[Révolution tunisienne] Anarchie à Sidi Bouzid

En Tunisie, la ville de Sidi Bouzid entre en dissidence

La ville berceau de la révolution tunisienne a cessé de reconnaître les autorités du pays.

Un comité de salut national tente de prendre les rênes de la ville et réclame la démission du gouvernement dirigé par le parti islamiste Ennahda.

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Il est 8 heures du matin à Sidi Bouzid. Une centaine de personnes se massent devant les grilles du gouvernorat de la ville du centre du pays d’où est partie la révolution tunisienne, il y a deux ans et demi, après l’immolation du jeune Mohamed Bouazizi, un commerçant ambulant, chômeur. Le 26 juillet dernier, au lendemain de l’assassinat du député de l’opposition Mohamed Brahmi, originaire de la région, la ville a cessé de reconnaître les autorités du pays. Depuis, les habitants empêchent le gouverneur (l’équivalent du préfet) d’accéder au bâtiment. Monia Nsiri, institutrice, est l’une des rares femmes présentes sur place. « Le gouvernement actuel est responsable du climat de violence en Tunisie », explique la cinquantenaire, la voix cassée à force d’avoir manifesté. Autour d’elle, des paysans attendent assis sur les trottoirs.

Le comité de salut national s’impose

De jeunes hommes montent sur les grilles du gouvernorat pour y accrocher une large banderole : « Le comité de salut national révolutionnaire remplace les autorités actuelles. » « On aurait dû écrire les autorités pourries », s’énerve un vieil homme. Ce matin, le gouverneur ne viendra pas. « C’est une victoire pour nous », se réjouit Lazhar Gharbi, représentant de l’UGTT, le principal syndicat du pays. « On a rompu tout lien avec le gouvernement national, Sidi Bouzid est une ville libre », s’enthousiasme-t-il. À l’intérieur du bâtiment, des soldats en uniforme assurent une présence discrète.

Rachid Fetini, figure centrale du comité

Selon un membre de l’UGTT, « aujourd’hui l’armée tient le gouvernorat ». Rachid Fetini, homme d’affaires et membre du comité de salut national, explique : « On est en contact avec les forces de sécurité. On leur dit : dites au gouverneur que s’il ne vient pas, on pourra assurer la sécurité sur place. »

Le comité de salut national regroupe les principales organisations de la société civile : syndicat ouvrier, organisation patronale, ordre des médecins, barreau des avocats, association des droits de l’homme, etc. Rachid Fetini est l’une des figures du comité. « Le comité regroupe des pouvoirs antagonistes, des syndicats ouvriers et patronaux, par exemple, qui poursuivent le même objectif : s’unir pour faire tomber ce gouvernement », assure ce patron d’usine.

Le comité de salut national de Sidi Bouzid se reconnaît dans les revendications portées par une partie de l’opposition : dissoudre l’Assemblée nationale constituante et faire chuter le gouvernement. Mais il a aussi vocation à expérimenter la démocratie locale. Ils dénoncent les inégalités régionales qui ont toujours eu cours dans le pays et qui frappent Sidi Bouzid de plein fouet.

Un chômage qui persiste

Cette ville agricole de 40’000 habitants souffre d’un fort taux de chômage, probablement bien supérieur au taux officiel de 29,6 %. Dans l’une des usines qu’il a dû fermer récemment, Rachid Fetini se désole de la situation. Les postes de travail sont inoccupés et du matériel électronique onéreux dort dans des ateliers. « En deux ans, j’ai supprimé 200 postes, il n’y a pas d’investisseur, explique le chef d’entreprise, qui emploie toujours 300 personnes. Ce gouvernement ne fait rien. Sa vocation, c’est d’islamiser le pays, ce n’est pas de le développer. C’est catastrophique pour notre économie. »

Dans ce contexte, les représentants du parti islamiste Ennahda font profil bas. Plusieurs de leurs locaux ont été incendiés dans le pays et la permanence de Sidi Bouzid a été fermée. Faouzi Abdouli, l’un de ses représentants, est mal à l’aise : « On sait qu’il y a des déçus d’Ennahda ici et on fait remonter l’information à Tunis. On dit au mouvement qu’il faut faire plus, mais on pense qu’il y a aussi une campagne politique orchestrée contre nous. » Sous le couvert de l’anonymat, un militaire haut gradé explique : « Aujourd’hui en province, Ennahda, ce sont des chaises vides. Quant au rôle de l’armée, c’est de soutenir le peuple tunisien si ça devait dégénérer. Aujourd’hui, la force légitime dans ce pays, c’est l’armée. »

Devant le gouvernorat de Sidi Bouzid, il est midi, la foule replie ses drapeaux et se disperse. Seule la banderole du comité de salut national demeure suspendue aux grilles. Une organisation qui en est à ses balbutiements. Mais elle a fait des émules dans plusieurs communes du pays, elles aussi en dissidence.

Presse contre-révolutionnaire (Nadia Bletry, La-Croix.com, 5 août 2013 – 16h19)

 

Gaz lacrymogène et balles en caoutchouc à Sidi Bouzid pour défendre le gouverneur

Des affrontements ont eu lieu, ce lundi matin 5 août 2013, devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid, entre des protestataires et les forces de l’ordre qui ont utilisé des bombes de gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc, selon la TAP.

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En effet, les protestataires qui observaient, depuis l’assassinat de Mohamed Brahmi, un mouvement de désobéissance civile pacifique afin « de revendiquer le départ du gouverneur et de tous les délégués, ainsi que la dissolution de l’Assemblée nationale constituante et du gouvernement » n’ont pas apprécié que le gouverneur ait pu rejoindre son bureau, ce matin, et la tension est vite montée. Ainsi, ils se sont introduits dans les locaux par une porte secondaire, mais les forces de sécurité sont intervenues en tirant des bombes de gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc, pour évacuer les lieux. Ce qui a conduit à l’affrontement entre les deux parties.

« Un climat de désordre a régné et des manifestants ont été blessés », a indiqué la TAP, précisant qu’« un des protestataires a dû être hospitalisé ».

Selon la même source, « des Bouzidiens continuent de se rassembler devant le siège du gouvernorat, scandant des slogans appelant « à la démission du gouverneur, à venger le sang des martyrs et à dissoudre l’Assemblée constituante et la chute du gouvernement » ».

Presse contre-révolutionnaire (Business News, 5 août 2013 – 16h53)

 

Sidi Bouzid : Les fonctionnaires n’ont pas pu reprendre leur travail à cause de la détérioration des locaux

Les fonctionnaires et les agents du gouvernorat de Sidi Bouzid n’ont pas pu reprendre leur travail, en raison de la détérioration des locaux, à la suite de l’incendie et du pillage des bureaux et de la perte de documents et de dossiers, après l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi, le 25 juillet 2013.

Des agents et des fonctionnaires ont déclaré au correspondant de l’agence TAP dans la région qu’ils ont « tenté de reprendre leur travail, mais l’état des lieux est tellement sinitré qu’ils n’ont pas rejoindre leur bureau ». Ils ont demandé aux autorités concernées, surtout le ministère de l’Intérieur d’accélérer l’inspection technique pour l’évaluation des dégâts, le nettoyage et les réparations.

Le syndicat de base du gouvernorat de Sidi Bouzid a souligné, dans un communiqué, qu’il a été impossible de reprendre le travail au chef-lieu du gouvernorat et dans les délégations de Sidi Bouzid ouest et est, « surtout avec l’état de tension qui sévit avec les manifestations et les sit-ins qui se déroulent devant le siège du gouvernorat ».

Dans ce sens, le syndicat a appelé à réunir toutes les conditions pour la reprise du travail au siège du gouvernorat et dans les deux délégation, tout en affirmant qu’il est disposé à reprendre les activités dès que la situation sera stabilisée dans la région.

Quelques fonctionnaires ont repris leur travail, vendredi, afin de parer au plus urgent. Le secrétaire général du gouvernorat, Moncef Bouazizi, a annoncé que les services administratifs régionaux de l’équipement vont entamer, dès samedi, les réparations.

Presse contre-révolutionnaire (DirectInfo avec TAP, 2 août 2013)

 

Sidi Bouzid : Les manifestants refoulent le gouverneur

Des manifestants se sont rassemblés depuis ce matin 30 juillet 2013 devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid et empêché le gouverneur de rejoindre son bureau en signe de refus de toute représentativité de la Troïka au pouvoir dans cette région.

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Le gouverneur a été contraint de quitter les lieux sous les huées des manifestants.

Presse contre-révolutionnaire (Tunisie Numérique, 30 juillet 2013)

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Des Basques de l’ETA, des Corses, des frères muz, des pères, des trafiquants de drogue internationaux, des braqueurs acharnés, des Gitans vénères tout ça dans la même promenade, un cocktail explosif que les murs ont du mal à contenir »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[25 octobre 2012]
La promenade

J’ai usé plus de paires de baskets que Hussein BOLT à tourner en rond dans cette cage à ciel ouvert. C’est le lieu le plus dangereux de la prison. Tu sais comment tu y entres mais jamais comment tu en sors. C’est la jungle, j’ai vu des mecs se faire faire tous le Kâma-Sûtra sous le porche, trente loups sur une brebis. Essuie tes larmes, ici il n’y a pas de sentiment. Un rien peut te faire arriver avec une civière à l’infirmerie.

Ambiance indescriptible, chaque prison a sa mentalité, son délire. Bois-d’Arcy et Fleury-Mérogis sont réputées pour avoir les promenades les plus sanglantes de l’Hexagone.

Une heure trente TOP CHRONO !!! Pas une minute de plus. Faites entrer les artistes, vous voilà dans la plus grande école du crime organisé au monde. Lieu unique, où tu y entres comme amateur, trois mois plus tard tu en sors, trafiquant international confirmé. Sponsorisé par un « perpète », il a échoué à une seconde du million d’euros. Il t’envoie finir son travail, à toi d’éviter de marcher sur ses traces.

Tu veux faire de l’oseille, tu veux être un mec qui pèse connu et reconnu chez les voyous, en promenade t’es servi. Tu n’as qu’à faire ton marché, les connexions et les numéros sont échangés. Ainsi font, font, font les mecs des bas-fonds. Ici ton seul CV c’est tes couilles et ton comportement et non ton BLA-BLA. Les « mythos » qui passent leur temps à dire j’ai fait ci, j’ai fait ça, j’connais lui, à l’entendre il connaît toute la terre mais bizarrement personne le connaît. Ce genre d’individus sont démasqués en un tour de promenade car dans la rue tout le monde se connaît et lui on l’a vu nulle part. Si t’es un mec sérieux, les gens n’hésiteront pas à te faire confiance. C’est le paradis des « gremlins ». Des Basques de l’ETA, des Corses, des frères muz, des pères, des trafiquants de drogue internationaux, des braqueurs acharnés, des Gitans vénères tout ça dans la même promenade, un cocktail explosif que les murs ont du mal à contenir. Une fois que t’as pris les bons contacts, ta peine tu la fais sur une jambe aux toilettes.

Méfie-toi car ce que tu prends pour un bon plan peut faire en sorte que tu perpétues ta vie dans des cours de promenade.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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[Do It Yourself] Athéisme, mode d’emploi

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Carcassonne. Un adolescent met le feu au crucifix

Un garçon d’une douzaine d’années aurait mis le feu hier, aux buissons environnants le crucifix de Villalbe, derrière l’école communale. Des témoins l’auraient vu roder près de la statut [sic – NdJL] et mettre le feu à un journal. Pris en main par les pompiers, cet acte de malveillance n’a occasionné aucun dommage. Les motivations du jeune pyromane restent encore inconnues.

Presse ni-vue-ni-connue (LaDepeche.fr, 2 août 2013)

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[AntiOtan] Strasbourg n’est pas fini, la répression ne connaît pas le changement, et les convocations risquent de continuer

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgSalut,

Je sors de chez les keufs, j’y étais convoqué pour une affaire me concernant.

Le flic qui devait me recevoir le fait avec une demi heure de retard, je lui fais direct part de mon courroux pour avoir contacté mon employeur pour avoir mon numéro de téléphone et il me rétorque que je suis bien difficile à trouver, me montrant une convocation envoyée en février à mon ancienne adresse, le cadre est planté, j’attends les questions.

Je donne mon état civil mais m’arrête assez vite dans mes déclarations (pas besoin de tout dire, juste les noms et adresses) déclarant ne « rien avoir à déclarer », ça l’énerve un peu mais il enchaîne, nouveau dispositif, je ne suis pas placé en garde à vue, je ne suis pas contraint de rester, est-ce que je veux bien rester et répondre ? « Allons-y, si je peux partir à tout moment » répondis-je en attendant de savoir ce que je fais là.

