Cryptoparty

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Hello !

Le 7 avril, un informaticien de Google a découvert une faille de sécurité dans un programme qui chiffre les échanges entre votre navigateur et les deux tiers des sites web de la planète.

Cette faille s’appelle heartbleed. Le programme touché s’appelle OpenSSL.

En résumé, le petit cadenas qui devait assurer la confidentialité des échanges (quand vous vous connectez à votre mail par exemple, en allant sur https://mail.riseup.net/) était cassé depuis quelque temps. On ne sait pas si des agences gouvernementales ont découvert cette faille et l’ont exploitée avant le 7 avril.

Pendant ces échanges, vos données, y compris vos mots de passe, ont pu être déchiffrées par des tierces personnes mal intentionnées.

La correction doit être faite par les personnes qui gèrent ces différents serveurs web (le bug n’est pas dans votre navigateur, mais seulement sur le serveur web).

En pratique, pour un utilisateur d’internet, il est recommandé de s’informer si les sites qu’il utilise habituellement ont été touchés, s’ils ont déjà corrigé la faille (les sites importants comme Google, Gmail, Yahoo, Facebook, Twitter ont déjà corrigé la faille).

Après correction du bug, il faut changer tous vos mots de passe.

Concernant Tor, il est recommandé de ne plus utiliser le réseau Tor pour des communications sensibles avec des sites web classiques pendant 1 semaine, le temps que les clefs de chiffrement soient automatiquement changées.

Si vous utilisez des sites Tor en .onion (services cachés), assurez-vous que leur adresse a changé. Si l’adresse .onion n’a pas changé, le site est vulnérable, ne l’utilisez pas.

Le live CD ou live USB Tails n’est pas touché car il utilise une version plus ancienne de OpenSSL.

En bref :

• changez tous vos mots de passe utilisés sur des sites web

• n’utilisez pas le même mot de passe pour des sites web différents (ajoutez 1 truc différent à votre mot de passe pour chaque site)

• un mot de passe sérieux contient au moins 12 caractères dont au moins 1 majuscule, 1 minuscule, 1 chiffre, 1 caractère spécial (*!:%$,.?#°] etc.)

• Astuce : pour améliorer votre mot de passe sans vous prendre la tête, ajoutez plein de fois le même caractère au début, à la fin, voire au milieu. Exemple de mauvais mot de passe : fckMP2013  –> +++fckMP2013***  là c’est mieux

Page donnant de bons conseils pour créer des mots de passe faciles à mémoriser et efficaces :
https://support.mozilla.org/fr/kb/creer-mots-passe-surs-proteger-identite

Questions, critiques, en savoir plus, etc. : cryptomars@cryptoparty.fr,
https://www.cryptoparty.fr et Twitter @cryptomars

P.-S. : Malgré toutes les failles passées, présentes, futures, chiffrer toutes vos communications, même les plus triviales, c’est mieux que de ne pas les chiffrer : ça donne énormément plus de travail aux surveillants et ça augmente la taille de la botte de foin.

Marseille Infos Autonomes, 10 avril 2014

Publié dans Cybernétique, La police travaille, Répression de la "mouvance anarcho-autonome" en France (2007-...), Violences policières et idéologie sécuritaire | Un commentaire

[Éducation] Tournée autour d’une école autogérée, coopérative et communautaire

Débat le dimanche 20 avril à 17h, suivi d’une petite animation musicale.
« Chez Zoubir », Pizzeria culturelle et militante
2 rue Bertrand de Born (qui fait l’angle avec la place Belfort) Toulouse

Une école de la vie, où l’on apprend grâce au collectif, où le travail manuel est inséparable du travail intellectuel et où la liberté du groupe garantit la liberté individuelle.

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Voilà à quoi ressemble une école autogérée qui se veut être une alternative réelle dans la société dans laquelle nous vivons. Celle que nous voulons vous présenter devrait voir le jour dans le quartier de Sants à Barcelone.

Les initiateurs de ce projet se posent comme défi d’arriver à l’autosuffisance économique. L’organisation de leur tournée en France, par la CNT, a pour objectif de leur apporter un soutien financier mais aussi de partager des expériences éducatives autogérées entre toutes et tous les participant-es.

Nous vous attendons nombreuses et nombreux,

Les militant-es du syndicat santé, social, éducation de la CNT 31

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[La police est le meilleur des métiers pour être au-dessus des lois] Bas les pattes sur Amal Bentounsi ! (3)

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Les violences policières s’invitent à la 17e chambre

Peut-on parler d’impunité policière sans risquer une condamnation pour diffamation ? Ça dépend de qui parle. Au procès d’Amal Bentounsi, poursuivie par l’ex-ministre de l’intérieur Manuel Valls pour avoir dénoncé une police « au-dessus des lois », des militants ont rappelé que plusieurs rapports d’ONG et ouvrages de chercheurs disaient la même chose, sans jamais avoir été attaqués.

Il a surtout été question de violences policières ce lundi 7 avril 2014 au tribunal correctionnel de Paris. Plusieurs militants, proches de victimes ou victimes et sociologues étaient présents à la 17e chambre au procès pour « diffamation envers une administration » d’Amal Bentounsi, poursuivie à la suite d’une plainte de l’ex-ministre de l’intérieur Manuel Valls.

Le frère d’Amal Bentounsi, Amine, a été tué d’une balle dans le dos par un gardien de la paix de 33 ans, le 21 avril 2012, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). Choquée par les photos de son autopsie, Amal Bentounsi, 38 ans, avait publié le 3 novembre 2013 sur le site de son collectif Urgence-notre-police-assassine.fr un clip vidéo dénonçant l’impunité des forces de l’ordre auteures de bavures. Une vidéo parodiant les campagnes de recrutement de la police, qui affirmait : « Vous voulez commettre des violences et crimes en toute impunité sans jamais être inquiété par la police ? Vous êtes violent, insultant, ne respectez pas le code de déontologie ? (…) Prêt à tuer sans être en état de légitime défense ? En argent de poche en fin du mois coller des outrages à agents (…) ? Ne vous inquiétez pas, même si vous êtes coupable, on s’arrangera pour que vous ne le soyez plus. Alors n’attendez plus, la police est le meilleur des métiers pour être au-dessus des lois. »

Au bord des larmes, cette ex-commerçante, mère de trois enfants, a témoigné lundi de l’état de détresse des familles de victime de violences policières. « Personne n’est venu taper à nos portes pour savoir si nous avions été traumatisés, a-t-elle dit. C’est presque vital, le seul combat qui nous reste, c’est de pouvoir dénoncer. » À la procureure qui lui fait remarquer que le policier qui a tué son frère a été mis en examen pour « homicide volontaire », Amal Bentounsi répond en reconnaissant le « courage » de la juge d’instruction. « Mais dans d’autres affaires quand quelqu’un est mis en examen avec un chef d’inculpation aussi lourd, il devrait être en détention provisoire », rappelle-t-elle soulignant que, bénéficiant de la mobilisation des syndicats policiers en sa faveur, le fonctionnaire continue à percevoir son salaire. « Est-ce qu’un justiciable policier a plus de droits qu’un justiciable ouvrier ? » demande Amal Bentounsi.

Elle rappelle également que bien souvent, lorsque des policiers finissent par être poursuivis, c’est grâce à l’obstination des familles. « Si les familles ne sont pas au courant, plein d’éléments passent à la trappe ou disparaissent, soutient-elle. Et les syndicats de police inversent les rôles : la victime est rendue coupable. »

Appelé comme témoin à la barre, Farid El Yamni a raconté son propre parcours du combattant pour obtenir la vérité sur la mort de son frère Wissam, mort à 30 ans, après une interpellation violente la nuit de la Saint-Sylvestre 2012. « Près d’une dizaine de témoins disent qu’il a été lynché, il a été retrouvé le pantalon baissé avec des traces de strangulation et son corps nous a été rendu en état de putréfaction six mois après car ils n’avaient pas pensé à le conserver au froid, raconte-t-il. Un enfant comprendrait que ce qui s’est passé n’est pas normal ! » Deux policiers ont récemment été mis en examen pour « coups mortels » dans son affaire. Alors pour le jeune homme de 28 ans, ingénieur, le clip d’Amel Bentounsi fait figure d’« euphémisme » à côté de ce que les familles de victimes vivent. « On a le droit de dire ce que les gens refusent de voir », a-t-il conclu.

Quant à Sihame Assbague, porte-parole du collectif Stop Le contrôle au faciès, elle a rappelé que les rapports d’ONG, comme Amnesty International, dénonçaient avec régularité l’impunité policière en France. Ou encore que l’Inspection générale de l’administration avait récemment dénoncé les abus des policiers en matière de procédure pour outrage et rébellion.

« Il y a des gens qui ont le droit de critiquer la police et d’autres non, a remarqué le chercheur et militant Mathieu Rigouste, 32 ans, lui aussi cité comme témoin. J’ai moi-même écrit des choses qui ressemblent beaucoup à ce qu’a fait Amal et je n’ai pas été attaqué. » Pour l’auteur de La Domination policière – Une violence industrielle (La Fabrique éditions, 2012), la stratégie des autorités est double : « Il s’agit de punir parmi ceux qui subissent la violence policière ceux qui luttent et dénoncent, ainsi que de caresser les appareils répressifs quand ceux-ci grognent par la voie de leurs syndicats. » Face à ce tribunal parisien, le chercheur, qui a passé une trentaine d’années en banlieue, affirme que les propos d’Amal Bentounsi sur l’impunité policière « résonnent pour énormément de gens dans les quartiers populaires ». « Ce qu’Amal dénonce est la réalité », martèle Mathieu Rigouste, en reconnaissant qu’il n’existe pas de statistiques officielles sur le sujet.

Sceptique sur le « vecteur » – un blog – choisi par la prévenue « pour faire avancer son dossier », la procureure Aurore Chauvelot a toutefois demandé sa relaxe. « Est-ce que pour autant les propos de Mme Bentounsi dépassent les limites admissibles de la liberté d’expression dans une société démocratique ? Je ne le crois pas », a-t-elle déclaré, en rappelant que toute une partie des propos attaqués par le ministre de l’intérieur étaient prescrits. Allant plus loin, la procureure a estimé que la police était « un corps sans doute insuffisamment encadré, mais on ne peut pas dire que c’est un corps insuffisamment contrôlé ».

Me Michel Konitz, l’avocat d’Amal Bentounsi, a également demandé la relaxe. « Quand quelqu’un vient me voir pour se plaindre de violences policières, je lui demande s’il a une vidéo et cinq ou six témoins, a-t-il expliqué. Car tout le monde sait qu’il y a une omerta dans la police et que les policiers se protègent entre eux. ». À ses yeux, la plainte de Manuel Valls en date du 21 janvier 2013 n’était donc qu’une « opération de communication interne pour faire plaisir aux syndicats ».

Leur presse (Louise Fessard, Mediapart, 7 avril 2014)

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Résistons Ensemble n° 129 – avril 2014

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Résistons Ensemble

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[Flics, Porcs, Assassins] Bas les pattes sur Amal Bentounsi ! (2)

Les violences policières au cœur d’un procès

Les violences policières étaient aujourd’hui au cœur du procès de la sœur d’un homme tué par un policier en 2012, jugée par le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation après une plainte du ministère de l’Intérieur.

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Noisy-le-Sec le 5 mai 2012. Amal Bentounsi (à droite) dans une manifestation contre les violences policières.

Amal Bentounsi, sœur d’Amine Bentounsi, tué d’une balle dans le dos le 21 avril 2012 à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), est poursuivie pour « diffamation publique envers une administration publique ». Elle avait déclaré dans une vidéo publiée sur son site : « Vous voulez commettre des violences, crimes, en toute impunité sans être inquiété ? La police recrute ». Fondatrice du collectif « Urgence notre police assassine », elle avait été visée par une plainte signée par Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, en janvier 2013.

Très émue, cette mère de famille a raconté que pour elle, « tout a basculé » à la mort de son petit frère. Cette commerçante s’est retrouvée alors au « bord de la route », « victime collatérale » du drame. « Pour moi, ça a été trop fort, trop lourd. (…) Il fallait que je crie, il fallait que ça sorte. C’est pour ça que j’ai créé ce site et que par un soir dramatique, j’ai monté ce clip », s’est-elle expliquée. Dans la salle d’audience, de nombreux amis et militants associatifs étaient venus la soutenir.

Tout en reconnaissant du « courage » au magistrat qui a mis en examen pour homicide volontaire le policier en cause, qui a argué de la légitime défense, Amal Bentounsi a regretté que ce dernier « continue à percevoir son salaire en attendant son procès et pour l’instant, il n’est pas en détention provisoire ». « Est-ce qu’un justiciable policier a plus de droits qu’un justiciable ouvrier ? » s’est-elle interrogée.

Quatre témoins ont décrit les violences policières qu’ils combattent et exprimé le sentiment d’impunité des policiers ressenti dans certains quartiers. « Amal est une victime. Nous sommes des victimes et nous sommes traités comme des agresseurs », a déploré Farid El-Yamni, frère de Wissam El-Yamni, décédé à 30 ans, après avoir été interpellé dans des conditions controversées la nuit de la Saint-Sylvestre 2011 à Clermont-Ferrand. Deux policiers ont été mis en examen dans cette affaire.

« Il y a des gens qui ont le droit de critiquer la police. Amnesty international dit dans un rapport que la police est au-dessus des lois. J’ai moi-même écrit ces choses-là », a témoigné Mathieu Rigouste, chercheur en sciences sociales. »Par contre, ce sont souvent le même genre de personnes qui sont attaquées », a-t-il opposé, « il semblerait que le pouvoir n’ait pas intérêt à laisser ceux qui subissent la violence policière la dénoncer ».

« Je ne suis pas certaine » que le blog soit le « bon vecteur » pour la « thérapie personnelle » de la prévenue, ni pour faire « avancer son dossier » ou faire « avancer le débat citoyen », a commenté la procureure Aurore Chauvelot. « Est-ce que pour autant les propos de Mme Bentounsi dépassent les limites admissibles de la liberté d’expression dans une société démocratique ? Je ne le crois pas », a-t-elle poursuivi. L’avocat de Amal Bentounsi, Me Michel Konitz, a également demandé la relaxe, expliquant que les propos de sa cliente étaient un « cri de douleur ».

Le ministère de l’Intérieur n’était pas représenté. La décision sera rendue le 28 mai.

Leur presse (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer, 7 avril 2014)

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[Flics, Porcs, Assassins] Quand Manuel Valls muselle la critique de la police

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Quand Manuel Valls muselle la critique de la police

On l’a vu dernièrement, le ministre de l’Intérieur a la censure facile. Mais s’il parade pour interdire un spectacle de Dieudonné, il reste plus discret sur les poursuites qu’il intente ou dont il menace ceux qui osent s’en prendre aux bavures de la police nationale.

Le 7 avril prochain aura lieu le procès d’Amal Bentounsi, attaquée par le ministre pour « diffamation envers une institution représentant l’autorité publique ». En cause : son site internet Urgence, notre police assassine qui répertorie les violences policières mortelles.

