Résistons Ensemble n° 100 – septembre 2011

 

« Fuck tha Police » et eau minérale

Il y a celui qui a pris une bouteille d’eau minérale, l’autre un paquet de chips ou un smartphone, l’autre encore qui a taggé « fuck tha police », d’autres qui ont gueulé contre les dealers ayant profité de leur révolte… Ce n’était pas net, pas pur ; pas de programme en 10 points, pas de partis ni de comités, de dirigeants même pas une coordination. C’était un tsunami de jeunes, imprévisible, puissant qui a déferlé sur le Royaume-Uni pendant les journées qui ont suivi l’assassinat, le 4 août, de Mark Duggan, 29 ans, d’origine antillaise par la police de Londres. Pendant quelques jours des foules ont tenu tête aux politiciens, à l’État, à la police… Il y en a un qui disait : « Je pourrai enfin raconter quelque chose à mes petits enfants », l’autre rajoutait « Nous n’avons rien fait de spécial, juste on a pu agir nous-mêmes ». Évidement, ça n’a pas raté, « racailles », « sauvages », « sous-classe criminelle », « consuméristes », « confus », « diviseurs », « pas clairement anticapitalistes »… Médias, pouvoirs, partis ont bavé sur eux. Médusés et tremblants.

Oh, que les mêmes pouvaient s’extasier sur la beauté des révolutions arabes, ces « braves gens pacifiques » qui renversent les tyrans trop compromis… à condition qu’ils sachent s’arrêter à temps et qu’ils se contentent d’établir une démocratie occidentale, une dictature maquillée L’Oréal. Mais quand en Tunisie, en Égypte on commence à toucher à la police, à l’armée, aux biens alors ça non, s’il vous plaît, pas d’excès ! Alors quand, au Royaume-Uni, au cœur du système, faute de dictateur, une partie du peuple, les plus opprimés, exploités, victimes du racisme, bref le sel de la terre ose toucher aux deux piliers du capitalisme « démocratique », à savoir la police et la propriété privée, c’est la haine de classe. La justice britannique a bien compris que l’essentiel n’était pas les vols de mp3 ou d’écrans plats, mais le fait d’avoir osé se révolter ensemble, spontanément, d’avoir touché aux symboles du système. Comme l’avait fait ce jeune homme qui, pour avoir volé un pack d’eau, a pris 6 mois ferme (!).

Et chez nous, en France ? Ça n’a pas plu non plus. Solidarité niveau presque zéro. Comme en 2005. Ce qui est à la mode, quand ce n’est pas les élections, c’est « l’indignation ». Le 14 juillet dernier, lors de la marche des « indignés » parisiens, la banderole portée par des jeunes des quartiers : « Quartiers populaires – crimes policiers, discrimination, chômage – ya basta ! » a vainement été priée de quitter le premier rang. Elle aurait « dénaturé » l’indignation, elle était « trop politique ». C’est quoi la politique ?

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[Dijon] Portes ouvertes aux Tanneries, les 23, 24, 25 septembre 2011

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À propos du problème du TIPNIS en Bolivie

La perspective éloignée de la civilisation en référence au problème du TIPNIS [Territoire Indigène Parc National Isiboro Sécure]

Affronter les problèmes de manière éloignée fait que la domination soit perdurable. Le point réside dans la spécialisation des rôles et des devoirs en faveur du système et de par la satisfaction de nécessités au sein de la civilisation.

L’éloignement des problèmes provoqués par la civilisation amène à chercher trivialement les réponses les plus adaptables, cohérentes avec la technologie et les intérêts communs de la civilisation. Ainsi, surgissent les alternatives « possibles » de l’exploitation de la terre.

Entrant dans le problème du TIPNIS, celui-ci surgit avec la IIRSA (Initiative pour l’Intégration Régionale de l’Amérique du Sud : un projet d’autoroutes joignant les différents pays d’Amérique du Sud) et ce projet affecte visiblement des « lieux protégés », « peuples originaires et indigènes » pour qui la position de la résistance n’est pas changeante. Surgissent à cause de cette menace régionale représentants et défenseurs externes et internes, dans le cas du TIPNIS, ils ont proposé des routes alternatives, quatre projets qui doivent être, selon eux, approfondis par l’État.

Ils ont donc ainsi informé de la présence de la diversité biologique existante, comme échantillon de l’inventaire scientifique et se sont « défendus » à travers les lois mises en place par l’État. Cette attitude réformiste ne fait que reconnaître l’autorité de l’État et la domination qu’il exerce et ne sert qu’à intensifier sa capacité de contrôle et de décision.

Si l’on analyse bien les choses, la plus grande menace pour le TIPNIS provient des mêmes personnes qui le défendent aujourd’hui. Si, bien que cela sonne contradictoire, ces personnes qui aujourd’hui défendent le TIPNIS et se solidarisent avec la Nature et l’environnementalisme sont elles-mêmes les provocateurs de l’exploitation du sauvage au nom des richesses naturelles ; quand leurs consciences deviennent trop lourdes, ils réforment l’exploitation, la rendent moins évidente et la camouflent avec des alternatives via des négociations avec les parties intéressées.

De la même manière que quelques-uns défendent seulement le TIPNIS, il y a aussi ceux, qui suivant la même mode, s’intéressent uniquement aux animaux du TIPNIS, d’autres seulement à la flore et d’autres aux indigènes. Les activistes et leurs stratégies réformistes doivent disparaître, les animalistes doivent disparaître, les écologistes, les défendeurs des droits indigènes entre autres…

Pourquoi doivent-ils disparaître ?

Car simplement les entreprises, les gouvernements et les États seulement répondent aux intérêts de ceux qui les nourrissent, produisent et font les lois. Et tous deux sont les artifices de la structure civilisationnelle fonctionnelle. Et les activistes sont les éteints-feu par excellence, car ce sont eux qui incitent de manière éloignée au soulèvement des consciences et ce sont eux-mêmes qui bénéficient des résultats. Cet éloignement des problèmes est ce qui inévitablement, provoque la destruction du TIPNIS et tous les espaces profitables à la commercialisation en faveur du système techno-industriel qui offre tous les biens et services confortables à chaque homme, femme et enfant au sein du système social.

L’effondrement de la civilisation est inévitable, l’expansion actuelle du système techno-industriel et de la civilisation vers le sauvage pour éviter sa chute est le fruit pourri de ce système, mais cela est insoutenable, il n’existe pas deux TIPNIS dans le cas de la Bolivie, il n’existe pas non plus de liberté dans un monde qui renforce le contrôle et la production du système techno-industriel.

Enfin, l’heure de choisir, de lutter et de vaincre est arrivéE !
Insurrection Sauvage !

Traduit de l’espagnol (Liberación total).

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Les ExculpéEs 24 : Soirée projection/débat à l’Athénée libertaire Vendredi 23 septembre à Bordeaux

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Comité Anti-Répression du Périgord.

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Une milice organisée pour mettre fin au squat à Pratcoustals

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Salut à tous.

Nous avons décidé de partir de Pratcoustals, au vu de ce qui se tramait pour ce week-end. La Mairie organise en effet avec les chasseurs un grand week-end de «nettoyage » du site, pour «aider les habitants à retrouevr leur village ». Deux grandes bennes de la déchèterie ont été emmenées et après s’être fait cramer un camion et avoir reçu diverses menaces, on a préféré arrêter les frais et sauver les affaires qu’on pouvait.

Merci à tous ceux qui nous ont soutenu. Au plaisir de se recroiser ici ou là.

Samedi 10 septembre 2011.

 

« Week-end pour l’avenir de Pratcoustals.

Aidez les habitants à retrouver leur village
avec Les Amis d’Arphy, Lou Roupilles et la participation gratuite des Fizz.

10 et 11 septembre 2011.

Samedi 10 : Apéritif offert par la Mairie, repas champêtre (12 € : Buffet de crudités, saucissade, chips, fromage, fruits. Les Amis d’Arphy offriront les boissons pour les deux repas), découverte du hameau, nettoyage des alentours.

Dimanche 11 : Apéritif offert par Les Roupilles pour l’ouverture de la chasse, pique-nique (repas sorti du sac), Grand nettoyage d’automne, vin d’honneur.

Réservations: Anne : 06 82 36 45 59. Christophe : 04 67 81 06 33.

L’intégralité des fonds servira à entretenir et à préserver le site.

À cette occasion, la municipalité mettra à disposition des sacs poubelles, Apportez tous des gants !!!

MERCI

VENEZ NOMBREUX »

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Lubumbashi : 963 prisonniers s’évadent de la prison de Kasapa

Neuf cent soixante-trois détenus se sont évadés, mercredi 7 septembre dans la matinée, de la prison centrale de Kasapa à Lubumbashi (République démocratique du Congo). Cent soixante-trois d’entre eux ont été repris par la police plus tard dans la journée. Deux personnes ont été tuées et deux autres blessées au cours de  l’évasion.

