[Brésil] O povo se acordo !!

50 ans qu’il n’y avait pas eu ça.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/0121.jpgAu Brésil on ne l’attendait plus. Et pourtant. Un prétexte, l’augmentation du billet de bus, et c’est toute la poudrière qui prend feu, 200 personnes les premières manifs, 100’000 hier à Rio.

Comme un air d’insurrection contre l’immense mensonge qu’est le gouvernement de gauche PT-FMI. La bourgeoisie pensait avoir endormi le peuple avec cette propagande quotidienne sur le nouveau grand Brésil. 6e puissance mondiale, la pauvreté qui diminue, le pays de l’avenir, les classes moyennes qui augmentent, la consommation et tout le barratin.

La réalité est autre, pacification des Favelas ultra violente, conflit agraire réglé par les milices des latifundarios, 5 millions de familles sans terre, les peuples indigènes toujours autant menacés, une inflation galopante, une corruption à tous les étages, un système de santé et éducatif d’une qualité exécrable. Des riches de plus en plus riches et les autres…

On pensait les Brésiliens amorphes, foot, samba, carnaval suffisait à se peuple pour être heureux. Le réveil pour les élites doit être rude !

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/0417.jpgLe samba maintenant le peuple veut le danser avec la police, et les masques du carnaval sont remplacés par des foulards rouges.

La démocratie PT-FMI et le vieil État  montrent leurs vrais visages, fasciste, barbare. La police n’a pas changé depuis la dictature. L’État ne fait que défendre les monopoles impérialistes et protéger la bourgeoisie bureaucratique.

Le Brésil est pillé de ses richesses tandis qu’il se désindustrialise. C’est une véritable semi-colonie.

Le peuple envahit l’assemblée législative de l’état du Rio de Janeiro.

La police utilise des armes à feu.

Le peuple sans peur !

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Un manifestant blessé par balle.

Ils ne savent plus quoi faire, Dilma menace même de couper internet

Un sondage sur une chaîne de télé s’est retourné contre elle. À la question ‘Êtes-vous pour les manifs ?’ une immense majorité a répondu ‘Oui’. Ils ont donc décidé de changer la question : ‘Êtes-vous pour des manifs avec des émeutes ?’ la réponse fut un ‘Oui’ à une grande majorité… Cela montre bien le climat actuel au Brésil.

youtube.com/watch?v=7cxOK7SOI2k

Maintenant il faut continuer et bâtir le mouvement populaire pour abattre ce vieil État décadent, instaurer une nouvelle démocratie et le socialisme.

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Auba vermelha, 18 juin 2013

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Émeute ouvrière au Bangladesh

Clashes as garment workers protest

Bangladesh police yesterday fired rubber bullets and tear gas at thousands of garment workers protesting for better benefits in the capital Dhaka.

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Police use sticks as they disperse striking garment workers in Dhaka yesterday.

The clashes occurred in Dhaka’s Tejgaon industrial area after about 5,000 workers from Utah Fashions went on the rampage when they found the owners had closed the factory rejecting their demand for a hike in lunch and attendance bills.

“They staged a sit-in blocking a road. The factory management and police have asked the workers to clear the road. But they became unruly and smashed vehicles and factory windows,” local police chief Monir Uz Zaman said.

The protesters were dispersed after “police fired rubber bullets and tear gas at them,” Zaman said, adding several people were injured.

Police in Dhaka Medical College Hospital said at least one worker was brought into the hospital with injuries from a rubber bullet.

In a separate but similar incident in Gazipur district north of Dhaka, up to 2,000 workers from the Uni Gears factory clashed with police after the authorities shut the plant indefinitely.

“The workers blocked a key highway and threw stones at police. We fired tear gas to disperse them,” Gazipur police spokesman Mosharraf Hossain said.

Hossain said the owners closed the plant following days of protests by the workers demanding increases in perks and bonuses.

Bangladesh’s $20bn garment industry, the world’s second largest after China, has witnessed weeks of labour protests over pay hikes and better safety since a massive building collapse killed 1,129 factory workers outside Dhaka in April.

The government last month set up a panel to raise the minimum wage for millions of garment workers, as tens of thousands walked out of their factories and fought street battles with police.

A series of tragedies since November have highlighted appalling safety conditions in Bangladesh’s 4,500 garment factories and triggered renewed scrutiny of “made-in-Bangladesh” clothes commonly sold in the West.

Presse esclavagiste (Agence Faut Payer via Gulf-Times.com, 17 juin 2013)

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « De braqueur de banque, je m’efforce de devenir poète. La plume des “citéens”, l’encre du ghetto, autodidacte, un pari fou pour qui m’a connu à mes heures barbares. Gamberge de trentenaire, Robin des blocks n’a pas d’arc mais un stylo, des mots, des pensées, des anecdotes. Trente ans de voyoucratie à essayer de gommer comme une rature au milieu d’un texte, toujours visible comme le nez au milieu de la figure »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[Chroniques de mitard publiées du 7 au 11 septembre 2012]
La nuit ne porte plus conseil

La nuit ne porte plus conseil, nous avons été trop nombreux à compter sur elle. Ça fait longtemps que je ne compte plus les moutons pour m’endormir. Dix ans de nuits blanches, matelas dur comme de la roche, même mes pensées raisonnent tellement c’est vide dans cette cellule de mitard. Témoignage en temps réel, mon dos courba­turé en a subi les frais. Mais je jure sur la tête des quatre murs de ma grotte de m’en sortir vivant. Je conçois, concède qu’ils ont maquillé, mis une couche de peinture pour essayer de cacher les traces d’une précédente tentative de suicide.

Je suis devenu comme un animal en cage, aucune émotion face à ces kilomètres de murs et de barbelés. Pour ne pas étouffer, je passe mes après-midi en promenade. Promenade bétonnée de la tête aux pieds, grillage barbelé au-dessus du crâne. Difficile d’entrevoir le ciel qui te rappelle qu’il existe d’autres lieux que ta cage de fauve.

Les courriers de tes proches sont lus et relus, disséqués par tes geôliers. Une fois qu’ils t’arrivent en mains propres, ça te procure un plaisir inestimable. Le « JE T’AIME » de ta chérie en fin de lettre a le goût de miel. De braqueur de banque, je m’efforce de devenir poète. La plume des « citéens », l’encre du ghetto, autodidacte, un pari fou pour qui m’a connu à mes heures barbares. Gamberge de trentenaire, Robin des blocks n’a pas d’arc mais un stylo, des mots, des pensées, des anecdotes. Trente ans de voyoucratie à essayer de gommer comme une rature au milieu d’un texte, toujours visible comme le nez au milieu de la figure.

L’expérience est le nom que l’on donne à nos erreurs. Alors j’en ai beaucoup, beau­coup trop pour un simple « citéen ». Ainsi font, font, font les mecs des bas-fonds. Les armes et la violence en héritage. La « ZONZON » ne fait plus peur on s’y entasse tous en chœur, aux assises c’est les enchères. Tu passes de dix à quinze de quinze à cinq ans selon l’humeur de tes juges. Ça rentre, ça sort de prison comme dans un moulin « passage obligé » pour les indigènes de la France d’en bas. Vite ! Vite ! Il nous faut un vaccin de toute urgence pour nous guérir de cette mentalité pirate. Les générations se suivent et se ressemblent dans le ghetto.

J’essaie de conjurer le mauvais sort en comptant désormais sur nous-mêmes et plus rien attendre de personne.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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[Paris, 21 & 22 juin] Fête de la musique devant la Santé & projection à la FASTI

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VOIR LE TRACT

Le GEP

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[Brésil] La colère grandit et se répand dans tout le pays

Lundi 17 juin, des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans tout le Brésil réclamant — entre autres  la gratuité des transports et critiquant les dépenses faites pour la Coupe du Monde de 2014. La révolte se répand dans l’ensemble du pays depuis plusieurs jours tandis que la Coupe des Confédérations vient tout juste de commencer.

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À Belo Horizonte, affrontements entre la police et les manifestants qui tentent d’approcher du stade Mineirao, où se tient le match Tahiti-Nigéria, dans le cadre de la Coupe des Confédérations.

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Rio de Janeiro. Des noix de coco et cocktails molotov ont été lancés contre la police.

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Rio de Janeiro. Un groupe de manifestants a investi et vandalisé l’assemblée locale. L’entrée du bâtiment a été incendiée.

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Rio de Janeiro

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La veille, dimanche 16 juin, à Rio, des affrontements ont eu lieu aux abords du stade Maracana où se tenait le deuxième match de la Coupe des Confédérations.

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À Sao Paulo ainsi qu’à Curitiba, les manifestants ont tentés d’occuper le siège du gouvernement mais ont été repoussés par la police. À Brasilia, les manifestants ont percé le barrage policier et investi le toit du parlement national.

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Curitiba

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VOIR LA VIDÉO

Photos et informations tirées de leur presse (A Folha de S.Paulo, LeMonde.fr, Estado de Minas) par un correspondant du JL

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[Affaire Abdelhakim Ajimi] Dorsaf et Walid condamnés !

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgJustice à deux vitesses : Dorsaf et Walid ont été condamnés !!

Le délibéré du procès du 22 mai a été rendu ce lundi 17 juin : Dorsaf et Walid ont été condamnés à 4 mois de prison avec sursis et 150 euros de dommages et intérêts, pour des mots qu’ils auraient prononcés… soit une peine presque équivalente à celle de l’un des policiers condamnés pour la mort de Abdelhakim Ajimi !

Environ 25 personnes étaient présentes au tribunal pour les soutenir. Notons que plusieurs hommes se sont vus refuser l’accès à la salle d’audience parce qu’ils étaient vêtus de panta-courts et portaient des tongs !! Que le jugement a été prononcé de manière délibérément inaudible. Et comme si cela allait suffire à calmer le jeu, que cette condamnation ne donnerait pas lieu à une inscription au casier judiciaire.

Dorsaf et Walid ont décidé de faire appel. Le comité Vérité et Justice pour Abdelhakim Ajimi les soutient entièrement dans cette décision, et lancera sous peu un appel à soutien financier.

En criminalisant des militants parmi nous, ils pensent pouvoir nous faire taire, mais au contraire, nous allons d’autant plus nous mobiliser : la lutte continue !!

Ivora, pour le comité Vérité et Justice pour Abdelhakim Ajimi

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[In memoriam Clement Méric / Pologne] Une vie de lutte plutôt qu’une minute de silence

Banderole de soutien sur le squat OD:ZYSK à Poznan en Pologne, et une traduction du texte diffusé pour expliquer le contexte actuel

Le 6 juin 2013, Clément Méric meurt des suites de ses blessures de la veille, lors d’une agression fasciste. Cette action, n’est qu’un signe de plus de la part des groupes violents d’extrême-droite pour nous signifier que leur mouvement n’a plus de limites, et qu’il grandit de jour en jour.

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Clément était membre du groupe Action Antifasciste, et était présent lors de plusieurs manifestations dans cet hiver marqué par le mouvement de l’égalité des droits pour le mariage homosexuel.

Pour placer l’événement dans son contexte, lorsque le gouvernement proposa une loi pour autoriser le mariage homosexuel et l’adoption d’enfants de couples du même sexe, le pays s’est vu traversé par une vague d’homophobie, avec des manifestations allant jusqu’à 300’000 personnes pour dénoncer cette loi. C’est évidement des groupes des plus fascistes, tel que les JNR, le GUD ou JN qui prennent l’interface radicale du mouvement surtout par des grosses confrontations avec les flics, barricades en feu dans Paris et autres. Comme dans tout contexte de protestation, les radicaux font peur à certains, mais surtout, ils représentent la force vive du mouvement de contestation, et attisent l’admiration d’autres. La loi étant validée depuis quelques semaines, ils ont décidé de lancer un ‘printemps français’, à l’image des révolutions des pays arabes ces dernières années. Le gouvernement actuel a demandé l’interdiction de ces groupes d’extrémistes, de quoi attiser leurs colères et les pousser à des comportements sans limites comme ils ont pu nous le montrer ce 5 juin.

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En contre-partie, les groupes antifascistes (dont Clément faisait partie) se sont organisés de leurs côtés pour tenter de faire face à cette montée en puissance des nationalistes. Depuis quelques mois, les arrestations arbitraires se multiplient. Les autorités n’hésitent pas à adopter un discours des plus irrationnels, blâmant les comportements des nazillons tout en les laissant manifester (souvent illégalement), et usent leurs quotas de répressions sur les antifascistes. En quelques mois, nous pouvons compter plus d’une centaine de camarades arrêtés.

