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Nouvelles de la révolution ukrainienne
Volodymyr Parasyuk Addresses Billionaire Renat Akhmetov
Well, well, Mr. Akhmetov, your end is not far off. Do you think that you will continue to reign over Donbas and use people for your own purposes. I’d like to tell you quite frankly that this is never going to happen again. Ukraine is not your private resource centre. Our land has brought you wealth, and it will take all its riches back.
What was before will never be again, and the billions you stole will not save you. And moreover, you have sent dozens of people to death in your factories.
The scenario for your future is very simple: after our victory in the East, the people will seek you out. They won’t be those hateful Banderivtsi from the West. They will be ordinary Donbas miners and workers, and they will take what belongs to them. Then, Mr. Akhmetov, you will have to answer in full for everything that you have done – oppressing, robbing and fooling these simple people.
There’s no need for you to make loud statements about how much you love Ukraine and that we should negotiate with the separatists. We all know what it means to you. Because our troops are near Donetsk and they will not fail to see where the terrorists are hiding, whether they be in your factory or in five star hotels.
My advice to you: either you don the uniform of the DPR (Donetsk People’s Republic-Ed.) and show your sincere support of the enemy (after all, every Ukrainian knows whose side you’re on), or get the hell out and stop financing Putin’s trash that continues to kill the bravest and best sons of our nation.
Volodymyr Parasiuk is a Euromaidan activist. In the evening of February 2014 he went up on the main Euromaidan stage and declared Maidan’s ultimatum that Yanukovych should resign immediately else they would undertake an armed assault of the President’s Administration. The following morning Yanukovych fled Ukraine.
Translated by Christine Chraibi – EuromaidanPress, 10 juillet 2013
Is There a Future for Ukraine?
KIEV, Ukraine—“The Maidan is a time machine,” Valerii Pekar explains, and “during the revolution the space-time continuum seemed to break. We built medieval catapults by glossy shopping centers. Priests in monasteries rang the bells to warn us that special forces dressed like RoboCops were attacking. We invented new digital means of making crowd-sourced decisions while living in a Cossack encampment, kindling fires under neon-advertisement hoardings. Days seemed to last months. And in a few months the whole country hurtled forward through several eras and into the future.”
Pekar wears glasses and looks like a laboratory scientist. We met at a terrace cafe near the National University, where he teaches at the Kiev-Mohyla Business School. He specializes in “future management,” bringing the country’s brightest together to project the political model for a New Ukraine. Before the revolution, during Viktor Yanukovych’s kleptocracy, this sounded touchingly optimistic. Now, suddenly, anything, or at least something, seems possible. In cafes, students scribble manifestos on napkins; dinner conversations end with grand plans about what is to be done. It’s infectious: a passing English music journalist is, after a couple of days in town, lecturing local barflies on the country’s geopolitical destiny. For citizens of a supposedly post-ideological world living after the ‘End of History,’ Kiev’s residents have many utopias on their mind. And the war in the east is only spurring these visions along.
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The Maidan revolution has thrown Ukraine from the “blue” developmental level of neo-feudalism into the “orange” level of free market, representative democracy, Pekar wrote in a recent article, “and has allowed us to see through the flames into the ‘green’ level”—the crowd-funded, post-capitalist, self-governing, wiki-politics of the future.
It’s the Maidan itself, which is situated at the very center of the Ukrainian capital, that serves as the crucible for this revolution. When I arrived in the city, months after the violence that unseated Yanukovych, to attend an international conference about “the meaning of Ukrainian pluralism for Europe, Russia and the world,” the square was still occupied by revolutionaries cutting off traffic (“We’re making a new country, sorry for the jams,” a taxi driver told me). Massive tents are still pitched in the middle of the street, pinned to the asphalt. Towering barricades of tires, rocks, and rubble are everywhere, as if the very fabric of the city rose up and rebelled. Opposite sushi bars lie piles of chopped-up tree trunks for firewood. Metal ovens cook great vats of soup. Improvised shrines and hospitals sport fluttering flags.
If Kiev’s layout can be transformed, can’t all of society?
***
Every tent on the Maidan, it seems, houses its own ideology: anarchists hand out pages of Kropotkin; young Cossacks, their heads shaved with one forelock dangling, practice fighting with metal poles and talk of reintroducing Cossack governance (“It’s direct democracy,” one tells me). There are priests calling for Ukraine’s spiritual rebirth, agrarian socialists, Euro-idealists. And there is the Right Sector, the right-wing, nationalist group whose members were among the Maidan’s violent avant-garde during the overthrow of Yanukovych.
“You can’t get away from genetics: Ukraine’s ancestors, the people who lived in this region, had a dominant DNA code of R1a1. They fought mammoths. It’s the warrior gene. That’s the genetics of Maidan,” said Yaroslav Babych, one of the Right Sector’s leaders, as we drank iced tea in Cafe Cossack on Shevchenko Lane, just off the Maidan. “We’re pagans,” he continued, “we worship DNA.”
Babych’s day job is as a lawyer in a Ukrainian investment company (“There’s nothing to invest in here,” he told me when I asked for a tip), but we met over the weekend and he was wearing a ring with ancient runic lettering and a T-shirt that said ‘Slavs.’
“What about those in eastern Ukraine and Donbas who have rejected the revolution?” I asked. The news that day was of Kiev losing control of cities in the Donbas region to pro-Russian separatists, and of Ukrainian police and army divisions defecting.
“A lot of people in the Donbas are Russians who were moved to the region after Stalin’s enforced famine wiped out the Ukrainians. They have different genes,” he responded.
The Right Sector has been a godsend to the Kremlin, whose propaganda has heralded the group as the fascist core of the Maidan, out to terrorize ethnic Russians in the east of the country. Unfortunately for Moscow, the Right Sector flopped in Ukraine’s presidential elections in May, mustering just 1 percent of the vote. The organization’s brand of pagan-DNA nationalism may be a fringe view, but its tents on the Maidan are still among the busiest.
“The people on the Maidan now aren’t the ones who made the revolution, just the ones with nowhere to go. The real activists are entering real politics, or they’ve signed up to fight the insurgency in Donbas,” said Volodymyr Viatrovych, as we sat in his vast, dim office in the leafy, shady district of Lipki. Viatrovych commanded one of the battalions on the Maidan, and has since returned to his job at the National Institute for Memory, where he works to create a Ukrainian identity.
For many on the Maidan, the revolution was about a Romantic, 19th-century idea of nationhood—one that envisages Ukraine united by spirit and language in a long anti-colonial struggle for liberation from oppressive Russian, Polish, and Soviet empires. Poland, which in previous centuries was seen as Ukraine’s oppressor, is now perceived as a best friend and ideal model: a homogenous, Eastern European state. It’s a narrative that is traditionally stronger in the west of the country, especially the city of Lviv. After the Orange Revolution in 2005, President Viktor Yushchenko tried to make it the country’s official narrative, promoting the Ukrainian language, anti-Soviet sentiment, and misty myths about noble knights in the 11th-century Kievan Rus. The attempt wasn’t all that successful. Some Russian-speakers felt alienated; in the east, where Soviet nostalgia dominates, teachers would tell their pupils to disregard new history textbooks. Meanwhile, Donbas-based political leaders like Yanukovych shored up their popularity in the region by telling the population that the rest of the country looked down on them.
Viatrovych, who is originally from Lviv, believes he can help bridge these divisions and create a story that is at once nationalist and integrationist.
“You can’t just throw the east and the older generation overboard, you need to find ways to subtly shift their associations,” he told me.
Viatrovych is best known for his work on reformatting Ukraine’s relationship to the Second World War. Ukrainians fought on different sides of the conflict: most for the Red Army, others for the Ukrainian resistance and, at one point, the Nazis. One person’s May 9th Victory Day is another’s May 9th Occupation Day. This year, Viatrovych advised the Ukranian government to move the national holiday to both May 8 and May 9, and helped rename it “Remembrance Day” instead of Victory Day. Then he changed the symbol for the holiday from the Kremlin’s orange-and-black ribbon to the poppy, an international symbol of mourning war dead.
“But don’t you need some form of positive, unifying national message?” I asked.
“The binding concept is we’re not Russia: they believe in tyranny, we believe in freedom,” he answered.
The night before, on the Maidan, I had seen a music video of a new Ukrainian stadium-rock anthem that reinforced this thought. In the video, shots of the revolution were interspersed with pretty Ukrainian lakes and mountains (they could have been lakes and mountains anywhere), while the rockers, singing in Russian, made a series of distinctions between ‘us’ (Ukrainians) and ‘them’ (clearly Russians, though never actually specified):
You think silence is golden / We light Molotov cocktails
You receive orders / We burn fires of revolt
You have a tsar / We have democracy
“The Maidan is our new national myth,” said Viatrovych. “Look at the people who sacrificed themselves during the fighting, they were from both east and west of the country. This is our new symbol.”
“I wouldn’t use the Maidan as the unifying national symbol,” said Zurab Alasania. “The very word ‘maidan’ divides. My job is to bring the east and the Donbas in. We haven’t listened to the Donbas for 20 years.” One of Ukraine’s most famous TV journalists, Alasania has been tasked with heading up the country’s public broadcaster, a Ukrainian BBC. An ethnic Georgian from the breakaway region of Abkhazia, he left his home after the Georgian-Abkhaz conflict in the early 1990s and built a career in Kharkiv, Ukraine’s second-largest city, which is itself defined by being a borderland between Russia and Ukraine—a town of wanderers. When I came to see him in his imposing office overlooking Kiev, he seemed happy to see a fellow journalist after all the bureaucrats. “I’m surrounded by idiots!” he told me, flicking his forehead repeatedly until it gave off a slightly wooden sound. “I just had someone from the Committee for Free Speech try to tell me my presenters shouldn’t talk Russian. Idiocy!”
The use of the Russian language on Ukrainian television is limited by law, which means Russian networks—channels that show non-stop anti-Kiev propaganda claiming that the Maidan is a sham created by the CIA, and that its democratic slogans are lies—are currently more popular in the Donbas. Alasania wants to win the Donbas audience back by running talk shows where people from the east can air their grievances.
“I don’t want us to be anti-Russian,” he said. “I dream of making television which is as relevant to a Swede, a Ukrainian, or a Pole—Ukraine as part of a Europe with no borders. I don’t like the word ‘patriotism.’”
For all the efforts of liberal nationalists like Viatrovych, it’s not clear whether multi-ethnic, multi-lingual Ukraine could ever be another mono-ethnic, mono-lingual Poland. But shift the conversation to ‘values,’ an increasingly popular theory here goes, and identity becomes a secondary issue. Politically influential sociologists, such as Yaroslav Hrytsak, invoke the World Values Survey to demonstrate that the border for Ukrainians who believe in ‘European values’ (openness, independence, tolerance) is moving east to encompass Russian-speaking areas of the country, encompassing the youth and new middle class in both east and west. Politicians are picking up on this approach as well. The recent presidential elections marked the first time this century that major candidates spoke about ‘reforms’ and ‘transparency’ rather than playing the various nationalist cards. The Maidan was referred to as “the revolution of dignity.”
The idea of Ukraine as a place where you can glimpse the dream of a post-national, pan-European utopia, where people were prepared to die under the EU flag while standing up to Moscow, is perhaps most popular among certain Western intellectuals. Returning to my hotel one evening, I found the celebrity French philosopher Bernard Henri Lévy, who was in town to lecture on how Putinism is equivalent to fascism, giving a television interview in the lobby. “Putin is frightened of the loss of traditional values and the principles of religion,” said Lévy. “For Putinism, Europeaness is opposed to Eurasianism.” At the conference I was attending, Western panelists, including liberal luminaries like Paul Berman, kept returning to the idea of Russia as a home for a kind of clerical nationalism—the notion of Putin as a new Khomeini, with Ukraine as the battleground for liberal values.
These paradigms play right into Putin’s hands. The Kremlin has desperately sought to transform the story of the Ukrainian revolution from an uprising against corruption and terrible governance—grievances that could apply to Putin’s rule too—into a muddled narrative about ‘Holy Russia’ versus ‘Euro-Sodom.’ The idea of Russia as a beacon of religious conservatism is specious—68 percent of Russians might identify as Orthodox Christian, but only 14 percent go to religious services once a month or more frequently, and 60 percent of Orthodox Russians don’t consider themselves religious. Western liberals risk being spun by Putin.
“The problem with the values discourse is that it is so easily manipulated,” the journalist Mustafa Nayyem told me. Nayyem started the Maidan revolution with a Facebook post in November 2013 that rallied students and activists to protest against Yanukovych’s last-minute refusal to sign an association agreement with the EU.
“I even wrote a manifesto back then—something about this being the time of the youth. But I never published it. It felt wrong,” shrugged Nayyem. I met with him on the 13th floor of a high-rise with views across the Dnieper River, including parks, golden domes, and hordes of Soviet-era apartment blocks. The floor is home not only to Hromadske, the small, independent TV station where Nayyem works, but also to a series of civic groups: anti-corruption investigators, anti-censorship activists, campaigners for parliamentary transparency. In the busy, communal kitchen, conversation centers not on abstract ideals, but on their practical implementation.