Selon le ministre  provincial de l’intérieur, Jean-Marie Dikanga Kazadi, qui donne ce bilan, cette opération doit avoir bénéficié de la complicité des personnes qui travaillent dans la prison.

« Un minibus est entré dans la prison entre 10h 30 et 10h40. Quand il s’est arrêté, des gens cagoulés et armés sont sortis et se sont mis toute suite à tirer sur le poste de la garde », raconte Jean-Marie Dikanga Kazadi.

Des témoins rapportent qu’un militaire qui a essayé d’intervenir a été abattu. Un jeune homme venu rendre visite à un détenu a, lui aussi, été tué.

Les mêmes sources affirment que les renforts envoyés par l’état major de la police sont arrivés à la prison une heure après l’évasion.

Les assaillants ont tout détruit sur leur passage et sont allés au pavillon où est gardé l’ancien chef Maï-Maï, Gédeon, pour l’extraire, explique le ministre qui poursuit :

« Ils ont aussi libéré une dame détenue dans un autre local. Ils ont ensuite demandé à tous les autres détenus de sortir. »

Deux  officiers de l’unité de Correction de la Monusco/Lubumbashi était en visite dans cette prison au moment de cette évasion.

La police continue à rechercher les évadés. 1200 prisonniers étaient détenus dans la prison de Kasapa.

Leur presse (Radio Okapi), 7 septembre 2011.

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Appel à déboulonner les pylônes THT

La chasse aux boulons est ouverte !

Depuis quelques temps déjà, la lutte contre la société nucléaire se cristallise autour de la relance de l’atome dans l’Hexagone.

Si l’arrêt de la construction du nouveau réacteur EPR dans le Cotentin sera plus facile à obtenir par une courageuse décison politique, il est un autre chantier dont il est fort à parier que sa déconstruction se gagnera sur le terrain : la ligne THT (Très Haute Tension) Cotentin Maine.

Après quatre ans d’un combat juridique qui arrive à bout de souffle, les permis de construire des 300 pylônes qui vont balafrer trois départements de l’Ouest, le combat doit désormais passer par l’action directe.
Les tentacules électriques sont le symbole d’une énergie destructrice et sans cesse imposée à coups de matraques.
S’opposer à la grangrène galopante de l’électricité permet de reprendre goût à la liberté que le monde nucléaire nous a volé et montrer aussi à quel point ce système est fragile et vulnérable.

En déboulonnant, pour l’instant de manière symbolique, les pylônes existants, l’objectif est d’établir un rapport de force capable de faire vaciller RTE (le gestionnaire des lignes THT) et de lui montrer que derrière chaque kWh transporté il cautionne un marché unique basé sur la spéculation financière et le pillage des ressources.

Nous appelons à déboulonner partout en France les pylônes existants et surtout ceux en construction afin, comme le disait EDF « de devoir mettre un flic derrière chaque pylône », ce qui ferait naitre un vent de révolte incontrôlable et imposerait à RTE et EDf de renoncer à leurs projets criminels.

À bas le nucléaire et sa société policière !

Et pour illustrer le propos, voici quelques conseils sous forme de vidéo.

9 septembre 2011.

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[Crapuleries médiatiques] Quand une série policière de Canal+ « s’intéresse » à « l’ultragauche » !

Apparemment c’est actuellement en tournage, et voilà ce qu’ils en disent :

« On retrouvera les six héros de la série, (…). Ils auront à faire au milieu terroriste de l’ultra gauche, comme le dévoile le pitch de la saison diffusé par Canal+ :

Le groupe DPJ de la capitaine (…) est chargé d’élucider l’affaire d’un étudiant déchiqueté par la bombe artisanale qu’il fabriquait. L’enquête conduit les policiers à travers les réseaux de contestation citoyenne qui s’opposent publiquement à la politique d’immigration et aident les sans-papiers. Bientôt le groupe de (…) se trouvent face à quelques activistes d’une ultra gauche très radicale qui prônent la guérilla urbaine et ont pour cible directe la police.

Le cabinet d’avocat (…) survit grâce à l’aide juridictionnelle aux sans-papiers auprès de qui il s’est fait une clientèle. (…) entraînée par sa haine de la police et des institutions accepte de déborder de son rôle d’avocate et se fait piéger par la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) qui surveille les activistes d’ultra gauche. »

Qui a été choisi comme conseiller au scénario : Alain Bauer ? Bernard Squarcini ? Christophe Bourseiller ? Nathalie Bonnet de SUD Rail ?

9 septembre 2011.

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[Angleterre] Expulsion de Dale Farm le 19 septembre

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La date pour l’expulsion de Dale Farm, une ancienne décharge qui habite maintenant 90 familles, a été révélée pour le lundi 19 septembre. L’expulsion va coûter 18 millions de Livres. Les résidentEs de Dale Farm on lancéEs un appel aux supporters pour les aider à stopper l’expulsion. Dale Farm est à une demi-heure en train de Londres Liverpool Station.

La municipalité a menacé de bloquer les routes autour de Dale Farm à partir du 12 septembre, il est donc recommandé que les personnes viennent le plus tôt possible. Il reste également beaucoup de travail pour préparer l’expulsion. Des places pour dormir sont disponibles, mais il est recommandé d’apporter une tente si vous le pouvez, les places étant limitées pour celles et ceux qui en ont besoin. Les personnes sont bienvenues à Dale Farm à tout moment. Voir dalefarm.wordpress.com/activity pour les détails.

Faites suivre cet appel à tous vos contacts, ainsi que notre groupe Facebook.

Nous recommandons également aux personnes de s’inscrire pour les alertes SMS et notre bulletin email sachant que nous ne pouvons avoir confiance en la municipalité pour ne pas envoyer les huissiers avant la date donnée.

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Le 19 septembre, la municipalité de Basildon et le gouvernement qui financent l’expulsion, feront face à un défi moral pour expliquer aux milliers de personnes et aux médias internationaux pourquoi ils ont choisi de mettre plus de 100 enfants  à la rue, et de les retirer de leur école. L’ONU a demandé au gouvernement anglais de suspendre l’expulsion, car celle-ci « affecte de manière disproportionnée la vie des gypsys et des familles voyageuses, plus particulièrement les femmes, enfants et personnes âgées ». L’expulsion a été condamnée par de nombreux groupes, dont Amnesty International, les syndicats et les groupes anti-racistes.

Nous espérons vous voir à Dale Farm !

Pour plus d’information, visitez http://dalefarm.wordpress.com/

Contact anglaisContact français

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Syrie : entre répression et perspectives révolutionnaires – Dimanche 18 septembre à Lyon

 

Dis­cus­sion autour du pro­ces­sus révo­lu­tion­naire en Syrie, et notam­ment de l’ana­lyse qu’en font les cama­ra­des anar­chis­tes syriens, dimanche 18 septembre à 15h à la Plume noire, 19 rue Pierre Blanc, organisée par la CGA-Lyon.

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Horizons du pro­grès de la révo­lu­tion syrienne

Depuis l’avè­ne­ment de la révo­lu­tion syrienne, les intel­lec­tuels ou les ana­lys­tes poli­ti­ques se sont frac­tion­nés en deux prin­ci­paux grou­pes oppo­sés, et une posi­tion hési­tante qui tend dans la réa­lité et obli­ga­toi­re­ment vers l’un ou l’autre des grou­pes adver­ses. La pre­mière opi­nion voit que le trait de lumière est repré­senté par le régime, ainsi le peuple dépourvu du régime et du tota­li­ta­risme som­brera dans une guerre civile et une dis­corde eth­ni­que et fac­tion­nelle, seules les repré­sailles peu­vent empê­cher cet abou­tis­se­ment. La deuxième opi­nion voit que le peuple syrien est capa­ble de vivre en liberté, en est digne, et le seul jus­ti­fi­ca­tif aux repré­sailles exer­cées par le régime n’est que son insis­tance sur le pillage du pays et l’appro­pria­tion du pou­voir. Certes c’est cette der­nière vision qui incite les jeunes révo­lu­tion­nai­res à des­cen­dre dans la rue ; ces jeu­nots rebel­les sont convain­cus de leur droit à la liberté, de leur capa­cité à l’exer­cer, et que la liberté est la seule issue à une vie meilleure.

