Arrêtons l’industrie nucléaire avant qu’elle ne nous détruise…

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Collectif radicalement anti-nucléaire.

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Communiqué du groupe GADI Catalunya à Barcelone occupée

Face à la détérioration rapide de la crise multidimensionnelle que nous vivons, il est tout à fait compréhensible et souhaitable qu’un nombre croissant de personnes veuillent exprimer publiquement et collectivement leur opposition au cours destructeur que prend la société ainsi que leur refus de la farce politique, de la paupérisation économique et de l’injustice sociale. Ainsi, nous pensons que la participation à des manifestations telles que la « Démocratie Réelle Maintenant » est mieux que demeurer dans l’apathie politique et la passivité face à la situation actuelle. Mais malgré cela, nous pensons aussi que dépenser des énergies à impulser ce genre de mobilisation est pire que les dépenser à construire un nouveau type de mouvement, pensé historiquement, stratégiquement articulé et radicalement transformateur, qui permet d’abandonner le système oligarchique et éco-destructeur établi et la mentalité hétéronome et individualiste qui prévaut aujourd’hui, en créant une nouvelle forme d’organisation sociale véritablement démocratique et écologique et un état d’esprit autonome et coopératif. Comme nous le développons plus loin, la manifestation du 15-M ne peut pas donner lieu à un mouvement de ce type, ni même être une partie intégrante de celui-ci, étant donné que ni les objectifs ni la stratégie ne visent une telle finalité.

Au-delà de la phraséologie du manifeste qui, disons le clairement, est ambigu, vague et naïf, la plate-forme qui impulse cette mobilisation a formulé un certain nombre de propositions concrètes qui peuvent être considérées comme le noyau « programmatique » sous-jacent de l’appel. Il s’agit d’un ensemble de mesures (accroître le contrôle sur la classe politique et les paradis fiscaux, augmenter les impôts sur les banques et les grandes fortunes, augmenter le recrutement de personnels de santé et les enseignants, établir l’obligation d’organiser des référendums pour les décisions politiques importantes, fournir une assistance économique aux chômeurs et toutes les personnes à faible revenu, réaliser une répartition du travail basé sur la réduction du temps de travail, etc.) que nous considérons comme insuffisantes et/ou utopiques pour les raisons suivantes :

1) Ce sont des propositions insuffisantes par leur caractère réformiste, car à aucun moment elles ne contestent ou prétendent remplacer les institutions fondamentales du système actuel, à savoir, l’État « démocratique » représentatif et l’économie de marché capitaliste, mais qu’elles se limitent simplement à demander quelques améliorations. Cependant, la crise généralisée et multidimensionnelle que nous vivons aujourd’hui n’est pas due à un dysfonctionnement de ces institutions, mais à leur propre idiosyncrasie. La dynamique inhérente à l’économie de marché et à l’État « représentatif » donner lieu à une énorme et croissante concentration du pouvoir qui ne peut pas être inversée grâce à de simples changements cosmétiques. Ainsi, en supposant qu’une lutte populaire tenace et acharnée parvienne à mettre en œuvre certaines des réformes suggérées, celles-ci ne pourraient faire autre chose qu’imprimer un rythme légèrement plus lent au développement de la crise multidimensionnelle en cours car elles devraient indéfectiblement être compatibles avec le fonctionnement et la dynamique du système actuel, ce par quoi elles se révèleraient assez dérisoires en comparaison au fort développement de la crise multidimensionnelle provoqué par ce système. Ainsi, nous pensons donc qu’il est inapproprié de plaider pour que l’injustice sociale, l’énorme inégalité économique et l’usurpation politique soient repeints d’une nouvelle couche de peinture « démocratique » et / ou « éthique », mais qu’il est nécessaire de miser sans équivoque pour l’abolition le système actuel, cause fondamentale des effets dommageables et des comportements pervers que nous subissons aujourd’hui, et pour cela, il sera nécessaire de donner naissance à un nouveau système véritablement démocratique dans tous les domaines.

2) Ce sont des propositions utopiques, non seulement parce que, comme c’est habituel dans ce type de positions, aucune idée claire et réaliste n’est donnée sur la façon dont ces mesures pourraient être imposées aux élites dirigeantes qui ont la haute main sur le système, mais surtout parce qu’on oublie complètement que ces mesures contreviennent radicalement à la logique et à la dynamique du système actuel. L’énergie qui fait fonctionner ce système est la croissance économique et la marchandisation, de sorte que les États et les entreprises du monde entier cherchent à maximiser respectivement leur taux de croissance du PIB et leurs profits. Un État ou une entreprise qui ne suit pas cette logique de la poursuite de la croissance économique et de la marchandisation en augmentant sa compétitivité / efficience, entrera rapidement sur la voie de la crise et de la dissolution. Sachant cela, les gouvernements du monde entier s’efforcent d’adopter de nouvelles lois et réformes visant à accroître la compétitivité du pays, ce qui signifie, évidemment, une plus grande exploitation de leurs ressources humaines et naturelles, et, par conséquent, une plus grande précarité de l’emploi, l’insécurité sociale, le mal-être psychologique et la destruction de l’environnement. Aujourd’hui, en plus, tant les États que les entreprises du monde entier se heurtent à des difficultés croissantes pour continuer d’accroître leur PIB et le montant de leurs profits et pour cela essaient maintenir la compétitivité à tout prix, à savoir, en réduisant, en appauvrissant et en détruisant rapidement les conditions de vie de la grande majorité de la population. Nous ne pouvons pas nous boucher les yeux devant cette caractéristique centrale de notre époque : il y a un conflit croissant et irréconciliable entre les besoins des personnes et de la planète d’une part, et les besoins du système économique actuel de l’autre. Ce conflit ne peut être conclu qu’avec un vainqueur. Ou bien les besoins humains et naturels gagnent, donnant lieu à un système conçu pour la satisfaction démocratique de ceux-ci, ou bien gagnent les besoins du système étatiste et capitaliste établi, à savoir, sa dynamique fondée sur la recherche insensée d’une croissance économique illimitée et la constante augmentation de la concentration du pouvoir. Toute proposition qui ignore ce conflit inévitable et fondamental est une utopie et un attrape-nigaud.

D’autre part, comme il ressort de ses communiqués, la plate-forme appelant à cette manifestation se rend complice de la distorsion et dénaturation du terme « démocratie » quand ils suggèrent que ce qui rend la société moderne non démocratique ne réside que dans la corruption et le pouvoir incontrôlé que détiennent les entreprises transnationales et les sociétés financières. Cependant, ce n’est pas seulement cela qui fait que nous vivons dans une société oligarchique, mais aussi parce que l’existence même de l’État joue un rôle crucial, à savoir, un appareil bureaucratique centralisé, séparé des citoyens et dans une position de domination sur ceux-ci. L’État s’autodénomine « démocratique » afin de se légitimer, et non, évidemment, parce qu’il serait une institution qui confèrerait un réel pouvoir aux personnes de décider sur les affaires de la sphère publique. Il est par conséquent complètement faux d’attribuer le manque de démocratie uniquement à la corruption politique et à la domination des puissances économiques sur les pouvoirs « publics » : l’essence même de l’État « démocratique » représentatif est profondément oligarchique. Pour réclamer véritablement une réelle démocratie, il est nécessaire de lutter pour l’abolition de cette institution et son remplacement par un nouveau système de communautés dirigées démocratiquement par le biais d’assemblées populaires, confédérées par l’intermédiaire de délégué-e-s responsables et révocables.

En conclusion, nous considérons que le caractère insuffisant et utopique des propositions de la plate-forme qui appelle à la manifestation de « Democracia Real Ya » ainsi que sa collusion implicite avec la dénaturation de la signification du terme « démocratie », fait que cet appel sera, au mieux un espace-temps qui, comme tant d’autres, sert à rendre visible et à exprimer le rejet par beaucoup de gens de la crise générale du monde contemporain et, au pire, un attrape-nigauds qui canalise la volonté transformatrice de certaines personnes vers des objectifs presque toujours illusoires et toujours insuffisants.

GADI Catalunya (Groupe d’Action de Démocratie Inclusive de Catalogne) – Mai 2011.

À noter que ce collectif, malgré les critiques ici formulées à l’endroit des initiateurs de l’appel, a décidé de participer à l’occupation de la place de Catalogne de Barcelone où il a animé un débat sur ses propositions politiques.

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La chasse aux canards

Ces derniers temps la presse indépendante se retrouve en justice. À Marseille, CQFD est attaqué par une boîte matrimoniale [« De l’international au tribunal », cqfd-journal.org]. À Amiens, c’est Fakir qui est menacé par le groupe Casino [« Le Groupe Casino tremble devant Fakir (et réclame 75’000 €) », fakirpresse.info]. À Chambéry, le parquet s’acharne contre La Voix des Allobroges [« Le parquet s’assoit sur la liberté de la presse », lavoixdesallobroges.org]. Ailleurs les Indymedias et Le Jura Libertaire composent avec les coups de pression du ministère de l’Intérieur [« “Anti-Flics” ? Et bien plus que ça ! Que vivent les Indymedias ! », lille.indymedia.org]. Étant nous-mêmes embarqué-es dans une procédure pour diffamation, nous exprimons ici notre soutien à ces médias libres que certaines personnes aimeraient museler. Nous sommes fragiles financièrement, mais forts en gueule, c’est en partie ce qui les pousse à faire appel à la justice, pour taper là où ça fait mal : le compte en banque [Rue89 a aussi pas mal de procès aux fesses, notamment celui intenté par le groupe Bolloré : « Rue89 croule sous les procès, aidez-nous à payer l’avocat ! », rue89.com]. Mais… si les choses s’inversaient ?