“We have to move from a revolution of dignity to a revolution of effectiveness,” said Hanna Hopko, a board member for one of the 13th-floor NGOs who also leads the Reanimation Package of Reforms, a network of experts writing and lobbying for new legislation. Hopko, who worked on anti-smoking campaigns before the revolution, has the ear of 25 parliamentary deputies—a small minority in a 450-strong legislature full of Europe’s most corrupt politicians. She also travels throughout the country, trying to convince people in the east that the Maidan’s battle against corruption is their battle too.
“A cop is just as corrupt in Lviv or Donetsk,” said Hopko, referring to cities in the west and east.
She was chatting with me before rushing off to meet Western funders. The ‘international development consultants’ of the EU, IMF, and international NGOs have descended en masse onto Kiev and the activists of the 13th floor especially, promoting their ideal ‘transition’ templates for how to reform Ukraine.
“I sometimes feel they just cut-and-paste reforms from other countries,” another activist told me. “No one thinks about local context. And what do they bring, a few billion in loans? When Western banks have profited from the hundred billion Yanukovych stole from the budget? We’re the testing ground for whether Europe can still have real democracy. We have to come up with our own ideas.”
But while the 13th floor buzzes with talk of reforms, what I saw elsewhere in the building reminded me of the challenges the revolution still faces. Downstairs, a standoff was underway over control of a city-government construction agency that, investigative journalists informed me, brings in millions of dollars in corrupt, self-dealing contracts to whoever runs it. The managers were worried about being pushed out by people closer to the new president, the oligarch Petro Poroshenko, and the entrance to the high-rise was full of scowling, shaven-headed young men hired to resist raids by government agents.
This is the great fear for those who made the Maidan: that the revolution will devolve into infighting between officials over access to corrupt financial flows. It’s what happened after the Orange Revolution, when President Poroshenko was a government minister and among the officials most responsible for the failure.
“You need some sort of military force with which to pressure your government,” I joked before Hopko left.
“We have one!” she answered, quite sincerely.
***
Gennadiy Druzenko is a constitutional lawyer who also organizes military training for those prepared to go on fighting for the Maidan’s ideals. Druzenko is a former Fulbright Scholar, slight of build and gray-haired. When we met in the lobby of the Hotel Ukrayina, overlooking the Maidan, he was concerned about the lack of bullets in Kiev.
“How are we meant to have military training without bullets?” he complained.
Druzenko runs his trainings on weekends, mainly for young professionals who are taught how to shoot by Afghan war veterans. I asked whether he had always been drawn to violence.
“First I thought we could deal with Yanukovych through diplomacy, but when my friend was beaten by special forces I realized there was no peaceful alternative,” he said. “Throwing my first stone at the police was strange. But by the end my pensioner parents were cooking Molotov cocktails in their bath.”
“But aren’t vigilante military units a sign of chaos and state breakdown, the prelude to total civil war?” I inquired.
“Not at all,” he answered. “It shows society is prepared to self-organize, grow beyond a paternalistic state. It’s progress. Ukraine has a right to experiment. No one knows what the ideal state of the 21st century should look like.”
Druzenko’s words made me think back to what Pekar, the National University lecturer, had called the “green” phase of development—the self-organizing society. I had asked Pekar if his blue, orange, and green stages of history were moving toward the ideal society. He said that he wasn’t sure. “What comes after the green stage might be something very dangerous,” he had observed. “We need to be ready.”
After meeting Druzenko, I walked to the Maidan. It was getting hot and the place was starting to smell of something rotting. A man in a bear suit was marketing a supermarket next to the shrines of Ukrainians who died during the revolution. The sacredness of the Maidan is fading; some of those still living in tents on the square have a dazed look. “We want our lovely European city back,” Kievans, including some who had been active during the revolution, told me repeatedly. “It’s time to dismantle the barricades” (no one was quite sure what should be put in their place to commemorate the revolution).
In the following days, I found myself returning to the tent city over and over, scraping together the dregs of utopian inspiration. In the post-Soviet space, it’s the idea of utopia, almost any utopia, that is perhaps the most important thing. Cynicism is the great underlying ideology of Putinism, fostered by decades of late-Soviet and post-Soviet disillusion, and now reinforced by Kremlin media, with its recurring message that democracy everywhere is a sham, that the Maidan is a con, its ideals doomed.
This dynamic isn’t confined to Eastern Europe. When was the last time a Western country had a revolution that brought with it the promise of everything beginning again? 1989?
And so I found myself lingering in Kiev, long after the conference I came over for had finished. I wandered and savored the souring Maidan. I spoke with one person who wanted to reinvent elections so that you could retract your vote in a method similar to the ‘likes’ on a Facebook page; to another who envisions Kiev as the capital of an alternative, democratic Russia. I tried not to pay too much attention to the increasing casualties in the Donbas region. Instead, I sat in the cafes around the Maidan at night, among mosquitoes and women in stilettos, scribbling my own manifestos—pleasant projections of utopias for Ukraine, for Europe, for my own life. My wife kept texting and asking when I would be returning to London. Just one more day, I would tell her. And then another.
In late June, the original purpose of the revolution—to force the Ukrainian president to sign an association agreement with the EU—was fulfilled. But the Maidan isn’t budging. Someone has even put up a basketball court in the middle of the tent city. We’re not going anywhere.
Leur presse (Peter Pomerantsev pour The Atlantic, 8 juillet 2014)
[Hélas, la France n’agit pas que par le biais de la marionnette Bernard-Henri-Lévy :]
The Mistral deal explained
The contract and problems it poses
In 2011, France and Russia signed a contract in which France agreed to sell 2 Mistral class ships to Russia for EUR 1,2bn, with an option of two additional vessels. It was the first time that a NATO member agreed to deliver sensitive military equipment to Moscow, and this contract was signed only three years after Russian aggression on pro-European Georgia. The delivery of the first vessel is scheduled for October 2014. The Mistral is an amphibious assault vessel designed to lead invasions from sea to land. The commander in chief of the Russian Navy during the Georgia war said that with such vessels the attack against Georgia would have lasted only 40 minutes, and not 26 hours as was the case.
A Mistral can carry 16 helicopters, 4 landing craft utilities, 60 BTRs including about 15 tanks, and up to 900 soldiers. It is not just a command ship with a hospital, as the French like to describe it, but a real strategic weapon capable of significant strikes. French allies had already expressed concerns before the signature of the contract. For instance, the then US Defense Secretary Robert Gates said in 2010 that “this would send the wrong signal to Russia
and our allies.” Four years later, with the annexation of Crimea and an expansionist and anti-European Russian rhetoric, claiming Russian rights on former USSR republics and bearing worrying resemblances with Nazi Germany’s rhetoric of the 1930s, this sale appears more and more problematic and dangerous, as it poses a direct threat to countries neighboring Russia and to countries on the Black Sea, most of them being NATO members and partners. Russia has made clear that it wants to use these Mistrals in the Black Sea. This would make it very hard for Ukraine to gain back control over Crimea, de facto acknowledging the annexation. This would also put at risk the southern coast of Ukraine – let’s not forget that Putin’s Russia has openly stated that their goal is to create a new state called “New Russia” in the South and East of Ukraine, and Mistral ships could be used to realize this plan. Mistrals in the Black Sea will also jeopardize NATO members in the region, such as Bulgaria, Romania and Turkey. Why should France arm an expansionist state that has already proven on several instances that it is ready to invade sovereign states, and that increasingly poses itself as an aggressive adversary of the European Union and of the free world? Why does not France cancel this sale, jeopardizing peace in Europe and the security of its allies and partners?
Alternative Options
There are other options than Russia available. American and Canadian senators have suggested that NATO, the US or Canada should buy these ships. Claudia Major and Christian Mölling, fellows at the German Institute for International Affairs and Security (SWP) have suggested that the European Union should buy these ships. They have pointed out that one of the priorities of the French president is to build a common defense, and they have suggested that these two ships could become the first step in that direction. Bernard Grua, the organizer of the global protests against this sale, has even suggested that BNP Paribas could negotiate with the US government a smaller fine if it buys the ships in order to rent them out to NATO members or the UN. All this shows that with a bit of creative thinking and good will, it is possible to find alternative solutions for these ships. It may cost a bit of money (penalties for cancelling the contract), but this seems nothing in comparison to becoming an ally of an aggressive, totalitarian state like Putin’s Russia, and in comparison to peace and stability in Europe.
French arguments
Jobs
This is a wrong argument. First of all, we are not talking about cancelling the production of these ships, as France should easily find another buyer among NATO members, as suggested above. Second, STX have said in several instances that their order book is full for the next 5 years, with one large ship to deliver each year until 2019. Recently, a labor union representative also confirmed on French radio that this is not a valid reason, because the ships are already nearly completed anyways.
Reputation
France and Russia claim that there is a reputation risk. The French minister of foreign affairs Laurent Fabius said for instance, on his way back from Poroshenko’s inauguration, that France signed a contract, and will honor its commitments, in the same way as Russia is honoring its commitments (sic; he must have forgotten about the Budapest treaty which guarantees Ukrainian sovereignty and territorial integrity, also signed by Russia). Collaborating with a totalitarian state that is increasingly using fascist rhetoric, and that is attacking its neighbors and questioning the world order that democracies of the free world have built over the past 70 years, is much more dangerous for French reputation than invoking Russian imperialism in order to cancel the contracts. By selling this weapons to Russia, France is becoming Russia’s military ally in its adventures, supporting Russian plans to
redraw Europe’s borders using force. France will also have blood of innocent people on its hands, should Russia use these ships in order to attack peaceful sovereign states in the future. France is transferring technology to an aggressor, and is also accepting Russian sailors on its soil in order to train them. France is becoming Russia’s ally.
The Mistrals are just command ships with hospitals
False, as shown above, they are a significant strategic weapon. Also, each Mistral does not cost more than 300mn. Russia is paying twice this price, because of technology transfers. After the delivery of such ships, Russia will have the capabilities to build them itself. We are giving an aggressor what it needs to build a strong Navy and threaten our allies in the Black Sea, in the Baltic Sea, and in the Pacific, to mention only the countries directly neighboring Russia. France is not only arming an aggressor, but also transferring sensitive technology. Some say that Russia could build these ships itself, then logically we should wonder why they are paying France double the price for these ships. The answer is simple – because they cannot build them now, as they do not have the technology.
France will pay penalties
Maybe. We do not know exactly how much, because the contract is not made public, which in itself is a shame. But it is the price to pay for irresponsible decisions (the signature of this contract) and in order to preserve peace and stability in Europe. France could negotiate with its allies in order to try to share the burden of these penalties. Further interesting articles on this topic, in French: here, here and here.
Facebook group No Mistrals For Putin
Join us in the nearest global protest against the Mistral Deal on July 14
EuromaidanPress, 8 juillet 2014
Publié dans Les luttes de classes en Russie
Marqué avec Renat Akhmetov, Russie, Ukraine, Volodymyr Parasyuk
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Au sujet de l’identification électronique des petits ruminants et plus généralement de la traçabilité des denrées alimentaires
Publié dans Luttes pour la terre
Marqué avec Yannick Ogor
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[Notre-Dame-des-Landes] Suite des réactions face à la répression et appel aux comités locaux
Lors des rencontres du week-end du 5/6 juillet à Notre-Dame-des-Landes, la question de la répression a été très présente : forums spécifiques et prise de parole avec les comités locaux, lecture d’une lettre d’Enguerrand, intervention sur ce thème à l’ouverture du rassemblement par un des porte-parole de l’ACIPA, interventions sur scène… À l’échelle du mouvement, on commence à prendre la mesure des nouveaux dispositifs répressifs qui se mettent en place suite à la manifestation du 22 février (arrestations a posteriori sur base de photos et vidéos croisées avec un usage étendu du fichage policier notamment…). Il devient clair que ce qu’expérimente aujourd’hui l’appareil politico-judiciaire à Notre-Dame-des-Landes concerne l’ensemble des mouvements sociaux.
Dès le lundi, un joyeux convoi s’est ébranlé de la ZAD jusqu’au tribunal de Nantes : klaxons, youyous, circulation perturbée, descente du cours des 50 Otages à contresens… Fait inédit depuis la construction du nouveau palais de justice à Nantes en 2000, la police a dû remplir la salle des pas perdus de gaz lacrymogène pour empêcher les soutiens d’assister au procès. Les rues alentours ont été barricadées pour empêcher que notre camarade comdamné soit immédiatement emmené en prison. Pour une fois, il n’aura pu échapper à ceux qui nous jugent qu’une foule énergique et bruyante contestait ce qui se passait à l’intérieur. Au final S a été relaxé pour les faits de violence à agent qui lui étaient reprochés mais a été néanmoins condamné à 4 mois ferme pour vol d’un livre, refus de prélèvement adn et participation à un attroupement armé, en l’occurence un bâton de berger. (Pour plus de précisions, deux récits : nantes.indymedia.org/articles/29764 et nantes.indymedia.org/articles/29767). La détermination de la journée d’hier doit se prolonger et s’amplifier pour tous les procès à venir et en cas de nouvelles arrestations.
