Syrie : entre répression et perspectives révolutionnaires – Dimanche 18 septembre à Lyon

 

Dis­cus­sion autour du pro­ces­sus révo­lu­tion­naire en Syrie, et notam­ment de l’ana­lyse qu’en font les cama­ra­des anar­chis­tes syriens, dimanche 18 septembre à 15h à la Plume noire, 19 rue Pierre Blanc, organisée par la CGA-Lyon.

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Horizons du pro­grès de la révo­lu­tion syrienne

Depuis l’avè­ne­ment de la révo­lu­tion syrienne, les intel­lec­tuels ou les ana­lys­tes poli­ti­ques se sont frac­tion­nés en deux prin­ci­paux grou­pes oppo­sés, et une posi­tion hési­tante qui tend dans la réa­lité et obli­ga­toi­re­ment vers l’un ou l’autre des grou­pes adver­ses. La pre­mière opi­nion voit que le trait de lumière est repré­senté par le régime, ainsi le peuple dépourvu du régime et du tota­li­ta­risme som­brera dans une guerre civile et une dis­corde eth­ni­que et fac­tion­nelle, seules les repré­sailles peu­vent empê­cher cet abou­tis­se­ment. La deuxième opi­nion voit que le peuple syrien est capa­ble de vivre en liberté, en est digne, et le seul jus­ti­fi­ca­tif aux repré­sailles exer­cées par le régime n’est que son insis­tance sur le pillage du pays et l’appro­pria­tion du pou­voir. Certes c’est cette der­nière vision qui incite les jeunes révo­lu­tion­nai­res à des­cen­dre dans la rue ; ces jeu­nots rebel­les sont convain­cus de leur droit à la liberté, de leur capa­cité à l’exer­cer, et que la liberté est la seule issue à une vie meilleure.

Cela seul expli­que la dis­po­si­tion des jeunes révo­lu­tion­nai­res à faire des sacri­fi­ces et affron­ter les repré­sailles menées par le régime, ces der­niè­res sont deve­nues d’une bar­ba­rie inconce­va­ble. En effet les appa­reils de sécu­rité qui sont essen­tiel­le­ment des mer­ce­nai­res du régime se com­por­tent quo­ti­dien­ne­ment comme des nervis (Alcbihp) [Voyous employés et couverts par le régime pour briser l’opposition] en com­men­çant par l’humi­lia­tion des Syriens ordi­nai­res et en finis­sant par les tuer quand cela est néces­saire. En outre le régime recourt aux chars pour répri­mer les citoyens de Deraa et essaie d’étouffer leur volonté en les affa­mant. Par ailleurs dans d’autres épicentres de la révo­lu­tion tels, Douma, Homs et Damas, la répres­sion revêt d’autres aspects un peu atté­nués, le régime se contente du recours à la force. Autrement les mer­ce­nai­res pro­cè­dent de manière à cou­vrir les mas­sa­cres du régime menés contre les rebel­les et à défor­mer la révo­lu­tion des jeunes syriens, avec pour objec­tif d’accré­di­ter l’idée que le slogan de liberté n’est pas la devise prin­ci­pale.

Il est cer­tain que la révo­lu­tion syrienne à été spon­tanée et juvé­nile et conti­nue à l’être. Il est vrai qu’elle com­prend des frac­tions diver­si­fiées repré­sen­tant la diver­sité de la rue et des jeunes syriens, mais majo­ri­tai­re­ment les ini­tia­teurs sont des jeunes non influen­cés par l’idéo­lo­gisme et n’ont aucune concep­tion dog­ma­ti­que sur la liberté mais plutôt une vue réa­liste qui sous-entend que le tota­li­ta­risme du régime est le seul obs­ta­cle à la liberté.

