[Sud-Algérien] « La wilaya, la Tanmira, In Salah hia Dahia »

In Salah. Des gerboises atomiques au gaz de schiste
Quand les anciens « cobayes » veulent un statut de citoyens

« In Salah, sorrate Al Djazaïr (In Salah, nombril et cordon ombilical de l’Algérie). » Mohamed Didi, 45 ans, cultive avec amour les sept hectares qui lui sont octroyés à Barqa Sahel, la sebkha située au sud d’In Salah.

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Des cultures maraîchères, céréalières, des oliviers, trois cents palmiers Aggaz, espèce endémique, fierté de la région, tout lui réussit en ces contrées qui furent autrefois partie intégrante de cette mer intérieure aujourd’hui disparue comme le furent d’ailleurs les forêts de chênes et de pins entourant In Salah (il y a plusieurs millions d’années) et dont il ne subsiste aujourd’hui que des amas de bois pétrifié à In Ghar. Anxieux, Didi implore Dieu et Ses Saints : « Je suis en première ligne en cas de contamination (de la nappe). »

Il est à 18 kilomètres des puits-test de gaz de schiste forés à Gour Mahmoud, dans ce bassin de l’Ahnet tout proche. « Pourvu que cette malédiction (gaz de schiste) ne pollue pas les hommes et la nappe. Regardez, dit-il en exhumant un conduit goutte-à-goutte de sous le sable, je n’ai même pas besoin de pompe, l’eau jaillit d’elle-même. À 2 m de profondeur de l’eau salée, à 11 m de l’eau douce en débit faible et à 38 m de l’eau à volonté. » Sous les pieds de Didi, l’Albien, la plus grande réserve d’eau douce au monde avec ses 50’000 milliards de mètres cubes.

Gour Mahmoud : à 35 km au sud d’In Salah. Mardi 20 janvier. Au point kilométrique de cette nationale 1 débaptisée Route de l’unité africaine, une piste quelconque bifurque vers les fameux puits au trésor enfermé dans le schiste de la roche mère. Rien ne présage l’existence des forages décriés, si ce n’est la valse des camions-citernes transportant de l’eau ou ces semi-remorques Mercedes acheminant du matériel et  des produits de forage importés d’Italie et fonçant vers les puits dans un nuage de poussière.

Des panneaux anodins, montés sur de vulgaires madriers, indiquent sommairement la direction, et par abréviations, les noms et numéros de districts comme pour AHT 1 et 2 (puits Ahnet) ou GMD (pour Gour Mahmoud). Un camionneur, employé d’une filiale de Schlumberger, la multinationale américaine des services pétroliers (spécialisée entre autres dans la fracturation hydraulique),  nous dépose non loin des forages.

Dans sa remorque, quelque 30 tonnes de ciment et des fûts de produits chimiques. Le site reçoit quelque 20 chargements du genre par semaine. En ville, les caravanes de semi-remorques qui y transitent,  acheminant des containers de matériels, alimentent les supputations et la rumeur. Ici et là, on ne parle que de ces « additifs » dangereux pour la nappe, de ces produits chimiques que Schlumberger, Haliburton, Total, Partex … et autres grandes compagnies useraient durant la phase de la fracturation hydraulique. Sur site, un premier puits test est déjà réalisé.

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La tête de puits à haute pression, le séparateur de boue-gaz et la torche allumée le confirment aisément. Un container et des caissons portant la marque Schlumberger et la mention « produits dangereux » trônent non loin des bourbiers, les bassins de décantation, recueillant les eaux de forage. Vides ou presque. À quelques centaines de mètres de là, le second puits est en cours de réalisation. « Vous n’avez pas d’autorisation, vous ne devez pas être ici », s’emporte un  agent de sécurité. Les journalistes sont persona non grata. La plateforme de forage de l’ENTP (filiale de Sonatrach spécialisée dans les travaux de forage) est installée.

À pied d’œuvre. Les militaires qui couvent le site observent de leurs roulottes, presque indifférents, le remue-ménage. Les responsables du chantier exigent eux aussi un sauf-conduit express avant toute déclaration à la presse. Le forage est encore dans sa phase verticale, précise néanmoins un technicien de l’ENTP, et la foreuse a déjà traversé la première nappe albienne (le complexe terminal situé à 400 m de profondeur) et flirte avec le continental intercalaire, la seconde nappe enfouie à 2000 m de profondeur…

« Après, ça sera le drain  horizontal », explique-t-il. « Il n’y a vraiment aucun risque sur l’aquifère, ajoute-t-il comme pour conjurer la rumeur. Et contrairement à ce qui se dit, les forages horizontaux n’atteignent pas une quinzaine de kilomètres mais à peine 900 m ; ils n’atteindront pas la ville et les produits utilisés durant les fracs ne causent ni la stérilité ni ne provoquent des avortements (…). » Autre prêche dans le désert ?

