Une Résistance sur la Très Haute Tension – Retour sur le week-end de résistance du 21-24 juin 2012

Depuis quelques mois, un petit village attire l’attention des médias, des milieux militants ou anti-autoritaires. « Le Chefresne » est aujourd’hui un nom qui résonne de Bure à Notre-Dame des Landes, de Lille à Marseille, de la Bretagne au Val Susa… Avec cette vieille image qui resurgit des fonds de la mémoire de ceux qui luttent, d’une petite commune en guerre contre l’État Nucléaire, et ici, une de ses multiples tentacules armées : RTE. Après des mois de lutte contre la construction de la ligne Très Haute Tension (THT) Cotentin-Maine, le temps d’un rassemblement de masse semblait venu, un moment de rencontres et d’action, le week-end de résistance du 21 au 24 Juin 2012.

Des barricades dressées sur la route du Mont-Robin, des images de guerre dans les journaux et surtout dans les têtes, une odeur pestilentielle de lacrymogène et de gaz CS dans le chemin en terre où la répression s’est déchaînée, des cadavres de grenades soit disant « non-létales » à profusion, un sentiment amer de défaite mais aussi une profonde fierté d’avoir contribué à la création d’un espace temporaire de rencontre et d’élaboration collective. Voilà très certainement ce qu’il reste de ce week-end de résistance à Montabot.

Rompre avec la logique de Valognes

Même si dès le départ ce week-end de résistance a été pensé comme un temps fort dans une lutte qui dure depuis des années, il est indéniable que pour nous tous que “Valognes” était trop dans nos têtes, et dans celles des militaires nous faisant face pour que nous puissions réellement nous échapper de ce carcan… C’est là que se situe une de nos principales erreurs : ce week end de résistance n’était que le fruit de 6 mois de lutte, d’occupations, d’actions, de résistance à la construction de la ligne THT Cotentin-Maine. C’était effectivement un temps fort, mais qui n’aurait jamais du être pensé comme un coup d’éclat, surgissant de nulle part, hors ancrage local de lutte. Ce que beaucoup d’entre nous pensaient dans un coin de leur tête, depuis la décision de tenir ce week-end de résistance, c’est qu’il serait impossible de tenter quoi que ce soit sur ce week-end, en raison de la militarisation de la zone. Effectivement, alors qu’à Valognes, nous avons pu compter sur la surprise et sur des forces de l’ordre qui ne connaissaient pas bien le terrain, au Chefresne, sur le Mont Robin, ce n’est évidemment pas le cas. Nous avons fait face à une garde mobile « au taquet », prête à tout pour ne pas nous laisser passer, mais surtout qui voulait prendre sa revanche sur Valognes et ne pas laisser ce genre d’événements se reproduire. Rappelons d’ailleurs que Valognes est aussi une commune du département de la Manche, soumis donc au même préfet qui n’a pas changé depuis novembre 2011 : Adolphe Colrat. De plus, il est évident qu’une ligne THT n’est pas une voie ferrée et qu’il est bien plus facile de protéger une dizaine de pylônes ou de fondations de pylônes sur 5 km que de protéger 5 km de voie ferrée continue.

Ce que nous devons aujourd’hui réaliser c’est qu’en face aussi, on a tiré les conclusions de Valognes, et que si ce genre d’initiatives a fonctionné une fois, il est assez peu probable que nous puissions rééditer un tel succès en reprenant les mêmes ingrédients. Un des enseignements qu’il est essentiel de tirer de ce week-end serait donc, de nous ouvrir un nouveau champ des possibles, de faire fonctionner notre créativité, notre détermination, notre mobilité pour inventer de nouveaux moyens de les prendre par surprise et de réussir à enrayer la machine. Que ce revers n’entache en aucun cas notre détermination, qu’il serve à alimenter notre rage, notre ingéniosité pour lutter contre ceux qui nous impose ce système. Qu’ils comprennent bien que ce n’est pas une défaite qui nous fera rentrer et rester tranquillement chez nous la clé de 50 entre les pattes.

Multiplic/Action

Sur cette lutte anti-THT, au regard de toutes les dernières actions publiques massives de ce mois de juin (le 2 juin à Saint-Pierre des Landes en Mayenne, le 6 juin au Chefresne sur le blocage des premiers travaux et ce fameux dimanche 24 juin), nous devons réinventer nos modes d’actions qui ne fonctionnent clairement plus et qui ne font qu’accentuer la répression qui tombe sur ceux qui résistent. Sans pouvoir prétendre avoir inventé l’eau chaude, il paraît nécessaire, d’envisager une décentralisation des actions publiques et clandestines.

