Communiqué de presse
Dimanche 30 novembre, nous nous sommes retrouvé-e-s à plus d’un millier de personnes à Roybon (Isère) pour nous opposer au projet de Center Parcs et nous réapproprier la forêt des Chambaran, volée par Pierre & Vacances (30 ct / m2). En traversant le site du chantier, nous avons montré que cette forêt est à tou-te-s, et nous avons constaté qu’elle est aujourd’hui détruite à toute vitesse pour un projet qui, en plus d’être inutile, se réalise sur argent public dans un déni démocratique ahurissant (cf. résultats de l’enquête publique).
Notre promenade s’est achevée à la maison forestière de « la Marquise », propriété abandonnée de l’ONF, que nous occupons massivement à partir d’aujourd’hui et jusqu’à l’abandon définitif du projet de Center Parcs.
Cette maison nous servira de base arrière pour organiser notre lutte pour une forêt sans Center Parcs. Cette lutte est la sœur d’autres mobilisations et l’occasion de montrer que d’autres mondes sont possibles et existent déjà.
Nous appelons toutes celles et ceux qui le souhaitent à nous rejoindre : pour une nuit ou pour la vie, une lutte sur place ou à emporter, chacun selon ses moyens.
Ce n’est que le début.
ZAD partout !
Pierre, les vacances sont finies !
ZAD Chambaran, 30 novembre 2014
ISÈRE
Center Parcs : après Notre-Dame-des-Landes et Sivens, Roybon ?
Les opposants au Center Parcs de Roybon, en Isère, se sont mobilisés ce dimanche contre un projet qu’ils jugent inutile et démesuré.
Les anti-Center Parcs sont arrivés, au terme de leur marche, devant une maison forestière abandonnée.
Après Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) et Sivens (Tarn), Roybon ?
Tel est en tout cas l’objectif de la frange la plus extrémiste des opposants au Center Parcs de Roybon (Isère) : créer une nouvelle « Zone à défendre » contre un projet jugé inutile et démesuré.
Hier midi, un millier de manifestants, parmi lesquels se trouvaient des élus écologistes, se sont introduits sans violence sur le site du chantier, au cœur de la forêt des Chambaran.
Si la majorité des participants étaient venus dans un esprit bon enfant et festif, une petite minorité, visage masqué, en a profité pour dégrader légèrement le site (arrachage de balises, tags sur des préfabriqués, tentative de sabotage d’engins).
Le conflit change de nature
Les quelques vigiles présents n’ont pas pesé bien lourd. Quant aux gendarmes, présents non loin de là, ils se sont montrés très discrets, sans doute pour éviter les provocations et une tension supplémentaire.
Au bout de la marche, les anti-Center Parcs sont arrivés devant une maison forestière abandonnée, à quelques centaines de mètres de la limite du chantier. Un petit groupe, le visage toujours dissimulé par une écharpe ou une capuche, a lu deux déclarations contestataires aux colorations anarchistes ou d’extrême-gauche (avec une référence à Rémi Fraisse, décédé à Sivens).
Après un pique-nique partagé tous ensemble, la plus grande partie des manifestants est repartie tandis que les zadistes prenaient possession des lieux.
L’opposition au projet, jusque-là essentiellement festive et légaliste, vient donc de changer de nature.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (Sébastien Dudonné, Le Daubé, 1er décembre 2014)
ISÈRE
Center Parcs à Roybon : des opposants au chantier s’installent sur place
20 heures : des opposants à la construction du Center Parcs dans la forêt des Chambarans sont restés sur place ce soir après le départ de la grande majorité des manifestants, vient d’indiquer une source fiable au Dauphiné Libéré. « Un groupe de personnes », confirme la gendarmerie — qui n’est pas en mesure d’en déterminer le nombre exact — « s’est effectivement installé dans la maison forestière » où s’est achevée la manifestation, et située à environ 150 mètres des limites du chantier.
Des opposants au chantier occupent désormais cette maison forestière, située à 150 mètres du chantier.
Ces dernières semaines, l’intention d’une partie des opposants était clairement d’instaurer une ZAD (une « Zone à défendre ») analogue à celles de Notre-Dame-des-Landes et de Sivens, permettant aux contestataires de mener à tout moment des actions pour perturber l’avancée des travaux. C’est donc probablement ce qui est en train de se produire ce soir dans les Chambarans.
15 H 55 : les rangs des manifestants se sont considérablement renforcés en fin de rassemblement. La manifestation pourrait maintenant approcher le millier de personnes, selon l’estimation des journalistes du Dauphiné Libéré présents sur place. Après avoir parcouru le chantier, les manifestants en sont ressortis et se sont rassemblés à environ 100 mètres des limites de ce chantier. Ils ont pénétré dans une maison forestière qu’ils occupent actuellement. Après plusieurs prises de paroles, les manifestants ont débuté leur pique-nique vers 15 heures. Par ailleurs, lors de la traversée du chantier par les manifestants, plusieurs engins et préfabriqués ont été tagués. La gendarmerie s’est pour l’instant globalement tenue en retrait. Peu avant 16 heures, plusieurs centaines de personnes se tiennent toujours à proximité de l’emprise du chantier.
13 H 39 : les manifestants, au nombre de plusieurs centaines, viennent de pénétrer sur le site du chantier du Center Parcs des Chambarans, a constaté une équipe du Dauphiné Libéré.
