarts de leur salaire une pov’ pièce vétuste. Les préfectures de toutes les villes qui continuent d’expulser squats et logements locatifs. Le constat est amer et glauque. Alors on fait quoi ?

À Toulouse, la ville de la lose, on en a marre de rester les bras croisés. On sait qu’à plein on a plein de forces et de motivations…

Expliquons un peu ce qu’il s’est passé ces derniers temps pour nous : Nous sommes passé.e.s d’une dizaine de bâtiments squattés, dans le même quartier, à Bonnefoï, tous près les uns des autres, à quatre bâtiments dispersés. On s’est bien fait rammass’. Et le nouveau centre social est déjà expulsable, après de longues tergiversations avec l’association des cités. On a même vu la PAF se ramener lors des expulsions, histoire de faire d’un coup de bélier deux coups de matraque.

Le projet et l’action de la CREA n’est pas seulement d’ouvrir des bâtiments vides en attendant l’expulsion pour ré-ouvrir à l’infini. C’est aussi se retrouver et s’organiser entre premières concernés, pour passer de la débrouille individuelle à l’entraide collective, pour réussir à vivre ensemble et à décider nous-mêmes de notre direction, trouver nous-mêmes les solutions à nos problèmes pour moins dépendre des institutions qui nous baladent… En bref, se donner de la force quoi.

Là, en ce moment, nous avons besoin de sortir de l’urgence. On a le seum et un peu de monde pour nous aider à reprendre le rapport de force et être plus visibles dans la ville ne serait pas de trop. Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu un peu partout en f.Rance autour du logement, du squat, des politiques d’urbanisation et des phénomènes de gentrification. Riches en partages d’expériences et d’outils, elles n’ont pas donné plus de choses concrètes que des réponses de loin, des échos de villes en villes… Nous ne disons pas là qu’elles n’ont servi à rien, mais il est temps de passer la seconde.

Nous avons donc décidé de vous inviter le premier week-end de novembre pour : Faire face à la répression // Mettre en pratique des réseaux nationaux et internationaux qui ne se rencontrent habituellement que pour discuter // Faire un Scrabble à 40 // Se rencontrer lors d’ateliers trop chouettes // Aller se promener dans Toulouse et faire des visites guidées // Connaître un peu plus l’architecture de la ville rose // Dériver, respirer, explorer et redessiner cette ville en vrac // Visiter des sous-marins discrets pendant quelques jours // Faire tout ce qui nous passera par la tête…

Alors, venez, collectifs et individu.e.s de toutes les villes ! Si vous avez la possibilité d’arriver un peu en avance pour nous aider à préparer c’est cool ! N’hésitez pas à réfléchir à des contenus de plannings, ce qui s’y passera se fera en fonction de ce que tou.te.s les participant.e.s auront envie de faire. Et ramenez votre sac de couchage, frontale, vos envies et tous les outils qui vous sembleront nécessaires.

Pour des infos en plus, des questions ou tout simplement prévenir de ta venue : nothingtolose2013 ou creatoulouse ou le blog : creatoulouse.squat.net

rien à perdre / tout à reprendre

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[Mali] Hourra pour les femmes de Diabaly !

Diabaly : les femmes saccagent la mairie

Les femmes de Diabaly ont saccagé hier leur mairie. Tout serait parti du détournement par les autorités municipales des aides humanitaires qui y ont été envoyées aux populations après le départ des djihadistes.

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La journée d’aujourd’hui a été chaude à Diabaly. Les femmes de la ville très remontées contre leurs autorités municipales par rapport à la gestion faite des aides humanitaires, ont décidé de saccager la mairie. Selon les témoignages recueillis sur place, depuis le départ des Jihadistes, toutes les aides humanitaires qui y ont été envoyées pour les populations de Diabaly ont été détournées par les autorités municipales.

Au lieu que les dons soient remis aux populations qui sont les légitimes bénéficiaires, les autorités municipales les emmagasinaient à la mairie, pour ensuite se les partager. Après le partage, certains conseillers se permettaient d’aller vendre ces mêmes dons à des commerçants au moment où les populations meurent de faim. Depuis longtemps, les femmes étaient en train de faire le constat et une enquête menée par leurs soins a permis d’en avoir la certitude.

Naturellement, une telle situation ne peut que choquer et les femmes ne pouvaient pas la tolérer. Elles ont donc décidé de mettre fin à cette pratique malhonnête du maire Oumar Diakité et ses conseillers.

Après un grand rassemblement sur la place publique de la ville, elles se sont ruées sur la mairie où elles ont trouvé le maire Diakité absent, en mission actuellement à Bamako. Elles se sont mises à casser les portes des magasins où elles ont trouvé plus de 300 sacs emmagasinés constitués de diverses céréales qui attendaient certainement d’être vendus encore aux commerçants. Elles ont vidé les magasins de tous leurs contenus et se sont partagées le butin. Pire, sous l’effet de la colère, les bureaux de la municipalité ont été saccagés et des documents administratifs emportés.

Certaines femmes auraient même enlevé des portails qu’elles ont emportés. Selon nos sources, après ce passage fort colérique des femmes, c’était la désolation hier à la mairie de Diabaly et les conseillers Ousmane Diallo, Dramane Katilé et Aboubacar Traoré ne savaient même plus que faire.

Presse pourrie (Abdoulaye Diakité, Malijet, 9 septembre 2013)

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Enquêtes et mesures répressives à Turin

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Voleurs et bandits

16 octobre. Un jeune anarchiste au domiciliaire et 8 bandits de Turin sont mis en examen sur l’ordre de la juge Alessandra Danieli, pour avoir tenté d’empêcher l’arrestation d’un présumé voleur de Tobike (ndt  : Vélib’) à porta Palazzo le 25 juin dernier. Selon la procureure Emanuela Pedrota, qui avait demandé la preventive pour les neuf, celui au domiciliaire aurait aussi cherché à … extraire le pistolet de l’étui d’un policier qui intervenait. Pour le moment les agents de la Digos auraient réussi à notifier seulement un tiers des mesures : l’ordre d’arrestation et deux interdictions de de demeurer.

Traduit de l’italien (Macerie), 17 octobre 2013

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[Saint-Étienne] Cinéma, prison et causeries populaires

Cycle « Cinéma, prison & causeries populaires »
5 films, 5 regards sur l’univers carcéral

Du 16 octobre au 18 décembre – Mercredis – 20H – Gratuit

La question carcérale défraie régulièrement l’actualité et particulièrement en période pré-électorale. Politiques et média de masse déversent alors un torrent de communication de façon à orienter le débat entre une folie paranoïaque du tout sécuritaire et un politiquement correct passablement humaniste. Ainsi, vouloir abolir toute mesure d’enfermement, et en cela la prison est une problématique centrale, peut paraître incongru, déplacé, voire même vécu comme une provocation pour la grande majorité de nos concitoyens.

Avec ce cycle de films, suivis de discussions à la manière des « causeries populaires », nous vous invitons dans différents lieux [L’ENTRE-POTS CAFÉ, 3 place Jules Guesde ; LA GUEULE NOIRE, 16 rue du Mont (quartier Bellevue) ; LE PETIT CAFÉ, 4 place Chavanelle] de la ville afin d’explorer des aspects variés de la réalité pénitentiaire et de porter auprès de vous cette question essentielle de l’enfermement comme torture inutile, étant criminogène, funeste et donc nuisible à la société, c’est-à-dire à chacune et chacun d’entre nous…

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• OMBLINE [16/10/2013 – 20H – L’ENTRE-POTS CAFE]
Film français de Stéphanes Cazes (2012 – 1h35min) avec Mélanie Thierry, Nathalie Becue, Corinne Masiero…
Alors qu’elle est condamnée à trois ans de prison, Ombline découvre qu’elle est enceinte … On l’oublie trop souvent, les femmes aussi vont en prison et l’univers carcéral féminin est très peu évoqué dans nos quotidiens.

