[Flics, porcs, assassins] Témoignage de procès de violences policières

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgUne Histoire ordinaire dans un petit tribunal ordinaire…
Toute ressemblance avec des faits réels n’est que pure coïncidence.

Il y a quelques temps de ça, une personne, appelons-la Karim, sort un soir, dans un petite ville de France. Karim, il a la peau mate. La ville, elle est plutôt d’extrême-droite.
Karim se fait contrôler : la police relève une petite infraction du code de la route, de celles qui ne portent pas à grande conséquence. Mais assez vite le ton monte…
Karim s’en sort mal : omoplate fracturée, épaule luxée, arcade éclatée, poignet abîmé. 21 jours d’arrêt reconduits plusieurs fois. Il atteint 3 mois d’ITT, et beaucoup plus tard il a encore des séquelles.
Les agents qui l’ont arrêtés auraient eu du mal à le maîtriser. L’un se plaint du doigt je crois, l’autre de la jambe, un médecin bienveillant leur accordera 1 et 3 jours d’ITT. Ils s’empressent de porter plainte.
Jusque là, rien de plus banal qu’une énième affaire de violences policières, pas plus surprenante que beaucoup d’autres. On pourrait aussi s’attarder sur les insultes racistes d’un policier, sur l’abandon en cellule de Karim gravement blessé pendant toute une nuit avant d’être conduit à l’hôpital, sur les différents arrangements proposés par quelques OPJ soucieux de protéger leurs collègues, sur les PV de garde-à-vue signés sous contrainte, sur les pressions de la police sur les témoins de la scène…

Mais, là où l’affaire dévie du cours habituel des violences policières et des petits procès discrets qui rapportent quelques centaines d’euros à deux ou trois flics, c’est que le procureur n’a pas osé faire passer Karim en comparution immédiate : il n’était même pas présentable à la justice. Et là où l’affaire s’éloigne totalement du fait divers quotidien, c’est que Karim décide de porter plainte contre la police, qu’il alerte une organisation de défense des droits de l’Homme, et que quelques articles sortent dans la presse locale.

Karim ne comptait pas en rester là, et il a décidé de mettre de l’énergie pour faire payer ceux qui l’ont tabassé.

Mal lui en a pris, et dure a été la vengeance de l’État :
Rapidement, le procureur classe la plainte contre la police. Mais il ne s’arrête pas là, et pour que Karim apprenne à bien fermer sa gueule, il porte plainte contre lui pour dénonciation de violences imaginaires, susceptibles de provoquer des sanctions à l’encontre des flics.
Quelques temps après s’être fait gravement blesser, Karim doit donc faire face à deux procès : Dans le premier, il est accusé d’avoir porté des coups aux deux policiers qui l’ont massacré. Dans le second, il est accusé d’avoir dénoncé les violences policières.

Le premier procès est long, il dure quelques heures, et aboutit à une lourde peine, pour une première condamnation : 6 mois avec sursis et 2500 euros de dommages et intérêts aux flics.

Le second procès est plus court, et aboutit à une seconde peine : 4 mois avec sursis et 3500 euros de dommages et intérêts à payer aux condés.

Maintenant, laissez-moi vous dire quelques mots de ce second procès :
On entend d’abord la version des flics, à trembler de rage : Ils n’ont jamais tenu de propos racistes à l’encontre de Karim et des témoins, et Karim les a agressé tout seul – cela, même les témoins sous pression ne l’ont jamais mentionné. Karim, ensuite, se démet l’épaule et se brise l’omoplate tout seul, en se débattant au moment où les condés lui passaient les menottes. Sur l’arcade, il n’y a jamais eu de coups de poings : Karim, menotté, s’est jeté de lui-même contre le capot de la voiture.
Rappelons qu’à cette audience, c’est bien Karim qui est accusé de mensonges !

La version de l’accusé est bien différente : Sorti de force de la voiture, il se prend un coup de poing direct ; les coups pleuvent, il sent la douleur à son épaule. Il parvient à s’échapper de quelques mètres, s’arrête sous la douleur, et les coups pleuvent à nouveau. Il perdra connaissance pendant la nuit dans sa cellule.

L’avocat des flics prend alors la parole, pour déverser ses insanités habituelles :
« Lorsque le procureur doit poursuivre des fonctionnaires de police, il le fait. » (?!?)
« L’accusé a alerté les associations, la presse » : c’est bien ce qui lui est reproché ici : avoir tenté de publiciser les violences policières ! Élément à charge, dorénavant.
« Mon client a pleuré dans mon cabinet » (en face, ça fait des mois que Karim n’arrive plus à
dormir, d’abord à cause de la douleur, puis du traumatisme).

On atteint des summums avec la prise de parole de la procureure :
« Karim a des talents pour écrire des scripts de sitcoms, mais il va falloir un peu plus s’intégrer
avant de dire n’importe quoi. »
Le racisme à l’audience, il n’est pas frontal – mais toutes ces petites touches sont révélatrices. Et si on s’attarde un peu sur le sous-entendu, on comprend qu’un⋅e souchien⋅ne peut mentir, mais pas un⋅e migrant⋅e.
« L’issue du procès sera aussi relayée dans la presse. »
Sous-entendu encore une fois, la justice devrait se tenir à huis-clos : juges et flics seraient encore plus tranquilles pour tabasser et faire payer leurs victimes.

D’ailleurs, même l’avocate de Karim le plombera sur sa démarche : « Il va saisir toutes les associations, de défense des droits, des droits de l’Homme, j’en passe et des meilleures, la presse aussi ». Elle demandera à ce que la Cour aie la décence de l’excuser, arguant que Karim n’est pas un spécialiste du droit.

En effet, un⋅e spécialiste du droit français n’oserait jamais conseiller à quiconque de porter plainte contre la police.
Un⋅e spécialiste du droit français découragerait toute tentative de dénoncer publiquement des violences policières.
Un⋅e spécialiste du droit français conseillerait à toutes les associations de défense des droits de l’Homme de fermer boutique.

Karim n’avait pas compris ça.

En tout, il aura donc 9000 euros à payer, frais d’avocat⋅e⋅s inclus (il en a changé en cours de
procédure), plus 10 mois de prison avec sursis.

Ce soir-là, Karim avait peur de se faire assassiner par les flics. Aujourd’hui, Karim a peur de cet article.

Karim a donc compris la leçon : ceci n’est pas son histoire.

C’est l’histoire d’un militant anarchiste, inventée de toutes pièces, au hasard d’un tribunal ordinaire d’une petite ville de France.

Mailing Résistons Ensemble, 25 avril 2013

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[Souvenir de Grasse] Commémoration de la mort d’Abdelhakim Ajimi, samedi 11 mai à Grasse

Bonjour à toutes et à tous,

Samedi 11 mai prochain aura lieu à Grasse une commémoration en l’honneur d’Abdelhakim Ajimi, mort le 9 mai 2008 entre les mains de la police. Les trois agents de police jugés coupables à deux reprises de la mort de ce jeune homme sont toujours en poste au sein du commissariat de Grasse. La famille Ajimi et le comité exigent la révocation de ces policiers et l’interdiction de la technique d’immobilisation enseignée et pratiquée par la police qui consiste à effectuer une « clé d’étranglement », compte tenu des risques reconnus qu’elle comporte.

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Deux personnes du Comité Vérité et Justice pour Abdelhakim Ajimi sont convoquées au tribunal de Grasse le 22 mai pour répondre de propos qu’il et elle ont tenus sur la place publique dans le cadre de notre engagement auprès de la famille Ajimi.

Nous vous attendons le samedi 11 mai 2013 à Grasse :

• 17h : Marche au départ du haut du boulevard Victor Hugo en direction du commissariat principal.

• 19h : Repas.

• 21h : Projection de Souvenir de Grasse, en présence du réalisateur Jean-Jacques Béryl-Lissac et de Mogniss H. Abdallah (agence IM’média). Ce documentaire n’a jamais été projeté à Grasse. Il ya été tourné en 1973 par Yann Le Masson, Antoine Bonfanti et Jean-Jacques Béryl-Lissac, suite à la répression d’une manifestation de travailleurs sans-papiers luttant sous le mot d’ordre « Liberté, papiers, égalité ».

Pour les personnes venant de loin, un hébergement sur place est possible, merci de nous prévenir au plus tôt.

Bien à toutes et à tous,

Ivora et Elise pour le Comité Vérité et Justice pour Abdelhakim Ajimi

Mailing Résistons Ensemble, 25 avril 2013

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[Vient de paraître] Un nouveau journal d’agitation à Paris, Barouf

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[Notre-Dame-des-Landes] La Saulce sans bleu…

La Saulce sans bleu…

Vendredi 19 avril 2013, les gendarmes mobiles se sont retirés du carrefour dit de la Saulce et de celui des Ardillères.

Le carrefour dit de la Saulce (entre la D81 et la route des Fosses Noires/Chemin de Suez) était occupé en permanence depuis 146 jours. Cette occupation militaire se traduisait dans les faits par une guerre psychologique et un harcèlement permanent des utilisateur.ice.s de cette route. En effet, sous couvert d’un arrêté préfectoral interdisant le transport de matériaux de construction et de produits inflammables, les contrôles et fouilles des véhicules et piétons conduisaient à des arrestations arbitraires, entraînant parfois des affrontements. La traversée du carrefour à pied était presque systématiquement refusée par les gendarmes mobiles qui obligeaient les habitants à passer par les champs, endommageant ainsi les pâturages.

Si le préfet explique le départ des gendarmes mobiles par une volonté d’apaisement, nous y voyons les marques d’un épuisement moral et financier [D’autres aussi y voient des motivations plus financières qu’un « geste d’apaisement »] face à notre résistance déterminée, ainsi que les besoins de l’État en forces armées sur d’autres lieux en lutte et/ou en résistance (occupations de terres, plan Vigipirate, contrôle des banlieues, expulsions de squats, de camps de Roms, etc.).

