Nantes : le chef de la police assume sans réserve les blessés par Flashball
Le bilan des blessés de la manifestation de Nantes contre l’aéroport ne cesse de s’alourdir. Trois hommes ont été grièvement blessés à l’œil par des tirs policiers. Interrogé par Mediapart, le directeur départemental de la sécurité publique assume : « Ceux qui prennent le risque de s’en prendre aux forces de l’ordre s’exposent eux aussi à des dommages corporels. »
Jean-Christophe Bertrand, directeur départemental de la sécurité publique de Loire-Atlantique.
Trois jeunes hommes ont été grièvement blessés à l’œil par des tirs policiers, lors de la manifestation du 22 février à Nantes contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. L’un est éborgné et les deux autres ont peu de chances de retrouver la vue. Sur la page Facebook d’appel à témoignages qui a été créée, plusieurs autres manifestants affirment, photos à l’appui, avoir été atteints par des tirs de Flashball au visage : sur le crâne avec neuf points de suture, sur la joue ou encore à la lèvre. Quatre enquêtes pour violences ont déjà été confiées à la délégation rennaise de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
C’est un bilan particulièrement lourd et inédit pour une manifestation en France. Contacté par Mediapart, Jean-Christophe Bertrand, directeur départemental de la sécurité publique de Loire-Atlantique depuis juillet 2013, a accepté de répondre le 15 avril à nos questions par téléphone. Il assume sans sourciller les violences commises et rappelle qu’une enquête de l’IGPN est en cours. « Ceux qui prennent le risque de s’en prendre aux forces de l’ordre s’exposent eux aussi à des dommages corporels », déclare Jean-Christophe Bertrand.
Jeudi 17 avril, deux jours après cet entretien, Jean-Christophe Bertrand a incité, dans une note de service révélée par France-3 Pays de la Loire, les policiers blessés à saisir eux aussi la justice en leur annonçant la création d’une structure dédiée pour recueillir leurs plaintes. Il indique avoir lui-même décidé de déposer plainte en tant que directeur départemental : il veut « marquer tout (son) soutien aux fonctionnaires (…) mais aussi pour prendre en compte le caractère exceptionnel d’une manifestation qui a fortement marqué les esprits ».
Entretien.
Quel était le cadre d’utilisation du Flashball superpro et du Lanceur de balles de défense 40 × 46 (plus puissant et précis) au cours de cette manifestation ?
Jean-Christophe Bertrand : Le Flashball et le LBD ont effectivement été utilisés dans cette manifestation, dans le cadre légal. À savoir dans des situations de légitime défense, quand des fonctionnaires ont été agressés par des jets de divers projectiles, dont des pavés catapultés, des billes d’acier, des boulons, et des cocktails Molotov. Et à certains moments, dans un autre cadre d’emploi, qui est la dispersion des attroupements après que des sommations ont été effectuées.
Les fonctionnaires ont obligation de faire un rapport après chaque utilisation de ces armes. Combien de tirs ont eu lieu au cours de la manifestation du 22 février ?
Je ne peux pas vous dire. Ce sera à l’IGPN de le déterminer lors de son enquête.
La police française est réputée pour son savoir-faire en matière de maintien de l’ordre. Est-ce normal qu’au cours d’une manifestation, trois personnes soient grièvement blessés au visage par des tirs policiers au point, pour l’un, d’avoir perdu un œil ?
Il y avait 20’000 manifestants (50’000 selon les organisateurs, ndlr). Tout ceux qui ont défilé pacifiquement et n’ont pas cherché l’affrontement avec les forces de l’ordre n’ont rien eu. Mais un petit millier de personnes ont voulu en découdre et se sont exposées à une réplique des forces de l’ordre. On peut considérer que trois blessés au visage c’est beaucoup, mais il faut rapporter ce chiffre au nombre de manifestants. Nous encadrons tous les jours des manifestations à Nantes sans avoir à utiliser ces armes, ce qui prouve l’extrême violence de la
manifestation du 22 février. Nous n’avions jamais connu ça à Nantes, et rarement dans le reste de la France. Au total, 130 policiers et gendarmes ont été blessés (dont 27 adressés au CHU et un seul cas grave d’un officier d’une CRS souffrant d’une fracture au bras, ndlr).
