[Dijon] Avenir de l’espace autogéré des Tanneries – mise au point

Un communiqué de l’assemblée des Tanneries

E-Mail ; Teléphone : +33(0)-380-666-481 ; Site

Hier, nous apprenions que la Mairie avait fait voter au Conseil Municipal un budget destiné à pouvoir reloger l’espace autogéré des Tanneries. Aujourdhui, face aux flous créés par cette annonce ou aux franches attaques de l’opposition municipale, il nous semble nécessaire de « mettre les points sur les i ». Ce d’autant plus qu’en réalité, rien n’est réglé en ce qui concerne l’avenir de l’espace autogéré.

L’espace autogéré des Tanneries, c’est — effectivement — une salle de concert accessible à tou·te·s, et investie par des dizaines d’associations et de collectifs dijonnais·es, attirant de multiples groupes locaux et internationaux chaque année, ainsi que des centaines de personnes chaque semaine. C’est un espace indépendant et ouvert, qui fonctionne sans hiérarchie ni subventions, et qui abrite de nombreux autres projets collectifs. C’est une bibliothèque, des locaux de répétition, une salle de sports, de cinéma, des ateliers vélo/mécanique, de l’impression et de la sérigraphie, un potager, des projets de médias indépendants et d’informatique libre, une zone de gratuité, des espaces de réunions. C’est aussi un lieu de vie collective en rupture avec l’isolement et l’atomisation des individus. C’est enfin un espace de convergence de luttes, de mise en commun et de critique des rapports marchands et de domination.

Cet espace est né d’une occupation, en octobre 1998, de locaux industriels laissés à l’abandon par la mairie de Dijon. Depuis 12 ans, nous nous sommes employé·e·s à restaurer, aménager, construire dans ces locaux à nos seuls frais (et non pas aux frais du contribuable comme le fantasme l’opposition, qui a été, rappelons-le, la première à négocier avec nous une convention, du temps du Maire Poujade). Pendant ces 12 ans, quelle que soit la couleur de la muncipalité, nous avons cependant dû lutter, à diverses reprises, pour garantir que le lieu ne soit pas expulsé. Le soutien populaire a toujours été fort, aussi bien à Dijon que beaucoup plus largement en Europe, où l’espace autogéré est devenu un symbole de dynamiques culturelles, sociales et politiques indépendantes et autogestionnaires.

Il y a 3 ans, la Mairie annonçait qu’en cas de projet d’urbanisme, elle proposerait des solutions de relogement garantissant la continuité du projet Tanneries, et la remise en œuvre des activités actuelles. Nous avons été clair·e·s, de notre côté, sur le fait qu’il n’était pas envisageable de quitter ces lieux pour nous retrouver dans un cube de tôle vide, sans l’assurance de conserver notre autonomie, de pouvoir redéployer la diversité de nos activités, et d’obtenir un bail stable.

Si, aujourd’hui, la Mairie s’engage sur certains travaux infrastructurels qui ne font que partiellement compenser la perte de tous les aménagements réalisés au fil des années, il ne s’agit en aucun cas d’une subvention de fonctionnement régulière, dont nous n’avons jamais voulu et ne voulons pas ! Rappelons que cet engagement financier sera largement compensé par la mise en vente au prix fort des terrains actuels à des promoteurs immobiliers. Rappelons aussi que cette somme ponctuelle ne pèse pas lourd en comparaison des subventions bien réelles allouées chaque année aux diverses structures culturelles de la ville, de l’Auditorium au Zénith en passant par le Grand Théâtre (pour ne citer que l’Auditorium, la ville de Dijon donne annuellement environ 3 millions de subventions, pour un coût de construction de 53 millions, tandis que le budget annuel accordé aux subventions culturelles est d’environ 50 millions). Précisons que malgré l’apport municipal sur certaines parties du gros œuvre — indispensable vu l’état du bâtiment proposé — nous aurions encore bien des chantiers d’ampleur à réaliser pour reloger les activités.

Mais nous tenons surtout, aujourd’hui, à attirer l’attention sur le fait que nous ne sommes pour l’instant arrivé.e.s à aucun accord sur un bail qui garantisse l’avenir et l’indépendance des Tanneries. Rien ne servirait de déménager, si cela impliquait une situation plus précaire encore que par le passé et une marge d’autogestion limitée, qui ferait alors perdre au projet son sens et sa singularité de fonctionnement. Nous attendons donc de voir ce qui va avancer sur cet aspect dans la suite des négociations. En l’absence de solution satisfaisante, nous ne sommes pas parti.e.s — travaux ou pas — et restons déterminé·e·s — si cela s’avèrerait nécessaire — à faire résonner le soutien aux Tanneries dans la rue, et à rappeler que cet espace autogéré est défendu dans sa globalité par de nombreuses personnes et associations, à Dijon et ailleurs.

Pour ceux et celles qui ne seraient jamais passé·e·s par ici, ceci est aussi une invitation à venir découvrir l’espace autogéré, plutôt que de s’en tenir aux fantasmes et «on-dit ».

L’assemblée de l’espace autogéré des Tanneries, le 29 juin 2011.
Brassicanigra.

 

(…) Tanneries : Espace autogéré ou squat inadmissible ?…

« J’ai soit les tanneurs sur le dos, soit des gens qui ne veulent pas comprendre. » En conférence de presse, quelques heures avant le conseil municipal du lundi 27 juin 2011, le sénateur-maire de Dijon, François Rebsamen, savait déjà à quoi s’attendre en abordant le rapport 50 sur la relocalisation de l’espace autogéré des Tanneries. « Je considère que même si ça choque, les habitants des Tanneries participent à une sorte d’art qu’il faut considérer et je propose donc de les reloger vers le futur dépôt du tramway, dans une halle réaménagée en salle de spectacle. » Rappelons en effet que le secteur des abattoirs va se métamorphoser dans les mois à venir avec la construction d’une nouvelle entrée de ville. De fait, les locataires des Tanneries ne pourront plus continuer d’habiter les lieux. « Ils sont actuellement en train de se consulter. Je leur propose un projet à un million d’euros. S’ils ne veulent pas, on les expulsera », affirme le premier édile, tout en soulignant que cette option est la dernière qu’il souhaite voir appliquer.

« Les discussions se sont bien passées avec eux mais je ne suis pas disposé à les expulser », insiste le sénateur-maire, avant de préciser le calendrier, sachant que les travaux devront débuter au mois de juin 2012. « Je ne suis pas là pour les loger ; je fais un espace culturel », justifie-t-il. « Cette halle est assez vaste ; ils peuvent s’aménager des bureaux et un nouvel espace de vie autogéré. » Une proposition qui n’a pas manqué de faire réagir quelques membres de l’opposition municipale tel Laurent Bourguignat (UMP) : « Ce qu’on appelle l’espace autogéré des Tanneries est en réalité un squat, qui ne doit son maintien et — si j’ose m’exprimer ainsi — son essor, qu’à la bienveillance dont il a bénéficié de la part de la municipalité ». Un dossier qui ne manquera donc pas de faire réagir dans les mois à venir, d’autant plus que les Tanneries ont déjà annoncé qu’ils ne se « laisseraient pas faire par les mégalomanies de la mairie »… (…)

Leur presse (Jérémie Lorand, DijonScope), 29 juin 2011.

Publié dans Aménagement du territoire - Urbanisme, Luttes du logement | Marqué avec , , | Un commentaire

[Grèce] Mercredi 29 juin : Second jour de grève générale nationale

Deuxième jour de grève générale nationale

Legal team de la place Syntagma: 0030 6932 582973, 0030 6938 907267

11h59 GMT+2 Le blocus d’Evangelismo a été perdu. Deux Mercedes transportant des membres du gouvernement ont put traverser l’avenue Vasilissis Sofias  vers le parlement.

11h50 GMT+2 Il y a un moment un groupe d’anti-autoritaires ont occupé les bureaux centraux du département d’économie de l’Église centrale rue Amynas. Ils ont posé une banderole sur le toit avec « expropriation sociale de la propriété de l’Église ».

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11h40 GMT+2 Environ 10’000 manifestants sont maintenant rassemblés sur la place Syntagma. Des manifestants des autres villes (Thessalonique, Patras, Chalkdas, Larissa, Volos, Trikala) et le bloc d’Evagelismos arrivent en renfort.

11h25 Jusqu’à présent 8 manifestants blessés ont été transféré à l’hôpital, certains pour avoir été tabassé par les flics d’autres à cause de problèmes respiratoires à cause des gaz.

11h20 Quelques pierres sont jetées à Kallimarmaro.

11h15 Environ 10 membres du parlement ont réussi à rejoindre le parlement. Une importante opération de police a lieu pour sécuriser l’entrée des membres du parlement, pour voter le protocole de mi-parcours du Memorandum qui doit être mis au vote à 14h.

11h07 Des jets de pierres commencent à Kallimarmaro.

11h06 Centre d’Athènes : un grand corps de manifestants passe dans le quartier bourgeois de Kolonaki chantant le slogan : « Pain, Éducation, Liberté – La junte n’a pas fini en 1973 ».

11h05 Deux personnes interpellées à Evangelismos. Les gens sont forcés d’aller vers Kolonaki.

11h00 Thessalonique : la manifestation d’environ 500 syndicalistes de la société d’approvisionnement en eau et d’assainissement de Thessalonique et les syndicats de base se dirigent vers le port de la ville.

10h56 Il y a 200 manifestants au blocage d’Evangelismos. Les forces de police sont renforcées.

10h53 Athènes, Kallimarmaro : la police a attaqué les manifestants rue Eratosthenous et ont interpellé une personne.

09h00 Il y a quelques minutes, la police a attaquée férocement environ 500 personnes qui été sur le blocus d’Evangelismos. Les gens ont essayé d’utiliser des fumigènes pour empêcher les unités à moto DIAS de bloquer la route ; utilisation massive de lacrymos ; rapport d’au moins trois manifestants blessés. La station de métro Evangelismos est fermée. Les grévistes se sont regroupés au niveau de l’hotel Hilton ou les flics les attaquent encore. Dans le même temps au blocus du stade Panathenaic [Kallimarmaro], les protestataires de l’assemblée de quartier avait bloqué l’avenue Vassileos Constantinou ont été attaqué et repoussé par deux escadrons de policierset leur bloc a été divisé. La moitié d’eux sont maintenant (à 9h30) sur la rue Eratosthenous et sur l’intersection de l’avenue Vassileos Constantinou ; L’autre moitié est sur la rue Ardittou ; rapport d’au moins une personne blessée.

01h00 Les violences policières continuent. Les flics frappent les gens avec fureur. Les manifestants dénoncent qu’une infirmière a été attaquée avec furie et est sérieusement blessée. Le centre médical d’Athènes appel à des fournitures pharmaceutiques, des médecins bénévoles, des médecins et des infirmières. Besoin urgent de personnes pouvant dispenser les premiers soins.

Contra Info, 29 juin 2011.

 

Grèce en direct : « C’est la guerre ! »

13h42 : « C’est la guerre ! »
La situation est en train de dégénérer ce mercredi à Athènes et notamment sur la place Syntagma, en face du parlement grec. D’après Marianna, qui était sur place, les manifestants lancent des pierres et « tout ce qu’ils peuvent » sur les policiers qui répliquent avec du gaz lacrymogène. « C’est la guerre ! », a-t-elle lancé à 20 Minutes, après s’être écartée des lieux pour respirer. Les troubles sont venus d’abord des anarchistes, rejoints par le reste des manifestants. « Même moi je jette des pierres pour la première fois de ma vie, les gens ont tellement la haine », s’exclame la professeure de philosophie. D’après elle, les policiers encerclent la place sans confrontation directe en raison du nombre trop important d’émeutiers. Ces derniers pourraient être encore plus nombreux ce mercredi soir, un appel au rassemblement étant prévu pour 19h heure locale (18h heure française). Pour Marianna, la situation est « encore plus grave qu’il y a deux semaines » où une manifestation avait également tourné à l’émeute, provoquant des dizaines de blessés.

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12h57: Un député de l’opposition favorable au plan d’austérité
Un député de l’opposition grecque a annoncé ce mercredi qu’il voterait en faveur du plan d’austérité lors du scrutin qui doit avoir lieu dans la journée au Parlement. Cette annonce dissipe une grande partie des doutes sur l’adoption du plan gouvernemental, après qu’un député frondeur du Pasok au pouvoir a fait savoir mardi qu’il voterait finalement en faveur du plan. Le Pasok dispose d’une majorité de seulement 155 élus sur 300.

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La députée communiste Liani Kanelli accueillie par des jets de yaourts alors qu’elle se rendait au Parlement

12h49: Un calme relatif place Syntagma
Malgré le calme qui règne globalement sur la place Syntagma, des échauffourées ont été signalées par BFM TV dès ce mercredi matin. La police est intervenue avec des gaz lacrymogènes. La correspondante sur place de la chaîne indiquait que des émeutes étaient redoutées après le vote des mesures d’austérité.

12h44: Des barrages de manifestants dans tout Athènes
Le projet premier des manifestants était de former une chaîne humaine autour du Parlement grec afin d’empêcher les députés d’y entrer pour voter les mesures d’austérité. Mais les policiers y font échec en se positionnant dans toutes les rues adjacentes. Cependant, les indignés grecs ont de la ressource et, d’après BFM TV, ils ont tout de même installé des barrages dans différents points de la ville.

12h34: Le calme avant la tempête?
Contactée par 20 Minutes, Marianna, l’une des nombreuses «indignée» d’Athènes, rapportait en fin de matinée que le centre-ville de la capitale grecque avait retrouvé son calme après s’être embrasé la nuit dernière. « Il y a eu des concerts sur la place Syntagma mardi soir, mais ça n’a pas tenu, les policiers ont jeté du gaz lacrymogène », a-t-elle indiqué. Professeure de philosophie, elle craint la suite des événements: « À mon sens, les mesures ont déjà été votées, les bourses sont à la hausse, ça va être impossible à vivre ».

Jour J pour les opposants au nouveau « mémorandum » grec. Les députés doivent se prononcer par vote ce mercredi et jeudi sur une nouvelle cure d’économies consistant en des coupes claires dans les dépenses de l’État, un alourdissement de la fiscalité et des privatisations, pour un montant global de 28 milliards d’euros.

Des mesures d’austérité auxquelles se sont opposées dès mardi des milliers de personnes qui ont manifesté devant le parlement à Athènes. Mais des casseurs se sont joints au cortège et ont provoqué de violents affrontements avec les policiers qui ont largement arrosé la place Syntagma de gaz lacrymogène.

Par ailleurs, une grève générale de 48h paralyse le pays depuis mardi. Services publics, transports et banques sont fortement perturbés.

Leur presse (20 Minutes), 29 juin 2011.

 

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Updates from the second day of the General Strike in Athens

16:06 GMT +2. The new bailout was voted in parliament by 155 MPs. This means war.

3:49 pm Twitted from @rebeldog_ath
“Report from the Red cross tent at #Syntagma 100 people with respirational trouble, 40 injured (burns, bruises etc.).”
Corporate media: yesterday 350 injured.

4:06 pm It’s real war. Clashes continue despite the unprecedented amount of chemical gases thrown by the human-like beasts. hundreds injured and many fainted. people being burned inside the metro station of syntagma by chemical gases. tens of riot cops beat arrested people. policemen throw stones to the demonstrators. mant people can’t find a way to move, surrounded by thousands of cops.
Thousands of people remain in Syntagma square, they don’t retreat.
The 5 year austerity plan is being voted right now in the parliament.

15:47 GMT +2 Corporate media lie that the police have evacuated syntagma. The atmosphere is suffocating, we have at least five injured from tear gas, but there is no chance we leave. We are staying!

14:43 GMT +2 Slightly quieter now, but police keep charging the square and then being pushed back. People are refusing to leave. All marble by the Great Britain hotel has been broken up for use.

14:22 GMT+2 Continuous VIOLENT ATTACKS from the riot police with enormous usage of tear gas, flash-bang grenades and sticks in front of the parliament in the last 30 minutes. MANY injured, many protesters are throwing stones trying to defend the streets. Many people at the bottom of the square and ermou str.

14:16 GMT +2 Police attacking the square with unprecedented amount of teargas. Everyone is refusing to leave the square. Main slogan is “Bread, Education, and Freedom, the junta did not end in 1973.”

12.33 GMT+2 At least eight demonstrators injured so far.

12:15 GMT+2 Thessaloniki, Protesters have occupied the Central Finance Office of Church. “Occupation. Social expropriation and social management of the property of Church.”

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12.15 GMT+2 Approximately 15,000 people at Syntagma and the crowd size is increasing by the minute. Chants in the air: “Lae Polema, Sou Pinoune to Aima”  – “People Rise Up, They’re Sucking Your Blood.”

11.40 GMT+2 The blockade at Kalimarmaro (the Panathenaic stadium) is also under attack. At least one person detained.

11.35 GMT+2 The police attack the people’s blockade outside Hilton hotel. There is a huge need for people to join the blockade. Those who want to get there should go from Mihalakopoulou or Megaro Mousikis. The aim is to close off the intersection. At least two people injured.

11.30 GMT+2 The new agreement is expected to be voted in parliament at approximately 1400 hours local time.

From the Greek Streets, 29 juin 2011.

 

Dans le centre d’Athènes : « c’est nous ou eux ! »

« C’est nous ou eux » : dès 05H00 GMT mercredi, Rena Nenedaki affronte barrages policiers et gaz lacrymogènes près du centre d’Athènes, dans l’espoir d’empêcher le vote prévu en début d’après-midi au parlement sur le budget d’austérité.

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« Le projet de budget et l’accord avec l’Union européenne (UE) et le FMI vont détruire notre pays, vont détruire les salariés, les chômeurs, et nos enfants », dit à l’AFP cette avocate, âgée de 40 ans, encartée dans un petit parti de gauche radicale, venue pour la manifestation de la dernière chance.

Le vote crucial du projet de budget pluri-annuel d’austérité, suivi dans toutes les capitales européennes créancières de la Grèce, est prévu à 11H00 GMT. Les manifestants sont arrivés tôt dans l’espoir d’encercler le parlement.

Avec son groupe, Rena a tenté de bloquer la circulation sur la grande avenue qui passe devant l’hôtel Hilton, un axe majeur de circulation de la ville, très vite dégagé par la police qui repousse sans ménagement son groupe de quelques 300 personnes.

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Près d’elle, Alexandros, étudiant en 4e année d’économie, qui porte une banderole, estime qu’il s’agit « d’un grand jour ».

« Le gouvernement va tomber, j’espère ; et nous allons avoir des élections », a-t-il dit. « S’il ne tombe pas, nous resterons dans la rue encore un mois s’il le faut. » « L’an dernier, au moment du premier plan de secours de l’UE, nous étions choqués par la situation, nous n’avons pas réagi, aujourd’hui nous sommes positifs et combatifs », ajoute-t-il en face d’un bataillon de motards de la police qui avancent lentement pour faire reculer le groupe.

La plupart des axes autour du parlement sont bouclés. Une barrière anti-émeute a été dressée sur l’avenue qui borde le bâtiment. Des tas de petits bouts de marbre utilisés comme projectiles la veille par des manifestants traînent encore ça et là.

Le marbre, couramment utilisé en Grèce depuis l’Antiquité, sert à orner les façades, et même à paver certains trottoirs. Mardi, des groupes de jeunes armés de barre de fer ont cassé des plaques pour les envoyer sur les policiers, dont une trentaine ont été blessés.

La foule arrive de partout. À 08H30 GMT, la police comptabilise 1.000 personnes sur la place Syntagma devant le parlement. Beaucoup de gens énervés tentent de pousser les barrières. Des membres des « indignés », un groupe de résistance populaire qui se veut pacifiste, s’interposent souvent pour tenter de calmer les esprits.

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Beaucoup de gens se sont équipés en masques à gaz. La plupart du temps, il s’agit de masques improvisés, masques chirurgicaux en papier achetés en pharmacie et totalement inefficaces, masques de cyclistes destinés à lutter contre la pollution urbaine ou masques pour les peintres en bâtiment, à peine plus efficaces.

Sotiris Andromidas, étudiant en mécanique de 20 ans, rencontré sur la place Syntagma ne porte que des lunettes de plongée qui pendent dans le cou, pour protéger ses yeux, au cas où.

Depuis que les « indignés » ont monté leur camp fin mai sur la place Syntagma, il passe l’essentiel de ses journées sur la place. « Nous essayons d’empêcher les fauteurs de trouble, mais parfois c’est la police qui commence à attaquer » dit-il.

Il ne pense pas que les manifestations parviendront à empêcher le vote du budget d’austérité. « Mais j’espère que demain nous aurons des élections, ce gouvernement n’a plus la confiance du peuple, nous attendons tous qu’il tombe. »

Et dans ce cas, pour qui votera-t-il ? « Je ne voterai pour personne, ils sont tous pareils. »

Leur presse (Isabel Malsang, Agence Faut Payer), 29 juin 2011.

Publié dans L'insurrection grecque de décembre 2008 et ses suites | 2 commentaires

Cinquième semaine de grève chez MBF Technologies à saintClaude (Jura)

Saint-Claude : les salariés grévistes de MBF Technologies poursuivent le mouvement

Le protocole de sortie de grève, négocié lundi à Bercy, dans les locaux du ministère de l’économie, entre le Groupe Arche, les constructeurs automobiles (Renaut et PSA), les fédérations syndicales, et les délégués de MBF technologies a été rejeté, hier, à l’issue de l’assemblée générale qui s’est tenue sur le site de l’entreprise de sous-traitance, à Saint-Claude.

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L’accord prévoyait l’annulation du Plan de Sauvegarde de l’Emploi (P.S.E.) de 199 postes, et son remplacement par un plan de départs volontaires visant 130 personnes. Le Groupe Arche, qui a racheté le site sanclaudien il y a tout juste quatre ans, le 29 juin 2007, s’engageait à augmenter les volumes de production des 38,8 tonnes/jours initialement prévues à 42,8 tonnes. Il maintenait la fermeture du site d’Étables, et le transfert du bureau d’études. Pour le paiement des jours de grève, la direction acceptait « de procéder à une avance sur salaire correspondant à l’intégralité du salaire du mois de juin ».

Réunis à 16h, les salariés grévistes ont voté pour la poursuite de la grève : ils réclament le paiement des heures de grève, un retour aux volume de productions de 2007, entre 57 et 70 tonnes, et des garanties sur la pérennité du site de Saint-Claude. Ils entrent aujourd’hui dans leur cinquième semaine de grève.

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Leur presse (Julien Vandelle, Le Progrès), 29 juin 2011.

 

MBF Technologies : les cadres séquestrés par les salariés finalement libérés

Les salariés de l’équipementier automobile MBF Technologies à Saint-Claude (Jura) ont libéré vendredi quatre membres de la direction qu’ils retenaient depuis la veille pour protester contre un plan de suppression de 199 postes, a-t-on appris de source syndicale.

Les salariés ont relâché vers 15h30 le directeur industriel du groupe Arche, propriétaire de MBF Technologies, l’avocat du groupe, le directeur et le directeur des ressources humaines du site de Saint-Claude, a indiqué Anne-Laure Berlioz, déléguée CFDT de MBF Technologies.

Ils les empêchaient de quitter les locaux depuis jeudi en fin d’après-midi à la suite d’une réunion consacrée au plan de licenciement de près de la moitié des 450 postes.

La direction a estimé dans un communiqué que ces licenciements étaient nécessaires au groupe Arche pour « redevenir compétitif », assurant qu’il y aurait des mesures de reclassement et d’accompagnement des salariés concernés.

Début juin, les salariés avaient déjà retenu pendant une nuit le directeur et le DRH du site jurassien après l’annonce d’un prochain plan de suppression de postes.

Depuis, environ 80% des salariés ont cessé le travail, bloquant les accès de l’entreprise et sa production « au moins jusqu’au prochain comité d’entreprise prévu le 17 juin », a indiqué l’intersyndicale CGT-FO-CFDT.

MBF Technologies est un sous-traitant automobile spécialisé dans la fonderie sous pression, repris en juillet 2007 par le groupe Arche, leader français de la fonderie sous pression d’aluminium à destination de l’industrie automobile.

Ses principaux clients sont Peugeot et Renault. En 2009, 76 postes avaient été supprimés et l’entreprise a régulièrement connu des périodes de chômage partiel depuis décembre 2008.

Leur presse (Agence Faut Payer), 10 juin 2011.

Publié dans Radicalisation des luttes ouvrières | Marqué avec | Un commentaire

[Grèce] Mardi 28 juin : Premier jour de grève générale nationale

Grèce : nouveaux affrontements à Athènes, jour de vote sur l’austérité

Des affrontements ont eu lieu mercredi matin à Athènes entre un groupe de manifestants et des policiers qui ont tiré des gaz lacrymogènes contre eux, quelques heures avant le vote sur le projet de budget d’austérité au parlement, a constaté une journaliste de l’AFP.

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Le vote sur ce projet d’austérité pluri-annuel est crucial pour la poursuite de l’aide financière internationale au pays mais aussi pour la zone euro menacée en cas de faillite de la Grèce.

Les policiers ont repoussé un groupe de 400 manifestants de gauche devant l’hôtel Hilton près du centre-ville. Les manifestants, qui cherchaient à se rendre sur la place Syntagma, ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes.

« Le gouvernement a décidé depuis l’année dernière de détruire la fonction publique et les universités, nous réclamons des élections, sinon on va rester dans la rue pour un mois », a lancé Alexandre, un étudiant en quatrième année d’économie.

Prévoyant des économies de 28,4 milliards d’euros et des privatisations massives devant apporter 50 milliards d’euros aux caisses de l’État d’ici 2015, le projet de budget est fortement contesté par les syndicats, qui observent depuis mardi une grève générale de 48 heures.

