CQFD n° 92 – septembre 2011 En kiosques

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[Nantes] Milices privées à la TAN

Ceci n’est pas une blague, et l’info provient directement du personnel de la TAN. Vous avez peut-être déjà aperçu des affiches dans les bus et tram : CONTRÔLE RENFORCÉ !

À partir de début octobre, des milices d’hommes EN CIVIL vont remplacer les contrôleurs de la TAN, ils seront grands et baraqués !

Il s’agit d’une entreprise privée (dont j’ignore le nom) qui opérera trois semaines par mois et ce, jusqu’à la fin de l’année 2011… pour le moment…

Alors ouvrons l’œil !

 

Détournement

Pour info, un détournement avait été réalisé l’an dernier, lors de la dernière campagne de propagande de la TAN.

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Précisions : les milices privées : la SCAT

Après nous avoir gratifié d’un « dossier » digne d’un communiqué d’Alliance, sur les « ultras » anti-aéroport il y a quelques jours, Presse Océan frappe une nouvelle fois.

Le 15 septembre, une double page était consacrée à la promotion des nouvelles milices de la TAN. Le patron (Alain Boeswillwald) à droit à une tribune sur la première page du dossier, dans laquelle il déclare la guerre aux fraudeurs « qui manquent de civisme ».

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1316423613.jpgLa société privée embauchée est la SCAT (Service Contrôle et Analyse dans le Transport de voyageurs, une société lyonnaise), qui aurait « fait ses preuves à Montpellier ». Elle agira dans un premier temps jusqu’en décembre, avant une éventuelle poursuite de leurs « missions ».

Sur la seconde page de ce « dossier », le plumitif nous vante les contrôles des nouveaux miliciens, exécutés « d’une voix sonore et courtoise ». Puis le racket d’une passagère dont « l’identité n’est pas retenue » (sous entendu : « qu’ils sont gentils ces miliciens ! ») — à propos, des flics privés ont-ils le droit de contrôler les identités ?

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1316423639.jpgNotre bien aimée presse locale n’a décidément plus rien à envier à la Pravda.

Transport gratuit pour toutes et tous !

Voir l’article de Presse Océan ci-joint (cliquez sur les images pour les agrandir).

Indymedia Nantes, 16 septembre 2011.

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De toutes les origines et contre toutes les frontières

 

www.youtube.com/watch?v=h9oNC60pL2A&feature=player_embedded

« Ainsi la guerre dont un peuple ne veut pas. La grève générale jetant à bas une monarchie comme un direct à la mâchoire, bien appliqué, vous met hors de combat, knock-out. Qu’il faut du temps, des années, des milliers d’hommes, des milliers d’années de prison, des milliers de pendus, de fusillés, d’assassinés, des insurrections réprimées, des attentats réussis, des trahisons, des provocations, des recommencements et des recommencements pour qu’à la fin un vieil Empire miné par les termites s’effondre tout à coup, parce que des femmes d’ouvriers se sont mises à crier “du pain !” devant les boulangeries, parce que les soldats fraternisent avec l’émeute, parce qu’on jette dans l’eau glacée des canaux de vieux policiers médaillés pour le zèle, parce que… Je n’ai rien à leur apprendre, ils comprennent ces choses à merveille. »

L’Empire s’effondre. La crise inhérente au capitalisme accule toutes les populations au pied du mur de la précarité et de la misère, pour mieux protéger les hommes de pouvoir et hommes d’affaire à préserver leur pouvoir d’un système qui se décompose sans surprise ni regret, en intensifiant notre écrasement dans le rouleau compresseur du Capital insatiable et de l’État assassin, à nous qui ne sommes et ne restons que des hommes simples, des femmes simples, sans propriété ni pouvoir, et qui n’en voulons pas.

L’Empire s’effondre. Leur système se décompose. Et nous ne sommes pas déçus car n’en n’espérons ni n’attendons rien. Leur système se décompose, et se recycle sur nos vies et nos quotidiens broyés à merci. Leur justice condamne, leurs prisons se rengorgent et dégorgent, vomissent leur quotas de détenus trop nombreux, chômeurs et précaires qui tentent de s’en sortir et de survivre hors de leurs critères d’anéantissement social. Leur police réprime, leur police tue. Leurs syndicats tempèrent, leurs syndicats trahissent. Leurs médias mentent, leurs médias tuent. Les patrons licencient, les patrons tuent. Le travail-salarié se raréfie et se dégrade, le travail-salarié tue. Leur nucléaire menace, leur nucléaire tue. Leurs papiers menacent, leurs papiers tuent. Leur police enferme et expulse, leur police tue. Leurs banques nous étranglent, leurs banques tuent. Leurs loi sécurisent et totalitarisent, leurs lois tuent. Le Capital assassine, l’État assassine.

Chantage, peur, menace, répression. Nous saurons transformer toute cette menace subie en menace portée.

Nous voyons l’émergence, la naissance de notre force. Les syndiqués qui désobéissent, les lycéens qui bloquent les avenues, les étudiants qui occupent les facs, les sans-papiers qui brûlent les camps de rétention, les chômeurs qui s’organisent, les précaires qui squattent les immeubles, les familles qui pillent les magasins, les sans-avenir qui brûlent les voitures, les ouvriers qui se réapproprient leurs usines, les précaires qui fraudent les trams et les métros, les parents d’élèves qui occupent les écoles, les villageois qui occupent et se réapproprient les vallées, les stagiaires qui font grève, les vacataires qui séquestrent les chefs. Nous voyons l’émergence, la naissance de notre force, notre force commune, déterminée et solidaire.

Nous saurons transformer toute cette menace subie en menace portée.

Les manifestants qui érigent des barricades, les manifestants qui s’arment de boucliers et de fraternité, les manifestants qui s’arment de casques et de solidarité, les manifestants qui deviennent et sont combattants, les manifestants qui deviennent et sont insurgés.

Septembre 2011, alors que les bus impériaux et les bâtiments de consommation et de pouvoir fument encore des dernières émeutes populaires à Londres et dans toute l’Angleterre, l’agitation sociale s’accentue partout, dans une grande fraternité des combattants sans chef, de toutes les origines, par-delà et contre toutes les frontières.

1er septembre, violentes émeutes « étudiantes » à Santiago et dans tout le Chili contre la privatisation et l’État répressif ; émeutes dans plusieurs villes en Italie par les immigrants sans-papiers contre les rafles et les enfermements en camps ; le peuple égyptien reprend la rue avec des affrontements au Caire pour prolonger la révolution ;

3 septembre, la RATP met ses trains à disposition de la police pour déporter des familles éclatées et dispersées de Roms ;

4 septembre, 400’000 manifestants envahissent les rues en Israël contre l’injustice sociale et les inégalités sociales, l’austérité et la précarité ; émeutes dans les quartiers pauvres d’Alger contre la destruction d’immeubles et la politique du « relogement », les expulsions de familles et la précarité ;

5 septembre, premier jour d’un krash boursier qui va faire perdre 900’000 milliards de dollars en une semaine aux capitalistes qui veulent sauver leurs banques et leurs actions en imposant des plans de rigueur et d’austérité dans tous les pays d’Europe ; émeutes à Milan lors de manifs « génération précaire » ;

6 septembre, journée de grève générale contre le plan de rigueur et d’austérité du gouvernement en Italie, violents affrontements entre travailleurs et flics à Rome, Milan, Turin et Naples.

7 septembre, émeutes généralisées au Chili contre la privatisation et la précarité et pour la gratuité de l’enseignement, la nuit même la police para-militaire attaque et détruit le siège de la télé communautaire et populaire avec rafles et terreur chez les gens dans plusieurs quartiers « dangereux » ; émeutes à Bakari et Alger contre les relogements imposés ; violents affrontements entre travailleurs et flics à Rome devant le Sénat après l’adoption du plan de rigueur et d’austérité ;

8 septembre, deuxième victime au Chili, après le jeune Manuel de 16 ans, c’est le jeune Mario de 18 ans qui est abattu sur les barricades par les balles de la police, grève générale des travailleurs en solidarité au mouvement des étudiants ; attaque incendiaire de l’ambassade du Chili en Uruguay par solidarité de lutte ; nouvelles manifestations géantes en Israël contre la précarité et l’injustice sociale, premières émeutes ;

9 septembre, la population de la vallée de Val di Susa en Italie en lutte depuis 20 ans contre un projet d’urbanisation et de chantier de ligne TGV marchent à nouveau contre les milliers de flics qui protègent les chantiers capitalistes, avec à nouveau de violents affrontements, pour se réapproprier la vallée ;

10 septembre, nouvelles émeutes à Berne et à Zurich en Suisse après la violente répression policière pour empêcher des fêtes de rue sauvages antifascistes et antiracistes ;

10-11-12-13 septembre, leurs valeurs bancaires s’effondrent, le krash boursier s’amplifie, « nécessitant » des hausses de prix et baisses de salaires, des licenciements et des hausses d’impôts, la création de taxes et la hausse des loyers pour « combler » leur crise afin que le capitalisme se régénère sur l’écrasement de nos vies ; le génocide social dans la corne de l’Afrique avec les dizaines de millions de personnes mourant de faim et de soif sans être aidées par les gouvernements tombe dans l’oubli médiatique ; dans un quartier de Chambéry, une agence Pôle Emploi est incendiée pendant des affrontements entre « jeunes » et flics ; violentes émeutes à Santiago qui rappellent à la mémoire collective le putsch militaire formenté par la CIA contre l’« indésirable » Allende durant lesquelles se dressent 350 barricades ;

12 septembre, un four explose sur le site nucléaire de Marcoule, causant des fuites radioactives ; à Fukushima, un rapport scientifique admet que la contamination radio-active des océans suite à leur catastrophe nucléaire a été multipliée par trois ; Éric Besson propose un décret où « la dénonciation est un devoir républicain » ;

13 septembre, le nouveau gouvernement « révolutionnaire » fait fermer et interdire Al-Jazeera Égypte trop « subversif » et menaçant la sécurité publique, rappelant qu’il n’y a pas de révolution sans destruction de l’État; Sarkozy planifie le recours au service militaire obligatoire de « réinsertion » pour les mineurs délinquants et ajoutent que 30’000 places de prison supplémentaires seront construites dans les cinq ans ;

14 septembre, les migrants s’affrontent contre les flics à Lampedusa en Italie ; nouvelle journée d’émeute à Rome entre travailleurs syndiqués et flics devant le Parlement contre le plan de rigueur et d’austérité tandis que des maires dans plusieurs villes italiennes se mettent en grève ; nouveaux affrontements dans plusieurs quartiers d’Alger contre les opérations de relogement ;

16 septembre, la Belgique annonce la création des premiers camps de rétention de Haute Sécurité pour les «  sans-papiers rebelles » qui mettent le feu à leurs cellules et qui résistent à la police dans la rue ; les manifestations étudiantes pour la gratuité de l’éducation tournent à l’émeute dans toute la Colombie ;

Naissance de notre force. Ce n’est qu’un début.
Toute loi, toute répression, toute mesure, émanant de l’État du Capital sont désormais considérées comme actes de guerre de l’ennemi. Auxquels nous riposterons comme tels, par des actes de guerre.

L’Empire s’effondre, et veut nous faire s’effondrer avec lui.
Pour l’humanité consciente d’elle-même et solidaire, pour la planète et nos proches, contre l’État, contre le Capital, contre leur police, contre leur justice, contre leurs banques, contre leur salariat, nous ne reculerons plus, nous n’aurons plus peur, nous prendrons acte et déploierons notre force de frappe.

Le 6 octobre, trois pays en Europe sont simultanément en grève générale : l’Espagne, la Grèce et l’Italie. Les sociaux-traitres des centrales syndicales françaises se démarquent et refusent de prendre part et renforcer cette journée de grève simultanée, se contentant d’annoncer une journée de « mobilisation nationale » le 11 octobre. Les syndicats au Royaume-Uni menacent d’une grève générale pour une « lutte longue et dure » contre l’austérité et la précarité. Le mouvement social s’amplifie en Israël et est explosif en Grèce.

Le mouvement social ne s’arrête jamais. Il doit éclore en une insurrection sociale.
Ne plus défiler en moutons derrière les banderoles de la résignation, que les cortèges soient tels des troupes de choc, solidaires, déterminés, l’âme tendue, les mains prêtes. Face à l’État, face à la police, face à la précarité, nous sentons et voyons déjà en nous les défis dans les pas, dans les regards, dans la carrure des épaules, dans le redressement des nuques. Nous ne sortirons du cerclé fermé de leur crise et de nos destinées que par la force.

Comme face au taureau dans l’arène, choisir l’instant et frapper juste.

Après ? Le vaste inconnu de la colère des masses. Cela coûtera ce que cela coûtera. Tout avenir et futur à construire maintenant sera meilleur que le présent-citoyen que nous traînons comme une défaite. Que tous les doutes soient balayés dans la joie de vaincre et la fraternité solidaire des ex-citoyens de leur ex-société devenus combattants et compagnons. Développons notre solidarité et notre force.

« (…) S’aguerrir contre l’erreur, la duperie, l’illusion, le passé, le désir, autrui et soi-même. (…) Il faut être précis, clairvoyant, fort, résistant, armé, (…) dans la grande fraternité des combattants sans chef. » — Victor Serge.

www.youtube.com/watch?v=JSmQ_bQweyY&feature=player_embedded

Groupe Autonome Mary Read, 16 septembre 2011.