Il faut attendre les résultats de l’enquête de l’IGPN pour savoir si ces personnes ont effectivement été blessées par des tirs de Flashball et de LBD, et pour savoir ce que ces personnes faisaient au moment où elles ont été blessées. L’un des manifestants blessés à l’œil (Quentin Torselli, ndlr) se trouvait au milieu de gens qui affrontaient les forces de l’ordre. Je me demande ce qu’il faisait là (le jeune homme affirme qu’il reculait et était pacifique, ndlr).
Doit-on en conclure que les forces de l’ordre françaises sont autorisées à crever les yeux de manifestants qui se retrouvent au milieu d’affrontements ?
Ceux qui prennent le risque de s’en prendre aux forces de l’ordre s’exposent eux aussi à des dommages corporels. La réplique est proportionnée. Si l’on a équipé les forces de l’ordre d’armes non létales, c’est pour éviter que les fonctionnaires n’aient recours à des armes conventionnelles (armes à feu, ndlr).
Mais comment expliquer qu’autant de personnes aient été touchées au visage, alors qu’il est expressément interdit aux fonctionnaires de viser au-dessus des épaules, sauf cas de légitime défense ?
Si la personne bouge entre le moment où le fonctionnaire appuie sur la queue de détente de l’arme et l’impact, il y a toujours un risque que le point d’impact ne soit pas celui initialement visé.
Les policiers et gendarmes ont-ils reçu des instructions particulières quant à l’usage de ces armes avant la manifestation ?
Je rappelle que les fonctionnaires dotés de cette arme, à savoir les CRS, les gendarmes mobiles et les agents de sécurité publique, ont reçu une formation technique et juridique. Donc ils connaissent parfaitement leurs conditions d’usage.
Sur une vidéo filmée par un photographe indépendant, on voit des CRS et un camion à eau poursuivre, gazer et asperger d’eau à haute pression des manifestants qui tentent de secourir Quentin Torselli, blessé quelques instants plus tôt. Y a-t-il eu des entraves aux secours ?
Non, il faut faire attention aux vidéos, car on ne voit pas ce qui se passe derrière les manifestants. La caméra est tournée uniquement vers les fonctionnaires. On ne peut donc pas analyser la scène en toute impartialité. Je ne pense pas que les fonctionnaires dans le camion à eau aient pu entendre ce que criaient les manifestants devant.
Deux journalistes ont déposé plainte pour violence. L’un d’eux, un photographe, a reçu un tir de Flashball dans le torse après avoir crié « Hé, c’est des journalistes ». Il se trouvait au milieu de plusieurs reporters clairement identifiables par leurs caméras et appareils photo. Pourquoi tirer sur un journaliste ?
Il faut bien analyser les images et le son, parce qu’il n’est pas certain que les fonctionnaires aient entendu ce qu’il criait. Quand des journalistes sont mélangés aux casseurs, c’est assez difficile de séparer le bon grain de l’ivraie. Dans le feu de l’action, il n’est pas facile de trier.
Est-ce normal que des agents du GIPN (Groupe d’intervention de la police nationale) de Rennes soient intervenus en maintien de l’ordre sur la voie publique, cagoulés, sans matricule, ni moyen d’identification ?
Ils étaient identifiés en tant que fonctionnaires de police. De toute façon, personne n’est capable de lire un matricule dans un contexte aussi agité de manifestation. Le GIPN était initialement dédié à la protection de la mairie. En fin d’après-midi, la situation est devenue tellement critique qu’ils ont demandé à venir porter assistance à leurs collègues, qui se trouvaient entre le cours des 50-Otages et le parking de la Petite-Hollande.