Valls en relais d’Hortefeux

Amal y dénonce régulièrement l’impunité judiciaire dont bénéficient certains auteurs de bavures, comme celle qui coûta la vie à son frère Amine le 21 avril 2012. Celui-ci fut abattu d’une balle dans le dos par un agent de la BAC à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) alors qu’il fuyait un contrôle d’identité. Bénéficiaire d’une permission de sortie de prison, Amine Bentounsi n’avait toujours pas regagné la maison d’arrêt de Châteaudun (Eure-et-Loir). Plusieurs propos tenus à l’égard de policiers dans un vidéo-clip titré « Outrage et Rebellion », valent à l’auteure du site les foudres du premier flic de France. Notamment en cause : « Vous voulez commettre des violences et crimes en toute impunité sans jamais être inquiété par la police ? Vous êtes violent, insultant, ne respectez pas le code de la déontologie ? (…) La police est le meilleur des métiers pour être au-dessus des lois. »

Amal n’est pas la seule à être dans le viseur de l’Intérieur. En novembre prochain, ce sera au tour du blog Le Jura Libertaire de comparaître pour « injure et diffamation publiques contre la police ». En juillet 2010, Brice Hortefeux annonce qu’il porte plainte contre ce site Internet et celui d’Indymédia Grenoble. Il reproche à ces médias alternatifs d’être « hostiles à la police ». Ceux-ci avaient dénoncé les exactions policières perpétrées dans le quartier populaire de Villeneuve lors des révoltes de juillet 2010. Révoltes elles-mêmes survenues à la suite de la mort de Karim Boudouda, abattu par des policiers de la BAC au mitan du mois. Trois ans d’enquête plus tard, le plaignant est toujours le ministre de l’Intérieur, mais il s’appelle Manuel Valls.

Dénoncer les dérives de l’institution policière

Dans un autre registre, le Réseau Résistons Ensemble contre les violences policières et sécuritaires subit lui aussi la pression. En décembre dernier, le collectif distribuait à Gennevilliers son 125e bulletin mensuel intitulé Crimes policiers, crimes racistes, trente ans après rien n’a changé. Quatre agents de la BAC embarquent alors les dangereux militants au poste de police et les placent en cellule sans autorisation de téléphoner. Une arrestation en représailles au contenu édité dans le bulletin, leur signalent les policiers avant de les menacer de poursuites judiciaires pour propos diffamatoires. Des empreintes digitales sont relevées et le matériel n’est pas restitué. Une intervention identique avait déjà eu lieu en avril 2013. Dans les mêmes conditions, pour les mêmes raisons. Deux événements tous deux restés sans suite. « S’agit-il d’une initiative locale du commissariat de Gennevilliers ? Il serait important de recenser, pour commencer, ce genre d’atteintes graves à la liberté de presse, d’opinion et d’expression », s’interroge le collectif dans un échange de mail sur un réseau militant.

Dénoncer les dérives de l’institution policière demeure une activité sensible. Elle n’est pourtant pas vraiment infondée. Contrairement à d’autres pays, aucun recensement officiel des bavures n’existe en France. On compte autour de dix morts par an en moyenne, liées à une action des forces de l’ordre. Et dans les faits, peu de d’agents de celles-ci sont, sinon emprisonnés, au moins jugés pour leurs actes mortels. Non-lieu, relaxe, acquittement, classement sans suite jalonnent cinquante ans de quasi impunité en la matière. Environ 5% des policiers et gendarmes impliqués dans des affaires judiciaires de ce type sont passés derrière les barreaux. Souvent au prix de la grande lenteur des procédures [Lire à ce propos sur le site Basta ! : « Homicides, accidents, « malaises », légitime défense : 50 ans de morts par la police » et « Bavures policières mortelles : trente ans de quasi impunité ? »]. Le policier ayant tué Amine Bentounsi, toujours en fonction, a pour sa part été mis en examen pour homicide volontaire. Ce qui est rare. Mais la tenue de son procès se fait attendre. L’instruction close en septembre dernier vient d’être relancée par une demande de contre-expertise balistique de la part de l’avocat du policier.

Le précédent de La Rumeur

Intimider, affaiblir moralement et financièrement ceux qui luttent auprès des familles de victimes de violences policières plutôt que de concourir à leur quête de vérité et de justice… Manuel Valls semble avoir choisi sa voie. Dans la droite ligne de ses prédécesseurs UMP. Pas sûr que cela serve ses intérêts.

Le rappeur Hamé du groupe La Rumeur nous le rappelle. Nicolas Sarkozy l’attaque en justice en 2002 en tant que ministre de l’Intérieur puis que président pour des propos tenus dans le fanzine qui accompagnait la parution du premier album du groupe. À savoir, « les rapports du ministère de l’Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu’aucun des assassins n’ait été inquiété ». Après huit ans d’acharnement judiciaire, la Cour de cassation relaxe finalement Hamé en 2010. Les magistrats ont estimé que si ses écrits « revêtaient un caractère injurieux, [ils] ne constituaient pas le délit de diffamation envers une administration publique ». Au delà de défendre la liberté d’expression, le rappeur s’est servi du passage devant le juge pour démontrer le fondement de ses dires en appelant à la barre historiens, sociologues, policiers, citoyens… L’affaire La Rumeur a-t-elle fait jurisprudence ?

En attendant, Amal Bentounsi invite toutes les familles de victimes de bavures à prendre la parole au palais de justice de Paris. « Nous demanderons à la justice qui sera là pour me juger, de prendre ses responsabilités et de condamner ces policiers qui commettent des meurtres en toute impunité », déclare-t-elle. Et faire de ce tribunal une tribune autour d’une question encore taboue. Serait-ce le but recherché par le ministère de l’Intérieur ?

Ludo Simbille, Regards.fr, 27 mars 2014

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[In memoriam] Que fait la police ?

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Éditorial : Aurons-nous des successeurs ?

Il fallait bien terminer (peut-être provisoirement), cette aventure de Que fait la police ? Après la création de l’Observatoire des libertés publiques, le 6 avril 1994, un an jour pour jour après le véritable assassinat du jeune Makomé M’Bovolé (17 ans) au commissariat des Grandes Carrières, dans le 18ème arrondissement de Paris, bien connu pour sa tendresse immodérée envers la population issue de l’immigration colorée. Nous étions bien seuls avec mon camarade Jean-Michel Mension (Alexis Violet), pour montrer la police de la République pour ce qu’elle est réellement, et non pas une troupe de gardiens de la paix destinée à apaiser les conflits au sein de la population.

Les difficultés envisageables ne devaient pas nous empêcher de publier 122 numéros imprimés du bulletin Que fait la police ?, puis après le décès de Jean-Michel, en juin 2006, la poursuite de cette action de salubrité publique avec 88 numéros, parus sur Internet. Une certitude : ce bulletin intéressait vivement nos premiers lecteurs qui, avec 300 abonnés payants entretenaient des liens très forts avec l’Observatoire des libertés publiques, rassemblant des milliers de signataires dans nos pétitions contre la violence policière ou pour la dissolution des BAC. Par la suite, lors du passage, gratuit, sur Internet, notre audience – j’étais seul désormais – devait se décupler, jusqu’à atteindre près de mille visites par jour sur notre site, mais il n’était plus possible de connaître ceux qui s’intéressaient à notre activité. Toujours est-il que les méthodes et les mauvaises manières policières n’ont guère évolué durant les vingt années qui viennent de s’écouler, depuis qu’en 1994, un ministre de l’Intérieur comme Charles Pasqua – dans la droite ligne d’un Raymond Marcellin – s’appliquait à créer le désordre au nom d’un ordre nullement menacé. Cela ne pouvait qu’étonner mais il faut bien constater que, vingt ans plus tard, le socialiste proclamé Manuel Valls, ne se conduit pas tellement différemment de ce mafieux gaulliste, et la provocation est restée l’arme habituelle d’une police qui n’est trop souvent républicaine que de nom. Ce qui s’est passé à Nantes, le 22 février 2014 ne fait que le démontrer. C’est donc sur ce dernier exploit de notre police que va se clore le bulletin Que fait la police ? qui, au cours des deux décennies écoulées, a relaté quelque 6.000 « faits divers » policiers. Nous ne nous sommes jamais aventurés dans l’éternel débat sur l’utilité de la police mais toujours est-il que lorsque les forces de l’ordre sont absentes, les situations ne dégénèrent jamais aussi violemment que lors de leur présence active. Par ailleurs, si les « racailles » ne sont pas plus nombreuses qu’il y a un siècle, il faut bien constater que les victimes de l’ordre se trouvent face à des fonctionnaires d’autorité assermentés, armés comme s’ils partaient en guerre. Ce qui paraît bien naturel car, comme de toute éternité, il faut bien mater la « canaille ». C’est pourquoi nos sociétés modernes se sont donné les moyens nécessaires pour y parvenir au prix de nombreuses vies humaines. Sans que soit évoquée, bien évidemment, l’abolition de la peine de mort, en octobre 1981.

Rien n’a changé, ou presque, durant les années écoulées. Ceux qui, depuis la place Beauvau, dirigent une armée policière plus répressive que préventive, tendent à se ressembler. La pseudo-défense des institutions leur procure cette nuque raide qui sied aux grands républicains pour qui l’existence d’une police d’ordre présente plus d’intérêt que la défense des libertés fondamentales. C’était le leit-motiv de Jean-Pierre Chevènement, lorsque cet homme, soit disant de gauche, était ministre de l’Intérieur. Si notre actuel Premier flic de France ne cesse de proclamer qu’il est inflexible dans le combat contre le racisme et l’antisémitisme (pourquoi séparer ces deux aspects de la sinistre stupidité populacière ?), il a malgré tout tenu le cap du rejet des Roms, initié par Nicolas Sarkozy, lors de son calamiteux discours de Grenoble, le 30 juillet 2010, annonçant l’ouverture de la chasse, avec l’honnête Brice Hortefeux en porte-flingue.

Inutile de trop s’attarder sur la politique de l’ordre (musclé) régnant au pays des Droits de l’homme – on nous croirait de parti-pris. Si les hommes (et les femmes) qui nous gouvernent ont peut-être, parfois, des états d’âme, il en va très différemment de ceux (et celles) qui manient la matraque et prétendent assurer aussi bien l’ordre moral que l’ordre public. Tant que les contrôles d’identité au faciès resteront la pratique habituelle de nombre de nos anges-gardiens, il sera possible d’affirmer que les mœurs policières n’ont pas changé depuis la période de l’occupation nazie, lorsque les policiers harcelaient ceux dont le profil ne leur paraissait pas très catholique. Tout comme ceux qui, de nos jours, n’hésitent jamais à détruire les campements précaires des familles Roms, veulent oublier que leurs anciens défonçaient les portes des logements de ceux qu’ils étaient chargés de rafler, de l’été 1941 à l’été 1944, lorsque leurs victimes désignés tardaient à répondre à l’injonction : « Ouvrez, police ! »

Restons-en là de ces comparaisons qui pourraient paraître outrageantes, en espérant qu’un jour lointain, la police pourrait devenir un véritable service public, en lieu et place d’une force répressive dont il est quasiment interdit de critiquer les pratiques.

Il paraît qu’il ne peut être question de comparer la gestion policière de nos prétendus socialistes à la main de fer de la droite, lorsque celle-ci est au pouvoir. En fait, les uns et les autres font en sorte qu’il est difficile de les différencier, en matière répressive. C’est là un constat désespérant mais la nature humaine est ainsi faite que les possibles victimes de l’ordre ne cessent d’apprécier ceux qui affirment hautement qu’ils sont les régulateurs de la société.

Du Larzac à Nantes…

Qui aurait pu imaginer que les socialistes, de retour au pouvoir, auraient eux aussi cette profonde épine dans le pied que représentait le Larzac, au temps où Michel Poniatowski régnait sans partage sur les services de la place Beauvau. Il était alors nécessaire de chasser de ce plateau, où venaient s’alimenter les brebis, les incorrigibles écologistes qui s’opposaient à l’installation d’un camp militaire. Il y avait eu un mort et de nombreux blessés, mais contrairement à la morale dite républicaine, force n’était pas restée à la loi. Devant le détermination des militants venus de la France entière, et même de l’étranger, nos CRS et gendarmes mobiles n’avaient pas eu d’autre alternative que de se retirer de ces terres ingrates où il n’est possible que de brouter…

Près de quarante ans plus tard, c’est un scénario presque identique qui nous est proposé, à Notre-Dame-des-Landes. À la volonté forcenée de construire un aéroport sur les terres humides de Loire-Atlantique, répond, depuis une trentaine d’années, le refus des agriculteurs, soutenus par les écologistes. Le projet, pharaonique, conçu pour accueillir le Concorde n’est pas de saison mais l’ancien maire de Nantes, devenu Premier ministre, s’accroche à ce possible chantier, pour la plus grande satisfaction du groupe privé de travaux publics Vinci. Tout comme pour le Larzac, de nombreuses forces de l’ordre sont régulièrement sur le terrain pour remettre à la raison ces rêveurs, présentés comme de dangereux opposants au progrès. Il n’y a pas encore eu de morts mais cela pourrait bien arriver si les policiers de Manuel Valls continuent à être mis sur le terrain.

Ce qui s’est passé, le samedi 22 février, dans les rues de Nantes, à l’occasion d’une grande manifestation, qui se voulait pacifique, ne fait que démontrer l’acharnement du pouvoir, socialiste cette fois, à réaliser cet aéroport dont bien des experts estiment qu’il est coûteux et inutile. Qu’importe, une fois de plus, force doit rester à la loi et les manifestants n’ont pu que constater la difficulté de s’opposer aux certitudes d’un pouvoir démocratique n’ayant nullement l’intention de discuter ses décisions irrévocables. D’où la nuque raide du ministre de l’Intérieur et l’attitude rugueuse des forces de l’ordre.

Comme nos CRS et gendarmes mobiles sont toujours disponibles pour réprimer, cela fait donc bien des années qu’ils répondent à l’appel du préfet de Loire-Atlantique et du ministre de l’Intérieur de l’époque en utilisant les grands moyens contre les militants écologistes et les petits paysans de la région qui défendent farouchement leurs terres. À ce stade, tout comme lors de l’affaire du Larzac, il ne peut être question d’erreur de jugement mais bien de la volonté d’en découdre avec des manifestants qui ont le grand tort de faire face à la volonté du pouvoir.

Il n’en reste pas moins qu’après la lamentable démonstration de force du 22 février 2014, la volonté gouvernementale était avant tout de démontrer que la manifestation violente était surtout l’œuvre de bandes vandales organisées, avec l’évocation de ces fameux « Blacks-Bloc » n’ayant pour objet que de semer le désordre. Certes comme dans toutes les manifestations de ce genre, on trouve toujours quelques dizaines, voire quelques centaines de « casseurs », comme on dit. Pour autant, les services de Manuel Valls, qui ont surtout mis l’accent sur les policiers blessés, et les dégâts en centre ville, oublient que tout avait été mis en œuvre pour assurer l’échec d’une manifestation qui aurait pu être pacifique.

Le quotidien Libération, daté du 25 février, rappelait fort opportunément que le cortège – de 20.000 à 50.000 manifestants – s’était heurté, dès le début du parcours, à des grilles hérissées, comme à des canons à eau qui n’étaient pas là uniquement pour faire de la figuration. Par ailleurs, des artères prévues pour le passage des manifestants avaient été bloquées, alors que 1.500 policiers attendaient, sans doute impatiemment, le moment de passer à l’action. Selon un témoin l’interdiction d’emprunter le parcours traditionnel des manifestations à Nantes, ne pouvait que provoquer une « saturation du défilé réduit à une marche sur un petit kilomètre ». Ce qui ne pouvait manquer de « cristalliser les premiers affrontements ».