Leur presse (Agence Faut Payer), 29 juin 2011.

 

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Mardi 28 juin : Premier jour de grève générale nationale

24h00 GMT+2 Le centre ville d’Athènes est devenu un champ de bataille. Les gens restent dans les rues malgré l’utilisation incessante de gaz lacrymogènes et les féroces attaques de flics, dont le point culminant a été atteint durant la nuit. Les manifestants ont urgemment besoin d’aide ; ceux qui quittent les rues le font à cause d’une grande fatigue et non de peur. Toutes la journée le régime donna les ordres émoussés d’évacuer la zone de Syntagma, avec une superpuissance des forces répressives et une forte présence en civil. De plus des flics ont été enrôlés partout en province. Il convient de rappeler que demain à 14h le mi-parcours du mémorandum sera soumis au vote, ainsi les grévistes sont invités à inonder Syntagma tôt le matin afin d’encercler le parlement. Beaucoup de grévistes sont attendus en solidarité au premier train de Thessalonique.

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23H17 GMT+2 La dissidence se généralise. Des gens montent des barricades contre la police dans le centre d’Athènes. Rue Stadiou la police est maintenant attaquée et les affrontements continuent comme avant à Syntagma. La rue Filellinon et les rues voisines sont bordées d’escadrons de policiers. Il y a au moins 5 ou 6 unités de police devant l’église russe près de Syntagma. Au Zappeion des centaines de motos des forces de police DELTA. À la jonction des rues Ardittou et Vougliagmenis, près du premier cimetière d’Athènes, des douzaines de flics à moto.

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23H15 GMT +2 Une foule immense à Syntagma ce soir, de nombreuses fois plus grande qu’à la grève générale dans la matinée. Les affrontements entre les escadrons de police et les manifestants obligent le concert à s’arrêter. Il y a beaucoup de grenades assourdissantes et de lacrymos jetés à la tête des manifestants.

22h55 GMT+2 Affrontements à grande échelle continuent d’avoir lieu à Athènes. Les gens continuent de s’engager dans la lutte malgré la violente répression.

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22h35+2  Les flics attaquent les personnes situées sur la rue Amalias en face du parlement ; au moins une personne interpellée. Le concert a été interrompu. Les gens virent les flics  à coups de pierres.

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22h20 GMT+2 Syntagma : Le concert continue. Depuis un petit moment, les gens ont allumé des feux de joie à différents endroits pour atténuer les lacrymos.

 

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21h24 GMT+2 Les affrontements entre les personnes sur la place et la police repartent une nouvelle fois.

21h10 GMT+2 la police tente d’évacuer la place Syntagma, en vain. Les gens défendent la place.

21h00 GMT+2 Combats de rue devant l’Hôtel Grande Bretagne. Utilisation intensive de gaz et des grenades de choc.

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20h35 GMT+2 Le rassemblement des motos de Thessalonique vient d’arriver à Syntagma.

19h50 GMT+2 Syntagma : La police attaque en face du parlement prétextant des jets de bouteilles. Les personnes rassemblées se réunissent et contre-attaquent. Quasiment à mains nues ils ont viré les flics et mis de côté les rangées de balustrades, reprenant ainsi le point en face du monument du Soldat Inconnu. Des nuées de personnes arrivent continuellement sur la place Syntagma.

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19h02 GMT+2 Athènes : Un photojournaliste et un avocat menacés et insultés par des officiers de police en uniforme alors qu’ils allaient aider deux personnes en train de se faire interpeller à la jonction des rues Panepistimiou et Omirou. Selon le bulletin officiel de la police, 5 gardes à vues et 17 arrestations ont eut lieu. En ce moment énormément de monde est rassemblé sur la place Syntagma. Des manifestants auto-organisés nettoient la place des lacrymos avec des seaux d’eau. Plusieurs maisons communales ont été occupées. Il y a aussi un appel de divers collectifs et assemblées de quartier de partout dans Athènes à encercler le parlement. Un bateau est déjà parti d’Héraklion en Crête pour le Pirée avec des manifestants organisés afin de venir joindre la grève générale, demain matin à Syntagma.

17h50 GMT+2 Les gens se dirigent à nouveau de la place à la rue Amalias.

17h45 GMT+2 Selon des témoins occulaires, un agent d’un cordon de police a jeté son casque et son bouclier, abandonnant son devoir « démocratique » de suppression des foules massives. D’autres flics de l’escadron l’ont frappé férocement, le forçant à ne pas quitter son poste. Les flics tiraient des gaz alors qu’une ambulance de la croix rouge [Erithros Stavros] transférait à l’hôpital les manifestants blessés et les personnes souffrant de  problèmes respiratoires.

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17h39 GMT+2 Pogrom généralisé autour de la place Syntagma. Les escadrons de police chassent les manifestants, les poussant vers Propylea. Des rapports non confirmés font état de 3 gardes à vues et 18 arrestations.

17h25 GMT+2 Un peu de gens restent sur la place Syntagma tenant la banderole. Un camion de pompiers est arrivé pour éteindre le feu venant d’un fourgon d’une compagnie de téléphone mobile. Des rapports suggèrent que le fourgon a pris feu à la suite d’une grenade shock. Les affrontements continuent ; les manifestants se battent contre la guerre chimique en construisant des barricades. Il y a un nombre non confirmé d’arrestations ; certaines correspondances parlent de 4 gardes à vue et 21 arrestations, pendant que la police parle de 4 flics blessés.

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17h00 GMT+2 Les manifestants s’éloignent, donc la tension s’éloigne et se déplace vers les bas côté de la place. La rue Othonos et rouverte et se remplit progressivement de monde. Le secteur est continuellement attaqué par les tirs de gaz et les grenades shock.

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16h50 GMT+2 Syntagma : Beaucoup de gaz dans la station de métro de la rue Amalias. La plupart des anarchistes ne sont pas présents en ce moment mais des compagnons restent près de Syntagma. Les raids policiers arrivent en masse sur la partie supérieure de la place ; mêlée entre manifestants et flics. Sur la rue Othonos un petit groupe de militant avec des fans de foot avec des particularités différentes jettent des pierres sur les nombreuses forces de répression. Plusieurs organisateurs des assemblées de Syntagma, avec potentiellement l’extrême-droite : « les 300 Grecs », offrent du Maalox pour protéger les gens des larymogènes.

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16h40 GMT+2 Des affrontements ont lieu ; des gaz lacrymogènes sont maintenant lancés en face du monument du soldat inconnu. La majorité des gens se sont divisés loin de la place. Environ 2000 restent réunis. Néanmoins les manifestants ne lâchent pas la place.

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16h05 GMT+2 Selon un rapport, 3 personnes ont été arrêtées à Syntagma — l’une d’elles membre d’un syndicat.

15h57 GMT+2 Les manifestants reprennent la zone autour de de la rue Filellion à côté de la place Syntagma.

15h45 Athènes :  Des escadrons de police évacuent la rue Amalias avec une sauvage opération de guerre chimique ; des gaz asphyxiants ont coulé à l’intérieur de la station de métro et furent même lancés sur le centre médical de la place Syntagma.

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14.32 GMT +2 Syntagma : Un drapeau grec est en train d’être brûlé en ce moment. Des affrontements ont lieu dans les rues Fillelinon et Voukourestiou et en face de l’Hôtel Grande Bretagne.

14.30 GMT +2 Thessalonique : le Ministre de la Santé, Loverdos, a été bloqué à l’intérieur de l’Institution « Papafeio » par un grand nombre de manifestants. Les rapports mentionnent que le ministre a réussi à s’échapper.

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14.20 GMT +2 Des manifestants vandalisent un magasin de McDonald ; des feux de joie sont allumées et des barricades sont érigées ; grenades de choc et tons de produits chimiques. Beaucoup de gens prennent part aux affrontements. Fusées éclairantes, jets de pierres jusqu’à la rue Stadiou. Beaucoup de blocs de manifestants restent devant le parlement.

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http://pix.toile-libre.org/upload/original/1309332054.jpg14.10 GMT +2 Jets de pierre contre les flics qui lancent des grenades lacrymogènes et de choc; premiers affrontements dans le bas côté de la place Syntagma. Les gens se sont dispersés et dirigés vers les rues Stadiou et Panepistimiou, mais d’autres manifestants restent à Syntagma.

14.05 GMT +2 Syntagma, rues Othonos et Amalias : Plus tôt des fascistes ont été bloqués dans la gallérie de la rue Othonos par 1000 manifestants au moins. Des escadrons de police ont lancé des lacrymos dans toute la zone jusqu’à la rue Filellinon. Les gens se sont retirés vers la place Syntagma, mais progressivement se re-rassemblent maintenant devant le parlement.

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14.02 GMT +2 Mutinerie de prisonniers dans le bloc A de la prison de Koridallos : les détenus refusent d’entrer dans leurs cellules.

13.40 GMT +2 Syntagma : Une quinzaine de néo-nazis ont scandé des slogans fascistes à proximité du Centre de Services de Citoyens à l’angle des rues  Othonos et Amalias. Des anarchistes y sont  arrivés afin de les repousser.

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13.03 GMT +2 Athènes : Le bloc de la Confédération Générale des Travailleurs Grecs (GSEE) est en train d’atteindre la place Syntagma, avec environ 5000 manifestants.

13.14 GMT +2 Patra : La marche de 2-3000 personnes s’est terminée sans problèmes. Avant son départ, des compagnons ont exproprié la bannière du Centre de Travail, qui a tenté de se mettre en tête de la manif. Ensuite, tous les blocs ont dépassé le bloc du Centre de Travail, qui s’est finalement retiré complètement. Environ 300 anarchistes des groupes « Ergaleioforos » et « Perasma » se sont réunis dans un bloc commun. Les parties gauchistes ont terminé la marche à la place Georgiou, où les « indignés » habituellement se rassemblent, alors que plusieurs syndicats de base ainsi que les blocs anarchistes l’ont terminé à la place Olga. Il y a une occupation permanente du Centre de Travail de Patras par des anarchistes / antiautoritaires.

12.20 GMT +2 Athènes : Environ 15’000 manifestants de différents syndicats de base avec le bloc anarchiste commencent à marcher depuis le Musée Archéologique National (rue Patission) vers la place de Syntagma. La foule se dirige vers la rue Kolokotroni. Des gens se rassemblent sur la place Syntagma tandis que des manifestants à partir d’autres villes grecques y arrivent.

12.34 GMT +2 À Xanthi, Grèce du Nord, il y avait trois différents rassemblements de manifestants. Dans la matinée les membres du PAME ont occupé le bâtiment des Services Fiscaux. En général, la participation de l’Initiative de Résistance et du Centre de Travailleurs a été plus faible en comparaison à des grèves précédentes. Comme résultat de leur tentative d’isoler les syndicalistes, les manifestants de l’Initiative de Résistance ont marché seuls, sans les travailleurs politiquement indépendants, et accompagnés des membres du bloc anarchiste.

Contra Info, 29 juin 2011.

Publié dans L'insurrection grecque de décembre 2008 et ses suites | Commentaires fermés sur [Grèce] Mardi 28 juin : Premier jour de grève générale nationale

Contre la récupération du martyr Bouazizi par la Mairie de Paris

 

RENDEZ-VOUS SUR LES LIEUX DE L’INAUGURATION À 11H, AU CROISEMENT DES RUES REILLE ET SIBELLE (14e)

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Les Tunisiens, Delanoë les préfère morts, riches ou expulsés

Jeudi 30 juin à 11h, môssieur le maire et une cohorte de costumes-cravates viendront inaugurer une placette à Paris. Situé au carrefour de l’avenue Reille et de la rue Sibelle (14e), ce triangle de béton portera désormais le nom de Mohamed Bouazizi. Bouazizi est ce jeune vendeur à la sauvette harcelé par les flics qui s’est immolé le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid… déclenchant le soulèvement tunisien qui conduira à la chute de Ben Ali le 14 janvier.

Les Tunisiens, Delanoë les préfère riches

Un des arts de la domination réside dans le pouvoir de nommer les choses, afin de mieux les neutraliser. Ainsi, décider du nom des rues et des places où nous vivons, nous, est typiquement un apanage des puissants. Quel que soit leur bord, cette proposition de « place Bouazizi » a fait l’unanimité entre le PS et l’UMP au Conseil de Paris en mars 2011. Cette union sacrée sur le dos d’un mort qui n’en demandait pas tant, sonne d’ailleurs un peu faux, comme si tous avaient justement quelque chose à se faire pardonner. Sans vergogne, n’ont-ils pas tous fait pendant des décennies de bonnes affaires avec le désormais infréquentable Ben Ali ? Ce despote éclairé offrait des places de jet privé à Michèle Alliot-Marie et, en tant que membre de l’Internationale Socialiste, il festoyait avec Delanoë, Moubarak et Gbagbo… Et le banquet est loin d’avoir pris fin, vu qu’en Tunisie, la plupart des bons amis de Môssieur le maire sont restés en place. On a pu en croiser de biens cossus au « village du Jasmin » le 22 mai sur le parvis de l’Hôtel de Ville, puis au « Salon de l’immobilier tunisien » le 11 juin, deux vitrines opulentes sponsorisées par la mairie.

Les Tunisiens, Delanoë les préfère expulsés

Le maire de Paris, ce grrrand ami des Tunisiens, met lui-aussi en œuvre le savoir-faire français en matière de maintien de l’ordre : le 4 mai, il fait expulser 128 harragas tunisiens d’un immeuble vide de la ville, au 51 avenue Bolivar (19e), les livrant ainsi à la police et aux centres de rétention. Début juin, il fait couper l’eau au square de la porte de la Villette, où des centaines d’entre eux se sont réfugiés, puis les fait virer manu militari. Aux Buttes-Chaumont, il fait fermer les grilles du parc pour aider les flics à les traquer. Fin mai, il avait déjà repris de force le gymnase de la rue de la Fontaine-au-Roi, occupé depuis le 7, avec une trentaine de gros bras : 100 places dedans, et tous les autres dehors, à la rue. En réalité, la mairie a tout fait pour empêcher tout regroupement et toute auto-organisation des harragas en lutte. Ses propositions se sont résumées lors de rares négociations à quelques places provisoires dans un foyer carcéral géré par une annexe du constructeur de prisons Vinci (l’association « Aurore »). Pour ceux qui ont refusé, c’est l’expulsion directe des lieux occupés puis le centre de rétention. Pour tous, la chasse quotidienne dans les rues de la capitale continue. Môssieur le maire a trouvé des solutions de relogement : plus de la moitié des places du centre de Vincennes sont occupées par des Tunisiens.

Les Tunisiens, Delanoë les préfère morts…

Delanoë s’intéresse à d’autres vendeurs à la sauvette que Mohamed Bouazizi. Rénovant Paris pour réaliser son rêve d’une ville propre, vidéosurveillée et si possible sans pauvres, il aimerait bien virer tous les biffins qui survivent en vendant des bricoles à Couronnes, au pont de Bagnolet, à la porte de Montreuil ou à la porte de Clignancourt… Ces pauvres qui, comme les Bouazizi du monde entier, sont harcelés quotidiennement par la police à coups de matraques, de gaz lacrymogène et parfois de flash-ball. Les flics piétinent leur gagne-misère, parce qu’ils ne disposent pas d’une patente en bonne et due forme. Môssieur le maire supplie le préfet de faire « nettoyer » ces zones, ce qui a conduit fin janvier à la création d’une brigade spécialement musclée de quartier à Belleville, la BST. Pour les charognards de la mairie, un vendeur à la sauvette tunisien n’a de valeur que mort, lorsqu’on peut le récupérer pour faire oublier qu’en haut, le grand business continue, et qu’en bas, les harragas d’ici, bien que pourchassés, sont bien vivants. Pour faire oublier que la « révolution », ce sont eux qui l’ont faite, et contre les amis de Delanoë et consorts de surcroît.

Des complices du soulèvement tunisien, avec ou sans papiers

 

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Liste de discussion du réseau Résistons Ensemble, 28 juin 2011.

Publié dans Les révoltes des migrants | Marqué avec , | Un commentaire

[Sénégal] Émeutes contre les coupures de courant / Le pouvoir recule face aux émeutiers

Au Sénégal, l’été sera chaud
Dakar et sa banlieue théâtre de nombreux incendies

Depuis jeudi, et la forte mobilisation face au très controversé projet de loi d’Abdoulaye Wade qui a rapidement viré à l’émeute dans le centre-ville de Dakar, les violences continuent. Excédées par les coupures de courant, de plus en plus longues et de plus en plus fréquentes, les populations se sont principalement attaquées, lundi, aux locaux de la société publique d’électricité.

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Dakar et sa banlieue en flammes ! Lundi, des bâtiments publics, des mairies et des locaux de la Senelec, la société publique d’électricité, ont été saccagés et incendiés par des jeunes en colère. Ce nouvel embrasement du pays intervient seulement quatre jours après une précédente journée de violences, jeudi. Face au projet de réforme constitutionnelle d’Abdoulaye Wade visant à se faire réélire l’année prochaine en compagnie d’un vice-président pouvant lui succéder avec seulement 25% des voix, des milliers de Sénégalais avaient fait le siège de l’Assemblée nationale pour réclamer le retrait du projet. La contestation avait rapidement tourné à l’émeute, faisant une centaine de blessés dont 13 policiers.

Malgré l’abandon du projet de loi par le président Wade, la température ne retombe pas. Et la contestation à caractère politique légitime a laissé place au vandalisme et au pillage. En proie à des coupures régulières d’électricité depuis des mois, qui se sont aggravées ces dernières semaines, durant parfois jusqu’à 24 heures d’affilée dans certains quartiers, les Sénégalais sont à cran. Il n’en fallait pas plus que de longs délestages ce lundi pour rallumer la mèche. Les barrages de fortune faits de pierres ou de pneus enflammés se sont répandus dans la ville comme une traînée de poudre. Une éruption brutale à la mesure de la frustration des Sénégalais.

Des agences de la Senelec et des bâtiments publics incendiés

Lundi soir à Dakar, les agences de la Senelec étaient en feu dans le quartier de la Patte d’Oie ainsi qu’à Ouakam. Des locaux de la société d’électricité ont également été incendiés dans la banlieue à Yeumbeul, à Daroukhane et aux Parcelles assainies. La mairie des Parcelles a également fait les frais du ras-le-bol des Sénégalais. Dans la banlieue de Guédiawaye, c’est le siège des services fiscaux qui a été totalement saccagé et incendié. D’après la police, les pillards n’auraient évidemment rien laissé sur place et surtout pas le coffre-fort. Un déferlement de violences qui a eu lieu un peu partout dans la capitale et sa banlieue obligeant en plusieurs endroits, les forces de l’ordre à intervenir et à disperser les manifestants à coup de gaz lacrymogènes.

Plus tôt dans la journée, une violente manifestation avait éclaté à Mbour, à 80 km au sud de la capitale, plongée dans le noir depuis deux jours. Des forces de l’ordre sont intervenues pour les disperser à coups de grenades lacrymogènes. Les protestataires se sont alors disséminés dans différents quartiers de la ville, bloquant des voies, brûlant des pneus, et saccageant les locaux de la Sénelec.

L’armée en renfort

Dans le quartier de Yoff à Dakar, c’est carrément le domicile d’Oumou Khairy Guèye Seck, ministre de l’élevage, qui a été attaqué par les manifestants lundi soir. Même chose dans le quartier des Maristes où la maison de Serigne Mbacké Ndiaye, porte-parole du gouvernement, a été incendiée. Les forces de police n’étant plus en mesure de contenir la situation, les autorités ont eu recours à l’armée pour protéger des sites stratégiques et les domiciles de certaines personnalités de l’État face à cette flambée de violence. Des jeunes étaient alors en route vers le monument de la Renaissance africaine et vers le siège du parti au pouvoir.

Ce n’est certes pas la première fois que les Sénégalais descendent dans la rue et saccagent des agences de la compagnie publique d’électricité pour protester contre les coupures de courant, un problème qui empire d’année en année. Mais, jamais autant de foyers de contestation se sont allumés en même temps. Dans la ligne de mire, le ministre de l’Energie, qui n’est autre que Karim Wade, a du souci à se faire. Depuis plusieurs jours, les appels à Abdoulaye Wade se multiplient afin qu’il renonce à se présenter à la prochaine élection présidentielle, prévue en février. De son côté, le président, qui ne s’est toujours pas exprimé depuis les évènements de jeudi poursuit ses consultations. Il a ainsi convié au Palais de la République ses proches collaborateurs vendredi, ses alliés de la coalition « Sopi pour toujours » samedi, et le comité directeur de son parti dimanche. Dans un communiqué, ce dernier estime que « l’intention de certains des organisateurs de ces manifestations de jeudi dernier était de déstabiliser le pays et de l’installer dans la violence ». Le comité directeur du Parti démocratique sénégalais prévient qu’il « veillera au strict respect du calendrier républicain qui sera poursuivi jusqu’à son terme ». Le bras de fer engagé entre le régime et une partie de la population risque de durer, les violences aussi.

Leur presse (Simon Maro, Afrik.com), 28 juin 2011.

 

Nouvelles manifestations violentes après celles du « 23 juin » : La rue contre la loi des délestages

La capitale du Sénégal, a renoué hier, avec les manifestations contre les coupures intempestives d’électricité. Dans les différents quartiers de la capitale, la nuit a été mouvementée, avec des manifestants très remontés contre les délestages, et qui ont entrepris de saccager les édifices publics et les bureaux de la Senelec.

Faute d’être dans le réseau, l’électricité était hier dans l’air. Des jeunes ont encore mis le feu sur Dakar, hier. Sacré-Cœur 3, Sicap-Liberté 1, 2, 3, Médina, Grand-Dakar, ou les Parce­lles Assainies, entre autres, ont été transformés en théâtre de contestation par des groupes de jeunes frustrés par le manque de courant. Armés de pierres, les manifestants ont pris d’assaut la Voie de dégagement nord (Vdn), à hauteur du terrain de football et les principales artères de Sicap-Liberté. Surexcités, ils ont dressé des barrières, en brûlant des pneus. Les nuages de fumée noire s’apercevaient de loin. Automobilistes, piétons, sportifs étaient contraints de rebrousser chemin. Car au-delà des flammes, des pierres jaillissaient de partout.

Quelques minutes après le début des échauffourées, environ 16 véhicules de la Légion de gendarmerie d’intervention (Lgi) font irruption sur la Vdn. Quelques minutes suffisent aux gendarmes, armés de lance-grenades, pour disperser la foule. Pollué par le gaz des grenades lacrymogènes, l’air ambiant dans cette zone est irrespirable.

Les populations broient du noir

Si les gendarmes réussissent à disperser la foule sur la Vdn, à Li­berté 3 ce n’est pas le cas. Par petits groupes, les jeunes dictent leur loi. Il est très difficile pour les policiers à bord de pick-up, de dissuader les manifestants. En effet, les limiers sont en nombre très limité.

Aucune casse n’est signalisée à travers ces artères. Les protestataires se sont simplement contentés de barrer la chaussée pour exprimer leur colère.

Depuis vendredi, les coupures d’électricité ont repris de plus belle. Avec le ronronnement des groupes électrogènes, la capitale sénégalaise est replongée dans une pollution sonore. Le fameux planning que la Senelec publiait dans la presse semble rangé dans les tiroirs. Le courant est coupé n’importe quand et n’importe comment, comme à l’accoutumée. Dans tous les quartiers de Dakar, les populations broient du noir, alors que la chaleur ambiante les pousse hors des domiciles.

Faute d’électricité, toutes les activités sont au ralenti. Des artisans se tournent les pouces. Seuls quelques rares coiffeurs, soudeurs métalliques dotés de groupe électrogène peuvent encore travailler. Abdou Khadre Diagne, couturier sur la route du cimetière de Yoff témoigne : « Les délestages durent des heures et des heures quotidiennement. Cela affecte négativement notre travail. » Le visage dégoulinant de sueur, le jeune tailleur déplore le grand préjudice que causent les coupures de courant. « Depuis des mois, nous n’arrivons plus à travailler correctement. Pis, nous perdons nos machines du fait de l’interruption inopinée de l’électricité. Et la Senelec ne dédommage personne. Nous ne savons plus à quel saint nous vouer. » Sans être invité au débat, son collègue Modou Ndiaye embraie : « Quotidiennement, nous payons plus de 50’000 francs Cfa pour faire fonctionner le groupe électrogène. Et malgré tout la facture d’électricité demeure salée. Nous en avons vraiment marre. »

Le plan d’urgence Takkal lancé par Karim Wade, ministre de l’Éner­gie et par les responsables de Sene­lec refuse toujours de s’allumer.

Leur presse (Dialigué Faye, Le Quotidien), 28 juin 2011.

 

Manifestation contre les délestages : Plusieurs agences de la Sénélec mises à sac

Des scènes de rue assez violentes ont eu lieu hier dans l’après-midi jusqu’en début de soirée dans divers quartiers de la ville et en banlieue, à Ouakam et à Guédiawaye, ainsi que dans des villes comme Mbour. De la Sicap à Mermoz, sur la Voie de dégagement nord (Vdn)  bloquée pendant quelques heures à hauteur du « tableau Sde », à Yeumbeul où la Route de Malika était coupée, les usagers ont dû prendre leur mal en patience ou aller à pied. Pis, dans plusieurs endroits, des foules de jeunes surexcités, qui réclamaient avec véhémence l’arrêt des coupures intempestives d’électricité, ont saccagé des agences de la Senelec (Mbour, Yeumbeul et Yoff) venant ainsi allonger la liste de ces actes déplorables contre la société qui n’arrive plus à garantir une fourniture correcte de courant.

