[Révolution égyptienne] La bataille des Peintures Murales

La police du Caire remet une couche de peinture sur les graffitis de la révolution

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Capture d’écran de la vidéo publiée sur Bambuser montrant des policiers recouvrant les graffitis de peinture.

Exprimer ses talents artistiques sur les murs de la ville n’est pas forcément une activité bien vue au Caire. Une fresque de graffitis peinte sur des barricades installées après la révolution pour protéger les bâtiments officiels a été recouverte de peinture par les forces de police égyptiennes. Mais à peine effacés hier, les tags sont réapparus aujourd’hui au niveau de la rue Mohamed Mahmoud.

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Photo publiée sur le compte Twitter de Sharifkouddous.

Pour beaucoup de Cairotes, ces grands murs de pierre sont le symbole d’une Égypte dans l’impasse, incapable de surmonter ses différends depuis la révolution de janvier 2011. C’est pourquoi en mars dernier, plusieurs artistes avaient fait le choix de les repeindre lors d’une opération baptisée « Plus de murs ».

Deux mois plus tard, les autorités égyptiennes avaient déjà repeint en blanc ces barricades, mais au bout de quelques jours les tagueurs étaient revenus pour les badigeonner de plus belle.

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Voir la vidéo en intégralité sur Bambuser.com

Leur presse (observers.france24.com, 19 septembre 2012)


Après la révolution, la guerre des tags au Caire

La ville a effacé les graffitis de la rue Mohamad Mahmoud, témoignage vivant de la révolution. Armés d’échelles, de pochoirs et de pinceaux, les ex-contestataires ont immédiatement riposté, avec des dessins encore plus subversifs.

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La semaine passée, des employés municipaux ont commencé à effacer les fameux graffitis du mur de la rue Mohamad Mahmoud, à l’angle de la place Tahrir, véritable musée à ciel ouvert de la révolution de janvier 2011. Les ex-contestataires y voient des « coups de ciseaux » visant à « transformer l’histoire de la révolution ». En guise de riposte, les voilà de retour devant le mur, avec leurs échelles, leurs pochoirs et leurs pinceaux.

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À l’entrée de la rue, la célèbre caricature à double visage de l’ex-président Moubarak et du général Tantaoui effacée par la municipalité a vite été remplacée par un autre dessin encore plus subversif, montrant un policier qui menace un tagueur, et sur lequel on peut lire : « Vous n’avez rien de mieux à faire que de combattre les murs et de batailler avec les lignes et les couleurs ». Et en haut à gauche : on voit le visage du président Mohamed Morsi derrière ceux de Moubarak et Tantaoui…

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« Ne t’avise pas d’effacer ce graffiti, fils de … », dit un Batman en furie à Mohamed Morsi.

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Encore plus transgressifs que les anciens, les dessins s’attaquent désormais à Mohamed Morsi et au pouvoir dominé par les islamistes. Sur cette fresque, où le président a été représenté en roi de trèfle, un tagueur écrit : « L’Égypte est un cimetière pour les Frères musulmans. »

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Les visages de barbus font indirectement référence aux Frères musulmans et aux salafistes.

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« Le ministère de l’intérieur est une bande de bandits », peut-on lire sur le mur de cette rue qui mène au ministère concerné.

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Sur la langue verte de ce jeune contestataire, on lit : « Le ministre de l’intérieur est une pédale ! »

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Ces tagueurs s’en prennent à la police, incarnation de la répression sous Moubarak.

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« Faites gaffe, les murs sont ouverts (libres) », dit cette souris, dont le tag est en cours de conception.

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Les artistes rendent également hommage aux martyrs de la révolution. Ici, les visages de Khaled Saïd et Mena Daniel.

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« Tu resteras à jamais dans nos cœurs, martyr de la révolution », peut-on lire sur ce texte qui accompagne le portrait de Mena Daniel, jeune copte égyptien tué lors d’une manifestation post-révolutionnaire organisée par la minorité copte, à l’automne 2011.

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Le tagueur a écrit : « Les martyrs (de la révolution) sont en moi », avec des mains et des ailes d’ange autour. Une façon de dire aux autorités qu’elles auront beau effacer les grafittis, la mémoire des martyrs sera toujours enfouie sous les murs de la place Tahrir…

Leur presse (Delphine Minoui, LeFigaro.fr, 28 septembre 2012)

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