Une enseignante raconte : « Les lacrymogènes sont commencé à partir sans que rien ne se soit passé… Tout le monde s’est alors dispersé les familles avec les gamins les anciens… » Il est intéressant de noter que quelque 500 tracteurs de la Confédération paysanne, en majorité, avaient tenté de s’interposer entre les grilles des forces de l’ordre et les milliers de manifestants, afin « d’éviter la casse », expliquait un manifestant, mais les tracteurs devaient s’éloigner, repoussés par les « jets de gaz et de grenades assourdissantes ». Tout était donc prêt pour une violente intervention des CRS. Toujours dans Libération du 25 février 2014, l’une des victimes des charges policières, Quentin, explique que, comme ses camarades il n’était pas équipe comme l’était une minorité de casseurs. « Je ne suis pas armé, je ne porte pas de masque à gaz et de lunettes de protection. Je suis là pour répondre à u assemblement familial et festif…On rentrait pour se replier, les CRS avançaient vers nous avec les camions, et moi je reculais avec des gens en les regardant pour ne pas être pris à revers et pour vois les projectiles qui arrivaient. »

Ce manifestant paisible n’avait pourtant pas imaginé ce qui allait lui arriver : « J’ai senti un choc, comme une explosion dans mon visage, et une douleur extrêmement vive. » En fait, cet homme, âgé de 29 ans qui avait cru recevoir en pleine face une grenade assourdissante, devait apprendre en arrivant au service ophtalmologique du CHU de Nantes qu’il s’agissait plutôt d’un projectile tiré par un flash-ball ou de sa version améliorée : le LBD 40. Vous savez, cette arme non-létale dont on interdit aux policiers et aux gendarmes de les utiliser en visant la tête, et moins encore pratiquement à bout portant. La mère de Quentin affirme que son fils a été victime d’un tir tendu. Elle confiait à Libération : « Le scanner a montré des fractures multiples tout autour de son orbite gauche, qui est vide. Son globe oculaire est irrémédiablement perdu. » De son côté, Quentin rappelle qu’avant de tomber sous cette balle, qui aurait pu être meurtrière, il a vu : « Les CRS gazer n’importe qui. On les voyait viser des gens au flash-ball, ils les suivaient pour les shooter… »

Après l’hospitalisation de Quentin, le préfet de Loire-Atlantique ne manquait pas de promettre : « Il y aura une enquête pour déterminer dans quelles circonstances s’est produite cette blessure, bien entendu regrettable. » Ce même préfet cité par l’hebdomadaire L’Anticapitaliste, daté du 6 mars 2014, n’avait pas manqué d’affirmer tranquillement, au soir des affrontements : « …L’opposition institutionnelle à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est la vitrine légale d’un mouvement armé ! »

En fait, les armes étaient du côté des forces de l’ordre. Les policiers auraient été attaqués, alors que la provocation des forces de l’ordre était flagrante. Curieusement, la préfecture de Loire-Atlantique ne manquait pas d’expliquer, au cours d’une conférence de presse : « … On l’avait pressenti : on savait même que des gens de l’ultragauche, dont les méthodes s’apparentent à celles des Blacks Blocs, allaient venir affronter la police, et casser ! » D’où l’indispensable questionnement : pourquoi ne pas les avoir arrêtés, interrogent les témoins, et la réponse toute empreinte de jésuitisme policier : « Au nom de la liberté de circulation… »

Les bavures et les multiples dérives imputables aux forces de l’ordre ont toujours eu leur justification, au nom de l’ordre menacé qu’il est indispensable de défendre. Jusqu’à commettre l’irréparable dont la responsabilité sera attribuée aux organisateurs de manifestations hostiles au pouvoir en place. D’où cette réaction de Françoise Verchère, conseillère générale de Loire-Atlantique, membre du Parti de Gauche qui, dans une lettre ouverte adressée à Manuel Valls, se demandait si : « Le désordre n’a pas été entretenu à dessein pour discréditer notre combat ». Courrier resté sans réponse, bien entendu.

Ce qui est certain, et il est important d’y revenir, c’est que lors des affrontements des manifestants anti-mariage pour tous, avec les forces de l’ordre, les 26 janvier et 2 février 2014, les réactions policières avaient été nettement moins vigoureuses. Pourtant, la violence déchaînée par des éléments ouvertement fascistes, comme ceux du mouvement catholique intégriste, Civitas, les groupes nostalgiques de l’Action française, les gros bras du Comité anti-islam, et les néo-nazis de l’Œuvre française, n’ont pas connu la réaction brutale, répétons-le, mise en œuvre à Nantes, le 22 février 2014.

La police serait-elle moins sensible aux gesticulations des nervis de l’extrême droite, censés agir au nom de la morale que face à un mouvement populaire ? Cette interrogation est récurrente et la réponse est évidente. Les manifestations relevant de problèmes sociaux propulsent dans nos villes des hordes « d’individus » incontrôlables, alors que les démonstrations relevant de la défense de l’ordre seraient bien plus conformes aux préoccupations de nos supposés gardiens de la paix.

État des lieux

Nos hygiénistes feraient bien de se pencher sur les lamentables conditions sanitaires vécues par les défenseurs de l’ordre public. Il serait nécessaire, indispensable même, d’envisager l’assainissement de ces lieux où les policiers, tous comme leurs congénères, éprouvent le besoin se soulager vessies et intestins. Comme nous ne voulons pas en rester à une note nostalgique, au moment où nous cessons provisoirement notre activité de veilleur, l’histoire policière qui va suivre ne peut que faire sourire. Elle a pour victime des policiers soumis à de très mauvaises odeurs sur leur lieu de travail quotidien, là même où ils peuvent prendre quelques moments de repos en sirotant une petite « Kro ».

La triste histoire qui nous intéresse ici se passe au commissariat de police de Berck-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais. Le quotidien Libération, daté du 3 mars 2014, nous informait que ce commissariat avait dû être évacué en urgence, quelques jours plus tôt, en raison des odeurs déplaisantes qui incommodaient fortement nos fonctionnaires chargés de maintenir l’ordre public. « Odeurs pestilentielles » précisait un policier. Aucun détail ne nous était épargné sur le vécu des victimes d’une mauvaise gestion des lieux destinés à des fonctions bien naturelles : gorge qui gratte, yeux qui piquent, nez qui coule ; et comme tout doit être connu des déboires sanitaires des protecteurs de nos libertés, il faut y ajouter les maux de ventre et les vomissements. Pauvres agents de la force publique que l’administration faisait vivre dans un cloaque où se concentraient tous les remugles des gardes à vue, mélangées à ceux résultant du passage dans les mêmes lieux de fonctionnaires n’ayant pas d’autre choix que ce partage non souhaité. L’histoire ne nous dit pas s’il se trouvait des « virgules » sur le mur, faute de papier.

Il y a peu de temps, un délégué du syndicat de policiers UNSA de ce commissariat, se confiait à un journaliste de l’AFP : « On est tous intoxiqués. Il y a des gens qui restent un quart d’heure, et qui font des malaises ». Même les pompiers, alertés étaient dans l’incapacité à identifier l’origine des effluves déplaisantes. Une société privée, qui effectuait des analyses commençait à parler d’odeurs prononcées d’ammoniaque. Suite aux visites médicales de leurs collègues, nos syndicalistes policiers ne manquaient pas de consulter à leur tour, et faire des prises de sang, pour apprendre que l’inhalation d’ammoniaque peut provoquer les malaises évoqués plus haut, et même des œdèmes pulmonaires. De là à évoquer une maladie professionnelle, plutôt coûteuse pour la Sécurité sociale, il y a un pas qui n’a pas été franchi. Toujours est-il que, fort heureusement, des bâtiments préfabriqués vont bientôt abriter nos policiers malmenés par des odeurs malvenues menaçant leur intégrité physique. Cela sans que la source des mauvaises odeurs destructrices a pu être trouvée. Dur métier que celui de policier, risquant d’être affronté aux mêmes difficultés respiratoires que les égoutiers, dont il paraît que la durée de vie est réduite en raison de l’activité qu’ils exercent. Pour leur édification, comment ne pas conseiller à nos braves gardiens de la paix la lecture du petit chef d’œuvre de mon cher Roger-Henri Guerrand, aujourd’hui disparu, Les Lieux, aimablement sous-titré « Histoire des commodités » (La Découverte 1997). Il faut bien rire un peu, avant de nous quitter.

Ce n’est peut-être qu’un au-revoir

Que fait la police ? prend momentanément congé de ses lecteurs, avec ce constat : sous la gauche, comme sous la droite, le comportement policier ne s’est guère amélioré. Il n’en reste pas moins qu’avec le retour probable de la droite au pouvoir nos policiers se sentiront bientôt de plus en plus légitimes pour représenter la colonne vertébrale d’un État fort. Au service de ceux qui ne songent qu’à remettre au pas ceux qui ont eu l’audace de les marginaliser.

QUE FAIT LA POLICE ? – Chronique anti-autoritaire de Maurice Rajsfus – 1er avril 2014

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[La police travaille] Le panoptique numérique et le nouveau régime de punition

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Le panoptique numérique et le nouveau régime de punition

Après les condamnations sévères suite à la manif du 22 février 2014 à Nantes nous devons prendre en compte la nouvelle situation.

Les nouvelles méthodes de l’État sont basées sur la surveillance et le profilage. Le dossier présenté au tribunal peut être « mince », c’est la dangerosité supposée de la personne qui compte, ce ne sont plus seulement des actes précis avec des preuves tangibles, l’essentiel c’est ce danger qu’il faudra éliminer ou réduire. Le panoptique numérique permet d’accumuler des données diverses et variées, dont l’historique des recherches sur internet, les mails, la géolocalisation, les communications téléphoniques, etc. ;
Pour E, son passé police justice, il avait du sursis, puis l’Adn prélevé sur le fumigène trouvé intact sur place et les photos sur sa présence lors de la manif ;
Pour P du Dal, ils n’avaient que des photos montrant qu’il était là dans un endroit vers Commerce où c’était assez tendu et son parcours militant.

Le juge a posé beaucoup de questions sur leur comportement ce jour là, les personnes avec qui illes étaient, s’illes connaissaient ou étaient avec des personnes cagoulées, si eux-mêmes se sont couvert le visage, ce qu’ils ont lancé sur les flics ou cassé, etc. Si les gens étaient restés jusqu’à 19h, c’était des coupables de fait. Beaucoup de questions sur leur vie à partir des éléments que la justice avait déjà via les diverses institutions. Pourquoi illes avaient fait cela, s’illes étaient militant-es ou connaissaient des militant-es.
Les aveux chez les flics et au Tribunal ont été des éléments déterminants. Il faut toujours raconter son histoire personnelle.

La recherche du profil est donc corollaire de la recherche du profit, par Vinci notamment.

L’atteinte aux personnes représentant l’autorité publique (loi Sarkozy) est un élément clé qui entraîne automatiquement condamnation ; cela comprend : les flics bien sur, les pompiers, les agents de la Tan —entreprise de transport de Nantes-, etc., dont la Caf, Pôle emploi…

Il y a bien une articulation entre : la police, les politiques, les médias et la justice, tout ça appuyé sur la surveillance tout azimut.
Les entreprises privées jouent leur rôle comme les fournisseurs d’accès, les fichiers sont croisés d’où qu’ils viennent. Le panoptique numérique permet une gouvernementalité algorithmique disent certains auteurs comme C. Laval et nous incitent à reprendre et réactualiser les analyses de Foucault.
Ce qui permet de comprendre que presque n’importe qui peut être blessé le jour même de la manif et poursuivi après si besoin. Ce qui explique également pourquoi avec si peu d’éléments, on peut prendre aussi lourd, ainsi que le mépris des juges, l’arrogance des keufs ou des journalistes et des représentants de la Tan.

C’est toujours une guerre sociale et politique contre les classes dangereuses, un apartheid social qui prend de multiples formes, le libéralisme et le sécuritairesont deux composantes du néolibéralisme actuel, le capitalisme de notre temps.

Le cadre général :
surveillance et contrôle, panoptique numérique, un régime de gouvernementalité algorithmique =>
profilage statistique, accumulation énorme de données — importance du Big data déjà signalé par notre camarade Hervé —, exploitation des données comme le Data mining. Tout cela permet de constituer un double digital de la personne humaine qui sert debase aux recherches en cas de besoin pour l’État et pour le développement de la marchandise et du spectacle, … Ce double digital de notre vie nous échappe complètement, il est récolté partout et tout le temps.

§ Le jour même de l’événement :
* Police => surveillance et enregistrement de données, maintien de l’ordre, bouclage de la ville, répression, blessures graves par tirs tendu avec grenades et flash ball, arrestations musclées, coups, brûlures par les gaz projetés à courtes distances, …

* Rôle des politiques et des médias, => traitement de l’info, dramatiser, utiliser les images choc, désigner les coupables, isoler et discréditer les auteurs de violences, mise en avant du coût des dégâts, insistance sur les blessures du côté des keufs …

§ Après => la police recherche les profils, ce ne sont plus des enquêtes style Maigret ou Colombo ;
=> fichiers Adn, Stic, Rg, Dcri, etc. photos, vidéosurveillance, témoignages ;
panoptique numérique, traces Internet, historique de navigation, mails, historique des communications téléphoniques, écoutes, géolocalisation, répertoire et réseau relationnel, facebook, twitter, …. => nécessité de se protéger : Tails, Tor, …

§ Lors de la garde à vue la police complète son dossier souvent presque vide : elle cherche à faire parler les gens, tout ce qui est dit peut servir à faire condamner la personne, elle cherche à vérifier avec qui vous étiez, elle montre des photos de soi et d’autres personnes, si vous connaissez des zadistes, si vous allez sur la Zad, etc. ;
elle fait de l’intimidation, les flics utilisent toutes sorte de tactiques, ils sortent ce que les fichiers contiennent sur vous, il se servent de tout ce qui est à leur disposition comme les photos dans les téléphones ou les appareils numériques persos, les sms, les mails, les réseaux sociaux, …
L’examen des ordinateurs saisis peut permettre de trouver des documents légaux comme le « Guide du manifestant arrêté » du Syndicat de la magistrature, ce qui montre que vous avez une attitude qui met en cause la police et la Justice. Il y a bien sûr tous les fichiers liés aux activités militantes qui peuvent être retenus contre vous.
L’aveu est toujours un élément important de la procédure policière et judiciaire ;
=> le « je n’ai rien à déclarer » reste donc d’actualité, il faut pouvoir s’y préparer et s’y tenir, ce qui n’est pas forcément facile vu les pressions des keufs et tout ce qu’ils savent sur votre vie, le panoptique numérique tend à nous rendre transparent, ce qui peut faire flipper.

§ Justice : => nouvelles méthodes = profil de dangerosité, neutralisation ou élimination du danger potentiel. Les actes réels deviennent secondaires. La vie des gens est examinée via les infos disponibles et interprétées sous un angle bien précis : le mauvais comportement des personnes. La notion de « mauvaises intentions » fonctionne à plein régime et toujours à charge contre nous. Le juge devient le grand inquisiteur. Les mauvaises intentions sont prouvées par notre profil et les infos fournies, entre autres, par le panoptique numérique.
C’est la confirmation que continue la guerre sociale, l’apartheid social, le mépris de classe vis à vis des classes dangereuses ou susceptibles de l’être.
L’atteinte aux personnes en situation d’autorité est un éléments aggravant et justifie à lui seul les condamnations : flics, pompiers, policiers municipaux, Tan, agents des Mairies, personnel Caf dont les enquêteurs des visites domiciliaires, Pôle emploi, Sécurité sociale, Impôts, éducation nationale, Pjj, Assistantes sociales, vigiles, etc.
Les flics auteurs de violences sont protégés, il y a un traitement différentiel suivant qui on est.
Les condamnations à des peines de prison sont souvent assorties d’interdictions de territoire ou de manifester ce qui peut limiter de participer à beaucoup d’activités ;
Des interdictions de port d’armes style couteau de poche avec cran d’arrêt, lance-pierres, bombes lacrymo, matraques.
Il y a des interdictions de travail en lien avec des enfants ce qui revient à un interdit professionnel pour les profs ou autres personnes en contact avec des jeunes, les interdits peuvent avoir des conséquences graves pour les chauffeurs routiers ou des personnes qui travaillent pour les services publics.
Il y a eu des retraits de permis de conduire pour des gens qui en ont besoin tous les jours,
Toutes ces interdictions font que les contrôles des flics sont facilités comme la possibilité de condamnations ultérieures.

Des textes en ligne sur le panoptique numérique

Philippe Coutant, Nantes le 4 avril 2014 – Infozone

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La France au cœur du génocide des Tutsis

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[Flics, Porcs, Assassins] Quelle est donc cette fâcheuse et sale habitude qu’ont des fonctionnaires de police de tirer alors que rien ou presque ne se passe ?