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[Marseille] Pique nique géant avec les CRS pour protester contre l’interdiction des pelouses de Porte d’Aix

 

Cette action sera reconduite une fois par mois. Nous nous dresserons contre les grilles et les barrières autour d’un espace public libre qui appartient aux Marseillais. nous ne nous laisserons pas dresser les uns contre les autres par la politique de guerre sociale de la droite et du front National.

MARRE DU MÉPRIS ET DE LA GUERRE SOCIALE À MARSEILLE

Les quelques quintaux de matière organique qui prétendent gouverner cette ville ont décidé que la pelouse publique de la porte d’Aix devait être interdite désormais. Cette décision révèle une absence totale de concertation, un mensonge organisé conformément à l’esprit d’Euroméditerrannée. Ainsi que l’extrême bassesse de nos dirigeants. En effet les affiches de cette énorme escroquerie en devenir montrent un éden idyllique d’affaires et d’activités « motrices » pour la région !!!  Un éden culturel avec des pelouses accueillantes pour postérieurs sans doute choisis huppés et UMPistes à la rigueur vaguement socio démocrates ! Un musée même ! Si si !

Reprendre nos droits et nos espaces

C’est pourquoi les 160 habitants du quartier qui s’étaient regroupés là pour pique-niquer sous les pins ont été inquiétés de façon insistante et parfois menaçante par 14 équipages de CRS en grande tenue de combat : casques, boucliers, visières et genouillère ! Face à la détermination et au bon droit des gens en présence qui ne font qu’honorer une tradition marseillaise ancienne, les policiers ont simplement « encadré » les groupes qui sont restés deux heures. ENCERCLÉS ! Trois familles non prévenues de cette action ni de cette grotesque interdiction se sont jointes à nous spontanément et ont exprimé leur révolte devant cet arbitraire. « C’est les plages privées qu’il faudrait interdire » avons nous même entendu dire à l’adresse des policiers impassibles !

Bien sûr, quelques 200 à 300 P.V ou tracasseries diverses et un certain nombre d’expulsions ont été évités ce jour par ce fait, mais, le jour où les impôts locaux arrivent aux contribuables marseillais, cette confiscation de l’espace public de loisirs est un scandale. Les impôts locaux qui augmentent de 20 % par an servent de plus en plus à financer le fascisme urbain au détriment du bien-être de la population et de l’intérêt public !

Faire ramper Marseille

Il est tout à fait honteux, qu’un ordre aussi stupide, aussi mesquin, et malveillant puisse être donné à 14 camions de CRS. Si c’est ainsi que le « pouvoir » municipal et la préfecture pensent faire ramper Marseille, qu’ils sachent qu’ils ne font que couvrir leurs fonctions respectives d’une matière, organique elle aussi, mais qu’il appartient aux balayeurs d’enlever. Les électeurs apprécieront si les médias cessent de casser l’image des luttes de nos quartiers.

Car, qui n’a pas désapprouvé la prise de pouvoir de quelques garnements dans un parking où le racket était organisé par Vinci ? Le fait objectif qu’un tant soit peu d’esprit critique met en évidence est que lesdits voyous prenaient cinq euros par jour à l’arrivée et au départ alors que Vinci prenait deux euros de l’heure !!! s’est-on demandé de quel droit Vinci s’est approprié cet espace ? Au bénéfice de quel intérêt public et après quelle concertation ? Pourquoi légitimer un racket parce qu’une multinationale se l’approprie ?

Bassesse institutionnelle ?

Il semble malheureusement que la bassesse soit élevée au grade d’institution dans notre doux pays, depuis que les membres du gouvernement nous infligent leur racisme viscéral à propos des Arabes (Guéant), des Comoriens (Guéant – 2), des Tunisiens (M.A.M) et on en passe… Mais lorsque cette bassesse se trouve relayée et amplifiée par nos « pouvoirs » municipaux, on se retrouve en pleine science-fiction voire en pleine farce !!!

Depuis 100 ans, les habitants viennent pique-niquer en ce lieu superbe qu’est la Porte d’Aix. Et tout d’un coup  ça devient une nuisance ? Mais la nuisance, nous les habitants, nous savons où la situer et nous ne la laisserons pas se développer.

Les quelques quintaux de matière organique qui prétendent gouverner cette ville font bouillir des milliers d’hommes de femmes et d’enfants d’une colère dont on souhaite qu’elle explosera à leur face avant qu’ils aient tout détruit.

Un appel à l’inculture

UN MUSÉE ???  Voilà bien le moyen de dresser le monde culturel contre le peuple ! Ce musée est un appel à l’inculture, c’est une honte, d’encombrer le bel espace de rencontres humaines de la Porte d’Aix par un bloc de béton-verre alors que des millions de mètres carrés vides pourrissent dans le centre ville sous les effets de la spéculation !!! De même que la vente bradée de l’hôtel Dieu et le saccage du Parc Longchamp.

Pillards !

Comme il a déjà été dit de nombreuses fois par des personnes plus illustres que moi, quand la loi et les règlements font de sorte que le peuple ne peut plus vivre ni habiter, « alors c’est la loi qui est illégale ».

J’ajouterai que quand la loi est utilisée comme instrument au service du mépris du peuple et de la guerre sociale, elle devient condamnable  et c’est aux Marseillais de le montrer aux pillards qui prétendent gouverner cette ville.

Mailing – 17 septembre 2011.

 

Joliette / Arenc / Porte d’Aix / Les Puces / Les Crottes / La Cabucelle
STOP aux agressions des quartiers populaires

Dehors Euromed et sa police !!!
La place est à tout le monde !

Pique-nique Géant
Porte d’Aix
Samedi 17 septembre
à 13h pétantes
*Amène ton sandwich, viens sans tes papiers et sans ton drapeau.

RDV à 12h30 face à l’Alcazar pour s’y rendre ensemble.

Euroméditerranée © est un projet de transformation urbaine et d’investissement immobilier qui veut chasser les pauvres pour attirer les riches. « On a besoin de gens qui créent de la richesse. Il faut nous débarrasser de la moitié des habitants de la ville. Le coeur de la ville mérite autre chose. » (Claude Valette, adjoint au maire délégué à l’urbanisme). Nous avons vu l’action d’Euromed rue de la République, vidée de ses habitant-e-s et de ses commerces de toujours ; aujourd’hui les multinationales et leurs enseignes y font leur profit et la vie de quartier n’existe plus.

À la Porte d’Aix, le grand nettoyage a commencé :

— Après l’incendie mystérieux du marché du Soleil, tout a été fait pour laisser pourrir la situation et décourager les commerçant-e-s de faire revivre le dernier bazar de la ville.

— L’inspection du travail et les commissions d’hygiène et de sécurité ne lâchent pas le quartier.

— Les vendeurs/ses à la sauvette sont délogé-e-s, leur marchandise confisquée, les sans-papiers embarqué-e-s.

— Les Tunisiens de Lampedusa ou les Roms qui y trouvaient leur dernier refuge ont été raflé-e-s, déporté-e-s, expulsé-e-s.

— Aujourd’hui, des cars de CRS surveillent la pelouse jour et nuit, pour empêcher quiconque de s’y arrêter sous peine d’être verbalisé.

Après avoir tenté de diviser la population en agitant les thématiques sécuritaires et le racisme, c’est tout un quartier populaire et les activités qu’il génère qui sont menacées.

On ne veut pas de la transformation de la Porte d’Aix en une zone policée, stérile et grillagée.

Continuons de circuler, manger, dormir, manifester etc. LIBREMENT à la Porte d’Aix.

CIQ de la pelouse de la Porte d’Aix

Mailing – 13 septembre 2011.

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Création d’un collectif contre le G20 à Montpellier

 

Un collectif contre le G20 se crée à Montpellier, à l’initiative de la CGA (Coordination des groupes anarchistes) et d’individu-e-s.

APPEL POUR LA CRÉATION D’UN COLLECTIF ANTICAPITALISTE ET ANTIAUTORITAIRE DE MOBILISATION CONTRE LE G20

Le système capitaliste qui s’est autoproclamé modèle indépassable et fin de l’histoire depuis la chute du bloc de l’Est, domine aujourd’hui sur toute la planète. Il n’a pourtant jamais fait la démonstration de sa capacité à apporter la satisfaction des besoins et le bien être des populations du globe. Bien au contraire, ce système montre quotidiennement sa nocivité. Les États, qu’ils soient des démocraties parlementaires, des monarchies, des dictatures militaires ou religieuses, organisent le cadre politique, administratif, social et juridique qui garantit partout la poursuite de l’exploitation de la majorité de la population par une minorité de détenteurs du pouvoir économique et politique. Famine, guerre exploitation, inégalités, répression, misère sont le lot commun de la plus grande majorité des êtres humains.

Les politiciens ne sont pas la solution mais une partie du problème

Dans le cadre international, comme au niveau national, les dirigeants politiques favorisent le développement et les intérêts du capitalisme. Réunis en G20, les dirigeants des plus grandes puissances économiques prennent des décisions sur l’avenir du monde à notre place, qui engagent le sort de toute la population. Le G20 qui aura lieu à Cannes les 3 et 4 novembre s’inscrit dans un contexte de crise économique mondiale. En Europe, elle se traduit par des plans de rigueur mis en place par les gouvernements qui tendent à faire payer aux travailleurs et à l’ensemble de la population les dettes contractées pour sauver les profits des banques et des entreprises au début de la crise en 2008­2009. Les dirigeants politiques des 20 pays les plus riches poursuivent les même objectifs.

Les contre sommets en panne

La formule qui consiste à organiser un contre sommet sur le lieu même où se réunissent les chefs d’État a atteint ses limites. Elle a connu des succès par le passé comme à Seattle en 1999 en empêchant l’accès aux réunions des délégations des États. Elle a gêné le déroulement du G8 en mettant en avant son illégitimité à décider à la place des peuples, et la possibilité pour eux d’intervenir directement dans les débats. Lors des contre sommets suivants, elle a permis encore de montrer l’opposition d’intérêts entre la population et ses dirigeants, et ainsi à populariser une remise en question du libéralisme, voire du capitalisme. Aujourd’hui, la capacité de nuisance pour le pouvoir des contre sommets a été annihilée. Depuis Gênes en 2001, il n’est plus imaginable d’atteindre la zone rouge. Les autres tentatives pour perturber ce type de sommet par des blocages ou encore la casse des symboles du capitalisme, sont depuis confrontées à un niveau de répression qui les rendent inefficaces. Au lieu de mettre en débat l’illégitimité des politiques en faveur du capitalisme, la question des violences, de la répression et du dispositif sécuritaire ont pris la première place ne laissant plus d’espace pour les autres questions politiques. De même, avec l’affaiblissement du mouvement alter mondialiste, la manifestation centrale à proximité du lieu du sommet revient à seulement rassembler les militant­es et activistes de tout le territoire dans un même lieu, en faisant une minorité agissante sans lien avec la majorité de celles et ceux qui subissent de plein fouet ces politiques. Ces derniers restant indifférents à ces mobilisations.

Mobiliser la population

Nous proposons donc de changer de stratégie. À l’opposé d’essayer de créer une nuisance ponctuelle au plus prés du lieu du sommet, nous privilégions la construction d’une nuisance durable par le développement au sein de la population de la remise en cause de la société inégalitaire capitaliste qui se construit dans ces instances internationales. L’objectif que nous voulons poursuivre est que la contestation des politiques antisociales trouve des formes de mobilisation de masse en France, à l’instar d’autre pays ces derniers mois (Grèce, Tunisie, Espagne, Israël, Chili…). Cela implique d’agir ici en direction des couches de la population directement concernées par ces politiques : travailleurs, chômeurs, habitant des quartiers populaires… Cela implique aussi de proposer des formes de mobilisation qui permettent au plus grand nombre de s’y associer.

Concrètement

Nous proposons la création à Montpellier d’un collectif anticapitaliste et anti­autoritaire de mobilisation contre le G20

• Qui regroupe des organisations et des individus qui se retrouvent sur une base politique commune centrée autour de la nécessité d’une rupture avec le capitalisme et du refus de réponses politiques autoritaires comme alternative au système.

• Qui axe son discours sur le lien entre les politiques de casse sociale et le G20 ainsi que sur l’aspect illégitime des décisions du G20.

• Qui se donne comme objectif de populariser ce discours auprès des travailleurs, des chômeurs, et des habitants des quartiers populaires.

• Qui structure la contestation en vue d’organiser une manifestation anti­G20 à Montpellier le 1er novembre, date de la manifestation nationale à Nice.

Mailing – 17 septembre 2011.

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[Gironde] Tags contre le Bloc identitaire

 

Pique-nique citoyen et tags face à une réunion des « Identitaires ».

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« Non au fascisme en Sud-Gironde, oui à la solidarité entre les peuples ». C’était le thème de l’appel lancé par le collectif des citoyens du Sud-Gironde et de l’Entre-deux-Mers [L’appel a été relayé par les comités locaux du Parti de gauche, de la CNT, de la FSU, de Solidaires, d’Attac, de la Fase, et d’Europe-Écologie-Les Verts], auquel ont répondu, hier midi à Saint-Macaire, une petite cinquantaine de personnes. Pour les organisateurs, l’idée consistait à partager un repas sur le principe de l’auberge espagnole. Un concept qui se veut à l’opposé des apéros « saucisson-pinard » dont le Bloc identitaire s’est fait une spécialité.