Lors des discussions inter-comités du 5 juillet, un appel a été fait pour de nouveaux rassemblements devant le tribunal de Nantes les 10, 16 et 18 juillet, ainsi qu’à une multitude d’actions locales : rassemblements et casserolades devant les tribunaux, déploiement de banderoles et diffusion de tracts sur les rond points et quatre voies, manifestation devant les prisons…
Pour le 10 juillet, invitation dès 12h face au château des Ducs de Bretagne.
Il a aussi été proposé que les comités qui le souhaitaient puissent reprendre et co-signer rapidement le texte « La justice attaque Notre-Dame-des-Landes » (reproduit ci-dessous).
Au-delà, nous invitons tous les comités qui le souhaitent à prendre position publiquement face à la répression et à relayer les autres communiqués existants : un communiqué de Copain 44 ; un communiqué de la LDH 44 ; un récapitulatif sur les arrestations.
Texte à reprendre et co-signer (si possible avant le 16 juillet, envois à repression22fevrier)
La justice attaque la lutte de Notre-Dame-des-Landes – Solidarité et résistance !
Depuis l’échec de l’opération César, le gouvernement ne sait plus comment venir à bout de l’opposition au projet d’aéroport de Notre-dame-des-Landes. Sur le terrain, il est incapable d’avancer dans le calendrier des travaux et ne parvient pas à enrayer la résistance sous toutes ses formes : semis collectifs, occupation de la ferme de St Jean du Tertre, acheminement d’un hangar au Rosier, multiples reconstructions, recours juridiques en cours.
Au delà de la ZAD, les comités de soutien sont toujours mobilisés et le mouvement reste massif. La manifestation du 22 Février à Nantes, en rassemblant 50’000 personnes et 500 tracteurs en fut une démonstration éclatante.
Face à cette mobilisation inédite, et au fur et à mesure que se dessine l’abandon du projet, il ne reste plus au gouvernement que la répression pour riposter. Depuis le 22 février, il s’y emploie avec acharnement : plus de 30 arrestations, presque autant de condamnations et 3 personnes actuellement en prison à Carquefou (2 personnes en détention provisoire et une personne pour 1 an ferme). Comme pour tous les procès depuis le début des expulsions, il s’agit bien d’une opération visant à fragiliser la lutte dans son ensemble.
Nous dénonçons :
• L’usage systématique, comme on l’a vu pendant les expulsions, pendant la manifestation du 22 février et partout ailleurs, des armes dites « non létales », provoquant de nombreuses mutilations : flashballs, grenades assourdissantes, grenades de désencerclement.
• Les arrestations arbitraires, sur la base de dossiers qui contiennent principalement des photos floues et qui s’appuient en réalité sur une entreprise de fichage politique généralisée qui touche tous les pans de la contestation sociale.
• Le recours systématique à la comparution immédiate, une procédure expéditive qui empêche les inculpés d’élaborer une défense digne de ce nom.
• La volonté assumée du parquet et du tribunal de Nantes de faire des exemples, en condamnant le contexte politique plus que les faits eux-mêmes.
Nous appelons donc toutes les personnes sympathisantes de cette lutte à diffuser ces informations et à participer aux rassemblements qui se tiendront devant le tribunal tout au long du mois de juillet :
• Lundi 7 juillet : Procès d’un zadiste arrêté à Nantes le 18 juin, en détention provisoire actuellement, pour vol, refus de prélèvement ADN et participation à un attroupement armé le 22 février.
• Jeudi 10 juillet : Procès d’une personne arrêtée à Rennes le 18 juin, en contrôle judiciaire actuellement, pour dégradation le 22 février.
• Mercredi 16 juillet : Procès d’un militant du comité Ile-de-France, arrêté le 14 mai à Paris, pour dégradation le 22 février.
• Vendredi 18 juillet : Procès de 4 personnes, arrêtées le 17 juin, en contrôle judiciaire et en détention provisoire pour l’une d’entre elle, pour recel, refus de prélèvement ADN et « association de malfaiteurs » à cause de la présence, dans leur véhicule, d’affiches et de tracts appelant au rassemblement de soutien du 19 juin devant le tribunal.
Face à cette tentative d’isoler des individus et de les faire payer pour l’ensemble du mouvement, nous restons plus que jamais unis ! Unis contre le projet d’aéroport et contre la répression qui s’abat sur l’ensemble des mouvements sociaux : de la ferme des milles vaches à l’usine Seita, de Calais au Val de Suse, tenons bon face à la criminalisation de nos luttes !
RDV les 10, 16 et 18 juillet à 14h devant le palais de justice de Nantes.
Mailing – 8 juillet 2014
Publié dans Aménagement du territoire - Urbanisme
Marqué avec Acipa, antirep, Nantes, Notre-Dame-des-Landes, ZAD
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[Londres] Les architectes de prévention situationnelle travaillent
Where Metal Spikes Meet The Homeless: In London « The Destitute Are Now Considered Vermin »
First, the world’s oligarchs slowly but surely took over London real estate, where as we reported last week, home prices in May soared by the most in 12 years, and now, according to the Telegraph, in order to make London into an even more exclusive enclave where only the uber-wealthy can rub shoulders, assorted luxury buildings are installing metal spikes on the ground outside to fully deter homeless people from sleeping (and hence living) there. In other words, in London homeless people have been relegated to pigeon status, as the same technique has been long used to prevent rats with wings from landing, and defecating, at select locations.
From the Telegraph:
Andrew Horton, 33, of Woking, Surrey, took the picture of the inch long studs outside the flats on Southwark Bridge Road as he walked to work on Wednesday.
Mr Horton said: « I can’t say for certain but it certainly looked like they were placed there to deter homeless people. « It’s dreadful. »
David Wells said on Twitter: « These Anti homeless studs are like the spikes they use to keep pigeons off buildings. The destitute now considered vermin [sic].
Not everyone is a stud humanist: others defended the metal protrusions.
Gavin Logan said on Twitter: « There will be a context behind those anti-homeless spikes. Possibly a last resort against someone who was aggressive and refused housing. » People living in the flats, which sell for upwards of £800,000, said the metal studs were installed two weeks ago after a number of homeless people were seen sleeping there.
One woman resident, who asked not to be named, said: “There was a homeless man asleep there about six weeks ago. « Then about two weeks ago all of a sudden studs were put up outside. « I presume it is to deter homeless people from sleeping there. »
A couple, who also asked to remain anonymous, added: « It’s because of the homeless. « The spikes have only been there very recently, less than a month. »
One guy asked the pragmatic question:
A man looking around the flats, a ten-minute walk from Southwark Underground Station, said the spikes would not put him off. The man, who only gave his name as Peter, a lawyer, said: « But would you want homeless people outside your door? »
Still, yet others prefer to simply ask philosophical questions:
Kathrine Stokes, 39, of Hull, East Yorkshire, photographed studs outside Tesco in Regent Street, London and uploaded the picture on Twitter. She said: « It’s sad. It demonstrates a meaness and a lack of humanity for people. »
Katharine Sacks-Jones, head of policy and campaigns at homelessness charity Crisis, said: « It is a scandal that anyone should sleep on the streets in 21st century Britain. Yet over the last three years rough sleeping has risen steeply across the country and by a massive 75 per cent in London. » Behind these numbers are real people struggling with a lack of housing, cuts to benefits and cuts to homelessness services to help them rebuild their lives.
« They might have suffered a relationship breakdown, a bereavement or domestic abuse. They deserve better than to be moved on to the next doorway along the street. We will never tackle rough sleeping with studs in the pavement. Instead we must deal with the causes. »
Thank the Bank of England.
As for Tesco, it decided to simply lie:
Tesco said the spikes outside its store in Regent Street were not intended to target those in need of shelter. A Tesco spokesman said: “The studs were put in place to try and stop people engaging in anti-social behaviour like smoking or drinking outside our store, which can be intimidating for our customers.”
Anti-social studs?
That said, since the world’s central banks have managed to make the world’s top metropolises sufficiently gentrified to where only the uber wealthy can afford to live there, the poor should thank their lucky stars that they only have to deal with sharp spikes instead of, say, moats and land mines near luxury buildings (that said it is only a matter of time before that thought experiment becomes reality).
After all, in a world in which justice has a standard for the 1% and everyone else, a few blown up homeless would surely be classified, in the passive voice of course, as « accident that have happened due to glitch. »
And now, back to economists writing profound books discussing the record divergence between the world’s rich and poor.
Tyler Durden, Zero Hedge, 8 juin 2014
Publié dans Aménagement du territoire - Urbanisme, Luttes du logement
Marqué avec Angleterre, Grande-Bretagne, London, Londres
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Lettres de Marianna, Francesco et Nicolo
Lettre de Marianna depuis la prison de Vercelli – 12/06/2014
Et si la peur changeait de camp ?
Qui est-ce qui étouffe chaque jour la liberté de circuler dans les rues du quartier ?
J’habite à Porta Palazzo et je croise inévitablement les rondes interarmées qui font la chasse aux sans-papiers à encager dans un centre de rétention, je tourne, j’arrive sur la place et je vois un groupe de flics municipaux qui font démonter les petits stands des vendeurs de menthe à la sauvette, ils font fuir les dames avec leurs chariots remplis de pain, de msemen et de botbot. Je monte sur le bus 4 pour arriver rapidement jusqu’à Barriera, et les voilà, les contrôleurs agressifs qui traquent et qui poussent dehors ceux qui n’ont pas l’argent pour le ticket. Il faut donc prendre le 51, qui est lent, moins fréquent et blindé de monde.
Qui menace et effraie les gens jour après jour?
Les patrons font chanter : soit tu acceptes d’être exploité.e, soit du boulot, t’en auras pas. Qui n’a pas envie d’être exploité.e, tente le vol, un braquage, l’arnaque, ce qui fait planer sur chacun de ses gestes l’ombre d’une cellule de prison.
Toujours plus fréquemment les sous pour payer le loyer manquent, et toujours les proprios et petits patrons apparaissent pour menacer les locataires retardataires de les envoyer valser, ensuite la police pour défoncer la porte et jeter les valises sur le trottoir, pour qu’enfin arrivent les assistants sociaux et leurs menaces d’enlever les enfants aux parents considérés tellement malavisés d’avoir décidé non pas de payer un proprio, mais de manger. Et si la peur changeait de camp ?
C’est ainsi que des possibilités se créent, à partir des besoins partagés, des soucis communs dialoguant entre eux. Qui a déjà vécu des luttes et qui est agité.e. a une suggestion à la bouche. S’organiser.
D’un côté, la densité des expulsions locatives entre Porta Palazzo et Barriera augmente et il est toujours plus difficile pour ceux et celles qui peuplent ces quartiers de récupérer de l’argent ; d’autre part, les processus de requalification nettoient et chassent : les immeubles sont rénovés et les loyers augmentent dans ces mêmes coins de la ville.
Pour défendre les maisons des expulsions locatives, des piquets devant les portes sont organisés en attendant l’huissier pour lui arracher un délai, avec l’implication de la famille, des voisin.e.s et des ami.e.s.
C’est le lieu où on se rencontre et où on se connaît, où se tissent et se resserrent les ententes et les complicités entre et autour de celles et ceux qui sont expulsables, là où débute un réseau d’aide mutuelle capable de se tenir debout tout seul.
Une assemblée se forme pour s’organiser au niveau logistique, pour affronter les problèmes et les peurs, pour discuter des propositions, en se partageant les tâches et les responsabilités, les voix qui y prennent la parole sont toujours plus nombreuses. « Qui savait déjà lutter » laisse la place aux personnes directement concernées, il n’y a pas de spécialiste en « résolution d’expulsions locatives », ni l’envie d’avoir le rôle d’un organisme d’assistanat. On veut lutter ensemble, en tendant vers la réciprocité dans les rapports.
J’ai connu les rues du quartier à travers la lutte. J’ai découvert comment m’orienter, quel raccourci prendre, en vivant ces rues, en courant vers une maison menacée d’expulsion, en y retournant en marchant, en faisant des manifs joyeuses après avoir arraché un long délai, énervées quand quelqu’un était jeté.e à la rue.
En plus de connaître vers où mes pieds m’amenaient sur le bitume, j’ai appris à reconnaître les visages amicaux et les lieux solidaires. Dans la chaleur de relations réelles, la lutte a grandi, en envenimant en même temps les inimitiés envers ceux qui veulent contrôler ce bout de la ville et ceux qui sont à leur service. On prend un café dans le bar à côté de la barricade, on écoute les histoires denses de vie ouvrière de Barriera racontées par la dame derrière le comptoir, émigrée du Friuli Venise Giulia dans les années ’50 ; peu après, en passant devant le serrurier qui n’arrête pas de collaborer avec la police et les proprios, on lui lance une insulte et on lui fait la gueule.