Quand l’inutilité d’un tir de Flash-ball conduit à la perte d’un œil

Mais qu’est-il bien arrivé à Quentin Torselli ce 22 février 2014, place de la Petite Hollande aux alentours de 18h25 pour ainsi perdre l’usage d’un œil ? Et que dire de la manière douteuse dont les CRS ont apprécié son évacuation par des manifestants ? Pourquoi harceler un groupe qui protège un homme au sol, gravement blessé ? La vidéo et le texte ci-dessous reviennent sur le contexte qui entoure ce tir inutile aux conséquences graves.

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Quentin est transporté quelques secondes après le tir.

Rappelons que les affrontements les plus violents ont eu lieu plus tôt dans la journée à l’entrée du Cour des 50 otages et qu’à notre connaissance aucune utilisation de Flash-ball n’a été faite à ce moment-là.

En mars 2012, la dispersion de la manifestation anti-aéroport avait été courte. Les unités mobiles avaient facilement écumé les derniers récalcitrants du Cour des 50 otages qui était resté ouvert.

Contrairement à ce 22 février où les forces de l’ordre s’invitent tôt dans une manifestation avortée à cause d’un effet d’embouteillage dû à la taille trop courte du parcours, imposé par la Préfecture.

Une dispersion interminable

Cela fait des heures que depuis le boulevard Phillippot, devant le CHU, des CRS accompagnés d’unités mobiles avancent face à des manifestants majoritairement pacifistes et des « jeteurs » hétéroclites qui, sporadiquement, les harcèlent.

Par vaguelettes successives, les CRS et les unités mobiles, paradoxalement fixes ce jour-là, n’en finissent pas de repousser les manifestants jusqu’à la Place de la Petite Hollande. Après 18 heures on ne retrouve plus ou peu d' »autonomes » mais majoritairement des lanceurs de pierres d’un jour ou des « jeteurs » extérieurs à la manifestation. À leur niveau ou en retrait, des manifestants dont Quentin Torselli fait partie, qui observent et petit à petit quittent la place. Et aussi des badauds.

Une éclatante disproportion

Au moment où Quentin est touché, le container-poubelle du début de la place de la Petite Hollande est en feu. Sur la grande largeur qui va du quai de la fosse à l’allée de l’île Gloriette, les rangs sont assez clairsemés du côté manifestants. Ici et là des invectives, des doigts d’honneur, quelques jets de pierre.

Comme on le voit sur la vidéo qui accompagne ce texte, Quentin est isolé au moment du tir. Il ne représente aucun danger dans ce temps qui semble suspendu. Alors pourquoi le viser et si mal ? Car ce tir touche bien la zone interdite qu’est le visage. Quand on sait que le Lanceur de Balles de Défense (LBD) est censé être précis grâce à un système de visée efficace (Eotech), on s’interroge sur les intentions du tireur ?

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VOIR LA VIDÉO

Quelle est donc cette fâcheuse et sale habitude qu’ont des fonctionnaires de police de tirer alors que rien ou presque ne se passe ? Pierre Douillard, derrière les grilles du rectorat de Nantes en 2007, ne représentait pas non plus de danger. Pas plus que moi-même avec ce tir reçu au thorax le même jour que Quentin — voir mon récit ici — ou que de nombreux autres cas à travers la France.

Il semblerait que quelques policiers se prennent pour des cow-boys des temps modernes. Ces « écumeurs de manifs » issus de toutes les strates de la police ont-ils été frustrés de ne pas pouvoir trop sortir des rangs ce jour-là pour avoir la détente aussi facile, à distance ? Comment expliquer autrement ces tirs inutiles qui transforment une arme défensive en une arme offensive et mutilante ?

Une « responsabilité sans faute »

Nombreux sont ceux qui dénoncent l’usage du Lanceur De Balles (LBD) et du Flash-ball, qui n’a de « Super Pro » que le nom car il n’est pas précis, pour maintenir l’ordre. Ces armes sont en effet un réel danger quand elles tombent dans les mains de fonctionnaires zélés qui outrepassent leurs droits.

Le Défenseur des droits a beau s’agiter depuis des années, les ministres de l’intérieur successifs font l’impasse sur le sujet. Suite à des plaintes, la police, acoquinée avec la justice, s’en est jusqu’ici toujours tirée au pénal. Mais pour la première fois, fin 2013, la « responsabilité sans faute » (!) de l’État a été reconnue par le tribunal administratif de Paris suite à une plainte déposée par Clément Alexandre.

Trop nombreux sont les yeux qui s’éteignent par la faute de l’instinct militaire qui animent quelques-uns. Armés, ils jouissent de viser le manifestant désarmé et de l’atteindre avec la bénédiction de la hiérarchie. La hiérachie, la belle affaire.

Yves Monteil, Citizen Nantes, 3 avril 2014

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[Se défendre de la police] Suite aux réquisitions du procureur – Communiqué du collectif 8 juillet

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Nous reproduisons le  communiqué du collectif du 8 juillet suite à la décision du parquet de renvoyer le policier responsable du tir devant les assises. Une première pour un cas de mutilation au flashball. Le dossier était bloqué par le procureur depuis deux ans. Leur lettre récente a débloqué les choses prouvant ainsi qu’il est toujours efficace de mettre la pression.

Comme d’autres, le collectif avec lequel nous avions publié une tribune, a choisi une tactique juridique double :

1. Une attaque au pénal contre le flic responsable du tir. Même si ce n’est pas gagné, le renvoi devant la cour d’Assises devrait quand même en refroidir plus d’un et constitue en lui-même une petite humiliation.

2. Une attaque au tribunal administratif qui vise cette fois le préfet, c’est-à-dire l’autorité qui est responsable de l’armement des flics, procédure pour laquelle le préfet de Paris a déjà été condamné pour une blessure au flashball.

Ensemble, nous pensons qu’il est capital de toujours tenter ces deux procédures et de ne pas attendre l’échec possible (relaxe ou non-lieu comme ce fut le cas à Nantes ou à Toulouse) pour entamer la procédure administrative.

Face aux armes de la police

 

Suite aux réquisitions du procureur

Après avoir attendu deux ans et quatre mois la procureure de Bobigny vient de rendre ces conclusions. Sur les trois policiers mis en examen, le parquet requiert un non lieu pour deux d’entre eux. Il demande le renvoi devant la cour d’assises du policier qui a tiré sur Joachim Gatti.

Nous sommes six à avoir été touchés et blessés ce soir-là, nous sommes quatre à avoir porté plainte. Tous les tirs étaient dirigés vers nos visages. Nous avons été touchés à la nuque, à la clavicule, au front et à l’œil. Tous les tirs auraient pu nous blesser grièvement. Or, le parquet ne demande le renvoi devant la cour d’assises que d’un policier, celui qui a éborgné Joachim.

Il est pourtant évident que les trois tireurs mis en examen par le juge d’instruction partagent la responsabilité. En droit, il y a une expression pour dire cela : il s’agit d’un cas avéré de violence en réunion. On retrouve les mêmes entorses au règlement d’utilisation du flash-ball : le non respect de la distance de tir, de la zone de tir, et aucune légitime défense n’est soutenable comme l’a confirmé le parquet. Donc la même intention de faire mal, de blesser. De ce fait, il n’y a aucune raison de ne renvoyer qu’un seul policier en cour d’assises.

Car ce qui est en cause ici, c’est une opération policière où l’on retrouve chez les policiers une volonté partagée d’en découdre, de punir des personnes qui depuis des années militent pieds à pieds dans la ville contre les rafles de sans-papiers, contre les expulsions de logement, contre les radiations dans les pôles emplois.

Opération policière dans laquelle la hiérarchie a une grande responsabilité. Sinon comment expliquer la détermination partagée des policiers à nous tirer dessus, alors que nous étions en train de nous disperser ? Entre autres éléments du dossier, on peut évoquer la carte blanche donnée aux policiers ce soir-là.

Devant le caractère accablant du dossier, la police et la justice ont décidé de lâcher un policier et de lui faire porter toute la responsabilité, laissant croire qu’il s’agit-là d’un acte isolé, d’un accident en somme.

Croyez-nous, nous avons bien plus de colère contre ceux qui ont armé les policiers et les ont lâchés sur nous, que contre les tireurs. Qu’ils comptent sur nous pour ne pas les oublier. Notons qu’avec d’autres personnes blessées par la police, nous avons porté plainte devant le tribunal administratif.

Pour l’instant, nous attendons la décision du juge d’instruction auquel nous allons remettre des observations dans ce sens.

Pour l’instant, nous attendons les décisions concernant toutes les histoires où des policiers ont tué ou blessé des personnes.

Et nous appelons à la manifestation nationale des victimes de la police, au métro Anvers à  15 h à Paris aujourd’hui le 5 avril 2014.

Collectif huit juillet – Se défendre de la police
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Tir de gomme-cogne à Montreuil : un policier renvoyé devant les assises

Un policier a été renvoyé devant les assises, vendredi 4 avril, après avoir blessé un homme au gomme-cogne sur la place du marché de Montreuil (Seine Saint-Denis) en 2009 au cours d’une opération de police, a annoncé le parquet de Bobigny.

Il sera jugé pour « violences volontaires ayant entraîné une mutilation », après que l’homme visé, qui manifestait contre une expulsion de squatteurs, a perdu un œil. Il est établi que « le policier n’a pas agi en état de légitime défense de lui-même ou d’autrui » et que « le blessé n’était pas personnellement visé », explique le parquet dans un communiqué.

Le 8 juillet 2009, Joachim Gatti, un réalisateur de 34 ans impliqué depuis plusieurs années dans les activités de La Clinique occupée, à Montreuil, avait décidé de protester, avec d’autres résidents du lieu, contre l’évacuation de l’ancienne clinique devenue à la fois salle de projection, centre d’information sur les droits sociaux et espace de débat.

Le soir de la fête protestataire, la police était intervenue à l’entrée de la rue piétonne du quartier Croix-de-Chavaux, procèdant à trois arrestations et tirant au gomme-cogne pour disperser les participants. Joachim Gatti a été emmené à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu, à Paris, le visage en sang. Il venait de perdre son œil droit.

UN USAGE ABUSIF DU FLASH-BALL

Une information judiciaire avait été ouverte à la fin de juillet 2009 pour déterminer les circonstances de ce tir. Le policier avait été mis en examen en septembre de la même année, à l’issue d’une enquête de l’Inspection générale des services (IGS, la « police des polices »). Celle-ci avait conclu que des policiers n’avaient apparemment pas respecté les règles d’utilisation du gomme-cogne, en vigueur dans la police, lors du tir incriminé.

Le parquet a toutefois prononcé un non-lieu à l’encontre du policier et de deux autres mis en examen, concernant cinq autres victimes « légèrement blessées », estimant « qu’aucun lien n’avait pu être établi entre les autres tirs de Flash-Ball et leurs blessures ».

En décembre 2010, un rapport de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) avait estimé que l’utilisation de gomme-cogne n’était alors « pas indispensable et proportionnée à la menace ». La CNDS « consid[érait] surtout, au vu des témoignages précis recueillis, que le cadre légal d’emploi n’était pas respecté pour ce qui concerne l’un des tirs du gardien de la paix ».

Dans un rapport datant de mai 2013, le défenseur des droits dénonçait également les « recours irréguliers ou disproportionnés ».

Leur presse (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 4 avril 2014)

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[Flics, Porcs, Assassins] La BAC travaille à Marseille

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Marseille : mort à 17 ans en voulant fuir la police

FAIT DIVERS – Un adolescent est mort ce week-end après une course-poursuite avec la BAC. Pris en flagrant délit de vente de cannabis, il aurait fait une chute mortelle en enjambant une balustrade.

Encore mineur mais déjà « charbonneur », c’est-à-dire vendeur de drogue. L’adolescent aurait été repéré ce mardi à Marseille en pleine transaction de cannabis dans une tour de la cité Font-Vert, située au cœur d’un quartier sensible réputé pour les trafics de stupéfiants, et notamment de cannabis.

D’après France Bleu Provence, des agents de la BAC, la brigade anticriminalité, se seraient lancés à sa poursuite. Le jeune homme aurait alors pénétré dans un appartement du 2e étage. Arrivé sur le balcon, il aurait alors enjambé la rambarde pour tenter de gagner le logement voisin.

Son avocate veut porter plainte

C’est à ce moment que le fuyard glisse et fait une chute mortelle. Il succombera à ses blessures dans la nuit de vendredi à samedi. L’histoire ne s’arrête pas là. D’après le journal La Provence, l’avocate de l’adolescent, Me Anne-Sophie Grardel, s’apprête à déposer plainte en son nom.

L’avocate souhaite que toute la lumière soit faite sur les circonstances exactes du drame. L’IGPN (l’Inspection générale de la police nationale, police des polices) aurait également été saisie par le parquet de Marseille.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Stéphane Burgatt, Metronews.fr, 6 avril 2014)

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[Flics, Porcs, Assassins] Bas les pattes sur Amal Bentounsi !

Manifestation contre les violences policières

Environ 200 personnes, étroitement encadrées par les forces de l’ordre, ont manifesté samedi à Paris contre les violences policières à l’appel du collectif « Urgence notre police assassine », a constaté une journaliste de l’AFP.

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Vendredi, le syndicat de police Alliance (deuxième des gardiens de la paix) s’était insurgé contre ce rassemblement, selon lui ouvertement anti-policier, déplorant que la préfecture de police de Paris ne l’ait pas interdit.

« Nous n’avons pas organisé une manif anti-flic, mais une manif anti-voyous. Et des voyous, dans la police, il y en a », a expliqué un participant au rassemblement.

La manifestation a réuni une douzaine de collectifs venus d’une dizaine de villes, représentant des familles dont un membre est mort ou a été gravement blessé dans des affrontements avec la police, ainsi que des collectifs antiracistes et antidiscriminations dénonçant notamment les contrôles au faciès.

« Aujourd’hui, en France, la police tue en toute impunité. Il y a urgence à dénoncer les violences policières, car aujourd’hui ça nous concerne nous, nos jeunes, dans les quartiers populaires, mais demain, ça pourrait être vous ou n’importe qui, qui serez les victimes », a averti la fondatrice du collectif « Urgence notre police assassine », Amal Bentounsi, qui sera jugée lundi par le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation à la suite d’une plainte de l’ex-ministre de l’Intérieur devenu chef du gouvernement, Manuel Valls.

La sœur d’Amine Bentounsi, mort le 21 avril 2012 à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) d’une balle tirée dans le dos par un policier, est poursuivie pour des propos tenus dans une vidéo diffusée sur internet, mettant en cause la police.

« Pour moi, tout ce que j’ai dit était légitime. Mais au lieu d’écouter mon cri de désespoir en tant que victime parce que j’ai perdu mon frère, on m’envoie au tribunal », a regretté Amal Bentounsi, qui a dit « refuser » de se taire.

Le policier mis en cause dans cette affaire, qui a invoqué la légitime défense, a été mis en examen pour homicide volontaire.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeFigaro.fr avec l’Agance Faut Payer, 5 avril 2014)

 

Une manifestation contre les bavures policières à Paris

« Urgence, la police assassine en toute impunité. » C’est autour de ce slogan que se sont retrouvées quelques 300 personnes à Paris, dans l’après-midi du samedi 5 avril. Une manifestation a été organisée au départ de la place Anvers (18e arrondissement) à la place Opéra (9e arrondissement) à l’initiative de familles de victimes présumées de bavures policières, rejointes par plusieurs associations et collectifs tels le Parti des indigènes de la République, la Brigade anti-négrophobie (BAN) ou encore l’Action antifa Paris-Banlieue.

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En tête de cortège, on retrouvait Amel Bentounsi, une jeune femme dont le frère a été tué d’une balle dans le dos par un policier le 21 avril 2012 à Noisy-le-Sec, en région parisienne. Attaquée en 2013 pour diffamation par le ministère de l’intérieur, alors dirigé par Manuel Valls, pour une vidéo parodique mise en ligne sur le site du collectif Urgence la police assassine qu’elle a fondé, son procès est prévu ce lundi 7 avril à Paris.

