[Tours] Un contrôle policier conforme, c’est un contrôle qui entraîne des fractures

 

Contrôle musclé : le policier relaxé

Le tribunal correctionnel de Tours a rendu, hier après-midi, un délibéré très attendu dans une affaire de contrôle policier qui avait fait grand bruit. Le 22 avril, plusieurs médias étaient d’ailleurs présents pour couvrir cette audience à laquelle comparaissait Jacques Audoux, gardien de la paix de la brigade canine.

Les faits remontaient au 12 septembre 2005. Vers 2 heures, les policiers de la brigade canine étaient appelés pour intervenir place de la Monnaie, dans le Vieux-Tours, où était signalée une jeune femme importunée par un individu menaçant.

Sur place, la scène va rapidement dégénérer. L’homme, Larbi Saïdi, refuse la fouille physique. Il porte un couteau à la ceinture. Les policiers plaquent alors l’individu au sol…Dans leur version des faits, les fonctionnaires affirment avoir utilisé une méthode « conforme aux techniques policières ». Les fonctionnaires précisent que Larbi Saïdi tenait alors « des propos incohérents ». Il est, en tout cas, tombé lourdement sur le sol.

L’intéressé, un chômeur de 51 ans, a finalement été menotté puis placé en garde à vue. Avant d’être transféré à l’hôpital pour y être soigné puisqu’il était, en fait, sérieusement blessé.

L’homme avait alors déposé plainte contre ce contrôle de police qui lui a valu plusieurs fractures. Au terme d’une longue procédure, un seul policier, Jacques Audoux, avait donc comparu le 22 avril.

Finalement, le tribunal a relaxé le fonctionnaire de police, estimant que le contrôle avait été effectué dans les règles.

Leur presse (La Nouvelle Répugnante), 10 juin 2011.

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Contre le racisme et l’intolérance, rassemblement Dimanche 12 juin 2011 à Millau

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Les travailleurs égyptiens défient la controversée loi anti-grève

Mercredi des travailleurs égyptiens ont pris la rue pour réclamer de meilleurs conditions de travail, bravant la loi anti-grève, d’après Ahram Online.

Des employés de la compagnie automobile d’État, Nasr Car, des fermiers exploitants, des diplômés de l’université Al-Azhar et des personnels du ministère de la Culture se sont rassemblés devant le siège du gouvernement afin d’affirmer leurs revendications.

Les employés de Nasr Car ont demandé à leur direction de réhabiliter les travailleurs forcés à prendre leur retraite anticipée, alors que les diplômés de l’université Al-Azhar ont commencé leur premier jour de grève de la faim, réclamant du travail dans l’université.

Les fermiers exploitants protestaient contre le gouvernement de les avoir spoliés de leurs terres, alors que les employés du nouvellement formé ministère de la Culture demandent des contrats de travail stables et des conditions décentes.

Le Premier ministre du gouvernement intérimaire, Essam Sharaf, a annoncé après le début de cette grève mettre en application la loi anti-grève criminalisant toute forme d’action perturbant le travail et la production. Peu après, police et forces anti-émeutes ont utilisé la force pour disperser la foule et ont arrêté au moins sept fermiers.

Waleed Sami, devant les personnels du ministère de la Culture, a annoncé que les employés vont débuter une grève illimitée, qui s’étendra dans toute l’Égypte, d’Alexandrie à Assouan. Les grévistes discutent de la date pour bloquer les sites touristiques égyptiens, mais le personnel de sécurité du site de la pyramide de Gizeh a déjà annoncé qu’elle serait fermée à partir du 15 juin.

En mars, le gouvernement par intérim a approuvé un décret-loi criminalisant les protestations, grèves et sit-in troublant l’activité économique. La loi prévoit de graves sanctions à ceux qui appellent ou incitent à des sit-in, jusqu’à un an de prison et un demi-million de livres égyptiennes (60’000 €).

Traduit de l’anglais (Leur presse – BNO News), 8 juin 2011.

 

Le gouvernement égyptien a confirmé mercredi que la loi criminalisant les manifestations et les grèves, approuvée fin avril mais pas encore appliquée, serait effective dès à présent.

La loi criminalisant les grèves, manifestations, rassemblements publics et assemblées publiques, a été présentée le 24 mars par le Premier ministre Essam Sharaf et ratifiée par le Conseil Suprême des Forces Armées un mois après. Bien que ratifiée, la loi n’avait pas encore était complètement appliquée pour des raisons politiques, rencontrant une forte opposition des groupes révolutionnaires et des partis politiques.

La loi stipule que tout manifestant ou gréviste troublant le travail dans les institutions d’État, les autorités publiques, les entreprises privées ou publiques, sera arrêté, et se verra infliger une amende et/ou de la prison, jusqu’à 500’000 livres égyptiennes (60’000 €) et un an de prison. Même ceux qui en font la promotion mais n’y participent pas pourront encourir de la prison et 50’000 livres égyptiennes d’amende. D’après la déclaration du Conseil Suprême des Forces Armées de mercredi : « dans l’intention d’achever le processus de stabilisation, le gouvernement déclare la mise en place de la loi criminalisant les grèves et les troubles à la production ». La déclaration note que « certains sit-in et grèves du travail amènent à la désorganisation de la production, réduisent les possibilités d’investissement et stoppent les progrès des différents ministères. Le Conseil précise que la loi est appliquée « afin de prévenir les risques économique et de terminer la stabilisation du pays ».

Le gouvernement souligne qu’il « n’hésitera pas à répondre aux tentatives des partis ou des groupes d’outrepasser la loi ou de nuire à l’économie nationale, en particulier durant cette période critique que le pays traverse ».

Plusieurs mouvements politiques, comprenant les organisations de jeunesse formées par les révolutionnaires et les syndicats, ont annoncé leur rejet de cette nouvelle loi.

La loi a également été critiquée par plusieurs personnalités politiques qui la décrivent comme « un retour à l’ancienne époque » et aux politiques de l’ancien régime de supprimer les protestations.

Traduit de l’anglais (Leur presse – Al-Masry Al-Youm), 8 juin 2011.

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[Marseille] Discussion sur le mouvement du 15 mai en Espagne Mardi 14 juin au Seul Problème

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Le Mouvement du 15 mai : Discussion avec un militant des mouvements sociaux à Madrid et participant du 15-M

Après la manifestation du 15 mai un groupe de personnes décident de camper à la Puerta del Sol, en quelques jours ça devient le plus grand mouvement social de l’histoire récente de l’Espagne. On vous invite à connaître les clés de ces évenements à travers la présentation préparée par un militant des mouvements sociaux à Madrid qui a participé au début du 15-M. Les causes, les effets et la composition d’un mouvement qui vient de naître. Tous les doutes seront bienvenus.

Mardi 14 juin à 19 heures au Seul Problème (46, rue Consolat, Marseille)

Marseille Infos autonomes, 9 juin 2011.

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[Lyon] Liberté de circulation, ouverture des frontières

Dans la nuit du 6 au 7 juin, des affiches ont été collées à Lyon sur le consulat d’Italie, revendiquant l’arrêt des politiques migratoires des États français et italiens.

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Nous dénon­çons l’ins­tru­men­ta­li­sa­tion des réfu­giés de Lampedusa, dési­gnés comme des envahis­seurs de l’Europe par des poli­ti­ciens racis­tes.

Des migrants qui fuient leur pays, sou­vent au péril de leur vie. Les plus mal­chan­ceux se retrou­vent enfer­més dans des camps de réten­tion comme à Lampedusa ou à Saint-Exupéry. Les autres se débrouillent pour sur­vi­vre, main d’œuvre à bas prix contraints à la doci­lité de par leur clan­des­ti­nité. Ils sont la cible d’actes racis­tes de la police, de la mafia et d’une partie de la popu­la­tion comme pen­dant les pogroms anti-Rroms ou les émeutes de Rosario.

Cette poli­ti­que migra­toire qui trans­forme les migrants en « clan­des­tins » sert les inté­rêts des États euro­péens à plu­sieurs titres :
— Des boucs émissaires res­pon­sa­bles de tous les maux sur qui on peut reje­ter la faute.
— Une psy­chose entre­te­nue au moyen de la « peur de l’inva­sion » par la classe poli­ti­que pour mieux divi­ser, contrô­ler et gou­ver­ner.
— La cons­ti­tu­tion d’une réserve de tra­vailleurs tailla­bles et cor­véa­bles à merci dont le patro­nat dis­pose à sa guise pour faire bais­ser l’ensem­ble des salai­res.

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Nous récla­mons des papiers pour tous ou pour per­sonne. La garan­tie de droits fon­da­men­taux pour les migrants. Des lieux pour que les migrants puis­sent s’orga­ni­ser poli­ti­que­ment et défen­dre leurs droits dans leur quo­ti­dien.

On ne peut pas encen­ser les révo­lu­tions tuni­sienne et égyptienne d’un côté, et de l’autre refu­ser l’accès au ter­ri­toire euro­péen.

Liberté de circulation, ouverture des frontières.

Rebellyon, 10 juin 2011.

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2e anniversaire de la mort d’Ali Ziri entre les mains de la police : Rassemblement demain samedi 11 juin 2011 à Paris

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Le 11 juin 2009, Ali Ziri, 69 ans, est décédé à l’hôpital d’Argenteuil suite à son interpellation par la police nationale. À l’époque, le parquet de Pontoise n’a pas souhaité donner suite à cette affaire. Le 24 juin 2009, une marche pacifique a réuni plus d’un millier de personnes à Argenteuil pour exiger la vérité.

Le 24 juillet 2009, l’Institut médico-légal de Paris rend les conclusions d’une autopsie, qui relève l’existence de 27 hématomes, dont certains ont entre 12 et 17 cm de longueur. « Ali Ziri est mort suite à un arrêt cardio-circulatoire d’origine hypoxique, généré par suffocation et appui postérieur dorsal. »

Le 12 octobre 2009, le parquet de Pontoise délivre un réquisitoire supplétif « contre X » pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». En septembre 2010, un nouveau juge d’instruction est désigné.

Le 15 avril 2011, les conclusions de nouveaux examens complémentaires viennent enfin d’être connues : « La reconstitution des faits et expertises anatomopathologiques permettent d’affirmer que l’inefficacité cardiaque constatée aux urgences du CH d’Argenteuil est secondaire à un trouble majeur du rythme cardiaque, lui même secondaire à un épisode hypoxique en rapport avec les manœuvres d’immobilisation et les vomissements itératifs… le manque de discernement a conduit à des comportements qui n’étaient pas sans conséquence sur l’état de santé de M. Ziri. »

Ces nouveaux éléments confirment que des violences policières sont à l’origine de la mort d’Ali Ziri, chose que les proches et le collectif d’Ali Ziri ont toujours soutenue.

Et maintenant que fera donc la justice ?

 

À l’occasion du deuxième anniversaire de la mort d’Ali Ziri, le collectif Vérité et Justice appelle à un rassemblement

Samedi 11 juin 2011 à 14h

devant le ministère de la Justice, 13 place Vendôme 75001 Paris (métro Opéra). D’autres collectifs de familles victimes de violences policières, regroupés autour de VV (Vies Volées), seront présents pour exiger vérité et justice. Le rassemblement est autorisé à l’entrée de la place Vendôme (angle des rues de la Paix et Danièle Casanova) de 14 à 17h. Métro Opéra, prendre la rue de la Paix jusqu’au croisement avec la rue Casanova.

Un rassemblement a lieu le même jour à 12h sur le lieu de l’interpellation d’Ali Ziri (angle des rues Jeanne d’Arc et Antonin-Georges-Belin à Argenteuil). Départ collectif à la gare d’Argenteuil à 13h. Un car est prévu.

Soyons nombreux pour exiger la suspension et la mise en examen des policiers impliqués dans la mort du retraité. Notre colère ne pourra s’apaiser que dans la justice !


Collectif vérité et Justice pour Ali Ziri. Contact : ATMF, 26 bd. du Général-Leclerc 95100 Argenteuil. Tél./fax : 01 39 80 45 40. Email.

Liste de discussion du réseau Résistons Ensemble, 10 juin 2011.

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Feu à toutes les prisons !

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Base de données anarchistes, juin 2011.

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La police de Montréal tue encore

Mardi, le 7 juin 2011, 6h40 le matin au centre-ville de Montréal, un homme chétif sans domicile fixe (SDF), 40 ans de misère dans ses jambes tremblantes, seul au monde et presque seul sur le macadam à cette heure matinale, s’échine à éventrer des sacs à ordures pour y récupérer quelques bouteilles vides ; c’est le commerce lucratif de la récupération pour paumé. Le petit homme (sans abri) est « lourdement » armé d’un canif de scout mal affûté, et il vocifère contre la résistance des sacs poubelles, récalcitrants à lui livrer leurs précieuses marchandises pour pauvres démunis.