On a préféré ne rien demander à la mairie, on savait qu’elle avait peu à offrir et qu’elle aurait utilisé ce peu pour nous diviser. Certain.e.s ont essayé tout de même, ils n’ont rien obtenu, à part le conseil de créer une asso d’expulsé.e.s.
Pour satisfaire directement le besoin d’un toit qui n’était plus là, on a occupé des maisons vides qui sont aussi devenues des lieux d’habitation et de rencontre, carrefour d’histoires, vedettes sur le quartier. Et bien oui, en s’organisant pour faire face à n’importe quelle éventualité, en élargissant et en approfondissant les rencontres, on déployait une force.
On n’était plus tout le temps en échec, on réussissait à respirer plus aisément en vivant comme il nous fallait, en commençant à parler de désirs. Dans un monde à l’envers où les proprios ne reçoivent pas de loyer, où la police ne fait pas peur, où l’Etat est de trop.
Le 3 juin, la police fait irruption dans de nombreuses maisons, perquisitionne et procède à des arrestations. 111 personnes sous enquête, tou.te.s luttent contre les expulsions locatives à Turin. 12 sont en prison, 5 assigné.e.s à domicile, 4 avec obligation de résidence, 4 avec l’interdiction du territoire dans la commune de Turin et 4 avec l’obligation de signer tous les jours.
Avec le nouveau « Plan logement » qui a été approuvé, il n’y a plus d’issue pour qui n’a pas d’argent pour le loyer. Avec l’augmentation continue des différences sociales, l’aiguisement du conflit entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas, entre ceux qui volent et ceux qui répriment, la meilleure solution qui a été conseillée et mise en place par ceux qui veulent que tout reste tranquille et en ordre est celle de dégager les possibles catalyseurs de rage latente, ceux qui ont l’expérience de la lutte, un conseil sur la langue et dans les mains des pratiques qui n’ont besoin d’aucun soutien de politiciens.
Disperser les arrêté.e.s dans des prisons qui sont loin de la ville où ils et elles vivaient et luttaient, seul.e.s dans des établissements éparpillés dans la région du Piémont, fait en sorte que les narrations et les outils s’atomisent ; en en enfermant d’autres dans des maisons et en les éloignant de la ville, ils essaient de casser la force et la possibilité de communication qui jusqu’à hier existait dans les rues du quartier.
Les personnes dehors qui continuent à lutter n’auront pas le temps d’organiser des parloirs sauvages devant les différentes prisons, mais réussiront-elles à être contagieuses avec leur courage et leur entêtement à continuer à lutter contre proprios et police ?
Je souris et je pense que oui. Je pense à une nouvelle occupation.
Marianna
(Marianna était en prison à Vercelli et se trouve désormais en assignation à résidence)
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Lettre de Francesco
SUR LES ARRESTATIONS, DEPUIS L’INTÉRIEUR
Cuneo, 10/06/2014
Les épisodes incriminés sont 27, à partir desquels les autorités ont émis 17 mandats d’arrêt le 3 juin dernier, 12 en prison et 5 assignés à résidence, 4 obligations de séjour et 4 interdictions de Turin et 4 obligations de signer. C’est la lutte contre les expulsions locatives qui est visée par l’enquête, une lutte qui s’était développée dans les rues de Porta Palazzo, Aurora et Barriera di Milano à Turin.
Le récit qui se dessine dans les pages de notes des écrivassiers de la Justice n’est certainement pas très captivant et ne réussit pas à décrire les contours de cette lutte, pas même de loin. Ça serait d’ailleurs bête d’attendre quelque chose de différent de la part de ces gratte-papiers.
Mais si l’on épluche les 200 pages de l’ordonnance avec les mesures restrictives, on découvre que même un homme du tribunal peut écrire quelque chose digne d’intérêt.
Le GIP (juge d’enquête préliminaire) écrit en effet : « L’effet de telles actions, répétées et concertées, a notamment été celui d’ôter l’autorité et la force d’exécution des décisions judiciaires […], et de rendre vaines les conditions essentielles au maintien de l’État constitutionnel et de droit ». Des mots qui, traduits en langage humain, soulignent comment cette lutte a empêché aux huissiers et forces de l’ordre de jeter à la rue des dizaines et dizaines d’hommes, de femmes et de familles entières. Ce qu’avaient décidé quelques juges de Turin.
Et ainsi, toutes proportions gardées, elle a remis en question certaines des valeurs qui fondent cette société telles que la propriété privée et le monopole de la force entre les mains de l’État. On a en somme pu respirer dans les rues de ce quartier de Turin un air un peu différent de l’habituelle et asphyxiante normalité. Une normalité rythmée par des centaines et des centaines d’expulsions locatives par an, ce qui confère à Turin le titre honteux de « capitale italienne des expulsions locatives ». Une normalité caractérisée par l’arrogance des huissiers qui, forts du soutien des Carabinieri et de la Police, exécutent sans hésitation leur travail infâme et servile. Une normalité dans laquelle celui qui ne peut pas ou ne veut pas payer un loyer devrait accepter tête baissée son propre sort, s’en remettre aux assistants sociaux et puis attendre, patiemment, les résultats de la loterie à travers laquelle les logements sociaux sont assignés, avec l’espoir que son numéro soit enfin pioché. Et en attendant, il faudrait se débrouiller comme on peut, dormir en voiture ou sur le canapé d’une connaissance, accepter peut-être de se séparer, pour les familles, dans l’attente d’une meilleure période.
Cette lutte a pour sa part un peu bousculé ces rôles et, piquet après piquet, assemblée après assemblée, toujours plus d’hommes et de femmes ont découvert qu’il n’y a pas à avoir honte de parler publiquement de sa propre condition, et que, en le faisant, on n’est plus tout seul, et que résister est possible.
Au cours de la lutte grandit la détermination, le courage, le sentiment qu’on peut oser. La barre de ce à quoi on peut prétendre monte toujours plus haut, et pendant plusieurs mois, sur les piquets, on ne se soucie plus du risque que l’expulsion ait lieu, mais plutôt de savoir combien de délai on arrivera à arracher à l’huissier. Des délais de quelques semaines, qui auraient été accueillies avec enthousiasme quelques temps plus tôt, ne suffisent désormais plus. On prétend pouvoir rester chez soi encore deux, trois, quatre mois, pour pouvoir organiser sa vie avec plus de sérénité.
Et la force accumulée pendant cette lutte permet de prendre cette sérénité. Mais elle permet aussi de faire face à la première contre-offensive de l’autorité municipale : concentrer différentes expulsions le même jour (le troisième mardi du mois) pour diviser celles et ceux qui résistent et reprendre ainsi le dessus. Celles et ceux qui luttent, au lieu de ça, parviennent à s’organiser et à se défendre chaque troisième mardi, en se barricadant derrière les conteneurs d’ordures placés devant les portes et en bloquant des rues entières pour garder les forces de l’ordre le plus éloigné possible. Et ces barricades ne sont pas seulement un efficace outil de résistance, mais deviennent aussi un symbole de cette lutte, qui expliquent ce qu’il se passe plus clairement que mille tracts. Et si, comme le souligne le GIP, les huissiers ne tournent plus très volontiers dans les rues de Barriera di Milano pour expulser une partie de ses habitants, et bien cela ne peut que remplir de joie le cœur de beaucoup. Une fois n’est pas coutume, la peur a changé de camp.
Cette enquête est seulement la dernière initiative entreprise au niveau judiciaire à l’encontre de cette lutte. Le printemps dernier, les hommes de tribunal ont été à l’origine d’un article qui, après avoir été testé contre nous, sera utilisé toujours plus systématiquement à d’autres endroits aussi : le 610, l’incident d’exécution. Avec cet article 610, les huissiers confrontés à un piquet peuvent remettre la procédure d’expulsion entre les mains d’un juge qui fixera une autre date, qui ne sera celle-ci pas communiquée à la personne concernée. De cette manière, l’expulsion locative devient expulsion par surprise [en Italie, la date des expulsions locatives —sfratti— est communiquée aux personnes menacées par cette expulsion, ce qui n’est pas le cas des expulsions « sans droit ni titre » —sgombero—, NdT], les forces de l’ordre peuvent agir sans avoir pratiquement aucune restriction, et les personnes concernées vivent dans l’angoisse quotidienne de ne pas savoir jusqu’à quand il sera encore possible d’avoir un toit au-dessus de la tête.
Inutile de souligner que ce changement a créé plus d’un problème pour la lutte. La résistance aux expulsions a cependant continué à rechercher de nouvelles stratégies au cours des assemblées afin de pouvoir mettre des bâtons dans les roues aux seigneurs de la ville. Et elle continuera sans aucun doute après ces arrestations, comme le démontre le rassemblement au siège des huissiers du 4 juin, l’occupation du 12 et la manifestation du 14. Parce que les luttes ne peuvent pas être arrêtées.
Nous ne pourrions pas nous quitter sans une dernière pensée pour les dirigeants du PD [Partito Democratico] qui se sont félicités à la seconde de cette opération judiciaire. Encore une fois, leur hostilité ne peut que nous enjouer, et du reste, nous pensons être en bonne compagnie. Parce que le PD, comme le prouvent le grand nombre d’initiatives, de jour comme de nuit, dans la rue et devant leurs locaux, ne répugne certainement pas uniquement celles et ceux qui luttent contre les expulsions.
Francesco
Francesco était en prison à Cuneo, et est désormais assigné à résidence.
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Lettre de Nicolo
Au bassin
Depuis la section D de la prison des Vallette, un communiqué de Nico, arrêté lui aussi au cours de l’enquête du 3 juin.
19/06/2014
Mardi, Nico n’est pas rentré de la promenade. Les matons ont donc du le ramener en cellule comme un poids mort. L’inspecteur l’a menacé de lui faire « un rapport », Nicolo a donc entamé une grève de la faim mercredi.
Dimanche, 15 juin 2014,
prison des Vallette, Turin
Je m’appelle Nicolo Angelino. J’ai été arrêté mardi 3 juin à Turin durant une opération de police visant à briser la plus belle aventure de ma vie.
Une illusion vaine de la part des procureurs.
Depuis ce jour-là, je suis enfermé dans une cellule individuelle du bloc D. Nettoyée, repeinte et parfumée. À en vomir.
La porte blindée est ouverte, mais la grille est fermée 23 heures par jour. Elle s’ouvre et se referme seulement quand je sors pour faire mon heure de promenade.
Parler avec les autres détenus à travers les barreaux est captivant, et malgré le fait qu’ils soient sympas, la gêne est ressentie des deux côtés.
Je n’ai pas de complice et je n’ai pas non plus l’espoir d’en trouver. Quelques personnes sont en isolement, sous thérapie 24h/24h, les autres, ceux que je vois, sont des travailleurs. Ils jouissent du plus grand des privilèges que l’Administration Pénitentiaire puisse offrir et ils ne se mettront certainement pas en jeu pour moi.
Les accusations pour lesquelles je suis soumis à des mesures restrictives particulières sont tellement légères que ça parle de soi : je suis détenu et soumis au régime d’isolement spécial pour mes idées, pour m’isoler, me rendre inoffensif et pour m’empêcher de lutter.
Demain, lundi 16 juin, je ne rentrerai pas volontairement de la promenade, pour exiger que ma cellule soit ouverte durant la journée ou que je sois transféré dans une autre section ordinaire. La même chose se passera les deux jours suivants. Si, au cours de cette protestation, je suis puni par de l’isolement ou par l’interdiction de promenade, ou encore si je n’obtient pas le résultat espéré, je commencerai une grève de la faim ce mercredi 18 juin. Non pas parce que mes conditions d’incarcération sont inhumaines, en désaccord avec quelque convention des droits de l’homme ou parce que la façon de laquelle ils me traitent est un abus de pouvoir de l’administration pénitentiaire, mais simplement parce que, à moi, ça ne ma va pas du tout.
Je n’ai plus envie de demander à un maton si je peux avoir un fruit. Je veux pouvoir le prendre tout seul, quand ça me va, comme le font les autres. Je veux pouvoir parler aux autres détenus sans avoir des barres au milieu.
Je sais que la grève de la faim ne me porte pas sur un terrain de lutte exaltant. Cependant, en isolement, avec l’absence de complice et la toute-puissance des gardiens, c’est le seul outil qui puisse faire basculer le rapport de force avec mes porte-clés.
Je lutterai la tête haute et rassuré de votre chaleur, avec la même rage et la même sérénité qui, en d’autres temps et d’autres lieux, a été lancée contre des océans déchaînés bien plus grands que le bassin dans lequel je me trouve.
De toute façon ce peu d’eau finira dans la même mer et peu importe si j’obtiens, ou pas, ce que je veux.
