[Monopolyce] À bas l’État-Mafia !

De violents heurts ont éclaté hier entre police et citoyens à Thala (gouvernorat de Kasserine). S’insurgeant contre les « pratiques abusives et violentes » des forces de l’ordre [il semblerait notamment que les flics soient rentrés dans des cafés pour agresser ceux qui y étaient attablés – NdJL], plusieurs citoyens de la ville ont protesté en marge d’une grande  campagne sécuritaire organisée par les policiers, usant de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Ces derniers ont riposté par des jets de pierre et en brûlant les pneus.

Les tensions montant d’un cran, les forces de l’ordre ont de surcroît procédé à une coupure d’électricité et chassé les manifestants à coups de matraque faisant ainsi quelques blessés.

Les tensions restent palpables à Thala et plusieurs manifestants ont été arrêtés par les forces de l’ordre.

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Publié par des ennemis de la révolution (Tunisie Numérique, 9 avril 2013)

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Résistons Ensemble n° 118 – avril 2013

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Résistons Ensemble

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[Flics, porcs, assassins] Les schmitts travaillent à Crozon

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgEnquête après la mort d’un homme maîtrisé avec un taser par les gendarmes

Le parquet de Quimper a ouvert une enquête après la mort d’un homme décédé d’une crise cardiaque peu de temps après avoir été maîtrisé au moyen d’un pistolet à impulsions électriques Taser par les gendarmes, a-t-on appris samedi 6 avril auprès du procureur de la République Éric Tufféry.

Les gendarmes, accompagnés de pompiers, étaient intervenus à Crozon (Finistère) jeudi soir alors que l’homme de 45 ans était enfermé, armé d’un couteau, avec son ex-épouse et ses enfants. L’homme, qui devait être jugé mi-avril pour violences sur son ex-femme et avait l’interdiction de se rendre au domicile conjugal « semblait menaçant pour son ex-femme et ses enfants », a indiqué le procureur.

Après négociations, la famille a pu quitter les lieux, mais le forcené « ayant des propos menaçants pour lui-même », les gendarmes ont finalement fait usage du Taser. Pris en charge par les pompiers, l’homme a fait un premier arrêt cardiaque « puis un second », a précisé le procureur. Hospitalisé à Brest, il est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi. M. Tufféry a indiqué qu’il s’agissait d’une enquête « classique pour voir dans quelles conditions l’arme a été utilisée, et s’il y a un lien entre l’utilisation de l’arme et le décès ».

En 2012, un rapport d’Amnesty international avait chiffré à 500 le nombre de décès dus au Taser aux États-Unis en onze ans d’utilisation dans ce pays.

En France, cette arme dont 5000 exemplaires sont en service dans la gendarmerie, la police et l’administration pénitentiaire, avait été mise en cause dans la mort d’un Malien en novembre 2010 à Colombes (Hauts-de-Seine). La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles a confirmé en 22 février un non-lieu dans ce dossier.

Classée comme une arme sub-létale, le Taser permet d’envoyer durant quelques secondes une très forte impulsion électrique de faible ampérage. Son utilisation est strictement réglementée.

Presse létale (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 6 avril 2013)

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Maggie is dead, punk not yet !

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ÉCOUTER Maggie You Cunt – The Exploited

En Grande-Bretagne, la disparition d’une des dirigeantes les plus controversées de l’Histoire n’a pas manqué de faire réagir ses détracteurs. Ils étaient plusieurs milliers à célébrer la mort de la Dame de fer.

Leur presse (LeFigaro.fr, 9 avril 2013)

 

7 policiers ont été blessés – dont un grièvement – lors d’une « fête de rue » improvisée célébrant la mort de l’ancienne premier ministre Margaret Thatcher (« la Dame de Fer ») dans le quartier d’Easton, à Bristol. […]

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Le Chat Noir Émeutier, 10 avril 2013

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[Notre-Dame-des-Landes] Cyril est sorti de prison !!

Message écrit avec Cyril

Salut à toutes et tous,

8H30, ce matin 10 avril, Cyril est sorti de prison, accueilli par sa compagne et des amis(es) ; il avait arrêté sa grève de la faim depuis deux jours.

Il est reparti vers son domicile après avoir fait une pause café (une terrasse malgré le temps).

Cyril souhaite faire un break durant les semaines à venir et passer du temps avec sa compagne A… et sa famille.

Cyril remercie tous les gens qui lui ont manifesté leur soutien ; il ne veut pas que ni son adresse ni son n° de tél. personnels soient diffusés.

Il préfère que les courriers lui soient envoyés à l’adresse indiquée ci-dessous :

Comité de soutien aux inculpés(es)
Pour Cyril
« Le Gué »
44220 Coueron

Zone à défendre, 10 avril 2013

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[Noisy-le-Sec, samedi 20 avril] Commémoration de la mort de Amine Bentounsi

Rendez-vous le 20 avril 2013, à 14h00 à la gare de Noisy-le-Sec

Mon frère Amine Bentounsi a été tué d’une balle dans le dos le 21 avril 2012 à 21h40 par un policier. Le gouvernement et les syndicats de police en ont fait un coupable à titre posthume. Ils lui faisaient un énième procès alors que c’était lui la victime et qu’il n’était plus là pour se défendre.

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12 mois plus tard, ma douleur est toujours aussi intense et chaque jour qui passe est un combat.

Depuis des mois, je rencontre ces familles de victimes de la police un peu partout en France, de façon à ne former qu’un face à ce déni institutionnalisé de la part de l’État, de la justice, des médias, et de l’opinion publique. Avec toutes ces familles de victimes, nous avons plusieurs points en commun qu’il ne faut pas négliger et se dire que cela n’est que pur hasard !

Nos frères ont été tué par des policiers, nous sommes tous, comme ils aiment nous appeler, « issus de l’immigration » et nous habitons tous des quartiers dits « sensibles ». Pour qui, pourquoi ? c’est la question qu’on doit se poser, quelle est cette volonté de vouloir nuire à une seule et même population ? Quelle est la part de responsabilité de chacun dans cette stigmatisation continue, depuis des années, qui crée une montée du racisme, de la violence, physique et verbale.

Le gouvernement continue à nous mépriser. Il y en effet un processus d’extermination à petit feu qui a été mis en route depuis plusieurs années, dans ces quartiers. Dans toutes ces affaires de policiers qui commettent des actes dégradants, humiliants, méprisants, des meurtres, des crimes qui vont à l’encontre du code de la déontologie, dans ce pays qui se dit le pays des droits de l’homme, qui nous stigmatise à longueur d’année, ce pays où soit disant la justice est impartiale, les criminels qui se cachent sous l’uniforme de la police ne sont pas jugés.

Nous avons le devoir de dénoncer et de sensibiliser nos jeunes et l’opinion publique dans les banlieues en France face aux pratiques de ces bourreaux et face à l’omerta organisée par la justice et l’État. Un jour peut-être nos enfants nous reprocheront de n’avoir rien fait, alors qu’il était encore temps. Nous avons tous une part de responsabilité et une obligation à partir du moment où l’on sait. Ne rien dire, ne rien faire, c’est cautionner.

J’ai besoin de vous, de votre intelligence et de votre courage.

« Ce petit frère qu’on assassine ». En effet Amine a été assassiné à l’âge de 13 ans, par 6 mois de prison ferme : le processus d’extermination mentale, sociale, intellectuelle était en route, jusqu’à ce qu’on le tue physiquement, le 21 AVRIL 2012.

Amine c’est l’histoire de beaucoup de jeunes de banlieues, qui ont été parqués dans des ghettos et à qui on demande de s’en sortir. Pendant qu’on continue à travers les médias, les prises de position politiques à stigmatiser cette même population du fait de sa couleur, de ses
origines, de sa religion et de son lieu d’habitation.

La cour européenne des droits de l’homme a condamné la France, à plusieurs reprises pour ces violences policières. L’État reste sourd et ne prend aucune mesure face a ces policiers qui commettent des meurtres en toute impunité.

Comment peut-on expliquer qu’un policier qui est mis en examen pour « homicide volontaire » a été muté et continue à percevoir son salaire en attendant son procès ? L’actualité nous démontre qu’on n’est pas tous égaux face à la justice, il y a en effet une justice pour les citoyens qui est ferme et sans pitié et une justice complice avec des policiers, qui amène à ce genre de dérive (meurtres, racismes, violences, rackets etc…).

Est-ce que ces policiers sont-ils vraiment au-dessus des lois ?
Stop à l’impunité !
Place à l’organisation pour réagir et dénoncer cette injustice !

Collectif UNPA, 9 avril 2013

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[Lyon] Communiqué de l’équipe de l’université populaire autogérée « Ô château dans le Ciel ! » suite à l’expulsion du 4 avril

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« Ô Château dans le Ciel » (Université populaire autogérée de la Doua) a su profiter de ces quelques jours de soleil afin de concilier simplicité et harmonie, cours de langue et ateliers philo sous tipi, constructions dans les arbres et détente-canapé autour du feu. Cette « expérience politique » a pris fin ce 4 avril, face à l’armada du GIPN, CRS, BAC et autres groupes d’intervention. Faisant fi de la bataille perdue, les occupants parlent déjà de continuer l’expérience.