La plainte :

« En avril 2009 (j’ai oublié les dates), M. X a déposé plainte pour vol et dégradation dans sa propriété en construction située rue de la Ganzau à Strasbourg, des personnes ont volé de nombreux éléments de mobilier et de construction, ont fait passer un lit par la fenêtre, et lorsque la victime (le propriétaire) est venue constater les faits vers 9H le matin, il a découvert des gens assis sur ses chaises et parlant français, allemand et anglais et ses biens servant de barricade empêchant tous véhicules d’accéder au camp Anti OTAN.

Il a intercepté deux personnes qui partaient avec deux valises et il a pu en récupérer une.

Toutes les personnes présentes étaient cagoulées si bien qu’il n’a pu en identifier aucune, en parlementant avec certains, il a été conduit auprès des responsables (sic) qui lui ont assuré qu’ils garderaient sa maison pour que de tels évènements ne se reproduisent pas, il a constaté dès le soir que des affiches avaient été apposées sur sa propriété qui expliquaient que « lui, avait déjà assez pris », puis, en revenant le lendemain, que sa maison avait effectivement été gardée durant la nuit. »

Les suites…

Je rigole intérieurement, je me suis fait arrêter comme bien d’autres le jeudi, et, placé en garde à vue, le temps d’en sortir, de passer faire ma déposition à la legal team et de rentrer à pied, je n’ai assisté à la barricade que depuis derrière les keufs, qui nous empêchaient de rejoindre le camp.

Je me sens un peu trop tranquille, je dis dans ma barbe qu’ « au moment des faits, j’étais en garde à vue » et voyant le bleu taper frénétiquement, je me reprends, « je disais ça pour moi, en fait, je n’ai rien à déclarer », mais il est parti, il tape et il enchaîne, « mais alors, comment se fait-il, si vous étiez en garde à vue, que vos empreintes aient été retrouvées sur des objets volés », je n’ai rien à déclarer, et je m’en veux d’avoir causé à la question précédente, rien à me reprocher, c’est facile pourtant…

Bluff ou pas pour les empreintes, je n’en sais rien, c’est pas impossible que je me sois appuyé sur un truc ou deux, j’ai aussi poussé une pauvre bagnole pour l’éloigner d’un feu, et qui n’appartenait sans doute pas à un bourgeois…

Il me demande encore si j’étais effectivement sur les lieux « rien à déclarer » et part sur un cours de morale, « ça va pas plaire au magistrat », « le guide du manifestant arrêté du Syndicat de la Magistrature, c’est de la connerie », « et pis, les contestataires, vous n’êtes pas logiques, vous n’assumez pas, si vous n’êtes pas d’accord avec le système, arrêtez au moins d’en vivre (j’ai bien connu le RSA), et partez en Afrique ou au Pôle Nord », de quoi lâcher un dernier « je n’ai rien à déclarer » avec un sourire.

Il me demande si je veux bien l’attendre un moment le temps qu’il contacte le magistrat, c’est ok, je sors fumer deux trois clopes et prévenir des camarades des suites de ma convoc’, le temps (pan, 30 minutes de perdues de plus, 1H30 en tout, heureusement que j’ai pas parlé, j’y aurais passé 1H de plus) qu’il revienne encore plus frustré en me disant qu’il n’a pas réussi à joindre le magistrat mais que peut être, je serais convoqué.

Morale :

Strasbourg n’est pas fini, la répression ne connaît pas le changement, et les convocations risquent de continuer.

Je ne sais pas si cette histoire d’empreinte était sérieuse, mais je sais qu’en utilisant ce genre de mensonge, les flics ont toutes les chances de pousser des camarades à parler, ce qui est toujours une erreur.

Rappelons à chacun que pour toutes situations face aux keufs, et l’Anti Otan risque d’en redevenir une, nous n’avons rien d’autre à dire que « je n’ai rien à déclarer », et que nous aurons toujours le temps de parler au juge, mais seulement après consultation de l’avocat…

Vive la Révolution

Luma – Besançon le 30/07/2013

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Anarchie en Tunisie

Tunisie : après l’assassinat d’un opposant, l’ordre contre l’anarchie

Tunisie : Laâridh fait des propositions et pointe les anarchistes nihilistes
Gnet.tn, Lundi 29 Juillet 2013 à 19:11

Le chef du gouvernement, Ali Laâridh, a déclaré ce lundi que « le gouvernement va poursuivre de remplir son devoir et redoubler d’efforts, non pas par son souci de se maintenir au pouvoir, mais dans le but d’assumer sa responsabilité totalement, jusqu’à la dernière minute ». Il a dit sa détermination « de faire avancer la Tunisie vers l’achèvement de cette transition le plus tôt possible et au moindre coût ». Il a opposé une fin de non-recevoir à tous les appels « nihilistes et anarchistes » qui prônent l’annulation du processus transitoire et le retour à la case départ.

… Le chef du gouvernement a évoqué « la tentative de putsch contre le processus transitoire qui a failli précéder l’assassinat du martyr ». Il a pointé « une tentative de s’emparer des institutions de l’État ». « Le défunt Mohamed Brahmi n’était pas encore arrivé à l’hôpital, que des voix appelaient à la désobéissance, au chaos, au néant, et à l’inconnu ». Il a dénoncé l’exploitation de cet assassinat pour des considérations partisanes, et le fait que des individus cinq à six personnes s’autoproclament tenants de l’autorité. Il a qualifié cet agissement de despotique, qui, plus est, « loin du vent de la démocratie et de la souveraineté du peuple ».

Ali Laâridh a qualifié les auteurs de cet agissement « d’aventuriers, égocentriques, qui exploitent toutes les occasions pour assouvir des convoitises partisanes et personnelles, se félicitant que le peuple ait pu avorter leur tentative, et n’ait pas suivi ces aventuriers anarchistes ». Il a également salué les unités de la sécurité et de l’armée qui « ont veillé à préserver la sécurité, les biens et les institutions, et ont fait avorter ce plan qui a voulu exploiter une conjoncture requérant l’unité nationale ». « Ceux qui ont tenté ou tentent de s’emparer des institutions n’ont tenu compte d’aucun intérêt sécuritaire, économique ou autres. Ils ont tenté de pervertir les intérêts des gens pour des aspirations étriquées », a-t-il martelé.

Tunisie en crise : Soumaya Ghannouchi qualifie les opposants à son père d’« anarchistes » et de « putschistes »
Kapitalis.com, 1er août 2013 à 00:29

De son Qatar d’adoption, Soumaya, fille de Rached Ghannouchi, chef d’Ennahdha, a lancé un appel au gouvernement tunisien pour appliquer la loi et frapper fort ce qu’elle a qualifiés de « putschistes ».

Après Yusra qui a manipulé les images du sit-in du Bardo, en utilisant des images des opposants au gouvernement pour illustrer un tweet sur la mobilisation des pro gouvernement, c’est le tour à sa sœur Soumaya Ghannouchi, épouse Rafik Bouchlaka, ancien ministre des Affaires étrangères, résidente au Qatar et employée de la tristement célèbre chaîne Al-Jazira, a adressé, aujourd’hui, sur sa page Facebook, un message au gouvernement.

Selon elle, il faut mettre fin à ce mouvement de protestation appelant à la dissolution de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et du gouvernement provisoire, conduit, selon elle, par des « anarchistes » et des « nostalgiques de la période d’avant le 14 janvier 2011 ».

Mme Bouchlaka a notamment appelé le gouvernement de la troïka, dominé par le parti Ennahdha, d’appliquer au plus vite la loi, de dire la vérité au peuple pour qu’il assume sa responsabilité et défende sa révolution, les institutions et les biens publics.

Brèves du désordre, 29 juillet 2013

 

“Les défavorisés doivent vivre… Les défavorisés doivent gouverner”

Le peuple tunisien et la jeunesse de la révolution vivent depuis la suspension du sit-in de la Kasbah 2 sur le rythme de la domination d’une classe politique avide de pouvoir vivant sur le sang des pauvres et des marginalisés, qui use des richesses des régions en ignorant leurs ressortissants de sorte que le peuple a continué à souffrir de la détérioration de son niveau de vie et à sombrer dans le chômage et la pauvreté.

Cette situation coïncide avec une tendance fasciste ayant arrivé à l’assassinat des deux militants politiques Chokri Belaid et Mohamed Brahmi et la liste est plus que jamais ouverte.

Le régime capitaliste dictatorial qui a repris son souffle depuis la mise en place de la haute instance de Ben Achour en passant par les élections du 23 octobre, jusqu’à l’investiture de l’assemblée générale constituante avec sa majorité et son opposition et toutes les instances qui en sont issues, est responsable de la détérioration de la situation économique et sociale et de la dégradation de la situation sécuritaire avec la poursuite du terrorisme et des assassinats.

Si les différentes régions du pays ont vécue, les derniers jours, une mobilisation populaire de grande envergure couronnée par la prise de quelques locaux administratifs dans les régions de l’intérieur, ce pas révolutionnaire, quoique symbolique, nécessite que ces régions affirment leur droit à la gestion de leurs affaires courantes et de leurs ressources et se défendent contre toutes les tentatives de détournement et de récupération par les composantes du paysage politique et civil avides de pouvoir.

L’initiative des masses révoltées de mettre en place des conseils locaux et régionaux doit prendre effet et avoir le droit et la priorité dans la gestion des affaires publique et ce par :

• La mise en place de conseils de gestion des affaires publiques et l’autogestion des ressources et des richesses au niveau des municipalités, des villages, des régions rurales, des usines, des exploitations agricoles, et des localités, ayant droit aux assemblées et à la prise de décision.

• La mise en place de conseils régionaux (au niveau des gouvernorats) qui gère les affaires régionales et assure la coordination pour la prise de décision régionale.

• La mise en place d’un conseil national général composé de mandatés des différentes délégations qui conçoit les fondements d’un programme de développement et les principes généraux de la vie courante des Tunisiens, et d’instances exécutives veillant au suivi des décisions du conseil.

Nous présentons ici des propositions aux forces militantes sur le principe de la chute du régime et ce pour assurer la souveraineté de la prise de décision, rompre avec la pauvreté, le dépouillement, l’exclusion régionale, la violence et le terrorisme avec le droit de se défendre contre toutes les tentatives de détournement qui se manigancent dans l’enceinte de l’assemblée de la bassesse, dans les quartiers généraux des partis politiques, et les ambassades des pays étrangers sous des prétextes comme le secours, l’union nationale, la transition démocratique et qui ne sont en réalité que des compromis pour la récupération de la révolution et des richesses.

Harraket A’ssyan – Mouvement Désobéissance – 30 juillet 2013

 

(…) L’impossible tentation anarchiste

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Telle une réponse on ne peut plus claire à la perverse récupération politique du mouvement initié au Bardo, le « A » encerclé, emblème de l’anarchisme, s’affiche de plus en plus fréquemment sur les murs qui longent l’esplanade.

Le désir de ne pas se mélanger avec d’autres composantes du sit-in est parfois formulé sans détour : « Nous préférons arriver tard dans la nuit, une fois que la bourgeoisie et les adeptes des photos mondaines sont partis », confie un des leaders anar’.

Comment exister en marge de la machine politico-financière des partis ? Une poignée de jeunes activistes osent le « ni Ennahdha, ni Nidaa » vendredi, en scandant : « Ennahdha et Nidaa sont les ennemis des martyrs ». Ils restent cependant très minoritaires sur cette ligne réellement subversive.

C’est une réaction à la nuit précédente, qui avait atteint des sommets en termes de mainmise Nidaa. Contrairement à la coloration plutôt à gauche de la nuit du 2 août, jeudi ce sont quelques thèmes favoris de la droite qui étaient au menu sur une scène assez BCBG : sécurité, vocabulaire militariste, et chants patriotiques que l’on n’avait plus entendus depuis l’ancien régime.

Mais l’idée anarchiste fait son chemin. Presque instinctivement, une partie de la génération révolutionnaire réalise que les représentants de la politique de métier ne défendent en rien ses intérêts. Lorsque l’opposition surfe sur « l’échec » du gouvernement, elle n’évoque d’ailleurs que rarement le volet social.

La devise radicale de cette jeunesse lui vaut même d’être agressée au Bardo. L’émoi provoqué par le drame des soldats égorgés de Chaambi lundi laisse peu de place à une troisième voie entre le sécuritarisme et l’intégrisme.

