Manifestation contre les violences policières
Environ 200 personnes, étroitement encadrées par les forces de l’ordre, ont manifesté samedi à Paris contre les violences policières à l’appel du collectif « Urgence notre police assassine », a constaté une journaliste de l’AFP.
Vendredi, le syndicat de police Alliance (deuxième des gardiens de la paix) s’était insurgé contre ce rassemblement, selon lui ouvertement anti-policier, déplorant que la préfecture de police de Paris ne l’ait pas interdit.
« Nous n’avons pas organisé une manif anti-flic, mais une manif anti-voyous. Et des voyous, dans la police, il y en a », a expliqué un participant au rassemblement.
La manifestation a réuni une douzaine de collectifs venus d’une dizaine de villes, représentant des familles dont un membre est mort ou a été gravement blessé dans des affrontements avec la police, ainsi que des collectifs antiracistes et antidiscriminations dénonçant notamment les contrôles au faciès.
« Aujourd’hui, en France, la police tue en toute impunité. Il y a urgence à dénoncer les violences policières, car aujourd’hui ça nous concerne nous, nos jeunes, dans les quartiers populaires, mais demain, ça pourrait être vous ou n’importe qui, qui serez les victimes », a averti la fondatrice du collectif « Urgence notre police assassine », Amal Bentounsi, qui sera jugée lundi par le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation à la suite d’une plainte de l’ex-ministre de l’Intérieur devenu chef du gouvernement, Manuel Valls.
La sœur d’Amine Bentounsi, mort le 21 avril 2012 à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) d’une balle tirée dans le dos par un policier, est poursuivie pour des propos tenus dans une vidéo diffusée sur internet, mettant en cause la police.
« Pour moi, tout ce que j’ai dit était légitime. Mais au lieu d’écouter mon cri de désespoir en tant que victime parce que j’ai perdu mon frère, on m’envoie au tribunal », a regretté Amal Bentounsi, qui a dit « refuser » de se taire.
Le policier mis en cause dans cette affaire, qui a invoqué la légitime défense, a été mis en examen pour homicide volontaire.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeFigaro.fr avec l’Agance Faut Payer, 5 avril 2014)
Une manifestation contre les bavures policières à Paris
« Urgence, la police assassine en toute impunité. » C’est autour de ce slogan que se sont retrouvées quelques 300 personnes à Paris, dans l’après-midi du samedi 5 avril. Une manifestation a été organisée au départ de la place Anvers (18e arrondissement) à la place Opéra (9e arrondissement) à l’initiative de familles de victimes présumées de bavures policières, rejointes par plusieurs associations et collectifs tels le Parti des indigènes de la République, la Brigade anti-négrophobie (BAN) ou encore l’Action antifa Paris-Banlieue.
En tête de cortège, on retrouvait Amel Bentounsi, une jeune femme dont le frère a été tué d’une balle dans le dos par un policier le 21 avril 2012 à Noisy-le-Sec, en région parisienne. Attaquée en 2013 pour diffamation par le ministère de l’intérieur, alors dirigé par Manuel Valls, pour une vidéo parodique mise en ligne sur le site du collectif Urgence la police assassine qu’elle a fondé, son procès est prévu ce lundi 7 avril à Paris.
L’agent mis en cause dans la mort de son frère a été mis en examen pour homicide volontaire. Pourtant, « il continue de percevoir son salaire (…) et il a été muté dans la région de Grenoble ! », affirme-t-elle amèrement. La police « est le meilleur métier pour faire ce qu’on veut en toute impunité », lâche-t-elle, réclamant pour les familles de victimes de bavures vérité et justice. « Une justice indépendante qui ne soit pas sous la pression de syndicats policiers (…) qui donne la parole aux victimes », insiste le porte-parole de la BAN, Franco.
Les syndicats policiers avaient dénoncé, quelques jours plus tôt, la tenue d’une manifestation « anti-flics ». « Pour éventuellement l’interdire, il faut qu’il y ait des risques graves de trouble à l’ordre public, ce qui n’est pas le cas » mais « bien évidemment le thème de la manifestation est condamnable et elle sera strictement encadrée par les forces de l’ordre », avait répondu la Préfecture de police de Paris. Pas moins de 12 camions de CRS ont d’ailleurs suivi le cortège, a-t-on pu constater. La manifestation s’est déroulée sans incident, aucune interpellation n’a été effectuée.