Une université vivante ou le bonheur d’être et d’apprendre ensemble

Le 3 avril fut une journée d’effervescence au Château. Entre 30 et 50 personnes se relaient depuis quelques jours, tant pour la protection du lieu, toujours sous le couperet d’une expulsion très prochaine, que pour assurer la continuité des nombreuses activités proposées par l’université populaire.

En plus d’assurer les ateliers déjà prévues au programme, notamment conversations en langues étrangères, philosophie en tipi et autre projection de documentaire, les habitants y vont aussi de leurs propres initiatives : construction d’une nouvelle cabane en forme de yourte, initiation à l’escalade dans les arbres, confection de murs en terre/paille dans l’éco-maison d’accueil…

Tandis que quelques personnes profitent du soleil dans les nouveaux canapés du salon d’été en extérieur, le jardin lui-même prend peu à peu un nouveau visage, avec la délimitation de chemins entre les zones prôtégées, ébauche des futures ballades dans ce qui pourrait devenir un parc naturel en plein centre ville. Le compostier a été réhaussé, la serre a été bâchée, des semis ont été lancés, salades et radis pointent à la surface de la terre, et quelques zones destinées aux expériences de permaculture ont vu le jour, paillis à l’appui. Beaucoup de travail reste à faire, mais cela ne fait peur à personne, tant ce lieu vivant fourmille d’énergie et d’effervescence.

Mais qui sont les casseurs ?

24 heures plus tard, le 4 avril, tout ceci n’est plus qu’un beau souvenir. Les occupants sont séparés de la demeure par un cordon de CRS, le GIPN a mené l’assaut en détruisant les murs intérieurs du chateau, celui-ci aura duré moins d’une heure. Un ami aura su garder arbre et sang-froid durant plus de six heures en haut du marronier à cabane. Il réussira à s’enfuir et c’est alors que commencera l’activité vorace et destructrice de la pelleteuse. Des haies sont rasées afin de faire passer les engins, la cabane arrachée ainsi que les principales branches sur lesquelles elle était posée. Les chemins du jardin sont remplacés par les ornières des chenilles. Un mur sera construit autour des nombreuses fenêtres du château, des vigiles placés en surveillance continue, des projecteurs scrutent la zone durant la nuit…

Le rêve ne s’arrête pas là

On n’arrête pas une idée qui a su rassembler autant d’énergies et de personnes différentes, une idée qui a généré autant d’optimisme, d’enthousiasme et de bonheur, une idée ayant rendu tangible l’image d’un progrès collectif et humain fait de partage, d’écoute mutuelle et de bienveillance. ON arrête pas une telle idée. Surtout pas par la force destructrice aussi drapée soit-elle de l’honnêteté de la justice préfectorale. Indigne opération policière qui se chiffre probablement à plusieurs centaines de milliers d’euros.

Les occupants de « Ô Chateau dans le ciel » se sont promis de se retrouver. L’université populaire réapparaîtra, ici ou ailleurs, forte d’une riche expérience, de ses nombreux soutiens et de l’engouement qu’elle a suscité.

Et la suite ?

Une page se tourne. Mais un nouveau chapitre commence !

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[Révolution tunisienne] Free Zwewla !

http://juralib.noblogs.org/files/2013/04/02.jpegFREE ZWEWLA !

Ce 10 avril 2013, sera prononcé le verdict du procès des « Zwewla ». Rappelons les faits :

Le 3 novembre dernier, à Gabès, deux jeunes artistes, Oussema Bouagila et Chahine Berriche, du mouvement « Zwewla » [« Pauvres » – NdJL] ont tagué un mur à Gabès. Ils furent arrêtés et accusés, tenez-vous bien : de propagation de fausses informations portant atteinte à l’ordre public (outre deux autres chefs d’accusations).

Encore une fois notre Justice à double vitesse, sait montrer toujours autant de zèle pour emmerder la libre expression de la jeunesse. Rappelons à cet effet que le rappeur Weld el 15 a été condamné par contumace à deux ans de prison, que Jabeur Mejri est derrière les barreaux depuis un an (pour atteinte au sacré) et que son ami Ghazi Béji condamné pour blasphème a fuit le pays…

Entre-temps les LPR courent toujours, les réseaux parallèles se multiplient le tout sur un fond de corruption généralisée…

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Il est dans la suite logique de nos luttes, de soutenir Zwewla, car leur procès est celui de la liberté d’expression.

Amis, consultez cette page, et propagez le scandale !

Debatunisie.com – blog de Z, 10 avril 2013

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[Révolution égyptienne] Y’a pas de pain mais de la mitraille

US teargas shipment arrives in Suez

A shipment of teargas canisters from the United States arrived at the Abadeya Port in Suez on Sunday, according to official documents obtained by Al-Masry Al-Youm.

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Five containers carrying 140,000 teargas canisters were shipped to the Interior Ministry by Aramex International, a courier service based in Alexandria.

The shipping documents stipulate that only the Egyptian government may use the canisters, and that they are forbidden to re-export the shipment or sell it to third parties.

The shipment sailed from the port of Wilmington, Pennsylvania on 14 March on board the SS Jamestown. A letter of credit was forwarded without specifying the name of the bank, and the Egyptian government paid the freight fees.

In February, Al-Masry Al-Youm reported that the Interior Ministry agreed to import the canisters for US$2.463 million (LE17.241 million), to be shipped by an Egyptian military cargo plane.

Interior Ministry spokesperson Hani Abdel Latif said that the ministry imported the grenades in order to protect state facilities.

Leur presse (Al-Masry Al-Youm via EgyptIndependent.com, 8 avril 2013)

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[Révolution égyptienne] Grève générale des chemins de fer

Commentaire / Dernière info en provenance d’Égypte

En ce moment (mardi 9 avril 2013) l’armée essaie de forcer les conducteurs à retourner au travail, essentiellement en appelant les conducteurs à faire leur service militaire et les enrôler comme conducteurs de trains (la plupart des hommes entre 18-42 en Égypte font légalement partie de la force de réserve). Les chauffeurs en grève ont fait une déclaration selon laquelle ils ne se conformera pas et ne retourneront pas au travail.

Ce matin, l’armée a essayé de faire pression sur les travailleurs en grève pour retourner au travail en mettant l’armée en état de mobilisation et donc les travailleurs devraient soit retourner au travail ou faire face à un procès militaire.
Après cet échec et que les travailleurs aient refusé de retourner au travail, l’armée leur a demandé d’envoyer des représentants pour les négociations. Les travailleurs ont envoyé 90 d’entre eux pour négocier, l’armée a arrêté les représentants, et nous nous attendons à ce qu’il ait des poursuites militaires contre eux tout moment.
La grève se poursuit, mais il est soumis à une forte pression.

Des nouvelles du front

 

Egypt’s railways see biggest strike in almost 30 years

A nationwide train conductors strike continued into its second day on Monday, in protest against the “government neglect of their demands for higher salaries.”

An official source at the National Railway Authority estimated its losses at about LE4 million due to the cancellation of nearly 1,100 train trips, and giving ticket refunds to passengers.

Since the start of the strike, passengers have been lining up at ticket booths to get their money back, while transportation police forces have spread around stations to secure the facilities and calm angry crowds.

The strike was initially scheduled for 1 April but was put on hold for negotiations between a delegation of train drivers with the Transport Ministry, Labor Ministry, the National Railway Authority and the Shura Council’s Transportation Committee. The meetings broke down on Saturday evening, leading to widespread dissatisfaction among thousands of railway worker, and on Sunday morning, thousands of train conductors launched the largest such work stoppage since the historic railway strike of 1986.

The train conductors declared that they would not call off their strike until their demands are met.

The strike has paralyzed the country’s transportation lifeline, and resulted in work stoppages for all sectors of railway employees — whether they had intended to participate in the strike or not. The NRA is said to employ around 73,000 workers nationwide.

Hussein Zakariya, director of  National Railway Authority, announced “an immediate bonus to committed train drivers who are doing their job and care for the interests of the Railway Authority and ordinary citizens.”

Legal action will be taken against striking conductors, Zakariya added. The Railway Authority has made several attempts to overcome the crisis, including refunding tickets and guiding passengers to alternative means of transportation.

“Although we’ve had some limited strikes in 2008 and 2009, this is clearly the largest and longest-lasting strike of railway workers since 1986,” says a control tower worker, who wished to remain anonymous.

On Saturday, NRA officials had offered protesting train drivers a 10 percent bonus that would come into effect in May. However, this did not appease the disgruntled drivers, who had put forth a list of clear demands and grievances.

Workers are demanding bonuses according to hours of actual work per month, a realistic pay-scale according to kilometres driven, food compensation payments and eight paid days of rest per month.