• DOG POUND [06/11/2013 – 20H – LA GUEULE NOIRE]
Film américain de Kim Chapiron (2010 – 1h31min – VOST) avec Adam Butcher, Trent McMullen, Arnol Pinnock…
La prison pour mineurs ? Une cocotte-minute pleine de violence, et parfois cela explose malgré les soupapes… Comment peut-on ainsi imaginer que ces délinquants juvéniles se réadapteront au sein de la société ?

• ZONZON [20/11/2013 – 20H – L’ENTRE-POTS CAFE]
Film français de Laurent Bouhnik (1998 – 1h42min) avec Pascal Greggory, Gaël Morel, Jamel Debbouze…
Pourquoi le présenter car presque tout le monde l’a déjà vu ? Et bien nous vous invitons à le redécouvrir : c’est l’un des films grand public les plus justes traitant de la situation carcérale contemporaine en France.

• THE ROAD TO GUANTANAMO [04/12/2013 – 20H – LA GUEULE NOIRE]
Film anglais de Michael Winterbottom et Mat Whitecross (2006 – 1h35min – VOST) avec Riz Ahmed, Christopher Fosh, Mark Holden…
L’histoire vraie de jeunes anglais incarcérés dans la prison de Guantanamo. Voici comment les grandes démocraties de la planète traitent leurs opposants. Pour ce qui est des principes démocratiques et des Droits humains : « faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ». À découvrir … surtout dans le contexte géopolitique actuel.

• HUNGER [18/12/2013 – 20H – LE PETIT CAFE]
Film anglo-irlandais de Steve McQueen (2008, 1h40min – VOST) avec Michael Fassbender, Stuart Graham, Brian Milligan…
La lutte des prisonniers de l’Irish Republican Army (IRA), dans la prison de Maze, en Irlande du Nord. Bobby Sand et ses compagnons mènent, nus sous leurs couvertures, grèves de l’hygiène (Blanket and No-Wash Protest) et de la faim (Hunger Strike) afin de recouvrer leur statut de prisonniers de guerre.

Collectif  Manuela  Rodriguez

Issus de nos propres traditions et afin de porter nos valeurs libertaires au plus haut, nous reprenons le slogan cher à Marius Jacob : « À bas les prisons, toutes les prisons ! »

Parce que la prison est une clé de voûte d’un système économique, politique et social fondé sur le crime et l’oppression, elle sert à faire croire à ceux du dehors qu’ils sont libres. La prison est inhumaine, c’est le capitalisme en pire, et vice-versa !

Et de concert avec Michel Foucault qui constate : « quoi d’étonnant si la prison ressemble aux usines, aux écoles, aux casernes, aux hôpitaux, qui tous ressemblent aux prisons ! », nous interrogeons l’ensemble de la société au travers de différents prismes d’enfermement (contrôle, surveillance et contrainte).

Collectif anti-carcéral, ou bien groupe autonome basé à Saint-Étienne, Manuela Rodriguez se situe au sein de la constellation libertaire, en soutien, en relais, à ses luttes et à ses idéaux. Nous émettons nos propres stratégies de propagande afin de contribuer à porter le combat pour une libération globale de nos existences.

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[Flics, porcs, assassins] La police travaille à Bordeaux

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgBordeaux : un mort dans un commissariat

Une enquête a été confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) après la mort, samedi, d’un homme qui avait été placé en état d’ivresse en cellule de dégrisement au commissariat de Bordeaux, a-t-on appris aujourd’hui auprès du parquet.

L’homme, « en état de précarité sociale » et allongé sur la voie publique dans un état d’ivresse très avancé, avait été appréhendé jeudi soir par des fonctionnaires de police de la Sécurité publique de Bordeaux. Il a été tout d’abord conduit et examiné en milieu hospitalier, et un certificat médical de non hospitalisation avait été délivré aux policiers, a souligné le vice-procureur de Bordeaux. L’homme a ensuite été placé, allongé, en cellule de dégrisement, après avoir été fouillé. Il a été découvert vers 05H00 dans la cellule, « allongé sur le bat-flanc » et « inconscient », a poursuivi le vice-procureur.

Selon les premiers éléments non-confirmés par le parquet, l’homme se serait réveillé dans le courant de la nuit et aurait lourdement chuté. Transféré à l’hôpital par les pompiers, l’homme âgé de 55 ans, y est décédé samedi matin.

« Il est d’ores et déjà avéré qu’aucune intervention extérieure n’est à l’origine de son malaise dans les locaux de police », a souligné le vice-procureur.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer, 15 octobre 2013)

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Mutilation au flashball : La Cour d’Appel de Rennes confirme la relaxe du policier, les policiers empêchent les parties civiles d’assister au délibéré

À Nantes, le 12 octobre 2013

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Hier, vendredi 11 octobre 2013, la Cour d’Appel de Rennes a rendu sa décision. Les magistrats confirment la relaxe du policier Mathieu Léglise.

Ce policier, volontaire pour expérimenter le LBD40, un flashball nouvelle génération, avait fait usage de son arme lors d’une manifestation lycéenne le 27 novembre 2007. À la suite de ce tir, Pierre, un lycéen alors âgé de 16 ans, perdait l’usage d’un œil.

S’en suivent six années de bataille juridique afin que ce policier réponde de son acte. Mais en avril 2012, Mathieu Léglise est relaxé dans un tribunal de Nantes encerclé de policiers. Vendredi 11 octobre, au Parlement de Bretagne de Rennes, nous sommes une dizaine venus soutenir Pierre, mais aucun d’entre nous ne pourra entrer dans la salle d’audience où est prononcé le délibéré. Le juge ne veut pas que l’on perturbe la cérémonie et une quinzaine de policiers, venus spécialement pour nous, nous empêchent d’y assister, sous prétexte que la salle est complète. Ni Pierre ni la Ligue des Droits de l’Homme, partie civile, ne pourront assister au délibéré.

Nous apprenons par une secrétaire que la Cour d’Appel de Rennes confirme la relaxe de Mathieu Léglise.

Nous, collectif de soutien, sommes atterrés par le déroulé de la matinée d’hier.

D’une part, nous sommes scandalisés par l’attitude des magistrats qui, face à dix personnes, ont eu recours à des policiers pour interdire l’accès à la salle d’audience. Il n’existe aucun motif valable pour justifier une telle décision. Comment encore parler de justice lorsque celle-ci, arbitrairement, prend de telles décisions ?

D’autre part, nous refusons d’admettre que l’on puisse impunément mutiler un adolescent, que la justice confirme une impunité inquiétante des forces de l’ordre. Pierre n’est qu’un nom, sur la longue liste des victimes de violences policières.

Nous apportons notre total soutien à tou-te-s les blessé-e-s et mutilé-e-s par les représentants de la violence publique.

Le collectif de soutien de Pierre

 

Le lycéen éborgné à Nantes par une balle souple de policier, débouté au civil

La cour d’appel de Rennes a débouté vendredi 11 octobre au civil un jeune homme éborgné par le tir d’une arme à balles souples d’un policier lors d’une manifestation de lycéens opposés à la loi Pécresse sur l’autonomie des universités en novembre 2007. Le tribunal a estimé que le dossier relève de la justice administrative.

