[Notre-Dame-des-Landes] Nouvelle occupation sur la Zone À Défendre

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Jeudi 29 août 2013 soir la maison la plus proche du carrefour de la Saulce, le moulin de Rohanne, a été abandonnée par ses anciens propriétaires. Des occupantEs vigilantEs l’ont immédiatement réouverte et investie. Depuis ce moment cette maison a retrouvé une nouvelle vie. Un courrier a été envoyé à AGO (Aéroport Grand Ouest), le nouveau propriétaire, pour lui signifier l’occupation. Celle ci durant depuis plus de 48h toute intervention policière est désormais illégale. Les habitantEs de la ZAD restent vigilantEs et prêtEs à défendre cette maison.

Zone à défendre, 2 septembre 2013

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[Colombie] « La grève nationale n’existe pas »

GRÈVE GÉNÉRALE ILLIMITÉE EN COLOMBIE « POUR VIVRE BIEN » DEPUIS LE 19 AOÛT 2013 :

Une grève générale a débuté en colombie le lundi 19 août 2013. Le mouvement est maintenant déclaré illimité dans le temps.

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Bogota, 29 août

Extrait de la déclaration des prisonniers « politiques et sociaux » de la prison de PALO GORDO (GIRON/SANTANDER) :

« Aujourd’hui 19 août a démarré sur tout le territoire national une grève préparée entre autres par des paysans, des camionneurs, des mineurs, des travailleurs de la santé, des populations rurales, des étudiants, des syndicats, des minorités ethniques. Tous exigent la même chose : l’intégration sociale, des garanties concernant le travail, des services sociaux, la sécurité alimentaire et tout ce qui est nécessaire pour vivre bien. »

Pour plus d’infos (en espagnol) : http://www.anarkismo.net/article/26030
http://www.youtube.com/watch?v=0oY5nhVN8eU
http://www.youtube.com/watch?v=qGuNihEq2Qo
http://www.youtube.com/watch?v=LR6hqYeM2Qo
http://www.youtube.com/watch?v=-c8SaXgOKDY
http://www.youtube.com/watch?v=4BGpUWgDd3E (au nom du père du fils et du saint esprit amen)

La police vole de la nourriture :
http://www.youtube.com/watch?v=4ysFtbhaGgg

La police tire sur une famille dans sa maison :
http://www.youtube.com/watch?v=HqsuGsF33Yw&feature=c4-overview&list=UUpocEQPuXrpsP4CRdbM_FEg

Qui nous protège de l’ESMAD ?
http://www.youtube.com/watch?v=fmMHIey5rHU&list=UUpocEQPuXrpsP4CRdbM_FEg

Par courriel, 25 août 2013

 

En Colombie, une révolte à mains nues

Récit. Alors que les paysans se soulèvent dans tout le pays, la guérilla des Farc se rapproche d’un accord de paix.

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Des fermiers colombiens bloquent un axe routier dans le centre du pays, jeudi.

Une grève « sans magnitude ». C’est ainsi que le président libéral Juan Manuel Santos avait qualifié, il y a dix jours, la mobilisation des paysans colombiens qui venait de débuter : les barrages promis n’avaient pas eu d’effet, le gros des agriculteurs étaient restés chez eux. Aujourd’hui, le chef de l’État a ravalé ses paroles. Les laissés-pour-compte de la croissance colombienne, cultivateurs de pommes de terre en poncho de laine, éleveurs de vaches laitières, producteurs d’oignons ou de manioc, sont descendus en masse dans les rues, rage au ventre, et ont bloqué une trentaine d’axes aux quatre coins du pays. « Nous sommes ruinés, et le gouvernement nous a abandonnés », justifiait ce week-end un manifestant sur un barrage du Boyacá. Ce département andin d’ordinaire paisible, proche de la capitale, Bogotá, est devenu le théâtre d’affrontements entre la police anti-émeute et les cultivateurs qui, armés de pierres et profitant des pentes escarpées, ont multiplié les descentes sur les routes.

Trêve. Vendredi, plusieurs accès ont été bloqués aux portes de la capitale. La violence des coups échangés — au moins 175 personnes ont été arrêtées — a finalement poussé les manifestants et le pouvoir à rechercher une trêve. Le Président est allé constater lui-même la « magnitude » du mouvement dans le Boyacá, et des négociations avec les paysans des régions les plus touchées ont enfin débuté lundi. Pendant dix jours, les autorités avaient dénoncé la présence d’« infiltrés » de la guérilla dans les rangs des manifestants. Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, extrême gauche), elles aussi en cours de négociation avec le pouvoir depuis dix mois à Cuba, sont accusées d’avoir introduit des explosifs et mené des attaques au sein des manifestations.

Dimanche, un syndicaliste agraire a été arrêté pour complicité supposée avec le groupe armé. « Même si nous respectons et apprécions les avancées qui peuvent se faire à La Havane, nous sommes un mouvement autonome », a clarifié Eberto Díaz, président du mouvement paysan Fensuagro. Même si la plupart des militants refusent leur soutien, dans un pays où ils n’auraient l’appui que de 4% de la population, les négociateurs des Farc semblent se réjouir de ce qu’ils appellent un « tsunami social ». Les revendications paysannes coïncident en bonne partie avec leur discours : rejet des traités de libre-échange « inéquitables » et de l’agro-industrie, protection des petits producteurs, meilleures utilisation et répartition des terres…

L’ampleur des manifestations, et l’inédit concert de casseroles donné en solidarité avec les paysans, lundi soir, dans le centre de Bogotá, leur donne un peu d’oxygène à la table des négociations, à un moment où l’armée continue de rogner leur capacité militaire. Deux commandants rebelles expérimentés ont été abattus ce mois-ci dans la région de cordillères du Cauca, un des derniers bastions de la guérilla. « Cela fait six à sept ans qu’elle perd des cadres importants et des régions d’influence, rappelle l’analyste Luis Eduardo Celis, qui suit les négociations de près. Cela ne la fera pas s’effondrer à court terme, mais elle s’en ressent, évidemment. » Ainsi, la mort de 14 soldats dans une embuscade, samedi, dans le département pétrolier de l’Arauca, n’a pas empêché la mort presque simultanée d’un commandant des Farc dans le même secteur.

Telenovela. Sur le tapis vert, à La Havane, le processus de paix a vécu vendredi une première crise aux allures de telenovela. En raison des divergences sur le mode d’approbation par les Colombiens de l’éventuel accord de paix — le pouvoir veut un référendum et les Farc une Assemblée constituante —, les deux parties ont menacé d’une « pause » dans les discussions, pour la première fois depuis novembre. Les négociateurs ont finalement repris normalement leur dialogue lundi, une fois les effets de manche retombés.

« Les deux camps sont vraiment décidés à avancer », assure Luis Eduardo Celis, pour qui un accord partiel sur la participation politique des rebelles devrait être annoncé en septembre, deux mois après un premier texte conclu sur la question des terres. Un pas symbolique a été franchi la semaine dernière, avec la reconnaissance par les Farc de leur part de responsabilité dans le conflit. L’État avait fait le premier pas en juillet, quand le Président avait accepté la responsabilité de l’État, « parfois par omission, parfois par action directe », dans de « graves violations des droits humains ».

Tandis que ce processus avance malgré les soubresauts à La Havane, les paysans continuaient hier de se mobiliser dans plusieurs régions du pays. « La Colombie passe du conflit armé à l’expression de la contestation sociale », constate l’analyste Ariel Avila, qui ajoute, à l’attention du pouvoir : « Cela fait partie de la démocratie, il ne faut pas en avoir peur. »

Leur presse (Michel Taille, correspondant de Liberation.fr à Bogotá, 27 août 2013)

 

La grève des agriculteurs gagne du terrain en Colombie

Depuis plus d’une semaine, des dizaines de milliers d’agriculteurs coupent des routes en Colombie pour réclamer notamment des prix-planchers et la baisse du coût du carburant. Après les mineurs et les chauffeurs routiers, ils ont reçu hier soir le soutien de citadins, essentiellement des jeunes étudiants, raconte El Universal. Des « cacerolazos » — manière typique de manifester en Amérique latine en tapant sur des casseroles — ont eu lieu à Bogota et dans plusieurs villes du pays. Des Colombiens sont donc descendus dans la rue pour faire du bruit afin « faire savoir au président Santos qu’il y a bien une grève » dans le pays, a raconté l’un des participants à El Heraldo. Car pour le chef de l’État, « la grève nationale n’existe pas ». Des propos tenus dimanche et rapportés par le quotidien colombien.

Alors l’idée est née sur les réseaux sociaux d’organiser une manifestation sonore mais pacifique, dans tout le pays, au même moment, explique El Espectador. Et celui qui ne peut pas descendre dans la rue, qu’il crie sa colère depuis sa fenêtre. Consigne des organisateurs relayée par le journal. À l’origine du mouvement, il y el Partido del tomate — le parti de la tomate — qui se définit sur twitter comme le parti des Indignés colombiens. Des Indignés qui ont voulu « alerter le gouvernement sur la nécessité de trouver une solution de toute urgence à cette grève », précise le journal car « on est arrivé à un point où aucune des deux parties ne veut céder », prévient l’un des responsables du rassemblement.

Il faut dire que cette grève qui n’a donc pas lieu, selon Juan Manuel Santos, a déjà fait 5 morts. Bilan dressé par El Espectador. Des centaines de policiers anti-émeutes ont été déployés partout dans le pays, raconte la BBC, et des affrontements ont éclaté au niveau des barrages routiers ou lors de manifestations. Particulièrement touchée, la province de Bocaya, dans le centre, où des écoles et des magasins ont été fermés, détaille la radio britannique. Des députés locaux ont même dénoncé le comportement des forces de l’ordre devant les Nations unies, rapporte El Espectador.

Juan Manuel Santos a finalement dû reconnaître que cette grève existe bien et des négociations vont débuter aujourd’hui. Mais on se demande si elles vont vraiment servir à quelque chose. Certes Juan Manuel Santos semble prêt à faire des concessions. Comme l’écrit El Espectador, il est revenu sur ses propos, reconnaissant avoir dit des « âneries ». Ensuite, il a admis que le gouvernement n’avait pas tenu ses promesses envers les agriculteurs et que leurs revendications étaient justes. Il a même dit hier, souligne El Universal, qu’ils avaient eu raison de manifester. Difficile de ne pas faire le lien entre ce changement d’attitude et la présidentielle à venir, en mai 2014 alors que comme le fait remarquer El Espectador, la campagne se prépare.

« Le dialogue commence entre le gouvernement et les paysans », résume donc ce matin El Universal. Mais en réalité, ces négociations ne débutent que dans trois provinces du pays alors que certaines organisations paysannes réclament une discussion au niveau national. Et puis si certaines revendications peuvent être satisfaites assez facilement, reste la question du Traité de libre échange avec les États-Unis au cœur de la contestation. Les paysans disent subir la concurrence des produits importés. Mais on voit mal comment Juan Manuel Santos pourrait revenir sur cet accord.