Le collectif citoyen s’est en effet mobilisé en réponse au mouvement d’extrême droite, qui organisait sa réunion de rentrée en Sud-Gironde. Un des membres du collectif expliquait « qu’il s’agit de sensibiliser la population face à un groupe extrémiste qui joue sur le double discours et qui cache derrière des notions comme la ruralité une véritable organisation raciste et xénophobe ». Afin « d’éviter d’aller au contact », le pique-nique était organisé à une vingtaine de kilomètres du lieu de rassemblement des « Identitaires ».

Murs tagués et cambriolage

Après avoir d’abord envisagé de se retrouver à Saint-Pardon-de-Conques, les membres du Bloc identitaire avaient rendez-vous hier à Bazas, en présence de deux leaders de cette mouvance, Arnaud Gouillon et Bernard Anthony. Cette réunion, présentée comme « la journée de la ruralité et de l’identité », était « d’ordre privé », selon Alain de Peretti, relais aquitain du Bloc, ancien candidat en Gironde à des élections locales sous l’étiquette du FN puis du MNR.

Il y avait pourtant les gendarmes hier matin devant le château Saint-Vincent. Dans la nuit, plusieurs tags, tel que « résistance antifasciste », ont été inscrits sur les murs. Le local où avait été entreposé du matériel du Bloc identitaire (drapeaux, livres, sono) a été cambriolé. Dans un contexte politique « sensible, notamment quand il touche aux extrêmes », selon le capitaine Yves Bedenes de la compagnie de Langon, la gendarmerie a dépêché sur place des techniciens de l’identification criminelle.

Le Pen à Loupiac samedi

Deux plaintes devaient être déposées, par le propriétaire du château et par Alain de Peretti, qui renvoyait le dossier vers « les gauchistes qui critiquent nos méthodes, qui pourtant ne relèvent pas du pénal, elles ». À Saint-Macaire, la nouvelle de ces dégradations était évidemment commentée. « C’est dommage pour les propriétaires du château, qui n’ont rien à voir avec le Bloc identitaire, mais ces actes sont à comparer à la violence démesurée que prône ce groupe », observait un participant.

Le collectif se veut d’autant plus vigilant face à la venue de l’extrême droite en Sud-Gironde que sont annoncés samedi prochain au château Mazarin, à Loupiac, Jean-Marie Le Pen et le frontiste aquitain Jacques Colombier.

Leur presse (Olivier Escots, Sud-Ouest), 19 septembre 2011.

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Pétition en défense des anarchistes biélorusses

À cause de la détérioration de la situation économique, Loukachenko est contraint d’utiliser son dernier recours — les négociations sur le soutien financier de l’Occident. Mais une condition de base nécessaire à la coopération de l’UE est la libération de tous les prisonniers politiques. N’ayant pas de choix, le président est contraint d’avancer : il a déjà gracié 13 participants de la manifestation du 19 décembre 2010 (ceux-ci en ont fait la demande). Maintenant, le travail continue pour libérer de nombreux prisonniers politiques qui refusent de demander la clémence. Nous évaluons cela comme une avancée positive ; le seul fait qui nous inquiète c’est que, à ce jour, la liste des prisonniers politiques, ne comprend que des manifestants du 19 décembre, ainsi que des membres du Front de la jeunesse arrêtés la veille.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1316406891.jpgDans le même temps, en détention, se trouvent également des activistes, condamnés pour la soit-disant « affaire des anarchistes biélorusses » qui  ont déjà été arrêtés au cours de la campagne électorale du président actuel.

De nombreuses violations de la loi et de l’enquête sont mises en avant par beaucoup d’organisations de défense des droits de l’homme (telles que « Vesna »).  Les accusés n’ont pas reconnu leur culpabilité, mais, néanmoins, ont été condamnés à de longues peines.

Bien sûr, les actions revendiquées par les anarchistes sont associées à la violation de la loi, elles sont parfois liées à des actes violents contre la propriété étatique ou privé. C’est ce fait-là qui entrave l’inclusion des anarchistes, par de nombreux défenseurs des droits de l’homme, dans les listes communes des prisonniers politiques. Pour cette raison, nous voulons remarquer que la plupart des détenus, condamnés suite aux émeutes du 19 décembre, ont commis, pour des raisons objectives, des actes de violence. Ils ont attaqué la Maison du Gouvernement et des « forces de l’ordre » habillés en civil quand celles-ci ont provoqué une bagarre (l’affaire de Dachkevitch et Lobanov). Le fait que, jusqu’à là, Dedok, Frantskevitch et Olinevitch, étaient inconnus du grand public en tant que militants sociaux, ne devrait pas affecter le niveau de soutien à leur égard. Par conséquent, nous croyons qu’une telle distinction entre de « vrais » prisonniers politiques et tous les autres est mauvaise. Par ailleurs, le fait que, sur Dedkov et Frantskevitch, ait été exercée la pression pour qu’ils signent la demande de clémence, démontre que les autorités, elles-mêmes, les considèrent en tant que détenus politiques.

Nous sommes aussi préoccupés par le fait que l’attention du public passe sous silence de jeunes gens qui ont commis l’attaque contre le KGB dans la ville de Bobrouïsk. Eugène Vaskovitch, Artem Prokopenko et Pavel Syromolotov qui ont reçu chacun 7 ans d’emprisonnement pour cet acte désespéré. Évidemment, cela constitue une violation de la loi et les jeunes ont avoué leur crime, mais, avant tout, il faudrait réfléchir, à ce qui force les jeunes à utiliser des méthodes similaires de lutte et de protestation. Dans les conditions où toute dissidence est étouffée, où toutes les tentatives de manifestations pacifiques sont durement réprimées, où la propagation de l’information libre devient pratiquement impossible, il n’est pas étonnant que les gens qui réfléchissent, ne voient plus aucun sens aux rassemblements pacifistes et à la résistance non-violente.  Nous ne condamnons pas et ne tolérons pas de telles actions, nous sommes préoccupés par le fait que les autorités réagissent de manière disproportionnelle à de telles infractions. Pour des escaliers carbonisés du bâtiment du KGB (dont les dégâts n’excèdent pas 250’000 roubles biélorusses (environ 25 euros), la personne obtient 7 ans d’emprisonnement, tandis que, pour les assassinats, viols et vols, on condamne souvent à une peine plus clémente.

Nous, soussignés, appelons à la reconnaissance de Nikolas Dedko,  Alexandre Frantskevitch et Igor Olinevitch, en tant que prisonniers politiques et nous exigeons leur libération et leur réhabilitation complète, et ceci de même pour les autres personnes condamnées  pour des raisons politiques. Nous insistons également sur la révision de « l’affaire de l’attaque sur le KGB de Bobrouïsk » et de la peine établie que purgent, suite à cette affaire, Eugène Vaskovitch, Artem Prokopenko et Paul Syromolotov.

Vous pouvez signer la pétition en suivant ce lien

Anarchist Black Cross Belarus (Contact)

 

Plus d’info sur les anarchistes biélorusses arrêtés

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Zetkin n’est plus, vive Zetkin !

 

Zetkin était la fondatrice du copwatching à Calais depuis 2003, c’est grâce à elle qu’il a pu s’étendre.

Zetkin n’est plus, vive Zetkin !

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1316405177.jpgIl était une femme. Elle était sans compromission et sans fatigue, elle portait la lutte jusque dans son cœur, donnant toute sa fougue pour témoigner de la saloperie policière. Marie-Noëlle Gues, connue sous le pseudonyme « Zetkin », a mené une lutte en images et en actes auprès des migrants de Calais durant de longues années, publiant sans relâche des chroniques acides et sans concession pour la flicaille. Elle était le témoin vivant d’une décennie de violences et d’humiliation organisée par l’État contre les exilés du monde entier.

Je me souviens de son imperméable jaune et de son appareil photo, sillonnant les dunes du littoral jusque dans la nuit, participant avec nous aux rondes autour du centre de rétention de Coquelles, guettant les moindres mouvement de la police aux frontières, apportant son aide en toute indépendance, sans jamais se laisser abattre par ses détracteurs, politiciens véreux, flics violents, associatifs bien-pensants, magistrats à la solde du préfet…

Elle a été mon premier repère solide dans la lutte en faveur des migrants. Lors de mes premiers allers-retours sur Calais en 2007, elle était déjà là. Elle était d’ailleurs la seule à porter un message véritablement politique dans ce paysage désertique où les humanitaires s’entendaient avec les élites pour gérer en silence la misère des « clandestins ». Elle était là aussi quand les flics menaient leur rafles, photographiant leurs visages de tortionnaires et tentant d’interposer son corps entre eux et leurs proies.

Ils ont essayé de la briser. Ils l’ont fait casquer, prétextant la rébellion et l’outrage, l’ont arrêtée à maintes reprises et traîné devant leurs tribunaux. Ils l’ont moqué dans leur presse, traîné dans la boue pour qu’elle cesse ses activités. Mais rien ne pouvait la faire taire, car sa conscience était sans faille.

Sans m’étendre d’avantage, je voudrais livrer un hommage personnel à Zetkin, qui était l’incarnation d’une lutte simple, efficace et permanente contre l’agression capitaliste et son pendant xénophobe. Zetkin était communiste, je suis anarchiste. Mais nos luttes étaient faites pour s’entendre. Pour elle, et parce qu’on lui doit bien ça, je voudrais qu’on reprenne une lutte collective, radicale et sans concession contre l’oppression capitaliste. Quand enfin les murs tomberont, mes pensées iront vers elle.

Zetkin s’est envolée par dessus les barbelés, que le vent la porte ! Elle reste parmi nous, plus vivante que jamais.

Indymedia Lille, 18 septembre 2011.

 

Marie-Noëlle nous a quittés

Nous venons juste d’apprendre le décès de Marie-Noëlle Gues, plus connue sous le nom de « zetkin » sur indymedia.lille.

Zetkin était une infatigable traqueuse des méfaits de la police de Calais envers les migrants. Son appareil photo était son arme. Pas plus tard que le 14 août, elle publiait encore ici

Calais : des soudanais et des afghans en voie d’expulsion !

La maire de Calais et sa police font la chasse aux étrangers, mais aussi leurs soutiens. Accusée d’outrage et rebellion, après une garde à vue musclée, Marie-Noëlle avait dû affronter les affres d’un procès, qu’elle a raconté sur Rue89

Jugée car je photographie les arrestations de sans-papiers

Mais Marie-Noëlle continuait, rien ne pouvait arrêter sa soif de justice. Elle était un exemple de ténacité. Ses interventions pour RESF (Réseau éducation sans frontières) ou les collectifs antidélation étaient toujours remarquées. Comme l’a écrit joliment une amie des collectifs en apprenant son décès : « Je l’ai surnommée aujourd’hui la “Louise Michel des sans papiers” ».

La police n’est pas arrivée à la faire taire, la mort y est parvenue.

La lutte continue, Calais n’est pas une zone de non droit.

Une pensée émue à sa famille, ses amis, aux migrants et à tous leurs soutiens. Marie-Noëlle a montré l’exemple, elle est et restera toujours parmi nous.

No Pasaran

Indymedia Lille, 17 septembre 2011.

 

Les bourreaux de Calais

Depuis la fermeture du camp de Sangatte, Calais est un peu comme Mayotte ou la Guyane, une zone du territoire français où la chasse aux étrangers est devenu le sport favori des quelque 2200 policiers et CRS déployés dans le secteur. Rafles massives, quadrillage de la ville, gazage et destruction des squats, hangars et camps installés dans les bois ou sous les ponts, rien n’y fait : malgré l’agrandissement du centre de rétention de Coquelles, le remplissage de celui de Lille ou de Roissy, la plupart des étrangers, originaires d’Afghanistan, de Somalie ou d’Érythrée, ne sont matériellement pas expulsables. Pour pallier cet inconvénient, les gens ramassés sont déportés aux quatre coins du pays avec l’espoir que la proximité d’une autre frontière leur donne l’idée de renoncer à l’eldorado britannique. Hormis le développement sans frein de la répression et de la violence, aucun résultat notable n’a été relevé dans la tentative de les éradiquer des abris qu’ils s’acharnent à investir le temps d’un départ de plus en plus hypothétique vers l’Angleterre. Plus de 40’000 migrants seraient pourtant passés par Calais depuis trois ans. C’est-à-dire autant qu’avant. Marie-Noëlle, témoin opiniâtre de l’après-Sangatte, se livre quant à elle à un safari-photo et tient sur zpajol une chronique régulière et édifiante que CQFD conseille vivement à ses lecteurs.

