[Lille] Contre Kéolis et son monde

Journée de soutien pour J. militant contre la réforme des retraites
MEDEF, JUSTICE, POLICE, ils rêvent de nous faire taire… riposte populaire !

44 heures de garde à vue pour une entrave !

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1314540555.pngLe 18 octobre, J. participe à une action de blocage des voies à la gare Lille-Flandres, organisée en assemblée générale par des syndiqués et non syndiqués, elle vise à bloquer l’économie comme toute les actions de blocage faites à ce moment-là.

Le lendemain, J. est arrêté après une des grandes manifestations contre la réforme des retraites, il va faire 44 heures de garde à vue, sera déferé au tribunal et il est convoqué le 8 février pour entrave à la circulation ferroviaire.

En plus des peines de justice possible, la S.N.C.F y ajoute 45’000 euros de dommages et intérêts.

Le 8 février, un rassemblement de soutien de 200 personnes eut lieu, le procès fut reporté le 6 septembre en raison d’une grève des magistrats.

Une dizaines d’organisations, syndicales essentiellement, se sont cotisées pour payer les frais d’avocat.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1314540583.pngFace à la répression, la solidarité est notre arme !

Cette première mobilisation nous a amenés à mieux nous organiser, à créer un collectif, le CRRIMMS (collectif de résistance à la répression et à l’intimidation des militants et des mouvements sociaux), à diffuser plus d’informations sur ce procès.

Une manifestation est organisée [mardi 6 septembre] au départ de la direction régionale de la S.N.C.F jusqu’au tribunal de grande instance de Lille, départ 10h30.

Un repas de soutien (sandwichs et boissons) sera mis en place devant le tribunal, l’argent ira directement au CRRIMMS pour financer les frais de justice, les possibles amendes et l’organisation dans le cadre de ce procès et d’autres procès semblables qui pourront se produire à l’avenir.

Ensuite, à partir de 13h30 commencera le rassemblement jusqu’à la sortie du camarade.

Le CRRIMMS c’est de s’organiser…

Le CRRIMMS dénonce la criminalisation des mouvements sociaux par l’arrestation d’un individu participant à une action. Ainsi l’État essaie de nous diviser en nous plaçant un par un devant la justice, nous bâillonnant soit par la peur de l’arrestation soit par les sanctions judiciaires.

Combien de manifestations et de mouvements sociaux étouffés par la présence de rangées de flics en uniforme anti-émeute, prêts à gazer, prêts à taper ? Ils nous divisent dans nos moyens de contestation, séparant privé, public, chômeurs, syndiqués, non-syndiqués, jeunes et plus anciens, isolant les rages de chacun dans des défilés cadrés et aseptisés.

Nos actions, nos manifestations doivent s’organiser avec la détermination et les envies de chacun, notre solidarité doit s’amplifier, nous devons être nombreux le 6 septembre pour soutenir J. mais aussi pour leur montrer que la répression judiciaire et policière ne nous effraie pas.

NOUS NE SOMMES PAS INTIMIDÉS ET NOUS CONTINUERONS LA LUTTE !

Le CRRIMMS , c’est quoi ?
Collectif de Résistance à la Répression et à l’Intimidation des Militants et des Mouvements Sociaux

De plus en plus souvent, des militants, des organisations, des associations, du mouvement social sont traînés en justice. Face à cela, le CRRIMMS se fixe pour objectifs :

1) D’aider à trouver des fonds pour faire face aux frais de justice.

2) De fournir des conseils juridiques à ceux qui sont inculpés.

3) D’apporter un soutien politique (manifestation, rassemblement… lors des procès).

4) De travailler à développer un mouvement d’opinion contre la répression.

Pour plus d’infos voir le blog ici !

 

Payer Transpole c’est remplir les poches des actionnaires de Kéolis
Organisons-nous, fraudons toujours !

Dans la société métro boulot dodo, les tranports en commun sont indispensables, paraît-il. On nous dit qu’il faut bien les payer car ça coûte cher. Mais ce qui nous est pour la plupart omis c’est que nos déplacements génèrent un profit considérable. À Lille, notre argent part dans les poches de la multinationale Kéolis.

Kéolis, Tranpole c’est quoi ?

Transpole est une filiale de la multinationale Kéolis qui est détenue majoritairement par la SNCF. Son chiffre d’affaires a atteint 4,1 milliards d’euros en 2010. Kéolis n’est pas un service public, elle profite des Délégations de Service Public. (Le contrat de délégation confie la gestion de tout ou partie d’un service public à la société privée.) Elle profite ainsi des impôts des habitants de la métropole pour s’en mettre plein les poches (105 millions d’euros reversés aux actionnaires du groupe en 2007, et près de 3 millions pour ceux de Transpole en 2008). C’est ainsi que les client-es loin de seulement se payer un déplacement, voient une partie du prix de leur ticket s’envoler dans l’achat des distributeurs, des pointeuses, des caméras ainsi que dans les dividendes des actionnaires et le salaire de ceux qui contrôlent s’ils ont bien un ticket valide.

Et ce n’est pas tout. Voyager en transports en commun à Lille c’est aussi être pucé avec des puces RFID, subir ou être spectateur des rafles de plus en plus nombreuses et violentes ; tout cela survolé par des innombrables caméras de vidéosurveillance.

Transpole te rackette ? Crée ta mutuelle !
La mutuelle des fraudeurs de Lille entre dans sa troisième année d’existence.

En réponse à cette pratique d’exploitation une mutuelle s’est créée sur Lille en septembre 2009 afin de permettre aux fraudeurs du métro, tram, bus d’être remboursés en cas d’amende. Elle s’est posé comme objectifs de dénoncer les pratiques honteuses de la maire de Lille, de Kéolis et de la communauté urbaine de Lille sur le sujet des transports en commun (tarifs exorbitants, fichage, caméra, pub, flics partout…), revendiquer les transports gratuits pour tout le monde et permettre à tous, pour l’instant, de pouvoir profiter du transport en commun sur Lille pour moins cher tout en donnant moins de fric à Transpole.

Comment ça marche une mutuelle ?

— Une cotisation est fixée au début du mois, soit 10 ou 5 euros, cela dépend de la trésorerie (+/- de 200 euros), cet argent va servir à rembourser les amendes des membres de la mutuelle.

— Pour limiter les amendes, des techniques sont mises en place mais surtout recueillies par l’expérience des avertiEs, il vaut mieux toujours avoir un ticket (même un ZAP) non composté sur soi pour faire baisser le prix de l’amende.

— Si tu peux payer tout de suite, carte bleue ou liquide fais-le, cela évite de donner ton identité et réduit encore le prix de l’amende. Sinon ce n’est pas grave, la mutuelle rembourse toutes les amendes, même maximum.

— On conseille aussi de toujours prendre l’escalier et si tu te sens d’humeur sociable, de demander aux gens si ils ont vu des contrôleurs en haut.

— La mutuelle de Lille rembourse aussi les amendes à Paris et des techniques de fraude sont aussi disponibles.

L’esprit mutualiste dure depuis deux ans, continuons l’aventure ! Fraudeurs vous êtes les bienvenus !

On vous invite à la réunion de la rentrée le jeudi 1er septembre 2011 à 18h30 au 14 rue de Tours (Vieux Lille).

Pour encore plus d’infos, consultez le blog de la mutuelle.

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[Notre-Dame-des-Landes] Marre de se laisser aménager !

Marre de se laisser aménager !

[Tract distribué aux pique nique de mercredi 24 août midi à Nantes en soutien aux personnes en garde à vue soit disant pour l’action contre la caravane démagogique du P.S.]

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1314474382.jpgQuand on observe autour de soi, on voit beaucoup de béton, du gris, du rose, du vert, du bleu, le tout agrémenté d’asphalte. C’est le monde qu’illes veulent nous imposer. Chaque jour, à Notre-Dame-des-Landes et ailleurs, le parti socialiste, Vinci, et leurs commandos républicains, orchestrent la destruction de milliers d’hectares de bocages et de zones de vie.
Face à cela, accusées d’avoir dégradé la caravane de propagande socialiste, six personnes ont été interpellées à Nantes lundi 22 août aux alentours de midi, et sont susceptibles d’être poursuivies.

En isolant cet acte, les médias et les politicien.ne.s tentent à nouveau de décrédibiliser cette lutte qui dure depuis près de 40 ans, qualifiant certain.e.s opposant.e.s de violent.e.s, odieux.ses, bêtes et méchant.e.s.
Pourtant, décider du cours de la vie des gen.te.s, aménager, aseptiser et capitaliser, détruire des maisons au bulldozer et tout ravager… cette violence-là paraît justifiable et est officiellement légitimée par le jeu démocratique.
Nous refusons de nous laisser entraîner dans cette distinction violence/non-violence, pacifisme/radicalisme, légalisme/illégalisme, légitimité ou non : car dans leurs bouches de politicien.ne.s, la violence n’est jamais du côté de l’État et des grands groupes comme Vinci. La violence n’est jamais de leur côté quand une personne se fait tabasser (quand illes cassent quatre côtes et perforent le poumon d’une manifestante — aéroport de Nantes le 27 juillet). La violence n’est jamais de leur côté quand illes expulsent quelqu’un.e. La violence n’est jamais de leur côté quand illes nous disent comment on doit vivre. En revanche, la violence qualifie toujours celles et ceux qui s’attaquent concrètement aux moyens matériels de leurs projets.

Cette stigmatisation médiatique a toujours existé dans les moments de lutte, comme en dehors, afin d’isoler des personnes, casser des solidarités, et justifier d’avance l’adoption de nouvelles lois, la répression et son arsenal politico-judiciaire.
Le jeu démocratique amène l’illusion que la vie/l’avis des personnes aurait du poids dans ce système. Un Non hurlé depuis 40 ans à Notre-Dame-des-Landes ne semble pas retentir assez fort pour être pris en compte. Illes cultiveront cette illusion jusqu’au bout du projet afin d’éviter que l’on prenne conscience qu’une résistance active est notre seule prise. Ce projet d’aéroport est porté par ce parti saccageur (PS) et est déjà commencé par Vinci.
Seules nos solidarités et notre détermination l’empêcheront.

Nous sommes solidaires avec toutes les personnes arrêtées, qu’elles aient participé ou non à ces actions.

NON À L’AÉROPORT
SOLIDARITÉ AVEC TOUTES CELLES ET CEUX QUI REFUSENT DE SE FAIRE AMÉNAGER LEURS VIES !
VINCI, PS, DÉGAGE !
MARRE DE SE LAISSER AMÉNAGER !

Indymedia Nantes, 25 août 2011.

 

Les quatre personnes interpellées lundi ont été remises en liberté ce mercredi après 48 heures de garde à vue.

Toutes les quatre devront répondre de… « refus de se soumettre à des prélèvements biologiques (ADN) » et « refus de se soumettre aux relevés signalétiques (empreintes) ».
Une sera aussi jugée pour « dégradations légères par inscription (tag) par personne dissimulant son visage ».
Deux devront enfin s’expliquer sur la « fourniture d’identités imaginaires » (sic !).

Liste de discussion du réseau Résistons Ensemble, 24 août 2011.

 

Le commando renvoyé au tribunal

Quatre personnes, arrêtées lundi après le saccage de la caravane des primaires du Parti socialiste à Bellevue, ont été renvoyées hier en correctionnelle. Des slogans hostiles au futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes — soutenu par les élus socialistes locaux — avaient notamment été taggués sur la carrosserie du camion.

Trois Britanniques de 23, 27 et 35 ans, ainsi qu’un Américain de 27 ans, seront ainsi jugés le 24 novembre pour avoir fourni une fausse identité et refusé de se soumettre aux prélèvements ADN en garde-à-vue. Parmi eux, une Anglaise de 23 ans comparaîtra aussi pour « dégradation de bien par inscription », après [avoir] été identifiée comme l’un des auteurs des tags. Les trois hommes n’ont en revanche pas pu être mis en cause pour des violences ou des dégradations, faute de reconnaissance formelle par les témoins.

De son côté, la coordination des quarante associations opposées au futur aéroport a « condamné » hier ces dégradations… mais aussi celles contre le local Europe Écologie – Les Verts.

Leur presse (20 Minutes.fr), 25 août 2011.

 

Nantes. Des anti-aéroport s’en prennent à la caravane du PS

La caravane des primaires du Parti socialiste a été vandalisée, hier, à Nantes, par une trentaine d’individus encagoulés qui se disaient opposés à la construction du nouvel aéroport.

« Ils ont tagué la caravane, ont crevé les pneus, ont arraché des morceaux de carrosserie. Ils ont aussi jeté du purin à l’intérieur de la cabine du chauffeur et cherché à retourner la caravane », a raconté Julliette Perchepied, coordinatrice de la caravane du PS, de passage à Nantes, hier. « Les slogans tagués sont anti-aéroport et ils nous ont dit qu’ils ne voulaient pas que cet aéroport soit fait. » Il n’y a pas eu de blessés et la caravane a pu être dépannée.

Six suspects interpellés

Hier, en début d’après-midi, les militants s’étaient installés au cœur de Nantes pour continuer à informer sur les primaires. La caravane des primaires du PS a quitté les Champs-Élysées, à Paris, le 14 juillet et devait terminer son parcours à La Rochelle le 25 août pour l’université d’été du PS. Benoît Hamon, porte-parole du PS, a indiqué qu’une plainte allait être déposée. Six suspects âgés de 24 à 35 ans ont été interpellés dans l’après-midi et placés en garde à vue. Les six personnes — un Français, un Allemand, un Américain, un Australien et deux Britanniques — « se sont déclarées clairement comme des opposants au projet d’aéroport », a dit le procureur de la République à Nantes, Xavier Ronsin. Il s’est déclaré « inquiet face à la montée des incidents violents » dans ce dossier. « Aucun débat ne peut justifier l’intimidation ou la violence physique et verbale », ont réagi Harlem Désir, premier secrétaire du PS par intérim et Laurianne Deniaud, présidente des Jeunes Socialistes. Europe Écologie – Les Verts, parti opposé à la construction de l’aéroport, a également « fermement » condamné l’attaque. « De telles attitudes, commises par une minorité, discréditent totalement le juste combat de ceux et celles qui luttent sans discontinuer depuis des années contre ce projet » et ces agissements « rendent service aux promoteurs du projet », estime le parti, rappelant que sa propre permanence régionale a été vandalisée.