Si dans cette bataille des droites, les anarchistes, dépassés par l’ampleur des manifs, ne pourront empêcher le vol de « leur » bébé, le rejet de la classe politique dans son ensemble auprès de franges de plus en plus larges augure d’un avenir plus radieux pour les « ni dieu ni maître ». (…)

Seif Soudani – Nawaat, 4 août 2013

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[Toulouse] Officialisation de la réouverture du CSA de la CREA au 70 allées des Demoiselles

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Expulsions – Réquisitions : l’État choisi ses pauvres

 Alors que les problèmes de logement se poursuivent à Toulouse comme ailleurs, que le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) estime qu’il y a « urgence à agir » pour les quelque trois millions d’enfants pauvres en France, dans un avis sur leur « situation alarmante » publié lundi 8 juillet 2013, la réalité de l’arbitraire se poursuit.

Alors que, à Toulouse, les prises en charge des familles dans les hôtels s’arrêtent (6 familles remises à la rue depuis 2 semaines) et cela va se poursuivre durant tout l’été pour les 26 familles restant hébergées dans ces conditions inadaptées.

Alors que le 115 de Haute-Garonne est dans l’incapacité de trouver des solutions aux personnes qui l’appellent encore : hier, pour 187 demandes d’hébergement d’urgence, 155 refus ont été prononcés dont 34 envers des familles (soit 138 personnes).

Rappel des faits : Avril 2011, la réquisition du 70 Allées des Demoiselles, immeuble de 5 étages, ouvre la voie vers des lieux de vie d’un nouveau genre : la mise en œuvre d’activités sociales, dont le logement, par les acteurs eux-mêmes. Dans un élan partagé par beaucoup de riverain.e.s mais aussi de Toulousain.e.s ainsi que de la fédération nationale des centres socio-culturels, le Centre Social Autogéré séduit. Pendant un an et demi, ce lieu a permis de soustraire plus de 50 personnes aux conditions extrêmes de la vie à la rue, mais aussi de favoriser scolarisations, créations, réflexions, rencontres, ateliers divers, etc. le tout dans un contexte de bonne humeur et de lutte sociale.

Le propriétaire, le ministère des solidarités et de la cohésion sociale, fera tout pour nous en empêcher. Il demande l’expulsion d’urgence des occupant.e.s et leur remise à la rue. Cependant, la justice donne raison aux habitant.e.s : l’État sera débouté du référé en 1re instance sur la base d’une absence de projet et de la contradiction sur les questions de sécurité (bâtiment prétendument insalubre, et situation supposément plus sûre à la rue).

Deuxième épisode : Le Tribunal Administratif ordonne l’expulsabilité alors qu’il n’en a pas la compétence. En effet, cette décision sera annulée par le recours en appel du 7 mars 2013.

Malheureusement, cette procédure n’empêchera pas le propriétaire de recourir aux forces de l’ordre pour remettre à la rue les 9 familles et 10 personnes isolées.

Il aurait tout simplement pu attendre et chercher des solutions qui lui incombent, comme le rappelle  l’ordonnance du Conseil d’État du 10 février 2012, au lieu d’expulser et s’empresser d’installer un projet sur 2 étages seulement, ce qui empêche de fait la résolution du litige juridique. Ce stratagème aurait pu passer inaperçu mais l’apparition de la halte de nuit, dans ces conditions, pose problème, selon les professionnels de l’urgence sociale pour qui cette structure reste une nécessité. La cohabitation précédente avait pourtant produit des effets positifs sur la vie de toutes les personnes, voisin.e.s, habitants de la Maison Goudouli…

Alors que ces familles se retrouvent à naviguer de squat en squat, que le nouveau centre social autogéré, où vivaient 50 personnes, a été expulsé vendredi dernier, qu’un autre bâtiment de même taille, a été expulsé le mardi suivant, nous avons réinvesti notre maison, le 70 allées des Demoiselles, le lundi 29 juillet 2013 au soir, afin d’y revivre et d’y recréer un centre social autogéré.

Chaque matin, à partir de 7h, un petit déjeuner devant le lieu sera organisé pour tous. N’hésitez pas à re-venir nous rencontrer.

Au plaisir de vous revoir dans ce quartier.

La CREA, 3 août 2013

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Allez passer vos vacances en Kabylie

http://juralib.noblogs.org/files/2013/08/01.jpgDes centaines d’Algériens mangent en public en plein Ramadan, une première

C’est la première action collective du genre pour marquer leur liberté de choix face à « l’islamisation » du pays.

Plus de 500 Algériens ont mangé et bu en public en plein Ramadan samedi dans la ville « rebelle » de Tizi-Ouzou, dans une première action collective du genre pour marquer leur liberté de choix face à « l’islamisation » du pays. « Il y a un climat de terreur qui règne contre ceux qui ne jeûnent pas » durant le mois de jeûne sacré musulman du Ramadan, dénonce à l’AFP l’un d’eux, Ali, la quarantaine, un technicien de cette ville kabyle située à 100 km d’Alger. Tahar Bessalah, un entrepreneur en climatisation kabyle venu d’Alger, acquiesce. « Il faut que la religion reste du domaine du privé », dit-il en s’affirmant « musulman de tradition mais pas jeûneur ».

Drapeau berbère

Parmi les participants à cette action, figurent des citoyens sans affiliation et des militants politiques, surtout berbères, qui n’hésitent pas à afficher le drapeau berbère. Un étudiant de 18 ans, Lounès, va encore plus loin en arborant une pancarte sur laquelle est écrit : « Je ne suis pas arabe. Je ne suis pas obligé d’être musulman ». La ville de Tizi-Ouzou a été le théâtre de troubles parfois sanglants liés aux revendications culturelles et identitaires des Kabyles qui ont très mal vécu les politiques d’arabisation imposées par le gouvernement depuis l’indépendance.

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Face à un public essentiellement jeune et masculin, armé de bouteilles d’eau, de jus, de pain, de cigarettes et même de bières pour l’un d’eux, le président du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), Bouaziz Aït Chebib, a revendiqué « l’attachement ancestral » des Kabyles « à la liberté de conscience ».

« Nous voulons dénoncer l’inquisition des autorités », « l’instrumentalisation de la religion », lance-t-il, applaudi par les manifestants postés devant la préfecture sur le principal axe routier de cette ville de quelque 150’000 habitants, sans le moindre contrôle apparent de forces de sécurité. Et d’annoncer que des manifestations similaires sont prévues ce jour à Bejaïa, ville portuaire kabyle, et même en France et au Canada, où vivent d’importantes communautés kabyles.

Changement dans les années 1980

Pendant le Ramadan durant lequel les musulmans s’abstiennent de boire, de manger, de fumer et d’avoir des relations sexuelles du lever jusqu’au coucher du soleil, les restaurants sont ouverts seulement dans les hôtels de luxe, et les autorités tout autant que les religieux incitent la population à respecter le jeûne, l’un des cinq piliers de l’islam.

Jusque dans les années 1980, dans les villes au moins, les restaurants étaient ouverts et ne jeûnaient que ceux qui le voulaient. La guerre anti-islamiste de plus de dix ans (à partir des années 1990) a changé la donne. Depuis, la société civile et nombre de partis d’opposition dénoncent ce qu’ils appellent « l’islamisation rampante » de l’Algérie, accentuée avec le Printemps arabe qui a vu l’arrivée au pouvoir d’islamistes dans plusieurs pays.

Mesures vexatoires

Ce rassemblement à Tizi-Ouzou, l’une des principales villes de Kabylie, a été lancé dans la foulée d’un contrôle de police effectué sur dénonciation le 19 juillet dans un bar fermé d’une commune proche, Tigzirt, où des jeunes déjeunaient. Le propriétaire, qui s’était vu retirer sa licence, a finalement pu la récupérer, selon la presse. Le Wali de Tizi-Ouzou, Abdelkader Bouazeghi, avait alors expliqué qu’il s’agissait de « vérifications de routine ».

Ce n’était pas la première fois que des mesures au moins vexatoires étaient prises contre des non-jeûneurs. Des chrétiens algériens se sont même retrouvés devant la justice ces dernières années pour avoir refusé de faire le Ramadan. « Quelque 80 % des Algériens sont d’accord avec ceux qui protestent contre le pouvoir grandissant des religieux dans le pays », dit le technicien Ali. Pour Hamid, un retraité de Tizi-Ouzou venu exprimer son soutien au mouvement, « il faut bien mettre un holà à tout cela : on ne peut pas forcer tout le monde à aller au paradis », la fin ultime « promise » à tout pratiquant.

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Presse cannibale (La-Croix.com avec l’Agence Faut Payer, 3 août 2013)

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[saintÉtienne] L’empathie de la non-vie, Design-on l’ennemi

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Collectif Manuela Rodriguez, juin 2013

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Le savoir est une arme, je les ai pris au mot, j’ai braqué !!! »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[23 octobre 2012]
Je ne suis pas la mode, c’est nous la mode

Je ne suis pas la mode, c’est nous la mode. La mode vient de la rue, elle me colle tellement à la peau que dix ans après, je reste frais. Demande à ma paire d’ADIDAS à « 3 bandes ». Ça fait dix ans que je n’ai pas touché une femme, je suis redevenu puceau jusqu’à la pointe de mon stylo. Je n’ai pas de tabou, mais ma pudeur m’impose de censurer ma sexualité. J’ai déviergé une innocente feuille blanche, casquette vissée sur la tête qui dissimule mon visage au cas où elle porterait plainte pour viol. Comme je ne me protège jamais cet accouplement a donné naissance à ce texte. Accouchement avec césarienne, poésie métissée de mon passé de lascar mal orienté. Et cette innocente feuille blanche qui n’a rien demandé, elle est devenue victime de ma sincérité, de ma réalité. J’ai longtemps été incompris car je ne parlais pas leur langue.

Le savoir est une arme, je les ai pris au mot, j’ai braqué !!!

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Accepte mon bouquet de “seum”, c’est tout ce que j’ai à t’offrir »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[22 octobre 2012]
Impro

En plein hiver, la canicule envahit ma tête. Accepte mon bouquet de « seum », c’est tout ce que j’ai à t’offrir. Poésie de sans-papier, dernière volonté du condamné à mort. En 2012, le père Noël a ressuscité en Orient, on l’a même vu dans des grottes de talibans.

Ma femme m’a demandé qu’est-ce que j’aimais le plus au monde ? Je lui ai répondu : « Ma vie. » Elle m’a quitté sans savoir que ma vie c’était elle.

On était des frères jusqu’à ce que la prison nous sépare. Ils ont perdu toute crédibilité depuis que dans leurs cours, ils condamnent plus lourdement celui qui incendie une voiture plutôt qu’un incendiaire de mosquée. C’est un hasard volontaire.

J’ai les mains sales mais le cœur propre.

Il n’y a plus besoin d’aller en prison pour péter les plombs. Certains sont enfermés dehors, condamnés à perpétuité sans même le savoir.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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[Do It Yourself] Solidarité avec les sans-papiers, mode d’emploi

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgUn clandestin s’évade après un guet-apens tendu à la police

Au moins un clandestin escorté par des agents de la police aux frontières a pris la fuite à la mi-juillet à la suite d’un guet-apens tendu en Côte-d’Or par des complices prévenus par téléphone portable, a-t-on appris ce lundi.

Les faits remontent au vendredi 19 juillet, quand des agents de la police aux frontières de Metz (Moselle) devaient escorter deux personnes à Lyon pour prendre l’avion.

Selon la préfecture de Moselle, ces deux personnes étaient un « couple de Kosovars » en cours d’expulsion. L’escorte était composée de quatre agents selon une source policière, tandis que Michael Philippart, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police FO, a évoqué une équipe de « trois agents » seulement, deux hommes et une femme.

Arrivés à l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry (Rhône), les deux Kosovars ont refusé d’embarquer. Ils ont alors pris le chemin du retour avec les agents, direction le centre de rétention administrative de Metz-Queuleu. Lors de ce trajet de retour, les policiers ont entendu le couple « passer des coups de fil dans sa langue maternelle ». Les personnes placées en rétention administrative ont le droit d’utiliser leur téléphone portable à toute heure.

Armés de cutters, couteaux et lames de rasoir

Le couple a plusieurs fois demandé aux gardiens de s’arrêter sur les aires d’autoroute pour aller aux toilettes. Dans les sanitaires d’une aire en Côte-d’Or, « quatre individus » armés de cutters, de couteaux ou de lames de rasoir, ont surpris les deux policiers masculins accompagnant l’homme aux toilettes. Les deux agents ont été « brièvement assommés » et « lacérés aux avant-bras et au visage », selon Michael Philippart. « C’était surtout pour intimider mais cela aurait pu être des coups mortels », s’est-il indigné.