Les manifestants ont d’abord investi le quartier Sacré Cœur à hauteur de la « Boulangerie jaune ». Une véritable Intifada s’est alors installée vers 18 heures sur les lieux. Le spectacle qui s’offrait à la vue des passants était désolant. Des pneus brûlés jonchaient le sol, de même que plusieurs cailloux. Du côté du rond-point de la Sicap Liberté 5, on pouvait apercevoir un épais nuage de fumée. Les forces de Police, armés d’uniformes adaptés à la situation, casquettes anti-émeute vissées sur le chef, pouvaient ainsi aller à l’assaut des jeunes manifestants pour tuer dans l’œuf les velléités guerrières des jeunes Sicapois, outrés par les coupures intempestives d’électricité.

Interrogé, Mb. F, un jeune manifestant, estime que « la coupe est pleine à la Sicap Sacré Cœur où les gens sont restés près de 24 heures sans électricité ». « C’est une situation intenable », peste-t-il. Les forces de Police ont tenté tant bien que mal de contenir des jeunes déchaînés en usant de façon sporadique à des jets de grenades lacrymogènes.  Une stratégie de musellement qui n’a guère payé, car les jeunes manifestants se sont terrés dans leurs domiciles avant de repartir à l’assaut quelques minutes plus tard : un véritable jeu du chat et de la souris.

À Liberté 6 Extension, le spectacle est le même : les véhicules sont déviés et ne pouvaient emprunter la Vdn, apeurés par des manifestants en furie. Toujours sur la Vdn, du côté du siège du Pds, la Police est restée en état d’alerte. Profitant de l’obscurité qui commençait à s’installer après 19 heures, les jeunes manifestants ont procédé à des jets de pierres sur les lieux. Les jets de grenades lacrymogènes, combinés à des renforts d’autres éléments des forces de sécurité ont eu finalement raison de la témérité de ces jeunes en colère. Une folle après-midi qui n’augure rien de bon si les délestages continuent.

Leur presse (M. L. Diatta, Le Soleil), 28 juin 2011.

 

Émeutes de l’électricité : Le courant ne passe plus entre Wade et le peuple

Les émeutes contre les coupures intempestives d’électricité ont été d’une rare intensité, hier. Les jeunes en furie contre la distribution irrégulière de l’électricité, surtout ces trois derniers jours, ont mis à sac plusieurs édifices publics, dont la mairie des Parcelles assainies, celle de Yeumbeul, l’agence Senelec de Yoff, celle des Impôts et domaines de la Patte d’Oie. Ils ont aussi brûlé plusieurs véhicules.

Yeumbeul Nord, Médina, Liberté 6, Liberté 5, les Sicap, Sacré-Cœur, Parcelles assainies, Grand Médina, Vdn, Niarry Tally ont été, sans conteste, les points les plus chauds de la manifestation contre les délestages qui pourrissent la vie des citoyens sénégalais. Les jeunes en colère contre les coupures de courant, particulièrement longues de ces trois derniers jours, ont envahi les rues et les ruelles de ces quartiers dès les premières heures de l’après-midi. Pendant six heures d’horloge, c’est-à-dire, de 15h à 21h passées, les jeunes manifestants ont occupé la rue dans ces quartiers. Particulièrement organisés et armés, ils ont rendu la vie dure aux policiers qui, malgré les moyens matériels et humains, ont été dépassés par la situation quasi insurrectionnelle qui a régné dans la capitale, hier. Ainsi, par endroits, ils ont érigé des barricades dans les rues à l’aide de poteaux électriques endommagés, de gravats, de poubelles. Tantôt, ils ont allumé des braisiers à l’aide de tronc d’arbres et de pneus usés rendant la circulation impraticable dans toute la capitale.

Mieux ou pire, les manifestants ont brûlé des véhicules et saccagé plusieurs édifices publics en divers endroits de la ville. On dénombre plusieurs véhicules brulés dont un minibus Tata, un véhicule de la Senelec de Yoff et des voitures de la mairie des Parcelles assainies. La mairie de cette localité située dans la populeuse banlieue dakaroise a été mise à sac et tout le mobilier emporté ou laissé à la proie des flammes. C’est le même sort que les manifestants de Yeumbeul Nord, situé dans la lointaine banlieue dakaroise, ont fait subir à la mairie de leur localité. Dans celle-ci, les jeunes émeutiers ont emporté avec eux même les portes et fenêtres. À l’agence Senelec de Yoff, les jeunes manifestants de cette localité ont mis le feu à l’édifice. Avant de quitter les lieux, ils ont mis le feu à un véhicule. Tout comme à l’agence des Impôts et des Domaines des Parcelles assainies où tout a été volé ou brûlé.

Le bilan des dégâts occasionnés par les manifestaions contre les interminables coupures d’électricité se serait aggravé si les émeutiers des quartiers riverains du siège du Parti démocratique sénégalais (Pds), sis sur la Vdn, étaient arrivés à leur fin qui était de mettre à sac le bâtiment dont une des façades est entièrement en vitres. Malgré de multiples tentatives, ils se sont heurté à une farouche résistance des forces de l’ordre qui avaient installé tout autour un dispositif impressionnant de policiers.

Policiers en infériorité numérique

Par contre, dans les autres quartiers, les policiers étaient manifestement en infériorité numérique. Sauf quand la situation devenait extrêmement grave, des renforts étaient dépêchés à bord des voitures pick-up de la police. Ainsi, jusque tard dans la soirée d’hier et dans la pénombre puisqu’il n’y avait pas d’électricité, les manifestants et les policiers se sont livrés à des courses-poursuites dans les ruelles des quartiers. Aux jets de pierres des jeunes émeutiers, les policiers ont répliqué avec leurs gaz lacrymogènes.

Chose rare, à côté des policiers en tenue, il y avait autant de policiers en civil encagoulés, armés de lance-grenades. De fait, les forces policières, fortement mobilisées et armées jusqu’aux dents comme lors des manifestations du 23 juin dernier, n’ont fait que charger les émeutiers particulièrement mobiles à coups de gaz lacrymogènes. D’ailleurs, ces projectiles ont atteint grièvement à l’œil un manifestant aux Parcelles assainies. Des arrestations de manifestants ont également été notées dans divers quartiers de la capitale. Les habitants des quartiers, théâtres des émeutes, ont vécu également un sale quart d’heure. Pour cause, dans leur riposte offensive, les policiers ont jeté des grenades lacrymogènes jusqu’à l’intérieur de certains domiciles de citoyens.

Leur presse (Mamadou Sarr, Walf Fadjri), 28 juin 2011.

 

Pillage des Impôts et domaines, agences Senelec, domiciles de ministre, mairies : la razzia de la furie des jeunes

Les conséquences des émeutes ou guérilla urbaine de l’électricité sont énormes. Les jeunes n’ont rien épargné dans leur furie. Des édifices publics, municipaux et des domiciles d’autorités tout a été saccagé, détruit et mis à sac. Les locaux des impôts et domaines de Mbour et de Pikine-Guédiawaye, les agences Senelec de Yeumbeul, Ouakam, Patte d’oie, Guédiawaye et certains domiciles de ministres sont attaqués et vandalisés.

Les dégâts sont énormes des émeutes des jeunes contre les longues et récurrentes coupures d’électricité. Durant toute la soirée d’hier, lundi 27 juin la capitale sénégalaise et sa banlieue sont en feu. Des rues barrées, des pneus, troncs d’arbres, des ordures et autres sont brûlés en plein milieu des chaussées. Des véhicules sont cassés. Les forces de l’ordre sont intervenues mais elles ont été débordées par les manifestations.

Les édifices saccagés se comptent par dizaines. De Mbour en passant par Malika, Yeumbeul, Guédiawaye, Patte d’oie, Yoff et Ouakam. En effet, à Mbour, les jeunes ont pris à partie les locaux des impôts et domaines et l’agence Senelec de la localité qu’ils ont pillés. Des papiers et des ordinateurs sont sortis et brûlés dans la rue.

Même cas de figure à Malika où la mairie et la maison des femmes sont aussi saccagées. Les jeunes en furie n’ont rien laissé sur les lieux. À quelques kilomètres à Yeumbeul, les jeunes ont détruit à l’agence Senelec de la localité. Ils ont mis en minorité les policiers et ont assiégé les rues, la Senelec et tout à fait début le poste police où une arme et des casques anti émeutes ont été confisqués par les assaillants.

À Golf et aux parcelles assainies, les jeunes ont été plus déchaînés. Du croisement « pharmacie Golf » au rond point « Case ba » des foyers de tension sont notés un peu partout. Les jeunes manifestants ne se sont pas seulement contentés à barrer les routes. Ils se sont attaqués aux locaux des impôts et domaines de Pikine-Guédiawaye nichés à Fadia. Ils ont tout détruit. Les vitres sont cassées, des bureaux mis en feu, des ordinateurs pillés, bref tout le bâtiment est mis à sac. Les assaillants ont fait la loi pendant plusieurs heures sans être inquiétés par la police ni la gendarmerie. Les manifestations se sont prolongées tout au long de la route des niayes. Même la police des Parcelles assainies n’est pas épargnée. De tous les côtés, les pierres ont jailli, le feu flambe. Les policiers las de balancer des grenades lacrymogènes se terrent dans leur coin.

Sur la VDN et à Yoff, c’est le même décor. Des manifestations qui sèment le désordre, des gendarmes qui les pourchassent. Cependant, ils n’ont pu faire le poids face au nombre impressionnant de jeunes et de foyers de tension. Pendant que les forces de l’ordre cherchent à sécuriser la permanence du Parti démocratique Sénégalais (PDS au pouvoir), certains manifestants se sont dirigés au domicile du ministre de l’Élevage et maire de Yoff, Oumou Khairy Gueye Seck. Ils l’ont complètement pillé. Du salon à la chambre à couchée rien a été laissé en rade. Dans la cour, les stigmates sont effarants. Les vitres cassés, des brulures et des débris jonchent le sol. À Ouakam, les jeunes après avoir saccagé encore une fois l’agence de la Senelec, ils ont voulu s’en prendre au monument de la renaissance. Cependant, les gendarmes sont arrivés en renfort et les militaires sont venus leur prêter main forte. C’est seulement avec cette tactique qu’ils ont pu repousser la charge des jeunes manifestants déterminés à tout mettre sens dessous dessus en représailles aux nombreuses et longues coupures de courant.

Leur presse (Ibrahima Lissa Faye, PressAfrik), 28 juin 2011.

 

Dakar s’embrase, incendies et sacages

Quatre véhicules se consument au siège de la société nationale d’électricité d’une banlieue de Dakar après le passage de manifestants ulcérés par les coupures de courant, qui, dans la nuit de lundi à mardi, ont embrasé la capitale sénégalaise, saccageant des édifices publics.

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« Ils ont tout détruit », affirme un habitant debout devant le bâtiment de la Société nationale d’électricité (Sénélec) en flammes d’où s’échappe une épaisse fumée.

La voie qui mène vers ce quartier de la Patte d’Oie est jonchée de pierres et de restes de barricades. Tout autour, des pneus en feu et des éclats de vitres obstruent la chaussée.

Dans le quartier voisin des Parcelles assainies, la façade du bâtiment de la Sénélec est noircie par la fumée des flammes.

Sur la route de la banlieue populaire de Guédiawaye, une voiture calcinée git au milieu de la chaussée et contraint les automobilistes à faire des zig-zag hasardeux.

Au siège des services fiscaux de cette banlieue, saccagé et incendié, des badauds sont debout à l’entrée du bâtiment. Tables renversées, ordinateurs détruits, climatiseurs emportés, papiers éparpillés un peu partout dégoulinent de l’eau versée par les pompiers pour éteindre l’incendie allumé par les manifestants.

« Il y a eu une longue coupure qui a commencé à 07H00 (locales et GMT), vers 20H00, le courant n’était pas revenu et la casse a commencé. Les gens sont fatigués », affirme une femme.

Des employés du service sont venus regarder ce qui reste de leur lieu de travail.

« C’est un des plus importants services fiscaux de Dakar. Les manifestants ont emmené du matériel avec eux, dont un coffre-fort », explique un employé.

« Toute la ville s’est embrasée »

« Toutes les données du service ont été détruites. Il nous faudra longtemps pour les reconstituer, mais en attendant les manifestants nous ont mis en chômage technique », indique un autre employé.

« C’est toute la ville de Dakar qui s’est embrasée. Beaucoup de quartiers ont brûlé. Il faut que les autorités règlent ce problème de l’électricité », dit de son côté un policier en faction.

Selon des témoignages concordants, les policiers ne sont venus dans cette partie de la banlieue qu’après le passage des manifestants qui scandaient des slogans demandant le départ du président Abdoulaye Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 11 ans et candidat à sa succession à la Présidentielle de février 2012.

À la mairie des Parcelles assainies, un groupe d’habitants était encore debout vers minuit devant le bâtiment municipal saccagé. Dans la cour, un véhicule de la mairie est complètement calciné.

Des embouteillages monstres se sont formés dans Dakar à cause de l’arrêt de la circulation imposée pendant des heures par les manifestants. « Ne prenez pas cette voie. Il y a des gens qui cassent tout sur leur passage devant », intime un conducteur à plusieurs automobilistes du quartier de Ouakam.

D’autres manifestations ont eu lieu dans d’autres villes comme Mbour, au sud de la capitale, où des groupes s’en sont pris également pris à la Sénélec.

Ces émeutes des délestages surviennent après des manifestations, le 23 juin, dans tout le pays, ayant tourné à l’émeute à Dakar où plusieurs édifices publics et domiciles de responsables du pouvoir ont été détruits.

Les manifestants s’opposaient à un projet de réforme constitutionnelle visant, dès février 2012, à élire en même temps un président et un vice-président avec un minimum de 25% des voix au premier tour.

Face à ces manifestations qui ont fait une centaine de blessés à Dakar, le président Wade a finalement retiré son projet qui était en discussion à l’Assemblée nationale.

Leur presse (Malick Rokhy Ba, Agence Faut Payer), 28 juin 2011.

 

Sénégal : Reprise des violences à Dakar

Des bâtiments publics ont été incendiés dans la capitale sénégalaise et des manifestations ont éclaté dans l’ouest du pays.

Après le président Abdoulaye Wade, au tour de la société nationale d’électricité (Sénélec) d’être la cible de la colère des Sénégalais. Si Wade avait su apaiser une situation explosive en renonçant à modifier la Constitution en sa faveur, de nouveaux troubles agitent actuellement l’ouest du pays en conséquence des coupures d’électricité qui paralysent fréquemment certaines régions. Plusieurs bâtiments publics ont été incendiés à Dakar, la capitale sénégalaise, dans la nuit de lundi à mardi.

Les locaux de la Sénélec sont particulièrement visés par des habitants excédés par les coupures d’électricité de plus en plus longues et fréquentes. La mairie du quartier des Parcelles assainies a également été saccagée et brûlée. Dans la banlieue de Pikine-Guiédawaye, c’est le siège des services fiscaux qui a été pris pour cible.

Manifestations spontanées

Plus tôt dans la soirée, des habitants de Mbour, ville côtière à 80km au sud de Dakar, sont descendus dans la rue pour manifester spontanément leur colère. Selon des témoins, ils étaient plusieurs milliers à s’être réunis pour protester contre les coupures d’électricité qui entravent l’activé économique du pays.

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Ces manifestations font suite aux émeutes qui ont secoué Dakar jeudi. Les opposants à Abdoulaye Wade contestaient alors sa réforme de la Constitution visant à permettre l’élection simultanée d’un président et d’un vice-président avec un minimum de 25% des voix au premier tour. La police avait recensé 102 blessés, dont 13 policiers. Si Wade a reculé sur ce sujet, il entend toujours se présenter pour sa réélection, à l’âge de 85 ans. Une aspiration qui continue de se heurter à l’opposition du mouvement du 23 juin, qui s’est constitué après les émeutes de la semaine dernière.

Leur presse (France Soir), 28 juin 2011.

 

Sénégal: les coupures d’électricité exacerbent la colère contre le pouvoir

La capitale sénégalaise Dakar s’est enflammée dans la nuit de lundi à mardi, des habitants exaspérés par les coupures d’électricité incendiant plusieurs bâtiments publics cinq jours après des manifestations contre le président Abdoulaye Wade, au pouvoir depuis 11 ans.

Le calme est revenu mardi matin, mais aucun bilan n’était disponible dans l’immédiat sur d’éventuels blessés ou arrestations.

La Société nationale d’électricité (Sénélec, publique) a été la principale cible des manifestants, qui ont aussi saccagé d’autres bâtiments publics.

Depuis cinq jours, dix des agences de la Sénélec ont été détruites à Dakar et ses banlieues, ainsi qu’à Keur Massar, Mbour et Thiès, villes situées à l’est de la capitale, a précisé à l’AFP un responsable de la société.

Jusqu’à tard dans la nuit, des habitants en colère, pour la plupart des jeunes, ont bloqué la circulation sur plusieurs axes routiers pendant plusieurs heures en érigeant des barricades.

Les premiers rassemblements, dès lundi après-midi dans différents quartiers, avaient été dispersés par des forces de l’ordre, sporadiquement contraintes à des courses-poursuites dans les rues.

« Maintenant, ça va. Mais dans la nuit, les enfants avaient allumé des feux partout » avec des pneus ou branchages, a dit à l’AFP Marie-Jeanne, mère de famille de Pikine (est).

Des vestiges de ces foyers étaient encore visibles sur plusieurs voies de la capitale mardi.

Des scènes d’émeutes similaires se sont produites lundi à Mbour, ville du littoral à environ 80 km au sud-est de Dakar, où les habitants ont affirmé être restés 48 heures sans électricité.

Selon des journaux privés et des médias en ligne, des « émeutes des délestages » ont également eu lieu lundi à Thiès (ouest), Mbacké et Kaolack (centre).

Le Sénégal est en proie à des coupures régulières d’électricité depuis des mois, qui se sont aggravées ces dernières semaines, durant parfois deux jours d’affilée dans certaines zones. Ces délestages, qui touchent la plupart des villes, ont un impact négatif sur l’activité économique, en particulier pour les petits commerces, très nombreux au Sénégal.

Dans un communiqué transmis mardi à l’AFP, la Sénélec explique faire « face depuis quelques jours à un déficit de production important qui entraîne de nombreux délestages », et présente ses excuses, se disant « consciente des nombreux désagréments occasionnés par la situation actuelle ».

Déjà confrontée à des difficultés financières pour s’approvisionner en carburant et entretenir un matériel souvent vieux, elle précise avoir enregistré « des pannes sur plusieurs machines vétustes ».

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Ces émeutes interviennent après des manifestations dans tout le pays, le 23 juin, provoquées par un projet du président Abdoulaye Wade visant à permettre, dès février 2012, l’élection simultanée d’un président et d’un vice-président avec un minimum de 25% des voix au premier tour.

À Dakar, alors que ce projet de loi controversé était discuté à l’Assemblée nationale, ces manifestations avaient tourné à l’émeute, faisant au total 102 blessés, dont 13 policiers selon la police.

Le président Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 2000 et candidat à sa propre succession en 2012, avait finalement renoncé à faire voter le texte.

Mais l’opposition et la société civile, y compris les célèbres chanteurs Youssou Ndour et Didier Awadi, exigent désormais qu’il ne soit pas candidat à sa propre succession.

Mardi le quotidien privé Walfadjri titrait : « Émeutes de l’électricité : le courant ne passe plus entre Wade et le peuple ».

Leur presse (Agence Faut Payer), 28 juin 2011.

 

Saccages et incendies après des coupures d’électricité

Plusieurs bâtiments publics, notamment ceux de la société nationale d’électricité du Sénégal, ont été incendiés lundi 27 juin dans la soirée à Dakar et ses banlieues par des habitants excédés par les coupures d’électricité de plus en plus longues et fréquentes.

Dans le quartier de la Patte d’Oie, le bâtiment de la société nationale d’électricité (Sénélec) était en feu en fin de soirée, de même que quatre véhicules de l’entreprise garés dans la cour.

Dans le quartier des Parcelles Assainies, les locaux de la Sénélec étaient également en feu et les rues étaient jonchées de pierres et de débris, signe du passage de manifestants en colère qui n’étaient plus présents sur place, pas plus que les forces de l’ordre, selon la même source. La mairie de ce quartier a aussi été saccagée et brûlée.

« Toute la ville de Dakar s’est embrasée »

Dans la banlieue de Pikine-Guiédawaye, c’est le siège des services fiscaux qui a été totalement saccagé et incendié, a-t-il constaté. Les pompiers tentaient de maîtriser l’incendie.

Un policier présent sur les lieux a affirmé que les manifestants « ont tout emporté avec eux, y compris le coffre-fort ». Selon lui, « c’est tout la ville de Dakar qui s’est embrasée », avec des bâtiments de la Sénélec également incendiés dans les quartiers de Yembeul et de Daroukhane. Un peu partout dans la ville, des pneus incendiés étaient visibles.

La colère populaire dispersée

Plus tôt dans la journée de lundi, des manifestations de colère populaire contre la Sénelec s’étaient également produites à Mbour, ville du littoral située à environ 80 km au sud de Dakar.

Des forces de l’ordre étaient intervenues pour les disperser à coups de grenades lacrymogènes. Les protestataires s’étaient ensuite disséminés dans les quartiers, bloquant des voies, brûlant des pneus, et saccageant les locaux de la Sénelec.

« Tout est cassé à la Sénélec », ordinateurs et véhicules, a raconté un témoin en ajoutant que « les 27 quartiers de Mbour ont chacun leur foyer de tension ». Il a parlé d’« émeutes des délestages ».

102 blessés après une journée d’émeutes

Le Sénégal est en proie à des coupures régulières d’électricité depuis des mois, qui se sont aggravées ces dernières semaines, durant parfois deux jours d’affilée dans certaines zones. Ces « délestages », qui touchent la plupart des villes, ont un impact négatif sur l’activité économique, en particulier pour les petits commerces, très nombreux au Sénégal.

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Ces manifestations de colère sont intervenues quatre jours après une journée d’émeutes jeudi à Dakar, provoquée par un projet de loi du président Abdoulaye Wade visant à permettre, dès février 2012, l’élection simultanée d’un président et d’un vice-président avec un minimum de 25% des voix au premier tour.

La police avait indiqué avoir recensé au total 102 blessés, dont 13 policiers, lors des manifestations qui s’étaient déroulé alors que ce projet controversé était discuté à l’Assemblée nationale.

Le président Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 11 ans, avait finalement décidé de renoncer à faire voter le texte en raison de ces manifestations à Dakar et d’autres villes du pays. Mais l’opposition et la société civile exigent désormais qu’il ne soit pas candidat à sa propre succession comme il en a exprimé l’intention.

Leur presse (Le Nouvel Observateur), 28 juin 2011.

 

Le Sénégal s’embrase

Quelques jours après les manifestations contre une réforme électorale finalement abandonnée, les Sénégalais sont redescendus dans la rue, cette fois-ci pour crier leur colère contre les coupures d’électricité à répétition et de plus en plus longues. La tension est montée d’un cran a Dakar et dans ses alentours.

Un climat électrique. Quatre jour après la journée de révolte contre le projet de réforme électorale proposée par le président Abdoulaye Wade — qui a fait machine arrière — Dakar et sa banlieue se sont embrasées lundi, au motif cette fois des coupures de courant de plus en plus récurrentes dans la capitale. Pour manifester leur colère, les Dakarois ont mis le feu à certains symboles de l’autorité publique, notamment les locaux de la société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec), objet de leurs frustrations, mais aussi des mairies et autres bâtiments publics. Dans le détail, les bâtiments de la Senelec des quartiers de Yoff, de la Patte d’Oie  ou encore de Yeumbeul, ainsi que les mairies des deux derniers ont été incendiés, selon le quotidien sénégalais Walf Fadjiri. Les jeunes en colère contre ces délestages, particulièrement longs et fréquents ces trois derniers jours, ont envahi les rues de 15 heures à 21 heures, parfois armés, précise le journal. Des poubelles et véhicules ont également été enflammées, et des barricades érigées à partir de poteaux électriques endommagés, de gravats ou encore de pneus. Plus tôt dans la journée de lundi, des manifestations de colère populaire contre la Sénelec s’étaient également produites à Mbour, ville du littoral située à environ 80 kilomètres au sud de Dakar.

Des heurts ont éclaté entre jeunes et forces de l’ordre, les premiers jetant des pierres et les policiers — certains munis de lance-grenades — répliquant avec des bombes de gaz lacrymogène. Un des manifestants aurait été grièvement blessé à l’œil à Parcelles Assainies, toujours selon le quotidien. Selon le site Sud Online, des policiers lourdement armés, mais cachés sous des habits de civils, ont sévèrement réprimé les émeutes dans les quartiers de Sacré Cœur, Grand Dakar et Baobab. Mêmes informations dans les colonnes du Quotidien, qui affirme même les autorités d’avoir recours à la torture. Et l’organisation de défense des droits de l’Homme Raddho d’appeler le gouvernement du Sénégal au respect de ses engagements internationaux. « La torture est un crime en droit international. Elle fait l’objet d’une interdiction absolue et ne peut être justifiée par aucune circonstance », souligne l’ONG.