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On avait déjà exprimé l’idée de saisir la justice, pour blaguer, le jour où les flics avaient tenté d’interdire nos criées. La mairie nous avait renvoyé un « arrêté » arbitraire qui « autorisait » nos ventes dans quelques endroits paumés. C’était contraire à plusieurs lois en vigueur, ça nous donnait de quoi répondre [« À la criée ! », labrique.net]… Mais on s’en moquait. Maintenant, pour être honnêtes, il nous arrive de perdre patience. Surtout quand les bleus nous collent aux basques ! Récemment, la municipale nous a menacé-es d’un procès verbal si on ne déguerpissait pas du marché de Wazemmes. Bizarre, les socialistes y tractent sans être inquiété-es. Alors pourquoi pas nous ? Selon Jacques Mutez, conseiller municipal délégué aux marchés de plein air, c’est à cause du « règlement » qui défend 1) « toute forme d’expression quelle qu’elle soit  » dans un certain « périmètre » et 2) de… « crier » [« Votre journal il est connu ? Il est attractif ? Y’a des gens qui viennent, qui se déplacent pour l’acheter… vous n’êtes pas forcément obligés de crier…  », suggère M. Mutez] ! Soit, dans ce cas faisons dans le « réglementaire », nous aussi, puisque c’est à ce petit jeu qu’on tente de nous assaisonner. La loi du 29 juillet 1881, la loi Bichet de 1947 et celle du 9 décembre 2004 interdisent formellement de contraindre la diffusion de presse imprimée dans l’espace public. Le règlement de la mairie serait contraire à la loi ? C’est ce que M. Mutez accorde à demi-mots. Même s’il va « vérifier » parce qu’il n’a pas « le truc en tête  », il concède, penaud : « C’est vrai qu’un règlement est inférieur à une loi  »…

Qu’on se rassure, la perspective d’entamer une procédure judiciaire pour faire valoir notre droit de diffuser notre canard reste et restera une vaste blague. Et puis, si on commence à poursuivre la mairie, on n’a pas fini. Il s’agirait ensuite d’attaquer toutes les forces obscures qui entravent la libre communication de la critique sociale. La Brique n’ira donc pas pleurer devant la justice. Elle continuera à attaquer par le verbe, écrit, crié, dans ses pages, dans la rue… et à se défendre sur tous les fronts. Si ça vous branche, venez crier avec nous.

La Brique no 27, mai-juin 2011.

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Collectif Vaucluse contre la répression des mouvements sociaux

Le 17 décembre prochain [2009], deux étudiants et un enseignant-chercheur de l’Université d’Avignon vont comparaître « sur reconnaissance préalable de culpabilité » devant le procureur. Ils ont en effet reconnu leur participation à la lutte contre le démantèlement du service public d’enseignement supérieur et de recherche soigneusement orchestré l’année dernière par Valérie Pécresse, ministre du gouvernement Sarkozy, avec des centaines de milliers, voire des millions d’autres en France, avec des milliers d’étudiants vauclusiens.

Les faits qui leur sont reprochés :

— Occupation des voies SNCF le 11 mars 2009 : Deux à trois cent étudiants devaient se rendre à une manifestation régionale à Marseille. Compte-tenu de la pauvreté des étudiants avignonais, les étudiants ont reçu comme une provocation le tarif « préférentiel » proposé par la SNCF : 15 euros par personne pour un aller-simple. En conséquence, une trentaine d’étudiants réussit à passer le cordon de CRS et occupa les voies pendant moins d’une heure au total. Si la direction SNCF estime avoir subi un préjudice, nous estimons pour notre part qu’il ne représente rien en regard du préjudice que subissent usagers et personnels depuis de trop longues années de privatisation rampante.

— Occupation de la mairie d’Avignon le 1er avril 2009 : Lors d’une occupation pacifiste en vue d’obtenir un entretien avec Mme le Maire, des étudiants et personnels de l’Université sont chargés, sans sommation, par la police municipale. Quatre d’entre eux portent plainte. Parmi eux, les trois qui comparaissent ce 17 décembre ! Une belle illustration, s’il en faut, de la conception que la police se fait de la justice ! Comble de la honte policière : l’enseignant-chercheur comparaît pour avoir posé sa main ensanglantée sur le visage d’un policier municipal !

Dans le Vaucluse, on compte encore trois plaintes pour « injures publiques » déposées contre un enseignant-chercheur syndicaliste par trois membres des instances de l’Université, ainsi qu’une plainte pour « obstruction » déposée contre une maman par une inspectrice du Département : la maman s’était simplement opposée, pacifiquement au fichage des enfants dans la fameuse «base élèves», prétendument instaurée pour « prévenir » contre la délinquance… dès la maternelle !

Ce ne sont que quelques exemples d’une répression croissante qui se multiplie, dans le but de museler et d’anéantir toute forme de contestation à l’idéologie imposée. Chaque jour nos libertés se réduisent et l’oppression grandit.

Au mois de juin, vingt arrestations et deux convocations au tribunal pour les participants au camp No Border de Calais, qui dénonçaient pacifiquement le traitement indigne réservé par la France aux désespérés de l’immigration.

Répression estivale à EDF/GDF qui veut licencier des employés pour fait de grève.

Prison et lourdes amendes requises à l’encontre des ouvriers de Continental accusés de destruction en réunion, de biens appartenant à l’État.

Cinq et trois mois de prison avec sursis requis à l’encontre de Yann et Pierre, militants anti-CPE pour injure à prof anti bloqueurs, slogans peints sur la route et refus de prélèvement ADN.

1er mai à Grenoble et Nîmes, syndicalistes frappés mais qui se retrouvent poursuivis eux-mêmes pour coups, blessures et injures.

8 juillet, Joachim Gatti, perd un œil suite à un tir de flash-ball lors de l’expulsion d’un squat.

15 septembre, neuf mois de prison ferme à l’encontre de Gérard Jodar, syndicaliste de l’Union Syndicale des Travailleurs Kanaks et Exploités. Peines de prison ferme ou avec sursis pour une vingtaine d’autres militants pour « entrave à la circulation d’un aéronef ». Cela fait suite à une charge des forces de l’ordre contre une manifestation s’opposant au licenciement d’une employée de la compagnie Air Calédonie et à la mise en cause des libertés syndicales.

24 novembre à Reims, Léo, 18 ans, casier judiciaire vierge, participe pacifiquement à la manifestation unitaire contre les suppressions de postes dans l’Éducation nationale : accusé d’avoir jeté des pierres contre les CRS, sans l’ombre d’une preuve. Garde à vue traumatisante, déni des droits élémentaires de la défense, comparution immédiate, trois mois de prison avec sursis.

2 décembre, un an de prison avec sursis pour Alain Mosconi et trois mois de prison avec sursis pour Philippe Gregorio, deux membre du Syndicat des travailleurs corses, pour avoir détourné un bateau lors de leur lutte contre la privatisation de la SNCM.

De Vichy à Strasbourg, de Colmar à Poitiers, sans oublier Tarnac, la liste est longue des militants, des syndicalistes, des lycéens et étudiants, des travailleurs et sans-emplois, des opposants politiques que le gouvernement tente de réduire au silence par le fichage, la répression policière et un arsenal de lois (anti-terrorisme, rétention de sûreté, prévention de la délinquance, comparution immédiate…).

Cette expression de frénésie sécuritaire a pour objectif d’installer un climat de méfiance et de peur afin de faire taire toute révolte, toute contestation.

Ne laissons pas sans réagir s’installer une chasse aux sorcières, mobilisons-nous contre cette dérive autoritaire et répondons par la solidarité.

Dans l’immédiat, le Comité Vauclusien contre la répression des mouvements sociaux a décidé d’apporter son soutien moral et financier aux trois grévistes anti-LRU de l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse qui sont convoqués.

Nous nous rassemblerons ce jour-là, le 17 décembre 2009, devant le tribunal de grande instance, à partir de 12 heures. Nous appelons toutes celles et ceux qui se sentent concernés par l’augmentation de la répression, syndicats, partis politiques, militants associatifs, citoyennes et citoyens à nous rejoindre.

Tous les citoyens sont présumés innocents en droit, mais la réalité montre qu’ils sont considérés comme a priori coupables. Le fichage de la population n’est pas anodin, derrière une façade démocratique, le totalitarisme avance à grands pas.

Il est plus que temps de réagir !! Rejoignez-nous !

Communiqué initialement publié par Le Jura Libertaire old school le 10 décembre 2009.

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Au Nord, au Sud, à l’Est comme à l’Ouest de la Méditerranée, Vive la révolution !

Malgré la répression sanglante et ses centaines de morts, les protestations continuent en Syrie contre le régime d’Al-Assad. Après avoir mis en fuite les Ben Ali et Moubarak, le mouvement commencé en Tunisie, a touché presque tous les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, avec des manifestations de masse au Yémen ou en Irak, des grèves ouvrières massives en Iran et en Algérie, où partout, la population et en particulier la classe ouvrière affirme qu’elle veut en finir avec des décennies d’oppression, de répression, et aussi de chômage et de misère. Partout, le mot d’ordre mis en avant, comme hier en Égypte, tient en deux mots « Pain et Liberté ». Rien de spécifiquement arabe ou oriental dans cette revendication, bien au contraire, ce sont deux mots qui traduisent l’aspiration universelle des travailleuses et travailleurs, des opprimés, des damnés de la terre et autres forçats de la faim.

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Depuis le 15 mai, prenant exemple sur l’Égypte, considérant la Puerta del Sol au centre de Madrid comme la place Tahir du Caire, c’est la population et en particulier la jeunesse condamnée au chômage et aux petits boulots précaires d’Espagne, qui, par dizaines et dizaines de milliers, descend dans les rues. Ces protestations massives s’en prennent à la fois au PSOE (Parti Socialiste) et au PP (équivalent espagnol de l’UMP) qui se partagent le pouvoir au fil des élections tout en maintenant la même politique, une politique au service exclusif de la bourgeoisie et de guerre sociale contre le monde du travail. Les manifestantes et manifestants de Madrid, Barcelone, Valence et de toute l’Espagne, dénoncent par leurs slogans le chômage de masse, les politiques d’austérité, et plus largement l’absence de perspective d’une vie décente dans le cadre de l’ordre capitaliste actuel. De façon claire, il est affirmé dans les rues d’Espagne, que la population en a assez de payer pour la crise des riches et des bourgeois.

C’est au nom du processus électoral que le gouvernement espagnol avait voulu interdire les manifestations pendant le week-end des 21 et 22 mai, avant de décider de les tolérer, ne pouvant de toute façon empêcher que s’exprime la colère de dizaines et de dizaines de milliers de jeunes, de chômeurs et de travailleurs.

