Le Jura Libertaire s’exile en Italie

Après la perquisition subie suite à la dénonciation de la plateforme de TF1, overblog, le Jura Libertaire a déménagé sur Noblogs. Mettez à jour vos liens, vos flux rss, etc.

https://juralib.noblogs.org

Le flux rss des articles devient feed ://juralib.noblogs.org/feed/

[Le compte twitter associé a été mis à jour.Ni bannière ni drapeau.]

Noblogs est une plateforme italienne d’hébergement de blogs (entre autres) basée sur WordPress, maintenue par le collectif Autistici, qui propose également d’autres outils comme un outil de partage de liens basée comme celui de médias libres sur Semantic Scuttle.

Faudrait prendre le temps de traduire leur manifeste en français. Extrait :

« Our objective is to liberate spaces on the web where we can discuss and work on two levels : on the one hand, the right to and need for free communication privacy, anonimity and access to telematic resources ; on the other, projects linked to social reality. »

Bref, c’est une chouette nouvelle de savoir le Jura Libertaire hébergé sur une plateforme militante et sécurisée (Noblogs est d’ailleurs bien évidemment lisible en https).

L’Atelier – médias libres, 17 mai 2011.

 

Qui nous sommes et ce que nous voulons
Manifeste du collectif Autistici/Inventati

Socialiser le savoir sans créer de pouvoir.

Pour commencer, nous voulons tout.

Notre objectif est de libérer des espaces sur la toile, où nous pouvons discuter et travailler sur deux niveaux : d’un côté, le droit / besoin à une communication libre, au respect de la vie privée, à l’anonimat et à l’accès aux ressources télématiques ; de l’autre, des projets liés à la réalité sociale.
La réalisation d’un serveur indépendent nous paraît être un bon point de départ pour atteindre ces buts.

Nous croyons que la communication doit être libre — et gratuite — et, ainsi, accessible universellement.
Nous travaillons à cela, en mettant à disposition de l’espace web, des boîtes de courrier électronique, des listes de diffusion et du chat aux individus et aux projets en ligne qui ont les mêmes exigences ; en dehors de la logique commerciale de proposer des services et des espaces payants, nous accueillons tous ceux qui rejettent la censure culturelle et médiatique de l’imaginaire globalisant la vente de rêves préconfectionnés.

Les espaces et les services de ce serveur ne sont pas destinés à des activités (directement ou indirectement) commerciales, religieuses ou politiques — au sens institutionnel — ; autrement dit, en bref, à qui possède déjà d’autres moyens pour diffuser ses propres contenus, ou qui utilise le concept de délégation (explicitement ou implicitement) pour gérer ses relations et ses projets.

Le droit à et le besoin de vie privée et d’anonymat doivent être respectés.
Nous garantissons que nous ne conservons pas les logs, que nous ne demandons pas d’information personnelle en échange des services que nous offrons, et que nous ferons tout pour maintenir l’anonymous remailer, l’anonymizer ainsi que tout ce qui assure le caractère privé et confidentiel de vos communications.

Savoirs, connaissances et ressources s’accroissent par leur échange. C’est la raison pour laquelle nous incitons à la diffusion systématique, organisée et totalement gratuite des matières culturelles, des autoproductions et de la documentation, et pour ce faire nous  combattons le copyright traditionnel en adoptant exclusivement les logiciels libres et la licence ouverte.

Inventati est la partie qui cherche à reproduire de manière digitale les questions qui appartiennent à la réalité : à travers des sites web, ou en créant des forums de discussion qui  existent déjà mais qui sont limités dans un espace physique du quotidien (par exemple, une assemblée peut être reproduite à travers la création d’une liste de diffusion qui la rend, de cette manière, permanente et omniprésente).

Autistici, à l’inverse, part d’une base technique et de la passion pour la connaissance des moyens mis en œuvre pour faire apparaître la politique implicite des outils télématiques ; bien que nés du virtuel, ces outils ne sont pas dépourvus d’impact politique.
Nous partons des outils, mais nous les appliquons à des revendications politiques bien précises, dans dans le monde virtuel que dans la réalité. Toutes les questions relatives aux droits évoqués plus haut illustrent les richesses politiques qui intéressent la Toile.

Nous affirmons que les moyens de communication ne doivent pas être réservés à l’usage et à la consommation des professionnels de l’information. Nous revendiquons les pratiques autogestionnaires : c’est pourquoi nous n’avons pas de sponsor ni d’autre financement, si ce n’est les souscriptions volontaires de la part de ceux qui jugent important de soutenir ce projet. Aucun d’entre nous ne tire un centime de ce projet. C’est plutôt le contraire.

Les aspects techniques et politiques de l’utilisation de notre serveur sont décidés ensemble, de façon la plus transparente et horizontale que possible, à travers une liste de dicussion. Nous n’avons ni coordinateur, ni porte-parole, et nous ne discutons pas par votes.

L’autisme qui s’invente crée le partage.

autistici / inventati 2002

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Le Combat Syndicaliste – mai 2011

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[Informatique] Guide pour l’anonymat en ligne

Guide avec l’ensemble des logiciels pouvant servir à l’anonymat sur internet

Comme beaucoup dans le milieu du piratage vous ne vous contentez pas de lire des articles, sécuriser des machines ou sortir du code bien propre… Vous avez décidé de mettre en pratique vos connaissances sur les attaques, failles et compagnie et vous vous introduisez régulièrement dans des systèmes informatiques privés, vous codez des « exploits », des backdoors… bref vous êtes ce que certains appellent un « Blackhat ». Si vous pensez que vos activités illégales n’intéressent pas la police qui doit certainement avoir des choses bien plus importantes à faire, vous vous trompez ! À notre époque il existe dans différents pays des polices spécialisées dans la lutte contre la cybercriminalité, ce qui veut dire qu’ils n’ont « rien d’autre de mieux à faire » que de traquer et d’arrêter des pirates informatiques comme vous. Nombreux sont ceux qui ont pensé être invincibles derrière leur PC et qui s’en sont finalement mordu les doigts. Une vague d’arrestations a eu lieu récemment en France et ce n’est qu’un début.

Ce texte est là pour éviter que d’autres se fassent prendre ou s’ils se font prendre pour qu’ils ne s’en tirent pas trop mal. Ce document a aussi pour objectif d’ouvrir les yeux de certains sur des a priori qui peuvent les mettre en danger… il se peut que vous utilisiez une méthode pour effacer vos traces qui en rajoute au lieu de les supprimer. L’erreur est humaine. Enfin même si vous êtes sûr de prendre les précautions nécessaires et certain que jamais vous n’aurez affaire aux services de police, sachez que la délation, qu’elle soit voulue ou non est une des principales ressources utilisées par la police pour retrouver une personne… par conséquent même si vous êtes le meilleur pirate au monde, vous pouvez toujours être balancé comme une grosse merde. L’objectif de ce document est clairement de vous rendre parano… mais juste le nécessaire pour éviter ou survivre à un bust.

L’Alsace Libertaire, 16 mai 2011.

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De Lampedusa à la Villette

Ce texte vient de la volonté des quelques personnes de faire circuler par écrit une partie du débat qui traverse la lutte des Tunisiens de Lampedusa. Autant pour les haragas que pour les individus qui les ont rejoints de manières informelles. Les questions, les écueils et les limites rencontrés toute la semaine et pendant l’occupation du gymnase, étaient déjà induites lors de l’occupation de Simon Bolivar [Des récits de cette lutte circulent sur internet, que se soir sur les indymedias, la CIP ou le site cettesemaine.].

Si la chute de Ben Ali n’a pas créé un vide au niveau du pouvoir, une de ces conséquences a été, de manière éphémère et partielle, de desserrer le filet qui contient l’immigration vers l’Europe.

Une fois arrivés, de Lampedusa au parc de la Villette, c’est toujours la lutte pour la survie qui est en jeu. Le monde capitaliste ne connaît pas de répit. Ballottés entre les intérêts des États français et italiens, sur-numéraires sur le marché du travail des clandestins, les haragas se regroupent dans quelques squares et places, essentiellement dans le XIXe arrondissement de Paris. À la fin du mois d’avril, l’État en fait de la chair à flic, encerclant les distributions de bouffe caritative le soir, qui deviennent des guet-appens, ou les précaires campements tôt le matin.

Certains prirent part à la manifestation du 1er mai en cortège avec les slogans du mois de janvier en Tunisie. Le soir-même, ils occupèrent un bâtiment vide (propriété de la Mairie de Paris) au 51 avenue Simon Bolivar, avec comme affirmation « Ni police ni charité, un lieu pour s’organiser » et en se présentant comme les Tunisiens de Lampedusa.

L’occupation de Simon Bolivar a d’abord été une réaction, face à la violence et l’offensive de l’État et des rafles ciblant les haragas. À savoir si cette occupation pouvait être plus, le passage à la lutte ouverte, le point de départ d’une lutte contre la gestion capitaliste de l’immigration par l’État.

Après l’expulsion de Simon Bolivar, l’activité commune a tourné uniquement autour de la question de l’hébergement et son urgence. Sans déterminer, ni se préoccuper de l’objet de la lutte. Nous avons tenté, dans le but de poursuivre la lutte d’assumer l’hébergement et le regroupement des Tunisiens. Ce passage d’une occupation de lutte à un hébergement d’urgence a transformé les rapports entre les Tunisiens et le rassemblement informel qui s‘était assemblé, sentiment de dépendance pour les uns et de responsabilité pour les autres. Il a modifié, ou accentué, la vision que l’on pouvait avoir de la lutte. De fait, le rassemblement informel devenait plus préoccupé par la garantie de l’autonomie de la lutte des haragas que par la nécessité de s’organiser ensemble.

Si l’exigence d’un hébergement et sa revendication correspond à un besoin incontestable, et qui n’est pas en mesure d’être discuté ; il n’est pas obligatoirement l’objet principal de la lutte qui se joue à ce moment. Et c’est encore moins au rassemblement informel qui s’est allié avec les haragas d’avoir à proposer des ouvertures de squat ou autres solutions d’urgences. On passe d’une solidarité dans une lutte, à un simple rapport humanitaire. Avec toute la condescendance que cela implique. Laissons cela à ceux qui le font sincèrement et qui n’ont pas d’autres horizons, associations caritatives, distributeurs de soupe, regroupement de citoyens et autres joyeusetés de la société capitaliste.

La revendication d’un hébergement n’ouvre pas la lutte à qui voudrait la rejoindre, au moment même où elle a cruellement besoin de casser l’isolement, mais la restreint à la liste de ceux qui pourront finalement être hébergés. (On n’aborde pas ici le niveau totalement minable et scélérat des propositions de la Mairie, refusé à Simon Bolivar, mais finalement en passe d’être accepté au bout d’une semaine de lutte.) On réclame un hébergement aux conditions optimales, en sachant qu’il ne pourra pas y avoir d’obtention d’HLM gratuit ou de don d’immeuble par la Mairie, mais qu’elle renverra simplement au circuit dévolu aux sans domicile fixe.

La question des papiers, même si elle est toute aussi sujette à divisions et à enfermer dans ses particularités chaque groupe ou individu concernés, pose d’emblée le rapport à l’État. C’est un enjeu concret pour la survie, avoir ou pas de papiers détermine d’emblée les conditions de vie. C’est aussi une forme des rapports à l’État, à sa gestion sociale pour l’économie, au travail et donc au rapport social capitaliste. Ce dans quoi nous sommes tous englués. Ce en quoi on peut être solidaire dans la lutte pour s’affronter à l’État et casser — en partie — une segmentation qui nous traverse.

En dernière analyse, ce n’est pas cynique d’affirmer ceci : l’État aujourd’hui ne se pose pas la question de ce qu’il doit faire de ces haragas arrivés de Tunisie via l’Italie. L’État ne se demande pas s’il doit les expulser ou non, mais plutôt comment doit-il les expulser ? C’est dos au mur qu’il faut lutter, et la question des papiers est inévitable. Et le rapport de force à créer est tel que c’est d’emblée des papiers pour tous qu’il faut réclamer. C’est la seule revendication qui peut être partagée. Dans ce cas précis, il est très difficile de se sortir des problématiques d’urgence, mais c’est parce qu’on ne peut pas séparer la question de la survie du reste que nous nous sommes inscrits dans cette lutte au côté des Tunisiens.

Campement de fortune encerclé par les caritatifs et la police, rafles régulières, bataille de tous les instants pour se nourrir, s’habiller, dormir… C’est bien une lutte pour la survie qui est en cours, qu’elle prenne le prétexte d’une occupation ou d’autres formes. Ni offensive, ni défensive, elle en dit long sur la violence du capitalisme. Si elle a rencontré d’autres formes de contestation, comme l’exigence de démocratie ou la fronde des petits entrepreneurs, c’est aussi cette lutte pour la survie, pour l’exigence de la satisfaction des besoins qui s’est transformée en révolte cet hiver en Tunisie comme en Égypte. Attaquant commissariats, commerces et propriétés des Trabelsi-Ben Ali, elle a pu entraîner une purge au plus haut rang de l’État, et refuser les conditions de vie. Sur ce point, la lutte est toujours en cours.

Ni police ni charité
Des papiers pour tous ou plus d’État du tout

Quelques-uns, le 10 mai 2011.

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Implantation néo-fasciste à Lyon : complicités médiatiques et politiciennes

Il y a des signes qui ne trompent pas : lors des dernières et avant-dernières échéances électorales (régionales et cantonales), les observateurs attentifs ont pu constater un glissement sémantique qui n’avait rien d’anodin : le Front National, jusqu’alors présenté comme d’« extrême-droite » (mais rarement comme fasciste) devient sous la plume des journalistes « droite nationaliste ». Dans le même temps, les grandes manœuvres du gouvernement sur l’identité nationale et la déferlante raciste contre les Rroms, les Arabes (sortie d’Hortefeux sur les Auvergnats) et les musulmans (ou considérés comme tels par un discours racialisant, c’est-à-dire les Noirs, les Arabes, les Turcs…) s’accompagnent d’une stratégie de réhabilitation politique du nationalisme en général, et du FN en particulier.

Cette réha­bi­li­ta­tion est portée notam­ment par la Droite popu­laire, cou­rant ouver­te­ment natio­na­liste et raciste au sein de l’UMP, regrou­pant notam­ment des anciens des réseaux néo­co­lo­nia­lis­tes et sou­ve­rai­nis­tes pro­ches de Pasqua (Thierry Mariani, figure bien connue de la Françafrique…), des anciens d’Occident reconver­tis à l’UMP (Labaune…), et des mem­bres du MIL (Vitel…), mou­ve­ment gaul­liste héri­tier du SAC (Ser­vice d’action civi­que, milice armée gaul­liste) qui s’est illus­tré notam­ment par son anti­com­mu­nisme et sa volonté de contes­ter l’hégé­mo­nie poli­ti­que au mou­ve­ment ouvrier dans les entre­pri­ses après 68.