Lundi 15 avril, des actions décentralisées ont eu lieu dans une trentaine de villes (occupations de routes et de carrefours) pour protester contre l’occupation militaire de la ZAD. Cette mobilisation montre une fois de plus la solidarité massive envers cette lutte, établissant un rapport de force flagrant.

Nous défendons la zone en l’habitant et en la faisant vivre ; la gestion des routes fait partie intégrante de cette défense. Suite au départ des gendarmes mobiles, nous nous sommes réuni.e.s en assemblée générale et avons décidé de façon consensuelle que la D81 resterait circulante au trafic, à l’exception de celui des forces de répression dont ne nous reconnaissons pas la légitimité. Cependant, nous restons mobilisé.e.s et prêt.e.s à bloquer les axes routiers en cas d’attaque policière ou toute autre manœuvre visant à faire avancer le projet d’aéroport.

Dorénavant, le carrefour de la Saulce sera aussi un lieu d’accueil, d’information et d’échanges. Une guérite y est mise en place, ainsi qu’une buvette et un infokiosque.

Nous continuons à défendre cette zone comme nos camarades du monde entier en défendent d’autres ailleurs ! Cette lutte s’inscrit dans la construction d’un monde basé sur la vie, la liberté, la diversité, le respect. Si nos modes de vie sont discutables, ils ne sont pas négociables !

ZAD, 23 avril 2013

 

Déplastifions l’insurrection !
Brêve (auto)critique de notre occupation de la ZAD

Avec le retrait des gendarmes de la Zone à Défendre a ré-émergé la question relative aux modalités d’occupation des routes et chemins qui traversent la zone. Une certaine lassitude a gagné les habitants de longue date face à une forme d’occupation de l’espace qu’ils avaient accueilli avec joie lorsqu’il s’agissait d’investir leur lutte contre l’aéroport, mais qu’ils regardent désormais avec une certaine circonspection, tant il leur semble que les nouveaux occupants les ont dépossédé de leur combat et utilisent des modes de lutte souvent excessifs.

À moins de trois semaines de l’événement hyper-symbolique (médiatique et coûteux) du 11 mai, où les opposants « traditionnels » attendent des milliers de personnes pour une immense chaîne humaine qui entourerait la ZAD, on a la sensation que certains voudraient bien que les squatteurs se fassent discrets et ne gâchent pas leur flashmob citoyenne.

De fait, après les événements organisés selon des modalités propres aux squatteurs, il est tout à fait légitime que l’ACIPA puisse organiser son événement sans avoir à craindre des perturbations (ça ne ferait pas bonne impression sur la photo prise de l’hélicoptère). La collaboration des anciens et des nouveaux doit bien souffrir quelques compromis.

Du coup, après le départ des casques bleus des carrefours de la Saulce et des Ardillières, une assemblée s’est tenue pour discuter de la manière dont on reprendrait le « contrôle » sur les routes qui traversent la ZAD. Tout le monde s’est accordé pour dire qu’il ne fallait plus bloquer les routes (exigence du préfet certes, mais également des habitants et paysans) et trouver des moyens alternatifs, compromis entre la barricade et la libération totale des voies. Il est donc question de se donner les moyens de tenir la route avec un accueil, plutôt que des écueils. On verra bien ce que ça donne.

En tout état de cause, les barricades sont jetées aux oubliettes. Pourtant symboliques d’une lutte qui a fait beaucoup parler d’elle ailleurs, la décision apparaît comme un premier renoncement à la lutte. Qu’elles soient efficaces ou non, les barricades symbolisaient néanmoins le combat mené par les occupants de la zone pour ne pas céder du terrain à la préfecture et aux bétonneurs du Grand-Ouest. Et puis il faut l’admettre, ça avait de la gueule ! Tout une iconographie de la ZAD est née de ces défenses de bric et de broc, inventives et insolentes, qui défiaient le pouvoir par leur message de défi à l’égard de ceux qui voudraient nous voir plier. Aujourd’hui, il y a si peu à montrer aux journalistes qu’on est contraints de faire un concours de la plus longue chaîne humaine pour intéresser l’œil aguerri des chasseurs de scoop de la presse parisienne.

Comme le dirait si bien le préfet : c’est un retour à la normale. Désormais, les forces de l’ordre agiront au coup par coup, et aucune barricade ne sera plus là pour leur compliquer la tâche. Les fourgons bleus de l’occupant n’auront qu’à contourner les chicanes et tout fossé creusé dans le bitume sera prétexte au retour des moblos. À défaut de subir les contrôles et les spots éblouissants des plantons de la gendarmerie, leur hélicoptère pourra informer à tout moment le préfet de la moindre tentative visant à reprendre vraiment les routes.

Question : que se passera-t-il après le 11 mai ? Qui ira négocier avec le préfet pour empêcher ses troupes d’aller dégager les insupportables squatteurs anarchistes ?

Dans la continuité de cette décision visant à montrer patte blanche, il a été décidé de nettoyer le chemin de Suez, ce qui aurait dû être fait il y a belle lurette. Encore une fois, l’autogestion montre ses limites lorsqu’il s’agit de ne plus dépendre des services d’enlèvement des déchets.

Là, il faut bien l’admettre, on a loupé tout un aspect de la guerre de l’information. Nous savons produire des brochures, ça oui. Des textes aussi. Mais lorsqu’il s’agit de faire la preuve qu’on est respectueux de notre environnement, y compris en situation de conflit, ça on a encore du mal.

Qu’on dise du mal de nous, peu importe. Tant que les anarchistes seront mal vus, cela signifiera qu’ils sont subversifs et non consensuels. Mais ce ne serait pas un mal qu’un jour on cesse de nous décrire avant tout comme « sales et bordéliques ». Est-il utile de rappeler que « l’anarchie, c’est l’ordre moins le pouvoir » ?

En regardant ce qu’il reste des barricades, on ne peut s’empêcher de soupirer. Non entretenues depuis leur construction, transformées en immenses dépotoirs, affaissées et délaissées de tout leur potentiel subversif et créatif, elles feraient mieux de disparaître plutôt que de laisser une si triste image de notre lutte. Il faut se dire ce qui est : en les regardant, elles ne donnent plus l’espoir, mais invitent à la nostalgie.

Et puis franchement, comment expliquer qu’elles soient polluées par autant de plastique ? La lutte a-t-elle vocation à laisser derrière elle un tel étalage de polymères et de merdes pétrolifères, alors qu’elle prétend combattre (en partie) une catastrophe écologique ? À y réfléchir, rien ne justifie la présence d’une telle quantité de plastiques sur les barricades. Toute émeute peut se passer de plastique : bouteilles de verre et tissu pour les cocktails molotov, ficelle, métal et cailloux pour les frondes et les lance-pierres, bois et papier pour le feu… et tout le reste peut bien être collé dans son sac plutôt que d’être balancé dans le bocage qu’on prétend défendre !

Ce serait cool si, étant éclairés comme nous le sommes, nous évitions tout simplement de répandre autant de merde sur les barricades et aux abords des routes. On était quelques-uns ces derniers jours à ramasser toutes sortes de déchets en décomposition dans les chemins de la ZAD, ce qui n’arriverait pas si chacun prenait soin de ne pas y venir dans une attitude consumériste. Après l’émeute, la zone a vocation à survivre. Si tout y est détruit, autant y construire un aéroport…

Quoi qu’on pense de « l’opinion publique » (si elle existe vraiment), l’adhésion des autres à nos modes de pensée et de lutte passe par certains changements concrets dans notre manière d’habiter le monde, qui est aussi leur monde. Ce serait bien qu’un beau jour, les gens qui nous voient arriver le matin ne souhaitent pas nous voir repartir le soir.

Morale : anciens ou nouveaux, on a tous des efforts considérables à faire pour pouvoir agir ensemble sur le long terme.

Indymedia Nantes, 23 avril 2013

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[Bangladesh] La peau d’un ouvrier pour ton vêtement de marque

Effondrement d’un immeuble au Bangladesh : le bilan dépasse les 200 morts

Les secours au Bangladesh luttaient toujours jeudi pour extraire des survivants piégés sous les décombres d’un immeuble, un effondrement qui a fait au moins 200 morts et relance la polémique sur la sécurité dans l’industrie textile fournissant des marques occidentales.

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Cet immeuble de huit étages, Rana Plaza, abritait cinq ateliers de confection et il s’est effondré comme un château de cartes à 09H00 mercredi, à Savar, une ville à la périphérie de Dacca. Il s’agit du pire accident dans l’histoire industrielle de ce pays défavorisé d’Asie du sud.

Des plaintes et des appels à l’aide de victimes englouties par des tonnes de gravats et d’acier tordu guidaient l’épuisant travail des secours au milieu d’un site évoquant les conséquences d’un puissant séisme. Des centaines de personnes attendaient, rongées par l’angoisse, en brandissant des photos de leurs proches.

Des ouvriers du textile travaillant au sein du bâtiment s’étaient publiquement inquiété la veille de fissures mais leurs responsables ont ignoré les mises en garde, leur enjoignant d’embaucher normalement le jour suivant.

Des dizaines de milliers d’ouvriers du textile ont manifesté dans une zone industrielle proche, provoquant la fermeture de centaines d’usines.

« Le bilan est désormais de 200 morts », a dit à l’AFP A.B.M. Masud Hossain, précisant que des milliers de personnes, certaines brandissant des photos de proches, étaient massées sur les lieux du drame dans l’attente de nouvelles des personnes toujours portées disparues.

Le précédent bilan faisait état de 175 morts.

Quelque 1.000 personnes étaient par ailleurs soignées à l’hôpital, selon Hiralal Roy, un médecin urgentiste de l’hôpital Enam, proche du lieu du drame.

Les drapeaux étaient en berne jeudi, déclaré jour de deuil national en hommage aux victimes.

