[Italie] Révolte au centre d’expulsion de Ponte Galeria à Rome

La révolte a éclaté lorsque quatre Algériens ont été tabassés par la police qui les avait retrouvés dehors la cage en train de s’enfuir. Pendant toute la nuit les détenus ont refusé de rentrer en cellule et quand ils ont finalement vu l’état des quatre matraqués ils ont crié à la révolte. Il y a eu des affrontements avec la police et des blessés. À 4 heures le calme est revenu. Nous avons suivi toute la révolte en direct sur Fortress Europe.

Liste Migreurop, juillet 2011.

 

Quatre Algériens tentent l’évasion
Nuit de révolte au centre de rétention et d’expulsion de Ponte Galeria à Rome

Dans la nuit de vendredi à samedi, les sans-papiers enfermés au centre d’identification et d’expulsion de Ponte Galeria, à Rome, se sont révoltés après que quatre jeunes Algériens eurent été arrêtés en flagrant délit de fuite et violemment tabassés par les éléments de la Guardia di finanza, rapporte le site électronique italien Fotress Europe qui a assuré la couverture médiatique de l’évènement en direct.

Les pensionnaires de ce centre, toutes nationalités confondues, ont été solidaires avec les quatre Algériens et ont déclenché une mutinerie dénonçant, entre autres, la façon indécente dont ils sont traités. Pour exprimer leur colère, explique le site, ils ont mis le feu à des matelas et à des couvertures en occupant les toits. Ils sont même entrés en affrontement avec les forces de l’ordre présentes en masse et en tenue antiémeute. Il a fallu trois heures pour que le calme revienne et que les détenus regagnent leur cellule.

Bilan : 8 policiers blessés, tandis que deux salles ont été fermées depuis et déclarées inhabitables. Par mesure de représailles, les pensionnaires ont été privés de sortie de leur « cage » pour prendre leur déjeuner à la cantine. Une mesure qui a poussé les sans-papiers à refuser de se nourrir.

Dans l’après-midi d’hier, ajoute la même source, Andrea Sarubbi, un député de la région s’est rendu au centre pour s’enquérir de la situation. Le politique s’est entretenu avec les policiers et les détenus. « Fondamentalement, les éléments de la police ont nié qu’ils ont eu recours à la violence et même se sont plaints qu’ils ont été la cible de jets de pierres », rapporte Fotress Europe.

L’intervention de M. Sarubbi a poussé la direction du centre à autoriser finalement la réouverture des portes des cellules et la distribution d’eau et de nourriture à la cantine. Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur italien a déclaré hier que 64 immigrés non communautaires, principalement des Tunisiens, des Algériens et des Marocains ont été rapatriés cette semaine à travers plusieurs vols.

Leur presse (Mohamed Fawzi Gaïdi, El Watan.com), 31 juillet 2011.

 

Italie : heurts dans un centre de rétention

Huit policiers ont été blessés lors d’émeutes dans la nuit dans un centre de rétention pour migrants près de Rome où des détenus ont brûlé des matelas et lancé des bouteilles et des pierres sur la police, a annoncé aujourd’hui l’agence ANSA.

Les troubles ont commencé lorsque quatre détenus algériens ont été ramenés dans le centre, situé près de l’aéroport de Fiumicino, après avoir tenté de s’enfuir de cet établissement strictement gardé. Le centre Ponte Galeria est principalement un lieu de rétention où sont détenus des migrants devant être expulsés d’Italie.

Au cours des émeutes qui ont duré trois heures, les détenus ont saccagé des pièces et lancé des bouteilles, pierres et objets métalliques sur les policiers. Les pompiers ont dû éteindre plusieurs incendies.

Mercredi, des violences ont éclaté dans un centre de rétention en Sicile où 300 demandeurs d’asile, dont de nombreux migrants africains en provenance de Libye, ont bloqué une route et déclenché des incendies. Ils exigeaient l’obtention du droit d’asile.

Leur presse (Agence Faut Payer), 30 juillet 2011.

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[Lyon] Le centre de rétention incendié : Des milliers d’euros de dégât – Quatre mises en examen

 

« Un centre de rétention, c’est avant tout une prison, et une prison ou l’on se retrouve enfermé, sans avoir été condamné pour quoi que ce soit, et dans l’attente d’une expulsion vers un pays qui n’a bien souvent rien à voir avec la vie actuelle des personnes expulsées. Alors un centre de rétention qui crame, on ne peut que s’en réjouir.

Sabotons la machine à expulser !
Liberté de circulation ! »

Rebellyon, 28 juillet 2011.

 

Lyon/rétention : 4 mises en examen

Quatre hommes qui étaient placés au centre de rétention de Lyon-Saint-Exupéry ont été mis en examen et écroués ce soir [30 juillet] pour l’incendie volontaire du centre qui a eu lieu jeudi, a-t-on appris de source policière.

Ces hommes, trois Tunisiens et un Marocain, avaient été arrêtés et placés en garde à vue après cet incendie qui a endommagé des chambres et entraîné le transfert de la soixantaine de personnes retenues vers d’autres centres. Quatorze fonctionnaires de police et six personnes retenues avaient été intoxiqués par les fumées.

Plusieurs départs de feu simultanés avaient été constatés. Les quatre hommes ont été écroués à la maison d’arrêt de Lyon-Corbas.

Leur presse (Agence Faut Payer), 30 juillet 2011.

 

29 retenus lyonnais placés à Nîmes

Après un incendie au centre de rétention de Lyon, vingt-neuf retenus ont été transférés, en bus, au centre de rétention administrative (Cra) de Nîmes, dans la nuit de jeudi à vendredi.

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Les retenus lyonnais, hier au palais de justice

Après le voyage éprouvant et l’attente dans la nuit au Cra nîmois, un couple et son bébé ont été reconduits en Serbie dans la matinée. Une expulsion « illégale » selon la Cimade. En revanche, un jeune homme de nationalité russe a été remis en liberté hier suite à une décision du juge des libertés et de la détention statuant sur une demande de prolongation de rétention. Me El Baz, l’avocate du jeune homme, a rappelé qu’après l’incendie au centre de rétention de Lyon, ces étrangers avaient été menottés en attendant leur transfert à Nîmes, fouillés au corps à leur arrivée au Cra de Nîmes et que leurs droits n’avaient pas été respectés. Un jeune Afghan, qui devait lui aussi comparaître devant le juge des libertés et de la détention, n’a pu être entendu, aucun traducteur n’ayant pu être joint.

Coïncidence ou pas, cet incendie au centre de rétention à Lyon — Marseille et Nîmes ont aussi été concernés par des débuts d’incendie — intervient concomitamment à l’application de nouvelles dispositions contenues dans la loi sur l’immigration. Ces nouvelles règles prévoient notamment l’interdiction d’un retour en France pour les expulsés.

Leur presse (Midi Libre.fr), 30 juillet 2011.

 

Incendie au CRA : 8 personnes en garde à vue

Après l’incendie qui a détruit une partie du Centre de rétention administratif (CRA) de Lyon Saint-Exupéry, huit personnes prises en flagrant délit sur les lieux ont été placées en garde à vue. Plusieurs centaines de milliers d’euros de dégâts matériels pourraient leur être imputés.

Selon les premiers éléments de l’enquête menée par la direction régionale de la Police de l’air et des frontières (PAF), le feu a pris en cinq endroits différents du centre de rétention administratif de Lyon, jeudi 28 juillet, peu après 13 heures. À l’arrivée des pompiers, huit personnes ont été prises en flagrant délit sur les lieux des départs de feu dans la partie réservées aux hommes du CRA. Elles ont été placées en garde à vue afin de démêler leurs responsabilités respectives. Mais après plusieurs heures d’interrogatoires, les policiers n’ont toujours pas réussi ce vendredi à comprendre qui des uns ou des autres avaient mis le feu, qui était complice. « Il y aura certainement des suites judiciaires à cette affaire », affirmait vendredi une source policière en fin d’après-midi. Une information judiciaire pourrait être ouverte à l’issue de la garde à vue samedi soir, avant un procès au pénal. Les résultats des relevés de la police technique et scientifique pourraient notamment aider les enquêteurs à imputer la responsabilité aux uns ou aux autres.

Le préjudice quant à lui n’a pas encore été évalué. Une commission de sécurité va passer dans les prochains jours pour chiffrer les dégâts. D’ici là, le centre est fermé. Les retenus, 58 personnes en dehors des mis en cause, ont été transférés vers d’autres centres de rétention, à Nîmes et à Toulouse. Forum réfugiés s’assure du suivi de leurs dossiers à la Cimade qui accompagne les retenus dans ces centres.

Quant aux sans-papiers qui seront arrêtés dans la région pendant la période de fermeture du centre, ils seront transférés « en fonction de leur profil et du nombre de places » dans les centres de rétention les plus proches « pendant au moins quinze jours ». « Tous les centres de rétention ont une compétence nationale », rappelle-t-on à la police de l’air et des frontières.

À Lyon, jamais un incendie n’avait entraîné la fermeture du centre de rétention. Un précédent en 2007 n’avait pas causé autant de dégâts. On parle déjà de plusieurs centaines de milliers d’euros de préjudice.

Leur presse (Lyon Capitale), 29 juillet 2011.

 

8 gardes à vue après l’incendie à Saint-Exupéry

La piste criminelle ne fait pas de doute, et l’enquête progresse.

Huit personnes sont actuellement en garde à vue après l’incendie volontaire d’hier au Centre de rétention administrative de l’aéroport Saint-Exupéry. Selon la préfecture, deux d’entre elles ont été filmées par la vidéo-surveillance en train de mettre le feu.

On rappelle que cinq départs de feux simultanés ont été relevés. Cet incendie a entraîné l’évacuation de soixante-huit personnes vers d’autres centres de rétention, notamment à Nîmes et Toulouse… Une vingtaine de personnes dont quatorze policiers ont été incommodées par les fumées…

Cet incendie aurait pu virer au drame… Les policiers ont retrouvé deux personnes inconscientes à cause de la fumée, dans des pièces isolées, pendant l’incendie.

Par ailleurs, les flammes et l’eau utilisée pour les éteindre ont causé d’importants dégâts au Centre de rétention. Cela va nécessiter trois semaines de travaux.

Leur presse (Radio Scoop), 29 juillet 2011.

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[Montreuil] Habitants des Sorins, chassés de partout, toujours debout

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Voici le tract des habitants des Sorins distribué aujourd’hui à Montreuil lors de la manifestation contre toutes les expulsions. Les habitants ont été chassés hier de la place de la Fraternité où il s’étaient rassemblés suite à l’expulsion. Hier et aujourd’hui ils ont trouvé refuge à la Bourse du travail à Croix de Chavaux. Pas encore de nouvelles précises des personnes placées en centre de rétention.

Chassés de partout, toujours debout

Nous habitions le bâtiment situé au 94 rue des Sorins à Montreuil depuis 2008. Plus de 300 personnes : jeunes travailleurs, familles avec enfants, certains ont des papiers d’autres non. Le lieu était vaste, c’était une ancienne usine, nous l’avions occupée pour ne pas dormir dehors. Menacés d’expulsion depuis mai 2010 nous avons été expulsés le samedi 30 juillet, à 7 heures du matin, par une armada policière composée de 50 fourgons qui a occupé le quartier toute la journée.

Alors que nous avions vécu des années sans eau, une convention avait été passée récemment avec la ville, le fournisseur d’eau et nous, et immédiatement nous avions commencé à équiper le bâtiment de sanitaires, inextants juqu’alors. Ces travaux nous les avons payés de notre poche : 5300 euros pour l’installation des douches et des toilettes, pour l’approvisionnement d’eau dans tout le bâtiement et pour augmenter le nombre de sortie de secours. Des mois auparavant nous avions déjà fait pour 3080 euros de travaux pour mettre l’électricité aux normes et des démarches étaient en cours avec EDF concernant l’arrivée élecrtique au compteur. À la veille de l’expulsion, le vendredi 29 juillet, nous avions lancé un appel aux responsables de la mairie pour venir voir les travaux que la mairie avait elle-même exigés de nous. Le lendemain, tôt le matin nous avons été expulsés de notre logement.

Lors de l’expulsion, après nous avoir trié entre ceux ayant des papiers et ceux n’en ayant pas, la préfecture, par souci de nous diviser, a proposé des relogements de 15 jours à des familles, que certaines ne pouvaient qu’accepter. Une proposition à laquelle l’assemblée des habitants étaient majoritairement opposée, comme une offense à la forte solidarité qui existe entre nous. Le bras droit du préfet a même osé donner à choisir à l’un de nos délégués entre l’hôtel dans le silence ou le Mali avec fracas. Nous considérons que cette proposition n’était pas un moyen de répondre à cette situation, mais de la faire disparaître dans le mépris. La préfecture a d’ailleurs procédé à 80 interpellations. Aux dernières nouvelles il semblerait que 12 habitants aient été placés en centre de rétention. Nous exigeons qu’ils soient libérés immédiatement.

Dans l’aprés-midi du samedi, les quelques soutiens des habitants de l’usine et des habitants des Sorins ont été pris dans une nasse policière qui a frappé sans raison, les personnes réunies, avec la volonté délibérée de procéder à des interpellations, sans accorder aucune considération au vice-consul du Mali, présent sur les lieux, qui tentait de négocier la libération immédiate du groupe piégé. Environ 80 personnes ont été ainsi emmenées au commissariat du 18e, et relâchés relativement rapidement.

Nous, les habitants des Sorins, demandons depuis le début une table ronde avec la préfecture et la mairie, qui ne cessent de se renvoyer les responsabilités l’une à l’autre, mais qui sont fondamentalement d’accord pour nous faire disparaître, mais nous ne lâcherons rien, et exigeons toujours des relogements définitifs pour tous les habitants et la régularisation pour toutes et tous. Et vite !

Le collectif des habitants du 94 rue des Sorins

Indymedia Paris, 31 juillet 2011.

 

Communiqué de quelques voisins sur l’expulsion du 94 rue des Sorins

Depuis le 22 mai, les 300 habitants d’un bâtiment occupé au 94 rue des Sorins sont menacés d’expulsion. La plupart d’entre eux sont sans-papiers.

Ce matin [30 juillet], 47 cars de CRS investissent le quartier où est situé le squat rue des Sorins. Toutes les rues aux alentours sont quadrillées par la police. Le préfet entouré de centaines de CRS ont expulsé les habitants. Au cours de l’expulsion, la police a fait un tri des personnes qui étaient présentes : ceux qui avaient des papiers montrant qu’ils étaient « en règle » administrativement ont été sortis du lieu, les autres ont été mis dans des cars. La plupart ont été amenés au commissariat de Bobigny. Certains commenceraient à être libérés mais il est possible que certains aillent en centre de rétention.

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La mairie et la préfecture se renvoient la balle sur la responsabilité de l’expulsion. Dominique Voynet prétend ne pas avoir été prévenue de l’expulsion. Le préfet, quant à lui, dit que c’est suite à une lettre de la mairie signalant l’insalubrité du lieu qu’elle a expulsé les habitants.

Après l’expulsion, les habitants et des personnes solidaires se sont retrouvés place de la Fraternité, près du métro Robespierre. À 17 heures, la police a encerclé le groupe. Ils ont embarqué les gens avec violence, en les matraquant et les gazant. Certains ont pu sortir de la nasse. Mais, il y aurait actuellement environ 60 personnes embarquées.

Soutenons-les en harcelant la préfecture, la mairie, le commissariat de police [79-81 rue de Clignancourt dans le XVIIIe arrondissement de Paris, tél. 01 53 41 50 00] pour demander la libération de toutes les personnes arrêtées aujourd’hui.

Soyons nombreux à participer à la manifestation contre toutes les expulsions demain dimanche 31 juillet à Montreuil RDV 11h au début de la rue piétonne m° Croix de Chavaux.

Infozone, 30 juillet 2011.

 

Non à l’expulsion du 94 rue des Sorins

Nous habitons le bâtiment situé au 94 rue des Sorins (au croisement avec la rue de la Fraternité) à Montreuil depuis 2008. Nous sommes aujourd’hui plus de 300 personnes à y habiter. Il y a des jeunes travailleurs, des familles avec des enfants, certains ont des papiers, d’autres non. Le lieu est vaste, c’est une ancienne usine, nous l’avons occupé pour ne pas dormir dehors.

Jusqu’à aujourd’hui, nous avons toujours été en contact avec la mairie de Montreuil, notamment pour les questions d’hygiène. Après la visite des services de la mairie, nous avons signé le 26 avril dernier une convention avec la mairie de Montreuil, Veolia et la CNL (Confédération nationale du logement) concernant l’approvisionnement du bâtiment en eau. Nous avons pris en charge la totalité des frais liés à l’arrivée de l’eau et à l’installation des sanitaires dans le bâtiment.

Le 2 mai, soit six jours plus tard, nous avons reçu à notre grande surprise un arrêté préfectoral d’expulsion à partir du 22 mai 2011. Vivre dans ce squat n’est pas notre objectif mais nous nous y sommes investis et nous ne voulons pas en être expulsés, sauf à être relogés dignement et tous ensemble. Nous voulons travailler et être logés dignement, avoir des papiers pour ceux qui sont sans-papiers, et vivre comme tout le monde.