Quatre jeunes et gros policiers, bardés de leurs ceintures de sécurité, protégés par leur veste plombée, révolver au poing, prêts à tirer sur ce famélique « terroriste » du petit matin, encerclent le mécréant abasourdi… l’homme n’obéit pas immédiatement à leur commandement : c’est évident ce gars malade est une « bombe à retardement » avec son canif élimé incapable de déchirer un sac à ordure émincé.

Sans hésitation les quatre cow-boys du SPVM déchargent leurs armes mortelles sur le petit intimé très menaçant pour leur sécurité ; ils ne tirent pas pour le blesser — à la hauteur des jambes pour le faire plier à leurs quatre volontés — non, les quatre shérifs tirent en plein thorax pour tuer la frêle « bombe à retardement » qui s’écroule mortellement atteinte par au moins deux projectiles de fort calibre. Les agents de l’ordre tirent en désordre tant et si bien qu’un travailleur se rendant à son boulot, passant par là inopinément, est tué sur-le-champ une balle dans la nuque. Heureusement, c’était le seul passant présent. Les policiers ont bien cherché mais tous les témoins gênants s’étaient barrés ou dormaient paisiblement.

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Aussitôt, un immense appareil de « cover up » se mit en marche. Claude Poirier fut appelé, c’est habituellement lui qui amorce la pompe à réfrigérer. L’objectif est toujours le même en pareil cas : détourner l’attention des quatre mastodontes chasseurs de primes accrédités par la Police de Montréal et tourner l’attention du public vers les victimes, l’un est un sans abri, évidemment un peu fou, sous médication (qu’il n’avait pas prise dit le reporter) ; il était en crise et armé d’une arme blanche. Ici, le coupable ce sera le médecin qui n’a pas soigné son patient et les payeurs de taxes qui rechignent à  payer plus d’impôts pour toujours moins de soins aux psychiatrisés.

L’autre victime de l’assassinat policier est plus compliqué à dissimuler et à mépriser, il n’était véritablement pas prévu dans la mêlée, il n’a pas d’antécédent judiciaire, n’a pas posé de geste agressif, il ne battait pas sa femme, vraiment le cas du gars qui n’aurait pas dû se trouver là. C’est vite fait… « Une balle perdue », mes condoléances chers parents et au suivant. L’enquête de leurs amis de la SQ va te blanchir tout cela il suffit de patienter. [www.cyberpresse.ca/…].

Le reste de l’appareil de « cover up » a eu le temps de se remettre de son émoi et sans attendre se lance derrière « Le négociateur » pour sauver le bras armé de la répression bourgeoise contre la population de cette grande cité toujours encline à se révolter. Dans la soirée deux ou trois nouvelles pistes ont été explorées par les complices du journaliste Claude Poirier [tva.canoe.ca/… www.hebdoweb.com/…]. La première, « La police est-elle suffisamment formée ? » se demande un columniste de ses amis. Bel effort, vous en conviendrez. La police est très bien formée pour réprimer et pour tuer, elle vient encore une fois de le démontrer… Quelle est la question, monsieur les affidés  [www.cyberpresse.ca/…] ?

Toujours sous le registre des explications et des « solutions » à l’extrême violence policière contre le peuple, un sous-fifre scribouilleur a imaginé utiliser ce crime pour faire un bout de chemin en direction de la fascisation des services de police. Les policiers armés de révolvers et de carabines tuent trop, alors donnons-leur également des tasers (gun électrique avec lesquels les douaniers de Vancouver ont déjà assassiné un immigrant d’une dizaine de décharges à très haut voltage).  Personne n’a donc songé au bazooka et aux autos patrouilles blindées avec mitrailleuses lourdes sur le toit comme Rambo en Irak [www.cyberpresse.ca/…] ? Il ne faut pas « mieux armer » les policiers ; il faut les désarmer pour notre sécurité comme en Grande-Bretagne.

La crise économique s’approfondit, le chômage se généralise, les prestations d’assurance sociale s’amenuisent, les services de santé en cours de privatisation deviennent chaque jour plus difficiles à obtenir pour le peuple qui est laissé à lui-même, désœuvré, en voie de paupérisation accélérée pendant que les milliardaires s’en mettent toujours davantage dans les poches et que les grands patrons des conglomérats capitalistes s’attribuent des primes et des salaires démentiels (même quand leur entreprise est déficitaire). Alors forcément, toute cette injustice sociale engendre de la résistance, du mécontentement, de la hargne et de la colère jusqu’à la révolte parmi la population en général et parmi les plus démunis en particulier.

La police municipale, la Sûreté du Québec, la Gendarmerie Royale, toutes ces agences de sécurité des riches contre le peuple ont pour tâche de maintenir le couvercle sur la marmite sociale en ébullition, coûte que coûte, au prix de la vie des passants si nécessaire. Quand le mercredi soir (8.06.2011) des manifestants tentent de dénoncer la violence policière, la violence policière de l’anti-émeute policière s’abat sur eux pour les disperser. La liberté d’expression ne va pas jusqu’au droit de dénoncer l’appareil de répression de l’État [flicsassassins.wordpress.com/… ].

C’est le rôle des « bobos » des journaux (imprimés, télévisés et radiodiffusés — Claude  Poirier sévit partout, vous savez) d’embobiner le bon peuple avec des histoires d’horreur où les forces de police sont prises à partie par un SDF fragile, titubant, armé d’un canif d’enfant terrifiant, et de couvrir les crimes policiers afin de lancer la population contre elle-même, contre ses propres intérêts, pour que madame Blancheville de la rue Amherst à Montréal, faisant face à deux crimes crapuleux commis contre deux citoyens innocents, demande la présence de davantage de policiers dans le quartier, mieux armés, mieux formés pour tirer et pour tuer, crimes qu’il suffira ensuite de dissimuler par des enquêtes menées par leurs copains de la Sûreté (SQ).

De toute façon, demain ce sont les policiers du SPVM qui enquêteront sur un meurtre commis par quatre gros agents de la SQ blindés, lourdement armés, contre une vieille dame hystérique les menaçant de son parapluie ; mais qu’est-ce qu’ils attendent pour l’abattre, bande de demeurés ; ne savez-vous pas que vous devez terroriser la population révoltée monsieur les policiers ?

Robert Bibeau – Liste de discussion du réseau Résistons Ensemble, 10 juin 2011.

 

Les slogans anti-SPVM fleurissent

Les publicités ont la vie dure ces temps-ci à Montréal. Après ceux qui décrient les pubs sur les BIXI, ceux qui veulent enlever les méga panneaux du Plateau, ceux qui remplacent les affiches par des œuvres d’art, une nouvelle tendance est apparue : ceux qui barbouillent les panneaux publicitaires avec des slogans anti-SPVM.

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Dix d’entre eux ont été vandalisés par un groupe anonyme qui se définit par courriel comme étant « inquiet et furieux de la mort violente de Mario Hamel et Patrick Limoges aux mains du SPVM ».

Le groupe rappelle qu’au cours des cinq derniers mois, la police montréalaise a fait feu sur sept personnes et appelle la population à dénoncer « les violences inutiles commises par le SPVM ».

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Mardi matin, quatre policiers auraient tiré une dizaine de balles sur un itinérant (Mario Hamel) menaçant et armé d’un couteau. L’une d’entre elles aurait ricoché et atteint un passant, Patrick Limoges, qui se rendait à son travail.

Le Collectif opposé à la brutalité policière estime que depuis 1987, le SPVM aurait tué une quarantaine de personnes et qu’à de rares exceptions, les policiers n’ont jamais été blâmés.

Leur presse (Métro), 9 juin 2011.

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[Barcelone] Un tract écrit et diffusé parmi les indignés de la place de Catalunya

« C’est la plus vieille spécialisation sociale, la spécialisation du pouvoir, qui est à la racine du Spectacle. Le spectacle est ainsi une activité spécialisé qui parle pour l’ensemble des autres. c’est la représntation diplomatique de la société hiérarchique devant elle-même, ou toute autre parole est bannie. Le plus moderne y est aussi le plus archaïque. »

« Se relever. Relever la tête. Par choix ou par nécessité. Peu importe, vraiment, désormais. Se regarder dans les yeux et se dire qu’on recommence. Que tout le monde le sache, au plus vite. On recommence. Finis la résistance passive, l’exil intérieur, le conflit par soustraction, la survie. On recommence. En vingt ans, on a eu le temps de voir. On a compris. La démokratie pour tous, la lutte “anti-terroriste”, les massacres d’État, la restructuration capitaliste et son Grand Œuvre d’épuration sociale, par sélection, par précarisation, par normalisation, par “modernisation”. On a vu, on a compris. Les méthodes et les buts. Le destin qu’ON nous réserve. Celui qu’ON nous refuse. L’état d’exception. Les lois qui mettent la police, l’administration, la magistrature au-dessus des lois. La judiciarisation, la psychiatrie, la médicalisation de tout ce qui sort du cadre. De tout ce qui fuit. On a vu. On a compris. Les méthodes et les buts. Quand le pouvoir établit en temps réel sa propre légitimité, quand sa violence devient préventive et que son droit est un “droit d’ingérence”, alors il ne sert plus à rien d’avoir raison. D’avoir raison contre lui. Il faut être plus fort, ou plus rusé. C’est pour ça aussi qu’on recommence. »

Avant, il y avait cette logique : s’organiser ou s’indigner. Désormais : s’organiser pour s’indigner. Nous disons : qui s’indigne attend encore de ce monde, pourtant déjà un souvenir ruiné. Qui fait attention à son image est déjà dans la force-de-travail. Esclave. Détruire le vieux monde en nous est le geste le moins spontané qui puisse être. Les intensités sont des vérités. Le monde n’est guère favorable aux vérités nouvelles. L’être isolé est le centre de ce monde en même temps que ses bordures, facilement déchirables. une foule d’êtres isolés également.

Il n’y a pas de communisme sans abandon, d’abandon sans destruction et de destruction sans son possible matériel. Pas de communisme possible dans ces structures gestionnaires de l’acampada barcelonnaise. Certains disent : nous n’avons plus de Chef, plus d’Autorité sans voir comment ils font autorité avec le consensus et la paix. On se bat pour des idées, les mêmes que la Police. Toujours les mêmes entourloupes : l’AG pense qu’elle est souveraine du mouvement, garante des principes, affaires de bureaucrates. Est souverain celui qui organise le pouvoir, agence les temporalités, produit du mouvement. Non celui qui vote et s’égosille. Cette chimère volatile n’a d’autre pouvoir que celui d’approuver les questions techniques. Les questions techniques sont la mort du politique. La révolution a toujours été affaire de guerre, ceux qui le nient ont des cadavres dans la bouche et sont sans mémoires, autant dire, sans conscience historique. Pour destituer nos vies du capital, il faut se destituer de nos images et du langage commun des choses.

Reprendre de là où nous ne sommes jamais partis avant : de Rien. Ceux qui coïncident avec leur époque et ses vérités sont ceux qui coïncident avec son bonheur. La première des guerres contre notre époque est la guerre diffuse contre sa forme de bonheur. Ceux qui veulent détruire un ordre ont inévitalement comme Ennemi les forces de l’Ordre. Encore faut-il assumer un certain désordre. En temps de trouble comme en temps de crise, tout appel à l’unité, à se serrer les coudes est un appel à la soumission passive. Ceux qui recherchent l’unité sont ceux du parti de l’Ordre. Tous ceux qui prétendent n’avoir que des positions stratégiques reproduisent le langage de l’État et du Prince. Ils repoussent le moment de la décision. Tous ceux qui normalement devraient se positionner contre le cirque mais ici le garantissent sont prisonniers de l’Infrastructure. On ne peut subvertir idéologiquement. Croire qu’on peut changer le langage, les gestes, les dispositions en gardant l’infrastructure est un mensonge. L’idéologie est un mensonge.

Où sont les armes de la critique ? la critique sans armes est un vote, une simple et triste opinion. La puissance n’est pas simple affaire de nombre sauf si l’on postule que tout a une valeur, c’est-à-dire est quantifiable et échangeable. L’unité sur une idée est une chose, sur une pratique un geste. Aucune autre forme de police est possible. Ceux qui ont pour amie la police ont pour amie la marchandise. L’Information existe grâce au spectacle. Ceux qui pensent que « les gens » ne sont pas assez informés de ce qui se passe ou qui se soucient de « l’image du mouvement » disent ceci : « le monde ne fait pas assez bien son travail ». C’est l’avant-garde de demain. La véritable question est le désir : où sont nos désirs ? Le pacifisme pacifie. Une technique policière pour contenir les désirs d’insurrection, d’en finir effectivement.