L’agent mis en cause dans la mort de son frère a été mis en examen pour homicide volontaire. Pourtant, « il continue de percevoir son salaire (…) et il a été muté dans la région de Grenoble ! », affirme-t-elle amèrement. La police « est le meilleur métier pour faire ce qu’on veut en toute impunité », lâche-t-elle, réclamant pour les familles de victimes de bavures vérité et justice. « Une justice indépendante qui ne soit pas sous la pression de syndicats policiers (…) qui donne la parole aux victimes », insiste le porte-parole de la BAN, Franco.

Les syndicats policiers avaient dénoncé, quelques jours plus tôt, la tenue d’une manifestation « anti-flics ». « Pour éventuellement l’interdire, il faut qu’il y ait des risques graves de trouble à l’ordre public, ce qui n’est pas le cas » mais « bien évidemment le thème de la manifestation est condamnable et elle sera strictement encadrée par les forces de l’ordre », avait répondu la Préfecture de police de Paris. Pas moins de 12 camions de CRS ont d’ailleurs suivi le cortège, a-t-on pu constater. La manifestation s’est déroulée sans incident, aucune interpellation n’a été effectuée.

Hanan Ben Rhouma, SaphirNews.com, 7 avril 2014

 

Soutien lors du procès d’Amal Bentounsi face à la plainte de Valls, lundi 9h

Lundi 7 avril 2014 à 8h30
Palais de Justice de Paris
Île de la Cité
4 boulevard du Palais
Métro Cité ou Châtelet

Soutien lors du procès d’Amal Bentounsi, sœur d’Amine Bentounsi tué par la police

Le ministre de l’intérieur a porté plainte contre Amal Bentounsi, la sœur d’Amine Bentounsi tué par la police.

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Manifestation le 2 mai 2012 en hommage à Amine Bentounsi, tué par la police le 21 avril 2012 d’une balle dans le dos.

Amal est attaquée parce qu’elle a le courage de dénoncer sans relâche les pratiques violentes de la police à travers son site internet et le projet d’un clip dénonçant l’impunité policière.

Amal Bentounsi invite toute les familles de victimes de violences et de crimes policiers a prendre la parole lors de son procès qui se tiendra le Lundi 07 Avril à 09h au palais de justice de Paris.

Il s’agit de faire de ce procès une tribune pour toutes familles et comités vérité et justice mobilisés autour de meurtres commis par la police. Amal invite toutes les familles de victimes de la police à se rassembler, à témoigner de leur histoires et exprimer leurs revendications.

Démosphère via Résistons Ensemble

 

(…) À la veille de son procès, Amal Bentousi a répondu à nos questions :

Quel est votre sentiment à la veille de votre procès en diffamation ?

J’ai un sentiment de colère. Je suis choquée que Manuel Valls ait porté plainte. Je ne le comprends pas. J’ai l’impression que l’on retourne la situation, que c’est le pot de terre contre le pot de fer, que c’est un bras d’honneur que l’on fait à la famille de la victime. Personne n’est venu frapper à notre porte à la mort de notre frère. Je constate que la machine judiciaire est rapide pour juger un simple citoyen. Qu’elle est beaucoup plus lente quand il s’agit d’ un policier.

Comprenez-vous que vos propos dans la vidéo incriminée puissent être jugés provoquants ?

Il ne faut pas oublier que la première des victimes est mon frère. Mon objectif à travers ce site et cette vidéo n’est pas de provoquer mais de faire prendre conscience que les violences policières sont une réalité. Moi-même, avant la mort d’Amine, je ne pouvais pas imaginer que des policiers puissent violenter, mutiler et même tuer. À force de rencontrer de nombreuses familles dans notre cas, je peux affirmer que tout ceci est une réalité.

Où voulez-vous en venir ?

Je pose simplement des questions. Est-ce que la justice est capable de faire son travail sans que les politiques et la police s’en mêle ? Est-ce qu’un justiciable policier a plus de droits qu’un simple ouvrier par exemple ? Trouvez-vous normal que lorsqu’un policier est mis en examen pour homicide volontaire, de nombreux autres policiers manifestent pour soutenir le meurtrier, comme cela a été le cas pour l’affaire de mon frère ? Je ne souhaite pas mettre tous les policiers dans le même sac. Mais ceux qui font bien leur métier sont tout autant responsables de rester silencieux, sans dénoncer leurs collègues, ces brebis galeuses, qui tuent en toute impunité.

Propos recueillis par des larbins de la maison Poulaga (Arnaud Baur, LeParisien.fr, 6 avril 2014, mis à jour le 7 avril)

 

Contre la police, pour la mémoire d’un frère

RÉCIT Amal Bentounsi est poursuivie par l’Intérieur pour un clip dénonçant l’impunité des forces de l’ordre.

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Amal Bentounsi, à Noisy-le-Sec, le 5 mai 2012.

« J’ai perdu l’habitude de sourire. Avant j’étais commerçante : je n’avais pas imaginé devoir mener ce combat, dur, traumatisant. » Ainsi parlait Amal Bentounsi, hier, lors d’une conférence de presse. Son frère a été tué d’une balle dans le dos tirée par un policier en avril 2012, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). « Je me dois de faire toute la lumière sur cette affaire, de réhabiliter la mémoire de mon frère », expliquait-elle.

Ce faisant, elle a produit un clip intitulé Urgence notre police assassine, un montage de campagnes de recrutement de la police nationale et d’images réelles de violences policières. Dans ce clip, elle dénonce l’impunité des abus policiers. Elle y dit notamment : « Vous voulez commettre des crimes en toute impunité sans jamais être inquiété par la justice ? […] Prêt à tuer sans être en état de légitime défense ? […] Ne vous inquiétez pas, même si vous êtes coupable, on s’arrangera pour que vous ne le soyez plus. Alors n’attendez plus, la police est le meilleur des métiers pour être au-dessus des lois. »

Pour ces phrases, elle devra comparaître devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, le lundi 7 avril à 9 heures. Le ministère de l’Intérieur a porté plainte contre elle pour diffamation.

Pour Amal, c’est faire fi du « traumatisme qu’on a pu avoir. Quand les policiers passaient devant chez moi, ils souriaient et me narguaient ; j’ai dû déménager de ma ville. On a tué mon frère et maintenant le premier policier de France [Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, ndlr] porte plainte contre moi ». Ce que veut Amal Bentounsi, c’est dire que « depuis trente ans, des gens se font tuer par la police, et que, pour la plupart, ces familles n’obtiennent pas justice et réparation ». Une pétition demandant l’arrêt des poursuites contre Amal Bentounsi a recueilli plus de 5000 signatures.

Cependant, le policier mis en cause dans l’affaire de son frère Amine a bien été mis en examen pour « homicide volontaire », mais il n’est pas encore passé devant le tribunal. Cette décision avait même provoqué l’ire des policiers qui avaient manifesté devant le tribunal de Bobigny. Pour Me Daniel Merchat, l’avocat du policier, « une expertise balistique exonère la responsabilité de [son] client ». Le parquet a fait appel de cette expertise. En attendant, le policier continue à travailler, affecté à des tâches administratives, et il a été muté.

Leur presse (Didier Arnaud, Liberation.fr, 2 avril 2014)

 

Attaquée en diffamation par Valls, la sœur d’un homme tué par un policier jugée lundi

La sœur d’un homme tué d’une balle dans le dos par un policier en 2012, qui milite depuis contre les violences policières, sera jugée lundi par le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation après une plainte du ministère de l’Intérieur.

Amal Bentounsi, sœur d’Amine Bentounsi, mort le 21 avril 2012 à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), est appelée à comparaître pour « diffamation publique envers une administration publique » après avoir déclaré dans une vidéo publiée sur son site (www.urgence-notre-police-assassine.fr): « vous voulez commettre des violences, crimes, en toute impunité sans être inquiété ? La police recrute ».

La fondatrice du collectif « Urgence notre police assassine » avait été visée par une plainte signée par Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, en janvier 2013.

« Quand M. Valls porte plainte contre moi, c’est un bras d’honneur qu’il me fait. Il n’a pas entendu notre douleur, celle de la famille de la victime », a-t-elle dénoncé mercredi lors d’une conférence de presse à Paris. « Ce site et cette vidéo n’ont pas été faits dans une mauvaise intention mais pour informer », a poursuivi cette mère de famille originaire de Seine-et-Marne, se disant « persuadée qu’on tente de (la) faire taire ».

Samedi, environ 200 personnes ont manifesté à Paris sous étroite surveillance des forces de l’ordre contre les violences policières à l’appel de ce collectif. Le syndicat de police Alliance (deuxième des gardiens de la paix) a déploré que le rassemblement n’ait pas été interdit par la préfecture de police de Paris.

Une pétition appelant Manuel Valls à abandonner les poursuites a recueilli sur internet plus de 6.000 signatures en moins d’une semaine.

« C’est ridicule que l’Intérieur la poursuive. Ces propos sont bien moins insultants que lorsque Nicolas Sarkozy insinue que la police française utilise des méthodes similaires à celles de la Stasi » dans l’affaire des écoutes judiciaires visant l’ex-président, « c’est le cri de douleur d’une femme qui a perdu son frère », a déclaré à l’AFP son avocat, Michel Konitz.

Amine Bentounsi, 29 ans, plusieurs fois condamné par la justice et recherché car il devait encore purger une peine de prison, est mort le soir du 21 avril 2012, après avoir reçu une balle dans le dos tirée par un policier, selon les résultats de l’autopsie.

Le gardien de la paix, qui a argué de la légitime défense, a été mis en examen pour homicide volontaire.

Les policiers avaient organisé plusieurs rassemblements en solidarité avec leur collègue et pour réclamer une réforme de la légitime défense, notamment en défilant sirènes hurlantes et dans leur voiture de service sur les Champs-Élysées. Ils avaient été reçus par les candidats à la présidentielle Nicolas Sarkozy et François Hollande.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer, 6 avril 2014)

 

MANIFESTATION CONTRE LES CRIMES POLICIERS ET LES VIOLENCES POLICIÈRES
COMMÉMORATION NATIONALE DES CRIMES POLICIERS

30 ans après la marche pour l’égalité et contre le racisme, lancée pour répondre à la multiplication des crimes racistes et sécuritaires, il semble que rien n’a changé : la liste des victimes dans les commissariats, à bord de fourgons de police, morts suite à une intervention des forces de l’ordre, s’allonge indéfiniment. Ces dernières années, les morts au cours de courses-poursuite, par clé d’étranglement, par pliage ou encore les personnes mutilées par des tirs d’armes prétendument « non létales », se sont multipliées.

Les « bavures » policières n’existent pas. La police tue et violente depuis des décennies, dans des circonstances souvent similaires, et souvent les mêmes personnes : on est passé des ratonnades d’Algériens dans les bidonvilles de la région parisienne dans les années 1960 à la « neutralisation » de « suspects » dans les « quartiers sensibles » aujourd’hui. Et quand elle n’endeuille pas une famille, des amis, des quartiers entiers, la police laisse derrière elle des blessés de plus en plus nombreux.

Aux mobilisations des familles réclamant Vérité et Justice pour leurs proches morts aux mains de l’État ou mutilés par la police, la justice répond presque invariablement par des non-lieux ou des acquittements, dans les cas où une instruction a été ouverte. à l’inverse, quand des révoltes éclatent suite à un crime policier, la machine judiciaire se met en route immédiatement pour faire tomber des têtes et distribue de lourdes peines de prison. D’un côté les syndicats policiers et l’État cherchent à renforcer l’impunité policière, notamment par l’instauration d’une « présomption de légitime défense » équivalant à un véritable permis de tuer, une peine de mort qui ne dit pas son nom. De l’autre, on assiste à de véritables exécutions judiciaires, les atteintes à des policiers étant de plus en plus sévèrement punies, et la justice cherchant à tout prix à trouver des coupables.

Les familles et proches de victimes doivent le plus souvent attendre des années pour voir une instruction ouverte, quand un non-lieu ne vient pas tout bonnement clore des années de souffrance et d’attente. Quand l’instruction aboutit à une mise en examen des policiers, ceux-ci sont très rarement reconnus coupables. Et quand c’est le cas, ils sont condamnés à des peines de principe. « Que vaut la vie de Youssef ? » demandaient les proches de Youssef Khaïf, abattu d’une balle dans la nuque par un policier à Mantes-la-Jolie en 1991. à cette question, la Justice, qui acquitta son meurtrier dix ans plus tard, répond toujours de la même manière : la vie d’un Noir ou d’un Arabe vaut moins que la liberté d’un policier et que le sacro-saint maintien de l’ordre républicain, quand bien même ce dernier n’était pas menacé.

Depuis des années, les familles et les comités Vérité et Justice réclament une reconnaissance de ces crimes, une manière d’honorer leurs défunts, que les médias et la justice salissent souvent pour légitimer leur mise à mort. Elles réclament la fin des pratiques policières mortelles comme la clé d’étranglement, le pliage ou les courses-poursuite pour de simples infractions au code de la route. La fin aussi des pratiques de chasse de la police qui aboutissent à la multiplication des accidents mortels et des mutilations, notamment par l’usage intensif du flash-ball.

Au-delà des crimes eux-mêmes, c’est la recherche de vérité et le combat des familles, mais aussi de tous ceux qui dénoncent publiquement la violence de l’État et de sa police, qui sont de plus en plus réprimés. Lorsque la police ne tire pas pour tuer les indésirables, elle tire pour blesser ceux qui les soutiennent : flash-ball, LBD et grenades sont de plus en plus souvent utilisés, en banlieue comme lors de manifestations, pour faire taire ceux qui s’organisent.

Il n’est plus rare également de voir le Ministère de la Justice s’en prendre à ceux qui dénoncent ces violences sur internet, comme ça a été le cas pour le site Copwatch en 2012 ou pour Urgence Notre Police Assassine (site animé par Amal Bentounsi, dont le frère Amine a été tué d’une balle dans le dos en 2012) cette année, attaqués en justice pour diffamation et contraints de se justifier d’utiliser leur liberté la plus fondamentale, la liberté d’expression.

L’État, sa police et sa Justice, ont le monopole de la violence. Face à eux, nos forces sont éparses. C’est pourquoi il est plus que temps de s’organiser autour des familles et proches de victimes, pour trouver la manière d’unir nos forces dans un combat si inégal face à la police et la justice.

Rejoignez-nous dans cet effort pour obtenir la vérité et pour dénoncer la vraie nature de la police !

RDV le SAMEDI 5 AVRIL 2014 à 15H à la sortie du MÉTRO ANVERS (PARIS)

Mailing

 

Conférence de presse de Amal Bentounsi famille et fondatrice du collectif « urgence notre police assassine » poursuivie pour diffamation par Manuel Valls

Le 7 avril 2014, à 9h00, ce n’est pas le tireur qui a tué Amine Bentounsi [Le 21 avril 2012, à Noisy-le-Sec, en pleine campagne présidentielle, Amine Bentounsi tombait sous la balle d’un policier reçue dans le dos, alors qu’il tentait d’échapper à un contrôle d’identité.] qui se trouvera devant le juge à la 17e chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris, mais la sœur du défunt, Amal.

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VOIR LA VIDÉO

Cette dernière qui, dans son deuil, avait produit une parodie des campagnes de recrutement de la police nationale en utilisant des images réelles de violences policières, s’est retrouvée poursuivie pour diffamation par Manuel Valls. Elle y dénonçait l’impunité entourant les abus policiers qu’illustrent les dizaines d’affaires que répertoriait récemment Basta Mag et qu’ont dénoncés à plusieurs reprises Amnesty International, Human Rights Watch, mais aussi de nombreuses études et associations de terrain.