C’est pourquoi nous demandons le soutien du quartier. Nous savons que nous ne sommes pas les seuls dans cette situation. D’autres avant nous, par exemple les ex-habitants du 92 rue Victor-Hugo à Bagnolet (à 200 m de chez nous), se sont déjà fait expulser de leur logement et sont encore en attente d’une solution. Nous voulons lutter tous ensemble face à cette expulsion.

Depuis Samedi 21 mai, nous sommes menacés et intimidés par la police, jour et nuit. Des contrôles, des arrestations et des gardes-à-vue ont lieu tous les jours. Avec la délivrance des obligations de quitter le territoire (APRF), on passe du cap de l’expulsion du foyer à l’expulsion du territoire français.

Or nous voulons : • Ne pas être expulsés ni de notre foyer, ni de France. • Une table-ronde avec la mairie, la préfecture et toutes autres instances qui permettraient de trouver une solution pour le logement et les papiers. • Un relogement pour toutes et tous, collectivement et de façon durable. • Une régularisation pour toutes et tous.

Le collectif des habitants du 94 rue des Sorins, Montreuil

Indymedia Paris, 24 mai 2011.

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[Chine] Attaque anti-sécuritaire à Kashgar (Xinjiang)

Chine : nouvelles violences meurtrières au Xinjiang

Sept personnes ont été tuées et 28 blessées à l’arme blanche par deux hommes, des Ouïghours, au Xinjiang, ont annoncé dimanche les autorités de cette région du nord-ouest de la Chine à population musulmane déjà secouée par des heurts meurtriers à la mi-juillet.

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L’un des deux assaillants a également trouvé la mort dans ces violences qui ont éclaté samedi soir dans la ville de Kashgar, à l’extrême ouest du Xinjiang, près de la frontière du Kirghizstan, a annoncé à l’AFP un porte-parole de la Région autonome.

Hou Hanmin a ajouté que les deux assaillants étaient Ouïghours et que le survivant avait été arrêté. « Une enquête a été ouverte et je n’ai pas davantage d’informations », a déclaré ce porte-parole.

Selon le site gouvernemental tianshannet.com, deux inconnus se sont emparés d’une camionnette arrêtée à un feu rouge dans une rue animée d’un marché de nuit. Ils ont tué le conducteur puis dirigé le véhicule sur la foule qui se trouvait sur le trottoir.

Les deux hommes sont ensuite descendus de la camionnette et ont commencé à poignarder des passants, faisant six morts et 28 blessés, avant que la foule se défende et tue l’un des assaillants et que le second soit arrêté.

La police de Kashgar n’a pas souhaité répondre aux questions de l’AFP.

Selon une dépêche en anglais de l’agence officielle Chine Nouvelle, deux explosions ont été entendues avant les violences, l’une en provenance d’une camionnette et l’autre du marché. Mais le service en chinois de Chine Nouvelle n’évoquait pas d’explosion et Hou Hanmin a indiqué ne pas en avoir eu connaissance.

Dilxat Raxit, porte-parole d’une organisation de la dissidence en exil, le Congrès ouïghour mondial, dont le siège est en Allemagne, a indiqué, citant des sources sur place, qu’un grand nombre de victimes étaient des membres des forces civiles — composées de Hans et de Ouïghours — chargées d’assurer la sécurité.

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Heurts entre manifestants et forces de sécurité, le 1er avril 2011 à Urumqi, dans le Xinjiang

Le 18 juillet, de violents affrontements s’étaient déjà produits au Xinjiang, peuplé de Ouïghours musulmans turcophones, dans la ville de Hotan.

Une vingtaine de personnes sont mortes dans cette oasis sur l’ancienne Route de la Soie. Les médias officiels avaient expliqué que lors d’une attaque « terroriste » une foule avait encerclé un poste de police, tuant quatre personnes, et que les policiers avaient répliqué en « abattant » les assaillants.

La dissidence ouïghoure avait vivement mis en doute la version officielle, affirmant que la police avait battu à mort 14 Ouïghours et abattu six autres lors de ce mouvement de protestation.

Plus de huit millions de Ouïghours vivent au Xinjiang, et nombre d’entre eux dénoncent depuis des décennies la répression culturelle et religieuse dont ils font l’objet, ainsi que l’immigration massive de Hans, l’ethnie majoritaire en Chine.

Les efforts importants consentis ces dernières années par Pékin pour développer économiquement cette région riche en ressources naturelles mais reculée et encore largement sous-développée ont essentiellement profité aux Hans, estiment de nombreux Ouïghours.

La capitale du Xinjiang, Urumqi, avait été secouée en juillet 2009 par des émeutes entre Ouïghours et Hans qui avaient fait au moins 200 morts et quelque 1.700 blessés, selon des sources officielles, mais bien plus encore selon les exilés.

Après ces émeutes interethniques, les plus meurtrières en Chine en des décennies, une implacable répression s’était abattue sur les Ouïghours avec des dizaines d’exécutions, de nombreuses disparitions et arrestations, aggravant encore le fort ressentiment de cette minorité contre le pouvoir communiste chinois.

Ces violences avaient sérieusement ébranlé la théorie officielle du Parti communiste selon lequel l’harmonie règne entre les différents groupes ethniques de ce vaste pays.

Leur presse (Agence Faut Payer), 31 juillet 2011.

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Val Susa, guérilla forestière et perquisitions à la veille de la manif du 30 juillet

En 10.000 pour la journée finale du camping NO-TAV

Aujourd’hui [30 juillet] un grand cortège a traversé à nouveau la Val Susa. Environ 10.000 personnes ont voulu ainsi soutenir le mouvement contre la Haute Vitesse après une saison de mobilisation extraordinaire.

À remarquer encore une fois la densité de cette monstre manif, à démonstration de la solidarité et participation des gens de la vallée qui ne se sont pas du tout laissées terroriser par la propagande des journaux de tous bords et par les déclarations des partis de la gauche qui ont invité les gens « à rester chez eux ».

A SARA DURA !!

Le Réveil, 30 juillet 2011.

 

Perquisitions en série après la nuit de guérilla

Dans la mire, les maisons de sept activistes : confiscation d’une arbalète, de lance-pierres, et de masques à gaz. Deux perquisitions requises par le procureur, les autres à la demande des enquêteurs en vue de la manifestation de demain après-midi sur le chantier. Le député du Parti Démocratique Esposito : « La magistrature et le ministère de l’Intérieur interviennent ».

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Après la dernière nuit de guérilla au chantier de Chiomonte, ce matin [29 juillet], à l’aube, une série de perquisitions s’est déroulée parmi les anarchistes, autonomes et personnes historiques du mouvement No TAV. Il y a eu sept maisons passées au peigne fin entre Turin, le Val Susa et le Canavese [nord-est de Turin]. Une arbalète, deux lance-pierres et quelques masques à gaz ont été confisqués. Des vestes avec des pierres dans les poches ont également été trouvées.

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Le matériel a été découvert au cours de deux des sept perquisitions. Les cinq autres perquisitions n’ont pas donné de résultats. L’opération conduite par les agents de la Digos, et coordonnée par le sous-préfet Cecilia Tartoni, est une manœuvre préventive pour préparer « l’alerte rouge » de la journée de demain.

(…)

Demain [30 juillet], une nouvelle mobilisation du mouvement « No TAV »  se tiendra, avec une retraite aux flambeaux autour du chantier, et la possibilité d’un nouvel assaut sur la zone de la Maddalena.

Traduit de l’italien (leur presse – Erica di Blasi, La Repubblica), 29 juillet 2011.

 

Frondes et masques à gaz saisis chez les No TAV

La police routière arrête une voiture chargée d’équipement offensif : les manifestants feraient l’acquisition de casques et gants de protections pour préparer la manifestation de demain soir à Chiomonte.  Les masques sont en rupture de stock chez de nombreux commerces de sécurité à Turin.

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Lance-pierres, casques, billes de métal et masques à gaz. Selon la police, les contrôles ces derniers jours chez plusieurs commerces de la Val Susa et de la première ceinture de Turin démontre un boom des ventes de matériel de chantier : casques et masques à gaz bien sûr, mais aussi gants renforcés, cisailles et torches dont une partie des No TAV s’équipent en vue de la manifestation et des éventuels affrontements. Les magasins de sécurité ont également reçu des dizaines de demandes pour des lance-pierres et des billes de métal.

« Une demande très significative — ironise le responsable d’un commerce de Turin Sud — au point que nous avons pensé amener un stand pour le week-end à Chiomonte ». La marche de demain, qui partira en début d’après-midi de Giaglione, devrait rassembler un grand nombre de manifestants, qui cette fois-ci par contre seront préparés. « À présent, je suis prêt — explique un commerçant de matériel de protection de Borgo Vittoria. Donc : des masques avec deux filtres pour ne pas respirer les lacrymogènes et une paire de lunettes pour se protéger des brûlures. D’habitude, on les achète quand on passe de l’enduit sur la maison, mais ces derniers jours, il y a eu un va-et-vient de personnes qui disaient aller à Chiomonte. Je n’ai jamais tant vendu : j’ai même dû en recommander plusieurs fois. »

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Et pour qui ne peut venir de la vallée, il y a des groupes d’achats collectifs. Après que les agents de la Digos, coordonnés par le sous-préfet Cecilia Tartoni, ont mis la main, dans la journée, sur diverses armes dangereuses, hier la police a intercepté un stock de « matériel d’offensive » : 57 masques à gaz — dont chacun coûte une cinquantaine d’euros pour une valeur totale de près de 3000 euros —, 118 filtres, un gros lance-pierres et 96 billes de plomb de 8 grammes chacune. Tout ça à bord de la voiture d’un Turinois de 46 ans, arrêté pour un contrôle sur le périphérique au croisement avec l’A32 en direction de Suse. Le « coursier », un membre du « Comité de lutte populaire contre la grande-vitesse », a été mis en examen, mais laissé en liberté, pour port abusif d’objets destinés à l’affrontement.

La tension à Suse demeure grande en vue de la manifestation de demain. Hier, les carabiniers ont arrêté un No TAV qui, avec d’autres compagnons, ont manifesté devant l’Italcoge [une des entreprises qui travaille sur le chantier] et l’ont emmené au commissariat pour lui signifier un avis d’expulsion. Le groupe, une vingtaine de personnes en tout, n’a pas accepté la décision et a manifesté son désaccord devant le commissariat.

Traduit de l’italien (leur presse – Erica di Blasi, La Repubblica), 29 juillet 2011.

 

No TAV : Le chantier de Chiomonte attaqué, 6 blessés parmi les forces de police

Turin, 29 juillet. Au moins 200 personnes, du milieu radical, de la mouvance autonome et anarchiste, la plupart équipées de casques et de masques à gaz ont simulé, vers minuit, une sorte d’encerclement du terrain sous contrôle de la police, et ont attaqué le chantier sur deux fronts : la zone archéologique et la zone sous le tunnel autoroutier de la A32.

Les manifestants ont lancé sur les forces de l’ordre des grosses pierres, des pétards, des fumigènes, quelques pétards artisanaux et de nombreux feux d’artifices. (…)

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Voir une vidéo ici

Traduit de l’italien (leur presse – AGI.it), 29 juillet 2011.

 

Échauffourées près d’un chantier du TGV Lyon-Turin

Six policiers ont été blessés lors d’un affrontement avec des opposants italiens au projet.

Six policiers ont été blessés au cours de deux heures d’échauffourées dans la nuit de jeudi à vendredi, avec deux cents opposants au chantier de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin dans le val de Suse à Maddalena di Chiomonte (nord), a indiqué l’agence italienne Ansa.

Coiffés de casques et le visage caché par des masques à gaz, les manifestants ont lancé des pierres, des billes métalliques, des fumigènes et des boulons contre les forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes. L’autoroute A32 entre Turin et Bardonecchia est restée fermée à la circulation durant les incidents et a été rouverte au trafic aux environs de 3 heures.

Vendredi matin, la police a procédé à une dizaine de perquisitions au domicile de personnes soupçonnées d’appartenir à la mouvance des opposants. Début juillet, de violents affrontements avaient déjà opposé manifestants et forces de l’ordre sur le chantier d’un tunnel, faisant plusieurs centaines de blessés. Ces violences avaient été dénoncées par l’ensemble de la classe politique.

La France et l’Italie ont signé en 2001 un accord pour la construction de la ligne de TGV Lyon-Turin. Cette ligne, jugée stratégique pour le réseau européen et subventionnée par l’UE, raccourcira le trajet entre Paris et Milan à 4 heures, contre 7 actuellement, mais suscite une forte opposition dans le val de Suse.

Leur presse (Agence Faut Payer), 29 juillet 2011.

 

Un autonome apportait les « armes » en Val Susa

Nouveaux affrontements au chantier du TAV. Hier soir, vers minuit, près de 300 encapuchonnés, à la fin d’une énième marche de protestation organisée à Chiomonte, ont commencé à lancer des pétards artisanaux, des pierres et des boulons contre les forces de l’ordre qui contrôlent la zone. Divisés en trois fronts, les radicaux se sont déplacés de la zone du camping vers la partie la plus rapprochée de la zone de l’autoroute, selon des témoignages récents. Police et carabiniers ont riposté avec des canons à eau et des lacrymogènes. Les affrontements se sont poursuivis pendant plus d’une heure.

L’énième soir de tension a été précédé par la mise en examen de Silvano Raise, 46 ans, Turinois, arrêté la nuit précédente sur le périphérique, au croisement avec la A32 en direction de Suse. L’homme, un personnage connu dans le  milieu des centres sociaux turinois, ferait parti du CLP, le Comité de Lutte Populaire basé à Bussoleno, section anti-TAV valsusinaise de l’Askatasuna [un centre social occupé de Turin]. Raise, déjà connu de la Digos les mois précédents lors des manifestations contre le nucléaire à l’occasion de la visite du Premier ministre à Turin, était au volant de sa Ford Focus. Les agents de la police routière, qui ont intensifié les contrôles ces derniers jours, l’ont arrêté au cours d’une vérification de routine.

La voiture était remplie à ras bord de boîtes. Elles contenaient des masques à gaz sophistiqués, la plupart de marque Willson Max. Chacun coûte 88 euros et 23 centimes. En tout, près de 70 exemplaires, tout justes achetés, selon le même Raise, « dans un commerce de banlieue ». Puis un lance-pierres avec encore l’étiquette du prix, et 98 projectiles de plomb, de 8 millimètres de diamètre. Meurtriers si lancés à courte distance, pouvant provoquer des lésions graves. Raise est mis en examen pour « possession d’instruments visant à blesser ». Hier le matériel confisqué aurait dû être livré, toujours selon l’ex-barman (depuis plusieurs années dans un local connu du milieu radical turinois), à l’intérieur du « campement résistant » de Chiomonte. Sur le site No TAV, l’histoire est commenté de manière assez diverse. Pour certains, il s’agirait d’une mesure (l’achat de masques à gaz, pour une valeur de 5000 euros) « d’autodéfense » contre les gaz lancés par les forces de l’ordre après les épisodes de violence et de guérilla survenus les jours précédents aux alentours du chantier, où les travailleurs œuvrent à plein régime pour terminer l’infrastructure en vue des prochains travaux. Sur le lance-pierres et les projectiles, à l’inverse, silence mortuaire. L’enquête menée par la Digos, et coordonnée par le sous-préfet Cecilia Tartoni, est en cours pour déterminer la provenance de l’argent utilisée pour acheter les masques à gaz.

Sur le front politique, la conseillère régionale aux transports explique : « Nous évaluons la possibilité pour la Région de nous constituer partie civile en complément de l’initiative du syndicat de police. Les violations répétées de la loi ont provoqué des coûts importants pour les réparations, mais aussi une dégradation de l’image du Piémont, avec toutes ces photos et vidéos qui ont fait le tour du monde. » Un document, signé par le Comité civil No TAV, répond à la déclaration  du coordinateur régional du SEL [Sinistra Ecologia Libertà], Antonio Ferrentino, qui avait invité les institutions de la vallée et le président de la Communauté de la Montagne, Sandro Plano, à se « dissocier de la violence ». L’appel déclare : « Nous stigmatisons toute forme de violence ». Agostino Ghigli (PDL [Peuple de la Liberté]) et Stefano Esposito (PD [Parti Démocratique]) dénoncent le risque de nouveaux incidents à la manifestation de demain. Esposito confirme la nécessité de mettre en place des « mesures exceptionnelles pour contrer les vandales ».

Traduit de l’italien (leur presse – Massimo Numa, La Stampa), 29 juillet 2011.

 

Perquisitions au sein du mouvement No TAVNoTAV.info, 29 juillet 2011.

Jamais deux sans trois, le comité de lutte populaire de Bussoleno attaquéNoTAV.info, 28 juillet 2011.

Un No TAV accuse la police : J’ai été touché en pleine face par un lacrymogène – Leur presse (La Repubblica), 28 juillet 2011.

21 dénonciations et avis d’expulsion contre la résistance valsusinaiseInforma-Azione, 27 juillet 2011.