Leur presse (Le Télégramme.com), 23 août 2011.

 

Fait divers : Violente action d’un groupe se revendiquant opposant au projet de nouvel aéroport
Un commando attaque la caravane du PS

Ils étaient une trentaine, « visages masqués ». Six suspects, pour la plupart étrangers, ont été interpellés.

Matinée très éprouvante pour sept jeunes socialistes. Après Ségolène Royal dimanche, Juliette, Romain et les autres ont reçu la visite, autrement moins courtoise d’« une trentaine de personnes » hier, place des Lauriers, quartier Bellevue à Nantes.

« Ils avaient l’air très organisés ! Ils sont arrivés de partout, avec des cagoules sur la tête. Un vrai commando ! D’emblée, ils étaient là pour détruire la caravane. » Et les menaces ont été mises à exécution. L’attaque a duré une poignée de minutes.

Avec de gros dégâts à la clefs : « les pneus ont été crevés, les rétroviseurs cassés, la caravane taguée et du lisier déversé », énumèrent les militants. Un animateur du mouvement a même essuyé un coup de coude, en voulant protéger le camion. La police est arrivé après. « Mais ils avaient déjà filé… »

Six suspects

Mais qui sont-ils ? « Ils se revendiquaient clairement comme des opposants à l’aéroport de NDDL », disent tous les témoins de la scène. Les slogans marqués sur caravane en attestent. Des opposant, d’accord, oui, mais encore ? Certains d’entre eux pourraient être ces cinq hommes et femmes interpellés dans la foulée. Un seul est Français. Les autres sont Allemands, Anglais, Américains et Australiens. Ils sont âgés de 24 à 35 ans et se trouvaient en garde à vue hier soir.

Ceux qui ont fait ça « ont dépassé la liberté d’expression et méprisé le débat démocratique », a indiqué Xavier Rosain. Le procureur de la République de Nantes se dit « inquiet face à la montée des incidents violents » autour du projet d’aéroport de NDDL. (Le 27 juillet, une manifestation avait tournée à l’affrontement à l’aéroport Nantes-Atlantique. Le 31 juillet, deux bouteilles de gaz avaient explosés sur un chantier Vinci à Sautron.)

Un enquêteur se demande quant à lui « jusqu’où ça va aller ? »

De leur côté, les jeunes socialistes, eux, vont poursuivre leur chemin, comme prévu. « Pas question de se laisser intimider. »

« On ne se laissera pas intimider »
Les principaux responsables socialistes sont unanimes pour condamner l’attaque de la caravane

Alain Gralepois, secrétaire PS 44.
« Ce n’est pas la première fois que l’on est pris à parti. Aujourd’hui, on assiste toutefois à une montée de la violence. À chacun de prendre ses responsabilités ; L’ACIPA devrait réagir car cela décrédibilise et discrédite son action. »

Jean-Marc Ayrault, député maire de Nantes, et Jacques Auxiette, président de la Région.
Dans un communiqué commun, ils condamnent « fermement » cette « attaque lâche et violente ». Pour eux, « une fois encore, une frange extrémiste des anti-aéroport a recours à des méthodes qui ne sauraient trouvé leurs place dans une société démocratique, discréditant un peu plus leur mouvement ».

Philippe Grosvalet, président du CG.
« L’opposition au futur aéroport se caractérise depuis plusieurs mois par des actions illégales et de plus en plus radicales. Ces procédés ne sont pas acceptables dans un État de droit. Le projet d’aéroport est légal et régulier ; les collectivités et élus qui le défendent ne se laisseront pas impressionner par ceux qui refusent les règles du jeu démocratique. »

Benoît Hamon, porte parole PS.
« Il est sûr que nous ne laisserons pas cette affaire impunie. »

Ils ont dit :

EELV condamne
Europe Écologie-Les Verts « condamne fermement cette attaque […]. L’opposition de notre parti s’inscrit uniquement dans le cadre démocratique et pacifique […] Rien ne justifiera jamais la violence. » Et « de telles attitudes, commises par des minorités, discréditent le juste combat de ceux qui luttent depuis des années contre ce projet ».

Jean-Philippe Magnen (EELV) : « inadmissible »
« Ces actions inadmissibles desservent la cause des opposant contre le projet d’aéroport. Notre lutte est politique et non-violente » explique le vice-président de la Région qui précise qu’un local de EELV à Nantes (rue des Hauts pavés) a également été dégradé mi-août.

Louvrier (UMP) : « double discours »
Le conseiller régional UMP condamne « fermement cette attitude ahurissante de violence et de  bêtise ». Puis, visant EELV, il poursuit : « Une partie responsable ne peut pas tenir un double discours […]. Poursuivre les contestations alors que le débat a eu lieu et que le temps de l’action est venu, c’est inciter à l’excès des groupes extrémistes. »

L’ACIPA contre la violence
« Ce n’est pas une action de l’ACIPA. Ne sommes complètement détachés de ce genre d’action violente », explique Dominique Fresneau, coprésident de l’association d’habitants contre le projet d’aéroport. « Nous revendiquons toutes celles que nous faisons, nous ne défendons pas, mais nous ne le condamnons pas. »

Leur presse (Anne-Hélène Dorison, Presse-Océan), 23 août 2011.

 

Six interpellations après le saccage de la caravane d’été du PS

Un groupe de trente personnes aux visages masqués — hostiles à un projet d’aéroport près de Nantes — s’en est pris lundi à la caravane d’été du parti socialiste, un camion aux couleurs du PS qui parcourt la France pendant la saison estivale.  Six suspects âgés de 24 à 35 ans ont été interpellés dans l’après-midi et placés en garde à vue.

Vers 11 heures, les assaillants ont attaqué le véhicule stationné dans le quartier Bellevue, à Nantes.  Il s’agirait vraisemblablement d’opposants au projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes qui en veulent aux élus locaux socialistes de soutenir le projet.

Le camion a été saccagé : pneus crevés, vitres détruites, morceaux de carrosserie arrachés… Du purin a été répandu dans la cabine du camion. Des tags hostiles au projet de construction de l’aéroport ont été peints et des insultes ont été proférées à l’égard des militants du Mouvement des jeunes socialistes (MJS). L’assaut n’a fait aucun blessé.

Le futur aéroport de Nantes doit être construit par le groupe Vinci à Notre-Dame-des-Landes à 30 km au nord de Nantes. Le projet est soutenu par toutes les collectivités locales socialistes mais suscite l’opposition de plusieurs collectifs rassemblant des agriculteurs, des habitants et des militants anarchistes installés sur le site. […]

Leur presse (Le Parisien.fr), 22 août 2011.

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Contre toute autorité… Feu à volonté !

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Contre toute autorité… Feu à volonté !

C’est la zermi couzin

Pas le temps de vivre, plus la force après des heures de taff à part pour allumer la télé, se lamenter autour de quelques verres de mauvais alcool, d’antidépresseur ou de Subutex, une petite prière et au lit. Sept heures de sommeil nerveux avant de recommencer la même journée de merde jour après jour, tout ça pour un peu de fric qui passera du porte monnaie du patron à celui du propriétaire, d’un commerçant quelconque aux caisses de l’État. Facile de tomber dans la dépression, facile de lâcher prise, d’accepter son sort et de se dire que rien ne vaut le coup, d’abandonner tout espoir d’autre chose, de ne plus se soucier, face à sa propre misère, du sort des autres. En quelque sorte, chacun sa merde. Hors de ma famille, de ma communauté, de mon clan, pas d’empathie, aucune solidarité. Au point où on en est, tant que le fric circule et qu’on peut en grappiller quelques miettes (allocs, petits business, minimas sociaux…) pourquoi penser au reste ? On peut aussi se créer l’illusion que la vie n’est pas si sinistre en se réfugiant dans le peu de satisfaction et de confort que la société veut bien nous laisser en échange de la paix sociale. De toute façon, avec deux mille ans d’esclavage derrière nous, pt’être bien que l’humain est fait pour vivre en cage, maître ou esclave. Comme une caricature de ce que nous vivons tous un peu, par-ci par-là.

Poudrière

Vous vous dites peut-être que tout n’est pas si sombre, misérable et dépeuplé d’envie, ce n’est pas faux. Parfois des étincelles viennent mettre le feu à la poudrière pour prouver que ce monde n’est pas qu’un vaste cimetière peuplé de zombies. En Angleterre, il y a quelques semaines, c’est un torrent de révolte qui a ravagé les métropoles bien lisses et conformes. Il y a peu en France, et régulièrement encore, la rage rentrée du quotidien éclate à la gueule des patrons et de leurs flics avec pleine force. Clichy-sous-Bois, Villiers-le-Bel… La haine et la joie qui cohabitent dans un sursaut de vie. Récemment encore, ce sont les commissariats, les palais de justice, les préfectures, les prisons, les supermarchés qui ont cramé en Tunisie, Égypte, Syrie, Libye… et certainement pas pour les remplacer par des outils d’oppressions plus démocratiques.

Tout le temps éclatent des révoltes, dans les prisons, les écoles, les ateliers, les familles. Ici, un homme qui refuse les ordres de son patron ou de son sergent, là une femme qui place un boulon dans une chaîne de montage, ailleurs un enfant qui ne veut plus écouter ses profs ou un détenu qui refuse de réintégrer sa cellule.

Qui sont les idéologues ?

Ces révoltes, et même les révoltes en général, n’ont pas bonne presse. Alors on les rejette ou on les récupère. On tente de jeter le discrédit sur les émeutiers en les traitant de fous-furieux, de casseurs, de bandes, de gangs, de terroristes, manipulés par des idéologues. La révolte ne serait qu’une maladie ou un danger à traiter. On tente en même temps de jeter le discrédit sur les soulèvements en leur prêtant des intentions qu’ils n’ont pas : affrontements inter-communautaires, caractère ethnique, remplacement de dictateur etc. Ou alors on les récupère en y apposant sa propre idéologie : on dira que les révoltes au Maghreb cherchaient à instaurer des démocraties capitalistes calquées sur les modèles occidentaux, on dira que les émeutiers de novembre 2005 luttaient pour obtenir des CDI, on dira que les révoltes dans les pays placés sous tutelle du FMI ont pour but de redresser la barre économique du pays pour un capitalisme à visage humain. On récupère alors les indignés de la place Tahrir ou de n’importe quel autre endroit pour mieux rejeter les insurgés qui à côté refusent de tendre l’autre joue et rendent coup pour coup. On tente de placer des porte-paroles respectables : jeune diplômé, étudiant charismatique, avocat des droits de l’homme, politicien en exil, bourgeois philanthrope, mais tout cela n’est que piaillerie de journalistes et de politiciens.

Nous ne sommes pas bien intelligents, et pourtant. Pourtant, nous savons que tout est bien plus simple que cela. Plus que des constructions idéologiques, c’est le cœur qui nous dicte de briser cette paix, en dépit de notre petit confort. Il y a une logique implacable dans le fait de rendre les coups, de ne pas se laisser faire, de se révolter. Un réflexe vital, comme le chien qui mord la main du maître qui le bat avant de se demander s’il y a plus à perdre à la mordre qu’à se laisser battre.

Ce qu’il y a de plus sensé dans un monde insupportable c’est justement de ne pas le supporter ; et ce qu’il devrait y avoir de plus partagé entre nous, au-delà de cette misère commune, c’est bien la révolte contre cette misère, et la liberté qu’elle laisse entrevoir par les moyens utilisés et par les désirs qu’elle porte.

Ayons l’audace d’en finir avec ce monde, pour ne pas faire comme ceux qui sont morts de cette vie, persuadés que le courage consistait à la tolérer plutôt que de la défier.

La rébellion c’est la noblesse des esclaves.

Un peu de bon sens…

Tract distribué à Paris en août 2011.

Base de données anarchistes, 26 août 2011.

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Grève générale et répression au Chili

Chili : la mort d’un adolescent vient endeuiller 48 heures de grève et de violence

Un adolescent chilien est mort, tué par balle dans la nuit de jeudi à vendredi lors d’une troisième nuit de violences entre jeunes et police survenue au terme de 48 heures de grève nationale qui se sont soldées par près de 1.400 arrestations.

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Le jeune de 14 ans, identifié comme Manuel Gutierrez, a été atteint à la poitrine par un tir dans le quartier de Macul, dans l’est de Santiago. Ce quartier fait partie des centaines de foyers localisés de violences dans la nuit de jeudi et jusqu’à l’aube vendredi dans la périphérie de la capitale chilienne.

« Nous avons arrêté 1.394 personnes, la majorité d’entre elles pour des troubles graves et des vols. 153 policiers ont été blessés dans tout le pays, ainsi que 53 civils et un jeune est décédé », a annoncé vendredi le vice-ministre de l’Intérieur Rodrigo Ubilla, en dressant le bilan des dernières 48 heures.

Entre 100 et 150 des personnes arrêtées devaient être déférées devant la justice, selon les médias chiliens.

À Macul, la famille du jeune Manuel Gutierrez a accusé la police d’être à l’origine du tir mortel. Son frère Gerson, qui marchait à ses côtés à 3 heures du matin, a assuré au site du quotidien El Mercurio, qu’« une voiture de police est apparue, trois tirs en sont partis, dont un a atteint mon frère à la poitrine ».

Les deux frères étaient sortis pour voir les troubles, a-t-il expliqué.

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La police a exclu que ses services aient été impliqués dans la mort du jeune.

« J’écarte clairement le fait que les policiers aient usé d’armes à feu contre un jeune (…) dans les circonstances concernées », a affirmé à la presse le général de police Sergio Gajardo, chef-adjoint de la police de la métropole de Santiago.

L’officier a indiqué qu’une enquête interne n’était même pas envisagée, mais que les armes des policiers « sont à disposition de la justice si elle souhaite réaliser des analyses balistiques ».

La police elle-même avait indiqué, à l’issue d’affrontements dans la nuit de mercredi à jeudi, que six policiers avaient été blessés par des armes à feu.

« Le gouvernement espère que les circonstances de la mort de cet adolescent seront rapidement élucidées », a déclaré M. Ubilla.

Les violences nocturnes, pour la troisième nuit de suite, ont vu l’érection de barricades enflammées, des pillages de magasins, des véhicules incendiés, et des batailles rangées à coup de pierres et bâtons, principalement dans la grande périphérie de la capitale de 6 millions d’habitants.