Les journalistes tentent de décrire ce mouvement comme « spécifiquement espagnol », tout comme ils décrivaient les soulèvements de Tunisie ou d’Égypte comme « spécifiquement arabes », mais les yeux de l’humanité qui se tournent aujourd’hui vers Madrid, comme hier vers Tunis ou le Caire, n’y voient pas seulement un mouvement sympathique de l’autre côté des Pyrénées, ils y voient leur propre mouvement et leur propre colère. Il y a peu, c’était en France que nous protestions par millions dans les grèves et dans la rue contre les mêmes politiques d’austérité que celles que subissent nos sœurs et frères d’Espagne. Par dizaines de milliers, des protestations et manifestations identiques ont récemment eu lieu en Grèce, en Grande-Bretagne, en République Tchèque ou même aux États-Unis. Partout, que ce soit au Nord ou au Sud de la Méditerranée, à l’Est ou à l’Ouest de l’Atlantique, c’est la même humanité, majoritaire, n’ayant pas d’autres moyens pour vivre que de vendre sa force de travail, qui souffre, à qui ont fait payer le prix de la crise du capitalisme, que l’on méprise et réprime, pour le profit d’une infime minorité de bourgeois.

Ici même, en France, cette souffrance est visible quand deux salariés se suicident chaque jour sur leur lieu de travail, allant, comme les jeunes chômeurs du Maghreb, jusqu’à s’immoler par le feu, comme ce travailleur de France Télecom fin avril ou cet agent de GDF Suez à la mi-mai dans la région de Lyon. Et c’est bien le même mépris que l’on peut entendre dans la bouche des riches et des politiciens, lorsqu’ils appellent « cancer social » des millions de chômeuses et de chômeurs, menacent de faire travailler gratuitement celles et ceux qui n’ont que le RSA pour vivre, feignant d’oublier que s’il y a des millions de chômeurs, c’est à cause des licenciements et des suppressions d’emplois massifs, feignant d’oublier aussi que s’il y a une classe d’assistés en France aujourd’hui, c’est bien le patronat, qui reçoit des millions et des millions d’euros de subventions, y compris pour de grandes entreprises qui licencient tout en affichant des taux de profits toujours plus scandaleux. Mépris de classe aussi, auquel s’ajoute le machisme le plus répugnant, lorsque l’on entend ces déclarations de politiciens et de journalistes après qu’une employée d’hôtel ait osé dénoncer un grand bourgeois, patron du FMI, pour tentative de viol. Du « il n’y a pas mort d’homme » de Jack Lang, sonnant comme une insulte pour toutes ces femmes qui ont été meurtries au plus profond d’elles-mêmes après une agression, au scandaleux « simple troussage de domestique » de Jean-François Kahn, qui apparaît comme un feu vert pour tous ces patrons qui croient que le droit de cuissage est inscrit dans le code du travail, on voit combien, malgré des décennies de luttes féministes, le combat pour l’égalité reste d’actualité ! Mépris aussi, rempli du plus puant racisme, pour la vie humaine, lorsque l’on laisse des dizaines de réfugiés du Maghreb se noyer dans les eaux de la Méditerranée, lorsque se multiplient les lois racistes contre les travailleuses et travailleurs immigré(e)s et les déclarations les plus xénophobes possibles des Besson et autres Guéant à l’encontre d’êtres humains sous le seul prétexte qu’ils n’auraient pas la bonne carte d’identité, couleur de peau ou supposée religion.

Où que ce soit dans le monde, l’ordre social actuel, le système capitaliste, montre chaque jour à quel point il est insupportable, à quel point cette société rend la vie invivable pour des milliards d’êtres humains.

Sur la Puerta del Sol à Madrid, une banderole s’adressant à toutes celles et à tous ceux qui souffrent de l’ordre capitaliste, proclame « De Tahir à Madrid, au monde : world revolution ! » Elle reprend finalement ce qui était déjà la conclusion du Manifeste Communiste, « Prolétaires de tous les pays, unissons-nous ! »

Pour le pain et la liberté, pour en finir avec la misère et l’oppression, oui, partout dans le monde, que vive la révolution !

Initiative Communiste-Ouvrière, 22 mai 2011.

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Rassemblement antifasciste à Rennes : tentative de meurtre sur un militant – 21 mai 2011

Ce samedi 21 mai, une diffusion de tracts avait lieu à l’appel du Collectif antifasciste rennais devant le café Le Fleurte, à Rennes. Le but était de contrer pacifiquement une réunion publique du parti Égalité & Réconciliation, notoirement raciste et antisémite. Des lectures de textes devaient être faites par l’écrivain Laurent James, un proche d’Alain Soral qui partage ses thèses politiques. Les militants antifascistes, parfaitement calmes, étaient au rendez-vous, faisant face à l’extérieur du bar à une dizaine de militants d’extrême-droite qui s’y étaient repliés.

Vers 15h00, le ton a brusquement monté du côté des organisateurs : menaces de mort à plusieurs reprises, menaces physiques et bousculades, puis charge contre les militants antifascistes. Cette attaque a été menée à coups de matraques télescopiques, de grenades lacrymogènes grand format, de canettes vides lancées à leur encontre, mais également de flash-balls, dont ils ont fait usage à de nombreuses reprises en visant la tête.

Pourchassés par une dizaine de militants d’extrême-droite extrêmement violents et armés, les militants antifascistes n’ont eu d’autre choix que d’assurer leur sécurité en tentant de se replier vers le centre-ville. Durant ce repli, rue Jean Guéhenno, alors même qu’ils étaient toujours pourchassés à pied par les militants d’Égalité & Réconciliation, ils ont été pris pour cible par une voiture lancée à toute vitesse et conduite par l’un d’entre eux.

Violemment percuté par le véhicule, un militant a dû être évacué vers l’hôpital tandis que son agresseur prenait la fuite boulevard de Sévigné.

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Nous considérons que cet acte est sans aucune ambiguïté une tentative de meurtre : plusieurs antifascistes n’ont échappé à la mort que par une chance extraordinaire et la volonté de tuer est flagrante.

Le camarade pris en charge à l’hôpital s’en sort par miracle avec des entorses et des contusions, malgré un choc particulièrement violent. Au moins une personne a également été touchée par un tir de flash-ball et un certain nombre ont été atteints par des jets de lacrymo.

Le Collectif antifasciste rennais condamne fermement les actes perpétrés par Égalité & Réconciliation à Rennes ce samedi. Il affirme que toutes les dispositions nécessaires seront prises pour que les auteurs de ces actes soient jugés et condamnés.

Il rappelle également que de tels événements, particulièrement graves, ne pourraient exister si on ne tendait pas quotidiennement le micro et l’oreille aux sirènes de l’extrême-droite ; que le climat de stigmatisation des étrangers entretenu par les partis majoritaires permet de développer le terreau dans lequel ce type de mouvements prospère ; pour finir, qu’il est nécessaire que chacun enlève ses œillères et se préoccupe sérieusement de s’investir sur la question de l’antifascisme, faute de se faire déborder par des mouvements insuffisamment pris en compte.

Toutes nos pensées vont ce soir aux camarades blessés et à leurs familles. La lutte continue.

Le Collectif antifasciste rennais, 23 mai 2011.

 

Tentative d’assassinat sur un antifasciste breton, samedi 21 mai à Rennes

Aujourd’hui [21 mai], le collectif antifasciste rennais appelait à un rassemblement en début d’après-midi devant le FLEURTE CAFÉ – 47, Rue Jean Guéhenno à Rennes, pour y dénoncer la venue de Laurent James, un proche de  l’ancien dirigeant du FN, Alain Soral, membre comme lui  du groupuscule d’extrême-droite français « Égalité et Réconciliation ». Une cinquantaine d’antifascistes scandaient des slogans devant le bar quand une dizaine de personnes en sont sorties armées de flashballs et de bombes lacrymo. Deux d’entre eux sont montés sur des quads armés de leurs flashballs pour poursuivre les antifascistes, le patron du bar est lui monté dans une Twingo foncée. Il a alors pris en chasse Awen, militant originaire de Châteaubriant en Loire-Atlantique et membre de BREIZHISTANCE, du SLB et du collectif 44=BREIZH, avant de le renverser dans une rue qu’il venait de prendre en sens interdit. Projeté au sol, Awen est retombé sur le crane. Il a été emmené aux urgences de Pontchaillou qu’à demi conscient. Le pronostic médical n’est pas encore connu. Le collectif antifa rennais se réunit actuellement pour voir quelles suites vont être données.

Breizhistance, 21 mai 2011.

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Violences policières contre la Gay Pride de Tours – 21 mai 2011

Incidents à la Gay Pride de Tours 2011

La Gay Pride a réuni plus de 1.500 personnes, samedi 21 mai 2011, dans les rues de Tours. La manifestation a croisé sans incident les « identitaires » de Vox Populi Turone, qui s’opposaient à l’organisation de cette Gay Pride. En revanche, une échauffourée brève, mais violente, s’est déroulée place des Halles, entre certains éléments de l’ultra-gauche et les forces de l’ordre. La police a procédé à six interpellations.

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Leur presse (La Nouvelle Répugnante), 21 mai 2011.

 

Gay Pride : la fête malgré des incidents

La Gay Pride de Tours a réuni hier après-midi entre 1.200 et 2.500 personnes dans la joie et la bonne humeur. Des incidents ont néanmoins troublé la fête.

Pour la quasi-totalité des participants, ce fut la fête, joyeuse, colorée et bon enfant. Un cortège sous le chaud soleil, en musique, parfois en famille, débordant largement au-delà des seules communautés homosexuelles qui avaient appelé au rassemblement. Marisol Touraine et Jean-Patrick Gille étaient venus manifester leur solidarité. et on notait la présence de banderoles des Jeunes socialistes, du NPA, de la FSU, de Solidaires et même de la Mnef.

On a donc défilé en dansant. Avec un moment de tension attendu au carrefour des rues Nationale et Colbert où la contre-manifestation de Vox populi turone attendait de pied ferme : une quarantaine de personnes tout au plus, scandant des slogans juste à la limite de l’injure homophobe.

La rencontre était attendue : outre les gros bras du service d’ordre des organisateurs, les polices nationale et municipale (70 personnes) étaient là pour faire tampon. En fin de cortège, un petit groupe composé d’éléments de l’ultra-gauche est resté plus longtemps sur place pour un affrontement à distance par slogans interposés. Pas de contact possible : il y avait trop de policiers.

C’est ce même groupe d’ultra-gauche qui est à l’origine des incidents un peu plus tard place des Halles. Un des membres du cortège en est sorti pour s’en prendre à un de nos confrères qui filmait. Menaces, insultes : un policier en civil est venu pour calmer le jeu. Et ce fut l’étincelle attendue par ceux qui n’attendaient que ça pour provoquer des échauffourées avec les forces de l’ordre. Elles ont duré quelques minutes : coups et noms d’oiseau.