“This so-called bonus would have increased our monthly wages by a meagre LE 20 to LE70. This is not what we are demanding,” says train driver Ashraf Momtaz.

“We are demanding our basic rights. We demand bonuses according to the number of hours of work and overtime work which we contribute,” he adds. “The NRA insists on paying us only 10 piasters [about 1 US cent] for each kilometer we drive. This is beyond exploitation, as the only subunit of the Egyptian pound in circulation at the moment is the 25 piaster coin.”

Momtaz adds that train drivers are demanding eight paid days of rest per month, “just like the metro conductors receive.”

While he does agree that the NRA is cash-strapped and low on resources, he attributes this financial crisis to the « corruption and mismanagement of the NRA by its authorities.”

“We could have enough money for our demands, if there a maximum wage cap was imposed on the NRA’s leaders,” he argues.

Dissatisfied drivers claimed that the top 18 railway officials are paid an aggregate of LE1.4 million pounds per month.

NRA officials could not be reached for comment to validate this figure.

Sitting next to Momtaz in the train drivers’ lockerroom at the Ramses railway station, conductor Tareq Mahmoud comments,  “Beyond our payments and holidays, we are demanding that the NRA properly maintain its tractors, carriages, machinery, train tracks, stations and railway crossings.”

“Drivers, employees and commuters alike have their lives threatened on a daily basis by the operation of these outdated and disintegrating railway networks,” Mahmoud adds. “There’s not a single train tractor which is fit for service. »

Fellow train driver Ibrahim Abdallah believes their demands can be realised by going on strike. “We’ve tried protesting and we’ve entered into repeated negotiations, to no avail.”

Abdallah adds that metro workers embarked on a strike on 14 November 2012 and within three hours were granted increased wages, and also won the dismissal of their “corrupt chief” from the metro authority.

Some conductors also demand profit-sharing, as is the case with metro workers. However, it’s unclear how this would work, as the NRA has been reporting annual losses of millions of pounds.

However, “nobody except the top administrators of the NRA are aware of how much the railways are making or losing. There is a total lack of transparency,” claims the anonymous tower control operator.

“We control workers didn’t announce our participation in today’s strike; it is only the train drivers who launched this strike action,” he adds.

As trains piled up in Cairo’s central Ramses station, the worker explains that he, along with all other sectors of railway employees were caught up in this strike whether they agreed with it or not.

“Not all train drivers were involved in this strike. We had drivers operating trains from Upper Egypt this morning, but when they arrived in Ramses they were paralyzed by other drivers’ strikes in Cairo and the Nile Delta. As a result, everything came to a standstill, including the control towers,” he points out.

“Although we did not directly involve ourselves in this strike, I still support the right to strike … If the demands of the train drivers are met, then we also want our demands to be realized. We all want improved wages and working conditions, together with safer and more secure railway networks. We will demand equity in rights, like those of the drivers,” he continues.

Authorities and the state-owned media had claimed that the Armed Forces would take over operations in case of a train drivers’ strike, but “neither the army nor the police are capable of driving or operating these trains” claims Momtaz. “We even operate the army trains for the Armed Forces.”

In March 2012, the military had operated alternate bus services during the Delta Bus workers’ strike, but they appear unable to fill the same function of strikebreaker during this railway strike.

The Railway Authority sought to find replacements for the strikers among metro conductors, but they reportedly refused out of solidarity.

Meanwhile, chaos prevailed in numerous railway stations across the country on Sunday, as virtually all railway operations came to a complete standstill. Bus and microbus stations became overburdened as throngs of stranded commuters sought other means of transport. Crowds of commuters had to struggle amongst themselves to find spaces on these buses. In Assiut, university students blocked the streets around the main train station in protest against the strike, with some demonstrators entering the station to hurl stones at the striking conductors and demanding that they get back to work.

Railway Authority officials and security authorities have threatened to fire the conductors and press criminal charges against them if they do not end the strike.

“We are aware that the country’s railways have been negatively affected by these protests. We ourselves have been affected it, and we also know that the NRA is losing millions as a result,” Momtaz states.

“But we are doing this for the sake of our rights, and for the sake of improved trains and services for all commuters. This is our last resort, as we have exhausted all other means of negotiations with the NRA.”

Leur presse (Jano Charbel, MENA via EgyptIndependent.com, 8 avril 2013)

Jano Charbel est un journaliste du travail au Caire qui se définit comme anarcho-syndicaliste [NdJL].

 

Students protest against train strike in Assiut

Dozens of Assiut and Al-Azhar University students blocked the roads in front of the Assiut train station on Monday, protesting against the train conductor’s strike that has continued into its second day.

Clashes erupted between the students and local drivers, angry with the students for blocking the roads. Hundreds forced their way into the station and hurled stones at the train conductors, demanding that they do their job.

Several train conductors said they the railway directors and security authorities had threatened to fire them and press charges against them if they did not end their strike.

Assiut Governor Yehia Keshk said the municipality had provided 300 buses and microbuses as an alternative source of transport in the absence of trains. More vehicles would be provided across the governorate according to need, he added.

One hundred buses were also provided to transport Assiut residents to other governorates. Microbus drivers increased their fares as compensation for the extra work.

Leur presse (Al-Masry Al-Youm via EgyptIndependant.com, 8 avril 2013)

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[Grenoble] Avril 2013 à la BAF

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La BAF

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[Révolution tunisienne] Sit-in des ouvriers de l’usine de l’aluminium de Zriba (Zaghouan)

Tunisie : Grève générale à Zaghouan le 26 avril

Le secrétaire général de l’union régionale du Travail de Zaghouan, Ramzi Azzabi, a déclaré au correspondant de l’Agence TAP dans la région qu’une grève générale a été décidée, vendredi, 26 avril courant, dans le gouvernorat de Zaghouan, à la suite de la réunion de la commission administrative extraordinaire du bureau exécutif de l’union régionale du Travail, tenue, samedi.

Des incidents survenus à Zaghouan, suite au sit-in observé, jeudi, au siège du gouvernorat, par les ouvriers de l’usine de l’aluminium de Zriba.

Le sit-in a été levé et les protestataires ont été évacués du siège du gouvernorat vers 22h après des affrontements avec les forces de l’ordre, qui ont fait usage de bombes lacrymogènes pour disperser la foule.

Presse contre-révolutionnaire (African Manager, 7 avril 2013) via Solidarité ouvrière

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[Crète] Un candidat de l’Aube Dorée jeté à la mer

http://juralib.noblogs.org/files/2013/04/017.jpgStelios Vlamakis candidat de l’Aube Dorée en Crète a été jeté à la mer dans le port vénitien de Chania (La Canée), en Crète, par les résidents locaux qui réagissaient aux attaques contre des immigrés et d’autres résidents par des partisans nazis dans le centre ville.

L’incident a eu lieu mardi soir. Les membres de l’Aube Dorée avaient une petite fiesta dans une cafétéria rue Apokoronou, dans le centre-ville de Chania. Environ 10 membres de l’Aube Dorée, ivres depuis le début de l’après-midi, selon des témoins, chantaient des hymnes et faisaient le salut nazi à quelques mètres du fan club de l’AEK Athènes à Chania et à environ 70 mètres des bureaux du comité local du KKE, le parti communiste grec.

Les membres du groupuscule néonazi se sont ensuite dirigés vers le port vénitien, ont attaqué deux immigrés, selon des témoins, et ont eu une confrontation verbale avec un enseignant membre du conseil de l’ADEDY, la confédération des fonctionnaires. Arrivés près du port, les nazis ont eu des mots avec des clients d’un magasin et des touristes, mots qui se sont transformés en affrontements avec des activistes anarchistes qui se rassemblaient. Au cours des affrontements un candidat de l’Aube Dorée a été jeté dans le port et deux autres membres de l’organisation fasciste de 43 et 23 ans ont été blessés et conduits à l’hôpital de Chania pour recevoir les premiers soins.

Après être restés « les bras croisés », selon l’annonce du parti communiste, les forces de l’ordre ont arrêté quatre membres du parti nazi, l’enseignant et un serveur. Au poste de police, l’enseignant a déposé une plainte contre deux membres de l’Aube Dorée, les accusant d’outrage, alors que les partisans du groupuscule fasciste ont décidé de poursuivre le jeune professeur, ainsi qu’un journaliste de Chania qui … ne semblait pas être présent lors de l’incident. Les nazis ont ensuite déposé une plainte contre quatre jeunes en les accusant de violence. Ils ont été libérés sur ordre du procureur.

Selon les témoignages de voisins, des membres de l’Aube Dorée ont également attaqué un officier des forces militaire de l’OTAN et ses collègues se seraient précipités pour le défendre.