D’ailleurs si les négociations débutent aujourd’hui, les protestations elles ne faiblissent pas. Les salariés du secteur pétrolier vont même se joindre au mouvement à partir de ce matin. Information révélée par El Colombiano. Grève de 24 heures alors que cela faisait plus d’un an qu’il n’y avait pas eu d’arrêt de travail dans ce secteur, souligne le journal.

Cette mobilisation du monde agricole est nouvelle en Colombie. Mais elle était prévisible. À lire dans les colonnes de El Espectador, le point de vue du maire de Bogota, Gustavo Petro, qui dit que ce mouvement de ras-le-bol est logique, qu’il avait lui-même mis en garde l’ancien président Uribe au moment du vote du Traité. « Je lui avais dit de ne pas le signer parce qu’il allait détruire les champs de nos agriculteurs », écrit-il.

Selon lui, si la colère des paysans s’exprime aujourd’hui, c’est à cause « de l’affaiblissement des mouvements paramilitaires et du démantèlement de l’insurrection armée ». « Les mouvements civils et citoyens ont été écrasés par les fusils, l’insurrection armée et ensuite les mouvements paramilitaires. »

Le ministre délégué au Conseil social, Luis Eduardo Garzon, le reconnaît lui-même. les choses sont en train de changer en Colombie. Il faut arrêter de dire que le mouvement est infiltré. Réthorique classique en Colombie où chaque mouvement de protestation serait en fait manipulé par la guérilla. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, estime Garzon. Comme le résume El Espectador, « alors qu’on est en plein milieu des négociations avec les Farc on assiste à un processus nouveau dans lequel il y a beaucoup de composantes politiques différentes. »  Et de détailler : « Il y a ceux qui veulent tirer profit dans les urnes de ces mobilisations ; d’autres qui s’opposent à tout prix au président Santos ; et enfin ceux qui veulent instrumentaliser politiquement les négociations avec les Farc. » On aurait envie d’ajouter qu’il y a aussi le peuple colombien qui s’est mobilisé hier : « Politiciens, ouvrez vos parapluies ; il va pleuvoir des tomates », prévient le parti des tomates, les Indignés de Colombie.

Leur presse (Marine de La Moissonnière, FranceCulture.fr, 27 août 2013)

 

Violences policières en Colombie

Les manifestations de paysans qui font rage en Colombie depuis une dizaine de jours offrent leurs lots d’images choquantes. Une vidéo envoyée par un de nos Observateurs montre des policiers anti-émeute tabasser trois hommes dans une station-service, en marge des défilés de protestation.

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VOIR LA VIDÉO

La séquence de 3 minutes a été filmée discrètement par notre Observateur avec son téléphone portable. Elle s’ouvre sur l’arrivée d’une horde de policiers dans une station-service à proximité de la bourgade de Guachata, une ville située à une centaine de kilomètres au nord de Bogota, la capitale colombienne. L’ambiance est électrique. Près d’une pompe, on découvre trois hommes, des civils, allongés à plat ventre en train de se faire rouer de coups de pied et de coups de matraque alors qu’ils ne semblent pas opposer de résistance. La scène dure une cinquantaine de secondes, jusqu’à ce que les policiers décident de partir.

Si les circonstances qui ont conduit à cette violence n’ont pas encore été élucidées, la police nationale, contactée par France 24, condamne ce débordement et assure qu’une enquête interne est en cours pour démasquer leurs auteurs.

Une vive tension règne depuis 11 jours en Colombie. Un mouvement de contestation a été lancé par les paysans pour exiger du gouvernement des garanties leur permettant de vivre dignement de la culture de la terre, notamment l’établissement de prix plancher pour certains produits ainsi que la baisse des prix des intrants agricoles (les différents produits apportés aux terres et aux cultures).

Dès le deuxième jour de mobilisation, le mouvement a été rejoint par d’autres corps de métier. Désormais, plusieurs dizaines de milliers de camionneurs militent à leur tour pour une baisse des prix des carburants tandis que des milliers de petits exploitants miniers se sont regroupés en certains points du pays pour exiger la régularisation de leurs activités.

Jeudi, un cortège composés d’ouvriers, d’étudiants, d’enseignants et de professionnels de la santé, ont manifesté à Bogota et Medellin, les deux principales villes du pays, pour soutenir les agriculteurs dans leur combat. Des manifestations qui ont été émaillées de violents heurts entre protestataires et forces de l’ordre.

Face à la grogne qui se fait de plus en plus pressante et ses conséquences directes dans la vie quotidienne – des pénuries de biens agricoles commencent à se faire sentir à Bogota suite au blocage des routes par les paysans –, les autorités colombiennes ont annoncé plusieurs propositions pour sortir d’une crise qui a déjà fait deux morts (un policier et un manifestant) et quelque 350 blessés.

« Les policiers ont agi de sang-froid »

John Cesar, l’auteur de la vidéo, travaille dans une entreprise d’import-export de charbon à Guacheta. Il était sur place pour des raisons professionnelles.

J’ai réalisé cette vidéo le 21 août sur les coups de midi. La scène se déroule dans une station-service située à environ deux kilomètres d’une petite ville qui s’appelle Guacheta, dans le département de Cundinamarca. [Cette région de Bogota est l’une des plus touchées par les mouvements de colère paysans].

Dans la matinée, des affrontements ont eu lieu entre paysans et forces de l’ordre. Des barrages ont été érigés pour bloquer les routes [à 33″ sur la vidéo, on aperçoit des arbres couchés pour barrer la route]. Au moment où je filme, le calme est revenu. Tout le secteur est quadrillé par les hommes de la ESMAD [Escuadrón Móvil Antidisturbios, l’unité antiémeute de la police].

« Les manifestants sont décrits comme des révolutionnaires enragés »

Pourtant, cela ne les empêche pas de régler leur compte à trois personnes sans défense, des paysans. Pour quelle raison ? Je n’en sais rien. L’agitation était beaucoup plus forte avant que je filme. Au moment où il tabasse les civils, la plupart des manifestants avaient déjà été dispersés par des gaz lacrymogènes [encore audibles dans la vidéo]. Les policiers n’ont pas d’excuse, ils agissent de sang-froid. Ils contrôlent la situation mais se livrent à cette agression purement gratuite. D’après quelques amis agriculteurs, un des hommes passés à tabac a des lésions au niveau d’un œil.

En filmant la scène, j’avais très peur, j’ai essayé d’être le plus discret possible. J’ai sûrement pris des risques mais je voulais que l’on voie la brutalité policière. Certains abusent de leur pouvoir en faisant croire qu’ils ne font que rétablir l’ordre, qu’ils assurent la sécurité de la population… Ils dépeignent les manifestants comme des révolutionnaires enragés, des fauteurs de troubles qui menacent l’équilibre de la société mais regardez dans quel état économique se trouve la Colombie.

En Colombie, la ESMAD a une réputation sulfureuse. De nombreuses vidéos circulent sur les réseaux sociaux pour dénoncer leurs bavures à l’égard de la population. Il y a quelques années, un documentaire a été réalisé pour montrer l’ampleur du phénomène.

Leur presse (Observers France 24, 30 août 2013) via Solidarité ouvrière

 

Colombie : L’armée déployée dans Bogota

Le président colombien, Juan Manuel Santos, a ordonné vendredi à l’armée de se déployer de manière visible à travers Bogota, à la suite de violentes manifestations paysannes qui ont semé le chaos dans la capitale et fait deux morts.

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Les manifestants protestent contre la politique agricole et commerciale du gouvernement, qui, selon eux, entraîne une paupérisation de leur secteur d’activité. Les étudiants ont rejoint leur mouvement.

« Il est inacceptable, inacceptable que les actes de quelques-uns aient des retombées sur la vie de la majorité », a déclaré le chef de l’État, à l’issue d’un conseil des ministres tenu durant la nuit au palais présidentiel.

« Hier, j’ai ordonné la militarisation de Bogota, et je ferai de même dans tout autre région où la présence de l’armée s’imposera », a-t-il ajouté.

« Aucune manifestation, aussi juste soit sa cause, ne justifie qu’il y ait des morts », a-t-il averti en assurant : « Nous ne laisserons pas ces voyous s’en tirer comme ça ».

Le président colombien a pris la mesure des événements après pratiquement deux semaines de blocage des routes et d’affrontements avec la police, qui se sont étendus jeudi à d’autres villes que Bogota.

La police a tiré des gaz lacrymogènes dans le centre de Bogota et un couvre-feu a été instauré dans trois quartiers densément peuplés de la capitale pour contrôler les troubles.

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Leur presse (Les Échos, 30 août 2013) via Solidarité ouvrière

 

Colombie : la force de la grève nationale agraire

Des milliers de personnes se sont rassemblées sur les places de plusieurs villes colombiennes pour apporter leur soutien à la grève nationale agraire. Jeudi 29 août, à Bogota, la manifestation a commencé dans le calme avant de dégénérer dans le centre-ville, donnant lieu à des affrontements entre quelques manifestants et la police antiémeute. Les négociations entre le gouvernement et le secteur agricole ont débouché sur le déblocage de certains axes du pays.

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La grève nationale agraire, qui a débuté le 19 août, a bloqué plusieurs routes de Colombie. Des négociations ont été proposées par le gouvernement du président Juan Manuel Santos et des représentants paysans afin de trouver un accord. Parmi les revendications, le secteur agricole exige le soutien de la grève nationale agraire, l’annulation de l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange entre la Colombie et les États-Unis (TLC), et la reconnaissance de la non-conformité de la Résolution 970. Cette résolution, approuvée en 2010 par l’Institut Colombien de l’Agriculture, limite le droit des paysans à cultiver leurs propres semences pour les réutiliser et, au contraire, les autorise à utiliser les semences « légales » qui peuvent être génétiquement contrôlées par des multinationales comme Monsanto, Dupont et Sygenta.

Voilà quelques exemples des revendications sociales auxquelles le gouvernement colombien doit aujourd’hui faire face. Fortes du soutien des étudiants et des enseignants, les exigences des secteurs du riz, du papier, des transports routiers, du café, de la santé et des industries laitières et minières ont investi les rues de la capitale colombienne.

MOBILISATION À BOGOTA

La manifestation de jeudi a démarré dans le calme avant de finir par des affrontements dans le centre-ville de Bogota. Sur les réseaux sociaux, les citoyens se sont fortement mobilisés.

Dans la matinée, quelques universités ont suspendu les cours. Ainsi, les manifestants étaient majoritairement des étudiants qui, brandissant des pancartes anti-impérialistes, parfois vêtus de ponchos (tenue caractéristique des paysans), se mobilisaient avec ferveur dans les rues de Bogota jusqu’à arriver sur la place Bolivar, dans le centre historique de la capitale. Dans un état d’esprit pacifique, ils ont pu apprécier des danses, des chants et des spectacles. De plus, ils ont scandé quelques revendications : « Ne reste pas indifférent, rejoins le défilé, ton grand-père est paysan, et tu es ouvrier », « (…) et oui nous la réclamons, et oui nous la revendiquons, une Colombie libre et souveraine », « La grève nationale agraire est une réalité », démentant les affirmations du chef d’État qui assurait quelques jours auparavant : « La grève nationale agraire n’existe pas ».