Se dire non-violent est accepter ceci : « on nous a désarmé, désamorcé jusqu’à la paralysie la plus totale ». Cela convient bien au monde. Se poser la question de « la violence » revient à penser comme un État. Il n’y a de violence uniforme que pour celui qui s’en arroge le monopole. La question de « la violence » est alors la question de la pacification : comment gérer « la violence » c’est-à-dire tout ce qui vient, de toutes parts et de tous camps, démobiliser et déborder le monopole étatique de la violence. Se pose ce paradigme : celui qui s’affirme non violent s’affirme pacifié, impuissant. Il accepte l’opération étatique : « la violence est tout ce qui vient déborder mes positions ». Il y a la violence fondatrice et la violence conservatrice. Brûler un commissariat n’est pas le même geste que le construire. Il y a ceux qui gardent un ordre et ceux qui veulent le détruire.  Vient la violence fondatrice révolutionnaire : celle qui ne peut être récupérée et ne peut fonder aucun autre ordre. C’est la puissance. La question des armes, du point de non-retour dans le conflit. Ce point sans retour d’où le mirage de la violence comme problème se dissout en même temps que de chaque côté de la barricade on acte de cette situation : il s’agit d’une guerre qu’il faut gagner. Se dire non-violent c’est vouloir proposer une société sans-violence. Le nombre de techniques policières pour éradiquer et s’approprier tout cela devra être faramineux. Le nombre d’heures de yoga aussi.

La meilleure des polices ne porte pas l’uniforme.

La démocratie est une manièrte de gouverner. Tout type de gouvernement est mauvais. Le paradigme post-moderne : une administration et sa population, comme à la place : la commission et le Pueblo.

Où avez-vous mis votre rage ? Êtes-vous si policés pour qu’au nom du pacifisme, la rage de toute une vie d’esclave soit évacuée ? Tant que l’on désire la marchandise, on est contre-révolutionnaire. Dans ton combat contre le monde seconde le monde. Voici le pouvoir du spectacle : « Des léopards s’introduisent dans le temple et s’abreuvent aux jarres d’offrandes qu’ils vident. Le phénomène ne cesse de se répéter : il finit par être intégré à la cérémonie. » Tout raser pour ne pas être récupéré. Vouloir garder un pan de ce monde est déjà vouloir le sauver. Le Capitalisme est l’économie de ses fuites. Refuser le point de vue gestionnaire n’est pas affaire de méthode mais bien de position politique. La gestion et sa métaphysique du pragmatisme froid et stratégique sont ennemis de tout processus d’abandon et de conflit. Il existe une différence, subtile au possible, entre être pacifiste par choix d’armes et désirer la paix avec les flics. C’est une différence de camp. Lorsque l’unique manière de se rendre lisible au monde et d’agréger les désirs est la revendication, la séduction, il y a comme une défaite programmée. Une puissance est ce qui arrache les hommes et femmes à la société ordinaire par des évènements. Le combat contre le mal finit toujours au lit lorsqu’on prête attention à sa force de séduction. Le monde n’est pas cool et twitter n’est pas le monde. Désormais la politique classique est s’informer. Être transparent signifie que l’on n’a rien à se reprocher, soit du fait que l’ON FAIT LE BIEN, soit que l’on est du néant passif, pour le reste, une caméra, un flic, un vigile, un appareil photo, un portique, un citoyen, tout cela est fatalement hostile. Pour être transparent il faut accepter d’être transpersé, c’est-à-dire perdre.

Vendredi 10 juin 2011.

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Réflexions sur un tabou : l’infanticide

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Critique du Mouvement des Indignés sur Montpellier

Pourquoi le mouvement des indignés ne mènera à rien ?

J’ai tout d’abord voulu écrire une critique de ce mouvement qui puisse englober l’ensemble de ses points d’émergence puis je me suis rendu compte qu’il était présomptueux de ma part d’essayer de généraliser au niveau national ce que je n’ai vécu qu’au niveau local. Certes, d’après les échos (rares) que j’en ai, les tracts que j’ai pu lire ci et là, j’ai peu de doutes quant au caractère général de ce que je vais dénoncer concernant la ville de Montpellier, mais je ne veux pas stigmatiser l’ensemble du mouvement malgré tout.

La toute première critique porte très simplement sur le nom du mouvement. « Indignés », comme si cela pouvait être autre chose qu’une posture morale appelant à l’inaction, ou plutôt n’appelant pas à l’action. Il a été proposé dès le début de changer le nom pour quelque chose de plus engageant comme « Révoltés » ou « Enragés » et il fut répondu « En Espagne, ils s’appellent Los Indignados ». L’argument contraire comme quoi on n’est pas obligés de refaire ce qui ne marche pas n’ayant pas trouvé d’écho favorable dans la majorité chantante, « Les indignés » fut conservé et remodelé quelques jours plus tard en « Les indignés, révoltés ». À trop chercher le compromis, on en devient toujours ridicule.

La deuxième critique relève un nouvel exemple de la désertion du terrain politique. On NE veut PAS dire pourquoi on est « Indignés », ou du moins on ne veut pas le dire d’une manière qui puisse concerner l’ensemble des individus participant au mouvement. Comprenez que cela ne dérange a priori personne d’exprimer à titre personnel les divers points qui peuvent déranger, mais qu’il est exclu d’emblée de fixer au mouvement une ligne directrice, même vague, et ce par peur de diviser les gens. C’est une contradiction qui peut faire sourire, mais qui souligne à quel point la seule perspective d’une lutte paraît inenvisageable (comment combattre ce qu’on ignore ?). Contradiction car ces gens disent vouloir regrouper autour de certains thèmes « le peuple » (cette chimère) sans pour autant assumer ces thèmes. On retrouve derrière ce comportement une espèce de niaiserie vicieuse qui laisse entrer n’importe qui et n’importe quelle idée, pour peu qu’elle soit la conséquence d’une « indignation ». À quand la lutte révolutionnaire aux côtés des partisans PS/UMP/FN… ? Bien que tous soient d’accord pour désigner, toujours personnellement, le capitalisme comme étant à l’origine de la plupart des maux de la planète, il est hors de question d’inscrire le mot « anti-capitaliste » dans le manifeste du mouvement, toujours pour cette raison qu’on ne veut pas diviser ou faire peur aux gens. Au final on obtient donc une espèce de marasme idéologique (et j’insiste sur la signification première de ce mot) flasque qui ne sait ni d’où il vient, ni où il va, ni avec qui, donc qui est voué, nécessairement, à l’échec.

Cet aspect timoré du comportement général (ne mettons pas tout le monde dans le même panier, le mouvement ayant adopté un caractère « démocratique », la majorité l’emporte plus ou moins mais il y a, bien heureusement, des voies dissidentes) m’amène à un troisième point, central et qui me fait avoir des paroles très dures vis-à-vis des individus qui s’expriment dans le cadre des assemblées populaires (devenues assemblées générales, point sur lequel je reviendrai par la suite). Ce troisième point est celui du rapport à la violence. On le sait, c’est toujours un écueil qui provoque de forts éclats de voix quand il arrive dans un débat, hors il se trouve qu’il a été amené quasiment tous les jours.
Le mouvement « Les indignés » s’inscrit effectivement dans un mode d’action pacifiste revendiqué. Je n’aime pas le pacifisme, je le trouve creux, niais, malhonnête et irrespectueux par rapport aux milliers de gens qui subissent, quotidiennement ou non, la violence du système. J’estime que le pacifisme vide les corps et les esprits en leur coupant toute volonté offensive et toute portée illégale, il est l’apanage du syndicat qui veut se faire bien voir, mais il n’est pas le compagnon de route du combattant révolutionnaire, il est même son ennemi. Mais… Pourquoi pas, après tout ? Voilà qui est mon point de vue et je n’irai pas empêcher une action pacifiste sous le simple prétexte qu’elle l’est. Le problème se situe dans l’autre sens et soulève encore une fois une contradiction fondamentale.
Premièrement on remarque que la définition donnée à « violence » n’est pas claire dès le départ, ce qui donne lieu à d’interminables débats stériles pour savoir si telle ou telle chose est violente ou ne l’est pas (pour vous donner un ordre d’idée de ce qui est acceptable pour « Les indignés », sachez qu’il a été jugé qu’un entartage était trop violent).
Deuxièmement, et là on retourne dans des schémas de pensée absolument dégueulasses, leur obsession du pacifisme est telle qu’il a été proposé PLUSIEURS FOIS de créer une « Commission de vigilance à la non-violence », c’est-à-dire un groupe de gens qui surveillerait les autres et les empêcherait de commettre des actes jugés violents. En langage courant, on appelle ça une police. On retrouve les vieux comportements bureaucratiques autoritaires qui ont déjà fait leurs preuves, cette volonté d’imposer une marche à suivre, un code, et toujours parce qu’on veut « massifier », la perspective d’exclure les éléments indésirables, ceux qui gênent, qui donnent une mauvaise image. En gros, ils sont tellement opposés à la violence qu’ils sont eux-mêmes prêts à l’exercer pour l’empêcher. Bien sûr, ils vous diront que c’est faux, la violence morale, ça n’existe pas…

Puisqu’on parle du rapport à la violence, il faut également parler du rapport à la police. Le campement situé sur l’Esplanade a été détruit plusieurs fois, les regroupements évacués et il y a eu quelques arrestations (simples contrôles d’identité). Pour protester contre ça, il a été proposé de se rassembler devant l’Hôtel de Police situé à quelques pas de là et de, par exemple, se faire passer pour mort sous les coups de la police. Aussitôt dit, aussitôt honni. La foule pacifique hue à en perdre haleine et crie à « L’alimentation de la haine ». Là, on a tout entendu, des propos les plus mièvres (« Les policiers sont aussi des êtres humains qui ont les mêmes problèmes que nous ! ») aux plus scandaleux, masochistes, gerbants, débiles (« La police elle nous tape dessus mais on l’aime bien quand même et il faut lui dire. »).

On pourrait aussi parler de l’Inde, citée comme « la plus belle démocratie du monde ». On pourrait évoquer les paroles de certains qui disent « s’inspirer » de la place Tahrir et des révolutions arabes. Mais je crois qu’on est déjà tombés beaucoup trop profondément dans le grotesque et l’ignoble pour que ça soit intéressant de continuer.

S’est produit également le glissement d’« Assemblée populaire » vers « Assemblée générale ». La différence est fondamentale. Avant le début de l’assemblée, les différentes commissions se réunissent (actions, logistique, communication…) et l’erreur, pointée dès le départ, est que l’assemblée débute par le compte-rendu des commissions. Les gens qui viennent à dix-neuf heures, prévenus qu’ils ont été, assistent donc pendant une à deux heures à ce qui n’est rien d’autre que l’administration du mouvement, l’organisation de la vie du campement et de temps en temps un peu branlette électorale sur une virgule de tel ou tel tract. Le côté « populaire » a complètement disparu au profit d’une « Commission d’organisation de l’AG » qui décide à groupe restreint (certes ouvert à tous mais la grosse majorité des gens n’ont pas forcément ni le temps ni l’envie d’y participer) de la façon dont va se dérouler l’AG. Quand un camarade a fait remarquer récemment, avant que l’AG débute, qu’il faudrait que les compte-rendus des commissions et tout ce qui concerne la vie du camp soient discutés avant ou après l’assemblée afin que les passants puissent s’arrêter et s’exprimer sur des sujets qui les concernaient (ce qui est le principe fondamental de l’assemblée populaire), il lui a été répondu : « Ce n’est pas ce qui a été décidé à la commission d’organisation ». Si on renifle, on sent comme l’odeur du cadavre de Staline.

Un autre point, qui n’a lui non plus rien de nouveau, concerne le rapport aux médias que je qualifierai de schizophrène. Il y a toujours cette fascination du journal, cette joie immense d’y être, d’exister, enfin, socialement, d’être reconnu par la communauté médiatique et d’y trouver une certaine légitimité. On continue donc sur une démarche séductrice, on doit appeler les médias, on doit leur plaire, leur montrer nos plus beaux atours, et faire en sorte qu’ils parlent de nous beaucoup, et en bien. On se retrouve donc forcés de faire deux choses :
1°) Faire ce qu’il faut pour avoir une bonne image. La place de la Comédie et l’Esplanade sont à Montpellier deux lieux de rencontres pour les sans-abris, les marginaux, les punks à chien… Donc ils venaient tous les jours, ou presque, au camp et aux assemblées générales. La majorité d’entre eux était vraiment cool, ils discutaient, aidaient pour la bouffe, pour la mise en place de diverses choses etc. mais quelques-uns d’entre eux devenaient parfois agressifs ou perturbaient les assemblées par des prises de parole intempestives, la plupart du temps ivres. Il y a eu à maintes reprises des rixes qu’il a fallu gérer mais jamais rien de grave. Bref, puisque ces gens « complètement bourrés » donnent une « mauvaise image du mouvement », un groupe de quatre ou cinq personnes s’est pointé la semaine dernière au début de l’assemblée générale pour dire « Il est désormais interdit de boire de l’alcool en assemblée générale ! Si certains veulent boire, qu’ils s’écartent de l’assemblée ! » Vous voyez donc le genre de méthodes employés par des gens qu’on ne peut plus qualifier autrement que par « sociaux-démocrates ».
2°) Se contenter de faire uniquement ce qui rentre dans un cadre strictement légal (et ce à un tel point qu’on s’inquiète même d’apposer « Ne pas jeter sur la voie publique » au bas des tracts) afin que les médias ne puissent pas dire que nous sommes de vilaines personnes qui veulent tout détruire et donc se condamner à rester attentivement à l’intérieur des lignes tracées qu’on dit pourtant vouloir redéfinir. « Tracter » devient pour le coup une seconde nature, un nouvel objectif de vie. On tracte, on tracte, et quand on n’a plus de tracts, on va en imprimer et on recommence. Sur la Comédie, il y a un McDonald’s, plusieurs actions le concernant ont été évoquées mais… « Il ne faudrait pas être en mauvais terme avec nos voisins ».
Et je parlais de comportement schizophrène parce qu’à côté de cette envie dévorante de figurer au sein des plus grands médias, on retrouve néanmoins une certaine méfiance vis-à-vis de ces derniers : « Tous des menteurs », « Ils ne disent que ce qui arrange la mairie »… En fait, on en déduit qu’au-delà même de toute volonté subversive (dont on finit par se demander si elle existe vraiment), ce qui détruit ce mouvement est, en partie, la même chose que ce qui a détruit les autres, à savoir le besoin viscéral d’être nombreux, et en attendant : l’inaction.