Attendiez-vous un milliers de « casseurs », selon le chiffre qui a ensuite été donné par la préfecture de Loire-Atlantique ?
Nous avions des informations de risques d’agrégation de gens violents, ce qui s’est révélé exact. Mais nous n’avions pas de chiffre précis.
Dans une lettre ouverte au ministre de l’intérieur, Françoise Verchère, conseillère générale du Parti de gauche et l’une des responsables du collectif des élus doutant de la pertinence de l’aéroport (le Cédépa), s’est étonnée que la police ne soit pas intervenue plus tôt pour interpeller le petit groupe de personnes qui se livrait à des dégradations en tout début de manifestation. Qu’en est-il ?
Je rappelle à Mme Verchère que lorsqu’on est élu de la République, on respecte les lois de la République. En l’occurrence, les organisateurs d’une manifestation sont censés déclarer son parcours auprès des pouvoirs publics. Ce que se sont obstinément refusé à faire les organisateurs de la manifestation du 22 février (plusieurs réunions se sont tenues entre la préfecture et les organisateurs, sans qu’aucun accord n’ait été trouvé, ndlr).
Face à l’absence de dialogue et à leur volonté de passer par le centre-ville, nous avons dû prendre des mesures de blocage des accès en centre-ville. Nous avions donc des forces mobilisées pour verrouiller le centre-ville et que nous ne pouvions pas déplacer pour aller interpeller des gens qui commettaient des dégradations le long du parcours de la manifestation. Il n’y a aucun manichéisme de notre part !
Vous avez annoncé dans une note de service du 17 avril vouloir vous-même déposer plainte. Pourquoi ?
Il y avait un certain nombre de demandes de la part de fonctionnaires qui avaient l’impression d’avoir été oubliés, au vu de la couverture médiatique offerte aux manifestants blessés. D’où mon souhait d’organiser le recueil de ces plaintes. Et, à titre personnel, je déposerai également plainte à l’appui des personnels agressés, en tant que chef de service, comme les textes m’y autorisent. Il y a eu des blessures physiques, comme des acouphènes, et d’autres moins visibles, psychologiques. Plusieurs fonctionnaires souffrent de troubles liés à la violence inouïe à laquelle ils ont dû faire face.
Boite noire : Cet entretien a eu lieu par téléphone le 15 avril 2014 et a été complété le 18 avril (dernière question). Il n’a pas été relu par M. Bertrand.
Leur presse (Louise Fessard, Mediapart, 18 avril 2014)
La police porte plainte
Déstabilisée par les 5 plaintes déposées par des manifestants (dont 3 ont perdu l’usage d’un œil), la police contre-contre-attaque.
LIRE L’ARTICLE DE FRANCE 3 PAYS DE LA LOIRE
Juridiquement et médiatiquement. C’est de bonne guerre. Pour le coup ils ont choisi une position niveau cours de récré : « c’est pas nous qu’on a commencé, et nous aussi on a des blessés ».
C’est exactement ce que répond Valls interpellé ici par Louise Fessard à 45’48.
En vérité, un tel geste pose une équivalence entre la violence policière et celle des manifestants. C’est une rupture avec la vieille lune républicaine selon laquelle l’État détient le monopole de la violence légitime et qui place la violence d’État au dessus de toutes les autres. C’est une manière aussi de reconnaître la tension politique qui caractérise l’époque et l’angoisse qui étreint le pouvoir face à ce qui le menace. C’est à ce niveau là aussi qu’il faut se hisser pour comprendre cette violence d’État. Ce n’est pas le moindre des paradoxes : plus l’État est fort, plus il est libéral ; plus il est menacé, plus il est violent.
Face aux armes de la police – mailing, 18 avril 2014
Violences lors de la manifestation anti-aéroport : les policiers blessés portent plainte
NOTRE-DAME-DES-LANDES – Pour réagir aux plaintes déposées par des manifestants blessés lors de la manifestation du 22 février, les forces de police ont annoncé leur intention de déposer des plaintes.