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La manifestation est arrivée sur la place Bolivar, qui a accueilli quelque 8000 personnes. Là, des leaders des secteurs présents ont prononcé quelques discours. De leur côté, les porte-paroles de la Table élargie nationale étudiante (MANE) ont souligné l’importance de la mobilisation étudiante dans le mouvement. « Le mouvement étudiant soutient les revendications des camarades paysans, des ouvriers dans les industries de pétrole et de transport routier, et de tous les secteurs qui se mobilisent en Colombie. Nous, la jeunesse, serons au cœur du changement. La MANE présente une nouvelle Loi alternative d’Éducation Supérieure qui reconnaît l’éducation en tant que droit », a affirmé Álvaro Forero.

Un paysan explique sa position au Journal International. « Aujourd’hui, nous nous mobilisons parce que le gouvernement du président Santos détruit nos campagnes, et que les paysans doivent payer trop cher pour cultiver les produits de la terre. C’est une révolte contre tous les propriétaires fonciers, qui ont tous les droits sur nos terres, pour qu’une réforme agraire voie vraiment le jour en Colombie. Il y a beaucoup de paysans pauvres qui ne possèdent même par un centimètre carré de terrain » affirme José Romero, ouvrier dans l’industrie du papier dans le département de Cundinamarca. « Les étudiants luttent pour une éducation gratuite, pas pour une intensification de la guerre. Dans les campagnes, la faim, l’inanition et la violence tuent les paysans », ajoute-t-il.

Dans l’après-midi, près de la place Bolivar, la violence des affrontements entre des personnes cagoulées et la police antiémeute a pris au piège les manifestants. Une pluie de gaz lacrymogènes a suivi. La majorité des personnes présentes a fui la place pour se mettre à l’abri. Des dégâts ont été causés sur le mobilier urbain, les locaux commerciaux et sur le réseau de transport en commun, le Transmilenio. Selon le maire de Bogota, Gustavo Petro, le bilan dans la capitale est de 2 morts et 200 blessés.

Au cours de la journée, la grève a également trouvé un écho sur les réseaux sociaux. De nombreux citoyens, connectés à Internet, ont partagé leur opinion et leurs photos sur Twitter avec les hashtags : #19A (#19août), #YoMePongoLaRuana (#JePorteUnPoncho), #LoQueEsConLosCampesinosEsConmigo (#AvecLesPaysansDoncAvecMoi), #ParoAgrarioNacional (#GrèveNationaleAgraire), #ElParoNoHaMuerto (#LaGrèveNEstPasFinie). Sur Facebook, des groupes de mobilisation et de collectifs ont publié des vidéos et des caricatures représentant la colère des manifestants contre la police antiémeute, accusée d’avoir agressé plusieurs personnes.

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DÉBLOCAGE DES AXES

Vendredi, le centre-ville de Bogota portait encore les stigmates de la veille. Soacha, une commune de la banlieue de la capitale, a été éprouvée par les débordements des manifestations. Face à la grogne, le président Juan Manuel Santos a décidé de renforcer la sécurité à Bogota et sur les grands axes, en mobilisant 50’000 militaires. De plus, des récompenses ont été promises à toute personne en mesure de fournir des informations sur les casseurs.

Dans la soirée, une manifestation bruyante a été organisée. Quelque 1000 personnes sont sorties dans la rue en chantant, munies de cymbales, de sifflets et de pancartes, pour reprendre de façon pacifique, du parc national jusqu’à la place Bolivar, les revendications du jeudi.

Pendant ce temps, le gouvernement et le secteur agricole n’ont pas trouvé d’issue à la grève nationale agraire. Dans la matinée, les négociations ont permis le déblocage des axes occupés, afin de pouvoir acheminer dans les autres régions les aliments qui n’ont pas pu circuler ces deux dernières semaines.

Leur presse (Le Journal International, 1er septembre 2013) via Solidarité ouvrière

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[Besançon] Rentrée libertaire du 21 au 29 septembre 2013

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[Révolution syrienne] La vie et l’œuvre de l’anarchiste Omar Aziz, son impact sur l’auto-organisation dans la révolution syrienne

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[Révolution syrienne] The life and work of anarchist Omar Aziz, and his impact on self-organization in the Syrian revolution

http://juralib.noblogs.org/files/2013/08/013.jpgOmar Aziz (fondly known by friends as Abu Kamal) was born in Damascus. He returned to Syria from exile in Saudi Arabia and the United States in the early days of the Syrian revolution. An intellectual, economist, anarchist, husband and father, at the age of 63, he committed himself to the revolutionary struggle. He worked together with local activists to collect humanitarian aid and distribute it to suburbs of Damascus that were under attack by the regime. Through his writing and activity he promoted local self-governance, horizontal organization, cooperation, solidarity and mutual aid as the means by which people could emancipate themselves from the tyranny of the state. Together with comrades, Aziz founded the first local committee in Barzeh, Damascus. The example spread across Syria and with it some of the most promising and lasting examples of non-hierarchical self organization to have emerged from the countries of the Arab Spring.

In her tribute to Omar Aziz, Budour Hassan says, he “did not wear a Vendetta mask, nor did he form black blocs. He was not obsessed with giving interviews to the press … [Yet] at a time when most anti-imperialists were wailing over the collapse of the Syrian state and the “hijacking” of a revolution they never supported in the first place, Aziz and his comrades were tirelessly striving for unconditional freedom from all forms of despotism and state hegemony.” [Budour Hassan, ‘Omar Aziz: Rest in Power’, 20 February 2013]

Aziz was encouraged by the revolutionary wave gripping the country and believed that “ongoing demonstrations were able to break the dominance of absolute power”. [Omar Aziz, ‘A discussion paper on Local Councils,’ (in Arabic)] But he saw a lack of synergy between revolutionary activity and people’s daily lives. For Aziz it didn’t make sense to participate in demonstrations demanding the overthrow of the regime whilst still living within strict hierarchical and authoritarian structures imposed by the state. He described such division as Syria being subject to the overlapping of two times “the time of power” which “still manages the life activities”, and “the time of Revolution” belonging to the activists working to overthrow the regime. [Ibid.] Aziz believed that for the continuity and victory of the revolution, revolutionary activity needed to permeate all aspects of people’s lives. He advocated for radical changes to social organization and relationships in order to challenge the foundations of a system based on domination and oppression.

Aziz saw positive examples all around him. He was encouraged by the multiple initiatives springing up throughout the country including voluntary provision of emergency medical and legal support, turning houses into field hospitals and arranging food baskets for distribution. He saw in such acts “the spirit of the Syrian people’s resistance to the brutality of the system, the systematic killing and destruction of community”. [Ibid.] Omar’s vision was to spread these practices and he believed the way to achieve this was through the establishment of local councils. In the eighth month of the Syrian revolution, when wide-spread protests against the regime were still largely peaceful, Omar Aziz produced a discussion paper on Local Councils in Syria where he set out his vision.

In Aziz’s view the Local Council was the forum by which people drawn from diverse cultures and different social strata could work together to achieve three primary goals; to manage their lives independently of the institutions and organs of the state; to provide the space to enable the collective collaboration of individuals; and activate the social revolution at the local, regional and national level.

In his paper Aziz lists what he thinks the core concerns of the local councils should be:

1. the promotion of human and civil solidarity through improving living conditions especially through provision of safe housing to the displaced; providing assistance, both psychological and material to the families of the wounded or detainees; providing medical and food support; ensuring the continuity of educational services; and supporting and coordinating media activities. Aziz notes that such acts should be voluntary and should not be a substitute for family or kin support networks. He believed it would take time for people to feel comfortable outside of the provision of state services and adjust their social behavior to be more cooperative. Aziz believed the council’s role should be kept to a minimum allowing for the development of unique community initiatives.

2. the promotion of cooperation including building local community initiatives and actions and promoting innovation and invention which Aziz saw as being stifled by half a century of tyranny. The local council would be the forum through which people could discuss the problems they face in life and their daily conditions. The local council would support collaboration and allow people to devise appropriate solutions to the problems they faced including on issues relating to infrastructure, social harmony and trade, as well as issues that required solutions external to the local community. Aziz also saw a key role as being the defense of territory in rural and urban areas that had been subject to expropriation and acquisition by the state. He rejected the urban expropriation of land and marginalization and displacement of rural communities, which he saw as a method used by the regime to enforce its policy of domination and social exclusion. Aziz believed it necessary to ensure access to land which can satisfy the necessities of life for all and called for a rediscovery of the commons. He was realistic but optimistic. He noted that “it is clear that such acts apply to safe locations or areas quasi- ‘liberated’ from power. But it is possible to assess the situation of each area and determine what can be achieved.” Aziz advocated for horizontal linkages to be made between councils to create linkages and interdependence between different geographic regions.

3. the relationship with the Free Syrian Army (FSA) and the interrelation between protection and defence of the community and the continuity of the revolution. Aziz believed that it was essential to coordinate between the popular civil and popular armed resistance. He saw the role of the FSA as to ensure the security and defence of the community particularly during demonstrations, support securing lines of communications between regions, and provide protection for the movement of people and logistical supplies. The role of the council would be to provide food and housing for all members of the FSA and coordinate with the FSA on security for the community and the defence strategy for the region.

4. the composition of local councils and organizational structure. Aziz saw a number of challenges facing the formation of multiple local councils. The first was the regime, which repeatedly stormed cities and towns in order to paralyze the movement, isolate the people in enclaves, and prevent cooperation. Aziz argued that to respond to such onslaughts by the state, mechanisms of resistance needed to remain flexible and innovative. Councils would have to scale up or down according to need and adapt to power relations on the ground. He believed this flexibility was essential for the community’s desire for freedom to be realized. He also saw the challenge in encouraging people to practice a way of life and social relationships which were new and unfamiliar. Also service provision needed to be maintained and it was necessary to find a way to get an independent source of power in the face of cuts, as well as supporting the development of economic and social activities. For this reason he believed local council members should include social workers and people with expertise in various social, organizational and technical fields who have both the respect of the people and a potential and desire to work voluntarily. For Aziz the organizational structure of the local council is a process that begins with the minimum required and should evolve depending on the level of the transformation achieved by the revolution, the balance of power within a given area, and relationship with neighboring areas. He encouraged local council’s to share knowledge, learn from the experience of other councils and coordinate regionally.

5. the role of the National Council is to give legitimacy to the initiative and gain the acceptance of activists. It should seek funding in order to carry out necessary work and cover expenses which it may not be possible to be cover at the regional level. The National Council would facilitate coordination between regions in order to find common ground and foster closer interdependence. [Ibid.]

Omar Aziz’s work has had a huge impact on revolutionary organization in Syria. Whilst the mainstream political opposition failed to achieve anything of note in the past two years, the grassroots opposition movement, in the face of violent repression, has remained dynamic and innovative and has embodied the anarchist spirit. The core of the grassroots opposition is the youth, mainly from the poor and middle-classes, in which women and diverse religious and ethnic groups play active roles (see here and here). Many of these activists remain non-affiliated to traditional political ideologies but are motivated by concerns for freedom, dignity and basic human rights. Their primary objective has remained the overthrow of the regime, rather than developing grand proposals for a future Syria.