Pour Farid El Yamni, également frère de victime qui a lancé une pétition de soutien à Amal ce matin : « c’est tout de même fou de voir que le policier qui a tué Amine Bentoussi a simplement été muté alors qu’Amal est poursuivie pour avoir dénoncé des abus et la complicité de certaines institutions. Cela revient presque à valider que la liberté de tuer l’emporterait sur la liberté d’expression. Cela revient clairement à valider un deux poids, deux mesures. »

Le tireur dans l’affaire de son frère, pourtant mis en examen pour homicide volontaire par l’IGS il y a près de deux ans, n’a effectivement pas été inquiété depuis. Il a, au contraire bénéficié d’un véritable soutien politique, Nicolas Sarkozy proposant la création d’une « présomption de légitime défense » pour les policiers et François Hollande défendant un « renforcement de la protection administrative » en cas de mise en cause d’un fonctionnaire.

Amal Bentounsi qui, à la veille de son procès, a d’ailleurs lancé une nouvelle vidéo parodique, continue de se battre, via des mobilisations, marches, concerts portés par le collectif de familles de victimes Urgence ! Notre Police Assassine, pour la visibilité de ces affaires trop souvent enterrées. Le rapport d’Amnesty International « Des policiers au dessus des lois » dénonçait dès 2006 l’exceptionnelle lenteur des procédures contre des policiers mis en examen pour violences ou homicide. À titre d’exemple, il a fallu attendre 2013 pour que les policiers présents lors des incidents ayant mené à la mort des adolescents Zyed et Benna à Clichy-sous-Bois en 2005 puissent être mis en cause.

Amal Bentounsi tiendra une conférence de presse en présence de familles de victimes, ONGs et chercheurs le 2 avril 2014, à 11h au CICP 21 ter, rue Voltaire 75011 Paris.

Mailing, 31 mars 2014

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Sabotage Bessines … coucou c’est nous !

Rock around the cloaque*

* gesticulation vive et désinvolte d’un genre de papillon de nuit dans les lueurs irradieuses du méga merdier nucléaire

Inutile le bris de la vitrine de la citadelle nucléaire en regard du saccage méthodique de l’industrie atomique qui dévaste et stérilise la terre, de Fukushima au Niger, pour des siècles des millénaires ????

Ridicule ces actions symboliques qui égratignent l’ongle du petit orteil du Gulliver nécrophile made in France ?????

Évidemment

Pour faire du bonheur une pratique quotidienne nous n’avons pas besoin de cette audace vaine;
nous nous battons avec les armes du savoir, de la création et du jeu, de la gratuité et de la solidarité.

Mais, à l’occasion, cette volonté de vivre courtise une douce violence, belle comme une prison en flamme.

« Je ne sais pas si le dernier des nucléocrates sera pendu avec les tripes du dernier des prêtres. En revanche je ne doute pas qu’un jour les enfants des enfants des managers dévastant et infectant l’univers leur cracheront au visage. »

À celles et ceux qui font de la terre un cloaque

urée
caca
Areva chier
tu pues du nuc

Reçu le 4 avril 2014

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Communiqué du Comité de soutien à Enguerrand, le camarade condamné mardi dernier à un an de prison ferme suite à la manifestation anti-aéroport du 22 février

Communiqué

Le 22 février, 50’000 personnes et 500 tracteurs se sont donné-e-s rendez-vous contre l’aéroport. Les médias ont beaucoup parlé des « dévastations » et du « saccage » de Nantes. Ce qu’ils oublient de dire, c’est que la violence est d’abord venue d’un dispositif policier qui a cherché à s’opposer puis à casser la manifestation.

Ce jour-là, la police a blessé plus de 200 personnes, dont au moins 3 ont perdu l’usage d’un œil suite à des tirs de flashball. Les 1800 policiers mobilisés ont généreusement distribué grenades de désencerclement, grenades lacrymogènes, coups de flashball ou de canon à eau, etc. Cette violence d’État n’a fait l’objet d’aucune enquête.

Suite au battage médiatique de notre regretté ministre de l’intérieur, aujourd’hui premier ministre, 30 policiers ont été mobilisés pour identifier « les blacks-blocks de l’ultra gauche (peut-être bien venus de l’étranger) ». Après un mois d’enquête et au lendemain d’élections municipales où certains avaient négocié un « moratoire », la police a raflé neuf suspect-e-s le lundi 31 mars. Ces suspect-e-s étaient tellement bien profilé-e-s que deux ont été relâchés, dont un n’était même pas à Nantes lors de la manifestation. Trois suspect-e-s, dont deux mineur-e-s, comparaîtront ultérieurement pour leurs procès ; quatre sont passés en comparution immédiate le mardi 1er avril.

Les dossiers sont vides. La procureure a bien du mal à camoufler l’absence d’enquête sérieuse. La volonté de faire des exemples est évidente.

Après une parodie de procès dont les étapes sont écrites à l’avance, les peines s’abattent froidement sur les prévenus comme sur le public. Insupportables.

Une figure associative nantaise de 53 ans écope de 4 mois de prison avec sursis. Gratuitement. P. n’a pourtant aucun antécédent, à part celui de lutter pour le droit des sans abris. La peine est purement arbitraire : le prévenu est soupçonné d’avoir renvoyé vers les flics un seul des milliers de palets de lacrymogènes propulsés sur la foule à coups de lance-grenades. Puni pour avoir, à son échelle dérisoire, renvoyé la violence à l’envoyeur.

Deux jeunes manifestants, J. et G., soupçonnés d’avoir également résisté à la violence policière et pour l’un d’avoir récupéré un T-Shirt dans le local de la TAN, écopent tous deux de prison ferme : 4 et 5 mois de taule. Des peines d’abattage. Il n’y a pas de mandat de dépôt pour eux.

Le coup de marteau le plus violent concerne le dernier prévenu, Enguerrand, 23 ans. Militant déjà ciblé de nombreuses fois par le passé par les policiers, il est accusé d’avoir fabriqué un fumigène. Alors que la procureure requiert la lourde peine de 6 mois de taule, le Juge aux ordres décide carrément de multiplier par deux ces réquisitions déjà iniques. Il prononce 1 an de prison ferme pour Enguerrand. Avec mandat de dépôt.

Les flics, évidemment présents en nombre, arborent un sourire satisfait.

La foule se met à crier de colère, à insulter les juges, la Justice. La salle est évacuée par des policiers nerveux alors que la copine et le bébé d’Enguerrand sont empêché-e-s de lui glisser un dernier mot, une dernière caresse, avant qu’il ne soit transféré.

Jeudi 3 avril 2014, un comité de soutien à Enguerrand est né, créé par sa famille, ses ami-e-s et ses camarades. Nous voulons apporter notre soutien moral et matériel à Enguerrand et à ses proches, particulièrement à sa compagne et à sa fille âgée d’un an, ainsi qu’à tous ceux et toutes celles qui sont et seront inquiété-e-s pour avoir manifesté leur détermination contre l’aéroport et son monde le 22 février 2014.

Pour toutes les personnes qui souhaitent apporter leur soutien à Enguerrand, vous pouvez écrire au :

Comité de soutien aux inculpés
(Pour Enguerrand)
Le Gué
44220 Couëron

Vous pouvez aussi nous contacter par mail.

Nous créerons très prochainement un compte bancaire, pour ceux et celles qui veulent et peuvent apporter un soutien financier à Enguerrand et sa famille.

Des initiatives vous seront bientôt annoncées.
Nous vous invitons à partager un maximum ce texte.

Pas de justice, pas de paix !
Solidarité avec les inculpé-e-s !

Le comité de soutien à Enguerrand
Le 3 avril 2014

 

Arrestations suite à la manif du 22 fév. contre l’aéroport #NDDL : procès du 1er avril

Le 22 février, la police mutilait et blessait gravement des dizaines de manifestant-e-s dans les rues de Nantes. Il s’agit aujourd’hui, 1er avril, de continuer cette guerre dans l’enceinte du Tribunal. De continuer à terroriser ceux qui s’opposent à ce monde et à l’aéroport qui va avec.

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Dès le début d’après-midi, la salle de comparution immédiate du Tribunal de Grande Instance de Nantes est bondée.

Des journalistes sont venus se régaler de la répression qu’ils ont complaisamment attisée contre les manifestant-e-s.

La Justice, à grand renfort de couverture médiatique, a décidé de s’acharner contre les manifestants perquisitionnés et arrêtés à Nantes au lendemain du triomphe du premier flic de France.

Les dossiers sont vides. La procureure a bien du mal à camoufler l’absence d’enquête sérieuse menée par les 30 flics spéciaux dépêchés à Nantes suite à la manifestation. La volonté de faire des exemples est évidente. Les prévenus passent en comparution immédiate, sans avoir pu préparer leur défense.

Après une parodie de procès dont les étapes sont écrites à l’avance, les peines s’abattent froidement sur les prévenus comme sur le public. Insupportables.

Une figure associative nantaise de 53 ans écope de 4 mois de prison avec sursis. Gratuitement. P. n’a pourtant aucun antécédent, à part celui de lutter pour le droit des sans abris. La peine est purement arbitraire : le prévenu est soupçonné d’avoir renvoyé vers les flics un seul des milliers de palets de lacrymogènes propulsés sur la foule à coups de lance-grenades. Puni pour avoir, à son échelle dérisoire, renvoyé la violence à l’envoyeur.

Deux jeunes manifestants, J. et G., soupçonnés d’avoir également résisté à la violence policière et pour l’un d’avoir récupéré un T-Shirt dans le local de la TAN écopent tous deux de prison ferme : 4 et 5 mois de taule. Des peines d’abattage. Il n’y a pas de mandat de dépôt pour eux.

Le coup de marteau le plus violent concerne le dernier prévenu, E., 23 ans. Militant déjà ciblé de nombreuses fois par le passé par les policiers, il est accusé d’avoir fabriqué un fumigène. Alors que la procureur requiert la lourde peine de 6 mois de taule, le Juge aux ordres décide carrément de multiplier par deux ces réquisitions déjà iniques. Il prononce 1 an de prison ferme pour E. Avec mandat de dépôt.

Perquisitionné hier matin, il part à la prison de Nantes ce soir. Les flics, évidemment présents en nombre, arborent un sourire satisfait.

La foule se met à crier de colère, à insulter les juges, la Justice. La salle est évacuée par des policiers nerveux alors que la copine et le bébé de E. sont empêché de lui glisser un dernier mot, une dernière caresse, avant qu’il soit transféré.

Une centaine de personnes défile ce soir en cortège jusqu’au centre ville en criant sa rage contre la Justice.

Pas de Justice, pas de paix !
Solidarité avec les inculpés !

Indymedia Nantes, 2 avril 2014

Publié dans Aménagement du territoire - Urbanisme, Beau comme une prison qui brûle, La police travaille, Répression de la "mouvance anarcho-autonome" en France (2007-...), Violences policières et idéologie sécuritaire | Marqué avec , , , , , , , | Commentaires fermés sur Communiqué du Comité de soutien à Enguerrand, le camarade condamné mardi dernier à un an de prison ferme suite à la manifestation anti-aéroport du 22 février

Contre jour de colère Toulouse

RASSEMBLEMENT CONTRE LES FACHOS DE « JOUR DE COLÈRE »
5 avril 2014 – 13h – place du Capitole – Toulouse

Le 26 janvier dernier, un défilé de fachos a eu lieu en plein Paris sous le nom « jour de colère » et appelé par diverses organisations d’extrême droite, rassemblées sous un même mot d’ordre « Hollande dégage » face à un ras-le-bol général soit disant populaire et social. Les voilà, vociférant sur des thèmes divers : armée, fiscalité, famille, identité, liberté d’expression… Populistes au possible, ils et elles tentent ainsi l’ambiguïté pour attirer. Mais leur vrai visage s’affiche rapidement en vomissant en vrac et de façon décomplexée, sexisme, racisme, homophobie, transphobie, islamophobie… Ils entendent se faire passer pour des victimes du système ou des révolutionnaires.

Alors qu’en réalité, il s’agit : • de pétainistes • de putschistes • de nostalgiques du « temps béni des colonies » • d’intégristes catholiques • de patron.ne.s • d’opposant.e.s au mariage homo • d’hommens, des masculinistes • d’identitaires • des partisan.e.s de Dieudonné et Soral (soutiens du Front National) … et quelques perdu.e.s que ça ne dérange pas de marcher aux côtés des slogans tels que « juifs hors de France »,  »immigrés dehors »,  »on t’entends plus chanter Clément Méric »,  »la France aux français »… Par ailleurs leurs amalgames entre sionisme et juifs ne font que servir les intérêts de l’impérialisme en discréditant les luttes pro-palestiniennes.

Ils se disent victimes de la police et du système mais rappelons que leurs revendications nauséabondes ne sont que le prolongement de la politique française et européenne de ces 20 dernières années : ultralibéralisme, racisme d’État, islamophobie, renforcement du tout sécuritaire, casse des services publics, remise en questions des acquis sociaux… De là où nous sommes, pauvres, galérien.e.s, travailleur.euse.s, immigré.e.s, précaires, exploité.e.s, chômeur.euse.s… cette violence, peu importe le gouvernement en place, nous la vivons chaque jour, elle tient le peuple en laisse. Les « Jour de Colère », derrière leurs revendications paranoïaques, s’agrippent à ce qu’ils veulent conserver : une société basée sur l’oppression des classes les moins privilégiées de la population.

Et donc ils remettent ça en appelant à manifester partout en France le week-end du 5-6 avril.

Pour Toulouse ils appellent à un rassemblement le 5 avril à 14h30 à Capitole. Mais y’a pas moyen ! Nous ne pouvons laisser ces gens défiler tranquillement dans les rues !

Le pouvoir en place ne sert pas nos intérêts et nous gardons à l’esprit que c’est lui notre principal ennemi. Notre rage est légitime, leur colère est une imposture surfant sur la vague des frustrations en temps de crise. C’est pour ça qu’on ne leur laissera pas la rue. Nous ne défendons aucun parti bourgeois et certainement pas celui dit socialiste qui a favorisé ce climat de haine et de racisme décomplexé ; la gauche « molle » qui réduit l’antifascisme à une lutte de bourgeois de salon qui s’indignent plus qu’ils n’agissent.

Rappelons nos valeurs : anticapitalistes, antisexistes, antifascistes, internationalistes, pour une société égalitaire libérée des classes sociales et du salariat !

Auto défense populaire ! Tout pour tous et toutes ! Pouvoir au peuple !
Notre rage est révolutionnaire !
Leur colère est réactionnaire !

Des enragéEs dont l’Alternative Libertaire, la Confédération Nationale du Travail, le collectif Coup Pour Coup 31, l’OCML Voie Prolétarienne, l’Union Antifasciste Toulousaine…

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[L’armée t’écoute] DGSE Télécom

Espionnage : comment Orange et les services secrets coopèrent

On apprend souvent davantage de choses sur soi par des gens qui n’appartiennent pas à votre famille. Les Britanniques, un peu malgré eux, viennent de nous éclairer sur les liens hautement confidentiels qui existent entre les services secrets français, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et l’opérateur historique de télécommunication France Télécom, qui a pris le nom d’Orange en février 2012.

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Selon un document interne des services secrets techniques britanniques (GCHQ), l’équivalent de l’Agence nationale de sécurité (NSA) américaine, la DGSE entretient une coopération étroite avec « un opérateur de télécommunication français ». L’ancienneté de leurs liens, la description des savoir-faire spécifiques de l’entreprise ainsi que l’enquête du Monde permettent de conclure qu’il s’agit bien de France Télécom-Orange.

Selon le GCHQ, la DGSE et l’opérateur historique français travaillent ensemble pour améliorer les capacités nationales d’interception sur les réseaux de communication et collaborent pour cassser les cryptages de données qui circulent dans les réseaux. France Télécom est un acteur important du système de surveillance en France.

