Bangladesh : cinq syndicalistes arrêtés après les manifestations d’ouvriers du textile
DACCA, 20 nov 2013 (AFP) – Cinq dirigeants syndicaux du Bangladesh ayant participé aux récentes manifestations contre le nouveau salaire minimum des ouvriers du textile ont été arrêtés mardi, a annoncé mercredi la police.
Le Premier ministre, Sheikh Hasina, a de son côté exhorté les employés du secteur à reprendre le travail, estimant que leur mouvement contre le nouveau salaire minimum, relevé de 76% à 68 dollars par mois, n’était pas justifié.
« Je voudrais demander aux employés du secteur de l’habillement de retourner au travail », a dit Sheikh Hasina dans une déclaration télévisée.
Elle a mis en garde les ouvriers du textile, estimant qu’ils pourraient être « les plus grands perdants » d’une fermeture prolongée des usines en raison des manifestations, ce qui pourrait, selon elle, inciter les distributeurs occidentaux à se tourner vers d’autres pays.
De son côté, la police a arrêté 5 leaders syndicaux pour leurs rôles dans le récent mouvement de mécontentement qui a agité plusieurs zones industrielles proches de la capitale Dacca et fait deux morts dans des heurts avec les forces de l’ordre.
« Ils ont été arrêtés mardi pour incitation à la violence », a dit Mostafizur Rahman, responsable policier du district industriel de Gazipur où ont eu lieu des manifestations ayant rassemblé plusieurs dizaines de milliers d’ouvriers du textile depuis la fin de la semaine passée.
Selon l’association des fabricants et exportateurs de textiles du Bangladesh, quelque 140 usines avaient dû fermer lundi en raison de ces manifestations.
Les industriels du textile et plusieurs syndicats pro-gouvernementaux ont approuvé la hausse du salaire minimum dans le textile à 68 dollars mais une partie des syndicats, proche de la gauche, demandent un salaire de 100 dollars.
Ce nouveau salaire minimum reste inférieur à celui d’autres grands pays exportateurs de textile, dont le Cambodge, le Sri Lanka et le Vietnam, selon l’Organisation internationale du travail (OIT).
L’effondrement en avril, avec un bilan de 1.135 morts, du complexe Rana Plaza, qui abritait plusieurs ateliers de production, avait montré une nouvelle fois les médiocres conditions de travail et les salaires de misère des ouvriers du secteur.
Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 20 novembre 2013)
Une autre manif au Bangladesh fait 30 blessés
DACCA, Bangladesh – Une trentaine de personnes ont été blessées mardi dans les rues de Dacca, la capitale du Bangladesh, quand la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des balles de caoutchouc pour disperser des milliers de personnes venues dénoncer la mort de deux ouvriers du secteur du textile.
Les deux victimes avaient été blessées lundi par des balles de caoutchouc, aussi à Dacca.
Les travailleurs bangladais du textile manifestent depuis des semaines pour obtenir une amélioration de leurs conditions salariales.
Lors des plus récentes violences, la police a dû intervenir pour empêcher les travailleurs de saccager des usines.
Les ouvriers ont aussi érigé des barricades de pneus enflammés et de véhicules dans les villes industrielles de Gazipur et d’Ashulia.
Un leader des manifestants affirme qu’ils ont été attaqués par la police sans provocation.
Presse esclavagiste (The Associated Press / JournalMetro.com, 19 novembre 2013)