The main form of revolutionary organization has been through the development of the tansiqiyyat; hundreds of local committees established in neighborhoods and towns across the country. Here, revolutionary activists engage in multiple activities, from documenting and reporting on violations carried out by the regime (and increasingly elements of the opposition) to organizing protests and civil disobedience campaigns (such as strikes and refusing to pay utility bills) and collecting and providing aid and humanitarian supplies to areas under bombardment or siege. There is no one model but they often operate as horizontally organized, leaderless groups, made up of all segments of the society. They have been the foundation of the revolutionary movement creating solidarity amongst the people, a sense of community and collective action. See here about Yabroud’s (Damascus suburb) efforts to organize in the absence of the state. Some local committees have elected representatives such as in Kafranbel Idlib, where a committee of elected representatives have made their own constitution (see here). Youth activists from Kafranbel keep the popular protest movement alive and have gained world wide fame for their use of colorful and satirical banners at weekly protests (see here). They also engage in civil activities such as providing psychosocial support for children and forums for adults to discuss issues such as civil disobedience and peaceful resistance.

At the city and district levels revolutionary councils or majlis thawar have been established. They are often the primary civil administrative structure in areas liberated from the state, as well as some areas that remain under state control. [For a report on Local Councils see in Gayath Naisse ‘Self organization in the Syrian people’s revolution’] These ensure the provision of basic services, coordinate the activities of local committees and coordinate with the popular armed resistance. Undoubtably as state provision of services has disappeared from some areas, and the humanitarian situation has deteriorated, they have played an increasingly vital role. There is no one model for the Local Councils, but they mainly follow some form of representative democratic model. Some have established different administrative departments to take over functions previously held by the state. Some have been more successful and inclusive than others which have struggled to displace the bureaucracy of the old regime or have been plagued by infighting. [Ibid.]

Whilst the main basis of activity is very much at the local level, there are a number of different umbrella groups which have emerged to coordinate and network on the regional and national level. These include the Local Coordination Committees (LCC), National Action Committees (NAC), the Federation of the Coordination Committees of the Syrian Revolution (FCC) and the Syrian Revolution General Commission (SRGC). None represent the totality of local committees/councils and they have different organizational structures and differing levels of engagement or non-engagement with the formal political opposition. See here for an interactive map which shows the coordinating committees and councils, as well as the flourishing of many other civil initiatives and campaigns in a country where such activity was previously brutally repressed.

A major threat facing these diverse initiatives has not only been the persecution of activists by the regime, lack of resources, the onslaught of the state’s attack of civilian areas and increasingly deteriorating security and humanitarian conditions. Some local councils have been hijacked by reactionary and counter-revolutionary forces. For example, in Al Raqqa non-local rebel groups with salafi/takfiri leanings took much of the power away from the local council. As they have tried to impose an Islamic vision which is alien to almost everyone, the people of Raqqa have been holding continuous protests against them. In this video here from June 2013 people are demonstrating against arrests of family members by Jabhat Al Nusra. The women are shouting “shame on you! You betrayed us in the name of Islam”. Throughout August 2013 the people of Al Raqqa have been protesting almost daily against the Islamic State of Iraq and al-Sham (ISIS) demanding the release of hundreds of detainees, abductees and missing persons. Likewise in Aleppo revolutionaries launched the ‘enough is enough’ campaign calling for an end to rebel abuses and for accountability. This demonstration from June 2013 was held in front of Sharia Court in Aleppo after the killing of a child for allegedly insulting the prophet Mohammad. The people here are calling for the
murderers to be brought to justice saying “The Sharia Committee has become the Air Force Intelligence!” (the most brutal security branch of Assad regime). In Idlib people have also been protesting against a Sharia Committee which has been established, here they say “we are against the regime, against extremist killing and oppression” and are calling for the return of professional lawyers (independent judiciary) to the court (instead of religious men).

Omar Aziz did not live to see the often seemingly insurmountable challenges that would beset Syria’s revolutionaries, or the successes and failures of experiments in local self-organization. On 20 November 2012, he was arrested from his home by the mukhabarat (much feared intelligence service). Shortly before his arrest he said “We are no less than the Paris Commune workers: they resisted for 70 days and we are still going on for a year and a half.” [Via @Darth Nader] Aziz was held in an intelligence detention cell of 4 by 4 meters which was shared with 85 other people. This likely contributed to the deterioration of his already weak health. He was later transferred to Adra prison where he died from heart complications in February 2013, a day before his 64th birthday.

Omar Aziz’s name may never be widely known, but he deserves recognition as a leading contemporary figure in the development of anarchist thought and practice. The experiments in grass roots revolutionary organization that he inspired provide insight and lessons in anarchist organizing for future revolutions across the globe.

Leila Shrooms (Tahrir-ICN, 23 août 2013)

VOIR LA TRADUCTION FRANÇAISE

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[Nantes] Pédale pour la révolution sociale !

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[Prisonniers en lutte pour leur dignité] Début de mutinerie au CRA 3 du Mesnil-Amelot

DÉBUT DE MUTINERIE AU CRA DU MESNIL

Jeudi 22 août 2013.

Un événement des plus banals : le ballon avec lequel les retenus jouent au foot a atterri dans une autre zone de vie du CRA 3, actuellement fermée, et un retenu a escaladé la grille de séparation intermédiaire à l’intérieur de l’enceinte du CRA 3 pour aller le chercher ; cela arrive souvent. Mais cette fois, les policiers ont réagi comme s’il s’agissait d’une tentative d’évasion alors qu’à l’évidence, ce n’était pas le cas. (À noter que les policiers en question appartiennent à une brigade avec laquelle il y a très souvent des tensions avec les retenus. D’autres fonctionnaires de police affirment qu’avec une autre brigade, la situation n’aurait jamais dégénéré de la sorte.)

Un autre aurait été violemment maîtrisé par 5 policiers à ce même endroit. La violence avec laquelle les policiers interviennent suscite la colère de l’ensemble des retenus des deux CRA qui assistent à la scène, derrière les grilles des différentes zones de vie qui se font face ; ils se mettent à crier et à taper contre les grilles pour protester. D’un coup, une grille cède côté CRA 2. Aucun retenu ne tente de s’échapper mais c’est la panique chez les policiers qui se déploient dans le CRA, certains armés de matraques ou de bombes lacrymogènes. Vers 10h, trois policiers se démènent pour menotter un homme plaqué au sol dans la zone de vie n°3 du CRA 3.

Dans les heures qui suivent, l’ambiance est électrique et on sent que ça peut s’embraser à tout moment. Alors qu’un début de bagarre éclate entre deux retenus, des fonctionnaires du CRA 2 sont appelés en renfort ; il y a alors presque autant de policiers que de retenus dans la zone de vie du CRA 3.

En début d’après-midi, les retenus mettent le feu à deux cellules simultanément, dans les bâtiment 4 et 6 du CRA 3. C’est de nouveau la panique, les policiers accourent avec des extincteurs et maîtrisent le départ de feu ; les pompiers sont appelés en renfort. Tous les bâtiments sont alors fermés et les retenus se retrouvent assis par terre dans la zone de vie, cette grande cour où il  n’y a que deux bancs.

Compte tenu du climat qui règne à l’intérieur du CRA, la direction de la PAF du CRA 3 décide d’annuler les escortes prévues pour le TGI de Meaux. Le JLD, estimant que le sous-effectif policier allégué pour justifier de leur absence n’est pas une circonstance insurmontable, prolonge et envoie tout de même les retenus en cour d’appel à Paris ce lundi.

Quant aux deux retenus qui ont été violemment maîtrisés, l’un retrouvera la zone du CRA après quelques heures d’isolement, tandis que l’autre passera la journée en garde à vue, avant de revenir au CRA en attendant d’être convoqué devant le tribunal correctionnel (probablement mardi), vraisemblablement pour outrage et rébellion.

De très nombreux retenus, indignés par le comportement des policiers, souhaitent alerter les associations et instances compétentes de cet incident, selon eux entièrement imputable à cette brigade de police.

Les retenus et l’Observatoire citoyen 77 – mailing RESF, 23 août 2013

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Un 15 Août au Japon

http://juralib.noblogs.org/files/2013/08/01.gifLe 15 Août. Le jour où les touristes envahissent les plages et mangent des glaces en famille, au Japon aussi. Mais ce jour est aussi un jour particulier pour les nationalistes. À Tokyo, le jour, où des milliers de nervis fascistes rendent hommages aux soldats de guerre tombés pour l’empereur. Tout en exprimant leur envie du retour de ce dernier comme pouvoir absolu. Donc, comme vous l’aurez compris, des gros cons complètement dégénérés, enfin des fachos quoi. Tout ça se déroule dans le sanctuaire nationaliste du nom de Yasukuni, construit spécialement pour cet événement.

C’est aussi un jour pour s’organiser contre ces crevures. La journée est divisé en deux parties, le matin, une action avec très peu de gens pour interférer avec leur minute de silence. La deuxième, l’après-midi, une manifestation anti-empereur, plus officielle réunissant plus de monde. Dans les deux cas, on me prévient que ça risque d’être dangereux et bien tendu.

9:30, je retrouves trois ami-e-s, et camarades à la fois. On y rejoint ensuite un groupe d’une petite vingtaine de personnes dans un bâtiment pour y faire une réunion. À l’extérieur, on peut déjà y apercevoir des flics en civil (encore plus grillés qu’en France, je vous assure). Comment ils ont eu l’info, aucune idée. Je commence à bien flipper, car on me dit que les autres années, ils ont déjà attaqué le groupe de façon assez violente, et puis 20 contre un millier, c’est pas très rassurant. Mais bon, au final, l’action fut un échec total, arrivé sur place, on a pas pu aller à destination, bloqué par les keufs, qui étaient 4 fois plus nombreux que nous.

Pause déjeuner, à déguster un bon curry. On en profite pour y changer nos impressions et on décompresse avant la manif’ de l’après-midi. Là encore, on me dit que ça risque d’être assez chaud.

Le ventre bien plein, on se bouge sur le lieu de la manifestation, précédé par un tour de paroles dans une salle d’un immeuble. Déjà que je trouve ça bien chiant en France, alors en plus, quand je comprends rien à ce qui se dit, c’est bien pire. Mais bon, le plus relou c’est pas ça. Dans la salle en face de la notre, il y a un meeting d’un autre groupe fasciste, du nom de Zaitokukai, un groupe anti-Coréens, qui rejoindront leurs vermines de potes ensuite. Déjà une tension bien présente et des échanges verbaux houleux. Avec une pote, un peu ennuyé, on s’en va fumer une clope dans l’espace fumeur. Deux minutes plus tard, on y est rejoint par 4-5 fachos, silence palpable, échange de regards, j’ai une bonne boule au ventre, mais rien ne se passera.