 

Trente : un relais de téléphones portables incendié en solidarité contre le TAV

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1311997261.jpgUne traînée de feu de plusieurs dizaines de mètres de haut. C’est ainsi qu’un incendie a détruit, dans la nuit de dimanche à lundi, l’antenne de la compagnie Vodafone située via Fersina, à deux pas de Dolimiti Energia. Des flammes alimentées par une bouteille d’essence, et sur place, entre vignes et épis de maïs, un papier avec la revendication : « L’imprévisibilité de la vie vous prendra avec le feu ». Et puis « No TAV », « No nocività » [Non au TAV, Non aux nuisances] (déjà retrouvé comme signature à Rovereto lors de l’attaque incendiaire d’il y a dix jours sur un chantier ferroviaire], et « contre la domination et le contrôle », puis « liberté pour pour Billy, Costa et Silvia ». Un tract écrit à la main avec une calligraphie rectangulaire, qui rappelle les textes des années du terrorisme (sic) [c’est-à-dire tracée au normographe, cette petite règle d’école en plastique coloré avec des lettres et des chiffres NdT]. Une écriture, surtout, qui rend pratiquement inutile une possible expertise calligraphique.

L’enquête des carabiniers, en phase initiale, est ouverte, mais la piste anarchiste semble la plus probable. Parce que par le passé déjà, des relais de téléphones portable avaient été pris pour cible.

Selon les premières hypothèses, ceux qui ont mis le feu avaient des bouteilles d’essence, ont coupé le grillage d’enceinte puis on baigné le relais de liquide inflammable. Une petite flamme a ensuite suffit à allumer l’incendie qui a ensuite dévoré toute l’antenne. La chaleur a brûlé le caoutchouc qui recouvrait les fils, rendant de fait inutilisable le relais et provoquant des milliers d’euros de dommages.

Traduit de l’italien à partir d’un article local reproduit sur Informa-AzioneBrèves du désordre, 27 juillet 2011.

 

Val Susa : sabotage contre un collabo du chantier, et dissociation sur le site du mouvement No Tav

La nuit dernière vers 4 heures, Italcoge, une des entreprises qui travaillent sur le chantier du TAV, a été attaquée. Des vandales ont mis le feu à cinq camions garés devant le siège de Susa. Pour entrer dans la cour, ils ont forcé un portail. Après avoir mis de la « diavolina » sur les pneus [c’est-à-dire des allume-feu, ou des ZIP, Ndt], ils ont ensuite mis le feu : un camion est complètement détruit, un autre gravement endommagé et trois autres légèrement. Après les attaques contre le chantier, il s’agit du premier raid contre l’entreprise valsusine. Il y a quelques temps, un des associés fondateurs d’Italcoge, Ferdinando Lazzaro, avait été agressé dans la rue par des manifestants qui l’avaient envoyé à l’hôpital avec une fracture du coude.

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Le mouvement No Tav, sur son site officiel, nie son implication dans le raid : « Nous pensons que ce geste n’est pas favorable au mouvement No Tav, mais au contraire, un dommage et une manière d’intervenir dans la lutte qui n’est pas la nôtre. (…) Cet acte va dans le sens opposé des initiatives No Tav, qui font de la participation et de la résistance de masse le nœud central d’une bataille qui ne fait de cadeaux à personne… »

Traduit de l’italien à partir d’un journal local, reproduit sur Informa-Azione, 25 juillet 2011.

NdT : La messe est dite ! À chacun de se prononcer clairement sur ce sabotage et la réaction de tous ceux qui s’occupent du site para-institutionnel du mouvement No Tav, qui continueraient de l’utiliser, de lui envoyer des textes ou d’en traduire (notamment en France, sans au minimum préciser qu’il s’agit d’un site de collabos du pouvoir).

Et puis basta sur cette « masse », ce « peuple » de la vallée qui résisterait tous ensemble… D’abord il y a des pro-Tav dans la vallée, et puis certains de ceux qui sont contre ne résistent pas. Enfin, il y a surtout la question du pourquoi, pour tous ceux qui résistent. Des pourquoi qui peuvent plus ou moins bien cohabiter selon les goûts, en tout cas plus jusqu’à ce que les uns se dissocient des autres, en les désignant aux flics : selon ces balances, les auteurs inconnus de cette attaque réussie et bien ciblée seraient ceux qui ne font pas de « la masse » l’apha et l’omega de leurs idées et de leurs pratiques, ceux qui pensent que les attaques à quelques-uns ne sont pas incompatibles avec les rassemblements ou les manifs à beaucoup. Suivez leur regard…

Cette pratique de dissociation (ou distanciation selon les cas) et ses conséquences (désigner au pouvoir qui réprimer pour sauver son propre cul), n’est pas un cas isolé, elle est plus qu’habituelle à l’intérieur de toutes les luttes « populaires », au moins depuis les années 70. À chacun de tirer les conséquences pratiques contre ces ordures (les gestionnaires de www.notav.info, puisque ce communiqué est signé directement du site) et leurs amis : d’un côté ceux qui le défendent, d’un autre ceux qui, en ne rompant pas publiquement et clairement avec eux, contribuent socialement à leur pouvoir de nuisance…

Brèves du désordre, 29 juillet 2011.

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La Pelle de Bruxelles

 

Ma mémoire vascillante me fait de nouveau défaut.
Comme si la force, la vérité explosive de ces journées — littéralement inoubliables tant elles se sont inscrites à même la pierre, l’air et les corps — ne les lui rendait accessibles que par éclats, fragments ardents que je ne peux manipuler (poussé par l’espoir illusoir de reconstituer le « déroulement des événements ») mais qui m’apparaissent sous l’aspect d’une constellation incandescente.

Ce sont quelques uns de ces éclats que j’offre ici à voir…

* Milieu de l’année 2011, il faisait très chaud, l’été avait enfin frappé, et les esprits comme les aisselles étaient moites. La tension était palpable, durant les rassemblements et fêtes officielles — qui manquaient parfois de peu de partir irrécupérablement en vrille — aussi bien que lors des menées obscènes, nocturnes et diurnes, qui prenaient un caractère de plus en plus… déterminé.
Et déterminant.

* Quelques échos me venaient d’ailleurs ; des gestes de résitance, des assauts féroces, des ripostes et des représailles joyeuses. Il me semblait que des moyens étaient en train d’être trouvés, inventés ; des manières de lutter et de vivre reprenaient vigueur, les regards brillaient à nouveau.

* La pleine-de-jeux d’à-côté, rasée puis reconstruite sous une forme plus… moderne, tardait à être achevée. Prévue pour fin octobre, l’ouverture se faisait encore attendre fin juin. Mais, depuis quelques semaines, chaque jour, une horde d’enfants qui avaient sereinement perdu patience prenait d’assaut les immenses grilles qui protégeaient la pleine pour les démolir et les ouvrir à la foule rayonnante des petits et grands, et formait ensuite une haie de joie au passage des mères avec poussettes.

* Depuis des mois, en des milliers de villes réparties sur le globe, un même geste était repris et habité sauce locale par un nombre toujours plus vaste d’êtres — parfois identifiés sous le vocable « Indignés », pour calmer les angoisses — aux aspirations aussi multiples que contradictoires, transportés ensemble par une idée: prendre ((de)la) place, se réunir (entre autres) en assemblées, et élaborer depuis là.

* Lentement, au fil de semaines chargées et souvent éreintantes mais riches, de discussions laborieuses et rarement cruciales mais bon…, se mit enfin à poindre cette intime évidence : que ce qui se jouait là, dans tous ces moments partagés, leurs déceptions et leurs surprises, ce n’était pas de savoir pourquoi tant de mondes se retrouvaient sur ces places, pourquoi ils s’évertuaient à palabrer durant des heures et à s’infliger quelques fois les uns les autres la semaine longue (comme dit l’orignal) ; non plus de savoir  quelles revendications ils pourraient bien parvenir, à force de mutilation et de rabotage consensuel, à offrir en guise d’anxiolytique aux divers observateurs plus ou moins bienveillants et à leur « Mais que voulez-vous donc, au juste ? » Ce qui se jouait là, c’était comment toutes ces sensibilités coexistaient, cherchaient et cheminaient ensemble, comment elles se donnaient les moyens de cette coexistance et des réponses adéquates aux entraves à celle-ci.

* Les rares moments de répression, acharnée pour Bruxelles (surtout durant le sommet européen) mais globalement comparativement faible, n’avaient pas entamé les forces présentes. Il semblait même que l’espace disponible en deçà du seuil de contraction du dispositif était bien plus vaste que celui déjà exploré par la puissance d’imagination des initiatives les plus hardies des quelques derniers mois. Tout cela laissait à penser — et de nombreux esprits manifestaient une constante tension vers cette question — que quelque chose de très particulier pouvait surgir de la situation ici, ou était déjà en passe de faire irruption.

* Sans pouvoir me rappeler la date exacte d’un des moments de basculement majeurs de l’époque, je crois pouvoir affirmer que c’était aux environs du début du mois d’août ; c’est-à-dire malgré les nombreux départs en… voyage, parmi ceux qui avaient pris part aux récents événements (partis, cela ne fait aucun doute, confiants que l’inéluctable s’accommoderait très bien de leur absence).

* Certains cœurs bouillonnaient encore de l’émeute du 22 juin, où l’on avait vu des gens soutenir l’assaut en nourrissant les salves amies depuis leurs balcons et certains commerçants sortir des casiers de bouteilles vides et les déposer du bon côté. Appel d’une époque éloignée et prétendument révolue, l’encéphalogramme de Bruxelles commençait à afficher à nouveau de jolis sursauts abrupts.

* Je me souviens aussi de l’impression étrange que me donnait cette immense bâtisse, qu’une multiplicité d’initiatives commençaient à faire battre des tempes. Elle semblait d’une part avoir surgi juste au bon moment, pour donner une assise aux élans éparses qu’on voyait poindre ici et là mais qui peinaient à se donner les moyens de durer, et, d’autre part, être en même temps la manifestation, la concrétion d’une force vitale d’une tout autre ampleur. Comme si elle requérait de ses habitants qu’ils l’honorent.
Jamais alors, vu les circonstances, je n’aurais imaginé à quel putain de degré elle allait l’être, honorée.

* Puis vinrent, d’on ne sait vraiment où, des invitations. Des invitations à converger, à rejoindre la capitale, depuis tout le pays et au-delà. Depuis tous les pays…
Certains proposaient une ou des dates, d’autres des lieux, ou rien. Chacun y allait de ses perspectives : qui d’une joyeuse marée humaine, d’un tsunami qui déferlerait pour prendre non plus la place mais la ville ; qui de plus petits groupes, bien équipés, qui investiraient sourdement les lieux inoccupés que Bruxelles a très nombreux ; qui de l’apothéose du mouvement des Indignés ; qui d’une bifurcation historique dans le cours de la guerre, une victoire après laquelle tout irait croissant en intensité ; etc.

* Contre toutes attentes, ce fut en effet quelque chose dans le style. Qui aurait cru qu’autant de monde répondrait à l’appel, avec une telle détermination ? Que, personne n’y étant préparé, tant ceux disposés à les accueillir — les voyageurs aussi bien que les événements — que ceux décidés à leur faire la peau, durent en très peu de temps, pour les uns, revoir leurs ambitions à la hausse et être prêts à un abandon un peu plus franc que prévu, et pour les autres, déserter les camps réactionnaires et les rangs de volaille assermentée sous peine d’être irrémédiablement dépassés par l’intensité et la force des soulèvements.

* Les grands centres d’émission saccagés, il est difficile de savoir ce qui se passe ailleurs ; même les réseaux de transmission improvisés semblent manquer d’approvisionnement en courant et en matériel. Par contre, les assemblées et les discussions vont tellement bon train partout qu’il est aisé pour ceux qui prennent à cœur leur rôle de messager de rassembler les nouvelles pour les faire parvenir aux cinq coins de la ville. Je profite d’ailleurs ici d’une maigre fenêtre de signal pour transmettre cet humble récit qui, je l’espère, jouira d’une accalmie dans les perturbations des connexions très « do it à l’arrache».

* Une image de ces premières journées me reste encore très vive en tête : ce qui jaillissait des regards, de presque tous les regards — même ceux des viellards finissants ! Que ceux-ci soient tristes, joyeux ou autres, tous portaient cette teinte, ce timbre que je n’avais que trop peu vu auparavant et qui semblait affirmer avec une sereine exaltation que, quoi qu’il arrive, quelles que soient les entraves sur leurs routes, désormais ils couvaient l’intime conviction qu/!!!/[ERROR SIGNAL: LOST CONNEXION]

28 juillet 2011.

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Manifestation contre les expulsions Dimanche 31 juillet à 11h à Montreuil

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LA VILLE N’EST NI AUX SPÉCULATEURS,
NI À LA POLICE,
ELLE EST À CEUX QUI L’HABITENT.

Le 74 rue des Caillots est une maison occupée depuis 2007. Jamais les occupants n’avaient été inquiétés jusqu’à ce que le nouveau propriétaire Hafid Hafed et son collègue Mehdi Ibanez, agents immobiliers chez IAD France, viennent avec des hommes de main pour tenter de les déloger très violemment les 23 et 24 juillet dernier. À chacun de leurs passages, la police les protège alors qu’ils saccagent la maison. D’ailleurs, les flics ont essayé de faire porter la responsabilité des troubles aux occupants, par exemple en tentant d’arrêter l’une des personnes blessées lors de l’attaque ou en transformant une plainte contre Hafid Hafed en interrogatoire accusatoire. Néanmoins grâce à la solidarité du voisinage, des amis et soutiens du 74 rue des Caillots, la maison est défendue et les assaillants repoussés. L’information se diffuse et les pouvoirs publics sont obligés de réagir. Hafid Hafed se voit obligé de déclarer qu’il va passer par les voies légales pour récupérer son bien.

Il y a un enjeu à agir contre ces pratiques de harcèlement et de terreur, dont les squatteurs ne sont pas la seule cible. L’histoire récente est remplie d’exemples où les hommes de main des promoteurs et des marchands de biens s’en prennent à tous ceux qui ne peuvent payer leur loyer ou rembourser leur crédit, ou encore à ceux qui ont le malheur de gêner des projets immobiliers en refusant de quitter leur logement volontairement.

VIVE LA LUTTE DU 94 RUE DES SORINS !

Le 94 rue des Sorins est une usine occupée par plus de 300 personnes dont la plupart sont sans papiers. Il y a des jeunes travailleurs, des familles avec des enfants… Menacés d’expulsion et harcelés par la police, les occupants de la rue des Sorins exigent que les autorités les entendent afin d’être régularisés et relogés.

Certains habitants sont venus soutenir les occupants du 74 rue des Caillots : c’est d’ailleurs à leur arrivée que les assaillants ont fini par partir. Suite à leur venue, cinq d’entre eux ont été arrêtés dans la cour même de chez eux. Quatre ont été placés en centre de rétention. Puis le commissaire de Montreuil et des agents de la préfecture sont passés pour annoncer l’imminence de leur expulsion.

Ces actions concomitantes des vigiles et de la police contre les squats s’inscrivent au cœur d’enjeux urbanistiques majeurs (prolongements des lignes de transports, écoquartiers, Grand Paris…). Il s’agit de se débarrasser de tout ce qui peut gêner ou entraver l’action des promoteurs et des spéculateurs. L’enjeu dépasse donc de beaucoup la seule question de l’occupation des maisons vides.

Ce que nous refusons c’est votre enfer, et vous ne parviendrez pas à nous faire cesser de croire à la beauté et à la puissance de la solidarité.

MANIFESTATION CONTRE TOUTES LES EXPULSIONS :
Dimanche 31 Juillet, 11h, rue piétonne Croix de Chavaux, Montreuil. M° Croix de Chavaux.

Infozone, 30 juillet 2011.

 

Pressions et répressions à Montreuil : les voyous de l’immobilier et la police alliés pour expulser

La maison est habitée depuis quatre ans. Elle avait été abandonnée après que son propriétaire ait été interné et placé sous tutelle, ayant été retrouvé à l’intérieur dans un état catastrophique et à moitié fou. La maison était alors dans un état de dégradation et de saleté extrêmement avancé. D’autres précaires en quête d’un toit pour vivre y auraient même renoncé, malgré l’évidence de son état d’abandon. Mais nous avons décidé de la remettre en état. Malgré nous, elle a été baptisée, très vite, « la Maison qui pue », tant la puanteur qui y régnait alors était insupportable, empêchant les plus sensibles de participer aux premiers travaux d’assainissement. L’homme qui avait laissé sa maison était resté seul pendant des mois et des mois, sans appui pour le secourir autre que la sollicitude occasionnelle de quelques personnes du voisinage. N’ayant pas d’héritier, c’est à un cabinet de tutelle qu’est revenue la gestion du patrimoine. L’affaire traîne alors, des potentiels acheteurs refusant d’acheter une maison déjà habitée. Une maison qui n’est à personne et que personne ne veut.

Nous étions sans maison pour habiter, pour vivre, pour partager, et cette maison était vide et risquait de disparaître. Nous l’avons habitée. Commençant par lessiver, nettoyer, javelliser, assainir à l’aide d’encens, refaire l’isolation, la chaux, l’enduit, dans le bâtiment principal, d’abord. C’est là où on vivait au début. Quelques mois plus tard, on s’est attelé à remettre debout la petite maison en T du fond du jardin, qui avait été ravagée par un incendie du temps de l’ancien propriétaire, ayant entraîné la mort de son fils adoptif, comme les voisins nous l’ont ensuite raconté. On avait peut-être traîné à investir cette partie de la maison à cause de ce parfum de drame. Ou alors c’est que la tâche paraissait encore plus immense. Des montagnes de détritus et de gravas, les murs et les plafonds calcinés, l’électricité plus ou moins inexistante, toutes les portes et les fenêtres à refaire. Cette dépendance de la maison principale a donné trois grandes chambres. En même temps, doucement, le jardin a lui aussi été nettoyé, beaucoup désherbé, une pelouse et des plantes aromatiques y ont été plantées.