Six interpellations — Pas l’affaire du siècle sans doute : 99 % du cortège ne s’est rendu compte de rien. Mais la fête était un peu gâchée. Le défilé s’est achevé avec des policiers casqués pour l’encadrer. Six personnes ont été interpellées : cinq font l’objet de diverses procédures (port d’arme, visage masqué), une restait hier en garde à vue pour injures et rébellion.

Sans doute ces incidents serviront de hauts faits d’armes plus tard pour les futurs anciens combattants des manifs quand ils se raconteront à leurs petits-enfants. Auront-ils fait avancer la lutte contre l’homophobie ?

Leur presse (François Bluteau, La Nouvelle Répugnante), 22 mai 2011.

 

Gay Pride : l’échauffourée n’efface pas la réussite

Les incidents de queue de cortège lors de la Gay Pride de samedi ne doivent pas occulter la réussite populaire du défilé.

C’est toujours la même question dès qu’il s’agit d’évaluer l’ampleur d’un cortège : combien ? 1.300, selon les évaluations de la police ? 2.500 ou plus comme les organisateurs ? Peu importe ! Ce qu’on retiendra, c’est que le cru 2011 fut supérieur à celui de 2010, incontestablement.

Un défilé composé de membres des communautés homosexuelles, bien sûr, mais pas seulement : on est venu à la Gay Pride en famille, pour vivre un moment festif et pour signifier son opposition à l’homophobie. Et, globalement, tout s’est passé dans une ambiance bon enfant.

Certes, on redoutait la rencontre avec la contre-manifestation d’extrême-droite Vox Populi Turone en haut de la rue Nationale. Mais le service d’ordre et les polices nationale et municipale ont réussi à faire que l’affrontement ne soit que verbal. Le problème est venu là où on ne l’attendait plus : en queue de manifestation, quand le service d’ordre était moins nombreux.

Un groupe d’extrême-gauche appartenant à la manifestation s’est planté devant un bar fréquenté par un groupuscule d’extrême-droite. Un confrère qui filmait la scène a été agressé par un homme qui s’est extrait du groupe d’extrême-gauche. L’intervention de la Bac (brigade anticriminalité) pour arrêter cette agression a entraîné une riposte du groupe envers les policiers.

La bagarre n’a duré que quelques minutes : trois hommes ont été interpellés. Deux parce qu’ils avaient le visage masqué, le troisième est l’homme qui avait agressé le journaliste. Placé en garde à vue, il a été libéré hier : il est poursuivi pour rébellion, outrage et menaces de mort envers agent de la force publique.

Anecdotique, comparé au succès de la Gay Pride 2011.

réactions
Une lettre signée par diverses organisations (NPA, LDH, RESF, Unef, Attac, Sud/Solidaires et Collectif antiracisme 37) a été envoyée au préfet pour protester contre les obligations imposées aux organisateurs, en particulier celle de former leur propre service d’ordre.
« La mise sous condition de la Gay Pride est inadmissible. Suffit-il qu’un groupe d’extrême-droite s’oppose à telle ou telle manifestation pour que celle-ci devienne aussitôt suspecte d’occasionner un trouble à l’ordre public et que ses organisateurs s’en trouvent responsables ? [Nous rappelons] que c’est aux forces de l’ordre qu’il revient d’assurer la sécurité de ceux qui ne font qu’exprimer et affirmer leur droit.
« La seule responsabilité qui puisse être mise en cause est celle du groupe d’extrême-droite qui proclame haut et fort des propos homophobes contraires à la loi et dont la présence provocatrice est inadmissible. »

billet : Extrême
Les extrémistes aiment rarement l’image qu’on leur renvoie. Celle de la violence, de l’intolérance et du petit trafic d’idées nauséabondes, dealées en queue de cortège, avec l’odeur de soufre qui l’accompagne.
Samedi, donc, prévoyant la confrontation entre les deux extrêmes devant un café de la place des Halles, nous avons fait notre travail : prendre des photos des deux camps au moment du crachat de haine. Nous pensions alors, compte tenu de nos prises publiques de position contre les idées putrides des Vox Populi, Loup Turones (voir NR du 8 mai)… que les ruades antipresse viendraient de l’extrême-droite. Erreur ! Une fois de plus, elles sont venues d’un noyau dur d’ultra-gauchos, violents et militants d’une liberté qu’ils réclament pour eux seuls. La Gay Pride méritait mieux que ces grossiers manipulateurs.

Leur presse (François Bluteau, La Nouvelle Répugnante), 23 mai 2011.

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Marche de nuit féministe et non-mixte Samedi 11 juin 2011 à Paris

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Rage de Nuit.

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Intervention à la Fête de la Rose – Paris 11e, 21 mai 2011

Samedi 21 mai, boulevard Richard Lenoir, la section socialiste du 11e arrondissement de Paris organisait sa Fête de la Rose, en présence de Rémi Féraud, Maire du 10e arrondissement, et de Patrick Bloche, Maire du 11e arrondissement et Député de Paris. Alors qu’au même moment la manifestation des Tunisiens de Lampedusa était interdite par les forces de l’ordre et la moitié des manifestants embarqués sans ménagement, nous nous sommes rendus à cette garden party socialiste pour interpeler les élus sur les promesses non tenues de la Mairie.

Patrick Bloche, dont nous confessons avoir interrompu le discours sans fin, en fit une grosse colère (imité fidèlement par son public) avant de partir bouder au loin comme une princesse offensée. On nous reprocha la « violence » de notre « agression ». Ainsi qualifie-t-on, au PS, une prise de parole sans déférence. On nous reprocha également de faire le jeu du Front National, argument qui revient fréquemment dans la bouche de cette gauche pour neutraliser toute contradiction. Enfin, on nous accusa d’être manipulés par l’extrême-gauche, ce qui rappelle le communiqué de presse de la Mairie suite à l’expulsion du 51 av. Simon Bolivar : Delanoé y accusait les Tunisiens d’être manipulés par des anarchistes. C’est bien grâce aux campagnes de diabolisation de ces deux catégories par la droite que le PS peut les utiliser aujourd’hui comme boucs émissaires.

Enfin nous sommes partis en laissant ce tract :

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Indymedia Paris, 22 mai 2011.

 

À la Fête de la Rose, les militants socialistes veulent tourner la page DSK

Envers et contre tout, la section socialiste du XIe arrondissement de Paris organisait samedi sa Fête de la Rose. Au programme, débats, stands et buvette, à mille lieux de l’agitation médiatique de cette semaine. Une ambiance presque trop tranquille, à peine perturbée par l’incursion agitée de quelques ultras mécontents.

Une petite quinzaine de stands, une estrade et des militants souriants. Boulevard Richard Lenoir, l’ambiance est bon enfant. Les T-shirts rouges sont de sortie, la buvette a déjà écoulé 30 litres de bière et sur la scène, on célèbre le 140e anniversaire de la Commune de Paris. De DSK, pas la moindre trace ni le moindre mot. Une semaine après la tempête médiatique, les militants semblent vouloir aller de l’avant. D’ailleurs, il n’a jamais été question d’annuler la fête. Danièle Hoffman-Rispal, députée de l’arrondissement, martèle : « Elle était prévue, donc elle se tient. Entre nous, on ne parle absolument pas de Dominique Strauss-Kahn. Les militants eux, ils bossent. La vie ne s’est pas arrêtée samedi dernier. »

Le mot d’ordre semble avoir été donné partout : les militants sont là pour parler du projet national, voté jeudi. Pas de DSK. « L’actu, c’est qu’on a voté le projet national. Le reste, à vrai dire, on n’en parle pas », renchérit Gilles, du stand de HES (homosexualité et socialisme).

Et comme pour illustrer ses propos, une petite chorale monte sur scène. Sur les paroles d’Herbert Pagani, le ton est donné : « France socialiste, puisque tu existes, tout devient possible, ici et maintenant ». Amen.

« L’occasion de tout remettre à plat » — Après cet intermède musical de qualité, direction la buvette. Mais là encore, les militants sont peu prolixes sur l’affaire DSK. Même si Clément, 26 ans, avoue être « super triste », il n’en est pas pour autant découragé. « Au contraire, c’est une chance, renchérit son copain Pierre-Henri, on a l’occasion de tout remettre à plat. »

Il faudra finalement attendre le discours du maire du XIe, Patrick Bloche, pour entendre parler de l’affaire Strauss-Kahn.

« On n’avait pas prévu de faire la fête dans ce contexte si particulier. Le sujet est au centre de nos préoccupations, mais c’est en nous rassemblant que nous allons puiser la force nécessaire. »

Et là, surprise, en plein milieu de son discours, l’élu est interrompu par un petit groupe qui l’interpelle sur les expulsions de Tunisiens. Le ton monte, l’assemblée se lève et on échange très vite des noms d’oiseaux. Enfin un peu d’action.

Dans la confusion générale, Alberto, 48 ans explique : « La mairie se fait de la pub, alors qu’en attendant, il y a des Tunisiens qui viennent de se faire embarquer par la police porte de la Villette. On vient perturber l’évènement, mettre la mairie de Paris face à ses responsabilités. » Dans la cacophonie, difficile de savoir qui est qui, on s’affronte à coups de « Hé la place de la Bastille, c’est là-bas » ou de « Arrête de m’appeler camarade ». Prends ça.

Au bout d’une vingtaine de minutes, la tension retombe et le petit groupe repart après avoir fait le tour des stands. Pas évident cependant de reprendre le fil. Patrick Bloche remplit nerveusement sa pipe et certains suggèrent de faire remonter la chorale sur scène pour apaiser l’ambiance. Philippe Wehrung, le responsable de la section, est au moins aussi rouge que son T-Shirt. Mais beau joueur, il concède : « Ça fait partie du jeu. Les ultras adorent taper sur le PS. » Un jeune homme, plein de bonne volonté, relance la sono pour disperser la foule.

Et les hauts-parleurs de diffuser à plein régime Help des Beatles.

Encore raté.

Leur presse (Cerise Sudry-Le Dû, Les Inrocks), 22 mai 2011.

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Manifeste de l’assemblée féministe de la Puerta del Sol (Madrid)

La Révolution sera féministe ou ne sera pas

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Nous sommes sur la place car :

— Nous voulons une société dont le centre soit les personnes et non les marchés financiers. Nous revendiquons donc la gratuité des services publics et vitaux que sont l’éducation et la santé face aux réductions sociale et à la réforme du travail.

— Nous exigeons l’usage d’un langage non sexiste qui nomme toutes les personnes sans trace d’homophobie, de machisme et de racisme.

— Nous voulons un compromis d’hommes et de femmes afin de construire une société qui n’admette pas la violence machiste.