COLLECTE DE DONNÉES LIBRE DE TOUT CONTRÔLE

Cette note, extraite des archives de la NSA par son ex-consultant Edward Snowden, assure que la relation entre la DGSE et l’opérateur français constitue un atout majeur par rapport à ses homologues occidentaux. L’une des forces de la DGSE résiderait dans le fait qu’elle ne se contente pas des autorisations accordées par le législateur pour accéder aux données des clients de France Télécom-Orange. Elle dispose surtout, à l’insu de tout contrôle, d’un accès libre et total à ses réseaux et aux flux de données qui y transitent.

Cette collecte libre de tout contrôle, par le biais de l’opérateur français, portant sur des données massives, concerne aussi bien des Français que des étrangers. Elle est utilisée par la DGSE, qui la met à la disposition de l’ensemble des agences de renseignement françaises au titre de la mutualisation du renseignement technique et de sa base de données. Ces données sont également partagées avec des alliés étrangers comme le GCHQ. Enfin, l’opérateur français développe, en partenariat avec la DGSE, des recherches en cryptologie.

Au plus haut niveau de l’État, en France, on se refuse à tout commentaire, mais on indique au Monde que, si la puissance publique est devenue minoritaire (27 %) au sein du capital de France Télécom, le plus ancien opérateur français reste considéré comme « un délégataire de service public ». Le savoir-faire de l’entreprise, qui fut en premier lieu une administration, contribue, de manière essentielle, « aujourd’hui comme hier », à la sécurité du territoire et à l’autonomie de décision des dirigeants français.

« Le rapport entre France Télécom et la DGSE n’est pas de même nature que celui révélé dans le programme Prism de la NSA, qui a des liens contractuels avec les géants d’Internet, explique un ancien chef de service de renseignement français. En France, c’est consubstantiel. » Il n’existe pas de formalisation de cette coopération entre la DGSE et France Télécom-Orange. Elle est portée par des personnes habilitées secret-défense, au sein de l’entreprise, et pérennisée, depuis au moins trente ans, par des ingénieurs, qui font la navette entre les deux institutions.

« USAGE INTERNE ET NON OFFICIEL »

Au quotidien, dans l’entreprise, ce lien est géré par un très petit nombre de personnes au sein de trois services. La direction des réseaux, en premier lieu, gère, notamment, les stations dites « d’atterrissement », où accostent les câbles sous-marins France Télécom-Orange touchant la France et par lesquels transitent les flux massifs de données collectées. Un tri préalable peut aisément être réalisé en fonction des pays et des régions d’origine, puis tout est stocké dans des locaux de la DGSE.

« Le transit massif des données est stocké pour un usage interne et non officiel, détaille un cadre attaché à la direction des réseaux. Mais le point névralgique, c’est l’accès au fournisseur d’accès, comme ça, vous croisez la circulation de la donnée et l’identité de ceux qui l’échangent. C’est pour cette raison que la DGSE est en contact avec l’ensemble des opérateurs français. »

La DGSE s’appuie aussi sur la direction internationale de l’opérateur, qui gère les filiales de téléphonie mobile à l’étranger. Orange joue dans certains cas un rôle stratégique. Il a ainsi accompagné les opérations militaires françaises au Mali et en Centrafrique. Enfin, la direction sécurité, chasse gardée des anciens de la direction technique de la DGSE, est le principal interlocuteur des services secrets. Elle veille, avec Orange Business Services, sur les questions de protection de données et de déchiffrement.

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Un autre Expert Certifié du Business Service : le tortionnaire Aussaresses, éminent nageur de combat.

Interrogé, le patron d’Orange, Stéphane Richard, a indiqué que « des personnes habilitées secret-défense peuvent avoir à gérer, au sein de l’entreprise, la relation avec les services de l’État et notamment leur accès aux réseaux, mais elles n’ont pas à m’en référer. Tout ceci se fait sous la responsabilité des pouvoirs publics dans un cadre légal. » La DGSE s’est refusée à tout commentaire.

Paru dans la presse qui collabore aussi en toute bonne conscience avec les Services (Jacques Follorou, LeMonde.fr, 20 mars 2014)

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[Le changement c’est maintenant] L’armée prend le contrôle de la police (2)

L’armée prend le contrôle de la police : À  ce propos, Le Jura Libertaire donne à lire ce portait du chef d’état-major, le général Puga, publié sur mondafrique.com – les surlignages en gras sont de nous –, et autrement plus édifiant que le tapageux « dossier » de Jeune Afrique, paru sous le titre « Comment l’armée a pris le pouvoir » (ce qui est sûr en tout cas, c’est qu’elle a repris aux flics davantage de pouvoir qu’elle n’en avait perdu avec le « coup d’État » policier du clan Sarkozy, le 8 mai 2002).

Le Général Benoit Puga, le « va-t-en-guerre » du Président

L’homme clé de la guerre au Mali est le général Benoit Puga, chef d’état major particulier de François Hollande, qui occupait les mêmes fonctions sous Nicolas Sarkozy. Portrait

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Petit coup de déprime Hôtel de Brienne, où le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian vient de subir une sourde défaite. Non pas, au Mali, sur le terrain de l’opération Serval, ni même en Centrafrique au sein de l’opération Sangaris. Non, Le Drian a perdu une  bataille dans la guerre feutrée qui fait rage dans les antichambres du pouvoir élyséen. En pleine tempête Gayet-Trierweiler, le 17 janvier dernier, l’Élysée a en effet  prolongé d’un an les fonctions de l’ennemi juré du Ministre de la Défense, le chef d’état-major particulier de François Hollande, le général Benoit Puga. À 61 ans, le chef légionnaire préféré du Président devait quitter son poste cet été. Mais en vertu d’un décret présidentiel publié au Journal Officiel, le père de la guerre au Mali restera dans ses bureaux du 14 rue de l’Élysée, l’annexe du Château, au moins jusqu’en août 2015.

Jean-Yves le Drian avait pourtant fait état de sa préférence pour un remplacement rapide de Puga par le général Didier Castres, le patron opérationnel de l’opération Serval avec lequel il a construit une relation de confiance. Mais c’était sans compter la passion un rien contre-nature qu’éprouve François Hollande pour son militaire. « Le général Puga a un don très habile pour  rassurer le chef de l’État en toutes circonstances , note-t-on à l’Hôtel de Brienne. À partir de là, nous partions battus ».

Le ministre breton n’a pas que négocier une compensation : avoir la haute main sur la nomination d’un autre galonné d’importance, le chef d’État-Major des Armées, le CEMA comme l’on dit dans le jargon. Il a pu y placer un homme à lui, le général Pierre Le Jolis de Villiers de Saintignon. Frère cadet du vendéen Philippe de Villiers, le nouveau CEMA ne fait pas de politique. « Au contraire, lui sait, que l’armée n’a pas à dicter sa loi aux politiques », grince un proche du Ministre de la Défense. Sous-entendu, à la différence du général Puga, réputé mener le chef de l’État par le bout du nez.

Étrange cette alchimie qui lie le chef de l’État socialiste à un légionnaire-parachutiste dont le CV contient tout ce qui habituellement irrite la gauche. À commencer par un profil idéologique très marqué à droite. Voire à l’ultra-droite.

L’ascendance du général Puga reste en effet lourde à porter. Le militaire qui murmure à l’oreille d’Hollande est l’un des sept enfants du colonel de cavalerie Hubert Puga, qui a passé trois mois dans un cachot à Fresnes pour sa participation au putsch d’Alger en 1961. Condamné à cinq ans de prison avec sursis à la fin de la guerre d’Algérie et exclu de l’armée, Puga père se reconvertira dans les ventes d’armes à Creusot-Loire en tant que responsable des ventes de chars français aux dictatures d’Amérique du Sud. Son décès en 2010 a été longuement salué par le Bulletin des amis de Raoul Salan, du nom du chef de l’OAS dont il était membre. Et l’enterrement religieux s’est déroulé à Saint-Nicolas du Chardonnet, sous le rite de la Fraternité Saint Pie X, les catholiques traditionalistes.

Très Algérie Française, les Puga demeurent en effet de fidèles paroissiens de feu Monseigneur Lefèvre. Le légionnaire du Président est assidu aux offices de Saint-Nicolas du Chardonnet, au sein de laquelle officie d’ailleurs son propre frère, l’abbé Denis Puga.

Le dimanche, le général Puga assiste aux homélies qui pourfendent « le mariage pour tous », la réforme-phare du Président Hollande, régulièrement qualifiée en chaire « d’ignominie ». Et le lundi, le même haut gradé peaufine les plans de marche de l’opération Serval qu’il présentera au chef de l’État. « La vie privée des collaborateurs du Président, comme celle du président, ne concerne que les intéressés », fait-on savoir au service de presse du Château.

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Soit. Mais il y a quelques mois, les hommes du Président ont pourtant connu une alerte désagréable. En juin dernier, l’Arsenal une publication sur internet lié à l’organisation du Lys Noir, un groupuscule formé de nostalgiques de La Cagoule, de Pétain et de la Collaboration cite nommément le général Puga, comme camarades de lutte, susceptible de prendre la tête d’un putsch imminent ! « Ceux qui évacuent d’un revers de main, toute possibilité de coup d’état militaire en France feraient bien de réviser leur classique », professe le fanzine d’ultra-droite. émoi à l’hôtel de Brienne. La DPSD, la direction de la protection et de la sécurité de la défense, en clair le service secret chargé de surveiller le personnel, ouvre une enquête, supervisé par le ministre Le Drian en personne. Las ! Il s’agit d’une grossière manipulation. Selon le journaliste Fredéric Haziza dans Vol au-dessus d’un nid de fachos, son livre-enquête sur l’extrême-droite, Le Lys Noir brandit le nom de Puga en étendard « pour enrôler des sous-officiers et des officiers subalternes autour de son mouvement ». Puga est mis hors de cause dans l’affaire du putsch virtuel. Mais reste sous discrète surveillance du cabinet du ministre pour ses relations avec d’autres hauts gradés à l’œuvre dans les manifs contre le mariage pour tous. « Certains officiers comme son ami intime le général Bruno Dary, l’ancien gouverneur militaire de Paris reconverti aujourd’hui comme conseiller en logistique de « La Manif pour tous » posent problème », explique pudiquement un proche de Le Drian.

François Hollande lui, a déjà passé l’éponge. Il n’avait pas vraiment le choix. Pouvait-il se permettre de prendre du champ avec son chef d’État-Major en pleine guerre du Mali, une opération concoctée presque en solitaire par le général Puga en personne.

Benoit Puga est un baroudeur féru d’Afrique noire, continent qu’il a connu dès 1978 en sautant sur Kolwezi en compagnie des 400 légionnaires du 2e régiment étranger de parachutistes de Calvi, avant de diriger les opérations Almandin à Bangui et Pélican au Congo-Kinshasa en 1996-199X. Pas étonnant dès lors qu’il ait commencé à élaborer ses plans de débarquement au Mali dès l’automne 2012… au moment même où François Hollande tenait la première conférence de presse de son mandat en affirmant qu’il n’avait nulle intention d’intervenir militairement au Sahel. D’ailleurs, comment légitimer une intervention militaire française contre les islamistes locaux sans mandat des Nations-Unies ?

Début janvier 2013, le général Puga souffle au chef de l’État le moyen de rendre légal l’opération: il suffit, dit-il, que Dioncounda Traoré, le président malien d’alors, demande officiellement l’intervention de la France contre les islamistes sur son sol. Hollande est séduit. Traoré s’exécute. L’opération Serval peut débuter. Et qu’importe si Traoré a seulement fait allusion à une intervention aérienne. Pour Puga, il fallait de toute façon envoyer des troupes au sol. « Cela faisait partie des plans de l’intervention depuis déjà deux mois », assure un familier du dossier. Et qu’importe si plusieurs otages français dont l’ingénieur d’Areva Daniel Larribe, sont alors retenus par les djihadistes. Le général fait dans l’intérêt supérieur de la Nation. Pas dans la sensiblerie.

Les familles des soldats tués dans l’embuscade de la vallée d’Uzbin, en Afghanistan en août 2008 le savent mieux que quiconque. À l’époque, le général Puga  est le responsable des opérations au sein de l’État-major. Pour lui, malgré les dix victimes françaises, « l’opération a été réussie : n’en déplaise à certains tacticiens en herbe ou en chambre, cingle publiquement notre chef légionnaire, l’adversaire a été repoussé, il a pris une sacrée raclée (sic) ». C’est maintenant au juge d’instruction Fréderic Digne, chargé d’enquêter sur les circonstances du drame afghan de confirmer ou non, l’optimisme va-t-en guerre du militaire préféré du Président.

Louise Dimitrakis, mondafrique.com, 28 janvier 2014

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[Le changement c’est maintenant] Des boulots de merde payés des miettes

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Pascal Lamy prône des « petits boulots » payés en dessous du Smic

L’ancien patron de l’OMC, proche de François Hollande, a estimé ce mercredi qu’il fallait « accepter de franchir les espaces symboliques » pour réduire le chômage.

Pascal Lamy, ex-directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et proche du président François Hollande, a plaidé mercredi pour plus de « flexibilité » sur le marché du travail, avec notamment des « petits boulots » payés en dessous du Smic. « Je sais que je ne suis pas en harmonie avec une bonne partie de mes camarades socialistes, mais je pense qu’il faut, à ce niveau de chômage, aller davantage vers de la flexibilité et vers des boulots qui ne sont pas forcément payés au Smic », a-t-il déclaré lors de Questions d’info LCP/France Info/le Monde/AFP.

C’est-à-dire moins que le Smic ? « Oui absolument », a-t-il ajouté. « Un petit boulot, c’est mieux que pas de boulot. Je ne réponds pas ça dans l’absolu, je n’aurais pas dit ça il y a dix ans ou il y a vingt ans, mais à ce niveau de chômage… » Pour l’ancien commissaire européen socialiste, « il faut accepter de temps en temps de franchir les espaces symboliques de ce type pour rentrer dans la réalité et la transformer ».

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IN MEMORIAM PASCAL LAMY
OMC : Pascal Lamy se voit refuser une augmentation de 32 %
Les principaux pays membres de l’OMC ont refusé d’accorder à son directeur général, Pascal Lamy, la hausse de 32 % de ses rémunérations qu’il réclamait, rapportent des diplomates jeudi 16 juillet.
M. Lamy faisait valoir à l’appui de sa requête qu’il ne bénéficie pas du plan de retraite accordé aux autres employés de l’OMC, une demande qualifiée de « politiquement naïve » par un diplomate. « En tout, cela faisait une hausse de 32 %. Il n’y a pas eu – comment dire cela d’une manière diplomatique ? – d’enthousiasme pour revoir le paquet de ses émoluments, étant donné la crise financière et économique et en particulier dans la proportion demandée », a déclaré ce diplomate. « La position était absolument unanime », a-t-il ajouté.
Pascal Lamy perçoit un salaire annuel de 480’000 francs suisses (316’000 euros) auquel s’ajoute une cotisation de 15 % du montant de son salaire pour sa retraite.
Leur presse (LeMonde.fr avec Reuters, 16 juillet 2009)

Au risque que cela rappelle le « Smic jeunes » d’Edouard Balladur ou le CPE de Dominique de Villepin, tous deux abandonnés après des semaines de contestation sociale ? « Ce n’est parce qu’une réforme n’a pas marché ou parce qu’on a reculé devant la pression de l’opinion que c’est une mauvaise idée. Si on prenait tous les réformes qu’on a essayées à un moment, qui n’ont pas marché et si on ne les avait pas reprises, on serait encore au Moyen Âge », a lâché Pascal Lamy. (…)

Leur presse (Agence Faut Payer via Liberation.fr, 2 avril 2014)

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[Le changement c’est maintenant] L’armée prend le contrôle de la police

Bernard Cazeneuve

Député-maire de Cherbourg-Octeville et président de la communauté urbaine de Cherbourg jusqu’à sa nomination comme ministre dans le gouvernement Ayrault le 16 mai 2012. Sous Sarkozy, il a été secrétaire de la commission de la défense nationale à l’Assemblée et rapporteur de la mission parlementaire sur l’attentat de Karachi.