Les agresseurs de Clément portaient des T-shirt de Blood and Honor, groupe nazi présent dans plusieurs pays. Ce cas doit nous interpeller parce qu’il signe l’effervescence de l’idéologie fasciste à travers l’Europe, comme nous pouvons le constater très clairement en Grèce, Italie, Biélorussie, Allemagne mais aussi Pologne. Nous devons réagir et ne pas laisser la haine fasciste être la solution au problème capitaliste.

Nous ne laisserons pas ni les fascistes, ni les autorités prendre le contrôle de nos vies.

NO PASARAN

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[Lausanne] 20 ans d’espace autogéré !!!

20 ans d’espace autogéré !!!

Né du désœuvrement punk qui traînait son spleen dans les bars de la ville et de la nécessité d’avoir un lieu auto-organisé où se retrouver hors des circuits marchands pour mener nos propres expériences collectives, l’espace autogéré de Lausanne fête cette année ses vingt ans d’existence.

Quatre lieux successifs ont abrité le projet. C’est le 17 juin 1993 qu’a été occupé le premier : une villa sise au chemin de Primerose 11. Il s’y organisait déjà, comme aujourd’hui encore mais de manière un peu plus chaotique, des concerts, des projections de films, des bouffes pop, un infokiosk, des débats et discussions. L’expérience durera moins de quatre mois avant que les pelleteuses n’aient raison de la bâtisse, mais pas de la détermination des occupant⋅e⋅s à poursuivre l’expérience ailleurs. Une manif plus tard, le 13 novembre 1993, c’est une ancienne carrosserie au chemin de la Colline 2 qui est à son tour squattée. Les activités s’y poursuivent environ 2 ans, momentanément interrompues par un Municipal socialiste qui invoque la dangerosité des lieux pour tout raser et replonger la ville dans sa tranquillité ronronnante de l’époque. Après une résistance farouche et de longs palabres avec les autorités, l’espace autogéré prendra ses quartiers dans l’ancien dépôt de bus de Prélaz nouvellement vide. La maison est investie le 13 juin 1995 et la halle occupée trois mois plus tard. La surface disponible permet l’installation d’une forge, l’association Ciné-Clap (aujourd’hui Oblò) y établit une salle de cinéma, un village de roulottes y voit le jour ainsi qu’un potager et un poulailler. Cinq ans passent, avant que la Ville n’envoie une armada de flics avançant dans la position de la tortue comme à l’époque romaine pour reprendre possession des lieux et permettre une fois de plus aux pelleteuses d’accomplir leur œuvre destructrice. Nous avions pris les devants en occupant les locaux vides de la Dolce Vita le 6 juillet 2000. Le lieu avait été déserté une année et demie auparavant par les occupants d’alors, obéissant à l’injonction d’un juge qui avait constaté la banqueroute du premier club rock de Suisse. C’est à César-Roux 30, que les activités foisonnantes de l’espace autogéré se mènent aujourd’hui.

Que de chemin parcouru en vingt ans et pas seulement géographiquement au gré des pérégrinations du projet à travers la ville. Vingt ans d’autogestion d’un projet comme l’espace autogéré laisse des traces dans la ville, mais également dans les têtes tant les expériences menées en son sein ou qui en ont découlé ont été nombreuses et diverses.

En vingt ans, le lieu s’est ouvert sur la ville, sans toutefois entrer dans le moule, sans s’institutionnaliser, sans se professionnaliser (personne n’est payé) et sans participer à la disneylandisation des nuits lausannoises dont on parle tant à tort ou à raison, mais surtout à tort et à travers à notre si belle époque où le sécuritaire s’ajoute au propre en ordre pour un ennui durable éthiquement garanti.

L’espace autogéré tente d’impliquer les gens qui le fréquentent dans le fonctionnement du lieu, dans la prise de conscience de pourquoi un tel lieu fonctionne depuis tout ce temps. Il remet en question les barrières artistes/public, cuistots/client⋅e⋅s, service d’ordre/bétail afin d’instiguer une responsabilité collective du lieu. On fait collectivement pour soi et pour les autres.

L’espace autogéré c’est entre autres un lieu de réunion pour diverses associations et collectifs en plus d’un lieu de rencontre. C’est la publication du journal Rézô dans un premier temps puis de la feuille d’information T’Okup’. C’est des concerts et parfois du théâtre ou des expositions. L’espace autogéré c’est encore la mise en place de bouffes populaires hebdomadaires où l’on apprend à faire à manger pour plus de quatre personnes et qu’il est possible de manger autre chose que de la viande sans pour autant prendre la tête aux convives, l’apprentissage collectif de la tenue d’un bar, d’un infokiosk, du nettoyage, du rangement, du débouchage de tuyauterie, du fonctionnement d’une sono, des light, de l’électricité ou du chauffage, de l’entretien du toit ou d’un jardin potager et de l’apprentissage sur le tas de tant d’autres choses encore. C’est la création d’un atelier de sérigraphie permettant la diffusion d’idées par la production d’affiches, de tracts, de brochures et de T-shirts. C’est un lieu susceptible d’apporter, selon les périodes et les mouvements, son soutien à diverses luttes anti-capitalistes comme la participation au mouvement contre le World economic forum (WEF) de Davos, féministes, de sans papiers, sur le logement, anti-OGM, anti-carcérales et anti-répression, locales ou internationales. C’est un soutien à la maison de Paille en 2007. Des actions ou des débats sont également menés en solidarité avec les peuples en lutte au Chiapas et plus généralement en Amérique latine, en Palestine, en Afrique, en Asie ou en Europe.

La manière dont les activités sont menées est au moins aussi importante que les activités elles-mêmes. Cela demande de se questionner toujours sur le  pourquoi et le comment on fait les choses et d’être également conscient⋅e des limites que nous impose trop souvent le monde dans lequel nous vivons. La déconstruction des rôles assignés aux hommes et aux femmes fait également partie des pratiques et des questionnements permanents de l’espace autogéré même si une piqûre féministe de rappel est parfois nécessaire.

Si un tel lieu était nécessaire il y a vingt ans, cela l’est encore plus aujourd’hui tant le monde dans lequel nous vivons tend à se réduire à une marchandise normée et aseptisée, que l’on ne voit bientôt plus que par l’écran de son smartphone grâce à l’appli « lobotomie ».

Que naissent beaucoup de squats et de lieux autogérés !
Vive les luttes de quartier contre la boboïsation de la ville !
Non à la « mixité sociale dans les quartiers », projets derrière lesquels se cache la colonisation des quartiers populaires par les classes aisées !

Cultivons la subversion !
Subvertissons la culture !

Espace autogéré, juin 2013

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[Bientôt la lutte finale en Syrie ?] Tempête de la rébellion au nord

SYRIE – « TEMPÊTE DU NORD » – LA RÉBELLION REÇOIT DE LOURDES ARMES À ALEP / DES JIHADIS MÈNENT UNE OPÉRATION SANGLANTE CONTRE LES LOYALISTES / LE HEZBOLLAH ET LES MILICIENS IRAKIENS BLOQUÉS AU SUD DE KAFRHAMRA – INFORMATIONS CHRONIQUE – La « tempête du nord » est en train de devenir une tempête de la rébellion. Ce matin du 17 juin, une violente attaque suicide menée par un membre de l’État Islamique d’Irak (…) a tué pas moins de 47 loyalistes et membres du Hezbollah près de l’aéroport de Nayrab.

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ATTAQUE SUICIDE À NAYRAB

Au sud de KafrHamra sont arrivés des renforts d’Al Bab et d’Azaz en vue de tenir la ligne de front devenue impénétrable par le Hezbollah et les miliciens irakiens chiites. Hier, deux chars loyalistes ont été détruits à Hoihna (10 chars désormais ont été détruits en ce seul point qui tient dans un mouchoir de poche). La livraisons d’armes lourdes, dont des armes anti-char et anti-aériennes portatives, ces derniers jours, a clairement changé la donne. D’intenses combats ont toujours lieu à l’entrée sud de Sakhour tandis que la rébellion a conforté son contrôle sur le sud du quartier de Bab Jnain (vieil Alep), qu’elle a récemment pénétré pour la première fois.

Chronique du printemps arabe sur Facebook par Cédric Labrousse, 17 juin 2013

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Mes réflexes d’autrefois me poussent à faire quelques pompes pour prendre mes marques me familiariser avec mon cimetière, ma nouvelle tombe que je vais habiter pendant quatorze jours »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[Chroniques de mitard publiées du 7 au 11 septembre 2012]
Le retour aux sources de la plume

Me revoilà revenant au lieu de ma révélation aux toilettes de la République « le mitard » lieu sans vie sans âme où même le temps ne va plus où la patience est une vertu le seul moyen de sortir intact intellectuellement portes blindées plus portes grillagées t’ouvrent sur un paysage immobile en fer tables et chaises soudées au sol un silence assourdissant une radio pour te tenir compagnie qu’ils pensent être leur parade contre les suicides c’est là que je fais mon entrée mes réflexes d’autrefois me poussent à faire quelques pompes pour prendre mes marques me familiariser avec mon cimetière, ma nouvelle tombe que je vais habiter pendant quatorze jours. Ils en ont décidé ainsi dans leur parodie de jugement sans même un avocat pour plaider ma maigre cause pour le coup j’étais bel et bien coupable de rester libre dans ma tête physique­ment ils venaient de m’enterrer un étage plus bas la prison dans la prison anesthésie totale face à cet univers carcéral. Seul face à toi-même tu ne peux plus te défiler les mitards se suivent et se ressemblent pas chaque prison a sa specificité selon où il est situé dans l’établissement à Bois-d’Arcy par exemple il est au quatrième étage au-dessus des cellules de détenus tu as donc juste à faire descendre un yoyo (drap coupé de façon que ça fasse une corde) pour que d’autres détenus t’accrochent à manger je passe mon temps à lire à écrire. Tous mes faits et gestes sont calculés calés dans le temps ménage sport écriture lecture sont magistralement placés à des heures précises rien n’est laissé au hasard pendant quatorze jours je deviens un automate un robot programmé pour rester vivant même au sous-sol dans les poubelles de la République je dis pas que ça a été du gâteau avoir les menottes aux poignets ce n’est jamais agréable.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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Kit de survie en territoire Pôle Emploi

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Université populaire de Nantes / Mouvement des chômeurs et précaires en lutte (MCPL) de Rennes – juin 2012

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[Saint-Girons] CAFCA – Ne restons plus seuls face à l’administration

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CAFCA – Collectif d’autodéfense face au contrôle de l’administration

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[Marseille] Very Important Précaires

Very Important Précaires du 1er mai

RSAste, smicard, étudiant, chômeuse, travailleur précaire, marginale, sans papier… On en a marre de se faire exploiter, humilier, culpabiliser, contrôler, enfermer, radier, expulser.

Marre de se voir accuser d’être pauvres.

Marre d’habiter des appartements pourris ou d’en être expulsés.

Marre de se faire couper l’eau, l’électricité et d’être traqués par l’huissier.

Marre des boulots, des salaires de merde, et de courir après le patron pour être payés.

Marre d’être ballotés de guichet en guichet, des contrôles domiciliaires, de la menace d’être radiés, d’avoir à accepter des boulots sous-payés.

Marre de payer un ticket pour aller travailler, des amendes et des contrôles dans les transports.

Quand on est précaire, les fins de mois sont angoissantes. Le quotidien est une lutte et seule, j’ai peur, et seul, je perds. Alors, contre-attaquons !

L’État social et ses dispositifs (CAF, Pôle emploi, sécu etc.) sont présentés tantôt comme une faveur, tantôt comme remplissant un devoir de solidarité envers les plus pauvres… Ce qui dissimule mal leurs objectifs réels : à savoir, le coût nécessaire à payer pour obtenir la paix sociale et toujours plus de flexibilité du travail et des travailleurs, dans un contexte où la course aux profits conduit à la précarisation de nos conditions d’existence.

Plutôt que de négocier les miettes qui nous sont concédées, organisons-nous et construisons un rapport de force !

En se déplaçant à plusieurs aux guichets de la CAF, du Pôle emploi, d’EDF, de la Générale des Eaux, du Trésor public ; on revient sur des radiations, on débloque des dossiers et des situations, on se fait remettre l’eau et l’électricité. En mettant collectivement la pression aux patrons pour exiger le paiement des salaires en retard ou incomplètement versés, on se fait payer. En empêchant les saisies d’huissier, en mettant la pression aux bailleurs sociaux ; on trouve à se loger et on empêche les expulsions locatives. En mettant des bâtons dans les roues aux contrôles de titres de transports ; on ne se mange pas de prunes en allant au boulot ou à la plage…

Pour s’organiser, nous nous réunissons en assemblée publique des précaires les 2e et 4e mardi du mois à 18h, à Mille Bâbords, au 61 rue Consolat.

