Solidarité grenobloise contre la répression des anarchistes grecs

Depuis 2008, sous prétexte de la crise économique, la troïka (FMI, Banque Centrale et Commission européenne) en collaboration avec le gouvernement grec ont transformé un peuple en troupeau de pauvres, chômeurs et travailleurs sans droit. Une partie de la population se révolte contre cette misère économique et sociale en créant des cellules de lutte et de solidarité. L’État pour mieux contrôler et opprimer ces mouvements, a utilisé, comme ses deux dispositifs les plus performants : le fascisme et le pouvoir répressif. Cette violence étatique et para-étatique attaque les collectifs qui continuent à résister tout autant que « les maillons faibles » : immigrés, toxicomanes et sans papiers.

La crise n’est plus exclusivement économique, à travers la désagrégation des tissus sociaux, elle est devenue en fin de compte une crise sociale.

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Banderolle accrochée à Grenoble le vendredi le 12 avril 2013 sur le pont de l’Estacade

Le 20 décembre 2012, sous prétexte d’une plainte anonyme, les CRS évacuent le squat de Villa Amalias et arrêtent les huit camarades se trouvant dedans. Se joint à cela une médiatisation massive qu’enfin l’État nettoie le centre d’Athènes des noyaux de l’anomie (comme il l’a déjà commencé avec les pogroms contre les immigrants, les prostituées et les toxicomanes). Quelques jours après, les CRS, en utilisant le même prétexte, entrent à l’ASSOE (université au centre d’Athènes) et vident le local autogéré des étudiants, tout en confisquant le matériel de 98FM (une radio libre anarchiste). Le 9 janvier, le squat de Skaramanga est attaqué et les huit camarades présents sont arrêtés. Le bâtiment est expulsé pendant que des camarades reprennent Villa Amalias. Mais ce dernier est réexpulsé le jour même et les 93 camarades sont arrêtés et confrontés, cette fois, à des accusations criminelles. Le 15 janvier, encore sous le même prétexte, la police évacue Lelas Karagiannis, le squat le plus ancien d’Athènes, et arrête les 14 camarades alors sur les lieux.

Partout, pendant cette période, les lieux autogérés et squats en Grèce subissent des attaques fascistes et para-étatiques. Ces attaques ont toujours existé mais sont  en augmentation (cinq dans une période de trois mois).

Des manifestations sont organisées en réponse à ces attaques, ainsi que des interventions de contre-information, des occupations de bureaux politiques, etc. Des mouvements de solidarité aux squats et aux lieux autogérés sont mis en place au niveau national comme international.

L’objectif du pouvoir est simple : les squats, comme lieux servant de tremplin à l’anarchisme et à l’autogestion, représentent une menace et doivent être supprimés. Les squats attaqués ont en commun d’être au centre d’Athènes et plus spécifiquement dans des quartiers où l’Aube Dorée a une forte implantation. Ces squats tentent de proposer des relations qui ne sont pas caractérisées par le sexisme, l’oppression et le consumérisme et mènent des luttes antifascistes, antiracistes et anticapitalistes. De surcroît, ils pratiquent la solidarité et la lutte anti-systémique contre le cannibalisme social issu de la crise.

L’État entend, par la répression, consolider sa domination et montrer que toute velléité de subversion est impossible ou fatalement punie. Par la force ou la crise économique, la contestation populaire est étouffée tout autant qu’écrasée par les forces répressives.

Parce que nous sommes ici, ailleurs, où en Grèce les  »petits » de ce monde, que partout les mêmes intérêts capitalistes de domination enserrent nos vies. La paix n’est là que pour rendre encore plus criante la guerre sociale en cours, alternant avec l’oppression policière quand le besoin s’en fait sentir.

Les États et les classes aisées sont partout solidaires afin de maintenir leurs privilèges, nous n’auront d’autres objectifs que de lutter contre le pouvoir et toutes ses extensions, parce que nous n’aurons que ce que nous leurs arracherons…

Solidarité avec les lieux autogérés et les squats de Grèce et d’ailleurs.
Solidarité avec les anarchistes mis en cause judiciairement.

Quelques anarchistes grenoblois

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