Bête noire des policiers, elle est passée le 19 décembre en procès pour « outrages » envers cinq CRS, dont elle filme et photographie avec constance les violences et les exactions. « L’avocat des policiers m’a rendu honneur, sans le vouloir, et a fait rire certains dans le public quand il a parlé de l’humanité des policiers », s’amuse-t-elle. Les témoignages de cette « humanité » recueillis par Marie-Noëlle ne manquent pas de sel : « Lundi 2 octobre, vers 23 heures, des CRS avaient arrêté des réfugiés cherchant une place pour dormir à l’abri de la pluie. Ils leur ont demandé de chanter une chanson s’ils voulaient être libérés. Deux ont accepté et sont partis libres. » En août 2005, ils ont emmené Marie-Noëlle directement à l’hôpital après une de ses séances photo en prétendant qu’elle était folle. Finalement rendue aux CRS par le médecin, elle a appris en sortant de cellule de dégrisement le lendemain matin « qu’elle avait beaucoup bu ». Mais si l’on en croit les témoignages de réfugiés, les pandores ne se contentent pas de ces petites humiliations. Un Afghan et un Érythréen auraient ainsi trouvé la mort sur l’autoroute en juillet dernier, pourchassés par les CRS. Les gazages de squats, malgré la présence d’enfants et de femmes enceintes, sont très fréquents, même si les policiers ont longtemps eu la délicatesse de ne pas utiliser les gaz devant un objectif. « Pour contourner ce problème de les prendre sur le vif, nous avions organisé une surveillance d’un squat avec des inconnus des policiers. Le gazage a été filmé et mis sur un site. La police est en train de mener une enquête sur ce site. Non pas pour savoir quel agent aurait utilisé le gaz contre de jeunes étrangers, dont un bébé d’un an et demi, mais pour savoir qui avait eu le culot de prendre en vidéo les faits. » Marie-Noëlle est régulièrement témoin de matraquages et d’insultes racistes. Si elle ne lâche pas l’affaire, elle est de plus en plus inquiète : « Les policiers semblent avoir dépassé une limite. Je me suis rendu compte qu’ils se moquaient de me savoir présente sur les lieux du matraquage. J’ai moi-même été insultée par trois policiers du commissariat de Calais, en plein jour. L’un d’entre eux m’a menacée de me casser la figure. Sarkozy veut montrer qu’il s’attaque effectivement aux réfugiés. Les actes violents vont être de plus en plus répétés et visibles. »

CQFD n° 41, janvier 2006.

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La justice française refuse d’extrader une militante basque

 

Le 15 septembre, le tribunal de grande instance de Bordeaux a refusé l’extradition de Marixol Iparraguire, militante d’ETA arrêtée en 2004 et menacée par quatre mandats d’arrêts européens émis par un juge espagnol. La cour européenne des droits de l’homme exigeait sa remise en liberté. Le 13 septembre, Jean-Marc Raynaud, militant de la Fédération anarchiste, assistait aux débats. Il nous livre un intéressant compte rendu d’audience. Pas vu à la télé !

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1316404834.pngRésumé des épisodes précédents. Marixol Iparraguire, militante d’ETA, a été arrêtée en France en octobre 2004. La cour européenne de justice exige la remise en liberté d’un présumé innocent non jugé au bout de cinq ans. Marixol a été jugée en décembre 2010, soit six ans après avoir été arrêtée. La France préfère payer des amendes à l’Europe. Marixol a pris vingt ans. On lui reprochait beaucoup de choses en Espagne. Mais le dossier était vide. Pas d’empreintes digitales. Pas de trace ADN. Pas de témoignage direct. Juste des aveux extorqués sous la torture par la Guardia Civil à des prisonniers basques. La justice française savait et s’est couchée. Marixol a fait appel. D’un point de vue juridique, cet appel suspend toute autre procédure. D’extradition, entre autre. On apprend cela en première année de droit. Mais l’Europe de la répression marche beaucoup mieux que l’Europe sociale et a trouvé une astuce. On n’extrade plus, on « prête temporairement ». Marixol, la maman d’un petit Basque que nous avons scolarisé (à l’école libertaire Bonaventure) et que nous avons hébergé (chez nous) pendant trois ans comparaissait mardi 13 septembre 2011 devant le TGI de Bordeaux. Motif : mandat d’arrêt européen, pour « prêt temporaire », émis par l’Espagne du « camarade » José Luis Rodríguez Zapatero.

Bordeaux, mardi 13 septembre 2011, 11h15, Tribunal de Grande Instance. Escaliers majestueux. Un soleil de plomb. Bizarre. Pas un rat. Nous montons les marches, rongés par l’inquiétude. Ces enfoirés sont capables d’avoir changé la date du procès au dernier moment. À l’entrée, deux flics débonnaires devant un portique antédiluvien. Même pas de scanner. On aurait pu rentrer n’importe quoi. On est à la campagne et dans le sud ? Ça cause pointu. Comme on dit à Bordeaux : « C’est bonnard ! »

On rentre. Trois Charentais. Thyde et sa grande gueule légendaire. En à peine dix secondes elle commence à embrouiller une vingtaine de flics qui stationnent dans le hall. Marco, 75 ans, a le cœur qui bat la chamade. Ma pomme, pas très rassuré, dans son numéro bien rôdé de vieux péquenot ne comprenant rien à rien. C’est pas dieu possible que nous ne soyons que trois !

Ouf, les amis basques et la famille débarquent à une trentaine. Il y a le père de Marixol. Quatre vingt et quelques au compteur. Un mètre quatre vingt dix. Son kolossal béret (basque). Sa canne. Papy est impressionnant. Annie, de Jakiléa (un formidable journal de défense des droits de l’homme au pays Basque). Putain qu’elle est belle. Et quelle pêche. Mon pote Mikel, libéré depuis quelques mois, un anar d’ETA (et oui !) que j’adorais visiter au bagne de l’île de Ré, n’est pas là. Il bosse. Mais sa princesse est présente. La petite…, toute chétive dans sa robe blanche, exhale une énergie à nulle autre pareille. Le grand…, est descendu de sa montagne. Un roc. Et puis, il y a…

11h30, début de l’audience. Les flics, un peu tendus, nous expliquent où il faut s’asseoir. Des fois que… Marixol entre dans l’arène. Elle a les traits tirés. Elle arrive de Lyon. Elle n’a pas un regard pour les juges. Quelques bisous à la volée. Elle nous salue en basque. La salle répond. Le président commence à flipper. On le sent impressionné. Pas habitué à ce que…

Le président ânonne la demande d’extradition temporaire de l’Espagne. Il précise que son boulot se résume à examiner la lettre du droit. Moi y en a surtout pas vouloir élever le débat. On sent le gentil chien. La petite journaliste de l’AFP sourit. Ça ne sent pas bon. Et puis, la parole est à l’avocat général. Une toute petite quarantaine. Il n’a pas l’air aviné et, incroyable, se montre attentif. Ça dure dix minutes. Il refuse, mais très poliment et très modérément, tous les arguments de la défense. Sauf un. Il dit qu’effectivement, si Marixol est extradée, même temporairement, cela va gêner l’organisation de sa défense dans le cas de l’appel qu’elle a fait par rapport à sa condamnation à vingt ans par la cour d’assises anti terroriste de Paris. C’est évident, quand on est extradé et torturé en Espagne, ça n’aide guère à… Le proc est un malin. Il demande donc que l’on n’accède pas à cette demande de l’Espagne tant que la procédure n’aura pas été à son terme en France. Un blanc chez les juges. C’est quoi ce proc ? Mais c’est lui le chef. Alors courage prudence.

Ensuite, une plaidoirie remarquable d’une petite avocate inaudible. Puis vient le tour de Marixol. D’une voix forte elle remet les compteurs à zéro. Je m’appelle Marixol Iparraguire. Il y a trente ans, j’avais vingt ans. Mon compagnon était d’ETA. Il a été tué sous mes yeux. J’ai été torturée pendant onze jours. Ma famille a été torturée. Il y avait trop de traces. J’ai été relâchée. Je me suis enfui en France. Pour l’heure, les seules accusations à mon encontre reposent sur des aveux extorqués sous la torture. La torture existe toujours en Espagne. Vous ne pourrez pas l’ignorer éternellement.

Ça dure un quart d’heure. C’est incroyable. Le proc, les juges, boivent les paroles de Marixol. Ils se décomposent au fil de son témoignage. Je me mords la langue et les joues pour ne pas pleurer. Le président semble ébranlé. Il remet son jugement à jeudi. Une fois n’est pas coutume, je ne suis pas pessimiste. J’ai raison. Le jugement vient de tomber. Marixol ne sera pas extradée. Il est donc encore quelques magistrats qui, à défaut de suivre le chemin de l’honneur, refusent du moins, parfois, de suivre celui du déshonneur.

Paco – Le Post, 17 septembre 2011.

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Appel à occupation pour la Salamane (70 ha de terres agricoles dans l’Hérault menacées de bétonnage)

LA SALAMANE – APPEL À OCCUPATION

La communauté de communes du Clermontais projette d’implanter une Zone Commerciale de 70 ha, sur les terres agricoles de la Salamane à Clermont-l’Hérault (à 40 minutes de Montpellier). Une trentaine d’hectares est déjà concédée à Système U pour une gigantesque plate-forme de stockage classée SEVESO seuil bas.

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Cette zone contient quelques masets inoccupés, des vignes et des arbres fruitiers. Les expropriations des propriétaires qui n’ont pas déjà vendu leurs terres sont en route, et les bulldozers commencent à raser les vignes. L’association Salamane, opposée au projet, a déposé des recours devant le tribunal. Malheureusement, ces recours ne sont pas suspensifs et Système U a déjà obtenu le permis de construire, ce qui lui permet de commencer les travaux.

Le système libéral poursuit son bétonnage, favorise les entreprises et détruit l’environnement, sous prétexte de création d’emploi et de croissance. Nous n’avons pas confiance en ce système agonisant et préférons nous organiser par nous-mêmes avant que celui-ci nous laisse dans encore plus de misère. À l’approche des travaux, il est nécessaire d’amplifier la lutte.

Nous appelons donc à occuper cette nouvelle Zone À Défendre de la Salamane, à créer un espace autogéré sur ces terres qui représentent la surface agricole utile de 150 personnes environ (≈5000 m² par personne). Nous vous invitons à y expérimenter des alternatives, à utiliser ces terres agricoles, à habiter et rénover ces masets abandonnés, à planter tipis et yourtes.

Nous appelons tous les artistes, résistant-e-s, nomades, saltimbanques, activistes troubadours, poètes, pirates ou citoyen-ne-s qui pensent que notre terre n’est pas à vendre à venir la défendre et à faire connaître cette lutte.

Alors que la rentrée laisse place à la grisaille et la morosité de la crise ambiante, nous vous invitons sous le soleil du sud de la France à venir le [samedi] 24 septembre pour la fête de la Salamane. Cette journée sera l’occasion de visiter les lieux, prendre contact avec les habitants et discuter d’une occupation à long terme.

Nous avons le pouvoir de dire non :
Non au bétonnage des terres agricoles.
Non à l’esclavage économique auquel chaque personne est soumise.
Non à ce système économique destructeur de vies.
Non au pillage des ressources naturelles.

Des personnes opposées au projet d’aménagement de la Salamane (contact), 18 septembre 2011.

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« J’ai pas froid aux yeux… »

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Métro Gallieni à Bagnolet, 31 août 2011

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Métro Gallieni à Bagnolet, 28 août 2011

 

 

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Sortir du ghetto doré de la subversion

 

Ce texte se veut une ébauche critique de nos pratiques dites « subversives ». Il vise à être critiqué à son tour, et sans concessions, mais par une argumentation construite. Son but est de participer à la transformation des capacités d’intervention pour une implantation sociale de nos idées et de nos pratiques dans la société réelle. La priorité politique des milieux subversifs pour la période 2011-2012 est de sortir du ghetto. Ou mourir isolés.

Communautés de survie, libéralisme, sortir du ghetto doré de la subversion

Il existe un archipel autonome, constitué de communautés de survie sur tout le territoire national, mais ayant échoué jusqu’à présent à se constituer en communautés politiques, de dimension nationale et internationale. Certes, partout des initiatives existent pour tenter de s’arracher aux rapports sociaux capitalistes mais partout ces initiatives échouent car elles restent, dans l’ensemble, tactiquement et stratégiquement isolées les unes des autres ou ne parviennent pas à fédérer leurs forces et leur intelligence pour dépasser le stade de la survie. Les pratiques qu’elles développent en leur sein ne leur procurent pas ce niveau d’intelligence pratique. C’est qu’elles n’existent localement que comme modes de vie communautaires tout en ne parvenant pas à réellement peser dans les antagonismes sociaux locaux.

Peser dans les antagonismes sociaux, c’est être en mesure de modifier le sens de la lutte de classes traditionnelle, qui est aussi un dispositif d’intégration par le capital des contradictions sociales, c’est être en position de pouvoir promouvoir socialement, pendant et après les luttes, la perspective révolutionnaire, anarchiste et communiste. Se joindre à une lutte en cours mais refuser idéologiquement d’intervenir sur les luttes de pouvoir qui déterminent son cours, n’est d’aucune utilité à l’accroissement de l’autonomie prolétarienne.

La réappropriation collective du politique, le communisme, est l’élévation du niveau qualitatif de chaque individu, la suppression des conditions de leur individualisation, dans le cours même de la lutte. C’est un accroissement de l’intelligence collective qui passe par une vision toujours plus nette des mécanismes de reproduction des rapports de domination, une vision qui ne se contente pas d’une idéologie anti-bureaucratique et anti-parti mais qui repose sur une pratique supérieure, révolutionnaire, des rapports de pouvoir, sur une réappropriation collective du pouvoir. La réappropriation collective du politique est une mise en commun du pouvoir social qui attaque toutes les formes de privatisation existantes.