Cela seul expli­que la dis­po­si­tion des jeunes révo­lu­tion­nai­res à faire des sacri­fi­ces et affron­ter les repré­sailles menées par le régime, ces der­niè­res sont deve­nues d’une bar­ba­rie inconce­va­ble. En effet les appa­reils de sécu­rité qui sont essen­tiel­le­ment des mer­ce­nai­res du régime se com­por­tent quo­ti­dien­ne­ment comme des nervis (Alcbihp) [Voyous employés et couverts par le régime pour briser l’opposition] en com­men­çant par l’humi­lia­tion des Syriens ordi­nai­res et en finis­sant par les tuer quand cela est néces­saire. En outre le régime recourt aux chars pour répri­mer les citoyens de Deraa et essaie d’étouffer leur volonté en les affa­mant. Par ailleurs dans d’autres épicentres de la révo­lu­tion tels, Douma, Homs et Damas, la répres­sion revêt d’autres aspects un peu atté­nués, le régime se contente du recours à la force. Autrement les mer­ce­nai­res pro­cè­dent de manière à cou­vrir les mas­sa­cres du régime menés contre les rebel­les et à défor­mer la révo­lu­tion des jeunes syriens, avec pour objec­tif d’accré­di­ter l’idée que le slogan de liberté n’est pas la devise prin­ci­pale.

Il est cer­tain que la révo­lu­tion syrienne à été spon­tanée et juvé­nile et conti­nue à l’être. Il est vrai qu’elle com­prend des frac­tions diver­si­fiées repré­sen­tant la diver­sité de la rue et des jeunes syriens, mais majo­ri­tai­re­ment les ini­tia­teurs sont des jeunes non influen­cés par l’idéo­lo­gisme et n’ont aucune concep­tion dog­ma­ti­que sur la liberté mais plutôt une vue réa­liste qui sous-entend que le tota­li­ta­risme du régime est le seul obs­ta­cle à la liberté.

Les prin­ci­pa­les carac­té­ris­ti­ques de la révo­lu­tion syrienne sont, son aspect juvé­nile et spon­tané, et du fait que créée par la rue, elle en est liée direc­te­ment. C’est une révo­lu­tion sans pilo­tage cen­tra­lisé, mais plutôt diri­gée par indi­vi­dus insur­gés, par consé­quent, nul ne peut pré­ten­dre la gou­ver­ner ni la conduire, la raison en est simple, les jeunes insur­gés se sont sou­le­vés spon­ta­né­ment et la par­ti­ci­pa­tion des reli­gieux en par­ti­cu­lier ceux dont la concep­tion est extrê­me­ment réac­tion­naire ou de toute autre ten­dance n’est pas visi­ble. Entre ces atti­tu­des oppo­sées, des avis inter­mé­diai­res, tantôt pré­ten­dent à la neu­tra­lité (comme l’avait affirmé au tout début du sou­lè­ve­ment l’écrivain Nabil Salih par exem­ple, le fon­da­teur du site électronique ALJAMAL) tantôt sou­lè­vent le danger des conflits eth­ni­ques et de l’extré­misme reli­gieux (la quasi-tota­lité des gens qui veu­lent se situer à mi-chemin entre les pre­miè­res atti­tu­des oppo­sées ou entre le régime et le peuple). Enfin, j’évoque ce que quel­ques-uns ont appelé « le danger de l’inter­ven­tion exté­rieure », même par exa­gé­ra­tion, ce péril n’est pas sérieux et n’a aucune réa­lité. Ainsi les repro­ches de l’impé­ria­lisme au sujet de la répres­sion menée par le régime ne sont pas plus que des propos vides de tout sens et fuyant le fait que les inté­rêts impé­ria­lis­tes sont liés à l’exis­tence du régime actuel et à sa nature tota­li­taire, il lui sera exigé sim­ple­ment de réfor­mer cer­tains posi­tions poli­ti­ques et redres­ser quel­ques-unes de ses agis­se­ment gros­siers. L’impé­ria­lisme ne désire pas la liberté pour le peuple syrien, ceci contre­carre ses inté­rêts, cepen­dant, le len­de­main de l’éventuel triom­phe de la révo­lu­tion, il pourra pré­ten­dre qu’il sou­te­nait la rébel­lion contre le tota­li­ta­risme (cette action extérieure a été men­tion­née dans plu­sieurs mani­fes­tes et affir­ma­tions, on cite entre autres le mani­feste de l’organe cen­tral de Tim et quel­ques ana­ly­ses du cou­rant Qasyon [Courants marxistes syriens]). Ces atti­tu­des repri­ses par les deux pôles prin­ci­paux du conflit ont été accom­pa­gnées par l’appel à un dia­lo­gue natio­nal voire même la ten­ta­tive de créa­tion d’ébauches de ce dia­lo­gue.

Il est de toute évidence que la seule et unique issue à toute crise est le dia­lo­gue natio­nal, mais quel dia­lo­gue ? La société est un amal­game de cou­ches et de caté­go­ries socia­les très diver­si­fiées, la classe défa­vo­ri­sée tout par­ti­cu­liè­re­ment, et de cou­rants poli­ti­ques et intel­lec­tuels pré­ten­dant la repré­sen­ta­ti­vité. Plus spé­ci­fi­que­ment dans le cas des sou­lè­ve­ments arabes et syriens la majo­rité des insur­gés sont repré­sen­tés par des jeunes qui se sont insur­gés pour la liberté sans être influen­cés par une idéo­lo­gie quel­conque, un sys­tème de pensée ou une concep­tion claire élucidée et défi­ni­tive de la liberté qu’ils scan­dent. Cela signi­fie que nous avons effec­ti­ve­ment besoin d’un dia­lo­gue natio­nal entre nous, un dia­lo­gue anéanti par le régime et auquel celui-ci a sub­sti­tué ses ins­ti­tu­tions uni­la­té­ra­les, un dia­lo­gue qui va nous per­met­tre de fonder une nou­velle vie, une nou­velle Syrie en s’ins­pi­rant de la liberté, comme le désire bien la majo­rité du peuple syrien aujourd’hui. Dans le cadre de cette vision du dia­lo­gue natio­nal, les ten­ta­ti­ves du régime de s’y mêler parais­sent incom­pré­hen­si­bles, à moins qu’on tienne compte du fait que celui-ci détient un dis­po­si­tif sécu­ri­taire colos­sal et de nervis (Alcbihp) qu’il est prêt à uti­li­ser à tout moment pour éteindre le sou­lè­ve­ment.