Les deux policiers ont ensuite essayé de rattraper le Kosovar et ses complices, qui se seraient sauvés « dans les bois », selon le délégué syndical. Une autre source policière avait évoqué précédemment la fuite du couple et de leurs complices à bord d’une « voiture puissante ». Or, « seulement l’homme du couple s’est évadé », a assuré Michael Philippart, la femme étant restée dans la voiture avec la policière durant l’agression.

Interrogée, la direction zonale de la police aux frontières n’a fait aucun commentaire. Une enquête policière est en cours.

L’Unsa-Police a réclamé pour sa part auprès de la direction générale de la police nationale « la confiscation des téléphones portables pendant les transferts » des personnes en situation illégale sur le territoire, « pour des raisons évidentes de sécurité », a déclaré Christophe Crépin.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeParisien.fr avec l’Agence Faut Payer, 29 juillet 2013)

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Carlo vive

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Nantes, 20 juillet 2013

Publié dans Graffitis divers, La police travaille, Violences policières et idéologie sécuritaire | Marqué avec , | Commentaires fermés sur Carlo vive

[Guerre politique en Tunisie] Assassinat de Mohamed Brahmi (2)

Quelques nouvelles de Tunisie après l’assassinat du leader du Front Populaire : Mohamed Brahmi,

hier, après midi de mobilisation qui s’est prolongé toute la nuit dans les principales villes : Sidi Bouzid (le gouvernorat assiégé, poste de police cramé), Gafsa (tentative de prise du gouvernorat), Menzel Bouzaine (le poste de police a cramé), Kasserine énorme manif, Kef encore à 3h30 du matin rassemblement impressionnant, manifestations nocturnes aussi à Sfax, Mahdya, Kairouan, Bizerte, Sousse, Béja, Monastir, Guébéli, …

à Tunis confrontation avenue Bourguiba avec confrontations avec les flics, les bureaucrates de l’UGTT ont appelé à un rassemblement au départ de la place Mohamed Ali, tensions avec des milices de Nahdha, puis marche jusqu’à l’ANC qui continuait encore à 4h30 du matin.

Dans la nuit le Front populaire a annoncé le début d’un sitt-in « du départ » devaNt l’ANC (Assemblée constituante)

Avenue Bourguiba rassemblement toute la journée confrontations jusqu’à tard dans la nuit avec les flics.

Dans les quartiers popualires de Tunis, ça bougeait à la Cité Ettadhamen dans la nuit, peut être aussi au Kram (pas d’échos).

Dans les villes de la région de Sidi Bouzid, désobéissance a été appelée dans l’aprem.

Hier Hama Hamami appelait à une désobéissance « pacifique et civile »… no comment… !

Aujourd’hui grève générale appelée par l’UGTT largement suivie.
Impressionnante mobilisation, à suivre.

Pour suivre sur un site mis à jour régulièrement sur les différentes villes (même si certains points sont a remettre en cause sur ce site sur certains sujets…)

Beaucoup de vidéos circulent aussi, cf. en recherche simple sur YouTube on trouve pas mal de choses selon les villes.

Un appel de jeunes a été diffusé aujourd’hui :

Les Mouvements de la Jeunesse Révolutionnaire annoncent la rébellion

Un collectif constitué de plusieurs associations des « Mouvements de la Jeunesse Révolutionnaire » ont tracté ce matin dès la première heure un communiqué annonçant les résolutions prises suite à une réunion qui a eu lieu quelques heures après le Crime, en voici l’essentiel :

« Nous annonçons notre rupture définitive et irrévocable avec le Gouvernement actuel, ainsi que toutes ses institutions et la présumée Assemblée Nationale Constituante et tous les pouvoirs qui en émanent.

Nous appelons l’ensemble du peuple tunisien à sortir immédiatement dans les rues et d’annoncer la désobéissance civile, à prendre tous les sièges de pouvoirs et les remplacer par des conseils populaires locaux.

Nous annonçons également la dissolution définitive de l’ANC, et sa substitution par un Conseil “très” provisoire, dont la fonction sera la centralisation du pouvoir et la prise des décisions imminentes et qui délivrera le pouvoir à toutes les représentations locales des conseils populaires de chaque délégation. »

Mailing – vendredi 26 juillet 2013, 13h37

 

Suite news Tunisie

Manifestation encore cette nuit dans différentes villes de Tunisie, très tendu à Gafsa, 2 morts confirmés : premier manifestant tué par une bombe lacrymogène reçue en pleine tête et tirée presque à bout portant, il s’agit de Mohamed Moufti militant du Front Populaire ; une info a circulé de la part de militants présents à l’hôpital concernant la mort d’un jeune manifestant de 15 ans ; enfin il semblerait qu’un troisième manifestant ait été écrasé par une voiture de flics dans la nuit. Tous tués durant la protestation devant le siège de gouvernorat de Gafsa. Il y aurait eu dans la nuit une centaine de blessés, dont 21 de blessures graves.

Des comités locaux se créent dans certaines régions, déjà présents dans la région de Sidi Bouzid, d’autres ont fait de même dans la nuit.

Un sitt-in devant le siège de l’assemblée constituante se tient toujours depuis jeudi, pour réclamer sa dissolution.

Ci dessous le communiqué traduit du comité local de Regueb (région de Sidi Bouzid).

Communiqué
27 juillet 2013, 04:13

Suite à la tragédie qui a secoué la Tunisie, face à l’assassinat du militant Mohamed Brahmi, le coordinateur général du courant populaire et membre du comité executif du Front Populaire, nous :

• Condamnons fermement ce crime odieux qui a ciblé le martyr Mohamed Brahmi qui représente un symbole du courant nationaliste dans le pays.

• Portons responsable politiquement et moralement le gouvernement de la Troïka, dirigé par le parti Nahdha, pour cet assassinat politique.

• Appelons tous les libres de Regueb à participer à la grève générale suite à l’appel de l’UGTT, et à la désobéissance pacifique ouverte pour précipiter la dissolution de l’assemblée constituante et renverser le gouvernement contre-révolutionnaire qui a perdu sa légitimité.

• Appelons les citoyens de la région a être vigilant pour éviter le chaos et le désordre, pour préserver les biens privés et publics, les vies.

• Déclarons la constitution d’une coordination locale au sein du bureau local de l’UGTT ayant les prérogatives de décision et d’exécution dans les affaires locales (coordination du salut).

Gloire aux martyrs de la révolution de la liberté et de la dignité
Condoléances à la famille du défunt, ses camarades, et la région de Sidi Bouzid particulièrement, et au peuple tunisien en général.

Non à l’assassinat politique
Vive la Tunisie libre et digne

Coordination locale de suivi du mouvement populaire de Regueb (coordination du salut)

Mailing – samedi 27 juillet 2013, 15h29

 

Manifestations dans plusieurs villes tunisiennes et répression policière musclée

De nombreuses manifestations ont éclaté, dans la soirée du lundi 29 juillet 2013, dans nombreuses villes tunisiennes telles que Tunis, Sousse, Sfax, Nabeul, Mahdia et Kasserine, peu après la rupture du jeûne où quelques milliers de manifestants se sont rassemblés dans les grandes places des villes scandant des slogans réclamant la chute du régime, la dissolution du gouvernement Laârayedh et de l’Assemblée nationale et faisant face à des manifestations plus timides défendant la légitimité.

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Devant le siège de l’Assemblée nationale Constituante au Bardo, une véritable marée humaine rassemblant plusieurs milliers de personnes a scandé des slogans hostiles au gouvernement et au mouvement Ennahdha et appelant à la dissolution de l’Assemblée nationale. Les manifestants ont également rendu hommage aux soldats assassinés aujourd’hui lors d’attentats terroristes au mont Chaâmbi.

De l’autre coté, les manifestants pro-légitimité ont allumé des feux d’artifice et ont décrié des slogans défendant le pouvoir en place.

Dans une forte présence policière, la marche protestataire de la ville de Sfax, a commencé devant le siège de la municipalité, à proximité du local d’Al Watad, au centre-ville, où des milliers de manifestants se sont dirigés aux environs de 23h vers le gouvernorat de la ville, avenue 14 janvier. Une manifestation qui a été précédée par un iftar géant et qui a, un peu plus tôt dans la soirée, dégénéré en heurts avec les forces de l’ordre qui ont usé de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Certains des protestataires ont essayé de s’introduire dans le local du gouvernorat, protégé par les membres de l’armée. Les manifestants se sont réfugiés dans les rues voisines et les commerces ont rapidement été obligés de fermer leurs portes.

Même scénario à Sousse, où une manifestation initialement pacifique qui a pris départ dans la Grand Place a rapidement dégénéré en heurts entre manifestants et forces de l’ordre échangeant jets de pierre et bombes de gaz lacrymogène. Les villes de Mahdia, Nabeul et Kasserine ont également été le théâtre de manifestations appelant à la chute du gouvernement et dénonçant le terrible attentat qui a causé la mort des soldats de Chaâmbi.

Des altercations entre les manifestants revendiquant la chute du régime et ceux défendant la légitimité ont été enregistrées à Kasserine et les manifestants ont incendié le local d’Ennahdha. Les forces de l’ordre ont répliqué en ayant recours aux bombes lacrymogènes.

Presse contre-révolutionnaire (Business News, 30 juillet 2013) via Solidarité ouvrière

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Ça a mis de l’encens à son accent à en devenir des escroqueries sur pattes »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[20 octobre 2012]
Les révolutionnaires fashion

Les « zoulous » sont devenus des zoulettes. Tu as pris du galon, les petites mettent des talons tellement hauts que les jupes se sont rétrécies. De plus en plus haut mais de moins en moins de valeurs. Tee-shirt cintré, pectoraux tellement gonflés que ça te fait un décolleté, crête sur la tête. Au quartier du Marais tu passerais inaperçu, pourtant tu viens de la rue. Mi-gay, mi-« kaïra », à force de te chercher tu t’es perdu. C’est devenu mardi gras depuis quelques années dans nos rues, ça met des jeans slim normal, « kaïra » efféminée. T’as perdu ta fierté, tu enfiles des jeans serrés pour entrer en boîte. Tu as berné le videur mais c’est de ton estime que tu t’es vidé. Le rap a laissé place à la house sans complexe, tu te déhanches sur la piste de danse. T’as troqué le shit pour la coke, ça fait plus « fashion ».

Le temps est révolu des soldats qui étaient fiers de leur cage d’escalier. Y a plus de gardien de mon frère depuis que les frères sont devenus des sœurs. Les imitations « fashion » touchent le RSA et font les soldes à Clignancourt. Et la nuit comme tous les chats sont gris ils se transforment en « Zaza » de la night. Ça jumpe dans la foule au milieu de la jeunesse branchée parisienne. À une différence près c’est que toi à 5 heures du mat’, tu vas retrouver ta cité ghetto, isolée, délaissée en zone périphérique. Si toi t’as changé, ton adresse est restée la même. Tu peux mentir aux gens mais pas à toi-même. Ton prénom, c’est Radouane mais dans ta matrix tu te fais appeler Antoine. Incompréhensible, avant les pires d’entre nous, retournaient leur veste, maintenant, ça brade ses valeurs et se travestit sans pudeur. Ça oublie d’où ça vient et de quoi ça a été nourri. Pour ne plus souffrir, certains ont préféré plier, se métamorphoser, pour ne plus être assimilés. Ça a mis de l’encens à son accent à en devenir des escroqueries sur pattes. Ils ont oublié qu’en France, les immigrés ne descendaient pas du singe mais des charters.

Si toi tu oublies d’où tu viens, eux ne l’oublieront jamais.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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[Rotterdam du 2 au 10 août] No Border Camp 2013

Le No Border Camp 2013 prend place à Rotterdam du 2 au 10 août. Le dernier jour, nous clôturerons le camp avec une grande manifestation à travers la ville ! Le No Border Camp a été organisé par un groupe de militants/tes liés/es au Réseau No Border aux Pays-Bas.

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Qu’est-ce que le Réseau No Border ?

Le Réseau No Border est un réseau d’organisations autonomes, de groupes et d’individus/es qui sont actifs/ves dans une partie du monde. Il y a également des groupes actifs en Europe. Le Réseau existe depuis 1999. Leur résistance se fait principalement sur l’organisation de No Border Camps, des manifestives, des actions directes, la mise en place de listes noires et de campagnes anti-expulsion.