Le natio­na­lisme irri­gue l’ensem­ble de la classe poli­ti­que, mais les natio­na­lis­tes reven­di­qués (dont le FN) jouent le rôle d’aiguillon idéo­lo­gi­que, et plus par­ti­cu­liè­re­ment les natio­na­lis­tes révo­lu­tion­nai­res, dont les iden­ti­tai­res font partie. Mais la faci­lité avec laquelle leur dis­cours fraye sa voix dans l’espace public n’a rien d’un hasard : il béné­fi­cie de l’atti­tude pour le moins com­plai­sante d’une partie de la presse, atti­tude qui se tra­duit par plu­sieurs axes :

— D’abord, la reprise par les jour­na­lis­tes des thé­ma­ti­ques et axes stra­té­gi­ques de la com­mu­ni­ca­tion fas­ciste. On a ainsi pu voir Geoffrey Mercier « jour­na­liste » (sic) du Progrès, affir­mer, en fai­sant réfé­rence aux vio­len­ces fas­cis­tes du week-end du 14-15 mai 2011 à Lyon (qu’il mini­mise par ailleurs), que les « orga­ni­sa­teurs du “ras­sem­ble­ment pour la liberté”, des Identitaires un peu naïfs (…) n’ima­gi­naient pas que seules les bonnes âmes pou­vaient être inté­res­sées par un dis­cours anti-islam ». Une telle déter­mi­na­tion à dis­culper les iden­ti­tai­res de toute res­pon­sa­bi­lité dans les vio­len­ces fas­cis­tes (en créant une dis­tinc­tion arti­fi­cielle entre orga­ni­sa­teurs du ras­sem­ble­ment et auteurs de la raton­nade de Saint-Jean et des agres­sions à la Croix Rousse) n’est pas de la naï­veté de la part de Geoffrey Mercier. C’est un choix poli­ti­que cons­cient…

Dans le même numéro du Progrès, les iden­ti­tai­res ont droit à un arti­cle publi­ci­taire, repre­nant in extenso le dis­cours des iden­ti­tai­res sur le hallal, partie pre­nante d’une stra­té­gie de dis­cours qui, en s’atta­quant à l’islam, vise avant tout à dif­fu­ser un dis­cours raciste.

— Ensuite, la reprise par les jour­na­lis­tes du dis­cours de l’État et de la Police, de manière acri­ti­que.

Dans les jours qui ont pré­cédé le week-end, on a vu la quasi-tota­lité de la presse lyon­naise (et natio­nale) repren­dre l’axe de com­mu­ni­ca­tion de la Préfecture : celui d’une pré­ten­due « guerre extrême-gauche/extrême-droite ».

Du côté de l’État…

De la part de la Préfecture, ce dis­cours n’étonne pas :

Sur le plan indi­vi­duel, Carenco — préfet du Rhône —, der­rière ses dis­cours pseudo-répu­bli­cains, affi­che ses sym­pa­thies ou au moins sa com­plai­sance pour cer­tains fas­cis­tes (entre par­ti­sans de l’ordre bour­geois, on se com­prend) : la pre­mière per­sonne à qui il a serré la main lors de la soirée électorale orga­ni­sée à la Préfecture lors des can­to­na­les n’est autre que Gollnish.

Sur le plan struc­tu­rel, l’État, sans avoir l’air d’y tou­cher, sert la soupe aux fas­cis­tes, dont il a besoin pour briser le mou­ve­ment social, monter les exploit-é-s les un-e-s contre les autres, dévier la révolte popu­laire contre le capi­ta­lisme.

Les exem­ples de ce sou­tien impli­cite sont nom­breux : en ouvrant les bar­ra­ges de police aux agres­seurs fas­cis­tes lors du ras­sem­ble­ment contre la venue de Besson en jan­vier 2010, en ciblant les mili­tant-e-s anti­fas­cis­tes et, en lais­sant dans le même temps les fas­cis­tes à la manœu­vre (manif fas­ciste « anti-cas­seurs » lors du mou­ve­ment des retrai­tes, défilé fas­ciste ce samedi 14 mai), les inter­pel­lant mol­le­ment (pour les relâ­cher quel­ques heures plus tard) afin de pré­ser­ver les appa­ren­ces.

La rhé­to­ri­que de la « guerre des extrê­mes » servie par la Préfecture a une fonc­tion : évacuer la ques­tion du fas­cisme, la ques­tion du racisme, du natio­na­lisme.

Cette lec­ture « apo­li­ti­que », « d’ordre public » est en fait pré­ci­sé­ment poli­ti­que : elle permet de pré­sen­ter anti­fas­cis­tes et fas­cis­tes comme deux grou­pes exci­tés irra­tion­nels, alors que d’un côté les un-e-s com­bat­tent pour l’égalité sociale, et de l’autre ils com­bat­tent pour la domi­na­tion raciste.

Cette appro­che idéo­lo­gi­que permet ainsi de jus­ti­fier idéo­lo­gi­que­ment la répres­sion des anti­fas­cis­tes, et de les coin­cer entre le mar­teau de la vio­lence fas­ciste et l’enclume de la répres­sion ins­ti­tu­tion­nelle de l’État. Cela permet de faire effec­tuer le sale boulot de l’inti­mi­da­tion poli­ti­que par les fas­cis­tes, tout en essayant de dis­sua­der l’auto­dé­fense anti­fas­ciste.

La réa­lité sur Lyon c’est que les fas­cis­tes mènent depuis plus de deux ans une poli­ti­que d’agres­sions poli­ti­ques, racis­tes, homo­pho­bes, et cela avec la com­plai­sance de la Préfecture.

L’État n’innove pas dans son sou­tien indi­rect aux fas­cis­tes. Depuis des années, la main est dure avec les anti­fas­cis­tes mais de velours avec les fas­cis­tes, et ceux-ci béné­fi­cient en plus de l’idéo­lo­gie domi­nante impré­gnée de natio­na­lisme et de racisme, dont le racisme d’État est l’expres­sion ins­ti­tu­tion­nelle.

Du côté des journalistes

La presse dans sa quasi tota­lité, reprend donc de manière acri­ti­que le dis­cours pré­fec­to­ral, de la même manière qu’elle le fait pour le dis­cours poli­cier en géné­ral.

Qu’il s’agisse de paresse (enquê­ter prend du temps et est peu com­pa­ti­ble avec la logi­que du « busi­ness média­ti­que »), de ser­vi­lité (« notre bon maître ne peut pas se trom­per, mentir ou tra­ves­tir les faits ») ou de choix poli­ti­que cons­cient, cette atti­tude des pseu­dos-jour­na­lis­tes porte une lourde res­pon­sa­bi­lité dans le déve­lop­pe­ment des grou­pes fas­cis­tes à Lyon, et donc dans les agres­sions racis­tes, homo­pho­bes et contre les mili­tant-e-s qui en décou­lent.

Quand le pre­mier février 2011, France 3 pré­sente un ras­sem­ble­ment isla­mo­phobe orga­nisé par les fas­cis­tes sous pré­texte de « sou­te­nir les vic­ti­mes des atten­tats de Moscou », comme le ras­sem­ble­ment de « jeunes étudiants » concer­nés (sans men­tion­ner leur idéo­lo­gie poli­ti­que). Quand 20 Minu­tes reprend le dis­cours des fas­cis­tes sur le hallal de manière acri­ti­que, se garde bien d’expli­ci­ter l’idéo­lo­gie raciste et natio­na­liste révo­lu­tion­naire des iden­ti­tai­res, et leur offre une page de pub dans la semaine qui pré­cède la mani­fes­ta­tion.

Quand un Geoffrey Mercier fait mine de s’inter­ro­ger comme un ingénu, tou­jours dans le même arti­cle trai­tant de la raton­nade rue Saint-Jean « Alors comment sommes-nous arrivés là ? Comment alors que le risque était iden­ti­fié, que les auteurs de ces faits sont connus des ser­vi­ces de police, ont-ils pu se retrou­ver dans cette situa­tion de pou­voir enva­hir les rues ?», il évite soi­gneu­se­ment d’inter­ro­ger sa propre res­pon­sa­bi­lité, et celle de ses col­lè­gues, dans cette situa­tion. Il évite soi­gneu­se­ment de mettre en relief le rôle de la Préfecture, qu’il ne sau­rait ser­vi­le­ment mettre en doute.

Quand un Fabien Fournier (le même auteur d’un arti­cle sur le lyn­chage d’un couple anti­fas­ciste qui a réussi le tour de force à ne pas pré­ci­ser qu’il était pré­sent sur les lieux et à ren­voyer dos à dos les com­pa­gnons des agres­sés et les agres­seurs) titre « Extrême-droite/Gauche : face à face explo­sif ce samedi », il par­tage aussi la res­pon­sa­bi­lité qui découle d’un dis­cours consi­dé­rant fas­cis­tes et anti­fas­cis­tes sur le même plan : celle de la répres­sion contre l’anti­fas­cisme mili­tant.

Ses col­lè­gues réci­di­vent sur le même ton le 14 mai en titrant « Extrême-droite/gauche : des débor­de­ments malgré des mobi­li­sa­tions très cadrées », dans la même pos­ture rhé­to­ri­que visant à faire dis­pa­raî­tre le fas­cisme de l’équation (la ques­tion serait « l’extrê­misme » et non le carac­tère raciste, fas­ciste, sexiste et homo­phobe de l’idéo­lo­gie dif­fu­sée, ren­voyant dos à dos vio­lence raciste et auto­dé­fense anti­fas­ciste). Mais tout cela n’est pas nou­veau : dans les années 30, l’État ne se pri­vait pas d’arrê­ter les mili­tant-e-s ouvrier-e-s et plus lar­ge­ment anti­fas­cis­tes qui s’oppo­saient phy­si­que­ment à la poli­ti­que de ter­reur fas­ciste.

Du côté des politiciens « de gauche » et leurs relais associatifs…

Cette répres­sion s’appuyait comme aujourd’hui sur le dis­cours de « pseudo-démo­cra­tes » ren­voyant dos à dos fas­cis­tes et anti­fas­cis­tes à cette époque. Les mêmes qui ont voté mas­si­ve­ment les pleins pou­voir à Pétain plus tard… Ceux qui pré­sen­taient les mili­tant-e-s anti­fran­quis­tes liber­tai­res comme des voyous ou des ter­ro­ris­tes dans les années 50-60 et 70 alors qu’eux-mêmes com­mer­çaient avec le régime fas­ciste espa­gnol.

Le dis­cours pseudo-répu­bli­cain sur « l’affron­te­ment des extrê­mes » est par­tagé également par les poli­ti­ciens du PS et leurs relais asso­cia­tifs tels que SOS Racisme ou la LICRA (et une partie de la LDH). Ces der­niers, par voie de presse, ont appelé à annu­ler la mani­fes­ta­tion anti­ra­ciste sous pré­texte que la « marche des cochons » avait été inter­dite. On voit le résul­tat : une dizaine de bles­sés, des atta­ques racis­tes contre un kebab et plu­sieurs autres maga­sins… et sur­tout une étape sup­plé­men­taire de fran­chie dans l’implan­ta­tion fas­ciste sur la ville.

Non conten­tes de cela, ces asso­cia­tions (comme la ville de Lyon sous hou­lette de Gérard Collomb) ont pré­tendu que le main­tien de la mani­fes­ta­tion rele­vait de la « pro­vo­ca­tion », ajou­tant leur voix au concert qui visait à ren­voyer dos à dos fas­cis­tes et anti­fas­cis­tes. Plus encore, leurs avo­cats se sont appuyés non pas sur le dis­cours raciste des orga­ni­sa­teurs, sur le fait qu’ils allaient orga­ni­ser une démons­tra­tion de force fas­ciste armée pour exiger l’inter­dic­tion de la marche, mais sur le « risque d’affron­te­ment avec l’extrême-gauche ». Un tel dis­cours ne pou­vait avoir qu’une consé­quence : pré­sen­ter l’auto­dé­fense anti­fas­ciste comme une vio­lence de même nature que celle des fas­cis­tes, et ainsi paver la voie à la répres­sion des anti­fas­cis­tes. Partant, lais­ser le champ libre à la stra­té­gie d’implan­ta­tion des fas­cis­tes sur Lyon.

Quant à Gérard Collomb, outre la reprise des mêmes allé­ga­tions, il « appelle les jeunes au calme pour que Lyon conti­nue à rester cette belle ville où chacun a envie de vivre », ren­voyant dos à dos fas­cis­tes et anti­fas­cis­tes sous le voca­ble géné­ri­que de « jeunes » (l’anti­fas­cisme n’est pas une ques­tion d’âge, tout en dépo­li­ti­sant la ques­tion et pré­sen­tant les mili­tants fas­cis­tes comme des « jeunes mani­pu­lés »).

Dépolitisation, excu­ses, relais de la rhé­to­ri­que et du dis­cours raciste et isla­mo­phobe des iden­ti­tai­res : sans avoir l’air d’y tou­cher, Préfecture, poli­ti­ciens et pseudo-jour­na­lis­tes font la pro­mo­tion du fas­cisme, tout en lui don­nant une petite touche « rebelle » (on fait mine de dénon­cer après avoir dif­fusé le dis­cours, on inter­pelle pour relâ­cher dans les heures qui sui­vent, on amal­game l’auto­dé­fense anti­fas­ciste à la vio­lence fas­ciste) visant à accré­di­ter leur carac­tère de pseudo-oppo­sants du sys­tème, alors qu’ils ser­vent la bour­geoi­sie et l’État, qu’ils en soient cons­cients ou non, en mon­tant les exploité-e-s les un-e-s contre les autres et en menant la répres­sion para-légale des mou­ve­ments popu­lai­res avec la com­plai­sance de l’État.

B. – Rebellyon, 16 mai 2011.

 

Dans la rubri­que « Analyse et réflexion » de Rebellyon.info lire aussi :

Quel anti­fas­cisme aujourd’hui ?

Sur les conver­gen­ces poli­ti­ques entre l’extrême-droite et la gauche laïco-xéno­phobe.

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La SNCF appellerait-elle à dénoncer les « fraudeurs » ?

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1305636271.jpg

Photos prises dans le train Intercités (3856) entre Bordeaux et Nantes le mercredi 11 mai 2011.

SUD Rail* et ses contrôleurs syndiqués dénonceront-ils … cet affichage ?

(* Pour mémoire : il est toujours important de rappeler que dans « l’affaire de Tarnac » ce syndicat invita télé-Bouygues dès le 11 novembre 2008 pour bien préciser qu’ils étaient « soulagés que les acteurs (sic) de ces sabotages [aient été] arrêtés ».)

16 mai 2011.

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Tentative d’évasion à la prison pour mineurs de Lavaur

Dans la nuit de dimanche à lundi, un mineur de 17 ans a tenté de s’évader du quartier disciplinaire de l’Établissement Pénitentiaire pour Mineurs (EPM) de Lavaur (Tarn). Après avoir brisé la fenêtre et arraché une pièce métallique, il a réussi à tordre les barreaux. Les surveillants sont intervenus avant que le jeune puisse s’enfuir. Selon les syndicats, la tentative d’évasion ne fait pas de doute. Pour la direction, il ne s’agit que d’une détérioration. Ce jeune était en quartier disciplinaire suite à la mutinerie du 8 mai. Une dizaine de cellules avaient été totalement dégradées. Ce jeune avait lancé un seau d’eau sur un surveillant. Considéré comme l’un des plus dangereux de la prison, il est incarcéré depuis 2 mois. Le mineur avait effectué un court séjour il y a un an environ. Après sa sortie de l’EPM, il a de nouveau été inculpé puis jugé pour séquestration et actes de barbarie. Il a écopé d’une peine de 10 ans de prison assortie d’une période de sûreté de 7 ans.