Les autorités disaient ignorer combien de personnes étaient encore prisonnières des décombres tandis que les pompiers entendaient encore des appels à l’aide provenant de différents endroits.

« Je viens juste d’entendre quelqu’un dire : « S’il vous plaît, sauvez-moi », a rapporté Mamun Mahmud, un responsable des pompiers, ajoutant qu’environ 1.500 personnes avaient été jusqu’à présent secourues.

Mahbubur Rahman, le chef des opérations de la brigade des pompiers, a précisé que les secours n’utilisaient plus d’équipement lourd pour déblayer le site afin d’éviter de mettre en danger les survivants.

Les corps des victimes reposaient dans une école proche et des milliers de personnes défilaient pour tenter d’identifier les disparus.

« J’ai vu tous les corps. Ma sœur n’est pas parmi eux. Elle n’est pas non plus à l’hôpital », a confié Mukta Begum, en tenant une photo de sa sœur cadette, Suryaban, une ouvrière du textile.

Ce drame relance la polémique sur les conditions de sécurité et de travail dans le secteur textile au Bangladesh, le deuxième plus important au monde, qui fournit nombre de marques occidentales à bas prix.

En novembre 2012, un incendie dans une usine textile fournissant notamment la chaîne américaine Walmart avait fait 111 morts à la périphérie de Dacca. Selon des ouvriers, leurs responsables leur avaient demandé de rester à leur poste en affirmant qu’il ne s’agissait que d’un exercice d’alerte incendie.

Selon Tessel Pauli, une porte-parole de Clean Clothes Campaign, une association de défense des travailleurs du textile basée à Amsterdam, cet accident est « symptomatique » des problèmes dans ce secteur au Bangladesh.

« Ces accidents montrent un échec des marques (étrangères) à faire de la sécurité une priorité. Ils savent ce qui doit être fait et ne le font pas », a-t-elle dénoncé mercredi auprès de l’AFP.

Selon l’Association des fabricants et exportateurs de textile au Bangladesh (BGMEA), les ateliers de confection situés dans l’immeuble employaient plus de 2.600 ouvriers.

La chaîne britannique de vêtements à bas prix, Primark, a indiqué que l’un de ses fournisseurs était basé au Rana Plaza. « Le groupe est choqué et profondément attristé par cet accident épouvantable à Savar et exprime ses condoléances à toutes les personnes concernées », selon un communiqué.

Le groupe Walmart a de son côté dit enquêter sur des accusations de militants pour les droits des ouvriers selon lesquelles il avait des fournisseurs basés au Rana Plaza. L’espagnol Mango a admis des liens avec un fabricant de l’immeuble.

L’italien Benetton a en revanche démenti tout lien mais des documents fournis par des organisations de défense des ouvriers montrent des commandes placées par la marque en septembre dernier.

Un responsable de la police, Monir Hossain, a précisé qu’une enquête avait été ouverte à l’encontre du propriétaire du bâtiment, un membre du parti au pouvoir, pour violation des règles de construction.

Mustafizur Rahman, le responsable d’une unité de police chargée du secteur industriel, a par ailleurs affirmé que les propriétaires des ateliers situés dans l’immeuble avaient délibérément ignoré un appel de fermeture lancé par les autorités et demeuraient invisibles depuis la catastrophe.

« Après avoir constaté les fissures mardi, nous leur avons dit de fermer les ateliers. Ils n’en ont pas tenu compte », a-t-il conclu.

Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 24-25 avril 2013)

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[Tours, samedi 4 mai] Comment agir et lutter face à la montée de l’extrême-droite en temps de crise sociale ?

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[Nique la BAC] Hourra pour la Croix-Blanche (Vigneux-sur-Seine) ! (2)

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgEssonne : un policier blessé par un pavé

Un policier a été sérieusement blessé hier soir à Vigneux-sur-Seine (Essonne), après avoir reçu un pavé en pleine tête, mais ses jours ne sont pas en danger, selon des sources policières.

Vers 22H30, de jeunes habitants du quartier sensible de la Croix-Blanche à Vigneux-sur-Seine ont perturbé la voie publique et les parties communes des immeubles, avant de menacer d’incendier des poubelles. Une vingtaine de ces jeunes gens a alors tenté de frapper des riverains qui étaient sortis, alors que la police arrivait sur les lieux, et les a repoussés avec des gaz lacrymogènes.

Ils ont ensuite jeté des pavés sur l’équipage de la brigade anti-criminalité (BAC) départementale. Un policier de cet équipage, âgé de 30 ans, a reçu un pavé en pleine tête, ont précisé ces sources. Il a été hospitalisé, mais ses jours ne sont pas en danger, selon ces mêmes sources. Il n’y a pas eu d’interpellation. La sûreté départementale de l’Essonne est chargée de l’enquête.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer, 25 avril 2013)

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Solidarité grenobloise contre la répression des anarchistes grecs

Depuis 2008, sous prétexte de la crise économique, la troïka (FMI, Banque Centrale et Commission européenne) en collaboration avec le gouvernement grec ont transformé un peuple en troupeau de pauvres, chômeurs et travailleurs sans droit. Une partie de la population se révolte contre cette misère économique et sociale en créant des cellules de lutte et de solidarité. L’État pour mieux contrôler et opprimer ces mouvements, a utilisé, comme ses deux dispositifs les plus performants : le fascisme et le pouvoir répressif. Cette violence étatique et para-étatique attaque les collectifs qui continuent à résister tout autant que « les maillons faibles » : immigrés, toxicomanes et sans papiers.

La crise n’est plus exclusivement économique, à travers la désagrégation des tissus sociaux, elle est devenue en fin de compte une crise sociale.

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Banderolle accrochée à Grenoble le vendredi le 12 avril 2013 sur le pont de l’Estacade

Le 20 décembre 2012, sous prétexte d’une plainte anonyme, les CRS évacuent le squat de Villa Amalias et arrêtent les huit camarades se trouvant dedans. Se joint à cela une médiatisation massive qu’enfin l’État nettoie le centre d’Athènes des noyaux de l’anomie (comme il l’a déjà commencé avec les pogroms contre les immigrants, les prostituées et les toxicomanes). Quelques jours après, les CRS, en utilisant le même prétexte, entrent à l’ASSOE (université au centre d’Athènes) et vident le local autogéré des étudiants, tout en confisquant le matériel de 98FM (une radio libre anarchiste). Le 9 janvier, le squat de Skaramanga est attaqué et les huit camarades présents sont arrêtés. Le bâtiment est expulsé pendant que des camarades reprennent Villa Amalias. Mais ce dernier est réexpulsé le jour même et les 93 camarades sont arrêtés et confrontés, cette fois, à des accusations criminelles. Le 15 janvier, encore sous le même prétexte, la police évacue Lelas Karagiannis, le squat le plus ancien d’Athènes, et arrête les 14 camarades alors sur les lieux.

Partout, pendant cette période, les lieux autogérés et squats en Grèce subissent des attaques fascistes et para-étatiques. Ces attaques ont toujours existé mais sont  en augmentation (cinq dans une période de trois mois).

Des manifestations sont organisées en réponse à ces attaques, ainsi que des interventions de contre-information, des occupations de bureaux politiques, etc. Des mouvements de solidarité aux squats et aux lieux autogérés sont mis en place au niveau national comme international.

L’objectif du pouvoir est simple : les squats, comme lieux servant de tremplin à l’anarchisme et à l’autogestion, représentent une menace et doivent être supprimés. Les squats attaqués ont en commun d’être au centre d’Athènes et plus spécifiquement dans des quartiers où l’Aube Dorée a une forte implantation. Ces squats tentent de proposer des relations qui ne sont pas caractérisées par le sexisme, l’oppression et le consumérisme et mènent des luttes antifascistes, antiracistes et anticapitalistes. De surcroît, ils pratiquent la solidarité et la lutte anti-systémique contre le cannibalisme social issu de la crise.

L’État entend, par la répression, consolider sa domination et montrer que toute velléité de subversion est impossible ou fatalement punie. Par la force ou la crise économique, la contestation populaire est étouffée tout autant qu’écrasée par les forces répressives.

Parce que nous sommes ici, ailleurs, où en Grèce les  »petits » de ce monde, que partout les mêmes intérêts capitalistes de domination enserrent nos vies. La paix n’est là que pour rendre encore plus criante la guerre sociale en cours, alternant avec l’oppression policière quand le besoin s’en fait sentir.

Les États et les classes aisées sont partout solidaires afin de maintenir leurs privilèges, nous n’auront d’autres objectifs que de lutter contre le pouvoir et toutes ses extensions, parce que nous n’aurons que ce que nous leurs arracherons…

Solidarité avec les lieux autogérés et les squats de Grèce et d’ailleurs.
Solidarité avec les anarchistes mis en cause judiciairement.

Quelques anarchistes grenoblois

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Mon survêtement Lacoste faisait tache ici les gens jouaient leur vie pour accéder de l’autre côté de la rive. Des hommes qui étaient venus chercher ce qui leur revenait de droit alors que moi j’étais là pour avoir joué aux gendarmes et aux voleurs avec la BAC »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[8 juin 2012]
Centre de rétention

Qui t’a dit que j’avais la mémoire courte ?

Le 8 juin 2001 j’ai été victime d’une caméra cachée réelle et onze ans plus tard j’attends toujours que les caméras sortent de leur cachette et qu’ils me disent que c’était une blague mais bon je crois que je peux les attendre longtemps LOL.

La loi du talion tu connais ou quoi ? Si tu connais pas dans le meilleur des cas prépare-toi une chaise roulante… Moi j’ai opté pour la vendetta psychologique heureusement qu’ils ne peuvent pas accéder aux informations qu’il y a dans ma tête sinon j’aurais pris la perpétuité.

J’me prends pas pour ce que je ne suis pas je ne suis qu’un spermatozoïde à la base mais j’ai gagné le sprint final contre des milliers de dalleux donc à ce titre je demande le respect LOL.