Un aspect important du Réseau No Border est l’idée que la liberté de mouvement ne peut-être obtenue que dans un système anticapitaliste, à travers une base, un mouvement extra-parlementaire. L’autogestion, la décentralisation et l’autonomie sont des concepts cruciaux du No Border Camp. Le No Border Camp n’accepte aucune forme de hiérarchie ou de pensée/agissement centraliste. Nous voulons faire des choses différentes dans la société ; ce No border Camp pourrait inspirer un mouvement allant en ce sens.

Précédents No Border Camps

Des No Border Camps ont été organisé en des lieux significatifs pour les migrants/tes en Europe depuis 2000. L’année dernière (2012) il y a eu des No Border Camps à Stockholm (avec un mouvement No Border puissant) et à Cologne (avec beaucoup d’actions de grévistes de la faim). Auparavant, il y a eu des camps à la frontière turco-grecque, la frontière
Pologne-Ukraine, à Calais (où beaucoup de migrants/tes tentent de traverser la mer pour les Royaumes-Unis) et en 2010, un camp pris place à Bruxelles.

À l’été 2012, il y a eu une action à la mer Méditerranée pour attirer l’attention sur l’énorme quantité de migrants/tes qui coulèrent durant leur voyage vers l’Europe. En 2013 il y aura un autre voyage, et le projet Voices from the Borders ira à plusieurs pays de la Mer du Nord. Il commencera à Rotterdam le 3 août, où il rencontrera le No Border Camp. Les buts de ce voyage sont de montrer que les frontières européennes sont une violation des droits de l’homme et de la femme, et d’obtenir des discussions approfondies sur la situation politique et sur comment construire une résistance contre la politique migratoire européenne. Cette tournée débarquera aux ports néerlandais, belge et français et, après un mois, se terminera à Calais.

Vision

Le réseau No Border a constaté une tendance au durcissement en Europe des lois vis-à-vis des migrants. Toujours plus de politiciens veulent limiter l’immigration au minimum. Le réseau veut travailler avec les migrants et créer de fortes affinités pour protester contre le système des frontières.

Les militants du réseau No Border pensent que le capitalisme est l’une des causes principales des migrations forcées. Ainsi en 2013, il y a déjà plus de 40 millions de réfugiés/es, dont l’immense majorité fuient les guerres, les persécutions, la famine. La limitation des flux migratoires est un aspect important de la pensée capitaliste : les frontières sont seulement ouvertes pour les multinationales et pour les riches, alors que les gens qui sont dans le besoin sont sauvagement stoppés/es et réprimés/es.

Le No Border Camp 2013 de Rotterdam

En tant que militants/es du réseau No Border des Pays-Bas et organisateurs/trices du No Border Camp 2013, nous voulons exprimer notre entière solidarité avec tous/tes celles et ceux qui doivent endurer les conséquences des politiques migratoires, mais aussi avec celles et ceux qui résistent contre cet état de fait. En plus de ces pensées solidaires, qui nous semblent très importantes, nous pensons que nous, personnes privilégiées puisque ayant des papiers en règle, avons la responsabilité de combattre une politique qui peut sembler ne pas être dirigée contre nous. Nous devons continuer à lutter de manière collective ou individuelle contre les institutions ou les entreprises qui réalisent du profit avec l’industrie des expulsions.

Nous attendons de la part des participants du camp qu’elles/ils acceptent les points de vue politiques différents, les différentes tactiques d’action et les différents modes opératoires.

Les buts du No Border Camp 2013

Le but ultime du réseau est la liberté de mouvement pour toutes et tous, évidemment, l’abolition de toutes les frontières !

Pour le No Border Camp, nous avons plusieurs buts particuliers :

1. Attirer l’attention aux Pays-Bas sur la situation des migrants ici et en Europe. Depuis 2011, les migrants/es résistent publiquement contre les politiques migratoires, par exemple en montant des villages de tentes. Le No Border Camp supporte cette lutte.

2. Le No Border Camp a l’intention de propager la résistance contre les politiques migratoires aux Pays-Bas et en Europe.

3. Durant le No Border Camp, il y aura beaucoup d’espaces pour des discussions approfondies, des brainstormings, pour organiser des actions et faire des plans pour le futur.

4. Pour attirer l’attention du public et de la presse sur la politique migratoire barbare de l’Europe.

5. Pour prêter une attention toute particulière aux institutions responsables et aux entreprises faisant profits sur l’industrie de l’expulsion, avec la demande urgente de stopper la collaboration à l’exclusion, l’enfermement et l’expulsion des migrants/tes.

Nous encourageons fortement tous les groupes, organisations, individus/es à organiser des actions autonomes et autres initiatives pendant le No Border Camp !

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Pour écrire aux camarades No TAV arrêtés le 19 juillet

Pour écrire aux camarades No TAV arrêtés le 19 juillet lors de l’attaque nocturne du chantier de Chiomonte, voici les noms et l’adresse de la prison de Turin où ils sont incarcérés :

– Alberto DE STEFANIS
– Ennio Edoardo DONATO
– Gabriele TOMASI
– Luke MOLINA
– Marcello BOTTE
– Matthias MORETTI
– Piero ROSSI

Casa Circondariale “Lorusso e Cotugno”
via Maria Adelaide Aglietta 35
10151 TORINO

Envoyez cartes postales, lettres, télégrammes de solidarité !

Liberté pour tous les No TAV !

Reçu le 21 juillet 2013

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[Toulouse, juillet 2013] Voici l’histoire de X., tabassé par la police ou la banalité de la férocité de l’État

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpg« La nuit, de manière générale, correspond au temps de l’absence de règles. On fuit un monde fatiguant, bruyant, enfermant dans des systèmes. Les gens se sentent libres, vivants. […] On croit que tout est permis. Il n’y a plus de règles, plus d’interdits, plus de barrières, donc plus de droit. On a le sentiment que la nuit nie le droit, on l’oublie volontairement. Tout est plus violent la nuit : le face-à-face, la fuite éventuelle, l’humanité ou la sévérité. Tout est plus pur aussi. Les noctambules diront qu’ils ont le sentiment que tout est possible la nuit. Les policiers le diront également. » — Michel Felkay, Donner sa vie au quotidien. Travail de policier en BAC, L’Harmattan, 2003., p104. M.Felkay est commissaire de police, chargé d’une BAC de nuit.

“I’m not free but I’m working on it”
“Je ne suis pas libre mais j’y travaille” — Stevie Wonder

Le quartier Arnaud Bernard est le dernier quartier populaire du centre-ville de Toulouse. Situé entre le quartier d’affaires (Compans Cafferelli) et la luxueuse Mairie du Capitole, nourri de l’immigration populaire nord africaine, ce quartier ne correspond pas aux perspectives du grand projet de métropole européenne. “On sent bien qu’on fait tâche”, c’est le sentiment partagé par tous ceux qui fréquentent cette place et lui donnent son caractère populaire. Le quartier est donc visé comme priorité en matière de rénovation urbaine par les politiques, les entreprises et les médias locaux. Cette rénovation urbaine est basée sur des déplacements de population — les plus en galère — pour laisser place à des quartiers bourgeois, c’est bien une guerre aux pauvres : harcèlement  policier, chasse aux “gibiers” sans papiers, destruction culturelle du quartier, programme de vidéo-surveillance massif, droit de décision de la mairie sur l’installation des commerces au nom de “la mixité”… Arnaud Bernard est ainsi désigné comme “zone criminogène” par la préfecture, ce qui autorise la police à y contrôler qui elle veut, quand elle veut en utilisant les méthodes qu’elle veut. Sur cette place, les classes populaires en général, les Noirs et les Arabes en particulier, ont pour lot quotidien rafles, extorsions, chantages et brutalisations de la part de la police.

Dans la nuit du 22 juin 2013, la place s’anime et la fête échauffe les esprits des flics qui regardent et encadrent de loin, n’osant pas s’attaquer à autant de monde mais cherchant quelques proies à ramener au poste : des Mises À Disposition (MAD), c’est-à-dire des bons points pour leurs carrières. Au fil de la soirée, le quartier se vide peu à peu. Au milieu de la nuit, vers 3h du matin, un groupe d’amis dont X. fait partie, composé en grande partie de basanés et ayant tous en commun les traits du style vestimentaire populaire, tentent de calmer une altercation dans la rue. Surgissent des hommes qui selon les témoins surveillaient la scène depuis un moment. L’un d’eux saisit par la gorge le plus basané du groupe : Y., le colle contre le mur en l’insultant, lui confisquant en plus ses papiers. Y. n’a jamais pu récupérer son titre de séjour.

Cette technique policière porte un préjudice terrible et semble bien banalisée dans ce quartier comme dans tant d’autres.

Rien n’indiquait alors qu’il s’agissait de policiers. Les récits des témoins l’assurent : ces hommes étaient habillés en civil  (jeans, baskets, sweat…), ne portaient pas de brassard « police » et ne se sont à aucun moment signalés comme tels. Le groupe d’amis saisit qu’il s’agit de la police lorsque trois de ces hommes se jettent sur X. Ils le clouent au sol (il fait 1m70 et 70 kg), frappant ainsi une première fois sa tête contre le bitume et lui mettent les menottes dans le dos. Écrasé au niveau de la poitrine par le poids de trois policiers, il semble s’étouffer. Effrayés par la brutalisation des policiers et entendant les suffocations de X., ses amis tentent de calmer les policiers. Ils se font insulter (“faites-la taire cette connasse !”…) et taper à coups de matraque. Les nombreux hématomes qu’ils portent et la cheville foulée de Z., l’une d’entre elles.eux en témoignent.

À chaque fois que X. tente de faire savoir qu’il s’asphyxie, les policiers renforcent la compression.

Au bout de quelques minutes, X. semble KO, toujours maintenu au sol sur le ventre, visage à terre et menotté dans le dos, il est relevé par la chaîne des pinces par un policier. Le policier applique ainsi toute la force nécessaire pour relever ces 70 kg en tirant sur les menottes, elles-mêmes serrées au maximum. La douleur est telle que les hurlements de X.  effraient la foule qui assiste à la scène. Son poignet gauche se fracture à deux endroits différents et des contusions restent toujours visibles à l’emplacement des menottes. Le policier le traine sur une dizaine de mètres en direction de leur voiture. Au moment de le faire entrer sur la banquette arrière, il envoie cogner sa tête contre la carrosserie avant de l’y jeter. Direction le commisariat, en attendant, dans la voiture, X. reçoit insultes et claques de la part des policiers. Même procédé au moment de sortir de la voiture, un policier le tire de toute force par la chaîne des menottes, son poignet est déjà fracturé, puis lui cogne la tête contre la carrosserie. Toujours menotté au dos, il le pousse de dos et par derrière à l’intérieur du commissariat. Au passage d’un couloir, un policier place sa main derrière la nuque de X. et projette sa tête contre le mur. Il est fait de même par un agent de police pour ouvrir une lourde porte battante, on y envoie la tête de X s’éclater contre la paroi. Puis il est jeté au sol, sur le carrelage d’un couloir, face contre terre. Une fois encore sa tête frappe le sol.

X. est laissé là, probablement une heure. À de nombreuses reprises, il hurle de douleur, supplie que quelqu’un lui desserre les menottes ne serait-ce que d’un cran. Il reçoit comme réponse des insultes et du mépris.

Il entend par la suite les policiers faire des remarques sur lui en consultant son dossier. X. est engagé dans la CREA (Campagne pour la Réquisition, l’Entraide et l’Autogestion) ainsi que dans les luttes contre les violences policières. Reconnu comme tel par les policiers, il reçoit des coups de pieds dans les côtes.

Nous savons à quel point la police sert à écraser toute forme de lutte.

Plusieurs fois, il suffoque et se relâche complètement pour arriver à respirer. Aucun policier en  civil ou en uniforme, ni gradé ni auxiliaire, ne cherche à savoir s’il est vivant ou mort, ne s’inquiète de sa situation de santé, ne le relève ou ne l’assied sur un banc. C’est l’ensemble des policiers de ce commissariat qui s’est alors rendu coupable de non-assistance à personne en danger. L’absence de réaction de chacun des fonctionnaires de cette institution face à cette scène démontre bien que ces méthodes sont banalisées et normalisées. Plusieurs policiers ont passé X. à tabac, tous les policiers d’un commissariat l’ont laissé proche de l’agonie, l’État en est pleinement  responsable.

Au bout de plusieurs heures, un policier finit par relever X. en empoigant de nouveau la chaîne des menottes, il hurle encore, son poignet le faisant atrocement souffrir.

Finalement, une équipe de jour composée de nationaux en uniforme l’embarque vers l’hôpital. Il est admis à 6h14 aux urgences selon son « bulletin de situation » délivré par le CHU de Purpan. Ces policiers le refilent à des infirmier.e.s.