— Notre corps nous appartient, c’est pourquoi nous acceptons les multiples formes de vivre le sexe et la sexualité (lesbiennes, gays, intersexuelles, bisexuelles, transexuelles, tansgenres, queers…).

— Nous revendiquons l’avortement libre et gratuit.

— Il est indispensable d’incorporer l’approche féministe au sein des politiques économiques, au sein du service public, dans la création d’un autre modèle de ville et au sein des politiques de l’environnement afin de sortir de la crise.

— Nous exigeons que les Emloyées domestiques ou Employées du foyer soient inclues au sein du régime général de la sécurité sociale.

— Nous exigeons que la transexualité ne soit plus traitée comme une maladie.

— Nous exigeons des papiers pour toutes et que les femmes migrantes jouissent de tous les droits.

Indymedia Paris, 22 mai 2011.

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Compte rendu de la manifestation des Tunisiens de Lampedusa le 21 mai à Paris

 

La manifestation Porte de la Villette a été interdite, la préfecture utilisant une variante de l’« argument » fabriqué par la Ville lorsqu’elle a justifié l’intervention policière commanditée contre l’occupation de l’avenue Simon Bolivar.

Gros dispositif policier, Bac par dizaines, présence de services anti-terroristes, bleus en pagaille. Un Tunisien blessé par la police évacué par les pompiers. Peu de « à papiers » présents, à l’exception de ceux qui ont été aux côtés des Tunisiens en lutte. Près de 70 arrestations dont une quinzaine de sans-papiers. Tout le monde est sorti du commissariat.

Plusieurs personnes qui depuis des semaines vivent terrées dans ce square de Porte de la Villette, soumis aux exactions, et notamment aux exactions policières (par exemple dans la nuit de lundi à mardi à 1 heure du matin des dizaines de flics sont arrivés avec des chiens, ont terrorisé tout le monde, menotté un gars puis l’ont relâché, juste comme ça) n’ont pas vécu ça comme un échec mais comme une tentative de sortir au grand jour, la tête haute…

Une petite blague en prime, entendue d’un Tunisien : « La police de Ben Ali on va bientôt dire qu’elle était moins pire que la police en France. Au moins elle ne harcelait pas les touristes. »

Liste Migreurop, 22 mai 2011.

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Rdv préparation repas au gymnase occupé par les Tunisiens

L’auto-organisation passe entre autres par la capacité à prendre en charge la bouffe collectivement.

Un rendez-vous est donné demain lundi 23 mai à 9h devant le gymnase pour mettre en place un espace cuisine à l’extérieur et préparer ensemble le repas du midi. Quelqu’un rapporte des gamelles et des brûleurs. Tout matos en plus est bienvenu [il y aurait besoin de grandes cuillères en bois, de couverts en plastique ou pas, d’assiettes en plastique ou pas, de couteaux pour découper les légumes (et pas pour se battre — ha ha ha…) et tout le petit matériel nécessaire à fabrication des repas (ouvre-boîte…)]. Il s’agira aussi d’organiser avec les Tunisiens la récup sur les marchés et dans les boulangeries.

Gymnase rue de la Fontaine au Roi, métro Couronnes ou Belleville

Indymedia Paris, 22 mai 2011.

 

France : migrants tunisiens dispersés

Cinq cents migrants tunisiens qui s’étaient rassemblés aujourd’hui à Paris ont été dispersés par la police dans la confusion et des interpellations ont été effectuées parmi leurs soutiens. La préfecture de police a précisé à l’AFP que « 15 Tunisiens et 51 anarcho-autonomes ont été interpellés pour vérification d’identité ».

Quelques journalistes, dont celui de l’AFP, et des photographes ont également été interpellés avant d’être relâchés sur présentation de leur carte de presse. Interrogée, la préfecture de police a précisé qu’il y avait sur place « certains éléments que la police voulait contrôler ».

À l’appel du collectif des Tunisiens de Lampedusa, le cortège des migrants parti du XIXe arrondissement (nord de Paris) qui souhaitait se rendre vers Belleville (XIe arrondissement) a été bloqué par un imposant dispositif des forces de l’ordre.

Les manifestants se sont alors dispersés et repliés vers le square de la Villette où ils campent depuis plusieurs semaines afin d’échapper aux interpellations, scandant « Liberté » et « Des papiers pour tous ».

Leur presse (Agence Faut Payer), 21 mai 2011.

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Témoignage de camarades sur les occupations de Barcelone et Grenade

Témoignages et récits de l’Espagne, par Federico (Barcelone) et Paolo (Grenade)

Esta es democrazia !

Il n’est pas facile de raconter ce qui se passe aujourd’hui en Espagne. Beaucoup de choses différentes sont en train de se rejoindre, de nombreuses réalités et de nombreuses formes d’indignation, ainsi que beaucoup de rage.

Dans plusieurs villes d’Espagne, les gens occupent naturellement les rues, jour et nuit, en faisant des camps, des repas sociaux et surtout de grandes assemblées publiques.

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Il n’y a pas de coordination nationale, ni de structure ou de plate-forme commune, bien que Madrid reste le centre de référence et que la forme et les contenus des manifestations soient les mêmes dans toutes les villes.

Tout a commencé par une manifestation spontanée diffusée par les social network. La manifestation organisée par « democraciarealya », qui propose un ensemble de droits minimaux, est fixée pour le 15 mai, exactement une semaine avant les élections municipales. Elle se nomme « Toma la Calle ! No somos mercancìa en manos de políticos y banqueros » (Prends la rue ! Nous ne sommes pas de la marchandise en main aux politiques et aux banquiers).

L’objectif est ample dès le premier moment, ce n’est pas Zapatero, ni le PP, mais l’ensemble du système qui ne fonctionne pas, victime du marché : ils chantent « los mercados yo no le ho votado » (moi les marchés je ne les ai pas élus).

Un autre ennemi est le bipartisme, le système politique étouffant qui ne représente pas les besoins de la population. Dans la ville de Madrid, une grande partie de Juventud Sin Futuro est présente, un mouvement qui le 7 avril avait rassemblé dans les rues la rage des générations précaires.

À la fin de la manifestation du 15 mai à Madrid, les personnes qui décident de rester sur les lieux sont pourchassées par la police. Le fait déclenche des réactions dans toute l’Espagne et en deux jours de nombreuses villes commencent à mettre en pratique des camps provisoires au centre des places : Madrid, Barcelone, Bilbao, Grenade, Saragosse, Valence, Malaga…

Dans toutes ces villes se créent des assemblées et des organismes autogérés de résistance qui transcendent la plateforme initiale : comme plusieurs feux nés d’une même étincelle.

L’objectif déclaré est d’atteindre le 22 mai, jour des élections municipales.

Le mouvement espagnol se définit partout comme étant asyndical et apartitique, par conséquent les drapeaux ou les symboles sont interdits durant les manifestations (c’est presque incroyable de ne voir même pas un drapeau catalan à Plaza de Catalunya bondée). Une des chansons qui revient sans cesse dans les places est « El pueblo unido funciona sin partido » (Le peuple unit fonctionne sans parti).

Ce rejet de la politique institutionnelle n’est pas seulement une réaction négatif, mais aussi une charge totalement positive : le mouvement a l’assemblée publique comme seul espace de décision. Durant les assemblées, on chante « Esta es democracia ».

C’est incroyable de constater qu’on n’entend jamais parler de partis politiques, de Zapatero et du PP. L’ennemi est le système, le capitalisme, la consommation indiscriminée. Les partis ne sont pas pris en compte, et leurs déclarations ne sont pas commentées. Ils sont, de fait, complètement délégitimés.

La situation politique

En Espagne, le chômage des jeunes est encore plus lourd qu’en Italie (on parle de 40-45% de jeunes qui reçoivent le paro, l’équivalent de l’allocation chômage). Après le boom économique immobilier de ces dernières années, les dettes pèsent considérablement et Zapatero a adopté une politique d’austérité face à la crise, caractérisée par de grands financements aux banques et des coupes vertigineuses du système public.

En outre, dans tout le pays, il existe des ordonnances interdisant les formes de vie sociale, y compris les rassemblements dans les places. Dans ce sens, les pratiques exprimées sont encore plus radicales, puisqu’elles brisent explicitement les interdictions de ces ordonnances.

Dans les Universités vient d’arriver le Plan Bolonia, avec modification des parcours d’études et hausse des impôts. Il est inutile de souligner que le processus de Bologne accentue cette situation de précarité. Se crée donc la génération « Nini » : Ni trabajo, Ni estudio (Ni travail Ni étude). Ceux qui terminent leurs études ne savent pas quoi faire de leur vie.

La recherche souffre des coupes et les chercheurs sont obligés de survivre en allant de « beca » en « beca » (la beca est la bourse d’étude). Certaines personnes ayant dépassé la quarantaine vivent encore de bourses.

L’Europe

Les caractéristiques communes avec l’Europe sont nombreuses, en commençant par la crise et les mesures d’austérité. Mais il est encore plus intéressant d’analyser les particularités de ces résistances. Par qui sont composés ces mouvements espagnols ? Difficile à dire, car chaque ville s’organise autour de son assemblée indépendante et souveraine, qui à son tour est composée de différentes réalités. Nous devons reconnaître la primauté de la ville de Madrid qui déploie les Book Block déjà utilisés à Londres et à Rome, bien que la forme du camp rappelle d’autres luttes. Tout d’abord les révoltes du Caire, même si en parlant avec les gens, il semblerait que les suggestions les plus fortes viennent non seulement du Maghreb, mais aussi de l’Islande. Connecter ces révoltes est un enjeu qui commence à se faire entendre !

Cependant, le caractère urbain de ces manifestations espagnoles doit être souligné. Ces luttes sont enracinées dans la ville, et ce n’est pas un hasard si elles décident d’en occuper les points cardinaux. En Italie, on utilise des formes telles que « Riprendiamoci le città » : c’est exactement ce qui se passe en Espagne. Les pratiques en acte sont pour ainsi dire pleinement européennes.

Les assemblées

C’est peut-être le point le plus intéressant. Comment s’organise cette énorme masse de différences ? Il est clair que les réseaux sociaux ont une importance fondamentale. Twitter fonctionne pour mettre à jour, confirmer ou réfuter les infos données par la presse ; Facebook est principalement utilisé pour la circulation de matériaux divers et la promotion d’événements.

Les blogs, comme celui créé par les manifestants de Barcelone, donnent la possibilité de commenter toutes les décisions prises de jour en jour.

