Appel à témoins et à solidarité concernant les arrestations du lundi 26 novembre sur la ZAD
Le lundi 26 novembre 2012, 5 personnes ont été interpellées par des gendarmes en civil, infiltrés derrière la barricade du Sabot. Selon des témoins, il n’y a pas eu de sommations. Pourtant, elles ont été accusées de ne pas avoir obéi aux ordres de dispersion. Selon les personnes arrêtées, les gendarmes ne portaient pas de brassard au moment de l’interpellation et ne l’ont mis qu’après. Elles ont également été rouées de coups (visages tuméfiés, bleus sur le corps). Ayant tenté de se défendre contre un agresseur non-identifié en l’absence de brassards visibles, elles sont accusées de violence envers les gendarmes. En l’absence de preuves formelles (photos, vidéos, témoignages), le juge a validé la version policière au détriment de celle des accusées. Une personne a été emprisonnée et deux procès restent à venir.
Nous appelons toutes les personnes possédant des images (photos ou vidéos) de la foule avant ou pendant la scène (selon des témoins, les flics déguisés en Black Block auraient incité les gens à commettre des délits), ainsi que les témoins à nous contacter au plus vite (merci de mettre en objet qu’il s’agit d’un témoignage concernant les interpellations du 26). Ces informations pourraient permettre de disculper les personnes accusées.
Pour écrire à la personne emprisonnée :
Centre pénitentiaire de Nantes
Quartier Maison d’Arrêt
M. TARDIF Cyril
Ecrou n° 57360
Rue de la Mainguais
44300 NANTES
Mailing Zone à défendre, 30 novembre 2012
Notre-Dame-des-Landes : des flics se déguisent en zadistes
Des opposant.e.s à l’aéroport condamné.e.s lourdement
Lundi 26 novembre. Près du Sabot, une barricade interdit le passage à un convoi de gendarmes mobiles. Un groupe de personnes se poste devant la barricade, face aux flics, et commence à lancer des projectiles en invitant les autres à faire de même. Quelques personnes les rejoignent devant les barricades.
Au moment où les gendarmes mobiles se rapprochent, 5 personnes se font sauter dessus, par ces mêmes personnes qui avaient proposé d’attaquer les flics. Elles prennent plusieurs coups, sont trainées par terre à travers la ligne de gendarmes mobiles et comprennent qu’elles/ils se font arrêter par des flics déguisés en opposants. Ces flics ne portaient clairement pas de brassard à ce moment là, alors qu’ils sont obligés d’en avoir un pour arrêter des gens. Une fois passé la ligne, et après avoir ramassé pas mal de coups, les camarades se sont retrouvées plaqué.e.s au sol, face à une caméra pendant que les flics leur démasquaient le visage. Illes ont eu les mains attachées avec des cordelettes noires en nylon, puis les flics leur ont caché les yeux le temps de mettre des cagoules et leurs brassards autour du cou. Cette arrestation a été particulièrement violente : un.e des camarades à eu les yeux cachés avec un bandage ; plusieurs ont eu les fringues découpées au couteau ; une pluie de coups, notamment au visage alors que les gens étaient menotté.e.s au sol. Les flics ont profité de l’arrestation pour remplir le sac d’un.e des camarades avec des pavés et un masque de ski. Les personnes ont été chargées dans les fourgons de manière particulièrement brutale et humiliante. Avec une clé d’étranglement pour l’un.e, une marche forcée accroupie pour d’autres pendant que les flics marchaient sur les lambeaux de pantalon déchirés pour les faire tomber. Et les rouaient de coups chaque fois qu’ils ou elles tombaient.
Au moins une dizaine de flics était déguisés en parfaits zadistes, armés de cailloux et de divers projectiles. L’un d’eux avait un panneau stop en guise de bouclier. Certains de ces flics ont été vus plus tôt à la Vache rit, et appelaient les personnes à rejoindre les barricades. C’est clairement ces keufs qui ont incité des gens aux affrontements !
Gardes à vue On n’a pas de nouvelles d’une des personnes qui a été arrêtée. Les quatre autres ont passé environ 42h en garde à vue, certains à la Chapelle-sur-Erdre, d’autres à Saint-Luce. Elles ont ensuite été transférées à Walldeck voir un médecin (particulièrement incompétent). L’une d’entre elles est partie à l’hopital se faire recoudre les genoux. Puis retour aux gendarmeries pour subir de 4 à 6 auditions chacune. Mercredi midi, elles ont été transférées au tribunal pour passer en comparution immédiate, et ont poireauté dans les geôles du tribunal. Un.e des camarades a refusé de donner son nom pendant toute la durée de la procédure. Les flics ont dit avoir prélevé l’ADN sur les mégots et les empreintes sur les gobelets d’eau.
Comparutions immédiates Trois des personnes arrêtées ont accepté la comparution immédiate. Illes n’ont eu que très peu de temps pour préparer leur défense et n’ont pu s’entretenir avec leurs avocat.e.s, à peine quart d’heures chacune, peu de temps avant l’audience. La juge a énoncé les chefs d’inculpation en vrac : attroupement armé avec dissimulation du visage, possession d’arme de catégorie 6 (dont lance pierre) et utilisation, refus de prélevement ADN et refus de signalétique, rebellion, violences volontaires sur agents de la force publique. La juge était clairement hostile d’entrée de jeu. Des camarades ont étés viré.e.s de la salle d’audience parce qu’illes manifestaient leur soutien. Des peines lourdes sont tombées.
• Pour la première personne, 6 mois avec sursis, 2 ans d’interdiction sur le territoire de Loire-Atlantique, 500 euros d’amende avec sursis pour l’ADN (c’était pas clair ce qui était pour quoi) ;
• Une autre, 2 mois avec sursis pour l’attroupement, relaxé.e sur les violences et le port d’arme ;
• La troisième personne a pris 10 mois de taule dont 5 ferme avec mandat de dépôt (ce qui veut dire qu’ille est parti.e en taule) et 5 mois de sursis avec mise à l’épreuve. Interdiction de Loire-Altantique pour 5 ans (excepté la commune où la personne est domiciliée). Interdiction de porter une arme.
Refus d’identité La dernière personne a refusé de donner son identité pendant toute la garde à vue. Elle a donc comparu mercredi soir devant le juge d’instruction, qui croyait avoir affaire à un terroriste international. Elle a fini par donner son identité, pour ne pas se retrouver en préventive. Dans l’attente de la date de son procès elle a été placée en contrôle judiciaire, avec obligation de pointer une fois par semaine et avec interdiction de ZAD et communes alentour.
La lutte continue Cet épisode lamentable ne doit pas nous faire oublier tous les moments forts qu’on a vécu depuis un mois et demi sur ces mêmes barricades. Plein de personnes se sont retrouvées avec l’évidence commune qu’on ne peut pas les laisser nous écraser sans se défendre. Des tas de gens qui ne se connaissaient pas, de tout âge et de tout horizon se sont fait confiance et se sont serrés les coudes pour ne pas laisser le champs libre à l’arbitraire de la raison économique.
Après avoir juré vouloir le dialogue et l’apaisement, le gouvernement a monté cette opération pour arrêter des opposant.e.s et faire planer sur tou.te.s les autres la menace de la répression. Dans ce but, ils auraient pu mettre en prison n’importe laquelle/lequel d’entre nous.
MORT AUX VACHES…
Indymedia Paris, 30 novembre 2012
Que risque une personne qui refuse jusqu’au bout de réveler son identité ? Détention préventive ? Combien de temps ?
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