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« #Insalah Justice expéditive. L’homme attaché au pylône électrique serait charlatan ou il aurait entravé la manif. » (Twitter, 4 février 2015)

Le « Sud » à l’assaut de l’État « pompeur »

Samedi 27 décembre. À la tête d’une délégation officielle, Youcef Yousfi, le ministre de l’Énergie, allume la première torche de gaz de schiste dans le bassin de l’Ahnet Gourara. Un petit pas pour l’homme et son État « pompeur », un affront pour le « peuple » d’In Salah.

Le cortège de 4×4 fumés, payés par l’argent du gaz et du pétrole, ne s’arrêtera pas en ville. Un aller-retour simple : aéroport Krim Belkacem/forage de Gour Mahmoud.

Sahat Essoumoud. Il est 20h passées ce mercredi 21 janvier, et la « place de la Résistance », baptisée ainsi par les manifestants antigaz de schiste, est en ébullition. un climat de pré-émeute plombe les lieux et l’ambiance. « Tassiid, tassiid » (escalade, escalade), clament les dizaines de protestataires campant depuis vingt et un jours à même l’esplanade de la daïra d’In Salah. Abdelmalek Sellal, le Premier ministre, venait tout juste de faire son speech à la télé, annonçant la poursuite des forages exploratoires « dans l’Ahnet », pulvérisant les attentes des populations du Sud quant à un renoncement officiel et définitif à l’aventure du non-conventionnel.

De la désillusion, de l’abattement. De la colère. La placette change de physionomie et le bivouac – une dizaine de tentes dont une expressément réservée à alimenter la blogosphère et les réseaux sociaux – perd de son ambiance bon enfant. Les mots de Sellal ont fait des fracs dans le bloc des « 22 » délégués du Collectif de la société civile d’In Salah, créant un véritable le schisme entre pro et anti-radicalisation du mouvement de protestation.

Le conclave de ce collectif hétéroclite (médecins, enseignants, pétroliers, étudiants, ingénieurs, techniciens, chômeurs, etc.), le météorite ayant carbonisé la vieille garde et les « notabilités » de la région, s’est achevé en queue de poisson. Le lendemain, une nouvelle manifestation, regroupant plusieurs centaines de marcheurs, sillonne le semblant de ville, paralysée depuis plus de trois semaines. Les commerces, les administrations et services publics (exceptés Sonelgaz, hôpital…) ont fermé depuis le début du mois. Par solidarité, par peur et contrainte. Le distributeur de billets de la poste est mis en fonction de temps à autre.

Autrement, c’est à la poste de Fougarat Zoua, à 50 km au nord-est d’In Salah, que certains se déplacent pour retirer de l’argent. Les renforts de police, huit charters remplis de CRS arrivés à In Salah, sont casés dans les nouveaux édifices publics non encore inaugurés. À la nouvelle maison de jeunes, à la station SNVI et autres. « Samidoun, samidoun », « La, la li l’ghaz sakhri, la », « Wihda, wihda watania » (unité nationale), scandent les manifestants escortés par les Patrol de la police.

Après un week-end d’incertitude, de déchirement au sein du groupe de dirigeants du mouvement, de tractations non concluantes menées par l’intermédiaire du chef de daïra et du wali de Tamanrasset, arrivé à In Salah en début de semaine, la mobilisation reprend ses droits. Sans avoir perdu une once de son pacifisme resté un intact. Admirateur de la Grande âme, le Mahatma Gandhi, Mohamed Djouan, président de l’association Shems (pro-développement durable et énergie renouvelable), se dit convaincu que seule la lutte non-violente, « l’ahimsa », a droit de cité à Sahat Essoumoud.

Shems (Sun and power, son pendant web) a défrayé la chronique par sa capacité à mobiliser, elle dont la création, en 2009, coïncidait avec le méga projet allemand Desertec (400 milliards d’euros destinés à fournir l’Europe en électricité à partir de plateformes solaires et éoliennes) et dont la région d’In Salah devrait être un des pivots pour plus de 350 sociétés spécialisées.