Cependant, les assemblées restent la réelle spécificité de ce mouvement : car il ne s’agit pas seulement d’étudiants, ni seulement de travailleurs. C’est la ville entière qui parle.

Les jeunes sont certainement en majorité, cependant, ils se sont ramifiés, ils ont étendu leurs activités ; les comités de citoyens s’unissent aux groupes étudiants et aux personnes au « paro ».

À Barcelone, des milliers de personnes se rassemblent chaque soir une heure ou deux pour chanter et crier leur indignation collective, avant que les porte-parole des comités de travail, qui s’étaient réunis l’après-midi, ne s’expriment durant l’assemblée plénière face à une masse vaste et silencieuse.

Les assemblées sont très techniques, l’argument principal est « comment s’organiser », mais chaque ville a ses particularités.

Granada est un cas singulier. Des « dispositions pour la gestion des assemblées » ont été formulées. Dans ces accords, il y a les « minimos », c’est-à-dire les principes minimaux que chacun doit respecter. Le plus important est que le seul lieu de décision est l’assemblée.

Pour travailler sur ces points minimaux, ils identifient les mécanismes, la forme de l’assemblée. Tout d’abord, la présence d’un modérateur qui dicte l’ordre du jour, donne les tours de parole, les clôt. Il invite les intervenants à ne pas se répéter, il demande si la personne concernée a d’autres questions, et dans le cas contraire l’invite à retourner s’asseoir.

On n’applaudit jamais, mais on fait une sorte d’applaudissement silencieux. Ceci implique qu’il y ait très peu de discours instigateurs. La participation de la population est très élevée. Et le droit de parole est toujours respecté, même lorsque la situation est très tendue.

À la fin d’un tour de parole, les gens sont invités à voter. Le vote n’est pas une question mécanique, il n’y a pas de majorité numérique ni le risque d’approbation avec un écart de deux voies. Le vote est le témoignage d’un consensus collectif, même si la situation est proche de la parité, on continue à discuter.

Dès les premiers jours, des groupes de travail qui s’occupaient de « radiodiffusion », « sécurité » et « presse » se sont constitués. Aujourd’hui, à Grenade un groupe de « propositions » s’est ajouté ; tout le monde (2000-3000 personnes) a reçu des feuillets pour rédiger des propositions pratiques. Six groupes de bénévoles se sont créés, une douzaine de personnes par groupe, afin de classer ces propositions, de les rassembler et de les donner à l’Assemblée le lendemain pour en discuter. La seule interdiction est que les propositions ne soient pas contraires aux « minimos ».

Il s’agit d’une étape importante. Le mouvement commence à se distinguer par des demandes spécifiques, qui sont construites dans un processus pleinement participatif.

On entend parler de développement durable, de lutte contre la précarité, de lutte contre la corruption, de sensibilisation des consommateurs. Il n’y a pas une seule ligne de pensée, mais la primauté de certains sujets nécessaires au changement du système. Cela pourrait être un tournant, le moment où l’on commence à construire et non seulement à refuser.

Un facteur commun aux assemblées et aux groupes est à souligner : le soin envers les choses et les personnes. Une grande sensibilité pour l’environnement (les assiettes en plastique sont réutilisées par des milliers de personnes), le nettoyage est organisé collectivement. On perçoit que le monde peut changer, mais que pour que le monde change il faut mettre en pratique le changement. Le concept « Esta es Democracia » est affronté jusqu’au fond.

Tout est mis en œuvre pour que la participation soit collective. Le vote et les interventions sont deux formes de participation, et les règles de conduite sont claires pour tous.

Des tracts avec les droits fondamentaux de chacun en cas d’arrestation sont fournis, et plusieurs pancartes expliquent ce qu’il faut faire en cas d’évacuation. Ces modes de comportement, proposés en un premier temps, ont été discutés et votés. C’est clair que le thème le plus chaud est la relation avec la police.

Relations avec la police

Le mouvement est pacifiste. Ce qui ne l’empêche pas d’être radical. L’objectif principal reste toujours celui de changer le système, créer un monde qui considère les personnes en tant que telles et non une valeur d’échange ou de sommaires consommateurs. Nous avons dit que l’ennemi n’est pas le PSOE ou le PP, par conséquent l’ennemi n’est pas la police. Les policiers ne sont que des travailleurs qui obéissent aux ordres.

Ceci ne signifie pas qu’il faut subir. Bien au contraire, les numéros d’immatriculation des policiers qui côtoient les places sont enregistrés, tout abus ou violence est automatiquement dénoncé. Les gens savent quelle attitude adopter. En cas d’hostilité, la police est ignorée. Les droits en cas d’arrestation sont rappelés en permanence, ainsi que les numéros de téléphone de nombreux avocats. La forme est celle de la résistance passive. Les épisodes de tension n’ont pas modifié le comportement des gens.

La police n’est pas un problème, chaque fois qu’il y a une provocation ou une menace, on trouve un moyen de résoudre la situation qui ne soit pas frontale. Les objectifs demeurent : a) occuper la place le plus de temps possible et b) la lutte contre le système.

Le radicalité du mouvement réside dans son obstination. Après une première évacuation, on retourne toujours au même endroit (c’est arrivé à Granada, Madrid et Barcelone). En considérant les mouvements politiques à l’heure actuelle, ainsi que leur diffusion, une intervention policière rendrait les manifestations encore plus fortes. En ce moment même, le mouvement est soutenu par toute la société dans son ensemble ; les interventions de la police seraient donc tout à fait arbitraires et ne cesseraient de renforcer l’indignation commune.

Vamos Arriba este es un atraco

C’est curieux de lire et écouter, de l’Espagne, les témoignages recueillis ces derniers jours à Tunis.

Il semble que les centaines de milliers de personnes qui sont descendues dans les rues et qui campent dans les places publiques de tout le pays, après les manifestations du 15 mai, fassent partie de cette même vague qui s’est soulevée au Maghreb récemment, et qui a traversé aussi bien Londres, Rome, que le reste d’Europe.

Ce sont ces mêmes jeunes sans avenir, une génération précaire et hautement qualifié, qui traînent cette nouvelle révolte massive, en réclamant démocratie, liberté et dignité.

C’est avant tout une révolte contre l’existant, contre un présent figé entre précarité et chômage, contre l’austérité de l’argent aux banques et des coupes au service public (par ordre chronologique, la dernière à être touchée est la santé). Une révolte contre la politique libérale de gestion de la crise du gouvernement « socialiste » de Zapatero, contre les banques et le système financier, contre ceux qui se sont enrichis de la pauvreté des autres.

Une révolte contre et au-delà des partis politiques et des syndicats, considérés complices des pouvoirs économiques, bref, contre et au-delà d’une gouvernance défaillante et incapable, non seulement de représenter, mais aussi d’interpréter et communiquer avec la place publique.

Ce n’est pas un hasard que les rassemblements spontanés, nés dans une dizaine de villes espagnoles, aient paralysé médiatiquement et politiquement la campagne électorale des élections administratives de dimanche prochain. Le Parti populaire s’agite contre le gouvernement et appelle à l’ordre public, le PSOE a mis en scène une maladroite et paternaliste tentative de dialogue (bien qu’il soit violemment attaqué par la protestation), et tous s’interrogent avec anxiété en essayant de quantifier les voix perdues. Essentiellement, ils ne sont pas en mesure de répondre et d’interagir au niveau du discours imposé.

La décision récente d’interdire toute manifestation durant la période électorale (samedi et dimanche) résume toute la difficulté des institutions à répondre, ainsi que l’intelligence et la force du mouvement.

La non-violence déclarée dès le départ s’est traduite en une résistance radicale passive et dans l’occupation obstinée de tous les lieux centraux et symboliques de la ville, en termes de circulation, commerce et tourisme. Un mécanisme qui s’est déclaré s’être inspiré de la Révolution Égyptienne, qui communique en permanence sur le web et qui attire le consensus de larges segments de la population. À l’heure actuelle, l’utilisation de la force par les institutions locales pourrait obtenir un résultat contraire à celui recherché.

En réalité, ce qui peut arriver dépend avant tout de la capacité de ce mouvement à traduire l’indignation en revendications concrètes, plutôt qu’en prétentions justicialistes de moralisation ou perfectionnement de la classe politique.

Tout dépend de la façon dont le système auto-organisé, minutieusement calibré dans chaque ville (commissions opérationnelles, organes de débat et discussion, assemblées plénières), commencera à fonctionner non seulement par des déclarations de principe, mais dans la perspective de lutter pour le welfare. Il faut espérer que les différents rassemblements de chaque ville, indépendants mais interactifs, ne s’isolent pas, mais interagissent avec les autres villes. Et pourquoi pas, avec le reste de l’Europe.

Le Réveil, 22 mai 2011.

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CQFD no 89 (mai 2011) en kiosques

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Sur la lutte en cours à Marseille…

 

Ce texte, mis en ligne avec beaucoup de retard, situe et explique un peu mieux le début de la lutte collective qui se passe depuis un petit mois à Marseille, et notamment à la Chrysalide, contre la traque aux sans-papiers et pour la liberté de circulation et la régularisation globale des migrants. Cette lutte mêle les camarades des deux côtés de la Méditerranée dans un joyeux bordel ! Depuis la manif et la rafle qui sont décrits ci-dessous, les événements se sont un peu précipités : rafles, arrestations, expulsions, manifs sauvages, organisation de la lutte, etc. En tout cas, pour suivre et participer au micmac, deux réunions publiques ont lieu chaque semaine à la Chrysalide à 18h le mardi et le vendredi… venez nombreux, il faut du soutien.

Le samedi 30 avril à 14h, une manifestation est partie de la place Cadenat à la Belle de Mai pour rejoindre le Centre de Rétention de Marseille. Nous avons traversé le bd National, la rue Félix Pyat jusqu’au Canet. Tout au long du parcours, mis à part quelques aigris, les gens étaient plutôt solidaires. Cette manif était prévue pour exprimer notre solidarité envers les inculpés de l’incendie de la prison pour sans-papiers du Canet le 9 mars. Aujourd’hui trois d’entre eux sont en prison au Baumettes. Le Centre de Rétention a été fermé pendant un mois et demi suite à cet acte de révolte.

À notre arrivée à proximité du CRA, trois flics en civil (BAC) ont tenté d’arrêter un manifestant. Pour une fois nous avons pu empêcher collectivement cette arrestation. Quelques CRS en tenue anti-emeute protégeaient l’entrée de la prison. Nous avons rejoint la rue surplombant le centre, et de là, nous avons pu échanger des cris et des signes avec plusieurs prisonniers parqués dans une petite cour.