Socialement le régime repré­sente la bureau­cra­tie gou­ver­nante pour­rie, et tout chan­ge­ment (tout en sup­po­sant que la réforme au sein du régime est fai­sa­ble) est sensé lui ôter et l’auto­rité et la pro­priété des moyens de pro­duc­tion pour les mettre à la dis­po­si­tion de la société ; en dehors de cette concep­tion, tout chan­ge­ment est consi­déré comme une réforme vide de tout sens et ne mérite pas d’être qua­li­fié de réforme même abu­si­ve­ment. Le régime paraît indis­posé à sacri­fier ou à per­met­tre à qui­conque de tou­cher à RAMI MAKHLOUF [Dignitaire du régime syrien, cousin du président Bachat el Assad, intermédiaire exclusif entre le régime et les entreprises multinationales] ou à tous les autres maî­tres de la pour­ri­ture ou à l’inté­grité de l’appa­reil répres­sif, il est même prêt à détruire la Syrie toute entière pour péren­ni­ser son appro­pria­tion de l’auto­rité et des moyens de pro­duc­tion. Ceci est dia­mé­tra­le­ment contra­dic­toire avec un chan­ge­ment réel ou même avec une réforme sym­bo­li­que. Le régime ne repré­sente aucun cou­rant poli­ti­que ou intel­lec­tuel, le niveau du parti ALBAAS a baissé au point de ne plus méri­ter le qua­li­fi­ca­tif de parti, au sens sérieux du mot. Même pour ceux qui exer­cent un sec­ta­risme, anta­go­niste au fon­da­men­ta­lisme sun­nite, ne peu­vent consi­dé­rer le pou­voir comme un repré­sen­tant de l’ethnie ALAOUITE ; en fait ce régime n’est que des indi­vi­dus. Ces der­niers doi­vent assu­mer la res­pon­sa­bi­lité entière du pillage et de la répres­sion qu’avait subis la Syrie dans les der­niè­res déca­des, au moins depuis l’an 2000. Les vic­ti­mes qui sont tombées parmi les citoyens syriens depuis le 18 mars relè­vent aussi de leur res­pon­sa­bi­lité ; ceci n’est pas une manière pour exclure une partie mais plutôt ceci cons­ti­tue le noyau de la révo­lu­tion. Que signi­fie la révo­lu­tion si elle n’impli­que pas la fin de la domi­na­tion de la classe diri­geante et sa pri­va­tion des moyens de pro­duc­tion. Al Assad a bien assi­milé la vérité en disant dans son pre­mier dis­cours, depuis le début du sou­lè­ve­ment, que le conflit est ouvert et n’admet pas le chan­tage. Les propos de Bachar étaient par­fai­te­ment exacts en disant que la neu­tra­lité, qui est syno­nyme de recher­cher des solu­tions inter­mé­diai­res, étant impos­si­ble dans ce conflit. Toute issue sérieuse met­tant fin à la répres­sion et au pillage exer­cés par le régime, conduira obli­ga­toirement à la chute de celui-ci ; et toute solu­tion contraire est équivalente à la défaite de la révo­lu­tion et l’échec de la cause de liberté du peuple syrien. Cette défaite va mener infailli­ble­ment à la nais­sance d’une ère obs­cure de répres­sion et de pillage déme­su­rés et sans pré­cé­dent contre tout Syrien ne fai­sant pas partie du pou­voir, ayant par­ti­cipé à la révo­lu­tion ou ayant pris une posi­tion neutre ; le recul de la Syrie au moyen âge, tel on peut qua­li­fier ce deve­nir. Ce que le régime veut nous faire crain­dre, cor­res­pond exac­te­ment à ce qu’il a l’inten­tion de faire aus­si­tôt qu’il aura anéanti la révo­lu­tion ; les révo­lu­tion­nai­res et le pou­voir sont tous deux bien cons­cients que l’armis­tice est inter­dite dans ce conflit, car celle-ci sera syno­nyme de la reprise de l’ini­tia­tive par la partie adverse. Une défaite cer­taine est l’abou­tis­se­ment pour celui qui se retire du combat. Personne ne peut diri­ger le pouls de la révo­lu­tion, car celui-ci est étroitement lié à celui de la rue. Être cons­cient ins­tinc­ti­ve­ment de cette réa­lité, c’est com­pren­dre que l’extinc­tion de la révo­lu­tion ne peut se concré­ti­ser qu’à tra­vers une répres­sion bar­bare ; si ce n’étaient pas des mas­sa­cres, qui mène­ront la Syrie à des éventualités dan­ge­reu­ses dont le régime sera le res­pon­sa­ble unique et total. C’est ainsi le rôle et l’impor­tance de la cam­pa­gne média­ti­que qui en découle, celle-ci sou­tien­dra la per­sé­vé­rance des jeunes ou fus­ti­gera leur moral. En reve­nant au sujet du dia­lo­gue, il suffit ici de rap­pe­ler que celui-ci a été une ini­tia­tive des lea­ders des ser­vi­ces secrets et avait com­mencé entre SAMIRA [Samira al-Massalma, ancienne rédactrice en chef de la télévision officielle syrienne, licenciée après avoir répondu à une interview d’une télévision satelitaire arabe] la paci­fiste, FAIZ SARA, et MICHEL KILO [Intellectuels défenseurs de l’idée d’une « société civile » en Syrie, emprisonnés en 2008] ; le len­de­main de cette action SAMIRA a été écarté de son tra­vail, car elle a osé s’écarter de la ver­sion offi­cielle du sou­lè­ve­ment, et KILO a été arrêté, tel a été le deve­nir des pre­miè­res personnes « ayant com­mencé le dia­lo­gue natio­nal ». Le régime a accueilli avec une réti­cence proche de l’outrage tous les appels et les ini­tia­ti­ves au dia­lo­gue qui com­pre­naient d’ailleurs des condi­tions en rap­port prin­ci­pa­le­ment avec le régime. Dans la majo­rité des cas ces appels sont com­pa­ra­bles au cessez-le-feu entre deux par­ties dans une guerre. Curieusement ces accords sont com­plè­te­ment igno­rées par la partie qui tire et qui est d’ailleurs l’unique partie qui détient l’arme et le dirige contre autrui. Je crois que le régime avait mené le dia­lo­gue qu’il désire, et les résul­tats de ce der­nier sont bien visi­bles, on les voit bien à DERAA, à DOUMA, et à HOMS ; et on le voit aussi dans la répres­sion sau­vage et dans la déci­sion prise par le régime de pous­ser ses chars contre les épicentres du sou­lè­ve­ment. Le régime avait éteint la voix des gau­chis­tes démo­cra­tes, forces oppo­san­tes en interne, qui aupa­ra­vant contre­ba­lan­çaient rela­ti­ve­ment dans les chaî­nes satel­li­tai­res les fon­da­men­ta­lis­tes, les sala­fis­tes, et les libé­raux ; il avait arrêté FAIZA SARA, MAHMOUD ISSA, et quel­ques lea­ders du parti du peuple démo­cra­ti­que, à cause de leurs inter­ven­tions sur les chaî­nes satel­li­tai­res ; ceci peut jouer un rôle néga­tif même s’il est limité. C’est ainsi, la proie la plus facile pour le régime est l’oppo­si­tion gau­chiste démo­crate ; et comme à l’époque de la répres­sion abso­lue, seuls les fon­da­men­ta­lis­tes et l’ins­ti­tu­tion reli­gieuse prin­ci­pa­le­ment, qui est restée rela­ti­ve­ment en dehors de toute exclu­sion et a même per­sé­véré comme la seule ins­ti­tu­tion, pou­vant coexis­ter avec le dis­po­si­tif bureau­crate et sécu­ri­taire du régime. Finalement, s’il est vrai comme il nous est par­venu que le cama­rade FAWAZ ALHARAKI, membre du cou­rant QASYON FI HOMS, a été assas­siné, il faudra que ceci soit déclaré solen­nel­le­ment par les diri­geants du cou­rant QASYON, ainsi ils ne pri­ve­ront pas les com­mu­nis­tes de cet hon­neur, celui d’être le pre­mier com­mu­niste syrien à être tombé en martyr dans la brave révo­lu­tion de 2011.

Les cou­rants NOUR et QASYON sont les plus majo­ri­tai­res parmi les com­mu­nis­tes qui exis­tent actuel­le­ment, les adep­tes du pre­mier sont contraints aux allian­ces de leurs diri­geants avec le régime, tandis que les seconds sont rela­ti­ve­ment libé­rés des résul­tats de cette coa­li­tion. QASYON nie toute par­ti­ci­pa­tion de ses mem­bres dans le sou­lè­ve­ment, cette néga­tion n’est tou­te­fois qu’une ten­ta­tive de la part de ses diri­geants pour ne pas per­tur­ber le régime, puisqu’il est tou­jours pos­si­ble de rejoin­dre le train de la révo­lu­tion, si le triom­phe de celle-ci s’avère immi­nent.

La posi­tion qui vient d’être décrite est par­ta­gée par la plu­part des diri­geants com­mu­nis­tes et gau­chis­tes syriens, elle a ses avan­ta­ges et ses inconvé­nients, d’une part elle prive le sou­lè­ve­ment de jouir de l’exis­tence d’une gauche pesante, et d’une part elle octroie au régime, qui est d’ailleurs préoc­cupé par la répres­sion de la révo­lu­tion, une cer­taine dou­ceur sur le plan de sa rela­tion avec la gauche syrienne (par­lons avec le lan­gage révo­lu­tion­naire d’aujourd’hui : le front du régime avec la gauche syrienne) ; tou­te­fois ceci ne sous-entend pas que le pou­voir ne sévira pas ulté­rieu­re­ment et après avoir écrasé la révo­lu­tion, toute per­sonne qui s’est conduite en dehors des lignes rouges per­mi­ses aux frac­tions de la gauche et à toute élite poli­ti­sée. D’un autre côté le recul des diri­geants gau­chis­tes, va per­met­tre aux larges masses des jeunes de s’isoler avec les diri­geants fon­da­men­ta­lis­tes dans un débat quo­ti­dien sur la cause de la liberté, non plus les tabous des fon­da­men­ta­lis­tes et des hommes reli­gieux, mais la liberté des Syriens et de la société. Par ailleurs, l’abs­ten­tion des diri­geants de la gauche à la par­ti­ci­pa­tion effec­tive et directe à la révo­lu­tion, per­met­tra au noyau com­mu­niste et à tous ceux qui croient à un chan­ge­ment social et radi­cal sous forme d’une révo­lu­tion sociale, à renouer des rela­tions socia­lis­tes réel­les basées sur l’appro­pria­tion des moyens de pro­duc­tion par les pro­duc­teurs et sur la gou­ver­nance de soi par soi-même à tra­vers des conseils popu­lai­res. Il n’est pas donc ques­tion de repro­duire « le socia­lisme » baa­thiste, celui-ci avait été le calque du modèle du capi­ta­lisme d’État bureau­cra­ti­que. Comme dans la concep­tion du cama­rade martyr FAWAZ ALHARAKI, le socia­lisme qu’on sous-entend, doit être l’ini­tia­teur dans la par­ti­ci­pa­tion à la révo­lu­tion d’une part et d’autre part il doit dres­ser un dia­lo­gue avec les jeunes révo­lu­tion­nai­res et doit être l’issue pour sortir du dog­ma­tisme clas­si­que de la gauche syrienne dans sa concep­tion à la liberté, à la révo­lu­tion, et de la pensée com­mu­niste et socia­liste. Normalement les diri­geants com­mu­nis­tes et gau­chis­tes, à tra­vers leurs dis­cours idéo­lo­gi­ques et leurs actions, sont sensés étudier les bases de la révo­lu­tion, et iden­ti­fier les maniè­res pour pré­pa­rer à la révo­lu­tion sociale, la faire éclater et la faire triom­pher de la classe domi­nante, hélas bien au contraire on note que ces lea­ders exer­cent tout à fait l’opposé de ceci : jus­ti­fier le tota­li­ta­risme et main­te­nir la domi­na­tion de la classe exploi­tante.