Après les affrontements, les membres du parti communiste ont défilé en ville pour protester contre la présence de l’Aube Dorée. Le parti communiste a fait une déclaration disant que « le parti nazi de l’Aube Dorée a encore une fois montré son vrai visage. Des membres connus et dirigeants de l’Aube Dorée erraient ivres dans les rues de Chania. » Le KKE a également noté que la « Les aubedoriens sont le fouet des magnats et le long bras de la répression qui vise à frapper les grévistes, les immigrés et les mouvements de la classe populaire ».

Leur presse (Okean News, 5 avril 2013) via Solidarité ouvrière

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[Bibliotheque 152 à Saint-Jean-du-Gard] Médecine, psychiatrie et patin couffin

Lundi 8 avril à 19h
Rencontre sur l’accès aux soins en France, avec Joël, médecin

Vendredi 12 avril à 19h
Rencontre avec la revue « Sans remède »

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TÉLÉCHARGER LE FLYER

Sans Remède est un journal sur le pouvoir psychiatrique et la médicalisation de nos vies, alimenté par des vécus, des confrontations et des points de vus, dans une perspective critique.

Un bout de l’équipe de rédaction sera là pour vous présenter son dernier numéro et un montage du documentaire Sainte Anne, hôpital psychiatrique.

Sur place des exemplaires papier de la revue seront disponibles. Le canard est d’ores et déjà lisible et téléchargeable sur sansremede.fr (à noter dans le numéro 2 un article sur le documentaire Sainte-Anne, hôpital psychiatrique).

Les présentations et discussions seront évidemment suivies de repas fraternels et sororaux préparés par tous.

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[Dijon] Aux Tanneries et Chez Papy en avril 2013

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À Dijon, prochainement :

Chez Papy, 8 rue Amiral Pierre, Dijon
squat installé dans le quartier des Lentillères

Radio & feminisme | mardi 23 avril 2013
Ondes de choc
C’est une écoute collective d’émissions de radio féministe/TPG, et une discussion autour du thème choisi. RDV à 15h pour les personnes qui veulent faire des gâteaux, du thé, café. Tu peux aussi amener une boisson ou de quoi « goûter ». Écoute à 16h. On choisira le thème de l’émission ensemble.

Espace autogéré des Tanneries, 17 boulevard de Chicago, Dijon
squat conventionné, ouvert depuis 1998

• Cinéma | mercredi 10 avril, 21h
Je suis né d’une cigogne, film de Tony Gatlif, 1999, 1h20.
Otto et Louna se rencontrent tous les matins dans le RER. Lui, vit dans un HLM avec sa mère. Chômeur, il vend des numéros de « L’Itinérant ». Elle, coiffeuse vit chez une vieille dame harcelée par les huissiers. Ali, ami d’Otto, jeune musulman dont les parents sacrifient leur culture au profit de la sacro-sainte Intégration, galère dans la rue, lit Marx, Debord… Lassés par l’horizon d’un avenir sans surprise, illes décident de tout plaquer, volent une voiture et partent au hasard des routes. Une cigogne blessée trouvée au bord du chemin va donner un sens à leur cavale. Illes découvrent qu’elle s’appelle Mohamed, cigogne clandestine venue d’Algérie, ayant traversée les frontières sous un camion. Illes décident de lui trouver des papiers et de lui faire passer la frontière allemande, pour retrouver sa famille.

Café-lecture + ciné | mercredi 17 avril
18h / Surveiller et punir, de Michel Foucault, 1975, Éditions Gallimard.
Prenant comme point de départ la fin des supplices publics et la généralisation de la prison au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, Foucault s’attaque au décryptage de la société dont les piliers reposent entre autres sur la discipline, le contrôle et l’incarcération. Alors que la prison est décriée de toutes parts depuis ses débuts, elle est aujourd’hui encore un élément clé pour le maintien de la paix sociale. Pourquoi ? Comment ? C’est ce nous essaierons de comprendre avec Michel.

21h / Surveillance, film de Jennifer Lynch, 2008, 1h38.
Dans un coin perdu de la plaine américaine, deux agents du FBI enquêtent sur des meurtres qui ont eu lieu dans les environs, entre le désoeuvrement social et la dégueulasserie des flics…

• Assemblée d’activités + cinéqueer | mercredi 24 avril
18h30 / Assemblée d’activités

20h30 / Cinéqueer 12 : I love you Philip Morris, film de Glenn Ficarra, 2009, 1h33.
Une fabuleuse histoire d’amour entre deux hommes qui se rencontrent en prison, dont l’un est un arnaqueur professionnel. Un film drôle et épique aux nombreux rebondissements, dont un des intérets majeurs est d’être un film simple et distrayant (sic), qui n’est pas centré autour du fait que les principaux protagonistes sont homosexuels. De plus, il est toujours agréable de voir deux des plus gros sex symbols masculins d’Hollywood (Jim Carrey et Ewan Mc Gregor) détruire leur image traditionnelle à cette occasion. Quoiqu’il en soit, à voir avec du pop corn et des rires !

Journées « Explicites » | samedi 27 avril
Journée « Explicites » autour des problématiques féministes pro-sexe et de diverses formes de sexualité. Pour plus d’infos

Atelier néoburlesque | lundi 29 avril
Atelier néo-burlesque en non-mixité meuf, à partir de 19h. Viens avec des idées d’exercices de lâcher-prise et de théâtre ! Pour plus d’informations et pour s’inscrire

Et aussi, place du Bareuzai (centre-ville)

• Food not bombs | samedi 20 avril, 12h
Le collectif Food Not Bombs propose chaque mois un repas gratuit à 12h, place du Bareuzai (aka place François Rude). Nous nous attachons au principe de gratuité car nos repas sont préparés à base d’aliments récupérés. Alors que la pauvreté et les fins de mois difficiles sont le lot quotidien de beaucoup de personnes, nous vivons dans une société d’abondance exclusive. Il vaut mieux remplir un container de nourriture plutôt que de la distribuer gratuitement à ceux et celles qui en auraient besoin. Nous concevons également nos actions comme un lieu de rencontre, d’échange et de solidarité. Nous ne percevons pas la misère comme une pure statistique économique à enrayer par le biais de la charité. Et nous entendons lutter contre l’isolement au sein d’un système capitaliste qui s’appuie sur l’atomisation des invidus. C’est pour cela que nous tenons a nous réapproprier l’espace public en nous installant dans la rue sans autorisation. Nos repas ont également la spécificité d’etre végétaliens, c’est à dire sans viande, ni poisson, ni lait, ni œuf. Car nous reconnaissons les animaux comme des êtres sensibles. Et pensons que leur exploitation (élevage, expérimentations scientifiques, divertissements…) doit être remise en cause. Rendez-vous tous les troisièmes samedis du mois !

Liste francophone de diffusion d’infos relatives aux squats, 6 avril 2013

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[FPP DUB PARTY Vendredi 12 avril au Transfo (Bagnolet)] Soirée de soutien à la radio libre Fréquence Paris Plurielle

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[Who’s who] Les récupérateurs en mars 2013 (6)

Guy Debord, force ou farce ?

La BNF consacre une exposition jusqu’au 13 juillet 2013, au père de l’Internationale situationniste : Guy Debord. Le stratège était-il un imposteur de génie ? L’ambiguïté persiste.

Et si tout cela n’avait été qu’un gigantesque canular ? Et si le situationnisme n’était qu’une plaisanterie de haut vol, un surréalisme sans poésie, un cinéma sans spectateurs, un marxisme cantonné à la cour de la Sorbonne ? Et si, enfin et surtout, toute cette aventure collective n’avait été que le masque d’un seul homme, Guy Debord (1931-1994), « le plus fameux des hommes obscurs », comme il se dépeint lui-même dans cette belle langue héritée du cardinal de Retz ?

Paradoxalement, c’est au moment où l’auteur de La Société du spectacle est sacré par une exposition à la Bibliothèque nationale de France que le soupçon gagne. Ses manuscrits sont là (magnifiques murs composés de ses fiches de lecture), les tracts et slogans de l’Internationale situationniste claquent, le prototype en métal du Jeu de la guerre, cet échiquier pour stratèges en chambre inventé par le Maître, trône superbement dans l’obscurité, les cahiers Gibert, dans lesquels il a écrit son « best-seller », dévoilent sa petite écriture, oui, toutes ces archives achetées voilà deux ans 2,7 millions d’euros par la BNF sont là, devant nous, et pourtant, le doute persiste. Que reste-t-il de cette avant-garde qui sut si bien se mettre en scène, jusqu’en sa postérité, comme en témoigne le beau catalogue de l’exposition ? Quelques libelles nerveux annonciateurs de Mai 68, de cinglants slogans sur les murs du Quartier latin (« Ne travaillez jamais ! »), le style superbement oraculaire des ouvrages de Guy Debord, une théorie un peu vaine du « spectaculaire intégré » et un réservoir de rêves pour adolescents en mal de dérives urbaines et de révolution. Un mélange de stratégie et de jeu. Clausewitz rue Gay-Lussac.