Réunion publique mardi 14 mai 2013 à 18 heures.

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Quelques conseils pour faire face aux contrôles domiciliaires de la CAF

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Les CAFards – Collectif de chômeurs et précaires à Montreuil

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Compte-rendu et analyse parcellaire de la situation à Istanbul (16 juin)

Un camarade nous a fait parvenir à partir d’Istanbul ce texte

À choisir la manière forte, le pouvoir marche sur des œufs. Le mouvement semblait s’essouffler quand la police a évacué avec une grande brutalité le parc Gezi hier soir samedi.  Le moment actuel est critique. Aujourd’hui, Erdogan a fait un meeting fleuve devant des dizaines de milliers de ses partisans, répétant que les manifestants étaient des terroristes. Des manifestations pro-AKP commencent à se former, elles croisent les autres, le risque de confrontation est grand. À l’heure où j’écris, les affrontements continuent dans les quartiers autour de la place Taksim. Il ne fait pas de doute que la violence de la répression alimente la poursuite d’un mouvement qui est lui-même né en réaction à une répression brutale et qui semblait avoir des difficultés à tracer des perspectives lui permettant de s’étendre et de se renforcer.

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Hier soir, après une évacuation au cours de laquelle la police a moins que jamais fait dans la dentelle (les blessés se comptent par dizaines, alors même que les occupants avaient un comportement plutôt pacifique), les manifestants se sont dispersés dans le quartier, faisant face des heures durant aux flics qui gazaient à tout-va. Parallèlement, des cortèges se sont formés un peu partout dans la ville, bloquant des axes, scandant des slogans, tapant dans des casseroles, cela jusque tard dans la nuit. Aujourd’hui, les manifestants se confrontant avec la police formaient des dizaines de groupes dans un périmètre assez large autour de la place Taksim.

En choisissant de mettre fin à l’occupation de la place lundi et à celle du parc (qui jouxte la place) samedi, le pouvoir espère mettre fin à un mouvement aux contours flous en lui retirant son lieu de regroupement. Mais parallèlement il prend parallèlement le risque de voir les manifestations se répandre géographiquement dans la ville – il prend le risque de la saturation et de la généralisation des points de blocage.

Il n’est pas sûr que ce saut advienne. Le début de la semaine sera sans doute décisif : soit face à la répression la confrontation s’étend et se renforce, soit le mouvement s’éteint peu à peu. Désormais il ne pourra plus stagner dans le parc comme il l’a fait les jours précédant l’attaque de samedi.

Les quelques remarques qui suivent essayent donc de faire un bilan d’étape alors que le mouvement est à un tournant ; elles découlent de l’observation du mouvement autour du parc à Istanbul au cours de la semaine écoulée, cela sans parler la langue et sans être familier du pays. Elles sont donc nécessairement très parcellaires.

1. Depuis le début, la contestation mêle deux composantes, l’une organisée, l’autre non : d’une part les organisations politiques, une mosaïque de partis et de micro-partis, essentiellement gauchistes mais aussi nationalistes voire fascisants ; de l’autre une frange de la population stambouliote correspondant grosso modo à une jeunesse middle class laïque et tournée vers l’Occident sans expérience politique (bien qu’une telle catégorisation sociale est nécessairement très grossière et recouvre des réalités mouvantes). Les orgas ont leur propre agenda pour tenter d’obtenir des gains politiques à partir du mouvement, mais cet agenda est flou et le contrôle qu’elles exercent sur le mouvement limité – cela y compris quant à leurs propres troupes : il faut distinguer les appareils des militants de base, souvent fortement impliqués par-delà les directives de la direction.

Depuis la première évacuation de mardi, les orgas avancent en ordre dispersé, essayant pour certaines de se poser en interlocuteurs respectables du mouvement, négociant de ci de là, annonçant la fin de leur présence dans l’occupation du parc ; mais il apparait donc que le pouvoir se sent parallèlement suffisamment fort pour continuer à envoyer les flics gérer la situation sans tenir compte plus que ça des volontés de médiation. De fait, il sait que l’AKP conserve une base sociale forte et l’heure semble venue de mobiliser celle-ci.

C’est essentiellement sur la base de cette polarisation et du mépris affiché par le pouvoir pour les manifestants (malgré des concessions limitées et surtout accordées avec un dédain non dissimulé par Erdogan : il a concédé l’organisation d’un référendum à Istanbul sur la transformation du parc) que le mouvement s’est construit. Cette polarisation, devant les discours martiaux du premier ministre et l’usage clairement disproportionné et peu démocratique de la violence policière, risque maintenant de se renforcer.

2. Par-delà le point de fixation que constituent (constituaient ?) le parc Gezi et la place Taksim, on ressent bien dans une partie de la ville une ambiance particulière. Les murs sont couverts de slogans un peu partout, les concerts de casseroles à heures fixes continuent, samedi soir on circulait à pied sur des voies rapides éloignées du centre-ville.

Les revendications sont multiples, floues et inessentielles. Comme dans tout mouvement d’ampleur, la joie de l’émergence d’une force collective, par-delà la violence de la répression, est palpable et constitue la dynamique centrale de la lutte. « Contre le fascisme, tenons-nous épaule contre épaule », scandent les manifestants. Ils ont pris goût aux gaz, au jeu du chat et de la souris avec la police et affichent une grande unité dans les moments de confrontation : ils s’entraident ; il n’y a aucune confrontation entre ceux qui affrontent directement la police et les autres ; les masques et les lunettes de plongée sont un signe de reconnaissance partagé par des milliers de personnes ; et puis depuis deux semaines les gens ont appris à faire front : il y a une certaine intelligence dans la manière de réagir face aux gazages et aux charges. Mardi dernier, on voyait des grands-mères distribuer des pierres pour les lancer sur les flics et d’autres montrer comment jeter les grenades lacrymos dans des bacs d’eau pour les neutraliser ; on voyait des vieux avec des masques à gaz aider à monter d’impresionantes barricades. On voyait des jeunes circulant juchés sur des engins de chantiers acclamés par la foule. On voyait aussi toutes sortes de gens se balader entre les gaz et les barricades sans aucune panique, et hier soir, alors que le quartier autour de la place Taksim était submergé par les gaz, la vie continuait dans une ambiance particulière : les bars et les échoppes restaient ouverts, on entendait de la musique un peu partout, et les gaz semblaient participer d’une fête de quartier.

La brèche ouverte dans le quotidien, les joies de la foule où chacun devient un camarade, la parole qui circule entre les gens, etc. : il ne fait aucun doute que l’on assiste là à un grand moment de communion populaire… pourtant assez clairement circonscrit. Car il contient aussi l’autolimitation d’un mouvement qui jusqu’ici n’a guère débordé – on saura dans les jours à venir si un tel processus est finalement en cours.

3. Cela semble essentiellement lié sa composition de classe spécifique. La Turquie a été relativement épargnée par la crise. La jeunesse de la classe moyenne qui constitue le noyau du mouvement ne manifeste pas parce qu’elle sent son avenir économique menacé, mais bien parce qu’elle se sent menacé dans son mode de vie par les projets agressifs du gouvernement « islamo-conservateur » : limitations sur la consommation d’alcool, volonté de réappropriation du centre-ville d’Istanbul pour lui restituer son caractère « ottoman » mâtiné de marchandisation agressive de l’espace public. Cela dans un contexte marqué depuis deux ans par une sorte de durcissement islamiste, avec par exemple des menaces sur le droit à l’avortement et aussi une forte personnalisation du pouvoir d’Erdogan qui a tendance à se comporter en « dictateur » (ce qui n’est pas sans entraîner des tensions au sein de son propre parti, qui se manifestent actuellement en souterrain dans la gestion de la crise – un rapport de force au sein du pouvoir est aussi en cours). C’est bien une sorte de lutte sur le terrain de l’hégémonie qui est en jeu, opposant deux classes dominantes : celle liée à l’État kémaliste, tournée vers l’Europe, et celle liée à l’AKP, conservatrice et pieuse, qui s’est attachée une part importante des classes populaires jusque là marginalisées. Cela n’est pas anodin si les manifestants pro et anti pouvoir arborent l’un comme l’autre le même symbole, à savoir le drapeau turc. Il y a là une forte polarisation autour de l’identité nationale.

4. Mais par delà de la question du « mouvement pour le mouvement », de ce qui se joue en terme de rupture de la quotidienneté et de réappropriation de la ville, les tensions au sein du mouvement ont été au cours des deux dernières semaines multiples et latentes – et leur non-éclatement est à la fois la force (l’unité « spontanéiste ») et la faiblesse du mouvement (l’autolimitation).

Par exemple, sur la question de la violence. À la fois il est admis qu’il est normal de résister face à la police ; à la fois le déroulé des opérations est parfois surprenant. Mardi dernier, flics et manifestants étaient face à face de manière statique derrière les barricades, et partout autour, d’autres flics stationnaient par petits groupes, certains même faisant la sieste, alors qu’autour d’eux d’autres manifestants circulaient avec leurs masques à gaz. De manière générale les pratiques offensives à l’égard de la police sont actuellement limites. L’affrontement demeure défensif : il s’agit de continuer à occuper l’espace.

Il n’y a pas non plus vraiment d’actes de vandalisme. Les manifestants ont donc le soutien des commerçants du quartier autour de la place Taksim, eux-mêmes touchés par le processus d’ottomanisation du quartier (on s’attaque par exemple aux terrasses des bars). Savoir que quand on se fait gazer on peut se réfugier dans les échoppes et les hôtels, cela donne une force réelle aux manifestants. Mais enfin, il s’agit là d’un quartier plutôt huppé, qui par bien des aspects ressemble au Quartier latin à Paris. Et rares sont les manifestants issus du quartier voisin de Tarlabasi, quartier pauvre, kurde, gitan et menacé de gentrification présents sur la place, cela alors même que les gaz se répandent dans leurs rues. Ce n’est pas là leur lutte.

5. Pour autant, on ne peut réduire le mouvement à sa composante de jeunesse middle-class  occidentalisée ; et de fait il y a là une frange que l’on pourrait qualifier d’émeutière, qui relève paradoxalement de la frange organisée du mouvement. Organisée, ou au moins expérimentée dans l’affrontement avec la police. Ce sont eux qui ont défendu les barricades qui protégeaient l’accès à la place jusqu’à mardi dernier ; ce sont eux qui ont été les plus conséquents dans les affrontements avec la police ; ce sont eux aussi qui sont ciblés par la répression.

Cette nébuleuse mêle les militants des organisations d’extrême gauche turques et kurdes et les ultras (essentiellement les çarsi de Besiktas, marqués « à gauche » et officiellement anarchistes). L’extrême-gauche a une longue histoire en Turquie, faite d’affrontements souvent violents avec la police et de répression ciblée. Elle a aussi une certaine assise sociale et des liens avec les syndicats et les organisations kurdes, elles-mêmes fortement imprégnées de marxisme-léninisme. La place Taksim a toujours été un lieu symbolique pour les manifestations de la « gauche » en général, et le réaménagement de la place vise aussi à empêcher ces manifestations (son accès a été fermé pour le premier mai de cette année).

Pour la première fois, leurs pratiques se sont inscrites dans un mouvement les dépassant. La rencontre est étrange et quasi-surréaliste. Les portraits d’Attatürk (présents en masse) cohabitent pacifiquement avec ceux d’Öcalan ; les Loups gris (fascistes) se retrouvent à côté de la nébuleuse marxiste-léniniste, et il a été décidé de ne pas les virer. L’unanimisme comme la mystique de la « rencontre » véhiculent en ce sens un malaise certain, d’autant que l’absence d’assemblée empêche l’expression des antagonismes au sein de la lutte.

Au passage, ce mouvement semble aussi véhiculer une certaine autonomisation des jeunes au sein d’organisations par ailleurs fortement hiérarchisées (cela même chez les anarchistes « organisés » – pour les autres, il s’agit essentiellement d’une identité politique un peu folklorique). C’est particulièrement palpable chez les Kurdes : la direction du PKK (et la branche officielle, le parti BDP) est demeurée fortement réticente à rejoindre le mouvement, à un moment où des négociations poussées entre le gouvernement et le PKK sont en cours ; cela n’a pas empêché nombre de jeunes militants à participer activement aux affrontements.