8 juin 2001 ma vie va prendre un nouveau tournant j’avoue je m’y attendais pas je venais d’effectuer plus de deux ans à la maison d’arrêt d’Osny (95) content de retrouver ma liberté mais c’était sans compter sur les lois racistes de ce pays l’une d’elles s’appelait à l’époque « la double peine » ça consistait à que si un étranger commettait un délit en France dès qu’il avait fini sa peine on le raccompagnerait dans son bled et devinez qui a eu la chance de bénéficier de cette promotion ? LOL.

À peine 20 piges et en deux temps trois mouvements une voiture de police escortée par deux motards me jette dans un centre de rétention comment vous expliquer sans exagérer. Là-bas c’est pire que la prison on y parque des humains considérés comme choses sans valeur parce qu’ils ne viennent pas de la patrie moi je pensais que les camps c’était fini que Hitler après son K.-O. technique de la seconde guerre mondiale ça n’existait plus.

Souvent situé à deux pas d’un aéroport à l’abri des regards les gens sont séparés par couleur de peau on m’a forcément mis dans le bâtiment des blacks. J’avais oublié ma langue natale à force de manger au McDonald’s LOL j’évoluais au milieu de clandos purs et durs. J’comprenais pas un mot de ce qu’ils me racontaient dans le meilleur des cas je tombais sur un anglophone je comprenais rien non plus mais reconnaissais quelques mots que ma prof d’anglais nous avait appris avant de se couper les veines LOL mon survêtement Lacoste faisait tache ici les gens jouaient leur vie pour accéder de l’autre côté de la rive. Des hommes qui étaient venus chercher ce qui leur revenait de droit alors que moi j’étais là pour avoir joué aux gendarmes et aux voleurs avec la BAC. J’avais perdu la réalité de la vie et là elle me sautait aux yeux on avait la même couleur de peau mais eux étaient prêts à donner leur vie pour être à ma place. J’avais oublié un instant la provenance de nos parents à force de boire du Nesquick au petit déjeuner… J’avais zappé que pour la plupart des habitants de la douce France je n’étais qu’un Africain qui grattait le ticket de cantine de leur fils.

Au bout d’une semaine de cauchemar comme j’avais l’un des meilleurs avocats du 78 il m’a évité le charter pour l’expulsion on verra plus tard LOL. L’État français a même été condamné par la Cour européenne pour ce châtiment gratuit. Cette fameuse loi de double peine a été abolie par un certain Nicolas Sarkozy c’est là que j’ai compris que le dicton on guérit le mal par le mal était bien vrai LOL.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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[Do it yourself] Saint-Loup-sur-Semouse nique la vidéosurveillance (2)

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgCaméra de surveillance détruite par le feu

Saint-Loup-sur-Semouse. Une des caméras de surveillance située rue Pasteur, sur le bâtiment des Francas, près de l’école du Chanois, a été détruite par un incendie dans la nuit de jeudi à vendredi vers 1 heure. C’est à l’aide d’un pneu, attaché au pied de la caméra, que les flammes ont détruit l’appareil de surveillance. Ainsi l’acte paraît volontaire. Les pompiers ont maîtrisé les flammes.

Une enquête est ouverte par la communauté de brigades de Saint-Loup-sur-Semouse et un technicien d’investigation criminelle était hier sur place pour faire des relevés.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (EstRepublicain.fr, 20 avril 2013)

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[Lyon, samedi 27 avril] Concert de soutien au projet de Centre culturel social et populaire

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Le projet en janvier 2011 (Rebellyon)

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « La prison ne fait plus peur car la cité a été délocalisée en cour de promenade 80 % des jeunes de ma rue ont foulé le béton dur de la maison d’arrêt et les vingt autres pourcents c’est juste qu’ils n’étaient pas là au moment des faits LOL »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[6 juin 2012]
Cadeau pour les insomniaques…

ZONZON

Ne tourne pas le dos à ton ennemi sinon c’est faute professionnelle la prison ne fait plus peur car la cité a été délocalisée en cour de promenade 80 % des jeunes de ma rue ont foulé le béton dur de la maison d’arrêt et les vingt autres pourcents c’est juste qu’ils n’étaient pas là au moment des faits LOL. Des gladiateurs que des mâles dominants ça bombe le torse pour montrer sa virilité chaque manque de respect est réglé sous le préau assure-toi d’avoir une bonne équipe sinon c’est pire que sur Street Fighter oublie le tête-à-tête c’est dix sur toi le seul règlement, c’est qu’il n’y a pas de règle sèche tes larmes à l’infirmerie « la prison c’est dur mais la sortie c’est sûr » OK OK je veux bien mais à quel prix ? Sortir fou ou mutilé un conseil fais pas le fou tu tomberas sur plus fou que toi donc serre les rangs prouve-toi à toi-même que tu n’as rien à prouver aux gens cellule insalubre douche glauque univers sordide reprends ton souffle dans les courriers de tes proches les mandats cash t’assurent un meilleur confort ils t’évitent de manger la gamelle au jus de chaussettes si tu veux pas qu’on parle de toi raconte pas ta vie à tout l’monde à trois dans neuf mètres carrés ça évolue l’un sur l’autre parfois l’un dans l’autre je LOL mais pourtant ça existe mais bon chacun ses penchants sexuels on est en démocratie nan ? MDRR un jour lors de la fouille d’une cellule voisine les matons trouvent trois godes planqués dans un oreiller beurkkkkk beaucoup ont viré de bord à l’ombre du show-bizness ça devient bi voire tri LOOL toute la misère de la France est concentrée dans ces geôles de la République, j’ai même vu des travestis plus féminines que Marilyn Monroe talons hauts et maquillés comme une voiture volée de dos on aurait dit un mannequin et de face c’était Garou PTDR. Aucun fond de teint ne pourra changer un homme en femme la zonzon expérience de vie unique que je ne souhaite à personne pourtant les juges et procureurs mériteraient de faire un p’tit stage pour voir dans quelles conditions vivent ceux qu’ils y enferment.

Ma vie est bloquée depuis dix ans eh ouais ma gueule dix piges et toujours fidèle à mes convictions mon passé fait partie de moi j’assume tout même mes faux pas car c’est souvent quand on a manqué d’oxygène qu’on s’aperçoit que rien ne vaut l’air pur même si la première liberté est dans la tête donc je suis libre même entre quatre murs.

Une pensée pour tous les enfermés et leurs familles.

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[Vient de paraître] Queer ultra violence

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Infokiosques.net

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[Lille, mardi 23 avril] Manif anti-lgbt-phobie

Appel à la manifestation anti-lgbt-phobie de demain mardi

Le collectif des chômeur-se-s et précaires de Lille participera et appelle à participer à la « manifestation en faveur de l’égalité des droits et contre les LGBT-phobies ». Le CCPL59 n’a pas pris position sur le mariage pour tous. La présence du PS d’un côté de l’UMP de l’autre, montre assez que cette agitation sert à distraire les gens du bilan catastrophique du précédent et de l’actuel septennat.

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Cependant Le CCPL59 est antifasciste et combat toutes les discriminations liées aux genres, aux classes, aux origines.

Cependant les fascistes assumés « Gamin » « Bubsy » ou Yohann qui ont attaqué le bar gay lillois le Vice Versa sont les mêmes (ou sont les complices habituels de ceux) qui nous ont également attaqués au local de la CNT qui nous héberge, ou à la ferme de Prémesques où nous manifestions notre solidarité avec les travailleurs précaires roms qui y habitaient. Ce sont les mêmes qui diffusent des contre vérités infâmes sur le net, qui veulent faire croire qu’on gagne plus au RSA qu’au SMIC, surtout quand on est étranger !

Cependant le CCPL59 est solidaire des chômeurs et précaires LGBTIQ dont la précarité est souvent aggravée par la discrimination, comme il est solidaire des chômeurs et précaires étrangers ou d’origine étrangère, sans-papiers ou avec, des femmes, des personnes sans domicile, des nomades, des hommes et des femmes exclu-e-s de la culture dominante, de tous ceux et celles qui sont prédestiné-e-s par leur naissance ou leur choix de vie à la précarité.

Nous reproduisons donc ici l’appel à la manifestation de demain, bien que nous n’ayons pas été conviés à le signer. Nous n’avons rien de commun avec la plupart des organisations bourgeoises qui le signent. Les autres, aux côtés de qui nous avons déjà lutté, se reconnaîtront ! Nous ne cautionnons pas non plus les soutiens sollicités par les organisateurs. Notamment la Ville de Lille, très mal classée dans un récent classement des villes gay friendly et la Région Nord-Pas de Calais où Roubaix Tourcoing et Dunkerque, villes socialistes, sont situées parmi les plus homophobes de ce même classement. Nous n’oublions pas par ailleurs que ces récents mais des altersexuels sont les mêmes qui ont laissé partir à Montpellier les plus importantes archives LGBTIQ francophones et assassiné le festival Gay Kitsch Camp et la librairie GKC/question de genres.

« À l’occasion du vote solennel de la loi sur le mariage pour tous, un collectif d’associations, de commerçants, de syndicats et de partis politiques appelle à fêter cet évènement, à manifester en faveur de l’égalité des droits et contre les LGBT-phobies.

Nous convions touTEs les citoyenNEs progressistes, solidaires, à nous rejoindre nombreuses, nombreux, avec sifflets, cornes de brume et tout ce qui fait du bruit, car nous devons être vus et entendus… N’oubliez pas de vous parer de vos plus belles couleurs !

RDV Place de l’Opéra à 18h00, départ à 18h30 pour une manifestation dans les rues de Lille et une arrivée « surprise ».

À l’appel des associations…
Aides Nord/Pas-de-Calais, APGL Grand Nord, Chti rando’s, CRSH, David & Jonathan, Homovert-e-s, J’En Suis J’Y Reste, L’Egide, Les Flamands Roses, LGPLille, Le Planning familial de Lille, Osez le féminisme Lille, Sida Info Service et SOS Homophobie.