« Ils ne pourront jamais mettre un flic derrière chaque pylône sur 163 km de ligne. »

Un des objectifs de ce week-end de résistance était donc de propager ces pratiques d’interférences avec les chantiers de la THT (Déboulonnage, Sciage…) afin qu’elles se diffusent partout et qu’aucun pylône en France ne soit à l’abri d’une attaque. Si sur le plan pratique, le partage de techniques de sabotage a pu être relégué au second plan par la préparation de l’action, l’idée même de nuire aux pylônes par de nombreux moyens s’est bien diffusée dans les têtes.

Ce qui a fait la force de cette lutte anti-THT, c’est la complémentarité entre des actions très diverses, qu’elles soient publiques ou clandestines. Cette complémentarité peut apparaître comme évidente ou alors contre-nature pour certains, mais sa grande force réside dans la solidarité entre ceux qui luttent, qui en est née. Elle nous a forcé à composer les uns avec les autres en ménageant les implications, les engagements et les sensibilités de chacun. Se retrouver à résister avec des gens très différents a pour nous tous été une épreuve rude. Pour les uns, il a fallu démythifier la figure du « casseur », de « l’anarchiste », de « l’autonome », du « radical », car dans une volonté d’efficacité il est nécessaire d’avoir recours à des moyens de lutte illégaux et clandestins. Pour les autres, il a fallu se rendre compte que les moyens dits « traditionnels » (la lutte juridique, la lutte pacifiste, la désobéissance civile…) ont aussi leur pertinence selon les situations. L’intérêt de l’Assemblée du Chefresne est peut être d’avoir permis de dépasser la position puriste du radical qui rejette l’État, le Système et les médias, adepte de la résistance violente et efficace, et des appellations toutes faites ; ou de celle du militant totalement légaliste qui croit qu’en toute circonstance le Droit, la Loi, la Justice vont prévaloir et qui de ce fait rejette tout autre forme de contestation qui sort des normes. C’est une réelle communauté de lutte, ouverte, solidaire, et horizontale dans son fonctionnement et dans ses aspirations qui semble se créer et qui fait face aujourd’hui à cette ligne THT. Un réel espace de rencontre est donc né et pour beaucoup c’est bien plus que de la simple solidarité politique qui s’est nouée. Le simple fait de voir des jeunes issus des squats, des mouvances antiautoritaires discuter, mais surtout rire et plaisanter avec des anti-nucléaires plus vieux, des anciens des Verts, un maire, des agriculteurs locaux… en dit long sur ce qui se passe en ce moment sur cette lutte. Ce qui se réalise ici, personne ne pourra jamais nous l’enlever, personne ne pourra jamais le casser, et c’est là même que nous trouvons notre énergie, notre rage, notre envie de revenir, c’est là que nous trouvons un espace pour vivre, ensemble.

La récente requête de RTE, qui accompagne l’ordonnance nominative interdisant à certains camarades de se rendre sur les chantiers, comporte une liste de 6 pages d’actions d’interférences avec les chantiers très diverses ayant eu lieu entre 2011 et mai 2012. Si l’on ajoute à cela, les frais engagés pour l’emploi de patrouilles de vigiles partout sur la ligne 24h/24, ainsi que ceux qui sont liés à la mobilisation extrêmement massive des forces de gendarmerie, on se doute bien qu’au final la facture risque d’être très salée pour l’installation de ces 500 tas de boulons et de ferraille. Et c’est peut-être (malheureusement), la seule manière qu’il existe de quantifier la force collective dont cette lutte dispose.

L’élaboration collective d’une action

Les critiques sur la stratégie adoptée lors de l’action ont été nombreuses et très vivaces, surtout lors de l’AG qui a suivi le reflux dans le camp. Un certain ressenti, une sensation de défaite, l’horreur des blessures subies par les copains/copines, la réalité de la guerre qui s’est matérialisée violemment ce matin-là sont certainement à l’origine de quelques interventions qui ont vexé certains d’entre nous. Était-il nécessaire de rappeler, dans une assemblée anti-nucléaire, que ceux qui sont responsables de cet échec, ceux qui sont responsables de l’interpellation et des blessures sont les flics ?

Même si l’on peut très aisément qualifier ce qui s’est passé ce dimanche matin de défaite cuisante sur le terrain, ce que nous pouvons considérer comme une victoire, c’est l’élaboration de cette stratégie qui elle a été collective et le plus horizontal possible. Rappelons-nous que dès le vendredi soir, TOUS les groupes ont été informés que la stratégie, l’action en tant que telle s’élaborerait ensemble. L’image de multiples groupes réunis en cercle autour des cartes à discuter restera sûrement comme un des meilleurs souvenirs pour certains. Ceux de la commission action ont eu l’impression que ce processus était le meilleur moyen de rester fidèle aux principes de la lutte anti-THT : horizontalité de la prise de décision, degrés divers de conflictualité en fonction de l’engagement et de l’implication de chacun ainsi que transparence la plus large possible sur les enjeux, les tenants et les aboutissements de chaque action. Personne n’a été forcé de sortir du campement ce dimanche, ceux qui l’ont fait, l’ont fait en connaissance de cause et en ayant une idée assez claire de ce qui les attendaient en face et de leur « mission » pour la journée. En ce sens, nous estimons qu’avoir réussi à élaborer une stratégie commune à 500 où tous connaissaient leur objectif et ont eu une part dans le processus décisionnel, dans un contexte de lutte réelle, alors que les « bleus » nous harcelaient sans relâche, tout cela est une victoire, une vraie. Ce que nous avons prouvé ici, c’est contrairement à ce qu’ils croient, nous pouvons réellement fonctionner efficacement SANS CHEF, SANS LEADER, SANS DIRECTION, SANS ÉTAT-MAJOR pour mener notre lutte.