6. Derrière la façade du drapeau turc arboré par ceux qui descendent dans la rue pour la première fois pour défendre leur « mode de vie », un certain refoulé est donc à l’œuvre. En qualifiant les manifestants de « vandales » et de « terroristes », le pouvoir a soudé contre lui la foule des classes moyennes occidentalisées, qui se sont sentis insultées et qui mettent en avant qu’elles sont tout le contraire, portraits d’Attatürk à l’appui. Pourtant le mouvement ouvre aussi certaines plaies de l’histoire de la Turquie moderne, faite de l’écrasement des vandales et des terroristes.

La chose ne prend certes pas la forme d’une explosion sociale : beaucoup de quartiers populaires (en particulier les nouveaux quartiers de la ville) constituent même des soutiens importants du pouvoir actuel. De fait, la manifestation de la question sociale au sein du mouvement, et en général dans les luttes en Turquie, semble difficilement pouvoir prendre une expression autre que politique et identitaire. La jeunesse kurde désaffiliée quand elle se révolte arbore le drapeau du PKK ; les quartiers où se manifeste une forte résistance face à l’État sont ceux tenus par les organisations gauchistes (dans l’un d’entre eux, Gazi, situé à la périphérie de la métropole, il y a des affrontements réguliers avec la police depuis deux semaines).

Le caractère essentiellement démocratique de l’État où se déroule le mouvement ne fait guère de doute – en ce sens il n’y a guère de comparaison possible avec les formes des luttes au sein des révoltes arabes. Mais cela doit pourtant être nuancé, d’une part par la stratégie de confrontation adoptée par le pouvoir, d’autre part par cette construction spécifique de l’État- turc et à l’absorption massive  de la question sociale par la question nationale.

DNDF, 16 juin 2013

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Terreur répressive à Istanbul (3)

Nouvelles d’Istanbul

La répression s’intensifie. Ainsi l’avocat Turgut Kazan a déclaré sur Kanal +1 que des personnes arrêtées sont interrogées et inculpées d’appartenance à une organisation terroriste, risquant ainsi des peines de prison à vie. Et effectivement, bien des personnes arrêtées hier sont détenues pour avoir porté un masque à gaz. L’acteur Sezgin Mengi a ainsi déclaré que toutes les rues étant sous gaz lacrymogènes, il était impossible de circuler sans porter de masque à gaz.

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Foule de manifestants à proximité de la Place Taksim (Istanbul) ce 16 juin après-midi

Cet après-midi, on notait une foule importante malgré l’interdiction et la violence des forces de répression qui marchait pour manifester vers la Place Taksim à Istanbul.

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Akaretler is full with protestors, the air tinged with gas; side streets are dangerous #occupygezi

Solidarité ouvrière, 16 juin 2013

 

Gezipark

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VOIR LE SUIVI DES ÉVÉNEMENTS

 

Manifestations et répression dans les rues d’Istanbul

Ce 16 juin, des manifestations ont eu lieu dans différents quartiers d’Istanbul, avec à chaque fois une violente répression policière. Entre 17 et 18 heures, on notait par exemple des affrontements entre manifestants et forces de répression à Şişli, rue Pangalti, rue Ergenekon, Besiktas, etc…

Vers 16h30, une manifestation partie de Beşiktaş a rejoint Nişantaşı avec 15.000 personnes. Vers 18 heures, les habitants du district de Nurtepe ont bloqué la circulation. Vers 19 heures, ce sont des milliers de personnes qui manifestent à Bomonti. À 20h30, ce sont 3.000 personnes qui construisent des barricades à Karaköy. Ce sont là quelques exemples de manifestations à Istanbul cet après-midi.

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Féministes rue Istiklal, vers 15h30

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Barricades enflammées à l’intersection Kurtulus-Feriköy

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Manifestation à Besiktas (Istanbul), vers 20 heures

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Karaköy (Istanbul) : la population dresse une barricade en début de soirée

Les forces de répression sont comme folles et attaquent tous les bâtiments où des manifestants tentent de se réfugier, ne respectant plus rien. Ainsi, vers 18 heures, la police investit le cimetière arménien de Ferikov, où des manifestants ont tenté de se réfugier, les poursuit, les tape et saccage des pierres tombales. Les centres de soin ne sont pas épargnés, à 16h30 les forces de police ont attaqué l’infirmerie du TMMOB (Chambre syndicale des ingénieurs et architectes turcs) où des manifestants sont soignés. Vers 19h30, les attaques de la police et les quantité impressionnantes de gaz lacrymogènes sont tirés à proximité de l’hôpital allemand, près de Sıraselviler et de l’hôpital Ilkyardim à Taksim, lacrymogènes entrant dans l’hôpital où se trouvent des malades. Le personnel, médecins et infirmières, de l’hôpital Ilkyardim est sorti affronter les forces de répression pour protéger les malades.

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Gaz lacrymogènes tirés près de l’hôpital allemand d’Istanbul

Et on peut ajouter que ces forces de répression ont même attaqué les manifestants réfugiés dans la mosquée de Teşvikiye, jetant des grenades lacrymogènes dans le jardin de la mosquée.

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Gaz lacrymogène tirés par la police contre la mosquée Teşvikiye

Partout, des manifestants sont arrêtés, parmi eux on compte au moins quatre journalistes. Les arrestations concernent aussi les médecins qui soignent des manifestants blessés. Ainsi le docteur Ali Eren et trois autres médecins ont été placés en détention.

Dans bien des autres villes du pays aussi, les manifestations se sont multipliés ce 16 juin contre Erdogan et son régime qui montre chaque heure plus son visage répressif et brutal. A 19 heures, on comptait ainsi 5.000 manifestants à Edirne derrière une banderole « Côte à côte contre le fascisme ». 5.000 manifestants étaient aussi comptés à Samsun, et plusieurs milliers à Eskisehir. À Ordu des centaines de manifestants ont défilé en scandant « Taksim est partout, les résistance est partout ». À Mersin, les habitants ont bloqué la circulation. Un sit-in de protestation a été organisé à Canakkale contre les violences policières. À Adana, partis 10.000 à 19 heures, ce sont 30.000 manifestants qui se sont rassemblées boulevard Turgut Ozal et route de Baraj une heure plus tard. Vers 20 heures, on notait des affrontements entre manifestants et forces de répression dans cette ville.

À Ankara, après la répression des funérailles de Ethem Sarisuluk, plusieurs manifestations ont eu lieu ainsi que des affrontements avec les forces de répression, affrontements qui continuent en ce début de soirée, alors que les forces de répression arrêtent quiconque semble vouloir rejoindre les manifestations.

Solidarité ouvrière, 16 juin 2013

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[Athenes] Assemblée ouverte dans la cour de la maison de la radio-télévision nationale (ERT)

Voici la traduction du communiqué de la première assemblée ouverte qui a eu lieu dans la cour de la maison de la radio-télévision nationale grecque (ERT), occupée depuis le 11 juin. Selon des articles sur Indymedia Athènes, l’assemblée a duré de 18h00 jusqu’à 23h30, avec plusieurs centaines de participants (aux environs de 300), parmi lesquels des travailleurs de l’ERT. Le communiqué n’a pas été voté mais est le résultat d’un consensus. Plus tard dans la soirée (vers 2h30 du matin), le texte a été lu à la télévision nationale.

 

14/6/2013 – Aujourd’hui à eu lieu la première Assemblée ouverte dans la cour de la maison de la radio-télévision nationale (ERT).

L’assemblée a été effectuée par des gens qui rêvent, par des gens libres.

Nous sommes tous ceux que le pouvoir et ceux qui tiennent le pouvoir ne sont pas. Des gens qui posent leurs rêves sur l’enjeu de la réalité. Des chômeurs, des gens payés au SMIC, des travailleurs, des étudiants, des lycéens, des immigrants, des retraités, des gens de tous les âges, des poètes et des romantiques – des blancs, des noirs, des jaunes. Nous ne sommes pas des mendiants. Nous ne sommes pas des crapules. Nous ne mettons pas des bâtons dans les roues. Nous revendiquons !

Nous ne sommes pas juste solidaires, nous vivons la répression brutalement, comme la vivent les travailleurs de l’ERT. Nous vivons la répression en tant que chômeurs, en tant que travailleurs précaires, immigrants, séropositifs, révoltés à Skouries de Halkidiki, en tant qu’habitants contre le pillage de la nature et la liquidation des ressources naturelles au profit des élites financières, en tant que squatteurs qui se battent contre l’État et le capital, en tant que grévistes de la faim dans les prisons.

Nous revendiquons l’annulation des licenciements et nous soutenons les travailleurs de l’ERT comme nous soutenons tous les groupes sociaux qui sont touchés par les mesures barbares et antisociales de ce gouvernement. Nous soutenons les travailleurs précaires, les gens qui résistent dans les hôpitaux qui s’écroulent, les grévistes qui se font réquisitionner, les travailleurs de VioMe (la première usine autogérée en Grèce).

Nous voulons une occupation de l’ERT ouverte à tous les groupes sociaux, comme un centre de lutte pour toute la société qui résiste et qui s’organise de manière horizontale et autogérée pour exprimer  les « en dessous ». Nos luttes n’ont pas de frontières, nous sommes solidaires avec nos frères et sœurs révoltés en Turquie. Nous sommes des gens solidaires avec tous ceux qui ont besoin de nous, et desquels nous avons besoin.

Tous ensemble DEMAIN, à l’Assemblée ouverte, SAMEDI 15/06/13, 18:00, au parking de la maison de l’ERT.

NOUS SOMMES LES OPPRIMÉS D’HIER
LES RÉVOLTÉS D’AUJOURD’HUI
ET LES VAINQUEURS DE DEMAIN

Assemblée ouverte

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Quelques fous hurlent d’angoisse je me faisais peur à moi-même car aucune angoisse aucune crainte m’enva­hissait pourtant je suis fait comme eux de chair et de sang »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[Chroniques de mitard publiées du 7 au 11 septembre 2012]
336 heures sans lumière

La porte claque la grille se ferme c’est parti pour 336 heures de rien tu passes à rien de privé de liberté tu restes privé de liberté j’ai juste changé de loft la bouffe a un goût de pâtée pour chat. C’est mon deuxième jour au mitard les corbeaux m’ont fait la fête toute la nuit j’ai eu le droit à un concert privé de ces oiseaux de mauvais augure. 7 heures du mat’ le surveillant me réveille pour m’apporter de l’eau chaude j’ouvre les yeux la table en fer et la porte grillagée sont toujours là comme si ils montaient la garde, rien n’a bougé.

Ma montre ne me sert à rien car ici le temps a déserté les lieux peu importe qu’il soit 7 heures ou 17 heures c’était pareil pas un souffle de vie deux-trois fois par jour la porte s’ouvre pour te servir ta soupe ton potage industriel au goût de jus de serpillière. T’as pas le choix que d’engloutir cette liqueur couleur urine. Quelques fous hurlent d’angoisse je me faisais peur à moi-même car aucune angoisse aucune crainte m’enva­hissait pourtant je suis fait comme eux de chair et de sang. Seul notre vécu, notre histoire nous différencient c’est là que j’ai trouvé la réponse à ma patience qui me permettait de supporter l’insupportable. J’avais anesthésié mon cerveau face à leur sanction disciplinaire pour moi c’était logique si tu joues il faut savoir perdre et assumer les conséquences de ta défaite donc si tu t’es fait prendre avec un tel portable ben mitard ça va avec je me revois il y a quatorze ans dans un lieu similaire à 800 kilomètres plus haut dans la France, adolescent révolté voulant changer sa condition sociale en s’opposant farouchement au système, casseur de premier rang toujours dans les mauvais coups j’ai épousé la poisse quatorze ans plus tard toujours le même décor énorme gâchis de potentiel c’était une guerre perdue d’avance mais j’ai eu le mérite de la faire jusqu’au bout et d’assumer ma prison c’est difficile de raisonner un adoles­cent écorché vif comme ils disent au bled il faut un fou pour attraper un fou j’ai la trentaine nous sommes le 24 août 2012 au fin fond d’un mitard lépreux en France.

Je me mets à nu dans un nouveau texte écrit en temps réel je me livre sans concession sans aucune censure c’est ça être libre.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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[Rennes] Contre toutes les offensives libérales actuelles, occupons Pôle Emploi !

Occupons Pôle Emploi !