La volonté clairement affichée de se passer des partis politiques et des syndicats, de ne se revendiquer d’aucune couleur politique est dans le fond une bonne chose. La méfiance vis-à-vis de la récupération du mouvement par les politiciens existe et les gens n’ont pas envie qu’on leur prenne ce qu’ils ont construit. Néanmoins, cela est poussé à un tel point qu’on en vient à renier toute affiliation politique, à refuser tout débat qui ne font que diviser les gens et créer des hostilités. Au final, et c’est ce que je disais au début, le « peuple » se retrouve sans trop savoir pourquoi, ni comment et la mesure de la force du mouvement ne se fait plus à la puissance de sa pensée et à sa détermination mais simplement au nombre d’individus qui le composent. En gros, on peut interpréter ça comme étant un processus qui divise malicieusement ces gens qui proclament l’union car ce qu’ils cherchent n’est pas une force basée sur des intérêts communs, des liens entre les personnes et des envies concordantes qui permettent de constituer une conscience de groupe (pour ne pas dire de classe), mais simplement une force basée sur une somme d’individus qui pourraient, a priori, n’avoir rien ou presque en commun, c’est-à-dire des forces isolées et contraires.

Quand on s’interroge sur cette fascination morbide pour le pacifisme, on retrouve Nietzsche qui disait déjà il y a cent ans, que le Christianisme avait réduit l’être humain occidental à l’état de larve incapable de se défendre, de se battre et de faire valoir son droit à la vie en lui imposant systématiquement un comportement de victime du divin. « Ne juge pas ton prochain », « Si on te frappe une joue, tends l’autre joue »… sont autant de proverbes et d’enseignements deux fois millénaires qui désactivent toute envie de révolte (toute volonté de puissance). Bien sûr, ces enseignements ne sont plus endoctrinés aujourd’hui de la même manière qu’ils pouvaient l’être à l’époque de Nietzsche ou encore avant, mais ce sont néanmoins des fondements que l’on retrouve dans l’obligation citoyenne de soumission à l’autorité par exemple, ou dans les propagandes que l’on a pu voir sur des mecs comme Gandhi (dont l’icône est sans cesse adulée par les pacifistes qui du même coup crachent sur tous ceux qui sont morts lors d’attentats pour la cause que défendait Gandhi et qui ont, eux aussi, grandement participé à la victoire contre l’Angleterre) ou Martin Luther King. On est à une époque du refus de la confrontation, où la peur du rapport de force prédomine et coupe court à toute velléité révolutionnaire, c’est l’ère du « Tous d’accord ». D’ailleurs on remarque lors des assemblées quotidiennes la conviction partagée que si les gens ne nous rejoignent pas, ce n’est pas parce qu’ils s’en foutent, ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas de conscience politique, ce n’est pas parce qu’ils ont d’autres opinions, non, c’est juste qu’on s’y prend mal et qu’on ne leur donne pas envie de venir nous rejoindre. On n’imagine même pas qu’on puisse avoir à combattre, littéralement, un adversaire déclaré, qu’on puisse avoir des ennemis qui s’opposeront à nous et contre lesquels il faudra vaincre ou périr. C’est de l’idéologie pure et simple, une version biaisée du réel qui ne tient compte que des informations localement vécues (pour un mouvement qui se prétend international, ça la fout mal) et qui est capable d’opposer bisous et chansons à matraques et pistolets, qui ose passer des heures à déblatérer pour rien avec des flics qui disent « On n’a pas le choix » plutôt que de prendre les devants et décrocher ce qui doit nous revenir.

Bien évidemment, ce n’est pas le manque de radicalité qui m’a fait fuir, comme beaucoup de copains, ce mouvement. Je ne m’attendais pas à ce que dès les premiers jours se construise une critique radicale et nouvelle du capitalisme, prête à prendre les armes. Ce qui me dérange énormément, c’est l’hypocrisie qui consiste à reproduire consciemment des schémas qu’on dénonce, et l’autoritarisme qui en découle. Le mouvement de foule, stupide, qui coupe la parole ou hue quand on parle d’occuper un Pôle emploi pour lutter contre la précarité, mais fait silence ou applaudit quand on parle pendant une heure de la possibilité éventuellement envisageable de soumettre au vote la réécriture du manifeste.
Il y a toutefois du positif. Certaines personnes découvrent totalement la politique et apprennent qu’il est possible de construire sans gouvernement. Néanmoins, cela est fait dans un tel cadre que ça ne peut rien amener d’autre que ce qui existe déjà : du militantisme politique à la sauce CGT/Unef/PS…
Voilà pourquoi le mouvement des indignés sur Montpellier ne peut, à mon sens, au mieux servir qu’à grossir les rangs du NPA.

Jeudi 9 juin 2011.

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[Notre-Dame-des-Landes] Un autre récit personnel des deux journées de lutte contre les forages sur la ZAD

Récit d’un camarade de lutte :

Guérilla champêtre à Notre-Dame-des-Landes ?

Le dimanche 5 juin 2011, 17 heures, chacun chacune arrive au « RDV barricades ». Le ciel est gris, bas, et la pluie tombe sans arrêt. Alors voilà, c’est lui, le fameux champ. De bataille. Il est très grand !

Sous un hangar les chaises sont disposées en cercle, prêtes à accueillir les 3 heures de parlottes traditionnelles. Pourtant, malgré la tentative des plus bavardes, après quelques conseils organisationnels, la grande majorité enfilent bottes et cirés et s’attaquent à la construction des barricades protectrices.
Avec 5 entrées, il y a de quoi faire et les matériaux accumulés là ont dû demander bien des efforts. Bravo.
Sous les cirés, ça s’active : ça creuse, ça cloue, ça attache, ça soude, et les barricades se montent avec chacune le charme de ses créateurstrices. Chacune est une œuvre d’art à part entière…

C’est déjà l’heure de se rassembler pour discuter des meilleurs moyens de protéger des foreuses ce carré de verdure. À une petite centaine, on écoute un résumé du contexte, et on réfléchit à une résistance collective efficace sans pour autant forcément bien se connaître, ou se reconnaître…
C’est bientôt à peu près en place pour l’installation de notre défense, en espérant une résistance la plus longue possible. Et si les matraques pénètrent sur le stade, chacun chacune jugera de sa réaction, mais sans jamais s’isoler des autres.
Il est déjà bien tard, la nuit va être courte, le réveil est prévu pour 5 heures. Et il reste la cinquième barricade à monter, celle qui doit permettre le passage de notre soutien à cornes, les 80 vaches qui ont sur ce pré leurs petites habitudes !

C’est l’heure, d’abord il faut rejoindre le champ de bataille. Il fait encore nuit noire. Dans les chemins de préférence, parfois sur la route, où sans savoir qui arrive en face, il paraît plus sage de se dissimuler dans les fossés avant de continuer.
La pluie a cessé, et le son des tronçonneuses se repend dans le noir, annonçant le sacrifice de quelques arbres pour en sauver plusieurs milliers… ça ne doit plus être loin ! Frissons.

Sur place, le café est chaud, et chacun chacune observe silencieusement, se rassurant un petit mieux à chaque nouvelle arrivée ! Surtout qu’il faudra encore se séparer en 5 groupes de soutien aux 5 barricades+tripodes, 3 perches reliées en tipi par-dessus les barricades et permettant à l’un ou l’une de s’y fixer au sommet, dans une posture bien plus que précaire ! Mais la précarité, c’est bien bon pour nous, soit disant ?

Toutes et tous en place, c’est l’attente. Collectivement, on est prêt. Alors chacun chacune s’affaire à son équipement. Le numéro des avocats circule, le citron est frais pressé de chez Leclerc, les capuches, cagoules, écharpes sont de sortie. Et c’est calme, et c’est paisible, et c’est beau. Même avec beaucoup d’imagination tordue, impossible de matérialiser là cette tour de 45 mètres, le béton, les parkings, le bruit des réacteurs, le bitume, le kérosène…
Impossible.

La première saloperie, c’est pourtant par les airs qu’elle arrive, c’est l’hélicoptère. En survol bas, il analyse la situation. Comme en réaction, montent dans le ciel les fumées noires des barricades sur les routes d’accès !!! bien !!!
Au loin, des chiens policiers, ou plutôt des chiens de policiers, aboient leur agressivité. Dans le champ, on est à peu près aussi rassurés qu’une poignée d’enfants abandonnée dans les bois du Moyen-Âge avec une meute de loups au cul…

C’est dans cette ambiance tendue qu’arrive notre troupeau de camarades de lutte. De lutte syndicale bien sur, une devant et toutes derrière qui marchent sans savoir pour aller où !!! On doit ouvrir sur le côté d’une barricade, et nos copines sont pas moins stressées que nous…
Mais elles entrent quand même, en frôlant les pieds du tripode. On aurait préféré 80 paysansanes avec leurs tracteurs, mais ça fait du bien quand même.

Pas pour longtemps,  les machines arrivent : avec en tête une pelleteuse, et des flics par centaines, et des jeeps, et des camions militaires par dizaines, et des fourgons, et les foreuses… Toute cette ferraille entre dans le pré voisin, où une cavalière essaie avec courage de zigzaguer entre pour freiner un peu la catastrophe. Mais la pelleteuse avance, et arrache la haie d’arbres entre deux barricades, protégée par une pluie de gaz lacrymos.
Chacun chacune doit abandonner les tripodes, déjà les casques à pointes franchissent la haie et canardent à tout va !
À ce moment, on ne sait toujours pas si ils vont charger et nous évacuer les ununes après les autres, les gaz sont partout !!!

Dans le sillage de la pelleteuse, la flicaille rentre en convoi et se dispose en arc de cercle, qu’ils élargissent petit à petit à grands coups de gaz. À la frontière du respirable, le cordon d’opposition s’étire donc petit à petit. Et on voit bien qu’ils veulent nous repousser comme ça aux limites du champ, c’est un déluge de gaz qui nous tombe sur la tête !
Tout est là, parfaite symbolique : en élargissant leur territoire de violence et de feu, ils finissent par limiter celui des vaches qui, à moitié folles de panique, les yeux exorbités, les naseaux palpitants, foncent et perforent le cordon policier, sous nos cris d’encouragement ! Ce que les vaches ont fait, plus nombreuxses, on l’aurait fait aussi ! Et on le refera !
Mais en attendant, on pleure et on étouffe. Les gaz et la colère.

Dans le champs, la pelleteuse détruit la tente collective de la nuit, ce qui est trop d’émotion pour un habitant d’une maison voisine, qui voyant ce qui bientôt arrivera aussi à la maison où il vit encore si heureux, craque et court vers la machine de guerre. Plaqué au sol, menotté, puis maintenu par les flics comme un trophée de chasse dans une position humiliante, il ne sera relâché que plusieurs heures plus tard. Courage à toi.

Dans le champ, les bombardements de gaz nous expulsent jusqu’à la parcelle de maïs voisin, plus caillouteuse. On entend les camions militaires se rapprocher encore derrière la fumée. Là, les pierres volent maintenant en rang serré, et les véhicules reculent. Pareil, on reçoit un déluge de gaz.
Mais on s’accroche, et canarde. Certains certaines sont maintenant allongées au sol, d’autres à genoux dans la terre nourricière, ils suffoquent. Un est choppé là, et mis en garde à vue pour rébellion. Et oui, dans cette belle démocratie, si vous manifestez en tournant en rond, ça va, mais si vous manifestez après sommations, vous êtes un rebelle bon pour une cellule. Il y passera 6 heures.