Peser dans les antagonismes sociaux ne consiste donc pas à s’extraire des rapports de pouvoir, attitude angélique et aveu d’impuissance, mais bien plutôt à les assumer pour être en mesure de les affronter, dans toute leur complexité. En effet, nous ne luttons pas pour perdre du pouvoir sur nos vies mais pour en gagner.

Le maintien du ghetto, lui, n’est qu’une stagnation collective dans l’illusion, largement partagée, que les libertés existantes, les libertés concédées par le droit bourgeois, sont de bonnes libertés qui méritent d’être préservées contre tout changement.

Mais de telles libertés ne font que participer à l’individualisation de notre pouvoir social collectif ; elles portent atteinte à la construction de réelles communautés politiques.

Ces libertés existantes, qui ont été arrachées par les générations précédentes, sont le lit de Procuste des camarades, qui s’en contentent bien et sont encore à mille lieux d’en construire de supérieures et de meilleures.

Tous les milieux marginaux ont historiquement démontré leur nullité politique, le caractère petit-bourgeois de leurs modes de vie, leur contribution effective à l’atomisation généralisée ; finalement leur fonction de maintien de l’ordre, de régulateurs des conflits sociaux.

Mais il existe encore des camarades pour croire que l’expérience de la marginalité est une conquête de la liberté, un préalable à l’émancipation sociale de leur être, alors qu’elle n’est que le résultat du libéralisme hégémonique, socialement et culturellement diffus.

L’émeute est vécue comme d’autres pratiquent le saut à l’élastique pour ressentir des sensations fortes. La guerre sociale se privatise, l’ennemi de classe a gagné.

On s’illusionnera volontiers sur la puissance sociale de certaines pratiques, spectaculaires, d’autant plus si ce qui nous importe fondamentalement n’est pas de vaincre l’ennemi mais de vivre des expériences, comme des touristes.

Ainsi, on fait mine de pouvoir mener une guerre en additionnant les tares et les faiblesses individuelles au lieu de chercher à produire des qualités collectives, des qualités solides et non liquides, libérales.

Ainsi, on refuse de mettre en place des pratiques de réappropriation collective de la violence, et des pratiques de réappropriation collective de l’intelligence théorique, tactique et stratégique.

Mais l’on persiste à vanter les mérites de pratiques privées, confidentielles, individuelles, enfermées et séparées les unes des autres.

Que l’on nous explique quel intérêt pouvons-nous trouver à cultiver notre intelligence, pratique et théorique de la réalité, dans l’isolement social : c’est le point de vue libéral, capitaliste : do it yourself.

Il est donc stupide de fustiger le travail intellectuel séparé quand on refuse obstinément de formaliser les moyens collectifs de création de l’intellectuel collectif.

Comme il est tout autant stupide de blâmer la spécialisation politique et militante quand une majorité refuse d’instaurer des formes d’apprentissage collectives de l’action politique et militante.

La domination bourgeoise des modes de diffusion et de partage des savoirs et des techniques est individualisée, confidentielle et privée par besoin vital. La communisation des savoirs et des techniques est collective et publique par besoin vital.

La conception consumériste, libérale, des activités, voit comme une liberté valable de pouvoir choisir ce qu’il nous plaît, ce dont nous aurions besoin, quand nous le voulons et le décidons, et ceci jusque dans les obligations que nous impose toute guerre.

La prétendue guerre sociale que mèneraient les milieux autonomes consiste en fait pour l’essentiel à conserver des modes de vies, à conserver les acquis du libéralisme politique et social. Ni plus ni moins. La dégénérescence dans l’apolitisme, le copinage et l’idéologie, font que des décennies de luttes défensives passent maintenant aux yeux des jeunes générations pour des pratiques offensives. On vit alors sur le pays, au lieu de produire des moyens adaptés aux nouvelles conditions de luttes. Au lieu de porter le message au-delà du ghetto, on cultive un quant-à-soi mortifère et familialiste. Ainsi, il existe des communautés de survie, des communauté de l’estomac, mais pas de communauté de pensée, de communautés politiques.

C’est à qui aura le pognon et les relations pour s’instruire, voyager, vivre des expériences « émancipatrices ». Ce sont des milieux entièrement adaptés aux besoin d’un certain type de consommateurs, des consommateurs contestataires, marginaux, prétendument « subversifs », et issus majoritairement des classes aisées.

Et qui prennent leur confort affectif et social pour des libertés estimables. Que le monde entier devrait défendre.

Ultime privilège : ce sont aussi des consommateurs qui n’ont aucune obligation de résultats en matière de guerre sociale. La vérification collective des hypothèses, leur réfutation éventuelle est toujours évitée.

Il ne faut pas désespérer les bonnes volontés ! Il est vrai que l’auto-critique n’est possible que dans les conditions d’une grande santé ! Tout organisme faible et dégénéré ne supporte pas l’auto-critique. Nos « subversifs » en sont là !

Plutôt vivre dans l’illusion d’une efficacité pratique que de réviser collectivement des critères miraculeusement préservés de toute critique.

La procédure collective de vérification des pratiques est pourtant le seul accès de tous à la connaissance des résultats, la condition même d’un accroissement de l’intelligence pratique collective.

Il existe des moyens, qui ont structuré, organisé, distingué, spécifié les savoirs collectifs des luttes et des pratiques de luttes : écoles, cercles de formation, tous publics, ouverts aux prolétaires, implantés dans toutes les strates de la société et pas seulement dans les universités et les librairies de gauche. Lieux de regroupements collectifs, structures fédératives nationales et internationales. Revues théoriques, critique culturelle, activités sociales de politisation au plus près des besoins des prolétaires.

Nos milieux sont-ils capables de se doter de tels moyens ? Non. C’est qu’à force d’isolement social et politique, d’enfermement dans des modes de vie marginaux, ils manquent maintenant de ressources.

Seule une implantation sociale conséquente dans les classes sociales prolétariennes permettrait cet apport de ressources et d’intelligence sociale.

Mais nos « subversifs » tiennent-ils réellement à sortir du ghetto ?

Il ne suffit donc plus de faire usage des moyens existants, « libre à chacun », « selon les goûts de chacun », pour « faire quelque chose », quelque chose de réellement offensif.

En effet. Il ne suffit pas de « faire » comme ils disent, pour « faire quelque chose ». Encore faut-il construire une perspective d’ensemble, comparer les avancées et les reculs, les succès et les échecs, la progression ou la régression territoriale d’une pratique, d’un antagonisme social.

La « pratique » constitue, à son tour, une expérience. De cette expérience, on tire des enseignements. Une « pratique », dont on ne tire aucun enseignement, est une mauvaise pratique, une pratique débile pour débiles.

En outre, la pratique doit être comparée, critiquée, améliorée. Encore faut-il en avoir les moyens.

La théorisation de la pratique est donc une pratique elle-même vitale… pour toute pratique qui recherche l’efficacité !

Mais tout cela, sans doute, passe au-dessus de la tête de nos camarades, qui se contentent de « faire pour faire », comme d’autres pratiquaient « l’art pour l’art ».

C’est ici qu’il faut interroger le sens réel des pratiques du « faire pour faire » : quel résultat y est réellement recherché : une satisfaction immédiate et narcissique, isolée et subjective, ou un accroissement de puissance collectif, perceptible dans les rapports sociaux quotidiens ?

Les camarades les plus conséquents savent que l’isolement est mortel. Cela, la pratique contre-insurrectionnelle ne cesse de le mettre en avant. Couper les subversifs de la population, les isoler, et enfin les « nettoyer » : telle est la manœuvre, le savoir-faire de la contre-révolution.

On comprend mieux pourquoi nos marginaux sont des rigolos, que leurs prétendus modes de vie ne sont que des objets de consommation.

Tous les moyens employés doivent donc avoir pour but de rompre impérativement l’isolement de nos pratiques et de nos idées.

On mesurera l’efficacité réelle de nos pratiques à l’aune de leurs résultats en ce sens. C’est l’objectif que doivent commencer à poursuivre les camarades pour la période 2011-2012. Avec obligation de résultats, positifs.

Il ne s’agit pas seulement de faire connaître les « idées » anarchistes et communistes, comme le croient les habituels crétins d’une pratique pavlovienne et fossilisée. Il ne s’agit pas de nous adresser aux gens « instruits ». Mais de populariser, socialement, dans les quartiers populaires, dans les cités dortoirs, le communisme et l’anarchisme.

Comment ?

En tirant parti des contradictions sociales locales. Elles ne manquent pas. Ou alors la pseudo-radicalité française végètera dans le milieu social réactionnaire des petits propriétaires, des petits commerçants, des intellectuels d’État, des étudiants, bref des héritiers fragilisés par la crise actuelle du capitalisme. Ce qui revient à se soumettre au nationalisme de type soralien dans les quartiers populaires.

Il faut démontrer partout dans la société en quoi l’anarchisme et le communisme sont des pratiques sociales supérieures au capitalisme, et pourquoi ils peuvent être des moyens d’émancipation réelle pour tous les prolétaires actuellement individualisés.

Ici encore, ce ne sont pas les modes de vies marginaux et communautaires qui peuvent servir d’exemples concrets. Faire de la propagande consiste donc à diffuser nos pratiques et nos idées en réseaux toujours plus vastes et ramifiés, avec une qualité de contenus toujours vérifiable, la richesse des productions théoriques doit toujours être plus haute, plus évidente. La subversion doit bousculer, brutaliser, contraindre, convaincre toutes les sphères de la société.

Il faudra se battre physiquement dans les quartiers populaires pour faire respecter nos idées et nos pratiques. Tout ne passera pas par des projections-débats pacifiques et des émeutes communes. Il faudra aussi se battre pied à pied contre les caïds de la drogue et de la religion. Bref, agir en combattants. Et non attendre que cela tombe tout cuit dans nos gosiers.

Si on persiste dans le soi-disant usage libéré des moyens, sans produire de nouveaux moyens adaptés à la situation nationale et internationale, les moyens ne resteront que de simples supports identitaires, donc ridicules car essentiellement destinés à un public de consommateurs de classe moyenne. Et l’écart entre ce que nous voulons construire et ce que nous construisons effectivement, persistera.

Certains posent en vétérans de la subversion car ils ont tellement individualisé leur propre pratique que les satisfactions narcissiques qu’ils en tirent leur suffisent. Mais ils ne sont pas parvenus à rompre leur isolement et leur nullité historique est de plus en plus avérée.

Par conséquent, l’usage libéral, individualisé, tel qu’il existe spontanément parmi nous, c’est-à-dire, le conditionnement immédiat qui impulse les pratiques individuelles, ne tient pas compte de l’évolution sociale des rapports de forces, du degré de violence en jeu et trouve son origine dans un tout autre besoin que l’efficacité : la satisfaction de type narcissique, l’assouvissement d’un besoin moral et psychologique, non l’obtention collective de nouvelles conditions tactiques et stratégiques.

En d’autres termes, certaines pratiques dans certaines conditions, sont inadéquates à nous faire sortir du ghetto, à élargir notre base sociale, à populariser l’anarchisme et le communisme dans les mondes sociaux prolétaires. Elles ne sont que des variantes comportementales d’un libéralisme exacerbé, quel que soit par ailleurs leurs contenus idéologiques, leurs prétentions subversives.

Il existe, certes, des individus qui ne tiennent pas à « populariser » l’anarchisme et le communisme, qui, de facto, en deviennent les propriétaires, qui vivotent de petits sabotages en cercles affinitaires. Mais ceux-là ne sont que la survivance d’une tradition bien française qui ne surmontera pas les conditions de l’époque présente, une survivance qui est déjà en voie de disparition. C’est aussi ce qui guette toute pratique qui ne parvient pas à rompre son isolement social.

L’époque présente impose au contraire une rationalisation des pratiques collectives, une coordination politique de type nationale pour vaincre l’atomisation.

Tenir réellement compte de l’évolution sociale des rapports de force c’est faire de la sortie du ghetto une priorité. Car plus les conditions sociales se radicalisent, plus l’atomisation fait des ravages, y compris dans nos milieux. Seuls ceux qui ont fait de ces milieux un bac à sable touristique d’expérimentation ludique prendront cette question à la légère. Comme d’habitude.

Quant à ceux qui ont à cœur de vouloir sortir du ghetto, qu’ils ne croient pas abusivement que la discussion interminable est une solution. Il faut aussi savoir prendre des décisions et s’y tenir.

Savoirs collectifs, intellectuel collectif, politisation interne du mouvement

Il est certes plus facile de faire des chantiers, du bricolage et des concerts de soutien que de créer nos lieux de formations permettant une circulation collective du savoir.

L’anti-intellectualisme, très présent dans nos milieux, est un reste d’idéologie populiste bourgeoise, le résidu d’une entreprise de décervelage systématique des prolétaires au nom d’un réalisme social qui n’est qu’une apologie masquée de la condition prolétarienne.

Or, la suppression du prolétariat est le but de toute révolution. En d’autres termes toutes les formes apologétiques de la misère existante, prolétarienne ou non, sont à combattre comme mythes sociaux au service du maintien de la société divisée en classes.

Nous n’avons pas à promouvoir l’ignorance et le manque d’instruction dans nos rangs mais encore moins chez les pauvres. Il n’y aucune fierté à tirer d’une carence. La communisation permet à tous l’instruction.

