[AntiOtan] Strasbourg n’est pas fini, la répression ne connaît pas le changement, et les convocations risquent de continuer

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgSalut,

Je sors de chez les keufs, j’y étais convoqué pour une affaire me concernant.

Le flic qui devait me recevoir le fait avec une demi heure de retard, je lui fais direct part de mon courroux pour avoir contacté mon employeur pour avoir mon numéro de téléphone et il me rétorque que je suis bien difficile à trouver, me montrant une convocation envoyée en février à mon ancienne adresse, le cadre est planté, j’attends les questions.

Je donne mon état civil mais m’arrête assez vite dans mes déclarations (pas besoin de tout dire, juste les noms et adresses) déclarant ne « rien avoir à déclarer », ça l’énerve un peu mais il enchaîne, nouveau dispositif, je ne suis pas placé en garde à vue, je ne suis pas contraint de rester, est-ce que je veux bien rester et répondre ? « Allons-y, si je peux partir à tout moment » répondis-je en attendant de savoir ce que je fais là.

La plainte :

« En avril 2009 (j’ai oublié les dates), M. X a déposé plainte pour vol et dégradation dans sa propriété en construction située rue de la Ganzau à Strasbourg, des personnes ont volé de nombreux éléments de mobilier et de construction, ont fait passer un lit par la fenêtre, et lorsque la victime (le propriétaire) est venue constater les faits vers 9H le matin, il a découvert des gens assis sur ses chaises et parlant français, allemand et anglais et ses biens servant de barricade empêchant tous véhicules d’accéder au camp Anti OTAN.

Il a intercepté deux personnes qui partaient avec deux valises et il a pu en récupérer une.

Toutes les personnes présentes étaient cagoulées si bien qu’il n’a pu en identifier aucune, en parlementant avec certains, il a été conduit auprès des responsables (sic) qui lui ont assuré qu’ils garderaient sa maison pour que de tels évènements ne se reproduisent pas, il a constaté dès le soir que des affiches avaient été apposées sur sa propriété qui expliquaient que « lui, avait déjà assez pris », puis, en revenant le lendemain, que sa maison avait effectivement été gardée durant la nuit. »

Les suites…

Je rigole intérieurement, je me suis fait arrêter comme bien d’autres le jeudi, et, placé en garde à vue, le temps d’en sortir, de passer faire ma déposition à la legal team et de rentrer à pied, je n’ai assisté à la barricade que depuis derrière les keufs, qui nous empêchaient de rejoindre le camp.

Je me sens un peu trop tranquille, je dis dans ma barbe qu’ « au moment des faits, j’étais en garde à vue » et voyant le bleu taper frénétiquement, je me reprends, « je disais ça pour moi, en fait, je n’ai rien à déclarer », mais il est parti, il tape et il enchaîne, « mais alors, comment se fait-il, si vous étiez en garde à vue, que vos empreintes aient été retrouvées sur des objets volés », je n’ai rien à déclarer, et je m’en veux d’avoir causé à la question précédente, rien à me reprocher, c’est facile pourtant…

Bluff ou pas pour les empreintes, je n’en sais rien, c’est pas impossible que je me sois appuyé sur un truc ou deux, j’ai aussi poussé une pauvre bagnole pour l’éloigner d’un feu, et qui n’appartenait sans doute pas à un bourgeois…

Il me demande encore si j’étais effectivement sur les lieux « rien à déclarer » et part sur un cours de morale, « ça va pas plaire au magistrat », « le guide du manifestant arrêté du Syndicat de la Magistrature, c’est de la connerie », « et pis, les contestataires, vous n’êtes pas logiques, vous n’assumez pas, si vous n’êtes pas d’accord avec le système, arrêtez au moins d’en vivre (j’ai bien connu le RSA), et partez en Afrique ou au Pôle Nord », de quoi lâcher un dernier « je n’ai rien à déclarer » avec un sourire.

Il me demande si je veux bien l’attendre un moment le temps qu’il contacte le magistrat, c’est ok, je sors fumer deux trois clopes et prévenir des camarades des suites de ma convoc’, le temps (pan, 30 minutes de perdues de plus, 1H30 en tout, heureusement que j’ai pas parlé, j’y aurais passé 1H de plus) qu’il revienne encore plus frustré en me disant qu’il n’a pas réussi à joindre le magistrat mais que peut être, je serais convoqué.

Morale :

Strasbourg n’est pas fini, la répression ne connaît pas le changement, et les convocations risquent de continuer.

Je ne sais pas si cette histoire d’empreinte était sérieuse, mais je sais qu’en utilisant ce genre de mensonge, les flics ont toutes les chances de pousser des camarades à parler, ce qui est toujours une erreur.

Rappelons à chacun que pour toutes situations face aux keufs, et l’Anti Otan risque d’en redevenir une, nous n’avons rien d’autre à dire que « je n’ai rien à déclarer », et que nous aurons toujours le temps de parler au juge, mais seulement après consultation de l’avocat…

Vive la Révolution

Luma – Besançon le 30/07/2013

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