La victime, Pierre Douillard-Lefèvre, a perdu l’usage de son œil après avoir été atteint d’une balle de LBD 40, cousin du gomme-cogne de marque Flash-Ball, mais réputé plus précis et offrant une portée plus importante [sic – Note du Jura Libertaire].

Au pénal, le tribunal correctionnel de Nantes avait relaxé le policier, considérant que celui-ci avait bien effectué le tir incriminé, mais que sa responsabilité pénale ne pouvait être engagée dans la mesure où il avait exécuté un ordre qui n’était pas manifestement illégal. Le parquet n’ayant pas fait appel, les parties civiles, dont la Ligue des droits de l’homme, n’avaient pu saisir la cour d’appel que sur la responsabilité civile. Celle-ci n’a pu être établie, la cour jugeant que les actions du policier avaient été effectuées dans le cadre de son service, et qu’elles relèvent donc de la justice administrative.

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Le lanceur de balles de défense LBD 40 (à droite) est réputé plus précis et offrant une portée plus importante que son cousin le gomme-cogne de marque Flash-Ball (à gauche) .

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 11 octobre 2013)

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[Flics, porcs, assassins] La police travaille à Montreuil

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgPris en chasse par la police, un homme meurt en percutant une voiture

La course poursuite entre la police et le scooter a eu lieu près de la porte de Montreuil, dans le 20e arrondissement de Paris.

Le conducteur d’un scooter volé est mort, très tôt lundi 14 octobre à Montreuil (Seine-Saint-Denis), lors d’une course poursuite avec la police.

Peu avant minuit dimanche, une équipe de la brigade anticriminalité a remarqué un scooter de grosse cylindrée circulant « à vive allure » sur le périphérique parisien, non loin de la porte du Pré-Saint-Gervais, selon une source proche du dossier. Les policiers lui demandent alors de s’arrêter, « mais le conducteur n’obtempère pas et prend la fuite en direction de Montreuil ».

Une enquête confiée à l’IGS

L’équipe de policiers le prend en chasse. Arrivé rue de Paris, à Montreuil, le conducteur du scooter, âgé de 16 ou 17 ans selon les sources, « franchit un feu rouge, percute un véhicule qui, lui, passait au feu vert et va s’encastrer dans un plot. Il décède dans les minutes qui suivent, sur place », explique le parquet de Bobigny. « La voiture de police qui a tenté de le suivre se trouvait assez loin du scooter au moment de l’accident », a précisé une source policière, ce qu’a confirmé le parquet.

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Le scooter sur lequel l’homme circulait, de grosse cylindrée, avait été signalé comme volé en septembre à Montreuil. Une enquête a été confiée à l’Inspection générale des services (IGS).

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Francetvinfo.fr avec l’Agence Faut Payer, 14 octobre 2013)

 

Montreuil : suivi par la police, il meurt en percutant une voiture

Le conducteur d’un scooter volé est mort dimanche soir après avoir percuté une voiture, près de la porte de Montreuil (Seine-Saint-Denis), alors qu’il était suivi par des policiers. Vers 23h30 dimanche, circulant sur un scooter de grosse cylindrée, le jeune homme aurait été repéré à Paris, non loin de la Porte du Pré Saint-Gervais (XXe), par une équipe de la brigade anticriminalité de Paris, qui a actionné son gyrophare et sa sirène. Il aurait refusé de s’arrêter et aurait emprunté le boulevard périphérique en direction de Montreuil. Là, le jeune homme a « percuté une voiture qui le précédait et est décédé quelques instants plus tard », selon une source policière.

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L’accident s’est produit à l’intersection des rues de Paris et d’Alembert. À cet instant, le scooter distancait toujours les policiers d’une centaine de mètres. Arrivé trop vite à l’intersection pour éviter un autre véhicule qui le précédait, il aurait grillé le feu rouge et percuté celui-çi par l’arrière. Dans sa chute, le pilote du deux-roues aurait heurté un plot en béton au sol. Il était en arrêt cardiaque à l’arrivée des sapeurs-pompiers sur les lieux de l’accident. Le décès a été constaté aux alentours de 0h30.

Selon nos informations, la victime, Christian O., était un Montreuillois âgé de 17 ans et demeurant Cité de l’Espoir. Il circulait sur un scooter Gilera de 800 cc, signalé volé le 18 septembre dernier à Montreuil. Une enquête a été confiée à l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN), qui devait entendre les policiers de la BAC ce lundi matin. La police judiciaire du 93 a été saisie de l’enquête sur l’accident mortel. Le procureur adjoint s’est rendu lundi matin sur les lieux du drame. Le parquet a saisi l’association SOS Victimes pour qu’elle assiste la famille du jeune homme. L’autopsie doit être pratiquée lundi après-midi.

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Publié par des larbins de la maison Poulaga (Stéphane Sellami & Carole Sterlé – LeParisien.fr avec l’Agence Faut Payer, 14 octobre 2013)

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Attaque contre un local EDF à Rennes

Le 13 octobre 2013, une attaque contre un local EDF rennais a eu lieu.

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Notre but : opacifier la vitrine nucléaire afin de montrer sa vraie apparence. L’apparence d’une industrie de trop, dirigée par des incapables aveuglé-e-s par leurs nombrils en forme de dollars. N’ayons pas confiance en ces nucléocrates qui nous parlent de sûreté, et par ailleurs lancent une commande de cocottes-minute (miam-miam) pour transporter des matières radioactives dans leurs usines de mort, ou encore cherchent à cacher leurs déjections nucléaires comme l’on recouvrirait un étron dans la forêt.

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Plutôt que de parler d’un problème de déchets ou de sûreté, luttons contre le problème de la gestion de l’énergie électrique par l’État. Le seul progrès de ce système, c’est celui de ses tentacules qui aseptisent, contrôlent de plus en plus nos vies. Heureusement, les membres de cette pieuvre sont palpables et, de fait, attaquables : lignes Très Haute Tension, trains de déchets nucléaires, projet de centre d’enfouissement de Bure, compteurs intelligents “Linky” qui fliquent notre consommation électrique, etc…

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La décentralisation et l’autonomie énergétique sont possibles, il suffit de le vouloir. Mais cela est insuffisant ; l’attaque acharnée contre le nucléaire et le monde qui l’engendre est plus que nécessaire, de tout temps et en tout lieu.

Que trépassent Vinci, Areva, RTE, leurs consorts, leurs milices !

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La molette sans Molesse ! – 14 octobre 2013

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Se défendre face à Pôle Emploi : L’INSCRIPTION

Différents collectifs de chômeuses et précaires se sont rencontrés à plusieurs reprises en 2012 et 2013 pour partager leur expérience et envisager des actions coordonnées. Au cours de ces rencontres s’est développée l’idée de la rédaction commune d’un guide donnant des éléments pour se défendre face à Pôle emploi. Dans un contexte où nous sommes soigneusement maintenues dans l’ignorance de nos droits, le pouvoir des institutions de gestion de la précarité apparaît trop souvent comme absolu. Comprendre leur logique permet de démystifier ce pouvoir et d’ être moins désemparées face à l’ administration.