Mais chez nos « subversifs » expérimentés, il paraît que moins on étudie les théories existantes ou moins on est capable d’exprimer une position théorique et politique, plus on est engagé dans des pratiques intelligentes.

La pratique réelle démontre au contraire que moins l’on dispose d’instruments d’analyse des pratiques, moins on en fait usage, plus les pratiques se figent en activités séparées, deviennent des fins en soi, et finissent par s’imposer comme des attributs identitaires totalement déconnectés des besoins réels d’un mouvement subversif.

Il ne suffit pas de savoir construire une maison, encore faut-il savoir l’habiter.

L’anti-intellectualisme n’est qu’une justification esthétique de la division sociale du travail, en travail manuel et travail intellectuel. Les plus débiles d’entre nous reprennent et justifient cette division quand ils ne veulent pas « se prendre la tête ».

Dans la même veine populiste droitière, on faisait autrefois l’apologie du bon sens ouvrier ; comme aujourd’hui on exalte le spontanéisme des « classes dangereuses », spectaculairement offensif. Mais le spontanéisme, comme toute chose, à un prix. Et ce ne sont pas nos révolutionnaires de classe moyenne qui en paient le prix fort.

Toujours dans la même veine, on en vient même, chez les consommateurs contestataires de classe moyenne, à encenser l’illettrisme, stigmate d’une authenticité populaire. On s’habille en clochard pour faire peuple, on parle peuple. La comédie est bien rodée et dure le temps d’une prolongation de l’adolescence.

On se garde bien d’exister socialement dans les quartiers populaires mais on écoute du rap, la musique de la révolte urbaine. Et dès qu’on voit une bande de rue, on tremble.

Comme il est facile d’être « anarchistes », « communistes », « subversifs », « émeutistes », « féministes », « anti-racistes », etc., entre gens d’une même classe, de même condition sociale !

Dans un autre registre, celui de la pensée : on fustige la pensée universitaire, on se croit plus proche du « concret », on est pas des « intellos », on prétend développer une pensée collective autonome en publiant des textes et des brochures qui ne dépassent généralement pas le niveau du gauchisme le plus éculé, on ne crée rien de neuf mais on puise dans les archives du mouvement ; on publie brochures et textes dont personne, ou presque, n’a rien à en dire de vraiment substantiel.

On prétend diffuser une « pensée » tellement autonome que les individus restent livrés à eux-mêmes, ne disposent d’aucun instrument d’analyse des pratiques, n’ont quasiment, au cours de réunions éprouvantes de connerie, rien à dire, sinon leur propre dépit, ou leur inconfort face à un mode de communication qu’ils jugent oppressant.

On s’en remet donc, aux conditions existantes d’accès au savoir. Ces conditions sont précisément celles du capitalisme, du savoir séparé, émietté. Certains, plus audacieux, affirment se satisfaire de leur expérience partielle et séparée pour lutter. Toute cette merde libérale contamine nos milieux, et nos pratiques.

Il n’est pas difficile de deviner ce qui nous attend, dans une société ultra-violente, où le combat politique va de plus en plus s’apparenter à une lutte à mort entre capitalisme libéral et capitalisme autoritaire.

Chaque année, chaque mois, nous avons les preuves physiques, matérielles, sociales, de notre écrasement parce que nous ne sommes pas parvenus à sortir de notre isolement.

À moins de s’en remettre, tactiquement et stratégiquement, à l’insurrection des classes moyennes, insurrection réactionnaire, de défense des acquis de la petite-bourgeoisie française, de la petite propriété et du petit commerce. À moins que nous fondions nos espoirs sur cette insurrection de défense des rapports capitalistes nationaux, comme une occasion d’exister en tant qu’animateurs de radicalité dans les rues des métropoles, et tout cela, au profit de la gauche et de son retour au pouvoir. Au nom de l’anti-sarkozysme.

C’est, d’après certains camarades, ce qui devrait nous servir de « politique ».

Palabre et parole directe

Alors voilà donc le résultat le plus éminemment « concret », apparent, de cette pratique de l’intelligence collective qui sévit chez nos révolutionnaires, à quoi servent réellement les publications : les forts en gueules monopolisent la parole dans les réunions, oppressent ainsi d’autres autonomes dont l’autonomie consiste à revendiquer une distribution plus équitable de la parole.

Plutôt que de formuler des contenus, la misérable culture sous-politique s’attardera sur la forme de la communication, au nom du droit de tous à la parole.

Ainsi, on a pu assister des centaines de fois à de ces spectacles où des pleurnichards se plaignent d’être privés des moyens de s’exprimer… et qui n’avaient rien à dire sur l’objet de la réunion !

Poursuivons. Des gens qui bénéficient de moyens de se cultiver supérieurs à tout ce que peuvent espérer la majorité des prolétaires, qui ont fait des études, qui savent lire et écrire, qui consomment régulièrement de la littérature, qui « voyagent », qui publient et diffusent des textes, qui prétendent mener la critique en acte de la société capitaliste, eh bien ces gens… se disent privés des moyens de s’exprimer et n’ont rien à dire !

La réunion, l’assemblée, la palabre, quel que soit son nom, est le lieu par excellence du conflit social, de la politisation la plus consciente, de la prise directe de tous sur les conditions de l’organisation sociale. Et nos pleurnichards attendent qu’on leur serve sur un plateau d’argent cette liberté d’expression ! Et ils s’étalent en ragots, en cancans, dans leur petits comités.

C’est qu’en fait, ces gens n’ont fondamentalement rien à dire en public, qu’ils méprisent l’intelligence collective, qu’ils privilégient les formes réduites, familialistes, étouffantes, de mise en commun de la parole : la bande.

C’est dans la bande qu’ils pourront dominer, profiter, tirer jouissance des ressources individuelles et affectives forcément partielles, limitées, isolées, voire paumées. Sous le contrôle du collectif, de tels individus sont neutralisés.

La manipulation de type privée peut être contre-carrée publiquement ; elle l’est rarement dans les groupes restreints, où l’affectif, le fantasme, le narcissisme font la loi.

Voilà en quoi consiste la liberté de parole de ceux qui se disent privés de parole dans les réunions : maintenir la parole enfermée dans la sphère privée, privatiser la politique, en faire une affaire privée : tout réduire à l’état de merde libérale, de choix de vie, d’expérimentation libérale de la liberté, etc.

Car s’exposer publiquement c’est aussi s’exposer aux critiques, c’est assumer la violence des échanges, du conflit. Or ceux qui méprisent les tentatives d’une parole commune, ou qui n’en ont qu’une vision idyllique, ne veulent pas risquer de voir leur petit pouvoir critiqué et balayé par quelques vérités bien senties.

C’est toujours ainsi que cela se passe avec ceux qui vous reprochent votre agressivité au lieu de vous rejoindre sur le fond, ou même de vous critiquer, arguments à l’appui. Mais le fait que ces gens bénéficient d’un certain confort social grâce à l’agressivité des rapports sociaux capitaliste ne leur pose aucun problème.

La communication libérale, atomisée, séparée convient parfaitement à un type de subjectivité sociale que le capitalisme a produit : la subjectivité libérale, y compris « subversive », « contestatrice ». Que de prétendus « anarchistes » y reconnaissent le milieu « naturel » de leur liberté, rend suspects ce « milieu » autant que ces « libertés ».

En effet, beaucoup de libéraux se déguisent en anarchistes pour justifier leur « je fais c’que j’veux ».

Tout ce que cela prouve, c’est que la forme actuelle de la diffusion du savoir, dans les milieux, communautaires, affinitaires, ne parvient pas à former des individus politiquement autonomes, capables de prendre la parole dans les réunions internes et publiques, de défendre des positions, d’en combattre d’autres, de contribuer ainsi au débat vivant, du mouvement et à son expansion.

Tout cela prouve du même coup que les individus qui font du travail manuel, de la participation aux travaux domestiques, de la « débrouille » et de la survie, le centre de leur existence, ne font que déléguer leur pouvoir à des spécialistes de la politique et de la subversion.

Quoi d’étonnant à cela ?

Quand l’économie, le domestique, dominent à ce point les priorités collectives, pourquoi faudrait-il s’attendre à une élévation du niveau politique des communautés et des milieux ?

Nous prétendons combattre partout l’hégémonie de l’économie et nous acceptons, au nom de la réappropriation de certaines pratiques, de voir l’économie nous dicter nos priorités en matière de modes de vies, d’intervention dans les luttes.

La spécialisation n’est que la conséquence la plus visible de cette domination absolue de l’économie sur nos vies.

Spécialisation de la pensée et de la politique que nous avons encouragée, par facilité, acceptant donc de déléguer en ces domaines, un pouvoir dont on ira ensuite se plaindre d’avoir été dépossédés par l’université, l’intellectuel de profession, le politique et le révolutionnaire professionnels.

L’inconséquence de ces comportements commence à être pesante, et visible. On ne pourra pas éternellement se cacher derrière des « ça me prend la tête ».

Pour l’heure, ce que démontrent les faits objectifs, au niveau national, c’est que l’évolution en cours, historique et politique, de ces milieux communautaires de survie, de ces pratiques affinitaires de « subversion », ne débouche pas sur une politisation efficace des rapports sociaux capitalistes mais à un renforcement du petit ghetto autonome, à un enlisement toujours plus profond dans la dimension domestique de l’existence ; domesticité de l’existence qui entretient un faible niveau de politique entre camarades laissant la place à la psychologisation généralisée des rapports sociaux.

Psychologisation dont nous ne pouvons plus faire l’impasse, parce qu’elle noyaute et détermine désormais toutes les pratiques et tous les contenus. C’est donc aussi avec les catégories de la psychanalyse que nous devons critiquer les pratiques existantes.

En un mot, pour contrer un apolitisme enrobée d’idéologie, qui ne peut déboucher que sur une subversion abstraite et essentiellement moralisante des rapports sociaux, il faut démontrer le lien intrinsèque, psychique, de la « subversion » avec le libéralisme culturel (les conduites « transgressives ») et démontrer que la neutralisation de la subversion n’est possible qu’à partir du moment où les conditions sociales atomisées, la jouissance et la satisfaction narcissiques, passent pour des symptômes d’émancipation sociale.

Le débat ne fait que commencer.

Indymedia Paris, 18 septembre 2011.

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Sonja et Christian ont été extradés !

Mercredi 14 septembre, la police française a enlevé nos camarades Sonja Suder et Christian Gauger et les a directement livrés à la justice allemande.

Sonja, 79 ans, et Christian, 70 ans, étaient réclamés par l’Allemagne pour des faits remontant à plus de 35 ans. Arrêtés une première fois en France en 2000, puis relâchés pour prescription selon le droit français, ils ont finalement pu être extradés mercredi par le biais du nouveau dispositif de mandat d’arrêt européen. Il leur est reproché d’avoir participé à des actions des Cellules Révolutionnaires contre la gentrification et contre des entreprises allemandes impliquées dans l’armement nucléaire du régime d’apartheid en Afrique du Sud.

Sonja a été placée en détention à la prison de Francfort-Preungesheim et Christian, dont l’état de santé est très précaire, a été placé à l’hôpital pénitentiaire de Kassel. Aucune nouvelles de nos camarades ne nous sont parvenues depuis leur arrestation et extradition immédiate. Compte tenu de leurs âges et de leur état de santé, nous sommes particulièrement inquiets quant aux conséquences de cet emprisonnement.

Que notre rage et notre détermination s’entendent jusqu’à Francfort.

LIBÉREZ SONJA ET CHRISTIAN !

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[Dijon] « Ni dieux Ni maîtres »

Dans la nuit de mardi à mercredi, l’église Saint-Michel a été taguée par des inconnus

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Dans la nuit de mardi [13 septembre] à mercredi [14], l’église Saint-Michel a été taguée par des inconnus. La mairie a rapidement réagi, hier matin, en confiant aux services de la voirie le soin d’effacer les inscriptions telles que « No gods, no masters » (traduire « ni dieux ni maîtres »), ou encore la représentation d’une croix barrée. Un tag aurait également été enlevé sur le bâtiment du théâtre, à Dijon.

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Les services de la voirie interviennent dès que nécessaire pour enlever dans l’espace public, ce type d’inscriptions qualifiées de « dégradations », sur le plan pénal. Les policiers interpellent régulièrement les auteurs de tels comportements, sanctionnés par la justice. Sur le plan légal, le fait de tracer des inscriptions, des signes ou des dessins, sur les façades, les voies publiques ou le mobilier urbain, fait encourir une amende de 3750 €, si le dommage est léger, ainsi qu’un travail d’intérêt général. Lorsque le tag a détérioré le support, le contrevenant encourt deux ans de prison et 30’000 € d’amende, sans compter la sanction, sur le plan civil (dommages et intérêts, frais de justice…).

Leur presse (Le Bien Public), 15 septembre 2011.

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Appel au camp de Valognes en novembre 2011

 

Pour un rassemblement anti-nucléaire en écho avec les luttes allemandes.
Le train de déchets nucléaires Castor ne passera pas comme ça !
Retrouvons-nous à Valognes en novembre 2011 pour le bloquer.