Hier, vers 11 heures, l’Équipe Régionale d’Intervention et de Sécurité (ÉRIS), une sorte de GIGN de l’administration pénitentiaire est venue le chercher pour le transférer au quartier des mineurs de la prison de Perpignan. Cette extraction a eu lieu dans une ambiance tendue. À l’appel de l’intersyndicale, les surveillants ont débuté un mouvement bloquant tout accès au centre. « Nous demandons plus de sécurité, un profilage des détenus et une reconnaissance de la pénibilité de notre métier », explique Mathieu Vasseur, délégué l’UFAP. Ce n’est qu’à 15 heures que le blocus a été levé. En début d’après-midi, une cellule a été dégradée par un détenu de 16 ans.

Leur presse (Richard Bornia, LaDépêche.fr), 17 mai 2011.

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[Lyon] Pour le Progrès, les agressions nazies sont une troisième mi-temps !

Dans son édition datée du 16 mai, le quotidien régional revient sur les violences contre le bar Le Phébus dans ses pages départementales, avec un titre éloquent « Manifestations : troisième mi-temps sur les Pentes ».

Le titre lui-même glace le sang, et les personnes agressées ce soir-là (sur le trajet du groupe de skins dans les Pentes comme celles aux abords du Phébus) apprécieront à sa juste valeur le trait d’humour méprisant venant d’un journal qui ne manque pas une occasion de dramatiser chaque fait divers tout au long de l’année. Les faits divers du Progrès ? Deux poids deux mesures selon la nature des agresseurs, deux poids deux mesures selon le contexte de l’agression : si t’es nazi, une agression c’est la bonne ambiance de fin de match un peu remuante, si t’es agressé par des nazis, c’est que quelque part, que tu le saches ou non, que tu l’aies voulu ou non, tu fais de toute façon partie d’un match (de quoi au fait ?).

Peu importe que les personnes présentes dans le bar aient eu connaissance ou non de ce « match » fantasmé par le journaliste, peu importe également de déformer complètement les faits pour au final leur donner le tour que la rédaction du Progrès a décidé de donner à cette question des violences nazies sur Lyon : mineures, minoritaires et motivées.

Une quinzaine de skins cherchant à en découdre a dégradé la vitrine avant de frapper deux passants dont l’un a été transporté à l’hôpital pour des violences légères.

Les violences légères ? un traumatisme crânien, des côtes pétées et une nuit en réa. Cherchaient à en découdre ? Une nouvelle agression de plus, gratuite comme d’hab. On doit dépasser les 200 jours d’ITT sur Lyon causés par des fafs depuis le début de l’année, pour les seules agressions connues. Une quinzaine de skins ? Bah voyons, ça peut pas être les identitaires, c’est clair. Pour la quinzaine de personnes impliquées, les témoignages recueillis parlent d’une trentaine.

On passera sur l’effet d’aubaine d’une parité respectée concernant les interpellations sur le pont de la Feuillée, antifas / extrême-droite, armés des mêmes ustensiles, parité recherchée par la Préfecture dont le quotidien a l’habitude de suivre les recommandations éditoriales sur ce sujet [L’article est signé M. G., signature inconnue, à moins que ce ne soit pour Mercier Geoffrey, pourtant auteur d’articles de meilleure tenue ces derniers temps que ses premiers articles autour du local néo-nazi de Gerland.]. Ce discours permet d’invisibiliser le discours antifasciste et antiraciste, tant sur la gravité de la situation et des agressions (invisibilisées dans ce journal depuis le début de l’année, Le Progrès étant pourtant friand de faits divers) que sur la dénonciation de la politique raciste du gouvernement (entre autres).

Pas sûr que les personnes agressées apprécient ce jeu ambigu et dangereux auquel jouent certains médias [Des articles plus proches de la réalité sont par ailleurs parus dans 20 Minutes, Lyon Plus, Libération…] et Préfecture. Pas sûr que les Lyonnais-e-s n’en fassent pas au final les frais, comme cela a commencé ce samedi en dépassant les limites des violences contre les proches des milieux antifascistes.

Rebellyon, 16 mai 2011.

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Yourtes en accusation en bord de Loire

Ce message n’est sûrement que le premier d’une longue liste à propos des déboires des yourtes dans un petit village ligérien :

À Blaison-Gohier, village de charme, dans la vallée de la Loire à quelques kilomètres d’Angers, une famille habitant une petite maison de 1907 aux volets bleus construit il y a deux ans une yourte.

Aujourd’hui le maire de la commune avide d’articles de presse, de touristes et d’une carrière politique multiplie les intimidations envers les deux familles possédant des yourtes sur sa commune.

La première vivait jusqu’à ce week-end dans plusieurs yourtes et un chalet au cœur de la forêt (ils ont préféré ne pas entrer dans un rapport de force, DOMMAGE !).

La seconde vit dans le bourg de la petite commune de 1000 habitants et a planté sa yourte dans son jardin.

Les flics peuvent passer à partir de demain pour intervenir suite à la demande de démontage (par lettre non recommandée) de la mairie fondée sur la consultation par le maire de l’architecte des Bâtiments de France qui ne juge pas cet habitat comme « typique » d’une région classée Patrimoine mondial de l’UNESCO !

Les « mauvais » citoyens jouent la montre en demandant des textes, un arrêté municipal risque de tomber d’ici peu…

Si aujourd’hui un maire peut interdire les yourtes, demain comme l’a dit une gamine de 12 ans il interdira les voitures vertes !

P.-S. : Comme rien ne vient tout seul : quelques enfants marchant sur les plates-bandes en rentrant de la cantine ont été dénoncés par d’autres gentils élèves à la directrice (femme du maire) et ont écopé de deux jours d’exclusion de la cantine pour incivilité !

17 mai 2011.

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Arrestations de Florence : appel à la manif du 21 mai

Le mouvement ne passe pas en procès !
Étendre la solidarité, relancer la lutte !

Le matin du 4 mai 2011, 22 étudiants ont été réveillés par des hommes en uniforme qui, mandat en main et après avoir perquisitionné leurs logements, les ont emmené pour les identifier et leur imposer 5 mises en résidence surveillée et 17 contrôles judiciaires.

Comme si ça ne suffisait pas, les médias ont fait leurs premières pages, y compris nationales, sur cette arrestation de dangereux criminels pour association de malfaiteurs, présentant l’opération comme un grand succès de la collaboration entre la police et les services secrets. Les journalistes zélés n’ont pas voulu faire savoir que les 22 « dangereux étudiants » sont inculpés pour avoir participé activement aux mouvements étudiants de 2009-2010 contre la mise en pièces de l’école et de l’université, contre l’ouverture d’un local de Casapound (organisation fasciste), contre la construction d’un centre de rétention en Toscane et contre la présence de la députée Santanchè (députée néo-fasciste désormais dans le parti au pouvoir) dans une faculté de Florence.

Ces étudiants sont inculpés parce qu’ils luttent ensemble et parviennent à tisser des liens et à être une composante active des luttes politiques et sociales qui traversent la ville de Florence : des luttes dans le monde du travail à celles contre les centres de rétention, des luttes étudiantes à celles pour le logement. Pour cette raison, en plus des 22 étudiants, on trouve parmi les 78 mis en examen de nombreux camarades qui ont partagé avec eux les mobilisations de cette année, qu’ils appartiennent ou non au monde universitaire.

Ce qui est clair, au-delà des noms qui apparaissent dans le dossier d’enquête, c’est que ce sont les pratiques quotidiennes et communes à tous les mouvements qui cherchent à avoir un impact réel sur le territoire qui sont en procès : manifestations spontanées, occupations et blocages.

Nous voyons toujours plus d’attaques aux droits collectifs, alors même que quiconque tente de lutter et de s’organiser contre cet état de chose est frappé par la répression, l’instrument que l’État utilise pour réduire les espaces d’actions et les marges de manœuvre de ceux qui pratiquent le conflit.

Cette enquête ne peut pas et ne doit pas être seulement le problème de ceux qui aujourd’hui sont contraints de rester en résidence surveillée ou soumis au contrôle judiciaire, ni seulement de ceux qui sont concernés par l’enquête et de leurs collectifs.

Ce doit être le problème de tous ceux qui, ces derniers mois, ont soutenu ou participé aux luttes des étudiants, des travailleurs, des migrants qui se sont développées en long et en large dans ce pays.

Ce doit être le problème de tous ceux qui pensent que les libertés qu’ils croyaient acquises et qui aujourd’hui sont remises en question doivent être défendue par une action commune.

Voilà les raisons qui nous poussent à inviter tous et toutes à manifester

SAMEDI 21 MAI à 15h30 PIAZZA SAN MARCO à FLORENCE
POUR LA LEVÉE IMMÉDIATE DES RÉSIDENCES SURVEILLÉES ET DES CONTRÔLES JUDICIAIRES !

LIBERTÉ POUR VITTORIO, DANI, MASSI, LUCA, PIETRO !

LIBERTÉ POUR TOUTES ET TOUS !

Assemblée de la ville de Florence contre la répression

Plus d’infos : 400 ColpiCollettivo politicoRete dei collettivi studenteschi fiorentiniCentro popolare autogestito Firenze Sud.

Rivolta ovunque, 16 mai 2011.

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Manifestation contre la mobilisation des anti-avortement Samedi 21 mai à Bordeaux

CATHOS, FACHOS HORS DE NOS VIES !
AVORTEMENT, CONTRACEPTIONS, LIBRES ET GRATUITS

Les catholiques intégristes du collectif « Oui à la vie » essaient une fois de plus d’occuper l’espace public en organisant une « marche pour la vie » (notamment contre l’avortement). Épinglé.es l’année dernière par l’émission « les infiltrés » qui mettait en évidence leur accointance avec les groupes d’extrême-droite, illes tentent un retour « en odeur de sainteté ».

Pour se donner cette image respectable, illes bénéficient cette année du soutien d’individu.es, de l’évêque Ricard et du pape, les mêmes qui l’année dernière s’étaient désolidarisé.es, se disant outré.es par cette proximité politique.

Personne n’est dupe ! Ces catholiques « bon-teint », allié.es au collectif « Oui à la vie », veulent nous imposer leur schéma réactionnaire et patriarcal.

L’État français se rend complice des intégristes en autorisant cette marche, en les installant dans les églises (c’est bien Juppé qui a donné St Éloi aux cathos fachos bordelais) et en menant des politiques sexistes, homophobes, lesbophobes, et transphobes… Alors que nos manifestations sont réprimées violemment, l’État envoie ses flics pour protéger leur procession.

L’année dernière, nous les avons empêché de s’afficher en centre ville. Cette année encore, mobilisons-nous pour revendiquer :

— La contraception et l’IVG libres et gratuites.

— Le libre choix de nos sexualités, à condition qu’elles reposent sur le libre consentement entre les individu.es : pratiques sexuelles entre femmes, entre hommes, entre hommes et femmes, avec ou sans pénétration, où on veut quand on veut…

— Le respect de nos choix de vie : vie amoureuse sous le même toit ou pas, pour un jour ou pour la vie, avec un.e seul.e ou avec plusieurs, célibat, enfant ou non…

— L’abolition du genre : le sexe biologique ne détermine plus la place des individu.es, les catégories hommes – femmes cessent d’être la norme de référence pour l’organisation de la société.

— Le droit à une éducation sexuelle : dans tous les milieux sociaux, sans moralisation ni stigmatisation des sexualités.

— Le droit à une éducation non sexiste.

— Le droit à l’euthanasie.

Notre corps nous appartient.

Nous ne laisserons personne décider de nos vies.

RASSEMBLEMENT

SAMEDI 21 MAI 2011, 13H
Place de la Comédie (grand théâtre) à Bordeaux
CONTRE LA MARCHE DES PRO-VIE.

Groupe Anarchiste Bordelais, collectif féministe Ovaire et Contre Tout

Indymedia Bordeaux, 5 mai 2011.

 

Bordeaux : interpellés en marge d’une manifestation

Cinq militants de la mouvance antifasciste ont été interpellés samedi, alors qu’ils tentaient d’empêcher une marche organisée par le Renouveau français.

Cinq militants de la mouvance antifasciste ont été interpellés samedi, alors qu’ils tentaient d’empêcher une marche organisée par le Renouveau français. Une manifestation autorisée car déclarée en préfecture par cette organisation qui se décrit comme « nationaliste, contre-révolutionnaire et d’inspiration catholique ». Peu avant le rendez-vous, fixé vers 21 heures devant la place Pey Berland, une cinquantaine de militants de la mouvance antifasciste est arrivée. Accueillie par un cordon de policiers, destiné à éviter tout affrontement. Au moment où les CRS se sont avancés après des jets de projectiles, cinq personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue. Pour « participation à un groupement même temporaire en vue de commettre des violences ou des dégradations ». Un délit depuis mars 2010. Ces jeunes de 18 à 30 ans, originaires de l’agglomération bordelaise et de Charente-Maritime sont libres, la plupart avec convocation devant le délégué du procureur début juin. Une réactivité qui vaut avertissement pour le parquet de Bordeaux. À une semaine de la « marche pour la vie et la famille », organisée samedi à Bordeaux par l’association « Oui à la vie », la justice entend montrer qu’elle ne tolérera pas de trouble à l’ordre public dans un camp comme dans l’autre.

Leur presse (SudOuest.fr), 16 mai 2011.

 

« Pour sainte Jeanne d’Arc »

Dans Bordeaux, samedi soir, un mouvement de jeunes nationalistes a organisé une marche aux flambeaux sous le regard interloqué des promeneurs.

Ils sont une bonne soixantaine à s’être donné rendez-vous, samedi soir, sur le coup de 21 heures, place Pey-Berland, au pied de la cathédrale Saint-André. Essentiellement des jeunes dont la plupart ne semblaient pas se connaître.

Une première banderole les identifie : « Le renouveau français ». « Nous venons de créer la section bordelaise. On s’est contacté par Facebook et Internet. La semaine dernière, nous étions à Paris pour célébrer Jeanne d’Arc, ce qui explique que cette manifestation, qui a lieu généralement le deuxième dimanche de mai, ait été décalée. »

Fleur de lys et croix celte — Ils ne peuvent pas être partout mais ce soir, ils sont là pour honorer celle qui ferrailla contre les Anglais, en marchant derrière leurs drapeaux frappés de la fleur de lys et de la croix celte. « Pas Jeanne d’Arc mais Sainte Jeanne d’Arc », précise un militant de ce mouvement classé à l’extrême-droite, même si eux réfutent cette étiquette : « Nous ne sommes pas sur l’échiquier politique. Notre organisation est patriote », assure le jeune homme.

Passants médusés — Une demi-heure avant le départ de cette marche aux flambeaux qui doit les conduire jusqu’à la statue de leur « patronne », du côté du Jardin public, un groupe d’extrême-gauche a jeté quelques fumigènes sur le groupe en procession (lire aussi en page 15). « Nous sommes ici pour défendre la France et les Français face à l’immigration et la mondialisation » protestent les marcheurs.

