[Ministère de l’intérieur, ministère de la terreur] Tirs de chevrotines sur les manifestants de Siliana (3)

La police se retire de Siliana où 200 personnes ont été blessées

Les forces de l’ordre tunisiennes se sont retirées de la ville de Siliana, à 120 km au sud-ouest de Tunis, à l’issue d’une deuxième journée d’affrontements avec des manifestants, selon le ministère de l’Intérieur. Plus de 200 personnes ont été blessées.

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Le service des urgences était visiblement débordé avec 206 blessés soignés, et des proches des victimes s’y étaient rassemblés pour manifester leur colère. Plusieurs blindés de la garde nationale avaient été déployés, selon lui, lors de cette deuxième journée consécutive de grève générale et de violences entre manifestants et forces de l’ordre.

Des milliers de manifestants se sont rassemblés dans la matinée devant les locaux du gouvernorat (préfecture) de Siliana réclamant notamment le départ du gouverneur, a indiqué le secrétaire général du bureau régional de la centrale syndicale à Siliana, Néjib Sebti.

Selon lui, les forces de l’ordre ont procédé à des tirs de sommation et de gaz lacrymogènes avant de « faire usage d’un genre de balle qu’on connaît pas » pour disperser les manifestants. Des affrontements similaires avaient déjà eu lieu la veille et la police avait utilisé des balles en caoutchouc.

Limogeage du gouverneur réclamé

« Les habitants de Siliana les plus touchés par la pauvreté ne se mettront jamais à genoux », a déclaré encore M. Sebti affirmant qu’ils étaient « prêts à mourir pour leurs droits ».

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Les manifestants réclament la libération de quatorze personnes détenues lors de violences survenues en avril 2011, le limogeage du gouverneur régional ainsi que des moyens accrus pour assurer le développement économique de cette région très pauvre, comme la plupart des provinces de l’intérieur de la Tunisie.

Le cabinet du premier ministre a dit regretter « l’utilisation de la violence contre les forces de l’ordre, l’agression des sièges de la souveraineté et la tentative d’endommager les biens publics ».

Leur presse (ATS via Romandie.com, 28 novembre 2012)


(…) des manifestants demandaient la démission des autorités locales, accusées de ne pas avoir distribué les fonds d’aide au développement régional (…)

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Le gouvernement, qui avait dénoncé dans la matinée les violences de mardi contre la police, n’a pas réagi à la recrudescence des affrontements. Il a cependant démenti une rumeur faisant état d’un lien de parenté entre le Premier ministre, Hamadi Jebali, et le gouverneur de Siliana Ahmed Ezzine Mahjoubi, déplorant une « tentative d’inciter les personnes à la violence ». (…)

Leur presse (LeParisien.fr, 28 novembre 2012)


(…) Les forces de l’ordre réagissent contre les manifestants en utilisant des bombes de gaz lacrymogène mais aussi des balles — utilisées pour la première fois en Tunisie — de la société italienne NobelSport (…)

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Leur presse (Nawaat.org, 28 novembre 2012)


Tunisie : deuxième journée de violences à Siliana

Plus de 200 personnes ont été blessées mercredi au deuxième jour de violences entre manifestants et policiers à Siliana, à 120 km au sud-ouest de Tunis, où la situation semblait s’être calmée dans la soirée à la veille d’un nouvel appel à manifester.

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Le principale centrale syndicale de Tunisie, l’UGTT a appelé à de nouvelles manifestations jeudi pour réclamer la démission du gouverneur régional, un programme de développement économique dans cette région très pauvre et la libération de manifestants arrêtés en avril 2011.

Le Premier ministre, Hamadi Jebali, a prévenu les manifestants mercredi soir à la télévision que « ce gouverneur ne partira pas », sa seule réaction aux évènements.

« Si les manifestations (de jeudi) sont pacifiques, la police n’interviendra pas », a de son côté assuré à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khaled Tarrouche, ajoutant qu’en cas d’intervention « le principe est toujours de ne pas faire de morts ».

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Selon lui, les manifestants ont attaqué la préfecture et plusieurs postes de police mercredi, forçant les policiers à réagir. L’UGTT accuse pour sa part les forces de l’ordre d’un recours excessif à la force.

Ces affrontements ont fait, selon des sources hospitalières interrogées par l’AFP, 265 blessées qui souffraient d’impacts de chevrotine de petit calibre, de contusions, de fractures et de coupures.

Dix-neuf personnes ont été éborgnées ou aveuglées par les tirs et ont été transférées à Tunis à la clinique ophtalmologique. Deux journalistes de la chaîne d’information France 24 ont été aussi légèrement blessés.

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Dans la soirée un calme précaire était revenu. L’ensemble des commerces étaient fermés et des barricades formées par des manifestants avec des pneus enflammés barraient de nombreuses rues.

Un groupe de jeunes bloquait par ailleurs la principale route menant à Siliana afin d’empêcher la venue de renforts policiers, alors que les syndicats appellent à de nouvelles manifestations jeudi.

Quelques échauffourées ont encore eu lieu vers 21H30 locale (20H30 GMT).

Les revendications des manifestants de cette ville ne sont pas sans rappeler celles de la révolution de janvier 2011, la misère, le chômage et la dénonciation de l’arbitraire de la police ayant été à l’époque au cœur du soulèvement.

La région de Siliana est très affectée par des difficultés économiques. Selon des statistiques officielles, les investissements y ont baissé de 44,5% et les création d’emplois de 66% sur la période janvier-octobre 2012 par rapport à la même époque de l’année précédente.

Des violences éclatent d’ailleurs régulièrement en Tunisie entre policiers et manifestants excédés par la pauvreté, en particulier dans les provinces de l’Intérieur du pays, très marginalisées.

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« Les habitants de Siliana les plus touchés par la pauvreté ne se mettront jamais à genoux », a déclaré le secrétaire général du bureau régional de l’UGTT, Néjib Sebti, déclarant que les manifestants étaient prêt à « mourir pour leurs droits ».

La direction du syndicat à Tunis a dénoncé dans un communiqué « la répression des manifestations pacifiques » et quelque 200 personnes ont également manifesté à Tunis en soutien aux habitants de Siliana à l’appel de la centrale. (…)

La Tunisie est minée par les conflits politiques et religieux ainsi que des des difficultés économiques à l’approche du deuxième anniversaire de sa révolution qui était à l’origine du printemps arabe.

Leur presse (Agence Faut Payer via LePoint.fr, 28 novembre 2012)


(…) Dans le même contexte des événements dans le gouvernorat de Siliana, des habitants de Makthar ont bloqué la route reliant leur ville à Siliana. C’est le cas, aussi, pour les habitants de Bargou, Bouarada et Gaafour qui ont bloqué les routes conduisant au chef-lieu du gouvernorat, pour exprimer leur solidarité avec les mouvements de protestations (…)

Leur presse (Directinfo, 28 novembre 2012)


(…) À Tunis, quelque 200 manifestants dont des syndicalistes et des représentants de la société civile, se sont rassemblés devant le ministère de l’Intérieur pour protester contre « la répression » dont ont été victimes les habitants de Siliana.

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Leur presse (Sipa via 20minutes.fr, 28 novembre 2012)

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