[Révolution mondiale] Les manifestations populaires reprennent dans le Sud algérien

Ouargla : Nouvelles émeutes des chômeurs

Malgré la réouverture des axes principaux de la ville, Ouargla reste dans un calme précaire en cette fin d’après-midi.

Les restes de pneus brûlés sont visibles et la coupure du téléphone et d’Internet prouvent que la mise à feu des armoires de fibre optique a été mise à exécution du moins pour la nouvelle ville.

Ouargla a renoué avec les émeutes dévastatrices d’il y a huit ans avec une journée houleuse ou des affrontements avec les forces de l’ordre ont été enregistrés sur deux fronts, l’un sur la RN49 à l’entrée de la ville ou les héritiers de propriétaires de terrains dénoncent une expropriation illégale de la part des pouvoirs publics tandis que les chômeurs sont revenus à la charge en ce début d’année bloquant l’accès à l’avenue Che Guevara en plein cœur de Ouargla. Ces derniers réclament la mise en place d’une cellule de crise pour régler le problème de l’embauche dans le secteur pétrolier et rétablir le dialogue avec les vrais chômeurs.

Dès le matin des jeunes et moins jeunes se sont mis de concert à amasser des pierres et des pneus pour fermer les routes à la circulation requérant une prise en charge immédiate des problèmes récurrents de la mauvaise gestion du foncier urbain ainsi que l’embauche.

Des citoyens qui s’estiment peu ou pas assez pris au sérieux par les autorités locales qui, malgré les promesses datant de la dernière visite du premier ministre en novembre dernier, n’ont rien fait pour démontrer leur bonne foi.

La journée de mercredi a également connu des arrestations massives au sein des chômeurs dont Tahar Belabess, porte parole du comité de défense des droits des chômeurs qui n’a eu de cesse de mettre en garde contre une nouvelle vague de protestation après une série de sit-in et de marches pacifique ainsi que de vaines tentatives de convaincre les gestionnaires de l’ANEM à changer d’attitude envers les jeunes.

Leur presse (Houria Hadji, ElWatan.com, 2 janvier 2013)

 

DES CHÔMEURS BLOQUENT LE CENTRE-VILLE DE OUARGLA
Le volcan du Sud en éruption…

Ce ne sont pas les premières révoltes sociales du genre dans la ville. En 2011, pareilles émeutes avaient failli « embraser » tout le Sud algérien.

Et ça recommence ! Les manifestations populaires reprennent dans le Sud algérien. Plusieurs centaines de jeunes ont bloqué hier le centre-ville de Ouargla. Cette action populaire a débuté hier matin et s’est poursuivie tout au long de la journée. Les raisons de cette protesta sont encore une fois dues à la gestion de l’emploi dans cette ville pétrolière du sud du pays, a expliqué Tahar Belabès du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (Cnddc). « Les routes ont été coupées à la circulation et la majorité des magasins et cafés sont actuellement fermés. Nous revendiquons le départ de tous les responsables locaux du secteur de l’emploi et même celui du ministre Tayeb Louh », a-t-il précisé. « Nous demandons au gouvernement la mise en place d’une cellule de crise pour instaurer le dialogue avec les chômeurs », a-t-il ajouté. Ouargla est donc sur une poudrière qui risque d’exploser.

Et ce ne sont pas les premières révoltes sociales du genre dans la wilaya la plus riche d’Algérie. En 2011, de pareilles émeutes ont failli « embraser » le Sud algérien en général et Ouargla en particulier. Cette ville pétrolière a connu de violents affrontements à coups de pierres et de bombes lacrymogènes entre les chômeurs et les forces de l’ordre. Ces affrontements, qui ont duré plusieurs jours, ont été causés par des dysfonctionnements dans le pôle emploi de la région.

Les jeunes de la ville s’étaient mobilisés contre le chômage qui les touche de plein fouet au moment où les entreprises activant sur place ramènent la main-d’œuvre des villes du nord du pays. C’est alors que les autorités avaient pris des mesures exceptionnelles pour éviter l’irréparable. Mais il semble que ces réformes, censées ramener le calme, n’ont servi à rien. Trois ans après, revoilà les émeutes de l’emploi qui perturbent la sérénité de cette ville du Sud. Depuis ces dernières années les causes du mécontentement se sont multipliées et les populations du Sud, habituellement sereines et calmes, l’expriment de manière éclatante. Ainsi, le Grand-Sud a connu, l’été dernier, les émeutes de l’électricité.

Biskra, Ouargla, El Oued et Adrar ont été les précurseurs des émeutes de l’électricité qui s’étaient propagées par la suite aux autres régions du pays. Cette région autrement sensible et stratégique, qui est le Sud se retrouve encore une fois en … feu. Voilà donc le sud qui souffle sur le feu.

La stabilité sociale du Sud est le seul moyen d’empêcher l’explosion de cette poudrière… Les autorités doivent sauver le Sud pour ne pas perdre le « Nord » !

Leur presse (Walid Aït Saïd, LExpressiondz.com, 3 janvier 2013)

 

Ouargla : affrontements entre manifestants et policiers

Le centre-ville de Ouargla a été durement secoué, hier, par de violents affrontements entre les forces du maintien de l’ordre et des manifestants venus réclamer du travail.