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Makach Li Radi / لا للغاز الصخري بعين صالح / DesertBoys (New 2015 !!) | VOIR LA VIDÉO

Raisins de la colère

Dimanche [8 février]. Après la manif’ de « remobilisation » et autour de l’auberge de jeunes à l’architecture recherchée, et dominant la place de la daïra, les figures du mouvement partent en interminables palabres ou donnent des interviews aux nombreux médias nationaux et étrangers peuplant Meidan Echaref (place de la Dignité). Les Abdelkader Bouhafs, Mohamed Azzaoui, Khadir Maghili, Chaouidi Abderrahmane (et autres pétroliers, cadres à  Sonatrach), Mohamed Djouan, Dr Azzi…, les Hassina Zegzag, Fatiha Touni, figures féminines de la protesta … etc. émergent des foules d’hommes et de femmes de tous âges, enfants déscolarisés, jeunes et vieux en sit-in permanent depuis plus de trois semaines.

Sur des tapis déroulés à même le trottoir du bâtiment officiel livré par ses fonctionnaires et  tagué de banderoles. « La wilaya, la Tanmira, In Salah hia Dahia (Nous ne voulons ni le statut de wilaya, ni développement parce qu’In Salah en sera la victime). » Une citerne d’eau alimente une tente de brics et de brocs, la cuisine de campagne. En face, sur la petite Gara servant de placette, d’autres tentes, une dizaine, et des petits groupes de jeunes et vieux issus du chef-lieu ou venus des communes, localités et wilaya alentours : d’Adrar, Ouargla, Igosten, Fougart Zoua, Fougart El Arab, In Ghar…, se relayant jour et nuit.

« Nous avons été mordus une fois, il n’en sera pas question d’une deuxième. » Abdelkrim Ba Aâllal, membre du « groupe des 22 » délégués de la société civile fait référence au captage et la réinjection du CO² effectué en opération pilote par la joint-venture « In Salah Gaz ».

« Début 2000, raconte-t-il, des experts de la compagnie In Salah Gaz (BP, Sonatrach, Statoil) nous annonçaient qu’ils allaient faire du stockage de monoxyde de carbone dans le sous-sol (à Khechba, Tigantour), prétendant que la compagnie avait tous les moyens, la technologie,  l’imagerie satellite, la 3D, la 4D. En dépit des mises en garde des experts algériens quant au risque de pollution de l’aquifère, la compagnie persistait qu’il n’y avait aucun risque. Nous, on s’est dit qu’il s’agit d’abord de Sonatrach, entreprise nationale, qui maîtrise la technologie et qui plus est a un partenaire étranger qui a de l’expérience. Après dix ans, on apprend qu’il y avait une fuite  importante de CO2 et que le réservoir n’était pas aussi isolé et étanche que prétendu. »

Outre un soulèvement progressif des terrains (une surrection de 5 mm/an, atteignant un cumul de 10 à 20 mm, sur une zone de 4×5 km légèrement excentrée par rapport aux puits d’injection), une fuite a été constatée le long d’un puits et a fait l’objet de mesures correctives, notait un rapport d’étude (mai 2013) de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), institut français. Les mouvements de la surface du sol ont été mis en évidence par surveillance satellitaire, confirmés par modélisation.

Le réservoir d’injection s’étend sur 20×8 km et se trouve à 1880 m de profondeur. Il est équipé de 5 puits de production de gaz naturel et de 3 puits d’injection de CO² au débit de 0,8 -1,2 Mt/an pour une surpression de 10 MPa. La masse totale injectée depuis 2004 est de 3 Mt. « Il est probable, précise le rapport, qu’avant cette montée progressive des terrains, une baisse ait eu lieu dans les années précédentes du fait de l’extraction de gaz, mais nous ne disposons pas d’information sur ce point. Il est également fort probable que ces effets soient sans gravité, car progressifs et répartis sur une grande surface. »

Essais Gerboises, expérimentation gaz de schiste

Mohamed Bourezeg, ancien « pétrolier » à la retraite, ne compte plus les atteintes à l’environnement et à « l’homme d’In Salah » par cette industrie gazière cinquantenaire et ce depuis le « premier puits de gaz foré à In Salah à la fin des années 1950 ». À Hassi Moumen, à 35 km au nord, dans le nouveau champ gazier, ce fut l’autre alerte écologique, l’autre précédent, l’énième en ces terres d’expérimentation et « d’opérations pilote » pour les multinationales.