Un ras-le-bol général

« Nous n’en pouvons plus. On n’arrive plus à travailler correctement et depuis 2 heures du matin on n’a pas d’électricité. Les tailleurs, les menuisiers, personne ne travaille », a confié un Sénégalais à Sud Online. « Rien ne nous arrêtera si le courant ne revient pas, on n’a pas peur des policiers ni de Wade. On va continuer de descendre dans la rue », a prévenu un autre. Derrière ces motifs de mécontentement, ce peuple d’Afrique de l’Ouest dit sa colère contre la cherté de la vie, mais aussi les inondations ou encore la corruption. Confronté à la première insurrection de cette ampleur depuis son arrivée au pouvoir en 2000, Abdoulaye Wade a dû renoncer la semaine dernière à son projet de créer un poste de vice-président — une mesure considérée comme une manœuvre du président pour pérenniser son fils Karim, déjà « super ministre » d’État, de la Coopération et des Transports, et chargé du quart du budget de l’État, au pouvoir. La réforme prévoyait également l’abaissement de 50% à 25% des suffrages le seuil nécessaire pour être élu président dès le premier tour de scrutin — ce qui aurait pu favoriser sa réélection en 2012, sachant que la Constitution lui interdit en principe de se présenter pour un troisième mandat consécutif, mais qu’il estime qu’il en a le droit, la nouvelle loi fondamentale n’étant entrée en vigueur qu’en 2001.

Leur presse (Marie Desnos, Parismatch.com), 28 juin 2011.

 

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Le ticket de Wade met le feu au Sénégal
Les manifestations ont tourné ce jeudi à l’émeute faisant plusieurs blessés

En voulant imposer son projet de loi instituant « le ticket de l’élection simultanée au suffrage universel du président et du vice-président de la République » et le très contesté « quart bloquant », disposition permettant d’être élu dès le premier tour avec seulement 25% des voix, Abdoulaye Wade a plongé son pays dans le chaos. Un projet de loi finalement abandonné en fin de journée. Reportage.

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En titrant « Le jour de tous les dangers », le quotidien Rewmi ne s’est pas trompé. Des heurts d’une rare violence ont éclaté un peu partout dans le centre-ville de Dakar, mais également à Thiès, Saint-Louis, Louga, Ziguinchor ou Diourbel, ce jeudi alors que les députés examinaient le projet de loi instituant « le ticket présidentiel ». Soumis au Parlement en procédure d’urgence, ce projet de réforme de la Constitution suscite la colère des populations depuis son adoption en conseil des ministres la semaine dernière. Dans sa version initiale, le projet prévoyait « l’élection simultanée au suffrage universel du président et du vice-président de la République » et instaurait un « quart bloquant », permettant au ticket arrivé en tête au premier tour d’être élu directement avec un minimum de 25% des voix. Le projet envisageait également qu’en « cas de démission, d’empêchement définitif ou de décès en cours de mandat », le président de la République serait remplacé par le vice-président qui, en tant que nouveau chef de l’Etat, pourrait nommer et révoquer un nouveau vice-président. Beaucoup soupçonnent le président Wade, 85 ans et candidat à sa propre succession, de vouloir se faire réélire, avec un minimum de voix, pour ensuite céder le fauteuil à son fils, Karim Wade, qui l’accompagnait récemment à Deauville au G8 ou en Libye.

L’opposition et la société civile ont immédiatement réclamé le retrait du projet de loi mais, la majorité présidentielle est restée sourde aux critiques allant même jusqu’à affirmer que ce ticket constituait « une avancée démocratique ». Dans la journée d’hier, des jeunes ont manifesté leur raz-le-bol place de l’Indépendance à Dakar, à Pikine, une banlieue de la capitale, ou à Kaolack dans le centre du pays. Des manifestations sévèrement réprimées. Ce jeudi, c’est pratiquement tout le pays qui a plongé dans la violence. Un bilan reste pour l’instant difficile à établir. L’Agence France-Presse (AFP) décompte au moins six blessés aux abords ou à l’intérieur de l’Assemblée : un gendarme, un policier et quatre manifestants. L’Agence de presse sénégalaise (APS, officielle), rapporte de son côté dix blessés. Mais, ce bilan pourrait s’alourdir et plusieurs médias sénégalais évoquent un mort, tué par balles près du marché Sandaga.

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L’Assemblée nationale en état de siège

Tôt dans la matinée, plusieurs milliers d’opposants à la réforme s’étaient donné rendez-vous devant les grilles de l’Assemblée nationale, où près de 90% des députés appartiennent à la mouvance présidentielle suite au boycott de l’opposition lors des dernières législatives. À leur arrivée, les rares députés issus des rangs de l’opposition ont été acclamés par la foule alors que les députés libéraux étaient conspués. Chargé de propagande du parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir), Farba Senghor, proche parmi les proches de la famille Wade, a lui essuyé des jets de pierre alors qu’il effectuait un « tour d’honneur » de la place Soweto en provoquant la foule le poing brandi. Une attitude qu’il payera cher puisque, plus tard dans la journée, des jeunes survoltés incendieront une de ses maisons et les six véhicules garés devant…

Peu après l’ouverture de la séance plénière, le ministre de la Justice, Cheikh Tidiane Sy, espére sans doute éteindre l’incendie en annonçant le recul du président Wade sur le quart bloquant. Une prise de parole trop tardive, le feu couve déjà. « Je voudrais informer votre auguste Assemblée que le président de la République m’a demandé d’introduire un certain nombre d’amendements qui portent sur les conditions d’éligibilité des tickets lors de l’élection présidentielle, déclare ainsi le ministre aux députés alors que les tirs de gaz lacrymogènes et les canons à eau résonnent déjà à l’extérieur de l’hémicycle. Un amendement porte essentiellement sur le maintien de l’article 33 de notre Constitution. » Un article qui stipule que « nul n’est élu au premier tour s’il n’a obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés » et que « si aucun candidat n’a obtenu la majorité requise, il est procédé à un second tour de scrutin ».

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« Une initiative insensée et dangereuse »

À l’extérieur, les ténors de la principale coalition d’opposition et les leaders de la société civile, unis comme jamais, sont tous là à quelques rares exceptions dont Macky Sall. Moustapha Niasse, Bara Tall, Serigne Mansour Sy Djamil, Abdoulaye Bathily, Amath Dansokho, le parvis de l’Assemblée nationale n’a jamais, si ce n’est peut-être en 1962, était l’enjeu d’une telle lutte dans l’histoire du Sénégal… « Libérez le pays ! », scandent les manifestants à chaque fois qu’arrive un des principaux opposants. « Cette initiative est totalement insensée et dangereuse. C’est un recul de notre démocratie, estime Ousmane Tanor Dieng, le premier secrétaire du parti socialiste. Ce que nous réclamons aujourd’hui, ce n’est plus le retrait de la loi, c’est le retrait d’Abdoulaye Wade lui-même ! » « Au-delà de cette loi inique, le mot d’ordre est de faire dégager Wade », confirme sa camarade Aïssata Tall Sall, maire de Podor. « Honte aux députés qui vont voter cette loi ! », lance de son côté l’historienne Penda Mbow avant de poursuivre : « Aujourd’hui, nous saurons si la démocratie va vivre ou s’éteindra à jamais dans notre pays ». Même Youssou Ndour, très discret d’habitude en ce qui concerne la chose politique, s’est publiquement opposé à ce projet de loi dans un communiqué publié depuis l’étranger en dénonçant « une forfaiture » qui « hypothèque l’avenir du pays ».

Rapidement, les barrières de sécurité cèdent face à la pression de la foule et la manifestation, qui se déroulait jusque-là dans le calme, dégénère. Vers 10h, n’arrivant plus à contenir les manifestants, les forces de l’ordre tentent de les disperser à coups de grenades lacrymogènes. Surchauffée, une partie des manifestants répond par des jets de pierre. Pendant plus d’une heure, les affrontements entre jeunes et policiers anti-émeutes se poursuivent autour de l’Assemblée nationale avant de se propager dans le centre-ville et notamment vers la place de l’Indépendance et le marché Sandaga. Des édifices gouvernementaux sont saccagés dont le ministère de l’Industrie et des mines et celui des Droits humains. La Radio télévision sénégalaise (RTS) fait également les frais de la rage des manifestants. Barrages de fortune, poubelles incendiées, pneus brûlés, carcasses de voiture calcinées, bris de verre, le quartier du Plateau se souviendra longtemps de ce déchaînement de violence.

« Si Wade ne recule pas, il ne pourra plus gouverner ce pays, lâche Abdoulaye, observant incrédule les évènements depuis la porte de son bureau, situé à deux pas de l’Assemblée. Il a vraiment dépassé les limites. » « Je ne peux pas comprendre qu’il cherche à chaque fois à tripatouiller la constitution et à placer son fils, poursuit Léon, un collègue. Trop c’est trop, qu’il nous laisse en paix ! » Militant au PDS depuis 1999, le fonctionnaire avoue avoir « honte d’avoir défendu cet homme » et prédit que « si Wade ne recule pas et ne renonce pas à un 3e mandat, il y aura une révolution à la tunisienne dans ce pays ».

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« Le pouvoir est dans la rue »

Croisé aux abords de l’Assemblée, Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), à l’origine d’une campagne menée par la société civile et intitulée « Touche pas à ma constitution », observe le visage grave que « le pouvoir est dans la rue ». Pour lui, « Wade doit sortir de son silence et s’adresser à la nation ». Peu de temps après, la Raddho informe qu’Alioune Tine « a été blessé et admis aux urgences » à l’hôpital. D’après l’ONG, il se trouvait en compagnie de Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre des Affaires étrangères entré en dissidence, lorsqu’il a été attaqué par des présumés hommes de main d’un responsable du PDS.

Hier déjà dans un communiqué, les États-Unis s’étaient déclarés « préoccupés par le fait qu’une loi constitutionnelle, qui modifierait de façon aussi fondamentale le système utilisé pour élire le président du Sénégal depuis cinquante ans, ait été proposée sans faire l’objet d’un débat approfondi, significatif et ouvert » et confiaient craindre « un affaiblissement des institutions démocratiques ». La France, ancienne puissance coloniale, a elle attendu le début des violences ce jeudi pour se prononcer. « Sur la forme, on peut être surpris qu’une réforme aussi importante, présentée à moins d’un an d’une échéance électorale majeure, n’ait pas été précédée d’une large concertation avec l’ensemble des acteurs politiques du pays », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valéro, sans vouloir faire de commentaire sur le fond de la réforme.

En fin d’après-midi, les députés signifient leur refus de voter le projet de loi et suspendent la séance plénière. Les oreilles rivées à leurs radios et à leurs téléphones portables, les manifestants savourent et commencent à quitter la place Soweto. Vers 18h, Cheikh Tidiane Sy met fin au suspens et annonce le retrait du projet. « Le président a reçu des messages de partout et singulièrement de nos chefs religieux et c’est fort de cela qu’il m’a demandé de retirer ce projet de loi », explique-t-il aux députés. « C’est la victoire du peuple », se félicite dans le hall de l’Assemblée Me El Hadj Diouf, opposé depuis le départ au projet. Certains de ces collègues libéraux applaudissent eux « la sagesse » du chef de l’État qui a su les écouter. Reste à savoir ce que l’intéressé compte maintenant faire.

Leur presse (Simon Maro, Afrik.com), 23 juin 2011.

 

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Face à la colère de la rue, le président sénégalais renonce à réformer la Constitution

Face à la colère de la rue, le président sénégalais, Abdoulaye Wade, a renoncé in extremis, jeudi 23 juin, à son projet controversé de réforme constitutionnelle qui devait assurer son élection et le passage du pouvoir à son fils après son départ, a annoncé aux députés son ministre de la justice, Cheikh Tidiane Sy.

Cette réforme de la Constitution devait abaisser à 25 % le seuil minimum des voix nécessaires au premier tour pour élire un « ticket présidentiel » comprenant un président et un vice-président et ainsi assurer le maintien au pouvoir de Wade père et fils.

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M. Sy a annoncé le retrait de cette mesure aux députés peu après l’ouverture de la séance plénière où elle devait être adoptée. Le président Wade « a pris en considération vos préoccupations » et « a pris bonne note » de toutes les réactions, « il m’a chargé de retirer ce projet de loi », a déclaré le ministre, l’air grave, suscitant des applaudissements nourris. Au même moment, l’hémicycle résonnait de temps à autre de tirs de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre des manifestants qui jetaient des pierres à l’extérieur de l’Assemblée.

Entre un et plusieurs milliers de personnes, selon différentes estimations, avaient pris position devant le portail de l’Assemblée, dans un face à face tendu avec des policiers anti-émeutes. Les affrontements avaient cessé en fin d’après-midi, laissant place à un rassemblement.

UNE DIZAINE DE BLESSÉS

Ces heurts ont fait au moins dix blessés, « dont un officier de police », selon l’Agence de presse sénégalaise. Un journaliste de l’AFP a vu un gendarme en sang, blessé par un projectile. L’ambassade de France avait invité les Français à limiter leurs déplacements en raison « des manifestations de protestation ou de soutien au projet de réforme constitutionnelle » qui « sont à prévoir aujourd’hui, 23 juin, à Dakar comme en province ».

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Jeudi, la France s’est dite « surprise » que cette réforme constitutionnelle « n’ait pas été précédée d’une large concertation ». « Sur la forme, on peut être surpris qu’une réforme aussi importante, présentée à moins d’un an d’une échéance électorale majeure, n’ait pas été précédée d’une large concertation avec l’ensemble des acteurs politiques du pays », a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères français, Bernard Valero, sans vouloir faire de commentaire sur le fond de la réforme.

L’affaire du « ticket présidentiel » a enflammé la rue sénégalaise et diverses composantes de la société : jeunes, syndicats, opposition, société civile… Des manifestations, réprimées, ont eu lieu mercredi dans différentes villes comme Kaolack (Centre), Ziguinchor (Sud) et Dakar. Dans la capitale, des groupes de jeunes avaient été violemment dispersés par les forces de l’ordre, qui ont interpellé un nombre indéterminé de personnes. Parmi celles-ci figurent deux rappeurs, dirigeant le mouvement Y en a marre, engagé contre les « injustices » du régime d’Abdoulaye Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 2000.

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Le chanteur Youssou N’Dour est sorti de sa réserve en dénonçant « une forfaiture » qui « hypothèque l’avenir du pays ». Les États-Unis se sont déclarés « préoccupés », tout comme l’Union européenne, par une réforme qui risque d’« affaiblir les institutions démocratiques du Sénégal ».

Leur presse (Le Monde.fr), 23 juin 2011.

 

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Sénégal : Tensions à Dakar

À la veille de l’examen par l’Assemblée nationale d’un projet de loi visant à élire simultanément à compter de 2012 un président et un vice-président au Sénégal, un texte dénoncé par opposition et société civile, la tension est montée dans les rues de Dakar.

Les rues de Dakar se sont remplies en quelques heures, jeudi après-midi. La tension et les violences ont fait leur apparition malgré les appels au calme d’Abdoulaye Wade, le président sénégalais. Mais ce regain de tension, l’homme en est la cause. À 85 ans, il souhaitait installer son fils Karim, au pouvoir. Comment ? L’Assemblée nationale devait examiner un projet de loi visant à élire simultanément à compter de 2012 un président et un vice-président. Un texte très critiqué par l’opposition. Selon elle et une majeure partie de la société civile, cette nouvelle loi était une manoeuvre du président, au pouvoir depuis 2000 et réélu en 2007 pour cinq ans, de supprimer le second tour en permettant à un candidat d’être élu s’il arrive en tête au premier tour du scrutin avec le quart des suffrages exprimés. Mais ce projet est enterré… ou presque.

Jeudi dans la soirée, le président sénégalais Abdoulaye Wade a renoncé à l’intégralité de son projet de réforme électorale, y compris la disposition prévoyant la création d’un poste de vice-président. L’annonce est venue du ministre de la Justice devant le parlement.

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Une décision qui n’a pas calmé la foule pour autant. La police sénégalaise a  en effet violemment réprimé une manifestation spontanée de jeunes qui protestaient contre ce projet de loi. Des éléments de la police anti-émeutes, avec casques et boucliers, ont dispersé à coups de grenades lacrymogènes un rassemblement de quelques dizaines de personnes sur la Place de l’Indépendance, dans le centre-ville de Dakar. Plusieurs jeunes ont été arrêtés, battus et embarqués dans un car de police vers une destination inconnue.

Ces jeunes s’étaient auparavant attaqués avec des pierres aux cars de la police stationnés sur cette place centrale de la capitale alors que les policiers tentaient de les repousser avec des grenades lacrymogènes. Une conférence de l’opposition et de la société civile qui était organisée à Dakar a dégénéré quand des jeunes ont demandé aux organisateurs de « cesser les paroles et les bavardages pour des actions », a déclaré à la presse Dialo Diop, un responsable de la principale coalition de l’opposition.

De nombreuses personnes auraient été blessées dans les violences dont Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho, ONG). D’après des témoins appartenant à une ONG et selon le Parisien, son véhicule a été attaqué par des individus présumés proches du parti présidentiel. Il a été blessé et hospitalisé. Ce vendredi matin, les rues de Dakar avaient retrouvé le calme.

Leur presse (France Soir), 24 juin 2011.

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Psychogeographical Venice (septembre 1957)

« Je t’enverrai sans doute dans quelques jours l’autre texte à traduire, qui est une explication de la psychogéographie dans l’optique du matérialisme dialectique. Le sujet étant assez ostensiblement délirant, il est bon de le justifier avec des arguments solides, voire même lourds. »

Lettre de Guy Debord à Ralph Rumney, 16 janvier 1957.

 

Préface « pour un livre projeté par Ralph Rumney »

Nous faisons nous-mêmes l’histoire de la culture mais à partir de conditions préexistantes, et non arbitrairement. La civilisation urbaine est une création récente du capitalisme et le climat idéologique particulier au régime bourgeois, dont la culture est en même temps instrument de domination et succédané de religion détruite, en tant que fuite hors du réel, n’a pas encore permis de tirer toutes les conséquences d’un conditionnement d’ensemble fondamentalement nouveau. La nécessité d’une formulation théorique des possibilités qui s’ouvrent, et de celles qui disparaissent, avec cette mutation de notre milieu, se trouve à l’origine de toute recherche expérimentale d’une pratique artistique correspondant au développement productif de ce temps. La psychogéographie est un de ses aspects d’un aménagement de l’ambiance, que l’on commence à appeler situationniste.

À l’issue du XVIIIe siècle la ville de Londres, qui se trouve être la plus avancée dans le processus de concentration industrielle de l’Occident, parvient à un stade de développement qui entraîne un saut qualitatif dans le mode de vie des habitants. C’est à Londres et à cette époque que nous découvrons comme l’acte de naissance, transmis par les moyens de la littérature, d’un ensemble de problèmes qui délimitent le terrain objectif d’un urbanisme passionnel où une sensibilité spécifique fait sa première apparition. L’histoire d’amour de Thomas de Quincey et de la pauvre Ann, fortuitement séparés et se cherchant vainement « à travers l’immense labyrinthe des rues de Londres ; peut-être à quelques pas l’un de l’autre… » marque le moment historique de la prise de conscience d’influences de nature psychogéographique dans le mouvement des passions humaines ; et son importance ne peut être à cet égard comparée qu’à la légende de Tristan, qui date la formation du concept même de l’amour-passion.

La révolution manufacturière à ce moment change toutes les conditions d’existence, et le destin personnel, délié des illusions surnaturelles, simplement défini en France, dans la phase d’expérimentation bourgeoise du pouvoir, comme étant « la politique », se découvre déjà dans l’environnement matériel construit par l’homme et dans les rapports sociaux qui y correspondent.

La condition désespérante faite au plus grand nombre, dans le même temps que s’accroît immensément le pouvoir de l’homme sur la nature, se traduit dès lors dans la culture des novateurs par une contradiction encore plus aiguë entre l’affirmation de possibilités passionnelles supérieures et le règne d’un certain nihilisme. Ces tendances typiques ont encore été tempérées, pour Thomas de Quincey, par le recours à un humanisme classique que les artistes et les poètes du siècle qui suit vont livrer à une démolition de plus en plus radicale. Cependant c’est un indéniable précurseur de la dérive psychogéographique qu’il faut reconnaître dans Thomas de Quincey alors qu’il erre dans Londres, toujours vaguement à la recherche d’Ann et regardant « plusieurs milliers de visages féminins dans l’espérance de rencontrer le sien », durant la période comprise entre 1804 et 1812 : « J’avais coutume le samedi soir, après avoir pris mon opium, de m’égarer au loin, sans m’inquiéter du chemin ni de la distance […] cherchant ambitieusement mon passage au nord-ouest, pour éviter de doubler de nouveau tous les caps et les promontoires que j’avais rencontrés dans mon premier voyage, j’entrais soudainement dans des labyrinthes de ruelles […] J’aurais pu croire parfois que je venais de découvrir, moi le premier, quelques-unes de ces terrae incognitae, et je doutais qu’elles eussent été indiquées sur les cartes modernes de Londres. »

Maintenant, nous considérons la psychogéographie et la dérive comme des disciplines provisoires, méthodiquement définies, pour expérimenter quelques aspects de la construction d’ambiance et des nouveaux comportements situationnistes. Nous pensons tous que la transmission des résultats, même apparemment dérisoires, est le problème capital de la psychogéographie, et que par là seulement elle est en relation avec l’architecture qu’il nous faut inventer. Je crois qu’au moment où nous avons commencé à expérimenter la dérive, cette activité avait pour plusieurs de nous un sens plus directement émouvant. Peut-être existait-il alors une tendance plus irrationnelle, tendance à en attendre la découverte d’une sorte de Grand Passage psychogéographique, au-delà duquel nous eussions atteint la maîtrise d’un jeu nouveau : les aventures de toute notre vie. [Autrement dit, dans le contexte actuel d’aliénation, l’extériorisation des hommes, on le sait, se retourne contre eux. L’art moderne est arrêté par l’atrophie de l’œuvre (impossibilité d’entreprendre une construction étendue, faute de moyens matériels et du fait de l’atomisation des démarches individuelles) et par l’évasion de cette œuvre-fragment (qui est une marchandise). Avec la création d’un nouveau secteur d’action, création finalement illusoire à cause de la pression de tous les autres secteurs, nous ne souhaitions qu’une objectivation ludique pure : nous contempler nous-mêmes dans un monde que nous aurions créé.] Nous avions lieu d’être encouragés par les surprenants changements que la dérive peut déterminer à assez bref délai dans les comportements. Il me semble en tout cas que cet usage passionnel peut ouvrir la voie à une connaissance réellement scientifique, elle-même utilisable pour une expérience situationniste plus étendue, suivant le schème proposé par Asger Jorn, qui a défini la psychogéographie comme « la science-fiction de l’urbanisme », quand il écrit : « Seule l’imagination peut rendre un objet assez intéressant pour qu’il devienne motif d’analyse, et l’analyse le vide de sa force imaginative. Mais la nouvelle combinaison entre l’objet et les résultats de l’analyse peut former la base d’une nouvelle imagination. »

Le développement des forces productives, brisant toutes les structures fixées de la vie sociale, tend à substituer un cadre tridimensionnel au lieu fermé où se limitait dans les formes de civilisations antérieures aussi bien le jeu que tout l’écoulement des passions dans le temps. Correspondant à l’ère réduite des échanges du Moyen Âge, où les hommes et leurs sentiments doivent vivre et finir sur place, la grande vertu féodale est la fidélité. Parmi les antagonismes mortels de la société de la société qui se décompose à présent, l’accélération de notre époque se traduit, sur le plan affectif, par exemple dans le goût de la vitesse en automobile, compensation psychologique d’une lâcheté conformiste acquise dès la jeunesse par réflexes conditionnés ; mais aussi dans le sentiment de la dérive, qu’il faut bien qualifier, pour le moment, de révolutionnaire.

Ainsi les grandes villes de l’industrie ont transformé complètement nos paysages, jusque dans la carte du Tendre. Il s’agit de prendre conscience du rôle des constructeurs du nouveau monde. Les essais de cartes psychogéographiques sont d’abord des guides pour la dérive et, en même temps, une vision nouvelle du paysage — les Corot ou les Turner d’aujourd’hui si l’on veut — encore au stade de l’extrême primitivisme mais où la subjectivité à tendance magique doit céder toujours plus de place à l’établissement collectif de données objectives permettant une réaction constructive sur le décor qui nous est fait. Bien que nous ne soyons pas encore parvenus, à cause de l’insuffisance des moyens dont nous disposons, à une représentation psychogéographique satisfaisante d’une ville, les progrès de cette cartographie sont indéniables, et le critère de vérité dont elle se réclame légitime tout ce qui pourrait paraître, pour l’optique bornée du sens commun, une déformation des plans urbains connus : en géographie la projection de Mercator est un autre exemple de ces déformations utilitaires. Il n’y a pas d’autre réalité, il n’y a pas d’autre réalisme, que la satisfaction de nos désirs.

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Après la publication de résultats partiels des expériences déjà menées à Paris et, dans une moindre mesure, à Londres, par les groupes qui se sont réunis pour constituer, en juillet 1957, une Internationale situationniste, c’est Venise qui fait l’objet du premier ouvrage exhaustif de psychogéographie appliquée à l’urbanisme. Ralph Rumney a choisi délibérément Venise, entre plusieurs zones d’expérimentation d’un intérêt égal, à cause de la résonance sentimentale de cette ville notoirement liée aux émotions les plus arriérées de l’ancienne esthétique. Il est évident que toute intention de scandale nous est étrangère, et que nous ne nous préoccupons, dans le cas de Venise, que de créer un contraste plus nettement instructif. À nos yeux, le scandale est plutôt dans la lenteur du monde, dans le combat de retardement qu’il livre aux forces qui finiront par le changer. Nous pensons bien en venir à des extrémités plus sérieuses que de faciles attentats au bon goût de la bonne société. Ce qui constitue une ambiance situationniste, c’est la destruction préalable de toutes les émotions qui lui sont opposées. Nous qui n’aimons pas de pays, nous aimons notre époque, aussi dure qu’elle doive être. Nous aimons cette époque pour ce qu’on peut en faire.