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Le contraste était marqué avec la mobilisation pacifique de jeudi, lorsque plus de 50.000 personnes à Santiago, 175.000 à travers le pays, ont défilé à l’appel de la Centrale unitaire des Travailleurs (CUT), premier syndicat chilien, pour réclamer un meilleur partage des fruits de la croissance.

Le porte-parole du gouvernement Andres Chadwick, qui avait salué jeudi la tenue « dans l’ensemble ordonnée » et « sans problème majeur » des manifestations, a déploré vendredi que « l’extrême violence est ce dont on se souviendra de la grève » de 48 heures.

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De fait, la journée avait vu maints manifestants s’interposer, ou se heurter à des jeunes en cagoule, qui tentaient d’affronter la police en marge de la marche.

Pour les autorités, la mort d’un adolescent ajoute un problème judiciaire à la contestation sociale contagieuse : trois mois de contestation étudiante pour une réforme d’une éducation publique sinistrée ont gagné le monde syndical, avec la promesse par les étudiants comme par la CUT de nouvelles manifestations à venir.

Leur presse (Agence Faut Payer), 26 août 2011.

 

Chili : Rafles policières dans des squats à Valparaíso et à Santiago

Le dimanche 23 août dans l’après-midi, un dispositif policier massif a fait une rafle dans le squat TIAO (Atelier indépendant d’art et d’artisanat) situé à la rue Yungay à Valparaíso. Le squat TIAO a été un centre de projets autonomes et auto-organisés ces derniers cinq ans.

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Des flics lourdement armés ont brisé les portes en métal et les fenêtres pour ensuite envahir l’immeuble causant des dégâts importants, aussi à une partie de l’infrastructure du squat. Pendant l’assaut, les bourreaux de l’État chilien ont menotté les camarades à l’intérieur du squat en les pointant du fusil tandis que l’unité d’investigation a examiné le lieu. En même temps, un dispositif policier important avec des lance-eau et des véhicules à gaz lacrymogène blindés était dehors tandis que les patrouilles ordinaires et de trafic ont bouclé les rues environnantes bloquant l’accès aux gens solidaires.

L’opération policière a duré plus d’une heure ; les flics ont envahi sans la présence d’un procureur et l’adresse écrite sur le mandat de perquisition ne correspondait pas à l’adresse actuelle. Comme un peu partout dans le « monde civilisé », les mécanismes répressifs au Chili ne se préoccupent pas de suivre des procédures légales lorsqu’il s’agit d’intimider ceux qui résistent et qui luttent contre la démocratie parlementaire et le capitalisme.

Le même jour, il y a également eu une rafle dans un squat culturel dans le quartier universitaire de Santiago. Comme dans le cas du squat TIAO, la police est venue pour chercher des matériels utilisables pour faire des cocktails Molotov, mais, dans les deux cas, n’a rien trouvé de ce genre.

Ces attaques sur des centres sociaux libres nous font penser aux opérations policières excessives et le coup monté du « caso bombas » il y a un an. Elles ont eu lieu seulement quelques heures avant la grève générale de 48 heures (du 24 au 25 août) dans le but d’immobiliser le mouvement social radical qui cherche le renversement total du régime.

Nous n’oublions pas nos frères et sœurs qui luttent
contre l’État et le Capital !

NE TOUCHEZ PAS AUX SQUATS
SOLIDARITÉ AVEC LES INSURGÉS AU CHILI !

Traduit de l’espagnol (Liberación Total) par Contra Info, 25 août 2011.

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NE MORALISEZ PAS, NE JUGEZ PAS, NE PRENEZ PAS DE PHOTOS (sur les émeutes prolétariennes en Angleterre)

 

« Il existe une classe sous-prolétarienne en Angleterre qu’il y a nulle part ailleurs. Blancs, peu éduqués, dépourvus de tout moyen d’évolution sociale, ils sont l’exemple parfait des résultats du capitalisme anglo-saxon et de son programme déshumanisant. La perversion anglaise, c’est de rendre cette population fière de leur misère et de leur ignorance. La situation est sans espoir. J’ai plus d’espoir pour la jeunesse de nos banlieues. »

Jean-Baptiste Clemence ; « La chute » d’Albert Camus, 1956.

Ce matin, quelqu’un s’est tourné vers moi et m’a dit qu’il pensait qu’il y avait quelque chose d’étrange par rapport à ce pays, dans le sens qu’il y a toujours eu cette classe sous-prolétarienne que la plupart d’autres pays européens ont évité. J’ai répliqué en mentionnant les troubles dans les banlieues de Paris, il y a quelques années, mais dans ce qu’il a dit, il avait toutefois raison. Ces pays affichent une image écœurante de sophistication, de haute cuisine, de haute culture, de valeurs civilisées, de thé et d’intellectualisme, mais ici comme là, leurs dessous obscènes font irruption pour se révéler à tout le monde.

C’est quelque chose que l’on pourrait appeler une culture Fritzl, en référence à cet homme autrichien qui a réussi à maintenir une façade plaisante dans son domicile suburbain, qui a causé avec ses voisins, qui est allé au travail, qui a élevé des enfants tout en gardant ce secret horrifiant dans sa cave, la famille incestueuse cachée qu’il élevait. C’est cela, notre société néolibérale et cela se reflète dans les reporters de la BBC montrant les cafés branchés avec leurs vitres cassées à Enfield et continuant à nous bourrer le crâne avec leur bavardage terne et ignorant.

Qu’est-ce qui a été révélé ces derniers jours ? Bon, on peut voir que ce n’est évidemment pas la même chose que les émeutes à Brixton ou à Broadwater Farm dans les années 1980, ou même à Notting Hill en 1958. Il semble que les premiers événements à Tottenham aient probablement été déclenchés par les tirs policiers mortels sur Mark Duggan, mais cela a clairement fait appel à une rage qui dépasse des questions de police et d’ethnies. En quelques heures, des émeutiers, surtout des jeunes dont beaucoup noirs, mais comportant toutes les ethnies, ont bouté le feu à une partie de la High Street et ont cassé et pillé les magasins le long de la rue. Les « leaders des communautés » ont été présentés à la télé comme c’était prévisible ; David Lammy qui a émis une condamnation condescendante accompagnée des chants des chahuteurs en arrière-plan, et le révérend Nims Obunge qui a affirmé sa préoccupation, tout autant condescendante, quant à l’inégalité, y ajoutant des lamentations sur la violence et précisant à quel point celle-ci n’était pas nécessaire.

En réalité, ils ont clairement perdu le contrôle de la situation à ce moment-là. Ce n’était pas une émeute ethnique, ou même tant politique. Ce qui est nouveau par rapport à ces émeutes, c’est qu’elles ont l’air perversement non-politiques, et quasiment purement économiques. Jusque là, ça n’a pas été une émeute contre la police en tant que telle, mais contre des vitres de magasins brillantes. La destruction a surtout visé des commerces, le pillage de magasins de téléphone, l’invasion de McDonalds pour faire des burgers, la prise de magasins pour distribuer des boissons. La télé a montré l’image des pillards de Debenhams, ayant eu libre accès au lieu pendant une heure et demie et en ayant sorti tout ce qu’ils ont pu. Il y a aussi un sentiment transgressif et carnavalesque – pourquoi cibler un magasin plein de costumes chics ? Les énormes feux ayant allumé l’horizon y contribuent plutôt qu’ils ne réduisent cet effet.

On est donc effectivement face à ce que Theresa May appelle de la « casse gratuite » mais cette phrase a bien sûr déjà perdu sa valeur puisqu’elle a été employée par rapport à UK Uncut et les manifestants étudiants. Mais cette fois-ci, la gauche aussi penche déjà dans ce sens. Maintenant, ce n’est pas du soutien inconditionnel – l’IWW s’est manifesté et a déclaré sur Facebook qu’ils ne soutenaient pas les attaques contre les « domiciles ouvriers » dans des quartiers pauvres – je ne dirais pas du tout que c’est une mauvaise évaluation, c’est politiquement juste, mais il faut aussi voir comment cela correspond avec la présentation médiatique et gouvernementale de l’émeute comme destruction terroriste par plaisir de détruire. Le commentaire de The Commune sur Twitter illustre mieux cette tension, il demande de « trouver le juste milieu entre le caractère justifié et légitime des émeutes » et la légitimité des gens ayant peur des « trucs stupides ».

Cette question est largement sans rapport avec le sujet, comme s’il importait comment « nous », le petit milieu de la gauche radicale, « on » choisit de l’évaluer ou qu’est-ce qu’« on » en pense – nous n’avons aucune importance, notre jugement est sans importance et toute tentative d’introduire un jugement moral entre différentes formes de violence est une trahison du principe révolutionnaire. Ce n’est pas une manière révolutionnaire de penser puisqu’elle ne conçoit pas la société et la violence à l’intérieur de celle-ci comme une totalité. Ce qui se passe se passe, c’est le résultat de forces auxquelles on doit répondre et qu’on doit comprendre. Et je pense que là, l’analogie avec Fritzl s’impose car on se trouve face à une nouvelle dialectique entre le régime consumériste néolibéral et le pillard, ce que quelqu’un a appelé le « consommateur raté », ceux qui ne voient plus le besoin de formuler leurs revendication en de termes politiques, mais de simplement prendre ce qu’ils veulent.

Et c’est sérieux, ce n’est pas pour les dénigrer, c’est peut-être le seul moyen pour que cela arrive, pour que tous ces jeunes laissés aux marges de cette société puissent s’y engager et lui résister. C’est leur expression ; l’État fera tout pour la contenir. Mais on sait qu’elle ne disparaîtra pas tant que cette société intensifie les mesures d’austérité. L’État s’est évidé par les exigences du capitalisme financier et toutes les discussions sur le retour à la social-démocratie ne sont que un faux raisonnement et un rêve.

Il faut qu’on reste loyal envers cette crise. Il faut que nous soutenions l’irruption de ceux que l’on n’entend pas et dont on ne parle pas dans notre société obscène. Il est assez cohérent que les bourses chutent un peu partout et qu’en même temps, cette histoire est éclipsée par la violence d’en-bas. Ce sont les meilleures conditions auxquelles on pouvait espérer, de nos jours. Il faut cependant que l’on réalise que le problème n’est pas l’excès de telle ou telle action, mais le fait que les émeutiers ne sont simplement pas assez radicaux. Il faut que l’on les radicalise davantage, que l’on les politise et que l’on fasse en sorte qu’ils se prennent aux véritables cibles de notre aliénation et notre pauvreté – non pas les domiciles ouvriers, mais le régime capitaliste fléchissant. Il faut que l’on soutienne la rage tout en la rendant politique et ainsi faire en sorte qu’elle devienne quelque chose de réellement puissant et dangereux – un moment révolutionnaire plutôt qu’une émeute.

The Commune, 9 août 2011 – Traduit de l’anglais par Le Réveil.

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Anticléricalisme à Madrid (Et répression d’État nationale-catholique…)

Quelques info sur les événements de Madrid

Les flics permettent le blocage de la Puerta del Sol par les catholiques. Confrontation securisée. La manif laïque pour la séparation de l’État et l’Église était légale. Convoquée par 140 organisations (laïques, républicaines, socialistes, anarchistes, féministes, anarcho-syndicalistes, transgenres, mémoire historique…).

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Ici vous avez les premières images de la répression.

Mais ici vous avez beaucoup d’information (images, vidéos…) de la répression et de la violence fasciste-policière (et catholique) pendant ces deux jours.

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Cette vidéo illustre l’esprit combatif et aussi la maladie des jeunes catholiques.

La police permet l’accès libre par la ville à tout catholique mais pas aux autres

Et les catholiques applaudissent les flics.

Toutes les violences des flics… sont compilées ici.

Apres la manif autorisée, hier et aujourd’hui le peuple a pris les rues encore une fois.

La paix sociale est brisée ici compañerxs.

La rage grandit chaque jour ici…

No pasarán.

19 août 2011.

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Et nous serons toujours prêts à nous emparer encore une fois du ciel

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Chronique de la résistance au Val di Susa (16 – 17 août)

17 août : La plupart des voitures garées à proximité de Giaglione en direction de la Baita ont eu les pneus crevés pendant la nuit (donc garez-vous plus loin si vous venez, et à plus forte raison si vous n’êtes pas immatriculés à Turin).

Dans la soirée, près de 300 personnes ont bloqué la voie de chemin de fer à la hauteur d’Avigliana pendant environ 3 heures. La DIGOS (police politique) a procédé à la dénonciation d’une cinquantaine de personnes.

Autour de la Baita, presque tout les accès sont contrôlés : La Guarda de Finanza est sur la route vers Giaglione, à la hauteur de la gallerie qui passe sur l’autoroute et contrôle l’identité de toutes les personnes qui y passent, tandis que les chasseurs alpins sont dans les bois, sur certains sentiers. D’autres sont encore libres et praticables.

La construction de maisons dans les arbres continue. À tout les gens qui souhaitent venir : il y a besoin de matériel. La situation étant incertaine, essayez de n’avoir que des choses que vous pouvez perdre.

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16 août : 2h27 – La situation semble s’être stabilisée. Après la longue journée de résistance d’aujourd’hui, la police est très tendue et a cherché à maintenir les gens loin des grilles en tirant une cinquantaine de lacrymos, également en direction du camp, ordonnant à qui se trouvait près du grillage de dégager. La présence des flics également sur la route de Giaglione a fait craindre une opération d’expulsion de fait, mais ce n’est pas arrivé. Il y a maintenant du monde à la Baita et les accès sont libres, tout comme la route depuis et vers Giaglione.

01h15 – Les forces de l’ordre ont lancé l’attaque, la pluie de lacrymogènes commence à tomber sur le presidio, les soldats de plomb sont sortis de la zone grillagée, l’autoroute est fermée. Ils ont également bloqué l’accès vers Giaglione. Pour le moment on peut encore rejoindre la Baita par le sentier qui descend de Ramats.

22h50 – Près de 300 manifestants No Tav, après une intense journée d’occupations et d’actions autour des grilles de la Clarea, sont à présent en train d’occuper l’autoroute A32 (Turin-France) sur la zone du fortin policier. En parallèle la présence des manifestants sur le camp de la Baita et autour du chantier continue. Voilà la vallée qui résiste. A sarà dura !!!