Durant cette nuit au commissariat, à aucun moment ne lui fut signifié de garde-à-vue, ni proposé d’avocat ni de médecin. Bien sûr, il n’a pas été auditionné car il aurait été bien évidemment impossible de l‘interroger dans cet état devant une caméra et un avocat. Aux alentours de 10h, X. apprend des policiers qui l’ont amené à l’hôpital qu’il était jusqu’à présent en garde-à-vue alors même qu’ils lui signifient que cette dernière est “terminée”. Ces policiers le laissent alors à l’hôpital sans aucun document attestant ni son arrestation ni son passage au commisariat.

X. est par la suite opéré par l’équipe du service de traumatologie qui certifie et décrit les lésions suivantes : fracture trans-scapho-péri-lunaire au niveau de son poignet gauche, contusion de la cheville droite, traumatisme facial avec hématome de l’hémi-face droite, œdème péri-orbitaire, et plaie quasi-transfixiante de la lèvre inférieure. Il lui est également certifié que ses lésions entraînent une incapacité temporaire totale de 60 jours, une incapacité provisoire partielle de 8 jours, et cela “sous réserve de complications”.

Après trois jours passés à l’hôpital, le 24 juin, à sa sortie, X. se rend au service de la médecine légale. Le médecin légiste découvre qu’il a aussi le tympan percé et atteste d’une longue liste de traumastismes et de blessures (voir en fin de texte).

Ces traumatismes physiques, les séquelles psychologiques et leurs souvenirs perdureront longtemps après les faits.

Cette histoire n’est pas celle de “brebis galeuses” au sein de la police ou de quelques “mauvais” policiers  mais bel et bien de l’institution policière. Il n’y a pas “d’accidents” ni de “bavures”. Ce sont les méthodes habituelles d’intervention et de gestion des interpellés par la police dans ce quartier, méthodes qui ont été appliquées sans retenue sur X. Ce sont les techniques normales de chasse et d’écrasement des pauvres menées par la police toute l’année dans tous les quartiers populaires de France et en particulier dans ceux qu’elle doit nettoyer pour faire la place aux bourgeois. Par la suite et dans la même logique, le 17 juillet 2013, à l’endroit exact où X. avait été arrêté un mois auparavant, de nombreux policiers parmi lesquels des équipes de la BAC et des CRS venus en renfort ont employé lacrymogènes et flashball pour disperser des habitants révoltés suite à une descente de police devant la salle de prière musulmane de la rue de l’Hirondelle, en plein Ramadan.

X. a eu beaucoup de chance malgré tout : il n’a pas été tué, contrairement à tant d’autres hommes généralement plus “basanés”. Pour les 6 premiers mois de l’année 2012, pas moins de 12 vies avaient été volées par la police, principalement des pauvres, des Noirs et des Arabes. X. n’a pas succombé à une clef d’étranglement comme Hakim Ajimi tué à Grasse en 2008, menotté et écrasé par la BAC. X. n’est pas mort suite aux coups des policiers comme Ali Ziri à Argenteuil. Il n’a pas pris une balle policière dans le dos comme Amine Bentounsi à Meaux, Il n’a pas été mortellement blessé dans un véhicule de police comme Lamine Dieng à Paris, ni tasé, gazé et tabassé comme Mahamadou Marega à Colombes. À la différence de Yassin Aibeche, Lahoucine Aït Omghar, Zyed Benna, Mohammed Ben Maamar, Wissam El Yamni, Jamal Ghermaoui, El Mahjoub Gmili, Nabil Mabtoul, Youcef Mahdi, Sofiane Mostefaoui, Lakhamy Samoura, Tina Sebaa, Moushin Sehhouli, Abou Bakari Tandia, Bouna Traoré et tant d’autres X. est en vie et se remet progressivement de ses blessures. Que toutes celles et ceux, tué.e.s par la police et la prison reposent en paix. Solidarité complète avec les luttes des familles et des proches pour la dignité, la justice et la vérité.

Au vu de la façon dont ils et elles sont traitées, nous savons qu’il n’y a rien à gagner du côté de l’institution judiciaire. Nous pensons aussi à Trayvon Martin, à sa famille et à ses proches aux États-Unis. Ici comme là-bas, nous faisons face aux mêmes systèmes. L’immense majorité des procès, de longues et exténuantes batailles menées par les familles des personnes agressées et/ou tuées par la police, n’aboutissent qu’à des non-lieux pour les forces de l’ordre, les confortant ainsi dans leurs méthodes d’action et leur férocité.

Nous savons par avance que nous ne gagnerons rien en portant plainte contre les policiers qui ont tabassé X. mais nous voulons démasquer et dénoncer publiquement le fonctionnement de la police dans nos quartiers populaires, entre autres à Arnaud Bernard. En solidarité avec celles et ceux qui, privés de papiers et/ou enchaînés par leurs conditions ne peuvent faire entendre leurs voix et traîner en justice ceux qui les agressent, les harcèlent et les humilent continuellement. Nous avons décidé de porter plainte car ce récit est celui du quotidien ici. Pour ne pas laisser le silence et les médias recouvrir les violences policières, pour faire entendre nos voix.

Solidarité avec toutes les insoumissions quotidiennes, toutes les résistances et les révoltes face à la police, ici et partout !

Des proches, des ami.e.s et des camarades de X., Y. et Z., des membres de la CREA, des gens d’Arnaud Bernard et des personnes solidaires

 

Liste des blessures subies par X. et établies par la médecine légale de Toulouse le 24 juin 2013

extrémité céphalique :

– région temporale droite : lésion ecchymotique érythémateuse ovalaire de 3 cm de diamètre,

– sur la paupière inférieure et supérieure de l’œil droit : visualisation d’hématome violacé, débutant à l’angle interne et se terminant à l’angle externe avec présence d’une hémorragie sous-conjonctivale dans le quadrant externe de l’œil droit,

– pommette gauche : plaque parcheminée horizontale, rectangulaire, mesurant 5 cm de long × 1,5 cm de haut,

– oreille gauche, sur l’ensemble du cartillage de l’oreille et sur la face postérieure de celle-ci : visualisation de multiples lésions à type d’hématomes violacés,

– une perforation du tympan gauche,

– au cuir chevelu, en région occipitale gauche : lésion ecchymotique érythémateuse de 5 cm de diamètre,

– lèvre branche supérieure droite de l’extrémité distale : visualisation d’une plaie oblique vers le bas et la gauche sur laquelle sont positionnés des points de suture. À noter une contusion de l’ensemble de cette lèvre.

membre supérieur gauche :

– le patient présente le bras en immobilisation par une attelle thermoformée antérieure,

– visualisation d’un pansement sur la face dorsale du poignet et de l’extrémité inférieure de l’avant-bras que nous ne retirons pas pour les besoins de l’examen,

– présence d’un œdème diffus sur l’ensemble de la main.

membre supérieur droit :

– en regard de la face dorsale du poignet : un liseré érosif, croûteux, linéaire de 8 cm de long,

– sur la face dorsale de la main, en regard des têtes des articulations des IVe, IIe et IIIe rayons de la main : visualisation de lésions croûteuses infracentimétriques. Ces mêmes lésions sont présentes en regard des articulations  interphalangiennes proximales des IIe, IIIe, IVe et Ve rayons.

région dorsale :

– en région lombaire gauche, à 15 cm de la ligne médiane : importante plaque érythémateuse avec des érosions croûteuses punctiformes s’étendant sur une zone de 10 cm de diamètre, compatibles avec un mécanisme de production par griffure.

membre inférieur droit :

– présence d’un volumineux hématome en regard de la maléole interne et externe, visualisation d’un hématome érythémateux débutant au-dessus du talon et s’étendant jusqu’au tiers moyen de la face latérale latéro-externe du pied.

– sur le sur le tiers distal de la face externe de la jambe droite : volumineux empattement avec présence d’un hématome verdâtre oblique vers le bas et la gauche, mesurant 15 cm de long × 5 cm de haut,

la marche est réalisée avec des douleurs à l’appui. Le pied peut être posé en totalité.

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[Hourra pour Trappes !] Le commissariat pris d’assaut après l’agression d’une femme voilée par les flics (2)

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgTrappes : témoignage de la jeune mère de famille arrêtée par la police

Suite aux événements qui ont eu lieu vendredi soir à Trappes, le collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) publie le témoignage de la jeune mère de famille, arrêtée ainsi que son époux, après un contrôle de police qui a mal tourné.

Je fais appel à vous car j’ai subi une injustice de la part de la police. Ils ont voulu nous contrôler à cause de mon voile intégral. Comme d’habitude, j’ai coopéré. J’allais lever mon voile lorsque j’ai vu l’un des agents pousser violemment ma mère.

J’ai dit aux autres agents de regarder ce qui se passait derrière, que ça n’allait pas se passer comme ça, qu’il ne fallait pas toucher à ma mère qui n’a rien a voir avec le contrôle, sachant que elle était devant nous.

L’un des agents s’est alors énervé sur mon mari, juste parce qu’il a dit, à propos de ma maman :

« Ne la touchez pas ! Pourquoi vous la touchez alors qu’elle n’a rien à voir avec le contrôle ? »

Le policier a alors dit a mon mari, de manière très agressive et en bombant le torse : « Tu vas faire quoi ? ». Je me suis interposée entre eux pour ne pas que ça dégénère.

Une fois que le policier en a fini avec ma mère, il vient vers moi et fait de grands gestes devant mon visage en me tenant un langage agressif. Apeurée, je lui ai demandé de se taire. Il m’a alors attrapée par le voile au niveau de la tête et traînée avec une force monstrueuse, avant de me plaquer sur le capot de la voiture en me criant : « C’est à moi que tu parles ? C’est à moi que tu parles, hein ? »

Je me suis retournée, puis j’ai aperçu mon mari maintenu à terre par deux policiers qui le menottaient.

Une fois dans la voiture, ils nous criaient dessus comme si on était des chiens. Ils menaçaient mon mari en disant : « Qu’est-ce que tu vas faire maintenant p’tite tafiole, hein ? », tout cela avec les poings serrés et en donnant des coups, dans la voiture.

Une fois arrivés au commissariat, les agents m’insultent de fantôme. Je ne cesse pas de demander à Dieu de l’aide contre cette violence.

Le CCIF, qui dénonce la « violence » et les « provocations policières », annonce que l’époux de la jeune femme « doit être jugé en comparution immédiate demain matin ».

Confirmant une information que nous avons pu recueillir quelques heures après les échauffourées, le CCIF précise que plusieurs habitants de Trappes, qui s’étaient rendues au commissariat pour tenter d’apaiser la situation ont été congédiées sans ménagement ». Et d’appeler « la police nationale à remplir sa mission de protection de la population plutôt de l’agresser ».

Al-Kanz.org, 20 juillet 2013

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[Guerre politique en Tunisie] Assassinat de Mohamed Brahmi

Vague de manifestations en Tunisie

REPORTAGE. La Tunisie a été secouée par de violentes manifestations, jeudi, après l’assassinat du député de l’opposition, Mohamed Brahmi, moins de six mois après celui de l’opposant Chokri Belaïd.

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Belkaeis Brahimi, la fille du député assassiné jeudi en Tunisie.

Sur l’asphalte encore chaud, Rim est assise en tailleur devant le ministère de l’Intérieur, un drapeau tunisien noué autour du cou. Cette dentiste de 34 ans a « fermé son cabinet et annulé tous ses rendez-vous » pour venir protester sur l’avenue Bourguiba, artère principale de Tunis. « Si on ne bouge pas maintenant, on est foutu », souffle-t-elle. « L’assassinat de Chokri Belaïd se banalise de jour en jour. Et là, un député se fait cribler de balles le jour de la fête de la République tunisienne. On dirait un cauchemar. Il faut que ça s’arrête », se lamente-t-elle, un verre de lait à la main, alors que la centaine de manifestants rompt le jeûne devant les barbelés qui encerclent le ministère.

En fin de matinée, jeudi 25 juillet, Mohamed Brahmi, 58 ans, député de l’Assemblée nationale constituante, a été abattu de 14 balles devant son domicile, à Cité El-Ghazala, un quartier résidentiel d’une banlieue de Tunis. Un assassinat condamné par Moncef Marzouki, le président de la République, à l’instar de Paris, Londres, Washington ou encore Alger. Le Premier ministre, Ali Laarayedh, a lancé des appels au calme, tandis que Rached Ghannouchi, le leader du parti Ennahda et cible principale des manifestants, a estimé que « ceux qui sont derrière ce crime cherchent à plonger la Tunisie dans l’instabilité qui sévit dans le reste de la région », déclarant que « c’est un meurtre contre l’État tunisien et la démocratie ».