Cette préface inédite a été écrite par Guy Debord en septembre 1957.
Ralph Rumney devait mener une étude psychogéographique de Venise (Psychogeographical Venice) qui aurait dû paraître en juin 1958.

 

« Nous préparons l’impression de la revue. Il faudrait envoyer vite au moins quelques pages déjà écrites de Psychogeographical Venice, pour que tu figures dans ce premier numéro. »

Lettre de Guy Debord à Ralph Rumney, 27 décembre 1957.

 

« Nous nous avisons soudain que nous n’avons pas de nouvelles de toi depuis assez longtemps ; que tu n’as encore fait aucun réel travail avec nous ; et que, cependant, tu n’hésites pas à faire mention de ta collaboration avec l’Internationale situationniste à propos de ton exposition “apaisée” de Milan.

Nous te trouvons bien sympathique, c’est entendu, mais tu peux penser qu’il n’est pas dans nos habitudes de prolonger longtemps la négligence en certaines affaires, auxquelles tu as choisi, comme nous, d’être mêlé.

Nous allons donc dissiper promptement l’équivoque :

Dans le cas où tu voudrais participer encore à ce que nous faisons, il te suffira de nous envoyer avant la fin du mois de mars

1° — Le texte destiné à notre revue, qui est sous presse.

2° — Une relation satisfaisante sur tes activités dans ces derniers mois.

Après le 31 mars, c’est inutile : la revue indiquera précisément les participants à notre action. »

Lettre d’Asger Jorn et Guy Debord à Ralph Rumney, 13 mars 1958.

 

« Nous avons envoyé un petit ultimatum à Rumney, le sommant de donner des nouvelles satisfaisantes de son activité, et de nous faire parvenir le texte promis pour la revue, avant le 31 mars, faute de quoi nous ne le considérerions plus comme étant des nôtres. »

Lettre de Guy Debord à Pinot Gallizio, 14 mars 1958.

 

« Ralph Rumney a répondu gentiment que ses travaux ménagers, et ses ennuis avec Pegeen, l’empêchaient de collaborer effectivement avec nous mais qu’il espérait que, peut-être, plus tard, cela irait mieux. Par conséquent Rumney n’a plus rien de commun avec les situationnistes, et nous le notifierons officiellement dans notre revue.»

Lettre de Guy Debord à Pinot Gallizio, 4 avril 1958.

 

Venise a vaincu Ralph Rumney

Le situationniste britannique Ralph Rumney qui avait mené dès le printemps de 1957 quelques reconnaissances psychogéographiques dans Venise, s’était ultérieurement fixé pour but l’exploration systématique de cette agglomération, et espérait pouvoir en présenter un compte rendu exhaustif autour de juin 1958 (cf. une annonce du numéro 29 de Potlatch). L’entreprise se développa d’abord favorablement. Rumney, qui était parvenu à établir les premiers éléments d’un plan de Venise dont la technique de notation surpassait nettement toute la cartographie psychogéographique antérieure, faisait part à ses camarades de ses découvertes, de ses premières conclusions, de ses espoirs. Vers le mois de janvier 1958, les nouvelles devinrent mauvaises. Rumney, aux prises avec des difficultés sans nombre, de plus en plus attaché par le milieu qu’il avait essayé de traverser, devait abandonner l’une après l’autre ses lignes de recherches et, pour finir, comme il nous le communiquait par son émouvant message du 20 mars, se voyait ramené à une position purement statique.

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Les anciens explorateurs ont connu un pourcentage élevé de pertes au prix duquel on est parvenu à la connaissance d’une géographie objective. Il fallait s’attendre à voir des victimes parmi les nouveaux chercheurs, explorateurs de l’espace social et de ses modes d’emploi. Les embûches sont d’un autre genre, comme l’enjeu est d’une autre nature : il s’agit de parvenir à un usage passionnant de la vie. On se heurte naturellement à toutes les défenses d’un monde de l’ennui. Rumney vient donc de disparaître, et son père n’est pas encore parti à sa recherche. Voilà que la jungle vénitienne a été la plus forte, et qu’elle se referme sur un jeune homme, plein de vie et de promesses, qui se perd, qui se dissout parmi nos multiples souvenirs.

Internationale situationniste no 1, juin 1958.

 

« Ce que vous me dites de Ralph confirme aussi ce que nous en pensions : le pauvre garçon est fini. »

Lettre de Guy Debord à Pinot Gallizio et Giors Melanotte, 16 juin 1958.

 

« L’ex-situationniste anglais Ralph Rumney se refusant à comprendre le caractère définitif de son exclusion, annoncée dans notre précédent numéro, nous sommes obligés de rappeler qu’il nous paraît devenu complètement inintéressant, tant par ses idées que par sa vie. Ce qu’il pourrait publier, sur la psychogéographie ou sur tout autre sujet, dans la revue Ark ou ailleurs, et quelque usage qu’il veuille faire du nom de certains de nous, ne saurait aucunement concerner l’I.S. »

« Renseignements situationnistes », I.S. no 2, décembre 1958.

 

The Leaning Tower of Venice

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Ark no 24, automne 1959.

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Vive la lutte des harragas !

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Indymedia Paris, 28 juin 2011.

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[Lille] « La Brique » en procès ! Soutenez la presse libre !

Voilà une bonne occasion de balancer quelques titres de presse d’enquêtes et critiques sociales et autres cultures de l’ombre, qu’il faut absolument exiger à vos libraires et kiosquiers :

Dans tout le pays il y a le mensuel CQFD, le bimestriel Article 11, le trimestriel Offensive, le mensuel Courant Alternatif, la revue itinérante Z, le mensuel le Fakir, le journal anti-carcéral L’Envolée, la revue Timult, la revue Nous Autres, le fanzine Barricata ;
À Grenoble l’aléatoire mais goûtu Postillon ;
À Lille le bimestriel La Brique ;
Dans le Limousin l’aléatoire mais farouche La vache qui, le journal Creuse-Citron ;
À Paris le fanzine Chéribibi.

Il y en a bien d’autres à découvrir dans vos villes et campagnes. À bas la presse aux ordres !!!

Liste de discussion du réseau Résistons Ensemble, 27 juin 2011.

 

« La Brique » en procès ! Soutenez la presse libre !

Le 29 juin 2011 à 14h, le chroniqueur judiciaire de La Voix du Nord, Frédérick Lecluyse, nous envoie devant le TGI. On l’aurait « diffamé » en montrant du doigt son « humour douteux » et le grand cas qu’il fait des origines ethniques des personnes mises en cause ou envoyées en taule.

Il nous réclame 1 euro pour l’atteinte à son « image », son « honneur » et sa « considération ». Mais son avocat nous demande 5000 euros et la publication payante du jugement dans La Voix et Nord Éclair (au maximum 3000 euros par publication). De quoi mettre la tête sous l’eau de notre vilain petit canard.

Également, le Syndicat national des journalistes (SNJ) se porte partie civile dans l’affaire pour défendre les intérêts de leur vilaine petite corporation. Avec leur avocat, ils réclament 2000 euros.

Ne laissons pas enfermer la critique sociale dans le huis-clos des salles d’audience. Au TGI, ils sont chez eux. Alors venez nombreux défendre la presse indépendante, sans pub et sans pitié.

Le collectif de La Brique

Indymedia Paris, 21 juin 2011.

 

Pour une idée plus précise de ce qu’on appelle la « racialisation » des faits divers par M. Lecluyse, jetez un œil (rapide il vaut mieux) à ses chroniques en lien ici :

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Metropole_Lilloise/actualite/Secteur_Metropole_Lilloise/2011/04/26/article_lille-il-etait-interdit-de-sejour-en-fra.shtml

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Metropole_Lilloise/actualite/Secteur_Metropole_Lilloise/2011/06/06/article_deux-roumains-condamnes-pour-vol-la-mise.shtml

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Metropole_Lilloise/actualite/Secteur_Metropole_Lilloise/2009/10/23/article_un-trafic-de-cartes-de-credit-au-gout-bu.shtml

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Metropole_Lilloise/actualite/Secteur_Metropole_Lilloise/2009/06/25/article_hellemmes-un-couteau-suisse-dans-un-blac.shtml

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Metropole_Lilloise/actualite/Secteur_Metropole_Lilloise/2010/04/10/article_lille-conte-d-afrique-au-service-des-per.shtml

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Metropole_Lilloise/actualite/Secteur_Metropole_Lilloise/2010/06/04/article_lille-prison-ferme-pour-le-roumain-multi.shtml

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Metropole_Lilloise/actualite/Secteur_Metropole_Lilloise/2009/11/26/article_insultes-et-menaces-contre-les-policiers.shtml

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Metropole_Lilloise/actualite/Secteur_Metropole_Lilloise/2010/11/08/article_lille-quand-les-deux-freres-font-l-impai.shtml

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Metropole_Lilloise/actualite/Secteur_Metropole_Lilloise/2010/10/05/article_roubaix-pas-de-pitie-pour-les-deux-petit.shtml

 

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Collectif brestois anti-sécuritaire contre les RFID

Refusons d’être pucés comme du bétail
Non à la carte à puce « Korrigo »

Le Collectif brestois anti-sécuritaire (ex collectif 29 contre la loi Loppsi 2) souhaite alerter la population et interpeller les élus sur les risques liberticides et discriminatoires concernant le projet de BMO et de Kéolis de mettre en place un système de billettique utilisant des cartes à puces RFID dans le réseau des transports de la communauté urbaine de Brest.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1309195655.jpgLes puces RFID sont de minuscules étiquettes électroniques lisibles à distance. Elles sont de plus en plus utilisées pour tracer les produits de consommation et les animaux. Utilisées par les opérateurs de transport public, les puces RFID peuvent contenir des données personnelles rattachées au nom de l’abonné (nom, prénom, adresse, mail, numéro de téléphone, photo…). Avec l’utilisation de cartes nominatives, la date, l’heure et le lieu des trois dernières validations (qui, quand, où) des usagers seront enregistrées en temps réel par Kéolis.

L’utilisation de la carte à puce nominative porte atteinte au principe d’aller et venir anonymement. Même à jour d’abonnement, l’usager aura désormais l’obligation de « valider » son titre de transport devant les bornes de contact lors de chaque trajet sous peine d’amende. Porter atteinte à sa propre vie privée devrait-il être demain la règle à Brest pour les usagers des transports publics ?

Pratiques douteuses

Si aujourd’hui les opérateurs de transport public proposent aux usagers des cartes anonymes, le Collectif brestois anti-sécuritaire note que dans la pratique tout est fait pour inciter les usagers à souscrire à un abonnement nominatif permettant le traçage des voyageurs. À plusieurs reprises la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés) a mis en avant les pratiques douteuses des opérateurs de transport en commun en ce qui concerne la vente de cartes de transport munies de puce RFID : manque d’information sur les passes anonymes, absence de véritable choix pour l’usager entre des déplacements anonymes ou nominatifs, instauration d’un coût supplémentaire pour obtenir un titre de transport anonyme.

Dans son avertissement adressé à Kéolis Rennes (STAR) en janvier 2009, la CNIL a constaté que de 2006 à 2008, « 53 passes anonymes ont été vendus pour 186’650 passes nominatifs » et que « pour un utilisateur régulier, le passe anonyme revient donc, selon son âge, entre 2,5 et 4 fois le prix d’un abonnement nominatif » !

Discriminations tarifaires

Le Collectif brestois anti-sécuritaire trouve inadmissible que les usagers bénéficiant de tarifs réduits et sociaux (étudiants, retraités, chômeurs…) soient demain contraints d’acheter un passe nominatif pour conserver leur avantage tarifaire. Par ailleurs, les salariés bénéficiant d’un remboursement intégral ou partiel de leur titre de transport par leur employeur seront contraints à l’acquisition d’un passe nominatif. Pour conserver leur droit à se déplacer anonymement, ces catégories d’usagers n’auront pas d’autre choix que de renoncer à leur avantage tarifaire et devront payer leur titre de transport plein pot ! L’impossibilité pour l’usager de souscrire un abonnement anonyme avec un titre hebdomadaire, mensuel ou annuel apparaît contradictoire avec la liberté de choix.

Un traçage régional en perspective

En Bretagne, les cartes à puces RFID devraient être mises en place à Quimper fin 2011, à Lorient et à Brest courant 2012. Les villes de Saint-Malo, Vannes et Saint-Brieuc réfléchissent à la mise en place de ce système de billettique. L’objectif à terme pour les collectivités territoriales et Kéolis est de pucer les cartes de transport pour toute la région : bus, tram, métro, TER. La Bretagne, désormais le laboratoire de l’acceptation de la société de surveillance généralisée ?

Collectif brestois anti-sécuritaire (contact), 27 juin 2011.

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Chasse à l’étranger partout : le calvaire des sans-papiers au Gabon

Décès de clandestins au Gabon : enquête ouverte, gendarmes suspendus

Une enquête sur les conditions de détention des trois immigrés décédés le 16 juin à Bitam (Gabon) et leurs codétenus a été ouverte par la gendarmerie qui a relevé 3 officiers supérieurs de leurs fonctions, a annoncé dimanche le ministère de la Défense gabonais.

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Un immigrant au Gabon, le 18 juin 2011, montre une photo représentant selon lui le corps d’un de ses camarades tués par l’armée.

 

« Suite à l’incarcération d’une vingtaine d’immigrés clandestins et au décès de trois d’entre eux (…) à Bitam, une enquête vient d’être ouverte par la gendarmerie nationale pour déterminer les conditions dans lesquelles ces personnes ont été détenues », affirme un communiqué.

« Par mesures conservatoires, le lieutenant major Christian Ombango, commandant de la gendarmerie de Bitam, l’adjudant chef major Séraphin Menié Mezeng, commandant adjoint et l’adjudant chef Nicaise Benga José, commandant de brigade Bitam-centre, ont été relevé de leurs fonctions, à compter du 23 juin 2011 », selon le texte.

« Un rapport d’enquête devra être rendu dans les prochains jours », conclut le communiqué.

Des immigrés clandestins ouest-africains ont affirmé à l’AFP avoir été enfermés dans une cellule bondée, battus et victimes de traitements humiliants. « On a passé deux jours et deux nuits (en cellule). Il n’y avait pas à boire, pas à manger (…) On dormait dans les excréments, les gens ne respiraient pas bien », a expliqué l’un d’eux.

Un autre immigré, également sous perfusion, a expliqué avoir été détenu avec 22 personnes dans une petite cellule : « On dormait dans (les excréments), il n’y avait pas de fenêtre. Ils (les gendarmes) disaient vous n’avez qu’à mourir dedans. (…) Les gens buvaient leur urine. »

Dans deux communiqués publiés le 16 et le 19 juin, le gouvernement estimait que les trois clandestins, interpellés avec 17 autres étrangers en situation irrégulière, étaient décédés des suites d’une épidémie et non de leurs conditions de détention.

Le directeur du cabinet du ministre de la Défense, Rufin Pacome Ondzounga, avait affirmé dimanche 19 que leur détention s’était passée « dans les normes » et avait parlé de « désinformation de la presse ».

Leur presse (Agence Faut Payer), 26 juin 2011.

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[Notre-Dame-des-Landes] Des huissiers dans la prairie…

24 juin 2011, réveil sous escorte policière dans la zone concernée par l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44). Trois convois de 5-6 voitures de flics accompagnent huissiers et serruriers et sillonnent la ZAD, ordonnance sur requête du tribunal d’instance sous le bras. Le dispositif est complété par 6 camions de gendarmes mobiles stationnés dans le bourg de Notre-Dame, au cas où… Dès 8 heures du matin et jusqu’en milieu de journée, les huissiers pénètrent dans les lieux « aux fins d’interpeller les occupant-e-s sur leur identité » et/ou constater des occupations. Tout cela bien sûr, pour engager les procédures juridiques en vue des expulsions. Bien renseignés sur la géographie des lieux occupés, certaines maisons d’habitant-e-s locataires ont également été visitées ! Au total, ce sont environ 13 lieux occupés qui ont reçu la visite matinale d’un huissier.

Cette petite visite était orchestrée par la société Aéroport du Grand Ouest (AGO-Vinci) — une tentacule du groupe Vinci — qui vient tout juste d’être mandatée par le Conseil Général de Loire-Atlantique pour la gestion et l’administration des biens immobiliers et fonciers sur la ZAD. Comme la dite convention n’indique pas que les biens concédés le soient « libres d’occupants », c’est donc AGO-Vinci qui aura la joie de faire le ménage.  Sans pour autant spéculer sur les délais de potentielles expulsions, il semble logique que AGO-Vinci enclenche les processus administratifs pour se doter des moyens légaux et se donner la possibilité d’expulser la ZAD quand bon lui semblera. Plus facile à dire qu’à faire…

Des occupant-e-s de la ZAD, 27 juin 2011.

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Assaut policier à Chiomonte (Val Susa)

 

Gros déploiement de policiers à Chiomonte où l’assaut a été donné ce matin (lundi) à 8 heures. Une dure riposte des No TAV. À suivre en direct sur radio Blackout (Torino) et via Indymedia Piemonte.


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I contatti per seguire Radio blackout in streaming e per leggere gli aggiornamenti via Facebook

Il sito di Radio Blackout per ora è momentaneamente inagibile, per chi volesse ascoltare la radio in streaming i contatti sono:

http://stream.radioblackout.org/blackout-low.mp3
http://nerostream.net:8000/blackout-low.mp3
http://stream.teknusi.org:8000/blackout-low.mp3

Gli aggiornamenti vengono rilasciati sul facebook di blackout:

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Affrontements et lacrymogènes en Val de Suse : les forces de l’ordre investissent le presidio No TAV, les manifestants fuient dans les bois

Scontri e fumogeni in Val di Susa: le forze dell’ordine raggiungono il presidio No Tav, manifestanti in fuga nei boschi. La cronaca in diretta

Ore 9.35 – Le forze dell’ordine, due ore dopo avere forzato il primo sbarramento, sono arrivate sul piazzale della Maddalena di Chiomonte dove fino a poco prima c’erano centinaia di No Tav e hanno occupato l’area. I manifestanti si sono rifugiati nei boschi e di tanto in tanto esplodono grossi petardi.

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Ore 8.50 – Un corteo di mezzi della polizia e dei carabinieri sta avanzando dal blocco della centrale elettrica, rimuovendo mano a mano i blocchi stradali allestiti dai No Tav (in tutto una quindicina). Il corteo è preceduto dalla scavatrice e da poliziotti in assetto anti-sommossa. Non si ferma intanto il tam-tam del movimento in tutta la valle. A quanto si apprende starebbero confluendo a Chiomonte manifestanti da tutta la valle di Susa.

Sul ponte sul torrente Clarea alcuni attivisti No Tav gridano «vergogna vergogna», all’indirizzo delle forze dell’ordine e dei mezzi che devono allestire i cantieri. Dal presidio è giunta inoltre una richiesta di soccorso per un trentenne di nome Umberto che oggi avrebbe dovuto essere operato al cuore ma che voleva essere presente al momento dello sgombero del presidio di Chiomonte: a quanto si apprende ha solo a disposizione ormai l’ossigeno.
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Ore 8.15 – Lo scontro tra forze dell’ordine — che scortano i mezzi deputati ad aprire i cantieri dell’alta velocità Torino-Lione — e i manifestanti No Tav in Val di Susa è cominciato.

Gli agenti hanno sfondato stamattina la barricata eretta dai manifestanti alla centrale idroelettrica di Chiomonte (in provincia di Torino), mentre sono stati lanciati anche alcuni lacrimogeni.

I mezzi, scortati dalla polizia, sono arrivati in paese intorno alle 6 del mattino: all’alba una lunga colonna di veicoli delle forze dell’ordine e delle ditte incaricate di aprire i cantieri è stata avvistata in avvicinamento verso Chiomonte, dove già alle 4,30 presso il presidio No Tav era scattato l’allarme. Il segnale prestabilito di preallerta era costituito dal lancio di fuochi di artificio. Palpabile la tensione, con insulti da parte dei manifestanti all’indirizzo degli operai.

Nel frattempo, a quanto riferisce l’agenzia Tmnews, le forze dell’ordine hanno fatto irruzione anche dalla parte di Giaglione e il presidio dei No Tav è stato attaccato con idranti dei vigili del fuoco.

Intanto ieri sera circa tremila persone a Chiomonte hanno partecipato a una fiaccolata pacifica per esprimere il loro dissenso verso la partenza del cantiere per il tunnel della Maddalena, propedeutico ai lavori della Torino – Lione. Il lungo serpentone di fiaccole è partito dalla stazione della cittadina per poi confluire verso il presidio dei No Tav. In testa al corteo, composto anche da famiglie con bambini e anziani, c’era la statua della madonna del Rocciamelone. Al presidio, presso un pilone votivo, si sono poi fermate molte persone per tenere una veglia di preghiera e attendere lo sgombero annunciato.

Leur presse (Il Sole – 24 Ore), 27 juin 2011.

 

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27 blessés du côté policier

Tav: 27 feriti tra le forze dell’ordine a Chiomonte

Al momento ci sarebbero 27 feriti tra le forze dell’ordine impegnate nei tafferugli con i manifestanti durante l’intervento alla Maddalena di Chiomonte per installare il cantiere per la Torino- Lione. A quanto si apprende da fonti della Questura sarebbero 25 gli agenti della polizia feriti con conusioni varie, di cui cinque trasportati in ospedale a Torino. Ci sarebbero poi un militare della Guardia di finanza medicato sul posto e un carabiniere che ha riportato delle bruciature sul volto, anche lui medicato sul posto. Tutti i feriti al momento non risultano in gravi condizioni.

Leur presse (Adnkronos), 27 juin 2011.

 

Les opposants italiens au TGV Lyon-Turin ne désarment pas

Des affrontements ont eu lieu lundi matin dans le val de Suse au moment où les travaux reprenaient.

Des affrontements ont eu lieu lundi matin dans le val de Suse, dans le nord de l’Italie, entre des manifestants s’opposant au percement d’un tunnel de la future ligne à grande vitesse Lyon-Turin et les forces de l’ordre, a-t-on appris auprès du responsable du projet. « Les forces de l’ordre sont arrivées à 5 heures pour créer les conditions pour l’ouverture du chantier. Vers 7 heures, une partie des opposants ont commencé à attaquer la police de manière assez violente et la police a répondu en chargeant », a affirmé Mario Virano, commissaire gouvernemental en charge de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin. « La situation est assez difficile sur le terrain », a-t-il ajouté.

Les « No Tav », nom des opposants à cette ligne ferroviaire, ont disposé des obstacles sur les routes permettant d’accéder au lieu du chantier et ont monté plusieurs campements afin d’empêcher le démarrage des travaux, a encore indiqué Mario Virano. Dimanche soir, quelque 2000 manifestants s’étaient rassemblés pour un défilé aux flambeaux dans le val de Suse afin de manifester leur opposition au chantier. Un responsable des opposants à la ligne ferroviaire n’était pas joignable dans l’immédiat par téléphone.

Subventions

Ce chantier, qui prévoit le creusement d’une descenderie à Chiomonte, dans la zone de la Maddalena, doit démarrer avant la fin du mois de juin, faute de quoi une partie des subventions européennes à la ligne Lyon-Turin ne sera pas versée. Dimanche, le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni avait assuré que le chantier allait démarrer « d’ici le 30 juin ». « Le projet va se faire. Si ce n’était pas le cas, nous dirions adieu aux centaines de millions de subventions européennes, mais surtout aux connexions avec l’Europe, et ainsi nous dirions adieu à l’avenir », a-t-il mis en garde.

La France et l’Italie ont signé en 2001 un accord pour la construction de la ligne de TGV Lyon-Turin, jugée stratégique pour le réseau européen. Elle raccourcira le trajet entre Paris et Milan à 4 heures, contre 7, mais elle suscite une forte opposition dans le val de Suse. Son coût total est estimé à plus de 15 milliards d’euros, dont une partie financée par l’UE. Le creusement de l’ouvrage principal, un tunnel de 58 km de long dont 12 km en Italie, doit démarrer en 2013 pour une mise en service vers 2023.

Leur presse (LePoint.fr), 27 juin 2011.

 

Le ministre de l’Intérieur Maroni : « Les travaux pour le TAV doivent commencer, et commenceront »

Le ministre de l’Intérieur italien Roberto Maroni [appartenant à la Ligue du Nord, ndt] n’a pas de doutes : les travaux pour le TAV commenceront sans délai. « Le chantier débute le 30 juin], et l’œuvre se fait, sinon nous dirons adieu aux centaines de milions d’euros de contributions de l’Union Européenne, mais surtout aux liaisons avec l’Europe, et donc nous dirons adieu au futur », a dit Maroni dans un entretien au journal La Padania [organe du parti Lega Nord, ndt].