Après une année sous le régime Hollande, le chômage et la précarité de masse semblent devenus tellement banals qu’ils passeraient pour des situations privilégiées au yeux de nos dirigeants nationaux et européens. Pourtant, l’immolation de Djamal Chaab à Nantes le 13 février, les suicides de conseillers Pôle Emploi ou la crise cardiaque d’une chômeuse de 51 ans lors d’un passage d’huissier et de flics venus récupérer des indus de 1700€ de Pôle Emploi (le 30 mai dernier), nous rappellent plus que jamais la brutalité de notre condition : celle de coupables en attente d’être exploités, poussés à se battre pour les miettes.

Mais jamais rassasiés, le MEDEF et ses troupes de choc d’actionnaires et d’évadés fiscaux trouvent encore insupportable que les chômeurs soient aussi bien lotis, et réclament à grands cris une renégociation, à la baisse, de l’Assurance Chômage. Et comme ils semblent pouvoir fixer le calendrier de nos élus socialistes, celle-ci est prévue l’automne prochain, juste après la réforme des retraites, sous l’égide bienveillante du gouvernement.

Il devient clair que si nous ne réagissons pas dans ce contexte de crise où l’état d’urgence économique est devenu la norme, nous risquons de prendre un véritable attentat social en pleine figure.

Ayant de plus en plus de mal à faire croire qu’il serait de gauche, le gouvernement organise du coup une conférence sociale le 20 et 21 juin sous le vernis du « dialogue social ». Cette opération marketing a pour but de dévoiler les prochaines mesures d’austérité (retraite, chômage, privatisations…) pour tester la réaction des syndicats. Et fidèle à son habitude d’envoyer les CRS lorsque les collectifs de chômeurs-euses demandent à être reçus par le premier ministre, ceux-ci ne sont bien sûr pas invité-es à participer à cette conférence !

Alors que des marches de chômeurs-euses sont organisées à travers plusieurs villes de France en partant de l’île de la Réunion pour arriver à Paris le 6 juillet prochain, le Mouvement des Chômeurs et Précaires en Luttes de Rennes appelle, en solidarité avec la marche et contre toutes les offensives libérales actuelles, à une journée d’action et d’occupation ce mercredi 19 juin.

Nous exigeons :

• L’arrêt immédiat de toutes les radiations des chômeurs-euses par Pôle Emploi ;

• L’annulation des dettes pour indus à Pôle Emploi ;

• L’arrêt des dispositifs de travail gratuit comme les Évaluations en Milieu Professionnel (EMT) et autre Actions de Formation Préalable au Recrutement (AFPR). Si le-la chômeur-se travaille, il-elle doit être payé-ée en conséquence ;

• La suppression de tout dispositif coercitif et de contrôle dans le système de gestion informatisé des chômeurs-euses par Pôle Emploi (appelé Système GOA).

Cette journée, qui se veut être une réponse offensive à la conférence sociale, a aussi pour objectif que l’espace morbide et pacifié qu’est Pôle Emploi puisse être détourné pour devenir un lieu où il est possible de s’informer et se rencontrer pour lutter contre les réformes à venir.

RDV mercredi 19 juin à 12h00 métro République, Rennes

Mouvement des chômeurs et précaires en lutte (MCPL)

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Terreur répressive à Istanbul (2)

La place Gezi évacuée, la contestation gagne la périphérie d’Istanbul

En Turquie, la contestation s‘étend aux quartiers de la périphérie d’Istanbul après l‘évacuation du parc Gezi. Dans la nuit, la police a continué à intervenir à grand renfort de gaz et de canons à eau pour disperser la foule sur plusieurs artères de la ville, comme ici dans le quartier d’Osmanbey.

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Dans celui de Sisli, à une quinzaine de kilomètres au Nord-Est de la place Gezi, des affrontements ont éclaté entre la police et les manifestants.

En soutien à leurs camarades d’Istanbul, des milliers de personnes se sont aussi rassemblées à Ankara, réclamant la démission du gouvernement. Aucun incident n’a été signalé dans la capitale.

Le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan a fini par mettre ses menaces à exécution: tentes détruites, banderoles arrachées, et des dizaines de personnes interpellées… Quelques heures plus tôt, la police a évacué par la force le parc d’Istanbul, abritant le dernier carré des manifestants qui défient depuis plus de deux semaines le Premier ministre.

Déclenchée par un projet d’aménagement de la place Taksim, la contestation a pris un tour très politique. Plusieurs syndicats ont appelé à une grève générale ce lundi.

Leur presse (fr.euronews.com, 16 juin 2013 – 5h55)

 

Turquie : toujours des affrontements après l’évacuation du parc Gezi

La police bloque ce dimanche tous les accès aux sites de la contestation. Les stations de métro et les accès à certains ponts ont été fermés. Mais quelques dizaines de manifestants continuent à affronter les forces de l’ordre dans les rues autour de la place Taksim. L’évacuation en force du parc Gezi samedi soir n’a pas mis fin à la crise.

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Le Premier ministre Erdogan avait lancé samedi après-midi un ultimatum aux manifestants. Il leur demandait d’évacuer Taksim avant ce dimanche. Mais il a pris les devants avec une intervention des forces de l’ordre dés ce samedi soir,  non seulement sur cette place, mais dans le parc Gezi où tout a commencé à la fin du mois de mai autour de centaines d’arbres qui devaient être abattus.

Les affrontements qui ont duré une partie de la nuit se prolongent dans certaines rues. Selon Solidarité Taksim, la coordination des manifestants, des « centaines » de personnes ont été blessées lors de l’intervention des forces de l’ordre. Le gouverneur d’Istanbul Huseyin Avni Mutlu a évalué le nombre des blessés à 29. Antoine Giniaux, l’envoyé spécial de France Info cite des sources médicales qui font état de 70 blessés.

Un meeting des partisans d’Erdogan est attendu dans l’après-midi.

Leur presse (Sylvie Johnsson, FranceInfo.fr, 16 juin 2013 – 10h18)

 

Turquie : le parc Gezi évacué, le bras de fer se durcit

Après une nuit de violence à Istanbul, la tension est de nouveau à son comble. Après avoir nettoyé les traces de la contestation, les autorités ont bouclé l’accès à la place Taksim. Samedi soir, l‘évacuation du parc Gezi a été selon tous les témoins particulièrement musclée. Les contestataires ont été noyés sous un nuage de gaz lacrymogène. Plusieurs dizaines ont été blessés, d’autres interpellés. Les affrontements se sont poursuivis tard dans la nuit.

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La Turquie s’est réveillée groggy par ce nouvel accès de violence et l’espoir d’une sortie de crise semble s‘éloigner. Dès ce matin, ils étaient nombreux de nouveau dans la rue pour conspuer le gouvernement. La journée est à haut risque, Recep Tayyip Erdogan doit tenir une nouvelle réunion publique avec des dizaines de milliers de manifestants à Istanbul. Ses opposants, eux se disent plus déterminés que jamais à défendre la liberté en Turquie.

Leur presse (fr.euronews.com, 16 juin 2013 – 10h36)

 

Tout a basculé à Taksim hier soir

Hier soir la guerre a été déclenchée par la police, je suis un témoin direct puisque j’étais sur place.

La violence démesurée de la police a fait des centaines de blessés, le parc a été évacué de force avec gaz, jet d’eau contenant des produits chimiques causant des brûlures sur la peau, les balles en plastiques ont blessés des dizaines de personnes, dont une femme enceinte. Par ailleurs, des grenades cataplexiantes (incapacitantes) ont semé la terreur dans tous le quartier.

L’intervention a eu lieu alors qu’il n’y avait aucune manifestation, aucun rassemblement ni dans le parc Gezi, ni sur la place. C’était un samedi ordinaire et les habitants étaient venu avec leurs enfants pour prendre l’air dans ce parc.

Cette intervention a été faite hier à partir de 19h40 alors que la Plateforme de Taksim avait annoncé à 11h00 le retrait pacifique des occupants du parc dès lundi.

Les affrontements ont duré jusqu’au petit matin, j’étais coincé entre les barricades et la police. Je me suis réfugiée dans un passage commerçant, la police a même lancé le gaz à l’intérieur de tous ces passages où les gens s’étaient réfugiés. J’ai été gazée, et j’ai vu des gens tomber comme des mouches sur la rue Istiklal.

Des milliers ont afflué de tous les quartiers d’Istanbul pour venir en soutien à Gezi Park et les manifestants. La municipalité a annulé tous les transports en commun dès 11h00 pour empêcher cela mais les gens sont passé de la rive asiatique en marchant sur les ponts du Bosphore. La police a gazé ces gens à pied sur le pont même, sans leur laisser une issue de sortie, sauf peut-être de se jeter par le pont.

Les hôtels qui ont accueilli les gens blessés ont été gazés de l’intérieur. Les touristes ont accueilli les blessés dans leur chambre d’hôtel mais ont subi également les violences car les lobby et réceptions, transformés en centre de soins médicaux, de ces hôtels ont été attaqués par la police. Ceci est un crime contre l’humanité, du jamais vu même dans les pays avec des régimes les plus répressifs.

Toute cette violence n’a pas arrêté le peuple qui s’est regroupé dans chaque quartier.

Nous ne connaissons pas exactement le nombre de blessés, mais nous savons qu’il y a plusieurs blessés dans un état grave, nous en sauront plus dans quelques heures.

Des centaines de gens blessés n’ont pas pu recevoir de soins médicaux car les forces de l’ordre ont interdit l’accès des ambulances à Taksim.

Aujourd’hui, Erdogan tient un meeting à Istanbul avec ses supporters, qu’il n’hésitera sans doute pas à lacher contre les résistants.

Les habitants des 70 villes du pays sont dans la rue aujourd’hui pour protester.

Des dizaines de milliers sont en train de marcher vers la place Taksim. La violence du pouvoir actuel contre ses citoyens doit être arrêter au plus vite.

Je vous demande de divulguer le message partout où vous pouvez. C’est vraiment très grave et cela va sans doute continuer.

La désinformation du pouvoir ne doit pas être relayée par les médias européens mais la vérité doit être entendue partout dans le monde.

Merci à tous de faire en sorte que l’information circule le plus vite et largement possible.

Ce dimanche 16 juin, nous nous attendons malheureusement à la suite des violences.

Defne Gursoy
Istanbul, 16 juin 2013, 11h00 (heure locale)

Entre les lignes entre les mots

 

Informations 16.6.2013 (Istanbul Time)

13.34: [Ankara] La police s’attaque aux milliers de personnes qui se sont réunies à Guven Park. Des affrontements ont lieu sur trois côtés.

13.32: [Istanbul] Intervention de la police avec des jets d’eau sous pression pour sur groupe de personnes qui tentent de se rassembler à Halaskargazi.

13.23: [Istanbul] Il y a eu une attaque surprise à la maison de l’un des deux fondateurs du Groupe Carsi cette nuit dernière, tôt le matin. La police a arrêté Cem Yakisan sous l’accusation de provoquer des manifestations.

13.21: [Istanbul] la police a donc de nouveau forcé l’entrée de l’Hôtel de Divan. Elle embarque les gens à l’intérieur en garde à vue (l’Hôtel Divan est utilisé comme infirmerie depuis le jour 1).

13.16: [Ankara] Les gens de la place accueillent la police en scandant «Police Tueuse ».

13.15: [Ankara] La famille de Ethem a décidé de ne pas se rendre au service commémoratif à Güven Park, après que la police ait attaqué les manifestants. Les routes sont maintenues bloquées.

13.10: [Istanbul] Des médecins bénévoles se font arrêter à l’Hôtel Ramada en ce moment.

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13.09: [Ankara] La foule grossit après la récente attaque à la place Kızılay. Le frère de Ethem Sarısuluk demande à tenir un discours sur la place : «Maintenant, les gens sont dans les rues, cela n’a aucune importance combien vous allez attaquer, nous n’abandonnerons pas ! »

13.05: [Istanbul] Les forces de police sont entrées dans le Ramada Hôtel, qui a été utilisé comme infirmerie. Ils essaient d’embarquer en garde à vue les medecins volontaires.

12.51: [Ankara] La police continue d’attaquer les manifestants dans Güven Park, où Ethem a été abattu. La police continue de retenir le corbillard qui attend sur la route en Batikent.

12.39: [Istanbul] Les conflits entre la police et les gens continuent à Okmeydanı. La police est verbalement « maudite » par les gens qui soutiennent les manifestants depuis leurs fenêtres avec des pots et des casseroles.

12.38: [Istanbul] La police force la porte de l’Hôtel Divan. Elle attaque les manifestants.

12.32: [Istanbul] Solidarité Taksim a annoncé qu’avant la réunion à 16h00 à la place Taksim, il y aura des pré-assemblées rues Istaklal, Harbiye et Beşiktaş à 15h00.

12.30: [Ankara] Kızılay est assiégée par des milliers de policiers. Les forces de police ont commencé à attaquer.