Sonatrach et ses partenaires auraient procédé à la réinjection de l’eau extraite, par déshydrations, à partir du gaz humide, contaminée par des produits chimiques, dans un réservoir  de 1400 m de profondeur. Contaminer la nappe signifie extermination de la population, rappelle Bourezeg.

« Toutes proportions gardées, cette histoire de gaz de schiste s’inscrit dans la même lignée des bombes atomiques françaises (lesdits essais Gerboises, ndlr), à  Regganne (à 250 km à l’ouest) et In Ekker (au sud). Les déchets nucléaires sont à ce jour abandonnés en pleine nature et les séquelles des explosions  se font encore sentir », rappelle-t-il non sans ironie. « Sauf qu’hier c’était le colonisateur et  aujourd’hui c’est l’État qui veut se remplir les poches au risque de nous exterminer. » Point zéro. Reganne. À 260 km à l’ouest d’In Salah. 13 février 1960, 7h40. À Houmoudia, à 60 km au sud de Reggane, la première bombe atomique française déchire le ciel et les entrailles du Tanzrouft.

Suspendus à une tour de 100 mètres de hauteur, 70 kilotonnes de la bombe au plutonium (4 fois la bombe d’Hiroshima)  irradient — pour 24’000 ans — ces portions du vieux monde. « Les toits des onze grands ksour se sont soulevés et les vétérans racontent que Reggane ressemblait, ce jour-là, à une bouteille tellement la pression et le souffle étaient insupportables », relate Hamel Amar, président de l’association locale 13 Février 60 des victimes des explosions nucléaires. SNP, un sans-nom-patronymique, son père était parmi les « employés » indigènes, cobayes de première, de la « 12e compagnie » qui a installé ses quartiers à Reggane.

Dans l’hôpital de la ville, le Dr Oussidhoum Mustapha, 25 ans de médecine interne, « chouchou » de la population, observe mieux que quiconque les effets des explosions atomiques. « Même si à ce jour, on a pas établi un lien direct, car aucune étude sérieuse sur ceux-ci n’a été initié par les pouvoirs publics. Vous n’avez qu’à consulter le fichier de la commune et vous serez édifié par le nombre d’handicapés physiques et mentaux », indique-t-il. Nombre de maladies,  comme le cancer, restent sous-diagnostiquées pour défaut de moyens. Ironie de l’histoire : l’hôpital ne dispose ni de scanner ni des spécialistes permettant ce diagnostic.

Leur presse (Mohand Aziri, ElWatan.com, 9 février 2015)

 

Mohamed Djouan. Président de l’association Shems
« Nous continuerons jusqu’à ce que notre cause soit entendue »

Comment ce mouvement de protestation a pris forme ? Est-ce spontané ou organisé ?

Je dirais qu’il était presque naturel, spontané. Les habitants d’In Salah étaient choqués par la manière avec laquelle le ministre de l’Énergie, et par-delà le gouvernement, a inauguré fin décembre le premier site d’exploration de gaz de schiste. Aucune considération. C’était un choc qui a fait réagir de suite les habitants d’In Salah, qui manifestent à ce jour de manière pacifique.

Beaucoup pensent et disent que les gens d’In Salah ont dormi toutes ces années et se réveillent maintenant. Non ! Nous avons toujours attiré l’attention des pouvoirs publics sur de nombreuses menaces écologiques et environnementales qui pèsent sur la santé publique. Je fais référence notamment aux émissions de monoxyde de carbone qui proviennent des puits de gaz. Emportées par les vents, et In Salah est connue pour son couloir de vent de sables, ces émissions se retrouvent forcément en zone urbaine.

Je rappelle aussi l’échec des opérations pilotes de réinjection dans le sous-sol de quantités considérables de CO² et la fuite qui a eu lieu et d’eau polluée utilisée dans les forages à Hassi Moumen, notamment, à 35 km au nord. Aucun des ministères, agences et autorités que nous avons interpellés n’a daigné répondre. Et là, brusquement, on sort cette histoire de gaz de schiste.