Depuis sa réouverture, le CRA ne désemplit pas, bien au contraire. Suite aux révoltes en Tunisie, une brèche est ouverte dans une frontière de l’Europe. Des centaines de migrants arrivent en France via l’Italie, un grand nombre se retrouve à Marseille.

La Porte d’Aix devient un point de fixation. Des associations, en particulier Dignité Tunisienne, proche du RCD (ancien parti de Ben Ali) tentent de « canaliser »,  « trier », « recenser » les migrants. En Tunisie, comme ici : « Ben Ali dégage ». Leur but est d’organiser ce qu’ils appellent des « retours volontaires » et aussi garder leur statut de notable et d’interlocuteur auprès de l’État français. Les migrants, parqués Porte d’Aix, lieu connu pour les rafles régulières qui s’y déroulent, sont une proie facile pour les flics.

Le 27 avril au soir, une dizaine de camions de keufs sont là pour les contrôler. Ils sont ensuite alignés sur le côté de l’Arc de triomphe avant d’être embarqués et dispatchés vers différentes destinations (commissariat, foyer du SAMU social, Centre de Rétention).

Certains, déjà sur place, préviennent de la rafle en cours, grâce au numéro d’urgence de la liste téléphonique  d’alerte. Cette liste sert à s’organiser et réagir face aux opérations de police (rafles, expulsions…). Une quarantaine de personnes arrive et tente de bloquer les camions qui embarquent ceux qui sont arrêtés. D’autres profitent de la confusion pour échapper à la police. Les blocages et les cris de révolte continuent pendant environ une heure, le but étant de saboter et rendre visible l’opération en cours.

La réaction des passants et des automobilistes est mitigée, même si certains rentrent dans la mêlée. C’est alors que les CRS interviennent violemment aidés par la brigade canine. Les coups de pieds volent, les flics lâchent du lest à leurs chiens pour nous intimider et débloquer la rue. Contraints à reculer par les forces de l’ordre, les fourgons parviennent à se frayer un chemin. Sous nos cris de rage, les derniers flics récupèrent leurs chiens et rentrent à la niche.

La chasse est ouverte. Depuis  à la Porte d’Aix, à la gare St-Charles… la présence policière est constante. Les interpellations se succèdent.

Le jeudi 28 avril, une quinzaine de personnes se font serrer à la descente du train en provenance de Nice. Tous les jours les migrants se font harceler et arrêter, un nombre de plus en plus important est expulsé directement vers l’Italie sans passer devant le juge. Hier encore, 7 se font choper porte d’Aix, 2 réussissent à s’échapper en courant. Ces chiffres sont loin d’être exhaustifs.

La police et l’armée quadrillent le territoire. En ce moment  de façon intensifié, mais déjà en temps normal, le contrôle est  permanent.  Ce qui se met en place, comme d’habitude sous prétexte de « situation d’urgence », ce sont des mesures d’exception qui vont devenir la règle.

Pour participer à la lutte, des réunions publiques ont lieu tous les Mardis et Vendredis à 18h au local de La Chrysalide, 14 rue Benedit (entre la Friche et le Parc Longchamp).

Infos Anti-autoritaires en Cévennes à l’Assaut des Montagnes ! 22 mai 2011.

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Canaille, une caisse de solidarité sur Marseille destinée à s’organiser face à la répression

Marseille Infos Autonomes, 23 avril 2011.

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Caisse de soutien angevine

Je vous écris pour ajouter un autre lien dans votre liste de caisses de soutien.

Ça se passe sur Angers durant une cantine végétarienne qui a lieu tous les vendredi midi à l’Étincelle (un lieu militant, associatif et autogéré).

Pour un peu éclaircir la chose, je vais expliquer un peu comment ça se passe.

Déjà c’est une cantine qui a vu le jour depuis un peu plus de deux ans. Bien sûr, tout le monde est le ou la bienvenue pour venir cuisiner ou/et manger ! Les aliments utilisés pour cuisiner viennent principalement des récup’. Elle marche sous un système de prix libre, qui du coup, sert à alimenter la cantine (si jamais il n’y a pas eu de récup’) mais aussi une caisse de soutien pour les personnes ayant des problèmes face à la justice. Après, en dehors des vendredi, on a déjà fait des petits dej’ avant des manif’, des cantines avec les lycéens qui bloquaient, une grosse cantine durant un festival… Enfin, on a écrit un tract (ci-dessous). Et pour nous contacter, c’est cette adresse mail.

Cantine végétarienne de l’Étincelle – 31 décembre 2010.

 

La Cantine végétarienne de l’Étincelle

La cantine végétarienne/végétalienne existe depuis deux ans à l’Étincelle.

Ce n’est pas un restaurant, mais un repas autogéré, tout le monde peut participer à la récupération, au menu, à la vaisselle, à la cuisine…

Le repas est préparé à base d’aliments récupérés en fin de marché ou dans les poubelles des supérettes.

La cantine est à prix libre (tu donnes ce que tu veux/peux). Cet argent permet d’acheter ce qui ne peut pas être récupéré et aliment une caisse de soutien aux personnes en difficulté face à la justice.

Pour des raisons politiques, philosophiques, sociales, écologiques et économiques, le végétarisme nous tient à cœur. Si tu te poses des questions sur le sujet, tu peux venir en parler autour d’un bon repas car la cantine est aussi et surtout un moment d’échange et, lorsque le temps le permet, une occasion de se réapproprier la rue avec joie et subversion.

On se retrouve pour la récup’ le Jeudi à 20h devant l’Étincelle.
Pour préparer le repas le Vendredi à 10h30, et pour manger à 12h30.

L’Étincelle – 26 rue Maillé à Angers

Billet initialement publié par Le Jura Libertaire old school le 22 janvier 2011.

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Modeste contribution joyeuse à la lutte des Tunisiens de Lampedusa à Paris

Dans la nuit câline du 19 au 20 mai, comme une envie de briser l’ennui et de décompresser, une pointe piquante et un marqueur en poche, nous nous rendons gaiement sur le Quai de Valmy, où sont toujours entreposées de cinq à dix voitures de fonction de la mairie ainsi que quelques bagnoles de la Croix-Rouge (à bons entendeurs !).

 

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Spontanément nous nous sommes dit « Oh mais dis donc, la mairie nous prend vraiment pour de sacrés cons ! ». C’est alors que, héroïquement, nous avons vaillamment crevé les quatre pneus de 5 utilitaires de la mairie et apposés avec hardiesse et sans retenue quelques tags dessus « Vas-y toi-même dans ton foyer de merde Bertrand », « Le maire et ses adjoints au poteau », « Lampedusa ! » et « Brûle ! ». Sur le pare-brise, une petite note est laissée avec fougue sur l’un des véhicules stipulant toniquement « Tu cède ou la prochaine fois ça brûle ».

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Une bagnole de la Croix-Rouge, qui faut-il le rappeler, gère des prisons pour étrangers et des camps aux quatre coins du monde, se retrouve en Incapacité Totale de Travail pour la même raison, avec sur la carrosserie : « Gérez les nonneries, pas les prisons » et « Matons ! ».

Plus loin, une voiture d’un sous-traitant d’Eiffage qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment, se retrouve homériquement flanquée d’un « Je construis des prisons, chiez sur mon pare-brise », deux de ses pneus seront en grève reconductible dès demain matin.

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Alors que nous avions pourtant décidés en réunion préparatoire de cette action incroyable d’aller danser le twist, nous changeasses nos plans, car après tout, tabernacle ! Et quel malheur pour eux, les bourgeois n’ont pas été oubliés dans cette folle escapade, puisque possédés par l’ire de Tanathos, nous tagâmes des choses comme « Envoie la note du garage à Bertrand, connard » ou « T’avais qu’à pas être riche » et nous crevâmes les pneus de quelques 4×4 (Porshe Cayenne, Mercedes & co) et autres voitures de bourges, parce que bon, ça fait toujours plaisir ! On se dit qu’on cherchera un truc super théorique qui sonne bien plus tard, car la fatigue nous frappant tel un poing de harraga contre une molaire de shmidt, et le besoin impérieux, impérial et ’importnawak de se reposer avant la manif de demain 15h au square Porte de la Villette se faisant ressentir dans la partie inférieure de nos bien beaux mollets sur-entrainés, nous mirent un terme à cette procession ultra-violente d’ultra-gauche.

On se dit que tant qu’on crèvera la dalle et que tous ceux qui le souhaitent n’auront pas leurs papiers, un logement et 8000 € de parachutes dorés par mois, on crèvera leur pneus, parce qu’on est relous.

De bien braves ornithorynques en rut

Indymedia Paris, 21 mai 2011.

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[anti-Loppsi] Caravane des Gueux : du 1er au 12 juin en Bretagne

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[antipub] Décoration murale – métro de Paris, 19 mai

Excédé-es par l’omniprésence de la publicité, et conscients des nuisances qu’elle provoque, une cohorte d’usager-es (pardon, de client-es…) du métro parisien a décidé, jeudi soir, de se réapproprier cet espace public, injustement confisqué. Armé d’ongles acérés, de marqueurs aiguisés, d’aérosols colorés, d’ouvre-boîtes tordus et de leur imagination débordante, ce petit groupe a  fait subir à la propagande consumériste le châtiment qu’elle mérite.

Arrachée, lacérée, barbouillée, retournée, et recouverte de messages subversifs et rageurs, la pub en a pris plein la gueule dans les wagons, les couloirs, et sur les quais des lignes 6, 4, 12, 7 et 10.

Bien fait pour elle.

20 mai 2011.

Anti-pub vaincra !

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Un peu plus de liberté pour les militants d’Action Directe

Quelques précisions sur la situation actuelle vu le tout et n’importe quoi entendu et lu dans les médias :

Jean-Marc Rouillan arrivé hier [18 mai] à Marseille, est à partir d’aujourd’hui en semi-liberté pour un an (il avait déjà effectué 10 mois de cette peine avant sa réincarcération, mais la cour d’appel a refusé d’en tenir compte). Il travaillera la journée aux Éditions Agone et le soir et les week-ends, il sera obligé de rester dans sa chambre avec la surveillance du bracelet électronique (et non pas en cellule aux Baumettes comme la première fois). Il n’aura pas le droit de s’exprimer sur ses livres ou politiquement. Il pourra publier ses livres mais sans publicité. 40% de son smig est récupéré par l’État…

Georges Cipriani est passé le 3 mai de la semi-liberté à la liberté conditionnelle et cela pour 5 ans. Plus de prison mais interdiction de quitter le département…

Régis Schleicher bénéficie de ce régime deuis l’an dernier, Nathalie Ménigon depuis 3 ans donc dans 2 ans elle pourra enfin se déplacer librement.