… des syndicats :
CFDT 59/62, CGT 59, FSU 59/62, SNEG, Solidaires 59/62 et UNEF.

… des partis politiques :
EELV NPdC, Front de Gauche Lille, Les Jeunes écologistes de Lille, MJS Nord et Parti Pirate NPdC.

… des commerces :
Le Privilège (Lille), Le Vice&versa, Le Tchouka Club (Lille), Le Pïed Marin (Dunkerque), Le Lokal (Lille), Les Bains (Lille).

Avec le soutien de Nordikmag
Avec le soutien de la Mairie de Lille et du Conseil Régional. »

Collectif de chômeurs et précaires de Lille, 22 avril 2013

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[Poitiers, samedi 27 avril] Deux films contre le nucléaire

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[Toulouse] « Notre-Dame-des-Landes : On récolte ce que l’on sème »

Vandalisme : tags et fumier à la fédération du PS

« Notre Dame des Landes on récolte ce que l’on sème ! » « Vinci + PS = mafia ». Hier matin, sur les murs de la fédération du Parti Socialiste de la Haute-Garonne, rue Lancefoc à Toulouse, de grosses lettres noires. Et à terre, contre le portail de l’entrée, du fumier et des déchets verts. Une nouvelle fois, profitant de la nuit, des opposants au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, près de Nantes, ont pris pour cible les locaux du PS, à Toulouse. Des tags et du fumier photographiés largement distribués pendant la nuit et dont la présence, avant un rapide nettoyage, a été constaté par les services de police.

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Le PS a bien sûr porté plainte mais l’enquête risque de ne pas déboucher sur grand-chose comme celles qui ont porté ces derniers mois sur d’autres dégradations. Déjà sur les murs du parti de la majorité présidentielle régulièrement pris pour cible mais également sur les murs centenaires de l’Hôtel-Dieu. En décembre, les opposants avaient réussi à écrire à l’encre fluo et en lettres géantes un autre slogan contre le projet d’un aéroport qui se situe quand même à plus de 580 km de la place du Capitole.

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Publié par des larbins de la maison Poulaga (LaDépêche.fr, 18 avril 2013)

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[Toulouse] Une semaine de grosse répression contre la CREA

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Communiqué de presse de la campagne de réquisition

Cette semaine, la Préfecture de Haute-Garonne, la Mairie, l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) ont lancé une offensive jamais vue contre la Campagne de Réquisition, d’Entraide et d’Autogestion (CREA).

Lundi matin, plus de 150 flics en compagnie de la Sous-Direction de l’Information Générale (SDIG) sont venus expulser deux personnes d’un bâtiment de la CREA.

Le mercredi s’est tenu au tribunal administratif le procès du bâtiment appartenant à l’OFII dans lequel sont logés 34 adultes et 16 enfants de la CREA. Au cours de ce procès étaient présents deux agents de la SDIG pour mettre la pression aux juges, n’hésitant pas au passage à photographier et filmer des membres de la CREA.

Vendredi, le tribunal administratif a rendu sa décision dans le procès de l’OFII : expulsion sans délai de tout-e-s les habitant-e-s.

Le même jour, la Mairie de Toulouse a assigné quarante personnes habitant au centre social autogéré situé 2 rue du faubourg Bonnefoy et leur a commandé de quitter les lieux.

Pendant ce temps-là, au Tribunal de Grande Instance, les juges ont fait un exemple à la demande du procureur contre trois membres de la CREA : un mois de sursis chacun, 2400 euros d’amende et 5 années de mise à l’épreuve pour de prétendues dégradations qui couvraient en réalité une expulsion illégale d’une maison réquisitionnée en novembre dernier.

Au même moment, au Tribunal d’Instance, des familles avec enfants vivant au 42 rue du faubourg Bonnefoy passaient en procès au cours duquel le propriétaire a demandé l’expulsion sans délai. On s’attend au même verdict que celui du tribunal administratif car depuis plusieurs mois, le tribunal d’instance se refuse à accorder les délais légaux aux personnes vivant dans les bâtiments de la CREA.

Le soir, une autre maison de la campagne où vivent quatre adultes et deux enfants est aussi assignée devant le tribunal d’instance.

En une semaine, plus de 120 personnes ont été expulsées ou sont menacées d’expulsion. Les semaines précédentes, ce sont aussi une vingtaine de personnes, dont trois enfants qui se sont fait sortir de leurs maison.

Face à cette vague de répression, la CREA continuera de s’organiser et invite toutes les personnes à rejoindre le mouvement pour se défendre et se battre pour des formes de vie collectives et s’émanciper ensemble.

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CREA Toulouse, 20 avril 2013

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Les identitaires de Bourgogne/Franche-Comté débusqués (2)

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Affiche collée à Mamirolle le 17 avril dernier

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VOIR LE TRACT

Lire l’enquête intégrale sur le blog de Toufik de Planoise

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Engrenages, fiction policière

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Le 28 et 29 mars dernier avait lieu un colloque international organisé par le CNRS. Son intitulé : La police, entre fiction et non-fiction. Dans le cadre de ce colloque avait lieu une table ronde avec David Dufresne, Gilbert Thiel et le policier/scénariste de la série Engrenages. Une semaine avant le colloque, tous les participants recevaient ces matériaux préliminaires pour la bonne tenue de la discussion. – TÉLÉCHARGER LE DOCUMENT

Publié dans Critique des médias, La police travaille, Répression de la "mouvance anarcho-autonome" en France (2007-...), Violences policières et idéologie sécuritaire | Marqué avec , , , , | Un commentaire

[Chronique de Youv derrière les barreaux] « NIQUE LA CENSURE. Ce que tu lis, ce n’est que pure vérité »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[6 juin 2012]
Fouille

VENDREDI 7 heures du MAT. Fouille musclée dans ma grotte. Dix matons et trois heures plus tard, ils ressortent bredouilles.

Normal avant même qu’ils aient eu l’idée de se concerter pour venir me fouiller je les attendais déjà. Je reste à l’affût, sur mes gardes face à mes gardes. Prends garde à toi si tu les sous-estimes ils n’ont aucune limite car tu n’es qu’un numéro d’ÉCROU.

Méfie-toi de l’eau qui dort ou tu risques de dormir dans l’eau.

Dix ans d’expérience malgré moi, forgé, rodé à déjouer leurs attaques. Ils peuvent te piquer à toute heure. Baisse ta garde et c’est au mitard que tu vas compter les moutons pour t’endormir. Dormir est un bien grand mot, tu vas méditer sur tes erreurs pourquoi ils t’ont eu comme un bleu.

Ne cherche pas à avoir du matos (téléphones, puces, chargeurs) si t’as pas la planque qui va avec. T’as neuf mètres carrés pour trouver où dissimuler ton I-PHONE 4. Fais travailler ton imagination, invente, ose. Plus c’est fou et moins ils trouveront. Et surtout quand t’as trouvé garde-le pour toi car les murs ont des oreilles. En prison, même ton ombre te balance pour avoir un parloir supplémentaire. C’est chacun sa merde et Dieu pour tous au milieu des peines à deux chiffres. Tu es en prison pour avoir enfreint la loi, ça tombe bien là-bas il n’y a pas de loi. Derrière un SALAM peut se cacher la plus grosse donneuse de l’établissement. Oublie la fiction les films que tu vois à la télé en prison y a pas de mentale qui tienne. Les mecs marchent au bénef y a rien sans rien. Ils te vendent pour une bouchée de pain. Hé ! ouais le baggy ne fait pas la caille-ra. En prison y a que des hyènes. Même un mec bien devient une hyène, c’est la seule solution pour sortir entier.

Ne fais confiance qu’en tes baskets car après une fouille musclée c’est toujours la faute à personne. Alors que c’est tout l’monde.

Derrière chaque regard peut se cacher l’auteur de la lettre anonyme. Parfois même les matons ne connaissent pas l’identité de l’expéditeur ÇA S’APPELLE UN COUP D’CRASSE !!!

Que Dieu me préserve de mes amis, mes ennemis je m’en charge. Texte cru comme mon quotidien de prisonnier.

NIQUE LA CENSURE. Ce que tu lis, ce n’est que pure vérité.

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TÉLÉCHARGER LA SIXIÈME BROCHURE DE LA CHRONIQUE

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Notice

« Les Noirs veulent plus que les Blancs : voilà le cœur d’un problème insoluble, ou soluble seulement avec la dissolution de cette société blanche. Aussi les Blancs qui veulent sortir de leur propre esclavage doivent rallier d’abord la révolte noire, non comme affirmation de couleur évidemment, mais comme refus universel de la marchandise, et finalement de l’État. Le décalage économique et psychologique des Noirs par rapport aux Blancs leur permet de voir ce qu’est le consommateur blanc, et le juste mépris qu’ils ont du Blanc devient mépris de tout consommateur passif. Les Blancs qui, eux aussi, rejettent ce rôle n’ont de chance qu’en unifiant toujours plus leur lutte à celle des Noirs, en en trouvant eux-mêmes et en en soutenant jusqu’au bout les raisons cohérentes. »

Guy Debord, Le Déclin et la Chute de l’économie spectaculaire-marchande (brochure de 1966 sur les émeutes de Los Angeles de 1965)

Incontestablement, l’année 2011 marquera à jamais dans l’histoire du monde la date phare du grand réveil des pauvres et des opprimés, partout galvanisés par cette première victoire que fut la chute soudaine du clan mafieux-policier qui vampirisait ouvertement la Tunisie. Ce que le spectacle a fallacieusement qualifié de « printemps arabe », pour pouvoir mieux le circonscrire dans le temps et dans l’espace, n’en est pas moins un simple épisode d’une révolte globale, commencée en 2005, « année du Dragon » prolétarien en France et en Chine, poursuivie notamment par les luttes de masse des migrants clandestins d’Europe et d’Amérique, ainsi que par une vague planétaire d’émeutes de la faim, et qui dès 2011 atteignait, entre autres pays « arabes », le Burkina Faso, le Sénégal, l’Espagne, le Sin-Kiang, et parvenait même à porter le feu au plus près du Saint des saints de la Phynance mondialisée, quand les insurgés de Hackney et de Tottenham anéantirent à jamais le flegme proverbial des spéculateurs anthropophages de la City de Londres. Ainsi, de la France de 2005 à l’Angleterre de 2011, c’est le cœur même de la vieille Europe impériale — de cette soi-disant « civilisation » raffinée qui serait mère de la démocratie, de la liberté, des droits de l’homme, quand elle n’est que barbarie fondée sur la conquête brutale, l’esclavage, le despotisme — qui se voit menacé par la montée de la violence révolutionnaire, elle-même produit de la montée de la violence économique et sociale du système.