Peut-être que cet échec sur le terrain est du au fait qu’il était le premier essai d’une nouvelle méthode, il n’en reste pas moins que nous avons commis plusieurs erreurs ces jours-là. La première est que nous avons clairement sous-estimé ce que nous avions en face de nous. Jamais nous n’aurions pensé que 30 gardes mobiles pouvaient tenir en échec 200 d’entre nous, jamais nous n’aurions imaginé que ces 30 gardes mobiles pouvaient tenir et charger dans ce chemin en terre qui s’est alors transformé en nasse. Ce qu’il convient de revoir, c’est donc aussi nos capacités opérationnelles face à leur entraînement, leur arsenal, notre détermination à tenir des lignes, des banderoles renforcées face à des brutes épaisses qui sont prêtes à tout pour nous empêcher de passer. Démythifier nos capacités, les repenser, les apprécier à leur juste valeur, réadapter nos stratégies dans ce sens apparaît comme une nécessité pour des événements futurs.

Il est également indéniable que nous n’avons pas fait usage de cette capacité de mobilité qui a tant de fois fait notre force. De nombreuses raisons expliquent certainement ce choix tactique : d’abord le fait que nous nous sommes fait arrêter avant même que nous ayons eu l’opportunité de nous diviser (eux aussi ont retenu les lecons tactiques de Valognes). La deuxième et surement la plus importante est que beaucoup de groupes ont eu peur de partir sur cette action et qu’aucun groupe ne s’est réellement senti de partir à une dizaine, en mode très mobile, « on court dans les champs », sur d’autres objectifs. Les craintes sur les groupes 2 et 3 ne se sont apaisées qu’à partir du moment où l’on a adopté une stratégie qui permettait de tous pouvoir se regrouper et de faire bloc en cas de coup dur.

La proximité du campement avec la ligne même, a été également un problème d’entrée de jeu puisque, dès l’installation du campement, le nombre de cibles possibles pour l’action du dimanche a été largement restreint, facilitant le travail de ceux d’en face.

Enfin, la dernière erreur que nous avons pu commettre c’est de ne pas avoir eu la présence d’esprit, la clairvoyance de suggérer une annulation de l’action prévue, au vue de la mobilisation gendarmesque, à ce moment là.

Créer des espaces de rencontres libérés d’une nécessité de l’action

Au vue de la militarisation de l’espace sur cette lutte anti-THT, il convient donc de s’interroger sur l’ancrage hérité de Valognes entre un espace de rencontre, de discussions et une action massive. Ce que nous avons pu observer au cours de ces quelques mois de lutte est que nous sommes plus efficaces lorsque nous arrivons à agir sur la ligne par surprise sans devoir passer au travers d’un dispositif policier. Or ce fameux dimanche, nous n’avons rien fait de plus que de foncer littéralement sur eux. Casser du flic, risquer sa vie lors d’affrontements au corps à corps, n’a jamais été un de nos objectifs, même si l’envie nous prends souvent de leur rendre la monnaie de leur pièce. Les cibles véritables restent RTE, les dépôts de matériel de ses sous-fifres, et surtout ses pylônes ainsi que tout ce qui sert à leur construction. Par rapport à une guerre contre l’État Nucléaire, cette liste paraît réellement très restreinte, mais rappelons que, malgré de nombreux débats sur la question de la violence, l’Assemblée Générale du Chefresne a statué qu’elle serait solidaire de toute action tant que celle-ci ne porterait pas atteinte à l’intégrité physique des personnes et qu’elle s’affirme solidaire de tout autre action de lutte contre la société nucléaire. Même en vue de nos positions respectives sur ces questions, et au regard de la répression, des violences policières qui ont lieu, il paraît beaucoup plus important de privilégié la cohésion de groupe de TOUS ceux qui luttent afin d’élargir le plus possible ce mouvement, sans pour autant le trahir. Pour suivre cette logique, c’est donc peut-être une erreur de notre part d’avoir posé une nécessité sur l’organisation d’une action.