Hanan Ben Rhouma, SaphirNews.com, 7 avril 2014
Soutien lors du procès d’Amal Bentounsi face à la plainte de Valls, lundi 9h
Lundi 7 avril 2014 à 8h30
Palais de Justice de Paris
Île de la Cité
4 boulevard du Palais
Métro Cité ou Châtelet
Soutien lors du procès d’Amal Bentounsi, sœur d’Amine Bentounsi tué par la police
Le ministre de l’intérieur a porté plainte contre Amal Bentounsi, la sœur d’Amine Bentounsi tué par la police.
Manifestation le 2 mai 2012 en hommage à Amine Bentounsi, tué par la police le 21 avril 2012 d’une balle dans le dos.
Amal est attaquée parce qu’elle a le courage de dénoncer sans relâche les pratiques violentes de la police à travers son site internet et le projet d’un clip dénonçant l’impunité policière.
Amal Bentounsi invite toute les familles de victimes de violences et de crimes policiers a prendre la parole lors de son procès qui se tiendra le Lundi 07 Avril à 09h au palais de justice de Paris.
Il s’agit de faire de ce procès une tribune pour toutes familles et comités vérité et justice mobilisés autour de meurtres commis par la police. Amal invite toutes les familles de victimes de la police à se rassembler, à témoigner de leur histoires et exprimer leurs revendications.
Démosphère via Résistons Ensemble
(…) À la veille de son procès, Amal Bentousi a répondu à nos questions :
Quel est votre sentiment à la veille de votre procès en diffamation ?
J’ai un sentiment de colère. Je suis choquée que Manuel Valls ait porté plainte. Je ne le comprends pas. J’ai l’impression que l’on retourne la situation, que c’est le pot de terre contre le pot de fer, que c’est un bras d’honneur que l’on fait à la famille de la victime. Personne n’est venu frapper à notre porte à la mort de notre frère. Je constate que la machine judiciaire est rapide pour juger un simple citoyen. Qu’elle est beaucoup plus lente quand il s’agit d’ un policier.
Comprenez-vous que vos propos dans la vidéo incriminée puissent être jugés provoquants ?
Il ne faut pas oublier que la première des victimes est mon frère. Mon objectif à travers ce site et cette vidéo n’est pas de provoquer mais de faire prendre conscience que les violences policières sont une réalité. Moi-même, avant la mort d’Amine, je ne pouvais pas imaginer que des policiers puissent violenter, mutiler et même tuer. À force de rencontrer de nombreuses familles dans notre cas, je peux affirmer que tout ceci est une réalité.
Où voulez-vous en venir ?
Je pose simplement des questions. Est-ce que la justice est capable de faire son travail sans que les politiques et la police s’en mêle ? Est-ce qu’un justiciable policier a plus de droits qu’un simple ouvrier par exemple ? Trouvez-vous normal que lorsqu’un policier est mis en examen pour homicide volontaire, de nombreux autres policiers manifestent pour soutenir le meurtrier, comme cela a été le cas pour l’affaire de mon frère ? Je ne souhaite pas mettre tous les policiers dans le même sac. Mais ceux qui font bien leur métier sont tout autant responsables de rester silencieux, sans dénoncer leurs collègues, ces brebis galeuses, qui tuent en toute impunité.
Propos recueillis par des larbins de la maison Poulaga (Arnaud Baur, LeParisien.fr, 6 avril 2014, mis à jour le 7 avril)
Contre la police, pour la mémoire d’un frère
RÉCIT Amal Bentounsi est poursuivie par l’Intérieur pour un clip dénonçant l’impunité des forces de l’ordre.
Amal Bentounsi, à Noisy-le-Sec, le 5 mai 2012.
« J’ai perdu l’habitude de sourire. Avant j’étais commerçante : je n’avais pas imaginé devoir mener ce combat, dur, traumatisant. » Ainsi parlait Amal Bentounsi, hier, lors d’une conférence de presse. Son frère a été tué d’une balle dans le dos tirée par un policier en avril 2012, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). « Je me dois de faire toute la lumière sur cette affaire, de réhabiliter la mémoire de mon frère », expliquait-elle.