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VOIR LA VIDÉO

C’est parti pour la manif’. Le cortège est bien compact et tassé entre deux rangées de flics. Pas de drapeaux de partis politiques, et pas de récupération, ça me fait bien plaisir. Les gens qui m’ont dit que ça allait être tendu n’ont pas eu tort, je pense que c’est la manif antifa la plus flippante de ma vie. Pour être honnête, je ne pensais pas vivre ça à Tokyo. On est une centaine. Il y a des fachos partout, surexcités, qui essaye tout le temps de nous attaquer et qui arrive à porter des coups à des gens. Ils sont bien vénères, nombreux, et sans déconner, je fais pas mon malin. Ils nous lancent des canettes, des bouteilles d’eau et on peut même apercevoir, quelques fois, des pavés voler sur nous. J’hallucine bien et je suis bien choqué. C’est en arrivant près de Yasukuni qu’ont prend vraiment conscience du nombre qu’ils sont, ça fait froid dans le dos. De leurs côtés, on peut même y apercevoir quelques punks… On peut rien faire, on est vraiment impuissant face à cette situation. C’est vachement frustrant. Cela va durer tout le parcours jusqu’à la fin, dans un petit parc. Maintenant, le truc, c’est de rester grouper et de pas se faire attaquer en partant du rassemblement. Un moment de stress en plus. En allant prendre notre train, on y croise des groupes de fachos partout dans les rues. On fait gaffe et on essaye de se faire discret. On en sortira indemne mais avec une dose d’émotions intenses. C’est maintenant le temps de boire un coup, d’échanger nos ressentis, de se relaxer et de se changer un peu les idées.

Malgré que les keufs ai empêché que les nationalistes nous défoncent la gueule, si ils me tendent la main, je leur cracherai toujours dedans. Car la question est de savoir, qui protègent-ils vraiment ? Pour moi, tout ce nationalisme ambiant qui conduit à la haine, émane de l’État, qui créé une espèce de fierté nationale dans la tête des gens. Ce même État, aider de ses sbires, la police, qui expulse les sans papiers, qui enferme et qui exerce sa répression quand on s’oppose à lui.

Que brûle les drapeaux et les nations, que crève les flics et les fachos.

Quelqu’un à Tokyo

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[Do It Yourself] Sortie du nucléaire, mode d’emploi

Des antinucléaires menacent de déboulonner des pylônes à haute tension

De gros boulons, qui proviendraient de pylônes électriques à très haute tension (THT), ont été envoyés mercredi 7 août aux préfectures du Vaucluse, du Gard, de la Drôme et des Bouches-du-Rhône par des militants antinucléaires.

Des colis similaires ont été adressés à des médias, notamment à France Bleu, au Midi libre et au Dauphiné libéré. Le parquet de Marseille a ouvert une enquête, confiée à la direction interrégionale de la police judiciaire.

La directrice régionale pour le Sud-Est du RTE (Réseau de transport d’électricité) a affirmé « ne pas avoir pour l’instant trouvé de boulon manquant » après « un contrôle visuel [des] lignes sur les points stratégiques ». Toutefois, étant donné les « risques de chute » et l’illégalité de tels actes, le RTE va probablement porter plainte, a précisé Mme Greiveldinger.

UNE ACTION CONTRE « LA DICTATURE DU NUCLÉAIRE »

Les auteurs anonymes de la lettre qui accompagne les boulons justifient leur acte en écrivant que « parce que leur nucléaire n’est pas plus sûr qu’il n’est transparent, nous déboulonnons et nous déboulonnerons les pylônes THT ».

Le courrier ajoute que cette action est menée « par solidarité avec les victimes civiles et militaires de la dictature nucléaire ». Selon ses auteurs, un « rapport des renseignements généraux adressé à EDF en 1983 » établit que « si l’on peut protéger les centrales nucléaires par des barbelés et des pelotons de CRS, ce n’est pas le cas des pylônes ».

Pour Guillaume Vermorel, ingénieur et porte-parole d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) en Ardèche, « EDF n’a jamais évalué les risques liés au terrorisme ou au vandalisme ». Le risque est que « si un pylône s’effondre, il faut arrêter en urgence le réacteur nucléaire, car la ligne THT – 225’000 volts – ne peut plus évacuer le courant électrique », a-t-il expliqué, ajoutant que ce type d’arrêt d’urgence était déjà survenu en mars 2013 à la suite d’un défaut d’isolement au Tricastin.

Presse atomique (LeMonde.fr, 7 août 2013)

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Camping de résistance active contre la MAT et son monde, 23 août

CAMPING DE RÉSISTANCE ACTIVE POUR LA DÉFENSE DU TERRITOIRE
Contre la M.A.T. et le monde qui la rend necessaire

QU’EST-CE QUE LA MAT ?

La ligne de Très Haute Tension (« Muy Alta Tensión ») est une autoroute électrique transportant un minimum de 400,000 volts, construite pour interconnecter les États d’Europe ainsi que le continent européen avec l’Afrique. Elle sert à distribuer et commercialiser les excédents d’énergie produits par les centrales nucléaires et autres sources d’énergies alternatives supposées. Parallèlement, c’est le réseau dont le capitalisme a besoin pour alimenter certains projets et infrastructures de destruction et de mort, comme par exemple les lignes de Trains à Grande Vitesse (TAV en Espagne). Les responsables sont toujours les mêmes et les entreprises de constructions, parmi lesquelles on retrouve Vinci en Europe et Endesa en Amérique du Sud, sont directement impliquées dans d’autres projets de destruction du territoire.

POURQUOI UN CAMPING ?

Pour empêcher la construction du dernier tronçon décisif à la connexion entre France et Catalogne. Pour que l’énergie de 6 centrales nucléaires françaises ne passe ni sur ce territoire, ni sur aucun autre. Pour prendre la lutte contre la MAT comme un point de départ afin de s’interroger sur notre mode de vie, en grande majorité imposé par la domination du Progrès. Pour créer un espace de rencontres, informations, agitations et actions sur les terres menacées.

POURQUOI ICI ET MAINTENANT ?

Après plus de 10 ans de luttes, nous nous trouvons maintenant à un moment décisif. En septembre commence l’expropriation des propriétaires ayant refusé de signer la vente des terrains nécessaires à la construction des dernières tours de la MAT en Girone.

C’est pour tout cela que nous vous invitons à participer activement au camping, pour partager, lutter et résister dans un lieu autogéré, sans leaders ni représentants. Nous voulons créer des espaces d’échanges et de connexions entre différentes luttes, parce que la MAT nous affecte toutes et tous et nous ne croyons pas qu’elle soit une lutte isolée.

CONTRE LE PROGRÈS, SES INFRASTRUCTURES ET SES DÉFENSEURS :
REPRENONS NOS VIES !

RENDEZ-VOUS LE 23 AOÛT 2013
EN PAYS GIRONNAIS

Apportez tout ce dont vous avez besoin pour camper.

plus d’infos sur http://torresmasaltashancaido.espivblogs.net/francais/

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[Prisonniers en lutte pour leur dignité] Nouvelle mutinerie au centre pénitentiaire de Châteaudun

Prison : deuxième tentative de mutinerie en deux jours à Châteaudun

Nouveau coup de chaud à la prison de Châteaudun (Eure-et-Loir). Une trentaine de détenus de ce centre de détention ont refusé de réintégrer leur cellule ce mercredi après-midi à l’issue de leur promenade, provoquant des incidents. Les agitateurs, qui ont tenté à plusieurs reprises de sauter un grillage — et l’ont partiellement endommagé — pour atteindre le chemin de ronde ont pu être circonscrits à l’intérieur d’une cour de promenade.

Ils ont été repoussés à l’aide de flashballs, balles en caoutchouc, gaz lacrymogènes et grenades de désencerclement par les équipes régionales d’intervention et de sécurité (Eris), qui étaient présentes du fait de précédents incidents la veille. Des renforts venus de Paris et de Dijon (Côte-d’Or) ont néanmoins été nécessaires pour ramener le calme dans cette prison qui accueille environ 590 détenus.

« Les incidents ont duré de 15h30 à 18h40 environ, mais sans les renforts, la situation aurait été beaucoup plus compliquée, témoigne un surveillant pénitentiaire. Il a fallu faire évacuer les intervenants extérieurs présents dans la zone. On ne sait pas quel est le motif de ce mouvement, et si d’ailleurs il y en a un… »

Une vingtaine de détenus devaient être transférés dans la soirée dans d’autres établissements afin d’éviter tout nouveau mouvement.

Mardi déjà, une mutinerie a été maîtrisée en milieu de journée à Châteaudun, après qu’une vingtaine de détenus a tenté d’incendier un poste sécurisé commandant le système informatique du centre de détention. Elle faisait elle-même suite à de violents incidents à la maison d’arrêt de Blois (Loir-et-Cher), lundi, qui a été partiellement saccagée par une soixantaine de détenus après la mort — qu’ils jugeaient suspecte — d’un des leurs le matin même.

Presse carcérale (Louise Colcombet & Thibault Raisse, LeParisien.fr, 21 août 2013)

 

(…) La trentaine de détenus, contre une vingtaine la veille, a tenté de s’introduire dans la zone neutre de la prison en saccageant des grillages, avant d’être maîtrisée en fin d’après-midi par des membres des équipes régionales d’intervention et de sécurité (Eris), « plus difficilement que la veille », selon un porte-parole du syndicat FO-Pénitentiaire. (…)

Presse carcérale (Ouest-France.fr, 21 août 2013)

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Sous-surveillance.net, un an et toutes ses dents contre le flicage généralisé !

Le 14 juillet dernier, lors de la fête annuelle de Rebellyon, un site lyonnais de cartographie participative et de ressources contre la vidéosurveillance était lancé ! Notre manière à nous de fêter les 10 ans de flicage des voies publiques lyonnaises. Et on n’a pas chômé pendant l’année, avec plein de complices qui n’aiment pas non plus être filmés : sur Lyon plus de 1500 caméras ont été recensées dans l’agglomération, signalements qui permettent de mieux se protéger de la vidéosurveillance tout en informant sur la prolifération inquiétante et les évolutions technologiques. Et le projet a depuis été lancé dans 25 autres villes, dont Paris, où 2400 caméras ont déjà été recensées dans l’agglomération (il en reste un paquet à signaler).

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Septembre 2011 : le maire de Lyon fête tranquillement l’anniversaire des dix ans de la vidéosurveillance à Lyon, en compagnie de journalistes complaisants, dans un QG tenu secret. En 2001, lors de l’installation des premières caméras, Collomb avait pourtant essuyé un feu nourri d’oppositions. Une décennie plus tard, plus aucune voix ne se fait entendre localement contre le déploiement et le renforcement de la surveillance à distance. Pire : les médias locaux clament que tout le monde est désormais d’accord et que le dispositif est utile. Le collectif de Rebellyon, un site d’infos alternatives lyonnais, lance alors un appel pour la mise en place d’une cartographie participative des caméras de l’agglomération, histoire de remettre un peu de piquant dans cette affaire.

En juillet 2012, grâce à l’aide de quelques complices, un site lyonnais est lancé, augmenté d’une revue de presse régulièrement mise à jour sur le sujet. Il permet à n’importe qui de signaler facilement l’emplacement d’une caméra, son orientation, sa photo, et qui en est l’opérateur (les caméras privées sont, pour la première fois, également repérées).