Les prin­ci­pa­les carac­té­ris­ti­ques de la révo­lu­tion syrienne sont, son aspect juvé­nile et spon­tané, et du fait que créée par la rue, elle en est liée direc­te­ment. C’est une révo­lu­tion sans pilo­tage cen­tra­lisé, mais plutôt diri­gée par indi­vi­dus insur­gés, par consé­quent, nul ne peut pré­ten­dre la gou­ver­ner ni la conduire, la raison en est simple, les jeunes insur­gés se sont sou­le­vés spon­ta­né­ment et la par­ti­ci­pa­tion des reli­gieux en par­ti­cu­lier ceux dont la concep­tion est extrê­me­ment réac­tion­naire ou de toute autre ten­dance n’est pas visi­ble. Entre ces atti­tu­des oppo­sées, des avis inter­mé­diai­res, tantôt pré­ten­dent à la neu­tra­lité (comme l’avait affirmé au tout début du sou­lè­ve­ment l’écrivain Nabil Salih par exem­ple, le fon­da­teur du site électronique ALJAMAL) tantôt sou­lè­vent le danger des conflits eth­ni­ques et de l’extré­misme reli­gieux (la quasi-tota­lité des gens qui veu­lent se situer à mi-chemin entre les pre­miè­res atti­tu­des oppo­sées ou entre le régime et le peuple). Enfin, j’évoque ce que quel­ques-uns ont appelé « le danger de l’inter­ven­tion exté­rieure », même par exa­gé­ra­tion, ce péril n’est pas sérieux et n’a aucune réa­lité. Ainsi les repro­ches de l’impé­ria­lisme au sujet de la répres­sion menée par le régime ne sont pas plus que des propos vides de tout sens et fuyant le fait que les inté­rêts impé­ria­lis­tes sont liés à l’exis­tence du régime actuel et à sa nature tota­li­taire, il lui sera exigé sim­ple­ment de réfor­mer cer­tains posi­tions poli­ti­ques et redres­ser quel­ques-unes de ses agis­se­ment gros­siers. L’impé­ria­lisme ne désire pas la liberté pour le peuple syrien, ceci contre­carre ses inté­rêts, cepen­dant, le len­de­main de l’éventuel triom­phe de la révo­lu­tion, il pourra pré­ten­dre qu’il sou­te­nait la rébel­lion contre le tota­li­ta­risme (cette action extérieure a été men­tion­née dans plu­sieurs mani­fes­tes et affir­ma­tions, on cite entre autres le mani­feste de l’organe cen­tral de Tim et quel­ques ana­ly­ses du cou­rant Qasyon [Courants marxistes syriens]). Ces atti­tu­des repri­ses par les deux pôles prin­ci­paux du conflit ont été accom­pa­gnées par l’appel à un dia­lo­gue natio­nal voire même la ten­ta­tive de créa­tion d’ébauches de ce dia­lo­gue.

Il est de toute évidence que la seule et unique issue à toute crise est le dia­lo­gue natio­nal, mais quel dia­lo­gue ? La société est un amal­game de cou­ches et de caté­go­ries socia­les très diver­si­fiées, la classe défa­vo­ri­sée tout par­ti­cu­liè­re­ment, et de cou­rants poli­ti­ques et intel­lec­tuels pré­ten­dant la repré­sen­ta­ti­vité. Plus spé­ci­fi­que­ment dans le cas des sou­lè­ve­ments arabes et syriens la majo­rité des insur­gés sont repré­sen­tés par des jeunes qui se sont insur­gés pour la liberté sans être influen­cés par une idéo­lo­gie quel­conque, un sys­tème de pensée ou une concep­tion claire élucidée et défi­ni­tive de la liberté qu’ils scan­dent. Cela signi­fie que nous avons effec­ti­ve­ment besoin d’un dia­lo­gue natio­nal entre nous, un dia­lo­gue anéanti par le régime et auquel celui-ci a sub­sti­tué ses ins­ti­tu­tions uni­la­té­ra­les, un dia­lo­gue qui va nous per­met­tre de fonder une nou­velle vie, une nou­velle Syrie en s’ins­pi­rant de la liberté, comme le désire bien la majo­rité du peuple syrien aujourd’hui. Dans le cadre de cette vision du dia­lo­gue natio­nal, les ten­ta­ti­ves du régime de s’y mêler parais­sent incom­pré­hen­si­bles, à moins qu’on tienne compte du fait que celui-ci détient un dis­po­si­tif sécu­ri­taire colos­sal et de nervis (Alcbihp) qu’il est prêt à uti­li­ser à tout moment pour éteindre le sou­lè­ve­ment.