Mazen Kalmamaz, anar­chiste syrien, mai 2011
tra­duc­tion My Al Houria et Berckman (CGA)

Rebellyon, 8 septembre 2011.

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Une seule guerre… la guerre de classe ! Un seul cocktail… le cocktail Molotov !

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Affiche vue dans le quartier de l'espace autogéré des Tanneries à Dijon en août 2011

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Sortie de Lucioles n° 4 (numéro spécial) – août/septembre 2011

Numéro Spécial : Contre-enquête sur les dessous de la militarisation de Belleville

Tout le monde l’aura remarqué, depuis un peu plus d’un an, Belleville est occupé par la police sous toutes ses formes (de nouvelles brigades ont même été spécialement créées). L’État a fait du quartier un laboratoire expérimental en matière de maintien de l’ordre et de répression, prenant pour prétexte diverses revendications citoyennes (contre le marché sauvage, pour répondre au sentiment d’insécurité de la dite « communauté chinoise » etc.).

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Ce numéro de Lucioles est donc un numéro spécial puisqu’il n’est composé que d’un seul texte, une contre-enquête sur le processus et les rouages de cette militarisation des quartiers Belleville/Couronnes/Ménilmontant. Nous avons voulu, plus d’un an après la manifestation réactionnaire pour la sécurité du 20 juin 2010 (qui fut ponctuée d’émeutes et de lynchages racistes), aller voir de plus près les tenants et les aboutissants de ce véritable raz-de-marée policier ; avec l’idée en tête d’exposer au grand jour quelques-uns des principaux acteurs et responsables de cette offensive sécuritaire et pacificatrice, afin que les choses soient claires et que chacun puisse savoir à qui il a à faire pour mieux s’y opposer. Avec la volonté aussi, de tracer une frontière bien nette entre d’un côté les divers vautours (associations de commerçants, citoyens zélés et coalisés, lèches-cul politiciens) et leur armada d’uniformes en tout genre, et de l’autre des individus las de supporter ce monde où fric, travail et flics riment avec misère et exploitation, contrôle et enfermement ; avec la certitude ensuite que les tentatives de pacification sociale que nous observons et que nous subissons de plein fouet, même si elles se développent dans le contexte spécifique bellevillois, se retrouvent un peu partout ailleurs, avec plus ou moins d’intensité. Comme partout ailleurs leur meilleur des mondes démocratique est lui aussi critiqué en acte de manière brûlante comme viennent de nous le rappeler avec brio les émeutes en Angleterre.

Parce que nous avons le sentiment que ni leurs flics, ni leur guerre aux pauvres accompagnée du label « mixité sociale », ni leurs caméras de surveillance, ni les divers replis communautaires et autoritaires, ni les éventuelles milices citoyennes ne suffiront à étouffer la rage qui couve, prête à éclater à tout moment.

Pour une guerre sociale qui porte en son sein la liberté pour tous, contre leur rêve macabre de sécurité pour tous. Bonne lecture…

Quelques participants de Lucioles.

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[Castres] La carte des caméras de vidéosurveillance

 

La quasi totalité des caméras de vidéosurveillance (première tranche), dispositif souhaité et financé par la ville de Castres est désormais en fonctionnement.

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En levant un peu les yeux, et même si la ville ne souhaite pas communiquer sur leur emplacement précis, il n’est pas très difficile de les repérer. Pour l’heure, la Dépêche du Midi en a identifié 25 sur les 26 prévues pour la première tranche de travaux. Mais il n’est pas certain que la toute dernière ait été effectivement installée. L’essentiel des caméras est situé en centre ville, sur les boulevards mais aussi sur Aillot, Lameilhé et devant certains établissements scolaires. En revanche, rien n’est apparu pour l’instant ni à Laden ni autour de la gare SNCF. Pas plus de caméra à l’Albinque mais probablement que certains équipements viendront s’ajouter à l’occasion de prochains travaux de rénovation. Pour l’heure, le dispositif a déjà produit ses premiers effets avec une arrestation de deux délinquants lundi (notre édition d’hier). Quant aux infractions routières, le maire Pascal Bugis (UMP) n’envisage pas pour l’instant d’avoir recours au caméras pour verbaliser des automobilistes indélicats sans pour autant écarter cette possibilité pour l’avenir.

Leur presse (La Dépêche du Midi), 8 septembre 2011.

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« L’architecture et les métiers » Samedi 17 septembre à Lyon

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CNT 69, 9 septembre 2011.

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Contre-manifestation antifasciste à Forbach Dimanche 11 septembre 2011

L’extrême droite radicale et fasciste ne cesse actuellement de se développer. Comme ailleurs en Europe et il y a quelques semaines en Norvège, la France est touchée : agressions racistes à Toulouse, Lyon, Lille, ouvertures de locaux fascistes (Lille, Lyon, Forbach), c’est également dans la région de Bitche qu’à la mi juillet un concert néo-nazi a regroupé près de 2000 personnes !

C’est dans ce contexte que le 11 septembre 2011, un groupuscule d’extrême droite présent sur la scène nationale a décidé d’organiser une manifestation « contre l’islamisation de l’Europe ». C’est d’ailleurs ce groupe nationaliste qui ouvrira prochainement des locaux en Moselle Est.

Nous ne pouvons tolérer ce mot d’ordre raciste ni laisser leurs activités fascistes s’implanter dans notre région, comme ailleurs.

Dans ce contexte de crise économique, rappelons que le fascisme ne peut être considéré comme une alternative politique pour les travailleurs et les classes populaires.

Comme nous l’a montré l’histoire, les intérêts fascistes n’ont jamais été ceux du mouvement social.

Ainsi, le 11 septembre, et alors que le préfet, pourtant sollicité, a décidé d’autoriser la manifestation fasciste, il est de notre devoir de faire barrage à l’extrême droite, afin de ne pas laisser l’intolérance, raciste, xénophobe ou homophobe investir nos rues.

CONTRE MANIFESTATION ANTIFASCISTE
DIMANCHE 11 SEPTEMBRE 2011
RDV à 19h00 à FORBACH
devant la Salle des fêtes – quartier du Wiesberg

Le collectif d’appel à la contre manifestation est composé des organisations suivantes : Action Antifasciste – ATTAC 57 – CGT Moselle – CNT 57 – Couleurs Gaies – Jeunesse communiste – MRAP Moselle – NPA 57 – SOS Racisme.

La Feuille de Chou, 9 septembre 2011.

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Les eurogauchistes dans le viseur

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1315410646.jpgLes « fauteurs de trouble » qui sévissent lors des principaux sommets internationaux font l’objet d’une attention toute particulière de la part des vénérables institutions de l’Union européenne. Il y a quelques mois, avant le sommet du G8 de Deauville, j’avais eu l’occasion de raconter comment les pays membres, via le Conseil des ministres et ses différents groupes d’experts policiers, entendaient créer une base de données croisée pour cibler les troublemakers habitués aux rassemblements anticapitalistes. Statewatch, ONG britannique en pointe sur ce dossier, révèle aujourd’hui un autre volet de cette coopération policière. (…)

Si les fichiers policiers ont le vent en poupe, le recours aux méthodes plus traditionnelles de répression policière restent encore d’actualité. C’est l’objet d’une autre analyse passionnante de Statewatch, livrée en février dernier, sur des commandos de flics infiltrés pour surveiller ce qui est appelé ouvertement les « euro-anarchistes ».

Lire le volet 1 sur la frénésie de fichiers policiers sur Reflets.info

Et la deuxième partie sur les « infiltrés itinérants »

Numero lambda, 7septembre 2011.

 

Voir aussi, traduit par Le Réveil :

De la cour de récréation aux services de renseignements

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Procès de la Maison-qui-pue (et de deux autres squats sur Montreuil !) : mardi 13 septembre 2011 !

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PROCÈS DU 74, RUE DES CAILLOTS (et de DEUX AUTRES MAISONS OCCUPÉES !) À  MONTREUIL !