Pour étouffer cette menace si terrible et si proche, le spectacle doit donc d’abord en fabriquer l’image négative, la représentation-repoussoir devant générer la peur et la haine de la « majorité » du « peuple » — c’est-à-dire en fait des petits propriétaires croyant avoir encore quelque privilège à perdre, les malheureux ! On a ainsi mis en avant, alors que la figure de l’Arabe terroriste commençait déjà à se dissoudre, rongée par l’expression sourde du doute et du mépris, une image nouvelle, née plus ou moins spontanément des tréfonds négriers du système capitaliste : le voyou noir à capuche, archétype du sauvage moderne, de cet autre inquiétant, sans foi ni loi, sans nom, sans visage même, avide de toute cette misérable pacotille qu’on lui fait miroiter, incapable de s’exprimer autrement que dans un sabir maladroit, dont on se moque, objet aussi de savantes controverses juridico-théologiques (dernières en date : est-il licite de l’emprisonner pendant des années sur simple dénonciation anonyme ? 2010-2011, cas des frères Kamara de Villiers-le-Bel — et de l’abattre sans motif ? 2012, cas de Trayvon Martin, en Floride) — et qui pour comble, s’est infiltré aujourd’hui dans toutes les capitales du Vieux Monde, pour y troubler la décence commune sinon l’ordre public. Que faire ? Voici résumée la vision bourgeoise du monde, à laquelle adhère encore une importante minorité des populations d’Europe, et que de très actifs militants, à la base comme au sommet, s’emploient à défendre — contre vents émeutiers et marées insurrectionnelles, perçus comme autant de sombres présages de la barbarie qui vient, et qui en réalité sont les flammes qui doivent dévorer toutes les tristes ruines de la barbarie qui s’en va.

Mais n’y a-t-il pas, tout de même, au moins une part de cruelle vérité dans ce dangereux et ténébreux personnage, aussi caricatural soit-il ?, se plaît-on à rétorquer aussitôt, et d’évoquer telle ou telle scène hideuse et tragique, tout en sachant pertinemment qu’elle n’est qu’une représentation partielle de la réalité : ainsi en France, ce très médiatisé « gang des barbares » dirigé par une indéniable brute à la peau noire, dont la monstrueuse bêtise est bien attestée par son inébranlable conviction de pouvoir s’enrichir en s’en prenant au premier juif venu (alors que nul n’est censé ignorer que les Français de souche blanche et catholique ont eux-mêmes dû renoncer, il y a deux tiers de siècle, à cette tradition héritée de leur Moyen Âge), et qui permettait à un crevard d’écrivain, fier auteur d’un gros livre prétendant reconstituer ce sordide fait divers [Morgan Sportès, Tout tout de suite, paru en août 2011 aux éditions Fayard], de faire sa tournée de promotion en travestissant son monstre de foire en quasi-porte-parole des émeutiers d’Angleterre [Ainsi dans un entretien donné à l’AFP en août 2011, repris par divers titres de presse : « Ces gosses n’ont aucune empathie. Ils sont tous soudés par l’obsession morbide du “tout, tout de suite” […] “Tout, tout de suite”, [c’est aussi] ce qui motive les spéculateurs financiers et les jeunes émeutiers anglais. Au vu de cela, mon livre est d’une brûlante et terrifiante actualité… »].

Eh bien, oui ! Ces noirs barbares, ces sauvages modernes existent, et menacent en effet l’ensemble des « principes » et des « valeurs » de ceux qui hier s’imaginaient invincibles conquérants « civilisateurs » du monde, et aujourd’hui s’imaginent dernier carré des défenseurs du monde « civilisé » — cet ensemble de « principes » et de « valeurs » qui n’est rien d’autre que le mensonge permanent qui couvre l’irrépressible sauvagerie qui réside au cœur du monde capitaliste. Qui peut s’étonner qu’un système barbare produise des barbares ? La vérité, c’est que ce système ne produit que des barbares ; et pour qui se prennent-ils ? Est-ce l’autoproclamé « gang des barbares » qui en France s’est enrichi sur la peau des juifs, ou ne serait-ce pas plutôt la respectée famille Schueller-Bettencourt ? Qui est vraiment le cannibale de qui ? Les pauvres, ou les riches ?

C’est, certes, une vérité cruelle, qu’en France comme en Angleterre, des hommes encore qualifiés de barbares ou de sauvages, et massivement destinés, comme chacun sait, aux corvées les plus pénibles, soient dès leur plus jeune âge oubliés, méprisés, soupçonnés, contrôlés, insultés, humiliés, et dès lors qu’ils osent se révolter, matraqués, enchaînés, enfermés, parfois impunément assassinés. Et si l’un de ces révoltés tente malgré tout de prendre la parole, pour expliquer lui-même — sans sociologue ni journaliste pour lui tenir la main — le sens de sa révolte, il sera bâillonné.

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Interview clandestine de l’auteur, depuis la prison

Preuve en est, irréfutable, cette Chronique de Youv derrière les barreaux, dont nous entamons ici la republication — avec l’autorisation de son auteur — en une série de brochures (l’œuvre étant encore en cours de rédaction) : ces « chroniques » se présentent en effet comme autant de clandestines bouteilles à la mer jetées par un de ces naufragés de la société, échoué depuis de longues années entre les quatre murs d’une cellule de neuf mètres carrés (pour deux, la norme), originellement publiées sur un compte Facebook du même nom, en flagrante infraction de tous les règlements carcéraux, puisque librement postées sur le réseau grâce à un de ces satanés téléphones hi-tech qui entrent désormais en prison presque aussi facilement que les savonnettes de haschisch. C’est donc probablement sur demande expresse de l’Administration Pénitentiaire que les gestionnaires de Facebook ont censuré les soixante-treize premières chroniques, en fermant tout simplement le compte, trois mois après sa création. Quelques internautes partisans de la liberté d’expression ayant été, comme c’est heureusement l’habitude, plus rapides que les censeurs, ont pu sauver cette première série de chroniques de l’autodafé — lui aussi hi-tech — tranquillement ordonné par l’État français : qu’ils en soient tous ici chaudement remerciés (spéciale dédicace au site val-fourre.com des pionniers d’Express D, que connaissent déjà tous les amateurs de rap digne de ce nom). N’ayant nous-mêmes aucune confiance en l’avenir immédiat de la liberté d’expression sur Internet (car il est clair maintenant que les ennemis de la révolution s’apprêtent à commettre, en toute légalité, un autodafé multimédia à l’échelle planétaire du réseau), nous nous sommes dit qu’il fallait au plus vite mettre à l’abri de ces aléas bureaucratico-technologiques un témoignage aussi important pour la juste compréhension de la révolte radicale de ces présumés « nouveaux barbares » qui font suer de peur, de haine et de mépris tous les bourgeois d’Europe, en en établissant une édition correcte [Nous avons donc, pour la commodité de la lecture, corrigé les « fautes » dites « d’orthographe et de grammaire » commises par l’auteur, la graphie du texte original ayant été assez malmenée par l’incompétence unanimement dénoncée de l’Éducation dite scandaleusement « prioritaire », et bien sûr par les conditions d’oppression qui ont présidé à sa rédaction et à sa publication clandestine. (Inutile de citer aucun de tous ces faiseurs de phrases et de livres inutiles, qui n’ont pas tant de bonnes excuses, et qui ne font guère mieux, comme le savent toutes les miséreuses qu’ils exploitent à la tâche à domicile au salaire minimum — comme les petites couturières d’antan  dans leurs services de correction.) Hormis ces détails, nous ne nous sommes permis aucune modification  tout le monde peut d’ailleurs aller vérifier en quoi consiste notre travail en comparant notre édition au texte original disponible sur Internet.], imprimable par tout un chacun pour être diffusée sur support papier, durabilité maximale, cent pour cent garanti contre leurs coupures d’électricité. Pour réussir ce qu’ils veulent, il faudra donc bien qu’ils se remettent à brûler des livres, et qu’ils achèvent ainsi de montrer ce qu’ils sont en réalité.