Socialement le régime repré­sente la bureau­cra­tie gou­ver­nante pour­rie, et tout chan­ge­ment (tout en sup­po­sant que la réforme au sein du régime est fai­sa­ble) est sensé lui ôter et l’auto­rité et la pro­priété des moyens de pro­duc­tion pour les mettre à la dis­po­si­tion de la société ; en dehors de cette concep­tion, tout chan­ge­ment est consi­déré comme une réforme vide de tout sens et ne mérite pas d’être qua­li­fié de réforme même abu­si­ve­ment. Le régime paraît indis­posé à sacri­fier ou à per­met­tre à qui­conque de tou­cher à RAMI MAKHLOUF [Dignitaire du régime syrien, cousin du président Bachat el Assad, intermédiaire exclusif entre le régime et les entreprises multinationales] ou à tous les autres maî­tres de la pour­ri­ture ou à l’inté­grité de l’appa­reil répres­sif, il est même prêt à détruire la Syrie toute entière pour péren­ni­ser son appro­pria­tion de l’auto­rité et des moyens de pro­duc­tion. Ceci est dia­mé­tra­le­ment contra­dic­toire avec un chan­ge­ment réel ou même avec une réforme sym­bo­li­que. Le régime ne repré­sente aucun cou­rant poli­ti­que ou intel­lec­tuel, le niveau du parti ALBAAS a baissé au point de ne plus méri­ter le qua­li­fi­ca­tif de parti, au sens sérieux du mot. Même pour ceux qui exer­cent un sec­ta­risme, anta­go­niste au fon­da­men­ta­lisme sun­nite, ne peu­vent consi­dé­rer le pou­voir comme un repré­sen­tant de l’ethnie ALAOUITE ; en fait ce régime n’est que des indi­vi­dus. Ces der­niers doi­vent assu­mer la res­pon­sa­bi­lité entière du pillage et de la répres­sion qu’avait subis la Syrie dans les der­niè­res déca­des, au moins depuis l’an 2000. Les vic­ti­mes qui sont tombées parmi les citoyens syriens depuis le 18 mars relè­vent aussi de leur res­pon­sa­bi­lité ; ceci n’est pas une manière pour exclure une partie mais plutôt ceci cons­ti­tue le noyau de la révo­lu­tion. Que signi­fie la révo­lu­tion si elle n’impli­que pas la fin de la domi­na­tion de la classe diri­geante et sa pri­va­tion des moyens de pro­duc­tion. Al Assad a bien assi­milé la vérité en disant dans son pre­mier dis­cours, depuis le début du sou­lè­ve­ment, que le conflit est ouvert et n’admet pas le chan­tage. Les propos de Bachar étaient par­fai­te­ment exacts en disant que la neu­tra­lité, qui est syno­nyme de recher­cher des solu­tions inter­mé­diai­res, étant impos­si­ble dans ce conflit. Toute issue sérieuse met­tant fin à la répres­sion et au pillage exer­cés par le régime, conduira obli­ga­toirement à la chute de celui-ci ; et toute solu­tion contraire est équivalente à la défaite de la révo­lu­tion et l’échec de la cause de liberté du peuple syrien. Cette défaite va mener infailli­ble­ment à la nais­sance d’une ère obs­cure de répres­sion et de pillage déme­su­rés et sans pré­cé­dent contre tout Syrien ne fai­sant pas partie du pou­voir, ayant par­ti­cipé à la révo­lu­tion ou ayant pris une posi­tion neutre ; le recul de la Syrie au moyen âge, tel on peut qua­li­fier ce deve­nir. Ce que le régime veut nous faire crain­dre, cor­res­pond exac­te­ment à ce qu’il a l’inten­tion de faire aus­si­tôt qu’il aura anéanti la révo­lu­tion ; les révo­lu­tion­nai­res et le pou­voir sont tous deux bien cons­cients que l’armis­tice est inter­dite dans ce conflit, car celle-ci sera syno­nyme de la reprise de l’ini­tia­tive par la partie adverse. Une défaite cer­taine est l’abou­tis­se­ment pour celui qui se retire du combat. Personne