Ce n’est qu’en luttant que je veux vivre.
Un caloroso abbraccio a tutti prigionieri.
Tutti liberi.
Feu aux prisons
(Nicolo était en prison à Turin et se trouve désormais en assignation à résidence.)
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Les trois lettres ont été traduites de l’italien depuis Macerie et reçues le 7 juillet 2014.
Pour écrire aux gens qui sont encore en prison :
Andrea Ventrella e Michele Garau C.C. Strada Quarto Inferiore, 266 – 14030, località Quarto d’Asti (Asti)
Paolo Milan e Toshiyuki Hosokawa C.C. Località Les Iles, 14 – 11020 Brissogne (Aosta)
Fabio Milan C.C. Via del Rollone, 19 – 13100 Vercelli
Niccolò Blasi C.C. San Michele strada Casale, 50/A – 15121 Alessandria
Zenobi Chiara e Alberto Claudio C.C. Via Maria Adelaide Aglietta, 35 – 10151, Torino
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[Notre-Dame-des-Landes] Bas les pattes sur les manifestantEs du 22 février !
Nantes. Un jeune Zadiste condamné à quatre mois ferme
Venus soutenir un de leurs camarades condamné à 4 mois ferme cet après-midi, quelque 200 Zadistes se sont heurtées aux forces de police près du palais de justice de Nantes.
Quelque 200 Zadistes (opposants à l’aéroport, en référence à la « Zone à défendre » de Notre-Dame-des-Landes) se sont affrontés cet après-midi avec les forces de l’ordre autour du palais de justice de Nantes.
En tout début d’après-midi, ils avaient investi le palais de justice. Sur place, de nombreux CRS montaient la garde.
C’est au moment du jugement de l’un de leurs camarades zadistes que la tension est montée d’un cran à l’intérieur du palais : les forces de l’ordre ont formé un cordon serré autour des personnes ayant assisté à l’audience du jeune Zadiste, et, utilisant des jets de fumigène, les ont repoussés dehors.
4 mois ferme
Ce Zadiste de 24 ans, maintenu en prison, a été condamné à 4 mois ferme, notamment pour « participation à un attroupement avec arme ». Il a néanmoins été relaxé sur les faits de violence qu’on lui reprochait ce 22 février, faits qu’il nie. « On ne sait pas s’il a été condamné pour deux vols qui n’ont rien à voir avec la manifestation, et qu’il a reconnus. Ou si c’est en raison de sa participation, le 22 février dernier, à cette manifestation anti-aéroport à Nantes. Il y a un déni de justice. C’est scandaleux », estime son avocat maître Ferrand pour qui Nantes métropole « exerce une pression très forte pour obtenir réparation sur les dégâts commis le 22 février ». Quant à l’arme dont il est question, un bâton de berger, « elle ne rentre pas dans la catégorie des armes. »
Au nom de « Libérez nos camarades », les Zadistes venus le soutenir sont restés un moment sur le parvis du palais de justice. Ils ont chanté, dansé, et fait les clowns devant les CRS. Ces derniers les ont repoussé un peu plus loin, dans une rue attenante où la même scène s’est reproduite. Les forces de l’ordre ont chargé, repoussant les manifestants plus loin. Acculés, ces derniers ont finalement emprunté la passerelle Victor-Schoelcher qui enjambe la Loire, face au palais de justice et sont partis.
Presse anti-émeute (Ouest-France.fr, 7 juillet 2014)
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Un samedi en enfer… (ou la mise en péril d’une jonction « intermittents-précaires », sur Alès, dans le Gard)
Intermittents – Précaires – Chômeurs – Intérimaires – CCD
Un samedi en enfer… (ou la mise en péril d’une jonction « intermittents-précaires », sur Alès, dans le Gard)
Pour une fois, on était resté maître de notre enthousiasme. On a attendu que la loi sur les accords de l’UNEDIC soient votés pour voir si l’invitation des travailleurs de la culture à les rejoindre, n’était pas que du bluff.
Pour bon nombre d’entre nous : hors de question de se refaire cocufier par des gens de « gauche » comme lors du mouvement contre la réforme des retraites !
Cette fois-ci, nous avons été d’une amabilité sans borne. Les travailleurs de la culture nous invitaient sur des assemblées générales. Il s’agissait de parler d’une résistance commune aux accords de l’UNEDIC. Nous avons respecté nos hôtes en leurs habitudes et nous les remercions de cette invitation…
Nous nous sommes rendus à leurs AG. Nous avons respecté les règles de ces AG. Nous avons fait des AG de 5 à 6h où les travailleurs de la culture ne parlaient que d’eux. Nous avons distribué leurs tracts et tenus leurs banderoles. Nous avons écouté leurs interminables palabres sur leurs « spécificités », sur les moyens et finalités d’une grève. Nous avons supporté des « artistes » aux égos démesurés. Nous avons consolé des techniciens dégoûtés des titres de journaux qui présentaient la grève comme une « grève pour de rire ».
Nous n’avons pas moufté pendant 4 jours. Nous avons obéi aux consignes. Au vu des raisons de notre présence (les accords de l’UNEDIC qui limitent considérablement les droits ASSEDICS de tout travailleur en CDD (80% des emplois en France)), nous avons tout de même suggéré de déplacer quelques spectacles dans les CAF et les Pôles Emplois. Jamais de réponse franche, du moins jusqu’au samedi 5 juillet au matin.
La veille (le vendredi 4 juillet), les travailleurs de la culture avaient voulu courir à poil sous la pluie et en ville. Nous avions pris ça pour du folklore de cultureux ayant maladivement besoin de se montrer, de se mettre en scène. Sans comprendre les raisons objectives de ce type d’exhibition, nous avions mis de côté l’intérêt pratique d’une attaque culturelle des institutions fliquant chômeurs et précaires. Peut-être avaient-ils simplement besoin de se détendre ?
Passons sur cet étrange vendredi et intéressons nous directement au lendemain : le samedi 5 juillet 2014.
Le samedi au matin, il y a encore eu une AG qui a duré plusieurs heures. Des « artistes » en ont appelé au « respect du public ». Le directeur du Cratère a appelé ses employés à « travailler avec conscience ». Lorsque quelqu’un proposa une énième fois d’aller jouer dans un Pôle Emploi, la proposition est resté lettre morte.
Avant cette AG, nous étions (consciemment) les petites mains de leur lutte. Après cette AG, nous avions le sentiment que nous étions les héros d’un dîner de con.
*
« Mais non… Faut pas dire ça ! Nous ne luttons pas que pour nous… » — et mon cul ? C’est du poulet ?
On lutte pour les gens avec qui nous luttons. L’idée que les travailleurs (hors de la culture) et les chômeurs doivent s’aliéner à la lutte des travailleurs de la culture pour que les travailleurs de la culture sauvent tout le monde, est non seulement tordue, mais aussi dangereuse.
Dangereuse, parce que nos « sauveurs » d’intermittents se prennent alors pour des vraies tronches. Ils se prennent pour un prolétariat éclairant de sa radieuse lumière avant-gardiste et christique toutes les pauvres merdes que nous sommes.
Merdes de chômeurs et d’intermittents du travail, qu’ils prétendent sauver en nous méprisant dans les faits de la lutte.
Christique… Tel est le seul qualificatif de la grève des techniciens de ce samedi 5 juillet. Les spectacles se faisaient comme dans une usine où la production continue. Comme dans une usine où la production continue, la pompe à fric fonctionnait et les vendeurs de frites et de limonade encaissaient. Comme dans une usine où la production continue, le directeur disait « comprendre » la lutte de ses employés, mais ceux-ci devaient travailler ou faire la grève, en « conscience ». C’est-à-dire : sans bloquer la production (sic & doigt dans le cul).
Cette grève n’a donc eu pour seul intérêt que de faire économiser des salaires de techniciens à la direction du Cratère. Techniciens sacrifiant leurs salaires pour dire « non », sauf que tout le monde se fout des « oui » et des « non », si ces « non » ne sont que des mots et non des actes. Ils se sont donc sacrifiés pour « l’honneur » — ce qui équivaut, selon nous à nib, que dalle, rien, macache, oualou.
La « grande famille de la culture » a donc repris la main sur la direction d’un mouvement social qui concerne tout le monde et que la plupart ne comprennent que comme une « grève des intermittents ». Ceci est d’ailleurs dramatique, car la conséquence directe de cette OPA sur la lutte laisse à penser que la réforme de l’UNEDIC ne concerne que les travailleurs de la culture, alors que cette réforme concerne tous les contrats de travail à durée déterminée (contrat d’intérim, CDD, contrat saisonnier, etc). Lors de cette AG de samedi, le repli corporatiste a non seulement été un crachat à la gueule des non-intermittents, mais aussi une dépossession.
Officiellement, l’Assemblée Générale était ouverte…
Officieusement, ils nous l’on mis bien profond, car bon nombre de copines et de copains se sont faits embrouillés en demandant où était l’AG par un « j’sais pas… », « vous êtes qui ? », etc.
Ce samedi, les membres de la Cellule Otto Ruhle se sont présentés au Cratère en pensant que la lutte continuait. Ils sont arrivés vers 19h… Et quelle surprise de voir un spectacle sur le parvis du Cratère ! C’était d’ailleurs nul au possible et il fallait faire la queue pour rentrer dans une caravane. Peut-être n’avons nous pas compris le concept ? — Nous ne sommes que des « précaires » après tout…
L’un de nous a été demandé aux camarades d’hier ce qui se passait. Explications balbutiantes et incompréhensibles… et réplique hurlante du membre de notre cellule. Puis, plus rien…
Les travailleurs de la culture ayant été prévenus de notre dangerosité par la flicaille (il y avait d’ailleurs pas mal de flics en civil qui étaient présents sur le parvis du Cratère) ou de notre intelligence limitée d’ouvrier par la direction du Cratère, préférèrent faire culpabiliser et menacer les quelques travailleurs de la culture qui profitèrent de nos hurlements pour dire qu’ils étaient assez d’accord avec les cons que nous sommes.
Nous avons hurlé des « traîtres », « trahisons », dans plusieurs spectacles. Dans chacun de ces spectacles, il fallait faire la queue comme au supermarché. Aucun de ces spectacles ne respectait le public : de la vraie merde ! Les sabotages spontanés d’individus et de membres de la Cellule Otto Ruhle, furent agrémentés de lancers de pétards. Ces agitations non-préparées à 2 ou 3 personnes ont permis de très intéressantes discussions avec le public qui se retrouva bien informé des quelques petits détails honteux de la lutte…
Sauf rencontre et discussion avec les camarades du Collectif Exploité-Énervés d’Alès (Chômeurs, précaires, etc.) et de la délégation du Collectif Intermittents Précaires (CIP) de Nîmes (travailleurs de la culture essentiellement), la Cellule Otto Ruhle aurait appelé à cesser toute collaboration ou jonction avec l’Assemblée ouverte des travailleurs de la culture d’Alès.
Les camarades des dits collectifs (exploités-énervés et CIP) nous ont exprimé leur dégoût et nous ont assuré de la ligne de la lutte dans laquelle nous nous étions engagés mardi et mercredi. Ils ont d’ailleurs refusé d’être associés à cette pantalonnade voulue par le Cratère, et ils ont refusé de prendre la parole devant le Saint-Public, tant la situation était honteuse et puante.
Nous saluons ces attitudes comme nous saluons les dispositions encourageantes des travailleurs de la culture de Mende et d’Avignon. Ils occupent les Pôles Emplois avec les chômeurs, ouvrent la lutte aux collectifs de retraités, font des auto-réducs dans les supermarchés avec les intérimaires : ils donnent consistance à une lutte aux enjeux globaux avec courage et efficacité.
Toutefois, et parce que nous ne tenons pas à engager des personnes dans une lutte où nous serions encore une fois instrumentalisés, nous exigeons les garanties suivantes pour les opérations à venir :
• Une multiplication des cibles opérationnelles dépassant le cadre de la « culture », en s’en prenant aux CAF, sociétés d’Intérim et aux Pôles Emplois ;
• La reformulation immédiate de la lutte, en « Lutte contre les accords de l’UNEDIC » tout en proscrivant toute référence à une corporation (chômeurs, intermittents, intérimaires, etc.) ;
• La mise en place réelle et totale d’Assemblées Populaires souveraines, ouvertes à tous et excluant toute notion de légitimité à propos du lieu (plus aucun travailleur de la culture ne doit être en légitimité contre un manutentionnaire du tertiaire sous prétexte que l’AG se déroule dans un théâtre).
Ce ne sera qu’avec la satisfaction de ces trois points que la Cellule Otto Ruhle appellera au maintiens de la lutte partout où elle est influente.