Aucun ne veut décliner son identité. En entonnant des chants catholiques, ils partent en cortège sous la protection de nombreux CRS et le regard médusé des visiteurs des musées.

Leur presse (Dominique Manenc, SudOuest.fr), 16 mai 2011.

 

Des militants anti-fascistes interpellés samedi soir à Bordeaux

Ils étaient venus empêcher une manifestation du Renouveau Français. La police s’est interposée pour éviter tout affrontement.

La toute nouvelle section bordelaise du Renouveau Français, organisation qui se décrit elle-même comme « nationaliste, contre-révolutionnaire » et « d’inspiration catholique », organisait samedi à Bordeaux une marche aux flambeaux en hommage à Jeanne d’Arc. Une manifestation autorisée car déclarée en préfecture.

Peu avant le rendez-vous, fixé vers 21 heures devant la place de la mairie, une cinquantaine de militants de la mouvance antifasciste, qui avait eu vent du rassemblement et s’était motivée par internet est arrivée. Un groupe compact avançant souvent le visage dissimulé par une casquette, une capuche ou des lunettes de soleil.

Des fumigènes allumés et lancés en l’air en préambule et des slogans anti extrême-droite ne cachaient pas leur intention d’empêcher la manifestation. Prépositionnés, les policiers se sont mis en ligne entre les deux groupes pour éviter tout contact et tout débordement. Un déploiement de force qui a étonné bien des Bordelais mais sans doute permis d’empêcher la bagarre.

Quand les CRS ont avancé sur eux, les militants antifascistes ont quitté la scène. Cinq d’entre eux ont été interpellés. Pour participation à un groupement même temporaire en vue de commettre des violences physiques ou des dégradations. Un délit depuis mars 2010.

Ils ont été placés en garde à vue et ont bénéficié pour la plupart d’une composition pénale. À une semaine de la marche pour la vie et la famille, organisée par l’association « Oui à la vie », le parquet de Bordeaux a voulu montrer qu’il ne tolèrerait aucun trouble à l’ordre public.

Leur presse (Florence Moreau, SudOuest.fr), 15 mai 2011.

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Solidarité avec les enferméEs de Lavaur et d’ailleurs !

« Une école avec des murs » voilà comment on nous vendait au début des années 2000, les projets d’Établissement Pénitentiaire pour Mineurs (EPM). Années après années, dans les EPM d’Orvault, de Meyzieu, de Marseille et d’ailleurs, nous avons vu grossir la liste des suicides et tentatives, évasions, révoltes. Depuis dimanche 8 mai, à l’EPM de Lavaur dans le Tarn, une mutinerie a lieu, entrainant son lot de mesures répressives : mises au mitard, conseils disciplinaires, transferts, ainsi qu’une descente des ÉRIS (Équipes Régionales d’intervention et de sécurité), spécialistes du matage des luttes en prison.

Sous couvert d’éducatif, depuis les années 90, on n’a cessé d’inventer des structures de plus en plus coercitives pour enfermer les mineurEs : Centre Éducatif Renforcé, Centre Éducatif Fermé, jusqu’aux EPM directement gérés par l’administration pénitentiaire. Aujourd’hui Carayon, ex-militant d’extrême-droite devenu maire de Lavaur, décrit les EPM comme des « colonies de vacances ».

Pourtant comme dans n’importe quelle prison, il s’agit moins « d’éduquer » ou de « réinsérer » que de briser, d’humilier, d’isoler, de finalement détruire des individus. Comme dans n’importe quelle prison, les personnes enfermées se défendent et se révoltent. Comme dans n’importe quelle prison, les révoltés connaissent ensuite la confrontation solitaire avec la justice. Comme dans n’importe quelle prison, ils ont besoin de notre solidarité pour mieux résister à l’isolement.

Solidarité avec les enferméEs de Lavaur et d’ailleurs !

Organisons la solidarité : RÉUNION jeudi 19 mai à 20h30 au centre social autogéré rue Goudouli à Toulouse.

Indymedia Toulouse, 14 mai 2011.

 

Les prisons pour mineurs sous le feu des critiques

Manque de personnel, absence de définition du rôle des éducateurs, violence des détenus… Les syndicats dénoncent un manque de règles à l’intérieur des établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM). Selon le ministère en revanche, les EPM « fonctionnent » bien.

Surveillants agressés, tentative d’évasion, prise d’otage… Plusieurs incidents survenus dans des établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) ont occupé ces dernières semaines le devant de la scène. Un phénomène qui n’est pas nouveau selon Alain Dru, le secrétaire général de la CGT – Protection judiciaire de la jeunesse (CGT-PJJ), alors que ce type d’établissement existe depuis 2007. « L’incident survenu à Meyzieu mi-avril, au cours duquel une éducatrice a été prise en otage pendant plus de deux heures par un détenu de 16 ans, a permis que ce genre de faits soient connus, décrypte-t-il. Auparavant, le personnel de la pénitentiaire et de la PJJ subissait une forte pression pour ne pas parler. Il y aurait en réalité plusieurs centaines d’incidents par an dans les EPM, selon un rapport de l’Administration pénitentiaire et la PJJ sorti mi-avril. »

Selon la Direction de la Protection judiciaire de la Jeunesse (DPJJ), les six EPM répartis sur le territoire français, ouverts entre 2007 et 2008, accueillent actuellement 225 mineurs, pour 346 places. Ces établissements, qui doivent « allier sécurité carcérale et éducation pour préparer la sortie et la réinsertion », peuvent héberger jusqu’à 60 détenus chacun, de 13 à 18 ans.

Pour Alain Dru, « il y a un vrai problème d’organisation et de conception du travail à l’intérieur des EPM ». « On constate un souci dans la définition des rôles depuis le début », explique-t-il, tout en soulignant que la CGT-PJJ soutient le principe de séparation des détenus mineurs et majeurs. « Il n’y a par exemple pas de définition du rôle d’un service éducatif dans ce type d’établissement. On a ainsi mis l’accent sur les activités collectives (sports, macramé, poterie…), mais cela ne laisse pas assez de temps aux éducateurs pour discuter avec les jeunes », déplore le secrétaire général. Avant de poursuivre : « Or, ce sont des moments essentiels pour les mineurs, qui doivent comprendre pourquoi ils sont là ou qui ont parfois besoin d’être recadrés. Les éducateurs, qui n’ont pas de directives particulières, souhaiteraient parvenir à un équilibre entre les activités et les moments de discussions. Mais l’administration bloque sur ce sujet, car plus personne ne travaille sur les EPM depuis trois ans… »

Des murs cassés à coups de pied ou de poings — Pascal Rossignol, délégué régional du syndicat UFAP à Lyon, considère également qu’il n’y a pas assez de règles dans les EPM. « Certes, le concept est récent, mais nous n’avons jamais vraiment arrêté quelque chose de très professionnel, analyse-t-il. Les surveillants de la pénitentiaire et les éducateurs de la PJJ sont par exemple censés travaillés en duo — un pour l’encadrement, un autre pour la partie éducative —, mais ce système ne fonctionne pas car on n’a jamais expliqué aux uns et aux autres leur rôle. » « Il arrive notamment que des éducateurs de la PJJ ne travaillent pas toujours en binôme avec un surveillant. Le mineur, qui est alors censé être encadré par deux personnes et non une, peut en profiter pour déstabiliser ou agresser le surveillant », ajoute Pascal Rossignol.

Contacté par Lefigaro.fr, le ministère juge de son côté que les actes de violence survenus récemment au sein de plusieurs EPM ne remettent pas en cause leur organisation. « On constate un bon fonctionnement de ces établissements autour de l’intervention conjointe des surveillants et des éducateurs », assure Olivier Pedro-Jose, le porte-parole adjoint du Garde des Sceaux, précisant qu’ils bénéficient de certaines formations communes.

Mais pour Pascal Rossignol, les concepteurs de EPM n’ont pas prévu le durcissement de la population pénitentiaire mineure, que ce soit au niveau de leur prise en charge ou des bâtiments les accueillant. Au bout de quatre ans, certaines infrastructures ont ainsi déjà dû être reconstruites, des jeunes ayant cassé des murs à coups de pied ou de poings. « Le ministre de la Justice, Michel Mercier, est très attentif aux violences dans les EPM. Il s’est d’ailleurs rendu à Meyzieu après la prise d’otage d’une éducatrice, rétorque son porte-parole adjoint. Ce type de comportement appelle une réponse ferme et rapide, même si la répression n’est pas l’unique réponse. On doit aussi intégrer une dimension éducative dans le souci de préparer le jeune à sa réinsertion. »

Manque de personnel — Autre critique émise : le manque de personnel. « En moyenne, chaque EPM compte 50 surveillants et 36 éducateurs, ce qui en soi est raisonnable lorsque tout le monde est là, affirme Alain Dru. Mais c’est un nombre incompressible, ce qui fait que les personnes en congés payés, maladie ou maternité, ne sont pas remplacées. » Une situation qui contraint certains personnels à faire des heures supplémentaires. « Ils deviennent forcément moins vigilants après 12 – 13 heures de travail et c’est là que les incidents peuvent survenir », note le secrétaire général de la CGT-PJJ.

Le 20 avril dernier, lors d’un mouvement de grève des éducateurs, la Direction de la Protection judiciaire de la Jeunesse, qui dépend du ministère de la Justice, assurait que la violence dans les EPM était « une de ses préoccupations centrales ». Un « cahier des charges (…) reprécisant les rôles de chaque intervenant » sera publié à l’automne et les dispositifs de formation des surveillants et des éducateurs seront renforcés « dès le mois de septembre », avait-elle indiqué à l’adresse des grévistes.

Leur presse (Marion Brunet, LeFigaro.fr), 4 mai 2011.

 

Nouveaux incidents dans une prison pour mineurs

Une cuisinière a été agressée ce week-end à Lavaur, dans le Tarn, tandis que sept départs de feu ont été dénombrés et qu’une dizaine de cellules ont été saccagées. Les syndicats évoquent une « rébellion généralisée ».

La série noire continue dans les établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM). Celui de Lavaur, dans le Tarn, était jusqu’à lundi matin en état de quasi-rébellion après avoir été le théâtre de multiples incidents ces deux derniers jours, selon des sources syndicales.

Les troubles ont commencé au cours du week-end par l’agression d’une cuisinière, sur laquelle des détenus ont jeté un seau, tout en l’insultant. Dans un premier temps, les incidents étaient localisés dans « l’unité » où sont placés les jeunes les plus difficiles. Puis, la quasi-totalité des 45 mineurs incarcérés y ont pris part, à l’exception de quelques-uns, a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) Laurens Maffre, secrétaire régional de l’Ufap-Unsa-Justice. La violence est allée crescendo dans l’enceinte de l’établissement, où les surveillants ont été la cible de projectiles, d’insultes et de menaces de mort. Une dizaine de cellules ont été saccagées, selon les syndicats Ufap-Unsa Justice et CGT Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), tandis que sept départs de feu ont été dénombrés dans la nuit de dimanche à lundi.

On n’est « pas loin » de la mutinerie — Ce déploiement de violences a nécessité l’intervention d’une Équipe régionale d’intervention et de sécurité (ÉRIS), sorte de force de réaction rapide constituée de surveillants intervenant en tenue de protection en cas de crise. Une procédure normale dans ce genre de situation, assure au Figaro.fr Alain Dru, le secrétaire général de la CGT-PJJ. Selon ce dernier, ce type de troubles est courant dans les EPM, particulièrement ceux en état de saturation, comme Lavaur, ou ceux dans lesquels le nombre de détenus augmente régulièrement. « Les destructions de cellules à Lavaur arrivent souvent. La grande différence, c’est qu’avant les incidents n’étaient pas rendus publics », souligne-t-il, rappelant que plusieurs cellules de l’EPM de Porcheville ont aussi été brûlées.

Après être intervenue dimanche pour neutraliser le détenu qui a agressé la cuisinière, l’ÉRIS était toujours présente lundi à l’établissement de Lavaur. Le détenu en question, incarcéré en vertu d’une procédure criminelle, a été transféré dans une autre prison. Un autre jeune a été placé en cellule disciplinaire selon le directeur territorial de la PJJ, Michel Gellf. « La situation est en voie de retour à la normale », affirmait toutefois à la mi-journée la procureure de Castres, Manuella Garnier. Une information confirmée par Michel Gellf. Bertrand Mappas, de la CGT-PJJ, parlait un peu plus tôt d’une « rébellion généralisée », tandis que Laurent Maffre évoquait une mutinerie.

En début d’après-midi, le ministère de la Justice ne s’était pas encore exprimé sur l’affaire. Les premiers EPM, qui ont été ouverts en 2007 pour des mineurs condamnés ou prévenus, sont censés remplacer les quartiers des mineurs des maisons d’arrêt.

Leur presse (Marion Brunet, LeFigaro.fr), 9 mai 2011.

 

La tension monte dans deux établissements pénitentiaires pour mineurs

La prison pour mineurs de Lavaur, dans le Tarn, a été le théâtre d’une nouvelle agression dans la nuit du lundi 9 au mardi 10 mai. L’établissement est, depuis plusieurs jours, en proie à une « quasi-rébellion », marquée par l’agression d’une cuisinière, des cellules saccagées et des départs de feu. Par peur pour leur sécurité, les éducateurs qui y travaillent ont fait valoir leur droit de retrait pour la troisième journée consécutive, a indiqué la CGT.

La nuit dernière, une surveillante a été la cible de jets de projectiles et de récipients remplis de liquide au cours d’une ronde. L’un des seaux contenait vraissemblablement de l’urine. La surveillante a également été visée par des insultes et des menaces sexuelles, ont indiqué Bertrand Mappas et Emmanuelle Tarissan, délégués syndicaux de la CGT-Protection judiciaire de la jeunesse. La nuit a donné lieu à quinze compte rendus d’incidents.

Une cinquantaine de jeunes sont actuellement emprisonnés à Lavaur, pour une capacité maximale de 60 détenus. Ils sont encadrés par 80 à 90 surveillants et agents de la PJJ (44 personnes, dont 36 éducateurs), auxquels s’ajoutent les enseignants de l’Éducation nationale, selon des chiffres recueillis auprès des différents intervenants.

Les autorités assurent que le calme revient dans l’établissement. Mais « la tension reste très vive », selon Emmanuelle Tarissan, dont le syndicat est très majoritaire chez les personnels de la PJJ à Lavaur. Une équipe régionale d’intervention et de sécurité (ÉRIS), sorte de force de réaction rapide en milieu carcéral, a de nouveau été appelée à intervenir mardi.

« L’EPM est un échec, il faut le reconnaître » — La situation n’est pas meilleure à Marseille, où des personnels de l’établissement pénitentiaire pour mineurs ont bloqué dans la matinée l’entrée de la prison pour dénoncer des conditions de travail « de plus en plus difficiles ». La manifestation s’est tenue une semaine après l’agression d’une surveillante, à l’appel notamment de l’UFAP (Union fédérale autonome pénitentiaire) et de la CGT-Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).