Ce faisant, elle a produit un clip intitulé Urgence notre police assassine, un montage de campagnes de recrutement de la police nationale et d’images réelles de violences policières. Dans ce clip, elle dénonce l’impunité des abus policiers. Elle y dit notamment : « Vous voulez commettre des crimes en toute impunité sans jamais être inquiété par la justice ? […] Prêt à tuer sans être en état de légitime défense ? […] Ne vous inquiétez pas, même si vous êtes coupable, on s’arrangera pour que vous ne le soyez plus. Alors n’attendez plus, la police est le meilleur des métiers pour être au-dessus des lois. »
Pour ces phrases, elle devra comparaître devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, le lundi 7 avril à 9 heures. Le ministère de l’Intérieur a porté plainte contre elle pour diffamation.
Pour Amal, c’est faire fi du « traumatisme qu’on a pu avoir. Quand les policiers passaient devant chez moi, ils souriaient et me narguaient ; j’ai dû déménager de ma ville. On a tué mon frère et maintenant le premier policier de France [Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, ndlr] porte plainte contre moi ». Ce que veut Amal Bentounsi, c’est dire que « depuis trente ans, des gens se font tuer par la police, et que, pour la plupart, ces familles n’obtiennent pas justice et réparation ». Une pétition demandant l’arrêt des poursuites contre Amal Bentounsi a recueilli plus de 5000 signatures.
Cependant, le policier mis en cause dans l’affaire de son frère Amine a bien été mis en examen pour « homicide volontaire », mais il n’est pas encore passé devant le tribunal. Cette décision avait même provoqué l’ire des policiers qui avaient manifesté devant le tribunal de Bobigny. Pour Me Daniel Merchat, l’avocat du policier, « une expertise balistique exonère la responsabilité de [son] client ». Le parquet a fait appel de cette expertise. En attendant, le policier continue à travailler, affecté à des tâches administratives, et il a été muté.
Leur presse (Didier Arnaud, Liberation.fr, 2 avril 2014)
Attaquée en diffamation par Valls, la sœur d’un homme tué par un policier jugée lundi
La sœur d’un homme tué d’une balle dans le dos par un policier en 2012, qui milite depuis contre les violences policières, sera jugée lundi par le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation après une plainte du ministère de l’Intérieur.
Amal Bentounsi, sœur d’Amine Bentounsi, mort le 21 avril 2012 à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), est appelée à comparaître pour « diffamation publique envers une administration publique » après avoir déclaré dans une vidéo publiée sur son site (www.urgence-notre-police-assassine.fr): « vous voulez commettre des violences, crimes, en toute impunité sans être inquiété ? La police recrute ».
La fondatrice du collectif « Urgence notre police assassine » avait été visée par une plainte signée par Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, en janvier 2013.
« Quand M. Valls porte plainte contre moi, c’est un bras d’honneur qu’il me fait. Il n’a pas entendu notre douleur, celle de la famille de la victime », a-t-elle dénoncé mercredi lors d’une conférence de presse à Paris. « Ce site et cette vidéo n’ont pas été faits dans une mauvaise intention mais pour informer », a poursuivi cette mère de famille originaire de Seine-et-Marne, se disant « persuadée qu’on tente de (la) faire taire ».
Samedi, environ 200 personnes ont manifesté à Paris sous étroite surveillance des forces de l’ordre contre les violences policières à l’appel de ce collectif. Le syndicat de police Alliance (deuxième des gardiens de la paix) a déploré que le rassemblement n’ait pas été interdit par la préfecture de police de Paris.
Une pétition appelant Manuel Valls à abandonner les poursuites a recueilli sur internet plus de 6.000 signatures en moins d’une semaine.
« C’est ridicule que l’Intérieur la poursuive. Ces propos sont bien moins insultants que lorsque Nicolas Sarkozy insinue que la police française utilise des méthodes similaires à celles de la Stasi » dans l’affaire des écoutes judiciaires visant l’ex-président, « c’est le cri de douleur d’une femme qui a perdu son frère », a déclaré à l’AFP son avocat, Michel Konitz.