Le procès de la maison de la rue des Caillots (ainsi que deux autres squats sur Montreuil) se tiendra CE MARDI 13 SEPTEMBRE à partir de 14 heures au TRIBUNAL D’INSTANCE DE MONTREUIL, au 62 rue Franklin – 93100 Montreuil (métro : Mairie de Montreuil – ligne 9).

La solidarité est une arme.
Soyons nombreux à leur témoigner notre soutien.

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Contre la répression la solidarité est notre arme – Jeudi 22 septembre à Montpellier

 

Soutenons Giorgos le 22 septembre (au Tribunal correctionnel de Montpellier), syndicaliste CNT poursuivi pour refus de prélèvement ADN suite à une banale arrestation sans suites lors du mouvement social sur les retraites de 2010.

Le 21 octobre 2010, dans le cadre de l’intensification de la lutte contre la casse des retraites de l’automne dernier, le collectif interprofessionnel contre la réforme des retraites, a décidé d’occuper partiellement l’agence Pôle Emploi de l’avenue de Toulouse à Montpellier.

À cette période, le mouvement se radicalisait et les actions de blocage de l’économie s’intensifiaient, se généralisant dans tout le pays. Durant cette même période l’État a décidé de passer à la contre-offensive. S’appuyant sur les discours de médias qui parlent des « casseurs » ou qui inventent une autre catégorie de « casseurs » (celles et ceux qui bloquent), le premier ministre condamne « l’intimidation, les blocages et la violence » synonyme selon lui de « négation de la démocratie et du pacte républicain ». Et le porte parole du gouvernement assure que celui-ci « ne laissera pas bloquer le pays par les piquets de grèves ».

Lors de cette action, des tracts ont été diffusés afin d’informer et de mobiliser les chômeurs et chômeuses comme les salarié-e-s du Pôle Emploi. Les discussions ont permis de nouer des contacts. Il a été décidé par la suite de partir en manifestation sur l’avenue de Toulouse.

Au bout de 5 minutes et après avoir parcouru environ 300 mètres, tout d’un coup (sans la moindre sommation) au moins deux voitures de la Police ont fondu sur le cortège. Simultanément, plusieurs policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) ont violemment chargé les manifestant-e-s distribuant des coups de matraque. Les policiers ont arrêté et mis en garde à vue cinq personnes au total. Parmi elles, Giorgos, syndicaliste à la CNT, militant à la Coordination des Groupes Anarchistes, participant au mouvement social contre la réforme des retraites, a été arrêté.

Aucune charge n’a été retenue suite à l’action. Les quatre personnes arrêtées avec Giorgos ont été relâchées sans poursuites. Il en aurait été de même pour Giorgos s’il avait accepté de se soumettre au prélèvement ADN. Ce « crime » est passible d’un an de prison ferme et de 15’000 euros d’amende. Son opposition au contrôle social, s’est traduit ici par un refus de fichage génétique. Pour justifier les poursuites les policiers ont inculpé Giorgos pour port d’arme de sixième catégorie : un « Opinel » lui servant pour le pique-nique !

En fait ce n’était qu’une arrestation parmi des milliers d’autres pendant cette période. Depuis des années l’État organise la restriction de nos libertés et vise celles et ceux qui lui résistent en votant des lois : la LSQ (Loi sur la Sécurité Quotidienne) – la Loi Perben I – LSI (Loi sur la Sécurité Intérieure) – la Loi sur la prévention de la délinquance… et dernièrement la LOPSSI 2. Devant cette surenchère de lois criminalisant le mouvement social, il est nécessaire de s’organiser face à la répression et de défendre nos libertés. Le procès de Giorgos est prévu le jeudi 22 septembre au Tribunal Correctionnel de Montpellier.

Nous demandons à toutes et à tous de venir ce jour-là soutenir Giorgos pour montrer notre opposition à la criminalisation du mouvement social et à la surenchère sécuritaire.

CNT 34, 7 septembre 2011.

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Une rentrée sous le signe des régressions sociales !

 

Chacun y va de son couplet sur la crise financière et les paniques boursières. D’ores et déjà, le gouvernement français est convoqué par les banques et les agences de notation avec comme toile de fond, la rigueur pour la France d’en bas.

Comment cette rigueur va-t-elle se traduire pour nous : accentuation des emplois précaires, baisse drastique du nombre de fonctionnaires, casse des statuts, déremboursement de plusieurs médicaments, saccage de la Sécurité sociale, augmentation des impôts et baisse des salaires… Les agences de notation qui font la pluie et le beau temps, Standard & Poor’s (S & P), Moody’s et Fitch jouent les grands manitous et prétendent jouer au yoyo avec les politiques des États. Pendant ce temps-là des milliards partent en fumée… « Un seul pays noté AAA aura en 2015 une dette égale à celle des États-Unis en ratio : c’est la France », insiste S & P dans un rapport récent sur les States. Nous voilà prévenus : rigueur et régressions sociales au menu. Et nous assistons à une espèce d’Union sacrée qui se met en place du côté des politiques.

Bernard Thibaut prévient que les grèves à venir (enseignement, secteur privé) à compter de fin septembre risquent de ne pas faire le plein, les salariés escomptant sur les élections de 2012. Et de prévenir que le bulletin de vote ne suffira pas… Que ne l’a-t-il pas dit avant, durant la grève de 2010 sur les retraites alors que les salariés disposaient d’un grand rapport de force ! Nous voici donc au pied du mur : le rouleau compresseur ultra libéral est en action.

Nous le répétons inlassablement, notre seule arme est le syndicat, encore faut-il que ce dernier ait un projet de société. Les confédérations traditionnelles sont engluées dans un jeu de rôle défavorable aux salariés avec le patronat et l’État. Certains nous accusent de dramatiser la situation, que le patronat n’osera pas diminuer les salaires. Non, malheureusement, nous nous contentons de relever les faits. Le patronat organise des ballons d’essais et voit si cela passe ou casse… Pour exemple, l’entreprise FDPA du groupe Montupet vient d’imposer des baisses de salaires aux ouvriers de sa fonderie en région Poitou, fief de Ségolène Royal. Un plan de compétitivité prévoit une baisse de 25 % des salaires (selon Le Monde du 29/7/2011) et l’annonce a été faite à la veille des vacances, fin juillet !

Si les travailleurs n’organisent pas leur défense de manière solidaire, interprofessionnelle, ils n’auront que leurs yeux pour pleurer et aucune catégorie de salariés n’est à l’abri. Alors il va falloir se bouger si on ne veut pas se laisser réduire à néant.

CNT, 1er septembre 2011.

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Détruire ce qui nous détruit – Ne construisons pas nos propres prisons

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Affiche photographiée sur les murs de Grenoble en avril 2011

 

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Rencontres Antimilitaristes dans les environs de Rovereto – Nord Italie du 15 au 18 septembre 2011

 

Le militarisme est la métastase d’un système gangrené et cancérigène. Il a besoin de ressources, par contre il n’a pas besoin de consentement. Et alors il envoie les soldats. De l’autre côté du monde. Dans nos villes. À la défense de ses chantiers et de ses nocivités. Des bases militaires aux industries de guerre, des laboratoires universitaires aux centres de recherche, la guerre se prépare ici. Frapper le monstre est possible. Les populations en révolte ont déjà commencé. Et nous ?

Programme :

Jeudi 15 septembre, 21h : présentation du camp ; discussion autour de la lutte contre FINMECCANICA (multinationale italienne de l’armement – siège à Rovereto) ; présentation de la brochure sur « Université » et nouvelles guerres.

Vendredi 16 septembre, 21h : histoire populaire de l’empire « américain » de H. Zinn, M. Konopacki et P. Buhle. Projections, tables d’infos, débat.

Samedi 17 septembre, 16h aux Jardins Perlasca de Rovereto : « Kaboul, Tripoli, Naples, Val Susa : les différentes figures de la guerre ». Avec quelques NOTAV du Val Susa et participants à la lutte contre les terrils et les incinérateurs en Campanie. 21h : concert avec SERPENT EN SEIN (hip hop de Rome), et NON CHAPPY ? BOURGEOIS ! (hc de Genova).

Dimanche 18 septembre, 15h : assemblée conclusive de la rencontre.

POUR ARRIVER AU CAMPING, RENDEZ-VOUS À PARTIR DE 14h le 15 septembre aux
JARDINS PERLASCA DE ROVERETO.

Info : 3312446195, courriel

Porte la tente et la vaisselle. Laisse le chien ailleurs.

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Quatre jours d’initiatives en Val Susa du 8 au 11 septembre

Quatre jours de camp et d’initiatives avant le début de l’automne, dans la zone Chiomonte-Giaglione-Venaus

Débats, socialisation, camping libre et initiatives contre le TAV et pour la défense du territoire.

L’ARRÊTER EST POSSIBLE, ÇA NE DÉPEND QUE DE NOUS !