Une bonne connaissance de ses droits ne saurait suffire à renverser le rapport de force. D’autant qu’à chaque renégociation des conventions UNEDIC par les « partenaires sociaux » (syndicats dit représentatifs et organisations patronales) les droits des chômeuses sont un peu plus restreints. Et même pour faire appliquer nos maigres droits, il faut souvent batailler, sans que le résultat soit garanti. Reste que mener des actions à plusieurs permet de mieux s’en sortir, de se sentir moins fragiles et de faire éclater à un niveau public donc politique la violence de l’institution.

Nous considérons l’entraide, la solidarité, les rencontres et les luttes collectives, indispensables pour faire bouger les lignes, là où le droit s’arrête, là où les conquêtes collectives se font détruire au profit de la société-entreprise. L’isolement est la première arme de ce pouvoir.

Voici le premier chapitre de ce guide, consacré à l’inscription à Pôle emploi. D’autres suivront, sur l’indemnisation, le suivi, les radiations  et les moyens de contestation des décisions (recours et actions collectives).

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Ce chapitre n’a pas la prétention d’être exhaustif ni de fournir des réponses clés en mains. En outre les règles évoluant régulièrement, un certain nombre d’éléments devront être réactualisés au cours du temps.

Ce travail s’inscrit dans un processus de réappropriation et de partage du savoir. Faites-nous des retours d’après vos propres connaissances et expériences. Faisons-le circuler, discutons-en.

Les CAFards

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[Bagnolet] Programme d’octobre 2013 au Rémouleur

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Le Rémouleur

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La guerre politique continue en Tunisie

Interview — Houcine Abassi, SG de l’UGTT
« La Tunisie ne supporte plus l’ambiguïté ! »

Le mouvement Ennahdha a tenu avant-hier une conférence de presse pour éclaircir sa position par rapport à l’initiative du Quartet et répondre aux accusations d’avoir été à l’origine de son échec. Comment jugez-vous sa réponse ? Voit-on plus clair dans sa position ?

En gros, sa position n’a pas changé, notamment concernant la démission du gouvernement. Ce sujet abordé dans le paragraphe 3 de la réponse d’Ennahdha à notre initiative a été présenté à travers des phrases énigmatiques, passibles d’interprétations multiples. Alors que notre feuille de route est très claire : nous n’avons pas appelé au départ immédiat du gouvernement. Sa démission s’effectuerait au bout de trois semaines, une période nécessaire à l’achèvement des travaux de la Constitution et qu’Ennahdha lui-même juge suffisante à cet effet. On pourrait en déduire qu’il n’y a plus d’entraves à l’acceptation d’Ennahdha de l’initiative. Ce n’est pas le cas. Nous avons proposé que le jour suivant les premières 24 heures du dialogue national soit consacré au débat sur le choix du chef de gouvernement. Une semaine entière peut suffire à notre avis pour nous concerter sur  une telle personnalité indépendante, qui choisira son équipe  au bout de deux semaines parmi des compétences apolitiques, engagées à rester en dehors du prochain processus électoral. Ennahdha a répondu par la nécessité de fixer un calendrier électoral. Nous avons répliqué : «Notre feuille de route prévoit l’installation de l’Isie la première semaine après le démarrage du dialogue national. L’instance prendra deux semaines pour adopter le calendrier des scrutins législatif et présidentiel. Pour éviter la perte de temps et le vide institutionnel, les choses se feront en parallèle : la formation du nouveau cabinet gouvernemental et l’adoption des échéances électorales. Ce gouvernement,jouissant de toutes les prérogatives pour qu’il puisse traiter les dossiers économiques, financiers, sociaux et sécuritaires, sera contrôlé par l’ANC, qui peut retirer sa confiance à ce cabinet si les trois quarts des députés lui opposaient leur véto. Par contre, Ennahdha préconise que le nouveau gouvernement ne soit désigné qu’après l’approbation de la Constitution, sans préciser la nature de cette nouvelle équipe, ni ses prérogatives, ni le calendrier la concernant. Cette position nous éloigne de l’esprit de l’initiative, qui est un tout indivisible. On ne peut pas en accepter la moitié et rejeter la seconde moitié. Le volet intéressant le gouvernement n’est pas un détail, comme Ennahdha veut le démontrer à l’opinion publique !

Par quoi expliquez-vous cette position du mouvement Ennahdha ?

Depuis le début de la crise, Ali Laârayedh, le chef du gouvernement, avait déclaré que le gouvernement ne démissionnera pas avant la fin du processus constitutionnel, fixant ce délai à deux mois. Or la Constitution est en panne depuis plusieurs semaines et le pays est comme paralysé. Nous avons alors pris cette initiative, la plus sérieuse de toutes, afin de rapprocher les points de vue des différents protagonistes de la scène politique. Nous avons commencé à enregistrer des avancées. Or, il s’avère que lorsque le mouvement Ennahdha arrache des concessions aux autres, il ne donne rien en contrepartie. Au contraire, c’est à ce moment là qu’il demande plus. Et nous voilà revenus au point zéro. Lors de leur conférence du lundi matin les trois dirigeants d’Ennahdha ont affirmé avoir fait des concessions pendant les deux mois de consultations. Je ne vois pas où, ni à quel niveau ! Alors que les leaders du Front du salut ont mis un bémol à leurs exigences : ils ont fini par accepter la poursuite des travaux de l’ANC et ne demandent plus la démission immédiate du gouvernement.

Serait-ce une manœuvre politique afin de gagner du temps ?

Sans aucun doute. Les dirigeants d’Ennahdha disent être d’accord avec la démission du gouvernement, mais dès que l’on se rapproche d’un consensus, ils posent d’autres difficultés, se mettent à faire d’autres propositions. Ils reviennent encore une fois sur le principe de la démission, mais refusent de présenter son déroulement. Nous n’avons pas sondé de leur part une volonté vraie pour quitter le gouvernement. J’ai discuté près d’une heure avec le Cheikh Rached Ghannouchi sur cette question et de l’ambiguïté qui caractérise la réponse d’Ennahdha à ce propos. Réponse présentée vendredi dernier. Je lui ai proposé de publier un texte dans lequel il annonce que son parti accepte le volet de l’initiative concernant le gouvernement. Seul l’écrit nous préserve des attitudes versatiles et des retournements de situation. La Tunisie ne supporte plus l’ambiguïté !

Quelles sont les quatre vérités que vous vouliez déballer devant le peuple tunisien ? Et pourquoi n’avez-vous rien révélé lors de votre conférence de presse samedi dernier?

Je me suis référé en fait à la langue française, qui parle des « quatre vérités » pour désigner toute la vérité. Donc les « quatre vérités » peuvent être 8, 16 et même plus ! J’ai évoqué quelques-unes lors de la conférence de presse. Je m’interdis de dire plus pour préserver les chances du dialogue national, qui nous permettra de résoudre nos problèmes. L’espoir reste permis… Mais si cette situation de blocage persiste et s’aiguise, alors à ce moment-là, je désignerai les responsables et je déballerai tout.

Le consensus est-il encore possible malgré tout ? Qu’est-ce qui pourrait débloquer la situation ?

La situation pourrait se débloquer si le parti Ennahdha était conséquent avec ses déclarations ; car ses déclarations ne semblent pas s’opposer au principe de la démission du gouvernement. Le mouvement dit craindre que l’on n’avance pas dans les travaux de la Constitution. Il y a une crise de confiance des deux parts : Ennahdha et l’opposition. Pour rassurer les uns et les autres, nous avons proposé que ce cadre général, celui de la feuille de route, soit structuré par l’ANC sous la forme d’une loi, qui soit obligatoire pour tous. Nous avons tenté le maximum pour sortir de la crise.