Des violences ont émaillé la manifestation du 22 février à Nantes, contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Eux aussi veulent réagir. Les policiers blessés lors de la manifestation du 22 février à Nantes contre l’aéroport Notre-Dame-des-Landes ont décidé de porter plainte contre X. La nouvelle a été officialisée par Jean-Christophe Bertrand, directeur départemental de la sécurité publique, dans Ouest-France et Presse-Océan.
Une des raisons à cette action : les fonctionnaires estiment que les manifestants blessés ont largement médiatisé leur cas, en dénonçant des « violences policières ». Ces derniers jours en effet, quatre plaintes ont été déposées de la part de militants victimes de tirs lors de la manifestation. Un collectif, celui des Blessés du 22 février, s’est également créé, avec pour but la lutte contre l’utilisation des flash-ball et des lanceurs de balles de défense.
Les policiers se sentent eux aussi « victimes »
Mais les forces de l’ordre ont elles aussi eu des blessés dans leurs rangs. D’après les chiffres de la préfecture, ils seraient 130 à avoir reçu des projectiles. Aucun fonctionnaire n’avait encore déposé plainte. Mais ils ont changé d’avis. « Ils veulent préserver leurs droits. Eux aussi se sentent victimes », indique Jean-Christophe Bertrand. « Mais on ne pensait pas que cette affaire allait prendre cette ampleur », explique-t-il dans Ouest-France. Un accueil spécifique va être ouvert au commissariat central. En tant que directeur départemental, Jean-Christophe Bertrand veut lui aussi déposer une plainte, en soutien aux fonctionnaires blessés.
Une enquête, menée par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), est en cours pour tirer au clair ces événements du 22 février.
Leur presse (Sibylle Laurent, MetroNews.fr, 18 avril 2014)
Flash ball : les blessés du 22 février relancent le débat
Les trois jeunes qui ont porté plainte dénoncent l’usage abusif des lanceurs de balles de défense. Riposte proportionnée face à une situation exceptionnelle, répond la police. L’enquête s’annonce complexe.
La manifestation du 22 février, à Nantes, avait dégénéré en des affrontements violents avec les forces de l’ordre.
Ce que disent les blessés
Quentin Torselli, Damien Tessier et Emmanuel Derrien ont été blessés à l’œil lors de la manifestation du 22 février. Quentin Torselli, 29 ans, a perdu l’usage de son œil gauche. Damien Tessier, 29 ans également, souffre « d’une nécrose de la rétine », due, selon lui, à « une grenade assourdissante ou une balle de caoutchouc ». Emmanuel Derrien, 24 ans, originaire de Quimper, sera bientôt opéré de la cataracte. Il pense avoir été la cible d’« un projectile dont il ne peut préciser la nature ». Tous trois ont le sentiment d’avoir été au mauvais endroit au mauvais moment.
« C’était la première manif de ma vie, et ce sera la dernière, raconte le Rezéen Damien Tessier. J’étais dans une optique cool. Je venais par curiosité mais aussi par intérêt pour ce débat sur l’aéroport. Et puis je me suis retrouvé au milieu de gamins affolés. C’était la panique. Aujourd’hui, je suis en colère. Je ne peux plus ni conduire ni exercer mon métier de maçon. »
Venu ce jour-là de Landerneau pour un entretien d’embauche, le cuisinier Emmanuel Derrien dit être passé par hasard : « J’étais là en tant que spectateur. »
Pierre Douillard, Damien Tessier, Emmanuel Derrien et Quentin Torselli, hier [15 avril], lors de la conférence de presse, à Nantes.
Trois plaintes contre X et une enquête de l’IGPN
Les trois jeunes gens dénoncent ces blessures, qu’ils estiment avoir été causées par les forces de police et désignent un usage « abusif et hors du cadre légal » des lanceurs de balles de défense (flash ball super-pro et LBD 40), armes utilisées ce jour-là par les policiers. Au moins deux d’entre eux ont porté plainte contre X pour violences volontaires avec armes. Et envisagent « d’attaquer le préfet et le commandement de la police devant le tribunal administratif ».