ne peut diri­ger le pouls de la révo­lu­tion, car celui-ci est étroitement lié à celui de la rue. Être cons­cient ins­tinc­ti­ve­ment de cette réa­lité, c’est com­pren­dre que l’extinc­tion de la révo­lu­tion ne peut se concré­ti­ser qu’à tra­vers une répres­sion bar­bare ; si ce n’étaient pas des mas­sa­cres, qui mène­ront la Syrie à des éventualités dan­ge­reu­ses dont le régime sera le res­pon­sa­ble unique et total. C’est ainsi le rôle et l’impor­tance de la cam­pa­gne média­ti­que qui en découle, celle-ci sou­tien­dra la per­sé­vé­rance des jeunes ou fus­ti­gera leur moral. En reve­nant au sujet du dia­lo­gue, il suffit ici de rap­pe­ler que celui-ci a été une ini­tia­tive des lea­ders des ser­vi­ces secrets et avait com­mencé entre SAMIRA [Samira al-Massalma, ancienne rédactrice en chef de la télévision officielle syrienne, licenciée après avoir répondu à une interview d’une télévision satelitaire arabe] la paci­fiste, FAIZ SARA, et MICHEL KILO [Intellectuels défenseurs de l’idée d’une « société civile » en Syrie, emprisonnés en 2008] ; le len­de­main de cette action SAMIRA a été écarté de son tra­vail, car elle a osé s’écarter de la ver­sion offi­cielle du sou­lè­ve­ment, et KILO a été arrêté, tel a été le deve­nir des pre­miè­res personnes « ayant com­mencé le dia­lo­gue natio­nal ». Le régime a accueilli avec une réti­cence proche de l’outrage tous les appels et les ini­tia­ti­ves au dia­lo­gue qui com­pre­naient d’ailleurs des condi­tions en rap­port prin­ci­pa­le­ment avec le régime. Dans la majo­rité des cas ces appels sont com­pa­ra­bles au cessez-le-feu entre deux par­ties dans une guerre. Curieusement ces accords sont com­plè­te­ment igno­rées par la partie qui tire et qui est d’ailleurs l’unique partie qui détient l’arme et le dirige contre autrui. Je crois que le régime avait mené le dia­lo­gue qu’il désire, et les résul­tats de ce der­nier sont bien visi­bles, on les voit bien à DERAA, à DOUMA, et à HOMS ; et on le voit aussi dans la répres­sion sau­vage et dans la déci­sion prise par le régime de pous­ser ses chars contre les épicentres du sou­lè­ve­ment. Le régime avait éteint la voix des gau­chis­tes démo­cra­tes, forces oppo­san­tes en interne, qui aupa­ra­vant contre­ba­lan­çaient rela­ti­ve­ment dans les chaî­nes satel­li­tai­res les fon­da­men­ta­lis­tes, les sala­fis­tes, et les libé­raux ; il avait arrêté FAIZA SARA, MAHMOUD ISSA, et quel­ques lea­ders du parti du peuple démo­cra­ti­que, à cause de leurs inter­ven­tions sur les chaî­nes satel­li­tai­res ; ceci peut jouer un rôle néga­tif même s’il est limité. C’est ainsi, la proie la plus facile pour le régime est l’oppo­si­tion gau­chiste démo­crate ; et comme à l’époque de la répres­sion abso­lue, seuls les fon­da­men­ta­lis­tes et l’ins­ti­tu­tion reli­gieuse prin­ci­pa­le­ment, qui est restée rela­ti­ve­ment en dehors de toute exclu­sion et a même per­sé­véré comme la seule ins­ti­tu­tion, pou­vant coexis­ter avec le dis­po­si­tif bureau­crate et sécu­ri­taire du régime. Finalement, s’il est vrai comme il nous est par­venu que le cama­rade FAWAZ ALHARAKI, membre du cou­rant QASYON FI HOMS, a été assas­siné, il faudra que ceci soit déclaré solen­nel­le­ment par les diri­geants du cou­rant QASYON, ainsi ils ne pri­ve­ront pas les com­mu­nis­tes de cet hon­neur, celui d’être le pre­mier com­mu­niste syrien à être tombé en martyr dans la brave révo­lu­tion de 2011.