Vous avez déclaré pendant la conférence de presse : « On a perdu trop de temps, le peuple est fatigué ». Qu’est-ce qui à votre avis, épuise les Tunisiens ?

Une foule de choses : la situation sécuritaire, le terrorisme, le trafic des armes à travers nos frontières, la guerre qui se passe sur le mont Chaâmbi, les assassinats politiques, les menaces de mort. À partir de 19h, Tunis et toutes les villes se vident. Les gens ont peur. Ajouté à tout cela l’inflation des prix des produits alimentaires, équivalant à 10% aujourd’hui, le rétrécissement des exportations, la fermeture des usines des investisseurs étrangers, la réduction des salaires qu’entraîne la disparition des primes pour cause de crise. Conséquence, le pouvoir d’achat des ouvriers notamment se dégrade à vue d’œil. Avec une croissance ne dépassant pas les 2,6 %, les jeunes continueront à souffrir de chômage et d’incertitudes. Face à ces horizons bouchés, certains recourent aux circuits du trafic ou au terrorisme, qui leur offrent de multiples ressources. Les gens sont également épuisés face à ces discussions politiques dont ils ne voient pas le bout. Personnellement, j’évite depuis quelque temps les débats télévisés. Quand un peuple n’a plus confiance dans ses élites, les choses deviennent vraiment graves. Si par malheur on ne trouve pas d’issue à cette crise, le peuple furieux pourrait investir la rue, comme en ce 17 décembre 2010. Il n’épargnerait alors personne, ni société civile, ni pouvoir.

« Nous nous appuierons sur nos propres forces et sur notre peuple », avez-vous affirmé à la fin de votre conférence de presse. Que vouliez-vous dire ?

Vous pourriez le lire sur le dernier communiqué de la commission administrative de l’Ugtt : notre mobilisation sera pacifique et s’exprimera à travers des marches nationales et régionales. Elle a pour objectif de pousser à l’adoption de la feuille de route du Quartet. Nous n’avons jamais appelé au désordre, comme le prétend Ennahdha, ni à prendre les étudiants en otage, ni à fermer les usines. Pourquoi terrorisent-ils les gens ? Ne vaut-il pas mieux dans les conditions actuelles envoyer des messages de paix ? Et plus encore : s’asseoir autour d’une même table et résoudre nos problèmes ?

Extrapolons : quel serait à votre avis le pire des scénarios pour la Tunisie ? Et le meilleur ?

Le pire des scénarios consiste à évoluer vers plus de bipolarisation, de conflits et de violence. Le meilleur surviendrait comme conséquence du dialogue et de la concertation entre tous. Seule cette voix nous permettra d’arriver sains et saufs à bon port après des élections libres et transparentes.

Propos recueillis par Olfa Belhassine et publiés par la Pravda de Tunisie (LaPresse.tn, 25 septembre 2013)

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Résistons Ensemble n° 123 – octobre 2013

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Résistons Ensemble

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[Notre-Dame-des-Landes] Les Pinault s’acharnent !

Les Pinault s’acharnent : une nouvelle plainte déposée contre une militante de notre collectif

Notre camarade, qui fait partie des 14 militant.e.s condamné.e. s le 24 juin dernier pour s’être invité.e.s dans le château de l’actionnaire de Vinci, avait relayé sur son blog, suite au verdict, un communiqué et une affiche du collectif francilien de lutte contre l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Elle est citée à comparaître le 8 novembre 2013 devant la 17e Chambre correctionnelle du TGI de Paris. Elle est poursuivie par Pinault père et fils pour diffamation. Les éléments diffamants selon la partie civile : une affiche représentant François-Henri Pinault en vampire avec des agneaux sur la tête, et le passage suivant du communiqué : « Pinault pollueur, voleur, expropriation ».

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Rappel des faits précédents :
Le 27 janvier dernier, 15 personnes s’étaient invitées dans le parc du château familial des multi-milliardaires François et François-Henri Pinault pour dénoncer leur responsabilité dans le projet de construction de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. La famille Pinault n’a pas apprécié ce pique-nique revendicatif ! Mis/es en garde à vue pendant 45 heures, les pique-niqueurs/ses ont été accusé.e.s de violation de domicile, de menace de mort, et pour certains d’entre eux/elles, de refus de se soumettre au prélèvement ADN et signalétique. Le 24 juin, le tribunal de Grande Instance de Versailles a condamné 14 inculpé.e.s à 2 mois de prison avec sursis, à 5600 euros d’amende, 1250 euros de frais de justice, 1 euro d’amende au bénéfice de la partie civile. Les scellés ont été confisqués, et la demande de non-inscription au casier B2 refusée. Les condamné.e.s ont fait appel de cette décision, ils/elles attendent la date du procès.

RDV le 8 novembre 2013 à 13h15 devant la 17e Chambre correctionnelle Chambre de la Presse du Tribunal de Grande Instance de Paris pour soutenir notre camarade accusée de diffamation.

Le collectif Île de France de lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, 3 octobre 2013

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Mutilation au flashball : rendu du procès en appel vendredi 11 octobre à Rennes

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgVendredi 11 octobre, après presque 6 ans de procédure, aura lieu à Rennes, le rendu du procès en appel de Mathieu Léglise, le policier qui avait éborgné Pierre lors d’une manifestation à Nantes en 2007, par un tir de flashball LBD. Le tribunal de Nantes avait relaxé ce policier lors de la première instance en mars 2012.

Nous, membres du collectif de soutien « Ni oubli ni pardon » dénonçons une police qui mutile et tue, une Justice qui ferme les yeux sur ces crimes, une hiérarchie qui dote les policiers d’armes de guerre, comme le flashball/LBD.

Nous appelons à un rassemblement vendredi 11 octobre 2013 devant la Cour d’appel de Rennes, au Parlement de Bretagne dès 9 heures, contre le flashball et son monde, et en soutien à Pierre et à tous ceux qui ont été blessés, mutilés, tués par la police.

Le collectif « Ni oubli ni pardon », 8 octobre 2013

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« J’avais oublié que des balances se cachent dans les émeutiers » (Youv – partie 2)

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgCombien d’espions sur la zad ???

La ZAD serait-elle devenu un nid d’espions ? Le débat aux AG semblerait n’avoir jamais été abordé… comme par hasard ! Cette interrogation mérite d’être posée en urgence…

Considérée comme un haut lieu de « l’ultra gauche » par les gouvernements capitaliste s: la ZAD de Notre Dame des Landes est surveillée de très près par les polices européennes.

Infiltrés sur la ZAD depuis plus de trois ans, ils ont déjà gagné une bataille : diviser pour mieux régner, en se rapprochant de certains militants afin de mieux les manipuler.

Soyons vigilants, restons sur nos gardes !

Collectif de lutte contre l’aéroport de Notre Dame des Landes, 7 octobre 2013

 

Ces apprentis James Bond qui espionnent la gauche et les écologistes

Mouvements écologistes et anticapitalistes sont surveillés de près par les polices européennes. Et tous les moyens sont bons, y compris l’infiltration. Vol d’identités d’enfants décédés, relations sexuelles avec leurs « cibles »… Au Royaume-Uni, les infiltrés et leurs supérieurs ne reculent devant aucun cynisme. Certains policiers ont même eu des enfants avec les militants qu’ils espionnent. Décryptage de ces détestables pratiques qui font l’objet de virulentes critiques, et échappent à tout contrôle parlementaire ou judiciaire.