Comme le titre déjà l’indique, l’auteur — qui doit évidemment rester anonyme, sous peine de mitard et autres tortures ou sanctions administratives — ne se prétend pas innocent des faits pour lesquels il a été condamné, et en assume aussi bien la violence que les désastreuses conséquences pour lui-même et ses proches. Âmes sensibles s’abstenir ! Ce qui suit n’est pas un récit de fiction (quoique ces chroniques pourraient fournir à notre avis la base d’un scénario de film à la hauteur de ce qui se fait de mieux aux États-Unis), mais la dure réalité : celle d’un jeune pauvre de cité — l’énorme Val-Fourré, véritable chaudron du négatif qui bout depuis plus de vingt ans dans la lointaine banlieue ouest de Paris — qui n’était pas d’accord pour se contenter de ce qui lui était permis, pas grand-chose, et qui après avoir légitimement protesté à coups de cocktails Molotov dans la sale face des flics — première incarcération —, n’a plus vu d’autre solution que de prendre les armes pour espérer pouvoir un jour se bâtir le palais de ses rêves, pour y mener sa belle et y vivre l’amour. Un tel objectif peut sans aucun doute être critiqué, et surtout pour l’image de la femme qu’il véhicule, vraiment trop désuète à notre opinion ; mais qui voudrait le mépriser pour cette raison ou pour une autre, au point de faire comme s’il n’existait pas, ne prouverait que sa complicité objective avec la censure carcérale — un domaine où s’ouvrent d’intéressantes perspectives d’emploi, depuis que s’infiltrent partout ces satanés téléphones…

La toute première de ces chroniques a été publiée sur Facebook le 16 août 2011 ; ce n’est sûrement pas une coïncidence si ce jour-là, la vieille Angleterre contemplait scandalisée les ruines et les cendres de tout son décorum de bonheur et d’abondance, explosé par une semaine d’unité d’action de la même jeunesse rebelle, et ressortait ses vieilles griffes et ses vieux crocs sous l’aspect d’une ignoble chasse aux pauvres, au faciès, qui devait en expédier des milliers en prison, pour leur apprendre le respect de Dieu qui sauve la Reine. La voix de notre chroniqueur apparaît ainsi comme la réplique immédiate et durable, et d’autant plus cinglante que même le régime carcéral reconnu le plus dur d’Europe se montre incapable de l’étouffer, aux criailleries médiatiques de l’habituelle basse-cour d’experts et de spécialistes mobilisée pour expliquer que puisqu’on n’entend pas parler cette jeunesse rebelle, c’est donc qu’elle ne sait pas parler, et donc qu’il faut parler à sa place, pour conclure que décidément, tout prouve que ces barbares sont des barbares. La bonne société civilisée devait par conséquent faire taire cette voix qu’on n’entend pas, pour qu’on ne l’entende plus : ce qui fut tenté le 24 novembre 2011. Le soir même était publiée une soixante-quatorzième chronique, sur un autre compte Facebook (« Chronique de Youv derrière les barreaux n° 2 ») toujours actif à ce jour, démontrant une fois de plus que le système est incapable de maîtriser certaines conséquences imprévues de son propre « développement » — technologique, mais surtout social : car il y a bien quelqu’un à l’autre bout de ce satané téléphone. Répétons que ce récit n’a rien de fictif : au contraire, il prouve à quel point ce qui est vraiment fictif, c’est la merveilleuse vitrine de ce monde en toc, que les révolutionnaires s’emploient partout à fracasser. À bas la société spectaculaire-marchande ! [Slogan du Conseil pour le Maintien des Occupations, en Mai 68]

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Petite pub faite pour la Chronique n° 2

Il nous faut enfin préciser, à l’attention des arriérés à qui cela pourrait gâcher le plaisir de la lecture, que le héros de ces chroniques est noir, et musulman. Ces deux maladies honteuses, dont la seconde présente assurément un meilleur pronostic que la première, n’ont pourtant ici qu’une seule origine : leur porteur est né avec il y a moins de trente ans en Mauritanie, juste après que cette « République islamique » prétendue « indépendante », devenue pilier de la pseudo-« lutte antiterroriste » dans le Sahara, eut été le dernier pays au monde à abolir l’esclavage, en 1981. Il est vrai que l’on attend toujours la parution du décret d’application de cette loi d’abolition ; mais il reste que nul n’est censé ignorer la loi : tout le monde sur cette planète peut et doit exercer son droit inaliénable à la dignité d’homme libre. L’auteur de cette Chronique de Youv derrière les barreaux l’aura au moins tenté, lui.

Juillet 2012
Éditions Antisociales

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[Fête des Sans à Bordeaux] « Chuck Norris a toujours raison, c’est la réalité capitaliste qui a tort »

Saint-Michel couverte de tags

La basilique a été dégradée samedi soir. La mairie porte plainte.

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La basilique de Saint-Michel à Bordeaux a été taguée dans la nuit de samedi à dimanche.

« Dimanche matin à 7 heures, c’était l’apocalypse. » Fabien Robert, maire du quartier, est remonté. Ses services de propreté sont arrivés sur une place Saint-Michel légèrement différente après la nuit de samedi à dimanche. Du verre cassé en abondance, des jerricans, des restes de mobilier et des détritus jonchaient le sol. Et puis ces tags, recouvrant les murs de la flèche de Saint-Michel ainsi que l’entrée de la basilique. Sur les murs, des slogans anarchistes et anticapitalistes, au milieu de quelques saillies plus ineptes. La ville a décidé de porter plainte. Mais difficile pour l’heure de savoir qui est responsable des dégradations. « Tout ce qu’on sait, c’est qu’il y a eu la “Fête des Sans” (NDLR : sans emploi, sans abri…), mais dont l’organisation n’est pas signée », explique le maire de quartier, qui a reçu de nombreuses plaintes de riverains au cours de cette fête sauvage sur la place, entre 21 heures et l’aube dimanche.

La fête : une centaine de personnes, un barbecue géant et une sonorisation. « La caméra de surveillance a été volontairement mise hors service, les fils sectionnés. Difficile donc de savoir qui y était. C’est la deuxième raison de notre plainte », ajoute Fabien Robert. La mairie essayera également de déterminer pourquoi personne n’est intervenu pendant la soirée, et veut « faire condamner les responsables ».

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Julian Colling, SudOuest.fr, 22 avril 2013)

 

Tags sur la basilique Saint-Michel : la ville va porter plainte

La basilique Saint-Michel et sa flèche ont été couvertes de tags, sans doute dans la nuit de samedi à dimanche.

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La base de la basilique a été taguée.

Ce dimanche matin les services de nettoyage municipaux ont découvert les deux édifices arborant de nombreux messages à consonance contestataire : slogans anarchistes, anticapitalistes et altermondialistes — notamment un message de soutien à la lutte de Notre-Dame-des-Landes —, insultes envers les forces de police, références à la gloire de la place Saint-Michel et de… Chuck Norris.

Les dégradations auraient eu lieu dans la soirée d’hier et dans la nuit et seraient, selon la mairie, très vraisemblablement liées à la « Fête des Sans » qui a débuté aux alentours de 21 heures hier pour s’achever à l’aube. Plus d’une centaine de personnes s’étaient réunies sur la place Saint-Michel et ont démarré un barbecue géant, accompagnés de quelques objets de mobilier (canapés, chaises…) et d’une sono. Impossible de savoir qui a organisé cette fête ni dans quel but. Aucune annonce n’avait été faite, tout juste quelques tags dans le quartier, déjà, appelaient au rassemblement.

La ville de Bordeaux, par la voix du maire de quartier Fabien Robert, dénonce. « Ce regroupement s’est fait de manière sauvage et clandestine, évidemment sans prévenir la ville », précise-t-il. « Nous portons plainte non seulement à cause des tags mais aussi parce que la caméra de surveillance de la place a été mise hors service. Ses fils ont été sectionnés, sans doute pour que l’on ne voit pas qui s’est passé. Pour moi, c’était la surtout la Fête des sans-respect. Même si on est indigné on ne doit pas s’en prendre à des bâtiments historiques. »

De nombreux débris ont été évacués par les services de maintenance. « À 7 heures ce matin c’était apocalyptique. Il y avait du verre, des restes de mobilier, des bidons d’essence », relate Fabien Robert. « Reste à savoir pourquoi cette fête a pu durer toute la nuit, malgré les plaintes de riverains depuis hier soir. Une réunion aura lieu pour déterminer pourquoi personne n’est intervenu. »

Affaire à suivre mais une chose est sûre : la ville veut faire preuve de la plus grande fermeté envers les auteurs des dégradations.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Julian Colling, SudOuest.fr, 21 avril 2013)

 

Mystérieux rendez-vous à Bordeaux

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Quelques mots sur la flèche Saint-Michel et des affiches disséminées dans le quartier donnent rendez-vous samedi, à 20 heures, pour… la « Nuit des sans ». Organisée plusieurs fois à Bordeaux, cette manifestation se veut « militante et festive », selon un participant. L’objectif étant, à travers diverses animations, de donner la parole « aux sans voix » : sans-papiers, sans travail, sans-abri…

Publié par des larbins de la maison Poulaga (SudOuest.fr, 16 avril 2013)

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[P comme pourri, S comme salaud] Comment accommoder le socialo

Le PS voit rouge contre la CGT au Havre

Politique. Au Havre, la section du Parti socialiste a décidé de porter plainte contre l’union locale du syndicat, dénonçant une radicalisation des méthodes employées par certains militants.

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La permanence du PS au Havre, recouverte d’affiches de la CGT

« Oui aux débats, non aux agressions. » La section havraise du Parti socialiste a annoncé par communiqué, hier, son intention de porter plainte contre l’union locale CGT, « au vu de la gravité des faits et de la récurrence des actions de nuisance ». Si, depuis l’arrivée au pouvoir des socialistes, la CGT havraise a prit en effet l’habitude d’interpeller à sa manière leurs relais locaux, les limites du tolérable ont été franchies le 11 avril dernier, selon le jeune secrétaire de la section PS havraise, Matthieu Brasse.

« Une menace de mort publique »

Ce jour-là, il accompagnait le membre du bureau national du Parti socialiste Gérard Filoche, invité par la CGT à une réunion publique en tant que contradicteur de l’ANI (l’Accord national interprofessionnel, dit de sécurisation de l’emploi). À la sortie, un militant syndical l’aurait interpellé « sur un ton haineux », écartant son pouce et son index devant ses yeux : « Tu vois ça ? C’est une balle de 9 millimètres ! C’est ce que je vais te mettre dans la tête ! »

« Une menace de mort publique, c’est un acte que l’on ne peut pas laisser passer », confie Matthieu Brasse. Mais le plus grave, à ses yeux, « c’est que certaines personnalités politiques et syndicales ne sont non seulement pas intervenues, mais ont ri en cautionnant de facto ce comportement ». Ainsi, la section havraise du Parti socialiste demande « vivement » aux responsables CGT de se désolidariser publiquement des propos ainsi rapportés par son secrétaire. « S’ils ont été réellement tenus, nous les condamnons fermement, c’est évident, et je passerai le message dans nos réunions ! », s’exclame Reynald Kubecki, l’un des deux secrétaires de l’union locale.