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PROGRAMME TEMPORAIRE AVEC MISES À JOUR FRÉQUENTES :

Mercredi 7 septembre, 21h, place de Giaglione près du campo sportivo (terrain de foot) : ASSEMBLEE POPULAIRE NO TAV. Ce sera la vraie ouverture de ces quatre journées, pendant laquelle on commencera à discuter de la phase politique du mouvement en faisant un premier bilan de l’été, et en déterminant plus spécifiquement les initiatives des jours à venir.

Jeudi 8 septembre, 17h, au camp de Chiomonte : goûter dans les vignes de l’Avanà (la route qui part du presidio de Chiomonte vers la Maddalena, dans le fortin donc, NDT). Nous y continuerons l’importante mise en lumière des vendanges et des vignes otages du fortin du TAV. Depuis environ trois mois, ne serait-ce que la mise en place des grilles a massacré de fait la microéconomie locale liée au territoire de Chiomonte en en interdisant l’accès aux usagers et aux familles, mettant de sérieuses hypothèques sur la future récolte. Briser en masse ce blocus et envahir les vignes est une action que veut porter le mouvement NO TAV chaque semaine à partir de maintenant, pour en faire un des aspects centraux de la consumation du territoire.

Vendredi 9 septembre, 21h, Baita Clarea : ballade nocturne vers le non-chantier. Les départs se feront de Giaglione et de Chiomonte pour rejoindre la Baita, et les horaires de départ seront définis mercredi en assemblée. Cela se fait pour maintenir la pression sur les forces militaires d’occupation, qui sont depuis trois mois les plus pressées possibles par le mouvement NO TAV pendant les journées et les changements de tour.

Samedi 10 septembre à partir de 10h à la Clarea : polente à la Baita. Ce sera une journée populaire, pour tous, familles comprises, pendant laquelle tout le mouvement pourra retourner sur ses terres, démontrer qu’ici personne n’a peur et que la résistance populaire se fait tous ensemble. Comme il a déjà été fait le 30 juillet, nous démontrerons à qui cherche à diviser le mouvement NO TAV que son histoire n’est pas celle racontée sur les médias, mais que la vraie histoire est celle que nous écrivons nous-mêmes.

Dimanche 11 septembre, Giaglione : débat, dont la teneur est encore à déterminer, depuis la construction du TAV à la crise économique, jusqu’à une analyse des perspectives que nous pouvons avoir.

INDICATIONS LOGISTIQUES ET CARTE AVEC INFOS (en italien)

Comme toujours la localisation sera très partagée entre les différents presidio, mais réussira de toute manière à fournir les services minimum desquels nous avons tou-te-s besoin, et assez de cuisines pour faire face à une présence nombreuse. Comme toujours en Val di Susa, l’objectif est la lutte No TAV, à laquelle nous dédions beaucoup d’énergie et pendant laquelle les commodités sont parfois un peu absentes, mais nous pensons que le climat et la cordialité des ces endroits peuvent aisément surpasser ces petits désagréments.

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Traduit de l’italien – 6 septembre 2011.

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[Marseille] Concert de soutien aux deux inculpés de l’incendie du centre de rétention du Canet Vendredi 16 septembre à Enthröpy

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[Libye] Jeu de trônes

 

Plus de six mois après le début de la guerre, la spontanéité des premiers gestes de rébellion a laissé place à différentes formes d’engagement qui révèlent les désirs des libyens engagés dans les combats, autrement mieux que ne le font les caricatures de médias occidentaux ou le folklore d’Al Jazeera.
Quelles sont les différentes entités  qui ont coordonné les actions des rebelles ces derniers mois ? Maintenant qu’approche la fin des combats, qu’est-ce qui se joue entre elles ?

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Dans la base d'une katiba à Misrata

Le CNT

Le CNT est la plus connue de ces entités et certainement la plus fantomatique, tant sa prise en main du domaine militaire et du civil a été médiocre.

La première façon dont le CNT se définit est, suivant un modèle bien connu ici, son incarnation dans un personnage fort, monsieur Abdoujaleel. Ce personnage, bureaucrate de carrière, bénéficie d’une espèce de sainteté du fait de son implication toujours indirecte dans les actes de répression du régime. Le fait de virer tous les ministres de son gouvernement provisoire a renforcé cette image solitaire d’homme incorruptible. Enfin le dernier coup de malice de ce politicien a été de faire mettre à prix la tête de Muhamar Kadhafi pour 1,7 millions de dollars mort ou vif. Cette provocation oblige ce dernier (ô combien orgueuilleux), soit à subir l’affront sans rien dire, soit à répondre par une mise à prix d’Abdoujaleel qui donnerait une légitimité considérable à ce rond de cuir.

Au delà de cet aspect personnel, le CNT a bien entendu commencé à construire un véritable pouvoir d’État, un pouvoir opaque. Le premier élément de ce pouvoir est une force militaire, une « armée libyenne » nouvelle. Construite sous l’état de mythe dans les premiers temps et à la va-vite, cette force armée a cependant commencé à être organisée de manière fort maladroite, mais néanmoins concrète, nous reviendrons dans la seconde partie de ce texte sur la réalité de cette force aujourd’hui.

Ajoutons simplement que cet aspect militaire comprend également la nouvelle police de Tripoli sur laquelle il conviendra également de revenir plus loin en détail.

Il est difficile de se rendre compte du rôle que le CNT joue maintenant dans l’économie de l’Est de la Libye, mais il est peu probable que ce rôle soit très important, étant donné le peu  d’intérêt que les membres ou les ministres du CNT ont porté à ces questions, les laissant à d’autres instances de Benghazi. Seul le très lucratif domaine du pétrole à été pris en main rapidement par des responsables du CNT, mais nous manquons d’informations neuves à ce sujet.

Notons au passage, l’organisation croissante de missions diplomatiques et d’ambassades en Libye et à l’étranger, notons également que l’équipe de football de la Libye a été refaite avec les mêmes joueurs (vivant à Benghazi et Tripoli) et  un nouveau maillot, elle joue en Égypte en ce moment.

Pour tout le reste, le manque de disponibilité des  fonctionnaires du CNT fait que toute sa positivité se résume en la présence d’Al Jazeera, qui  est même un garde fou de sa sécurité intérieure depuis la découverte des documents de Tripoli (documents trouvés dans une enveloppe sur le bureau central des renseignements à Tripoli, contenant des informations précises sur l’état major des forces du Djebel Nafoussa en lien avec Benghazi, une fuite qui ne peut venir que du CNT).

Sur la coordination qui existe dans le Djebel Nefoussa, nous avons peu d’informations. Le siège se trouve à Zintan, il y a des bureaux à Nalut. Ils émettent des documents où ils se présentent comme une émanation du conseil national. Cependant, leurs groupes de combatants ne semblent pas avoir été intégrés sous un commandement du CNT.

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Sur la route de Misrata

Misrata

La katiba reste ici l’unité de base de l’organisation. Il existe dans cette ville trois organes principaux de centralisation.

La chambre centrale d’opérations, elle est notamment l’organe diplomatique, divisée en trois fronts. Le front Ouest appelé Yomah Bahrour, le front central appelé Fachloum, et le front Est appelé Nalut.

Le conseil de ville traite les aspects civils, à savoir les médias, les  hôpitaux, la nourriture principalement.

L’union des combattants qui est un organe indépendant des deux  autres,  a une plus grande force de décision, ses assemblées sont plus grandes (autour de 200 personnes généralement, même 2000 une fois, en principe ouvert à tous les combattants). Tous les groupes y sont représentés. Le soviet est la forme à laquelle cette assemblée pourrait ressembler le plus, il donne les orientations pour les autres chambres.

Le fait que les katibas soient l’unité d’organisation par excellence signifie que tout combattant (incluant ceux qui s’occupent de tâches purement logistiques, bouffe, eau, communication, port, ateliers) a la sienne, avec sa base, sa vie commune, ses pick-up, ses armes, ses moyens informatiques, ses cuisines, ses radios…

Celle du port tient le port, les Katibas Albous et Thaquil, l’offensive vers Syrte, celles de l’Est tiennent Tripoli et la route qui y mène (cette route a été complètement fermée hier en raison d’un enlèvement à Dafnia la nuit précédente).

Tripoli

Plusieurs milliers de combattants se relaient, tant du Djebel Nefoussa que de Misrata pour tenir des postes à Tripoli, mener des attaques (prison des 9000 [Une prison militaire a été ouverte le 2 septembre à Ael Zara ; 9000 prisonniers auraient été relachés.]), s’assurer de la défense de la ville face à Ben-Walid. Les gens du Djebel à l’Ouest de la ville (Gargalech, longue banlieue), les gens de Misrata à l’Est (ville de Tajoura et surtout quartier du souk Al Jouma).