« On n’en peut plus de la violence politique ! »

Sous le choc, des centaines de Tunisiens protestaient, sous un soleil de plomb, devant l’hôpital Mahmoud el-Materi où la dépouille était arrivée à 12h25, selon les médecins. Ex-coordinateur du Mouvement populaire, à tendance nationaliste arabe nassérienne, et farouche opposant à Ennahda, cet homme au visage rond barré d’une épaisse moustache noire avait annoncé rejoindre les rangs du Front populaire peu après l’assassinat de Chokri Belaïd, en février. Intervenant sur Nessma TV jeudi soir, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Aroui, a par ailleurs indiqué que l’arme utilisée dans l’assassinat du député provenait de Libye, annonçant que « de nouveaux éléments » seraient révélés ce vendredi, concernant ces deux assassinats.

« On n’en peut plus de la violence politique, on n’en peut plus de ce gouvernement. Il faut qu’il dégage maintenant. En six mois, deux hommes politiques ont été assassinés, on n’a jamais vu ça ! », s’exaspère Sadri, 36 ans, en se dirigeant vers le ministère de l’Intérieur, boîte noire du régime de Ben Ali. Le cortège de quelques centaines de personnes crie « le peuple veut la chute du gouvernement » et « Ghannouchi assassin » quand une pluie de gaz lacrymogènes s’abat sur eux. Dans les rues, les manifestants resserrent les rangs avant de revenir à la charge. Selon des témoignages, certains ont été frappés par les forces de l’ordre. Des échauffourées ont aussi éclaté devant le siège de la centrale syndicale de l’UGTT, avant que les manifestants ne regagnent les abords de l’Assemblée nationale constituante vers 2 heures du matin.

Dissolution de l’Assemblée ?

« On est là pour faire pression sur les députés et les obliger à démissionner. Ils avaient un mandat d’un an. Cela fait bientôt deux ans qu’ils sont élus et il n’y a toujours pas de constitution », regrette Yasmine, 20 ans, étudiante en droit. Autour du palais beylical, un important dispositif policier est en place. « L’opposition n’a pas su profiter de l’assassinat de Chokri Belaïd. Ils ont préféré négocier avec la troïka plutôt que de couper tout lien avec eux. Maintenant, on veut la dissolution de l’Assemblée, la mise en place d’un comité d’experts pour terminer la constitution, celle d’un gouvernement de technocrates avec une feuille de route claire pour emmener le pays vers des élections libres et transparentes », plaide la jeune femme.

Et les défections commencent à l’ANC. Les députés du Front populaire ont annoncé leur démission, tout comme Mourad Amdouni du Mouvement du peuple, Hattab Barakati du Bloc des travailleurs et Iyed Dahmani du Parti républicain. Cent cinq membres de ce parti ont en outre démissionné jeudi soir, dont Saïd Aïdi, ancien ministre de l’emploi en 2011. Ils appellent à occuper les places et les rues jusqu’à la chute du gouvernement et de l’ANC.

Alors que les appels à la désobéissance civile se multiplient, le reste du pays s’est aussi soulevé jeudi. À Bizerte (nord), des centaines de citoyens ont manifesté devant le gouvernorat (préfecture). À Gafsa (centre), des affrontements se sont poursuivis jusque tard dans la nuit. À Sidi Bouzid, centre du pays et berceau de la « révolution », des locaux d’Ennahda ont été brûlés et le siège du gouvernorat a été pris d’assaut. Un « comité citoyen » pourrait être mis en place dans cette région. D’autres manifestations ont eu lieu un peu partout dans le pays : à Siliana, Béjà (nord-ouest), Kasserine, Redeyef (centre-ouest), à Sfax (est) ou encore à Djerba (sud). Ce vendredi 26 juillet, une journée de deuil national a été décrétée par le président de la République, tandis que l’UGTT a annoncé une grève générale sur tout le territoire. Une manifestation devrait être organisée dans la matinée devant le siège de la centrale syndicale.

Presse terroriste (Julie Schneider, correspondante à Tunis, LePoint.fr, 26 juillet 2013 – 7h37)

 

(…) à Menzel Bouzaïane, les manifestants ont saccagé les locaux du parti islamiste en criant « À bas les obscurantistes, Ennahda et salafistes », en référence aux groupes islamistes radicaux. (…)

Presse terroriste (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 26 juillet 2013 – 9h09)

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[Nique la police] À propos de Nice

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgNice : deux CRS roués de coups par des mineurs de Seine-Saint-Denis

Deux CRS ont été blessés mardi à Nice (Alpes-Maritimes) par trois mineurs originaires de Seine-Saint-Denis, lors d’un contrôle d’identité qui a mal tourné sur la promenade des Anglais. L’un des fonctionnaires, issus de la Compagnie républicaine de sécurité n°4, basée à Lagny (Seine-et-Marne), souffre d’une fracture du poignet gauche et d’une entorse cervicale, et s’est vu délivrer une interruption temporaire de travail de 30 jours, selon la préfecture du département. Le second, souffrant de contusions, a eu une ITT de deux jours.

Alors qu’ils étaient en mission de sécurisation, les deux fonctionnaires, ont été roués de coups par trois individus « particulièrement agressifs et violents ». Ceux-ci enfreignaient un arrêté municipal interdisant de se promener torse nu en ville, a expliqué Philippe Lebrun, directeur adjoint du cabinet du préfet. Les trois mineurs ont été interpellés dès mardi soir et placés en garde à vue. L’enquête a été confiée au groupe d’appui judiciaire de la police nationale. Les trois agresseurs présumés doivent être déférés pour être présentés à un juge des enfants jeudi matin.

Mercredi, le préfet Adolphe Colrat a reçu le commandant de la CRS 4 pour faire un point sur leur état de santé et leur transmettre par son intermédiaire « un message personnel de soutien » de Manuel Valls. « Le ministre de l’Intérieur tient ainsi, par l’intermédiaire du préfet à rendre hommage aux forces de l’ordre, et particulièrement aux unités mobiles, qui sont pleinement mobilisées en cette période estivale pour assurer la sécurité de nos concitoyens », ajoute le communiqué.

Le syndicat Unité SGP Police des Alpes-Maritimes a dénoncé dans un communiqué « une nouvelle fois la violence déployée contre (leurs) collègues », réclamant « la plus grande sévérité de la justice ». Le syndicat Alliance estime que « les Alpes-Maritimes ne sont pas un défouloir pour délinquants en vacances ».

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeParisien.fr, 24 juillet 2013)

 

CRS agressés à Nice : trois mineurs du 93 mis en examen

Trois mineurs âgés de 17 ans, originaires de Seine-Saint-Denis, ont été mis en examen jeudi, à Nice (Alpes-Maritimes), deux jours après avoir blessé deux CRS sur la Promenade des Anglais. Deux d’entre eux, inconnus des services de police, ont été placés sous contrôle judiciaire. Le troisième, connu de la police mais au casier vierge, a été placé sous le régime de la liberté surveillée préjudicielle (service spécialisé dans le suivi des mineurs).

Le parquet avait, lui, demandé un mandat de dépôt pour les trois suspects. Ils sont tous trois poursuivis pour « violences volontaires au préjudice de personnes dépositaires de l’autorité publique commises avec arme et en réunion » et « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique ».

Les deux fonctionnaires, issus de la Compagnie républicaine de sécurité n°4, basée à Lagny (Seine-et-Marne), avaient été roués de coups sur la promenade des Anglais, mardi en plein après-midi, par ces trois mineurs qui se promenaient torse nu, enfreignant un arrêté municipal. Les trois agresseurs, qui avaient pris la fuite, avaient été interpellés dans la foulée par des policiers arrivés en renfort.

L’un des fonctionnaires avait voulu utiliser sa bombe lacrymogène, mais avait reçu du gaz lorsque celle-ci « s’était ouverte pendant la bagarre », selon une source proche de l’enquête. L’un des deux policiers avait également été dépossédé de sa matraque par les agresseurs, « particulièrement baraqués », qui s’en sont servis pour le frapper. Un des CRS a eu 30 jours d’ITT pour une fracture au poignet et une entorse cervicale, l’autre un jour pour de multiples contusions, selon le parquet.

Une lettre d’Estrosi à Valls

Le député-maire (UMP) de Nice, Christian Estrosi, qui est à l’origine d’une proposition de loi visant à alourdir les sanctions pour les violences à l’encontre de personnes dépositaires de l’autorité publique, a adressé jeudi une lettre au ministre de l’Intérieur Manuel Valls pour l’interpeller sur la multiplication de ce type d’agressions. « Depuis une semaine sur la ville de Nice, pas moins de quatre fonctionnaires (ont été) blessés dans l’exercice de leur fonction », indique-t-il dans sa missive. « Ces actes font écho aux violences vécues à Trappes la semaine dernière », estime l’élu, sollicitant le ministre pour qu’il demande « l’inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale de (sa) proposition de loi », déposée en mars.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeParisien.fr avec l’Agence Faut Payer, 25 juillet 2013)

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[Angers] Murmure n° 18, été 2013

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Murmure

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[Hourra pour Trappes !] Le commissariat pris d’assaut après l’agression d’une femme voilée par les flics

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[Haut-Jura] Fête libertaire avec Lucio l’Irréductible à La Mainmorte, samedi 27 & dimanche 28 juillet 2013

http://juralib.noblogs.org/files/2013/07/Lucio-2013.png

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[Prisonniers en lutte pour leur dignité] La plus grande grève de la faim des prisonniers dans l’histoire des États-Unis

La voix des enterrés vivants (partie 1)

La plus grande grève de la faim des prisonniers dans l’histoire des États-Unis [Counterpunch July 12-14, 2013, One of the Most Important Strikes (of Any Kind) Ever, Solitary Resistance by Nancy Kurshan]

http://juralib.noblogs.org/files/2013/07/01.pngLe lundi 8 juillet 2013, deux ans après une première grève de la faim qui a attiré l’attention du monde entier, ceux qu’on appelle « les enterrés vivants » de la prison de Pelican Bay (située dans l’État américain de Californie), ont relancé leur mouvement de protestation.

Ce lundi, le silence des tombes en béton a été rompu par un mouvement de solidarité jamais vu dans l’histoire de cet État. Selon les chiffres officiels des institutions pénitentiaires américaines, 30.000 prisonniers ont rejoint l’appel des détenus de Pelican Bay à une nouvelle grève de la faim. Le mercredi [10 juillet], ces mêmes sources officielles comptent encore 29.000 participants. La répression de ce mouvement historique ne s’est pas fait attendre. Un gréviste à New Folsom Prison témoigne que la direction a menacé les grévistes de « confisquer toutes nos affaires personnelles, de nous mettre tous en isolement et de nous nourrir de force ». Malgré ces menaces, le jeudi [11 juillet], l’administration pénitentiaire comptait toujours 12.421 prisonniers dans 24 prisons de l’État et 4 autres établissements pénitentiaires qui avaient au moins refusé neuf fois leur repas.