Presse confusionniste (Jérôme Dupuis, LExpress.fr, 5 avril 2013)

 

Les salauds, ils ont ressuscité Guy Debord !
L’IMPOLIGRAPHE

En sortant de mes pâques, si peu religieuses qu’elles furent, je ne suis toujours pas sûr de vouloir croire à la possibilité d’une résurrection et surtout pas à la mienne. Et j’aurais aimé que l’on ne s’autorise pas à ressusciter qui récuserait pareil traitement, de toutes ses forces de mort ayant choisi de l’être.

C’est Guy Debord qu’on nous ressuscite, là, maintenant. Il voulait « afficher, comme Li Po, cette noble satisfaction : ‘depuis trente ans, je cache ma renommée dans les tavernes’ » – eh bien, l’en voilà sorti de sa taverne, et de force, par la peau des mots, pour être exposé à la Bibliothèque nationale française. Comme si l’ironique et douloureux Panégyrique [Guy Debord, Panégyrique, Gallimard 1993] qu’il écrivit de lui-même ne suffisait pas, et que sa conclusion, belle épitaphe que l’on voudrait pour nôtre, n’était pas assez péremptoire pour décourager les épigones : « ici l’auteur arrête son histoire véritable : pardonnez-lui ses fautes ».

Certes, la force des institutions qui ne sont ni armée, ni police, est dans leur capacité à récupérer ce qui les nie : les appareils idéologiques d’État se nourrissent de leurs opposants car il faut lire ses ennemis pour les combattre. Mais si nos maîtres lisent ceux qui les honnissaient, on nous prie, nous, de dissoudre nos références dans une absolue équivalence entre elles, le tout équivalant au rien. Ce gigantesque équarrissage de tout ce qui peut se dire et se créer, qui permet à Bernard-Henri Lévy de se prendre pour Guy Debord et à John Armleder pour Marcel Duchamp, nous permet certes d’entendre, de loin, brouillée par le marché et le snobisme, quelque grande voix hurlante, ou de voir quelques grands traits furieux qui en d’autres temps eussent été tenus pour inexistants. Mais au bout du compte, tout étant également (ou peut s’en faut) accessible, tout se vaut – et rien ne vaut plus grand-chose.

Quelques révoltés de service, quelques colériques spectaculaires font bien un petit tour de piste dans les médias, mais leurs tours sont de plus en plus rapides, sur des pistes de plus en plus courtes, pour un spectacle bientôt aussi bref que leurs idées, et pour un public n’attendant que leur numéro. Nous les retrouverons ensuite tenant leur rôle d’opposants conformes et d’iconoclastes prudents, ratiocinant une adhésion fervente à quelque vieille lune idéologique, cultivant le coin de jardin que les pouvoirs leur allouent en remerciement du service rendu par leur révolte passée. C’est ici le spectacle du refus et la mise en scène de la négation. Debord en tenait, lui, pour la négation de la mise en scène et le refus du spectacle.

Cet amoureux de la vie qui s’est « employé d’abord et presque uniquement à vivre comme (il lui) convenait le mieux » jusqu’à se donner la mort, ce conspirateur sans autre conspiration qu’une « Internationale situationniste » qui ne compta jamais que quelques dizaines de membres, et jamais plus de dix à la fois, cet inventeur d’une étrange sorte d’anarchisme aristocratique aux références mêlant Retz et Villon, Clausewitz et Lacenaire, se retrouve ainsi exposé, honoré, ressuscité par la Bibliothèque nationale. Ce n’est pas l’hommage du vice à la vertu, mais c’est tout de même quelque chose comme l’exposition, par l’institution d’État, de sa conviction de pouvoir tout digérer, tout intégrer.

De Debord, il nous reste une colère inextinguible. Mais non de ces colères pulsionnelles qui s’éteignent sans avoir jamais d’autre conséquence que la fatigue du colèreux : la colère de Debord est une colère qui a du style, de la constance, de la structure. L’homme qui traçait sur les murs au début des années cinquante ce mot d’ordre : « ne travaillez jamais ! » n’eut de cesse de travailler à la sape de l’ordre du monde, et rien n’est plus épuisant lorsque comme lui on ne veut rien négocier ni affadir de cet engagement de moine-soldat, mais d’un moine sans dieu et d’un soldat sans armée. « Je n’ai jamais cru aux valeurs reçues par mes contemporains, et voilà qu’aujourd’hui personne n’en connaît plus aucune », écrivit Debord dans son Panégyrique, en 1993. L’année suivante, à 63 ans, il se donnait la mort.

En 1967, l’Internationale situationniste proclamait : « nous voulons que les idées redeviennent dangereuses ». Presque un demi-siècle plus tard, n’en sommes-nous pas à cet état des choses où, désormais, toute idée est redevenue dangereuse, par le seul fait d’être une idée dans un monde sans idée ?

Presse confusionniste (Pascal Holenweg, Conseiller municipal plus ou moins socialiste en Ville de Genève, LeCourrier.ch, 2 avril 2013)

 

Le Guy Debord Show est à la BnF

Pour Olivier Assayas, conseiller de l’exposition, « Debord était en guerre ». La preuve avec son art de détourner les citations.

« Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux » : cette synthèse, la meilleure de la pensée du philosophe situationniste Guy Debord, est aussi l’aphorisme le plus souvent cité, parfois jusqu’à la nausée, par les gens revenus de tout. Ils vous le jettent à la figure avec commisération comme pour dire : « Mon pauvre ami, il n’y a que les dupes qui cherchent encore la vérité ! »

En 2008, dans un essai enlevé, Jacques Rancière a tordu le cou à ce postsituationnisme qui prend des poses désenchantées (Le Spectateur émancipé, La Fabrique). Guy Debord lui-même n’est pas à l’abri de cette tentation d’observer avec dédain le troupeau humain. La nostalgie et un zeste d’aristocratisme affleurent dans ses textes, le rapprochant — en plus puissant — des anti-modernes façon Philippe Muray qui vitupèrent l’abrutissement général pour mieux s’en distinguer.

Heureusement, le fondateur de l’Internationale situationniste avait une autre facette, plus intéressante et généreuse. Y dominent le goût des jeux graphiques, l’art des détournements facétieux, le désir d’en découdre en inventant des formes. L’exposition qui s’ouvre cette semaine à la Bibliothèque nationale de France permet d’en prendre la mesure.

En 2011, les archives du philosophe avaient été vendues à l’État français par sa veuve pour 1 million d’euros. Les voici visibles pour le public. Pas de révélations fracassantes, mais un rééquilibrage de l’œuvre au profit de la partie graphique. C’est ainsi que le rapprochement sous la même vitrine des trois cahiers originaux de la Société du spectacle et la bande dessinée américaine qui fut détournée pour servir de plaquette-annonce semble nous dire : ne me prenez pas trop au sérieux !

Mais revenons à la thèse 9 du chapitre I de la Société du spectacle : « Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux. » Elle provient d’une formule de Hegel dans la Phénoménologie de l’esprit : « Le faux est un moment du vrai. » L’inversion de Debord fut un trait de génie : c’est solennel, fulgurant, ça en impose.

Le procédé est à l’œuvre dans toute la Société du spectacle , véritable patchwork de phrases détournées. C’était une méthode, une façon de construire sa pensée. À la BnF, on voit comment, toute sa vie, Debord a lu et recopié d’une écriture enfantine des extraits de Machiavel, Shakespeare, Châteaubriand, Trotski… À sa mort, les fiches étaient rangées par dossiers, ornés d’une étiquette d’écolier. En marge, il ajoutait parfois : « det », pour « détournable ».

« La postérité debordiste est tellement pénible »

Puisse ce coup de projecteur sur Debord en bricoleur de citations atténuer le culte pompeux dont il est devenu l’objet… Culte d’autant plus ridicule qu’il est en contradiction avec l’idée même de critique du spectacle. « La postérité debordiste est tellement pénible », soupire Olivier Assayas. Le cinéaste, qui a assuré la restauration des films de Debord il y a une vingtaine d’années, est le conseiller scientifique de l’exposition.

Dans Après mai, sorti cet automne, il évoquait à mi-mot le rôle de Debord face à un gauchisme devenu destructeur, au début des années 1970. « En 1969, il dissout l’Internationale socialiste. Il était chef de bande et se retrouve seul. Voilà ce qui me plaît chez lui : la façon qu’il a eue de se transformer en fonction de la transformation du monde. Il était en guerre. » Une transformation de soi qui relève de la même logique d’adaptation stratégique que les détournements de Hegel ou de Marx. D’ailleurs, l’exposition se clôt par son « Jeu de la guerre », qu’il conçut en annotant Clausewitz.

« Il voulait frapper avec ses aphorismes, pour lui, c’étaient des armes contre la société. Il prétendait avoir tout dit », souligne Anselm Jappe, auteur d’une remarquable analyse qui sort la pensée debordienne de son splendide isolement (Guy Debord, Denoël). Car, malgré lui, le philosophe appartient à une vaste réflexion collective sur le lien entre exploitation économique et aliénation culturelle.