« Un EPM au départ, c’était un établissement de réinsertion. Là, les magistrats incarcèrent à tout-va, cela devient un centre pénitentiaire lambda. Tous les jours, les personnels, qu’ils soient de surveillance ou éducateurs, essuient des menaces, des insultes. L’EPM est un échec, il faut le reconnaître », a estimé Laurent Germain, secrétaire général de l’UFAP dans la région. « Nous demandons la fin de la surpopulation pénale, que les personnels puissent travailler dans des conditions dignes », a-t-il poursuivi.

L’établissement, mis en service en juillet 2007 et devant initialement « allier sécurité carcérale et éducation pour préparer la sortie et la réinsertion », peut accueillir jusqu’à 54 détenus âgés de 13 à 18 ans, une limite rarement respectée, selon les syndicats.

Plusieurs prisons pour mineurs ont fait parler d’elles récemment. À Meyzieu (Rhône), un détenu de 16 ans avait pris en otage une éducatrice pendant plus de deux heures le 12 avril. Le CGT-PJJ a déposé pour cette semaine un préavis de grève reconductible à l’échelon national. Une semaine d’action avait déjà été organisée dans les six EPM français du 18 au 22 avril. Le syndicat réclame des discussions portant notamment sur la définition du statut et des missions des éducateurs de la PJJ travaillant dans ces établissements aux côtés de surveillants de l’administration pénitentiaire. Il souhaite aussi une revalorisation de leur rémunération « puisque la dangerosité et la pénibilité sont des constantes ».

Leur presse (LeMonde.fr), 10 mai 2011.

 

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Quelques slogans lus autour du gymnase de la Fontaine au Roi (Paris 11e)

Ces photos ont été prises il y a quelques jours autour du gymnase occupé de la Fontaine au Roi, dans le 11e arrondissement de Paris (métro Couronnes ou Belleville).

Solidarité avec la lutte des sans-papiers !

Indymedia Paris, 15 mai 2011.

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Les soulèvements arabes face au vide occidental : l’exemple tunisien

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Vendredi 20 mai, à la bourse du travail d’Alès, discussion sur la lutte contre la réforme des retraites…

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Manifestation du 14 mai à Marseille pour la liberté de circulation

Hier, samedi 14 mai, la manifestation pour la liberté de circulation et la régularisation de tous les sans-papiers a parcouru les rues marseillaises, pendant 3 bonnes heures, au son des chants, des slogans et des tintements de casseroles. Un cortège joyeux et déterminé a quelque peu chamboulé le train-train du samedi après-midi : passant par les quartiers populaires du centre-ville (Porte d’Aix, Belzince, Noailles, Canebière, La Plaine, Cours Julien…) ; s’arrêtant au commissariat central, au consulat et à la préfecture en conspuant leurs occupants ; traversant bruyamment la gare St-Charles, plutôt que de le faire en baissant la tête pour éviter les contrôles ; surgissant dans l’artère commerçante (rue St-Féréol). Aux cris de « Liberté », de « Ni police, ni charité, 100 pour 100 liberté ! », de « Police, dégage ! », le cortège de 200 personnes, environ, était rejoint par des passants le temps d’un bout de route. Après cette enthousiasmante et dynamique manif, nous sommes allés partager un repas à la Chrysalide.

Contact

Réunion du collectif tous les mardis et vendredis à 18 heures à La Chrysalide – 14 rue Bénédit.

15 mai 2011.

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Rassemblement des islamophobes : le point sur les violences racistes et politiques dans tout Lyon

Ce qui était annoncé est arrivé : les fafs réunis ce week-end pour un rassemblement « pour la liberté » d’exprimer publiquement leur xénophobie et psychoses racistes collectives, en ont profité pour se livrer dans Lyon à leur jeu préfêré depuis des mois. Attaques racistes, attaques politiques, de nombreuses personnes sont ce matin hospitalisées, alors que la pref et les médias s’obstinent à parler d’une prétendue guéguerre. Le point sur les infos qui nous parviennent au compte-goutte et les questions qu’elles soulèvent et le compte-rendu de la journée de samedi.

Mise à jour dimanche 15/05 13h30 : Samedi soir, après leur pogrom dans le vieux Lyon les nervis participant au rassemblement identitaire se sont livrés dans les pentes de la Croix-Rousse à de multiple ratonnades, attaquant les lieux alternatifs, bars du quartier, et surtout de nombreuses personnes, souvent au hasard. Selon nos sources près d’une dizaine de personnes ont été hospitalisées suite à ces violences, certaines dans un état grave.

Par ailleurs des camarades interpellés après la manifestation sont toujours en garde à vue. Un Rassemblement de soutien a lieu aujourd’hui à partir de 13h devant le commissariat de 2e arr. 47 rue de la Charité. Un point info aura également lieu en début d’après midi au Salon du Livre libertaire.

— Dans la nuit, une raton­nade poli­ti­que a été orga­ni­sée par les nazis sur les pentes de la Croix-Rousse, atta­quant les lieux alter­na­tifs, bars du quar­tiers, et sur­tout de nom­breu­ses per­son­nes, sou­vent au hasard. Vers une heure du matin notam­ment, le bar le Phoebus, situé juste à côté du Centre Social Autogéré de la Croix-Rousse, a été atta­qué. Bilan : 3 per­son­nes tabas­sées dont une per­sonne a été hos­pi­ta­li­sée, des dégâts maté­riels (vitres cas­sées) sont à déplo­rer également. Une atta­que pure­ment moti­vée par la pré­sence de per­son­nes n’ayant pas la bonne « cou­leur de peau » devant le bar. Témoignage :

Hier soir, alors que nous allions au Phoebus, un groupe de 20 mini­mum de néo-nazis ont atta­qué le bar. Je ne savais pas qu’il y avait une mani­fes­ta­tion nazie donc je n’ai com­pris ce qui se pas­sait que lorsqu’ils ont com­mencé à scan­der des « bam­bou­las » à l’adresse du videur, « zieg heil » etc… ils ont balancé des bou­teilles sur la devan­ture, sont même rentrés un peu à l’inté­rieur malgré les grilles, puis se sont dis­per­sés. Nous étions deux et étant basané, je me suis éloigné dès que j’ai com­pris (ils étaient vrai­ment ultra vio­lents) et on a appelé la police, qui pour le coup sont arri­vés au moment où on appe­lait en grand nombre.

Plus tard, des­cente sur la place Colbert. Selon nos sour­ces près d’une dizai­ne de per­son­nes sont encore hos­pi­ta­li­sées suite à ces vio­len­ces, cer­tai­nes dans un état grave, dont une per­sonne (exté­rieure aux mou­ve­ments liber­tai­res ou anti­fas­cis­tes a priori) en réa­ni­ma­tion ! [Dimanche matin cette personne était stabilisée et passait encore de nombreux examens.]

— Pas d’élements encore sur les alen­tours du local néo-nazi où se dérou­lait hier soir un concert. D’après nos infor­ma­tions, l’omerta règne depuis plu­sieurs mois parmi les habi­tant-e-s qui ont peur de repré­sailles.

— À 17h, un simple détour par le pont des Terreaux d’une petite cen­taine de mili­tan­tEs anti­fas, pour rap­pe­ler qu’aucun quar­tier ne doit rester inter­dit à per­sonne dans Lyon, s’est fait atta­quer conjoin­te­ment par la police et les fafs. Rappelons que la pré­fec­ture avait publi­que­ment déconseillé aux Lyon­nais-e-s de fré­quen­ter le quar­tier St Jean pen­dant tout l’après-midi. Dans quelle mesure est-ce tolé­ra­ble ? Combien de fois faudra-t-il faire atten­tion où les gens met­tent les pieds, en fonc­tion de leurs ori­gi­nes ou de leurs opi­nions poli­ti­ques ? Des mili­tan­tEs anti­fas­cis­tes ont alors été arrê­tés, et sont tou­jours en garde à vue. Un ras­sem­ble­ment de sou­tien a lieu aujourd’hui à partir de 13h devant le com­mis­sa­riat de 2e arr. 47 rue de la Charité. Un point info aura également lieu en début d’après midi au Salon du Livre libertaire.

— Hier après-midi vers 16h30, après la dis­per­sion du ras­sem­ble­ment isla­mo­phobe, les iden­ti­tai­res sont passé à l’acte : 3 com­mer­ces de St Jean tenus par des per­son­nes d’ori­gine immi­grée ont été atta­qués, dont un kebab van­da­lisé rue de la Quarantaine, qui n’a pas com­pris ce qui lui arri­vait, il ne savait pas qu’il était dans leur ligne de mire.

Des per­son­nes (jeunes d’ori­gine turque et magh­ré­bine) auraient également été lyn­chées en plein samedi après-midi. Des cris, des insul­tes, et également des dégra­da­tions. Les cibles sont choi­sies. Des com­mer­çants étrangers qui tien­nent des kebabs. L’un d’eux a vu sa vitrine voler en éclats. « On a eu peur, raconte-t-il, je ne com­pre­nais pas ce qu’ils me vou­laient, je ne savais pas que j’étais dans leur ligne de mire. Puis il s’inquiète, « je vais être rem­boursé pour ma vitrine ? » Plusieurs com­mer­çants de la rue raconte­ront des scènes iden­ti­ques.

— Une per­sonne a été bles­sée dans le 6e arron­dis­se­ment (arti­cle Lyon Cap’).

— Le Grnnd Zéro Gerland où se déroule un salon de la micro-édition a été menacé.

Questions aux médias « professionnels » et à la préfecture à la vue de ces événements

— Article de Lyon Cap de samedi 23h : Lyon Cap’ réus­sit encore à titrer sur « Extrême-droite/gauche : des débor­de­ments malgré des mobi­li­sa­tions très cadrées », ren­voyant une fois de plus néo-nazis et anti­fas­cis­tes dos à dos, ce qui com­mence à vrai­ment tenir de l’exploit. Certes c’est la stra­té­gie de la pré­fec­ture, dont on peut com­pren­dre la moti­va­tion consis­tant à affai­blir des col­lec­tifs liber­tai­res puis­sants à Lyon et bien implan­tés. Pour Lyon Cap’ on com­mence à s’inter­ro­ger si cer­tai­nes sym­pa­thies d’extrême-droite du direc­teur de publi­ca­tion ou de mem­bres de sa rédac­tion (voir cette his­toire étrange autour de l’agres­sion de Villeurbanne) ne com­men­ce­raient pas à se res­sen­tir très clai­re­ment éditorialement. Ce qui expli­que­rait la pré­sence d’une vidéo des iden­ti­tai­res sur le blog de Didier Maïsto.

— Dans le Progrès ce matin, on peut lire les propos hal­lu­ci­nants du préfet : « On a assuré la paix publi­que avec des gens déter­mi­nés dans les deux camps à mener des actions vio­len­tes ». Quelle est la stra­té­gie de la pré­fec­ture de parler d’une gué­guerre quand les agres­sions, orga­ni­sées, répé­tées, ne sont le fait que d’un seul « camp » ? Comment ne pas com­pren­dre qu’une partie des mili­tan­tEs poli­ti­ques d’extrême-gauche ne soient pas en colère, à la vue encore des cama­ra­des agres­sés encore cette nuit gra­tui­te­ment ? Que va dire la pré­fec­ture concer­nant les agres­sions de per­son­nes immi­grées ? Qu’il s’agit aussi d’une gué­guerre ? Ça suffit ! Face à la montée de ces vio­len­ces, nous ne pou­vons, nous habi­tan­tEs pro­ches de ces locaux de haine, per­son­nes immi­grées, homo­sexuel­LEs, mili­tan­tEs poli­ti­ques pour l’égalité, que comp­ter sur nous-mêmes et déve­lop­per nos capa­ci­tés d’auto-défense, tant sur le plan phy­si­que que poli­ti­que (et ce der­nier point reste à déve­lop­per lar­ge­ment).

— Une grande majo­rité de la presse se contente aujourd’hui de repren­dre la pseudo reven­di­ca­tion d’une tra­ça­bi­lité de la viande hallal. Les faits démon­trent eux le second degré de ce dis­cours, qui ne trompe que les jour­na­leux.

Rebellyon, 15 mai 2011.

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À Lyon dans la rue — et sous la pluie — contre les racistes et leurs cochonneries – 14 mai

Sa manifestation ouvertement islamophobe interdite, l’extrême-droite radicale avait quand même maintenu son appel national à rassemblement ce samedi. La mobilisation antifasciste et antiraciste était donc également maintenue, malgré la pression de la préfecture et de la presse pour faire passer cette journée comme une simple « guerre de clans ». Les violences racistes perpétrées ensuite à St Jean, jamais vues jusqu’alors, montrent que la mobilisation nécessaire à Lyon contre l’extrême-droite doit devenir massive et se diversifier, plus qu’elle ne l’est aujourd’hui.

Retour et photo sur une journée sombre et mouvementée.

Mise à jour diman­che 15/05 11h : Samedi soir, après leur pogrom dans le vieux Lyon (voir récit ci-des­sous) les nervis par­ti­ci­pant au ras­sem­ble­ment iden­ti­taire se sont livrés dans les pentes de la Croix-Rousse à de mul­ti­ples raton­na­des, atta­quant les lieux alter­na­tifs, le bar le Pheo­bus, et sur­tout de nom­breu­ses per­son­nes, sou­vent au hasard. Selon nos sour­ces près d’une dizai­ne de per­son­nes sont encore hos­pi­ta­li­sées suite à ces vio­len­ces, cer­tai­nes dans un état grave.

Par ailleurs nos cama­ra­des sont tou­jours en garde à vue. Un rassemblement de sou­tien a lieu aujourd’hui à partir de 13h devant le com­mis­sa­riat de 2e arr. 47 rue de la Charité.

Lyon est depuis un peu plus d’un an un enjeu pour l’extrême-droite radi­cale. Les réseaux iden­ti­tai­res et néo-nazis cher­chent tout deux à y pour­sui­vre leur implan­ta­tion et à s’y péren­ni­ser dans le pay­sage poli­ti­que. Agressions mul­ti­ples et ouver­tu­res de locaux fas­cis­tes ont planté le décor depuis plu­sieurs mois déjà.

Samedi 14 mai le Bloc Identitaire et son émanation locale, Rebeyne, ont tenté d’expri­mer dans la rue leur obses­sion xéno­phobe et leur désir d’une Europe blan­che en orga­ni­sant une « mani­fes­ta­tion des cochons » isla­mo­phobe [Voir notamment l’analyse proposée sur le site REFLEXes]. Suite à son inter­dic­tion par la Préfecture et la média­ti­sa­tion qui a suivie, les iden­ti­tai­res se sont pré­sen­tés en vic­ti­mes et ont tenté, avec un ras­sem­ble­ment pour la « liberté d’expres­sion » (sic) d’en faire un sym­bole natio­nal, voire inter­na­tio­nal [Cet aspect est visible à travers la mobilisation de groupes identitaires de toute la France — des bus de Bretagne, Nice, etc. — mais aussi par la venue de représentants de groupes xénophobes étrangers, comme l’English Defense League].