12 H 45 : plusieurs centaines de personnes participent depuis midi à un rassemblement de protestation contre la construction du Center Parcs de Roybon, initié par le groupe Pierre et Vacances. Les manifestants se sont réunis au pied de la route menant au chantier et s’apprêtent à se rendre sur le site. Comme l’a constaté le Dauphiné Libéré sur place, une importante présence de gendarmerie est visible. En milieu de matinée, une centaine de personnes favorables à la construction du complexe de loisir des Chambarans se sont rassemblées dans le calme devant la mairie de Roybon.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (Sébastien Dudonné & D.M., Le Daubé, 30 novembre 2014)
Aménagement du territoire
Comme à Sivens et Notre-Dame-des-Landes, les opposants au Center Parcs de Roybon (Isère) s’installent sur le chantier
Manifestations, dégradations sur le chantier et recours en justice : les opposants au Center Parcs de Roybon (Isère) multiplient les actions contre ce projet de village de vacances qualifié de « carnage » pour l’environnement. Ce dimanche, certains se sont même installés sur le site. Un nouveau Sivens ?
La maison dans laquelle se sont installés quelques opposants au Center Parcs.
Ce dimanche 30 novembre, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans la forêt de Chambaran, à quelques kilomètres au nord du plateau du Vercors. Organisé par le collectif Zad (zone à défendre) Roybon, c’est au moins le troisième rassemblement contre le projet dans la région depuis le lancement des travaux de défrichement, le 20 octobre.
Des opposants avec leurs matelas
Sauf que cette fois, plusieurs des manifestants avaient pris avec eux leurs matelas et quelques provisions. Leur objectif ? S’installer durablement sur le chantier pour le perturber voire empêcher son avancement. Pour ce faire, les opposants ont pris possession d’une vieille maison forestière. Avec donc, la ferme intention d’y rester et de créer une véritable ZAD à la manière de ce qui s’est fait sur le site du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, ou du barrage de Sivens.
La manifestation de ce dimanche 30 novembre.
Le chantier de Roybon est en outre l’objet de « harcèlement » et d’actes de « vandalisme » presque « toutes les nuits », avec des clôtures détériorées, des piquets de géomètre déplacés et un incendie de matériel, selon Éric Magnier, directeur grands projets du groupe Pierre & Vacances-Center Parcs. « On est obligé de déplacer les engins de défrichement toutes les nuits », précise-t-il, indiquant que les travaux avaient déjà pris quinze jours à trois semaines de retard.
La situation « est en train de passer au stade d’un nouveau Sivens », estime Francis Meneu, président de la Frapna (Fédération Rhône Alpes de protection de la nature) Isère. La référence aux manifestations contre le barrage de Sivens (Tarn) ou l’aéroport Notre-Dame-des Landes (Loire-Atlantique) revient régulièrement dans la bouche des opposants, qui espèrent provoquer un débat national sur le dossier.
697 emplois créés
Le Center Parcs de Roybon doit réunir un millier de cottages, des commerces et des restaurants autour de l' »Aquamundo », une bulle transparente maintenue à 29°c, avec piscine, jacuzzi, etc. « Pourquoi détruire toute cette nature pour créer un environnement artificiel sous une bulle tropicale? », demande Stéphane Péron, président de l’association d’opposants « Pour les Chambaran sans Center Parcs » (PCSCP), en évoquant un « carnage » pour l’environnement.
Avec la Frapna et la Fédération de pêche de la Drôme, son association a déposé un recours en référé au tribunal administratif de Grenoble pour faire arrêter l’abattage des arbres qui touche déjà plus de 30 hectares. Une audience est prévue le 12 décembre. À l’issue des travaux, le site s’étendra sur 150 hectares, soit « 0,42% de la superficie totale de la forêt », souligne le groupe Pierre & Vacances, qui met en avant aussi 697 emplois créés et des retombées fiscales pour les collectivités locales.
En vidéo, le reportage de Marion Feutry, Florine Ebbhah et Frédéric Cathelain : Manifestation Roybon contre le Center Parcs
Des arguments qui ont convaincu une grande partie des élus isérois, de droite comme de gauche, au premier rang desquels le secrétaire d’État André Vallini (PS), ancien président du conseil général. « Les commerçants attendent Center Parcs avec impatience. On a besoin d’activité économique. Sous prétexte qu’on a 33.000 hectares de forêt, on ne va pas rester à regarder tomber les châtaignes à l’automne », fait valoir Marcel Bachasson, conseiller général (UMP) et ancien maire de Roybon (2001-2014).
« Dix fois Sivens ! »
Lancé en 2007, le projet a été maintes fois retardé par des recours en justice. Aujourd’hui, les opposants s’appuient sur les conclusions de la commission d’enquête publique au titre de la loi sur l’eau, qui a rendu à l’unanimité un « avis défavorable » au projet en énumérant 12 critiques. Qualifiant le projet de « rédhibitoire », elle a notamment pointé l’absence de débat public et un impact sur les zones humides évalué « a minima » entre 110 et 120 hectares.
« Dix fois Sivens ! », crient les opposants. « C’est une aberration. Le lieu d’implantation est le point de naissance de deux rivières. C’est un espace entièrement naturel et jamais impacté par l’homme en 700 ans », souligne Francis Meneu. Pierre & Vacances assure au contraire avoir conçu le projet « dans le plus grand respect de l’environnement », selon Éric Magnier, qui dénonce des « contre-vérités » et évoque seulement 76 ha de zones humides détruites.
La construction des résidences doit commencer à l’automne 2015. S’il voit le jour, fin 2017, le Center Parcs de Roybon sera le sixième en France et le 25e en Europe.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (France 3 Alpes avec l’Agence Faut Payer, 30 novembre 2014)