Ce que nous considérons aujourd’hui c’est que nous aurions peut-être du tenter un week-end de rencontres, d’échanges de pratiques et de savoirs, de discussions, de jeux de pistes pour mettre l’accent sur une diversification et une massification des pratiques de lutte et des actions contre la totalité de cette ligne à des moments plus opportuns. En ce sens, il aurait peut-être été plus souhaitable, pendant ce Week end de Résistance de plus porter l’accent sur les moments de discussions, de partage, et de minimiser l’importance de l’action. Néanmoins étant donné les conditions climatiques dans lesquelles ce week-end s’est déroulé (vive la Normandie, sa pluie et sa boue), et le fait que la commission action ne se voulait en aucun cas un état-major réunissant les généraux prêts à emmener leurs petites troupes au combat de manière directive, réduire la préparation de l’action aurait été plus difficile.

Une victoire ?

Appeler ce week-end de résistance une victoire peut apparaître comme un refus de regarder la réalité en face, pourtant quelques éléments nous permettent de nous réjouir.

D’abord, il convient de dire qu’en termes de petite victoire, la couverture médiatique ne nous ait pas si défavorable. Les images de blessures diffusées par France 3, les jugements de valeurs maladroits des journalistes, le peu de crédibilité des commentaires de la sous-préfète de Coutances, jouent bien plus en notre faveur, qu’en faveur de RTE et de la Gendarmerie Mobile. Cette même gendarmerie qui de l’aveu de ses propres membres se sont ridiculisée publiquement sur ces actions (pour citer un garde mobile le lundi après midi « Quoi qu’il arrive, l’image de la gendarmerie nationale est toujours salie sur cette lutte. Il y a une injustice là dedans »). Qui, en effet, s’est mis à pleurer pour les deux gendarmes mobiles, qui malgré tout leur attirail, subissent tout le temps des bobos ? Surtout quand de notre côté, deux personnes ont failli perdre leurs yeux, plusieurs ont eu les jambes déchitées par des grenades et une a manqué perdre l’usage de son bras.

Cette violence policière, de l’avis de certains d’entre nous a aussi des chances de nous servir. Contrairement à d’autres contextes, la lutte anti-THT a réellement épuisé tous les autres recours, plus légalistes. Notre violence s’inscrit donc dans un processus de lutte réelle comme
l’aboutissement d’un volonté de marquer un refus collectif du projet de ligne THT. Quand une manifestation pacifique subi des tirs de grenades lacrymogènes, on se dit que l’État Nucléaire montre sa vraie nature violente et coercitive. Notre rage et notre détermination face à cette militarisation de nos espaces ne peut plus que grandir.

Enfin, nous avons réussit à nous réunir, nous tous venant d’horizons, de lieux et de milieux politiques très différents. Ce que nous avons ressenti durant ce week-end, c’est le profond sentiment d’être unis contre un même système qui nous opprime, nous surveille, et nous grenade. Lorsque des gens venu de la ZAD de Notre-Dame des Landes, de Mayenne, de Manche, de Bure, du Nord, de Bretagne… se réunissent sur un même week-end et se dresse ensemble contre un État Nucléaire et son bras policier armée, ce que nous en tirons ce n’est pas seulement un profond sentiment de solidarité mais aussi, la certitude qu’ils seront incapables de nous arrêter tous tout le temps dans cette lutte que nous menons tous pour la libération de nos espaces.

De plus rappelons que le dimanche 24 juin était intitulé « journée d’action de diversions massives » et qu’en ce sens nous avons permis à des camarades de scier facilement les pieds d’un pylône près de Nantes.

La GUERRE contre RTE est désormais engagée, la guerre à TOUTES les lignes THT (terminées ou en cours de réalisation) ainsi qu’à TOUTES ces saloperies de projets « d’aménagement du territoire » ne fait que commencer.

Ni résignation, ni peur, ni compromis, détruisons les pylônes où qu’ils se trouvent !

Des petites mains rageuses

Du temps où je n’étais qu’un gosse
Mon grand-père me disait souvent
Assis à l’ombre de son porche
En regardant passer le vent
Petit vois-tu ce pieu de fer
Auquel nous sommes tous enchaînés
Tant qu’il sera planté en l’air
Nous n’aurons pas la liberté

(refrain)
Mais si nous tirons tous, il tombera
Ca ne peut pas durer comme ça
Il faut qu’il tombe, tombe, tombe
Vois-tu comme il penche déjà
Si je tire fort il doit bouger
Et si tu tires à mes côtés
C’est sûr qu’il tombe, tombe, tombe
Et nous aurons la liberté

Petit ça fait déjà longtemps
Que je m’y écorche les mains
et je me dis de temps en temps
Que je me suis battu pour rien
Il est toujours si grand si lourd
La force vient à me manquer
Je me demande si un jour
Nous aurons bien la liberté

Reçu le 11 juillet 2012

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