Soutenir la mise en place de collectifs locaux

Le résultat est suffisamment enthousiasmant pour que l’envie naisse de le proposer à d’autres villes. En effet, au lieu de centraliser le signalement des caméras sur un seul et même site, le but du projet est de vérifier l’emplacement réel des caméras proposées facilement par les personnes qui s’inscrivent sur le site, mais aussi de soutenir la mise en place de collectifs locaux sur la question ou de renforcer ceux qui existent déjà. Car c’est au niveau local que se décide l’implantation des caméras, même si une lutte au niveau national est importante. Et si l’opposition à la vidéosurveillance est difficile dans les grandes agglomérations, elle est tout à fait possible dans les villes de taille plus modestes.

Comme l’installation de sous-surveillance est un peu complexe, une architecture permettant de déployer facilement d’autres sites locaux est proposée (à la manière d’une plateforme de blogs). Suite à quelques articles ici et là, des personnes d’autres villes rejoignent l’iniative. Rapidement, Paris, Nice, Clermont-Ferrand, Angers ou encore le Luxembourg créent un site local. Le projet sous-surveillance est né.

En juin 2013, 26 sites locaux existent, aussi bien dans des grandes agglomérations que des villes comme Feurs (Loire) ou Val d’Isère (Savoie). Ils référencent plusieurs milliers de caméras, quasiment 10% de celles officiellement recensées sur la voie publique en France, ainsi que des dizaines d’articles servant de ressources.

Un wiki dédié à de la documentation technique de la vidéosurveillance et ses promoteurs (industriels ou lobby) est aussi en place, tandis qu’une revue de presse nationale est proposée sur un site commun, en attendant des revues de presse en différentes langues, puisque des villes d’autres pays sont intéressées. Berlin, où a eu lieu une importante campagne cette année sur le sujet (Cam-Over), mais aussi Seattle aux États-Unis, testent le site. Enfin, du matériel de propagande est mutualisé, autocollants, affiches, flyers, illustrations et argumentaires, déclinables dans chaque ville [Comme ces illustrations que Tanxxx a réalisé pour le projet. Il paraît qu’il y aurait une linogravure de soutien prévue pour bientôt !]. Chaque collectif est ainsi autonome, mais peut enrichir, de manière fédérative, le projet.

Sous-surveillance est par ailleurs une initiative originale de développement d’un site entre plusieurs villes, avec des outils permettant à des développeurs éloignés d’améliorer ensemble le site (Git et Redmine pour les curieux), et au projet de se coordonner (Crabgrass). Une expérimentation qui pourrait peut-être profiter à d’autres projets au niveau national ! Une réflexion est ainsi entamée au sein du collectif Rebellyon pour permettre à des villes de se doter de sites d’information locaux facilement, avec une base voire une plateforme commune et un partage des expériences. Nom de code : « mutu ». Normal pour une ville où le mutualisme est né. Sur Toulouse vient ainsi de se lancer le site IAATA.info (Informations Anti-Autoritaires de Toulouse et Alentours). D’autres sites sont prévus pour la rentrée sur Tours, Reims, et Paris.

Une opposition à la surveillance généralisée à construire

L’année écoulée a en tout cas montré que le sujet avait toute sa pertinence : la vidéo-surveillance « intelligente », qui rajoute une couche de traitement automatique et en temps réel des images récoltées par les caméras, fait son apparition dans plusieurs villes. Des journalistes technolâtres succombent au travail de marketing du plus gros fabricant de drones « ludiques » (Parrot) et font l’éloge de ces robots aériens dotés de caméras, laissant présager leur irruption prochaine au-dessus de nos manifestations. Soyons sûrs qu’ils seront rejoints par ceux de la police à court ou moyen terme [Mise à jour du 11 juillet : ça y est, Valls l’a annoncé !]. Enfin, dans un domaine proche, les révélations de l’ancien espion américain Snowden sur la surveillance généralisée des communications numériques, montrent l’insatiable volonté de contrôle social des gouvernements et des multinationales.

Plus que jamais, au niveau local comme global, une opposition forte et déterminée face à ces projets est à construire. Sous-surveillance est un outil modeste à disposition de tous les collectifs, constitués ou non, qui souhaiteraient l’utiliser pour rassembler et agir contre la vidéo-surveillance, dans un premier temps, et peut-être contre d’autres aspects du contrôle social dans un second.

Il est très facile de rejoindre le projet sous-surveillance et de monter un site local : il est seulement demandé d’être opposé à la vidéo-surveillance et d’être plusieurs localement, pour pouvoir vérifier les caméras signalées et organiser dans la mesure du possible au moins un événement par an sur le sujet (manifestation, projection, débat…), et de partager les documents produits pour permettre à d’autres villes de les reprendre si elles le souhaitent.

Rejoignez-nous, et renforçons ensemble la lutte contre la surveillance !

www.sous-surveillance.net est le site commun aux différents sites locaux.
Pour tout contact
Sur Twitter® : @s_surveillance.
Sur irc : #sous-surveillance sur irc.indymedia.org ou https://irc.indymedia.nl/?channels=sous-surveillance

Y’a plein de choses à faire : on a besoin de personnes pour nous aider pour la revue de presse globale, pour du développement web, un nouveau serveur, des affiches, des tracts, etc. !

A. pour le collectif lyonnais

P.-S. : il reste de nombreuses choses à améliorer pour que la carte ne soit pas inutilement flippante. Pour l’instant les caméras de DAB ont été rajoutées, mais il faut savoir qu’elles ne filment que par intermittence (quand quelqu’un-e fait un retrait) et leur champ de vision est plus limité que ce que peut laisser penser la carte. D’autre part, les caméras dôme ne filment pas en permanence à 360°. Mais l’outil est tout en cas précieux pour connaître les emplacements avant une manif’ : sur Lyon, des cartes des parcours de manif’ mentionnant ces emplacements sont par exemple parfois distribués. Et un peu de renfort en développement nous permettrait d’améliorer l’outil !

Indymedia Paris, 1er août 2013

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[Do It Yourself] Niquer la vidéosurveillance, mode d’emploi

Les caméras installées par la Ville de Besançon ne plaisent pas à tout le monde
Bras de fer autour des caméras

Besançon. La décision d’installer des caméras de vidéosurveillance, ou de vidéo-protection pour les âmes sensibles, dans les rues bisontines, a été prise dans la douleur. Talonnée par l’opposition, la municipalité a finalement créé une commission de réflexion pour en évaluer la portée, déterminer au mieux les emplacements et ne surtout pas froisser les susceptibilités de sa majorité, parfois frileuse face à de tels équipements.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/08/012.jpg

Ici, se dressait une caméra de vidéosurveillance.

Cailloux et clef à boulons

Enfin, début juillet, les sept premières caméras ont été installées. Il y en aura 32 au total, placées à des points stratégiques de la ville et des quartiers. Visiblement, à Planoise, l’intrusion de ces yeux numériques ne plaît pas. Faut-il y voir facétie de sauvageons ou réponse du berger à la bergère de délinquants dérangés dans leur activité quotidienne ? Toujours est-il que les caméras de Planoise sont la cible, depuis début août, des casseurs. Une première a été proprement caillassée place de l’Europe, dans la nuit du 2 au 3 août. Fraîchement posée sur son mat, elle n’avait même pas eu le temps d’être branchée qu’il a fallu la remplacer.

Visiblement un peu gênée aux entournures, la Ville n’a pas médiatisé la seconde mésaventure subie par une autre caméra, dimanche 11 août, en plein milieu d’après-midi, devant de nombreux témoins, avenue du Parc.

Sous les yeux des badauds

Quatre jeunes déterminés s’en sont pris d’une autre manière en déboulonnant cette fois le poteau la soutenant. Une fois celui-ci à terre, ils ont démonté la caméra et sont partis avec, sans provoquer aucune réaction des badauds. Ce dont attestent les images de la scène, prises depuis la caméra de la place de l’Europe, désormais en service.

Malheureusement, au moment de ce sacrilège, ladite caméra victime, si elle enregistrait bien les faits, n’était pas connectée au centre de supervision urbain où trois agents de la police municipale se relaient. L’alerte n’a donc pu être donnée à temps. Cependant, depuis hier matin, les policiers disposent des images qui devraient leur permettre d’identifier les auteurs de ce vol audacieux.

Reste que sur les six caméras toujours en service, une seconde campée place Cassin a failli être la cible d’une autre tentative d’effraction. Vendredi soir, un mineur a été interpellé par la Bac, averti par le centre de supervision, alors qu’il venait d’ôter les cache- boulons du poteau. Il en a été quitte pour un rappel à la loi. Et Jean-Louis Fousseret, dans une sainte colère, a exigé que désormais les boulons soient soudés et les mats noyés dans le béton. Hier soir, c’est cependant avec optimisme qu’il commentait ces exactions en notant : « On s’aperçoit que les caméras dérangent et si elles dérangent, tant mieux. Cela conforte notre analyse et nous ne baisserons pas les bras. »

Leur presse (Fred Jimenez, EstRepublicain.fr, 20 août 2013)

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[Prisonniers en lutte pour leur dignité] Mutinerie au centre pénitentiaire de Châteaudun

Tentative de mutinerie dans la prison de Châteaudun

Une tentative de mutinerie, impliquant une vingtaine de détenus, s’est déroulée mardi 20 août au matin au centre pénitentiaire de Châteaudun (Eure-et-Loir), au lendemain d’une mutinerie à la maison d’arrêt de Blois.

Selon Joël Iraegui (FO), ces détenus auraient escaladé les grillages de la cour de promenade pour se diriger vers un poste sécurisé, d’où est commandé le système informatique du centre, et tenter de l’incendier. Ils ont ensuite gagné les toits, d’où ils ont lancé des dalles et brisé des vitres, selon le responsable syndical.

Les détenus ont été maîtrisés par une trentaine de membres des équipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS) qui sont intervenus pour faire face au mouvement et sécuriser l’établissement, selon M. Ireagui. La vingtaine de détenus « ont réintégré leurs cellules », mais cinq d’entre eux ont toutefois été placés en garde à vue, selon une source proche du dossier.

24 HEURES APRÈS LA MUTINERIE À BLOIS

Ce mouvement intervient 24 heures après la mutinerie à la maison d’arrêt de Blois (Loir-et-Cher), où une soixantaine de détenus ont saccagé un secteur de la prison à la suite de la découverte d’un détenu mort le matin même. Là encore, des membres des équipes régionales d’intervention et de sécurité avaient été envoyés en renfort, depuis Paris.

Ces mouvements « ne sont pas étonnants au regard des messages envoyés par Mme [la ministre de la justice, Christiane] Taubira », a commenté Thierry Cordelette, du syndicat de gardiens de prison UFAP. « C’est un message d’impunité qu’on voit dans le projet de loi » (pénale) de la garde des sceaux, a-t-il ajouté.

Presse carcérale (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 20 août 2013)

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[Do It Yourself] La « mouvance de l’ultra-gauche radicale » fait encore et toujours des siennes à Paris

Paris : trois locaux du Parti socialiste tagués

Trois locaux du Parti socialiste (PS) situés dans les IIIe, Xe et XXe arrondissements de Paris ont été visés par des tags hostiles à la majorité dans la nuit d’hier à aujourd’hui. Des inscriptions peintes en bleu, telles « Expulseurs de sans-papiers » sur l’un, ou « Fachos » sur un autre, partout accompagnées du « A » du mouvement anarchiste, ont été découvertes ce matin sur les façades de ces bâtiments abritant les sections locales du PS dans ces arrondissements.

