[Dieu existe-t-il ?] Miracle à Notre-Dame : la balle a trouvé la cervelle

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Dominique Venner, suicide d’un théoricien radical de l’extrême droite

(…) Dominique Venner s’est suicidé ce mardi 21 mai devant l’autel de la cathédrale Notre-Dame de Paris en se tirant une balle dans la bouche. Marine Le Pen lui a immédiatement rendu hommage. Inconnu du grand public, Venner était un théoricien radical et un activiste violent.

Dans un billet daté du même jour, publié sur son site personnel, Dominique Venner dénonçait le projet de loi mariage pour tous, contre lequel il se battait depuis plusieurs semaines. Faisant allusion à la manifestation des anti-mariage pour tous prévue dimanche 26 mai, il prévenait qu’”il ne suffira pas d’organiser de gentilles manifestations de rue pour l’empêcher”.

Avant d’écrire :

“Il faudra certainement des geste [sic] nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes.”

Ce geste n’a rien d’étonnant rétrospectivement. De Yukio Mishima à Drieu La Rochelle, Venner a toujours fait preuve d’une fascination morbide pour des écrivains nationalistes qui se sont donnés la mort.

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Un redoutable activiste

Né le 16 avril 1935 et marqué par l’influence d’un père architecte qui fut membre du Parti populaire français, durant l’Occupation, Dominique Venner s’est engagé très jeune dans l’armée française. Volontaire durant la guerre d’Algérie, il participera au conflit dans une unité de para.

Dans les années 50, Venner portera bien son nom. Au cours d’une permission durant l’été 1955, il prend contact avec Jeune Nation, un groupuscule d’extrême droite radicale fondé par les frères Sidos.  Quelques mois plus tard, il se retrouve à la tête du mouvement qui ne compte alors qu’une centaine de membres.

Après avoir quitté l’armée en octobre 1956, Venner passe à l’activisme violent.  Au moment de l’intervention soviétique en Hongrie, Venner détourne une manifestation qui se déroule sur les Champs-Elysées avec des militants de Jeune Nation pour l’orienter vers le siège du Parti communiste qui est envahi et mis à sac en partie. Un an plus tard, c’est l’ambassade américaine qu’il prendra pour cible.

Les deux principaux animateurs de Jeune Nation échouent en prison pour avoir soutenu le putsch des généraux d’Alger, en 1961. Proche de l’OAS, Venner est incarcéré dès 1961, Pierre Sidos l’année suivante.

Après 18 mois de prison, Dominique Venner se lance dans la rédaction de deux textes : Pour une critique positive et Qu’est-ce que le nationalisme ? qui vont faire de lui une référence dans les milieux intellectuels d’extrême droite durant une décennie. “Pour commencer, il faut créer les conditions d’une action nouvelle, populaire et résolument légale”, écrivait Venner.

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Théoricien de l’extrême droite

Après la dissolution de Jeune Nation en 1958, Venner et ses proches se sont abrités derrière un syndicat étudiant : La fédération des étudiants nationalistes (FEN) qui sert de paravent légal.

Après sa sortie de prison, Venner lance la revue Europe-Action, secondé par Alain de Benoist. Il réoriente alors la FEN selon ses propres vues. “Les textes dont il est l’auteur ou l’inspirateur principal réactualisent de fond en comble la théorie et la stratégie d’un nationalisme révolutionnaire qui tourne la page de l’époque coloniale et s’élargit à l’Europe (…) Éthique de l’honneur et du dépassement de soi, célébration des racines et du sang, camps-écoles, feux de solstice toute une culture se met en place dès cette époque”, lit-on dans Les Rats maudits un livre collectif écrit par des militants étudiants d’extrême droite.

C’est la cause d’un divorce, une partie des étudiants de la FEN décident de rompre avec Venner pour fonder Occident avec Pierre Sidos. “Alors que j’étais en prison, Dominique Venner, avait mis la main sur la FEN et avait complètement changé l’orientation du mouvement qui ne tenait plus de position nationaliste. Il a défendu une ligne américaniste sous prétexte d’anticommunisme et il avait des positions beaucoup plus racialistes. Il y a donc eu une rupture et des jeunes comme Gérard Longuet, Alain Madelin, Hervé Novelli, Alain Robert et Xavier Raufer, ont choisi de me rejoindre pour créer Occident”, nous racontait récemment Pierre Sidos.

À la tête d’Europe Action, Dominique Venner conclut alors définitivement à l’échec de l’agitation et décide de se consacrer à la bataille des idées. Ses réflexions ouvriront ainsi la voie à ce que l’on appellera La Nouvelle Droite (G.R.E.C.E et Club de l’Horloge).

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Les ambiguïtés de la dédiabolisation

À l’unisson, les dirigeants du Front national ont souhaité rendre hommage à la mémoire de Dominique Venner. (…)

Presse munichoise (David Doucet, LesInrocks.com, 22 mai 2013)

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