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Leurs défenseurs les comparent à des sortes de James Bond, qui fréquenteraient squats et lieux autogérés plutôt que des casinos huppés, qui participeraient à des « camps climat » ou à des actions de résistances passives plutôt qu’à de spectaculaires courses-poursuites. Ces espions au service de sa majesté, ce sont les policiers infiltrés au sein des mouvements écologistes ou anticapitalistes. Ces méthodes d’infiltration font l’objet de virulentes critiques au Royaume-Uni, depuis qu’elles ont été révélées par l’affaire Mark Kennedy. Ce policier s’est infiltré entre 2003 et 2010 au sein de groupes de la gauche radicale européenne, dont le collectif militant de Tarnac, avant d’être démasqué. Les informations transmises par Kennedy ont notamment été utilisées par la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) pour monter son dossier contre « les neuf de Tarnac ». Depuis, les affaires impliquant des infiltrés se sont multipliées.

Leurs noms sont révélés au gré de scandales, de procès ou de plaintes qui défraient la chronique outre-Manche : Lynn Watson, une agent de police basée à Leeds, a infiltré plusieurs groupes écologistes, anticapitalistes et pacifistes entre 2003 et 2008. Simon Wellings demeure quatre ans au sein du réseau anticapitaliste Globalise Resistance, avant de se griller par un coup de fil accidentel alors qu’il transmet infos et photos dans un commissariat. Jim Sutton, infiltré au sein du mouvement Reclaim the Streets – un mouvement de réappropriation de l’espace public – à la fin des années 90, finit par avouer qu’il est policier à sa compagne militante… avec qui il a eu deux enfants ! Le couple divorce en 2009. Bob Robinson (ou Bob Lambert) et John Baker intègrent Greenpeace dans les années 80 et 90. Tous deux ont des relations amoureuses durables avec une de leurs « cibles »… Une version « réalité » de James Bond, où la subversion anticapitaliste et écologiste est combattue avec les mêmes moyens que ceux utilisés pour démanteler un réseau terroriste ou de trafic de drogue.

Un service très spécial

Le Royaume-Uni dispose d’une solide expérience en matière d’infiltrations des milieux activistes, pacifistes, écologistes ou anarchistes : 40 ans exactement. Tout commence en 1968. En pleine période de contestation et de manifs contre la guerre du Vietnam naît le « SDS » (Special Demonstration Squad), un « Service spécial des manifestations ». Il sera dissous en 2008. Ses pratiques font désormais l’objet de demandes d’investigations de la part de parlementaires et d’avocats après une succession de révélations plus détestables les unes que les autres.

« Quelles sont les critères pour autoriser une infiltration ? Construire une relation avec des “cibles”, y compris avoir des enfants avec elles, fait-il partie des politiques officielles de l’État ? Dans quelle mesure ces opérations d’infiltration sont-elles coordonnées au niveau européen ? », interroge le centre de recherche indépendant Statewatch, basé à Londres, qui regroupe avocats, chercheurs ou journalistes travaillant sur la question des libertés publiques [Dans le numéro du mois d’août de son journal].

Quand l’État vole les identités d’enfants décédés

En février, le quotidien The Guardian révèle que, pour mener à bien ses infiltrations, la police britannique « a volé les identités d’environ 80 enfants décédés pour établir des faux passeports à leurs noms ». À l’exemple de « Peter Daley », infiltré au sein de mouvements antiracistes dans les années 90, qui utilise comme couverture l’identité d’un enfant de quatre ans mort de leucémie. Le vol de l’identité et du certificat de naissance facilitait l’élaboration de couvertures crédibles.

Le procédé, dévoilé sur la place publique, est qualifié de « macabre », « irrespectueux » et « odieux » par la commission parlementaire chargée de suivre les affaires intérieures [Dans un rapport publié en mars]. La police britannique assure aujourd’hui que de telles pratiques n’ont plus cours et a lancé une enquête interne. Jusqu’à cet été, ses chefs n’avaient toujours pas daigné entrer en relation avec les familles concernées. James Bond n’est plus un gentleman.

Des conjointes et épouses abusées

La recherche des responsables tarde. « Il n’existe pas un fichier poussiéreux rangé quelque part au sein de Scotland Yard qui nous apportera toutes les réponses. Mais plus de 50’000 documents, papier et électronique, que nous devons passer au crible », précise la Commissaire adjointe, Patricia Gallan, en février 2013, auprès des parlementaires membres de la commission d’enquête sur le sujet. Une manière de prévenir : les réponses risquent bien de ne jamais être divulguées. D’autant que les enquêtes resteront internes.

Une autre affaire se retrouve quasiment classée « secret défense ». En décembre 2011, après les premières révélations sur les policiers espions, huit femmes annoncent poursuivre en justice la police britannique. En cause : l’infiltration de cinq officiers au sein de « groupes promouvant la justice sociale ou environnementale ». Des agents qui, tout en cachant leurs véritables motivations, étaient devenus leurs conjoints. Les relations intimes ont duré entre sept mois et… 9 ans ! Les plaignantes s’appuient sur les articles de la Convention européenne des droits de l’Homme qui protègent la vie privée et familiale, et interdisent des traitements dégradants et inhumains. Mais, début 2013, la Haute Cour stipule que l’affaire sera traitée à huis clos, dans le secret du « Tribunal spécial sur les pouvoirs d’investigation de l’État » (Investigatory Powers Tribunal), chargé de contrôler les activités de surveillance et d’infiltration menées par la police et les services secrets britanniques.

La jurisprudence James Bond

Pour justifier le recours à cette législation spéciale, le juge Michael Tugendhat, n’hésite pas à se référer au fameux héros de Ian Fleming : « James Bond est le plus célèbre exemple fictif d’un membre des services de renseignement qui utilise ses relations avec les femmes pour obtenir des informations ou accéder à des personnes et des biens. (…) Ian Fleming ne s’attarde pas sur la manière dont son héros utilise la tromperie, et encore moins sur le préjudice psychologique que ces relations pourraient provoquer. Mais bien que fictif, cet exemple accrédite la vue que les services de renseignement et de police déploient depuis de nombreuses années des hommes et des femmes officiers dans le but de nouer des relations personnelles de nature intime afin d’obtenir des informations. (…) De mon point de vue, chacun, dans sa vie, doit assumer le fait que les services secrets et la police doivent, de temps en temps, déployer des officiers infiltrés, que ce soit à tort ou à raison. » Ces cas de tromperies, de manipulations, de mensonges et d’humiliations, au service de la sécurité de l’État, seront donc traitées en toute discrétion. Grâce à un roman.

« Nous sommes indignés que la Haute Cour permette à la police (…) de garder le secret de leurs opérations abusives et manipulatrices. En comparaison, la vie privée des citoyens espionnés par la police secrète ne dispose d’aucune protection, ce qui est contraire à tous les principes que nous pourrions attendre d’une société démocratique », ont répondu les huit plaignantes. « Il est inacceptable que des agents de l’État puissent cultiver des relations durables et intimes avec des militants politiques afin de collecter de soi-disant renseignements sur les mouvements politiques. Nous avons l’intention de poursuivre ce combat. »

Quand l’infiltration se retourne contre la police

Même les élus se voient retourner une fin de non-recevoir. Jenny Jones, vice-Présidente de la commission sur la sécurité londonienne, et élue verte de la capitale, a critiqué « l’obstruction délibérée » de la police suite à ses demandes d’informations répétées sur les opérations d’infiltration. Malgré les remous, l’opaque rideau qui recouvre ces barbouzeries ne se déchire pas.