« Je ne crois pas que les gens qui s’opposent réussiront à arrêter le chantier, ils ne pourront pas le faire, parce que cela reviendrait à causer de très graves torts, aux générations futures surtout, cela voudrait dire, comme il a été calculé, faire perdre deux points de PIB au Piémont », dit Maroni. Aux critiques de type écologiste, Maroni réplique : « On a tout fait, un observatoire a été ouvert, toutes les évaluations nécessaires ont été faites », rassure le ministre. « Néanmoins il y a eu un refus de principe qui ne peut pas être accepté. »

Plus sévèrement le vice-ministre des Infrastructures Roberto Castelli [appartenant aussi à la Ligue du Nord, ndt] s’exprime lui aussi dans La Padania. Castelli définit les raisons adoptées par les No-TAV  comme « des conneries ». « Ce sont les mêmes radotages que ceux des écologistes à propos de n’importe quelle œuvre publique. » En réalité, soutient-il, « les derniers irréductibles restés s’en fichent du TAV. C’est devenu le prétexte pour une compétition contre l’État. Partisans contre État nazi : ils sont désormais hors de la réalité. » Sans le TAV, avertit Castelli, l’Italie serait « coupée des grands trafics internationaux. Sans compter les pertes dans la guerre contre le chômage, qui se mesureraient par centaines de milliers de postes. Chaque milliard dépensé — souligne le ministre — produit 20 mille postes de travail. »

Dans l’article « Les extrémistes les plus durs arrivent pour provoquer des affrontements violents », le journal parle de certains « rapports en possession du ministère de l’Intérieur » selon lesquels on apprend que « les No-TAV ont activé une série d’initiatives pour contrecarrer l’arrivée sur place des forces de l’ordre et le début des travaux ». « On voit avec évidence une grosse mobilisation des centres sociaux les plus durs de la constellation insurrectionaliste nationale, prêts à soutenir la bataille du Val de Suse avec des actions dures et violentes. » Les contestataires auraient planifié l’utilisation de « sentinelles » et  de « caméras », et auraient planifié « le bloquage préventif des artères routières » pour entraver les déplacements des forces de l’ordre. Toujours selon les informations en possesion du ministère, continue l’article, « ce n’est pas exclu que les No-TAV puissent créer des désordres y compris à Turin avec l’objectif d’y attirer la police pour réduire l’impact des forces de l’ordre dans la vallée ».

Traduit de l’italien – Leur presse (La Repubblica), 26 juin 2011.

 

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Italie (Piémont) : Appel de la République Libre de la Maddalena NoTAV

Depuis environ un mois, en Val de Suse, est née et vit la République Libre de la Maddalena. Beaucoup plus qu’un rassemblement mis en place pour empêcher la réalisation du chantier pour le tunnel exploratif fonctionnel au TAV Turin-Lyon. Un territoire libéré, qui n’apparaît sur aucune carte du consensus. Un territoire dans lequel les gendarmes et la police ne rentrent pas. Dans lequel on partage de la bouffe, des débats, de la musique et la construction des barricades. Un espace soustrait à la souveraineté de l’État. Un espace dans lequel on vit mieux que dans les petites cellules métropolitaines, dans la réclusion domestique devant la télé, dans les rues vides de rencontres et fourmillantes de marchandises. Le Progrès nous y avons déjà goûté, et ça ne nous a pas plu. Au sein de cette République Libre, qui s’agrandit d’une barricade à l’autre, se renouvellent la fraternité, la proximité, la communauté des Alpes rebelles. La lutte contre le TAV c’est, de fait, la lutte contre toute la classe dominante qui le veut, le défend, l’impose. Elle est en voie de devenir la lutte de l’union contre l’État.

Nous invitons les amants de la liberté à nous rejoindre. Contre le TAV. Pour défendre un territoire libéré, au risque d’en être expulsés dès dimanche 26 juin. C’est l’heure !

Des camarades de la République Libre de la Maddalena

Traduit de l’italien (Informa-Azione), 24 juin 2011.

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[Milan] Tract de solidarité avec Mattia et Federico, incarcérés pour transport d’engin incendiaire

La fascination du diable qui se fume une cigarette

« La bicyclette est un véhicule à propulsion musculaire humaine, constituée d’un cadre auquel sont reliées deux roues alignées, une derrière et l’autre devant, et doté d’un système mécanique pour la transmission de la puissance à la roue motrice. »

Qui sait quelle autre puissance avaient dans leur corps nos deux compagnons qui, la nuit du 14 au 15 juin, ont été arrêtés dans la zone de Lambrate à Milan ?
Certainement celle de l’individu en révolte.

Mattia et Fede, anarchistes, ont soudain vu leur route être barrée par une patrouille de la Polfer [la police des chemins de fer], pendant qu’ils donnaient libre cours à la propulsion développée par leurs jambes sur les pédales de leur vélocipède.

Sans papiers sur eux, ils sont emmenés au comissariat pour identification et, lors de leur fouille, les keufs trouvent dans le sac de Mattia des Zip, des allumettes et une cigarette assemblés ensemble. De là, les keufs procèdent à une perquisition au domicile de Mattia, où sont retrouvés des objets, certes pas illégaux [des feux d’artifice en vente libre, de l’essence dans un jerricane, une perruque et une cagoule, selon les journaux, Ndt].

Au-delà de l’usage qu’un ou les deux compagnons entendaient avoir de ce sympathique assemblage, notre solidarité va à eux, et à tous ceux qui chaque jour se mettent en jeu en luttant contre l’État, ses nocivités, contre toute hiérarchie et pour la libération humaine et animale. Notre dégoût va en revanche à ceux qui, comme les organes de presse, décrivent les deux cyclistes comme des idiots de base.

Dans des moments comme celui-ci, où des dizaines de compagnonNEs sont incarcérés, et autant d’autres soumis à des contrôles judiciaires ou mis en examen, il est important d’agir pour faire entendre notre solidarité.

À chacun de choisir comment utiliser cette arme.

Des anarcho-cyclistes solidaires, 16 juin 2011

Pour leur écrire :

Mattia Petit / Federico Buono
Piazza Filangieri, 2
20123 Milano

Traduit de l’italien – Brèves du désordre, 20 juin 2011.

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[Belgique] Ils cherchent des mouchards ; ils ne trouveront que des mollards

 

Ces dernières semaines, plusieurs compagnons ont été approchés ou appelés par des types douteux qui leur proposaient sans détours de filer des informations sur le mouvement anarchiste et qui cherchaient à les faire chanter. Il n’est dès lors pas exclu que cela fasse déjà un bon moment que les chiens de garde de l’État cherchent à recruter des mouchards.

Nous n’avons jamais été dupes quant au fait que notre lutte contre toute autorité serait facile ; que nous ne rencontrerions pas d’obstacles répressifs sur nos chemins. Par ailleurs, nous n’avons jamais cru non plus que l’État se la jouait et se la jouerait fair-play. L’actuelle quête de mouchards, le sale chantage qu’ils emploient pour faire pressions sur des compagnons, les pauvres intrusions dans les maisons des compagnons pour y installer des appareils d’écoute et de vidéosurveillance cachés, les lâches tabassages de compagnons menottés dans les cellules des commissariats : voilà donc un chemin qu’ils sont en train d’explorer pour essayer de briser le mouvement des ennemis de toute autorité.

Ces pratiques sont à l’image des mécanismes qui traversent l’ensemble de la société. Du chantage salarial à la menace de la prison, de la mentalité — malheureusement trop répandue — de balance à la lutte des places pour gravir les barreaux de l’échelle sociale. Les actuelles tentatives d’intimidation sont donc à la hauteur de cette société que nous combattons, et elles ne provoquent qu’une seule chose chez nous : un profond raclement de gorge pour leur cracher à la gueule.

De tous temps et en tous lieux, les activités des anarchistes et des antiautoritaires, aussi modestes soient-elles, ont attiré l’attention malveillante de l’État, même en Belgique. Les possibilités que nos révoltes rencontrent celles des autres rebelles de cette société leur foutent les nerfs. La diffusion d’idées séditieuses et éprises de liberté dans un climat social toujours plus instable leur paraît chaque jour plus intolérable ; la multiplicité de l’action directe, de l’auto-organisation et des pratiques d’attaques incontrôlables et diffuses échappe à leur emprise pacificatrice. Alors ce n’est pas une coïncidence s’ils n’ont pas seulement recours à des lourdes peines de prison, mais qu’ils essayent aussi de créer des fausses divisions et autres séparations (« les bons » et « les méchants » ; les « coupables » et les « innocents ») pour tenter de restreindre la diversité et la richesse des pratiques et des angles d’attaque et couper les liens de solidarité et de complicité.

On ne le répétera jamais assez : soutenons-nous les uns les autres via une attitude d’insoumission totale et de non-collaboration face à la justice, à ses limiers et à ses amis-journaleux. Il n’y a rien à leur dire, il n’y a rien à discuter avec eux. Ils sont passés maîtres dans l’art d’utiliser et d’abuser tout ce que tu dis à des fins répressives. Il est important de faire gaffe à ce que personne ne se retrouve seul face à une horde de ces chiens de garde, face à d’éventuels chantages et menaces, face à l’intimidation judiciaire. Continuer à prendre nous-mêmes l’initiative ; continuer à déterminer nous-mêmes ce dont nous voulons discuter et comment nous voulons lutter, aussi en des périodes de menace répressive plus intense, est la réponse la plus forte que nous puissions donner. Il n’y a pas à rechercher ou à accepter le dialogue avec le Pouvoir et ses sbires ; le mutisme des rebelles face au pouvoir et le fait de maintenir ouvert ou conquérir l’espace de discussion libre avec d’autres révoltés et mécontents sont certainement des lignes de défense très fortes.

En aucun cas, nous ne devrions perdre le nord à la vue des manœuvres répressives. Ces manœuvres étaient de toute façon déjà en cours. Que ce soit contre des antiautoritaires ou contre d’autres rebelles (n’oublions pas par exemple ces réfractaires du système qui se retrouvent déjà derrière les barreaux, voire en isolement). Et ces manœuvres existeront aussi longtemps que l’État restera debout. Notre attention devrait continuer à aller vers ce qui nous préoccupe vraiment : répandre les idées anarchistes et antiautoritaires, soutenir et développer des expériences d’auto-organisation et d’action directe, jeter de l’huile sur le feu des troubles sociaux — chacun.e à sa manière et selon sa propre cohérence antiautoritaire. Voilà pourquoi nous sommes des rebelles, des anarchistes, des insoumis à toute autorité ; voilà pourquoi nous serons toujours sur le pied de guerre avec cette société, ses institutions, ses représentants, ses protecteurs.

Aucune collaboration avec la Justice et le Pouvoir !
Aucun dialogue avec les chiens de garde de cette société putride !
Pour la révolte, la solidarité et l’anarchie !

Des ennemis de toute autorité
De partout, juin 2011

Indymedia Bruxelles, 25 juin 2011.

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Parution de la seconde édition du Guide d’autodéfense numérique

La seconde édition du Guide d’autodéfense numérique, mise à jour et augmentée, vient de paraître. Cet ouvrage vise à présenter l’« absence d’intimité » du monde numérique et des méthodes pour ajuster ses pratiques en conséquence.

Il y a un an, paraissait le premier tome du Guide d’autodéfense numérique — premiers pas sur la place publique de cette aventure souhaitant diffuser savoirs et savoirs-faire, face aux impacts du monde numérique sur nos vies. Ce premier volume se consacrait aux questions relatives aux ordinateurs « hors connexions », remettant à plus tard les problématiques de la mise en réseau.

Alors que le deuxième tome se fait attendre, ces derniers mois ont été émaillés par la sortie de quelques lois, la publication de recherches et de nouvelles versions du système Debian et du système live Tails.

Ces changements se devaient d’être reflétés dans une édition révisée du premier tome. La voici aujourd’hui : « hors connexions » toujours, mais corrigée et augmentée.

De nombreuses pages ont été modifiées pour suivre les évolution juridiques, l’état de la recherche concernant l’effacement de données sur les clés USB et les disques SSD, sans oublier les reformulations et éclaircissements nécessaires. La méthode pour chiffrer un disque est devenue plus simple, et deux nouveaux chapitres expliquent pas à pas comment sauvegarder des données et mettre à jour un système Debian de Lenny à Squeeze.

Cette nouvelle édition est disponible en ligne comme la précédente, pour lecture sur le web, ou dans un PDF de 208 pages A4 à emporter sous forme numérique ou imprimée :

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guide.boum.org

Pendant ce temps là, le travail sur le deuxième tome, dédié aux enjeux de l’utilisation des réseaux et d’Internet, continue. La tâche est ardue, les problèmes complexes, la cible mouvante, mais il finira bien par arriver…

25 juin 2011.

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[Notre-Dame-des-Landes] Les procédures d’expulsion des lieux occupés de la ZAD ont commencé !

Les procédures d’expulsion des lieux occupés de la ZAD ont commencé !

En effet, aujourd’hui les huissiers sont passés sur au moins 21 lieux occupés (autant dire quasiment tous les lieux…) pour constater l’occupation « illégale » (sic) de ces derniers.

Les procédures sont engagées par Vinci, et selon un habitant de la ZAD, les expulsions pourraient se faire à l’automne (il y aura sûrement des jugements avant, c’est la procédure normale, mais bon avec les autorités/taires…)

Du coup, il n’y a plus qu’une seule chose à faire : amplifier l’occupation de la ZAD ! Afin de les empêcher d’y arriver et les saper (financièrement, moralement…) jusqu’à ce qu’ils craquent !

Prenons nos huiles de coude, nos pioches, nos pelles, nos outils d’apprenti-menuisier, nos outils de crochetage de serrure, nos divers outils d’auto-défense et d’offensive 🙂 , notre rage et notre envie de créer, et passons à l’action !

À l’intérieur du village autogéré de cet été un atelier d’occupation de la ZAD pourrait être créé (en lien avec les actuels occupant-e-s de la ZAD), afin de créer une nouvelle vague d’occupation de la ZAD.

IL serait alors important de se coordonner et d’établir pendant le village les moyens d’actions présents et futurs à entreprendre contre ces expulsions programmés et surtout pour lutter contre le début proche des travaux de cet aéro’porc !

N’hésitez pas à amener vos outils de construction, des matos de récup pour le village mais aussi pour l’occupation de la ZAD, et tout ce qui pourra servir pour tenir l’automne ; et ça se fera… pour tenir l’hiver ! (poêles, chauffe eau, matériaux isolants seront sûrement les bienvenus… mais surtout votre énergie et votre envie de résister !)

La lutte radicale est urgente ! Montrons-leur comme au Carnet, à Ploggof, au Larzac, au Val de Susa… que nous ne voulons pas de leur béton/poubelle sur nos campagnes et que nous défendrons jusqu’au bout notre droit à l’auto-détermination !

Foutons une belle claque au capitalisme avant de l’achever !

Tous et toutes à Notre-Dame-des-Landes cet été pour amplifier l’occupation de la ZAD et réfléchir/construire ensemble la résistance au capitalisme et les moyens de vivre sans !

La lutte continue !

Un membre du collectif de lutte contre l’aéroport de NDDL, 24 juin 2011.

 

Un article de Ouest Torche qui relate succinctement les faits :

Futur aéroport du Grand Ouest : Vinci constate par huissiers les occupations illégales

Depuis ce vendredi matin, le concessionnaire du futur aéroport du Grand Ouest, Vinci, fait constater sur la commune de Notre-Dame-des-Landes les occupations illégales de sites. Les huissiers relèvent, sur au moins 21 sites, toutes présences non autorisées de terrains ou bâtis. Première étape dans une procédure qui vise à rendre libre ces terrains afin de poursuivre la construction de ce futur aéroport. Tout se déroule dans le calme.

Leur presse (Ouest-France), 24 juin 2011.

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Immobilier et anarchisme à Poitiers

 

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Salut,
En attendant un prochain communiqué avec plus d’informations concernant ce qui s’est passé et ce qui est à venir, voila ce que l’on peut lire sur le site internet de la presse locale :

Poitiers : les squatters des Feuillants sont partis

Alors même que le tribunal d’instance rendait une décision d’évacuation du squat de la rue des Feuillants ce vendredi [24 juin], les squatters ont quitté les lieux sans attendre l’éventuelle intervention de la force publique. Dans sa décision prise en référé, le tribunal considère que la présence de personnes dans le 89 de la rue des Feuillants constitue « une occupation par voie de fait ». Elle relève « d’un choix de vie et non d’un motif impérieux de logement ». Le juge qui a rendu la décision ordonne l’expulsion sous astreinte de 1.000 € par jour à compter de samedi. Le départ des squatters dans la matinée leur évitera de payer cette somme. Dans un e-mail adressé à la rédaction de la NR à Tours, les squatters ont contesté les propos tenus par Jean-François Macaire, président de Logiparc, en particulier ceux portant sur la vétusté des lieux.

Leur presse (lanouvellerepublique.fr), 24 juin 2011.

 

Communiqué

Dans la presse quotidienne régionale (Centre Presse et Nouvelle République) du 21 juin 2011, deux aricles ont été publiés sur le squat au 89 rue des Feuillants, lieu d’activités « culturelles » mais avant tout lieu d’habitation paisible.

Dans ces articles, la parole est donnée à Jean-François Macaire qui oscille entre désinformation et contre-vérités. Rappelons que J.-F. Macaire n’est pas n’importe qui puisqu’il cumule plusieurs fonctions : premier vice-président du Conseil régional, élu de la ville de Poitiers, président des organismes de logements sociaux Logiparc et Sipéa, premier secrétaire fédéral du Parti Socialiste de la Vienne.

Nous souhaitons en quelques points revenir sur les propos tenus par J.-F. Macaire et par les journalistes de Centre Presse et de la Nouvelle République :

1. « Ce bâtiment n’est pas sécurisé, certains endroits sont très dangereux, l’escalier est en très mauvais état… » L’immeuble n’est pas insalubre. L’argument de l’insalubrité est un prétexte bien connu pour expulser des habitant-es des immeubles abandonnés. Nous invitons d’ailleurs celles et ceux qui le souhaitent à venir s’en rendre compte par eux-mêmes.

2. « C’est la raison pour laquelle j’ai fait poser des serrures. » Cette affirmation relève du mensonge pur et simple. Jamais Logiparc ne s’est déplacé pour installer quoi que ce soit (et certainement pas une serrure !).

3. « De rencontre avec le voisinage, et plus généralement avec les Poitevins, il n’y a pas eu. » Cette affirmation du journaliste de la Nouvelle République est absolument fausse. Beaucoup de voisins du quartier mais aussi d’autres habitant-es de Poitiers sont au courant de notre présence et soutiennent notre démarche. Le voisinage est d’ailleurs prévenu des ativités proposées par courrier et par voie d’affichage.

4. « S’il s’agissait de personnes en recherche d’un logement, nous pourrions leur en trouver un. J’avais fait la proposition lors d’un précédent squat. Il m’avait été répondu que ce n’était pas la question. Et les squatters ne souhaitaient pas non plus que la Ville leur propose un local associatif. » Il y a 4 ans, le prétexte pour expulser et détruire le « précédent squat » en question était de construire des logements sociaux. 4 ans après, rien n’a été fait.

5. « Le tribunal vient d’être saisi de notre demande. Il va constater l’occupation des lieux et les squatters seront invités à quitter l’immeuble. » Nous apprenons par l’article de Centre Presse qui relaye les propos de J.-F. Macaire, l’existence de « procédures légales pour faire évacuer les lieux », et J.-F. Macaire semble d’ores et déjà connaître la décision que rendra la justice…

Face à la menace d’expulsion imminente un nouveau communiqué sera rédigé et diffusé d’ici peu.

La programmation de ce soir (jeudi) est maintenue avec à 19h : repas collectif ; et à 21h : projection de Les LIP, l’imagination au pouvoir (documentaire sur la grève ouvrière la plus emblématique de l’après mai 68) + Les monologues du vagin + débat.

Des habitant-es et des ami-es du 89 rue des Feuillants – 23 juin 2011.

 

Un squat rue des Feuillants

Des squatters ont investi une maison du bas de la rue des Feuillants. Les nouvelles serrures de Logiparc n’empêchent pas l’occupation des lieux.

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La maison du 89 et 89 bis de la rue des Feuillants sera conservée par Logiparc.

Un e-mail envoyé à notre rédaction informait de la prise de possession des locaux : une maison d’habitation au 89 de la rue des Feuillants. « Nous, occupants de l’immeuble situé au 89 de la rue des Feuillants depuis près de deux semaines, avons ouvert ce lieu au public le 15 juin après avoir prévenu le voisinage de notre présence.
Notre démarche est politique. Nous entendons faire de cette habitation un lieu d’échange et de rencontres : repas de quartier, friperie, expressions diverses… Nous vous invitons à venir participer à différents débats ainsi qu’à proposer des sujets de discussion. Nous souhaitons nous organiser sur l’initiative de chacun et chacune afin de nous réapproprier, à notre mesure, la ville, le temps et l’espace. À très bientôt ! »

Les squatters sont toujours là

De rencontre avec le voisinage, et plus généralement avec les Poitevins, il n’y a pas eu. À ce jour du moins. Vendredi, de nouvelles serrures étaient posées par le propriétaire, Logiparc, le bailleur social. Toutefois, de grandes affiches restent apposées : « Portes Ouvertes », « Lieu ouvert d’expression et d’échange ». Ou : « Open ». À l’intérieur, les squatters sont toujours là. Hier après-midi, les fenêtres étaient ouvertes. Depuis la rue, les passants peuvent interpeller les occupants de lieux… très réservés quand il s’agit d’ouvrir le débat avec un journaliste.

Contacté, Jean-François Macaire, président de Logiparc, indique que « l’occupation de maison peut s’avérer très dangereuse. Il n’y a pas de lumière. En tout cas, on s’éclaire je ne sais trop comment. En plus, il n’y a aucune assurance. Nous ne pouvions pas laisser faire. C’est la raison pour laquelle j’ai fait poser des serrures. »

Il ajoute que « s’il s’agissait de personnes en recherche d’un logement, nous pourrions leur en trouver un. J’avais fait la proposition lors d’un précédent squat. Il m’avait été répondu que ce n’était pas la question. Et les squatters ne souhaitaient pas non plus que la Ville leur propose un local associatif. »

Les nouvelle serrures installées par Logiparc n’ont pas eu l’effet escompté. Les squatters ont contourné l’obstacle. Jusqu’à quand ?

Leur presse (Jean-Jacques Boissonneau, La Nouvelle République), 21 juin 2011.

 

Un squat en sursis rue des Feuillants

Un groupe proche des milieux anarchistes occupe un immeuble appartenant à Logiparc. Mais la procédure pour faire évacuer ces lieux vétustes est en cours.

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Deux banderoles au 1er étage de l'immeuble « squatté », dont l'une fait état de « portes ouvertes ». Mais pas pour la presse.

Seules deux banderoles pendouillant aux deux fenêtres du premier étage témoignent, de l’extérieur, d’une présence inhabituelle dans cet immeuble des 89 et 89 bis de la rue des Feuillants. Depuis le début du mois, un groupe de jeunes militants, semble-t-il proches des milieux anarchistes, occupent les lieux. En toute discrétion. Seul un communiqué laconique, envoyé à la presse et disponible sur des forums internet alternatifs et anarchistes, entend expliciter cette présence : « Notre démarche est politique, nous entendons par là faire de cette habitation un lieu d’échange, de rencontre (repas de quartier, friperie, expressions diverses…). » Et de poursuivre : « Nous vous invitons donc à venir participer à différents débats ainsi qu’à proposer des sujets de discussions. »

Malgré cette volonté affichée d’ouverture, et la formule « portes ouvertes » inscrites sur l’une des deux banderoles du 1er étage, les occupants ne souhaitaient manifestement pas en dire davantage aux journalistes ce lundi. « Tout est dans le communiqué, que nous avons élaboré collectivement », lâchait juste hier matin une poignée d’entre eux, croisés devant la porte close du 89. Selon les informations postées sur le forum d’un site anarchiste, le squat serait baptisé « le con » et aurait pour vocation de proposer, entre autres, des débats sur les questions de genre. Reste que ce squat de la rue des Feuillants pourrait ne pas faire long feu. Hier, Jean-François Macaire, président de Logiparc, rappelait que l’immeuble en question est mitoyen de l’ancienne « chausseterie », longtemps théâtre d’un squat en 2007. Surtout, il indiquait le caractère extrêmement vétuste des locaux actuellement occupés : « Ce bâtiment n’est pas sécurisé, certains endroits sont très dangereux, l’escalier est en très mauvais état… » Dans ces conditions, Logiparc a changé les serrures il y a quelques jours pour tenter de faire partir les squatters. En vain. L’office est désormais passé à la vitesse supérieure en engageant les procédures légales pour faire évacuer les lieux. « Le tribunal vient d’être saisi de notre demande. Il va constater l’occupation des lieux et les squatters seront invités à quitter l’immeuble », note Jean-François Macaire qui affirme avoir, pour des raisons de sécurité, voulu « faire vite ».

Leur presse (Frédéric Delâge, Centre-Presse), 21 juin 2011.

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Critique de l’urbanisme (août 1961)

Les situationnistes ont toujours dit que « l’urbanisme unitaire n’est pas une doctrine d’urbanisme mais une critique de l’urbanisme » (Internationale situationniste n° 3). Le projet d’un urbanisme plus moderne, plus progressiste, conçu comme une correction de la spécialisation urbaniste actuelle est aussi faux que par exemple, dans le projet révolutionnaire, cette surestimation du moment de la prise du pouvoir, qui est une idée de spécialiste impliquant aussitôt l’oubli, voire la répression, de toutes les tâches révolutionnaires qui sont posées, à tout moment, par l’ensemble des activités humaines inséparables. Avant sa fusion avec une praxis révolutionnaire généralisée, l’urbanisme est forcément le premier ennemi de toutes les possibilités de la vie urbaine à notre époque. C’est un de ces fragments de la puissance sociale qui prétendent représenter une totalité cohérente, et tendent à s’imposer comme explication et organisation totales, ne faisant rien d’autre ainsi que masquer la totalité sociale réelle qui les a produits, et qu’ils conservent.

Si l’on accepte cette spécialisation de l’urbanisme, on se met du même coup au service du mensonge urbaniste et social existant, de l’État, pour réaliser un des multiples urbanismes « pratiques » possibles, mais le seul urbanisme pratique pour nous, celui que nous avons appelé urbanisme unitaire, est par là abandonné, puisqu’il exige la création de conditions de vie tout autres.