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La permanence du PS dans le 20e arrondissement de Paris a été vandalisée dans la nuit du 20 au 21 août 2013.

Dans le XXe arrondissement, « c’est la deuxième fois depuis le mois de juin que le local est visé par des inscriptions portant la signature de la mouvance de l’ultra-gauche radicale », a précisé une source proche de l’enquête. Ces derniers mois, à Paris comme en province, plusieurs locaux du PS ont été visés par des actes de vandalisme et des inscriptions prenant pour cible la réforme du mariage pour tous, promesse de François Hollande, ou le projet contesté d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes cher au Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Le maire PS de Paris Bertrand Delanoë a condamné dans un communiqué « ces agressions contre des lieux d’expression et de vie démocratique », les qualifiant d' »inacceptables ».

Une enquête de police a été ouverte.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer, 21 août 2013)

 

Une vague de vandalisme frappe les locaux du PS à Paris

FAITS DIVERS – Trois permanences du Parti socialiste ont été dégradées dans la nuit de mardi à mercredi, s’ajoutant à de nombreux actes de vandalismes dont ont été victimes les locaux du parti depuis le début de l’année…

Et ça continue encore et encore, et ce n’est pas qu’un début, les socialistes sont d’accord. Dans la nuit de mardi à mercredi, trois nouveaux locaux du Parti socialiste ont été vandalisés dans les 3e, 10e et 20e arrondissements de Paris. Le mot « Fachos » ainsi que le symbole des anarchistes (la lettre A entourée d’un cercle), ont été tagués sur la façade du local située dans le 3e et la serrure a été remplie de mastic, précise-t-on du côté de la mairie PS de cet arrondissement.

Une plainte déposée dans l’après-midi

« Il s’agit d’un acte scandaleux et inadmissible dans une démocratie, a déclaré dans un communiqué Pierre Aidenbaum, maire du 3e. Les socialistes en général et les militants du 3e en particulier ne se laisseront pas intimider par des méthodes fascistes de quelques imbéciles retardés. » L’édile précise d’ailleurs qu’une plainte sera déposée dans l’après-midi.

De son côté, le maire du 10e arrondissement, Rémi Féraud, se désole de ce nouvel acte de vandalisme. « Depuis un an, ça commence à faire beaucoup, une bonne moitié des arrondissements ont été touchés avec une répétition notable dans le 4e arrondissement », explique le premier secrétaire de la fédération socialiste de Paris. « Il est fort probable qu’il s’agisse à chaque fois des mêmes auteurs », ajoute Frédérique Calandra dans un communiqué, maire du 20e arrondissement.

Car si le 28 juillet la permanence du 12e arrondissement, située sur l’avenue Daumesnil, a été dégradée par un homme de 42 ans, qualifié de « déséquilibré » par la police, qui avait brisé neuf vitres du local, les autres actes de vandalismes semblent avoir une portée plus politique. « C’est souvent le fait de personnes issues de l’extrême gauche ou de l’extrême droite qui se manifestent ainsi sur des sujets précis comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou le mariage pour tous, estime Rémi Féraud. Ça ne nous inquiète pas encore mais cela nous met en colère d’autant que je constate que l’UMP ne condamne jamais ces actes de vandalisme alors Bertrand Delanoë l’a systématiquement fait quand cela est arrivé dans une permanence de droite. »

Surveillance renforcée

Depuis le début de l’année, ces nombreuses dégradations ont poussé la mairie de Paris à mettre en place une surveillance particulière des permanences du Parti socialiste. Le maire de la capitale, Bertrand Delanoë a par ailleurs condamné ces actes affirmant dans un communiqué que « ces agressions contre des lieux d’expression et de vie démocratique sont inacceptables ».

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Jérôme Comin, 20minutes.fr, 21 août 2013)

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[Prisonniers en lutte pour leur dignité] Précisions sur la mutinerie au centre de détention de Bourg-en-Bresse le 1er août

Précisions sur la mutinerie au centre de détention de Bourg-en-Bresse le 1er août
D’après des infos données par des prisonniers de la prison de Bourg-en-Bresse

Il y a eu plusieurs choses qui ont fait que c’est parti, des gouttes d’eau qui ont fait déborder le vase et un ras le bol général.

Il y a un juge, le juge d’application des peines, tout le monde s’en plaint depuis des mois. Le juge SANTOURIAN. (Il a aussi des collègues, médames PERRIN et BERTETTOT). Il n’accorde jamais ni aménagement de peines ni conditionnelle, ni permission de sortie. Il y a environ deux mois il y a une pétition signée par pas mal de détenus qui a été remise à la direction par rapport à ça.

Il y a un détenu qui a pris la haine parce que ce jour là sa permission de sortie a été refusée. Comme elles le sont régulièrement pour d’autres. Par exemple, il y a un détenu qui devait sortir dans un mois, et lors de sa dernière permission il est arrivé en retard. L’administration pénitentiaire a décidé, avec le juge, sans même le faire passer en commission disciplinaire, de retarder d’un mois supplémentaire sa date de sortie. Comme ça. Autre exemple, dans les journaux ils ont parlé au printemps d’un prisonnier de Bourg qui a pris 6 mois fermes parce qu’il avait menacé de prendre en otage sa SPIP, Madame GBA DAMASSI qui ne foutait rien et bloquait ses possibilités de sortie. Les nerfs contre elle il a menacé de la prendre en otage, en demandant s’il fallait aller jusque là pour qu’elle se bouge. Il est passé en jugement au tribunal pour ça et il a pris 6 mois supplémentaires.

Bref, plein de gens sont remontés contre les services sociaux et les juges qui les laissent croupir ici à des moments où il y aurait des possibilités de sortie.

Et ce jour là encore en plus il y a eu cette histoire. La surveillante monitrice de sport, une vraie teigne, elle se fait appeler DIAMS son prénom c’est Marine. Elle cherche toujours les problèmes avec les détenus, personne peut la voir. Pourtant elle s’est déjà fait éclater par un prisonnier là où elle était avant. Elle vient chercher des détenus pour partir au sport, et refuse qu’on sorte avec nos short, malgré la chaleur étouffante qu’il a fait. C’était la goutte de trop, et ça a été le bordel dans l’étage.

Il y a eu des graffitis et des tags sur les murs, avec le nom du juge et l’inscription « Hitler » à côté. Il y avait aussi le nom d’une surveillante. Des machines à laver ont été arrachées ce qui a provoqué des inondations jusqu’à l’étage du dessous. Des caméras de vidéo surveillance ont été détruite, des lampes arrachées… il y a eu pas mal de casse.

Puis ils ont fait intervenir les ERIS Il y a plusieurs personnes qui ont été mises au mitard, mais ils sont ressortis deux jours après. Trois personnes qui ont été transférés.

Là ils n’ont toujours pas fini de tout réparer. On a entendu dire qu’il y avait eu un blocage en solidarité à la maison d’arrêt de la Talaudière, ça fait plaisir.

……… détruisons toutes les prisons

Indymedia Paris, 15 août 2013

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[Prisonniers en lutte pour leur dignité] Mutinerie à la maison d’arrêt de Blois

Fin de quatre heures de mutinerie à la maison d’arrêt de Blois

Une soixantaine de détenus ont saccagé un secteur de la prison lundi, après la découverte d’un prisonnier mort le matin même.

La mutinerie a duré quatre heures, lundi 19 août, à la maison d’arrêt de Blois (Loir-et-Cher). Vers 10h30, après la promenade, une soixantaine de détenus ont commencé à saccager un secteur de la prison. Les mutins ont été maîtrisés, en début d’après-midi. C’est la découverte d’un prisonnier mort dans sa cellule, le matin même, qui a déclenché la révolte.

Selon les médecins, une rupture d’anévrisme est à l’origine de la mort du prisonnier. Un diagnostic que ses codétenus ont contesté. « Les détenus ont d’abord refusé de remonter de promenade, puis ils sont entrés en force et ont investi un secteur de la prison », a expliqué le secrétaire national FO-Pénitentiaire, David Daems. Selon lui, les révoltés ont alors commis « des actes de vandalisme en saccageant les équipements ».

Le soulèvement a pris fin vers 14h20. « Les détenus sont en passe d’être réintégrés, les contrôles et vérifications se poursuivent », a déclaré le syndicaliste. Une quarantaine de membres des Équipes régionales d’intervention et de sécurité (Eris) avaient été envoyés en renfort depuis Paris. Aucun blessé et aucune prise d’otage n’est à déplorer.

Presse carcérale (francetvinfo.fr avec l’Agence Faut Payer, 19 août 2013)

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] Impro sous l’œil bienveillant de ma rue

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[1er décembre 2012]
Impro sous l’œil bienveillant de ma rue

Mon art est de les vexer sans excès, rancune justifiée par leur manière qu’ils ont de nous traiter. Ils s’inquiètent que l’on fasse le rapprochement entre la France et le Proche-Orient, on continuera tant que les médias feront l’amalgame entre le Coran et Mohamed MERAH.

J’ai passé les trois quarts de mon temps entre cette rue et les cours de promenade, l’atmosphère y était lourde, prête à exploser comme une grenade.

Ne te fie pas aux panneaux de signalisation, depuis belle lurette personne ne suivait leurs directions le dernier qui l’a fait a fini en prison.

Derrière les rues de penseurs qu’indiquaient ces panneaux se cachaient des halls pleins à craquer, des jeunes y fumaient à ne plus savoir quoi penser.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « La troisième nation armée face à des lanceurs de pierres »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[20 novembre 2012]
Je suis anticolonialiste pas antisémite

Je prends parti, je ne veux pas être complice du silence. Mon cœur écrit ses droits, il a saigné à la vue d’un peuple assiégé, occupé au détriment de ses occupants. La troisième nation armée face à des lanceurs de pierres. Aucune paix n’est possible sans une justice, interdire à un peuple de respirer de circuler. Assassinés en toute impunité, quand d’autres l’ont fait, ils ont été taxés de crimes contre l’humanité. Pourquoi une telle immunité face à cet agresseur que tout le monde connaît ?

Je ne peux pas me taire, ma plume retranscrit sa colère face au silence qui rend complice. Je suis loin d’être antisémite mais je condamne car leurs bombardements [ne sont] pas qu’un mythe. Je prends parti, mon cœur est palestinien, mauritanien, syrien, égyptien, tunisien. Tous ces peuples qui subissent une injustice flagrante dans l’indifférence générale.

Les Nations unies ne sanctionnent pas, elles discutent quand des familles meurent sous des bombardements incessants de l’occupant. Sous prétexte de requêtes, ils tuent femmes et enfants. Sous les décombres d’une maison, des corps d’enfants y étaient ensevelis. Rien ne justifie une telle tragédie.

Je ne me place pas en tant que musulman mais en tant qu’être humain.