L’une des opérations d’infiltration menée par Mark Kennedy avait abouti à la plus grande rafle d’activistes écologistes de l’histoire britannique. 114 militants, suspectés de préparer une action contre une très polluante centrale au charbon près de Nottingham, ont été arrêtés préventivement en avril 2009. Parmi eux, 20 activistes sont poursuivis puis condamnés à de courtes peines d’emprisonnement ou des amendes. Ces condamnations sont finalement annulées car l’accusation n’avait pas communiqué l’ensemble de son dossier à la défense… dont les informations recueillies par la taupe. D’autres militants écologistes pourraient faire appel dans des affaires similaires, dont les dossiers à charge sont basés sur les informations de policiers infiltrés.

L’Europe envahie de taupes

Ces scandales ne se cantonnent pas au territoire britannique. Ils s’étendent au-delà des frontières du royaume, à l’Europe continentale. Pendant ses sept années d’infiltration au sein de la gauche radicale, Mark Kennedy a ainsi été « déployé » dans onze pays différents, dont la France, lors d’une quarantaine d’évènements militants (rencontres, manifestations…). Ces opérations sont coordonnées au niveau européen par un groupe spécial (European Cooperation Group on Undercover Activities, ECG), créé en 2011. L’ECG regroupe Interpol, plusieurs services de police des États membres de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe, dont… la très démocratique Russie. L’ECG fait elle-même partie d’un groupe de travail international (IWG [International Working Group on Police Undercover Activities]) avec les services états-uniens ou israéliens.

« Lorsque les forces de police et les services de renseignement s’engagent dans la coopération internationale, le grand perdant est le contrôle parlementaire. L’importance croissante des réseaux de policiers en civil rend cette situation bien plus critique », alerte en 2012 le député de gauche allemand Andrej Hunko. L’affaire des infiltrés britanniques a fait des vagues jusqu’à Berlin. Des députés du Bundestag questionnent à plusieurs reprises le gouvernement d’Angela Merkel sur le niveau d’implication de la police allemande, et des polices européennes, dans ces opérations secrètes. Le ministère de l’Intérieur précise alors qu’il n’autorise pas ses agents, y compris les agents étrangers opérant sur le sol allemand, à avoir et à entretenir des relations sexuelles dans le cadre d’une enquête.

Les élus n’en apprendront pas beaucoup plus, « pour des raisons de confidentialité. » « L’infiltration des mouvements de gauche européens illustre cette coopération policière menée en l’absence de tout contrôle parlementaire. On ne sait toujours pas sur ordre de qui l’enquêteur infiltré opérait pendant les années de son activité », rappelle Andrej Hunko. En France, les opérations d’infiltration sont censées être réalisées sous le contrôle d’un procureur ou d’un juge d’instruction (voir le Code de procédure pénale). Mais aucun cadre juridique ou démocratique n’existe au niveau européen pour contrôler ces pratiques. Les barbouzes chargés d’espionner les mouvements de contestation ont de beaux jours devant eux.

Ivan du Roy, avec Statewatch – Basta !, 30 septembre 2013

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[Bruxelles] Deuxième vague de perquisitions dans le cadre de « l’opération Cendres »

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgPour rappel, le 22 mai 2013 au matin, la section anti-terroriste de la police fédérale judiciaire a mené une première vague de perquisitions aux domiciles où habitent notamment des compagnons anarchistes et anti-autoritaires ainsi que à la bibliothèque anarchiste Acrata. Les onze personnes présentes furent arrêtées et emmenées aux bureaux de la police fédérale avant d’être relâchées sans avoir eu à comparaître devant la juge d’instruction.

Dans le cadre de cette enquête dirigée par la juge d’instruction Isabelle Panou, et baptisée « opération Cendres » les accusations sont : appartenance à une organisation terroriste, association de malfaiteurs et incendie(s) volontaire(s). Lors des auditions, il est apparu que l’enquête porte sur des luttes, révoltes et activités allant de 2008 jusqu’à aujourd’hui notamment contre les prisons, la construction du nouveau centre fermé de Steenokkerzeel, les transports en commun (STIB), les institutions européennes et les eurocrates, la construction d’un RER à Bruxelles, l’OTAN, la machine à expulser, les huissiers et la construction d’une maxi-prison à Bruxelles. Sont aussi épinglées des publications telles que Hors-service ou encore plus généralement des écrits, affiches, etc. diffusés par des anarchistes et anti-autoritaires.

Ce mercredi 25 septembre 2013, la juge a remis le paquet en ordonnant la perquisition de 5 domiciles entre Bruxelles, Louvain et Gand. Vers 6h du matin, la section antiterroriste de la police fédérale a saisi du matériel informatique (portables, disques durs, clés USB), des carnets d’adresses, des brochures, des tracts, des affiches et des documents personnels. Dans trois des cinq domiciles, les personnes concernées par le mandat de perquisition et d’amener étaient absentes ; trois autres personnes ont été emmenées pour interrogatoire et relâchées au bout de quelques heures après avoir refusé de collaborer aux auditions.

Samedi 28 septembre 2013

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[Bangladesh] Hourra pour les ouvrières du textile !

Bangladesh : les ouvriers du textile manifestent pour de meilleurs salaires

Des dizaines de milliers d’ouvriers du textile au Bangladesh ont bloqué des rues, mis le feu à des usines et se sont heurtés à la police lundi, exigeant un salaire mensuel minimum équivalent à 100 dollars.

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Jusqu’à 200.000 ouvriers ont manifesté lundi pour le troisième jour consécutif, selon Abdul Baten, chef de la police du district de Gazipur, près de la capitale Dacca, où plusieurs centaines d’usines textiles sont implantées.

« Quelque 300 usines ont été fermées pour prévenir toute attaque d’usines de la part de manifestants », a précisé son adjoint, Mustafizur Rahman.

« La situation est très volatile. La police a tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour disperser les ouvriers incontrôlables », a-t-il ajouté, précisant que plusieurs dizaines d’ouvriers et quelques policiers avaient été blessés.

Les manifestations contre les faibles salaires et les mauvaises conditions de travail ont secoué le secteur de l’habillement du Bangladesh depuis l’effondrement en avril du Rana Plaza, qui a tué plus de 1.100 personnes.

« Dans le faubourg de Savar, où l’immeuble s’est effondré, des ouvriers en colère ont mis le feu à au moins deux usines », a déclaré Reaz-Bin-Mahmood, vice-président de l’association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh.

Le Bangladesh est le deuxième exportateur de vêtements au monde, fournissant notamment des grands noms tels que l’américain Walmart, le français Carrefour ou encore le suédois H&M. Pilier de l’économie, le secteur avec ses 4.500 usines représente 80% des exportations annuelles s’élevant à 27 milliards de dollars.

Mais la grande majorité des 3 millions de travailleurs ne gagnent qu’un salaire de base mensuel de 3.000 taka (38 dollars américains) — soit un des plus bas au monde — suite à un accord tripartite entre les syndicats, le gouvernement et les fabricants signé en août 2010.

En juin, le gouvernement avait mis en place un groupe de travail spécial pour examiner les salaires et les syndicats ont demandé un salaire mensuel minium de 8.114 taka (100 dollars US).

Les propriétaires d’usine ont rejeté la demande, affirmant qu’ils pouvaient augmenter les salaires de seulement 20% à 3.600 taka, en raison de la conjoncture économique mondiale morose.