APPEL AU CAMP

La catastrophe de Fukushima se rajoute à la longue liste de l’horreur quotidienne du nucléaire, mais il n’est plus temps de s’étonner de cette réalité. Si pour certains elle est l’alibi d’un contrôle et d’une gestion de la vie plus poussée, elle attise pour d’autres un sentiment de colère qui ne se dissout pas dans le fatalisme ambiant ou l’attente désespérée d’une échéance électorale. C’est par un geste fort porté collectivement à l’intérieur même du pays le plus nucléarisé du monde que sortir de cette impuissance devient tangible.

En novembre prochain partira le dernier transport de déchets nucléaires CASTOR (Cask for Storage and Transport Of Radioactive Material) de La Hague à Gorleben en Allemagne. Voilà qui nous donne une occasion d’agir. La question des déchets constitue le maillon faible de l’industrie nucléaire, et l’illustration la plus frappante du scandale qu’elle est dans son ensemble : on ne sait pas plus s’en débarrasser aujourd’hui qu’il y a soixante ans — on les envoie finir leur demi-vie sous terre à Bure, en Lorraine, ou à l’air libre en Sibérie.

Le transport de novembre 2010 a été marqué par une très forte mobilisation en Allemagne. Depuis 15 ans, pas un train ne passe sans embûches. La diversité des pratiques de blocage permet un véritable harcèlement sur la quasi totalité de la ligne : par exemple, quand 50’000 personnes manifestent à Dannenberg, 400 paysans du Wendland stationnent leurs tracteurs pour bloquer les convois policiers, tandis qu’à Hitzacker, 1400 personnes s’invitent sur les voies. L’an passé, l’arrêt du convoi durant quatre jours a rendu plus onéreux la sécurisation du transport que le transport lui-même.

Ce que nous proposons, c’est donc de nous approprier les méthodes les plus éprouvées du mouvement anti-nucléaire allemand et de doubler le traditionnel rassemblement de Valognes d’un camp de deux jours, d’où partent actions et réflexions. Il existe d’ores et déjà des collectifs locaux constitués ces derniers mois à la suite de Fukushima, ainsi que des personnes qui s’organisent contre le projet de ligne Très Haute Tension dans la Manche, en Mayenne et en Ille-et-Vilaine. Nous appelons au rassemblement le plus large possible afin de bloquer le train CASTOR à son point de départ et pourquoi pas sur tout le reste de son trajet. Après la grande manifestation de Rennes du 15 octobre, ce serait une façon d’insuffler un nouvel élan à la lutte, de relancer le mouvement anti-nucléaire en France et, qui sait ?, d’un jour vaincre.

La fermeture de la centrale de Fessenheim repoussée de dix ans. Un président de la République qui ne voit pas en quoi la catastrophe de Fukushima pourrait remettre en cause l’industrie nucléaire française. La présidente d’Areva qui, à peine limogée, trouve refuge au conseil d’administration d’un quotidien national réputé « de gauche ». Comme le nuage de Tchernobyl en son temps, il semble que les effets dévastateurs de l’explosion de Fukushima sur le consensus nucléariste doivent une nouvelle fois s’arrêter aux frontières de la France. La folle arrogance des nucléocrates hexagonaux n’a pas de limites : l’Allemagne décide de sortir du nucléaire, c’est un « cas isolé ». La Suisse puis l’Italie lui emboîtent le pas : tant mieux, on leur vendra notre électricité. Un peu plus et on nous expliquait, diagrammes psychologiques à l’appui, que si le Japon, à son tour, veut en finir avec ses centrales, c’est en vertu d’un excès passager de radiophobie.

Partout dans le monde, le tissu de raisonnements spécieux, de promesses mirifiques et de mensonges éhontés avec lequel se soutenait le lobby nucléaire se déchire. Fukushima a exposé aux yeux de tous l’incroyable bricolage à quoi se réduit le fonctionnement quotidien d’une centrale dans le pays « le plus avancé technologiquement au monde ». On ne peut plus ignorer sans mauvaise foi la démission soudaine de tous les responsables dès que survient l’accident, l’impuissance du gouvernement japonais à faire face à la moindre des conséquences de celui-ci, les dosimètres distribués aux écoliers pour déguiser cette impuissance en constat scientifique, le réhaussement aléatoire et opportun des seuils de toxicité admissibles par l’organisme humain, bref : l’incompatibilité entre le nucléaire et le fait d’habiter quelque part sur la planète Terre. Tandis que s’effondrent tous les arguments économiques en faveur de l’atome, les États les plus lucides laissent derrière eux ce monstre incontrôlable. Avec ses projets d’EPR, d’ITER, avec son MOX et ses « dommages collatéraux » que des territoires entiers subissent à l’extérieur de l’Europe, la France fait de plus en plus l’effet d’un malade en plein délire qui divague dangereusement dans le concert des nations. À voir l’État français engloutir depuis des décennies des milliards en pure perte, on se dit que s’il s’agissait d’un individu, cela ferait bien longtemps qu’on l’aurait mis sous curatelle. Mais la passion nationale des grands équipements et des nouvelles technologies, le rêve d’exporter un jour quelque chose d’autre que du vin, des armes et des bagnoles rencontrent ici les intérêts bien compris d’une mafia économique, d’une secte de scientifiques et d’ingénieurs qui se croient une élite. Pour le lobby nucléariste français, la seule façon d’échapper à la sanction de tous ses crimes et mensonges passés est d’en commettre d’encore plus énormes. Si la population a été un jour prise en otage, c’est par ces gens et cette démence-là. Le nucléaire en France est un cauchemar dont Fukushima doit sonner le réveil.

Pour commencer, il faut reconnaître l’échec des hypothèses qui ont porté les réseaux anti-nucléaires de la phase précédente […].

1- L’hypothèse qu’il suffirait de « faire de l’information » et de faire pression sur les élus, qui ne seraient pas assez au fait de la menace nucléaire, a été battue en brèche par Fukushima : tout le monde sait désormais. Des sondages veulent bien admettre que 60 % de la population française ne veut plus du nucléaire et pourtant rien ne change. C’est donc que le problème nucléaire en France n’est pas une question technique d’argumentation rationnelle et de transparence de l’information, mais une question politique de rapport de force. Si le gouvernement allemand, clairement nucléariste, a décidé de sortir du nucléaire sous dix ans, ce n’est pas en vertu d’une soudaine illumination de la raison, mais grâce à la puissance d’un mouvement capable d’agir et de mettre des centaines de milliers de gens dans la rue.

2- Les luttes anti-nucléaires historiques en France et ailleurs dans le monde n’ont jamais remporté de victoire qu’à condition d’avoir une forte emprise locale. C’est au fond la différence entre Plogoff et Malville. C’est aussi l’explication de la longevité et de la vigueur intacte de la mobilisation allemande dans le Wendland contre les transports de déchets Castor. C’est donc pour commencer localement qu’il faut s’organiser, et de là être capable d’en appeler au soutien de tous ceux qui viennent d’ailleurs.

3- Le problème nucléaire ne se pose pas en termes de risques qu’il faudrait gérer et idéalement faire tendre vers zéro. Il n’y a pas le fonctionnement normal du nucléaire et ses regrettables accidents. Lorsqu’il se rappelle à nous périodiquement, par une catastrophe tonitruante, on en oublierait presque que la catastrophe tient tant dans ses dysfonctionnements que dans ce qu’il empêche même en parfait état de marche. Le nucléaire irradie au moins autant nos imaginaires que nos thyroïdes. Tous nos possibles s’éclipsent derrière l’échelle démesurée qu’il impose. De telles infrastructures, quadrillant des milliers de km², induisent une gestion et une organisation à cette mesure. Quant à la dangerosité, elle sous-tend une parfaite maîtrise des « populations » vivant sur les territoires impliquées. Le nucléaire contraint à un monde globalisé et pacifié ; il réalise en cela l’idéal du crédit sur plusieurs générations. Et, tout comme l’économie, la nécessité de s’en défaire apparaît impérieusement à quiconque ne voit pas, dans la perpétuation de ce monde, un horizon désirable.

4 – La nécessité de nous opposer au nucléaire ne signifie pas qu’il faille lui opposer les « énergies alternatives », sous peine de nous retrouver aux côtés des nouvelles mafias industrielles qui exproprient les paysans des Pouilles et bientôt du Maghreb pour y construire leurs absurdes centrales solaires, et pour finir aux côtés du CEA devenu entre-temps Commissariat aux Énergies Alternatives. La ligne de partage n’est pas entre le nucléaire et les énergies alternatives mais entre une production d’énergie centralisée, commerciale et gérée par en haut, et une production décentralisée, contrôlée localement et renouvelable ; une production en contact direct avec les besoins qu’elle doit satisfaire. C’est seulement à l’échelle locale que se dissout l’alternative entre le nucléaire et la bougie : car là les besoins existants peuvent se donner les moyens de la production qui leur est nécessaire, et en retour les possibilités de production peuvent redéfinir intelligemment les besoins. Il faut cesser de penser la question de l’énergie en terme national si l’on entend sortir de l’impuissance.

5 – À quelque tendance du mouvement anti-nucléaire que l’on appartienne, il faut cesser de faire grief de notre échec collectif à telle ou telle autre tendance. Ce mécanisme de division atavique nous dédouane certes de toute responsabilité, mais nous condamne à perpétuer les causes de notre faiblesse. L’enseignement qui nous vient du mouvement allemand est précisément que les différentes tendances peuvent coexister sur une base pratique, en ayant chacune son mode d’action. À partir du moment où toutes poursuivent sincèrement le but commun d’en finir maintenant et par elles-mêmes avec le nucléaire, aucune n’a de titre à condamner la stratégie adoptée par les autres. La permanence des luttes de chapelles en France n’exprime que l’insuffisance pratique du mouvement. C’est justement par les différentes manières de se rapporter aux gestes de lutte sur un territoire que les luttes du Wendland ou du Val de Susa (la vallée italienne opposée à la construction d’une ligne de TGV) ont trouvé leur force.

Maintenant que des États s’engagent à renoncer au nucléaire, poussons avec force vers une sortie totale et immédiate. Ne soyons pas dupes des effets d’annonce gouvernementaux, comme celles d’une sortie « responsable » du nucléaire en 30 ans : il se peut bien que ce ne soit pour les dirigeants qu’une façon de gagner du temps, et qu’ils reviennent sur cette décision dès que l’occasion s’en présentera et que l’émotion sera retombée. Le nucléaire a la peau dure. Dans la mesure où l’on ne peut laisser nos vies entre les mains d’aucun dirigeant, la seule garantie de l’exécution effective des décisions prises est justement la permanence et la puissance du mouvement. On a assez joué avec nos vies. Nous ne nous laisserons pas gérer dans le cadre de la dénucléarisation comme on a pu gérer notre nucléarisation.

La manifestation du 15 octobre à Rennes sera l’occasion de nous retrouver à la fin du cortège, pour discuter plus largement du camp de novembre à Valognes.

Les détails du camp seront sur le blog. N’hésitez pas à y inscrire les différentes contributions logistiques que chacun ou chaque groupe pourront apporter, comme des cantines, des barnums etc.

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No TAV à la Buissonnière (Fontenay-sous-Bois) Dimanche 25 septembre

Depuis une vingtaine d’années en Italie, la vallée de Susa (Valsusa) lutte contre la construction de la ligne à grande vitesse, ou Treno Alta Velocità (TAV) qui devrait relier Lyon à Turin. Les habitants de la vallée sont résolus à ne pas laisser leur lieu de vie être détruit au profit de l’État et des entrepreneurs, qu’elle considère comme des « envahisseurs ». De nombreuses personnes venues d’ailleurs prennent également part à la lutte exprimant leur solidarité contre ce projet qui incarne la logique capitaliste. La construction du TAV est la manifestation concrète d’une vision du monde qui oscille entre la recherche de toujours plus de fric et l’utopie industrielle et technologique. Pour beaucoup c’est une pierre de plus sur l’édification de notre exploitation et notre oppression. Et finalement cette lutte est une ligne de front contre l’État et le capitalisme.

Ce combat connaît des temps forts et des périodes d’accalmies qui sont des réponses directes à l’avancée effective du chantier. Les NoTAV s’organisent en assemblée. C’est là que sont décidées les orientations et les modalités de la lutte. L’objectif est clair : empêcher, par les moyens jugés les plus appropriés, le démarrage des travaux. L’occupation du chantier, qui a abouti à sa destruction en 2005, ainsi que le sabotage du matériel permettent son blocage immédiat. À moyen ou long terme, l’augmentation du coût des travaux a pour but de les contraindre à renoncer à ce projet qui a déjà englouti des sommes colossales. Rien que le seul dispositif de flics et militaires, en grand nombre, dans la vallée coûte chaque jour à l’État beaucoup de fric.

En juin dernier, le chantier de la Maddalena est de nouveau occupé afin d’empêcher les forages, déjà effectués du côté français. Les occupants se sont fait expulsés à coup de bulldozers et de gaz lacrymogène. Ce sont 50.000 personnes réparties sur trois cortèges simultanés qui attaquent, le 3 juillet, la cage dans laquelle les flics ont enfermé le chantier. Tout ce qui s’est fait, ce jour là, a été assumé collectivement, y compris la solidarité avec les quatre emprisonné-e-s et ceci malgré les tentatives de division du pouvoir. L’assemblée a répondu « nous sommes tous et toutes du black bloc ».