Identitaires et communication, tout un poème…

Les Identitaires se sont donc retrou­vés à 14h30 pour un ras­sem­ble­ment sta­ti­que sur la place St Jean, pour l’occa­sion bou­clée par les flics. Le ras­sem­ble­ment se vou­lait très « com­mu­ni­quant » et les tenues « sapin de noël » avaient beau être inter­di­tes, la façade n’a guère tenu long­temps. Les cranes rasés y étaient nom­breux et l’isla­mo­pho­bie a très rapi­de­ment pris le pas sur les slo­gans plus poli­cés que dési­raient impo­ser les iden­ti­tai­res. D’autant plus que ces der­niers par­ta­geaient la place et la mani­fes­ta­tion avec leurs frères enne­mis du Bunker Korps Lyon et autres néo-nazes. Les slo­gans à tona­lité nazie ont d’ailleurs été légion à St Jean cette après-midi. Leur fai­blesse numé­ri­que (moins de 400) malgré une mobi­li­sa­tion inter­na­tio­nale, montre clai­re­ment que les ten­sions inter­nes à l’extrême-droite empê­chent encore la com­mu­ni­ca­tion des iden­ti­tai­res de faire recette.

Les « troupes » nationalistes place St Jean

Pendant ce temps la mani­fes­ta­tion anti­fas­ciste, oppo­sée à la pré­sence des fachos dans les rues de Lyon mais pro­tes­tant également contre la pré­sence des deux locaux d’extrême-droite [La traboule des identitaires dans le vieux lyon, montée du Change, et le local des néo-nazis à Gerland, impasse de l’Asphalte] et les nom­breu­ses agres­sions de ces der­niers mois se met en place dès 14h sur la place des Terreaux.

La mani­fes­ta­tion, d’envi­ron un bon mil­lier de per­son­nes lors du départ, plus par la suite, com­po­sée de nom­breux cor­tè­ges et col­lec­tifs de gauche et d’extrême-gauche malgré une pro­por­tion mar­quée de mili­tants liber­tai­res, a ensuite pris le chemin de Bellecour sous les slo­gans anti­fas­cis­tes. Arrivée sur place, une prise de parole a eu lieu devant le Veilleur de pierre [Mmonument érigé à la mémoire des cinq résistants assassinés par les Allemands le 27 juillet 1944, en représaille à l’explosion organisée par la Résistance au café le Moulin à Vent la nuit précédente. Les cinq hommes n’étaient pas les responsables de l’attentat. Ils se nomment Albert Chambonnet, Gilbert Dru, Léon Pfeffer, René Bernard, Francis Chirat.].

Prise de paroles au Veilleur de pierre

Le cor­tège a ensuite repris son chemin, gla­nant des mani­fes­tants au pas­sage, en per­dant d’autres sous la pluie, jusqu’à la Guillotière puis, via l’avenue de Saxe, la pré­fec­ture et la place Guichard. Tout le long du par­cours les cor­tè­ges vivants se répon­daient par slo­gans, contre le racisme d’État, contre la pré­sence fas­ciste et la xéno­pho­bie ambiante :

« Le fas­cisme c’est la gan­grène, on l’élimine ou on en crève. »

« Alerta, Alerta, Antifascista ! »

« Pas de fachos dans les quar­tiers,
pas de quar­tier pour les fachos. »

Dispositif policier autour de la préfecture

Après quel­ques prises de paro­les les grou­pes se dis­per­sent vers 16h, cer­tains pre­nant le métro ou rejoi­gnant la Guillotière, alors qu’un groupe de quel­ques cen­tai­nes repart en cor­tège en direc­tion des pentes de la Croix-Rousse. Quelques voi­tu­res et four­gon­net­tes de police ont suivi le dépla­ce­ment à dis­tance, cette der­nière sem­blant s’habi­tuer à ce que les liber­tai­res ren­trent de mani­fes­ta­tion en cor­tè­ges sau­va­ges, tant mieux.

Cortège sauvage en direction des Terreaux

Pendant ce temps les fachos, partis de leur ras­sem­ble­ment, remon­tent les rues en direc­tion de la Croix-Rousse, dans l’idée de casser de l’anti­fas­ciste et pro­ba­ble­ment d’inves­tir ce quar­tier sym­bo­li­que de la résis­tance. Un groupe d’anti­fas­cis­tes sans connaître ce mou­ve­ment se sont diri­gés vers St Jean : la ren­contre a lieu au milieu du pont qui enjambe la Saône entre St Paul et Terreaux. Affrontement bref mais vio­lent, puis­que la police s’y jette immé­dia­te­ment, coin­çant une partie des anti­fas­cis­tes entre eux et les fachos. Quatre de nos cama­ra­des ont été arrê­tés à cette occa­sion, la mobi­li­sa­tion s’orga­nise pour les sou­te­nir.

Les nervis faf en face de St Paul

Intervention policière sur l’affrontement

Explosion de vio­lence raciste à St Jean !

Repoussés dans le Vieux Lyon, les iden­ti­tai­res et autres néo-nazis, énervés, se met­tent à y casser les devan­tu­res des kebabs et autres com­mer­ces tenus — ou sup­po­sés être tenus — par des immi­grés. Plusieurs per­son­nes ont été agres­sées. Ce déchaîne­ment ouver­te­ment raciste, digne d’un pro­grom, ne semble pour l’ins­tant pas être dif­fusé dans la presse. La police inter­vien­dra dans la foulée, inter­pel­lant plu­sieurs dizai­nes de nervis d’extrême-droite (de 50 à 80 selon les sour­ces).

Le masque de com­mu­ni­ca­tion des iden­ti­tai­res est donc bien tombé aujourd’hui, malgré leurs bal­lons rose bon­bons, puis­que leurs trou­pes ont montré leur visage xéno­phobe, vio­lent et viri­liste.

Quai de Saône

Si c’est une réus­site pour une mani­fes­ta­tion anti­fas­ciste de réunir un bon mil­lier de per­son­nes, sous la pluie bat­tante, la gra­vité des faits dénon­cés depuis des mois par les dif­fé­rents col­lec­tifs devrait déclen­cher une mobi­li­sa­tion plus grande. Le racisme d’une telle marche des cochons aurait dû mobi­li­ser une partie beau­coup plus impor­tante de la popu­la­tion lyon­naise, pour faire com­pren­dre que Lyon est et res­tera une ville de la diver­sité.

La pres­sion de la pré­fec­ture et de la presse locale toute la semaine sur la mani­fes­ta­tion anti­fas­ciste et anti­ra­ciste, la fai­sant passer pour une simple et bête mobi­li­sa­tion à l’extrême opposé a quand même, malgré la peur des vio­len­ces, réus­si à mobi­li­ser. Mais cette mobi­li­sa­tion doit main­te­nant, à la vue sur­tout des vio­len­ces dans les rues de St Jean, après celles dont les mili­tants de gauche ont été les vic­ti­mes ces der­niers mois, aler­ter l’ensem­ble des Lyon­nais-e-s sur le danger que font peser ces grou­pes sur notre ville.

D’autres formes de lutte res­tent à penser pour que ces vio­len­ces ne se repro­dui­sent jamais, pour que ces appels racis­tes ces­sent, pour que les habi­tant-e-s pro­ches des locaux néo-fas­cis­tes ne subis­sent pas la loi du silence face à ce climat délé­tère.

Ce combat, s’il est celui des « anti­fas­cis­tes », est aussi celui de toutes les per­son­nes visées par cette poli­ti­que de la haine et de toutes les per­son­nes qui la refu­sent.

Organisez-vous, orga­ni­sons-nous !

À Lyon le racisme ne pas­sera pas !

Petite revue de presse du jour

— Reportage France info

— Le Pro­grès :
Manifestation de grou­pus­cu­les d’extrême-droite à Lyon : 80 per­son­nes inter­pel­lées (photo de salut nazi en prime)
L’extrême-droite radi­cale sème la pani­que dans Saint-Jean
Une contre mani­fes­ta­tion… à gauche toute

— Lyon Capitale : Extrême-droite/gauche : des débor­de­ments malgré des mobi­li­sa­tions très cadrées

— Lyoninfo : La manif contre l’« isla­mi­sa­tion » suivie d’échauffourées

Compléments d’info sur Rebellyon.

Rebellyon, 14 mai 2011.

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Quelques slogans lus sur les murs de Paris-banlieue en mai 2011

Bagnolet – Métro Gallieni

Paris – métro

Paris – place Henri Fiszbin (19e)

Paris – 20e

Paris – rue Bisson (20e)

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LOPPSI 2 votée ? – Rien à battre !

LOPPSI 2 votée ? – Rien à battre !
Ou, Pour une contre-offensive à la tyrannie grandissante

La Loi LOPPSI 2, comme les lois sécuritaires antérieures, a été votée et démocratiquement votée. Les recours institutionnels, le rôle pathétique des élus dans cette lutte et l’opportunisme des partis politiques, ont joué le rôle escompté et prévu. Résultat nul pour les politicards, bien que médiatique…

La situation s’est donc clarifiée : nous sommes seuls face à l’État et ses « bandes armées ».

Ne voyez pas en ceci une découverte. Beaucoup d’entre nous l’affirmions hier. La nouveauté, c’est que d’autres le découvrent aujourd’hui et pleurent les « acquis » défunts du « Conseil National de la Résistance »…

La réalité politique d’un pays est toujours embrumée par des idéalismes préfabriqués que l’on revend à des opposants indignés, pour qu’ils s’opposent comme l’ordre l’a planifié, car ce dernier entend les contrôler.

Cette réalité politique nous la retrouvons avec les mouvements « citoyens »,  et la course à l’échalote dite « démocratique » qui ont plus ou moins parasité les Collectifs Anti-LOPPSI 2 du territoire.

Ce n’est pas par sectarisme que nous  dénonçons ces derniers, mais par pragmatisme et désir de lendemains. Lendemains interdits par la naïveté des uns,  interdit par le narcissisme politicien des autres…

I. Ce qui suit n’a qu’une préoccupation : le devenir de la lutte anti-LOPPSI 2

Je dénoncerais ci-après l’inefficacité, voire la nuisance, que certaines positions « pacifiantes » imposent à notre mouvement en enrayant sa dynamique.

Il s’agira aussi de souligner et de distinguer les motivations antagonistes qui arrivent aujourd’hui à leur paroxysme au sein de nombreux collectifs. Antagonismes qu’il nous faudra  soit dépasser, soit consommer à-travers le divorce de nos « forces ».

Ainsi, je partirais du point de vue qu’il y a deux postulat distincts : celui de l’escarmouche législative traitant de LOPPSI ou du seul article 32 ter A, comme d’un souci spécifique (postulat « minimaliste »), et celui qui s’oppose à LOPPSI comme à toutes les autres lois de contrôle et d’oppression, pour se donner les moyens de combattre concrètement l’oppression croissante du domaine législatif comme économique sur les populations (postulat « maximaliste »).

LE MINIMALISME : UNE CONTRE-RÉVOLUTION PERMANENTE — Les mouvements de contestation antécédents prouvent que la force des masses ne s’exprime pleinement que dans son indépendance envers toutes les institutions. Ils prouvent qu’en cas de contestation dépassant les cadres légaux (comme en décembre 95, mouvement des chômeurs 1997-98, CPE, retraites, etc.), par la création d’un véritable mouvement social où le prolétariat affirme son autonomie envers toute représentation de lui-même, tout Parti, tout Syndicat et toutes Lois, la peur étatique de l’insurrection conduit le pouvoir à distiller sur le long terme ce qu’il veut imposer, envers et contre tous (comme pour la réforme de la Sécu en 95 ou le CPE).

Néanmoins, force est de constater que JAMAIS le pouvoir ne fait marche arrière sur ce qu’il a arrêté, mais l’aménage. Le postulat « minimaliste » occulte ceci par l’illusion de la victoire législative, électorale, etc. Victoires proclamées et non-réalisées, comme pour occulter la réalité de la guerre qui se joue tous les jours entre ceux qui possèdent et ceux qui versent leur tribut pour subsister (manger, se loger, etc.).

L’aménagement des « réformes » comme des projets de loi, écarte le risque insurrectionnel. Il est dans les moyens du pouvoir de se donner le temps nécessaire pour appliquer et affirmer ses « réformes » et lois en intégrant et en associant à leurs applications et réalisations, ceux qui les contestent, par ce que l’on appelle dorénavant des « négociations », s’auto qualifiant de « Victoires ».

Ces « négociations » dissimulent des aménagement dans le temps. Elles sont de véritables tours de passe-passe où l’on fait croire à une victoire médiatique et ponctuelle quand le fait démontre que les gouvernants ne font qu’appliquer sur 10 à 20 ans ce qu’ils prétendaient imposer en une fois, via le vote en Assemblée Nationale. Idem pour les fermetures d’entreprises, où l’on a souvent constaté qu’une liquidation violemment contestée par les ouvriers peut s’étaler sur 1 à 4 plans sociaux, qui n’ont d’autre avantage que d’éroder les résistances, de les épuiser, de les diviser, tout en réaffirmant le culte idolâtre du travail pour chacun, tout en détruisant le socle fondamental de la résistance qu’est celui de la lutte collective et de ses perspectives d’émancipations collectives. Ce qui est particulièrement grave à ce sujet, c’est que le mouvement « citoyenniste », et ses perspectives « minimalistes », compte et fait espérer ces fameuses négociations qui mettent à bas nos combats depuis 20 ans en épuisant les populations en grèves perlées, en défilés décrétés non-violents (quitte à employer la violence et la délation pour qu’ils le restent), etc.

Comme à-propos de la réforme des retraites en 2010, ils vont déployer une débauche d’énergie phénoménale et pacifiante, pour informer les masses comme les missionnaires en pays païens le faisaient. Il s’agit là de recruter pour faire des défilés, car le nombre de randonneurs est, pensent-ils, une expression « citoyenne et démocratique » que les différents gouvernements doivent prendre  en compte. Prendre en compte signifie pour eux : re-négocier…

Or, qu’en est-il concrètement? — Rien, macache, nib ! — Les grandes mobilisations de l’automne 2010 n’ont en rien inquiété le pouvoir. Ne l’inquiétant pas, il ne s’est même pas donné la peine de ré-aménager dans le temps cette réforme des « retraites » et l’a imposé, ce qui démontra l’impuissance et l’inefficacité du syndicalisme, comme de l’opposition, dans ses stratégies et dispositions. Quant aux mouvements citoyens — toujours prisonniers de leur  naïveté « démocratique » — ils demeurent ce caniche à sa mémère, à cette gauche adultère et moisie.

Ceci n’empêcha en rien une fraction du prolétariat d’exprimer sa colère et son refus, non pas du seul sujet « minimaliste » des « retraites », mais de tout ce qui motivait cette réforme des retraites.

En réaction à cette analyse et pratique « maximaliste » — et comme à chaque fois où s’opposent ces deux perspectives —, nos « citoyens » déplorent et accusent de fantasmatiques « casseurs », ainsi que la « subjectivité » médiatique. De surcroît, jamais ils ne remettent en cause la nature de leurs positions, de leur discours et de leur tactique héritées d’une succession de contre-vérités scandaleuses, toutes construites sur la négation de la guerre permanente qui existe entres les oppresseurs et opprimés ; tactiques toutes construites sur l’affirmation et la quête quasimystique de la paix sociale entre « citoyens » sans classe dans une « démocratie » rose-bonbon ou qui, du moins, aurait l’avantage de ne rien changer aux joies de l’ascension sociale, de la croissance des salaires et du fétichisme foncier et pavillonnaire. Bien au contraire, ils se fossilisent dans l’illusoire postulat d’être LA vérité rationnelle et légitime de la contestation. Non content d’en crever la gueule ouverte et d’inverser les rôles et effets qu’ils commettent, en accusant les « maximalistes » de tous les maux, ils abîment toutes les contestations en dénonçant tout ce qui n’est pas eux avec une suffisance stupéfiante ; suffisance qui dissuade bon nombre de personnes à rentrer dans des luttes (randonnée en guise de manifestation avec dénonciation des « casseurs », grèves perlées avec dénonciation des « agitateurs », etc. — (Ce qui fait fuir bon nombre de gens qui considèrent, à raison, inutile ce type d’activisme).