Amine Bentounsi, 29 ans, plusieurs fois condamné par la justice et recherché car il devait encore purger une peine de prison, est mort le soir du 21 avril 2012, après avoir reçu une balle dans le dos tirée par un policier, selon les résultats de l’autopsie.
Le gardien de la paix, qui a argué de la légitime défense, a été mis en examen pour homicide volontaire.
Les policiers avaient organisé plusieurs rassemblements en solidarité avec leur collègue et pour réclamer une réforme de la légitime défense, notamment en défilant sirènes hurlantes et dans leur voiture de service sur les Champs-Élysées. Ils avaient été reçus par les candidats à la présidentielle Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer, 6 avril 2014)
MANIFESTATION CONTRE LES CRIMES POLICIERS ET LES VIOLENCES POLICIÈRES
COMMÉMORATION NATIONALE DES CRIMES POLICIERS
30 ans après la marche pour l’égalité et contre le racisme, lancée pour répondre à la multiplication des crimes racistes et sécuritaires, il semble que rien n’a changé : la liste des victimes dans les commissariats, à bord de fourgons de police, morts suite à une intervention des forces de l’ordre, s’allonge indéfiniment. Ces dernières années, les morts au cours de courses-poursuite, par clé d’étranglement, par pliage ou encore les personnes mutilées par des tirs d’armes prétendument « non létales », se sont multipliées.
Les « bavures » policières n’existent pas. La police tue et violente depuis des décennies, dans des circonstances souvent similaires, et souvent les mêmes personnes : on est passé des ratonnades d’Algériens dans les bidonvilles de la région parisienne dans les années 1960 à la « neutralisation » de « suspects » dans les « quartiers sensibles » aujourd’hui. Et quand elle n’endeuille pas une famille, des amis, des quartiers entiers, la police laisse derrière elle des blessés de plus en plus nombreux.
Aux mobilisations des familles réclamant Vérité et Justice pour leurs proches morts aux mains de l’État ou mutilés par la police, la justice répond presque invariablement par des non-lieux ou des acquittements, dans les cas où une instruction a été ouverte. à l’inverse, quand des révoltes éclatent suite à un crime policier, la machine judiciaire se met en route immédiatement pour faire tomber des têtes et distribue de lourdes peines de prison. D’un côté les syndicats policiers et l’État cherchent à renforcer l’impunité policière, notamment par l’instauration d’une « présomption de légitime défense » équivalant à un véritable permis de tuer, une peine de mort qui ne dit pas son nom. De l’autre, on assiste à de véritables exécutions judiciaires, les atteintes à des policiers étant de plus en plus sévèrement punies, et la justice cherchant à tout prix à trouver des coupables.
Les familles et proches de victimes doivent le plus souvent attendre des années pour voir une instruction ouverte, quand un non-lieu ne vient pas tout bonnement clore des années de souffrance et d’attente. Quand l’instruction aboutit à une mise en examen des policiers, ceux-ci sont très rarement reconnus coupables. Et quand c’est le cas, ils sont condamnés à des peines de principe. « Que vaut la vie de Youssef ? » demandaient les proches de Youssef Khaïf, abattu d’une balle dans la nuque par un policier à Mantes-la-Jolie en 1991. à cette question, la Justice, qui acquitta son meurtrier dix ans plus tard, répond toujours de la même manière : la vie d’un Noir ou d’un Arabe vaut moins que la liberté d’un policier et que le sacro-saint maintien de l’ordre républicain, quand bien même ce dernier n’était pas menacé.
Depuis des années, les familles et les comités Vérité et Justice réclament une reconnaissance de ces crimes, une manière d’honorer leurs défunts, que les médias et la justice salissent souvent pour légitimer leur mise à mort. Elles réclament la fin des pratiques policières mortelles comme la clé d’étranglement, le pliage ou les courses-poursuite pour de simples infractions au code de la route. La fin aussi des pratiques de chasse de la police qui aboutissent à la multiplication des accidents mortels et des mutilations, notamment par l’usage intensif du flash-ball.