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Quinze ans sur trente passés à l’ombre alors fais le calcul je connais plus les murs que l’architecte »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[16 novembre 2012]
La crème des crapules s’est mise à écrire

Quinze ans sur trente passés à l’ombre alors fais le calcul je connais plus les murs que l’architecte. Pour toi j’ai perdu mon temps, moi j’te garantis que non sois patient, tu verras que j’suis dans les temps la vie suit son cours et elle me payera comptant. Ma plume est autant inattendue qu’un homosexuel dans ma rue. Rien de tout ce qui se passe aujourd’hui n’était prévu. Pourtant mon ghetto m’a reconnu, a reconnu mon ADN sous mes lignes écrites à la nitroglycérine.

La crème des crapules s’est mise à l’écriture et a misé sur un futur plus sûr j’ai fait le mort dix ans pour rester en vie.

En prison sans fumer tu peux attraper le cancer des poumons tellement l’air est pollué.

Je préfère une vérité qui divise qu’un mensonge qui rassemble.

La rue nous a menti conditionnés pour qu’on finisse empaillés dans des prisons, désaffectés en masse on s’y entasse comme nos aînés l’ont fait avant nous stoppons l’hémorragie avant que l’on s’autodétruise.

SVP la lumière… Fini de vivre à l’ombre.

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] Ma plume habille les démunis

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[13 novembre 2012]
Ma plume habille les démunis

Évite de me dire que la vie est belle quand sur la dalle on y crève la dalle. L’hiver s’installe, je ne vois aucune couverture sociale, ma plume une fois de plus braille pour éviter que certains « caillent ». Il gèle tellement dans les cœurs que ça nous empêche de lever le petit doigt. Assis bien confortablement sur ton canapé, tu compatis sur TF1 en regardant le spectacle des RESTOS DU CŒUR. Éteins ta télé, jette un coup d’œil dehors avant que la mort prenne possession de ces corps. Personne est à l’abri de finir sans abri. La précarité tue et l’indifférence aussi. On passe devant des clochards à – 15 °C, on presse le pas, pressé pour se mettre au chaud, tête baissée on les remarque même pas. On se considère mieux que ces gens-là parce que l’on a ce qu’ils n’ont pas. On les a déjà condamnés à mourir dans l’indifférence totale. La peine de mort a été abolie pourtant beaucoup trop de corps sont blottis, ensevelis sous des cartons au pied de ta maison. La solidarité n’a pas de prix, elle peut changer la vie d’un démuni. Après l’hiver, on les enterre dans le carré indigents d’un cimetière même après leur mort on ne leur a pas rendu leur dignité d’être humain.

Ma plume reste solidaire pour ne pas que cette injustice se prolifère. Une histoire sans fin, des gens meurent de froid de faim encore en 2012. Du fin fond de ma cellule, je contribue à ma manière pour réchauffer cet hiver, même si les mots ne suffiront jamais et en aucun cas ne résoudront les problèmes de ceux qui ont froid. Tu as la larme à l’œil, j’aurais préféré que tu aies le cœur sur la main. Je dédie ce texte aux futurs morts de froid et de faim en toute indifférence.

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] Vérité et justice pour Gourdana

[3 novembre 2012]

Une femme détenue de 34 [ans] Gourdana est morte suite à un infarctus et par manque de soins à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis les détenues refusent de remonter de promenade et entament une grève de la faim pour soutenir la famille [de la] défunte et essayer de pouvoir enfin changer les choses pour améliorer les conditions des soins au sein des centres pénitenciers dans toute la France :

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[Grande-Bretagne] Arme anti-squat

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En Grande-Bretagne, des drones débusquent les locataires non-déclarés

Les temps sont durs, c’est la crise, et au Royaume-Uni, tous les moyens sont bons pour remplir les caisses des autorités. Même les grands moyens. À Slough, dans la banlieue londonienne, les techniques militaires d’espionnage les plus sophistiquées sont utilisées.

Ce n’est pas la maison de Ben Laden ou la cachette de Kadhafi qu’a survolé un drone équipé de caméras thermiques ; c’est tout simplement la ville de Slough dans la banlieue ouest de Londres, au nord de la résidence royale de Windsor.

La municipalité recherche non pas un dangereux terroriste mais des traces de vie humaine dans les garages et les remises qui indiqueraient la présence de locataires non déclarés.

Sur le plan de la ville en trois dimensions, le rouge trahit la chaleur humaine au fond des jardins ou le radiateur allumé au milieu des outils de jardinage. La municipalité soupçonne la présence de 6350 lits clandestins où dormiraient des immigrés ou simplement des personnes trop pauvres pour louer une chambre normale. Elle va maintenant enquêter porte-à-porte pour confirmer les délits, distribuer des amendes de 230€ par propriétaire et faire démolir les remises construites illégalement.

La location du drone avec traitement des images a coûté 27’500€, une somme qu’environ 120 amendes rembourseront. Au pays de James Bond, il n’y a plus grand-chose qu’on puisse faire en cachette.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (F. Bellonne, RTBF.be, 1er août 2013)

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[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Mon prochain braquage sera le bonheur à visage découvert, même si je pue l’enfer, personne ne pourra me la faire… »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[27 octobre 2012]
Chat perché…

Ça n’a même pas commencé qu’ils m’ont déjà touché.

J’ai bougé, ils m’ont incarcéré. J’ai compté 1, 2, 3 mais il n’y a toujours pas de soleil, aucun rayon n’a osé venir jusque ma cage.

Ici tout est gris, les murs, les cœurs on finit tous par devenir aigris. Les chats perchés ont failli finir pendus, détenus.

Éternel mauvais joueur, je joue mais refuse de perdre malgré l’enjeu. Perché dans son mirador le maton guette, surveille mes faits et gestes, il n’y a pas de pouce ni de pause, si tu bouges ils te percent comme au ball-trap.

Chat de gouttière, je longe les murs, traînant avec moi le cadavre de mon adolescence assassinée. À ce qu’il paraît les chats ont sept vies, donc je garde espoir de le ressusciter.

Ils te démenottent que pendant la douche, en espérant que tu ramasses ta savonnette et qu’un autre chat de gouttière te la mette.

Mon prochain braquage sera le bonheur à visage découvert, même si je pue l’enfer, personne ne pourra me la faire… Mes chaînes ont aiguisé mon humour, j’ai brisé mes barreaux avec un sourire pourtant loin d’être chatouilleux.

Tu peux en sortir une bonne, si je ne te sens pas je ne rigolerai pas.

Quand l’esprit est anéanti, il nous reste que la foi, pourtant de l’autre côté du mur, les religions causent des lésions. Elles sont devenues des armes de destruction massive.

Je ne peux que sourire lorsque je vois Marianne déguisée en Vierge Marie. Ma rétine hallucine depuis mon adolescence. Je suis venu, j’ai vu et je n’ai rien compris…

Je piétine les cours de promenade engrené par Satan. Les chatons ont grandi enterrés vivants jusqu’à pisser la douleur sous les semelles d’un surveillant.

J’ai un drôle de sens de l’humour depuis que j’ai joué à chat perché, j’ai bougé ils m’ont menotté…

J’écris comme je respire, je ne devrais pas car j’ai été déclaré cliniquement mort, pourtant je souffle ma trentième bougie dans les fourneaux de la république.

Les chats perchés ont évité la pendaison de justesse dans ce jeu en temps réel.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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[Vérité et justice pour la famille Kébé] Nous demandons l’interdiction de la « grenade dispersante à fragmentation »

http://juralib.noblogs.org/files/2013/03/015.jpgAPPEL A MOBILISATION : VERITÉ ET JUSTICE POUR LA FAMILLE KÉBÉ

Le mardi 25 juin 2013 vers 20h00, dans le quartier des Marnaudes à Villemomble, en Seine-Saint-Denis, Makan et Mohamed Kébé subirent une interpellation violente et injustifiée de la part des forces de police.

Alors que les policiers tentaient de mettre fin à la conduite acrobatique et dangereuse de pilotes de deux roues, ils en auraient été empêchés par plusieurs personnes qui se seraient violemment interposées. Makan et Mohamed n’avaient rien à voir avec ces événements. On peut se demander quelles étaient les motivations de ces policiers et sur quels critères ils décidèrent d’interpeller Makan, jeune responsable associatif, actif dans le quartier des Marnaudes. Aujourd’hui, les deux frères Kébé, risquent d’être inculpés d’outrage, de violence et de rébellion, mais les vidéos que les habitants ont diffusées prouvent leur innocence.

Lors de cette interpellation, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène, de flash-balls et de grenade « dispersante » à fragmentation, sans discernement, causant entre autres, la perte de l’œil gauche de Madame Kébé.

Cette mère de famille était descendue de chez elle paniquée, en voyant par sa fenêtre des policiers tirer au flash-ball sur son fils Mohamed.

Une vidéo affligeante est disponible sur Rue 89.

La grenade « dispersante » à fragmentation est une arme qui projette des billes de caoutchouc et des éclats métalliques en explosant. Utilisée dans des circonstances particulières d’autodéfense rapprochée : encerclement, charge, agression en groupe… elle ne se jette pas en l’air mais elle doit rouler au sol.

Le flash-ball est une arme qui tire des balles en caoutchouc, les consignes d’utilisation policière interdisent de viser la tête. Mohamed Kébé a reçu une balle en plein visage à moins de 7 mètres.

Les policiers connaissaient ces directives mais ils ne les ont pas respectées et Fatouma Kébé a perdu son œil gauche. Ces atteintes se généralisent dans notre pays depuis plusieurs années.

Une enquête judiciaire est en cours et l’IGS a été saisie. Nous voulons des réponses, que la justice soit à la hauteur, car ces policiers là, ne sont pas dignes de porter le nom de « gardien de la paix ».

La liberté, l’égalité et la fraternité ne s’arrêtent pas aux contours de nos quartiers populaires, les rafles, la « punition collective », les traitements spécifiques sécuritaires, les arrestations arbitraires et le non-respect des droits, n’ont pas leur place dans une démocratie digne de ce nom. La justice doit le démontrer et elle a les moyens de le faire dans cette instruction. Nous resterons vigilants et mobilisés.

Face à la répression sécuritaire et au déferlement de violences policières qui restent impunies, nous avons besoin d’unir nos forces. Nous devons les dénoncer et nous y opposer par l’organisation collective.

NOS EXIGENCES :

• L’abandon des charges contre Makan et Mohamed Kébé,

• La reconnaissance du statut de victime pour Madame Fatouma Kébé,

• La condamnation des policiers concernés, pour blessure volontaire ayant entraîné une infirmité permanente envers la mère et des condamnations pour arrestation arbitraire avec violences envers les fils,

• L’interdiction d’utiliser la grenade « dispersante » à fragmentation, arme extrêmement dangereuse.

Nous avons besoin du soutien de tous, rejoignez le combat pour la vérité et la justice en signant cette pétition. Les mouvements, associations ou organisations qui veulent s’associer à ce texte peuvent signer cet appel.

Nous faisons un appel au don car la procédure judiciaire risque d’être longue et onéreuse. Merci pour votre participation, elle est indispensable. Virement possible sur le compte de la famille Kébé : RIB : 30003 03987 00050002956 73 IBAN FR76 3000 3039 8700 0500 0295 673 BIC SOGEFRPP

Nous comptons sur votre soutien et sur votre vigilance citoyenne.

Le Comité de soutien à la famille Kébé

Vidéo à voir et faire tourner

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