Le 6 juillet 2014, Cellule Otto Ruhle
Publié dans Luttes des chômeurs et précaires
Marqué avec Alès, Cellule Otto Ruhle
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[« Après le Jura Lib’… »] Lisez « Constellations. Trajectoires révolutionnaires du jeune 21e siècle » (Éditions de l’éclat)
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Marqué avec Collectif Mauvaise Troupe, Éditions de l'éclat
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[Du 10 au 20 juillet à Dijon] Chantier d’été des Lentillères
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Marqué avec Dijon, Potager Collectif des Lentillères, squat
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[cKileslutins?] Venez passer vos vacances dans le Haut-Jura
Publié dans Aménagement du territoire - Urbanisme
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[Notre-Dame-des-Landes] Pour le 5 juillet – réactions en cas d’intervention policière sur la zad
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[Notre-Dame-des-Landes] La solidarité : une « association de malfaiteurs »
ZAD – La solidarité : une « association de malfaiteurs »
Compte-rendu depuis la journée de procès du 19 juin
Suite à la manifestation du 22 février à Nantes contre les menaces d’expulsion de la zad et de démarrage des travaux de l’aéroport, nous faisons face à une campagne continue d’arrestations. Fait nouveau dans ce pays, ces arrestations se font en majorité a posteriori, sur des bases d’images vidéos, d’appels à délations et de croisements avec des fichiers politiques.
La manifestation du 22 février avait regroupé plus de 50’000 personnes et 500 tracteurs. Son parcours avait été prohibé, au dernier moment, par le Préfet. Mais des milliers de personnes ont décidé de braver la zone rouge et se sont, de fait, mises ainsi dans l’illégalité. Le jour même la répression policière, à coup de gaz, grenades et flashballs, a été particulièrement féroce. 3 personnes y ont perdu l’usage d’un œil. Dans les semaines qui ont suivi la manifestation, une campagne politico-médiatique de diabolisation s’était mise en œuvre, sans succès, pour diviser et fragiliser le mouvement. Au final le gouvernement n’a eu d’autre choix que de mettre le projet d’aéroport en stand-by pour une durée indéterminée et peut-être à jamais.
Mais 4 mois après, l’État continue à se venger de cet affront, sur le plan judiciaire : en isolant des personnes et groupes qu’il incarcère pour distiller la peur au plus grand nombre. Une vingtaine de personnes arrêtées dans les semaines et mois qui ont suivi la manif’ sont déjà passées en jugement. Une d’entre elles a été condamnée à un an de prison ferme pour avoir fabriqué et utilisé des fumigènes. Le 17 mai, une manifestation de soutien aux inculpé-e-s et blessé-e-s regroupait plus de 1500 manifestants à Nantes.
Depuis, la machine continue de s’accélérer. Le 19 juin, quatre personnes ont été condamnées pour participation à un attroupement armé, jet de canette ou encore simple possession d’un marteau pendant la manifestation. Trois personnes vont comparaître dans les semaines à venir pour des faits liés au 22 février.
Dans chacun de ces procès, les dossiers ne comportent que de simples photographies floues qui montrent des personnes masquées que l’on a bien du mal à reconnaître. Et les inculpé-e-s se voient condamner sur la base de leurs aveux, obtenus sous la pression de la garde-à-vue. L’un des accusé-e-s, contestant les faits qui lui sont reprochés, vient d’être condamné à 9 mois de sursis et 4500 euros d’amende sur la base de simples photos litigieuses. La juge a appliqué à la lettre les réquisitions de la procureur, qui avait reconnu à demi-mot que le dossier était vide, mais avait placé la décision sur un plan politique : en l’absence de preuves plus probantes, la juge devait prendre parti malgré tout entre le ministère public et la défense. Ajoutant que concernant le 22 février, il n’y aurait jamais de preuves plus solides et qu’il faut donc les accepter comme telles si l’on veut pouvoir trouver des coupables.
Une telle affirmation confirme que le rôle de tous ces procès n’est pas de punir des faits commis, que le parquet aurait besoin de démontrer, mais bien d’exercer sur la zad une pression assumée comme telle. Après le succès du 22 février, l’impossibilité d’expulser la ferme nouvellement occupée à Saint-Jean du Tertre et d’empêcher l’acheminement et la construction d’un nouveau hangar au Rosier, l’État se venge comme il peut face à un mouvement qui ne cesse de monter en puissance. Pour paralyser la contestation, il vise tout d’abord à faire accepter la mise en place de nouveaux dispositifs répressifs. Ceux-ci nous concernent tous et toutes car ils menacent les possibilités de lutte en général, en allant même jusqu’à s’attaquer aux manifestations de soutiens et d’amitié aux inculpés. En effet, quatre personnes se voient accusées, sous prétexte de la présence dans leur voiture d’affiches d’appel au rassemblement du 19 et du 27 juin ainsi que d’une boîte à outils, d’« association de malfaiteur », en l’occurrence « entente établie en vue de commettre un rassemblement armé devant le tribunal de Nantes ».
Nous ne nous laisserons pas gagner par la peur. Le 19 juin, deux cents personnes se sont rassemblées malgré tout devant le tribunal de Nantes. Le soir même, une maison de la zad s’est ouverte dans Nantes.
Plus que jamais, une solidarité massive doit se construire à l’échelle du mouvement contre l’aéroport et bien au-delà. Le prochain moment pour l’exprimer sera le 27 juin, de nouveau devant le tribunal de Nantes et partout ailleurs où des rassemblements et actions pourront s’organiser.
Des manifestant-e-s du 22 février, des occupant-e-s de la zad, des collectifs et personnes en lutte
Répression du mouvement de lutte contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes
Quelques éléments sur les procédures judiciaires en cours
Depuis le 22 février 2014, au moins 22 personnes ont été arrêtées, accusées d’avoir participé à la manifestation anti-aéroport, pro-zad, organisée à Nantes ce jour-là. Certaines l’ont été le jour même, d’autres un mois après, et les suivantes au compte-goutte, chez elles, dans la rue, sur leurs lieux de travail. Plusieurs ont été incarcérées, notamment en détention provisoire.
Tous ces inculpés ont été déférés devant le juge en Comparution Immédiate, procédure d’urgence, la plus répressive. Comme s’il fallait évacuer par le biais de l’urgence et d’arrestations individuelles la publicité sur ces enquêtes inabouties. Comme si on cherchait à éviter de se trouver en prise avec un mouvement massif, qui a réuni jusqu’à 50’000 personnes dans les rues de Nantes. Sans parler des dizaines de collectifs qui s’organisent dans et autour de la zad depuis plusieurs années.
Les dossiers utilisés pour ces jugements font apparaître clairement l’intervention des services de renseignement dans l’identification et le profilage des personnes arrêtées. En fait ils reposent essentiellement sur des photographies obscures, floues, de personnes masquées. Ici, contrairement aux enquêtes ordinaires, il semble que les photographies viennent appuyer a posteriori le profilage réalisé par la DGSI (ex-DCRI).
Lors d’un récent procès, la position du parquet fut la suivante : dans les dossiers portant sur la manifestation, il n’y aura pas d’autres preuves que ces photographies litigieuses, pas d’autres éléments d’enquête que ceux, implicites, du renseignement. La juge a donc été sommée de faire un choix partisan : se soumettre au dictat du ministère de l’intérieur pour tous les dossiers, sans jamais prendre en compte les arguments de la défense. Elle est ainsi placée devant un chantage évacuant sa capacité d’appréciation objective.
D’autre part, les dossiers d’enquête mettent en lumière les pratiques de fichage systématique dont font objet les opposants au projet d’aéroport notamment par la cellule nantaise de la DGSI. Ils démontrent l’étroite collaboration entre la police politique et la police judiciaire, ce qui permet aux pouvoirs publics de voiler au regard de la défense et des citoyens les éléments de l’enquête nécessaires à l’élaboration de la défense de tout justiciable, présumé innocent. Ces pratiques de fichage systématique entraînent ainsi une criminalisation de fait de tous les militants anti-aéroport, susceptibles d’être arrêtés et incarcérés sans autres éléments, que ceux de la DGSI, contre lesquels ils seront sans défense. Elles viennent nourrir les questionnements plus larges ouverts aujourd’hui, sur la généralisation de la surveillance et les difficultés d’accès au dossier d’inculpation.
Il va de soi que ce mouvement est accompagné d’une croissance exponentielle du fichage des militants et sympathisants. Ce phénomène s’illustre notamment par leur capture vidéo ou photo en toute occasion, comme par exemple lors de l’expulsion de la “maison de la zad” le 20 juin dernier.
Et pour la première fois, il s’agit d’un fichage à usage directement répressif : il n’est plus seulement une menace distante dans le temps. Il pourrait s’agir d’une accélération de la transformation des services de renseignement, d’une instance de dialogue social en une instance répressive, telle qu’on a pu l’observer depuis la création de la DCRI.
Pour autant nous n’ignorons pas que le type d’opération menée ces derniers mois contre le mouvement de la zad cherche à provoquer parmi toutes ses composantes la crainte et la dissociation en discriminant coupables et innocents, militants légitimes et illégitimes. Ceci quand bien même les porte-paroles de tous les collectifs, formels et informels, ont réaffirmé au lendemain de la manifestation la solidarité qui a fait jusqu’à présent le succès et le caractère unique de cette lutte.
Nous appelons toute personne ou collectif, à se renseigner, enquêter, diffuser les informations afin que ces méthodes puissent être contrôlées et contestées, car nous sommes tous concernés.
À vous de jouer.
Collectif Soutien aux Inculpés du 22 février – le 24 juin 2014
De l’audace pour Douglas !
Depuis la manifestation du 22 février 2014 à Nantes contre l’aéroport de NDDL, la police continue d’arrêter des personnes au compte gouttes sur la base des fichiers de la DCRI et de photos litigieuses. La justice sur les ordres du parquet condamne sans discernement « puisqu’il faut bien condamner des personnes » (dixit la procureur). Pour le moment environ 22 personnes sont inculpées, plusieurs d’entre elles sont en prison et les arrestations continuent dans un silence médiatique déroutant. La justice individualise les cas mais c’est tout le mouvement qui est attaqué.
Douglas sera jugé le 27 juin Nantes, un rassemblement est prévu à 14h devant le tribunal en soutien à tous les inculpés du 22 février.
Venez nombreux !
Collectif Soutien aux Inculpés du 22 février – le 26 juin 2014
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[PCC dégage !] Hourra pour les « folles » de la place Tiananmen !
Des grand-mères nues pour défendre les droits de l’homme à Pékin
Des grands-mères ont protesté nues devant l’ambassade américaine à Pékin pour dénoncer la violation des droits humains qu’auraient [sic] subi leurs fils et leurs filles militants. Quatre mamies âgées de 65, 66, 68 et 73 ans se sont déshabillées vendredi dernier, laissant apparaître des phrases en chinois écrites sur leur peau.
Certaines de ces phrases dénonçaient la corruption généralisée en Chine : « Jetez fonctionnaires corrompus ! À bas la corruption ! » et d’autres détaillaient des injustices qu’auraient vécu des membres de leur famille.
Selon les manifestantes, leurs fils et leurs filles étaient des militants des droits de l’homme et souffrent aujourd’hui de torture et de mauvais traitements durant leur détention. Leurs enfants avaient exprimé leurs griefs sous forme de lettres ou d’appels au gouvernement, ce qui les auraient menés à une peine de 18 ans de prison.
L’une d’entre elles témoigne : « Ma fille Guo Hailing a été impliquée dans une affaire de chantage au gouvernement et a été arrêtée par des fonctionnaires corrompus, alors qu’elle avait été violée. »
Une autre raconte : « Mon fils Yang Jinde a été condamné à 18 ans de prison simplement pour avoir lancé une pétition réclamant la réparation d’injustices. Après avoir été torturé, il est aujourd’hui handicapé. »
Les quatre femmes ont finalement été arrêtées par la police. Il s’agit de leur seconde intervention. Elles avaient en effet déjà été arrêtées une première fois le 25 mai dernier, après avoir protesté nues sur la place Tiananmen.
Publié par des journaleux qui baissent leur froc devant le patron (Chine Informations, 1er juillet 2014)
Publié dans Les luttes de classe en Chine
Marqué avec Chine, Guo Hailing, PCC, Pékin, Yang Jinde
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[Avignon] Faut pas payer
Avignon : les intermittents passent aux caisses de Casino sans payer
Aujourd’hui, en milieu de journée, une cinquantaine d’intermittents du spectacle du CIP (Collectif des Intermittents et Précaires), en colère contre l’agrément du 22 mars sur la convention de l’assurance-chômage, a fait une action forte dans un supermarché de l’extra-muros avignonnais.
Aux alentours de 12h30, des dizaines d’intermittents qui, au préalable, avaient rempli caddies et paniers dans le Casino du quartier Saint-Lazare, sont passés aux caisses sans payer. « Nous avons des besoins matériels » indiquait Boris, de la Coordination nationale du CIP.