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19h30 – Profitant d’un moment de distraction de la police, un autre activiste No Tav a réussi à monter sur le bras de la pelleteuse qui était en train de préparer les trous pour fixer les poteaux de l’enceinte grillagée. La situation reste tendue et le « peuple no tav » continue d’affluer dans le pré qui n’est pas encore transformé en chantier.

19h15 – Depuis près d’une heure l’avancée des engins pour allonger les grillages s’est arrêtée, également à cause de la rupture d’une pelletueuse. Les grilles n’ont pas encore pu être posées. Les forces de l’ordre et quelques ouvriers sont postés près du viaduc. La situation semble pour le moment être dans une impasse. Quelques manifestants rebouchent les trous creusés par les engins à l’aide de pelles et de bâtons.

16h12 – Les deux activistes sont descendus de la pelleteuse et les autres personnes arrêtées ont été relâchées. L’occupation continue.

16h04 – Ce soir est prévue à 18h un rassemblement près de la Baita Clarea afin d’encercler la pelle et préserver les plantes plantées par le mouvement. On recommande de venir avec des vêtements adéquats et de la nourriture dans son sac. Les arrêter est possible, ça ne dépend que de nous.

14h30 – Deux No Tav ont grimpé et sont encore maintenant assis sur le bras de la pelle mécanique de l’entreprise qui devrait s’occuper des travaux. Les flics ont encerclé l’engin et le canon à eau de la police est en train de s’avancer.

11h15 – Les forces de l’ordre sont sorties de l’enceinte, ont poussé et déplacé par la force G., qui continuait sa grève de la faim, et à présent ils cherchent à éloigner les gens. Le but de l’opération est de s’emparer de l’espace pour essayer d’agrandir un peu plus l’enceinte du chantier. Tout ceux qui peuvent doivent rejoindre les occupants pour les soutenir !

Traduit de l’italien (Informa-Azione) pour ce qui concerne le 16 août.

Pour accéder au camp, dirigez-vous vers le village de Giaglione, vers le campo sportivo.

19 août 2011.

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Madrid : de jeunes cathos toulousains houspillés

 

« Pas de Dieu. Pas de religion. Un État laïque. Le Pape n’est pas bienvenu ici… les slogans sur les banderoles étaient franchement hostiles », raconte Antoine, 21 ans, qui fait partie des quelque 1100 Toulousains qui participent depuis le 15 août aux Journée mondiales de la Jeunesse (JMJ) à Madrid.

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Ce mercredi soir, Antoine se trouvait dans un petit groupe de jeunes catholiques, de retour de la place Puerta del Sol vers 23 heures « lorsqu’on a été pris à parti par environ deux cents manifestants qui étaient assis devant une station de métro. Ils ont commencé à nous hurler dessus, à crier leurs slogans et nous injurier de manière assez haineuse », déplore cet étudiant en école d’ingénieur. Plusieurs milliers de défenseurs de la laïcité s’étaient en effet rassemblés sur cette place symbolique pour manifester leur opposition aux Journées mondiales de la Jeunesse, estimant leur coût prohibitif en période de crise en Espagne. Des échauffourées ont éclaté entre manifestants et pèlerins catholiques ayant nécessité l’intervention des forces de l’ordre au cours de cette soirée. « On s’attendait un peu à être pris à parti. Ils étaient vraiment provocants. ça a cassé l’ambiance. On était venu pour faire la fête. Pour accueillir le Pape… » poursuit Antoine, dont les sacs à dos siglés « JMJ » et les foulards chèches fluo trahissaient l’appartenance du groupe au pèlerinage.

Comme Antoine, Louis Monte de la Roque, du diocèse de Toulouse, regrette cette hostilité manifestée aux pèlerins venus du monde entier pour ces journées, entièrement autofinancées par les participants. « Chaque pèlerin a payé son séjour. Pour nous les Français, c’est de l’ordre de 210 euros avec l’hébergement dans des collèges et gymnases au sud-ouest de Madrid. Les déplacements sont inclus dans le prix. Alors, ce sont des arguments qui ne tiennent pas. ça nous a surpris et cela me choque. Ce n’est pas la première fois que nous, catholiques, sommes attaqués sur les positions que prend le Pape. C’est oublier que ces milliers de jeunes font vivre l’économie de toute une région, d’un pays, pendant une semaine. »

Leur presse (La Dépêche du Midi), 19 août 2011.

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[Notre-Dame-des-Landes] À propos de l’explosion de deux engins de chantier à Sautron (44)

À propos de l’explosion de deux engins de chantier à Sautron (44)

Le 31 juillet était présente dans Ouest France l’attaque d’un chantier Vinci à Sautron en banlieue nantaise (plusieurs engins brûlés…), attaque qui n’a pas fait l’objet de texte de revendication jusqu’à présent.

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Que les auteur-e-s décident de mettre des mots sur leur choix de poser des bouteilles de gaz et d’essence en dessous du défunt matériel ou de laisser ce (beau) geste parler de lui-même n’importe pas tant que ça.

Ce texte n’est pas un communiqué de revendication, il ne prétend partager que le sens que des lectrices enthousiastes trouvent dans ce sabotage.

En l’absence de texte « explicatif », nous considérons l’attaque de ce chantier qui se situe à une dizaine de kilomètres de la ZAD comme une contribution à la lutte en cours contre l’aéroport et son monde. Et il nous semble important en l’absence d’autres textes de rendre encore plus palpable que l’objectif de « faire mordre la poussière » à VINCI et à ce projet se traduit par une série d’actions. Que ces actions prennent la forme qui semble la plus pertinentes aux différents groupes ou individu-e-s qui se sentent proches/solidaires/partie prenante de cette lutte, et notamment la forme d’actions anonymes. Sur Vinci, comme ça a été le cas cette fois-ci, mais aussi sur les nombreuses autres entreprises qui sont accessibles dans notre voisinage quotidien. Que ces attaques outre le fait de leur faire perdre de l’argent, permettent aussi de rendre bien visibles le fait qu’elles aussi participer à ce projet et visibiliser le fait que les travaux liés à cet aéroport ont déjà commencé.

Nous sommes et resterons solidaires des actes comme des individu-es qui seraient poursuivies par la suite.

Que se déchaîne notre colère et notre créativité Faisons leur mordre aussi leurs tractopelles…

Indymedia Nantes, 13 août 2011.

 

Des engins de chantier détruits à Sautron – Nantes

La piste criminelle est envisagée après que plusieurs engins de chantier ont brûlé à Sautron. Un appel à témoins est lancé.

Plusieurs engins de chantier ont été détruits par le feu dans la nuit de samedi à dimanche, vers 3 heures du matin, sur le chantier du secteur dit « de la Carrosserie », rue de Bretagne à Sautron. Le feu a d’abord pris au niveau d’un chariot élévateur, avant de se propager à une pelle mécanique, endommageant au passage le système de commandement d’une grue. Un riverain a pu prévenir à temps les pompiers, et l’incendie a été rapidement maîtrisé par les hommes de la caserne d’Orvault. L’incendie n’a pas fait de victime.

Pour le parquet, le caractère volontaire de l’incendie ne fait aucun doute. Une enquête a été ouverte et confiée à la gendarmerie de Sautron, appuyée par les unités de recherche de la gendarmerie de Nantes. Les lieux ont été quadrillés hier, et différents relevés ont été effectués en vue d’analyses.

Le chantier « de la Carrosserie » a débuté en décembre 2010, et la première pierre avait été posée le 28 juin dernier. Le projet du site prévoit notamment la création d’une structure intergénérationnelle Ehpad (Établissement d’Hébergement des Personnes Âgées Dépendantes). Une crèche de 40 places et 15 logements sociaux font également partie du projet immobilier. L’immeuble en construction du chantier n’a pas été, quant à lui, touché par les flammes.

Un appel à témoins a été lancé hier par la brigade de gendarmerie de Sautron […]

Leur presse (Maud de Carpentier, Ouest France.fr), 1er août 2011.

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[Angleterre] Quatre ans de prison pour appel à l’émeute sur Facebook

Incitation via Facebook : 4 ans de prison pour deux émeutiers

Deux jeunes Britanniques ont été condamnés à quatre ans de prison ferme chacun pour leur utilisation de Facebook afin d’inciter à l’émeute.

Alors que la police britannique a minoré le rôle des réseaux sociaux dans l’organisation des récentes émeutes pour surtout pointer du doigt le service BlackBerry Messenger, c’est pourtant pour leur utilisation de Facebook que deux jeunes hommes viennent d’être condamnés.

À respectivement 21 et 22 ans, Jordan Blackshaw et Perry Sutcliffe-Keenan vont devoir passer rien de moins que quatre années en prison. Il a été retenu contre eux qu’ils ont intentionnellement incité d’autres personnes à causer des troubles graves lors des émeutes qui ont frappé l’Angleterre la semaine dernière.

En l’occurrence, Jordan Blackshaw avait créé un événement Facebook baptisé « Smash d[o]wn in Northwich Town » (détruire la ville de Northwich). Perry Sutcliffe-Keenan avait pour sa part utilisé son compte Facebook pour créer une page invitant à une émeute à Warrington.

À BBC News, un procureur a déclaré : « ils ont tous deux utilisé Facebook pour organiser et orchestrer des troubles graves alors que de tels incidents avaient lieu dans d’autres endroits du pays ». Un représentant des forces de l’ordre a lui estimé que cette condamnation « reconnaît comment la technologie peut être abusée pour inciter à une activité criminelle » et « envoie un message fort aux fauteurs de troubles ».

Reste que l’incitation Facebook de Jordan Blackshaw et Perry Sutcliffe-Keenan n’a pas été suivie dans les faits…

Leur presse (Génération Nouvelles Technologies), 17 août 2011.

 

4 ans de prison pour appel à l’émeute sur Facebook

Deux jeunes Britanniques lourdement condamnés par la justice.

La sentence sonne comme un avertissement aux utilisateurs des réseaux sociaux dont on a vu la puissance dans d’autres cas : quatre ans de prison ferme pour Jordan Blackshaw, 20 ans et Perry Sutcliffe-Keenan, 22 ans, qui ont appelé à l’émeute dans leur villes respectives au nord-ouest de la Grande Bretagne.

Sur une page intitulée « Smash Down », Jordan a donné rendez-vous pour aller casser devant un restaurant McDonald’s, le 8 août. La police l’a arrêté sur place.

Perry, lui, a ouvert une page Facebook du même style, le 9 août au matin, provoquant « une vague de panique dans sa ville » et mobilisant les forces de police, selon le Guardian. Le lendemain en se réveillant il a retiré la page, et présenté ses excuses, mais le message avait été envoyé à ses 400 amis sur Facebook.

Leur presse (Atlantico.fr), 17 août 2011.

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Calais : procès de militants No Border le 8 septembre

Deux militantes du mouvement No Border passent en procès jeudi 8 septembre à 13h30 pour refus de donner leurs empreintes digitales.

Rendez-vous donc en soutien devant le tribunal de Boulogne-sur-Mer le 8 septembre à 13h30.

À méditer le pourquoi du fichage des militants. Sachant qu’à l’occasion d’une garde-à-vue motivée par une accusation d’outrage, la police française a demandé — et obtenu — de la police suédoise et au-delà de la compagnie de téléphone mobile tous les SMS et les numéros d’appels émis et reçus d’une militante.

Parce que les militants ne sont pas des criminels, merci de faire circuler l’information et d’être présents le 8 septembre.

Liste Migreurop, 18 août 2011.

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Samedi 17 septembre, Concert de soutien à Kalimero Sous le Soleil

Le samedi 17 septembre, au Piboulio, à Sainte-Croix-Vallée-Française, à partir de 20 heures, concert en soutien à Kalimero Sous le Soleil.

Au programme :

Ethnopaire (techno-punk-psychédelic),
Ça (c’est ça et c’est comme ça !),
Père Bruno (one man show),
et Marylin-Rambo (noise-punk-jazz expérimental),
DJ fool feu,
projection… à boire et à manger. Entrée prix libre.

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Kaliméro sous le soleil, c’est quoi au zuste  ?

Parce que le quotidien de ceux qui ne possèdent rien ou pas grand-chose consiste à survivre dans un monde où s’intensifient contrôle, exploitation et répression. Parce que, souvent, les griffes de la justice se referment sur ceux qui luttent contre ce monde capitaliste…
Plutôt que de rester isolés face à la police, aux tribunaux et au monde carcéral, il est nécessaire de développer des solidarités entre ceux qui sont confrontés aux offensives du système pénal.
Le collectif Kaliméro sous le soleil se propose d’aider financièrement les inculpés (envois de mandats mensuels aux prisonniers, prise en charge des frais de défense lorsque le besoin s’en fait sentir…). Davantage qu’une caisse de solidarité, Kaliméro sous le soleil est donc un outil pour intensifier les rapports de force face à la justice de classe, en faisant circuler les informations sur les procédures et incarcérations en cours, en appelant éventuellement à des rassemblements devant les tribunaux, en tissant des jonctions entre les différentes luttes. Plutôt que d’invoquer en pleurnichant une position de victime, de crier au dysfonctionnement de la justice ou de la démocratie, ou de baisser la tête en se limitant à des actions défensives, Kaliméro propose de reprendre l’offensive contre ce monde du fric et des flics. Commencer par réfléchir sur les mécanismes de la répression pour s’adapter à son évolution, ne pas reproduire les erreurs passées qui ont pu conduire à des inculpations…
La solidarité est une arme  !

Infos Anti-autoritaires en Cévennes à l’Assaut des Montagnes !, 13 août 2011.

 

Kalimero sous le soleil : collectif de solidarité aux inculpés de la guerre sociale

Dans un contexte où l’État et le Capital sont à l’offensive pour intensifier leur contrôle et l’exploitation, la révolte sociale ne peut que s’étendre et s’amplifier tant dans des luttes massives qu’au quotidien. La politique de répression, visant à endiguer les conflits, multiplie les inculpations et les incarcérations, suite à des actions individuelles ou collectives.
La répression est constitutive de chaque moment du quotidien, elle se constitue de milliers de dispositifs psychologiques et matériels omniprésents, obligeant la masse des prolétaires à accepter une vie de merde sous la contrainte. La Police et la Justice n’en sont que les bras armés visant à écraser toute velléité de révolte.
Trop souvent, l’indignation, l’appel aux valeurs républicaines, à la légitimité, à la moralité de l’inculpé conduisent les réponses à cette répression. Comme s’il s’agissait d’un dysfonctionnement de la démocratie et non de sa logique propre. Nous n’invoquerons pas en pleurnichant une position de victime, mais maintiendrons et amplifierons le rapport de force face à l’État et au Capital.

