Une rentrée sous le signe des régressions sociales !

 

Chacun y va de son couplet sur la crise financière et les paniques boursières. D’ores et déjà, le gouvernement français est convoqué par les banques et les agences de notation avec comme toile de fond, la rigueur pour la France d’en bas.

Comment cette rigueur va-t-elle se traduire pour nous : accentuation des emplois précaires, baisse drastique du nombre de fonctionnaires, casse des statuts, déremboursement de plusieurs médicaments, saccage de la Sécurité sociale, augmentation des impôts et baisse des salaires… Les agences de notation qui font la pluie et le beau temps, Standard & Poor’s (S & P), Moody’s et Fitch jouent les grands manitous et prétendent jouer au yoyo avec les politiques des États. Pendant ce temps-là des milliards partent en fumée… « Un seul pays noté AAA aura en 2015 une dette égale à celle des États-Unis en ratio : c’est la France », insiste S & P dans un rapport récent sur les States. Nous voilà prévenus : rigueur et régressions sociales au menu. Et nous assistons à une espèce d’Union sacrée qui se met en place du côté des politiques.

Bernard Thibaut prévient que les grèves à venir (enseignement, secteur privé) à compter de fin septembre risquent de ne pas faire le plein, les salariés escomptant sur les élections de 2012. Et de prévenir que le bulletin de vote ne suffira pas… Que ne l’a-t-il pas dit avant, durant la grève de 2010 sur les retraites alors que les salariés disposaient d’un grand rapport de force ! Nous voici donc au pied du mur : le rouleau compresseur ultra libéral est en action.

Nous le répétons inlassablement, notre seule arme est le syndicat, encore faut-il que ce dernier ait un projet de société. Les confédérations traditionnelles sont engluées dans un jeu de rôle défavorable aux salariés avec le patronat et l’État. Certains nous accusent de dramatiser la situation, que le patronat n’osera pas diminuer les salaires. Non, malheureusement, nous nous contentons de relever les faits. Le patronat organise des ballons d’essais et voit si cela passe ou casse… Pour exemple, l’entreprise FDPA du groupe Montupet vient d’imposer des baisses de salaires aux ouvriers de sa fonderie en région Poitou, fief de Ségolène Royal. Un plan de compétitivité prévoit une baisse de 25 % des salaires (selon Le Monde du 29/7/2011) et l’annonce a été faite à la veille des vacances, fin juillet !

Si les travailleurs n’organisent pas leur défense de manière solidaire, interprofessionnelle, ils n’auront que leurs yeux pour pleurer et aucune catégorie de salariés n’est à l’abri. Alors il va falloir se bouger si on ne veut pas se laisser réduire à néant.

CNT, 1er septembre 2011.

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