En juillet, la Libera Repubblica della Maddalena en exil s’est organisée en un nouveau campement pour continuer le siège du chantier, mais cette fois-ci à Chiomonte. En août, le siège s’est étendu en établissant un nouveau campement à la Baïta, qui est sur le tracé du chantier. Malgré la pression quotidienne des flics (patrouilles nocturnes dans les bois et sur les chemins, raids de destruction…), la construction du campement continue ! Concrètement les personnes sur place appellent à venir là-bas pour tenir l’occupation. Mais c’est aussi l’occasion de rencontrer des gens qui luttent, d’ici et d’ailleurs et de tisser des liens. Du matériel est également nécessaire ainsi que des outils pour l’édification du camp et sa défense.

C’est en solidarité avec la lutte menée contre le TAV que nous organisons à la Buissonnière une discussion-projection suivie d’un concert dimanche 25 septembre de 15h à 22h (3, place Moreau David rer A Fontenay-sous-Bois).

Bouffe et boissons à prix libre : les bénéfices seront pour le matériel à acheter pour l’édification/fortification du campement ainsi que pour les frais liés aux arrestations (mandats, avocats).

Indymedia Paris, 16 septembre 2011.

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Londres est partout

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Devant une banque pendant le Schanzen festival le 20 août 2011 à Hambourg, au nord de l'Allemagne

 

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Astérix et les Sans-Papiers

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Teuf sauvage anti-répression à Zurich le 17 septembre

Selon un texto, il y aurait une nouvelle fête anti-répression samedi prochain. Toutes les personnes sont appelées à se rassembler à 23h30 au Central à Zurich (3 mn de la gare). À cause de la répression de la semaine passée, une nouvelle fête pour les espaces libres et la liberté de la jeunesse serait à nouveau nécessaire. Il y aurait une fête avec du gros son, etc. Pour ne pas fournir de prétexte aux flics, le texto appelle à ne pas monter sur les stations de tram.

Aucune fête n’est illégale / Danser contre la répression
Samedi 17 septembre 2011
23h30 / Central Zurich

Le Tagesanzeiger est déjà au courant et a publié l’appel sur son site, alors autant le publier sur Facebook, Indymedia ou ailleurs…

Traduit de l’allemand (Indymedia Suisse allemande) par Le Réveil, 15 septembre 2011.

 

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RAPPEL DE LA DERNIÈRE VAGUE DE RÉPRESSION, soldée par des affrontements, arrestations et blessés :

Heurts à Zurich : la police intervient devant 1000 personnes

Une réunion de quelque 1000 personnes venues faire la fête samedi soir à Zurich sur la place Bellevue a dégénéré aux alentours de 23h00. Des affrontements ont eu lieu avec la police. Six policiers au moins ont été blessés et deux jeunes ont été interpellés.

Réunies pour une « Party », la plupart des personnes étaient des jeunes, a indiqué la police zurichoise dans un communiqué publié tôt dimanche matin. Par mesures de sécurité, la police est arrivée sur les lieux. La situation a dégénéré lorsqu’une vingtaine de personnes sont montées sur le toit d’un arrêt du tram, explique la police de la ville.

Alors que la police a voulu déloger ces personnes pour des raisons de sécurité, celles-ci ont commencé à jeter divers objets sur les forces de l’ordre. Les policiers ont dû intervenir avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, poursuit le communiqué. D’autres jeunes sur la place ont commencé alors à mettre le feu à des poubelles et à endommager des vitrines dans le quartier.

Retour au calme

Le calme est finalement revenu sur la place Bellevue vers 01h00 du matin. Six policiers ont été légèrement ou moyennement blessés, précise le communiqué. Deux jeunes personnes ont été interpellées par la police, dont une blessée à la tête qui a d’abord dû être hospitalisée.

La police ne pouvait pas dire si d’autres manifestants ont été blessés. Les montants des dégâts n’ont pas pu encore être estimés, mais sont importants, selon la police municipale. La ligne de tram qui traverse la place Bellevue a dû être momentanément interrompue.

Leur presse (ATS), 11 septembre 2011.

 

Pour rappel du contexte répressif en Suisse, suite à la montée en puissance du parti fasciste UDC depuis les élections de 2007 (marquée par de violents affrontements), une véritable terreur policière et politique réprime toute initiative antifasciste. Ainsi, durant tout l’été 2011, de nombreuses teufs et fêtes de rue sauvages antifascistes et antiracistes, antirépression et antiflics, anticapitalistes et pour les espaces autonomes et de liberté, ont été organisées par les camarades, et à chaque fois et systématiquement violemment réprimées par des hordes de flics anti-émeutes avec violences, gazage, arrestations, blessés.

Nous considérons cette répression d’État comme un acte de guerre, logique et sans surprise ; la multiplication des TAZ et teufs de rue sauvages antifa également comme un acte de guerre.

Solidarité offensive.

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La créativité n’a pas de limite – Le détournement n’a pas de fin

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Détournements relevés à Dijon les 24 et 25 août 2011

 

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Du Caire à Paris, propageons la révolte

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Graffitis et pochoirs relevés à Paris en février 2011

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« Le travail, c’est la liberté »

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Photo datée du 22 août 2011, inscription toujours visible le 4 septembre

Camp de travail à Poitiers

Poitiers, au mois d’août 2011.

Il fait chaud. La moitié seulement de la France est en vacances et les chômeurs se rendent tout de même dans les locaux de Pôle Emploi pour répondre aux convocations.

En se dirigeant vers la porte d’entrée de cette agence située à Saint Benoit, rue de la Goélette, à deux pas de la salle des fêtes, les demandeurs d’emploi sont accueillis par une abjection, une inscription traçée à la bombe, taguée en pleine nuit.

Le travail rend libre « Arbeit Macht Frei ».

Banalisation de l’horreur

La faculté d’endurcissement de nos contemporains n’a pas de limites.

Preuve s’il en est que ce pays peut absorber n’importe quelle vomissure avec la meilleure conscience.

Dans quel dessein ? Quel sens attribuer à cette horreur ?

Pôle Emploi serait-il considéré comme un camp de travail dans lequel chacun serait obligé de travailler ?

Le travail rend libre, cette devise du NSAPD a fait son apparition dans les années 20. Elle est, à l’origine, le titre d’un roman de l’auteur nationaliste allemand Lorenz Diefenbach paru en 1872.

Ce slogan fut repris dans les années 1930 par le Parti national-socialiste ouvrier allemand (Nationalsozialistische deutsche Arbeiterpartei) qui l’a adopté comme un refrain.

C’est le général SS Theodor Eicke qui ordonna l’apposition de la phrase à l’entrée des camps de concentration et des camps d’extermination.

Les agents (et agentes) de Pôle Emploi passent devant tous les matins et tous les soirs. L’une d’elles est interrogée gentiment par un passant qui lui montre l’inscription et lui fait part de ses interrogations.

Elle répond tout aussi gentiment qu’elle ne comprend pas l’allemand et qu’elle ne sait donc pas ce qu’il y a écrit sur le mur.

Le passant, surpris, se tourne vers sa compagne et dit « Moi non plus, je ne connais pas l’allemand, mais là, tout de même… »

Aux dernières nouvelles, l’inscription se trouve toujours sur le mur de cette petite construction.

Les « tags » se multiplient en ville, sur les murs des particuliers et même des voitures et l’agglomération de Poitiers mobilise ses équipes pour les effacer.

Celles-ci sont surchargées… Peut-être à la rentrée, quand les effectifs seront à nouveau au complet.

Paul Lémand – AgoraVox.fr, 10 septembre 2011.

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Médicalisation de la santé : Pour une réappropriation collective du corps

 

La médicalisation de la santé passe par la définition d’un bien être prédéfini et par la réduction de la Médecine à une activité technique. La place de la santé dans la société est une question politique qui doit être repensée afin de regagner une autonomie salutaire.

Le concept de bien être, volontairement large [Dans sa définition de la santé, l’OMS se réfère à un état de bien-être complet psychologique, sociale et physique], élaboré en 1947 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) signe le début de l’ère de la médicalisation de la santé avec la production de recommandations, de repères et de normes. Cette reprise en main du corps est orchestrée par l’État et soutenue par le corps médical.

Traditionnellement conservateur, le corps médical vient pourtant de perdre son pouvoir décisionnel à l’Hôpital (depuis la loi HPST). Il devient un simple rouage dans un système hyper hiérarchisé au service de politiques bureaucratiques. Ceci s’explique par la nature compétitive du milieu médical — course à la publication, jeu d’influences — où les vocations disparaissent au profit d’une médecine « technicisée ».

Une médecine institutionnalisée

Étonnant paradoxe, il devient aujourd’hui un rempart et une victime de l’évaluation et des normes d’accréditations industrielles qui envahissent le quotidien et justifient les traitements médicaux onéreux proposés par l’industrie du soin (pharmaceutique, diététique). Mais comment quantifier des choses qui sont par essence intimes, personnelles et subjectives pour juger de la qualité de « politiques » mises en place.

Reconquérir l’autonomie

Il faudrait en fait faire une pleine place aux patient-es et aux patients, en considérant la maladie et son vécu, le sentiment d’infantilisation parfois ressenti. Cette vision de la médecine « aliénante » s’oppose à la conception libertaire du corps et des rapports sociaux et aboutit à un profond mal être. Ce mal être s’inscrit dans l’organisation des structures de soin. En effet, la société capitaliste définit le bien être comme un mythe individuel à atteindre sans tenir compte des aspirations profondes de chacun. La notion de santé doit être repensée collectivement afin de pouvoir définir ce qui relève d’une prise en charge de « simples » aléas de la vie.

Par le biais de son institutionnalisation, la médecine s’éloigne de la maladie et du corps et s’attaque au mode de vie, associant jugement de valeur et culpabilisation. En effet, cette prise en charge s’accompagne d’un contrôle accru sur l’application des politiques de santé. Ivan Illich fut l’un des premiers à rendre compte des dégâts qu’allait provoquer la médicalisation à outrance de l’existence [Ivan Illich, Némésis médicale, Seuil, 1975] par le transfert du soin de la communauté proche à des institutions contribuant à mutiler l’autonomie et la prise en charge des individus au profit d’experts. Malgré cela, l’infaillibilité du pouvoir médical est remise en question quotidiennement par les malades qui s’informent et se prennent en charge eux-mêmes [Un des combats menés notamment par l’association Act-up avec des malades séropositifs].

Ce constat plus ou moins partagé doit nous inviter à persévérer en ce sens pour se défaire des idoles d’une santé « parfaite » et considérer la souffrance et la mort comme inhérentes à la condition humaine sans jamais cessez de faire reculer l’aliénation et l’exploitation dans laquelle la société capitaliste et industrielle veut nous condamner.

Claude (AL Paris Nord-Est)

Alternative libertaire, septembre 2011.

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Explosion sur le site nucléaire de Marcoule

Une explosion sur le site nucléaire de Marcoule pourrait entraîner des fuites radioactives

Un four a explosé lundi 12 septembre sur le site nucléaire de Marcoule (Gard), faisant un mort et plusieurs blessés. L’accident pourrait entraîner un risque de fuite radioactive, ont indiqué les pompiers et la préfecture. (AFP)

12 septembre 2011.

 

ARRÊT IMMÉDIAT DU NUCLÉAIRE

La France est l’État le plus nucléarisé au monde avec le Japon. Un parc de production atomique composé de 58 unités de production réparties sur 19 sites nous a été imposé. Et il faut y ajouter des sites militaires, des sousmarins, des centres pour les déchets, des laboratoires, etc.

Cette production d’électricité nucléaire est dangereuse et antidémocratique : accidents majeurs, pollutions radiologiques et chimiques, militarisation, création d’une caste d’expert-e-s, etc. Plus on produit d’éner-gie nucléaire, plus la sortie du nucléaire en devient illusoire tant les déchets nous resteront sur les bras des milliers et des milliers d’années. Mais la décision d’abandonner tout de suite cette industrie reste un choix politique. L’exigence d’un arrêt immédiat, total et définitif est donc le seul mot d’ordre qui vaille, encore plus après la catastrophe de Fukushima.

Seul un vaste mouvement social de combat du nucléaire et de la société qui l’accompagne permettra d’imposer cet arrêt à un État et des entreprises irradiés jusqu’à la moelle. Les logiques électorales et de lobbying ne nous seront d’aucun secours. Les plans de sortie à long terme du nucléaire par des énergies alternatives non plus, si on ne remet pas radicalement en cause le fonctionnement de notre société capitaliste.

Manifestons-nous partout où cela est possible pour amplifier l’opposition à la construction des futurs réacteurs EPR à Flamanville et de la ligne THT Contentin-Maine. Continuons à exiger la fermeture de la centrale de Fessenheim et de toutes les centrales en fonctionnement. Ces combats ne sont pas sans lien avec les luttes en cours contre les dévastations sociales et écologiques de notre société énergivore et électrifiée de toute part : aéroport à Notre-Dame-des-Landes, nouvelles lignes TGV, forages de gaz de schiste, puçage électronique généralisé, etc. Contester l’hégémonie du nucléaire demande à coup sûr de combattre cette société productiviste dans son ensemble.

ORGANISATION COMMUNISTE LIBERTAIRE
OFFENSIVE LIBERTAIRE ET SOCIALE

 

Samedi 15 octobre 2011
Manifestations :

Bugey (01)
Rennes (35)
Bordeaux (33)

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Parution d’un bouquin sur le procès des inculpés de Villiers-le-Bel

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