Mais la requête (et la plainte) du PS vaut également pour l’affichage sauvage qui a recouvert la façade de son local de section, samedi dernier, prenant toujours pour thème le refus de l’ANI et signé de la CGT. Ces murs abritent également la permanence parlementaire de Catherine Troallic, députée socialiste de la 8e circonscription ayant voté en faveur de l’ANI à l’Assemblée (cette dernière s’est associée à la plainte de son parti).

Si ce type de démonstration s’est déjà produit à plusieurs reprises par le passé, « c’était toujours dans le cadre de manifestations », note Matthieu Brasse. « Samedi dernier, c’était un acte purement gratuit. » [‘Manquerait plus que ça soit payant ! – NdJL] Mais cette fois, la CGT assume totalement. « La loi sur l’ANI n’est toujours pas votée, nous avons toujours dit que nous la contesterons par tous les moyens, confirme Reynald Kubecki. Que le PS dénonce comme une radicalisation un simple collage d’affiches, c’est lamentable. Ils n’ont pas fini… »

« Pire que Sarkozy ! »

Dans un climat social explosif, cet épisode illustre à nouveau le fossé qui se creuse entre les socialistes et une partie de leur gauche radicale. L’annulation de dernière minute des vœux de Didier Marie au Havre, en début d’année, en fut un autre exemple mémorable : le président PS du conseil général avait préféré faire marche arrière face à un cortège de manifestants rangés sous les drapeaux de la CGT, qu’il jugeait hostiles. Depuis, l’élu a menacé d’annuler la subvention départementale annuelle versée au syndicat. [‘Manquerait plus que ça soit payant ! – NdJL]

« Ce n’est pas une question de personnes, mais les militants sont exaspérés, justifie pour sa part Reynald Kubecki. Aujourd’hui, cette loi de sécurisation de l’emploi, c’est encore pire que la réforme des retraites de Sarkozy ! » Au siège du Parti communiste havrais, où les liens restent étroits avec la CGT, on ne commente pas la plainte du PS, tout en invitant à « ne pas faire dériver le débat, au moment du vote de l’ANI et du drame Petroplus ».

Leur presse (Thomas Dubois, Paris-Normandie.com, 17 avril 2013)

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[Révolution égyptienne] Sit-ins du 19 avril au Caire et à Alexandrie

Égypte : 82 blessés dans des affrontements au Caire

Au moins 82 personnes ont été blessées vendredi 19 avril, lors d’affrontements au Caire entre opposants et partisans du président islamiste Mohamed Morsi. Ces affrontements ont éclaté quand des manifestants anti-Morsi se sont dirigés vers la Cour suprême, où des milliers de Frères musulmans s’étaient rassemblés, pour réclamer une réforme judiciaire. Ces manifestants ont brûlé un bus affrété par les Frères Musulmans.

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Des heurts violents se sont déroulés sur la place Abdel Moneim Riad, proche de l’emblématique place Tahrir. Des islamistes postés sur le pont du 6 octobre qui surplombe la place ont jeté des pierres sur les manifestants de l’opposition en contrebas, notamment des hommes portant des masques noirs appartenant au mouvement des « Black Bloc », tandis que leurs opposants jetaient des cocktails molotov. Des manifestants au pied du pont ont également tiré des chevrotines sur des Frères musulmans.

Une heure après le début des affrontements, trois véhicules blindés de la police sont arrivés dans les rangs des Frères musulmans en direction de la place Abdel Moneim Riad puis de la place Tahrir, tirant des gaz lacrymogènes.

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La ville d’Alexandrie a également été le théâtre d’affrontements entre islamistes et manifestants de l’opposition. Des jets de pierres ont fait au moins une douzaine de blessés, selon des témoins.

Dans un communiqué, le premier ministre, Hicham Qandil, a averti que la « poursuite des manifestations accompagnées de violences nuit pleinement à la sécurité et à l’économie du pays et entrave les plans de réformes ». Le ministère de l’intérieur a appelé pour sa part « tous les courants politiques à aider les forces de l’ordre à accomplir leur mission de sécurisation des manifestants pour éviter que les affrontements ne se soldent par des victimes ».

Ce nouveau bras de fer entre Frères musulmans et opposition a lieu alors que le pays vit dans l’instabilité depuis la révolte populaire de début 2011 ayant provoqué la chute de M. Moubarak. L’Égypte est aussi confrontée à une baisse des revenus du tourisme et à un effondrement des investissements étrangers, qui contribuaient autrefois fortement à la croissance économique.

Publié par le savoir-faire français (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 20 avril 2013)

 

Curfew declared in Assiut after police station clashes

Security forces in Assiut imposed curfew late Thursday night for the area encompassing the four main roads leading to the Abanoub Police Station following attacks on the building by relatives of a suspect arrested on charges of arms possession.

The detainee’s uncle claimed the police did not find weapons when they searched his house, but arrested him and took him into custody anyway.

One of the suspect’s relatives, Mohamed Salah Attiya, was reportedly shot dead by police during Thursday’s confrontations. The state-run Al-Gomhurriya newspaper reported that the victim was killed when police shot into the crowd to disperse the protesters.

In an exchange of tear gas and Molotov cocktails between Central Security Forces and those attacking the police station, two police vehicles reportedly caught fire.

Officers went through the city streets in vehicles equipped with loudspeakers to announce the curfew and ask residents to stay at home.

An initial autopsy of Attiya’s body showed he ustained three shots that deeply penetrated his chest and abdomen.

Leur presse (Al-Masry Al-Youm via EgyptIndependent.com, 18 avril 2013)

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[Alterlocal, Cran-Gévrier, 20-21 avril] Week-end d’insoumission à la marchandise

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Skouries de Halkidiki, au nord de la Grèce

Mise à jour de la lutte contre les mines d’or et la répression d’un État totalitaire

Depuis plusieurs années, à la région de Skouries, à Halkidiki, au nord de la Grèce, des habitants s’opposent à la construction d’une mine d’or, qui va détruire une grande partie d’une foret ancestrale, avec des arbres de plus de 400 ans. Ces derniers mois, après que l’État ait vendu une grande partie du territoire à la compagnie Hellas Gold (5% grecque et 95% canadienne) en mars 2012, plusieurs manifestations, souvent violentes, ont eu lieu. Suit une petite chronique des événements les plus récents.

17 février 2013 : Attaque incendiaire sur le chantier des mines d’or. Une quarantaine de personnes, selon la police, ont mené une attaque incendiaire, brûlant tout équipement qui se trouvait sur le chantier des mines d’or.

Février 2013 : Les jours qui suivent, dans le cadre de « l’enquête », des policiers cagoulés kidnappent des habitants du village de Ierissos, un des villages qui résiste le plus massivement au projet, et les gardent pendant des heures au commissariat pour les interroger. Sans la présence d’avocats, et sous des menaces, les flics font des prélèvements d’ADN sans même qu’il y ait des accusations envers les détenus, qui sont censés être au commissariat pour une simple interrogation.

7 mars : 5 habitants du village de Ierissos sont arrêtés par la police. Officiellement il s’agit d’un appel à témoignage et non pas d’arrestations. 6 camions de CRS et 8 voitures de police essaient de rentrer dans le village pour faire des recherches dans les maisons des arrêtés, sans la présence d’un juge. Les habitants s’opposent et les flics chargent avec des gaz lacrymogènes, qu’ils jettent même dans l’école du village. Un enfant est blessé par une bombe lacrymogène, tirée directement sur lui, et trois s’évanouissent à cause des gaz. Les flics rentrent dans les maisons des arrêtés. Le soir, des affrontements éclatent entre les habitants et les forces d’occupations. Une heure après les flics, chassés, vont quitter le village.

9 mars : Plus de 20.000 personnes manifestent dans la ville de Thessaloniki contre les mines d’or et le terrorisme d’État contre les habitants en lutte.

10 avril 2013 : À 3 heures du matin, des flics armés et cagoulés kidnappent deux habitants de Ierissos, sous l’accusation de participation à l’attaque incendiaire. Sans aucune notification ni aucun appel pour se présenter à la police ou au juge, les flics ont forcé la porte de leur maison pendant qu’ils dormaient et les ont arrêtés devant leurs enfants et le reste de leur famille. Selon des témoins, un des flics a dit à la fille de 13 ans d’un des arrêtés « regarde le bien maintenant avec les menottes, parce que tu seras grande la prochaine fois que tu le reverras ». Quelques minutes plus tard, les habitants se rassemblent au centre du village et attaquent le commissariat de la police, qui était vide. Dans l’après midi, la police annonce que le commissariat sera abandonné et tout le personnel et les services vont déménager au commissariat d’un village voisin. Durant la journée les habitants construisent des barricades en bloquant l’entrée au village (les barricades sont toujours en place aujourd’hui et le passage ne s’effectue que dans des heures précises). Certains des habitants restent pour protéger les barricades, et le reste se dirige vers la ville de Thessaloniki, où sont amenés les détenus.

13 et 14 avril : Des manifestations de solidarité, déjà prévues avant les événements du 10, ont lieu dans plusieurs villes du pays.

14 avril : Les deux accusés de l’attaque du 17 février  sont mis en détention préventive, qui peut durer jusqu’à 18 mois avant que le procès ait lieu. Ils sont accusés, entre autres, de participation à une organisation criminelle, tentative d’homicide, détention d’explosifs et explosion. En total, il y a 20 personnes recherchées par la police. Les deux detenus sont les premières personnes accusées.

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