[Ouargla, Algérie] Les jeunes chômeurs brûlent un commissariat

Algérie : De violents affrontements entre jeunes et forces anti-émeutes à Ouargla

De violents affrontements ont opposé à Ouargla dans la nuit de mardi à mercredi des centaines de jeunes du quartier populaire Said Otba aux forces anti-émeutes, a appris mercredi elwatan.com. Selon El Madani Madani, militant et membres de la LADDH à Ouargla, et Tahar Belabes, porte-parole du comité national de défense des droits des chômeurs,  vers minuit, les jeunes du quartier Said Otba ont enflammé des vieux pneux pour couper la route. En intervenant pour les disperser, les forces de sécurité ont été attaquées à coup de pierres et de divers projectiles.

« Tout a commencé lorsque les services de sécurité ont dispersé une vingtaine de jeunes chômeurs qui campaient depuis plusieurs jours devant le siège de la wilaya d’Ouargla. Aucun responsable n’a daigné rencontrer ces chômeurs pour prendre en considération leur détresse. Ils ont décidé alors avec l’aide d’une cinquantaine de leurs amis et voisins de couper la route pour interpeller les autorités publiques », expliquent nos deux interlocuteurs joints mercredi par téléphone.

D’après leurs témoignages, après l’intervention des forces anti-émeutes contre les premiers manifestants, des centaines de jeunes du quartier Said Otba sont sortis dans la rue pour prêter main forte à leurs camarades et affronter les gendarmes.

« Les affrontements ont été très violents et ont duré jusqu’au petit matin. Les jeunes en furie ont même attaqué un poste de police qui a subi des dégâts importants. Jusqu’à l’heure actuelle, la route demeure bloquée et l’atmosphère reste trés tendue », soulignent encore nos deux interlocuteurs lesquels précisent au passage qu’aucun bilan des blessés n’a été encore dressé.

Leur presse (Abderrahmane Semmar, El Watan), 8 juin 2011.

 

Affrontements à Ouargla et tensions à Hassi Messaoud
Les jeunes chômeurs brûlent un commissariat

La tension sociale persiste à Ouargla. Une nouvelle fois, de violents affrontements ont opposé, ce mercredi 8 juin, de jeunes chômeurs de la wilaya aux forces antiémeute. « Les accrochages entre les deux parties ont commencé hier vers minuit. Les forces antiémeute sont venues pour déloger les chômeurs en protestation depuis plusieurs jours devant le siège de la wilaya et qui ont décidé au cours de la soirée de couper la route », indique Tahar Belabes, l’un des porte‑parole du Comité national de la défense des droits des chômeurs, joint au téléphone.

« Les jeunes du quartier Saïd Outba sont intervenus, par centaines, pour soutenir les jeunes chômeurs qui faisaient alors face aux services de sécurité », poursuit notre interlocuteur. Selon lui, le commissariat du quartier a été brûlé lors de ces affrontements qui ont duré jusqu’à cinq heures du matin. Ce mercredi, la situation était toujours tendue dans la ville.

« En fait, le “soulèvement” de ce quartier précisément s’explique. Outre la misère dans laquelle vivent ses habitants, il a été le théâtre de plusieurs tentatives d’immolation. La dernière date de près de deux mois. Ceux qui ont tenté de s’immoler sont toujours en prison… il y a aussi une caserne juste à côté », explique un militant des droits de l’Homme qui a souhaité garder l’anonymat. Le 24 mai, un jeune du Comité national de la défense des droits des chômeurs a tenté de s’immoler par le feu devant le siège de la wilaya. Mais il a été empêché de passer à l’acte par la police.

À Hassi Messaoud, sise à 86 km au sud est de Ouargla, les jeunes chômeurs qui protestent depuis des jours devant la daïra ont suspendu leur grève de la faim mais restent toujours en protestation. « Aucun responsable ne les a contacté. C’est la même chose pour les jeunes de Ouargla », assure Tahar Belabes.

La ville de Ouargla connaît depuis quelques mois un climat très tendu. Plusieurs rassemblements et sit‑in y ont été organisés. Les tentatives de suicide, notamment par immolation, y sont également nombreuses. En mars dernier, un jeune de 20 ans s’était pendu à Hassi Messaoud. Principale région pétrolière du pays où de grandes compagnies pétrolières sont implantées, cette commune de Ouargla abrite pourtant une population extrêmement pauvre. Les actions de protestation se multiplient ces derniers jours pour réclamer de l’emploi et une vie digne.

Leur presse (Samia Amine, Tout sur l’Algérie), 8 juin 2011.

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