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12.24: [Istanbul] Des conflits ont eu lieu entre les manifestants et la police en face du célèbre Hôtel Divan (hôtel de luxe du centre qui accueille une infirmerie de fortune).

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11.56: [Ankara] Kızılay Square est soumis à un lourd blocus de la police avec plus de 10 TOMAs, de nombreux véhicules de police blindés, des dizaines de bus de l’équipe Swat et barricades de police. De plus, la circulation dans la rue Ziya Gökalp est bloquée par la police.

11.50: [Istanbul] le hashtag Twitter « #1MilyonBugunTaksime » (1 million à Taksim) devient souvent censuré.

11.25: [Istanbul] La police attaque violemment le groupe sur Okmeydanı, qui a commencé à se rassembler dans la matinée. Un garçon de 14 ans est gravement blessé au visage par une grenade de gaz lacrymogène tirée à la tête par la police.

11.23: [Istanbul] Selon Solidarité Taksim : il est y a besoin de bandages, masques à gaz, des solutions médicales et antidouleur autour des barricades de Pangaltı.

09.00: [Istanbul] Selon la déclaration du CHD (l’Association Avocats Contemporains) jusqu’à hier soir, il ya 132 blessés graves par les attaques de la police. Il y a 5 retours de brûlures graves de la peau à cause d’elements acides dans l’eau propulsée par les canons à eau des TOMAs.

07.50: [Istanbul] Les gens qui viennent du côté asiatique ont passé le pont du Bosphore à l’aube.

05.30: [gezipark.nadir.org] La traduction est hors ligne – Nous recommençons demain matin.

05.30: [Istanbul] Les affrontements continuent dans les environs de Pont Acıbadem.

05.28: [Instanbul] Les affrontements se poursuivent dans Okmeydanı, la police continue à tirer des grenades lacrymogènes.

05.26: [Istanbul] En raison des attaques de la police, des manifestants de Osmanbey ont reculé dans les rues secondaires.

05.16: [Istanbul] Une des grenades de gaz que la police balancé à proximité du pont Acıbadem a atterri à l’intérieur d’une résidence d’appartements.

04.59: [Istanbul] Les affrontements dans Okmeydanı se poursuivent. La police tire des grenades lacrymogènes sur la foule de la station de Metrobus.

04.36: [Istanbul] La foule qui a été attaqué par la police sur le pont du Bosphore construit un barrage sur le pont Acıbadem. La police continue à tirer des gaz lacrymogènes.

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04.22: [Istanbul] Le véhicule de contrôle des émeutes (TOMA) de la gendarmerie se sert de canons à eau sous pression contre la foule à Osmanbey.

04.18: [Istanbul] La police s’attaque à la foule dans Osmanbey avec du gaz lacrymogènes et des canons à eau.

04.01: [Ankara] Ethem Sarısülük, qui a été massacré par la police par un tir de vraie balle à la tête le 1er Juin, recevra son dernier adieu par les citoyens d’Ankara. Le calendrier de l’enterrement de Sarısülük est le suivant :

12h30 – Rassemblement à la Place Kızılay où Ethem Sarısülük a été massacré, en laissant oeillets sur le site

13.30 – Marche à partir de Kızılay vers Sihhiye

14.00 – Transport en bus de Sıhhiye vers Batikent Cemevi

14h30 – Cérémonie au Batikent Cemevi

16.00 – Adieux dans le village de Beylice à Sungurlu, Corum, pour les funérailles

03.57: [Istanbul] Alors que la foule se retire en raison d’attaques de la police lourds dans Altunizade, des dizaines de milliers de personnes venant de Kartal ont atteint le pont du Bosphore. Ils traversent le pont.

03.52: [Ankara] Une grande partie de la foule à l’avenue Kennedy s’est dispersée. Le trafic est fluide en direction de l’avenue Tunus.

03.43: [Istanbul] Les manifestants en provenance du quartier de Gazi se sont affrontés avec la police dans Okmeydanı. Le groupe a atteint Cevahir à Sisli. La police a tiré beaucoup de grenades lacrymogènes sur la foule.

03.40: [Istanbul] Avaaz.org a lancé une pétition appelant à la fin de la brutalité policière en Turquie. La campagne qui a atteint 120’000 signataires appelle les citoyens partout dans le monde à soutenir la cause.

03.32: [Ankara] Un policier en civil a tiré des gaz lacrymogènes sur les passants et s’enfuit rue Bestekar.

03.27: [Istanbul] À Osmanbey les forces de police ont commencé à agresser en attaquant massivement avec des gaz lacrymogènes.

03.27: [Ankara] Des députés CHP, qui attendent depuis près de 4 heures en face de la barrière de la police dans la rue Kennedy, ont eu des parlementations avec la police. Après ces entretiens, la police a commencé à retirer ses TOMAs.

03.22: [Istanbul] La police, qui a perquisitionné l’Hôtel Divan, a confisqué le matériel médical.

03.20: [Istanbul] Les personnes qui ont été attaqués par la police dans Uzuncayir essaient de se regrouper dans Kadiköy. La foule qui marche de Altunizade vers le pont Boğaziçi continue a avancer en traversant sur l’autre voie. Les manifestants à Osmanbey marchent tout en criant « Unis contre le fascisme ! ».

03.18: [Ankara] Beaucoup de gens ont quitté la foule dans la rue Kennedy. Des milliers sont encore en attente.

03.05: [Adana] Selon les informations de Adana, 8 personnes ont été arrêtées. La police est toujours en train de retirer les tentes dans le parc Atatürk.

03.02: [Istanbul] Les attaques de la police dans le quartier de Altunizade sont arrêtées pour l’instant. La foule continue à attendre devant les barricades.

02.51: [Ankara] Dix mille personnes, dans l’avenue Kennedy, ne se dispersent pas en dépit de toutes les menaces proférées par les policiers anti-émeute. La foule réagit aux annonces avec des slogans.

02.44: [Istanbul] La foule à Osmanbey scande « Taksim sera le tombeau du fascisme. »

02.40: [Istanbul] À Altunizade, la police a attaqué la foule à pied au pont du Bosphore en tirant des gaz lacrymogènes sur eux.

02.33: [Istanbul] L’attaque de la police continue rue Halaskar Gazi. Les unités sont en train de diviser le peuple en trois parties, mais une foule de gens qui se sont retirées dans les rues latérales et ont alors attaqué, se retrouve sur ​​la route principale.

02.30: [Istanbul] Le scénariste Emrah Serbes a été arrêté quand il donnait une interview en direct sur ​​TV IMC. Ses derniers mots lors de la connexion à la chaîne en direct sur ​​son téléphone a été « on m’emmène en garde à vue. »

02.23: [Istanbul] Les chaînes de télévision qui diffusent en direct les nouvelles de la zone de conflit de Taksim (où toutes les affrontements et les attaques meurtrières se produisent) sont bloquées par la police.

02.20: [Istanbul] Les forces de police continuent à lancer des gaz lacrymogènes sur ceux qui ont commencé à marcher à partir de Osmanbey à Taksim. Le peuple, qui n’a aucune intention de se retirer, commencer à établir des barricades dans les rues secondaires.

02.16: [Ankara] L’avenue Keneddy déborde et, en cas d’une éventuelle attaque de la police, il ya beaucoup de manifestants dans la rue Tunalı Hilmi en renfort.

02.12: [Istanbul] Ceux qui marchaient en direction du pont du Bosphore ont été attaqués par la police dans Çamlıca.

02.06: [Istanbul] Après l’attaque de la police à Osmanbey, les manifestants commencent à défiler à Taksim. L’Hôtel Ramada à Osmanbey est converti en une infirmerie.

02.03: [Istanbul] Solidarité Taksim a fait quatre demandes urgentes :

• Les attaques brutales des forces de police doivent être arrêtées. Le pouvoir politique sera entièrement responsable des événements ayant lieu ce soir et demain.

• Les médias mainstream devraient aider à transmettre nos déclarations publiques, ils doivent protéger les citoyens contre les disinformations du pouvoir politique, qui a déclaré la guerre contre son peuple.

• Nous sommes profondément préoccupés par l’état de la santé de nos citoyens touchés et blessés par les attaques policières brutales. La rétention de l’aide de bénévoles médecins doit être arrêté, toutes les permanences des installations médicales, à partir du service d’ambulance 112, doit être appliquée immédiatement.

• Il y a des dizaines de milliers de personnes se dirigeant vers Taksim à partir de presque toutes les régions d’Istanbul. Le blocus de la marche de notre peuple n’est en aucun cas acceptable.

02.02: [Adana] Les forces de la police attaquent la zone des tentes dans le parc Atatürk.

01.55: [Adana] La police s’attaque aux tentes dressées dans le parc Atatürk d’Adana.

01.54: [Istanbul] La foule des manifestants à Uzuncayir, qui avait été bloquée par la police, a surmonté le blocus ils sont en marche vers le pont du Bosphore.

01.52: [Çanakkale] Après des négociations avec le gouverneur, toutes les forces de police ont été retirées. La foule ont commencé à marcher vers le Cheval de Troie (Trojan Atı). Ils reprendront le sit-in là.

01.51: [Kocaeli] Le sit-in se poursuit dans le parc Cumhuriyet de Kocaeli.

01.48: [Ankara] Des milliers de personnes sur l’avenue Kennedy répondent à l’avertissement des policiers qui demandent la dispersion en disant : « Venez ici, juste sous le jet des canons à eau, ce n’est qu’un début, nous allons réagir ! »

01.46: [Eskisehir] Des milliers de personnes ont promis de se réunir à 19h00 aujourd’hui à Direniş Square à Eskişehir pour grande réunion populaire.

01.45: [Ankara] Des milliers de gens sur la rue Kennedy continuer à attendre.

01.41: [Istanbul] Les manifestants ont bloqué la circulation sur la rue İncirli à Bakırköy.

01.40: [Istanbul] Les habitants de Harbiye chantent « Tayyip démission ».

01.28: [Istanbul] La police a fait irruption dans l’Hôtel Hilton.

01.16: [Nicosie] Dans le nord de Chypre, les gens ont décidé de faire un sit-in devant l’ambassade de Turquie jusqu’au matin.

01.14: [Adana] L’intensité des affrontements a diminué à Adana, mais les gens ne quittent pas les rues. Ils continuent à attendre derrière les barricades.

01.14: [Istanbul] La police est entrée à l’hôpital Alman, a jeté une bombe de gaz et est repartie.

01.10: [Ankara] En Kucukesat, les gens de Tunali Hilmi Avenue envoient leurs salutations en faisant du bruit avec des casseroles de cuisine & pots, et par signal sonore à ceux qui résistent dans chaque partie de la Turquie.

01.06: [Çanakkale] Le gouverneur de Çanakkale est en réunion avec les manifestants en ce moment.

01.06: [Ankara] Des slogans contre l’AKP et Tayyip Erdoğan font écho dans la rue Kennedy. Le jeu tendu de l’attente se poursuit dans la rue.

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01.06: [Istanbul] Les gens ont dressé une barricade à proximité de la station de métro Osmanbey. Il est rapporté que les flics utilisent intensivement des gaz lacrymogènes et que les gens répliquent avec des feux d’artifice.

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01.05: [Istanbul] Des milliers de personnes marchent sur (l’autoroute) ​​E-5 depuis Yeni Sahra vers Göztepe pour rejoindre les personnes qui viennent de Kadikoy.

01.03: [Eskisehir] À Eskisehir les rues dédordent de gens. Une foule de dix mille personnes est sur ​​le point de terminer leur parcours de marche. Les manifestants affirment que le nombre prévu de manifestants serait de plus de 100 milliers pour demain.

01.02: Les affrontements qui avaient commencé après l’attaque de la police à Kolej-Kurtulus contre ceux qui marchaient depuis Mamak vers Kizilay, se sont arrêtées. Les gens repartent vers Mamak.

01.02: [Istanbul] La barricade à Nişantaşı a été incendiée.

01.01: [Çanakkale] Les préparatifs des attaque ont été annulés car la foule a énormément grossit en peu de temps. Les gens assurents qu’ils n’arreteront pas tant que la police n’arrete pas les violences dans tout le pays.

01.00: [Istanbul] TBMMTV (chaîne TV officielle de la Grande Assemblée de Turquie) est hackée par RedHack. Les gens peuvent voir +1TV à la place de TBMMTV.

00.58: [Istanbul] À Örnektepe on rapporte que les policiers utilisent des grenades lacrymogènes et des balles de caoutchouc. Pourtant, les gens répondent.