Rassemblés dès la matinée au niveau du carrefour principal de la ville, les manifestants, des chômeurs venus des quatre coins de la wilaya, ont été encerclés par les forces antiémeute. « Au fil des heures, la tension était palpable. Et le ton est monté entre certains protestataires et des policiers et tout s’est embrasé », raconte un riverain. Les affrontements entre protestataires et policiers ont commencé en milieu de journée et ont duré plusieurs heures. Les forces de l’ordre ont usé de gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

Mais les échauffourées ont vite gagné les quartiers limitrophes du centre-ville, ajoute notre source. Plusieurs protestataires ont été arrêtés et conduits au commissariat de la ville. Parmi eux Tahar Belabès, porte-parole du comité local de défense des droits des chômeurs. Contacté par nos soins, M. Belabès a affirmé être retenu au commissariat avec quelques autres dizaines de manifestants. « Je ne sais pas si on va nous libérer ou nous retenir pour nous déférer directement devant le procureur demain. Tout ce que je peux vous dire pour le moment, c’est que nous sommes au commissariat », nous a-t-il indiqué.

Le centre-ville n’a retrouvé son calme qu’en fin d’après-midi. La ville de Ouargla a connu plusieurs manifestations de chômeurs ces dernières années. Ces affrontements reflètent le ras-le-bol des chômeurs de la région, qui se sentent floués par le gouvernement qui leur a promis une prise en charge rapide de leurs problèmes, en vain. La tension qui régnait hier dans la ville de Ouargla n’augure rien de bon pour les jours à venir. À moins que le gouvernement Sellal ne décide d’agir vite pour désamorcer la situation. Ouargla compte plus de 200’000 habitants ; le taux de chômage officiel y est de 9,4%. Mais les jeunes sont en grande majorité sans emploi. D’où ces protestations récurrentes pour réclamer du travail dans cette grande wilaya qui regorge de ressources pétrolières.

Leur presse (Mokrane Ait Ouarabi, ElWatan.com, 3 janvier 2013)

 

ÉMEUTES ET MANIFESTATIONS RÉAPPARAISSENT
Une fin d’année mouvementée à Tiaret et Ouargla

Les demandeurs de logement et les chômeurs tentent de se faire entendre en sortant dans la rue.

Les mouvements de protestation nourris par des revendications sociales font leur réapparition dans certaines villes. À Tiaret, ce sont des centaines de citoyens qui se sont rassemblées lundi dernier [31 décembre] pour réclamer des logements. C’est le deuxième jour consécutif de ce mouvement de protestation qui a eu lieu devant le siège de la daïra, situé place Regina, en plein cœur de la ville.

Les forces antiémeutes ont tenté de disperser les manifestants composés d’hommes et de femmes accompagnés de leurs enfants. Sur place, ils ont réclamé une audience auprès du chef de daïra pour appuyer leur demande consistant en l’obtention de logements. Les fonctionnaires ont fait savoir que le chef de daïra se trouvait en congé.

Le mouvement s’est tout de même poursuivi et les manifestants ont fermé la trémie située près de la résidence du wali. La circulation s’en est trouvée perturbée et les automobilistes ont été obligés d’emprunter d’autres voies, ce qui a provoqué des encombrements importants. Les manifestants dénoncent aussi le fait qu’aucun responsable de la ville ne les ait rencontrés.

Des chefs de familles déclarent qu’ils attendent un toit décent depuis 16 ans. Le logement n’est pas la seule cause d’attroupement des populations. L’emploi en est une autre. À Ouargla, des chômeurs ont manifesté devant le siège de l’Agence nationale de l’emploi et réclament le départ de son directeur. Ils étaient plusieurs dizaines à bloquer, dès la matinée de lundi dernier, la route menant au nouveau siège de l’Agence de la wilaya de Ouargla.

Selon Tahar Belabès, membre du Comité national pour la défense des droits des chômeurs, l’ouverture d’une enquête est inévitable. Selon lui, les chômeurs réclament le départ des responsables de l’agence dont le premier, le directeur régional. Le directeur de wilaya est aussi dans le collimateur des manifestants. Ces personnes sont soupçonnées d’accorder des emplois de façon illégale et sans se conformer aux procédures prévues. Là aussi, la police est intervenue pour rétablir l’ordre, mais le problème reste entier.

En effet, les jeunes protestent depuis une semaine. Ils ont été reçus par le wali de Ouargla dimanche dernier. Leurs espoirs ont vite été déçus. Le wali avoue son incapacité à régler le conflit étant donné que l’agence ne relève pas de son autorité. C’est suffisant pour provoquer le courroux des chômeurs. Il est annoncé que de grandes manifestations auront lieu aujourd’hui à Ouargla. Comme d’habitude dans pareils cas, la paralysie de la circulation risque d’être totale. (…)

Leur presse (Ahmed Mesbah, LExpressiondz.com, 2 janvier 2013)

 

[5 décembre 2012] Ouargla : Des centaines de chômeurs protestent contre la Hogra

Des centaines de chômeurs dénonçant la Hogra ont recouru à la rue hier à Ouargla pour dénoncer la non-tenue des promesses d’embauche faites par Abdelmalek Sellal. Ils étaient nombreux à répondre activement à l’appel du comité local des chômeurs pour une marche pacifique et un rassemblement devant le siège de la wilaya. Les chômeurs ont ainsi vivement interpellé le wali d’Ouargla en lui rappelant les promesses du Premier ministre qui attendent d’être concrétisées sur le terrain. Les protestataires revendiquent des quotas d’embauche dans le secteur pétrolier. « Une revendication à laquelle a répondu favorablement le gouvernement sans pour autant prendre des mesures concrètes sur le terrain », dénoncent les manifestants qui se sentent « trahis ». Par leur action de protestation, qui n’est ni la première ni la dernière du genre, les protestataires veulent obtenir « un signal politique fort » de la part du gouvernement Sellal. Un mini-conseil interministériel a été tenu au début du mois de novembre en présence de représentants de la société civile pour trouver des solutions raisonnables au problème posé par les chômeurs, de plus en plus nombreux dans cette région riche en or noir.

Leur presse (Reflexiondz.net, 6 décembre 2012)

Ce contenu a été publié dans Les luttes de classes en Algérie, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.