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De nouvelles instances sont apparues en ville, la plus visible est la Katiba Tewar Tripoli (groupe des rebelles de Tripoli), un nom assez creux. Ils sont présents en de nombreux points du centre-ville, dont un revendique une centralité, même sur d’autres katibas et sur  la base de Mitiga. Ils sont aussi présents à Mitiga où se trouve le très controversé Abd el Hackim [Ayant fait partie de groupes de combattants en Irak et en Afghanistan, il a été torturé par la CIA.] qui est chargé par le CNT de la sécurité à Tripoli, et qui  se trouve de fait en position centrale.

Il existe aussi un autre lieu en ville qui se prétend être la « force d’intervention » ou nouvelle police, composé de gens de différentes villes de l’Est (Benghazi, Bayda, Derna, Tobrouk) venus par bateau à Tripoli, aux ordres directs du CNT et liés de fait à Mitiga. Probablement les seuls à Tripoli hors gars de Zenten ou de Misrata à avoir des minta.

Dans les faits, les Tewar Tripoli tiennent la plupart des check-points, les hôtels à journalistes. Mais leur grand problème est d’avoir été formés après la libération de Tripoli, par des jeunes dont le principal fait d’armes consiste à avoir ramassé des kalachnikovs quand l’Aziziyah est tombée. Ils n’ont pas d’expérience des combats, pas non plus la légitimité de prendre les choses en main qui suit logiquement ces combats, ils n’ont que des armes légères [L’arme la plus répandue dans les rues de Tripoli est la Kalachnikov 103, de mauvaise réputation chez les combattants.].

Ce groupe demande maintenant le départ de Tripoli des combattants des autres villes qui leur font de l’ombre. Mais ils sont mal armés et mal organisés il est difficile de croire en leur capacité à tenir la ville dans une contre-attaque. D’ailleurs ils s’en foutent, leurs centres d’intérêts tournent surtout autour de leurs nouvelles prérogatives, du prestige de leur nouveau statut. Dès les premiers jours, ils s’étaient fait  broder un drapeau à leur effigie, j’ai jamais vu ça ailleurs.

La légende des 700

La rumeur qui courrait comme quoi 700 soldats auraient été formés par la France et auraient pris Tripoli vient du fait que le CNT a envoyé à Misrata 700 soldats formés plus que sommairement par leurs soins. Présentés  comme la nouvelle armée. Les katibas de Misrata étaient priées de se fondre dans cette nouvelle armée. Les combattants de Misrata, considérant qu’ils n’avaient rien à apprendre de ces branques les ont accueuillis plus que froidement, leur proposant d’aller faire la guerre si ils le voulaient. Après avoir zoné pendant deux jours dans leur camp, les soldats n’étaient plus que 500 et sont repartis d’où ils étaient venus.

Il y aura sans doute bientôt d’autres problèmes à propos des armes notamment que les shebab de Misrata détiennent par centaines de tonnes et que le CNT va vouloir accaparer.

L’initiative est maintenant à Misrata, menacée par la proximité avec Beni Walid où se trouve Saïf. Les combattants disent avec impatience que dans quelques jours, ils partent pour Syrte.

Après Syrte, la Syrie inch’allah, ici, il y a déjà une katiba qui porte le nom de Damas.

Se trouver, 6 septembre 2011.

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Pétition de 225 détenus de Corbas dénonçant leurs conditions de détention

Près de la moitié des détenus de la nouvelle prison de Corbas ont signé et diffusé dimanche une pétition contre leurs conditions de détention. Ce qui en a été relayé dans la presse (on pense à Lyon Cap’ et 20 minutes qui ironisaient sur les demandes de consoles de jeux vidéo) n’est qu’une petite partie de ce texte plus long, et qui montre bien l’étendue des problèmes dans cette prison high-tech et inhumaine. 6 personnes s’y sont suicidées ou sont mortes dans des conditions suspectes depuis le début de l’année 2011.

Nous vou­lons vous tenir au cou­rant des agis­se­ments de l’admi­nis­tra­tion péni­ten­tiaire à la prison de Corbas. Nous avons cer­tains droits, ils pié­ti­nent nos droit et font tout pour que nous res­tions dans nos cel­lu­les 24/24 pour cer­tains, et pour d’autres 22/24.

1. Ils iso­lent un détenu aux arri­vants huit jours, là où il est le plus faible mora­le­ment, nous ne pou­vons pas lui venir en aide avec de sim­ples can­ti­nes pour le dépan­ner. Ils refu­sent même de l’eau de source, ils refu­sent qu’il can­tine aux arri­vants pour qu’une fois arrivé en bâti­ment il reçoive ses can­ti­nes.

2. Il n’y a aucune acti­vité pour les déte­nus à Corbas. Les jeunes n’ont pas de PlayStation pour passer le temps en cel­lule, ils sont enfer­més 23h sur 24. Comment cette admi­nis­tra­tion peut refu­ser les PlayStation et autres effets per­son­nels de ceux qui sont trans­fé­rés à Corbas, alors qu’ils ont été auto­ri­sés à can­ti­ner ces biens dans d’autres établissements péni­ten­tiai­res ? Vous n’êtes pas res­pon­sa­ble des actes que nous avons commis à l’exté­rieur, certes. Mais vous êtes res­pon­sa­ble de l’abus de pou­voir que vous exer­cez sur nous, et de ce que vous nous faites subir au jour le jour. Nous sommes privés de liberté, et non pas de vivre. Alors arrê­tez de nous mettre des pres­sions et la trique, on a le droit à des can­ti­nes comme dans toute autre prison de la région, de France et de Navarre ! Par exem­ple : des PlayStation, X-box, chaî­nes stéréo, vien­noi­se­ries, pâtis­se­ries et autres parce qu’il y a une sacrée liste à faire !

3. Comment se fait-il qu’il n’y ait pas à Corbas, comme dans d’autres pri­sons de la région Rhône-Alpes, d’acti­vi­tés sport, « ter­rain » deux fois par semaine, tour­nois de foot, des cour­ses 5000 mètres et 10’000 mètres ? Ici, nous n’avons que la lutte et la boxe. 8 déte­nus sur 600 y par­ti­ci­pent, his­toire que l’admi­nis­tra­tion puisse dire qu’il y a des acti­vi­tés, et vous en avez 592 qui crè­vent en cel­lule.

4. Venons-en aux can­ti­nes, infec­tes. Ils nous ven­dent des pro­duits à prix fort pour de la sous-marque comme Grand Jury. Et se cou­vrent avec des mar­ques « MD », ce qui veut dire « marque dif­fé­rente », mais nous n’avons jamais reçu de mar­ques dif­fé­ren­tes. Pour les can­ti­nes excep­tion­nel­les, ils se fou­tent de nous, ils nous les ramè­nent jamais. Cette prison vous met à la diète. Pas de pâtis­se­rie, pas de brio­che… Dans une réu­nion, nous avons posé la ques­tion de savoir pour­quoi nous n’avons pas de pâtis­se­rie ou de brio­che en can­tine. La réponse de M., res­pon­sa­ble péni­ten­tiaire : vous avez le temps en cel­lule de vous faire des gâteaux, il y a des recet­tes dans le jour­nal péni­ten­tiaire. Nous lui répon­dons que nous sommes pour certains tra­fi­quants, bra­queurs, voleurs. Et non pas des pâtis­siers de métier, d’autant plus qu’il n’y a aucun ingré­dient en can­tine à part farine et sucre vanillé. Ses répon­ses qu’elle les garde.

5. Aujourd’hui, mer­credi 3 août 2011, nou­veau sui­cide à la maison d’arrêt de Corbas. Monsieur C., secré­taire local du syn­di­cat UFAP-UNSA va auprès des médias dire qu’il regrette que les effec­tifs ne per­met­tent pas « de faire de l’obser­va­tion avec les déte­nus, de dis­cu­ter avec eux pour déce­ler d’éventuels pro­blè­mes ». Nous répon­dons aux conne­ries de Monsieur C. : d’une, du per­son­nel il y en a assez. Minable, une per­sonne qui va deman­der du per­son­nel en plus sur le cha­grin des famil­les qui per­dent un fils. D’autre part, le détenu Fabrice D., le der­nier sui­cidé, a eu des pro­blè­mes et pres­sions par cer­tains déte­nus. Il avait sol­li­cité d’aller à l’iso­le­ment ou au quar­tier arri­vants à son chef de bâti­ment ! La réponse était « je n’ai pas le temps on verra demain », le soir même il se don­nait la mort. Ces gens dor­ment bien, même s’ils savent que cela aurait pu être évité par ce chef qui est resté sourd !

225 déte­nus de Corbas

Rebellyon, 6 septembre 2011.

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