« Sa critique du spectacle converge avec les travaux de l’école de Francfort sur l’industrie culturelle », poursuit Jappe. Preuve de cette imprégnation : l’exposition dévoile des échanges avec Henri Lefebvre ou le groupe Socialisme ou barbarie. « Il ne désirait pas de descendance, conclut Jappe. Il souhaitait rester comme une apparition solitaire. » Mais un solitaire qui ne pouvait pas vivre sans les mots des autres…

Presse confusionniste (Éric Aeschimann, Le Nouvel Observateur, 28 mars 2013)

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[Nique la police] Hourra pour la Noé (Chanteloup-les-Vignes) !

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgGuet-apens contre la police dans les Yvelines

Une quarantaine de personnes, dont des adolescents âgés de moins de quinze ans, ont tendu un guet-apens à un véhicule de police dimanche soir à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), a-t-on appris lundi de source policière.

Vers 21h30, un équipage de police qui patrouillait dans la zone d’aménagement concerté (ZAC) de la Noé, à Chanteloup-les-Vignes, a été la cible de jets de pierres d’un groupe d’une quarantaine de personnes, selon une source policière.

Une première tentative d’interpellation s’est soldée par d’autres jets de projectile et des renforts ont du être appelés sur les lieux. « Les véhicules ont été poursuivis à pied jusqu’à la gare de Chanteloup (à quelques centaines de mètres) », a indiqué cette même source, évoquant des « impacts de pavé » sur l’un des fourgons.

Les forces de l’ordre ont procédé à une dizaine de tirs de flash-ball et de lanceur de grenade pour se dégager, aucun blessé n’étant à déplorer.

« Il y avait une intention manifeste de guet-apens, les candélabres avaient été mis à terre », a ajouté la source policière.

Quatre adolescents, âgés de quatorze et quinze ans et résidant à Chanteloup-les-Vignes, ont été interpellés notamment pour violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique avec arme et placés en garde à vue.

Ils devraient être présentés à un juge des enfants.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer via CharenteLibre.fr, 2 avril 2013)

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[Centre de rétention de Perpignan] Un prisonnier se crève l’œil pour protester contre sa rétention, les autres retenus en grève de la faim

Mécontent de ses conditons de rétention, il se crève l’œil avec un stylo !

Les camarades de ce Mexicain se sont privés du repas du midi pour le soutenir dans ses protestations.

17 prisonniers du centre de rétention de Perpignan ont refusé de s’alimenter jeudi midi. Cependant, ce n’était pas une grève de la faim car ils ont mangé leur repas le soir.

Ils voulaient en fait montrer leur soutien envers un de leurs camarade qui s’est planté un stylo dans l’œil pour protester contre leurs conditions de vie dans le centre.

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L’étranger en situation irrégulière qui s’est crevé un œil jeudi matin au centre de rétention administrative de Perpignan où il était enfermé depuis le 31 mars se trouve dans le coma ce vendredi soir.

Ce Mexicain de 39 ans s’est enfoncé un stylo dans l’œil jeudi matin a priori pour dénoncer ses conditions de rétention.

Opéré à l’hôpital de Perpignan où il avait été amené sous escorte par les Sapeurs Pompiers, l’homme est entre la vie et la mort son pronostic vital étant engagé.

Mailing RESF, 5 avril 2013

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Notes pour un mode d’emploi des médias

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Zine Library

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[Lille, vendredi 12 avril] Discussion non-mixte sur le contrôle des corps des femmes par la médecine

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Discussion non-mixte sur le contrôle des corps des femmes par la médecine

Le vendredi 12 avril à 19h chez Violette, discussion non-mixte 19 place Vanhoenacker à Lille

Nous sommes un collectif féministe qui s’est regroupé autour d’une critique de la gynécologie institutionnelle. Motivées par notre envie de dénoncer les examens abusifs dont nous avons été plusieurs à faire les frais, nous avons décidé d’enquêter sur la manière dont la gynécologie contrôle nos corps. En partant de nos expériences individuelles, en particulier celle du papillomavirus, nous avons constaté que les médecins sont bien souvent ignorants sur ce sujet. Cela ne les empêche pourtant pas d’affirmer des vérités contradictoires, d’être intrusifs à tout point de vue, de porter des jugements sur notre sexualité. C’est donc à partir de l’exemple du papillomavirus que nous aborderons les questions suivantes : • Les campagnes de préventions massives et l’injonction au contrôle gynécologique régulier. • Les examens de dépistage abusifs voir intrusifs et les limites de leur efficacité. • Le vaccin et la culpabilisation des femmes.

La Brique

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[Les progrès du capitalisme] Révélations sur le trafic des migrants d’Érythrée (âmes sensibles s’abstenir)

Coup de filet contre le trafic d’otages érythréens en Égypte

Deux hommes et une femme ont été incarcérés en Suède, dans une affaire de chantage au meurtre visant un réfugié érythréen retenu en otage en Égypte. C’est une première dans le monde depuis l’apparition des prises d’otages collectives d’Érythréens dans le désert du Sinaï il y a quelques années. Et le début d’une enquête qui pourrait remonter jusqu’à la hiérarchie militaire érythréenne.

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TÉLÉCHARGER LE RAPPORT DE L’EEPA (EUROPE EXTERNAL POLICY ADVISORS, OCTOBRE 2012)

Disons que le garçon s’appelait Yonas. Sa véritable identité ne doit pas être révélée, sa famille ignorant ce qui est advenu de lui. Il avait dix-neuf ans et comme des milliers de jeunes Érythréens, chaque année depuis dix ans, il avait fui son pays à pied début 2012, espérant échapper à la dictature du président Issayas Afeworki.

Kidnappé dès son arrivée au Soudan, il avait été livré avec neuf autres otages à « Abou Sultan », le chef de l’une des familles mafieuses qui sévissent dans le désert du Sinaï, en Égypte. Détenu pendant près d’un an, il est mort fin janvier après deux jours de crucifixion — la punition ultime infligée à leurs prisonniers par les gangsters bédouins qui règnent en maîtres sur la région. Jamais il n’est parvenu à réunir les 33’000 dollars exigés par ses kidnappeurs pour sa libération.

« On l’a décroché et il a expiré. Un réfugié qui était incarcéré avec lui me l’a annoncé il y a deux semaines. Lui était le seul survivant du groupe de dix », raconte à RFI la journaliste érythréenne Meron Estefanos, qui était en contact téléphonique avec lui, depuis la Suède où elle vit.

Trois arrestations en Suède

Depuis cinq ans qu’elle est en contact quotidien avec les fugitifs de son pays natal, Meron Estefanos avait fini par croire que « tout le monde se fiche des Érythréens et de ce qu’ils endurent ». Cette fois, après le martyre de Yonas, c’est différent. Deux hommes et une femme ont été arrêtés le 20 février à Solna, une banlieue de Stockholm. Ils étaient les intermédiaires à qui Meron, que Yonas avait fait passer pour sa cousine, devait remettre l’argent de la rançon. Selon le procureur en chef Krister Petersson, ils ont été inculpés « d’extorsion » et de « conspiration en vue de commettre un assassinat ».

L’enquête de la police suédoise a duré plusieurs semaines, comptant sur la discrétion de Meron Estefanos. « Les complices des kidnappeurs m’envoyaient des textos plusieurs fois par jour, raconte-t-elle à RFI. Ils se faisaient de plus en plus menaçants. J’ai eu beau insister auprès d’eux, à partir du 24 janvier, je n’ai plus eu de contact avec Yonas. Je savais que la police écoutait, mais que quelque chose de terrible lui était arrivé. » Épuisé par les sévices, il avait fait croire que sa « cousine » avait collecté la rançon, pour gagner du temps.

Un réseau haut placé

Le procureur a affirmé que de nombreux cas similaires ont été signalés en Suède ces dernières années. Pourtant, au sein de la diaspora, étroitement surveillée par les puissantes ambassades d’Érythrée et leurs réseaux de mouchards, il est rare que les familles se plaignent. Incarcérations, expulsions, enrôlements de force dans l’armée, menaces : les représailles contre les parents restés au pays sont systématiques.

D’autant que la complicité de hauts gradés de l’armée érythréenne dans ce trafic sont probables. Dans son dernier rapport, en juillet 2012, le Monitoring Group de l’ONU sur la Somalie a d’ailleurs désigné le général Tekle Kiflai « Manjus », commandant des gardes-frontière, comme l’un des bénéficiaires de ce business lucratif. L’agence de presse suédoise TT cite même le cas de sept familles résidant en Suède, ayant dû payer 7000 dollars à « un officier supérieur de l’armée érythréenne » l’année dernière. Le militaire menaçait de vendre ses otages à des trafiquants au Soudan si les rançons n’étaient pas payées dans les 24 heures.