Elle est restée un peu en carton, la maison : fragile, difficile à entretenir, froide l’hiver, pas bien isolée et pas pratique pour plein de détails (la douche et les toilettes à l’extérieur de la maison principale, les canalisations d’eau un peu susceptibles, l’électricité assez sensible, ayant dû être refaite avec les moyens du bord). Mais elle a bien vécu, abritant d’anciennes et de nouvelles amours, de nouveaux enfants, des discussions et des écritures, des bricolages, beaucoup de lectures, des objets en verre soufflé, de la cuisine pour 20, des colères et des moments de sérénité, des réunions d’urgence, des répits, des repos. On s’y sentait protégé, en lieu sûr. On trouvait très confortable que la maison ne soit plus ou moins à personne. Elle était à ceux qui l’habitaient, et la rendaient du même coup habitable pour tous ceux qui y passeraient du temps un jour. Des dizaines de personnes y ont dormi une nuit, des semaines, des mois. Il y a eu des arrivées, des départs. Jamais formalisés sur un papier, jamais très clairs même dans les têtes. Il n’y a ni location, ni propriété. Il n’y a que des relations. Certaines finissent mal, certaines se poursuivent des années. Il y a des situations.

Samedi 23 juillet 2011, c’est l’été, la maison s’est un peu vidée. On est trois dans le salon, dans la partie principale de la maison. Parmi nous, un petit d’un an et demi qui dort dans une des chambres. Et, d’un coup, on voit entrer des hommes avec des outils à la main. Sans rien dire, ils démontent la porte et commencent à casser des trucs dans la maison. Ils sont de plus en plus nombreux. On crie, on demande ce qu’ils font, on leur dit qu’ils n’ont pas le droit de faire ça, que c’est notre domicile, on dit qu’il y a le petit, on les supplie de ne pas lui faire mal et de ne pas nous frapper. Ils sont hyper agressifs et nous menacent de tout ce qu’ils peuvent. L’un deux montre vaguement une feuille en disant à peu près : « C’est chez moi, je suis le propriétaire, vous n’êtes pas chez vous. » Il ne nous laisse pas le temps de voir le papier. On reconnaît le type, on l’a déjà vu dans une autre maison occupée par des amis : il y a quelques semaines, il était rentré sans frapper, gueulant qu’on n’était pas chez nous, qu’il allait venir avec 100 personnes, qu’il connaissait « des violeurs », « des tueurs », avant de faire comprendre à d’autres personnes de la maison qu’il voulait la racheter, qu’il payait ses impôts depuis toujours, qu’il n’avait peur que de Dieu, se targuant pourtant sans cesse de respecter toute forme de légalité.

On court avec l’enfant, on va chercher du monde. Très vite, les amis, les voisins, arrivent, nombreux, c’est magique. On revient, on ne veut pas qu’ils cassent la maison, on leur redit qu’ils doivent respecter le domicile, ils nous empêchent de rentrer dans la maison en nous repoussant violemment, nous traitent de tous les noms, alternant des injures homophobes et sexistes avec des menaces de mort et de viol, tout en mettant en avant à la fois leur honnêteté complète par rapport à la loi, aux institutions, etc., et leur ferme intention de ne jamais aller au tribunal. Les policiers, arrivés assez vite, les laissent dès le début casser la maison et nous menacer avec toute la violence possible. Ils prétendent que c’est bien le gars en question le propriétaire et qu’il peut sans problème casser son pavillon, c’est son droit. Un propriétaire et 20 gars cassent une maison, ses occupants crient à l’agression et à la violation de domicile, les voisins témoignent et les flics laissent faire le massacre. Ils n’arrêtent aucun des types portant des barres de fer ou proférant des menaces. Ils auraient donc tous montré, les 20, un acte de propriété ? Tout propriétaire peut venir avec 20 amis dans son bien le casser sans prévenir ses occupants, qu’ils louent, qu’ils soient hébergés, qu’ils soient sous-locataires ou qu’ils soient sans droit ni titre ? Le doute des policiers ne doit-il pas être au profit de ceux qui disent qu’ils se font agresser ? Nous attendons le copain qui doit revenir à la maison et montrer ses preuves de domiciliation.

Quelqu’un a vu le papier que l’apparemment nouveau propriétaire brandissait, où il était indiqué que le bien était « libre de location et de toute occupation ». Ce papier devait donc être remis en question. Soit les flics ne connaissent pas le droit, sans parler de la question de la violation de domicile, soit ils ont à peine lu le papier, parce qu’ils s’étaient déjà arrangés avec le type en question, leur attitude pendant toute la suite du week-end confirmant pas mal cette hypothèse. Les policiers ne nous ont pas demandé si nous habitions là, ils n’ont pas demandé aux voisins qui habitait là, ils n’ont pas établi de statu quo en attendant des éléments de preuve. Ils ont laissé le propriétaire et ses amis qui, faut-il le répéter, n’ont aucun droit sur la maison, casser celle-ci et terroriser ses habitants. Les preuves de domiciliation arrivent, mais les policiers laissent encore un peu traîner les casseurs dans la maison. L’argument de « on attend des ordres » revient régulièrement. Après avoir constaté qu’il y a bien quelqu’un dont c’est le domicile, les policiers ne procèdent à aucune réprimande, aucune arrestation, aucune demande de compte, n’inquiétant jamais ni le propriétaire ni ses amis. La personne dont le nom est sur les preuves de domiciliation ainsi que le propriétaire sont accompagnés au commissariat pour « faire le point » — ils diront plus tard « faire une conciliation à l’amiable ».

Pendant ce temps, les policiers indiquent que la maison reste à ses habitants, pour l’instant, mais accompagnent à l’intérieur les agresseurs récupérer leurs outils (pieds de biche, masses d’un mètre de long, barres de fer, etc.), et leur font une escorte pour qu’ils puissent partir tranquillement en voiture. Le soi-disant propriétaire distribue même devant eux des billets à ses sous-fifres. Les flics griffonnent sur des bouts de carnet les noms que ceux qui restent sur place veulent bien donner.

On est resté nombreux devant la maison, effarés par ce qui s’est passé. On commence assez vite à réparer, balayer, mais aussi à sortir des affaires, les plus précieuses, les couvertures tricotées pour le bébé quand il est né, des papiers administratifs, des trucs, quelques vêtements. Qu’est-ce qu’on fait ? On s’en va en courant, on fuit la situation et on abandonne la maison ? Ou bien on fait des barricades, on appelle encore du monde, on se dit que c’est du bluff, on se dit qu’on n’a pas peur ?

Quelques heures plus tard, un peu après être sorti du commissariat avec notre copain domicilié à la maison, le proprio revient à la maison nous dire qu’il veut qu’on trouve un arrangement. Il insiste sur l’inefficacité de la justice, sur le fait qu’il ne fera pas de procédure judiciaire, qu’il a grandi comme ça, avec ces méthodes. On lui rappelle qu’il a menacé un enfant, on lui répète une énième fois qu’il aurait dû nous parler avant de venir casser la maison, nous prévenir qu’il avait racheté. Il dit qu’il a de l’argent, qu’il a de quoi nous payer l’hôtel. Il rentre dans la maison à nouveau, cette fois-ci tout seul, cherche la provocation, prend un tournevis et nous menace avec, répétant qu’il est chez lui, qu’il va nous tuer, et qu’on n’a pas intérêt à le toucher. On retient certains d’entre nous, choqués, à deux doigts de lui sauter dessus. On le calme, on l’assoit, et on lui propose de laisser ses coordonnées pour se voir le lendemain à 13 heures. Il téléphone à sa bande devant nous pour lui demander de venir le chercher.

Le soir, nous comprenons à l’aide d’une simple recherche sur internet qu’il s’appelle Hafid Hafed, et que nous avons affaire à un véritable agent immobilier, membre du réseau I@D France, où il est même responsable du 93, ainsi que son acolyte Medhi Ibanez, responsable lui du secteur de Pavillons-sous-Bois. À eux deux, ils totalisent de nombreuses ventes sur le département (maisons, lofts…) et ont chacun fondé leur propre société. Le lendemain (dimanche), en fait de rendez-vous, les habitants qui s’y rendent effectivement se font immédiatement frapper et bousculer. Alors qu’on les attendait devant un café, ils sont arrivés à quatre dans une voiture et, au lieu de discuter d’un délai éventuel pour quitter la maison, ils ont recommencé à nous menacer, coupant court à toute discussion. Le propriétaire M. Hafed a même giflé l’un d’entre nous. À la mairie, les passants, les clients choqués restent stupéfaits. Un ou deux tentent d’intervenir, se font poursuivre avec une barre de fer. Deux civils, appelés pour la situation, les laissent tranquillement nous menacer de mort et de brûler la maison. Le proprio et ses amis partent finalement en voiture après avoir accordé un très vague délai de deux semaines ou un mois pour qu’on parte.

Deux minutes après, des amis restés à la maison pour la protéger nous apprennent que ces mêmes hommes tentent de défoncer la porte. Mal outillés, ils repartent avant de revenir à 25 une demi-heure plus tard. Mais cette fois-là, avant que les flics n’arrivent, ils ont le temps de frapper violemment et gazer avec des bombes lacrymogènes les habitants qui sont dans la maison ou essayent d’y pénétrer. Trois personnes sont blessées alors : une a reçu un coup de pied dans les côtes, une a eu le nez cassé par un jet de pavé, et une a l’avant-bras cassé. Encore une fois les flics reviennent mais ils ne font rien, ils les laissent faire, et ils font un cordon de protection entre les soutiens et la maison en train de se faire massacrer avec des amis à l’intérieur, ils vont même jusqu’à essayer d’interpeller une personne blessée de notre côté. Pour nous protéger depuis l’extérieur de la maison face à une telle brutalité, une seule chose marchera : l’arrivée de plusieurs dizaines d’amis de la rue des Sorins et d’ailleurs eux-mêmes menacés d’expulsion. Leur simple présence suffira à faire fuir les agresseurs.

Un peu plus tard dans l’après-midi, des commissaires débarquent, constatent les faits, assez contrariés d’être dérangés un dimanche (par nous certainement, qui avons pris plaisir à nous faire mettre à la rue à coups de barres de fer simplement pour l’embêter lui, le commissaire…). Ils nous incitent à porter plainte, à Montreuil même, nous disent qu’il n’y aura pas de problème. Ils nous disent aussi, innocemment, que les policiers n’ont engagé aucune procédure légale depuis la veille (le début des événements), n’ont rien rapporté de particulier, n’ont écrit aucun procès verbal, et qu’ils doivent donc le faire maintenant. Nous recommençons à sortir les affaires, cette fois on se dit qu’on sort tout, qu’on ne peut rien faire, que c’est une mafia qui veut la maison et que la police la protège ou en fait partie. On se dit que c’est un gros truc, qu’on doit avoir des éléments en cas de procès, et on fait l’erreur d’aller porter plainte au commissariat de Montreuil. Grosse erreur : c’est comme si nous allions nous placer nous-mêmes en contrôle d’identité. Le dépôt de plainte tourne à l’interrogatoire (humiliation, harcèlement, pression, culpabilisation, questions sur la vie privée, etc.). Les flics nous rient au nez, nous provoquent, cherchent à nous déstabiliser et, de toutes façons, pour eux, nous sommes les plus coupables dans l’affaire, d’être dans un squat, de ne pas travailler, de ne pas payer un loyer, de vivre avec le RSA, de ne pas cotiser, d’« être Français et de ne pas travailler » (???!!!), ou encore de ne pas avoir de téléphone. A priori, vivant dans un squat, nous serions des parasites sociaux. Pour eux le propriétaire a simplement fait une légère violation de domicile, pas vraiment répréhensible dans la mesure où sa maison est occupée par nous, sales déchets de la société. Oui, il a acheté la maison squattée, moins chère, mais, le pauvre, « il fait avec les moyens qu’il a »… Certains flics disent même sans aucun scrupule qu’ils auraient fait exactement pareil. Est-ce une simple collusion capitaliste, entre propriétaires et policiers ? Oui, il y a certainement une morale commune entre ces deux parties. Des flics ont certainement aussi, mais c’est un détail, été arrosés. Mais il faut ajouter que les flics de Montreuil nous connaissent un peu et prennent un certain plaisir à nous voir attaqués de la sorte. Ils ont d’ailleurs essayé de jouer sur des divisions identitaires au sein des témoins de la scène pendant ce week-end, disant à des copains, dont ils ne savaient pas qu’ils vivaient eux-mêmes dans la maison : « On les connaît ces squatteurs, ils nous font chier sur Montreuil depuis longtemps, on ne fera rien pour eux. » Au commissariat aussi : « Il y a des Maliens, qui parlent à peine français et qui travaillent, et toi, tu es Français, tu as fait des études, et tu ne travailles pas, tu n’as pas honte ? » En fait, nous vivons ensemble (et parlons mal le bambara !)… mauvaise pioche !

Si les flics ont eu affaire à nous par le passé, c’est parce que sur le terrain de la précarité et de la solidarité qui l’accompagne, il y a de la répression. Effectivement, on a croisé les flics sur des luttes contre les expulsions, de toutes natures, et à l’encontre de tous types de personnes, pas tant par désir de s’affronter ouvertement avec eux. Lors d’une manifestation contre les expulsions de sans-papiers, il y a quelques années, un certain 4 juin, ils nous ont réprimés avec une violence inédite. Mais la mémoire collective devait mettre en avant un événement plus grave encore : un copain, un ou deux après, a reçu un coup de flash ball qui l’a privé de son œil droit, lors d’un rassemblement de solidarité avec une maison collective expulsée le matin-même, une maison où se construisait encore la solidarité dans la ville, en particulier du point de vue de la question du logement. Les flics on les a rencontrés encore quand des amis roms se faisaient expulser de leur terrain puis d’une maison qu’ils squattaient ; quand une maison abritant 25 personnes dont plusieurs enfants se faisait expulser sans proposition de relogement ; quand 300 personnes vivant au 94, rue des Sorins à Montreuil manifestaient contre des menaces d’expulsion de leur logement et du territoire ; quand on s’est opposé aux rafles, aux centres de rétention… Et l’histoire continue, et devra continuer.

Les flics nous ont frappés déjà, arrêtés, et même emprisonnés, et là, ils ont laissés d’autres nous frapper. Pour se venger ? De quoi ? De ne pas les laisser protéger les expulsions et autres exploitations qui ont lieu sur Montreuil et ailleurs ? Ce lundi, c’est encore quatre personnes des Sorins qui se font arrêter et se retrouvent en centre de rétention. Les policiers étaient en effet venus y chercher des « responsables », sûrement afin de les inquiéter pour leur venue la veille afin de nous soutenir. Suite à leur refus de donner des noms, ils ont subi un contrôle d’identité, et quatre ont été embarqués pour défaut de papiers.

Voilà le rôle de la police aujourd’hui à Montreuil : protéger les magouilles des agents immobiliers, casser des solidarités sociales, et arrêter les sans-papiers. Ce n’est pas la police, mais la solidarité populaire qui nous a sauvé du massacre et des pratiques véreuses des agents immobiliers. C’est la même qui doit faire libérer les camarades enfermés.

Des habitants de la MQP/Kipue/Maison Qui Pue, 74 rue des Caillots
Liste francophone de diffusion d’infos relatives aux squats, 28 juillet 2011.

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[Athènes] Le squat anarchiste Skaramanga expulsé et réoccupé

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Rafle dans le squat Skaramanga à Athènes

Aujourd’hui matin (29 juillet 2011), le squat Skaramanga à Athènes a été évacué à l’aide d’un dispositif policier massif. L’évacuation a fait suite à des démarches juridiques entreprises par le propriétaire. Une personne ayant forcé l’entrée du bâtiment afin de documenter l’évacuation a été arrêtée. Environ 70 personnes essayant également de pénétrer le bâtiment ont été repoussées par un dispositif policier massif. Dans les environs, un carrefour a été bloqué par environ 150 personnes. Le bâtiment a entre-temps été réoccupé par des militantEs. De plus en plus de monde se rassemble et une rencontre a été annoncée pour ce soir.

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Déjà le 10 mai, des fascistes et la police ont mené une attaque. Ce jour-là, les fascistes se sont rassemblés au carrefour de la rue du 3 Septembre, côté Epirus. Le lieu du rassemblement est parallèle à la rue Patission et à environ cinq minutes des squats « Villa Amalias » et « Skaramanga ». Une centaine de personnes étaient au rassemblement de la droite contre les migrantEs. Déjà pendant le rassemblement, des migrantEs ont été pourchasséEs et tabasséEs. Après le rassemblement, les fascistes ont traversé les rues environnantes en tabassant des migrantEs et en détruisant quelques commerces sous la protection de l’unité anti-émeutes (MAT).