Nous avons décidé de former un collectif de solidarité, dans le sud-est, avec les inculpés de la guerre sociale en cours. Nous proposons : Une aide concrète et matérielle à ceux et celles qui participent à la guerre sociale en cours et qui tombent dans les griffes de la justice. Une caisse est en place, principalement pour des mandats mensuels pour les prisonniers, mais aussi en quelques rares occasions pour des frais de défense (les avocats sont normalement rétribués par l’aide juridictionnelle). Il s’agit de l’alimenter, soit par des contributions individuelles, soit par des initiatives collectives pour faire appel à la solidarité financière (concerts, bouffes…). D’autres caisses existent et se créent dans d’autres coins et de l’argent peut y être envoyé en cas de besoin (et vice et versa).
De développer des solidarités afin de ne pas rester faibles et isolés face aux juges et aux matons. La justice réprime individuellement sur des critères de classe, en réponse aux antagonismes et « déviances » sociaux — en protectrice de l’État et du capital. Les rapports de force collectifs peuvent limiter les sanctions pénales. Cependant, les inculpés restent les seuls à décider des stratégies de défense — tant qu’elle ne nuit pas à d’autres, évidemment.
De faire circuler largement les informations sur les procédures et incarcérations en cours et les luttes touchées par la répression. Dans la même logique de développer les rapports de force à travers la solidarité. Cela nécessite l’usage de moyens autonomes pour ne pas s’appuyer sur les outils du pouvoir et de sa représentation (masse média, élus, syndicats…).
De réfléchir sur les mécanismes et techniques de coercition et sur nos réponses. Quelle est la stratégie derrière cette répression économique, sociale et policière ? Développer la tension, pour un renforcement de l’État ? Anticiper la gestion des inévitables conflits en cours et à venir, dûs à une paupérisation grandissante ? Cibler des catégories médiatico-policières (dénommées « racailles » ou « anarcho-autonomes » en passant par « casseurs » et « terroristes ») pour occulter le conflit social ? Et comment face à cette machine de guerre ne pas sombrer dans la peur ou le repli défensif (mouvements voulus par l’État) ? Surtout, comment se donner collectivement la force de résister à la pression policière ?
De faire de ces défenses collectives, des liens entre différentes luttes. La domination du capital adopte de multiples masques, mais se montre à tous sous le même hideux visage dans les commissariats, les tribunaux et les prisons. La solidarité face à la répression doit permettre des jonctions entre les luttes face à ces ennemis communs — mais n’oublions pas que la police nous traverse tous.
De permettre qu’à travers ces rencontres et résistances nous puissions aussi reprendre des offensives — limiter notre action à la défense serait aussi une victoire de l’État. De transformer ces luttes, grâce aux expérience, aux nouvelles complicités et perspectives, en attaque contre ce monde du fric et des flics. De tirer les leçons des arrestations/inculpations pour ne pas reproduire les erreurs qui ont pu y conduire ou celles provoquées par les mouvements de panique lors d’opérations répressives. D’être plus fort, de s’adapter face à une répression qui elle ne cesse d’évoluer en fonction des formes de révoltes.

Contact

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[Lausanne] Procès jeudi 18 août 2011

Infos Espace Autogéré

La « justice » ayant terminé ses vacances nous vous transmettons l’appel suivant :

Venez nous soutenir en assistant à l’audience du jeudi 18 août à 14h30 à Montbenon.

Nous serons deux manifestant-e-s opposées à une amende pour « manifestation illégale ».

Le 10 décembre 2010, une poignée de personnes se couche dans l’entrée du Service de la Population (SPOP) à Lausanne, pour dénoncer la politique fédérale et cantonale de gestion des migrant-e-s, qui broie des vies, expulse, précarise, terrorise…

Des tracts sont distribués et le message « c’est là que Leuba blesse » est affiché, visant le responsable de la politique d’asile en territoire vaudois. Durant les 40 minutes de l’action, les personnes souhaitant entrer dans le bâtiment doivent enjamber les corps inertes des manifestant-e-s. Une patrouille arrive alors que l’action a commencé depuis près de 35 minutes, et peu après l’arrivée de celle-ci, les manifestant-e-s décident de se lever et s’en vont. Trois voitures de police les rattrapent dans des rues adjacentes et prennent photos et identités. S’en suivent des amendes « pour avoir participé à une manifestation sans qu’une autorisation n’ait été demandée ».

Alors que les personnes migrantes sont de plus en plus criminalisées, les autorités s’en prennent toujours plus à leurs soutiens, afin de les dissuader d’agir sur les lieux mêmes de la répression. Au SPOP, centre de torture administrative, on ne veut pas de vague… Nous refusons de demander des autorisations à l’État pour exprimer notre indignation et notre contestation de politiques contraires aux droits des personnes.

Nous exigeons le droit d’expression et de manifestation !

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Résistons ici, maintenant et partout où cela est nécessaire ! En soutien aux menacés d’expulsions de la ZAD

Communiqué du collectif de lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Le collectif de lutte contre l’aéroport de NDDL soutient les occupant-e-s de la ZAD (zone du projet d’aéoroport) menacés d’expulsion.

De nombreux/ses personnes ont eu le courage d’occuper ces lieux et d’y rester, refusant toute logique capitaliste et voulant faire de ces lieux des zones de création et de résistance-s autonomes, afin de montrer qu’un autre monde est possible.

Ces expulsions se font alors que de plus en plus d’individus et de familles ne trouvent pas de solution pour se loger à des prix décents, et que l’État ne propose que la répression et la précarité à cette situation intenable.

Il s’agit de dignité humaine, toute personne ayant droit à un logement.

Au sein du collectif, nous défendrons les anciennes fermes et maisons abandonnés et menacées de démolition sur la ZAD, en soutenant les projets de jardins et/ou d’élevage collectifs, afin que ce territoire vive par ses échanges locaux, sa convivialité et son autonomie. Ceci est la seule destinée de cette zone bocagère et nous ferons tout pour la défendre !

En france, tous les 5 ans, un département français disparait sous le béton. En 25 ans, c’est l’équivalent de la Bretagne qui sera urbanisée !

Laisserons-nous des logiques de développement qui ne profitent qu’à une minorité de la population, menacer notre environnement et diriger nos vies, ici et ailleurs !

Nous appelons à toutes les formes de résistances pour faire de la ZAD une Zone Auto-Déterminée, où chacun-e pourra y trouver sa place et ne sera pas dominé-e par des logiques de profit !

Nous appelons de tous nos vœux à l’internationalisation de toutes les luttes contre le monde capitaliste et à une convergence de ces dernières.

Pour une occupation massive, paysanne et autonome de la ZAD !
Résistons ici, maintenant et partout où cela est nécessaire !

Le collectif de lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, 17 août 2011.

 

Futur aéroport Notre-Dame-des-Landes : 200 personnes ce matin devant le tribunal de Saint-Nazaire

Pas de trêve estivale pour les militants anti aéroports : ils sont environ deux cents depuis tôt ce matin, réunis devant le palais de justice de Saint-Nazaire, face à un cordon de CRS.

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À l’intérieur, le tribunal d’instance doit examiner la procédure d’expulsion d’une dizaine de personnes qui résident dans des logements situés sur le périmètre du futur aéroport. La coordination des opposants au projet prévient : « notre protestation contre toute expulsion ne s’arrêtera pas ce 17 août. »

Report des dossiers d’occupation illégale sur le site du futur aéroport

Comme à Nantes, le 11 août, l’audience de ce matin au tribunal d’instance de Saint-Nazaire a débouché sur un report, fixé au 6 septembre. 11 personnes étaient convoquées à Saint-Nazaire pour l’occupation illégale d’habitations délaissées, situées sur la zone concernée par le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes. À Nantes, une même procédure a fait l’objet d’un report au 15 septembre. « Une bonne chose », pour les opposants au projet d’aéroport qui sont réunis devant le palais de justice de Saint-Nazaire, depuis 8 heures ce matin.

Leur presse (Ouest-France.fr), 17 août 2011.

 

Futur aéroport de Nantes : l’affaire des expulsions repoussée

Le débat sur le futur aéroport de Nantes continue de susciter des remous. Ce matin, le jugement de l’affaire des expulsions des squatters a été repoussé.

Depuis ce matin, environ 150 opposants au projet du futur aéroport de Nantes basé à Notre-Dame-des-Landes sont rassemblés à Saint Nazaire. Ils étaient venus soutenir les squatteurs expulsés de maisons sur la commune de Notre- Dame-des-Landes. Le dossier de ces cinq personnes devait être étudié ce matin, or le tribunal a ordonné un renvoi au 6 septembre. Les opposants en ont profité pour manifester en ville.

À Nantes, une procèdure similaire a été repoussée au 15 septembre prochain.

Leur presse (Nantes.com), 17 août 2011.

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Manifestations et heurts avec la police en Tunisie

Tunisie : journée de colère anti-gouvernement, heurts avec la police

De nouvelles manifestations contre le gouvernement provisoire tunisien ont eu lieu lundi, la police dispersant avec du gaz lacrymogène des manifestants dans le centre de la capitale, dont certains exigeaient la démission de l’équipe gouvernementale.

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Une autre manifestation anti-gouvernementale s’est déroulée sans incident devant le Palais de Justice, pas loin de la Kasbah, qui avait abrité de longs sit-in dans la foulée de la chute du régime de Ben Ali, le 14 janvier. Une marche syndicale autorisée a également eu lieu dans la capitale.

Quels que soient l’endroit, les protestataires ont exprimé leur colère contre les autorités de transition, certains appelant à la chute du gouvernement de Béji Caïd Essebsi.

La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser une manifestation au cœur de Tunis, au moment où la marche de protestation autorisée rassemblait sans incident quelque 2.000 Tunisiens à l’appel de l’Union générale tunisienne de travail (UGTT, centrale syndicale unique sous Ben Ali).

La police anti-émeute a encore chargé des manifestants qui tentaient de se regrouper sur l’Avenue de Carthage, dans le centre de la capitale, dans l’après-midi.

Le porte-parole du ministère de l’Intérieur Mohamed Hichem Meddeb a indiqué à l’AFP que la police avait chargé « lorsqu’un des manifestants a jeté une bombe lacrymogène en leur direction ».

Les premiers protestataires qui avaient commencé à se rassembler en fin de matinée sur l’artère centrale Habib Bourguiba ont été empêchés de progresser vers le ministère de l’Intérieur, une dizaine de blindés de la police barrant la voie.

Des colonnes de fumée s’étaient élevées de la place Ibn Khaldoun, devant la cathédrale jusqu’à la porte de France, à l’entrée de la Médina, alors que des manifestants criaient « nouvelle révolution », « ministère de l’Intérieur terroriste », « le peuple veut la chute du système », « fidèles à l’âme de nos martyrs ».

Repoussés sur la place d’accès à la Médina, des jeunes manifestants se sont heurtés à la police jetant des projectiles de toutes sortes. Des commerçants et marchands ambulants ont rapidement déserté les lieux.

En revanche, la marche pacifique à l’appel de l’UGTT sous le slogan : « fidèles aux âmes des martyrs et pour la réalisation des objectifs de la révolution » s’est déroulée sans incident.

Quelque 2.000 personnes, selon la police, ont défilé sur l’artère Mohamed V, encadrées par un important dispositif policier.

Les protestataires ont crié « Indépendance à la justice », « purge des magistrats et avocats corrompus », « Tunisie libre, les voleurs dehors ».

« Le peuple veut le départ du gouvernement », « Le peuple ne doit plus être humilié », ont-il scandé, dénonçant le gouvernement de transition et la cherté du coût de la vie en plein ramadan.

Des représentants du parti islamiste Ennahda et d’autres formations politiques ont participé à cette marche de l’UGTT y compris d’anciens membres du gouvernement de transition.

« Il est capital que la magistrature soit indépendante, nous devons résoudre nos problèmes pour réussir l’élection » d’une élection constituante le 23 octobre, a déclaré à l’AFP l’ancien ministre des Transports Yassine Brahim qui a intégré un nouveau parti politique.

Lors du soulèvement du 14 janvier qui balayé le régime de Ben Ali après 23 ans de pouvoir sans partage, l’UGTT avait joué un rôle de premier plan. Certains de ses dirigeants se sont joints brièvement au gouvernement de transition, mais la centrale se pose désormais en gardien contre « toute récupération du mouvement révolutionnaire ».

Leur presse (Agence Faut Payer), 16 août 2011.

 

Tunisie, la manifestation de l’UGTT tourne aux affrontements avec la police

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Plusieurs manifestations ont démarré ce matin du centre-ville de Tunis, pour se rejoindre à midi à l’avenue Habib Bourguiba. Celle organisée par l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (UGTT) a pris comme point de départ, la place Mohamed Ali en compagnie de partis tels que Ennahdha. Une autre manifestation qui rassemble les avocats et juges avec quelques partis comme le PCOT, a pris son départ à Bab Bnet, devant le palais de la justice. Un troisième groupe est sorti de la Place d’Afrique à l’Avenue Mohamed 5, avec entre autres, Ettakattol, et Afek Tounes. A midi, alors que ce dernier groupe prenait à peine son départ, les autres étaient déjà arrivés sur l’avenue Habib Bourguiba, du côté de la porte de France.

Les slogans qu’ils brandissaient dénonçaient la justice de deux  poids deux mesures, exigeaient une justice indépendante et impartiale, et réclamaient justice pour les martyrs de la révolution ainsi que la chute du régime. Plusieurs centaines de manifestants s’étaient rassemblés criant leurs revendications, quand un gaz lacrymogène a été lancé au milieu de la foule. « On a vu des tirs de pierres vers le siège du ministère de l’Intérieur. C’est pour ça que la police a riposté », a dit un manifestant qui prenait la fuite par la rue du Caire. Dans la foulée, d’autres tirs de gaz se sont élevés sur toute l’avenue Habib Bourguiba et la police s’est faite de plus en plus présente. Des agents de la circulation aux agents d’intervention rapide y compris la brigade anti émeutes, sillonnaient l’avenue et intimaient l’ordre aux manifestants de vider les lieux.  Les manifestants n’ont pas longtemps résisté. Les foules se sont dispersées dans un grand mouvement de panique où plusieurs personnes avaient eu des malaises à cause des émanations de gaz.