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Comment on gouverne Cherbourg :

Les trois premiers employeurs de l’arrondissement de Cherbourg :

• Areva NC (recyclage de combustibles nucléaires, La Hague)
• DCNS (construction de navires de guerre, sous-marins nucléaires et compagnie)
• EDF (centrale nucléaire de Flamanville)

L’armée à Cherbourg :

• base navale
• École des applications militaires de l’énergie atomique (EAMEA, « l’École atomique »)
• École des fourriers de Querqueville (cantine et fournitures interarmées)

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Émotion et souvenirs. La 88e édition du congrès annuel de l’UNC (Union nationale des anciens combattants) a pris fin, hier midi, après une cérémonie sur la place de la république, en présence de Bernard Cazeneuve, ministre du Budget. L’ancien député-maire de Cherbourg avait, quelques minutes plus tôt, prononcé un discours remarqué devant 2400 personnes, lors de l’assemblée générale de l’association. Il y a annoncé le maintien du budget de la Défense en 2014. La veille, une messe avait été organisée à la basilique Sainte-Trinité avec, là encore, une foule impressionnante. (Ouest-France, 12 mai 2013)

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[La liberté ou la mort] « Le paraxylène est un produit important pour vivre heureux »

Des manifestants antipollution auraient été tués par la police en Chine

VU DE CHINE Des milliers d’habitants de Maoming demandaient l’arrêt de la construction d’un projet pétrochimique. Au moins quatre auraient été abattus. Les autorités ont bouclé la ville.

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La manifestation contre le projet d’usine de paraxylène, à Maoming, lundi 31 mars, avant l’assaut de la police. (Photo tirée du site Weibo)

La police chinoise a ouvert le feu lundi soir à Maoming, dans le sud-est du pays, sur une manifestation de quelques milliers d’habitants demandant l’arrêt de la construction d’un projet pétrochimique qu’ils estiment être polluant. Des clichés et des vidéos postées sur Internet montrent des manifestants gisant dans des flaques de sang, et des policiers casqués tirant au jugé.

Quatre personnes auraient été abattues par les forces de l’ordre selon des habitants. Ce bilan ne peut toutefois pas être confirmé de manière indépendante. Des barrages auraient été installés ce mardi soir à toutes les entrées de la ville.

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VOIR LA VIDÉO

Les policiers chargés de la censure d’Internet ont travaillé d’arrache-pied toute la journée de mardi pour effacer les photos et les messages en provenance de Maoming, au fur et à mesure que ces contenus apparaissaient.
 Et mardi soir, l’accès à Internet a carrément été coupé aux 5 millions d’habitants de la ville. La municipalité de Maoming – ville située dans la province du Guangdong, à 350 km au sud-ouest de Canton – a accusé les manifestants d’être manipulés par « un groupe de hors-la-loi », et a assuré que « personne n’a été tué ». Les autorités se sont toutefois gardées d’évoquer le nombre de personnes blessées, qui se chiffreraient par dizaines.

« Le paraxylène est un produit important pour vivre heureux »

La mairie avait décrété la manifestation de lundi « illégale », et au préalable sommé la population à « ne pas donner l’opportunité aux criminels de créer le chaos ». Dans le jargon politique chinois, ce genre d’avertissement est une menace. 
La manifestation avait commencé paisiblement. De nombreux enfants faisaient partie du cortège qui demandait aux autorités d’arrêter un projet de construction d’une usine de paraxylène – un produit qui sert entre autres à la fabrication de textiles et de bouteilles en matière plastique. L’usine, une fois bâtie, doit être gérée par le groupe pétrolier d’État Sinopec. « Le paraxylène est un produit important pour vivre heureux », lisait-on mardi matin en une du journal local – qui est contrôlé par le gouvernement.

C’est loin d’être la première mobilisation populaire contre la pollution, mais c’est la première fois que la police tire sur ce type de manifestants.

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Une victime présumée de l’assaut de la police à Maoming, le 31 mars 2014 (photo tirée du site Weibo).

Leur presse (Philippe Grangereau, correspondant à Pékin, Liberation.fr, 1er avril 2014)

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[Notre-Dame-des-Landes / Nantes] Un camarade écroué suite aux comparutions immédiates ce mardi

Nantes. Jusqu’à un an de prison ferme après la manifestation anti-aéroport

Le tribunal correctionnel de Nantes a condamné un homme de 23 ans à un an de prison ferme pour avoir confectionné et jeté des engins incendiaires contre les forces de l’ordre, en marge de la manifestation contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 22 février dernier à Nantes.

Le prévenu, écroué à l’issue de l’audience, est sorti sous les cris et les pleurs d’un nombreux public venu soutenir les quatre personnes jugées ce mardi après-midi en comparution immédiate. Le tribunal a dû faire évacuer la salle.

Les trois autres prévenus ont été condamnés à des peines allant de quatre mois de prison avec sursis à cinq mois ferme sans mandat de dépôt.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (PresseOcean.fr, 1er avril 2014)

 

(…) L’un des prévenus a écopé d’un an de prison ferme avec mandat de dépôt pour des jets de projectiles sur des policiers, sans ITT (interruption temporaire de travail), et « fabrication d’engin explosif artisanal », en l’occurrence des canettes fumigènes. Des faits pour lesquels le parquet avait notamment requis six mois de prison et un mandat de dépôt, en raison du casier judiciaire du prévenu.

Deux autres jeunes hommes, âgés de 20 à 30 ans, ont été condamnés sans mandat de dépôt, par le tribunal correctionnel de Nantes, à des peines de quatre mois de prison ferme pour le premier et de deux mois de prison ferme avec révocation d’un sursis de deux mois, pour le second. Ils étaient poursuivis, l’un pour dégradations et vols en récidive commis dans les locaux de la TAN, les transports en commun de Nantes, et l’autre pour des jets de pierres sur des policiers. Le quatrième prévenu, âgé de 53 ans, poursuivi pour violences sur des policiers sans ITT, a écopé de quatre mois de prison avec sursis. Au total, sept personnes interpellées lundi à Nantes ont été convoquées devant la justice.

Deux mineurs seront déférés devant le juge des enfants pour des faits de violences sur les forces de l’ordre — des jets de bouteille et de pavés — et dégradations d’un local Vinci, le groupe concessionnaire du futur aéroport. Le dernier individu se verra délivrer une convocation par un officier de police judiciaire aux fins de comparaître ultérieurement devant le tribunal correctionnel pour des faits de violences par jets de pétards contre les forces de l’ordre. (…)

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer via Liberation.fr, 1er avril 2014)

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[Valls kyste my ass / Chalon] Bas les pattes sur Maka et Sergo !

Chalon : 250 lycéens dans la rue pour soutenir deux de leurs camarades géorgiens menacés d’expulsion

Menacés d’expulsion, Maka et Sergo sont deux jeunes géorgiens en  première année de CAP au lycée automobile. Copains de classe et enseignants ont décidé de les soutenir activement pour qu’ils puissent rester en France. 1200 signatures avaient déjà été rassemblées avant la manifestation d’aujourd’hui.

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Les lycéens en cortège vers la sous-préfecture de Chalon pour demander la régularisation de leurs deux camarades.

Maka, 19 ans et son frère Sergo, 17 ans, sont originaires de Géorgie, que leurs  parents ont quitté pour des raisons de sécurité. Arrivée en France il y a deux ans, cette  famille entre sous le coup de la circulaire Valls.

Ces deux frères et soeurs, âgés de 19 et 17 ans, ont reçu il y a un mois et demi, tout comme les cinq autres membres de leur famille, une OQTF (Obligation à quitter le territoire français). Depuis deux jours, ils sont officiellement expulsables.

En première année de CAP au lycée Du Gast, les deux jeunes font l’unanimité parmi leurs camarades et leurs enseignants. « Maka et Sergo sont deux éléments moteurs dans leur classe et au sein de l’établissement », disent ainsi ces derniers.

Tous ont donc décidé de les soutenir afin qu’une solution soit trouvée et qu’ils puissent rester en France. Une pétition a d’abord été signée sur l’établissement, avant de l’être aussi sur d’autres lycées chalonnais. Aujourd’hui, c’est donc une manifestation qui a été décidée par les élèves et les professeurs de l’établissement, avec le soutien de RESF (Réseau éducation sans frontière).

Selon son porte-parole, M. Portefaix, « il n’y a pas besoin de beaucoup pour assainir la situation de Maka, Sergo et leur famille : la suspension de l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) et accorder leur carte de séjour aux personnes majeures de la famille afin qu’ils puissent continuer à vivre en paix ici, à travailler et étudier ».

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Leur presse (Michel Gillot, bourgogne.france3.fr, 1er avril 2014)

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[Questions de classe(s)] Depuis ce matin je travaille dans une ville FN…

Depuis ce matin je travaille dans une ville FN…

C’est très tard dans la soirée, après un recompte des voix, que la commune de Mantes-la-Ville dans les Yvelines est devenue la première d’Île-de-France à passer sous le contrôle de l’extrême-droite. Mais ce n’est que ce matin, en consultant les résultats avant de partir au boulot que je l’ai appris. C’est dans cette ville que je travaille, comme professeur de collège principalement avec des élèves non-francophones, depuis 15 ans.

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C’est là aussi que j’ai mené différentes luttes, quatre mouvements de grève reconductible de plusieurs semaines et des combats pour la régularisation ou le relogement de mes élèves.

Ce résultat inattendu est la conséquence immédiate du maintien de deux listes de gauche rivales et d’une autre sans étiquette, alors que le candidat du FN était arrivé en tête au premier tour dans ce bastion de la « gauche » depuis la Libération. Là n’est pas sans doute la seule explication. Les 20 et quelques pourcents du 1er tour sont peut-être même en-dessous des scores atteints dans d’autres régions. Mais voilà, pendant les 6 années qui viennent je vais travailler dans une ville aux mains de l’extrême-droite.

Ce matin, au collège, il y a ceux qui savent et ceux qui vont l’apprendre… Les visages sont tendus et les mâchoires serrées. Les réactions expriment la surprise la plus totale. Il y a peut-être pourtant quelques sourires entendus, quelques propos chuchotés… ou alors serait-ce de la paranoïa, premier signe tangible que le « climat » va changer ?

On en parle bien sûr. On parlera aussi, tout au long de la journée, du temps qu’il fait, qu’il fera, des copies et des élèves… En reparlera-t-on demain, une fois la nouvelle digérée ? Et la semaine prochaine ? La banalisation des idées d’extrême-droite, celle qui la conduit vers le pouvoir, n’est-ce pas aussi celle qui nous force à nous en accommoder et nous oblige à faire « avec » ? D’avoir aussi sa vie à vivre malgré tout – et comment penser qu’il n’en sera pas autrement ?

Au lendemain du 21 avril 2002, on avait évoqué l’idée de se mettre en grève, on avait défilé, par millions, dans les rues. Aujourd’hui, personne ne l’a proposé. Il semblait même difficile de poser la question : que faire ? Faut-il, dans un premier temps, seulement commenter, comprendre, expliquer, analyser… non pas accepter mais digérer. Mais le temps viendra-t-il pour autre chose ? Il y eut, aujourd’hui, des discussions, des échanges, des questions, des peurs exprimées… l’impossible projection dans l’inconnu qu’il faut aussi mettre en mots.

J’ai tendu des perches à mes élèves, ma classe de non-francophone se noyait dans les sigles, mélangeant les personnalités et les sensibilités. À l’occasion d’un dossier du journal du collège (financé en partie par la mairie), nous avions abordé il y a quelques jours la question du racisme au collège. Tous avaient affirmé qu’il n’y en avait pas… Un peu plus tard dans la matinée, avec des 4e, j’ai parlé poésie.

À Mantes-la-Ville, nous avons deux collèges, un lycée professionnel et des dizaines d’écoles (celles-ci sont gérées par la mairie et seront régulièrement en contact avec les nouveaux élus). Quel sera leur avenir et leur quotidien ? Pourquoi, et comment, notre travail éducatif local n’a pu empêcher cela ? Combien des électeurs du FN ont passé par nos classes ? Quelle part de responsabilité portons-nous aussi dans ce qui se passe ? Ici, comme partout, s’enseignent la montée des fascismes dans les années 30, les boucheries nationalistes, les textes des résistants… Mais rien, effectivement, sur les mécanismes du chômage, sur la conscience sociale et la lutte des classes, sur les combats d’hier et d’aujourd’hui pour la dignité et l’égalité, sur la nécessité, pour tout un chacun, de comprendre le monde pour le changer et de le changer pour le comprendre… Au lieu de cela, les discours les plus réactionnaires sur l’école, sur les méthodes pédagogiques – ceux qui sont repris avec délice par le FN – se développent, pénètrent dans les esprits des familles et de certains collègues aussi. Ce n’est pas anodin.

Le nouveau maire FN de Mantes-la-Ville, Cyril Nauth est enseignant, professeur dans un lycée professionnel d’une commune voisine… Est-ce seulement un hasard ?

Tout au long de la rédaction de ce petit article, je me suis demandé à quoi bon tout cela. À quoi bon écrire, pourquoi penser que l’éducation a un rôle à jouer, quelles sont les racines qu’il nous faudra extirper pour en finir avec ce cauchemar…

Mais je voudrais, malgré tout, exprimer le souhait que ce billet se prolonge, que bientôt je puisse partager nos futurs actes de résistance, mais aussi avancer dans le décryptage de cette vague réactionnaire qui n’épargne pas l’éducation et nos écoles et lancer, dans cet espoir, un blog pour y poursuivre ce travail.

En attendant, demain matin, je vais repartir travailler dans une ville FN.

Grégory Chambat, militant CNT éducation, enseignant en collège à Mantes-la-Ville (78) – Questions de classe(s), 31 mars 2014

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[Notre-Dame-des-Landes / Nantes] Comparutions immédiates mardi

http://juralib.noblogs.org/files/2014/04/02.jpgComparutions immédiates mardi

Des comparutions immédiates ce mardi après-midi – VENEZ NOMBREUX-SES en soutien au tribunal de Nantes !!!

• 3 sont jugés en comparution immédiate pour des jets de projectiles

• 1 autre pour des dégradations et un « vol de vêtements » dans les locaux de la TAN (transports en commun nantais)

• 2 mineurs seront déférés devant le juge des enfants (pour des jets de bouteilles et de pavés et soit-disant des dégradations de l’agence Vinci)

• 1 dernier sera jugé ultérieurement pour un « jet de pétards » (ils ont que ça à faire sérieux ???)

• 2 ont été remis en liberté, faute de charges (mais 1 personne venus disculpés l’un des interpellés a été a son tour interpellé car il serait sur des photos)

Indymedia Nantes, 1er avril 2014 – 0h41

 

Émeutes de Nantes. Manif de soutien après dix interpellations

Environ 70 personnes se sont rassemblées en fin d’après-midi face à la préfecture de Nantes, répondant à un appel lancé sur les réseaux sociaux.

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La manifestation a débuté vers 18 h devant la préfecture.

Depuis 18 h, un rassemblement s’est improvisé à Nantes, d’abord devant la préfecture. Il s’est ensuite déplacé devant le commissariat central de Waldeck-Rousseau où il se trouve toujours actuellement. Le mouvement fait suite à un appel à manifester lancé sur les réseaux sociaux, pour soutenir la dizaine de personnes interpellées ce matin à Nantes et en Ille-etVilaine. Ces personnes sont supectées d’avoir participé aux émeutes de Nantes, le 22 février dernier. Quatre d’entre elles sont en prolongation de garde à vue au commissariat de Nantes et comparaîtront demain devant le tribunal correctionnel.

Devant le commissariat, face à un barrage policier les manifestants ne donnent pour l’heure aucun signe d’agressivité.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Ouest-France.fr, 31 mars 2014 – 20h35)

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