Nos « citoyens » deviennent par là-même des adversaires, comme le sont les flics et autres agents civils ou d’État, dont le rôle est d’appréhender tous les risques de  dépassement de l’Ordre par son socle social. Dès lors, tout mouvement « citoyen » et « minimaliste » doit être traité comme il se doit : un mouvement réactionnaire et contre-révolutionnaire, un adversaire qu’il nous faut dénoncer comme collaborateur à l’Ordre et au système économique d’exploitation, desquels ils assurent chaque victoire. L’histoire récente comme moins récente confirme un fait : toute contestation qui n’est pas une révolte, qui n’embrasse pas un refus et une affirmation globale, n’est pas une contestation, mais une mendicité négociable n’ayant d’autre traduction dans les faits que de réussir à faire admettre à une population son inadmissible reddition au travers une oppression grandissante que lui impose l’Ordre et ses collaborateurs, dont les « minimalistes » font partie.

L’ATOMISATION DES LUTTES PAR LE MINIMALISME ET LA LÉGITIMISATION DES LOIS PAR LE CITOYENNISME — Les « citoyennistes » et partisans du« minimalisme », nous ont rejoué l’injouable sur LOPPSI 2. Nous abreuvant de pétitions dans un premier temps, interpellant des élus locaux dénués du pouvoir qu’ils leur supposent, dans un second temps nous sortant parfois le référendum pétitionnaire que permet la « Constitution » de l’Union Européenne…

Il me semble néanmoins important de rappeler quelques faits pratiques de ce qu’est la « démocratie » dont ils se disent les défenseurs, bien que celle-ci les cocufie année après année :

Ce n’est pas le nombre de manifestants qui modifie d’un iota une « réforme », mais l’intensité de la réponse qu’a la société à l’intention de l’État et du Capital (rapport de force « maximaliste ») ;

Prenant en considération ce qui précède, des listings de signatures ne représentant au final qu’une indignation « contractuelle » et non réelle, toute pétition est en-deçà du degré zéro de la contestation (intégration de la contestation à un prétendu dialogue social, qui n’a d’autre débouché que la reconnaissance des lois et notre soumission à ces dernières) ;

L’Europe de l’Ouest n’a jamais autant voté de toute  son Histoire que ces 20 dernières années. De référendum en élection, nous constatons qu’un suffrage de « OUI » se transforme miraculeusement en « NON » et qu’un suffrage de « NON » provoque une réaction en bloc des partis politiques qui nous expliquent que l’on n’a rien compris, et que l’on est tellement cons qu’au final, c’est eux qui décident et que ce sera « OUI » ! (ainsi, de toutes les consultations à propos de l’Union Européenne, des sacro-saintes élections dont les programmes politiques ne sont plus lus ni débattus par personne, et ne reposent plus que sur un vote de chapelle que l’on répète par atavisme familial).

Nos « citoyennistes » courent après les médias pour mieux s’en scandaliser quand ceux-ci font leur boulot — en l’occurrence, préserver l’Ordre social, économique et politique où ces derniers prospèrent… La réalité médiatique est bel et bien celle-ci : les médias défendent leurs intérêts comme nous le faisons pour nous-mêmes, et à force de leur donner une importance surfaite, c’est eux qui finissent par siffler la fin des mouvements sociaux en changeant tout bonnement la Une des journaux.

Enfin, il est dorénavant évident que les mouvements sociaux doivent poser des exigences claires, et non s’égarer en promesses sur de futures élections, des négociations et autres foutaises pour lesquels nous n’avons plus le temps et que certains syndicats, lors du mouvement des « retraites » (tel que la CGT et la CFDT), avaient pourtant privilégié et/ou anticipé pour être des partenaires sociaux honorables qu’un gouvernement ne s’est pas donné la peine d’honorer. Cette dernière voie est pourtant celle que certaines associations d’habitats alternatifs sont prêtes à prendre…

LOPPSI 2 À L’HEURE DE LA SÉDITION — La logique « citoyenniste », son narcissisme médiatique et son respect pour une « démocratie » illusoire, veut qu’une fois qu’une Loi est votée, tout le monde se carapate et est appelé à se venger « ailleurs » (ce « ailleurs » est très surnaturel et extrêmement mal défini, bien qu’en pratique, la-dite vengeance ne concerne que l’image que se fait de lui-même le « citoyen ». Ainsi, il se venge dans les urnes en hurlant partout pour qui il va voter, et/ou se livre à une course en avant à propos de luttes se succèdant les unes aux autres, lutte qu’il entame et jamais ne finit.

Le « citoyennisme » ne se caractérise pas seulement par son côté missionnaire, ni même par son seul idéalisme niant toutes les réalités politiques pratiques ci-dessus énumérées, mais aussi et surtout, par une course en avant lorsque la droite est au pouvoir : ce mouvement diffus n’a de cesse de passer du coq à l’âne sans établir aucune connection entres les deux bestiaux. Le voilà donc enterrant la lutte anti-Loppsi par la lutte contre le gaz de schiste…

Ceci n’a d’autre vertu que de déboucher sur une hystérie du « contre » qui n’a d’autres velléités que de rester dans les clous, un peu comme certains troubles psychiques conduisent un « malade » à aller demander sa camisole chimique à son psychiatre.

Clous ou camisole, où il s’enferme et enferme les luttes réduites à un rien revendicatif qui n’ont d’autres débouchés que leur contentement (enculer les mouches, diront certains…) et la distillation du défaitisme parmi les larges masses de la population qu’ils fatiguent et auxquels ils offrent un spectacle tout aussi pitoyable que pathétique.

Pour eux, l’objectif n’est pas de lutter efficacement contre tel ou tel objet, mais de lutter pour subsister dans un paysage politique qui a l’allure d’une décharge… en a du moins l’odeur, au vu de certaines personnalités remplissant des rôles de gourou et se nourrissant de ces luttes et tactiques pour dominer leur petit monde.

Tout ceci me permet d’affirmer que toute contestation ne peut-être que séditieuse, ne peut-être que « maximaliste », ou n’est pas. Or, la sédition est inassumable par ces derniers.

Je n’ai jamais douté que LOPPSI 2 soit votée. Par contre, je reste stupéfait devant la surprise de certains « citoyennistes » qui sont « indignés » qu’un projet de Loi proposé par une majorité parlementaire soit voté (ce qui est, notons-le, logique…). Tout ceci me laisse à penser qu’ils seront aussi surpris de voir LOPPSI appliquée et qu’ils le seront encore plus lorsque ceci les touchera directement.

Pour ma part, ce que j’affirme à propos de LOPPSI, c’est que votée ou non, l’enjeu n’est pas de résister à une Loi, mais à son intention et à son application. Dès lors, et c’est là que les « citoyennistes » décrochent réellement, une loi votée que l’on se promet de rendre inapplicable fait de nous des « hors-la-loi » selon la définition la plus élémentaire.

Il s’agit donc d’assumer des positions. Pire à propos de LOPPSI, il s’agit aussi de savoir si nous organisons un véritable réseau de résistance avec toutes les conséquences que cela implique. À savoir que lorsque l’on résiste, il n’y a d’autres limites aux rapports de force que celles qu’impose l’Ordre lui-même. Ordre qui définit l’intensité du rapport de force qui s’établit entre ce qu’il veut et ceux qui lui résistent.

Dès lors, la situation devient extrêmement délicate. Toutefois, il me semble encore plus délicat de se retirer de cette lutte, car se retirer signifie accepter le fichage de nos enfants, accepter le démontage de nos logements, accepter le flicage permanent, accepter la soumission et le sacrifice de nos vies sur l’autel d’une paix sociale en laquelle il est dorénavant clair que nous n’avons aucun intérêt, puisque cette paix est basée sur notre mise à mort.

II. Lutter contre LOPPSI, c’est lutter contre un arsenal judiciaire précis

Mais lutter contre LOPPSI, c’est aussi lutter contre les intentions de ceux qui fabriquent ce genre de saloperie et ceux qui les appliquent. Ce dernier volet nous jette de plein fouet dans la réalité politique de notre monde où il y a des flics, des prisons, des tribunaux, la bourse, le CAC, l’Assemblée nationale, le capitalisme, les antagonismes de classe…

Je ne reviendrai pas sur les analyses collectives  que le Collectif Anti-LOPPSI 2 des Cévennes en a fait et dont beaucoup d’autres collectifs anti-LOPPSI saluent la pertinence et la reprennent. – Cette analyse est une nécessité absolue et je renvoie tout à chacun-e à ces lectures, notamment : LOPPSI 2 : outils et méthode pour performer la guerre aux pauvres.

Non, ce qui importe dans la phase de lutte où nous pénétrons et que je prétends traiter ici, c’est « le lutter » contre ceux qui appliqueront cette loi, « le lutter » pour le moral de nos troupes et contre celui de l’adversaire, « le lutter » « pour » et non-plus le lutter « contre ».

Tactiquement, ceci ne pourra donc se traduire que par la création d’une situation de « guérilla » (harcèlement-replis-défense) et la pratique de l’action directe. Il s’agit donc pour nous d’en finir avec les mises en scène de notre opposition à LOPPSI 2 pour que le public que sont les masses se contentent d’applaudir ou de huer. Il s’agit bel et bien de rendre inapplicable LOPPSI 2, tant administrativement que physiquement.

COMBATTRE LOPPSI 2, COMBATTRE L’ORDRE MONDIAL — La phase du combat contre LOPPSI dans laquelle nous pénétrons est celle où se joue bien plus que LOPPSI, bien plus qu’un bout de territoire, bien plus que quelques cabanes.

Cette phase est celle de l’ajustement d’une loi adoptée légalement, démocratiquement, dans un contexte général de résistance devenant de fait « hors-la-loi ».

Les Américains anti patriots-acts, les Londoniens anti caméras, répondent au même problème que nous pose LOPPSI.

Les Tunisiens, les Égyptiens, etc, répondent au même problème transactionnel qui se pose entre tous les États ayant pour mission de pacifier leurs populations pour permettre au système d’exploitation capitaliste de se réajuster sans cesse, et, n’importe quelle population aspire naturellement à vouloir jouir de ses richesses que des aristocraties financières et politiques lui interdisent par la logique même de la propriété et de la gestion.

Il y a donc, en plus du risque de zapage de la part des « citoyennistes », le risque du « vertige » qu’impose cette phase de la lutte. Ceci nous conduit à recadrer l’objet de notre lutte: « Nous battons-nous contre l’outil qu’est LOPPSI ou contre ceux qui manient cet outil ou tout autre outil du même acabit ? » — L’enjeu devient donc clairement celui de la sédition, ou bien, autant aider les flics dès maintenant, en dénonçant nos voisins, en démontant nos yourtes et en dynamitant nos cabanes…

C’est dans le même ordre d’idées et en restant sur l’exemple des habitats non-conformes (exemple non-exhaustif et s’appliquant à toutes les agressions promises par LOPPSI) qu’il s’agit de réfléchir à ce qui suit :

Il est clair qu’à force d’expulsion et qu’au vu des latitudes permises aux forces de l’ordre pour y satisfaire, beaucoup de gens ne vont pas rester inertes quand des bulldozers viendront aplatir leurs maisons, saccager ce qu’elles contiennent et par dessus le marché, avec la promesse de se faire embarquer et condamner à la clef. Il est même fort à parier que certains vont résister désespérément ici et là, parfois même jusqu’à envisager l’irréparable.

Le rapport de force, encore une fois, c’est l’ordre qui l’impose. Individuellement, la réponse ne peut-être que le désespoir, le suicide ou, comme en Tunisie, l’immolation.

L’enjeu est donc bel et bien celui-ci : la désintégration de notre lutte où nous allons grâce aux positions « minimalistes », ne nous assurera que la défaite de chacun. À l’inverse, la reformulation séditieuse de notre unité, établira clairement la responsabilité qu’il y a à assumer collectivement le rapport de force que l’État nous impose, ce qui nous permettra de nous défendre mutuellement et collectivement.

DISGRESSION SUR LA NOTION DE LUTTE COLLECTIVE — Précisons qu’un collectif, qu’un mouvement de groupe, ne s’adapte pas à chacun-e. Cet idéalisme n’est en rien une réalité et ne le sera jamais. Ce qui fonde un collectif de résistance, c’est la rencontre de différents désirs de résistance. Ce qui le mue, c’est sa jouissance partagée dans le métissage des révoltes se traduisant dans la jouissance commune qu’il y a à combattre ensemble. Autrement dit, il ne s’agit pas de poser des conditions à la révolte et à la combattivité des uns et des autres, car toute mise en condition équivaut à l’avortement même de la dynamique collective. En statuant sur un « cahier des charges » de la révolte « bonne » et « mauvaise », l’on ne réussit jamais qu’à renvoyer chacun-e à ses propres frustrations, à son propre isolement.

Mon point de vue demeure extrêmement simple. Un collectif stimule et partage un désir de combativité, non une norme policée des bonnes attitudes (souvent spécifiées comme étant « pacifiques ») et mauvaises attitudes (systématiquement caricaturées et sanctionnées comme étant « terroristes »). Répéter entre nous ce type d’exigence une énième fois en voyant des « pacifistes » exiger une attitude et en gronder une autre, ou à l’inverse, voir des activistes reprocher leurs vœux de non-violence à certains, c’est à proprement dit faire le boulot des flics : c’est du sabotage.

DÉFENSE DE NOS VIES, OFFENSIVES CONTRE L’ORDRE — Quelques maires interrogés en Cévennes sur leur attitude quant aux habitats, comme à tout ce que contient LOPPSI une fois cette loi mise en vigueur, ont tenu un discours des plus équivoques : « Je ne suis pas d’accord avec LOPPSI, mais je préfère l’appliquer que de finir en taule ». Bref, les maires des Cévennes ne choisissent pas la sédition… Il y aura bien quelques hypocrites en affaire avec les conseils municipaux qui chercheront à nous embrouiller sur le sujet, mais ne perdons pas de vue ceci : Qui démonte est  un adversaire, qui ne démonte pas et ferme sa  gueule est un collabo, et qui bâtit et se défend rentre en résistance effective. Je sais mes propos durs et cinglants, mais je vois les choses ainsi et n’en démordrai pas… Je suis indécrottablement intransigeant. J’assume.

Défendre nos vies exige une clarification quant à ce que nous voulons et ne voulons pas. L’Ordre et le Capital, par l’État, s’est auto-désigné à nous comme adversaire et ennemis mortels. Il s’agit donc dorénavant de rentrer dans une stratégie de contre-offensive sur tous les terrains que LOPPSI nous a préalablement désignés, et comme ils sont nombreux, les flics vont avoir du boulot pour pouvoir nous suivre !