Le choc était pour nous double. Notre revendication était d’abord l’arrêt de l’exploration, le nettoyage et sécurisation des sites et l’ouverture d’un dialogue national. Ces richesses appartiennent à tous les Algériens et tous ont un avis à donner. Certains disent la « main étrangère » : y a-t-il un drapeau autre que celui de l’Algérie qui flotte ici ? Un vrai patriote n’accuse pas les autres de traîtrise, au contraire il voit des patriotes partout. Les gens d’In Salah sont autant si non davantage patriotes que les autres.

En matière de patriotisme, de renoncement à nos droits, de don de soi, on n’a pas de leçon à recevoir. Dans nos revendications, on n’a même pas intégré les aspects liés au développement. Pour vous dire que ce qui nous anime n’est rien d’autre que le souci d’éviter au pays des catastrophes écologiques qui peuvent affecter tous les Algériens.

Le président Bouteflika et son Premier ministre ont affirmé que l’exploitation du gaz de schiste n’est pas à l’ordre du jour du gouvernement, vous n’en êtes pas convaincu ?

Dans ce cas, pourquoi persiste-t-on à forer ? Pourquoi maintenir les forages en cours ? Pourquoi vouloir pousser la population à adopter une attitude négative ? La masse de gens a été très affectée par les propos de Sellal. Notre confiance en l’État est totale et nous continuerons nos actions pacifiques de protestation jusqu’à ce que notre cause soit entendue. Les politiques doivent savoir comment s’adresser à leur peuple. Nous sommes au XXIe siècle, en 2015.

De ce fait ils ne doivent plus traiter les gens comme s’ils étaient au Moyen Âge. Élevez le niveau, SVP ! Celui qui se sait incapable de s’adresser correctement aux Algériens qu’il cède la place. Que les politiques séniles, qui déblatèrent, se cherchent une place dans un musée de cire plutôt que de faire dans la provocation. Nous sommes là. Nous sommes des Algériens. Des Algériens qui ne revendiquent que leur droit. Le cas contraire, s’ils nous considèrent comme des sans-statuts, des sans-grade qu’ils nous le disent une bonne fois pour toutes.

Leur presse (Mohand Aziri, ElWatan.com, 9 février 2015)

 

In Salah : La mobilisation anti-gaz de schiste reprend du souffle

L’entêtement des pouvoirs publics à poursuivre coûte que coûte les forages des puits-pilotes de gaz de schiste ne fait que consolider la détermination des citoyens d’In Salah à maintenir la mobilisation jusqu’au renoncement, du moins temporairement, à l’exploitation de ce gaz non-conventionnel en Algérie.

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Au lendemain de la nouvelle sortie médiatique du PDG par intérim de Sonatrach, Saïd Sahnoune, qui a réitéré la décision de la compagnie nationale de poursuivre les forages du gaz de schiste dans le bassin d’Ahnet, des citoyens d’In Salah, contactés par nos soins, sont unanimes à qualifier d’“irresponsables” les propos de Saïd Sahnoune qui, selon eux, pousse “au pourrissement” au lieu de “prendre en compte les revendications légitimes des citoyens qui se soucient de l’avenir de tout le pays et des générations futures”.

Sur le terrain, la mobilisation citoyenne a été au rendez-vous ce lundi 9 février 2015 à In Salah. Outre le sit-in permanent observé depuis le 1er janvier dernier sur l’esplanade du siège de la daïra, plusieurs centaines de personnes, notamment des élèves et des étudiants, ont battu le pavé à travers les artères principales de la ville pour réitérer, eux aussi, leur “unique revendication” qui consiste en l’“arrêt des forages” et l’“annonce publique par le gouvernement d’un moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste à travers tout le pays”, a-t-on appris de sources concordantes.

Une contestation portée aussi par les femmes

Selon nos sources, en début d’après-midi, plusieurs véhicules ont été mobilisés pour transporter des manifestants au bassin d’Ahnet, à une trentaine de kilomètres de la ville, où ils devraient organiser un rassemblement pour “contraindre les exploitants à mettre à l’arrêt les appareils de forage”. Quoique des actions similaires avaient eu lieu la semaine dernière, la nouveauté cette fois c’est “la présence de femmes parmi les citoyens qui ont fait le déplacement”. “Une dizaine de fourgons ont été remplis de femmes avant de prendre la direction de Gor Mahmoud (lieu des forages) où elles manifestent, à côté de leurs frères actuellement”, soulignent nos sources.

Leur presse (Yacine Omar, Algerie-Focus.com, 9 février 2015)

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