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TÉLÉCHARGER LE RAPPORT D’AMNESTY INTERNATIONAL (AVRIL 2013)

En effet, l’histoire de Yonas n’est pas unique. Sur les 1000 à 3000 Érythréens qui parviennent à passer clandestinement la frontière chaque mois, selon le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR), nombreux sont ceux qui sont capturés par des soldats soudanais avant d’avoir pu atteindre le camp de Shegerab, près de Kassala. Les évadés sont alors vendus à des bandes criminelles issues de la communauté Rachaïda, qui les revendent à leur tour à leurs « cousins » bédouins du Sinaï. La livraison des otages est assurée jusqu’en Égypte dans des camions transportant également toutes sortes de contrebande, notamment des armes à destination de la bande de Gaza.

Chambres de torture

Une fois incarcérés dans les villas du Sinaï, les otages sont torturés pendant qu’ils appellent leurs familles et les supplient de réunir l’argent exigé. « Chaque gang a sa méthode, explique Meron Estefanos. On coule du plastique fondu sur leur dos, puis on les oblige à rester debout contre un mur pour que leurs plaies s’infectent. Ou bien on les électrocute, on les viole ou on les force à se violer entre eux. » Selon les témoignages qu’elle a collecté, les villas où sont détenus les Érythréens ont d’ailleurs été construites dans le seul but de servir de camp de torture. Des anneaux pour accrocher les chaînes et des arceaux pour pendre les détenus sont moulés à même le béton des chambres d’incarcération.

Chaque clan a son réseau de « collecteurs » de rançons. L’argent est versé soit en liquide, soit par Western Union. Les numéros de téléphone des intermédiaires sont suisses, suédois, britanniques, israéliens, égyptiens, ou proviennent de la bande de Gaza et même d’Érythrée. Il faut alors livrer un sac plein d’argent, en plein jour, à Asmara, au cœur de la capitale d’un régime contrôlant pourtant tous les aspects de la vie des citoyens qui ne l’ont pas encore fui.

Presse esclavagiste (Léonard Vincent, RFI, 27 février 2013)

Plus d’informations sur l’Érythrée, en français, sur le blog d’information de Léonard Vincent

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[La fraude fiscale, instrument policier de chantage et de manipulation] « Ces services se nourrissent des délits qu’ils ne souhaitent pas voir apparaître ou révéler à l’autorité judiciaire pour ne pas amoindrir leur influence »

Un rapport accuse le renseignement intérieur d’entraver la justice

Un rapport que La Croix a pu consulter dénonce des dysfonctionnements de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Rédigé par des officiers du renseignement intérieur, il a été remis confidentiellement aux députés du groupe de travail parlementaire sur l’exil fiscal constitué en janvier 2013.

C’est un document d’une sévérité inédite rédigé par un collectif d’officiers de la DCRI, ce « FBI à la française » issu, en 2008, de la fusion entre la Direction de la surveillance du territoire (DST) et les Renseignements généraux (RG) voulue par Nicolas Sarkozy. Rédigé sur 14 pages en style parfois télégraphique, ce véritable audit du service de renseignement, mais aussi de nombreuses autres directions de la police compétentes en matière de délinquance financière, a été remis le 16 février dernier aux parlementaires du groupe de travail sur les exilés fiscaux dirigé par le député socialiste Yann Galut.

banque suisse UBS

Cette note très précise, que La Croix a pu consulter, encourage les élus à interroger, si possible dans le cadre d’une commission d’enquête parlementaire, les anciens et actuels patrons ou responsables de la DCRI (dont Bernard Squarcini, Gilles Gray, Éric Bellemin-Comte…), notamment celles et ceux qui étaient et sont encore chargés du renseignement économique et financier, ainsi que ses chefs du « département sécurité » ou du « groupe action » de la sous-direction chargée du renseignement économique.

Car les auteurs de la note se livrent à un véritable réquisitoire, révélant d’une part la surveillance étroite opérée par le renseignement intérieur sur l’organisation de la fraude fiscale internationale, notamment celle qui fut organisée en France par la banque suisse UBS, et dénonçant d’autre part la non-transmission à la justice des informations considérables recueillies lors de cette surveillance.

« Pourquoi, après avoir découvert cette infraction pénale (NDLR : celle commise par UBS), la sous-direction K (renseignement économique et financier) de la DCRI ne l’a-t-elle pas dénoncée au procureur de la République (…) ? Pourquoi la sous-direction K a-t-elle axé son travail de surveillance sur les cadres de l’UBS qui dénonçaient le système de fraude plutôt que sur ceux (qui étaient) à l’origine du système ? », peut-on lire dans ce document confidentiel.

service interministériel d’intelligence économique

Plus grave encore, les rédacteurs de la note pointent du doigt « les services extérieurs à la DCRI qui ont travaillé sur le dossier Tracfin (1) » concernant l’organisation de l’évasion fiscale massive de la France vers la Suisse, notamment le service interministériel d’intelligence économique. Selon l’un de ces officiers, « la presque totalité des cadres de la DCRI et de ces autres services de police ou de renseignement, toujours en responsabilité, sont ceux qui ont servi avec zèle le président de la République précédent ».

Résultat, selon eux, « le faible nombre de dénonciations qui émanent des services de renseignement spécialisés dans le domaine économique et financier, notamment ceux de la DCRI, nous incite à réfléchir sur la mission de ces services dont l’inefficacité pénale est injustifiable ». Dès lors, le verdict de ces professionnels est radical : « Ces services se nourrissent des délits qu’ils ne souhaitent pas voir apparaître ou révéler à l’autorité judiciaire pour ne pas amoindrir leur influence, quand le besoin s’en fait sentir. »

une entrave majeure à la justice

Enfin, la note des officiers du renseignement intérieur remise aux élus affirme que le fonctionnement actuel de leur service représente une entrave majeure à la justice. « Il conviendrait de ne plus abusivement protéger le recueil de renseignements économiques et financiers par le “secret défense”, car ce type de renseignements ne menace pas la défense ou la sécurité nationale », écrivent-ils.

Avant de conclure : « Généraliser la classification des activités et des informations recueillies par la DCRI empêche la justice d’avoir à connaître des informations dont elle a rapidement besoin pour ses enquêtes. »

Publié par un agent de déstabilisation de la Cinquième Colonne anarcho-autonome d’Al-Qaida (Antoine Peillon, LaCroix.com, 4 avril 2013)

 

Offshore Leaks : les chiffres effarants de l’évasion fiscale

Mise en une par la crise chypriote et l’affaire Cahuzac, l’évasion fiscale est maintenant en ligne de mire d’une opération mondiale de transparence, Offshore Leaks. Les chiffres à retenir.

Après Wikileaks, Offshore Leaks. L’ICIJ, consortium international de journalistes d’investigation, a communiqué à différents journaux, dont Le Monde en France, 200 gigabits de données sur des comptes ou des intérêts offshore détenus par des entreprises et des particuliers. Des documents et des informations issues principalement des Îles Vierges britanniques, un paradis fiscal placé par l’OCDE dans sa liste grise des pays non-coopératifs.

Un tiers des ressources financières mondiales dissimulé

Que représente l’évasion fiscale dans le monde ? Selon le FMI, les fonds concernés se monteraient à 5500 milliards d’euros, soit près de trois fois le PIB de la France. 50% des transactions mondiales transiteraient par des paradis fiscaux, qui compteraient 4000 banques et 2 millions de sociétés écrans.

Mais pour l’ONG Tax Justice Network, les sommes en jeu seraient encore plus importantes, atteignant 16’344 à 25’000 milliards d’euros, soit le PIB des États-Unis plus celui du Japon, ou 10 fois celui de la France. Cela représente un tiers des ressources financières mondiales, et une somme qui pourrait générer entre 148 et 218 milliards d’euros de recettes fiscales par an dans les caisses des États du monde entier. Soit plus que l’aide publique au développement fournie par les pays de l’OCDE, en baisse notoire à 100 milliards d’euros en 2012.

L’économiste James Henry, auteur en 2012 d’une étude sur l’économie offshore présentée sur le site du Guardian, a calculé que les 10 banques les plus importantes du monde en matière de gestion de patrimoine privé, des expertes de l’optimisation fiscale dont Goldman Sachs, le Crédit suisse et UBS, sont passées de 1800 milliards d’euros gérés en 2005 à 4800 milliards d’euros en 2010. Une spectaculaire accélération de leur activité.

James Henry a également calculé pour cette même étude que, si une dizaine de millions de personnes ont placé des biens dans les paradis fiscaux, la moitié des sommes, soit à peu près 8000 milliards d’euros, était entre les mains d’un tout petit nombre de 92’000 super-riches, soit 0.001% de la population mondiale. Alors que les citoyens ordinaires des pays endettés doivent payer les pots cassés de l’austérité.

Et la France ?

Pour la France, les avoirs dissimulés à l’étranger ont été évalués à 600 milliards d’euros par le journaliste Antoine Peillon, dans son livre paru en 2012, Ces 600 milliards qui manquent à la France (Seuil).