Les évènements se sont très vite succédé, les magasins des rues adjacentes ont presque tous baissé leurs stores, et les commerçants pontois scrutaient l’horizon. « Il y en a marre de ces histoires. Ce sont les gamins des rues qui font la loi maintenant ? Il ne faut pas que la police recule. Il faut remettre un peu d’ordre », crie le tenancier d’un magasin de vêtements. De l’autre côté du boulevard, une bande de jeunes se met à casser la devanture d’une banque. La police rapplique en moto et en camions, les bombes lacrymogènes fusent, et les jeunes se rabattent du côté de rue de Rome, où ils continuent à lancer des pierres vers les agents de l’ordre.

Quelques temps plus tard, l’attaché de presse du ministère de l’Intérieur, contacté par une radio locale, dit que la première bombe lacrymogène avait été lancée par un manifestant. «  Des bombes qui ont été subtilisées durant les évènements, ce qui a provoqué la colère de la foule qui a commencé à attaquer la police. »

Au même moment, à la place Barcelone, et en plein milieu des heurts, un homme saute du 4e étage d’un immeuble. Il est mort sur le coup.  Ils souffriraient de troubles mentaux. (sic)

Solidarité ouvrière, 16 août 2011.

 

Série de manifestations antigouvernementales en Tunisie

Une série de manifestations antigouvernementales ont réuni lundi des milliers de personnes en Tunisie pour réclamer la démission du gouvernement intérimaire accusé de laxisme envers les dirigeants de l’ancien régime Ben Ali.

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Dans la capitale, les forces de sécurité ont dispersé les manifestants à coups de matraque et de gaz lacrymogène.

Plusieurs centaines de personnes tentaient de se rassembler devant le siège du ministère de l’Intérieur, sur l’avenue Bourguiba dans le centre-ville, lorsque la police est intervenue, a rapporté un journaliste de Reuters.

La Tunisie s’est soulevée en janvier contre le président Zine ben Ali, contraint de fuir le pays pour se réfugier en Arabie saoudite. Ce mouvement de contestation a lancé la vague du « printemps arabe », qui a également chassé du pouvoir le président égyptien Hosni Moubarak et a ébranlé le régime en Syrie et au Yémen.

« Il nous faut une nouvelle révolution car rien n’a changé », a déclaré un manifestant à Tunis, Mounir Troudi. « Il faut que le gouvernement s’en aille, et tout de suite ».

« Regardez l’Égypte. Moubarak se retrouve devant la justice avec ses fils et les symboles de son régime », a ajouté une manifestante, Meriam Nafti. « Pourquoi donc en Tunisie, d’où est partie la révolution, de telles choses ne se produisent-elles pas ? »

« Ben Ali est en Arabie saoudite et son clan est toujours ici ! », ont scandé des manifestants devant le ministère de l’Intérieur.

Une manifestation a également rassemblé un millier de personnes à Sfax, à 250 km au sud de la capitale, pour demander la démission du Premier ministre Béji Caïd Essebsi et de son gouvernement.

Des habitants de Sidi Bouzid, la petite localité du Centre-Ouest d’où est partie « la révolution de jasmin » après l’immolation par le feu en décembre d’un jeune chômeur diplômé, ont fait état d’un rassemblement de protestation devant le palais de justice.

« Personne ne peut se taire face à cette parodie de justice », a déclaré à Reuters par téléphone Mahdi Horchani, qui a participé à la manifestation de Sidi Bouzid. « Il faut établir la justice dans ce pays ».

Des vidéos mises en ligne sur Facebook montrent d’importantes manifestations dans d’autres villes de Tunisie, dont Bizerte et Beja dans le Nord, Monastir, la ville natale de Habib Bourguiba, sur la côte Est, et sur l’île de Djerba, dans le Sud frontalier de la Libye.

Leur presse (Reuters), 15 août 2011.

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On ne cesse jamais d’apprendre ! (brèves réflexions sur la révolte des migrants de Bari, et plus encore)

On ne cesse jamais d’apprendre !
(brèves réflexions sur la révolte des migrants de Bari, et plus encore)

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Certainement, c’est une expression que l’on s’entend fréquemment dire; bien après les évènements des derniers jours, ou mois, ça serait le moment de la prendre plus en considération.

En effet, il y a quelques jours (lundi 1er août), à nouveau comme c’était déjà arrivé d’autres fois dans les mois précédents, mais avec plus de force et de décision, les migrants demandeurs d’asile du C.A.R.A. (Centre d’accueil des demandeurs d’asile) de Bari-Palese, ont cessé de vivre dans l’ombre et dans les limbes bureaucratiques dans lesquels ils sont reclus, et ils ont protesté avec force contre la condition dans laquelle l’État italien les laisse croupir.

Il y a des personnes qui attendent depuis au moins sept mois de se voir reconnaître le statut de réfugié (ou au moins d’avoir d’avoir une réponse), mais dans le même temps, sans aucune nouvelle de l’État au sujet de leur requête, ils sont enfermés dans le C.A.R.A. avec de fortes limitations de liberté individuelle.

Dans les mois précédents, les rails des chemins de fer de l’État ont été plusieurs fois bloqués à hauteur de Bari-Palese, créant ce chaos nécessaire à qui n’a pas la voix pour se faire entendre.

Lundi 1er août, la protestation se répand en envahissant non seulement les rails mais aussi la route 16 bis, avec de fortes gênes sur le raccordement Bari-Foggia.

Nous ne pouvons que saluer avec joie et admiration le courage et la décision de gens qui sans avoir commis aucun délit sont contraints de croupir dans des camps entourés de fil barbelé et contrôlés par des militaires et la police.

Nous exprimons notre solidarité avec tous les migrants enfermés dans les C.I.E. et dans les C.A.R.A. afin que de ces lieux ne restent que des ruines.

Mais nous exprimons aussi notre solidarité aux rebelles du Val Susa qui continuent à lutter contre ceux qui voudraient assujettir un peuple et sa terre à leurs propres intérêts, ainsi qu’à toutes les populations arabes en révolte.

Et à la lumière de tout ceci nous nous demandons… de tous ces gens… ça ne serait pas l’heure de commencer à apprendre ?!

Affiche apparue sur les murs de Molfetta (Bari)
Traduit de l’italien (Informa-Azione, 4 août 2011).

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Retour sur COP-15 et considération sur les sommets et autres désastres

 

« Nous tournons en rond dans la nuit et sommes dévorés par le feu. » Proverbe sage

Le feu brûle en nous, il tourne, ravive, s’éteint, crame, crève, s’échappe en fumée grisâtre et nous étouffe. Ce n’est pas un cliché, mais une réalité qui nous encercle de toute part. Cette nuit éternelle qui nous pousse à l’urgence d’être partout où une situation peut fleurir, partout où des corps essayent de se libérer de l’éternelle insatisfaction de ne jamais voir poindre le jour ailleurs que dans des cerveaux grimés. Nous étions à Copenhague, poussés par le feu et la nuit, nous y avons croisés d’autres camarades, parfois reconnaissables à la lueur qu’ils portaient et d’autres, déformés par la nuit, s’étaient déjà perdus. Nous étions présent, en‐situation, prêt à porter les gestes que cette projection comporte en elle. Nous étions prêts à embraser la nuit, qui, malgré son apparence, était déjà tombée depuis très longtemps.
Nous avons constaté, sans étonnement, l’occupation policière et nous avons remarqué avec quelle naïveté elle se greffe si bien avec les métropoles impériales. À croire que l’architecture même a été conçu pour ce moment T, qui n’était que l’instant T ou l’Empire n’avait d’autre choix que de se mettre à nu. Nous avons vu les mêmes visages impassibles sur les sujets‐citoyens, leurs pas cadencés toujours aussi bien rythmés par le martellement de l’impératif quotidien. Mais nous avons observé autre chose, que seul un enfant ou un démon aurait pu observer, Strasbourg, nous y étions également, et nous avons vu la même fébrilité des hélicoptères, la même cavalcade théâtrale et les folklores affinitaires, mais au sein du camp « altermondialiste », au sein du village monté artificiellement en vu d’accueillir les éléments les plus dociles mais aussi les plus guerriers. Que cet hélicoptère qui surveillait sans arrêt le camp où se logeaient les « black blocks » se soit aussi bien intégré au sein même d’un centre‐urbain de l’Empire en dit assez. Il en dit suffisamment pour voir que les interventions de préventions de guerre que mène l’Empire à l’intérieur de ses sommets sont de plus en plus massifiées au fur et à mesure que l’homo sacer s’épanouit. Les flics de Copenhague ne portaient ni boucliers, ni flash‐ball, ni matraques, ils étaient simplement présents, défilant comme le paysage, et surtout défiant comme les vigies. Ils ne portaient que la tradition de l’armure et du regard menaçant avec, comme simple arme, un flingue. Ils vaquaient à leurs occupations, traversant la manif en gilets jaunes‐fluo, l’air occupés à la tâche, de la même manière que les « manifestants », bardés, eux, de gilets verts ou noirs. Nous avons pris conscience que la nuit se concentre en certains points, que ces points sont plutôt des zones temporaires où le système se révèle, se déshabille et dont sa nudité ne choque aucun de ses sujets pourtant habitués à la sale gueule du biopouvoir. Nous savons que ces concentrations nocturnes sont la continuation de tout un « tissu » que les spécialistes nomment la « nuit bleue », à savoir une série d’opération coordonnée visant à la terreur, la vieille reprise du pouvoir souverain sous le masque du Spectacle.
Les concentrations policières de l’Empire mettent à nu aussi bien son fonctionnement que ses fonctionnaires. Pas uniquement les flics‐de‐chair, qui ont le beau rôle, mais aussi de ceux qui s’engouffrent dans leurs ombres. Il existe beaucoup de flics, les feux rouges en sont un exemple à frapper. Les feux de signalisation agencent parfaitement les flux de circulation, ils donnent un rythme quasi‐hypnotique pour n’importe quel Diogène qui passe, quand à celui qui se plie au rythme, il est bien obligé de danser sur le tempo de l’Empire.
Mais il existe un autre flic : celui qui « sommeille en nous », comme l’affirmait des pochoirs dans les rues de Rouen, presque arrivé à l’état d’immanence. Le biopouvoir à fait de ses sujets autant de petits fonctionnaires affairés à le faire marcher, et même quand il se désiste, lorsque la main de fer du chevalier remplace la chaleureuse poignée de la reine, ses petits fonctionnaire s’attèlent à ne voir ici qu’une exception alors que cet état d’exception n’est qu’une condition historique essentielle au fonctionnement de nos démocraties, et ces sommets participent de plein pied à ce fonctionnement. D’une part à travers le mirage de l’exception qu’ils projettent quand une de ces zones de « mise à nue » se lève, mais aussi par le terrain préparatoire qu’ils opèrent, à exhorter ses sujets les plus étonnés à passer chemin aux situations qui peuvent émerger de cette mise à nue. [Les gouvernants se réunissent souvent pour piloter du haut d’une tour de verre les aléas de l’Empire. Ces réunions de plus en plus fréquentes, avec à ses pieds une intense concentration policière, sont bien l’avenir que présage l’état d’exception, le « coup d’État permanent ».]
Car si beaucoup de nos camarades se rendent à ces contre‐sommets c’est justement dans l’espoir que l’Empire à nu est capable de faire sortir des positions, des situations conflictuelles qui peuvent élargir les champs du possible. Mais hélas, l’Empire travaille beaucoup sur ces points, et il sera de plus en plus incertain de se focaliser sur eux, tant ils deviendront la nouvelle normalité. Les 1000 arrestations de Copenhague en sont l’évidence sans preuve. Nous ne disons pas que tout est joué, vendu, et nous continuerons à distiller nos flammes et à apprendre à reconnaitre celles qui sont encore là. Nous continuerons à instaurer un climat de guerre sociale, qui rappellera sans cesse que rien n’est fini. Le meilleur des mondes n’a toujours pas triomphé, et nous sommes certains que les ruines qu’il essaye d’élever en monuments s’écrouleront tant la vie‐sans‐avenir qu’ils présagent n’est viable. Nous n’attendrons pas « que le monde tombe de lui‐même » car nous savons qu’il retombera toujours sur ses pattes, et que même sur le dos, il aura toujours le loisir de les agiter dans tout les sens. Ce que nous disons, c’est qu’il est nécessaire de redéfinir des tactiques qui prennent en compte les dimensions qu’embrassent les agencements se mettant en place. Un art de la guerre doit se (ré)activer. Nous clamons le mot « art », car l’art est toujours attaché à la vie qui le façonne, il est sensé être au service du vivant. Or la guerre que nous vivons, c’est celle contre toute forme qui s’écoule en dehors de ses agencements.
L’Empire déteste toute autre forme‐de‐vie que celle qu’il peut mutiler où en déposséder la forme. Notre art doit se fonder sur la réalité des terrains mais aussi sur les réalités de la nuit, sur la réalité de nos formes d’existences. Fini les batailles rangés de Machiavel ou de Clausewitz. Même si ces deux moyens ne sont pas des impossibilités systématiques, le black block et la technique du « disparaître » sont en voie de devenir des moyens inefficaces de par les nouvelles situations que l’empire projette dans les sommets. Un black block disparaissant anonymement dans une foule un samedi après‐midi alors que tout‐va‐bien est certainement aussi efficace que les escarmouches qui peuvent encore se faire dans les banlieues (autre de zone de « mise à nu »), mais lors des « contres sommets », que faire ? À nous de l’élaborer, après avoir accepté l’urgence de le faire.