C’est maintenant irrespirable, et derrière le maïs, on se réfugie dans une épaisse forêt, la plus belle du secteur condamné par VINCI. Pas facile de reprendre son souffle, pourtant ici tout est calme et paisible… alors que là bas, les foreuses commencent à cracher leur venin.

Il est 10 heures et demi. Si maintenant on pouvait passer le relai à une autre centaine de résistantstes lève-tard,  fraîche et motivée ! Mais vous êtes où ???
Partout, c’est la fatigue. Normal.
Et même dans le champ, la nature environnante réussit malgré tout à diffuser son atmosphère particulière.
C’est l’heure pour les Papets et Ugolins du secteur pour aller discuter leur version à la presse. Pas des avions, des œillets ! Et de la monnaie.

Le lundi soir, les foreuses repartent par le même chemin, avec la moitié de leur échantillon. Donc mardi, le cirque « casques à pointe » nous promet une seconde représentation. Ça tombe bien, comme on est fans, on avait pris deux billets !!!

Le mardi matin, RDV est pris à 6 heures. Bien plus nombreuxses que la veille, tant mieux ! Mais l’action prévue tombe à l’eau, et on décide de retourner sur les forages soutenir la poignée qui a décidé de redormir sur place.
Sauf que sans barricades, le cordon policier est en place nettement plus tôt, et quadrille le secteur.
Comme des rats, ces crevards de flics découpent les pneus aux sécateurs de tous les vélos qu’ils trouvent. Il faut marcher à pied, connaître le secteur, ou avoir une carte du coin dans la poche !
Le résultat, c’est qu’on est qu’une quarantaine à atteindre les forages, et il est 7h30 quand le convoi funéraire réapparaît, reprenant le même chemin que la veille, avec en plus de quoi évacuer les barricades côté route.

Deux des nôtres choisissent le harcèlement oral, qui consiste à répéter pendant des heures un appel à discuter avec les ouvriers des foreuses, pas habitués à travailler dans ces conditions. Phrase du style : « Eh la casquette, t’as du café ? Il paraît qu’à une dizaine, cette technique de déstabilisation est particulièrement efficace parce que très chiante. À force. C’est un peu comme si vous écoutiez par malchance une chanson de Djonny que vous n’aimez pas tout en sachant qu’elle va vous rester dans le tête toute la journée… c’est vrai que c’est chiant.

Et vers 10 heures, branle-bas de combat chez les bleus. Casques, matraques, flash-balls, boucliers, gaz, chiens de combat, treillis, tout est là. En deux groupes de 25, ils se dirigent vers nous, dans le champ de maïs. On recule avec prudence, et on les voit piétiner les plants de maïs, un crime pour un poulet, et escorter dans chaque groupe un jeune abruti de chez Biotop, l’organisme « indépendant » sensé faire ses propres prélèvements de terre un peu partout. La caution verte. Du goudron bio et des plumes de pigeon bio pour ses traîtres !!!

Les deux escadrons de la mort finissent par entrer dans l’épaisse forêt.
C’est ça la mégalopole. Un jour un champ, le lendemain c’est déjà trop petit qu’on colonise la forêt voisine… mais pourquoi ???

En voyant ça, une vingtaine décide de prendre le risque de la confrontation forestière. Un quart d’heure après, tant pis pour les chiens, on se réfugiera dans les arbres, on attaque de front. Et on retrouve vite un des escadrons au milieu des fougères, des ronces et des arbres, pas à l’aise du tout les échecs scolaires !
À peine arrivé, sous les insultes, tout ce p’tit monde plie bagages et rebrousse chemin vitesse LGV direction le champ de forage.
Encouragés, on trace en courant trouver l’autre escadron, toujours occupé à tarauder l’humus à champignons. Plus agressifves encore, on les encercle et comme une meute de loups à la chasse au poulet rôti, on les expédie des bois ! Fallait les voir ces bons à rien reculer dans les racines, les ronces et les branches des châtaigniers ! Pas facile la reculade dans un bois !
Fallait voir leurs visages rongés par la peur, en sachant que le premier groupe n’était plus là pour leur venir en renfort… On les a badgés d’autocollants « police partouze, justice en cavale », on les a empalés sur les barbelés en lisière, incapables avec leur boucliers de se dépêtrer ! Plus nombreuxses…
Dommage, partout dans le bois d’autres étaient là, mais cachées, croyant d’après les cris que les bleus nous coursaient dans les bois.
Imagination et communication, comme me disait la veille une camarade vache, sont deux mamelles du pis de la victoire !!

À 14 heures, autre RDV, l’après-midi s’annonce chaude comme la braise. Laissons les foreuses forer, mais jusque tard dans la nuit… Ça sera blocage des routes, et barricades de feu ! Départ en p’tit groupe, c’est grand 2000 hectares de guérilla champêtre, marche à pied, pied au cul, cul de bouteille, bouteille molotov !!!! ouais.

Branches, pneus, feux. Partout sur la ZAD (zone à défendre), ça flambe et le goudron fume… Les Biotopbiocops dans le goudron !
Les pompiers tournent en rond, les flics restent à distance, et font la circulation. Après tout, on ne leur en demande pas plus. Il fait chaud sous les cagoules, et ça fait chaud au cœur aussi.
On est entre nous, on sait pourquoi on est là, et on vous attend parce que votre place est là aussi !

Le soir, détente collective, rires et sourires, visages fatigués mais pas résignés. La lutte continue, jusqu’à la victoire !!!!!!

Il est prévu d’accueillir sur un grand camp au mois de juillet tous et toutes les volontaires !
Plus de détails sur le net ou sur place. ON VOUS ATTEND.

Géronimastro

Collectif de lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, 9 juin 2011.

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[Logement] Occupation illimitée de la mairie de saintMartin-d’Hères (Isère)

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1307624873.png

Pour vous aussi protester auprès de la Mairie de saintMartin-d’Hères,

> Rejoignez-nous sur l’occupation, 111 avenue Ambroise-Croizat, 38400 saintMartin-d’Hères

> Ou téléphonez :
à la Mairie 04 76 60 73 73
au service habitat 04 76 60 74 48
au service solidarité du Conseil Général 04 76 00 38 38.

Groupe Femmes du collectif Défends-Toit, 9 juin 2011.

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Festival D.I.Y : 2e édition les 11 et 12 juin 2011 à Nancy

Cette année, on remet ça !

Face au consumérisme ambiant et à la disparition des savoirs faire, le Festival D.I.Y est un îlot de résistance. Pendant deux jours… ça va bouillonner !

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1307623372.jpg

Le D.I.Y « Do It Yourself ! », comme une interpellation « Fais-le toi-même ! » est un mouvement fortement ancrée dans la culture punk.

Comme le « Home made » (à traduire « Fait maison »), il met en avant la fabrication, la création et la production par ses propres moyens.

Il préfère la mutualisation et le partage des techniques et savoirs faire au corporatisme.

L’autodidacte et professionnel, sont à la même enseigne.

Attention faire les choses en amateur ce n’est pas forcément être adepte de l’amateurisme et de l’à peu près…

Au contraire, on peut être autodidacte dans un domaine et très compétent.

Ce festival se veut un pied de nez à nos réflexes « je ne saurai jamais faire ça… » ou « il faut voir chez un professionnel pour cela… »

Si tu ne sais pas faire quelque chose apprends-le !

Si tu veux être libre sois autonome !

Toutes les activités sont à prix libre… (non, non ça veut pas dire qu’on est gavés de subventions et que tout est gratuit, on a pas de sous publics !!)

Si toute cette histoire de D.I.Y et de prix libre affûte votre curiosité…

Le mouvement D.I.Y selon wikipédia
Le prix libre selon Lille alternataire

 

Le programme en quelques lignes…

* Pôle Papier, Ou comment créer un livre de A à Z…

* Pôle Tissu, Pour un look personnel et des trucs pas fabriqués en Chine…

* Pôle Machines, L’informatique n’est pas réservée aux geeks !

* Pôle Mécanique, Tout comprendre du vélo et pourquoi les roues elles tournent, réparer ta voiture etc. !

* Pôle Laboratoire, De la cuisine végétarienne, faire sa propre bière et ses produits de soins du quotidien.

Retrouvez l’ensemble des ateliers détaillés, les horaires et tout et tout sur le site du festival

Merci pour votre soutien, bon weekend à tous !!!

La Savonnerie clandestine, 9 juin 2011.

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Notes sur le poker (29 octobre 1990)

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Le bluff est le centre de ce jeu. Il le domine, du seul fait qu’il est permis ; mais s’il domine, c’est seulement pour son ombre de personnage absent. Sa réelle intervention doit être tenue pour négligeable.

 

2

Le secret de la maîtrise du poker, c’est de se conduire d’abord, et autant que possible, sur les forces réelles que l’on se trouve avoir. Il ne faut certainement rien suivre très loin avec des forces médiocres. Il faut savoir employer à fond le kaïros de la force au juste moment. Il est facile de ne perdre que peu, si l’on garde toujours dominante la pensée que l’unité n’est jamais le coup, mais la partie. Il est plus difficile de gagner beaucoup au juste moment ; et c’est le secret des bons joueurs. C’est là que s’établit leur différence permanente.

 

3

Le mauvais joueur voit partout le bluff, et en tient compte. Le bon joueur le considère comme négligeable et suit d’abord la connaissance qu’il a de ses moyens dans chaque instant.

 

4

Celui qui a compris cette existence en fait purement théorique du bluff, gagnera en se guidant sur ses cartes ; et les réactions connues des adversaires. Si l’autre veut bluffer, je n’ai rien à en savoir ; et lui croira souvent au contraire que je bluffe, comme il voudra, selon ses propres rêves.

 

5

Le rôle de la tricherie est pratiquement nul entre ceux qui s’affrontent au poker. Un bon joueur le sentira musicalement à la première étrangeté ; sera sûr à la deuxième ; par exemple, pour moi, ne pas gagner vite était déjà une étrangeté. De la même façon, et à l’inverse, dans la vie, si j’avais « gagné vite » où que ce soit, j’aurais immédiatement su que c’était, du fait même, un dangereux signal d’alarme. Je m’en suis facilement tenu à distance, toujours. Elle ne peut être démontrée. Donc, il ne faut pas en parler ; il suffit de s’en éloigner systématiquement : je veux dire de cet environnement arrangé. C’est l’équivalent de ce que Sun Tsé appelait à la guerre des lieux gâtés ou détruits. (« Si vous êtes dans des lieux gâtés ou détruits, n’allez pas plus avant, retournez sur vos pas, fuyez le plus promptement qu’il vous sera possible. »)

 

6

La vérité « la plus vraie » du poker, c’est que certains joueurs sont essentiellement toujours meilleurs que d’autres ; et c’est aussi la moins reconnue.

 

7

Ces notes ne permettront sûrement pas à n’importe qui de gagner au poker ; parce que n’importe qui ne peut pas les comprendre (et c’est pour cette raison, surtout, que les disciples de Clausewitz ont fait gagner très peu de batailles). Enfin, le poker aussi rencontre, quoique très partiellement, un rôle du hasard.

 

Notes inédites de Guy Debord écrites le 29 octobre 1990 à l’intention d’Alice.

 

Publié dans Debordiana | Marqué avec , , | Commentaires fermés sur Notes sur le poker (29 octobre 1990)

[Montréal] Manifestation en guise de réponse aux meurtres policiers du 7 juin

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1307620623.jpgManifestation antipolicière : l’unité antiémeute intervient au centre-ville

Une marche visant à dénoncer l’intervention policière qui a coûté la vie à un sans-abri et un simple passant, mardi, a rapidement dégénéré hier soir au centre-ville. L’unité antiémeute du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) est intervenue pour disperser une foule d’environ 300 personnes qui manifestaient dans une ambiance survoltée. Le SPVM rapporte plusieurs méfaits, dont le saccage de trois vitrines rue Sainte-Catherine.

La manifestation a débuté à 21 heures à la place Émilie-Gamelin, un parc fréquenté par de nombreux itinérants de la métropole. Quelques dizaines de manifestants étaient cagoulés ou avaient le visage masqué par un foulard. Selon la police de Montréal, des membres du Black Bloc faisaient partie des protestataires.

« Porcs-flics-assassins : solidarité contre la violence d’État », pouvait-on lire sur la banderole qui ouvrait la manifestation, donnant le ton à ce qui allait suivre.

Vers 22 heures, des casseurs ont fracassé les vitrines de la Rôtisserie St-Hubert, du café Républik et de la Lunetterie New Look, situés à l’angle de Saint-Urbain et Sainte-Catherine.