19 mai 2011.

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[Madrid] Les anarchosyndicalistes travaillent

Nouvelles reçues d’un compagnon anarchosyndicaliste madrilène

Tous le monde est concentré sur le devenir de cette concentration et l’alternative proposée par les petits militants de voter en masse est en train de partir en fumée au vu des vraies propositions qui sont faites par des groupes avant appelés « radicaux » et désormais « indignés ». La presse a diffusé en première page ces évènements même aux States. C’est aussi le cas chez nous.  Je ne suis pas resté cette nuit car j’avais trop sommeil mais ce soir rebelotte : on squatte la place et ceci jusqu’à l’instauration d’une entité populaire assemblaire comme seule et unique voie à la gestion d’une fédération. Il n’y a pas d’autre alternative !

« La lucha está en la calle y no en el parlamento. »
« La lutte est dans la rue et pas au parlement. »

Le problème c’est que ça reste salement democratique. Les gens du syndicat (CNT-AIT) sont en train de gérer les besoins et de coordonner les bouffes et l’info. Nous n’avons toujours pas distribué de flyers et le seul message pour le moment est en pancarte (de 12 mètres !) et en chants, telle que doit être la lutte. Nous sommes entrés quelques-uns dans les diverses commissions (assemblées) qui rodent autour de la place et qui sont certainement infiltrées par des flics ou des pigistes. Je me suis moqué ouvertement de [la commission] communication car ils prétendent faire la révolution sur twitter et comme tous ont un teléphone avec 3G internet et tout ça ils n’ont même pas « piraté » les réseaux voisins. Je vais me mettre [dans la commission] « art » — les gens qui font les affiches.

Je t’envoie d’autres photos…

Grève générale indéfinie ! Que personne n’aille bosser le lundi…

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Atheneo du Puy-de-Dôme, 20 mai 2011.

 

Madrid : la rage des exploité-e-s

Dimanche 15 mai, a vu une multiplication de rassemblements et de manifs en Espagne, qualifiés d’« anti-système » par la presse aux ordres. À travers tout le pays, des dizaines de milliers de personnes sont sorties du mirage consumériste pour reprendre les rues. La répression ne sait pas faite attendre. Rappelons que c’est le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol qui est au pouvoir. À Madrid, des centaines de keufs déployés. Qui ont chargé et tiré dans la foule, faisant des dizaines de blessé-e-s et arrêtant 24 personnes (dont un compagnon de la CNT-AIT es). Les images et les vidéos qui nous parviennent sont d’une extrême violence. Flics, Porcs, Assassins.

Depuis, la Puerta del Sol (place principale de Madrid) est occupée sauvagement. Les réformards de « Democracia Real », qui ont participé aux manifs et ont applaudi les arrestations, ont été viré-e-s. À la Puerta del Sol, la masse de gens a empêché une charge de flics. Plusieurs centaines de personnes sont là, et ça gonfle au fur et à mesure. Des militant-e-s de la CNT-AIT, de la Federacion Iberiqua de Juventes Anarquistas et  ainsi que des membres du Centre Social Occupé Casablanca se sont joints à la fête. Les soirs, se déroulent des assemblées populaires.  Ci-dessous quelques photos envoyées par un compagnon anarchosyndicaliste madrilène.

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Manif du 15 mai

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Occupation sauvage de la Puerta del Sol

Bien évidemment, l’Union Locale de la CNT-AIT 63 apporte tout son soutien aux enragé-e-s de la guerre sociale !!

« El pueblo unido siempre será vencido (si no tiene armas). » « Le peuple uni sera toujours vaincu (s’il n’a pas d’armes). »
« Lo llaman democracia y sí, lo es. » « Illes l’appellent démocratie et oui, ça l’est. »

Slogans anarchistes inventés hier, en réponse aux démocrates.

Un anarchosyndicaliste clermontois, avec l’aide d’un compagnon madrilène
Atheneo du Puy-de-Dôme, 18 mai 2011.

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[Espagne] Rassemblement Samedi 21 mai à Clermont-Ferrand

Appel à un rassemblement ce samedi 14h30 place de la Victoire à Clermont-Ferrand

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ESPAGNE, UN AIR DE REVOLUTION ?

Dimanche 15 mai, à travers toute l’Espagne, furent organisés des rassemblements, des manifestations, pour laisser éclater la rage. Des manifestations contre le système, la paupérisation rampante, la répression, le racisme d’État, la mise à sac de la planète (d’ailleurs comme ici non ?). Nos compagnes-ons espagnol-e-s sont descendu-e-s par dizaines de milliers dans la rue, notamment pour en finir avec le mirage consumériste.

Mais, car il y a toujours un mais, en Espagne comme ici, comme en Syrie… l’État (de droite comme de gauche en Espagne) et ses bras armés, polices, médias… ne supportent pas les contestations (révolutionnaires ?).

À Madrid, la police a chargé les manifestant-e-s, et tiré dans la foule. Résultat, des dizaines de blessé-e-s, une ville quadrillée par les forces du désordre. Et 24 arrestations, dont un militant de la CNT, section espagnole de notre Association Internationale des Travailleurs-euses (AIT). L’exploitation et la misère sont globales, notre lutte aussi.

Immédiatement, la presse espagnole, aux ordres du capitalisme, a soutenu la répression. Il n’y a ni débats, ni opinion. Pourtant, l’auto-organisation se propage partout en Europe : en Grèce, au Portugal, en Angleterre, en Islande et maintenant en Espagne. Mais tout cela est occulté par les médias. Il faut ouvrir les yeux, prendre conscience qu’aujourd’hui, il est possible de détruire ce qui nous détruit. Depuis, les rassemblements de soutien se multiplient. À la Puerta del Sol (place principale de Madrid), se tient un campement sauvage. La police ne peut intervenir, la place est noir de monde. Chaque soir, se tiennent des AGs populaires.

Nous nous rassemblons aujourd’hui pour soutenir les enragé-e-s de cette guerre sociale qui monte, de Madrid à Tripoli, de Tunis à Paris. Et pourquoi pas ici ??Pour exiger la libération immédiate des arrêté-e-s madrilènes du 15 mai.

ON A EU ASSEZ DE CHEFS, ESSAYONS UNE FOIS NOUS-MÊMES !
UNE ATTAQUE CONTRE L’UN-E EST UNE ATTAQUE CONTRE TOUTES ET TOUS !
FACE À L’ÉTAT ET AU CAPITAL, ORGANISE-TOI ET LUTTE !

Tract CNT-AIT 63 écrit avec un militant anarchosyndicaliste de la CNT-AIT espagnole.

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En guise de bilan de l’infiltration du Groupe anti-répression (Lausanne) par une agente de Securitas

Cette brochure fait le bilan de deux ans et demi de procédure pénale intentée par le Gar contre Securitas et Nestlé suite à la découverte de son infiltration par une agente de Securitas. Un exemple de non-instruction :

Le 12 juin 2008, le reportage de la TSR « Temps présent » révélait au public qu’un groupe de travail d’Attac-Vaud avait été infiltré, de 2003 à 2004, par une agente de Securitas, se présentant sous la fausse identité de Sara Meylan, pour le compte de l’entreprise transnationale Nestlé. Quelques semaines plus tard, le groupe anti-répression de Lausanne (Gar), apprenait qu’il avait été gratifié du même genre d’intrusion indésirable. Cette brochure fait le point sur la situation :

Éditions T’Okup’, 19 mai 2011.

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[Tours] Les « anti-Loppsi 2 » évacués

Les campeurs manifestant contre la loi sur la sécurité intérieure (Loppsi 2) ont été évacués dans le calme du rond-point des Mariniers, hier matin.

Tout s’est passé dans le calme comme nous le souhaitions, se réjouit M. Perez, directeur de cabinet du préfet d’Indre-et-Loire. Hier, à partir de 7h, les forces de l’ordre ont, en effet, procédé à l’évacuation du campement de manifestants « anti-Loppsi 2 » qui s’étaient installés aux abords du rond-point des Mariniers, sur le quai des Tanneurs, à Tours.

Cet épisode marque la fin (provisoire ?) d’une série d’occupations par les mêmes manifestants de plusieurs lieux fréquentés du centre-ville.

Une première tentative avait eu lieu la semaine dernière : ils voulaient installer leurs tentes et leurs yourtes sur le parvis de la cathédrale.

Refus de la municipalité qui avait donné en échange un accord tacite pour une occupation dans l’enceinte du château de Tours (lire notre édition du vendredi 13 mai). Mais, à l’approche du week-end, les manifestants ont décidé unilatéralement de déplacer leur campement au rond-point des Mariniers.

« On était alors devant un cas d’occupation illégale du domaine public », expliquait, hier, le commissaire Le Gouestre, directeur départemental de la sécurité publique. En l’occurrence, le domaine public municipal. C’est donc le maire de Tours qui a engagé, mardi, une procédure en référé devant la présidente du tribunal de grande instance pour obtenir une décision d’évacuation. Laquelle fut rendue mardi soir. La mairie s’est ensuite retournée vers la préfecture pour demander le concours de la force publique afin de la faire exécuter.

Le préfet d’Indre-et-Loire l’a immédiatement accordé. « La prolongation de l’occupation risquait de poser des problèmes de sécurité publique, surtout avec l’installation et l’ouverture ce week-end de la guinguette en contrebas du campement », explique M. Perez.

Ce sont donc une trentaine d’hommes qui ont réveillé le campement hier matin. Particularité : les gendarmes côtoyaient les policiers dans leur zone de compétence. « Nous sommes un peu justes en effectifs du fait du G8 prochain, confie M. Perez. Cette action commune est, de toute façon, amenée à se développer. »

L’opération s’est déroulée sans heurt notable. Deux manifestants ont été emmenés au commissariat central pour vérification d’identité. Ils ont été relâchés avant la fin de la matinée. Aucune procédure n’a été engagée. Les services municipaux ont ensuite évacué les déchets accumulés : les abords du rond-point ont donc repris leur aspect habituel.

Leur presse (François Bluteau, La Nouvelle République), 19 mai 2011.

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Soap opéra et lutte de classes

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