De son côté, en juillet 2012, la commission d’enquête du Sénat sur l’évasion fiscale a estimé entre 30 et 60 milliards d’euros son coût annuel pour les finances publiques. Mais pour le syndicat Solidaire-Finances Publiques, qui a établi un nouveau rapport début 2013 par extrapolation des résultats du contrôle fiscal, la fraude plombe les caisses de l’État à hauteur de 60 à 80 milliards d’euros chaque année. À comparer avec le déficit public de la France qui s’est élevé à 98 milliards d’euros en 2012.

Réagissant à Offshore Leaks, la Commission européenne estime quant à elle le coût de l’évasion fiscale en Europe à plus de 1000 milliards d’euros par an.

Leur presse (L’Expansion.com, 4 avril 2013)

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[Un aperçu chiffré des expulsions de Roms migrants et des démolitions de camps de Roms en France] 4152 personnes chassées de leurs lieux de vie au premier trimestre 2013

Près de 4.000 Roms ont dû quitter leur lieu de vie depuis janvier, selon une étude

Près de 4.000 Roms ont dû quitter leur lieu de vie depuis le 1er janvier, dont un millier après une agression contre leur campement ou un incendie, selon une étude transmise vendredi à l’AFP qui déplore une « radicalisation du rejet » de ces populations.

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TÉLÉCHARGER L’ÉTUDE

Cela correspond à un cinquième des quelque 20.000 Roms, principalement originaires de Roumanie ou Bulgarie, qui vivent en France.

Vingt-huit campements, abritant 2.873 personnes, ont été évacués par les forces de l’ordre au premier trimestre, selon un recensement réalisé par Philippe Goossens de l’Association européenne pour la défense des droits de l’Homme (AEDH), en recoupant les témoignages d’associations et les articles de presse.

Ce chiffre est en forte hausse par rapport au trimestre précédent (1.582 personnes), mais inférieur à l’été dernier marqué par 40 sites démantelés (4.630 personnes).

En revanche, il y a une nette augmentation des lieux de vie évacués suite à un incendie ou une agression: dix sites depuis janvier (1.007 personnes concernées), contre trois au dernier trimestre 2012, un au 3e trimestre, souligne M. Goossens.

En hiver, il y a davantage de feux dans ces camps, en raison des moyens de chauffage artisanaux employés. Mais, le nombre de sinistres reste plus élevé cette année qu’au premier trimestre 2012 (6 incendies, 777 personnes délogées).

À la fin août, le gouvernement avait adopté une circulaire pour encourager la recherche de solutions de relogements. Sur les 40 évacuations, « une solution partielle de relogement a été proposée 15 fois », selon le rapport de l’AEDH.

Mais « les propositions de relogement sont temporaires (deux à trois jours) dans des hébergements d’urgence (…) et elles ne sont adressées qu’à une partie de la population du lieu de vie », écrit son auteur, qui en conclut : « La mise en application de la circulaire reste très rare et hétérogène ».

Pour lui, « les autorités continuent d’appliquer une politique intolérante et dangereuse vis-à-vis des Roms » et « ce discours attise des réactions d’intolérance de plus en plus fréquentes et qui se traduisent par la montée de la violence de la part des riverains et la radicalisation du rejet. »

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer, 5 avril 2013)

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La Brigade des fraudes travaille

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgUn ex-commissaire de la Brigade des fraudes pris la main dans le sac   

Patrick Moigne comparaît depuis jeudi au tribunal correctionnel de Paris pour des faits de corruption. Il affirme avoir juste « rendu service ».

« Le mec, il est prêt à te donner 5, 10, 15 ou 20’000 euros », soutient une interlocutrice. À l’autre bout du fil, Patrick Moigne coupe précipitamment la conversation et raccroche. Le juge n’aura eu qu’à citer quelques extraits des écoutes téléphoniques pour retenir l’attention de son auditoire. Patrick Moigne, 48 ans, ex-commissaire à la Brigade des fraudes aux moyens de paiement (BFMP), comparaît depuis jeudi au tribunal correctionnel de Paris pour des faits de corruption.

« Je suppose que vous savez ce qu’est une contrepartie financière ? » sourit le juge. Au vu de ses anciennes fonctions, Patrick Moigne ne peut effectivement l’ignorer. Dirigeant un service d’une centaine de personnes, Patrick Moigne fait une carrière brillante et devient commissaire divisionnaire à l’âge de 44 ans. À l’audience, il apparaît empâté dans un costume noir à fines rayures, les cheveux bruns coupés court, le visage bouffi. L’ex-commissaire bafouille : « Je suis une personne serviable. »

Ce que personne ne conteste. De 2005 à 2008, Patrick Moigne est suspecté d’avoir annulé des contraventions et des retraits de points, fourni des renseignements sur des procédures en cours, consulté des fichiers de la police nationale et donné des informations sur des dossiers de naturalisation. Le tout pour le compte de « vieilles connaissances », en échange de quelques liasses de billets. « Je ne l’ai pas fait par appât du gain. Je l’ai fait par amitié, par copinage, par camaraderie. (…) J’ai fait une connerie », soupire l’ex-commissaire. Le juge le coupe : « Non, ce n’est pas une connerie. C’est une infraction pénale punie de dix ans d’emprisonnement. » Silence dans la salle. En l’espace de six mois, de janvier à juillet 2007, il aurait consulté 140 fois le Stic (fichier qui recense des informations sur les auteurs d’infractions et les victimes). « Aucun des noms consultés ne faisait alors l’objet d’une procédure », insiste le juge.

Pour le compte d’enquêteurs privés…

Ces consultations de fichiers, Patrick Moigne les fait en grande partie pour d’anciennes connaissances qui officient désormais en tant qu’enquêteur privé. En particulier pour un dénommé Jacques Leroy. Petit et mince, les cheveux mi-longs tirés en arrière, la tempe grisonnante, l’enquêteur s’approche à la barre. De 2005 à 2008, il aurait demandé 80 fois à Patrick Moigne de consulter des fiches pour lui, pour environ 30 euros à chaque fois, affirme-t-il. « Pendant son audition, Patrick Moigne avait parlé de 100 à 200 euros par fiche », remarque la procureur, aussitôt contredite par l’ex-commissaire. L’assesseur est dubitatif : « Trente euros par fiche avec le risque de briser une carrière ? Ce n’est pas logique. »

Un certain Montanger rejoint les deux hommes à la barre. Enquêteur privé, il a lui aussi eu recours aux services de Patrick Moigne. « Pour les Stic, je n’ai jamais donné d’argent à M. Moigne, tranche-t-il d’une voix ferme, bien qu’un peu hachée. Seulement pour les Ficoba (fichier de recensement des comptes bancaires, NDLR). » L’ex-commissaire a en effet à plusieurs reprises signé des réquisitions bancaires de sa propre main, pour obtenir des renseignements sur le patrimoine de particuliers. Cependant, Patrick Moigne nie avoir fixé les tarifs. « J’ai accepté ce qu’on m’a donné, mais je n’ai jamais rien demandé », lance-t-il au tribunal. Les deux enquêteurs disent le contraire. Nerveux, l’ex-commissaire noue ses mains derrière son dos, entremêlant sans cesse son index et son majeur entre ses paumes.

Violation du secret professionnel

Patrick Moigne est également soupçonné de violation du secret professionnel. Jacques Leroy lui aurait demandé des informations dans l’affaire Pétrole contre nourriture. L’ex-commissaire assure qu’il n’a fait que confirmer ce qui circulait déjà dans la presse. Un argumentaire qui ne convainc pas le juge. Un quatrième homme, d’origine cambodgienne, est appelé par le tribunal. Vieille connaissance de Moigne, il l’aurait sollicité pour se renseigner sur des dossiers de régularisation et faire sauter quelques retraits de points de permis. Cent euros le point, deux cent cinquante les quatre, explique monsieur Hô. « On n’est pas d’accord », l’interrompt Patrick Moigne, qui nie avoir établi un tel barème. « Alors, vous êtes constamment sollicité par le corrupteur ! » s’agace le juge. « Non, j’ai rendu beaucoup de services sans jamais avoir rien demandé », répond l’ex-commissaire.

Les dossiers de naturalisation ? Il n’a fait que se « renseigner sur l’état des dossiers », mais n’est en aucun cas intervenu dans la procédure, soutient-il. « Pourquoi les intéressés n’ont-ils pas tout simplement appelé la préfecture ? » questionne le procureur, qui peine à croire que Moigne n’est pas intervenu pour accélérer les procédures. Une fois encore, la réponse se fait bégayante. « Tout le monde est pressé de savoir », balbutie monsieur Hô. Annabelle Philippe, le procureur, soutient que Patrick Moigne pourrait avoir touché jusqu’à 43’000 euros, même si la somme perçue par l’ancien commissaire « reste la grande inconnue de cette audience ». Elle requiert 3 ans de prison, dont 18 mois avec sursis, et 50’000 euros d’amende.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Marc Leplongeon, LePoint.fr, 5 avril 2013)

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