Presse esclavagiste (NordEclair.fr, 23 septembre 2013)

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[Économie] Un nouveau concept de maison de retraite

http://juralib.noblogs.org/files/2013/09/01.pngFrance : une dame de 91 ans oubliée dans une salle des coffres

Une dame de 91 ans est restée enfermée durant 23 heures, dans le noir, dans la salle des coffres d’une banque à Rennes, dans l’ouest de la France. Elle a été oubliée par les employés samedi à la fermeture de l’établissement pour le week-end.

La nonagénaire s’était rendue samedi en fin de matinée dans son agence bancaire de la BNP-Paribas, demandant à accéder à la salle des coffres où un employé de la banque l’a enfermée, conformément à la procédure.

À la fermeture de l’établissement — qui ne devait rouvrir que mardi selon la police — les employés sont partis en oubliant la cliente, qui n’avait pas de téléphone portable.

L’alerte a été donnée à la police vers 20h00 par son fils, inquiet de ne pas voir revenir sa mère, a indiqué le commissaire de police Pascal Serrand. Après avoir passé en revue les divers endroits où la vieille dame aurait pu se rendre, la police s’est finalement orientée vers l’agence de la BNP.

« Une petite voix »

Contactés par la police, les services parisiens de la BNP ont « accepté d’envoyer deux agents de surveillance pour vérifier » si la dame se trouvait dans l’agence, a raconté le commissaire. « On en doutait un peu, mais on ne sait jamais… », a-t-il précisé.

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Les agents ont « entendu une petite voix qui sortait de la salle des coffres », a relaté le policier. La nonagénaire a pu être délivrée dimanche en milieu de matinée, « dans un bon état de santé physique et psychique, et sans aucune rancune », a souligné le commissaire.

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Une enquête est en cours pour déterminer les raisons pour lesquelles l’alarme, qui aurait dû se déclencher, n’a pas fonctionné, a indiqué M. Serrand.

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Presse lèche-banques (ats, 8 septembre 2013)

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[Marche de nuit] Ce jeudi 19 septembre à Besançon

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/003.jpgMarche de nuit Ce jeudi 19 septembre à 21h place de la Révolution, manifestation nocturne. Pour mettre en évidence un problème qui touche principalement les femmes. En effet à la tombée de la nuit, et parfois plus tôt, certaines d’entre nous appréhendent de sortir de peur d’être interpellée, importunée, ou pire, agressée. L’idée est de revendiquer le fait que l’espace public appartient à chacun-e et que sortir le soir est un droit, pas un défi. Femmes et hommes sont conviés à cette manifestation ! La vie des femmes ne s’arrête pas à la tombée de la nuit et l’égalité n’attend pas, qu’il s’agisse : du monde du travail ; des instances démocratiques ; des médias ; de la rue ; de la nuit ! Venez nombreuses et nombreux faire entendre vos voix !

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[Bibliothèque Acrata] 20-21 septembre – Concerts de soutien aux luttes antiautoritaires

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgÀ Bruxelles, le 22 mai 2013 au petit matin, la section « anti-terroriste » de la police fédérale a investi et perquisitionné trois domiciles où habitent notamment des compagnons anarchistes et anti-autoritaires ainsi que la bibliothèque anarchiste Acrata.

Pendant les auditions, il apparaît que l’enquête porte sur des luttes et des révoltes allant de 2008 jusqu’aujourd’hui : notamment contre les prisons, la construction du nouveau centre fermé à Steenokkerzeel, la STIB, les institutions européennes, la construction du RER, l’OTAN, la machine à expulser, la construction d’une maxi-prison à Bruxelles… Ils veulent nous faire peur, saper notre moral et notre détermination mais on ne se laissera pas faire !

VENDREDI 20/09/13 À la Parfumerie, à Bruxelles (au croisement du blvd de l’Abattoir et de la rue du Rectangle) Dans ta gueule (punk-hardcore old school) Crête et pâquerette (elektro queer) 20 minutes de piscine (synthé-noise-batterie)

SAMEDI 21/09/13 Aux écuries de la ferme du Biéreau, à Louvain la Neuve (3 scavée du Biéreau) Dans ta gueule (punk-hardcore old school) Crête et pâquerette (elektro queer) 20 minutes de piscine (synthé-noise-batterie) Headwar (post-punk) Dj Véromix

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État d’Exception

[www.etatdexception.net] Nouvelle présentation du site et de l’équipe éditoriale

Parce que notre identité politique est en constante élaboration, État d’Exception aussi.

Voici une nouvelle présentation du site, en dix points succints.

Un grand merci à celles et ceux qui par le passé ont participé à la construction du site, et bienvenue aux nouveaux.

État d’Exception – Nous Sommes

■ Lancé en mars 2012, État d’Exception est un espace autonome de production et d’expression, sur les problématiques liées à la race, au genre, aux quartiers et aux questions coloniales.

■ Le racisme et son déni structurant en profondeur la société, nous avons souhaité dès le départ donner en priorité la parole à celles et ceux qui subissent ce racisme. Nous refusons d’aborder de manière froide et distanciée une question raciale qui fait partie de notre vécu.

■ Notre appréhension politique et esthétique des questions de genre, de classe, et des autres dominations, se fait en accord avec cet objectif.

■ Pour participer dans la durée à l’expression politique autonome des Noir-e-s, Arabes, Asiatiques, Rroms et musulman-e-s qui vivent en France, nous souhaitons mettre cet espace à la disposition de tou-te-s.

■ Nous sommes ouverts aux propositions de toutes celles et de tous ceux qui voudront publier des textes, ou tout autre contenu (vidéos, sons, photos…), en lien avec les questions qui nous occupent, et dans une langue qui ne soit pas réservée aux universitaires.

■ Nous souffrons tou-te-s des querelles militantes, du manque de discussion collective et politique, au sein des mouvements de l’immigration et des banlieues. Nous souffrons également du manque de ressources, de transparence et d’espaces autonomes.

■ Beaucoup d’entre nous privilégient les apparitions médiatiques éphémères, le dialogue avec les institutions de l’État, les organisations politiques et leurs satellites, au détriment d’un travail de terrain, effectué avec les populations elles-mêmes.

■ En conséquence, nous dépendons le plus souvent – de manière directe ou indirecte – d’institutions, d’organisations politiques et de militant-e-s, qui dénaturent à chaque fois l’expression de nos vécus et de nos aspirations profondes.

■ L’amélioration des conditions concrètes de vie des habitant-e-s des quartiers, la lutte contre les violences policières et pénitentiaires, le combat contre l’oppression raciale, et la domination néocoloniale, exigent de nous un travail collectif sur la durée.

■ À partir de ce que nous pourrons construire entre nous, de la maturité politique qui sera la nôtre, dépendra notre capacité à changer le rapport de forces en notre faveur.

L’équipe éditoriale – septembre 2013.
www.etatdexception.net

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Sortie de Barouf n°2, septembre 2013

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Barouf

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Mort d’un anarchiste

RESPECT pour le compagnon Daniel Carrière mort le 14 août 2013 à Montfermeil, 93. Pour celleux qui ont été à ses côtés, il fut présent sur toutes les luttes de la justice sociale : des palais de justice, cour d’appel comprise, aux occupations et réquisitions diverses. Il est aussi un des premiers artisans de la création du collectif AUTONOME du 93.

Daniel, compagnon, pour notre dernier salut : NI MAÎTRE NI DIEU NI NATIONALITÉ

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