« Faudra‐t‐il autant de sang pour attester que cent‐mille coup d’épingle tuent aussi sûrement que trois coups de massue ? »
Nous nous sommes hissés au dessus de l’espoir nihiliste, érigé notre feu en phare contre la nuit. Nous pensions croiser beaucoup de phares, mais beaucoup ont été malins et n’ont pas répondu vivant à l’appel. Ils ont préférés mourir un peu, plutôt que d’être écrasé, triste dilemme qui s’imposera bientôt à la totalité de nos camarades si nous ne réagissons pas maintenant. Nous tournons bel et bien en rond, des impasses se dessinent et des lignes de fuites se profilent, mais l’esquisse de nouvelles stratégies ne nous portera jamais dans ces replis. Elles nous permettront plutôt d’aborder des situations avec d’autres techniques que celles de Machiavel découvrant alors l’artillerie et qui contre elle préconisait de foncer le plus vite dessus.
Nous tournons bel et bien en rond, et le rond ne permettra jamais de sortir, il a toujours été le symbole ésotérique de la conservation. La perspective du pouvoir en est l’exemple. Il cherche simplement à se maintenir, à durer sans plus attendre, et travaille dur pour tout conjuguer à l’instantané. Que l’information soit traité presque immédiatement grâce à un outillage présenté comme « merveilleux » et que l’on puisse sans cesse accélérer jusqu’au point du « je consomme » devrait nous mettre la « puce à l’oreille ».
Le monde va de plus en plus vite, mais il n’a jamais bougé. Il se mord la queue avec joie et par là même nous entraîne à jouer au sportif de l’activisme et à nous mordre avec lui.

« La guerre révolutionnaire, a contrario (de la guerre “conventionnelle”), représente une exception à double titre. Non seulement, comme chacun le sait, elle possède des lois propres qui diffèrent de celles de la guerre conventionnelle, mais en plus, la plupart des lois valables pour l’un des adversaires ne s’appliquent pas à l’autre. Dans le combat de la mouche et du lion, la mouche ne peut pas mettre le lion K.O et le lion ne peut pas voler. Le cadre espace‐temps est le même pour les deux, mais on assiste bien à deux combats différents : le combat du révolutionnaire et, si l’on peut dire, le combat du contre révolutionnaire. » David Galula in Contre‐insurrection, pratique et théorie.

« Dans le degré de catastrophe où nous a jeté la démocratie spectaculaire, il est certain que rien n’est resté si précieux que les stratèges. » Guy Debord

15 août 2011.

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Péage gratuit contre Vinci à Montpellier ce 15 août

 

Un péage gratuit a eu lieu ce matin du 15 août au péage de St Jean de Védas, près de Montpellier, dans le cadre de la campagne lancée contre la multinationale Vinci.

Une cinquantaine de personnes ont permis à de nombreux vacanciers sur le retour (ou le départ) de ne pas enrichir ces méchants, durant une petite demi-heure, tandis que des affiches étaient collées un peu partout et que le tract suivant était distribué :

(précisons que les quelques tunes récoltées sont allées vers des caisses de solidarité pour aider ceux qui sont confronté à la répression.)

Péage gratuit !

Départ en vacances ? Retour au turbin ?

Vinci, premier opérateur autoroutier en Europe, s’assure que vous ne soyez pas trop dépaysés: le décor restera aussi insipide à l’arrivée qu’au départ. Partout, les mêmes aires de rpos, les mêmes parkings, les mêmes péages, les mêmes boutiques terroir… un univers où rien n’échappe aux caméras et à la logique économique.

Comme ses semblable (Eiffage, Bouygues, Bolloré et nombre d’autres entreprises…), Vinci modèle le monde selon ses intérêts, masqué derrière l’image du développement durable et du respect de l’environnement.

Chaque espace doit avoir son orientation économique, de la zone industrielle à la plaine céréalière, en passant par la région montagneuse, sa détente pour riches, son énergie bois et son gaz de schiste. Quand chacune des régions devient spécialisée, un schéma global de transport à grande vitesse s’impose et quadrille l’ensemble : lignes Très Haute Tension, Lignes à Grande Vitesse, lignes ADSL, fibre optique, autoroutes, ceintures périphériques, métros, tramways, ports maritimes, aéroports… que permettent et qui alimentent, d’autres grands projets tels que complexes nucléaires, barrages hydrauliques, terminaux pétroliers, mines, parcs éoliens, zones commerciales, grands stades, lotissements, zones touristiques…

Mais leur main-mise ne s’arrête pas à ces infrastructures qui avancent à grands coups de bulldozers. Derrière ces moult activités, des milliers de personnes sont exploitées : maçons sans-papier arrêté sur le chantier d’un centre de rétention, travailleur des mines d’uranium qui ramène la radioactivité dans son foyer, intérimaire enfermé dans une cabine de péage et qui n’a guère les moyens de partir en vacances…

Les réaménagements se font aussi au détriment de populations qui se retrouvent à devoir céder leur place : les pauvres sont chassés des centre-ville et cloisonnés dans les périphéries ; les territoires, urbains ou ruraux, où ils subsistent, sont accaparés et bétonnés pour plus de profit.

Pour de telles réalisations, la recette est toute trouvée : les partenariats publics-privés (PPP). Ils permettent d’allier la légitimité démocratique, la maîtrise de l’ensemble géographique, les financements publics et les forces de l’ordre de l’État aux savoir-faire, réseaux et réalisme commercial des grands groupes privés. Ceux-ci prennent en charge l’ensemble des projets, de la construction à la gestion.

En 2009, le groupe Vinci participe à lui seul à 240’000 chantiers dans plus d’une centaine de pays. Ces projets, et ceux de ses concurrents, suscitent parfois des résistances locales…

À Cadarache (PACA), construction d’un réacteur expérimental de fusion nucléaire (ITER), en partenariat avec Areva.

À Notre-Dame-des-Landes (Pays de Loire), le projet d’un nouvel aéroport international « éco-labellisé » suscite de nombreuses protestations : terres occupées, actions de sabotage…

En Val Susa (Alpes italiennes), plusieurs tunnels doivent être creusés pour laisser passer le TAV (TGC Lyon-Turin). À l’heure actuelle, policiers et militaires tentent de défendre le chantier contre des centaines de personnes déterminées à stopper le projet.

À Khimki (Russie), les opposants à la construction de l’autoroute entre Moscou et Saint-Pétersbourg sont victimes d’une répression féroce (tortures, menaces, assassinats, attaques des forces de l’ordre et de milices fascistes…).

Vinci n’est qu’une des nombreuses pierres du système capitaliste. La cadence à laquelle leurs projets et leur fonctionnement quotidien écrase nos existences n’a d’autres freins que ceux que nous leurs imposerons.

Nous ouvrons ce jour les barrières d’un péage pour mettre un grain de sable, certes modeste, dans les rouages du monde qu’ils aménagent. Nous invitons ceux qui ne se résignent pas à agir de toutes les façons contre cette machine à broyer.

Puisque, ce coup-ci, vos euros ne tomberont pas dans les poches des actionnaires de Vinci, ils peuvent, si vous le souhaitez, servir à alimenter une caisse de solidarité avec les personnes qui se retrouvent dans les griffes de la répression.

Vinci Concessions : parkings, autoroutes, tunnels, ponts, métros, trains, aéroports, équipements publics (campus, stades, hôpitaux…)

Vinci constructions : centrales nucléaires (80 % du parc français), infrastructures hydrauliques (canaux, barrages…) ; traitement des déchets (incinérateurs, stations d’épuration, canalisations…), oléoducs, gazoducs, stockage de combustibles, prisons, bureaux, logements de standing…

Vinci Énergies : parcs éoliens et photovoltaïques, transport de l’énergie produite, technologies de communication, gestion urbaine (vidéo-surveillance, éclairage, public…)

Eurovia : infrastructures routières et ferroviaires, carrières.

Cofiroute, Sogea, Escota, Cegelec, Axians, Actemium, Autochim, Dumez, Viafrance, Saintrapt et Brice, Tunzini, Dodin Camenon Bernard, Thinet, GTIE, Adim, Fabre, GTM, Lola piscines, Hydroplus, Cofframat, Faceo, Géolis, Sol Environnement, Autoroutes du Sud de la France…

15 août 2011.

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[Cantemerle (Gers)] Des saisonniers tunisiens manifestent

 

Les melons attendent dans le champ. Sous un hangar tout proche, la discussion est vive. D’un côté, le trésorier du groupement d’employeur de Cantemerle, de l’autre des saisonniers tunisiens. Hier, à Tournecoupe, ils sont dix-sept à avoir cessé le travail [Hier, le dix-huitième était dans le Vaucluse]. Un mouvement rare chez les saisonniers étrangers parce que ces travailleurs sont isolés, méconnaissent le droit du travail et craignent de ne plus pouvoir revenir s’ils s’expriment.

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À Cantemerle, ces hommes sont employés à la cueillette des fraises et du melon par le groupement que préside Guillaume Pantagène, maraîcher du Vaucluse. Thierry Carboue de Tournecoupe en est le secrétaire et un acheteur, Alain Meffre, le trésorier. Guillaume Pantagène laisse ce dernier négocier. « Je l’ai déjà fait hier soir », dit-il. D’un côté, on compare salaires en France et en Tunisie, parle capacité de travail des Équatoriens, nécessité de sauver la récolte, de l’autre, on réclame l’inspecteur du travail, patine dans ses revendications. Elles portent sur plusieurs points : les conditions d’hébergement pour commencer. Les saisonniers sont logés dans des préfabriqués posés autour du vieux hangar qui fait office de réfectoire. Ils évoquent une gazinière et un frigo pour dix-huit personnes, l’absence de lumière dans les quatre dortoirs, d’hygiène, l’isolement. « On vient depuis 2008 et c’est à chaque fois pire », dit l’un d’eux. Guillaume Pantagène explique qu’il faisait loger les saisonniers dans des locations mais qu’aucune n’a voulu cette année. « On a fait venir un inspecteur du travail qui nous a dit de mettre une bâche pour séparer le réfectoire de l’établi », dit-il. Un deuxième frigo et une autre gazinière viennent d’arriver. L’électricité doit suivre. Autre point d’achoppement : les saisonniers assurent que des heures (vingt-sept) sont retirées chaque mois de leur bulletin de salaire pour couvrir hébergement et transport. Ce qui permet de réduire les heures supplémentaires, disent-ils. Guillaume Pantagène ne veut pas commenter mais glisse : « On a des accords au départ et ils reviennent dessus ».

Hier soir, à l’issue d’une journée de négociation, le retour au travail se profilait. Certains des portes parole craignaient d’avoir compromis leur avenir en manifestant. D’autant que l’obtention de leur titre de séjour est conditionnée au travail. « Ça fait quatre, cinq, parfois six ans qu’on travaille avec eux. On a intérêt à garder une main-d’œuvre qui est déjà formée », répondait hier soir Guillaume Pantagène.

Contrat Omi
Ces salariés ont signé des contrats Omi (office des migrations internationales). Ils durent un an dont pas plus de six mois en France. L’employeur doit prouver qu’il n’a pu trouver personne en France correspondant au poste. Or en maraîchage, « on passe des annonces à l’ANPE et on n’a aucune réponse », dit Guillaume Pantagène.

Leur presse (La Dépêche du Midi), 14 août 2011.

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Chine : des milliers de personnes dans la rue font fermer une usine chimique

 

Des échauffourées ont opposé dimanche des milliers de manifestants à la police anti-émeutes dans le nord-est de la Chine, lors d’un rassemblement réclamant le déplacement d’une usine chimique, qui a provoqué l’évacuation d’habitants cette semaine, selon les médias officiels.

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Les autorités chinoises ont ordonné dimanche la fermeture immédiate d’une usine chimique, après une manifestation rassemblant des milliers de personnes ; dans une ville du nord-est de la Chine, qui réclamaient le déplacement de l’unité.

Ces derniers mois, la Chine a connu plusieurs manifestations, dont certaines étaient accompagnées de violences, en raison d’une montée de la grogne des citoyens à propos des inégalités sociales, des abus de pouvoir et de dégâts environnementaux.

Dimanche, quelque 12.000 habitants de la ville portuaire de Dalian ont défilé devant le bâtiment des autorités de la ville, sous les yeux de centaines de policiers, une manifestation qui a été émaillée de quelques échauffourées, selon l’agence officielle Chine Nouvelle.

Des centaines de protestataires se sont détachés de la foule pour se diriger vers d’autres endroits de la ville. Selon des messages sur Twitter qui n’ont pu être vérifiés, des véhicules blindés de la police parcouraient les rues de la cité.

Les protestataires s’inquiétaient de l’activité d’une usine chimique, qui fabrique du paraxylène — un liquide inflammable utilisé dans la production de films et de tissus en polyester — et qui appartient au groupe Fujia.

Le 8 août, les occupants de logements situés près de l’usine ont été évacués. Des vagues provoquées par une tempête ont rompu une digue protégeant l’usine et menaçaient de mettre en danger le bâtiment, faisant courir le risque d’une pollution chimique.

La digue a été réparée mais les habitants de la zone s’inquiètent des effets de l’activité de cette usine sur leur sécurité et leur santé.

Quelques manifestants ont affronté la police mais aucun blessé n’a été signalé, selon Chine Nouvelle.

Selon des photos publiées sur le site de microblog Sina Weibo, l’équivalent chinois de Twitter, les manifestants ont défilé dans les rues, brandissant des banderoles sur lesquelles était écrit : « Nous voulons survivre, nous voulons un environnement sain, rendez-nous notre Dalian ».

Les censeurs chinois de l’internet ont ensuite bloqué toute mention à Dalian sur le site de Weibo. « Les résultats de la recherche ne peuvent pas apparaître en raison de la loi, des règlementations et des politiques en cours », indique le message lorsqu’un internaute tape le mot « Dalian ».

Les craintes liées à des catastrophes écologiques sont nombreuses en Chine, où la croissance économique très forte de ces dernières années s’est réalisée aux dépens de la protection de l’environnement.

Un des mouvements de protestation les plus célèbres date de 2007 : les travaux de construction d’une usine pétrochimique à Xiamen (sud-est) avaient été stoppés définitivement après d’importantes manifestations des habitants.

Leur presse (Agence Faut Payer), 14 août 2011.

 

Des milliers de manifestants victorieux dans l’est de la Chine

Réunis hier dans les rues de Dalian, près de 12’000 manifestants ont obtenu le déplacement d’une dangereuse usine chimique.

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La colère avait commencé à monter la semaine dernière, après que des vagues provoquées la tempête Muifa ont rompu la digue de protection d’une usine chimique du groupe Fujia, faisant courir le risque d’une pollution massive.