Au-delà des crimes eux-mêmes, c’est la recherche de vérité et le combat des familles, mais aussi de tous ceux qui dénoncent publiquement la violence de l’État et de sa police, qui sont de plus en plus réprimés. Lorsque la police ne tire pas pour tuer les indésirables, elle tire pour blesser ceux qui les soutiennent : flash-ball, LBD et grenades sont de plus en plus souvent utilisés, en banlieue comme lors de manifestations, pour faire taire ceux qui s’organisent.
Il n’est plus rare également de voir le Ministère de la Justice s’en prendre à ceux qui dénoncent ces violences sur internet, comme ça a été le cas pour le site Copwatch en 2012 ou pour Urgence Notre Police Assassine (site animé par Amal Bentounsi, dont le frère Amine a été tué d’une balle dans le dos en 2012) cette année, attaqués en justice pour diffamation et contraints de se justifier d’utiliser leur liberté la plus fondamentale, la liberté d’expression.
L’État, sa police et sa Justice, ont le monopole de la violence. Face à eux, nos forces sont éparses. C’est pourquoi il est plus que temps de s’organiser autour des familles et proches de victimes, pour trouver la manière d’unir nos forces dans un combat si inégal face à la police et la justice.
Rejoignez-nous dans cet effort pour obtenir la vérité et pour dénoncer la vraie nature de la police !
RDV le SAMEDI 5 AVRIL 2014 à 15H à la sortie du MÉTRO ANVERS (PARIS)
Mailing
Conférence de presse de Amal Bentounsi famille et fondatrice du collectif « urgence notre police assassine » poursuivie pour diffamation par Manuel Valls
Le 7 avril 2014, à 9h00, ce n’est pas le tireur qui a tué Amine Bentounsi [Le 21 avril 2012, à Noisy-le-Sec, en pleine campagne présidentielle, Amine Bentounsi tombait sous la balle d’un policier reçue dans le dos, alors qu’il tentait d’échapper à un contrôle d’identité.] qui se trouvera devant le juge à la 17e chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris, mais la sœur du défunt, Amal.
VOIR LA VIDÉO
Cette dernière qui, dans son deuil, avait produit une parodie des campagnes de recrutement de la police nationale en utilisant des images réelles de violences policières, s’est retrouvée poursuivie pour diffamation par Manuel Valls. Elle y dénonçait l’impunité entourant les abus policiers qu’illustrent les dizaines d’affaires que répertoriait récemment Basta Mag et qu’ont dénoncés à plusieurs reprises Amnesty International, Human Rights Watch, mais aussi de nombreuses études et associations de terrain.
Pour Farid El Yamni, également frère de victime qui a lancé une pétition de soutien à Amal ce matin : « c’est tout de même fou de voir que le policier qui a tué Amine Bentoussi a simplement été muté alors qu’Amal est poursuivie pour avoir dénoncé des abus et la complicité de certaines institutions. Cela revient presque à valider que la liberté de tuer l’emporterait sur la liberté d’expression. Cela revient clairement à valider un deux poids, deux mesures. »
Le tireur dans l’affaire de son frère, pourtant mis en examen pour homicide volontaire par l’IGS il y a près de deux ans, n’a effectivement pas été inquiété depuis. Il a, au contraire bénéficié d’un véritable soutien politique, Nicolas Sarkozy proposant la création d’une « présomption de légitime défense » pour les policiers et François Hollande défendant un « renforcement de la protection administrative » en cas de mise en cause d’un fonctionnaire.
Amal Bentounsi qui, à la veille de son procès, a d’ailleurs lancé une nouvelle vidéo parodique, continue de se battre, via des mobilisations, marches, concerts portés par le collectif de familles de victimes Urgence ! Notre Police Assassine, pour la visibilité de ces affaires trop souvent enterrées. Le rapport d’Amnesty International « Des policiers au dessus des lois » dénonçait dès 2006 l’exceptionnelle lenteur des procédures contre des policiers mis en examen pour violences ou homicide. À titre d’exemple, il a fallu attendre 2013 pour que les policiers présents lors des incidents ayant mené à la mort des adolescents Zyed et Benna à Clichy-sous-Bois en 2005 puissent être mis en cause.
Amal Bentounsi tiendra une conférence de presse en présence de familles de victimes, ONGs et chercheurs le 2 avril 2014, à 11h au CICP 21 ter, rue Voltaire 75011 Paris.
Mailing, 31 mars 2014