Les squats « Villa Amalias » et « Skaramanga » ont mis leur maisons à disposition pendant et après le rassemblement aux migrantEs et aux antifas pour se retirer et se protéger. Environ 200 à 300 personnes solidaires ont protégé les maisons. Les flics ont ensuite attaqué « Skaramanga » en essayant de pénétrer le hall d’entrée. Ils ont lancé du gaz lacrymogène tandis que les fascistes ont attaqué avec des pavés. Les gens dans le squat se sont défendus à l’aide d’extincteurs et de divers projectiles.

Scénario similaire devant la « Villa Amalias » où les assaillants ont également pu être repoussés avec succès. Ce n’était pas la première attaque des fascistes et des flics contre des migrantEs ou des squats. La « Villa » a par exemple été attaqué avec des cocktails molotov à de nombreuses reprises. Il y a trois ans, une telle attaque a causé un incendie dans l’espace bar et concerts. La dernière attaque au cocktail molotov a eu lieu en février 2011 (les molotovs se sont éteints tout seuls).

La présente évacuation provisoire et la rafle ne sont donc pas des événements isolés ; ils s’inscrivent dans toute une série d’attaques sur des maisons et des projets en Grèce. Nous sommes solidaires avec les occupantEs dans leurs luttes contre le racisme, le fascisme et la violence étatique.

Vidéo

Traduit de l’allemand (Flora bleibt) par Le Réveil, 29 juillet 2011.

 

Le squat anarchiste Skaramanga expulsé et réoccupé

Ce matin [29 juillet], le squat Skaramanga à Athènes a été expulsé par un lourd dispositif policier, suite à la procédure lancée par les propriétaires du bâtiment. Une personne qui est entrée afin d’être présente à l’expulsion a été arrêtée. Quelques 70 personnes qui essayaient de s’approcher du bâtiment ont été repoussées par les flics.

15h36 (heure locale) : Des anarchistes ont brisé le siège policier et ont réoccupé le squat Skaramanga, avenue Patison, il y a quelques instants. Le soutien à la nouvelle occupation est crucial. Une assemblée est appelée à 18 heures pour discuter des événements de la journée.

www.youtube.com/watch?v=VwjuFpuHJPc&feature=player_embedded
www.youtube.com/watch?v=0O_f1s5kMdY&feature=player_embedded

Traduit de l’anglais (From The Greek Streets) – 29 juillet 2011.

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Communiqué de la CNT suite à l’action antifasciste du 26 juillet à Auchel

Ce mardi 26 juillet 2011 une soixantaine de syndicalistes des cinq unions locales CGT d’Auchel, Béthune, Bruay, Lillers et Isbergues, de la CNT et des membres de Résistance Anti-Fascisme ont diffusé sur le marché d’Auchel un tract informant la population du développement des idées fascistes et identitaires dans la région et de l’implantation dans leur ville de la Maison de l’Artois : un local accueillant des groupuscules d’extrême-droite radicale et des militant-es néo-nazi-es.

L’action visait également à dénoncer avec fermeté le laxisme et les positions douteuses du maire de la ville vis-à-vis du Front National et de la Maison de l’Artois, ainsi que ses propos récemment tenus dans la presse quotidienne régionale, en lien avec l’implantation récente de cette dernière.

Les militants syndicaux ne laisseront pas l’élu leur interdire d’être présents sur le marché d’Auchel alors que le Front National peut y diffuser ses tracts sans être jamais être inquiété.

Au cours de notre diffusion de tracts les fascistes de la Maison de l’Artois sont arrivés sur le marché et y ont tenu un meeting sauvage. Ils ont vociféré leur haine des étrangers et des militants syndicaux.

Adepte de la violence, leur service d’ordre, armé de matraques et de gants plombés, à attaqué notre cortège. Ils ont été aussitôt mis en échec, conspués et renvoyés à leur meeting haineux.

L’Union Régionale de la Confédération Nationale du Travail 59/62 appelle la population d’Auchel à se mobiliser et à s’organiser face à la présence des fascistes au sein de sa ville. Rappelons que partout où elle s’implante, l’extrême-droite n’apporte que racisme, sexisme, homophobie, haine et violence. Cette semaine encore, elle est responsable du massacre de 91 personnes en Norvège. À Lyon, depuis l’implantation d’un local jumelé avec la Maison de l’Artois, la ville connaît une succession d’agressions graves à l’encontre des populations immigrées et des militants progressistes. À Lille, les personnes fréquentant la Maison Flamande — elle aussi jumelée avec la Maison de l’Artois — sont responsables d’agressions racistes en série et ont été condamnées à maintes reprises.

La progression des idées d’extrême-droite et de l’idéologie fasciste des identitaires est la conséquence prévisible des politiques anti-sociales et sécuritaires décomplexées menées par les gouvernements successifs. Elles accélèrent le repli sur soi et les crispations identitaires à défaut de favoriser la solidarité et l’unité entre les travailleurs-euses quelles que soient leurs origines.

Le discours pseudo-révolutionnaire des identitaires et l’opération marketing du FN visant à se racheter une respectabilité ne fait que masquer un discours qui n’a pas changé et qui continue de montrer du doigt les étrangers, profitant des ravages de la crise que connaît le système capitaliste.

Nous réaffirmons notre volonté de défense et d’action vis-à-vis de la vermine réactionnaire et raciste, alliée du patronat. Nous ne nous laisserons pas diviser sur des bases culturelles.

Notre identité et notre fierté sont celles d’appartenir à la classe ouvrière internationale, exploitée depuis trop longtemps !

Union Régionale CNT 59/62 – 29 juillet 2011.

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Action Aéroport Nantes-Altantique ce mercredi 27 juillet

Communiqué de presse du 27 juillet 2011

Ce 27 juillet, à l’aéroport de Nantes-Atlantique, plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées pour une manifestation festive contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et les expulsions qui y sont liées.

Banderoles, slogans, plantation de légumes, sandalettes, défilé d’avions par une compagnie de clowns, etc. Ambiance champêtre et bruyante dans le hall 1 !

Des personnes qui chantaient devant les bureaux d’AGO (Aéroport Grand Ouest) ont alors été chargées, gazées, piétinées, frappées au sol par les forces de l’ordre, provoquant la colère et renforçant la détermination des opposant-e-s au projet d’aéroport.

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Plusieurs interpellations ont eu lieu, ainsi que de nombreux-ses blessé-e-s dont trois hospitalisé-e-s qui mettront plusieurs mois à se rétablir.

Nous, collectifs et individu-e-s qui appelions à ce rassemblement, dénonçons la violence inouïe déployée à l’occasion de cette manifestation commune et exigeons la libération et l’arrêt des poursuites visant les interpellé-e-s.

Signataires : des occupant-e-s de la ZAD, Coordination des associations et mouvements politiques opposés au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, Acipa, Alternatifs, Breizhistance, CNT Vendée, DAL, NPA, Union syndicale Solidaires.

 

Suite répression policière

Notre camarade se nomme Laurence, elle a 42 ans. En fait elle a été piétinée par les keufs.

Tout le monde nous tombe dessus : la préfecture, le PS, l’Ump et bien sur Vinci qui est très vindicatif. Ils ont chiffré les dégâts à 100’000 euros.

Silence du côté écolo, Europe Écologie – les Verts ; le jeu d’alliance pour les places doit fonctionner, Dantec veut sa place de sénateur et sans le PS c’est foutu ! De Rugy ne rugit pas du tout, Meignen a condamné la violence des flics le soir même depuis plus rien, alors que ceux qui dominent  et veulent cet aéroport « écolo » envahissent les médias  locaux et nous chient dessus, renforcent la surveillance et les contrôles sur la Zad.

AG demain pour la suite.

Infozone, 29 juillet 2011.

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L’Australie vend des demandeurs d’asile à la Malaisie

La transaction d’échange de 800 demandeurs d’asile entre l’Australie et la Malaisie, qui a donné lieu à un accord le 25 juillet 2011, ne répond pas aux normes internationales dans la mesure notamment où la Malaisie n’est pas partie à la Convention sur les réfugiés, ne dispose ni de réglementation ni de procédure ad hoc. Human Rights Watch a écrit aux deux gouvernements pour leur dire que tout ça n’était pas bien.

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Manifestant à Kuala Lumpur lors de la signature de l'accord entre l'Australie et la Malaisie

Intéressant que les demandeurs d’asile et les réfugiés puissent devenir l’objet d’échanges comme les déchets, les dettes pourries ou les gaz à effet de serre. On pourrait imaginer la mise en place d’un marché avec sa bourse des valeurs fixant au jour le jour le cours mondial du demandeur d’asile. Au fond, il y a déjà cette idée dans le processus de la « ré-installation ».

Liste Migreurop, 29 juillet 2011.

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Récupérer de la nourriture au sein de son entreprise, motif de licenciement en vogue

 

Ces derniers mois, plusieurs cas de licenciements pour faute grave ont fait les gros titres, car les salariés menacés de licenciement avaient récupéré de la nourriture vouée à être jetée au sein de leur entreprise…

Des salariés menacés de licenciement pour avoir récupéré de la nourriture au sein de leur entreprise. L’histoire n’est pas nouvelle et a même tendance à se répéter depuis quelque mois. Dernière affaire en date : celle de deux salariés du cabinet d’avocats parisien Gide-Loyrette-Nouel, licenciés pour avoir ramassé les restes de buffets organisés au sein de leur entreprise.

Selon les lettres de licenciement, identiques, reçues par les deux employés, leur direction leur reproche « la disparition régulière de nourriture et de bouteilles à l’issue de repas servis dans le cadre de réunions clients ou de réunions internes ». Les deux salariés reconnaissent s’être servis, mais uniquement d’aliments entamés en passe d’être jetés, selon leur avocat, Maître Antoine Gillot. Ils ont reçu le 27 juin leur convocation pour un entretien préalable le 7 juillet, et ont été mis à pied à titre conservatoire. Ils vont saisir les prud’hommes.

Mis à pied pour avoir récupéré six melons et deux salades

Du côté de la grande distribution, qui n’apprécie pas que l’on « glane » dans ses poubelles, plusieurs affaires du même genre ont fait les gros titres ces derniers mois. Fin juin, un employé de Monoprix (Casino – Galeries Lafayette) à Marseille avait été mis à pied pour avoir récupéré six melons et deux salades dans les poubelles.

Un licenciement avait été envisagé, mais la direction avait finalement fait marche arrière, lui infligeant « une simple mise à pied d’une journée pour non-respect du règlement intérieur » et le laissant reprendre ses fonctions le 8 juillet.

Licenciée pour faute grave pour des légumes « défraîchis »

Le 15 juillet, c’était au tour d’une salariée d’un magasin ED à Nieppe, dans le Nord, de se voir notifier son licenciement pour faute grave. Fait reproché ? Avoir volé des salades, des poireaux et du persil « défraîchis » dans le supermarché où elle travaille. Les légumes en question ont été découverts dans sa voiture par un chef de secteur le 1er juin dernier.

L’employée affirme les avoir obtenu auprès d’un primeur indépendant, qui a fourni une attestation le confirmant, mais la direction d’Ed a confirmé le licenciement, affirmant que la salariée avait « reconnu lors du contrôle de sortie avoir en sa possession de la marchandise en provenance du magasin ». Elle a saisi Force ouvrière qui va poursuivre Ed devant les prud’hommes en son nom.

En Belgique aussi

À l’étranger aussi, le licenciement pour vol de nourriture devient commun. En Belgique, cinq employés du Lidl de Libramont ont ainsi été licenciés pour faute grave en novembre pour avoir emporté des produits destinés à être jetés en raison d’une panne de frigo, sur proposition d’une assistante-gestionnaire.

En octobre, c’était un salarié du Lidl de Montegnée qui avait été licencié, après avoir ressorti d’une poubelle deux oranges, trois poires et une mangue en « pertes » et les avoir posées sur la table du réfectoire du personnel.

Leur presse (20 minutes.fr), 28 juillet 2011.

 

Licenciés pour avoir pioché dans le buffet ?

Deux employés de Gide-Loyrette-Nouel se préparent à saisir les prud’hommes, affirmant avoir été licenciés pour avoir récupéré des restes de buffets organisés par ce grand cabinet français d’avocats, a indiqué leur avocat.

Les faits remontent à juin, selon les lettres de licenciement. Les salariés de 56 et 34 ans, respectivement embauchés en novembre 2007 et en avril 2008 à des postes réservés à des handicapés, étaient depuis 2009 gestionnaires du parc informatique du cabinet. Les deux courriers, identiques, leur imputent « la disparition régulière de nourriture et de bouteilles (dans une salle du cabinet parisien) à l’issue de repas servis dans le cadre de réunions clients ou de réunions internes ».

Les deux salariés reconnaissent s’être servis, mais uniquement d’aliments entamés en passe d’être jetés, a expliqué leur avocat, Me Antoine Gillot, en racontant notamment le cas où les deux hommes ont vu que des serveurs débarrassaient des tables dans une salle de réunion voisine de leur bureau. « Ils leur ont demandé ce qu’ils comptaient faire des restes de nourriture et le maître d’hôtel leur a répondu qu’ils pouvaient se servir car tout partait à la poubelle », a-t-il dit.

Ils ont reçu le 27 juin leur convocation pour un entretien préalable le 7 juillet et ont été mis à pied à titre conservatoire. « Après l’entretien, je redoutais qu’ils reçoivent un avertissement. Ce qu’ils ont reçu le 19 juillet, c’était une lettre de licenciement », a dit leur avocat. « Ils vont évidemment saisir les prud’hommes. »

De son côté, l’entreprise s’est défendue en parlant d’une « information erronée et caricaturale ». Une porte-parole de Gide-Loyrette-Nouel a assuré que le licenciement s’appuyait sur « des motifs réels et sérieux » qu’elle s’est toutefois « interdit de détailler pour des raisons d’éthique professionnelle ».

Leur presse (Le JDD.fr), 26 juillet 2011.

 

Libramont (Belgique) – Manifestation chez Lidl après 5 licenciements

Le personnel licencié a manifesté hier jeudi devant le magasin Lidl de Libramont. Syndicats et direction doivent se rencontrer ce vendredi.

Trois des cinq personnes licenciées ont manifesté leur mécontentement, hier aprèsmidi, devant le Lidl de Libramont.

Le magasin a été fermé pendant plus de deux heures, en guise de protestation. Une quatrième personne, actuellement en maladie et présente le jour des faits (et qui pourrait être concernée par le licenciement), est venue se joindre à l’action. De nombreux clients, ayant appris la nouvelle dans L’Avenir jeudi matin, sont venus soutenir le personnel licencié. Un personnel qui a reçu de nombreuses marques de sympathie.

Pendant ce temps, un conseil d’entreprise s’est tenu à Libramont, suivi d’une concertation avec délégation syndicale. Une demande de réintégration des cinq membres du personnel licenciés a été demandée, ce qu’a refusé subito presto la direction, qui ne semble ouverte au dialogue.

Une autre réunion entre les délégations syndicales et des représentants de la direction est prévue ce vendredi matin. Même si la réintégration des personnes semble compromise, les licenciés se défendent du motif de licenciement pour faute grave. M. Bergmann (Setca-FGTB) rejette également ce motif, « vu qu’une autorisation avait été donnée au personnel d’emporter des marchandises qui devaient être jetées ».

Rappelons que cinq membres du personnel du Lidl de Libramont ont été licenciés pour faute grave (lire notre édition de jeudi).

Qu’au moins trois d’entre elles, selon nos dernières informations, ont emporté une infime partie de produits alimentaires destinés à être jetés, et cela sur proposition d’une responsable présente.

En ce qui concerne les deux autres licenciements, d’autres faits pourraient être reprochés. Parmi les personnes licenciées figure une responsable gestionnaire qui aurait proposé de reprendre la marchandise destinée à la poubelle.

Leur presse (L’Avenir.net), 5 novembre 2010.

 

Lidl de Montegnée (Belgique) : le gérant licencié « pour avoir offert des fruits invendus à son personnel »

Selon la CNE, le gérant du magasin Lidl de Montegnée (province de Liège) a reçu son C4 pour avoir offert des fruits invendus à son personnel. Une mobilisation se crée.

Une vingtaine de membres du personnel du Lidl de Montegnée se sont rassemblés ce lundi matin devant le supermarché. Ils protestent contre le licenciement du gérant du magasin. Selon le syndicat chrétien CNE, ce dernier a été licencié pour faute grave vendredi après avoir mis à disposition de ses collaborateurs quelques fruits qui avaient presque atteint leur date limite de consommation et qui ne pouvaient donc plus être vendus.

« Il s’agit de trois oranges, deux poires et une mangue. Ce n’est pas un vol puisque ces fruits étaient destinés à la poubelle. La gravité de la sanction est sans commune mesure avec ce qui a été fait », dénonce Romuald Geury, permanent CNE. « On refuse de reconnaître ce licenciement pour faute grave qui n’est pas justifié », a-t-il ajouté.

Une rencontre était prévue dans la matinée, entre le syndicat et un représentant de la direction. Il semble cependant peu probable que la direction fasse marche arrière.

Leur presse (L’Avenir.net), 4 octobre 2010.

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Famine et logique capitaliste (2)

Famine en Afrique. Un ministre allemand met en cause la Chine

La corne de l’Afrique est actuellement touchée par une terrible sécheresse, la pire depuis plusieurs décennies. Une crise environnementale qui s’est transformée en crise humanitaire.