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À ce moment, l’ambiance a vite dégénéré. « Moi je me pousse d’ici, a dit à La Presse une jeune manifestante. Je suis ici pour dénoncer la mort de deux innocents, pas pour casser des vitres avec des idiots. »

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Dix minutes après que la première vitrine eut volé en éclats, des policiers antiémeute ont chargé dans la rue Saint-Urbain. En quelques secondes, la manifestation a été scindée en trois, puis les manifestants se sont tranquillement dispersés. Les policiers étaient toutefois très effacés au début de la marche. Seule une poignée de policiers à motocyclette étaient visibles en tête de la marche. Le SPVM aurait procédé ainsi pour éviter de jeter de l’huile sur le feu ou d’échauffer les esprits.

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Le SPVM a rapporté que des clous ont été répandus sur la chaussée à l’intersection des rues Sainte-Catherine et Saint-Denis. Des graffitis ont également été dessinés sur des stations de BIXI. Au moment de mettre sous presse, on ne signalait toutefois aucune arrestation.

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Le groupe qui a organisé la manifestation n’a pas clairement été identifié.

Les personnes qui se sont déplacées ne venaient pas toutes dans le but de faire du vandalisme ou du brasse-camarade avec les policiers. Jean-Sébastien Barbeau était là avec sa fillette de 8 ans. Ce préposé aux bénéficiaires qui travaille aux urgences affirme qu’il doit souvent travailler avec une clientèle itinérante aux prises avec des troubles de santé mentale.

« J’ai été indigné toute la journée mardi, depuis que j’ai entendu la nouvelle, ça ne me quitte pas, a-t-il lancé en marchant. Je ne comprends pas comment ils (les policiers) ont pu se rendre à ce point-là, surtout alors qu’ils se trouvaient en supériorité numérique. »

Des itinérants ont aussi participé à la manifestation.

Leur presse (Daphné Cameron et Gabriel Béland, La Presse), 8 juin 2011.

 

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La manifestation contre la brutalité policière se déroule sans trop de heurts

Quelques vitrines ont été fracassées et des projectiles remplis de peinture ont été lancés au cours de la « marche funèbre » de mercredi soir, à Montréal, mais aucune arrestation n’a été signalée au terme de l’événement, qui avait été organisé en cinquième vitesse au lendemain de l’opération policière qui a fait deux victimes dans le centre-ville.

Environ 200 manifestants ont répondu à l’invitation impromptue qui avait été lancée sur des sites internet militants, mercredi matin, et relayée sur les réseaux sociaux tout au long de la journée.

Les organisateurs de la manifestation, dont l’identité demeure nébuleuse, n’avaient pas fourni l’itinéraire de la marche au Service de police de la ville de Montréal (SPVM).

Seul le lieu de rendez-vous — la place Émilie-Gamelin, à l’intersection des rues Berri et Ste-Catherine — avait été dévoilé.

La foule a d’ailleurs profité de cet avantage stratégique pour jouer au chat et à la souris avec les policiers, modifiant le trajet en fonction des barrages policiers qu’ils voyaient se dresser devant eux.

La manifestation s’est mise en branle vers 21h30 et s’est terminée abruptement vers 22h45 à l’intersection des rues Sainte-Catherine et Saint-Urbain, à proximité du quartier général du SPVM, où les membres de l’escouade anti-émeute attendaient les contestataires de pied ferme.

« Ils feront ce qu’ils voudront, mais ils n’entreront pas dans le quartier général », a lancé l’un des policiers alors que l’escouade s’était repliée en constatant que des projectiles de verre volaient dans tous les sens.

Lorsqu’ils sont passés en mode offensif en frappant leurs boucliers à l’aide de leurs matraques, la foule s’est rapidement dispersée, les plus pacifiques choisissant de se retirer plutôt que de se frotter aux forces de l’ordre.

Les méfaits qui ont été commis sont l’oeuvre des membres du Black Bloc, qui figuraient parmi les manifestants, d’après le porte-parole du SPVM, le sergent Ian Lafrenière.

Les policiers se sont d’ailleurs bien gardés d’intervenir trop tôt pour éviter de jeter de l’huile sur le feu, a indiqué le sergent Lafrenière. Seuls quelques véhicules et motocyclettes étaient d’ailleurs visibles aux abords de la place Émilie-Gamelin avant le début de la manifestation.

Plusieurs personnes interrogées à ce lieu de rassemblement ont fait part de leur indignation face aux événements de mardi matin, alors que Mario Hamel, un itinérant âgé de 40 ans souffrant de troubles psychiatriques, et Patrick Limoges, un homme âgé de 36 ans qui se rendait tout bonnement au travail, sont tombés sous les balles des policiers montréalais.

Le « momentum » était parfait pour organiser cette marche et profiter de la vague d’incrédulité qu’a déclenchée cette fusillade au sein de la population, a fait valoir Blandine Rachelle, une jeune femme qui dit appartenir à réseau anarchiste montréalais.

« Il faut dénoncer l’impunité totale des policiers, qui ne sont pas tenus responsables de leurs actes », a-t-elle martelé.

Mais la participation à cette manifestation était aussi une question de responsabilité civique pour Sol Denot, qui est débarquée d’Argentine il y a un an.

« Pour moi, c’est important que les gens réagissent. Être citoyen, ce n’est pas seulement exercer son droit de vote. C’est aussi surveiller ses institutions et s’assurer du maintien de la paix sociale », a plaidé la femme âgée de 33 ans.

Leur presse (Mélanie Marquis, La Presse Canadienne), 9 juin 2011.

 

Manifestation : Vitres fracassées au centre-ville de Montréal

Des manifestants réunis pour dénoncer la mort de deux personnes tués par des policiers mardi ont fracassé quelques vitrines au centre-ville de Montréal, près des rues Saint-Urbain et Sainte-Catherine, mercredi soir.

Quelques dizaines de policiers munis d’une tenue anti-émeute sont intervenus pour disperser les quelque 200 protestataires.

Une quinzaine de manifestants membres du Black Bloc, habillé en noir et portant des foulards pour se cacher le visage, ont lancé des roches, ainsi que des ampoules remplies de peinture. Ils ont visé les policiers, mais aussi les membres des médias présents.

Personne n’a été blessé. Aucune arrestation n’a été effectuée par la police.

Après leur marche sur la rue Sainte-Catherine, une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés sur la rue Saint-Denis, près de l’UQAM à l’endroit où Mario Hamel a été abattu par la police de Montréal mardi. Ils se sont recueillis en mémoire de l’itinérant de 40 ans en allumant des chandelles dans le calme.

Leur presse (Agence QMI), 8 juin 2011.

 

Pas de paix dans les rues avec la police dans la rue ! Manifestation en guise de réponse aux meurtres policiers du 7 juin

Carré Berri 21h00
Mercredi 8 juin 2011

Le mardi 7 juin, le SPVM tira sur un homme regardant dans des déchets lors de l’heure de pointe ce qui résulta de la mort en cet homme et d’un passant.

Ces cinq derniers mois, la police de la région de Montréal a tiré sur sept personnes causant des blessures graves ou la mort. Comme d’habitude, la police ne diffuse rien de plus qu’un bref résumé des événements relié à toute fusillade.

La violence policière n’est pas un accident — c’est le train-train habituel. Depuis 1987, le SPVM a tué 47 personnes, et la police continue de battre, d’arrêter, de blesser et de harceler des personnes tous les jours. Des histoires de brutalité et d’impunité policière sont partout, et non seulement le résultat de quelques mauvais individus. Nous avons remarqué à maintes reprises que la police ne rend pas nos vies ni nos rues plus sécuritaires. Les policiers et policières sont payéEs et entrainéEs pour être brutaux et brutales lors de la protection de la propriété, des riches et du train-train habituel du capital et du profit. Le problème n’est pas que certainEs policierÈREs tuent. Le problème c’est la police et c’est pourquoi nous combattons pour les enlever le plus possible de nos vies.

La fusillade d’hier ne peut être examinée sans prendre en compte le contexte des mesures d’austérité et de contrôle social, de la construction de nouvelles prisons, des lois plus sévères et de l’intensification des technologies de surveillance. La prolifération des ces mesures de répression et de contrôle social nécessite une réponse. Maintes fois, la police et l’État nous démontrent qu’ils ne nous prendrons sérieusement que lorsque nous amenons notre rage dans les rues, comme les gens l’ont fait après le meurtre de Freddy Villanueva à Montréal-Nord en 2008, et en réponse aux meurtres policiers sur la côte Ouest des États-Unis. Voici peut-être quelque-unes des plus vives réactions contre la police et le monde qu’elle défend, mais on n’a pas besoin — et on ne devrait pas avoir besoin — d’un meurtre policier pour contre-attaquer.

Jusqu’à ce qu’il n’y aura plus de police patrouillant les rues, arrêtant les personnes que nous aimons, et nous harcelant constamment, nous combattrons la police, leurs cages et le monde de domination qu’elle cherche à protéger.

On n’oublie pas, on ne pardonne pas.

Centre des médias alternatifs du Québec, 8 juin 2011.

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Attaques solidaires en Finlande

Ndt : Peu après que la presse ait parlé de ces actions, des islamistes les ont revendiquées, c’est pourquoi ce communiqué est sorti.

Mardi 13 avril 2011 au soir, nous avons brûlé cinq bennes à ordure dans la station ferroviaire de Pukinmäki à Helsinki et y avons laissé quelques tags pour des espaces libres.

Les deux nuits suivantes, nous avons brûlé d’autres bennes à plusieurs endroits de la ville de Vantaa.

Mardi 19 avril, nous avons attaqué la police en déclenchant un incendie dans la rue, lorsque la police s’est rendue sur place, nous les avons accueillis avec des pierres et des bombes de peinture. La police répondit en attaquant le proche centre social Satama, qu’ils ont trouvés vide après un long siège et une entrée fracassante.

 

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Dans la nuit du 31 mai au 1er juin, dans le quartier de Pukinmäki à Helsinki, nous avons fermé la rue Kenttätie, très utilisée par la police, à l’aide d’une barricade de poubelles enflammée.

Tôt dans la matinée du 3 juin, dans le quartier Pasila de Helsinki, nous avons placé une bombe sous une voiture de la compagnie de sécurité privée Turvatiimi. Bien que la bombe était entièrement fonctionnelle, nous avons finalement décidé de ne pas la faire exploser pour ne pas blesser de passants. Mais la bombe était placée bien visiblement sur le côté de la voiture, pour que tout le monde puisse quand même la voir.

Tôt dans la matinée du 4 juin, nous avons attaqué deux stations essence à coups de cocktail molotov dans le quartier Tapaninvainio à Helsinki.

Tôt dans la matinée du lundi 6 juin, nous avons lancé des alertes à la bombe dans les ambassades suivantes : Biélorussie, Russie, Espagne, Mexique, Chili, USA, Allemagne, Grèce, Italie.

Nous avons choisi ces pays à cause des luttes en cours. Nous voulions faire ressentir aux représentants de ces pays un peu de la peur à laquelle nos compagnons anarchistes font face dans leurs luttes quotidiennes contre la machine de violence de l’État.

 

Avec ces attaques, nous voulons montrer notre solidarité aux camarades du centre social Satama et leur lutte pour des espaces libres. Nous envoyons aussi nos salutations révolutionnaires aux migrants roumains d’Helsinki qui sont quotidiennement opprimés par l’appareil de violence de l’État [Ndt : Un camp rom s’est installé en face du Centre Social Satama, provoquant des réactions de riverains et autres fafs].

Avec ces attaques, nous exprimons aussi notre soutien à tous les prisonniers anarchistes, et souhaitons rappeler que la lutte continue en dépit des tentatives de répression de l’État.

L’heure du blabla est passée, vive l’anarchie !

Traduit de l’anglais (Anarchist News) par la Base de données anarchistes, 8 juin 2011.

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Tips & Tricks Reloaded : Les œufs de peinture

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Le Réveil, 9 juin 2011.

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Suites Gay Pride Tours

Bonjour.

Le 21 mai dernier la fin de manifestation de la Gay Pride a été agressée par la police sous les yeux de plusieurs militants d’extrême-droite postés devant le Cosmic-Café. Je faisais partie des personnes qui ont été frappées (j’ai eu 8 jours d’ITT).

Un certain nombre de personnes ont pu voir l’agression que j’ai subie par un policier déguisé en civil, dans une vidéo qui a tourné sur internet [Vidéo (à partir de 1min41)].

Non content de m’avoir généreusement frappé, ce monsieur m’accuse fallacieusement de lui avoir assené un, éventuellement deux coups de tête.

Mardi dernier, j’ai été convoquée au commissariat pour cela. J’ai dû faire une déposition pour détailler ce que j’ai vécu.

Maintenant, à la demande du Procureur, je dois passer en confrontation avec ce policier-matraqueur !

La confrontation a lieu ce vendredi 10 juin 2011 à 10h30.

J’invite les personnes qui le désirent, à venir se rassembler pour me soutenir, face à cette nouvelle tentative d’intimidation de toute personne manifestant un engagement qui ne conviendrait manifestement pas à l’ère du temps :

RDV Vendredi 10 juin à 10h devant le Commissariat Central de Tours.