Attendre que les schtroumpfs se pointent chez nous pour appeler à l’aide les copains, voilà une connerie d’envergure qui nous condamne tous à brève échéance. Du moins, ceci ne revêt aucun intérêt puisque s’en tenir à la seule ligne défensive, c’est nous condamner à cette « paix sociale » où nous sommes certains de crever.

À l’inverse, répondre dès maintenant en définissant des objectifs tactiques et collectifs tels que les « Pôles Emploi », les « CAF », les « Mairies », les « Préfectures », les « Tribunaux », etc., voilà ce qui va affoler les forces adverses, les déstabiliser, les  occuper et surtout entamer le moral adverse tout en développant notre confiance en  nos velléités à construire des séditions et des résistances. Mieux encore : inscrivons nos combats dans notre territoire, celui où l’on vit. Devenons-y ingérables, imprévisibles et incontrôlables.

Ceci est dans nos possibilités et affaiblit considérablement l’Ordre, tant dans ses capacités à nous nuire via LOPPSI et le reste, que dans les représentations fantasmatiques que la population se fait de  l’autorité publique, des flics et du Capital.

Bref, la lutte anti-LOPPSI n’est pas morte tant qu’elle s’inscrit dans une démarche de radicalisation croissante et proportionnée à ce que l’État et le Capital cherchent à nous imposer. Cette lutte ne demande qu’à s’épanouir dans toute sa dimension politique, économique et sociale en débordant et en faisant bouillir la marmite sociale d’une société qui n’en peut plus, qui est à bout et qui n’aspire plus qu’à une chose : se renouveler, respirer.

En conclusion, il me semble temps de faire passer ce message aux bourgeois, aux « citoyennistes », à l’État et au Capital : NOUS NE CRÈVERONS PAS EN PAIX !

Liberta ! hasta la victoria, 16 mars 2011.

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Bloc antifa dans la Gay Pride de Tours Samedi 21 mai

Tours – Alerte AntifA : Soyons décadentEs !

Votre intégration, c’est la désintégration de nos passions.

À Tours, un groupe de néo-fascistes entend manifester le 21 mai contre la Gay Pride qui aura lieu ce jour même. Ceci sous couvert de défense de la famille et de lutte contre le mythique « lobby gay et lesbien ». Ainsi, ces néo-nazes avancent que, dans notre société l’homosexualité serait devenue envahissante ! Il faut croire que ces hommes blancs hétérosexuels n’ont pas le même vécu que les transpédébiEgouines (et toutes personnes ne se conformant pas à l’hétéronorme, donc cela peut aussi être des hétéros n’acceptant pas un rôle d’oppresseur).

Car deux personnes de même sexe qui se tiennent par la main dans la rue ont de fortes « chances » de se recevoir des moqueries, regards salasses, de la violence etc. Les trans subissent un vrai parcours du combattantE pour changer de sexe, de papiers ; à la violence étatique s’ajoutent les violences quotidiennes.

Pour les agents-es de l’ordre moral la sexualité doit être de la sphère du privé — cela rejoint le discours de nombre de personnes (de gôche comme de droite) qui disent que l’homosexualité ne les gêne pas du moment que c’est caché : c’est la tolérance quoi. Mais l’homosexualité n’a pas à être tolérée. Avertissement aux hétéroflics : nous n’avons que faire de votre pruderie, si nous vous choquons tant mieux ! Nous ne nous placerons plus en position de victimes, d’oppresséEs qui quémandent quelques droits. Oui nous sommes radicaux/ales et c’est ce qui nous fait vivre pleinement ! Parce que l’hétéropatriarcat ne disparaîtra qu’avec une remise en cause radicale de ce système. Ce n’est nullement en votant que l’homophobie disparaîtra mais en luttant au quotidien.

N’oublions pas que, à la base, la Gay Pride était la commémoration des émeutes de Stonewall (à New York) qui avaient vu s’affronter les transpédébiEgouines contre la police qui n’arrêtait pas de leur mettre des amendes, de les rafler, de les tabasser, les violer, etc.

Pour contrer la contre-manifestation des néo-fascistes, nous appellons à un bloc antifasciste dans la Gay Pride qui partira du château de Tours (près rue Colbert) à 14h.

Soyons intolérant-e-s face à l’homo/lesbo/biE/transphobie, racisme, sexisme.

NOS DÉSIRS SONT DÉSORDRES!

Soyons décadent-E-S !

13 mai 2011.

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« ASSASSINS ! »

Trois putains de jours… ! Je trouve un moment pour vous envoyer quelques nouvelles à chaud complètement crevé et dépassé par les événements. Le premier mot qui me vient c’est δολοφόνος (assassin) comme la banderole sur le bâtiment que nous avons occupé hier. Les assassins ce sont les flics et les fachos.

Ces sales journées ont commencé mardi matin par un tragique fait divers où un mec est mort d’un coup de couteau, agressé pour un vol de caméra, une sale histoire. Le problème c’est que les néo-nazis ont sauté sur l’occasion. Ce même mardi 100 à 150 fachos ont déambulé dans les rues en tirant profit de ce drame. Ils se sont dirigés vers Skaramanga (un des squats les plus actifs d’Athènes) qu’ils ont attaqué — situation qui pourrait paraître surréaliste mais malheureusement fréquente ici — AVEC les flics (les personnes en civil sont des fachos). Suite à ça nous (anarchistes) nous sommes regroupés à Polytechnique histoire de décider quoi faire, les fachos sont toujours dans les rues, mais il est déjà tard et il nous faut des forces le lendemain il y a une grève générale… Des gens ont veillé toute la nuit devant Skaramanka et Villa Amalias (un autre squat anarchiste très actif).

Pour ma part je vais me coucher il me faut des forces pour tenir la journée qui s’annonce chargée. Au réveil les nouvelles ne sont pas bonnes, les fachos ont balancé un cocktail sur un bâtiment où vivent des immigrés et ont agressé trois personnes pendant la nuit, qui ont réussi à s’enfuir…

La manifestation commence, il n’y a pas énormément de monde et pas une énergie folle. Faut dire que la dernière grève générale était il y a deux mois, le 23, et la précédente le 15 décembre, les syndicats maîtres du calendrier de ce genre d’événement doivent avoir peur de faire mal à l’économie du pays si fragile… Une grève tous les deux mois pour sortir la rage accumulée puis retourner courber l’échine au boulot, déprimés un moment mais dans deux mois on remet ça, merde c’est l’été ben à la rentrée ! Une petite piqûre d’anti-dépresseur tous les deux mois c’est pas mal ça calme un peu puis ça fait somnoler…

Pas grand monde donc à cette manif 40’000 personnes pour 100’000 le 23 février c’est peu puis pas énormément d’énergie, mais on fait quand même la marche, la même que d’habitude. On remonte les grand boulevards, jusqu’au parlement puis on retourne vers notre point de départ. Oui sauf que cette fois à peine le parlement passé on se fait attaquer par les flics, sans raison ces gros porcs chargent, avec une violence incroyable, on croit entendre une mitraillette tellement la pluie de lacrymos est forte, énormément explosent à la seconde. Puis les charges, sur la manif compacte, il est presque impossible de se dégager, les malchanceux qui ne peuvent pas se dégager sont roués de coups gratuitement (article et vidéo) (photos).

On se barre, on va se réfugier à Exarchia la rage en nous pourquoi cette attaque, la rage monte, des émeutes se déclenchent dans le quartier, des barricades aussi se montent. Les flics déployés en surnombre arrivent rapidement dans le quartier. Une centaine de fachos aussi. La situation est étrange, insupportable, les fachos sont concentrés dans une rue, les flics bloquent toutes les autres. Je me sens dans une ville occupée, par des porcs avec ou sans uniforme. Si les fachos en infériorité numérique n’osent pas attaquer, les flics lancent charge après charge, interpellent quelques personnes, mais préfèrent défoncer. À quoi bon interpeller les gens, les possibilités de poursuites sont incertaines, et puis exploser la tête de quelqu’un c’est plus rigolo ! La situation dure plusieurs heures, avant de se calmer. Bilan une centaine de personnes hospitalisées dont trois qui durent se faire opérer et une dans état toujours critique. Une trentaine d’interpellations, mais seulement douze personnes ont des charges contre elles toutes les autres sont relâchées dans les heures qui suivent. Bilan, bilan mais à 18h l’heure n’est pas encore au bilan si à tous les coins de rues il y a 100 flics les fachos n’ont pas dit leur dernier mot. Nouvelles attaque de squat cette fois c’est Villa Amalias qui est visé, la charge est une nouvelle fois repoussée, une seule personne est blessée dans nos rangs (pas de nouvelles mais après la charge le mec ne voyait plus d’un œil).

Le soir à l’assemblée des anarchistes la décision est prise d’organiser une manif antirep le lendemain et surtout d’occuper un bâtiment (photo de la manif et de l’occupation où le drapeau grec a été changé par un drapeau rouge et noir ! sur la banderole est écrit « assassins » dolofonoi) (texte de l’occupation).

La journée se termine pour moi, je suis au bout, crevé, assez dépité et je veux reprendre des forces pour aller le lendemain. Une nouvelle fois au réveil les nouvelles de la nuit ne sont pas bonnes, un immigré s’est fait tuer ! Nous occupons donc le bâtiment toute la journée, nous préparons les banderoles, tracts, etc. pour la manif et compagnie. Les fascistes se rassemblent dans l’après-midi, soutenus par un flippant nombre de personnes ils sont environ mille sur la place Omonia ! Peu avant que la manif ne commence Villa Amalia est à nouveau attaqué, l’assaut se fait repousser, des combats contre des fafs ont lieu de ci et là dans la rue, un faf se fait désarmer de la HACHE qu’il portait, puis humilier après être défoncé, il se fait non seulement prendre sa hache mais aussi son pantalon !

La manif commence, nous sommes environ 5 à 6000, avec la rage, les flics font profil bas, le scandale de la veille les muselle un peu, ils ne tireront qu’une dizaine de lacrymos et ne chargeront qu’une fois sans trop de dégâts. Cette manif est beaucoup plus puissante que la veille, l’ambiance est déterminée, pas mal de banques reçoivent des coups…

Puis la manif se termine sur notre lieu d’occupation (où nous bénéficions de l’asylum : interdiction aux flics d’intervenir) quelques combats avec les keufs se poursuivent.

Une nouvelle assemblée commence pendant qu’à l’extérieur il y a toujours quelques fights. Et puis la nouvelle tombe, beaucoup de nouvelles personnes — immigrées — ont été attaquées par les fafs ! L’ambiance s’électrise dans l’assemblée, que faire ? La situation est de plus en plus tendue, puis une autre nouvelle : une nana qui participe à un squat s’est faite agresser à coup de couteau devant chez elle. Nous apprenons plus tard que des livres l’ont sauvé des fascistes, que les coups qui lui ont été mis dans le dos ont été amortis par les bouquins qu’elle avait dans son sac ! Une nouvelle fois à bout de fatigue et d’usure morale je rentre me coucher avant la fin de l’assemblée qui décidera d’arrêter le squat du bâtiment.

Voilà la situation ce matin je ne suis pas en mesure de vous en dire plus pour le moment, si ce n’est que cette nuit deux autres immigrés ont été attaqués par les fafs, qu’ils sont à l’hosto et qu’un d’eux a le nez cassé et un traumatisme cérébral/viscéral ?!

Putain de climat ! La situation est folle et dégénère complètement, je vous écris ces quelques lignes en avouant être complètement dépassé par la situation jamais vue, dramatique le bilan est d’un mort et de plus d’une centaine de blessés, que la ville est occupée par des milliers de porcs avec des couteaux ou des matraques. Qu’on évite de se déplacer seul, qu’avant de traverser la route on regarde à gauche si il n’y a pas de flic et à droite si il n’y a pas de fachos ! (à suivre…)

D’autres photos. Vidéo.

13 mai 2011 – 11h14.

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AntiLoppsi Tours – 12 mai 2011

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Première annonce de l’occupation du bâtiment du Sénat à Propylées, Athènes

Durant la grève du 11 mai, des dizaines de milliers de personnes ont exprimé leur hostilité  aux mesures antisociales du gouvernement qui affectent directement tous les travailleurs. Alors que le gouvernement coopère à la politique prédatrice de la Troïka poussant de toujours plus larges sections de la société dans une absolue pauvreté et misère, la police antiémeute a attaqué avec rage la manifestation.

Durant la grève du 11 mai alors qu’une grande partie de la manifestation avait passé le parlement et se dirigeait vers Propylaea, les flics ont attaqué gratuitement et avec fureur différents cortèges de la manifestation (assemblées de quartiers, syndicats de base, les anarchistes et anti-autoritaires ainsi que la gauche exta-parlementaire), les frappant et les submergeant de lacrymos. Plus de 100 manifestants ont été transférées à l’hôpital (Nikea, K.A.T., Evangelismos), 3 d’entre eux ont dû être opérés.

Le camarade Yannis K. a été attaqué de façon meurtrière par les forces de répression. Blessé à la tête et ensanglanté il quitta la rue Panepistimiou avec un autre manifestant. Descendant la rue Amerikis, à la hauteur de la rue Stadiou, ils entrèrent dans un porche où les personnes présentes le virent en sang. Il fut ensuite transféré dans une situation ante-mortem — selon les déclarations médicales — à l’hôpital général de Nice avec une hémorragie cérébrale. De là il fut, dans le coma, immédiatement hospitalisé et opéré en soins intensifs.

La mémoire de la révolte de décembre plane comme une épée de Damoclès sur la tête des gouvernants, qui tremblent  face à la possibilité d’une nouvelle explosion sociale. Parallèlement, les forces de répression en coopération étroite avec les organisations d’extrême-droite, ont lancé des attaques coordonnées contre les milieux politiques et les squats (Villa Amalias, Patission 61 et Skaramaga) tentant ainsi de perturber l’« ennemi intérieur » en envoyant des messages de terreur et de peur à tous ceux qui se défendent.

Pendant que nous écrivons ce texte, les mécanismes de manipulation, appuyés par les défenseurs du pouvoir, s’efforcent de présenter cette attaque meurtrière comme « une blessure survenue dans des circonstances obscures », soulageant ainsi commanditaires et exécutants (l’État grec et les forces de répression).

Audourd’hui 12 mai nous occupons depuis 9h le bâtiment du Sénat à Propylées (rue Panepistiniou). Nous avons transformé le  bâtiment et sa cour en centre de contre-information et de lutte, une barricade contre l’invasion étatique et la brutalité du capitalisme.

AUCUNE PERSÉCUTION CONTRE LES INCULPÉS DE LA GRÈVE GÉNÉRALE DU 11 MAI

GUERRE PAR TOUS LES MOYENS CONTRE L’ÉTAT ASSASSIN

APPEL À UNE ASSEMBLÉE AU BÂTIMENT OCCUPÉ DU SÉNAT À PROPYLÉES APRÈS LA MANIFESTATION DE 18H

Anarchistes/Anti-autoritaires de la terre occupée du bâtiment du Sénat à Propylées.

Contra Info, 12 mai 2011.

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