Plus de 12 millions d’Africains concernés

Avec la sécheresse plus de douze millions d’Africains sont touchés ou menacés par la famine, selon l’ONU, au Kenya, en Éthiopie, à Djibouti, au Soudan et en Ouganda.

La situation est particulièrement critique en Somalie, ravagée par la guerre civile et où l’ONU a décrété formellement la famine dans deux régions du sud, contrôlées par les insurgés islamistes shebab.

Alors que l’aide internationale peine, un peu, à s’organiser, l’Allemagne pointe du doigt les responsabilités de la Chine dans le désastre humanitaire.

Un ministre tacle la Chine

Günther Nooke, le chargé des affaires africaines du gouvernement allemand, a déclaré, dans un entretien publié ce jeudi, que : « Dans le cas de l’Éthiopie, il est probable que la vente massive de terres à des entreprises ou des États comme la Chine, qui veulent y pratiquer une agriculture intensive, profite à une petite élite. »

Et d’ajouter : « Tout ce que fait la Chine en Afrique n’est pas mauvais. Mais ne consacrer l’agriculture qu’aux exportations peut conduire à de grands conflits sociaux, si de petits paysans perdent leurs terres et leurs moyens de subsistance », a-t-il ajouté.

Leur presse (AFP), 28 juillet 2011.

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Au feu ! Les révoltes grondent dans les CRA

 

Au CRA de Vincennes,  départ de grève de la faim.

À Lyon : feu au CRA !!… fermeture et autre monoxyde carbonne indisposant le petit personnel… et justes révoltes.

Infozone, 28 juillet 2011.

 

Lyon : un incendie fait évacuer le centre de rétention

Un incendie s’est déclaré ce jeudi après-midi au centre de rétention administrative de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry. L’évacuation du centre a débuté après l’intervention des pompiers.

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Un feu de matelas s’est déclaré ce jeudi après-midi au centre de rétention administrative de l’aéroport Lyon Saint-Exupéry. L’origine du sinistre est volontaire. Suite à l’intervention des pompiers, une dizaine de chambres ont été inondées et l’établissement n’est plus opérationnel.

Les fumées importantes de monoxyde de carbone ont incommodé 19 personnes qui ont été transportées à l’hôpital. Parmi elles, 14 policiers. Les dégâts de l’incendie nécessitent d’évacuer le centre. Depuis 16h30, les 65 personnes en rétention sont donc transférées vers les centres de rétention de Nîmes et de Toulouse.

Leur presse (Le Progrès), 28 juillet 2011.

 

Incendie au centre de rétention de Lyon : vers le transfèrement des personnes retenues

Un incendie, vraisemblablement d’origine volontaire, s’est déclaré jeudi dans le centre de rétention de Lyon-Saint-Exupéry, entraînant l’évacuation des 68 personnes retenues et leur transfert vers d’autres centres, notamment ceux de Toulouse et Nîmes, a-t-on appris de source policière.

Six personnes retenues et quatorze fonctionnaires de police ont été intoxiqués par les fumées.

Ces derniers ont été dirigés vers le centre hospitalier, où ils devraient rester sous observation pendant 24 heures, a indiqué le directeur zonal de la Police aux frontières de Lyon, William Marion.

Les six personnes retenues et intoxiquées ont été elles aussi transportées vers l’hôpital en vue d’un examen de leur santé.

Une enquête judiciaire est en cours mais selon les premiers éléments, plusieurs départs de feu simultanés ont été constatés. « Le caractère accidentel de l’incendie semble écarté », a commenté M. Marion.

Lors de l’intervention des pompiers, les personnes retenues ont été évacuées des chambres et conduites dans une cour.

L’incendie ayant endommagé les chambres, mais aussi en raison de la présence de monoxyde de carbone, les personnes retenues devaient être transférées, notamment vers les centres de Toulouse et Nîmes.

Leur presse (Agence Faut Payer), 28 juillet 2011.

 

Incendie au CRA de Lyon : réaction de Forum Réfugiés

Un incendie s’est déclaré au Centre de rétention administrative (C.R.A.) de Lyon Saint-Exupéry, situé aux abords de l’aéroport lyonnais. Pour l’association, l’incendie serait consécutif à deux départs de feu volontaires dans deux chambres situées dans deux ailes différentes du bâtiment.

Du fait de travaux de réhabilitation en cours, la capacité du Centre, soit 120 places, était actuellement réduite à 100, selon Forum Réfugiés.

66 personnes étaient retenues au Centre : 60 hommes, 3 femmes, et une famille comportant un nourrisson. Si aucune victime n’est à déplorer, six retenus (la famille ainsi que trois hommes) et 14 policiers ayant inhalé des fumées ont été acheminés vers deux hôpitaux de la ville.

Suite au sinistre, les autorités ont décidé de la fermeture complète du Centre et du transfert de la totalité des retenus — y compris ceux qui avaient été hospitalisés et qui ont été déclarés hors de danger — vers les C.R.A. de Nîmes et de Toulouse.

Forum réfugiés, qui intervient depuis le 1er janvier 2010 dans les C.R.A. de Lyon, Marseille et Nice dans le cadre d’une mission d’accompagnement à l’exercice effectif des droits des personnes retenues, veille « à ce que les conditions du transfert respectent les procédures légales en la matière ».

Leur presse (Gérald Bouchon, Lyon 1re), 28 Juillet 2011.

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« Ce que nous refusons, c’est votre enfer » (Sur la Maison qui pue à Montreuil)

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« Ce que nous refusons, c’est votre enfer »

Du jour au lendemain, sentir que notre petit monde s’écroule, et avec lui toutes nos habitudes. Et avec lui, encore, toute une vie passée qui se transforme en souvenir, où l’on se surprend à vouloir retrouver des photos dont l’on se fichait pas mal auparavant. Et avec lui, enfin, la peur d’être dispersés, la peur d’une nouvelle galère, la peur de devoir tout reprendre à zéro. Notre maison s’est faite attaquer, à plusieurs reprises. Devant la menace, nous avons dû évacuer nos affaires. Et nous nous sommes sentis trop en danger pour y retourner. À présent, des amis, des voisins, des connaissances nouvelles ou anciennes se préoccupent de la maison, la sécurisent. Les attaques peuvent recommencer : le soi-disant simple propriétaire veut à tout prix récupérer son bien.

Les débuts de la propriété, ce fut cela : un type avec un papier dans la main, accompagné d’hommes de main, qui débarque sur un champ ou dans une maison et déclare : ceci est à moi. Aux débuts de la propriété, il a fallu que des salauds se présentent, les armes à la main. En allant contre l’évidence, ils dirent : non, la terre n’est pas à ceux qui la travaillent, pas plus qu’une maison n’est à ceux qui l’habitent.

Nous ne sommes pas naïfs. Nous savions qu’un jour ou l’autre un type allait se présenter et exiger de nous, grâce à la puissance d’un simple bout de papier, que nous nous en allions. Ce lieu, nous l’avions trouvé abandonné, la porte ouverte, il y a presque quatre ans, et nous savions qu’un jour quelqu’un allait se saisir du bout de papier qui va avec. Et reprendre la maison.

Des dizaines de personnes sont passées par cette maison, pour des périodes plus ou moins longues, et un groupe stable d’habitants s’est dégagé avec le temps. Les loyers sont tellement élevés, l’accès à un logement décent est si difficile, que nous sommes des dizaines, voire des centaines de milliers à nous entasser, à passer de canapés en canapés. La concurrence pour le travail, ainsi que ses conditions actuelles, font que celles et ceux qui, pour de multiples raisons, ne trouvent pas la force de rentrer comme des dingues dans ce jeu sont de plus en plus nombreux. Cette maison s’est offerte pour une partie de ces gens-là, c’est-à-dire nous-mêmes. Un toit gratuit, ainsi que la possibilité de vivre à plusieurs, nous a permis de faire face à cette réalité ensemble, de ne pas nous laisser broyer individuellement. Nous nous disions : l’amitié, la solidarité, l’hospitalité sont des valeurs sur lesquelles nous pouvons compter face à la machine économique. Face aux rêves brisés, face aux vies niquées, face aux dépressions qui minent les relations à l’intérieur de cette société.

On nous dira : votre vision est trop noire, il y a des chances pour tous. Mais ce que nous avons vécu ne fait que confirmer cette appréhension du monde. Si le type qui a attaqué a agi pour lui-même, pour avoir son propre pavillon, on ne peut que s’interroger sur la morale de l’intérêt personnel qui ronge cette société, morale qui veut que l’intérêt prime sur toute considération des personnes — car il n’a jamais réellement voulu discuter avec nous. Et si le type qui a attaqué l’a fait pour son biz, pour revendre par la suite comme le veut son métier d‘agent immobilier, on ne peut que questionner ce qu’est, plus généralement, la réalité du travail aujourd’hui : ne serait-ce pas, bien souvent, écraser les autres pour se faire sa place ? On ne peut croire, en tout cas, que cette situation est isolée. En haut, les puissants affirment chaque jour la validité de cette morale. Au commissariat, un flic de base a expliqué au « propriétaire » qu’il aurait dû faire cela cagoulé. Tous les flics présents le justifiaient, se mettaient à sa place. Eux aussi auraient été prêts à acheter un lieu occupé, et à virer les habitants à coups de barre. Comme le disait un autre flic : « quand on a un crédit sur le dos, on fait avec ce qu’on peut ». L’endettement individuel — qui fait écho à l’effondrement des garanties collectives — semble pouvoir justifier la guerre de tous contre tous.

La crise économique que nous vivons a pour conséquence d’accentuer les clivages, et pas seulement entre les classes. Entre ceux d’en bas, les petits, il y a aussi de graves divergences. D’un côté, il y a ceux qui acceptent les lois de l’économie comme des lois naturelles et font leurs la morale du « chacun pour soi et peu importent les conséquences » qui va avec. De l’autre, il y a ceux qui disent : nous ne nous en sortirons qu’ensemble, il n’y a qu’ensemble que nous parviendrons à refuser la loi de l’argent, du travail qui tue, le règne du vice et de la petite méchanceté. Comme le disait une personne solidaire aux assaillants : « ce que nous refusons, c’est votre enfer, et vous ne parviendrez pas à nous faire cesser de croire dans la beauté et la puissance de la solidarité ».

Comme le montre le soutien qui nous est apporté aujourd’hui — face aux attaques, face aux menaces qui pèsent sur nous — nous savons que nous sommes loin d’être les seuls à porter ces valeurs. Des habitants de nombreux autres squats sont venus à notre secours, ainsi que des voisins. Des sans-papiers, des précaires, des chômeurs, des salariés un peu plus installés se sont montrés à nos côtés. Des gens ordinaires, comme nous, qui refusent la loi du plus fort. L’urgence, plus que jamais, est de construire les liens pour faire face à la barbarie de l‘économie.

Des habitants de la MQP/Kipue/Maison Qui Pue, 74 rue des Caillots
Indymedia Paris, 28 juillet 2011.

 

La vidéo Les rois du pétrole a été rétablie ici : rutube.ru/tracks/4673127.htm… (je sais iad la pub en russe imposée par rutube. Si des gens peuvent récupérer la vidéo et la poster ailleurs c’est toujours bienvenu.)

Vigiles à Montreuil : le point sur le 74, rue des Caillots (28.07.11)

Montreuil (93) : Des nouvelles de la MQP (27.07.11)

Montreuil : La MQP attaquée violemment par un groupe mafieux (24.07.11)

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Accroissement du contrôle politique et répressif suite à Oslo

Bruxelles veut s’immiscer dans la lutte contre les mouvances radicales

Les attentats survenus en Norvège relancent l’opportunité d’une action européenne visant à lutter contre les groupuscules extrémistes.

La Norvège n’est pas dans l’UE mais les attentats dont elle a fait l’objet trouvent une résonance à Bruxelles. La surveillance des mouvances et des individus menaçant la sécurité publique nationale incombe bien sûr aux États membres, mais l’Europe peut intervenir en tant que coordinatrice des missions de contrôle.

À cette fin, Bruxelles souhaiterait créer un réseau d’échange d’information, afin de « surveiller la croissance de la radicalisation des discours sur Internet », rappelle Michele Cercone, porte-parole de la Commission. Avant de commettre son acte funeste, l’auteur présumé Anders Behring Breivik avait mis en ligne son manifeste de 1500 pages, où il décrivait minutieusement le protocole meurtrier auquel il s’est livré.

Reste que la Commission peine à intervenir sur ces sujets. En septembre dernier, elle avait proposé la mise en place de contrôles plus stricts des sites internet mettant en vente des produits potentiellement utilisables dans la fabrication de bombes artisanales, à l’instar des engrais agricoles, dont le suspect norvégien aurait fait usage pour concocter ses bombes.

Ces propositions s’étaient à l’époque heurtées aux réticences des États, qui refusaient de livrer les données personnelles de leurs internautes.

« Les événements en Norvège vont sans doute relancer les négociations », a affirmé le porte-parole, « le contexte n’est plus le même », a t-il ajouté.

Signe d’une inflexion, le 25 juillet, le premier ministre espagnol, José Luis Zapatero, a déclaré « attendre une réponse politique de l’UE », après le drame d’Oslo. La commissaire aux Affaires intérieures Cécilia Malmström est en contact avec le ministre de la justice norvégien, mais le fruit de ces échanges reste à ce stade inconnu.

Leur presse (Sophie Forcioli, EurActiv.fr), 27 juillet 2011.

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Vidéosurveillance à Grigny 2 (Essonne)

Les rues de Grigny 2 plongées dans le noir

Une partie de la copropriété est privée d’éclairage public depuis deux à trois semaines. Les habitants soupçonnent un acte de vandalisme lié à l’installation de caméras de surveillance.

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Grigny 2, mardi, 22h30. Depuis deux à trois semaines, une partie de la copropriété géante est plongée dans le noir. L’éclairage public aurait été perturbé par des actes de vandalisme à la suite de l’installation de la vidéosurveillance.

« Il n’y a pas grand-chose à dire. On est plongé dans le noir total, c’est consternant », constate un habitant avec lassitude. Derrière lui, les tours de la copropriété géante de Grigny 2 ne se distinguent que par la lumière encore allumée dans certains appartements. Il est 22h30 et, aux pieds d’une partie de ces 104 immeubles, les secteurs Surcouf, Lavoisier, Pasteur et Vayssière, plus aucun lampadaire ne fonctionne.

Idem dans une partie des parkings souterrains. Depuis deux à trois semaines, le système électrique de cette cité sensible est endommagé.

Si des expertises sont en cours pour déterminer d’où vient la panne, il semblerait que des actes de vandalisme liés à l’installation de la vidéosurveillance dans le quartier en soient à l’origine. Un vaste chantier de 185 caméras financé par l’État dans le cadre de la rénovation urbaine doit en effet être officiellement livré aujourd’hui. Tandis que les habitants, eux, composent avec l’obscurité dès le coucher du soleil. « Il y a urgence. Cela pose de vrais problèmes de sécurité », s’inquiète Claude Vazquez, maire PC de Grigny. Hier, l’édile a alerté l’administrateur provisoire de cette cité sous tutelle à cause de ses dettes (lire ci-dessous) et une partie de l’éclairage a pu être remis square Surcouf. « Ne pas avoir de lumière, ça ne fait jamais plaisir. Mais à Grigny 2, avec des trafics et beaucoup de délinquance, c’est toujours une peine en plus pour les habitants », note avec amertume Méryem, mère célibataire qui a changé ses habitudes. « Le soir, je faisais un peu jouer le petit dehors. Maintenant, c’est fini. »

« On ne peut pas accepter de passer dans des endroits qui, sans lumière, ressemblent à des coupe-gorge. Les gens n’empruntent plus le petit chemin qui relie les Sablons à Surcouf mais font le grand tour », ajoute Mani, riverain de Lavoisier, tandis qu’une jeune femme note « l’importance de continuer avec les caméras pour ne pas céder à la menace ».

L’incompréhension domine

Plus que la colère, c’est l’incompréhension qui domine chez les habitants, incrédules devant ces actes de vandalisme paralysant leur quartier. « Ce que je ressens, c’est de la tristesse. Je ne comprends pas pourquoi des jeunes ont fait ça. Déjà, parce que c’est leurs parents qui finiront par payer l’addition et ensuite parce que ça crée un climat de tension et ça plombe l’image d’un quartier pour lequel on se bat au quotidien », explique, lucide, Mohamed Touré, un jeune Grignois de 24 ans. Avec Yaya et Skander, 27 et 30 ans, il vient de fonder le conseil jeunesse de la copropriété de G 2. Un lieu de débat et de dialogue. En septembre, ils organisent une rencontre entre habitants. Le thème : la vidéosurveillance et les actes de vandalisme…

Qui doit payer les réparations ?

Si chacun s’accorde à dire qu’il faut « agir vite », tous se repassent la patate chaude du financement des réparations de l’éclairage public. Des expertises sont en cours et certains mentionnent des destructions de lampadaires et des câbles arrachés. Encore faut-il s’assurer que cela est à l’origine de la panne.