Je recherche un maximum de personnes présentes et qui m’ont vu au moment de l’intervention policère qui seraient prêtes à TÉMOIGNER pour moi (si cela est demandé ultérieurement, les témoins pouvant être convoqués pour enquête par la police). Pour cela il faut me communiquer vos noms au plus tard jeudi soir (ou vendredi matin avant la confrontation).

F.

 

Mon tégmoignage sur ce qui m’est arrivé :

Cela s’est passé devant le Cosmic Café autour de 16h30. J’étais en toute fin de manif (derrière nous c’était la voiture-balai de la police municipale) je discutais avec deux autres copines quand on est passé devant le café. Un bon nombre de personnes (essentiellement des jeunes hommes) étaient postés debout à la terrasse du café et sur le côté. Ils nous dévisageaient et montraient du mépris. Certains filmaient le cortège avec des portables. Devant nous le cortège avançait, j’entendais des slogans anti-fascistes de lancés. On allait finir de dépasser le café quand je me suis retournée.

Il y avait un homme (assez corpulent, en T-shirt noir) qui était sorti de la manif qui était proche du bar (sur le trottoir, séparé de la manif par une rangée de voitures garées) et qui parlait vivement avec un autre gars. Il y avait des policiers autour d’eux et les personnes d’extrême-droite à côté. Nous sommes plusieurs de la manif à vouloir rester pour ne pas laisser la personne seule, être en témoins et savoir ce qu’il se passait.

C’est là qu’un cordon de flics et assimilés s’est formé sur la rue à notre niveau. Je me suis alors retrouvée face à un homme (plutôt jeune, brun, pas très grand, en T-shirt blanc), assez arrogant qui voulait nous faire reculer. En baissant les yeux j’ai vu qu’il tenait dans sa main droite une matraque télescopique. Ne voyant pas d’insigne policier sur lui, je lui ai demandé qui il était ; vu la configuration de la scène je me posais la question : un militant facho ou un flic ? Il a ignoré ma question. Ce monsieur, d’autres hommes en civil et des policiers en tenue anti-émeute, nous ont bousculé plusieurs fois pour nous faire reculer : « vous reculez ! » disaient certains dans ce têtes à têtes. Ils nous poussaient de leurs bras ou leurs corps, à bout de matraque. À un moment, un policier en tenue m’a repoussé en me prenant par la gorge. Nous étions plusieurs à dire vouloir rester pour voir ce qu’il se passait du côté du manifestant sur le trottoir. Tout en reculant pas à pas, je restais dans l’axe de l’homme au T-shirt blanc.

Alors qu’on tentait de garder nos positions face au cordon, j’ai vu surgir à ma gauche un autre homme en civil (portant une chemise à manches courtes bleue sombre je crois) de derrière le cordon, le traverser et passer derrière moi. Je me retournai et je vis le bras de cet homme venir saisir et tirer vivement la capuche de la tête d’un manifestant qui était de dos par rapport à nous. Dans ce mouvement le manifestant est tombé presque sur moi, et l’homme à manches courtes le tenait toujours. Je me suis aggripée au manifestant (W.). Je craignais de le voir partir (ou de se faire frapper) sans raison : les manifestants n’avaient pas fait preuve de violence mais les hommes en armes (les policiers en tenue et les civils indéterminés) avaient la morgue de ceux qui trépignent avant l’attaque.

Ensuite les choses deviennent complexes. On se retrouve par terre avec W., on est balloté au sol avec peine. J’ai pu commencer à me relever à un moment donné, essayant de tirer W. vers le reste des manifestants (pour partie refoulés je crois bien, vers le trottoir opposé au Cosmic Café ; d’autres bousculades se déroulant aussi autour de nous). C’est là que j’ai reçu plusieurs coups de matraques par l’homme au T-shirt blanc qui tapait sans retenue sur ma jambe (notamment la cuisse, au moins trois coups, dont deux au moins au même endroit). Entre deux coups, j’ai tenté en vain de saisir le bout de sa matraque télescopique pour qu’il cesse ses coups. Ça l’a déséquilibré puisqu’il était dans une position inconfortable (accroupi), mais il a poursuivi ses coups. En même temps, choquée et sentant la douleur, étant saisie par l’avidité de l’homme à taper, je lui renvoyais son acte en lui criant un truc du genre « tape ! c’est ça, vas-y tape ! » W. était toujours à terre entre nous deux, immobile.

L’instant d’après un policier en tenue anti-émeute est arrivé sur moi sur ma gauche, il m’a frappée au visage en se servant de son flash-ball comme d’une raquette en revers. Ça m’a flanquée par terre (je suis tombée en arrière). Le même policier en tenue m’a ensuite tirée par derrière et m’a traînée sur la route sur quelques mètres et m’a lâchée en partant je ne sais où. C’est ensuite je crois (je ne suis pas sûre du moment), que j’ai dû me retrouver en-dessous d’un tas de personnes, ce qui m’appuya sur la tête et me fit mal au cou.

Une fois dégagée, j’ai tenté de me relever au plus vite, je me retrouvai proche d’une petite dizaine de manifestants sur le trottoir opposé au Cosmic Café. Les gens me voyant saigner de la lèvre (à cause du coup au flash-ball) me demandaient comment j’allais ; j’avais mal mais la situation me préoccupait bien plus. J’espérais être sortie d’affaire mais pas tout à fait (je me disais que s’ils avaient voulu m’arrêter ils en avaient eu tout le loisir, donc que sur ce point j’avais eu la chance de ne pas les intéresser !).

Des policiers en tenue, flash-ball en main (pour celui qui était le plus proche de moi, d’autres avaient des gazeuses) nous faisaient face pendant qu’au milieu de la rue les bousculades et les arrestations continuaient. La poignée groupée de manifestants qu’on était tentait alors de parlementer avec les bleus à flash-ball : malgré notre crainte et notre énervement, on dénonçait leur comportement violent alors que nous n’avions eu aucune attitude agressive, qu’ils faisaient le travail que les fachos auraient bien aimé faire, que là ceux-ci n’avaient qu’à se faire plaisir au spectacle. En fait ils n’écoutaient guère ce qu’on disait. Soit ils nous ignoraient, soit ils se montraient d’une agressivité physique décomplexée.

On continuait à reculer. À ce moment ont été refoulés vers nous F. du NPA et É. de Solidaires. F. était très énervée, les deux protestaient dans une attitude de repli. Ils ont été jetés à terre au niveau de la bordure du trottoir, ce n’était visiblement pas leur première agression subie. J’ai récupéré en partie É., l’aidant à se relever, il avait l’air d’avoir mal. Nous avons essayé de fuir plus vite en direction du cortège (qui s’était éloigné). Nous avons pris dans nos bras F. pour la calmer (elle criait et agitait les bras en direction de policiers en tenue). Alors que nous étions en bonne voie pour rejoindre le cortège, une flique en tenue à chemise blanche, et peut-être d’autres policiers, se sont mis à gazer largement l’air tout en nous suivant sur quelques pas. L’air nous piquait la gorge les yeux et le nez. Nous sommes plusieurs à avoir eu recours au sérum physiologique pour calmer les effets du gaz lacrymogène.

Une fois le cortège raccroché, j’ai suivi le mouvement ; étant un peu perdue je restais avec mes camarades. Les airs festifs étaient devenus pour moi plutôt dégoûtants (d’ailleurs perso, sans être moi-même tendue avant le Cosmic Café, j’avais trouvé depuis le début l’ensemble de cette manif moins détendue que la Gay Pride de l’année précédente). Après ça je ne comprenais pas comment le reste de la Gay Pride pouvait continuer leur musique comme si tout allait bien (ils ont d’ailleurs refusé de couper leur sono, vu que ce n’était pas une agression d’homos m’a-t-on dit), ils ne semblaient pas concernés, d’ailleurs la plupart n’avaient sûrement rien remarqué. La fin de cortège a été suivie sur une bonne partie du reste du parcours, par une trentaine au moins de flics casqués et ostensiblement menaçants. La queue de cortège a poursuivi sa route dans une tension palpable, en alerte, les gens s’assurant sans cesse, par la mise à distance et en se retournant régulièrement, que les flics ne chargeaient pas.

J’ai vu le médecin dans la soirée. Je me retrouve avec un hématome sur la cuisse plus gros que ma main, des bleus sur la fesse, une petite plaie saignante à la lèvre, une dent douloureuse. J’ai la tête qui fait mal et un bon choc émotionnel. J’ai 8 jours d’ITT. Heureusement rien de cassé, et j’ai un entourage qui prend soin de moi.

Les policiers se sont lâchés sans raison, si ce n’est, manifestement pour : semer le trouble dans les rangs de la Gay Pride ; discréditer les militants faisant de la question LGBT un aspect de la lutte anti-fasciste et anti-raciste, en les rendant responsables des violences pourtant subies (les médias se chargeant d’en faire des personnes violentes ou repoussoir) ; donner du spectacle aux fachos ; semer la peur de la contestation et de la solidarité. Jamais les militants d’extrême-droite paradant n’ont été inquiétés d’aucune manière par la police nationale, alors que leur attitude n’a pas été moins agressive que les anti-fascistes. L’histoire de l’altercation d’un manifestant, alors isolé, avec un journaliste vient fallacieusement en 2e justification de la charge policière (la première, que les antifas en manif aient provoqués et soient armés, ne tient visiblement pas…) ; mais quel est le lien ? Les manifestants que nous étions se sont arrêtés pour voir ce qu’il se passait, mais les policiers n’ont manifestement pas souhaité cela. Loin de s’attarder sur l’histoire entre le manifestant et le journaliste, semant la confusion entre flics en civils et « fachos », ce fut le moment pour la police de charger la fin de cortège sans sommation, d’exercer sa violence sur les manifestants, et d’arrêter quelques personnes sans raison initiale.

Liste de discussion du réseau Résistons Ensemble, 8 juin 2011.

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[Eymoutiers] Appel aux Nuits du 4 août

Des habitants d’Eymoutiers et du plateau de Millevaches aux ressortissants du reste du monde

Dans ce bourg du Limousin, sur cette vieille terre de résistances, nous avons décidé de fêter à notre manière l’abolition des privilèges que la Révolution française proclama, et qu’il nous reste à réaliser. Deux siècles et demi après la première nuit du 4 août, la mise à sac de la planète par une oligarchie prédatrice qui a remplacé les aristocraties d’antan, atteint un point de non-retour. Les gouvernements qui avaient renfloué la Banque aux dépens des peuples prétendent maintenant sacrifier les peuples pour satisfaire la Banque.

Mais, des revolutions arabes aux places occupées d’Espagne et d’Europe, des émeutes de Grèce à celles de Londres, des bloquages français aux grèves chinoises, le rêve d’un monde plus libre, plus égalitaire et plus fraternel connaît une nouvelle jeunesse.

Du 4 au 6 août prochain, venus des quatre coins du monde, insurgés victorieux, musiciens, travailleurs en butte à l’exploitation, saltimbanques, chômeurs heureux, étudiants enragés, citoyens au bord de la crise de nerf, cinéastes, irradiés en furie, militants lassés de s’indigner ou radicaux mélancoliques, écrivains, habitants des campagnes et des banlieues, bloggeurs, tous peu soucieux de leur reconnaissance par la société existante, se retrouveront dans les rues du bourg d’Eymoutiers. Deux jours et deux nuits durant, il y aura des films, des interventions, des discussions, de l’ivresse, de la musique et des chants, l’inattendu au coin de la ruelle et les murs couverts d’expressions énigmatiques, un banquet et un bal populaire aussi. Il y aura sur cette nouvelle place Tahrir en zone rurale la même disposition à se rencontrer et à se parler que dans les rues de Tunis le 14 janvier dernier ou sur les piquets de bloquage en France pendant le mouvement contre la réforme des retraites. Pour s’arracher ensemble au cours programmé de la catastrophe, et crier « Dégage ! » à tout ce qui entend nous gouverner.

Il y aura à la fin une assemblée d’où partiront, à coup sûr, des projets de bouleversement pour le siècle qui vient.

Comme disait un graffiti de la Puerta del Sol : « L’impossible ne peut qu’advenir. »

Nous vous attendons donc à Eymoutiers pour les Nuits du 4 août.

Infozone, 9 juin 2011.

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Résistons Ensemble no 98 – juin 2011

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[Caserte, Italie] Incendie dans un centre d’expulsion. Le centre détruit par le feu a été fermé

Incendie dans un centre d’expulsion italien, à Caserta. Tout le centre a été détruit. Pas de morts — heureusement — mais il y a eu des dizaines de blessés après un affrontement entre police et détenus tunisiens, qui sont gardés dans le centre depuis le 18 avril dernier. Aujourd’hui le juge a ordonné de fermer le centre. Les 96 détenus ont été transférés dans d’autres centres.

Liste Migreurop, 9 juin 2011.