00.55: [Istanbul] Detay Muzik, situé là ou a été tué Hrant Dink joue « Bella Ciao ». 10.000 personnes reprennent la chanson.

00.54: [Istanbul] Les habitants de Gazi ont passé le viaduc Sadabat. Les habitants d’Örnektepe les ont rejoint. La police atiré à coups de gaz lacrymogène sur la foule.

00.48: [Istanbul] La police tire des gaz lacrymogènes sur des manifestants à Osmanbey en direction de Dolapdere. Le groupe se déplace sur des zones Mecidiyekoy et Kurtuluş sans se disperser.

00.48: [Edirne] La foule qui s’était s’est réunie dans le parc Zübeyde Hanım a été rejoint par un groupe venant de Baca. Ils ont rejoint ensemble la rue Saraçlar.

00.47: [Çanakkale] À Canakkale, le peuple a mis en place une barrière, qui est composée de personnes qui sont bras dessus bras dessous, au cas où les Tomas et les forces de contrôle anti-émeute se préparent à attaquer.

00.46: [Istanbul] La police a attaqué les gens à Osmanbey (quartier d’Istanbul).

00.41: [Ankara] La police met en garde les milliers de personnes dans la rue Kennedy, les exhortant à se disperser.

00.41: [Istanbul] Des milliers de personnes, marchant depuis Bahçeşehir-Esenkent, ont bloqué l’autoroute TEM aux péages d’Ispartakule.

00.41: [Ankara] Des centaines de personnes en marche de Mamak vers Kizilay se sont affrontés avec la police près de Kolej. Après 45 minutes d’affrontements, les manifestants Mamak se son retirés devant du campus Cebeci. Des barricades sont mis en place.

00.38: [Istambul] 10.000 personnes depuis l’hôtel Hilton jusqu’à Osmanbey exortent le « gouvernement à démissionner ». La police utilise régulierement des grenades assourdissantes.

00.36: [Istanbul] Il y a plus de 50 blessés à l’hôpital Taksim Eğitim ve Araştırma, et 27 blessés à l’hôpital Şişli Etfal.

00.33: [Istanbul] Après que les habitants de Gazi aient bloqué le traffic sur l’autoroute, le traffic a été réouvert jusqu’au quartier de Gazi mais des centaines continuent également les voies d’acces.

00.33: [Antalya] Près de 3.000 personnes regarde ce qui se passe en Turquie via le système mis en place par Halkevleri place de la République. Les centres communautaires ont appelé les gens à attendre jusqu’à l’aube et à se retrouver demain à 17.00 au même endroit.

00.30: [Ankara] À Dikmen, la manifestation devant les barrières de la police a touché à sa fin au bout d’un heure avec des slogans tels que « Taksim est partout, la résistance est partout ».

00.30: [Adana] Des barricades ont été montées et des incendies éclairent l’avenue Atatürk. L’avenue est entièrement fermée. Les affrontements continuent. Selon les témoins, il y a 8 personnes blessées par les grenades lacrymogènes et les balles de caoutchouc.

00.30: [Istanbul] Les TOMA rue İstiklal continuent à lancer de l’eau sur les manifestants devant le centre commercial de Demirören.

00.27: [Ankara] La rue Kennedy deborde de Tunalı Hilmi au boulevard Atatürk. Plus de 15.000 personnes défient le fascisme de l’AKP avec leurs slogans.

00.24: [Istanbul] Les manifestants qui bloquent le traffic aux cabines de péage de Mahmutbey, ont commencé à marcher vers la voie express Basın.

00.23: [Çanakkale] Les gens manifestent en s’asseyant au carrefour de Kordon à Çanakkale. La foule assise a bloqué le totalement trafic.

00.23: [Istanbul] Les manifestants de Gazi sur leur chemin vers Taksim ont rejoint ceux de Nurtepe.

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00.22: [Istanbul] Les manifestants de Bahçelievler sur leur chemin vers Taksim ont atteint Topkapı.

00.20: [Istanbul] Le lycée Saint Pulchérie a ouvert ses portes au public.

00.15: [Istanbul] Les habitants sont descendus dans les rues de Fındıkzade avec des pots et des casseroles à la main.

00.08: [Istanbul] Des barricades ont été dressées à Balikpazari dans la rue Istiklal, il ya des incendies.

00.07: [Istanbul] En tant que médecins: Nous allons soigner toutes les personnes blessées à Taksim.

00.06: [Istanbul] Les flics utilisent des gaz lacrymogènes à proximité de l’Hôpital İlkyardım de Taksim.

00.05: [Istanbul] Les gens sont toujours en attente devant les barricades de la police dans Uzuncayir, près de l’arrêt de Metro. Le nombre de participants de ceux qui se dirigent vers Taksim depuis Kartal sur la E-5 est en augmentation.

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00.05: [Ankara] Les connexions téléphoniques sont interrompues à cause de brouilleurs sur le boulevard Atatürk et Tunalı Hilmi.

00.03: [Izmir] La manifestation devant le bâtiment Konak de l’AKP de la province d’Izmir a pris fin après un communiqué de presse. Le groupe se promène de Basmane Square à Gündoğdu Square.

Gezipark, 16 juin 2013

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Sécurité NTIC

Recommandations de RSF à destination des journalistes étrangers

Alors que l’accès à Internet, en dehors des sites proches du Guide suprême, a été bloqué, y compris pour les sites appartenant aux dignitaires du régime, que la presse est étouffée, les autorités tentent désormais de décourager les journalistes étrangers d’entrer dans le pays.

200 demandes de visas “vérifiées minutieusement”

Le 29 mai 2013, Mohammad Hosseini, ministre de la Culture et de l’Orientation islamique, a demandé au ministère des Renseignements “de vérifier minutieusement les demandes de visas déposées par les journalistes étrangers qui souhaitent couvrir l’élection présidentielle du 14 juin, afin d’empêcher que, contrairement à ce qui s’était produit lors de la dernière élection, des espions sionistes viennent en Iran”. Cette déclaration fait suite à l’annonce, le 18 mai, par le directeur des médias étrangers au sein du ministère de la Culture et de l’Orientation islamique, selon laquelle “200 journalistes de 105 médias et de 26 pays avaient déposé une demande de visa pour couvrir l’élection”.

Cette déclaration incite les journalistes étrangers à renoncer à venir couvrir le scrutin ou, une fois sur place, à ne pas sortir de la ligne officielle imposée par le régime. Le ministère de la Culture et de l’Orientation islamique fait partie du comité, composé de fonctionnaires de trois ministères (Renseignements, Intérieur et Affaires étrangères), qui décide d’accorder ou non des visas aux journalistes.

L’information, un enjeu majeur

Alors que les agences de presse présentes dans le pays ne peuvent aborder les sujets sensibles et sont dans l’obligation d’accepter au sein de leur rédaction de prétendus “journalistes”, en fait des agents des services de renseignements, la couverture par la presse étrangère de la répression qui s’abat sur leurs confrères ainsi que sur la société civile en Iran constitue un enjeu majeur.

“Nous espérons que les journalistes étrangers finalement présents saisiront l’opportunité électorale pour informer le reste du monde sur la répression dirigée par les autorités iraniennes contre les libertés fondamentales, notamment la liberté d’information. Nous formons le vœu qu’ils alerteront autant que possible du calvaire enduré par les journalistes iraniens emprisonnés”, a déclaré Reporters sans frontières.

“Contrairement à leurs collègues locaux, les professionnels des médias étrangers pourront s’entretenir avec les familles des 54 journalistes et net-citoyens emprisonnés. C’est une opportunité unique de rappeler à la communauté internationale que des citoyens sont incarcérés depuis des années simplement pour avoir exercé leur droit fondamental d’informer leurs concitoyens”, a ajouté Reporters sans frontières.

“Les deux candidats aux précédentes élections — Mir Hossein Mousavi, ancien Premier ministre et propriétaire du journal suspendu Kalameh Sabaz, (ainsi que sa femme, l’écrivain à succès Zahra Rahnavard), et Mehdi Karoubi, ancien Président du Parlement et propriétaire du journal suspendu Etemad Melli —, ont été emprisonnés le 24 février 2011. Placés en résidence surveillée, ils sont depuis lors privés de tous leurs droits. Les autorités ont déclaré officiellement qu’ils étaient libres. Si tel est le cas, alors les journalistes devraient pouvoir les rencontrer et les entendre.”

Un scrutin sous le signe de la menace

La guerre des clans au sommet du pouvoir et les tensions entre la communauté internationale et Téhéran ont placé cette élection sous le signe de la menace et de la peur. Entre le 17 et le 27 mai dernier, les quotidiens, Bahar, Tabnak, Hezbollah, Kayhan, Vatan Emrooz, Sharvand, Iran, Haft Sobeh, Madromsalari ont reçu des avertissements de la Commission d’autorisation et de surveillance de la presse, organe de censure du ministère de la Culture et de l’Orientation islamique. Selon la loi iranienne sur les médias, “l’avertissement est la première étape avant la suspension”. Le site du quotidien Madromsalari, appartenant à Mostafa Kavakabian, candidat invalidé par le Conseil des Gardiens de la Constitution de la République islamique, ainsi que deux sites proches des conservateurs, Ibnanews et Seratnews, ont été officiellement fermés sur ordre du groupe de travail dédié à la lutte contre les “contenus criminels”.

Vous entrez dans un pays “Ennemi d’Internet”

Les journalistes étrangers seront tous logés à l’hotel Laleh International. Ils bénéficieront là-bas d’une connexion Internet, placée sous haute surveilance, à l’image de l’ensemble du réseau Internet en Iran. “Ennemi d’Internet”, l’Iran figure parmi les cinq pays mentionnés dans le rapport spécial sur la surveillance de Reporters sans frontières. L’organisation rappelle ici aux journalistes étrangers quelques mesures de protection élémentaires à mettre en œuvre lors de leur séjour en Iran.

Avant le départ

• Partez avec un ordinateur vierge si possible. L’idéal est de procéder à une réinstallation complète de votre système d’exploitation (Windows, OS X ou Linux).

• Si votre activité l’exige, n’emportez que les documents dont vous aurez besoin sur place et chiffrez-les à l’aide de PGP ou TrueCrypt.

• Mettez à jour votre système d’exploitation. Une fois sur place, n’installez aucune mise à jour même si Windows vous le réclame.

• Activez votre pare-feu (un logiciel qui bloque les connexions entrantes et sortantes non désirées, vous permettant ainsi de vous prémunir contre certains types d’intrusion).

• Installez un antivirus avec les dernières définitions à jour.

• Protégez votre ordinateur et terminaux mobiles avec un mot de passe  : le mot de passe permet en effet de bloquer l’accès à votre poste de travail.

• Chiffrez le disque dur : verrouiller son ordinateur ou son téléphone portable avec un mot de passe est inutile si vous ne chiffrez pas également l’intégralité de votre disque. Pour ce faire, sous Windows, utilisez BitLocker ou TrueCrypt. Le système Mac OS X d’Apple intègre un outil de chiffrement, FileVault (préférences système -> sécurité).

Installez un VPN. Un VPN est un logiciel vous permettant d’établir un tunnel de communication chiffré entre votre ordinateur et un serveur situé à l’extérieur du pays. Son utilisation rendra extrêmement difficile l’interception de vos communications sur place. L’utilisation d’un VPN vous permettra également de contourner les éventuels blocages de sites et services web mis en place par le régime. Installez un VPN avant de partir car en Iran, les VPN non officiels, c’est-à-dire non contrôlés par le régime sont interdits. Les accès aux sites proposant ce type de service sont donc bloqués.

Mesures de sécurité à adopter sur place

Afin d‘éviter l’installation d’un malware sur votre ordinateur, une bonne “hygiène électronique” s’impose  :

• Ne cliquez pas sur des liens envoyés par un destinataire inconnu.

• Ne téléchargez aucun logiciel dont vous ne connaissez pas la provenance.

• N’acceptez pas de demandes de contacts de la part d’inconnus sur les réseaux sociaux.

• Identifiez systématiquement l’expéditeur d’un email avant d’ouvrir les pièces jointes associées.

• Utilisez systématiquement votre VPN préalablement installé lorsque vous vous connectez sur Internet.

• Sécurisez votre surf avec l’utilisation du protocole https  : lorsque vous surfez sur Internet, l’utilisation de https permet de s’assurer que vos mots de passe ne circulent pas en clair sur le réseau.

• N’utilisez pas Skype pour transmettre des données sensibles. Du fait de sa très large utilisation, Skype est un logiciel ciblé par de nombreux logiciels malveillants. Par ailleurs, la confidentialité des communications passées par Skype n’est pas assurée.