Selon le syndic Sagim, qui gère les affaires courantes, placé sous administration provisoire, c’est à la préfecture, partie prenante du dossier, et au syndicat principal, lui-même sous tutelle, de prendre en charge les travaux. Or, l’administrateur provisoire du syndicat principal ne l’entend pas de cette oreille. « Les détériorations ont eu lieu pendant l’installation de la vidéosurveillance, estime Olivier Mugniery, chargé de mission à l’administration provisoire. Nous ne prendrons donc pas les réparations à notre compte. C’est à l’entreprise prestataire, en l’occurrence Inéo, de payer les réparations. » Inéo, évidemment, n’est pas d’accord. « Lorsqu’il y a eu du vandalisme, Inéo a assumé les coûts comme le veut le contrat », note la filiale de GDF Suez, sauf que, pour elle, il n’y a pas eu de nouveaux actes de vandalisme. De son côté, la préfecture veut « attendre les résultats de l’expertise qui permettront de clarifier la situation quant à la nature des dégâts ». Des tergiversations qui laissent sceptiques les habitants. Skander, du collectif des jeunes de G2, voit là « le signe que les réparations vont mettre du temps. On en a jusqu’à la rentrée ! Il faudrait que les élus se mouillent, qu’un signe fort de changement soit donné… enfin ! »

Leur presse (Florence Méréo, Le Parisien.fr), 28 juillet 2011.

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Les « Marches des salopes », la liberté contre les stéréotypes

 

Le mouvement est parti de Toronto le 3 avril. De Boston à Séoul en passant par Rio, des « slutwalks » ont à ce jour eu lieu dans 70 villes. L’objectif : lutter contre les agressions sexuelles, en revendiquant une totale liberté vestimentaire.

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Une jeune femme participe à une «marche des salopes», le 16 juillet 2011 à Séoul

« Slutwalks ». Traduisez « Marches des salopes ». Depuis le mois d’avril, le concept prend forme dans plusieurs pays, de l’Amérique du Nord à l’Asie. Dernière en date : Séoul, Corée du Sud, le 16 juillet dernier. Ce jour là, 70 personnes — des femmes principalement, mais aussi quelques hommes — sont descendues dans la rue en talons, à demi-vêtues, manifestant pour « le droit de porter ce que nous aimons ».

À l’origine de cette revendication, des propos tenus par un policier canadien, Michael Sanguinetti, le 24 janvier dernier. Suite à un viol ayant eu lieu à l’université de York, ce dernier aurait conseillé à de jeunes femmes étudiantes d’« éviter de s’habiller comme des salopes si elles ne voulaient pas se faire agresser ». Les réactions ne se sont pas fait attendre.

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Toronto : « Ne nous dites pas comment nous habiller. Dites aux hommes de ne pas violer »

« Quand nous avons eu vent de cet agent de police, qualifiant des femmes victimes d’agressions sexuelles de “salopes”, nous avons voulu faire du bruit, demander plus qu’une excuse. On a le droit de s’exprimer et de se réunir, alors nous allons en profiter » peut-on lire sur le site SlutWalk Toronto, à l’origine du mouvement.

Le 3 avril, ses fondatrices, Heather Jarvis et Sonya JF Barnett, entre autres, lancent une première « Marche des salopes » dans la ville. Elle rassemble plus d’un millier de manifestants. « Cet incident (les propos du policier) était révoltant, et je suis heureuse que quelque chose de visible en soit sorti, et soit venu remettre en cause les stéréotypes autour du viol », exprime la féministe Jarrah Hodge, blogueuse canadienne. « Je ne pense pas que SlutWalks s’adresse aux droits des femmes en général, mais elles permettent à coup sûr de parler plus librement de la culpabilisation des victimes, et de la culture du viol. »

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À Sao Paulo, le 4 juin 2011. Une femme tient une pancarte : « le machisme tue »

Déculpabiliser les victimes

Viendront Boston, Vancouver, Sydney, Londres et Mexico. Exportable, l’idée est simple: dans leur lutte contre les stéréotypes souvent liés au viol, des femmes s’habillent volontairement de façon « provocante », parfois « comme des objets sexuels », pour revendiquer un droit : celui de s’habiller comme elles l’entendent, et de ne plus être considérées comme fautives dès lors qu’elles sont victimes d’agressions sexuelles. « Le but derrière SlutWalks n’est pas de dire que toutes les femmes doivent s’habiller de façon provocante, mais plutôt que nos tenues, provocantes ou non, ne sont en aucun cas un permis pour agression sexuelle », poursuit Jarrah Hodge.

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Londres, le 11 juin 2011. « Cul ≠ agression »

« On entend trop souvent des propos comme “oui, elle a été violée, mais elle était habillée de manière sexy…” ou “elle l’a bien cherché, elle était en jupe” », remarque Olivia Cattan, présidente de l’association française Paroles de femmes. « On nie la victime. C’est aux hommes de se tenir, pas aux femmes de se cacher », ajoute-t-elle. Dans les collèges du Val-d’Oise où elle intervient, Olivia Cattan observe un problème latent, celui de jeunes filles « qui cherchent à se rendre invisibles, qui sont en retrait » par peur de se faire traiter de « salopes ». Sur le marché du travail, elle voit des femmes qui « n’osent plus s’habiller court », si elles veulent exister auprès de leurs collègues masculins.

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« Marche des salopes » le 11 juin au Honduras, à Tegucigalpa

Se réappropriant l’usage détourné du terme « salope », les « Slutwalks » sont donc là pour rappeler aux femmes qu’elles n’ont pas à se sentir coupables quand elles sont agressées. « Quelle que soit la façon dont la femme est habillée, elle n’est pas responsable », insiste Thalia Breton, porte-parole d’Osez le féminisme. « On pense souvent qu’un viol, c’est une femme en mini-jupe au coin d’une rue, et un homme qui pète les plombs. Non, dans la majorité des cas, la victime connaît son violeur », explique t-elle.

Face aux clichés et représentations médiatiques des victimes de viol, manifestants et féministes revendiquent une liberté vestimentaire « très importante », et une plus grande place accordée aux femmes dans l’espace public. « Dans les Marches des salopes, il y a une volonté de choquer, de déconstruire les choses, d’interroger » analyse Thalia Breton.

Le terme « salope » en débat

« Les femmes sont en colère, car quand on les agresse, c’est automatiquement de leur faute », dénonce Chloe S. Angyal, rédactrice du blog américain Feministing.com. « Elles ne devraient pas être punies pour s’habiller de façon sexy.» La jeune femme se dit « très enthousiaste » devant l’ampleur du mouvement des SlutWalks, qui devrait se poursuivre à New York en octobre.

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« Crois-le ou non, mes vêtements n’ont rien à voir avec toi ». La « Marche des salopes » à Sydney, le 13 juin 2011

Mais selon elle, la raison de sa popularité, notamment auprès des médias, est aussi liée au fait « qu’il utilise un terme aussi populaire que “salope” ». « Oui, c’est peut-être provoquant, mais se réapproprier ce mot est très important. Cela nous permet de montrer la façon dont il est vraiment utilisé », explique Chloe S. Angyal. « Parfois, militer doit se faire dans la mise en scène, dans le bruit et l’exagération », note l’une de ses collègues, Samhita Mukhopadhyay, sur Feministing.com.

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La « Marcha de las vagabundas », le 18 juin à Brasilia, au Brésil

La semaine dernière, un article du New York Times, intitulé « Mesdames, nous avons un problème », a remis en question le concept des « Marches des salopes » dans la lutte pour l’égalité des genres et les droits des femmes. « Alors que les questions de sexe et de pouvoir, de culpabilité et de crédibilité, de genre et de justice sont si présentes et si urgentes, le fait que se déshabiller tout en s’appelant “salopes” passe pour une vraie répartie me rend furieuse », écrit Rebecca Traister dans l’article. « La mission des SlutWalks est cruciale, mais l’ensemble pose question, et laissent de jeunes féministes à même d’être attaquées sur ce qu’elles combattent. »

En France, des associations telles qu’Osez le féminisme et Paroles de femmes ne se sont pas directement associées à la « Marche des salopes » de Paris, organisée le 22 mai dernier par Étudions gaiment, Ladyfest et Scalp. Ce jour-là, celle-ci s’est faite en marge de la « Marche contre le sexisme » organisée conjointement par La Barbe, Osez le féminisme et Paroles de femmes.

Ces collectifs féministes ne sont pas en accord total avec le concept : « Le terme “salope” ne me plaît pas trop, reconnaît Olivia Cattan. Il dessert la cause. Aujourd’hui, on est obligé de rentrer dans ce jeu-là. D’utiliser des termes choquants pour alerter. » Pour Thalia Breton d’Osez le féminisme, « la conviction ne passe pas forcément par des actions choc ».

Mouvement mondial

Alors que le mouvement prend de l’ampleur à l’échelle mondiale, il continue d’interroger. En Australie, les termes « habillé-e comme une salope » ont interpellé certains blogueurs et même au Canada, son lieu d’origine, « la Marche des salopes semble être organisée en dehors des réseaux et organisations féministes traditionnels », relève la blogueuse Jarrah Hodge.

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À Édimbourg, le 18 juin 2011. « Je dis toujours non », peut-on lire sur cette pancarte.

La prochaine « SlutWalk » aura lieu en Inde, le 31 juillet. Mais, contexte oblige — avec 500 plaintes pour viol l’an dernier, New Delhi est tristement surnommée « capitale du viol » —, et « pour que le concept soit mieux compris », elle a été rebaptisée « Marche des effrontées ».

Leur presse ( Valentine Pasquesoone, Libération.fr), 27 juillet 2011.

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Solidarité avec Silvia, Billy et Costa : poste de flics attaqué à Ebikon (Suisse)

Dans la nuit du 26 au 27 juillet, le poste de flics à Ebikon (LU) a été embelli avec le slogan « Liberté pour Silvia, Billy et Costa » en solidarité avec Silvia, Billy et Costa.

En avril 2010, Silvia, Billy et Costa ont été arrêté près de Zurich. On leur reproche d’avoir planifié une attaque contre le chantier du centre de recherche sur la nanotechnologie (IBM). IBM en tant que pionnière multinationale américaine de la nanotechnologie veut explorer de nouveaux champs de bataille pour le capitalisme par la miniaturisation de composantes électronique à l’échelle nano.

Le 22 juillet 2011, Silvia, Billy et Costa ont été condamné à entre 3 ans et 4 mois et 3 ans et 8 mois de prison. Nous n’acceptons pas ce jugement.

NOUS NE NOUS TAIRONS PAS JUSQU’À CE QUE L’ON VIVE SANS TAULES !
LIBERTÉ POUR SILVIA, BILLY ET COSTA !
LIBERTÉ POUR TOUS LES PRISONNIERS !

Traduit de l’allemand (Indymedia Suisse allemande) par Le Réveil, 27 juillet 2011.

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Bonjour, 15 jours ! Comptes-rendus d’audiences de personnes sans papiers devant le juge des libertés

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Si nous avons tenu à publier ces récits d’audiences c’est qu’ils démontrent que le Juge des Libertés et de la Détention (JLD) n’est pas comme certains le laissent entendre le « garant des libertés », ni le symbole d’une justice « indépendante » et « impartiale », comme ne le sont pas non plus les juges des autres juridictions. Il est en revanche ce qui permet à l’État de donner par le droit une caution aux expulsions. Or, le problème n’est pas que des personnes soient expulsées dans un cadre légal ou constitutionnel, mais le fait même que ces personnes soient expulsées.

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[Village autogéré à Notre-Dame-des-Landes] Coups de matraque sur le tarmac – Ni avions, ni expulsions !

Coups de matraque sur le tarmac

Aujourd’hui à l’aéroport Atlantique de Nantes les opposants à la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont investi pacifiquement l’aérogare. Ils voulaient protester contre le projet de construction du deuxième aéroport de Nantes.

Les manifestants soutenus par une brigade activiste de clowns (composée entre autres d’enfants) sont entrés pacifiquement dans l’aérogare 1 en chantant et criant des slogans. Lorsque les manifestants se sont déplacés dans l’aérogare 3, des cordons de CRS les ont violemment pris à partie. Une personne a été tapée au sol et gravement blessée. Elle a une perforation du thorax due aux coups donnés par la police. Un autre a eu le crâne ouvert à coups de matraque. Elle ont toutes été admises à l’hôpital. [Notre camarade blessée hier lors de la manif à l’aéroport de Nantes a été opérée, ses jours ne sont plus en danger. Les autres blessés sont sortis de l’hosto hier soir. — Infozone, 28 juillet, 18h23.] Cinq autres personnes ont été interpellées. L’une d’entre elles a été immédiatement déférée au parquet.

Quand l’État n’a plus d’argument citoyen pour justifier ses projets mégalomanes il utilise la brutalité.

Nous exigeons la libération de tous les interpellés.

Nous exigeons l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Legal team du village autogéré nog2011 de Notre-Dame-des-Landes – 27 juillet 2011.

 

Ni avions, ni expulsions !

Aujourd’hui à l’aéroport Atlantique de Nantes quelques centaines d’opposant(e)à la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont investi de manière festive l’aérogare. Ils voulaient protester contre le projet de construction du deuxième aéroport de Nantes.

Le groupe de manifestant(e)s était composé d’une brigade activiste de clowns, de familles déguisées, d’un potager ambulant et surtout des personnes menacées par les expulsions, ainsi que de leurs soutiens venus de toute l’Europe. Ils sont entrés pacifiquement dans l’aérogare 1 en chantant et criant des slogans. Lorsque les manifestant(e)s sont monté(e)s vers les bureaux de la direction pour parler avec les responsables, une trentaine de CRS les ont violemment chargé(e)s sans somation. Laurence a été frappée au sol à plusieurs reprises et gravement blessée. Elle a une perforation pulmonaire et deux cotes cassées en raison des coups portés par la police. Son pronostic vital a été engagé plusieurs heures, avant une amélioration en fin de soirée. Une autre personne a eu le crâne ouvert à coups de matraque et a également dû être évacué. Plusieurs autres souffrent de diverses contusions, notamment de nombreuses entailles au crâne en raison des coups de matraque. Devant la violence de cette attaque, certaines personnes ont tenté de protéger la foule en jetant divers matériaux sur le chemin des CRS. Quatre personnes ont été interpelées au hasard. L’une d’entre elles a été immédiatement déférée, les autres ont été relâchées suite à la pression des manifestant(e)s restant(e)s.

Encore une fois, l’État choisit la violence plutôt que le dialogue, une violence qui va sans cesse grandissante et met toutes celles et ceux qui osent encore s’exprimer en danger de mort !

Sur la route du retour, la police a ensuite procédé au fichage au faciès systématique de tout les militant(e)s sur les routes, à plusieurs dizaines de kilomètres de l’aéroport. En signe de protestation les manifestant(e)s ont mené une opération escargot sur le périphérique nantais et la route en direction de Vannes.

Aucune forme de répression ne nous fera taire,
Nous exigeons l’arrêt des poursuites contre les interpellé(e)s,
Nous exigeons l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes !

Village autogéré NoG2011 de Notre-Dame-des-Landes – 28 juillet 2011.

 

Incidents lors d’une manifestation contre le futur aéroport de Nantes

Huit personnes ont été blessées, 3 parmi les manifestants, 5 parmi les forces de l’ordre, mercredi après-midi dans l’enceinte de l’aéroport de Nantes lors d’une manifestation de quelque deux cents personnes opposées au futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, selon des sources concordantes.

Quatre personnes ont été interpellées et un manifestant blessé a été hospitalisé, selon la préfecture de Loire-Atlantique qui déplore dans un communiqué que des manifestants aient « tenté de s’introduire dans des locaux où travaillaient des personnels de l’aéroport en agressant des forces de l’ordre qui en assuraient la sécurité ».

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« Devant la violence des opposants, des renforts de police ont été mobilisés pour maintenir la sécurité des locaux et des personnels menacés », ajoute-t-on de même source.

Les incidents se sont déroulés en milieu d’après-midi dans le hall de laéroport Nantes-Atlantique, occupé quelques heures auparavant par des opposants au futur aéroport, qui soutiennent avoir été « violemment pris à partie » par des « cordons de CRS ».

« Des dégradations importantes ont été constatées dans l’ensemble de l’aéroport : tags, pots de peinture renversés au sol, distributeurs de boissons et de monnaie vandalisés, vitres cassées… », a déploré auprès de l’AFP le directeur de l’aéroport, François Marie.

Le président de la région des Pays de la Loire Jacques Auxiette (PS), également Président du syndicat mixte du futur aéroport, a dénoncé dans un communiqué la poursuite « des dégradations et des intimidations ».

Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, à 30 kilomètres au nord de Nantes, soutenu par les collectivités locales (régions Pays de la Loire et Bretagne, conseil général de Loire-Atlantique, Nantes Métropole), suscite une opposition forte de la part des agriculteurs locaux mais aussi des militants écologistes ou anarchistes.

La réalisation et la concession de cet ouvrage ont été attribuées par l’État au groupe Vinci pour 55 ans en décembre 2010. Le futur aéroport est prévu pour 2017.

Leur presse (Agence Faut Payer), 27 juillet 2011.

 

Nantes-Atlantique. Plusieurs blessés lors d’une manifestation

De violents affrontements ont eu lieu hier après-midi, entre les forces de l’ordre et des manifestants au cours d’une mobilisation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes. Lorsqu’une partie des manifestants a voulu accéder au bureaux d’Aéroports du Grand Ouest, filiale de Vinci qui doit construire le nouvel aéroport, les CRS sont intervenus.