On assiste, depuis six ou huit mois, à bien des manœuvres, principalement du côté d’architectes et de capitalistes de l’Allemagne de l’Ouest, pour lancer un « urbanisme unitaire » immédiatement, et au moins dans la Ruhr. Des commerçants peu renseignés et épris de réalisations pressantes ont cru pouvoir annoncer, en février, l’ouverture prochaine d’un laboratoire d’U.U. à Essen (comme transformation de la galerie d’art Van de Loo). Ils n’ont publié un démenti que de mauvaise grâce, et devant notre menace de révéler publiquement la falsification. L’ex-situationniste Constant, dont les collaborateurs hollandais avaient été exclus de l’I.S. pour avoir accepté de construire une église, propose maintenant lui-même des maquettes d’usines dans son catalogue édité en mars par le Musée municipal de Bochum. L’habile homme, entre deux ou trois plagiats d’idées situationnistes mal comprises, se propose franchement comme public-relation pour intégrer les masses dans la civilisation technique capitaliste, et reproche à l’I.S. d’avoir abandonné tout son programme de bouleversement du milieu urbain, dont il resterait le seul à s’occuper. Dans ces conditions, oui ! D’ailleurs, il n’est pas inutile de rappeler que c’est ce même groupe d’anciens membres de la section hollandaise de l’I.S. qui, en avril 1959, s’était fermement opposé à l’adoption par l’I.S. d’un « Appel aux intellectuels et aux artistes révolutionnaires », en affirmant : « Ces perspectives ne dépendent pas, pour nous, d’un renversement révolutionnaire de la société actuelle dont les conditions sont absentes » (cf. sur ce débat Internationale situationniste n° 3, pages 23 et 24). Ils ont donc suivi logiquement leur chemin. Ce qui est plus curieux c’est qu’il y ait des gens pour essayer encore de séduire quelques situationnistes, afin de les mêler à ce genre d’entreprise. Pensent-ils miser sur le goût de la gloire, ou l’appât du gain ? À une lettre du directeur de ce musée de Bochum proposant une collaboration au Bureau d’urbanisme unitaire de Bruxelles, Attila Kotányi répondait, le 15 avril : « Nous pensons que, si vous avez une certaine connaissance de l’original, vous ne pouvez pas confondre notre optique critique avec l’optique apologétique qui s’abrite sous une copie de la même étiquette. » Et rejetait toute perspective de discussion.

Le fait même de connaître la version originale des thèses situationnistes sur l’U.U. n’est pas facile. Nos camarades allemands ont publié, en juin, un numéro spécial de leur revue (Spur n° 5) réunissant des textes consacrés à l’U.U. depuis plusieurs années dans l’I.S. ou le courant qui a préparé sa formation, textes dont beaucoup étaient inédits ou avaient paru dans des publications aujourd’hui inaccessibles ; et qui tous étaient inédits en allemand. On a pu constater aussitôt quelles pressions s’exerçaient contre les situationnistes, en Allemagne, pour empêcher la parution de ces textes, ou au moins pour obtenir leur altération : depuis le blocage de tout le tirage à l’imprimerie pendant trois semaines, jusqu’aux menaces extravagantes de procès pour immoralisme, pornographie, blasphème et excitation à l’émeute. Les situationnistes allemands ont évidemment passé outre à ces diverses tentatives d’intimidation, et aujourd’hui les managers de l’urbanisme unitaire bien-pensant de la Ruhr doivent commencer à se demander si cette étiquette est payante pour lancer leur opération.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1308411150.jpgReprésentation en relief de la fonction modulaire elliptique

La contestation de la société actuelle dans son ensemble est le seul critère d’une libération authentique sur le terrain des villes, comme à propos de n’importe quel autre aspect des activités humaines. Autrement, une « amélioration », un « progrès », sera toujours destiné à huiler le système, à perfectionner le conditionnement qu’il nous faut renverser dans l’urbanisme et partout. Henri Lefebvre, dans le numéro 3 de la Revue française de sociologie (juillet-septembre 1961) critique beaucoup d’insuffisances du projet de l’équipe d’architectes et de sociologues qui vient de publier à Zürich Die neue Stadt, eine Studie für das Fürttal. Mais il nous semble que cette critique ne va pas assez loin précisément pour n’avoir pas mis clairement en cause le rôle même de cette équipe de spécialistes dans un cadre social dont elle admet sans discussion les impératifs absurdes. De sorte que l’article de Lefebvre valorise encore trop des travaux qui ont certainement leur utilité, et leurs mérites, mais dans une perspective radicalement ennemie des nôtres. Le titre de cet article « Utopie expérimentale : pour un nouvel urbanisme » contient déjà toute l’équivoque. Car la méthode de l’utopie expérimentale, pour correspondre vraiment à son projet, doit évidemment embrasser la totalité, c’est-à-dire que sa mise en œuvre ne saurait mener à un « nouvel urbanisme », mais à un nouvel usage de la vie, à une nouvelle praxis révolutionnaire. C’est aussi le manque de liaison entre le projet d’un bouleversement passionnel de l’architecture et les autres formes du conditionnement, et de son refus, à l’échelle de toute la société, qui fait la faiblesse des thèses de Feuerstein, publiées dans le même numéro de la revue de la section allemande de l’I.S., malgré l’intérêt de plusieurs points, particulièrement la notion de bloc erratique, « représentation du hasard et aussi la plus petite organisation d’objets qui englobe un événement ». Les idées de Feuerstein qui vont dans la ligne de l’I.S., sur une « architecture accidentelle », ne peuvent être comprises dans toutes leurs conséquences, et réalisées, que précisément par un dépassement du problème séparé de l’architecture, et des solutions qu’on lui réserverait abstraitement.

D’autant plus que, dès à présent, la crise de l’urbanisme est une crise concrètement sociale et politique, même si, aujourd’hui, aucune force issue de la politique traditionnelle n’est plus en mesure d’y intervenir. Les banalités médico-sociologiques sur la « pathologie des grands ensembles », l’isolement affectif des gens qui doivent y vivre, ou le développement de certaines réactions extrêmes de refus, principalement dans la jeunesse, traduisent simplement ce fait que le capitalisme moderne, la société bureaucratique de la consommation, commence à modeler un peu partout son propre décor. Cette société construit, avec les villes nouvelles, le terrain qui la représente exactement, qui réunit les conditions les plus adéquates de son bon fonctionnement ; en même temps qu’elle traduit dans l’espace, dans le langage clair de l’organisation de la vie quotidienne, son principe fondamental d’aliénation et de contrainte. C’est donc là également que vont se manifester avec le plus de netteté les nouveaux aspects de sa crise.

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La ville de Mourenx. Les 12’000 habitants logent dans les blocs horizontaux s’ils sont mariés, dans les tours s’ils sont célibataires. À droite de l’image s’étend le petit quartier des cadres moyens, composé de villas identiques, symétriquement partagées entre deux familles. Au-delà, dans le quartier des cadres à plus haut salaire, se reproduit un autre type de villa entièrement dévolue à son occupant. Les cadres plus réellement dirigeants du travail effectué à Lacq sont implantés à Pau, Toulouse et Paris.

À Paris, en avril, une exposition d’urbanisme intitulée « Demain Paris » présentait en réalité la défense des grands ensembles, déjà mis en place ou projetés loin autour de la ville. L’avenir de Paris serait tout extra-parisien. Un parcours didactique visait, dans sa première tranche, à convaincre les gens (principalement des travailleurs) que Paris, comme le prouvaient des statistiques péremptoires, était plus malsain et inhabitable que toute autre capitale connue. Ils avaient donc à se transporter ailleurs, et justement la solution heureuse était présentée ensuite, négligeant seulement de révéler à quel prix il fallait maintenant payer la construction de ces zones de regroupement : par exemple combien d’années d’esclavage économique renforcé représente l’achat d’un appartement dans ces ensembles ; et quelle réclusion urbaniste à vie représente ensuite cette propriété acquise.

Cependant la nécessité même de cette propagande truquée, le besoin de présenter cette explication-là aux intéressés après que l’administration ait tranché souverainement, révèle une première résistance des masses.http://pix.toile-libre.org/upload/original/1308411874.jpg Cette résistance devra être soutenue et éclairée par une organisation révolutionnaire réellement résolue à connaître toutes les conditions du capitalisme moderne et à les combattre. Les enquêtes sociologiques, dont le plus rédhibitoire défaut est de ne présenter des options qu’entre les misérables variantes de l’existant, indiquent que 75 % des habitants des grands ensembles rêvent de posséder un pavillon avec un jardin.

C’est cette image mystifiée de la propriété, au sens ancien, qui avait mené, par exemple, les ouvriers de Renault à acheter les petites maisons qui leur sont tombées sur la tête, en juin, dans tout un quartier de Clamart. Ce n’est pas par un retour à cette idéologie archaïque, d’un stade périmé du capitalisme, que les conditions d’habitat d’une société devenant maintenant totalitaire pourront être remplacées dans les faits, mais par la libération d’un instinct de construction actuellement refoulé chez tous : libération qui ne peut aller sans les autres aspects de la conquête d’une vie authentique.

Les discussions dans les recherches progressistes aujourd’hui, concernant la politique aussi bien que l’art ou l’urbanisme, sont grandement en retard par rapport à la réalité qui s’installe dans tous les pays industrialisés : c’est-à-dire l’organisation concentrationnaire de la vie.

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La consommation et sa mise en spectacle
« Dans le cadre actuel d’une propagande de la consommation, la mystification fondamentale de la publicité est d’associer des idées de bonheur à des objets (télévision, ou meubles de jardin, ou automobile, etc.), et d’ailleurs en rompant le lien naturel que ces objets peuvent entretenir avec d’autres, pour leur faire constituer avant tout un milieu matériel d’un “haut standing”. » (Notes éditoriales d’Internationale Situationniste n° 5.)

Le degré du conditionnement exercé sur les travailleurs dans une banlieue comme Sarcelles, ou plus clairement encore dans une ville comme Mourenx (fondée sur le mono-emploi de sa population dans le complexe pétrochimique de Lacq), préfigure les conditions à partir desquelles, partout, le mouvement révolutionnaire aura à lutter s’il sait se reconstituer au niveau des véritables crises, des véritables revendications de notre temps. À Brasilia, l’architecture fonctionnelle révèle qu’elle est, dans son plein développement, l’architecture des fonctionnaires, l’instrument et le microcosme de la Weltanschauung bureaucratique. On peut déjà constater que là où le capitalisme bureaucratique et planificateur a déjà construit son décor, le conditionnement est si perfectionné, la marge de choix des individus réduite à si peu, qu’une pratique aussi essentielle pour lui que la publicité, qui a correspondu à un stade plus anarchique de la concurrence, tend à disparaître sous la plupart de ses formes et supports. On peut estimer que l’urbanisme est capable de fondre toutes les publicités anciennes en une seule publicité de l’urbanisme. Le reste sera obtenu par-dessus le marché. Il est également probable que, dans ces conditions, la propagande politique qui a été si forte dans la première moitié du vingtième siècle va disparaître à peu près totalement, et sera remplacée par un réflexe de répulsion à l’égard de toute question politique. De même que le mouvement révolutionnaire devra déplacer le problème très loin de ce qui était l’ancien champ politique méprisé par tout le monde, le pouvoir établi comptera plus sur la simple organisation du spectacle d’objets de consommation, qui n’auront de valeur consommable qu’illusoirement dans la mesure où ils auront été d’abord objets de spectacle. À Sarcelles ou à Mourenx, les salles de spectacle de ce nouveau monde sont déjà à l’essai. Atomisées à l’extrême autour de chaque récepteur de télévision, mais en même temps étendues à la dimension exacte des villes.

Si l’urbanisme unitaire désigne, comme nous le voulons, une hypothèse d’emploi des moyens de l’humanité actuelle pour construire librement sa vie, à commencer par l’environnement urbain, il est parfaitement vain d’accepter la discussion avec ceux qui nous demandent à quel point il est réalisable, concret, pratique ou inscrit dans le béton, pour cette simple raison qu’il n’existe, nulle part ailleurs, aucune théorie ni aucune pratique concernant la création des villes, ou des conduites qui y sont liées. Personne ne fait « de l’urbanisme », au sens de la construction du milieu revendiquée par cette doctrine. Il n’existe rien qu’un ensemble de techniques d’intégration des gens (techniques qui résolvent effectivement des conflits, en en créant d’autres, actuellement moins connus mais plus graves). Ces techniques sont maniées innocemment par des imbéciles ou délibérément par des policiers. Et tous les discours sur l’urbanisme sont des mensonges aussi évidemment que l’espace organisé par l’urbanisme est l’espace même du mensonge social et de l’exploitation fortifiée. Ceux qui discourent sur les pouvoirs de l’urbanisme cherchent à faire oublier qu’ils ne font rien d’autre que l’urbanisme du pouvoir. Les urbanistes, qui se présentent comme les éducateurs de la population, ont dû eux-mêmes être éduqués : par ce monde de l’aliénation qu’ils reproduisent et perfectionnent de leur mieux.

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Le décor et son usage. Quatre historiens et plusieurs centaines de millions, dit-on, ont été employés, cette année, pour reconstruire une partie de la ville d’Alexandrie dans une lande d’Angleterre. Mais c’était pour qu’Elizabeth Taylor y jouât Cléopâtre. L’actrice étant malade, on ne put tourner le film, ni rien faire d’autre du terrain. Finalement, Alexandrie a été livrée aux flammes.

La notion de centre d’attraction dans le bavardage des urbanistes est au contraire de la réalité, exactement comme se trouve l’être la notion sociologique de participation. C’est que ce sont des disciplines qui s’accommodent d’une société où la participation ne peut être orientée que vers « quelque chose où il est impossible de participer » (point 2 du Programme Élémentaire) ; société qui doit imposer le besoin d’objets peu attirants, et ne saurait tolérer l’attraction authentique sous aucune de ses formes. Pour comprendre ce que la sociologie ne comprend jamais, il suffit d’envisager en termes d’agressivité ce qui pour la sociologie est neutre.

Les « bases » aménagées pour une vie expérimentale dont parle le programme d’urbanisme unitaire de l’I.S., ce sont en même temps les locaux, les permanences de l’organisation révolutionnaire d’un type nouveau que nous croyons inscrite à l’ordre du jour de la période historique dans laquelle nous entrons. Ces bases, quand elles existeront, ne peuvent être rien de moins subversif. Et l’organisation révolutionnaire future ne pourra s’appuyer sur des instruments moins complets.

« Notes éditoriales », Internationale situationniste n° 6, août 1961.

Publié dans L'IS avant Mai 68 | Marqué avec , , , , | Commentaires fermés sur Critique de l’urbanisme (août 1961)

Le Vrai Visage des Indignados

Eh bien, quoi ?

Bandes d’ignares ! Vous avez marché plein tube dans l’encule du siècle, têtes baissées dans le panneau publicitaire !
Tous bernés par un tour de main de maître : feu le « Mouvement des Indignados ».

Eh oui ! Nous avons monté de toutes pièces cette supercherie ; nous vous avons fait croire ce qu’il fallait pour anesthésier vos maigres soupçons, afin de pouvoir opérer sourdement dans l’ombre de vos gesticulations.

Nous avons adopté une parole audible par la médiocrité dominante pour lubrifier nos premières manœuvres tactiques et prendre bruyamment des milliers de places à travers le monde. Nous avons caressé les oreilles nécrosées avec de l’indignation, de la démocratie — réelle, de surcroît ! — et une putain de dose de pacifisme, pour nous installer progressivement dans les esprits et les cœurs des villes.

Et quel carnage ! Tout ce que l’époque fait de plus réactif, de plus négligeable, y est passé :

— Les répugnantes petites figures d’autorité locales ont été contraintes de nous tolérer temporairement, allant parfois jusqu’à spéculer sur les points que cela pouvait leur faire gagner. Nous avons même donné dans la négociation ici et là pour asseoir l’illusion et prendre notre temps. Les coups de matraques (ici, une pensée douloureuse pour le flegme de nos agents catalans) ont, jusqu’ici, servi d’éléments révélateurs ; ils auront dorénavant de tout autres conséquences.

— Les connards de militants et autres révolutionnaires patentés se sont épuisés à vouloir nous structurer, nous politiser, voire marxistement nous analyser (nous ne sommes, semble-t-il, pas assez XIXe). Et tous ces anarchistes radicalistes, tels des jouvencelles farouches, scandalisés par les banderoles « Democracia real, ya ! » qui nous servaient de pourtant si fine couverture, n’étaient-ils pas attendrissants ?

— Les crétins de citoyens, journalistes et autres sociologues, qui, malgré tout, ne comprennent décidément rien, et qui voyaient partout des initiatives responsables, sérieuses et, évidemment, citoyennes ; nous avons presque été à leurs yeux embués un sursaut de la « Société Civile », voire son salut. Toutes nos condoléances.

Note : nous ne pouvons qu’évoquer un peu honteusement la mémoire de tous ceux qui, à un moment ou  l’autre, y ont vraiment cru ; ceux pour qui la mièvre fable démocratique est porteuse d’espoirs et pensaient voir en ce mouvement son avènement radieux. Il en précipite au contraire la chute. Et c’est sans retour.

 

Tout ragaillardis par cette magistrale entourloupe, nous pouvons maintenant réaffirmer ce par quoi nous n’avons jamais cessé d’exister, les vérités qui nous meuvent, nous émeuvent, et pour lesquelles nous combattons :

— Il n’y a pas la Société, le Système, mais la coexistence d’une multiplicité de mondes, de formes de vies irréductibles, où nous connaissons nos amis, nos ennemis, des alliances et des trahisons, des moments d’affrontement sans bornes ou de paix métastable. Ces amitiés et inimitiés traversent les classes sociales, les prédicats et les époques. Il y a, enfin, cette évidence : la joie de l’expérimentation, le vertige de l’inconnu, plutôt que l’assurance d’une vie réussie parmi les rangs de citoyens. Nous nous faisons du bonheur une idée offensive.

— En réaction, se dresse un réticulum de dispositifs locaux de conjuration, d’atténuation, de neutralisation des intensités d’amitié et d’affrontement, dont la démocratie est la forme introjectée dans les profondeurs de l’être, leur retroussement en rapport-au-monde. Cela fuit bien sûr de toutes parts, les intensités jaillissent, et tous les moyens sont bons pour occuper les corps (travail, loisirs, militance…). La police, dont le Droit est un moyen parmi d’autres, en assure la cohérence en dernier recours — il n’y a pas d’enjeu à l’affronter, elle est simplement à anéantir.

— Stratégiquement, nous dégageons des espaces de vie — fussent-ils nomades — opaques aux autorités diverses, aux tentatives d’identification et à toute gestion, capables d’assurer leur subsistance et leur défense, où expérimenter le plus finement la complicité et le conflit, où conspirer et augmenter notre force de frappe, et faire de la place à ce qui n’est pas l’enfer du présent. Prendre et habiter les places publiques, multiplier ces Zones d’Opacité Transitoire (et non des camps !), et nous y retrouver pour faire exister ici et maintenant d’autres idées de la vie.
Ils exigeaient de plus claires et universelles explications, compréhensibles par « les gens » ? Eh bien, la guerre !

Non-moins-feu les Indignados – 24 juin 2011.

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« Book Bloc » en Californie

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Manifestation contre les coupes budgétaires à Oakland, le 17 juin 2011

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ACTIVIST SUMMER !! Liste des camps et autres

 

Back by popular demand, here is a round up of activists events, gatherings, camps and meetings happening around Europe this summer.

Have an event planned this summer or autumn that should be included? Email and we’ll add it to the website.

At the bottom there is also a link to sign up to the mailing list, in case you want to get future newsletters and notices about future EYFA projects (low traffic list!).

1. Climate Camp Italy
2. Queeristan – Netherlands
3. Istanbul LGBT Pride Week – Turkey
4. Makvärket Building Festival – Denmark
5. Space Camp – Moldova
6. Climate Camp Belgium
7. Animal Rights Gathering – Netherlands
8. Anarchist Summer Camp – Austria
9. War Starts Here – Sweden
10. Ecotopia Bike Tour – Italy
11. Eco-Camp Khimki-2011 – Russia
12. LUNI Summer Camp – Lithuania
13. DIY Bike Fest – Netherlands
14. European Hitchhiking Gathering – Bulgaria
15. Climate Camp Germany
16. Earth First Summer Gathering – UK
17. Nyeleni Europe Forum on Food Sovereignty – Austria
18. Olkiluoto NPP Blockade – Finland
19. No Borders Camp Bulgaria
20. International Anti-Nuclear Gathering – Czech Republic
21. Outdoor Skillshare – Scotland
22. Stop the Arms Fair – London
23. Reclaim the Fields Camp – Romania

 

1. Climate Camp Italy
June 17-19
Milan, Italy

The first Italian Climate Camp takes place this weekend in Milan.  Each day has a different theme, such as ‘Soil as a Common Good’ on Saturday, and a critical mass on Sunday’s ‘Hands on the City.’

The camp is part of a campaign to stop Milan’s bid to host the 2015 Universal Expo.  The camp itself is set up in a newly built district, which is part of the gentrification push taking place to try and secure the Expo.

It might be too late to get in on the action, but you can keep up what has been happening by visiting the websites:
www.inventati.org/climatecamp/
www.noexpo.it

 

2. Queeristan
June 17-19
Amsterdam, The Netherlands

If you happen to be nearby Amsterdam this weekend, head out to Schijnheilig to take part in a queer weekend of activism and resistance at Queeristan.

Three days of workshops and direct action, which will explore issues of solidarity, privilege, power and sex.  From transphobia to sex work, from solidarity to clowning, conversations and workshops will be diverse and work towards “reclaiming our bodies and minds.”

And parties.  Don’t forget the queertastic parties!

queeristan2011.wordpress.com

 

3. Istanbul LGBT Pride Week
June 20-26
Istanbul, Turkey

The theme of this year’s Istanbul LGBT Pride Week is “taboo.” Events include panel discussions, workshops, film screenings, parties, a picnic, performances, students’ gathering, dance workshops, a costume workshop, and more.

For the full programme in english:
docs.google.com/document/d/1J0eyzxk3m2XZnbhRsP_SEVAaL412YZDKwoZPFWGUNus/edit?hl=en_US&authkey=CIqhtMAJ&pli=1

 

4. Makvärket Building Festival
July 1-31
Knabstrup, Denmark

Makvärket is a huge, old tile and brick factory that is now being turned into a culture and environment collective, creating autonomous spaces for cooking, workshops, circus and loads of practical experiments with sustainability and horizontal democracy.

In July there will be loads of workshops and events; from building compost toilets for festival use, to mobile solar showers, from metal work to dancing, socialising and exchanging dreams and ideas for our common future.

Makvärket is situated in Knabstrup, 80 km from Copenhagen and can be reached by train from Copenhagen main station in an hour.

makvaerket.wordpress.com/2011/06/07/summer-construction-festival-2011/

 

5. Space Camp
July 2-7
Northern Moldova

Space Camp is a self-organised camp about the organisation of free spaces, for all people interested in alternative forms of culture and living together.

The camp will take place in a park with several abandoned buildings, a lake and natural, isolated surroundings.  The aim is to make the area usable in the longer-term, and also to share ideas and experiences via workshops, discussions and communal living.

The organisers are asking for participants to contact them by June 25th to help with planning and preparations.

spacecamp2011.wordpress.com

 

6. Climate Camp Belgium
July 6-11
Antwerp, Belgium

This year’s Belgian Climate Camp will focus on emissions trading and the impact of new road infrastructure around Antwerp.  Everyone is invited to come along for a week full of interesting workshops, meetings, ecological living and direct action.

climate-justice-action.be/

 

7. Animal Rights Gathering
July 15-17
Dutch countryside, near Amsterdam

The International Animal Rights Gathering is an annual event which brings together activists from all over the world for a weekend of workshops, talks, discussions, films, information stalls, entertainment and networking. The aim of the Gathering is to promote and improve co-operation and co-ordination between activists from many different countries, with the aim of building a strong coherent global movement to fight animal exploitation and spread compassion.

www.argathering.net/

 

8. Anarchist Summer Camp
July 18-25
Austria

The Anarchist Summer Camp in Austria will bring together people from different places, regions and with different experiences and backgrounds in order to test a liberated life.  Everyone is invited who can identify with emancipation and domination-critical ideas. You do not know with any theories or already be active in a collective.

What happens at the camp will depend on what you make of it and what will emerge spontaneously on site. There is not a finished program, rather it is about to engaging, stimulating discussions and workshops. The end of the camp is a reflection of those present, so everyone is responsible for the everyday things that can arise to the camp and to keep it going.

There is no fixed organisation team this year, but some individuals have organised enough money to pay the fee on a camp site and collected ideas about how the camp might look like.  Since there is no fixed organisation team, “the whole cycle of the camp reflects the means of all people attending the camp.”

A list of things which are needed can be found on
de.anarchopedia.org/A-Camp_2011/AST

Further informations about the camp can be found at
a-camps.net/AST
de.anarchopedia.org/A-Camp_2011/AST

 

9. War Starts Here
July 22-29
Luleå, Sweden

The 22-29th of July, Luleå in northern Sweden: War Starts Here!  Join the international action camp against the NEAT military exercise area, the biggest military training ground in Europe. There will be a huge mass action on the 26th of July, and seminars with translations every day at the camp. Join to protest against all violent expressions of militarism.

For more info, see warstartshere.com/en/actioncamp

 

10. Ecotopia Biketour
July 26-August 31
Florence-Pisa-Tyrrhenian Coast-Rome-Campolattaro-Benevento-Napoli-Pippio, Italy

The theme of this year’s biketour is sustainable agriculture and food sovereignty.  The tour will start in Florence and finish in Pippio, visiting ecofarms, nature reserves, communes and community projects along the way.

