Les travailleurs égyptiens défient la controversée loi anti-grève

Mercredi des travailleurs égyptiens ont pris la rue pour réclamer de meilleurs conditions de travail, bravant la loi anti-grève, d’après Ahram Online.

Des employés de la compagnie automobile d’État, Nasr Car, des fermiers exploitants, des diplômés de l’université Al-Azhar et des personnels du ministère de la Culture se sont rassemblés devant le siège du gouvernement afin d’affirmer leurs revendications.

Les employés de Nasr Car ont demandé à leur direction de réhabiliter les travailleurs forcés à prendre leur retraite anticipée, alors que les diplômés de l’université Al-Azhar ont commencé leur premier jour de grève de la faim, réclamant du travail dans l’université.

Les fermiers exploitants protestaient contre le gouvernement de les avoir spoliés de leurs terres, alors que les employés du nouvellement formé ministère de la Culture demandent des contrats de travail stables et des conditions décentes.

Le Premier ministre du gouvernement intérimaire, Essam Sharaf, a annoncé après le début de cette grève mettre en application la loi anti-grève criminalisant toute forme d’action perturbant le travail et la production. Peu après, police et forces anti-émeutes ont utilisé la force pour disperser la foule et ont arrêté au moins sept fermiers.

Waleed Sami, devant les personnels du ministère de la Culture, a annoncé que les employés vont débuter une grève illimitée, qui s’étendra dans toute l’Égypte, d’Alexandrie à Assouan. Les grévistes discutent de la date pour bloquer les sites touristiques égyptiens, mais le personnel de sécurité du site de la pyramide de Gizeh a déjà annoncé qu’elle serait fermée à partir du 15 juin.

En mars, le gouvernement par intérim a approuvé un décret-loi criminalisant les protestations, grèves et sit-in troublant l’activité économique. La loi prévoit de graves sanctions à ceux qui appellent ou incitent à des sit-in, jusqu’à un an de prison et un demi-million de livres égyptiennes (60’000 €).

Traduit de l’anglais (Leur presse – BNO News), 8 juin 2011.

 

Le gouvernement égyptien a confirmé mercredi que la loi criminalisant les manifestations et les grèves, approuvée fin avril mais pas encore appliquée, serait effective dès à présent.

La loi criminalisant les grèves, manifestations, rassemblements publics et assemblées publiques, a été présentée le 24 mars par le Premier ministre Essam Sharaf et ratifiée par le Conseil Suprême des Forces Armées un mois après. Bien que ratifiée, la loi n’avait pas encore était complètement appliquée pour des raisons politiques, rencontrant une forte opposition des groupes révolutionnaires et des partis politiques.

La loi stipule que tout manifestant ou gréviste troublant le travail dans les institutions d’État, les autorités publiques, les entreprises privées ou publiques, sera arrêté, et se verra infliger une amende et/ou de la prison, jusqu’à 500’000 livres égyptiennes (60’000 €) et un an de prison. Même ceux qui en font la promotion mais n’y participent pas pourront encourir de la prison et 50’000 livres égyptiennes d’amende. D’après la déclaration du Conseil Suprême des Forces Armées de mercredi : « dans l’intention d’achever le processus de stabilisation, le gouvernement déclare la mise en place de la loi criminalisant les grèves et les troubles à la production ». La déclaration note que « certains sit-in et grèves du travail amènent à la désorganisation de la production, réduisent les possibilités d’investissement et stoppent les progrès des différents ministères. Le Conseil précise que la loi est appliquée « afin de prévenir les risques économique et de terminer la stabilisation du pays ».

Le gouvernement souligne qu’il « n’hésitera pas à répondre aux tentatives des partis ou des groupes d’outrepasser la loi ou de nuire à l’économie nationale, en particulier durant cette période critique que le pays traverse ».

Plusieurs mouvements politiques, comprenant les organisations de jeunesse formées par les révolutionnaires et les syndicats, ont annoncé leur rejet de cette nouvelle loi.

La loi a également été critiquée par plusieurs personnalités politiques qui la décrivent comme « un retour à l’ancienne époque » et aux politiques de l’ancien régime de supprimer les protestations.

Traduit de l’anglais (Leur presse – Al-Masry Al-Youm), 8 juin 2011.

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