Les cou­rants NOUR et QASYON sont les plus majo­ri­tai­res parmi les com­mu­nis­tes qui exis­tent actuel­le­ment, les adep­tes du pre­mier sont contraints aux allian­ces de leurs diri­geants avec le régime, tandis que les seconds sont rela­ti­ve­ment libé­rés des résul­tats de cette coa­li­tion. QASYON nie toute par­ti­ci­pa­tion de ses mem­bres dans le sou­lè­ve­ment, cette néga­tion n’est tou­te­fois qu’une ten­ta­tive de la part de ses diri­geants pour ne pas per­tur­ber le régime, puisqu’il est tou­jours pos­si­ble de rejoin­dre le train de la révo­lu­tion, si le triom­phe de celle-ci s’avère immi­nent.

La posi­tion qui vient d’être décrite est par­ta­gée par la plu­part des diri­geants com­mu­nis­tes et gau­chis­tes syriens, elle a ses avan­ta­ges et ses inconvé­nients, d’une part elle prive le sou­lè­ve­ment de jouir de l’exis­tence d’une gauche pesante, et d’une part elle octroie au régime, qui est d’ailleurs préoc­cupé par la répres­sion de la révo­lu­tion, une cer­taine dou­ceur sur le plan de sa rela­tion avec la gauche syrienne (par­lons avec le lan­gage révo­lu­tion­naire d’aujourd’hui : le front du régime avec la gauche syrienne) ; tou­te­fois ceci ne sous-entend pas que le pou­voir ne sévira pas ulté­rieu­re­ment et après avoir écrasé la révo­lu­tion, toute per­sonne qui s’est conduite en dehors des lignes rouges per­mi­ses aux frac­tions de la gauche et à toute élite poli­ti­sée. D’un autre côté le recul des diri­geants gau­chis­tes, va per­met­tre aux larges masses des jeunes de s’isoler avec les diri­geants fon­da­men­ta­lis­tes dans un débat quo­ti­dien sur la cause de la liberté, non plus les tabous des fon­da­men­ta­lis­tes et des hommes reli­gieux, mais la liberté des Syriens et de la société. Par ailleurs, l’abs­ten­tion des diri­geants de la gauche à la par­ti­ci­pa­tion effec­tive et directe à la révo­lu­tion, per­met­tra au noyau com­mu­niste et à tous ceux qui croient à un chan­ge­ment social et radi­cal sous forme d’une révo­lu­tion sociale, à renouer des rela­tions socia­lis­tes réel­les basées sur l’appro­pria­tion des moyens de pro­duc­tion par les pro­duc­teurs et sur la gou­ver­nance de soi par soi-même à tra­vers des conseils popu­lai­res. Il n’est pas donc ques­tion de repro­duire « le socia­lisme » baa­thiste, celui-ci avait été le calque du modèle du capi­ta­lisme d’État bureau­cra­ti­que. Comme dans la concep­tion du cama­rade martyr FAWAZ ALHARAKI, le socia­lisme qu’on sous-entend, doit être l’ini­tia­teur dans la par­ti­ci­pa­tion à la révo­lu­tion d’une part et d’autre part il doit dres­ser un dia­lo­gue avec les jeunes révo­lu­tion­nai­res et doit être l’issue pour sortir du dog­ma­tisme clas­si­que de la gauche syrienne dans sa concep­tion à la liberté, à la révo­lu­tion, et de la pensée com­mu­niste et socia­liste. Normalement les diri­geants com­mu­nis­tes et gau­chis­tes, à tra­vers leurs dis­cours idéo­lo­gi­ques et leurs actions, sont sensés étudier les bases de la révo­lu­tion, et iden­ti­fier les maniè­res pour pré­pa­rer à la révo­lu­tion sociale, la faire éclater et la faire triom­pher de la classe domi­nante, hélas bien au contraire on note que ces lea­ders exer­cent tout à fait l’opposé de ceci : jus­ti­fier le tota­li­ta­risme et main­te­nir la domi­na­tion de la classe exploi­tante.

Mazen Kalmamaz, anar­chiste syrien, mai 2011
tra­duc­tion My Al Houria et Berckman (CGA)

Rebellyon, 8 septembre 2011.

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