The full route is approximately 1200 km long, but you can also join for just part.  Participants should be interested in environmental and social justice issues an want to take part in actions as well as learning about sustainability.  You should also be interested in taking an active part in the group, including helping with daily tasks and participating in consensus decision-making.  You should also be able to cycle about 50 km per day!

To find out more visit the website
www.ecotopiabiketour.net

 

11. Eco-camp Khimki-2011
Beginning July 27-August 6
Moscow region, Russia

Activists of civil, environmental, human rights and other organizations are welcome to take part in this camp, against the destruction of Moscow’s forests.  The camp will include protest actions, workshops and trainings.

The Khimki forest has already become the symbol of the struggle of Russian society against the corrupted state. Now the Solnechnogorsk and Klin forests in the region of Moscow are under the threat of destruction, as the authorities plan to build the toll-highway ‘Moscow-St.Petersburg’ there as well. And even that’s not enough for them – there is one more toll-road with wide infrastructure planned closer to Moscow city – Central Ring High Way (TSKAD).

This Eco-camp in defense of Moscow forests is organized by the Moscow group of “Autonomous Action,” members of radical-ecological movement “Rainbow Keepers” and other environmentalists, anarchists and antifascists.

The camp will be open on July 27. The place will be announced just before the opening, considering the monitoring of the forest-cuts and work-plans of construction of the toll-roads in the region. The camp is planned to be working until August 6th.

You can contact the organizing committee of the camp and send your application via lesapodmoskovia@gmail.com

More information is available in Russian at
avtonom.org/en/node/15894

 

12. LUNI summer camp
July 29 – 31
near Vilnius, Lithuania

The non-formal communal initiative LUNI (Free University), aimed at creating alternative to established model of education, is organising a summer camp. It will be two days of theoretical and practical activities, open discussions, movie screenings, etc. The camp will take place in a picturesque area 65 km from Vilnius, near the lake and organic garden:
www.nemunoantika.lt/freewind/

The camp will be DIY and the program will be set up according to suggestions of participants: give a talk, workshop, hold a discussion on any topic yourself or suggest someone who can do this. Send suggestions or just write in “Facebook” page:
www.facebook.com/#!/event.php?eid=166756420054127

More about LUNI: luni.lt.garnys.serveriai.lt/luni-free-university.html

Website for the camp in Lithuanian:
luni.lt.garnys.serveriai.lt/luni-vilnius/18-vilniaus-luni-paskaitos/408-luni-vasaros-stovykla-2011.html

 

13. DIY Bike Fest
August 5-7
Scheveningen, The Netherlands

DIY Bikefest is a DIY organised festival for bicycle freaks, punx and pirates. It will take place at the Piratenbar squat next to the sea in the harbor of Scheveningen.  There will be lots of working, welding and building bikes, workshops, bike-attack bikewars, bakfietsraces, infostands, bands  and DJs, vegan food and more more more.

diybikefest.puscii.nl/about/

 

14. European Hitchhiking Gathering
August 5-9
Kara Dere, Bulgaria

Calling all hitchhikers, crazy adventurers, hardcore travellers and first-timers to gather in Kara Dere, Bulgaria on the 5th of August 2011 to meet fellow hitchhikers, exchange stories and experiences, have fun and be part of a growing community.

hitchgathering.org/

 

15. Climate Camp Germany
August 7-14
Jänschwalde/Brandenburg, Germany

The climate camp will be a space for networking, knowledge exchange and debate on the one hand, but also a space to show practical resistance and to implement direct action.  The camp will represent a field of experimentation for a different kind of life: resource efficient, grassroots and self-organised.

This year’s German camp will take place in Brandenburg, where an important decision will be made this year  in regards to the false solution of Carbon Capture and Storage (CCS) technology.  “Clean coal” is being used as an excuse by those in power to continue using brown coal in energy production and avoid energy decentralisation.

www.lausitzcamp.info

 

16. Earth First Summer Gathering
August 10-15
East Anglia, England

A week of workshops, training and planning for a life of ecological defence. There’ll be a huge number of workshops focused on sharing skills and ideas, planning campaigns and networking for all aspects of ecological and social resistance. These will include community organising, planning actions, halting building and mining projects, legal info, workplace struggles, climbing, squatting, blockading, wild food, avoiding burn-out, breaking security cordons, self-defence…

www.earthfirstgathering.org.uk/2010/front.html

 

17. Nyeleni Europe Forum on Food Sovereignty
August 16-21
Krems Austria

From August 16-21 a mass meeting of groups, unions, associations and collectives of farmers, students, activists, ecologists, agricultural workers and landless youth and all others who are working for food sovereignty in Europe and in the world is being planned.

The meeting aims to act as a catalyst for grassroots organisers to build new ways of organising our food systems, away from corporate control and the WTO framework, and towards food sovereignty and meeting people’s needs.  It will provide space to define the struggles and strategies necessary to create a movement for Food Sovereignty which can challenge today’s dominant forces of production and consumption.

For more information and to register for the forum:
nyeleni2011.net/
www.eurovia.org/spip.php?article359&lang=en

 

18. Olkiluoto NPP Blockade
August 20
Olkiluoto, Finland

After the first successful, publicly announced blockade of an atomic plant in Finland last year, a second big, international blockade action has just been announced.  You are invited to join the action yourself or with your group, to contribute your support for the preparation and to spread the word.

Finland is “the” symbolic country for the so-called “nuclear renaissance.” The blockade aims to show the world that there is no future in nuclear power at all, and that the international community of anti-nuclear activists is supporting each other, since the radioactive threat doesn’t stop at national borders.

www.olkiluotoblockade.info

 

19. No Borders Camp Bulgaria
August 25-29
the border between Bulgaria, Greece and Turkey

Following the EU eastward expansion, countries like Bulgaria and Romania are progressively cracking down on those that try to cross their borders and rampantly working against freedom of movement. The Bulgarian government’s current target date for joining the Schengen agreement is 2012. The border control between Bulgaria and Turkey is cited as the biggest problem Bulgaria is faced with in order for the country to join Schengen. Following the participation of Bulgarian border police in FRONTEX operations along the Greek-Turkish border, there is talk of extending the agency’s operations to the border between Bulgaria and Turkey.  These developments, together with the deterioration of the migrants’ situation in neighboring Greece, are the two immediate reasons for organizing a No Border camp at the border between Bulgaria, Greece and Turkey in the coming summer.

The organising group in Bulgaria is still looking for help in setting up, especially with fundraising, medics and lawyers.  Find out more and get in touch if you can help:
noborderbulgaria.wordpress.com/2011/

 

20. International Anti-Nuclear Gathering
first week of August
České Budějovice, Czech Republic

The next Anti-Nuclear Gathering will take place in the first week of August.   The last networking gathering was organised by the Nuclear Heritage Nework in Helsinki in March 2011, while smaller gatherings took place in summer 2010 in ten cities as part of the Baltic Sea Info Tour.

This time there will be a small camp in the garden on an anti-nuclear activist.  Don’t forget to bring camping gear, leaflets, photos, films and other materials documenting anti-nuclear activities.  As capacity is limited, please announce yourself on contact [at] nuclear-heritage.net as soon as possible.

Additional information available soon:
www.greenkids.de/europas-atomerbe/index.php/International_Anti-nuclear_Network_Meeting_in_Czech_Republic

 

21. Outdoor Skillshare
August 26-29
South Lanarkshire, Scotland

Coal Action Scotland warmly invites you to join us in beautiful rural South Lanarkshire for a weekend of skillsharing and workshops about outdoor life and resistance techniques. From mass catering to foraging wild foods, from land defence to self defence, from climbing trees to digging tunnels and everything between; come and learn new skills, meet new people and share your experiences with others.

This skillshare will be a safe, inclusive and participatory environment for learning new, interesting and transferable skills and is open to people of all abilities and experiences. Whatever your particular campaign, whatever interests or excites you, the skillshare will be a creative melting pot of ideas and techniques to sustain life and resist oppression (however it manifests itself).

Check the website or join the mailing list on:
outdoorskillshare.noflag.org.uk/

 

22. Stop the Arms Fair
September 13
London, England

This September, the world’s biggest arms fair — DSEi — will be back at the ExCeL conference centre in London Docklands.

Over 1200 arms companies will be hawking their deadly wares to 25000 buyers from around the world, including military delegations from repressive, human-rights abusing regimes. This year, for the first time, the UK government will be inviting paramilitaries and border security forces.

Make no mistake; this is the big one — the nexus of capitalism, war and repression. Will we let this obscene event pass off unopposed? NO WE WON’T!  The ‘Stop the Arms Fair Coalition’ are calling on everyone to take part in the Day of Action against DSEi on Tuesday September 13th.

www.dsei.org
www.stopthearmsfair.org.uk

 

23. Reclaim the Fields Camp 2011
September 21-30
Rosia Montana, Romania

The third Reclaim the Fields Camp will take place in Rosia Montana, where people have been defending their land for ten years against criminal corporate land grabbing, robbery and exploitation.  The village in the Apuseni Mountains in Romania is under threat of being destroyed by a gold mining project.

The camp aims to share experiences, exchange skills and knowledge, reinforce local movements and to find links between each other and other anti-capitalist and anti-colonialist movements.  A General Assembly of Reclaim the Fields will be held, and there will be many opportunities to learn about access to land and food sovereignty.

The program is participative and the kitchen and camp logistics are being organised collectively.  Get in touch if you would like to help in the organisation process, and expect to contribute to the running of the camp whilst you’re there.

For more information and to register:
www.reclaimthefields.org

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Indymedia Bruwelles, 22 juin 2011.

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[Calais] Violences policières : le rapport coup de poing des « No Border »

 

Le collectif vient de saisir le nouveau Défenseur des droits pour qu’il dirige une enquête sur les violences contre les migrants à Calais. Suite à leur saisine, Dominique Baudis doit rencontrer les associations lundi.

À peine officialisé dans ses fonctions, le tout fraîchement et premier Défenseur des droits, Dominique Baudis va devoir s’atteler rapidement à la tâche. En effet, le réseau d’aide aux migrants « No Border » de Calais Migrant Solidarity (CMS) vient de publier, mercredi 22 juin, un rapport sur les violences policières subies par les migrants à Calais.

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« Des armes délibérées »

Dans ce document, les militants, très présents sur le terrain, ont listé et documenté pendant deux ans les nombreux exemples de la répression policière dont ils ont été témoins, parfois victimes, bien souvent caméra à la main. Selon ce texte, celles-ci prennent des formes multiples, parfois insidieuses : physiques avec des migrants passés à tabacs, psychologiques avec la mise en place d’un « système de harcèlement », indirectes avec les nombreuses blessures (parfois mortelles) que s’infligent les migrants en tentant de fuir la police. « La brutalité et le harcèlement à Calais sont des armes délibérées utilisées au service des politiques française, britannique et européenne d’immigration », affirme le rapport.

« La police travaille dans des conditions difficiles »

Interrogé par le Nouvel Observateur sur ces accusations, le ministère de l’Intérieur reste prudent. « Officiellement, nous n’avons pas été destinataires de ce rapport. Nous répondrons au défenseur des droits s’il nous saisit. À Calais, ce que l’on peut juste dire pour le moment, c’est que la police aux frontières travaille dans des conditions difficiles et fait face à des situations humaines souvent désespérées », dit-on simplement au ministère.

Vers une enquête ?

Soutenu par une vingtaine d’associations et d’organisations telles que le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), la Ligue des droits de l’Homme, Emmaüs International, le Syndicat de la magistrature ou encore le Syndicat des avocats de France (SM), « No Border » a d’ores et déjà envoyé une lettre de saisine au Défenseur des droits s’appuyant sur ce dossier. Les associations demandent ainsi à Dominique Baudis de « mettre en œuvre les moyens d’investigation propres à vérifier et corroborer l’existence des violences constatées » par elles-mêmes.

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Une délégation devrait être reçue par l’ancien maire de Toulouse dès lundi ont annoncé les rédacteurs du document. Rappelons que le Défenseur des droits remplace désormais le Médiateur de la République, le Défenseur des enfants, la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) et la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS). À ce titre, son action devrait être particulièrement observée.

« Une politique globale »

Pourquoi cette saisine ? « La teneur de ce rapport laisse penser qu’il ne s’agit manifestement pas de comportements individuels mais d’une politique globale et systématique décidée à un niveau bien supérieur que celui du policier de terrain », explique Benoist Hurel du bureau du SM. Une échelle de responsabilité qui n’aurait pas pu être démontrée par une multiplication de plaintes de migrants ou de militants victimes selon lui. Les recours judiciaires étant limités, le rapport devrait être tout de même remis à Thomas Hammarberg, commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe. Ce dernier avait d’ailleurs signifié au ministre de l’Immigration de l’époque ses griefs après sa visite à Calais. « J’invite les autorités françaises à garantir le respect de la dignité des migrants et à mettre un terme à cette pression policière », écrivait-il le 3 août 2010 à Éric Besson.

« Une violence constitutionnelle »

Mais pour Jean-Pierre Alaux, membre du Gisti, cette politique est ancienne. « On est depuis quinze ans dans un processus d’augmentation de la violence institutionnelle », annonce-t-il. Selon lui, cette violence a été développée par tous les gouvernements français pour tenter de dissuader les migrants de venir en Europe. Lutter contre le fameux « appel d’air ». Et à l’heure actuelle, non seulement Nicolas Sarkozy est à son tour confronté à « un échec », estime-t-il, mais il s’agit désormais « d’une prise d’otage étatique ».

« La politique d’immigration a créé une zone de non droit dans un lieu précis du territoire national », s’est également indigné Dominique Guibert de la Ligue des droits de l’Homme. Pour Catherine Teule, vice-présidente de l’association européenne des Droits de l’Homme, la nécessité d’une enquête est donc d’autant plus grande qu’à « la violence politique se rajoute à la violence judiciaire ».

Ce rapport intitulé « Calais : cette frontière tue » pourrait bien être suivi par d’autres émanant également d’associations d’aide aux migrants et menées à de nouvelles saisines.

Leur presse (Anne Collin, Le Nouvel Observateur), 22 juin 2011.

 

« Qui exige des policiers de tels actes ? »
Dix-huit associations dénoncent l’attitude de la police envers les migrants

Dix-huit organisations de défense des droits de l’Homme et des étrangers saisissent Dominique Baudis, défenseur des droits, d’un rapport sur les violences policières commises à Calais à l’encontre des migrants.

« Les cent ou cent cinquante incidents relatés dans le rapport sont trop nombreux pour qu’on ne les impute qu’à des comportements peu déontologiques. Le défenseur des droits doit déterminer le niveau où ces comportements sont initiés », lance Benoist Hurel, secrétaire national du syndicat de la magistrature. Dix-huit organisations pour la défense des droits de l’Homme et de soutien aux migrants ont annoncé hier qu’ils allaient saisir Dominique Baudis nommé hier défenseur des droits, en conseil des ministres (lire ci-dessous). Une rencontre est d’ailleurs déjà programmée lundi.

100 à 150 faits dénoncés

Il s’agit d’une saisine sur « les violences policières récurrentes à Calais à l’encontre des migrants et de leurs soutiens  ». Le collectif No Border a notamment rédigé un « rapport d’observation » recensant des faits qui auraient été commis depuis juin 2009 : « Procédures non respectées, comportements agressifs ou menaçants, lacération des biens des migrants, couvertures et tentes gazées, etc. » Cent à cent cinquante incidents sont ainsi recensés. « Le document remis à Dominique Baudis est le résultat de plusieurs années de présence sur le terrain, affirme Jenny, militante no-border. Plusieurs associations de terrain assurent le minimum humanitaire. Nous avons décidé d’avoir quant à nous une portée politique. Depuis juin 2009, nous notons, photographions, filmons et tenons un blog pour attester de ce qui se passe à Calais. » Président de l’Auberge des migrants, Christian Salomé a ainsi décrit le fait rapporté par un migrant : « Il a été interpellé jeudi à Calais, près de la zone de distribution des repas, et conduit au commissariat de Coquelles. Il a été relâché juste devant et laissé libre. Sauf que cette personne a le pied plâtré… »

D’où viennent les ordres ?

Secrétaire général du syndicat de la magistrature, Benoist Hurel, dénonce « l’illegalisme du pouvoir » pratiqué à Calais. Plutôt qu’intenter autant d’actions individuelles en justice que de faits relatés, le groupement d’associations a préféré mener une action collective. « Déposer cent ou cent cinquante plaintes au pénal de migrants ou de militants contre des policiers aurait peu de chance d’aboutir et fait encourir le risque de mettre en avant des défaillances individuelles, regrette Benoist Hurel. Cette démarche collective montre au contraire que ces agissements ne sont pas le fait de policiers peu déontologiques mais d’une politique d’humiliation systématique et d’intimidation gratuite. Cette démarche globale a un intérêt démonstratif et nous espérons que Dominique Baudis l’entendra. » Les militants estiment que les actes qu’ils disent être commis par les policiers envers les migrants ne sont pas le fait de fonctionnaires indélicats. Ils affirment que ces personnes obéissent à des ordres mais veulent savoir d’où viendraient ces ordres. « Qui exige des policiers de tels actes ? », résume un no-border.

Leur presse (Nord Littoral), 22 juin 2011.

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[Dordogne] Des nouvelles du Village Kon’kret

 

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Salut !

Des nouvelles du village…

Malgré les nouvelles d’une presse qui, comme à l’habitude, sert d’esclave aux politiques, le village est toujours là…
Décision de justice ou pas…

Nous laissons deux communiqués, qui donnent des nouvelles de « terrain »…
À bientôt peut-être

VK

Liste francophone de diffusion d’infos relatives aux squats, 23 juin 2011.

 

Village Kon’kret … Village d’Indignés
Le Village Kon’kret s’indigne … (!!!…)

Dans la continuité des mouvements de résistances (… Espagne, Italie, Grèce etc…)

Alors que les politiques nous parlent de plan d’austérité, de nationalisme, n’est-il pas plus important de s’organiser par nous-mêmes ??

Nous proposons, dans ces lieux réquisitionnés depuis le 25 mars de mettre en place :

— Des assemblées populaires tous les jours

— De faire des auberges espagnoles

— De la musique

— De faire des débats / projections

— … Et toutes autres propositions, ou initiatives que chacun proposera de mettre en place…

Ceux qui veulent, peuvent…

Rdv à l’ancien centre aéré de la Daudie à Saint-Laurent-sur-Manoire… (e-mail)

 

Kommuniqué
Village Kon’kret

Nous nommés par la presse bourgeoise servile de l’État « squatteurs taggeurs du collectif informel Village Kon’kret » informons les individuEs, collectifs, comités de soutien … par ce communiqué de notre assignation en justice au tribunal correctionnel de Périgueux, le 5 octobre 2011 à 16 heures, pour menace de mort envers les représentants de l’État, dégradations graves de biens publics et dégradations de biens privés.

Solidaires de tous les actes et actions pour la guerre sociale, nous nions les faits qui nous sont reprochés.

« Ceux qui veulent nous soutenir, sous quelque forme que ce soit, peuvent… »

Les quatre « inkulpés » du Village (e-mail)

 

Squatters et graffeurs

Quatre des membres du collectif qui occupe La Daudie à Saint-Laurent-sur-Manoire (24) devront s’expliquer au tribunal.

Retour devant la justice. Après la comparution, il y a un peu plus de deux semaines de membres du Collectif du Village Kon’Kret, pour occupation illégale de l’ancien centre de vacances de La Daudie à Saint-Laurent-sur-Manoire, quatre personnes du même groupe libertaire devront s’expliquer devant le tribunal de Périgueux. Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 1 heure du matin, elles ont été interpellées alors qu’elles venaient de réaliser des graffitis et d’inscrire des slogans sur plusieurs bâtiments et monuments de Périgueux : le palais de justice, la préfecture, la statue du rond-point Yves-Guéna. Elles sont aussi soupçonnées d’avoir dégradé quatre véhicules dans le centre-ville. Les inscriptions comportant notamment des slogans anarchistes ont été effacées très tôt dimanche matin, afin que les manifestants du 1er mai ne tombent pas dessus.

Audience en octobre

Les quatre personnes, deux hommes et deux femmes, âgées de 32 à 64 ans, devaient être libérées hier soir, à l’issue de 48 heures de garde à vue. Elles font l’objet d’une convocation devant la justice le 5 octobre. Elles devront répondre des dégradations commises. Ils pourraient être également poursuivis sur la teneur de certaines inscriptions apposées sur les bâtiments publics.

Leur presse (Sud-Ouest), 3 mai 2011.

 

Un collectif squatte l’ancien centre de vacances de La Daudie pour y vivre en « autogestion »

Le collectif, dans l’ancien centre aéré, revendique une démarche politique.

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Manger à leur faim, avoir un toit et vivre par eux-mêmes, en autogestion, loin de la société de consommation. Voilà pour leurs revendications. Cultiver leur potager, créer un lieu de rencontre autant pour les personnes « itinérantes » que pour ceux qui cherchent un mode de vie alternatif : voilà comment ils voient leur vie au jour le jour.

Pour cela, ils se sont installés depuis le 25 mars dans l’ancien centre de vacances de La Daudie, sur les hauteurs de Saint-Laurent-sur-Manoire, et ont créé leur « collectif informel du village Kon’Kret » (lire notre édition de samedi). Jugés au tribunal de grande instance de Périgueux jeudi [14 avril] pour occupation illégale des lieux, ils sont sous le coup d’un avis d’expulsion. « Ils » ? Difficile d’en dire plus, car les membres de ce collectif refusent de décliner leur identité. Invité à venir les rencontrer, Sud-Ouest a interdiction de rentrer dans les locaux et de faire des photos. Combien sont-ils à occuper les lieux ? Là aussi, les six personnes qui reçoivent Sud-Ouest refusent d’en dire plus.

Projet immobilier

À demi-mot, on comprend que certains viennent de la rue et que d’autres ont rejoint le collectif, initié manifestement par la mouvance libertaire, « par choix ». « Il n’est pas question de mendier. Nous voulons juste prendre notre vie en main », explique l’un deux. « La liberté ne se mendie pas, elle se prend », avance un autre.

L’ancien centre aéré de la Ville de Périgueux, situé sur 23 hectares et désaffecté depuis 2005, a enfin trouvé preneur. C’est ce qui a été confirmé lors du dernier Conseil municipal. L’acquéreur propose 1 million d’euros pour y développer un équipement touristique. Dans ce contexte, on comprend que le collectif soit d’autant moins le bienvenu. Les occupants attendent la venue aujourd’hui [lundi 18 avril] de l’huissier qui leur remettra l’avis d’expulsion, sous 48 heures. Ils se disent malgré tout déterminés à rester.

Leur presse (Sud-Ouest), 18 avril 2011.

 

Le centre aéré de La Daudie est squatté

Des individus ont créé un « collectif informel du village Kon’kret ».

« Nous, collectif informel du village Kon’kret, avons occupé l’ancien centre aéré de La Daudie, propriété de la mairie de Périgueux, depuis le 25 mars. » Tel est le début d’un communiqué remis à la presse hier [vendredi 15 avril] en fin d’après-midi par deux jeunes hommes refusant de décliner leur identité.

Jeudi [14 avril], avec un troisième individu, ils ont fait l’objet devant le tribunal de grande instance d’une procédure d’expulsion en référé lancée par la mairie de Périgueux. Le jugement qui a confirmé l’expulsion devrait leur être signifié dans les 48 heures.

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Un village autogéré

Mais ce collectif affirme ne pas vouloir quitter les lieux de lui-même. « On souhaite créer un village autogéré. Il s’agit d’un squat politique marquant un certain refus de la société. Nous sommes tous en situation précaire et avons envie de construire quelque chose. » Ils contestent la décision judiciaire, estimant qu’elle est grevée de vices de procédure. « Le droit à l’occupation de lieux inhabités existe », précisent-ils en soulignant que le projet de village de vacances porté par un acquéreur potentiel « ne nous plaît pas ». Ce n’est pas la première fois que La Daudie fait l’objet de petites occupations ponctuelles mais c’est la première fois que la démarche se veut « politique » et dure aussi longtemps.

Le maire de Périgueux, Michel Moyrand, a été alerté par des habitants et par son homologue de Saint-Laurent-sur-Manoire. « Ces gens occupent La Daudie de façon totalement illégale. Ils n’ont pas demandé l’autorisation, n’ont aucune assurance. Qui est responsable s’il arrive quelque chose ? »

Leur presse (Anne-Marie Siméon, Sud-Ouest), 16 avril 2011.

 

Village konkret, squat en Dordogne

Nous avons investi le lieu la « Daudie » le 25 mars, renommé aujourd’hui « Village konkret ».

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Nous sommes des individuEs avec un projet d’auto-organisation (gestion) et non utopiste :

— Redonner vie à ces lieux en autonomie et ne demandant RIEN ;

— Les personnes désirant partager cette expérience, que nous savons éphémère, peuvent…

Pour nous contacter

Les Autres

Liste francophone de diffusion d’infos relatives aux squats, 12 avril 2011.

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Bouffe de soutien au National Vendredi 24 juin 2011 à Marseille

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Le 18 mai 2011 à 6 heures, le squat de National (MARSEILLE) est expulsé  par le GIPN. Les habitants qui y vivaient depuis 2 ans ont alors la  surprise d’apprendre qu’ils font l’objet d’une plainte lourde déposée  par les propriétaires.

Un des habitants est  arrêté ce jour-là. À la plainte des proprios s’ajoute le refus de se  soumettre aux obligations de signalisation (ADN, empreinte, photo).

Le procès se tiendra le 7 juillet 2011.

Notre défense s’organise, une caisse de solidarité est mise en place.

Repas de soutien le vendredi 24 juin au KAIROS, 15 rue Fongate – Marseille 6e dès 19h.

Contact

Marseille Infos Autonomes, 23 juin 2011.

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