« Certains ont des problèmes pour manger », expliquait Élise, venue du Limousin. L’action a été précédée d’un moment de flou à l’Université. Les intermittents présents avaient, devant les médias, voté à main levée pour savoir si la presse allait les suivre dans cette nouvelle opération choc. Et ce après que les journalistes aient été dûment invités à ce rendez-vous… Il était finalement décidé que les médias ne suivraient pas, sauf que tout ce petit monde s’est retrouvé quelques minutes plus tard dans le Casino, qui reste un espace public.
Ce type d’actions est-il contre-productif pour le combat des intermittents ?
Depuis plusieurs semaines, à Avignon, le CIP (Collectif des Intermittents et Précaires) organise des actions-choc : envahissement pendant six heures de la Chambre de commerce pour intimer à son président de joindre le ministre du Travail François Rebsmanen [sic] ou venue dans les locaux d’AF&C, l’association qui encadre le Festival Off. Jusque-là, à chaque fois, ils n’étaient qu’une dizaine à se mobiliser mais à la veille du début du Festival In, ils ont été rejoints par des délégations CIP de la France entière.
Après l’opération du passage en caisse au Casino, les intermittents devaient se retrouver à la Maison Manon, un local qui leur a été alloué par le maire d’Avignon Cécile Helle. Ce type d’actions est-il contre-productif pour le combat des intermittents ? La question devrait se poser dans les heures et les jours qui viennent.
Presse vendue (Fabien Bonnieux, LaProvence.com, 3 juillet 2014)
Publié dans Luttes des chômeurs et précaires
Marqué avec Avignon, Cécile Helle, CIP, Collectif des Intermittents et Précaires, François Rebsamen
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[La police travaille à Toulouse] « C’est que le proc la connaît la vérité lui, et comme eux, il sait que la férocité fait partie intégrante du boulot des condés. Ce n’est pas un enlèvement avec séquestration et actes de barbarie, c’est le travail de la police, parce que c’est fait par des policiers. L’institution judiciaire valide ainsi elle-même ce dont nous l’accusons : elle est chargée par l’Etat de couvrir la police et ses violences, elle n’a rien à voir avec aucune notion de justice, elle a pour fonction de maintenir l’ordre capitaliste-raciste-patriarcal en punissant les opprimé.es, en réprimant les révolté.e.s et en remplissant les prisons d’un nouveau genre d’esclaves »
Publié dans La police travaille, Violences policières et idéologie sécuritaire
Marqué avec antirep, Mathieu Rigouste, Toulouse
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[Besançon, vendredi 27 juin] Présentation du livre « Constellations. Trajectoires révolutionnaires du jeune 21e siècle » par le collectif « Mauvaise troupe »
Le resto-trottoir vous invite à la présentation du livre Constellations. Trajectoires révolutionnaires du jeune 21e siècle par le collectif « Mauvaise troupe ».
La présentation aura lieu le vendredi 27 juin à partir de 20h à la librairie L’Autodidacte, 5 rue Marulaz à Besançon. Elle sera suivie d’une discussion avec les membres du collectif présents.
… des contre-sommets à Notre-Dame-des-Landes, de l’imaginaire à l’habiter, des free parties au mouvement anti-CPE, des sabotages aux savoir-faire, des usines occupées aux sans-papiers, de la communauté des squats aux résistances numériques…
Le collectif Mauvaise troupe a publié aux éditions l’Éclat le 5 mai un livre contant des tentatives et trajectoires révolutionnaires de ces quinze dernières années, entre transmission d’une histoire des luttes et ouverture de pistes pour l’avenir.
Le livre reprend à bras le corps et à la première personne du pluriel, des luttes, désertions, imaginations, batailles, occupations, fêtes qui ont ponctué les treize premières années du nouveau siècle. Au fil d’entretiens, correspondances, documents, écrits, dessins, photos, apparaissent des groupes et mouvements qui vivent et combattent chaque jour pour « inventer une vie immédiate », loin des modèles rancis promus par l’époque.
Publié dans Critique des médias
Marqué avec Besançon, éditions l'Éclat, L'Autodidacte, Mauvaise troupe, Resto Trottoir
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Agression policière à la fête de la musique au Hédas, Pau (64)
COMMUNIQUÉ POLITIQUE SUITE À L’AGRESSION POLICIÈRE DANS LE QUARTIER DU HÉDAS (21 JUIN 2014)
Local associatif autogéré (sans subventions) et lieu de métissage culturel et générationnel, la Tor deu Borrèu depuis 22 ans s’implique dans la vie culturelle, sociale et associative du quartier du Hédas à Pau. Nous participons notamment à la vie du quartier avec le Méliès, la Maison des Femmes, à la diffusion de films, des repas populaires, des cantèras (chants béarnais), des danses béarnaises, des soirées traditionnelles, cours d’Occitan (béarnais), soirées de soutien, aide aux sans papiers, grillades et débats pendant les mouvements sociaux, jeux occitans. Nous avons également pris part au plan de rénovation du quartier. Bref, nous sommes un lieu qui a toujours su établir le lien entre la lutte politique et la culture populaire.
Le 21 juin au soir, des concerts variés à l’image de l’association et accessibles à tous publics avec une programmation réfléchie et respectueuse de la tranquillité du voisinage, avaient lieu à la Tor deu Borrèu dans le cadre de la fête de la musique (slam / poésie, rock, jazz manouche, funk). Cet événement avait pour but de faire vivre notre quartier. Alors que le dernier groupe finissait de jouer, les forces de police font irruption sur le fronton et, sans la moindre sommation, ont commencé à porter atteinte au matériel des groupes, tentant ainsi de stopper la musique. Avant même que le public ne réagisse, des jets de bombes lacrymogènes sont partis et les coups ont plu. Les personnes présentes, surprises et choquées, se sont alors défendues face à cette agression. Ce fut là l’occasion d’un déchaînement de violence de la part des différents corps de police présents (Police Municipale, Police Nationale, CRS et BAC), qui ont tiré au flashball, blessant passantEs et spectateurs/trices, et ont lancé des dizaines de grenades lacrymogènes dans tout le quartier. Dans cette attaque policière, plusieurs personnes (au moins 4) ont été interpellées alors que leur seul crime était de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Alors que certaines personnes tentaient de dialoguer avec la police, ces dernières se sont retrouvées rouées de coups par les agents, qui semblaient agir de leur propre chef, sans aucune autorité hiérarchique et avec une rage exacerbée. Rapidement, le Hédas baigne dans un nuage de gaz lacrymogène, réveillant et incommodant ainsi le voisinnage et mettant en grave danger la santé d’une enfant de 3 ans, asmathique, et qui dormait la fenêtre ouverte. L’enfant se trouve encore – au moment où nous rédigeons ce communiqué – à l’hôpital. Selon les témoignages de nombreuses personnes présentes sur les lieux, le Hédas était en réalité encerclé par plus d’une dizaine de fourgons de police depuis 1h du matin. S’agissait-il donc d’un acte prémédité ? Tandis que nous collections les témoignages le lendemain des événements, de nombreuses patrouilles de police passaient devant la Tor deu Borrèu.
Depuis 22 ans aussi, la Tor deu Borrèu subit les provocations policières, les attaques démesurées et la volonté claire et affirmée de l’administration de fermer notre lieu de lutte et de culture. Arrestations, convocations au tribunal font aussi partie du déchaînement répressif auquel nous devons trop souvent faire face. Contre cela, nous avons toujours sû mobiliser nos militant(e)s ainsi que notre entourage afin de faire respecter notre simple droit démocratique à exister. Il faut dire aussi que notre local associatif dérange l’État. En effet, nous avons toujours porté les revendications internationalistes du droit à l’autodétermination pour tous les peuples et fédérons de nombreux courants progressistes (de gauches) en tant que militant(e)s occitanistes. Dans une société où l’on nous pousse à toujours plus d’individualisme et d’égoïsme, nous nageons à contre-courant afin de faire (re)naître une solidarité entre les personnes. Cela serait-il si dangereux, justifiant alors la répression à laquelle nous avons dû faire face, notamment dans la nuit du 21 juin 2014 ?
Suite à cette agression policière, notre but sera dans les prochains jours de faire connaître les faits survenus dans notre quartier. Dans ce cadre, nous lançons un appel aux témoignages, qu’ils soient oraux ou écrits, par photos ou vidéos. Vous pouvez nous joindre à [cette] adresse. Nous appelons également les organisations, qu’elles soient politiques, syndicales, culturelles ou associatives, mais aussi les individus à nous soutenir après l’attaque que nous avons subie, et à se tenir prêts à y apporter la réponse adéquate. Pour cela, les organisations et associations peuvent co-signer ce communiqué en nous contactant à l’adresse mentionnée ci-dessus. Les individus peuvent quant à eux/elles nous envoyer un e-mail pour être tenu(e)s au courant.
Volem víver, hestejar e decidír au Hédas !
Non aux agressions policières, vive le Hédas populaire !
Co-signataires : Libertat !, Action Antifasciste – Pau ; reçu le 23 juin 2014
COMUNICAT POLITIC (Version Òc) ARRON L’AGRESSION POLICIERA DENS LO BARRI DEU HEDAS (21 DE JUNH DE 2014)
Locau associatiu autogerat (shens subvencions) e lòc de mesclanha culturau e generacionau, la Tor deu Borrèu, despuish 22 ans, que s’implica dens la vita culturau, sociau e associativa deu barri deu Hédas, a Pau. Que participam notadament a la vita deu barri dab lo Méliès, la Maison de las Hemnas, a la diffusion de films, repaishs populars, cantèras (chants béarnais), danças biarnesas, seradas tradicionaus, cors d’Occitan (bearnés), seradas de sostien, ajuda aus shens papèrs, grasilhadas e debats pendent los moviments sociaus, jòcs occitans. Qu’avem egaument participat au plan de renovacion deu barri. Qu’èm un lòc qui a tostemps sabut establir un ligam enter la luta politica e la cultura populara.
Lo 21 de junh au ser, concèrts divers, a l’imatge de l’associacion e accessibles a tots los publics dab ua programmacion soscada e respectuosa de la tranquillitat deu vesinatge, que’s debanavan a la Tor deu Borrèu dens l’encastre de la hèsta de la musica (slam / poesia, rock, jazz manouche, funk). Aqueth eveniment qu’avè per objectiu de har viver lo noste barri. Mentre que lo darrèr grop èra a acabar de tocar, las fòrças de policia qu’an hèit irrupcion suu fronton e, shens la mendre sommacion, an començat de portar attenta au materiau deus grops, ensajan atau d’estancar la musica. Abans que lo quite public ne posca agir, gets de bombas lacrimogènas que son partits e patacs qu’an plavut. Las personas presentas, suspresas e chocadas, se son defenudas contra aquera agression. Qu’estó lo parat d’un eslit de violéncia de la part deus diferents còs de policia presents (Police Municipale, Police Nationale, CRS et BAC), qui an tirat au flashball, alebant passejaires espectators/triças, e an lançat detzenats de granadas lacrimogènes dens tot lo barri. Dens aquera ataca policièra, mantuas personas (au mensh 4) qu’estn interpeladas mentre que lo lor sol crimi èra de’s trobar au maishant endret au maishant moment. Quauquas personas qu’an ensajat de devisar dab la policia mes aquestas qu’estón conhits de patacs peus agents qui semblavan agir deu or cap pròpi shens nada autoritat ierarchica e dab ua ratja exacerbad. Còp sec, lo Hédas que banhè dens un crum de gas lacrimogènes, desvelhant e incomodant atau lo vesiatge e hicant en danger la santat d’un mainat de 3 ans, asmatic, e qui dromiva la frinesta obèrta. Lo mainat que’s tròba enqüèra – au moment on escribim aqueth comunicat – a l’espitau. Segon los temoenhs numerosas personas èran presentas suu lòc. Lo Hédas qu’èra en realitat encerclat per mei d’un detzenat de camions de policia despuish 1ò deu matin. Era donc un acte premeditat ? Quan colectèm testimonis lo lendoman deus eveniments, patrolhas de policia que passavan dabant la Tor deu Borrèu.
Despuish 22 ans tanben, la Tor deu Borrèu que pateish de las provocacions policièras, las atacas desmesuradas e la volontat clara afirmida de l’administracion de barrar lo noste lòc de luta e de cultura. Arrestacions, convocacions au tribunal que hèn tanben partida deu descadenament repressiu auquau debem tròp sovent har cap. Contra aquò, qu’avem sabut mobilisar los nostes sòcis autant com lo noste entoratge, entà har arrespectar lo noste dret simple e democratic a existir. Que cau díser tanben que lo noste locau associatiu que hè empach a l’Estat. En efèit, qu’avem tostemps portat las revendicacions internationalistas deu dret a l’autodeterminacion entà tots los pòples e que federam mantuns corents d’esquèrra progressistas en tant que militant(a)s occitanistas. Dens ua societat dens laquau e’ns possan a mei d’individualisme e d’egoïsme, que vam a contra-vent entà har vàder ua solidaritat enter las personas. E aquò seré tant dangerós, justificant alavetz la repression a laquau avem devut tiéner cap, notadament dens la nuèit deu 21 de junh de 2014 ?