Réunis au sein d’un collectif pour l’instant informel, ils réclament l’ouverture d’une information judiciaire. De leur côté, les membres de l’Observatoire nantais de la démocratie locale demandent la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire, « pour savoir ce qui s’est passé ce jour-là ».
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Une riposte proportionnée, selon la police
À situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle, rétorque Jean-Christophe Bertrand, patron de la police de Loire-Atlantique : « Ces armes ne sont jamais utilisées dans les manifestations, sauf en cas de violences exceptionnelles, en légitime défense ou pour disperser des attroupements. Ces conditions étaient réunies le 22 février. Les personnes qui ont été blessées n’étaient pas dans le flot des manifestants pacifistes mais parmi ceux qui ont pris le risque d’affronter les forces de l’ordre. » D’autres armes moins mutilantes auraient-elles pu suffire à faire revenir l’ordre ? « Pas à ma connaissance. En tout cas, les gaz lacrymogènes, lancés en très grand nombre, n’y ont pas suffi. »
L’usage des lanceurs de balles de défense est strictement réglementé. Ainsi, il est interdit de viser les personnes au-dessus de la ligne des épaules. Comment alors expliquer ces blessures à l’œil ? « Les consignes données aux fonctionnaires habilités à les utiliser sont claires : on ne vise pas les visages. Mais on ne peut pas exclure que la personne visée ait fait un mouvement inopiné au dernier moment. »
Le flash ball, une arme appropriée ?
Même analyse du côté des syndicats de police. « Les fonctionnaires ont utilisé ces armes à bon escient », explique Mickaël Evelinger, délégué régional Unsa police. « Face à des gens qui veulent tuer du flic, si la police n’est pas armée, c’est l’anarchie. » Le représentant du SGP-FO, Stéphane Léonard, rappelle que la situation était « celle d’une guérilla urbaine. Rue Kervégan, les policiers se sont retrouvés débordés. Plus de munition. Ils devaient défendre leur peau. C’est tout à fait déplorable que des jeunes perdent un œil mais, à un moment, ce qui est raisonnable c’est de rentrer chez soi. »
« Rien ne prouve pour l’instant que ces blessures ont été causées par des flash ball », remarque Arnaud Bernard, du syndicat Alliance. « 2500 grenades ont été utilisées ce jour-là, les canons à eau ont tourné toute la journée. Que pouvait-on faire d’autre que d’utiliser les flash ball ? Tirer avec nos armes de service ? Je rappelle que l’on a compté cent trente blessés dans nos rangs. »
Une enquête qui s’annonce complexe
Une enquête a été confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Pour l’heure, le parquet a recensé quatre plaintes, dont deux émanant de journalistes indépendants touchés l’un au pied, l’autre au thorax. « L’enquête s’annonce complexe, reconnaît le procureur adjoint, Guirec Lebras. Les blessures constatées chez les uns et les autres ne sont pas du même ordre. Et chaque blessé se trouvait sur une scène différente. On n’est pas dans le cas d’une seule intervention sur un groupe déterminé, dans un lieu donné. Sur chacune des scènes, il faudra analyser les conditions pratiques et juridiques du tir. »
Un policier devant les assises
S’il est un jour prouvé qu’un blessé a réellement été victime d’une munition tirée par un policier, il restera à établir si oui ou non ce dernier a agi en état de légitime défense. Sur cette question, le parquet de Bobigny vient de créer un précédent en décidant de renvoyer devant les assises le policier qui avait blessé au flash ball Joachim Gatti, 34 ans, lors d’une manifestation à Montreuil, en juillet 2009. Le parquet a estimé que le policier, mis en examen en septembre 2009, ne se trouvait pas en état de légitime défense « de lui-même ou d’autrui ».
Leur presse (Isabelle Labarre, Ouest-France.fr, 17 avril 2014)