 

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Vidéo de l’incendie

 

Abus policiers au centre fermé de Caserte en flammes

Des nouvelles fragmentaires arrivent du CIE (Centre d’Identification et Expulsion) de S. Maria Capua Vetere au sud de Naples, dans les alentours de Caserte. D’après des contacts téléphoniques avec les prisonniers, cette nuit a été une nuit d’émeutes à l’intérieur du centre.

Il y a quelques jours, un jeune Tunisien avait cassé un miroir et commencé à avaler du verre pour protester contre le fait qu’on prenne même pas en considération la possibilité de le laisser se rendre à l’enterrement de son frère en Tunisie.

Quand les autres sans-papiers ont commencé à demander que le jeune soit pris en charge par une structure médicale, des robocops sont entrés dans le centre et ont commencé à balancer des lacrymogènes sur les tentes qui ont pris feu. Il s’en est suivi un affrontement entre les flics et les migrants qui a duré environ deux heures.

La presse bourgeoise parle de 25 détenus blessés ainsi que plusieurs policiers. La moitié des tentes ont été détruites.

Traduit de l’italien (IndyNapoli et RepubblicaNapoli) par Le Réveil, 8 juin 2011.

 

Brucia il cie di S.M.C. Vetere. E scatta il sequestro

Meno uno. Il centro di identificazione e espulsione di Santa Maria Capua Vetere, in provincia di Caserta, non esiste più. Fisicamente perché è stato devastato dalle fiamme dell’incendio divampato stanotte. E giuridicamente perché la Procura di Santa Maria Capua Vetere ne ha chiesto il sequestro probatorio, di fronte a cui la prefettura ha disposto il trasferimento dei 96 reclusi presso altri cie del sud Italia. Tutto è cominciato quando un ragazzo tunisino, saputo quest’oggi della morte del fratello, è andato dagli agenti delle forze dell’ordine chiedendo di essere rimpatriato quanto prima, per partecipare ai funerali. Gli hanno detto di aspettare. E poi di aspettare ancora. E poi è arrivata sera. E il ragazzo non ci ha più visto dall’umiliazione.

Non soltanto essere privato della libertà pur non avendo commesso reati, ma addirittura non essere nemmeno libero di raggiungere la famiglia in Tunisia per il funerale di una delle persone più care. A quel punto, raccontano che abbia rotto uno specchio e abbia iniziato a ingoiare pezzi di vetro. Una vecchia tecnica, la più disperata. Tentare il suicidio e uscire dalle gabbie dei centri di espulsione attraverso la porta di un’ambulanza, sperando poi di sopravvivere e di poter scappare dalla finestra di qualche pronto soccorso. Quando gli altri reclusi lo hanno visto cadere a terra e chiedere aiuto lo hanno portato tutti insieme davanti al cancello della recinzione chiedendo aiuto a gran voce. Gli agenti delle forze dell’ordine hanno subito provveduto. Ma anziché utilizzare una barella — ci ha raccontato un testimone — lo hanno trascinato a peso morto, tirandolo per le braccia, mentre lui giaceva esanime a terra. Come se fosse un animale.

Quell’ultima gratuita umiliazione è stata la goccia che ha fatto traboccare il vaso. I 96 tunisini — trattenuti nel centro di espulsione ormai dallo scorso 18 aprile — hanno iniziato a gridare la loro rabbia. La risposta degli agenti, in tenuta antisommossa è stata di sparare gas lacrimogeni all’interno della gabbia, in mezzo alla tendopoli dove venivano tenuti a dormire i reclusi. In quello stesso momento è divampato l’incendio. L’orologio aveva da poco passato la mezzanotte. Le fiamme sono state appiccate dagli stessi lacrimogeni, dopo che alcuni candelotti sparati dagli agenti sono caduti sulle tende, sfondandole e provocandone l’incendio. O almeno questo è quanto ci hanno raccontato al telefono i reclusi, visto che la Questura sostiene l’opposto e cioè che siano stati i reclusi a appiccare il fuoco.

Con le fiamme sono esplosi anche gli scontri, tra gli agenti in tenuta antisommossa da un lato e i reclusi a mani nude dall’altro. Nella concitazione sarebbero state ferite decine di persone. La Questura ha dato notizia di cinque contusi tra poliziotti e carabinieri. Mentre rimane sconosciuto il numero dei feriti tra i reclusi, sia contusi che intossicati dai gas.

La Procura di Santa Maria Capua Vetere ha ordinato il sequestro probatorio del centro di identificazione e di espulsione. Il sequestro servirà a effettuare accertamenti e a reperire tracce dei reati commessi. Il capo della Procura, Corrado Lembo, ha giustificato il sequestro parlando di “fatti eloquenti e gravi di devastazione” che hanno reso “oggettivamente inutilizzabile il Cie di Santa Maria Capua Vetere”. Intanto aspettiamo tutti di conoscere quale soluzione sarà individuata per il tasferimento dei reclusi, visto che da stanotte il centro deve essere smobilitato. Per certo sappiamo che sono stati trasferiti in altri centri di espulsione del sud Italia. Appena avremo notizie vi aggiorneremo.

Fortress Europe, 8 juin 2011.

 

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Rencontres d’Autogestion et de (Pré)Occupation Rurales, du 18 au 26 juin à Lakabe (Pyrénées navarraises, Espagne)

Salut à toutes et à tous

Cette année, comme chaque année, se tiendront les Rencontres d’Autogestion et de (Pré)Occupation Rurales de l’autre côté des Pyrénées, en péninsule ibérique. Elles ont pour but de faire connaître la réalité des différents villages occupés (squattés) dans la vallée de Navarre et partout ailleurs, mais aussi de participer à la converrgence des luttes, des idées, des rêves, etc….

Elles auront lieu du 18 au 26 juin 2011, dans la Valle d’Arce, entre Aoiz et Lumbier, au dessus de Iruña (Pamplona), en Navarre. Elles se feront de manière décentralisée entre quatre villages de la vallée (Lakabe, Aritzkuren, Rala, Uli Alto),  avec chacun sa thématique, pour finir sur un moment décentralisé à Lakabe. Les ateliers et débats aborderont des thèmes comme l’autogestion en milieu rural, l’éducation alternative, la vie en collectif sans assemblée, l’économie collective, l’autonomie énergétique et alimentaire,  etc…. Ils alterneront avec des moments d’« auzolan », chantier collectif.

Programme détaillé :

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Infos les plus récentes sur la programmation.

Si vous souhaitez venir, certaines formalités vous sont demandées d’accomplir :

Essayez de prévenir pour dire à combien vous venez, car certains villages ne peuvent accueillir qu’un certain nombre de personnes. Prévenez aussi si vous avez des enfants en bas âge, pour pouvoir être accueillies dans des endroits adaptés.

Laissez vos chiennes, chiens, chats, rates, furets et autres alligators à la maison, car les habitantes à poils et à plumes en liberté dans les villages font rarement bon ménage, et en général à leur défaveur, avec elleux.

L’espace est autogéré, c’est-à-dire que tout se fera grâce à ce que vous voudrez bien y apporter. N’hésitez pas à ramener des spécialités culinaires de votre coin, à proposer un atelier pour partager votre passion du macramé par exemple, et à faire un peu de ménage ou de rangement si vous vous ennuyez.

Il ne risque a priori pas de faire trop froid sur les hauteurs, mais prévoyez tout de même un vêtement de pluie, et une tente.

Pour joindre les villages :

Lakabe : (0034) 948 392 002 / 948 392 052 / 666 871 191
Aritzkuren : (0034) 660955618
Rala : (0034) 686976109
Uli Alto : 06 67 44 89 85  www.uli-alto.net

Bien à vous,

La tortue qui rigole
Liste de diffusion du réseau Sans titre, 7 juin 2011.

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[Ouargla, Algérie] Les jeunes chômeurs brûlent un commissariat

Algérie : De violents affrontements entre jeunes et forces anti-émeutes à Ouargla

De violents affrontements ont opposé à Ouargla dans la nuit de mardi à mercredi des centaines de jeunes du quartier populaire Said Otba aux forces anti-émeutes, a appris mercredi elwatan.com. Selon El Madani Madani, militant et membres de la LADDH à Ouargla, et Tahar Belabes, porte-parole du comité national de défense des droits des chômeurs,  vers minuit, les jeunes du quartier Said Otba ont enflammé des vieux pneux pour couper la route. En intervenant pour les disperser, les forces de sécurité ont été attaquées à coup de pierres et de divers projectiles.

« Tout a commencé lorsque les services de sécurité ont dispersé une vingtaine de jeunes chômeurs qui campaient depuis plusieurs jours devant le siège de la wilaya d’Ouargla. Aucun responsable n’a daigné rencontrer ces chômeurs pour prendre en considération leur détresse. Ils ont décidé alors avec l’aide d’une cinquantaine de leurs amis et voisins de couper la route pour interpeller les autorités publiques », expliquent nos deux interlocuteurs joints mercredi par téléphone.

D’après leurs témoignages, après l’intervention des forces anti-émeutes contre les premiers manifestants, des centaines de jeunes du quartier Said Otba sont sortis dans la rue pour prêter main forte à leurs camarades et affronter les gendarmes.

« Les affrontements ont été très violents et ont duré jusqu’au petit matin. Les jeunes en furie ont même attaqué un poste de police qui a subi des dégâts importants. Jusqu’à l’heure actuelle, la route demeure bloquée et l’atmosphère reste trés tendue », soulignent encore nos deux interlocuteurs lesquels précisent au passage qu’aucun bilan des blessés n’a été encore dressé.

Leur presse (Abderrahmane Semmar, El Watan), 8 juin 2011.

 

Affrontements à Ouargla et tensions à Hassi Messaoud
Les jeunes chômeurs brûlent un commissariat

La tension sociale persiste à Ouargla. Une nouvelle fois, de violents affrontements ont opposé, ce mercredi 8 juin, de jeunes chômeurs de la wilaya aux forces antiémeute. « Les accrochages entre les deux parties ont commencé hier vers minuit. Les forces antiémeute sont venues pour déloger les chômeurs en protestation depuis plusieurs jours devant le siège de la wilaya et qui ont décidé au cours de la soirée de couper la route », indique Tahar Belabes, l’un des porte‑parole du Comité national de la défense des droits des chômeurs, joint au téléphone.

« Les jeunes du quartier Saïd Outba sont intervenus, par centaines, pour soutenir les jeunes chômeurs qui faisaient alors face aux services de sécurité », poursuit notre interlocuteur. Selon lui, le commissariat du quartier a été brûlé lors de ces affrontements qui ont duré jusqu’à cinq heures du matin. Ce mercredi, la situation était toujours tendue dans la ville.

« En fait, le “soulèvement” de ce quartier précisément s’explique. Outre la misère dans laquelle vivent ses habitants, il a été le théâtre de plusieurs tentatives d’immolation. La dernière date de près de deux mois. Ceux qui ont tenté de s’immoler sont toujours en prison… il y a aussi une caserne juste à côté », explique un militant des droits de l’Homme qui a souhaité garder l’anonymat. Le 24 mai, un jeune du Comité national de la défense des droits des chômeurs a tenté de s’immoler par le feu devant le siège de la wilaya. Mais il a été empêché de passer à l’acte par la police.

À Hassi Messaoud, sise à 86 km au sud est de Ouargla, les jeunes chômeurs qui protestent depuis des jours devant la daïra ont suspendu leur grève de la faim mais restent toujours en protestation. « Aucun responsable ne les a contacté. C’est la même chose pour les jeunes de Ouargla », assure Tahar Belabes.

La ville de Ouargla connaît depuis quelques mois un climat très tendu. Plusieurs rassemblements et sit‑in y ont été organisés. Les tentatives de suicide, notamment par immolation, y sont également nombreuses. En mars dernier, un jeune de 20 ans s’était pendu à Hassi Messaoud. Principale région pétrolière du pays où de grandes compagnies pétrolières sont implantées, cette commune de Ouargla abrite pourtant une population extrêmement pauvre. Les actions de protestation se multiplient ces derniers jours pour réclamer de l’emploi et une vie digne.

Leur presse (Samia Amine, Tout sur l’Algérie), 8 juin 2011.

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La Méthode (octobre 1958)

« Crie victoire, grand et noble ami, car depuis hier la peinture industrielle accrochée dans un coin de la salle de “La Méthode” (et faisant un coude en suivant le mur) a affronté un difficile public.

Il apparaît déjà :

1 – que personne n’est opposé à cette peinture.

2 – qu’elle s’est parfaitement intégrée à l’ambiance du lieu.

3 – qu’elle renforce cette ambiance dans le sens chaleureux que nous désirions. »

Lettre de Guy Debord à Giuseppe Pinot-Gallizio, 14 octobre 1958.

 

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Ouverte rue Descartes le 10 octobre 1958, « La Méthode » — nom donné au cabaret par Michèle Bernstein — eut le sort annoncé par le passage de Jacques Florencie : il ferma vingt jours plus tard…

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