En seguir aquesta agression lo noste objectiu que serà, dens los dias qui viénen, de har conéisher los hèits susvienuts dens lo barri. Dens aqueth encastre, que lançam un aperet aus testimònis, que sian oraus o escriuts, en fòto o videò. Que’ns podetz juntar a l’adreça libertat.bearn@gmail.com. Qu’aperam tanben las organisacions, que sian politicas, syndicaus, culturaus ou associativas, mes tanben las personas a’ns sostiéner arron l’ataca de qui patim lo 21 e a’s tiéner prest d’i portar la responsa qui cau. Entad açò, las organisacions e associacions que pòden co-signar aqueth comunicat en contactà’ns a l’adressa mencionada aquiu. Las personas eras que’ns pòden enviar un corric entà demorar assabentadas.
Volem viver, hestejar e decidir au Hédas !
Nani a las agressions policièras, Viva lo Hedàs popular !
Co-signataris : Libertat !, Action Antifasciste – Pau
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Marqué avec Hédas, Pau
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[Lynchage de Darius] Rassemblement vendredi 27 juin à Pierrefitte
Lynchage de Darius : La République se désintègre par le haut puis le bas
S’il est un motif raciste à l’acte atroce dont Darius a été victime, il est à chercher dans la déshumanisation des « Roms » par le discours public depuis dix ans. Si cette violence politique ne cesse immédiatement en actes et en mots, il se pourrait bien que l’image interdite du corps martyrisé du jeune Darius meurtri dans un caddie en zone urbaine sensible préfigure l’état où sera dans un avenir prochain l’ensemble de la République en péril.
Pour l’éviter, le Groupement Justice et Paix pour tous les Darius des quartiers [Composé, par ordre alphabétique, de : Aclefeu, Al Dante, association « Tsiganes, les oubliés de l’Histoire », association Phrales, association Rromeurope, association Tchatchipen, association TUKKI, Banlieue +, Bboykonsian, Brigade anti négrophobie (BAN), Collectif de soutien aux sans papiers du Val d’Oise, Collectif urgence notre police assassine, Comité Local MRAP de Saint-Denis, Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), Frachi (Fédération Régionale des Acteurs Intervenants auprès des vieux migrants), Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP), HIA Network France, La voix des Rroms, Lumières & Couleurs 93, Parti des Indigènes de la République (PIR), Première ligne, Regards de femmes tsiganes, Réseau 1427 de soutien aux Rroms de Saint-Denis, Section LDH de l’EHESS (École pratique des hautes études en science sociale), UFAT (Union Française des associations tziganes), Union juive française pour la paix (UJFP), Zonz! on 91, Zonzon 93 ainsi que de : Éric Fassin, sociologue, université Paris 8, Houria Bouteldja (Parti des Indigènes de la République), Omar Slaouti (militant Collectif Justice et Vérité pour Ali Ziri), Sarah Carmona (Département IRMMC Université de la Manouba, Tunis), Saskia Cousin, Anthropologue, Université de Paris 1, Sonia Fayman, membre du cedetim et de l’UJFP, Sophie Bobbé, anthropologue (Centre Edgar Morin, EHESS), Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue, Paris, Vincent Ritz, association des voyageurs Regards] appelle à un rassemblement vendredi 27 juin à 18 heures devant la mairie de Pierrefitte, où il exposera aussi sa position à la presse.
Vendredi 13 juin, Georghe C., dit Darius, 16 ans, Rrom, de nationalité roumaine, a été sauvagement battu et laissé agonisant dans un chariot en bordure du quartier ruiné de la « cité des poètes » à Pierrefitte en Seine-Saint-Denis. Cette agression indique que la classe politique a fait franchir à l’ensemble de la société française un seuil supplémentaire vers sa désintégration.
La société civile consciente et active attend de la classe politique un sursaut et une remise en question radicale de l’exercice de sa fonction. Sans quoi, le mal dont est pris le corps social progressera encore par ses deux extrémités suivant un processus d’auto-alimentation : d’une part croissance de la peur et banalisation de la violence dans la population et d’autre part croissance de l’idéologie raciste/fasciste dans les élites politiques, économiques et culturelles. C’est au progrès de cette idée que servirait une guerre raciale où s’abîmerait la population.
Le maire socialiste de Pierrefitte, premier responsable de l’abandon des hommes, des femmes et des enfants, sur le territoire, dont élu, il est en charge, sans mot aucun pour la victime et sa famille, appuie dans ses déclarations à la presse les soupçons de larcin pesant sur le jeune homme. Il prive donc d’ores et déjà son corps mourant de l’état de victime, excluant, — en conscience, — que justice puisse lui être rendu, délivrant ainsi un véritable permis de tuer, et augmentant la violence à tous les niveaux.
Depuis dix ans, le discours public procède à la déshumanisation d’hommes, de femmes, et d’enfants, étrangers résidants, dans une extrême précarité sur le territoire de France, et publiquement identifiés comme « Rom ». S’il est un motif raciste à l’acte atroce dont Darius est la victime il est à chercher dans cette déshumanisation, initiée et entretenue par les élites, au plus haut niveau de l’État.
La persécution par les pouvoirs publics des bidonvilles où vivent quelques milliers de Rroms roumains et bulgares, est en réalité l’aspect le plus spectaculaire de la violence politique faite aux habitants de tous les quartiers populaires, parmi lesquels les habitants abandonnés de la « cité des poètes », privés d’emplois, de logements décents, de droit à l’éducation et à la culture, et stigmatisés comme « immigrés », « musulmans », « sauvageons ».
Au-delà du traumatisme et de l’immense tristesse, de la douleur qui revient à sa famille, et auquel doit se joindre, dans le plus grand respect, le plus grand nombre, la justice doit être impérativement rendue ! Ce drame doit servir d’ultime alerte ! Si la violence politique infligée à tous les habitants des bidonvilles comme des quartiers ne cesse immédiatement en actes et en mots, il se pourrait bien que l’image interdite du corps martyrisé du jeune Darius, meurtri dans un caddie en zone urbaine sensible, préfigure l’état où sera dans un avenir prochain l’ensemble de la République en péril.
Les premiers signataires sont :
1. La voix des Rroms
2. Collectif de soutien aux sans papiers du Val d’Oise
3. Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI)
4. Parti des Indigènes de la République (PIR)
5. Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP)
6. Brigade anti négrophobie (BAN)
Publié dans Antifascisme, Les révoltes des migrants
Marqué avec BAN, Brigade Anti-Négrophobie, Collectif de soutien aux sans papiers du Val d'Oise, Coordination contre le racisme et l'islamophobie, CRI, Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires, FUIQP, La Voix des Rroms, Parti des indigènes de la République, Pierrefitte, PIR, Rroms, Seine-Saint-Denis
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Résistons Ensemble n° 131 – juin 2014
Publié dans Critique des médias, La police travaille, Violences policières et idéologie sécuritaire
Marqué avec Résistons Ensemble
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Rassemblement en soutien aux inculpés de la manif du 22 février 2014 à Nantes
Publié dans Aménagement du territoire - Urbanisme, Répression de la "mouvance anarcho-autonome" en France (2007-...)
Marqué avec antirep, Nantes, Notre-Dame-des-Landes, ZAD
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[Toulouse] Communiqué de la CREA du 19 juin
Communiqué de la CREA du 19 juin (après un long moment de silence)
Nous rédigeons ce communiqué presque deux mois après l’expulsion spectaculaire des maisons ouvertes à la Roseraie et notre départ sous pression du centre social autogéré de Jean Rieux.
Depuis, il a fallu nous organiser pour que chaque personne retrouve un toit, pour nous re-déter’, et imaginer la suite de ce mouvement.
Grâce à la solidarité de plusieurs squats et collectifs, nous avons pu faire face à l’urgence pour nous héberger, et trouver un lieu d’accueil où continuer à nous réunir et à nous organiser.
Nos assemblées se tiennent depuis au local de la CNT (18 avenue de la Gloire) en attendant de retrouver un autre centre social autogéré.
Une nouvelle maison a vu le jour et une procédure vient d’être lancée par l’agence gestionnaire des lieux.
Nous avons fêté nos 3 ans malgré tous ces événements. Des collectifs amis nous ont rejoint dans ce moment pour partager nos expériences. Ce fut surtout l’occasion de nous retrouver, de se redonner de la force.
La galère continue et nous sommes toujours en recherche de lieux pour se loger et s’organiser.
Des procès sont en cours à l’encontre de plusieurs d’entre nous sous divers prétextes : violations de domicile, dégradations, violences sur agents…
Par ailleurs le camarade atteint par un tir de flashball au visage lors de l’expulsion du 21 avril a été opéré et s’en tire avec des séquelles. Il a porté plainte et nous le soutenons dans cette démarche qui vise à répondre à ce qu’il a subi et à faire le lien avec toutes les autres formes de répression qui nous harcèlent, nous, comme tant d’autres galérien-e-s, pauvres, sans-papiers, révolté-e-s…
Révolté-e-s, il y a des raisons de l’être lorsque le nouveau maire réactionnaire de Toulouse mène une campagne acharnée contre toutes celles et ceux qui ne rentrent pas dans sa vision aseptisée de la ville. Cela ne nous étonne pas plus, tant sa politique n’est que le prolongement des politiques ultra-sécuritaires des dernières années (de droite comme de gauche) se dirigeant tout droit vers une nouvelle forme de fascisme.
Mal-logé-e-s, précaires du marché d’Arnaud Bernard, prostituées, zonards… la chasse aux pauvres s’accentue et la mairie comme la préfecture ne semblent avoir de compte à rendre à personne.
En ce qui nous concerne, nous constatons que la situation empire, que de plus en plus de personnes sont dans la galère et que l’État fournit de moins en moins de ses « pansements » qui simulent un semblant de préoccupation.
L’auto-organisation reste la seule option pour trouver nous même les solutions à nos problèmes.
Nous reconnaître, tisser des liens entre nos initiatives, nous entraider et affirmer notre détermination à ne pas nous laisser écraser, humilier, balader par ces politicards qui vivent dans un autre monde.
Nous appelons à rejoindre la manifestation inter-précaires du 28 juin afin de rappeler que la ville nous appartient également. Toutes celles et ceux qui veulent nous soutenir peuvent venir aux assemblées générales les lundi à 14h et jeudi à 18h et balancer les adresses des lieux vides.
Nous voulons un toit, nous voulons du pain, nous voulons la dignité et la liberté…
Et nous savons que nous n’aurons que ce que nous prendrons.
Solidarité avec toutes celles et ceux qui se battent pour leurs droits.
Pouvoir au peuple !
Publié dans Aménagement du territoire - Urbanisme, Luttes du logement
Marqué avec CREA, Toulouse
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[Albi, 26 juin 2014] Rassemblement en soutien à Guillaume
Rassemblement au Palais de Justice d’Albi
Jeudi 26 juin 2014 à 13h30
en soutien à Guillaume, inculpé pour « violence sur agent » et « refus de prélèvement d’ADN » le 27 février lors de l’expulsion à la ZAD du Testet
Le 27 février 2014, la Préfecture a expulsé et détruit le camp de la Bouillonnante sur la ZAD du Testet, camp établi en résistance au projet de barrage de Sivens. Guillaume, vingt ans, était domicilé là. Le tractopelle, commandé par le Conseil Général du Tarn, protégé par les gendarmes et avisé par l’huissier, a détruit les habitations légères qu’il partageait avec d’autres résistants.
Illégale ! Cette expulsion a été condamnée par la cour d’appel de Toulouse le 18 avril 2014. Dans son rendu, le juge a expliqué que la décision de la Préfecture était « liberticide, en ce qu’elle a validé la privation des appelants, sans motif légitime, d’un débat contradictoire […] au cours duquel ils auraient pu faire valoir leur droit ». Guillaume faisait partie de ces appelants privés de leur droit.
Mais les gendarmes ne s’en sont pas tenus à cela. Alors que des dizaines de personnes avaient contourné le cordon de police en protestation à cette expulsion, ils ont arrêté Guillaume. Il a ensuite été inculpé pour « violence sur agent » — il était simplement parmi ces personnes —, puis « refus de prélèvement d’ADN ». Le 26 juin 2014 à partir de 14h, le jeune homme comparaîtra devant le tribunal correctionnel d’Albi.
Après avoir vu ses habitations illégalement détruites par les « autorités compétentes », Guillaume sera-t-il une deuxième fois « puni », par la Justice cette fois-ci ?
Le collectif n’entend pas rester inerte face à une telle violence institutionnelle contre les personnes qui travaillent à faire économiser 10 millions d’euros à la collectivité tout en sauvegardant une zone humide qualifiée de majeure sur le plan environnemental. Nous appelons à un rassemblement devant le palais de justice d’Albi pour manifester notre soutien déterminé à Guillaume et à toutes les victimes de la répression d’ici et d’ailleurs.