• Chiffrez vos communications : l’interception d’emails est fréquente en Iran. Afin de garantir la confidentialité des échanges avec votre rédaction, échangez des emails chiffrés avec PGP ou chiffrez vos “chats” avec le logiciel pdgin et le protocole OTR.

• L’envoi d’un mail chiffré est visible sur le réseau Internet. Si le régime ne peut accéder au contenu d’un email chiffré, il peut en connaître l’expéditeur et le destinataire. Attention donc lorsque vous envoyez un mail chiffré. Pensez à la situation de la personne qui en est le destinataire.

• Créez une ou deux adresses mails, non associées à votre média, et n’utilisez que celles-ci. Vous aurez ainsi la possibilité d’envoyer des mails de manière discrète, “noyé dans la masse” et de ne pas alerter les autorités sur le contenu potentiellement intéressant de votre email.

• Il est possible également de n’envoyer vos mails qu’à une seule adresse créée pour l’occasion. Un tiers de confiance situé à l’extérieur du pays et muni du mot de passe de cette boîte sera chargé d’envoyer les mails aux bons destinataires à partir d’une autre boîte mail. Cela permet de ne jamais dévoiler les destinataires de vos mails lorsque vous êtes à l’intérieur du pays.

En cas de coupure ou de ralentissement extrême d’Internet

Il n’est pas rare de voir la vitesse du réseau extrêmement dégradée lors de manifestations ou à l’approche d’événement importants. Le ralentissement ou les coupures du réseau durent peu de temps. Continuez à filmer ou à écrire et stockez votre travail sur une clé USB chiffrée (avec Truecrypt par exemple). Une clé USB est plus facile à dissimuler et à transporter qu’un ordinateur. Pour transmettre votre travail à votre rédaction, utilisez une connexion satellitaire.

Attention, l’utilisation d’une transmission satellitaire est aisément repérable. Ne restez pas trop longtemps immobile lors de la transmission de documents. Changez souvent d’endroit. Si vous devez transmettre de gros fichiers, faites-le en plusieurs fois. Des logiciels permettent de découper un fichier en plusieurs parties.

Téléphones portables

Votre téléphone portable est un outil qui contient et envoie un nombre important d’informations. Les deux principaux opérateurs de téléphonie mobile, Mobile Communication Company of Iran et Irancell, sont aux mains des Gardiens de la Révolution. En plus des données émises et reçues, votre téléphone ou smartphone conserve bon nombre d’informations, sur la carte SIM, sur sa mémoire interne et sur les éventuelles cartes mémoire insérées.

• Si votre téléphone le permet, verrouillez-le avec un mot de passe. Toute carte SIM dispose d’un code PIN par défaut. Changez-le et verrouillez votre carte SIM avec ce code.

• Si votre téléphone fonctionne avec le système d’exploitation Android, vous pouvez utiliser de nombreux outils pour chiffrer votre navigation Internet, vos chats, SMS et messages vocaux via les outils créés par le Guardian Project et Whispersys.

• Désactivez les fonctions de géolocalisation de vos applications. Informez cependant quelqu’un lors de vos déplacements.

• Si possible, ne conservez pas d’historique de navigation. Si vous vous situez dans un pays qui met en œuvre des moyens de surveillance pour les téléphones portables ou si vous pensez être surveillé de près à cause de vos activités, il est préférable de ne pas utiliser de téléphone portable pour communiquer. Préférez les rencontres en face-à-face.

• Si vous ne voulez pas vous séparer de votre téléphone portable même lors de rencontres sensibles, démontez la batterie avant de vous y rendre. Même sans carte SIM, les téléphones portables envoient de nombreuses informations aux tours relais avoisinantes permettant de les localiser (numéro IMEI, IMSI, TMSI, cellule réseaux). Des logiciels, IMSI catchers, permettent d’intercepter ces signaux et de repérer un possesseur de carte SIM identifié au préalable. Pour mémoire, il n’est pas possible d’enlever la batterie sur un Iphone.

Reporters sans frontières, 6 juin 2013

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Terreur répressive à Istanbul

Message d’Istanbul, nuit du 15 au 16 juin 2013 aux alentours de minuit :

Aujourd’hui, suite au discours extrêmement sectaire, violent et mensonger du premier ministre Recep Tayyip Erdoğan à Ankara, la police a commencé à attaquer vers 21 heures des milliers de personnes qui dînaient Place Taksim et au Parc Gazi. Il y avait des enfants de 4 ou 5 ans, des mères et des personnes âgées lors de k’attaque à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau. Selon les rapports, la police n’a pas autorisé les journalistes à faire leur travail ou à prendre des photos Parc Gezi.

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Enfants victimes de la terreur policière, Istanbul nuit du 15 au 16 juin

La police a aussi attaqué à coup de canons à eau les manifestants qui se sont réfugiés dans le célèbre hôtel Divan qui leur avait ouvert ses portes. Les gens disent qu’il y a des milliers de blessés dans l’hôtel. Les gens ont formé une chaîne humaine devant l’hôtel pour empêcher une attaque policière. Un autre rapport dit que les gens ne peuvent pas quitter l’hôtel parce que la police arrête tous ceux qui en sortent.

D’autres rapports indiquent que la police à fait fermer le métro et les liaisons par bateaux entre l’Europe et l’Asie pour empêcher que les gens viennent se joindre aux manifestations.  Il y a beaucoup d’enfants disparus, ou d’enfants qui ont été séparés de leurs familles. Les manifestants affrontent la police à Sıraselviler, Cihangir, Harbiye, et probablement autour de Dolmabahçe et Maçka. Ce qui se passe cette nuit est d’une brutalité inouïe, une véritable sauvagerie. C’est une sale guerre où seul un camp est armé. C’est de la terreur d’Etat.

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Enfant victime des gaz lacrymogènes, hôtel Divan, Istanbul

Toujours vers minuit : Des témoignages de manifestants rapportent souffrir de brûlures après avoir été arrosés par des cannons à eau… à se demander ce qu’ils mettent…

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Brûlures aux jambes suite aux tirs d’eau par la police (Istanbul, nuit du 15 au 16 juin)

Message reçu vers 2 heures du matin :

Je vais bien, mes amis aussi, du moins ceux que j’ai pu joindre. Istanbul vit un enfer. Ils cherchent à tuer la ville, la voie de sa population. La situation est terrible. La police a attaqué le parc alors qu’il y avait des milliers de personnes, dont des centaines de jeunes enfants, des personnes âgées, des handicapés et des animaux sans défense. Les gens ont été gazés sans pitié. Des centaines de personnes se sont réfugiées à l’Hôtel Divan, qui a toujours ouvert ses portes aux manifestants. C’était l’enfer. Le gaz entrait dans l’hôtel en même temps que les manifestants. On nous a dit d’aller en salle de conférence en bas des escaliers. Il y avait beaucoup d’enfants et beaucoup de personnes blessées. C’était terrible. Des scènes comme dans un film d’horreur. C’était difficile de respirer, nos peaux nous brûlaient, il faisait très chaud, nous suions comme des fous, les gens pleuraient, s’évanouissaient, vomissaient, appelaient à l’aide… Après une heure et demi, on nous a dit qu’il était sur de fuir vers Harbiye. Nous sommes passés devant des centaines de policiers et beaucoup de véhicules de combat en marche vers Nisantasi. Les gens sont descendus dans les rues contre cette barbarie, criant des slogans et tapant des casseroles. Deux de mes tantes étaient dans la rue, trempées, suite aux tirs d’un canon à eau ; elles ont la soixantaine bien passée et ont été jetée contre le mur par l’eau. Comme d’autres jours avant, Kizilay, le croissant rouge turc, refusait de transporter les blessés, et des sources très fiables (des docteurs) m’ont rapporté les faits. Les docteurs d’un petit hôpital privé ont dû payer une compagnie privée pour faire transporter une personne gravement blessée qui a pu ainsi survivre. C’est un scandale. Nous vivons dans un Etat policier. La police a arrêté 49 avocats en investissant le Palais de Justice l’autre jour. Maintenant ils essayent d’arrêter tout docteur ou toute infirmière qui aide les manifestants blessés. Le gouvernement et le gouverneur d’Istanbul continuent de parler de « groupes marginaux ». Le masque de la démocratie et de l’État de droit est tombé dans ce pays. Priez pour nous et diffusez l’information.

Solidarité ouvrière, 16 juin 2013 – 6h30

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[Bientôt la lutte finale en Syrie ?] Défections dans l’état-major des El-Assad

Plus de 70 officiers, dont 6 généraux et 22 colonels, ont déserté les rangs de l’armée fidèle au président syrien Bachar el-Assad au cours des dernières trente-six heures pour rejoindre la Turquie voisine, a-t-on appris aujourd’hui de source officielle turque. (…)

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/Syria15juin00.jpghttp://juralib.noblogs.org/files/2013/06/Syria15juin01.jpghttp://juralib.noblogs.org/files/2013/06/Syria15juin02.jpghttp://juralib.noblogs.org/files/2013/06/Syria15juin03.jpg

AFP (15 juin 2013, 16h53)

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[Révolution syrienne] « Quoi que vous fassiez, vous ne pourrez jamais tuer ceux qui vivent à nouveau »

Syrie. Les manifestations hebdomadaires dénoncent le « projet iranien » et les exécutions sommaires

Les Comités Locaux de Coordination indiquent que, sous le slogan « Le projet safavide menace la Oumma », des Syriens ont manifesté, vendredi 14 juin, dans la plupart des villes et villages de Syrie. Dans les messages adressés au monde, ils ont condamné « le silence de la communauté internationale, beaucoup plus préoccupée par ses intérêts que par la mort et les destructions qui affectent l’ensemble du territoire syrien ».

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« Chaque État a un projet en Syrie.
Nous n’accepterons que le nôtre » (Qadmous)

Choqués par l’assassinat à Alep du jeune Mohammed « Salmo » Qatta, que toutes les forces de la révolution syrienne avaient aussitôt dénoncé, les révolutionnaires ont fermement « réprouvé les crimes commis par certains individus, qu’il s’agisse d’arrestations ou d’exécutions sommaires, alors que c’est précisément pour dénoncer ce genre de comportements que le peuple syrien tout entier, las d’être maltraité et méprisé, s’est dressé contre le régime en place ».

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« Mohammed Salmo… Quoi que vous fassiez, vous ne pourrez jamais tuer ceux qui vivent à nouveau » (Masyaf)

Ce faisant, les révolutionnaires ont une nouvelle fois affirmé, à la face du monde entier, qu’ils n’étaient pas prêts à garder le silence sur quelque faute que ce soit et qu’ils ne laisseraient personne reproduire sans les dénoncer les erreurs du Parti Baath. Elles avaient conduit la Syrie à la crise dans laquelle elle se débattait aujourd’hui.

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« Les exécutions sommaires sont des pratiques baathistes. Notre révolution est celle de la liberté et du droit » (Douma)

À l’initiative des comités de coordination, les habitants de plusieurs localités des gouvernorats de Daraa, Damas campagne, Hama, Tartous, Idlib et Deïr al-Zor, ont également fait le serment de « maintenir au plus haut le moral de leur révolution, qui est celle de la liberté et de la dignité ». Ils ont « promis de ne jamais oublier les prisonniers ». Ils ont enfin redit leur conviction que « la liberté prévaudra bientôt en Syrie, dont le sol a été abreuvé par le sang des martyrs morts pour cette cause ».

Ignace Leverrier, blog « Un œil sur la Syrie » toléré par LeMonde.fr, 15 juin 2013

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[Lille, mercredi 19 juin] Rencontre-discussion autour de la répression policière dans les quartiers populaires

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/107.jpgNi oubli ! Ni pardon ! La police assassine !

Rencontre/discussion autour de la répression policière dans les quartiers populaires
À l’Insoumise le mercredi 19 juin à 19h
10 rue d’Arras à Lille

Avec Mogniss Abdallah auteur de Rengainez, on arrive et fondateur de IM’média

Mais surtout avec des familles et amis des victimes de la police :

Lahoucine Aït Omghar à Montigny-en-Gohelle
Hakim Djelassi à Lille
Amine Bentounsi à Noisy-le-Sec
Wissam El Yamni à Clermont-Ferrand

Et avec la participation de Résistons ensemble (Paris)

L’objectif est simple, discuter, écouter, comprendre mais surtout s’organiser ensemble contre l’impunité policière.

Le C.R.I.M.E (Contre la Répression des Individus et des Mouvements d’Émancipation)

Mailing, 14 juin 2013

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