Ce nombre dépasse toujours de loin celui des grévistes en 2011, où 1035 des 1111 prisonniers enfermés dans les cellules d’isolement de la section de haute sécurité (Security Housing Unit) de Pelican Bay, avaient mené une grève de la faim durant trois semaines. Le mouvement avait été suivi par 6.600 détenus dans 13 prisons. Une nouvelle grève de la faim fut lancée en septembre 2011, suivie par 11.898 détenus. Les grévistes y ont mis fin après que les autorités pénitentiaires ont accepté de négocier leurs cinq revendications centrales : la fin des punitions collectives ; l’abolition de la politique de « débriefing », qui consiste à devoir dénoncer d’autres détenus en échange de la sortie de l’enfermement en isolement ; l’interdiction d’un enfermement en isolement à longue durée ; une meilleure nourriture ; des programmes positifs pour des détenus en isolement pour une période indéterminée. Les négociations qui se déroulaient une fois par mois entre des représentants des prisonniers et les autorités n’ont rien donné. Les prisonniers ont dès lors décidé de préparer une nouvelle grève, de reprendre leurs cinq demandes et d’y ajouter une quarantaine d’autres, dont le retrait de toutes les sanctions qui ont suivi la première grève de la faim, l’interdiction de représailles pour la participation à la nouvelle grève, l’amélioration des conditions de vie dans les SHU, des meilleures facilités pour les visites etc. Pour Phil Scratton,  professeur en criminologie à la Queens’s University à Belfast, « la lutte tenace des prisonniers de Pelican Bay (et dans de nombreux autres prisons américaines) est à la mesure de la violence de l’incarcération dont ils sont victimes. Elle nous confronte au degré de violence que peuvent faire subir les États démocratiques à leurs propres citoyens en prison. »

http://juralib.noblogs.org/files/2013/07/029.jpg« Solitary confinement », l’enfermement en isolement comme système

Le système de « solitary confinement », a (re)vu le jour aux États-Unis dans les années 80 du siècle passé à la prison de Marion (Illinois). En mars 1983, l’état de siège fut déclaré dans cette prison et tous les prisonniers furent mis en isolement, 24 heures sur 24. Ce système d’enfermement s’est propagé de manière fulgurante à travers les États-Unis pendant les années 90 et puis dans le monde entier comme au Pérou, en Afrique du Sud ou en Australie. En construisant des prisons spéciales de haute sécurité ou en installant des unités super-sécurisées au sein des prisons existantes, connues sous le nom de « special control unit », « intensive management unit » ou « security housing unit », le système d’enfermement en isolement est devenu systémique. Le nom générique pour ce genre de prisons est « supermax », prison pour une super-maximum sécurité. En 1997, 34 États américains disposaient de ce genre de prisons. En 2004, il y en avait déjà 44 [Supermax, controlling risk through solitary confinement, Sharon Shalev, Willian Publishing 2009]. Le professeur Avery Gordon avance le chiffre de 57 supermax prisons dans 40 États américains [The United States military prison, Avery F. Gordon, publié dans « The violence of incarceration », edited by Phil Scratton and Jude McCulloch, Routledge 2009]. Le nombre de détenus qui s’y trouvent dépasse les 80.000. Des centaines parmi eux y séjournent depuis des années et même depuis des décennies. Les noms qu’on donne à ces prisons ou à ces unités varient, mais le régime qui y règne est presque partout identique. Enfermement, seul, dans une cellule de 6 à 8 m², pendant 22 à 24 heures par jour. Promenade ou exercices, seul, dans une cage sans équipement, pendant une heure par jour. Pas de contacts avec d’autres détenus, pas d’activités de groupe, pas de travail, peu ou pas de programmes d’éducation. Visites de famille limitées et derrière du verre, interdiction de contacts physiques. Le tout surveillé par un système électronique de haute technologie.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/07/033.jpgCe régime est destructeur pour un être humain. Pour le docteur Terry Kupers, psychiatre et expert sur les effets psychologiques des conditions carcérales : « Les 5 pour cent de la population carcérale totale qui sont mis en isolement comptent pour près de 50 % du taux de suicide dans les prisons. Chez ceux qui s’en sortent et qui réintègrent la société, souvent sans aucune période de transition, les symptômes pourraient s’atténuer, mais ils sont incapables de s’adapter. J’ai appelé ça la décimation des compétences de la vie : la capacité d’entamer des relations sociales, de travailler, de jouer, de garder un emploi ou de profiter de la vie est détruite. »

Cette forme d’emprisonnement peut être une punition due au comportement en prison. Des détenus peuvent y être placés pour leur propre sécurité (délinquants sexuels, informateurs de la police, des prisonniers qui pourraient être victimes d’autres détenus). Mais l’élément clé du système est la ségrégation et la mise en isolement pour des raisons administratives et de gestion des prisons. Des prisonniers sont mis en isolement, non pas pour leur comportement en prison ou pour leur protection, mais parce qu’ils font partie des catégories, taxées comme « the worst of the worst », les pires parmi les pires. Faire partie d’un groupe à risque : le risque de s’évader, d’être dangereux, de faire partie d’un gang, et plus récemment de faire partie du groupe de détenus accusés ou condamnés pour terrorisme, est ainsi devenu le critère pour l’incarcération dans une supermax prison.

En Belgique aussi

La tendance actuelle n’est pas à la fermeture de ce genre de prisons ou d’unités, mais bien à sa propagation dans le monde entier. En Belgique aussi, malgré tous les obstacles que des détenus et les organisations des droits de l’homme ont essayé d’ériger contre sa mise en place, le système de détention en haute sécurité fraie son chemin.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/07/044.jpgPendant les années 80 du siècle passé, il existait ‘le bloc U’ à la prison de Lantin, une section de sécurité spéciale pour les détenus jugés dangereux. Le bloc U a été fermé par décision judiciaire déclarant ce régime cellulaire illégal du fait qu’il n’y avait pas de base légale établie et que ce régime était contraire à l’article 3 de la Convention européenne des Droits de l’Homme. Le gouvernement belge a ensuite décidé de créer les QSR (Quartiers de Sécurité Renforcée) dans les prisons de Bruges et de Lantin en 1994. Cette fois, la base légale y était. Elle se trouvait dans un arrêté royal de 1993, qui stipulait les critères à remplir pour procéder à un transfert d’un détenu vers un QSR. Tout en précisant que le placement ne pouvait pas durer plus de six mois et que le séjour dans le QSR devait faire l’objet d’une évaluation régulière. Mais cette nouvelle tentative a elle aussi été vouée à l’échec. Un arrêt du Conseil d’État du 21 février 1996 obligeait l’État à fermer ces sections et à abandonner ce projet. Parmi les raisons de cette fermeture, le Conseil d’État stipulait qu’il n’y avait pas de régime distinct pour les condamnés, les non-condamnés et les mineurs. Dix ans plus tard, en 2008, le ministère de la Justice et l’Administration pénitentiaire vont installer des nouvelles sections de haute sécurité AIBV/QMPSI (Quartiers de Mesures de Sécurité Particulières Individuelles) à la prison de Bruges et de Lantin. Cette fois-ci, tout était prévu : « Contrairement aux anciens QSR, qui avaient pour but l’hébergement de prévenus ou condamnés réputés dangereux en raison du délit commis, du risque d’évasion, ou du comportement pendant la détention, les AIBV/QMPSI sont spécifiquement destinés à l’hébergement de détenus masculins condamnés difficilement maîtrisables, parce que présentant des problèmes comportementaux extrêmes et persistants, s’accompagnant d’agressivité envers les membres du personnel et/ou les codétenus » [Rapport du Comité pour la Prévention de la Torture sur la Belgique (CPT), publié en juillet 2010, page 42].

Mais que constate le CPT lors de son inspection en 2009, c’est-à-dire 18 mois après l’ouverture des AIBV/QMPSI ? Que ces sections sont utilisées exactement comme avant : « Le projet initial – la création d’unités spécialisées pour le traitement des détenus présentant une agressivité extrême… – avait déjà été largement détourné de son objectif. » Pour prouver sa thèse, le CPT compte les hommes présents dans cette section : « en 2009, sur les 8 détenus se trouvant dans l’AIBV de Bruges, seulement 3 répondent aux critères, et sur les 9 détenus dans le QMPSI à Lantin, seulement 3 répondent aux critères » [Idem page 43]. Et le CPT conclut : « Le CPT recommande aux autorités belges de mettre immédiatement fin au placement de détenus qui ne correspondent pas aux critères d’admission prévus. À défaut, le projet QMSPI sera, de l’avis du CPT, voué à l’échec. » [Idem page 43] Cette recommandation n’a servi à rien. Au contraire.

Le gouvernement décide de se libérer de toutes les restrictions judiciaires et autres et de choisir ouvertement pour la construction d’une prison de haute sécurité tout court. En juillet 2012, Margaux Donckier, porte-parole de la ministre de la Justice Annemie Turtelboom, déclare : « Nous réfléchissons à la transformation d’une prison existante en prison de haute sécurité où on pourrait enfermer les détenus à risque. À quoi cela va ressembler et où elle va être située, nous ne le savons pas encore… ». Un an plus tard, une liste de 230 prisonniers, considérés comme dangereux, est établie : « Deux pour cent des 11.700 détenus emprisonnés dans les établissements pénitentiaires belges sont considérés comme dangereux car ils présentent un risque d’évasion. Ils sont maintenant repris dans une liste prenant les noms des 230 détenus dangereux, rapportent jeudi les quotidiens De Standaard et Le Soir. Cette liste, baptisée Epirisk, est le résultat d’un screening des 11.700 détenus du Royaume et a été réalisée ces derniers mois par les directeurs des 33 prisons belges, à la demande de la ministre de la Justice, Annemie Turtelboom (Open Vld) ». Le 31 mai 2013, des articles paraissent dans la presse annonçant la possible construction d’une supermax prison de haute sécurité pour 120 détenus à Ciney. Un mois plus tard, ça devient encore plus concret. Le secrétaire d’État pour les Finances, Servais Verherstraeten, déclare que « la première prison belge à haute sécurité pour des détenus dangereux est prévue pour Ciney, accueillera 134 détenus et coûtera 60 millions d’euros ».

À ceux qui pensent qu’une prison de haute sécurité diminuera le taux de violence dans nos prisons, je dirai qu’une violence supplémentaire n’a jamais apporté de solution à quoi que ce soit. Bien au contraire. Une répression accrue ne produit jamais qu’une violence accrue.

Écrit et publié par Luk Vervaet (de la Belgium Prisoner’s Family & Friend Association) le 15 juillet 2013

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[Lyon] Communiqué Chez Rita

http://juralib.noblogs.org/files/2013/07/052.jpegDepuis sep­tem­bre 2012 deux allées mitoyen­nes d’un immeu­ble appar­te­nant au CCAS (centre com­mu­nal d’action sociale) de la ville de Lyon ont été occu­pées au 1 bis du repos Lyon 7e par plus de 70 personnes. Le nombre d’habitants ayant même atteint la cen­taine en comp­tant les famil­les accueillies en urgence suite à l’incen­die de l’usine rue Audibert Lavirotte (sur lequel la mairie s’était engagée à reloger tout le monde). Depuis l’ouverture on peut comptabiliser plus de 200 personnes hébergées en urgence Chez Rita. Nous sommes des étudiants/étudiantes, des travailleur/travailleuses, des chômeurs/chômeuses, des demandeurs d’asile, des familles en attente de logements sociaux.

Premièrement, dans le cadre de négociation à l’amiable avec le CCAS, Habitat et Humanisme et certains habitants de chez Rita ayant entretenu des rapports cordiaux et informels depuis le début de l’occupation, toutes les parties s’étaient accordées à ce que nous quittions les lieux en septembre. Nous n’avons pas protesté quand le CCAS nous a informé de son intention de porter le dossier en justice afin de garantir la tenue de cet accord. Il se trouve que le verdict prononcé par le tribunal de Grande Instance de Lyon conclut à une expulsion immédiate. Le CCAS a dès lors enclenché la procédure d’expulsion qui s’avère être programmée pour les prochaines semaines, ne nous donnant aucune possibilité de négocier jusqu’en septembre comme cela était prévu.

Ensuite, l’autre engagement à l’amiable pris avec le CCAS était le relogement des familles en demande de logements sociaux depuis un certain temps. Nous n’avons jusqu’à aujourd’hui aucune nouvelle de l’avancée des démarches dans ce sens.

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Nous protestons contre la langue de bois d’une institution prétenduement vouée à l’action sociale, qui ne respecte pas ses engagements, qui bafoue la confiance d’une relation cordiale en démentant les propos tenus dans des discussions non officielles.

Nous protestons également contre l’hypocrisie d’un organisme prétendant soutenir les personnes en difficulté, qui refuse de considérer notre occupation comme une action sociale à part entière, alors que nous proposons des solutions à plus de 100 personnes oubliées de l’administration.

Nous protestons contre les autorités qui n’avouent que notre action reflète un manque de compétence de leur part dans le domaine social, que ce soit vis à vis de l’hébergement, l’accès à l’alimentation et à l’hygiène ou du soutien général que nous procurons à une partie des laissés pour compte du système.

Nous protestons contre la politique du gouvernement consistant à un nettoyage des classes les plus démunies, afin de laisser les villes aux plus riches, ce qu’illustre notamment la suppression des places en foyer d’urgence par les plans d’urbanisme spéculatifs qui entraînent l’augmentation des prix des loyers, et laissent des espaces vides tout en mettant des familles à la rue.

Nous exigeons que le CCAS tienne ses engagements, que ce soit au niveau des délais qui étaient prévus ou de l’hébergement des familles qui avait été soit disant garanti.

Nous appelons à soutenir les habitants de chez Rita par tout les moyens, en écrivant à la préfecture, en faisant pression sur les organismes concernés (CCAS, Habitat et Humanisme, la mairie de Lyon et toutes les institutions sociales traitres) en passant nous voir, pour discuter, et continuer la réquisition d’immeubles vides.

Nous résisterons face à cette décision de justice, face à toute les formes d’exclusion et continuerons à combattre une par une toutes les attaques visant à effacer les pauvres du paysage urbain.

Squat!net, 15 juillet 2013

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