Située à une vingtaine de kilomètres du centre ville, l’usine produit en effet tous les ans 70’000 tonnes de paraxylène (PX), un liquide inflammable utilisé dans la production de films et de tissus en polyester, pouvant entraîner des irritations de la peau, des yeux, du nez et de la gorge et même, à des taux d’exposition très élevés, la mort.

Heureusement, la tempête n’a entraîné aucun dégât sur l’usine elle-même, et la digue a rapidement été réparée. Mais les habitants de Dalian ont senti que cela n’était pas passé loin.

Des appels à manifester ont donc commencé à émerger sur Weibo, (le Twitter chinois), que les autorités ont rapidement essayé de désamorcer, en promettant d’« évaluer avec attention les problèmes de sécurité de l’usine, et de prendre en compte les appels du public », rapportait le South China Morning Post jeudi dernier.

Écologie : un désastre quotidien

Mais ces belles paroles n’ont pas suffit. Est-ce à cause d’un ras-le-bol général des catastrophes environnementales ? Dalian n’est pas loin du Japon, et l’accident nucléaire de Fukushima est encore dans les mémoires. La ville avait en outre été touchée il y a un an par une marée noire, provoquée par l’explosion de deux oléoducs.

Dans les médias chinois, les nouvelles de catastrophes écologiques sont presque quotidiennes. En ce moment même, le golf de Bohai est d’ailleurs touché par une marée noire d’une ampleur inquiétante, dont l’existence avait été cachée au public pendant près d’un mois, provoquant la colère de nombreux Chinois.

« Nous voulons un environnement sain »

Dimanche matin, 12’000 personnes se sont donc retrouvées dans les rues de la ville, en dépit de la censure des appels à manifester qui s’étaient multipliés sur Weibo. « Nous voulons survivre, nous voulons un environnement sain, rendez nous notre Dalian », ou encore, « PX, hors de Dalian », pouvait-on lire sur les banderoles et les T-shirts que les manifestants avaient préparés pour l’occasion.

De nombreuses photos de cet impressionnant rassemblement ont immédiatement circulé les réseaux sociaux, Weibo en tête, que les censeurs ont été incapables de censurer entièrement.

Selon David Gao, un étudiant local interrogé par le Guardian, la manifestation était si grande qu’elle débordait largement de l’immense place ou se trouvent les principaux bâtiments gouvernementaux. Voici quelques-unes des photos qui ont circulé sur Internet.

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Sans doute effrayées par l’ampleur de la mobilisation, les autorités ont annoncé l’arrêt immédiat de l’usine, en attendant d’organiser son déplacement, ont rapportés les médias gouvernementaux.

Après le précédent de Xiamen, ou des manifestants avaient obtenu le déplacement d’une usine en 2007, c’est donc une nouvelle victoire de l’opinion publique sur un modèle de développement plaçant la croissance économique avant le bien être des habitants.

Cependant, les habitants de Dalian ne devraient pas crier victoire trop vite, car comme le rappelle le South China Morning Post, la zone industrielle ou se trouve l’usine Fujia, à l’est de la ville, compte des dizaines d’autres usines pétrochimiques qui représentent également un danger pour l’environnement.

Voir une large sélection de photos de la manifestations, sur le compte Google+ du bloggeur chinois Bei Feng.

Benjamin Gauducheau – Aujourd’hui la Chine, 15 août 2011.

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Le triomphe de la liberté

 

J’ai profité de ce texte pour travailler au mieux la féminisation des écrits. Je pense que c’est un point important sur lequel il faut se pencher, on oublie bien trop souvent que nous sommes conditionnées également par la structure de notre langue, par son vocabulaire et par ses règles de grammaire. Si certaines choses restent obscures, il est certains points qu’il est facile de notifier et le plus énorme me semble être celui de la règle grammaticale attribuant la supériorité au genre masculin. Rien de nouveau donc, simplement une insistance sur cette façon d’écrire que je ne retrouve que peu. La supériorité du genre masculin sur le féminin n’est pas un hasard issu du fait qu’il « fallait bien en choisir un », mais a des raisons historiques et sociales.

La question c’est : comment arriver à dépasser ça ?

J’ai vu et réfléchi à quelques solutions. La première – la plus utilisée – consiste à écrire toutes les possibilités séparées par un point ou un tiret. Par exemple, la combinaison de « tous » et « toutes » donne « tou.s.tes » et même « tou.s.te.tes » si on veut y inclure l’individualité de chaque personne à qui on s’adresse. Autrement dit, rien de bien pratique ni de très esthétique, quant à le prononcer à l’oral…

J’ai remarqué une idée intéressante qui consistait à « fusionner » les mots pour que chacun d’entre eux se retrouve dans le mot final. Pour reprendre l’exemple ci-dessus, le résultat serait donc tout simplement « toutes » qui contient effectivement « tous », « toute », et « toutes ». Ou encore pour parler de quelqu’un dont on ignore le sexe, utiliser le pronom « ille » au lieu de « il » qui est systématiquement utilisé quand on abstrait une identité, alors que ça pourrait tout aussi bien être « elle ».

Bref, reste les mots moins évidents à fusionner, comme « amoureux » et « amoureuses ». On peut mettre « amoureuxes » mais… c’est moche, non ? Enfin voilà l’idée que j’ai essayé d’appliquer à ce texte de ma composition, ce qui m’a permis de me rendre compte une nouvelle fois que quand les automatismes sont bien ancrés, il est très difficile d’y revenir.

La question que je me pose maintenant, et à laquelle je n’ai, honnêtement, que peu réfléchi, est de savoir si l’on peut revenir à la notion même de « genre ». Est-il réellement nécessaire d’instaurer une séparation linguistique en fonction du sexe ou du genre ? Autrement dit, y a-t-il réellement besoin d’utiliser la méthode appliquée ici ou suffit-il de laisser les gens accorder leurs mots comme ils ont envie de le faire sur le moment (et comme on avait coutume de le faire jusqu’à cette fameuse règle), sachant que cela pourrait être une source majeure d’incompréhension dans certains cas ?

Je vous laisse avec ces questions et bisous à toutes, donc !

 

« Voilà une belle victoire, mes amies ! »

Nous sommes au milieu d’une clairière inondée par le Soleil, parcourue par un vent qui, serpentant entre les herbes, nous fait grâce d’une fraîche brise dont notre peau se rassasie. Les animaux qui étaient jusqu’ici terrés dans ce qui leur restait d’à peu près vivable commencent à sortir de leurs limites devenues habituelles, ils se regardent, incrédules, n’arrivant pas à croire ce qui vient d’arriver. Leurs regards mêlent joie éternelle et consternation infinie. Nous sourions toutes ensemble en regardant le lointain, l’on y aperçoit ce qui est le dernier outrage et aussi le premier hommage à une planète trop longtemps oubliée. Une épaisse colonne de fumée se dégage, s’élevant au-dessus d’immenses flammes qui consument paisiblement les dernières villes.

Aujourd’hui, nous, les derniers êtres humains, avons enfin conquis notre liberté.

Le verbe dans une main, le fusil dans l’autre, nous sommes montées avec joie et effroi à l’assaut de la réputée imprenable forteresse de la mort. Nos combats furent sanglants et magnifiques, et beaucoup d’entre nous sont mortes dignement. Parfois, découragées, nous cherchions un abri où nous pouvions être un minimum à l’abri des projectiles ennemis, hélas bien souvent le confort y était tel que certaines, beaucoup, n’en revenaient jamais. Et d’autres fois, touchées par l’infamie, nous lâchions malencontreusement notre verbe ou notre fusil, ou même les deux ! – et nous errions malencontreusement au milieu de la bataille, nous trompant d’ennemies ou de direction. Et quand nous retrouvions verbe et fusil, nous devenions alors si beaulles que les ennemies en devenaient foulles et se mettaient à faire les pires choses, aussi bien pour nous que pour elleux.

« Vous avez créé la haine qui vous tue maintenant ! » leur disait-on, et elleux répondaient sans honte : « Vous avez tort, vous nous avez choisis pour porter vos voix et vous dites maintenant que nous mentons. Donc, les menteurs, c’est vous ! Nous usons de la force pour vous forcer à disposer du temps qui vous sera naturellement nécessaire afin de comprendre la nécessité absolue de nos décisons. »

Les ennemies semblèrent prendre le dessus sur le combat pendant longtemps. Trop, beaucoup trop d’entre nous avaient perdu leur verbe, et beaucoup encore avaient perdu leur fusil. Trop d’âmes esseulées pleuraient seules ou allaient affronter l’ennemie avec trop de témérité.

Et quand les ennemies dirent en plusieurs endroits : « Voyez, je ne vous veux pas de mal puisque je ne vous tue pas jusqu’au dernier. J’ai compris vos messages et je suis disposé à en tenir compte. Il n’y a plus d’inquiétude à avoir désormais », tousses ceulles qui avaient perdu leur verbe et leur fusil furent soulagées et sourirent de leur victoire, puis rentrèrent chez eulles.

Mais d’autres comprenaient qu’il n’était question ici que de manipulation stratégique et cherchèrent les autres voies par lesquelles l’ennemie pouvait s’engouffrer. Hélas, illes furent trop peu nombreuses et malgré quelques épiques batailles, les ennemies prirent le dessus pour ce qui s’annonçait être l’éternité.

Mais tousses ceulles qui n’avaient perdu ni fusil ni verbe firent émerger un univers entier sous celui des ennemies et organisèrent la riposte. Ils fabriquèrent des années durant des verbes et des fusils qu’illes répandaient à la surface de l’Empire de toutes les façons qu’illes estimaient nécessaires. Jusqu’au point de rupture, quand les ennemies ne purent plus museler, par le meurtre ou la noyade sociale, les mécontentes du monde entier, quand illes ne purent plus mentir scandaleusement, ils durent attaquer férocement. Et nous fûmes gaies et furieuses dans la réponse que nous lui avons apportée.

Des années durant nous avons usé de nos rages et de notre amour pour mettre à terre l’ignominie capitaliste, la pourriture chrétienne, l’infernal rationalisme et la maniaquerie idéaliste.

Voilà qui est chose faite.

Alors je me retourne en cherchant des yeux les ailes étincelantes de mes amours et je leur dis :

« Je vous ai aimées, je vous aime, et maintenant que vous êtes libres, vous n’en êtes que plus beaulles et je ne vous en aime que mieux. »

11 août 2011.

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Agression fasciste à Clermont-Ferrand

Dans la nuit du samedi 7 août, un camarade de libertat Auvergne a été agressé par deux fascistes. Alors qu’il rentrait chez lui après une soirée avec des amis il fut pris pour cible par des militants d’extrême droite portant des casques de moto pour masquer leurs visages et sans doute se protéger d’éventuels coups.
Les fachos sont tombés sur notre camarade à proximité de son domicile, en effet ils lui ont sauté dessus alors qu’il empruntait les escaliers pour rejoindre sa rue. Les fascistes comme d’habitude très courageux, l’ont pris  à partie alors qu’il était seul, dans une rue déserte, passablement éméché et à une heure tardive de la nuit. Il lui ont porté des coups au visage. Cette agression lâche s’est soldée par des menaces de mort sur notre camarade qui s’est entendu gueuler « tu es communiste on va te tuer » pendant que les fachos tentaient de le balancer du haut des escaliers.
Par chance il s’en est sorti indemne. Cependant il a pu relever la présence de croix gammées taguées dans son quartier à proximité du lieu de l’agression.
Le but des nervis d’extrême droite n’était pas de blesser mais bien d’intimider, de créer un état de peur et donc de se réapproprier les rues de façon physique.
Rappelons aux fachos que Clermont est une terre antifasciste bercée par la culture de la résistance et qu’ici les idées réactionnaires n’ont pas le droit de cité. Bien sûr le terreau pour la peste brune existe ici aussi, il est la conséquence de la crise économique et d’une propagande ultra réactionnaire déversée à longueur de temps par le gouvernement de Paris.
Mais il est important que l’extrême droite sache qu’en Occitanie elle n’est pas chez elle, et que les militants révolutionnaires (anarchistes, communistes, Occitanistes…) ne se laisseront pas intimider et qu’il est hors de question d’abandonner nos rues à la vermine.

Dès lors nous appelons au regroupement des forces antifascistes à Clermont-Ferrand pour créer un réseau de vigilance capable d’analyser les poussées de l’extrême droite et d’agir.

Contact

En effet c’est maintenant qu’il faut se montrer déterminé car si nous laissons se développer des mouvements comme les identitaires ou même si nous tolérons la présence de militants fascistes connus la situation risque de vite pourir.
Aujourd’hui les intimidations, les coups et les menaces, demain les ratonnades, les viols et les meurtres. Il ne tient qu’à nous de rompre ce cercle vicieux, de nous organiser et de lutter par tous les moyens contre la peste brune.
Le fascisme c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève !!

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[Haute-Loire] Tags antifa

Sainte-Florine et Brassac-les-Mines : trois plaintes après une série de tags

Triste constat que celui établi, dimanche en tout début de matinée, par certains habitants des communes de Brassac-les-Mines (Puy-de-Dôme) et de Sainte-Florine, deux communes limitrophes du bassin minier. Dans le courant de la nuit de samedi à dimanche, un ou plusieurs individus se sont livrés à des actes de vandalisme dans les deux villages. Ils ont apposé de nombreux tags sur des murs, des panneaux de signalisation, du mobilier urbain, des plaques de noms de rues ainsi que sur des véhicules en stationnement. Ces tags contenaient des propos « anti-fascistes ». Les gendarmes ont reçu trois plaintes, dont deux émanant des municipalités de Sainte-Florine et de Brassac pour les dégradations touchant au domaine public.

Leur presse (Le Progrès.fr), 12 août 2011.

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Notre-Dame-des-Landes : six gardés à vue

Six opposants au projet de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes ont été interpellés ce jeudi matin dans la commune de Grandchamp-des-Fontaines par la gendarmerie, et placés en garde à vue pour des faits de dégradations en réunion et d’occupation d’une maison ne leur appartenant pas.

Un dispositif important a été mis en place pour procéder aux interpellations, mais la trentaine de gendarmes présents sur les lieux n’a pas empêché les opposants à se barricader dans la maison. D’autres se sont enfuis. Tous ont finalement pu être interpellés et placés en garde à vue assez rapidement.

Leur presse (Ouest-France.fr), 12 août 2011.

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