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Du côté des manifestants, on compte trois blessés, dont une jeune femme qui a été hospitalisée. Elle serait touchée au thorax. Du côté des forces de l’ordre, on annonce cinq blessés ou victimes de contusion. L’embarquement des passagers et le trafic n’ont pas été perturbés, mais le hall de l’aéroport a souffert de dégradations. Jacques Auxiette, président de la région Pays de la Loire a réagi à travers un communiqué : « ce qui s’est passé cet après-midi est un nouvel acte irresponsable et un dérapage inacceptable », écrit Jacques Auxiette.

Un début pacifique, mais le ton monte rapidement

À 15h15 hier, 200 manifestants viennent d’entrer dans le hall de l’aéroport de Nantes-Atlantique. Plusieurs d’entre eux sont grimés. Ils ont avec eux de la terre et des végétaux. De façon symbolique ils veulent installer ici les squatters qui vont être expulsés de Notre-Dame-des-Landes. Certains manifestants sont déguisés en avions, en clowns, d’autres peignent des slogans sur le sol. Ces opposants au futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes crient : « Non aux avions, non aux expulsions ». À l’extérieur, des gendarmes mobiles interdisent l’accès aux pistes.

15h30. Plusieurs dizaines de manifestants, jeunes, grimpent à l’étage où se trouvent les bureaux de la direction d’Aéroports du grand Ouest, une filiale du groupe Vinci, désormais gestionnaire de Nantes-Atlantique et retenu pour construire le nouvel aéroport. Ils se retrouvent face à une quinzaine de CRS qui les repoussent. Ces derniers appellent des renforts et avancent, faisant usage de lacrymogènes et de leurs matraques. C’est dans ces premiers moments qu’une jeune femme est sérieusement blessée. Alors que les CRS poursuivent leur progression, des chariots à bagages sont envoyés en leur direction et des extincteurs vidés.

À 16h10, le hall de l’aéroport Nantes-Atlantique est évacué par les forces de l’ordre. Il y a eu plusieurs affrontements, violents, dans l’aérogare. Les manifestants sont maintenant devant l’entrée principale de l’aéroport. Ils demandent « la libération de leurs camarades ». En effet, trois manifestants ont été interpellés.

16h10. Les CRS terminent l’évacuation des locaux et prennent position devant les accès, rejoints par les gendarmes. Repoussés à l’extérieur, les manifestants réclament la libération de quatre des leurs. Des organisateurs, membres de la coordination, rappellent les raisons de cette action. « Nous avons bon espoir d’arrêter le projet d’aéroport. Alors, tant qu’il ne sera pas allé jusqu’au bout, nous refuserons la démolition des maisons achetées par l’État et le conseil général. Nous soutenons ceux qui squattent les maisons inoccupées », explique Michel Tarin. « C’est la première fois qu’un de nos manifestants finit à l’hôpital. La violence des forces de l’ordre n’était pas justifiée », dénonce Julien Durand, porte-parole de la coordination des opposants. « Dans l’avenir, nous prendrons nos précautions. Notre action s’inscrit dans la non-violence. Nous ne voulons pas nous retrouver avec d’autres blessés. » Une nouvelle manifestation est prévue le 17 août devant le tribunal de Saint-Nazaire, où sont convoqués les squatters dans le cadre de la procédure d’expulsion.

À 18h15, les trois manifestants interpellés sont finalement libérés.

19h. Les manifestants interpellés sont libérés. La préfecture fait état de trois manifestants et de cinq fonctionnaires blessés. Dans un communiqué, Jacques Auxiette, président socialiste de la Région, pointe « un nouvel acte irresponsable et un dérapage inacceptable ! » Il ajoute : « S’il est clair que ceux qui ont mené l’attaque contre l’aérogare ne sont en rien les représentants des populations concernées, il est important que ceux et celles qui s’opposent à ce projet dans les cadres légaux et républicains dénoncent ces actes de violence. »

À 20h, le directeur de l’aéroport tire un premier bilan. Il fait état de « dégradations importantes ». Il parle de personnels « traumatisés ». Restaurant et bar de l’aérogare restent fermés mercredi soir. Il y aura dépôt de plainte, affirme François Marie. Côté trafic aérien, les conséquences s’avèrent minimes. « Il y a eu quelques retards. Pendant une heure, les passagers qui arrivaient sont restés dans les avions puisque nous ne pouvions assurer leur débarquement dans la sérénité. Ceux qui devaient embarquer ont attendu. »

22h. Jean-Philippe Magnen, vice-président Europe Écologie de la Région, tient un tout autre discours que Jacques Auxiette. « D’après les informations qui me sont parvenues, la jeune femme blessée, une militante altermondialiste pacifiste, est dans un état sérieux. S’il y a eu dérapage, c’est du côté de la police », affirme l’élu écologiste.

Leur presse (Frédéric Girou/Marc Le Duc, Ouest-France.fr), 28 juillet 2011.

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[Incendie du CRA du Canet] Libération de Djamel

Libération de Djamel

Après quatre mois et demi de détention provisoire aux Baumettes et cinq jours de grève de la faim, Djamel Benamar, inculpé suite à l’incendie du CRA du Canet, a été libéré jeudi 21 juillet. Il est sous contrôle judiciaire. Il n’y a donc plus d’inculpé de l’incendie du CRA du Canet en détention provisoire. Nous ne savons pas encore quand aura lieu le procès, mais vraisemblablement, ce ne sera pas avant 2012. Le chef d’inculpation est : destruction de bien d’autrui avec un moyen dangereux pour les personnes. En attendant, un concert de soutien est prévu le 16 septembre à Marseille. La solidarité continue, merci à tous ceux qui y ont participé de près ou de loin.

Un centre de rétention qui brûle c’est la machine à expulser qui s’enraye.
Liberté pour tous les inculpés du Centre de Rétention Administrative du Canet.

Contact – Mercredi 27 juillet 2011.

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Auchel (Pas-de-Calais) : Les identitaires travaillent… les journaflics aussi

La lutte idéologique entre identitaires, ultra-gauche et CGT dégénère à Auchel

Le combat idéologique prend des proportions démesurées à Auchel. Hier matin [26 juillet], la CGT a distribué des tracts pour dénoncer « l’extrême-droite populiste et identitaire ». Mais dans les allées du marché, les membres de la maison de l’Artois et de la CNT (Confédération nationale du travail) en sont venus aux mains. Sous les yeux des badauds atterrés.

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Les identitaires de la maison de l'Artois ont chargé les cégétistes malgré la présence policière aux abords du marché

À deux pas de l’hôtel de ville, dans les ruelles étroites du marché, des coups de bâton fusent. Ces esprits échauffés sont ceux des anarchosyndicalistes de la CNT et des identitaires de la Maison de l’Artois. Très vite, les groupes se séparent. Les badauds n’en croient pas leurs yeux. « S’ils touchent à mon gamin », lance un père de famille inquiet et révolté.

Cette scène surréaliste se déroule en présence de femmes et d’enfants. Un sentiment de danger inadmissible pour la population. Les commerçants n’ont « jamais vu cela ». L’un d’entre eux émet une requête : « Nous ne voulons plus voir de manifestation politique sur le marché. » Pourtant, le règlement du lieu stipule déjà qu’il est interdit d’y distribuer des tracts. Le premier adjoint au maire, Philibert Berrier, s’est refusé à tout commentaire excepté celui-là : « La CGT est une organisation responsable. Nous n’allions pas envoyer de compagnies de CRS sur le marché. »

« Ne pas répondre aux provocations »

Le calme semblait revenu sur Auchel en fin de matinée. Alors que les Cégétistes arrivaient en bout de marché, une vingtaine de membres de la maison de l’Artois ont chargé. Un mince cordon de policiers les a contenus avant le rond-point de l’avenue Gandhi. Préférant « ne pas répondre aux provocations », les syndicalistes rejoignent finalement leur local, à quelques rues de là. Face à cette violence, les événements tragiques d’Oslo alimentent les conversations.

Le chemin du retour est le moment du dernier rebondissement de la journée. Une rumeur court sur la présence des identitaires devant le local de la CGT.

Fausse alerte. Le syndicat peut se réunir pour débriefer : « Nous ne pensions pas en arriver là », avoue Denis Duporge, responsable de la CGT d’Auchel. Ses « camarades » des unions locales de Béthune, Bruay, Lillers, Isbergues et Liévin et de l’union départementale sont unanimes : « La maison de l’Artois vient de montrer son vrai visage. Tout le monde l’a vu. La mairie a laissé s’installer ce mouvement légal sans réagir. Voilà le résultat. »

Croix gammées taguées

De leur côté, les identitaires dénoncent l’action d’« une dizaine de membres de l’ultra-gauche radicale » : « Ils ont tagué des croix gammées d’un mètre carré sur toute la façade, s’insurge Claude Hermant, vice-président de la maison de l’Artois. Le terme “nazis” était inscrit sur le portail. Il faut que cela cesse. » En début d’après-midi, les coups de pinceaux ont recouvert les inscriptions.

La situation tombe dans une impasse. Le tract de la CGT appelle à lutter « contre le patronat, la misère et le chômage, pas contre les immigrés et les pauvres ». Il dépeint aussi les identitaires comme « une ramification occulte du Front national et des extrémistes fascistes européens ». Présent sur le marché, le président de la maison de l’Artois, Nicolas Colin, réaffirmait le côté légal de son association.

Parole contre parole.

Leur presse (Warren Deshorties, La Voix du Nord.fr), 27 juillet 2011.

 

Affrontements entre CNT et identitaires

Le centre-ville d’Auchel (Pas-de-Calais) a été le théâtre d’affrontements à coup de bâtons entre un groupe d’identitaires de la Maison de l’Artois et des anarchistes de la CNT (Confédération anarchistes du travail), rapporte la Voix du Nord. En cause, la distribution sur le marché de tracts de la CGT dénonçant « l’extrême-droite populiste et identitaire ».

« La maison de l’Artois vient de montrer son vrai visage », affirme-t-on à la CGT d’Auchel. Les identitaires dénoncent eux l’action « d’une dizaine de membres de l’ultra-gauche radicale » qui auraient peint des croix gammées sur la facade du local de l’organisation.

Leur presse (Le Figaro.fr), 27 juillet 2011.

 

Échange viril sur le marché d’Auchel entre identitaires d’extrême-droite et la CGT

Ce matin, sur le marché d’Auchel, la CGT a distribué des tracts dénoncant la présence dans la commune de la Maison d’Artois, groupe identitaire d’extrême-droite. Cette nuit, des croix gammées et des inscriptions ont été taguées sur les murs du siège de la Maison d’Artois. Les membres ont alors décidé d’aller sur le marché à la rencontre des Cégétistes et membres de la CNT (Confédération nationale du travail) qu’ils jugeaient responsables de ce vandalisme. Les échanges ont été virils et les forces de l’ordre ont dû s’interposer pour calmer les esprits.

Leur presse (La Voix du Nord.fr), 26 juillet 2011.

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[Notre-Dame-des-Landes] Visite au siège social de Biotope dans l’Héraut

 

Le 16 juillet 2011, à Meze près de Sète (34), le siege social de l’entreprise Biotope a eu ses serrures engluées et sa facade taggée « Vinci bétonne, Biotope cautionne, stop l’éco-labo ».

Dans la même rue, le pas de porte d’un des patrons fondateurs de cette boite d’études environnementales portait l’inscription « On t’a trouvé ! »

Cette action est solidaire de la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44) et de toutes les personnes qui refusent de se faire aménager leurs vies par des décideurs et leurs partenaires de toutes sortes.

Indymedia Nantes, 26 juillet 2011.

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[Perpignan] Report du référé d’expulsion de la CNT 66 au 17 août 2011

Perpignan – Le bras-de-fer mairie-CNT se poursuit

L’affaire n’a que trop duré. Depuis bientôt 13 ans, le bras-de-fer entre la CNT (Confédération nationale du travail) et la mairie de Perpignan va se poursuivre. La CNT, dont Amapola Gracia est la secrétaire départementale [secrétaire du syndicat des PTT, en fait], cherche à obtenir une salle pour se réunir. En vain.

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Les sympathisants étaient nombreux hier

« Déni de considération »

Si le syndicat ne réunit pas autant d’adhérents que la CGT ou FO, il revendique le droit d’exister. « On s’est vu répondre inlassablement par le maire que la commune ne disposait pas de locaux vacants, précise la syndicaliste. On est dans un déni de considération. Aujourd’hui, on occupe illégalement un local au 13 rue des Troubadours, une école inoccupée que l’on a investie depuis le 11 juin. On est hors la loi, on le sait mais que faire alors que l’OPH Perpignan-Roussillon a jugé de son côté que la CNT n’était pas la bienvenue dans un local occupé par au moins 19 personnes ? Ça ne nous fait plus rire ! Aujourd’hui, la municipalité sous pression n’a trouvé d’autre solution que d’assigner en référé la CNT, une procédure expéditive devant le TGI pour exiger son expulsion avec le concours de la force publique. »

Alors que les marches du TGI étaient hier après-midi occupées par de nombreux syndicalistes et sympatisants, la CNT a obtenu du tribunal un répit jusqu’au 17 août. Son avocate Me Summerfield peut être satisfaite.

Leur presse (Daniel Jaco, L’Indépendant.fr), 21 juillet 2011.

 

Pour Solidaires 66, suite à la réquisition de la CNT 66, L’expulsion n’est pas la solution ! Syndicats : un local pour tous, sans discrimination… et construction d’une Maison des Syndicats pour tous !

Les syndicats quels qu’ils soient ont besoin de moyens, et de locaux pour fonctionner .

Il ne doit pas y avoir deux poids et deux mesures dans les décisions des collectivités territoriales de loger les Unions Départementales de ce département. Sinon, il y a discrimination et c’est illégal.

En l’occurrence ici, c’est la Mairie de Perpignan qui, si elle n’a peut-être pas vocation à abriter les Unions Départementales syndicales, en loge au moins sept dans les faits.

Pour notre part, après plus de 5 ans de démarches continues infructueuses, l’Union Syndicale Solidaires 66 en dû en arriver à faire appliquer la loi de réquisition de 1945, en occupant le 12 février 2010 des locaux municipaux vides à la Maison des Syndicats à Saint-Assiscle, avec le soutien des UD CGT, FO, CFDT, FSU, CGC.

C’est ainsi que nous avons été amenés à soutenir la CNT 66, qui dans la même situation que nous, a réquisitionné le 11 juin dernier un local municipal vide. Elle est aujourd’hui menacée d’expulsion, ce qui n’est pas admissible !

Solidaires 66 appelle toutes les UD, les associations et les citoyens, au nom de la démocratie et de l’égalité devant la loi, à venir soutenir le 20 juillet à 14h au Palais de Justice nos camarades de la CNT.

Rappelons que dans les PO, le logement, voire le relogement des organisations de salariés est un problème qui leur est commun : locaux vétustes, exigus, horaires inadaptés, baux inacceptables, ou pas de locaux du tout…

L’Union Syndicale Solidaires 66 lance un appel à la Mairie, à la Communauté d’agglomération, sans oublier le Conseil Général, pour qu’enfin la construction d’une Maison des Syndicats pour tous et sans discrimination voit le jour, comme il en existe dans de nombreux départements.

C’était d’ailleurs la promesse de l’ancien Président du Conseil Général, lors de sa dernière campagne électorale.

Solidaires 66 – 18 juillet 2011.

 

L’expulsion n’est pas la solution !

La CNT 66 qui depuis 13 longues années sollicite l’attribution d’un local syndical s’est vu répondre inlassablement par la Commune de Perpignan qu’elle ne disposait d’aucuns locaux vacants, or la Mairie abrite gratuitement au moins sept autres Unions Départementales dans des locaux aux superficies quelquefois non négligeables et a continué à fournir des locaux syndicaux ces dernières années.

La CNT 66 par ce déni de considération et après avoir reçu une circulaire de l’OPH Perpignan-Roussillon (partenaire de la Ville) lui signalant que pour des raisons de sécurité elle ne pouvait accueillir dans son local plus de 19 personnes en même temps, s’est vue contrainte d’occuper un local vacant qui somme toute se résume à une grande salle. Aujourd’hui la Municipalité de Perpignan, soudainement pressée d’en finir, ne trouve comme seule solution à ce problème que d’assigner la CNT 66 en référé, procédure expéditive, devant le Tribunal de Grande Instance pour en exiger son expulsion avec le concours au besoin de la force publique.

Pour la CNT 66 il est clair que la forme de syndicalisme qu’elle pratique dérange car c’est l’effort militant, l’assemblée générale qui décide, la décision par la base, les mandats révocables, la rotation des tâches, la solidarité interprofessionnelle, un syndicalisme libre de toute interférence politicienne, l’internationalisme, qui sont mis en avant, et que tous ces principes ne plaisent pas aux puissants qui nous gouvernent.

Aussi nous appelons tous les adhérents, les sympathisants, les associations citoyennes, les organisations syndicales, tous ceux qui sont soucieux du respect du droit syndical et s’insurgent contre les discriminations, tous ceux pour qui la notion de démocratie réelle a encore un sens, à venir nous soutenir le mercredi 20 juillet à 14h devant le Tribunal de Grande Instance de Perpignan (5 boulevard des Pyrénées).

CNT 66 – 11 juillet 2011.

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